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Les oligosaccharides pectiques - Les Presses agronomiques de ...

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B AS E Biotechnol. Agron. Soc. Environ. 2011 15(1), 153-164 Le Point sur :<strong>Les</strong> <strong>oligosacchari<strong>de</strong>s</strong> <strong>pectiques</strong> : production et applicationspossiblesAgnan Marie Michel Combo, Mario Aguedo, Michel PaquotUniv. Liège - Gembloux Agro-Bio Tech. Unité <strong>de</strong> Chimie biologique industrielle. Passage <strong>de</strong>s Déportés, 2.B-5030 Gembloux (Belgique). E-mail : ammcombo@stu<strong>de</strong>nt.ulg.ac.be – comboagnan@yahoo.frReçu le 25 janvier 2010, accepté le 1 juin 2010.<strong>Les</strong> <strong>oligosacchari<strong>de</strong>s</strong> <strong>pectiques</strong> ou POS sont <strong>de</strong>s fragments <strong>de</strong> composition complexe issus <strong>de</strong> la dégradation chimique,physique ou enzymatique <strong>de</strong> la pectine. Du fait <strong>de</strong> l’intérêt <strong>de</strong> leurs propriétés biologiques, les <strong>oligosacchari<strong>de</strong>s</strong> <strong>pectiques</strong> fontl’objet <strong>de</strong> nombreuses étu<strong>de</strong>s et trouvent aujourd’hui <strong>de</strong>s applications dans <strong>de</strong>s domaines aussi différents que la mé<strong>de</strong>cine,l’agriculture et l’industrie agro-alimentaire. Cet écrit présente la structure <strong>de</strong>s pectines ainsi que les différents mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong>production <strong>de</strong>s POS en insistant particulièrement sur les différentes enzymes microbiennes permettant <strong>de</strong> les obtenir et sur lesapplications possibles <strong>de</strong> ces POS.Mots-clés. Pectines, matières premières renouvelables, enzymes pectinolytiques, fragments <strong>pectiques</strong>, prébiotiques.Pectic <strong>oligosacchari<strong>de</strong>s</strong>: production and potential applications. Pectic <strong>oligosacchari<strong>de</strong>s</strong> (POS) are complex fragmentscoming from the chemical, physical or enzymatic <strong>de</strong>gradation of pectin. Many studies have been focused on pectic<strong>oligosacchari<strong>de</strong>s</strong> because of the interest of their biological properties, and POS have many applications in various fieldssuch as medicine, agriculture and agri-food industry. This paper presents the structure of pectins, the different ways of POSproduction with particular emphasis on the various microbial enzymes used to obtain them and the possible applications ofthese POS.Keywords. Pectins, renewable raw materials, pectinolytic enzymes, pectic fragments, prebiotics.1. Introduction<strong>Les</strong> pectines sont <strong>de</strong>s substances d’origine végétale.Ce sont <strong>de</strong>s polysacchari<strong>de</strong>s complexes que l’onretrouve principalement dans la lamelle moyenne etla paroi primaire <strong>de</strong>s plantes supérieures (Alkortaet al., 1998 ; Blanco et al., 1999). Elles jouent un rôleimportant dans l’adhésion et le maintien <strong>de</strong>s cellules<strong>de</strong>s tissus végétaux en formant un ciment rattachantles cellules les unes aux autres (Iwasaki et al., 1998).