deux nouvelles littéraires - Le mec de l'underground

Je sème les crachats comme le Petit Cépou sème les youcas. Speeder comme ça, c’est inhumain ! Pas humain, jeveux dire. Malo Kid presse son point de côté avant d’en lâcher une autre. Je lui avais dit d’entretenir son souffle,plutôt que de pousser de la fonte comme un gros blair. Moi au moins, même si je m’encrasse salement leséponges, je taffe ma ventilation et mon palpitant à coups de boxe et de sacs de frappes. Le srab jette un coupd’œil derrière nous et s’arrête de chémar. Je le taille :— Ça y est, t’en peux plus ? Tu déclares forfait ?— Attends, attends !— Hein, madame la baltringue n’en peut plus ?— Et merde ! il se met à gueuler.Je regarde derrière moi, trois colosses courent vers nous. Putain, on dirait des ruskofs ! Les maquereaux à notrederche. On retape un sprint d’enculé, heureusement que les types mastocs ne sont pas rapides. Je me retourne, ona distancé ces chiens de la casse. Ils ne se trouvent plus dans notre ligne de mire. Nickel ! Malo Kid balance unegalette, on se planque dans l’auberge.*A peine on passe les portes de l’hébergement que tous les regards se braquent sur nous. Le noiche à l’accueil,trois chmits en uniforme, l’enculé avec son œil au beurre noir que j’ai kické dans son sommeil et les deux babosde Gare du Nord, avec leur ganache fracturée. La scoumoune !Volte-face, on técale dans l’autre direction. On se natchave de l’auberge en deux-quatre-sept pour se retrouverdevant les trois big-macs. L’un d’eux essaye de me pécho le bras, je l’esquive et trace à la Usan Bolt. Malo Kidaussi se fout en mode fusée. Des lapins, sauf que j’aurais préféré piner plutôt que de détaler. Le boxon derrièrenous, ça gueule vénère. Kisdés et proxos au cul, c’est la hass totale !On prend une rue à droite pour atterrir au bord du canal des vitrineuses. Je dégage les michetons et fait bétondeux trois passants sur mon passage, Malo Kid se mange un vieux et le pousse à la flotte. Ça hurle dans lequartier rouge.— Hey motherfucker ! m’insulte un renoi au milieu d’un groupe de karlouches.Je reconnais le dealer que j’ai couché hier soir avant de lui avoir tiré sa came. Maintenant, les cainfris à nostrousses. Je fonce. On est dans une sacrée chiasse mais en même temps je préfère relativiser en partant duprincipe où ça nous occupe. On tourne à gauche en direction de la place Dam, une daronne passe devant nousavec sa poussette. Réaction instinctive, je saute par-dessus la poussette mais Malo Kid se la mange en pleinegueule et l’éjecte sur la route au moment où passe un vélo. Gros bordel ! Pauvre gamin, en même temps iln’avait rien à foutre-là. Malo Kid se ramasse la gueule par terre, se relève et se remet à courir.On déboule sur la place Dam et on remonte Damrak vers Centraalstation.*Je dois dire qu’on a une chatte de dingue. Ça arrive, mine de rien. On monte dans le train pour Paname mêmepas cinq minutes avant son départ. De toute façon on a semé tous ces enculés de leur mère. Malo Kid dégueuleses tripes dans le train, moi je crache un peu partout. Des barres, ils vont tèje le wagon ! On se pose sur desplaces inoccupées et on se met à golri. Normal, on a échappé de peu à l’incarcération ou la torture.— Ah putain, on a eu chaud au tarpé ! me fait Malo Kid.— C’est clair, on les a bien niqués, ces tarbas !— Sympa cette petite session Dam !