deux nouvelles littéraires - Le mec de l'underground

Le porc d'Amsterdam (par Tonton Pérave)On avait dans les 20 piges. Et à force que je tanne le cuir à mes deux potes, en les baratinant sans cesse qu'à Damc'est trop bien, on a décidé d'y aller. Un week-end de défonce entre couilles, ça peut pas faire de mal... c'est rienque du bonheur en perspective. Surtout qu'au pays, tu tombes amoureux à tous les coins de rue, et ça, ça allaitnous changer des crevures et autres radasses, celles qu'on avait l'habitude de tringler, en travers de la caisse,après la fermeture des bars. Voir le cul de ton pote qui lime pendant que tu attends ton tour, ses va-et-viens par laportière, c'est pas à proprement parler l'extase. Surtout quand tu as 4 grammes de sang de l'alcool, et que tu tedemandes si tu vas réussir à chopper la mi-molle qui te permettra de fourrer un peu le cadavre qui t'attend.Moi, j'y étais déjà allé à Amsterdam avec deux autres potes. Une semaine entière, une semaine de vacances, lesdoigts de pied en éventail et le bédo au coin des lèvres. On était parti tôt le matin, faire un peu le tour à lacapitale avant de pousser sur la côte, un peu plus loin qu'Haarlem, à Castricum aan Zee, afin de faire ducamping, du tourisme vert : la bonne blague ! Je me rappelle, le premier soir sous la tente, on avait 15 sortes debeu, et 10 sortes de shit. Pas la peine de dire qu'on avait même pas envie de bander. Par contre des femmes denotre vie, on en avait plein la tête.Vu qu'au Nord, le matos coûtait que dalle (dans les capitales, ils se foutent carrément de la gueule du monde), etqu'il nous restait de la thune, pour les derniers jours on a décidé de s'offrir une chambre d'hôtel. Alors, on estretourné à Amsterdam, histoire d'approfondir un peu l'exploration du quartier rouge. On a un peu galèré pourtrouver une piaule, mais sans plus. Dans une agence, ils nous en ont trouvé une excentrée mais dans nos moyens.Sur la route, on s'est arrêté dans un coffee afin de compléter notre collection. C'est pas qu'on avait plus rien àfumer, c'était juste pour voir s'il existait une sorte de weed qu'on ne connaîtrait pas, ou un tos encore plusexotique que le libanais rouge. La serveuse était cool. Le coffee était clean. On aurait dit un salon de thé. Mêmeque sur le comptoir, il y avait un space-cake sous une cloche en verre. Il était trop beau et avait l'air trop bon. Aforce de nous voir baver devant comme des morfales, la serveuse nous a demandé : "You want some ?", alors ona dit "Yes !" et avec on a commandé trois infus pour l'accompagner. Là, la meuf a dû nous dire un truc commequoi on était complètement barge, et on lui a répondu (ou essayé de lui répondre) qu'on était pas stupide pourautant, que d'ici à ce que le bazar soit monté, on serait tranquille peinard dans notre chambre à l'hôtel à regarderla téloche que de toute façon on y comprendrait rien.Fini le goûter, comme promis, on a pris la caisse pour aller se perdre en banlieue avant de trouver l'hôtel.Vraiment classe, au charme cosy et super propre. Quand tu viens de passer plusieurs nuits à dormir à la dure, àmême le sol parce que t'as pas de matelas pneumatique, t' as beau ne pas être de la haute, un plumard et des drapsqui sentent bon, tu apprécies à donf. La vie de château c'est quand même de la balle. Tannés sur les plumards, ona zappé à la télé et effectivement on a rien compris à ce qui se disait, mais normal le néerlandais c'est trop cheloucomme langue. Cela va de soi qu'on a fumé encore plein de tarpés. C'est là que le blème s'est installé parce qu'onétait pas plus défoncé que ça. Space-cake plus tisane à l'herbe, on s'attendait à ce qu'il nous arrive le même trucqu'à Jospin lorsqu'il a tiré une taffe sur son pète, genre halluciner une déesse indienne. Soit le gus c'est un mytho,soit la serveuse nous avait entubé, parce que rien... on était mort de rire que ça ne nous fasse rien, mais on étaitsurtout vénère que notre cerveau ne se retourne pas dans notre crane. En plus, au bout d'un moment, histoire decorser l'affaire, on a eu la dalle, une putain de fringale d'enculés. C'est là qu'on a compris que ce n'était pas que letruc nous faisait rien, mais qu'on avait tellement emmagasiné de THC les jours précédents, que mis à partl'hypoglycémie le cannabis ne nous apporterait pas grand-chose... c'est là, qu'on a décidé d'essayer un trucvachement plus hardcore...*Faut que tu saches, fils, que je suis un vioc, un daron... je sais pas comment tu dis dans ton dialecte de Zoulou.Mais pour te situer ma life dans le contexte, les Spirals Tribes ont débarqué en France en même temps que mapremière paie. Autant te dire que les accords Matignon, je les ai célébrés dignement dans des technivals mêmepas financés par le ministère de la culture. Par exemple, j'ai vu sous petris, le soleil se lever sur le cordon de CRS