<strong>Les</strong> pectines sont constituées essentiellement par <strong>de</strong>srésidus d’aci<strong>de</strong> galacturonique (GalA) liés entre euxpar <strong>de</strong>s liaisons α-(1-4), partiellement acétylés ouestérifiés par <strong>de</strong>s groupes méthyles (Daas et al., 1999 ;Bonnin et al., 2002a). Ces substances ont fait l’objet<strong>de</strong> nombreuses recherches portant notamment sur leursfonctions au sein <strong>de</strong> la paroi végétale, leur structurechimique et leur caractérisation en tant qu’additifs.Toutes ces recherches ont conduit au développement<strong>de</strong> nombreuses applications dans <strong>de</strong>s domaines aussidifférents que l’industrie cosmétique, plastique etpharmaceutique, mais l’utilisation la plus importantese situe dans l’industrie alimentaire où les pectinessont essentiellement utilisées comme agents <strong>de</strong> texture,gélifiants, stabilisants et épaississants (Thakur et al.,1997 ; Mesbahi et al., 2005). <strong>Les</strong> pectines ont égalementfait l’objet d’une attention particulière <strong>de</strong> la part <strong>de</strong>snutritionnistes. Elles sont en effet utilisées comme <strong>de</strong>sfibres alimentaires et exercent <strong>de</strong>s effets physiologiquessur le tractus intestinal en réduisant le temps du transitet l’absorption du glucose (Olano-Martin et al., 2002).Aujourd’hui, la consommation journalière <strong>de</strong> pectinesdans un régime alimentaire occi<strong>de</strong>ntal se situe entre 4et 5 g. Quant à la consommation annuelle mondiale<strong>de</strong> pectine extraite industriellement, elle est estiméeà 45 millions <strong>de</strong> kg (Willats et al., 2006). Différentsprocédés <strong>de</strong> transformation <strong>de</strong>s pectines ont été misau point pour augmenter leurs potentialités en tant quemolécules bioactives. À l’heure actuelle, un domainerelativement nouveau <strong>de</strong> la recherche se concentresur les propriétés fonctionnelles <strong>de</strong>s <strong>oligosacchari<strong>de</strong>s</strong>.L’intérêt majeur <strong>de</strong> ces nouveaux <strong>oligosacchari<strong>de</strong>s</strong>rési<strong>de</strong> dans leur diversité <strong>de</strong> structure qui offre un largespectre <strong>de</strong> propriétés et d’applications. L’utilisation <strong>de</strong>spectines dans le développement d’<strong>oligosacchari<strong>de</strong>s</strong> àeffet prébiotique et pharmaceutique constitue un


154 Biotechnol. Agron. Soc. Environ. 2011 15(1), 153-164 Combo A.M.M., Aguedo M. & Paquot M.nouveau domaine émergent. Pour cela, un grand intérêtest porté aux <strong>oligosacchari<strong>de</strong>s</strong> <strong>pectiques</strong> (POS) en raison<strong>de</strong> leurs potentialités d’utilisation comme nouvellegénération <strong>de</strong> prébiotiques. Certaines <strong>de</strong>s qualitésattribuées à ces <strong>oligosacchari<strong>de</strong>s</strong> sont la protectioncontre le cancer du colon, une action antibactérienne,la répression <strong>de</strong> l’accumulation <strong>de</strong> lipi<strong>de</strong> dans le foie,l’inhibition <strong>de</strong> l’adhésion <strong>de</strong>s bactéries aux cellulesépithéliales et la stimulation <strong>de</strong> la croissance <strong>de</strong>sbifidobactéries et d’Eubacterium rectale (Man<strong>de</strong>rsonet al., 2005 ; Qiang et al., 2009).Nous présentons dans ce travail un état <strong>de</strong>sconnaissances sur les pectines, sur la production <strong>de</strong>s<strong>oligosacchari<strong>de</strong>s</strong> <strong>pectiques</strong> (POS) tout en insistantsur la voie enzymatique <strong>de</strong> leur obtention et sur lesapplications possibles <strong>de</strong> ces POS.2. Description <strong>de</strong>s pectines et <strong>de</strong>ssourcesLe terme « pectines » fait référence à un ensemble<strong>de</strong> polysacchari<strong>de</strong>s complexes qui entrent dans lacomposition <strong>de</strong>s parois cellulaires <strong>de</strong> la plupart <strong>de</strong>svégétaux supérieurs (Daas et al., 1999).<strong>Les</strong> pectines sont abondantes dans les fruits et leslégumes (Tableau 1) et évoluent avec la maturation<strong>de</strong>s tissus. Bien qu’elles puissent être extraites d’ungrand nombre <strong>de</strong> végétaux, les principales sourcesindustrielles <strong>de</strong> pectines sont les marcs <strong>de</strong> pomme et lesécorces <strong>de</strong> citron et d’orange. <strong>Les</strong> pectines représententenviron 0,5 à 4 % du poids frais du matériel végétal(Kashyap et al., 2001), avec une masse moléculairevariant <strong>de</strong> 10 à 400 KDa suivant leur origine (Sakaiet al., 1993). <strong>Les</strong> pectines présentent <strong>de</strong>s propriétésphysico-chimiques spécifiques du fait <strong>de</strong> leur caractèrepolyélectrolyte. Ce caractère leur confère la capacité <strong>de</strong>s’associer entre elles et <strong>de</strong> former <strong>de</strong>s gels en présence<strong>de</strong> cations divalents tels que le calcium (Fang et al.,2008). Généralement, les pectines sont caractériséespar leur <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> méthylation (DM) défini comme étantle pourcentage <strong>de</strong> groupements carboxyles estérifiéspar le méthanol (Levigne et al., 2002). Contrairementà l’acétylestérification, la méthylestérification est enproportion considérable dans les pectines natives (Thoet al., 2006). Ainsi, en fonction du DM, on distingue :– les pectines HM (hautement méthylées) : ce sont lespectines dont le <strong>de</strong>gré d’estérification est supérieur à50 %,– les pectines LM (faiblement méthylées) : ce sont lespectines dont le <strong>de</strong>gré d’estérification est inférieur à50 %.Le DM est un paramètre important qui influe sur leprocessus et le mécanisme d’association <strong>de</strong>s pectinesdans la formation <strong>de</strong>s gels. <strong>Les</strong> pectines HM formentTableau 1. Teneurs en substances <strong>pectiques</strong> <strong>de</strong> quelquesvégétaux — Pectic substances content of some plants(Thakur et al., 1997).FruitTeneur ensubstances<strong>pectiques</strong>(% du poids frais)Pomme (Malus spp.) 0,5-1,6Marc <strong>de</strong> pomme 1,5-2,5Banane (Musa acuminata) 0,7-1,2Pulpe <strong>de</strong> betterave (Beta vulgaris) 1,0Carambole (Averrhoa carambola) 0,66Carotte (Daucus carota) 0,2-0,5Goyave (Psidium guajava) 0,77-0,99Pulpe <strong>de</strong> citron (Citrus lemon) 2,5-4,0Litchi (Litchi chinesis) 0,42Mangue (Mangifera indica) 0,26-0,42Zeste d’orange (Citrus sinesis) 3,5-5,5Papaye (Carcia papaya) 0,66-1,0Fruit <strong>de</strong> la passion (Passiflora edulis) 0,5Péricarpe du fruit <strong>de</strong> la passion 2,1-3,0Pêche (Prunus persica) 0,1-0,9Ananas (Ananas comosus) 0,04-0,13Fraise (Fragaria ananassa) 0,6-0,7Tamarin (Tamarindus indica) 1,71Tomate (Lycopersicon esculentum) 0,2-0,6<strong>de</strong>s gels en présence <strong>de</strong> sucres neutres ou en milieuaci<strong>de</strong>, alors que les LM forment <strong>de</strong>s gels en présence<strong>de</strong> calcium. Mis à part le DM, le pH, la concentrationen sucre ou aci<strong>de</strong>, la présence <strong>de</strong> chaines latérales, le<strong>de</strong>gré <strong>de</strong> polymérisation (DP) et la température jouentégalement un rôle important dans la formation d’ungel (Capel et al., 2006 ; Guillotin et al., 2007). Cespropriétés font que les pectines sont d’une importanceconsidérable pour les industries alimentaire,pharmaceutique, biotechnologique et les industries<strong>de</strong> traitement <strong>de</strong> polluants (Willats et al., 2006 ; Fanget al., 2008).3. Structure moléculaire <strong>de</strong>spectines<strong>Les</strong> pectines sont <strong>de</strong>s hétéropolysacchari<strong>de</strong>s caractériséspar une forte teneur en aci<strong>de</strong> galacturonique (GalA),monomères liés entre eux par <strong>de</strong>s liaisons α-(1-4) etpartiellement acétylés ou estérifiés par <strong>de</strong>s groupementsméthyles. Elles sont composées <strong>de</strong> différents


<strong>Les</strong> <strong>oligosacchari<strong>de</strong>s</strong> <strong>pectiques</strong> et leurs applications 155polysacchari<strong>de</strong>s associés : les homogalacturonanes,les xylogalacturonanes, les rhamnogalacturonanes,les arabinanes, les galactanes et les arabinogalactanes.Cette association permet <strong>de</strong> décrire les pectines commeétant constituées essentiellement <strong>de</strong> trois domainesdistincts, à savoir l’homogalacturonane et lesrhamnogalacturonanes I et II (RG-I et RG-II) (Perroneet al., 2002).3.1. Homogalacturonane<strong>Les</strong> homogalacturonanes (Figure 1) représentent 57 à69 % <strong>de</strong> la pectine (Jackson et al., 2007). Ce sont <strong>de</strong>spolymères linéaires constitués uniquement d’aci<strong>de</strong>sD-galacturoniques reliés entre eux par <strong>de</strong>s liaisonsα-(1-4) et dont les fonctions carboxyliques et alcoolspeuvent être estérifiées respectivement par du méthanolen position C6 et par l’aci<strong>de</strong> acétique en position C2ou C3. Elles forment la zone lisse <strong>de</strong>s pectines. Laméthylestérification <strong>de</strong>s régions homogalacturonanesdétermine dans une large mesure l’applicationindustrielle <strong>de</strong>s pectines et leur capacité d’interaction(Ralet et al., 2005). En effet, <strong>de</strong> nombreusespropriétés et fonctions biologiques <strong>de</strong>s pectines sontdéterminées par une interaction ionique entre régionshomogalacturonanes (Ridley et al., 2001).3.2. Rhamnogalacturonane type ILe RG-I est une famille <strong>de</strong> polysacchari<strong>de</strong>s <strong>pectiques</strong>qui représente 7 à 14 % <strong>de</strong> la pectine et environ 20 à80 % <strong>de</strong>s rhamnoses du RG-I sont substitués (Ridleyet al., 2001 ; Jackson et al., 2007). Le RG-I d’un<strong>de</strong>gré <strong>de</strong> polymérisation (DP) d’environ 1 000 estconstitué d’une alternance d’unités rhamnosiques etd’unités galacturoniques [→ 4)-α-D-GalA-(1→2)-α-L-Rha-(1→]. Comme dans l’homogalacturonane,certains résidus d’aci<strong>de</strong> galacturonique <strong>de</strong> RG-I sontacétylés (Dumville et al., 2000 ; Perrone et al., 2002).Différents substituants polysaccharidiques neutressont capables <strong>de</strong> se greffer à ce squelette osidiqueau niveau du carbone C4 du L-rhamnose (Figure 2).Parmi ces substituants, on peut citer le L-arabinose,le D-galactose, les arabinanes, les galactanes ou lesarabinogalactanes (Bonnin et al., 2002a). Chez certainsvégétaux (betterave, épinard, etc.), les chaines latéralespeuvent être substituées par <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s phénoliques(aci<strong>de</strong> férulique ou coumarique) estérifiant les fonctionsalcools en position 6 <strong>de</strong>s résidus <strong>de</strong> galactose ouen position 2 <strong>de</strong>s résidus d’arabinose (Bonnin et al.,2002b).3.3. Rhamnogalacturonane type IILe RG-II est un galacturonane substitué qui représente10 à 11 % <strong>de</strong> la pectine et dont la structure complexeest très conservée au sein <strong>de</strong>s espèces végétales(Jackson et al., 2007). Avec un DP d’environ 60(Dumville et al., 2000), le RG-II comprend au moinshuit résidus d’aci<strong>de</strong>s galacturoniques liés en 1-4constituant la chaine principale, sur laquelle sontgreffés quatre complexes glycosidiques différents(Figure 3). Ces complexes glycosidiques sontcomposés d’arabinofuranose, d’arabinopyranose, <strong>de</strong>glucopyranose, <strong>de</strong> fucopyranose, d’apiofuranose et<strong>de</strong> galactopyranose et d’autres sucres inhabituels telsque le Dha : aci<strong>de</strong> 3-déoxy-D-lyxo-heptulosarique, leKdo : aci<strong>de</strong> 3-déoxy-D-manno-octulosonique et l’aci<strong>de</strong>acérique. Il contient également <strong>de</strong>s sucres méthylésrarement observés comme le 2-O-méthylxylose et le2-O-méthylfucose (Ridley et al., 2001). Le RG-II seprésente principalement sous la forme d’un dimèredans la paroi cellulaire <strong>de</strong>s plantes par l’établissement<strong>de</strong> liaison covalente <strong>de</strong> diester <strong>de</strong> bore. Cette liaisonest formée entre le OH-2 et le OH-3 <strong>de</strong>s résidus β-Dapiofuranose<strong>de</strong> chaque sous-unité monomérique <strong>de</strong>RG-II. En outre, il a été montré que seul le résiduapiofuranose <strong>de</strong> chaque chaine latérale A participeà cette dimérisation (Ishii et al., 1999 ; Ridley et al.,2001).AcétylationMéthylationFigure 1. Structure primaire d’un homogalacturonane — Primary structure of a homogalacturonan.


<strong>Les</strong> <strong>oligosacchari<strong>de</strong>s</strong> <strong>pectiques</strong> et leurs applications 157Figure 3. Structure primaire du rhamnogalacturonane II avec quatre chaines latérales <strong>de</strong> structure différente (A-D) — Primarystructure of rhamnogalaturonan II with four structurally different si<strong>de</strong> chains (A-D) (Ridley et al., 2001).GalpA : aci<strong>de</strong> galactopyranuronique — galactopyranuronic acid ; GlcpA : aci<strong>de</strong> glucopyranuronique — glucuropyranuronicacid ; Rhap : rhamnopyranose — rhamnopyranose ; Arap : arabinopyranose — arabinopyranose ; Galp :galactopyranose — galactopyranose ; Fucp : fucopyranose — fucopyranose ; Xylp : xylopyranose — xylopyranose ; Araf :arabinofuranose — arabinofuranose ; Apif : apiofuranose — apiofuranose ; Acef A : aci<strong>de</strong> acérique — aceric acid ; Dhap : aci<strong>de</strong>3-déoxy-D-lyxo-2-heptulopyranosylarique — 3-<strong>de</strong>oxy-D-lyxo-2-heptulopyranosylaric acid ; Kdop : aci<strong>de</strong> 3-déoxy-D-manno-2-octulopyranosylonique — 3-<strong>de</strong>oxy-D-manno-2-octulopyranosylonic acid ; OAc : O-acétylation — O-acetylation ; 2-O-MeFucp :2-O-méthylation fucopyranose — 2-O-methylation fucopyranose ; 2-O-MeXylp : 2-O-méthylation xylopyranose — 2-O-methylationxylopyranose.enzymes impliquées dans la dégradation <strong>de</strong>s pectinessont nombreuses du fait <strong>de</strong> la nature complexe dupolysacchari<strong>de</strong>.4.1. <strong>Les</strong> enzymes pectinolytiques<strong>Les</strong> enzymes pectinolytiques ou pectinases sontun groupe hétérogène d’enzymes qui hydrolysentles substances <strong>pectiques</strong> et qui sont largementdistribuées dans les plantes supérieures et dans lesmicro-organismes. Cette famille d’enzymes estcapable d’attaquer une variété <strong>de</strong> liaisons chimiques<strong>de</strong>s pectines. Le terme « enzyme pectinolytique » neconcerne que les enzymes qui agissent sur la partiegalacturonique <strong>de</strong>s substances <strong>pectiques</strong> (Figure 4) etles enzymes capables <strong>de</strong> dégra<strong>de</strong>r les chaines latérales


158 Biotechnol. Agron. Soc. Environ. 2011 15(1), 153-164 Combo A.M.M., Aguedo M. & Paquot M.Figure 4. Mo<strong>de</strong> d’action <strong>de</strong>s pectinases — Mo<strong>de</strong> of action of pectinases.PMGL : polyméthylgalacturonate lyase — polymethylgalacturonate lyase ; PMG : polyméthylgalacturonase — polymethylgalacturonase ;PE : pectinestérase — pectinesterase ; PGL : polygalacturonate lyase — polygalacturonate lyase ; PG : polygalacturonase —polygalacturonase.ne sont pas classées parmi les enzymes pectolytiques.La plupart <strong>de</strong>s préparations commerciales <strong>de</strong> pectinasessont d’origine fongique. Aspergillus niger est lasource fongique la plus communément utilisée pourla production industrielle d’enzymes pectinolytiques(Jayani et al., 2005).<strong>Les</strong> enzymes pectinolytiques sont classéesselon la nature du substrat (pectine, aci<strong>de</strong> pectique,oligogalacturonate), le mécanisme <strong>de</strong> dégradation(trans-élimination ou hydrolyse) et le type <strong>de</strong> clivage(endo ou exo) (Favela-Torres et al., 2006). Ces enzymespeuvent être divisées en <strong>de</strong>ux grands groupes : lespectinestérases (PE) ou pectine-méthylestérases (PME)et les dépolymérases (polygalacturonases et lyases).Pectinestérases (PE) ou pectine-méthylestérases(PME). <strong>Les</strong> PE catalysent l’hydrolyse <strong>de</strong>s liaisonsesters méthyliques <strong>de</strong>s pectines HM, entrainantla libération <strong>de</strong> méthanol et la formation d’aci<strong>de</strong>polygalacturonique. L’activité <strong>de</strong> la PE peut êtresuivie soit par le dosage du méthanol libéré, soit parla détermination <strong>de</strong> l’augmentation du nombre <strong>de</strong>carboxyles libres ou encore en utilisant un régulateur <strong>de</strong>pH. En effet, l’ionisation du groupe carboxyle produitun proton dans le milieu, ce qui cause une variation dupH (Jayani et al., 2005). <strong>Les</strong> PE sont présentes dans<strong>de</strong> nombreux végétaux supérieurs et elles peuvent êtreextraites <strong>de</strong> divers fruits tels que la banane, l’orange,la tomate, la papaye et la pomme (Denès et al.,2000). Mais elles peuvent être aussi produites par <strong>de</strong>schampignons, <strong>de</strong>s bactéries et <strong>de</strong>s levures. <strong>Les</strong> PE<strong>de</strong>s végétaux, très spécifiques <strong>de</strong>s esters méthyliques<strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s <strong>pectiques</strong>, sont mieux connues que cellesd’origine fongique et bactérienne. Leur pH optimumest compris entre 7 et 8, alors que les PE fongiqueset bactériennes sont plus actives à pH 4-5. <strong>Les</strong> PEhydrolysent seulement les groupes esters adjacents àun groupe carboxyle libre et enlèvent ainsi les groupesméthyles <strong>de</strong> la chaine les uns après les autres dansune direction donnée (Sakai et al., 1993). Beaucoup<strong>de</strong> travaux ont été menés sur les propriétés physicochimiqueset cinétiques <strong>de</strong>s PE, cependant leur mo<strong>de</strong>d’action n’est toujours pas bien élucidé. Selon Jayaniet al. (2005), le mécanisme d’attaque <strong>de</strong>s PE varie enfonction <strong>de</strong> l’origine. Ainsi, les PE fongiques agissentau hasard suivant un mécanisme « multi-chaine » parlequel l’enzyme forme un complexe enzyme-substrat,se dissocie après la réaction et s’associe à nouveauavec une autre molécule du substrat pour enlever lesgroupes méthyles. En revanche, les PE <strong>de</strong>s végétauxten<strong>de</strong>nt à agir à l’extrémité non réductrice ou à côtéd’un groupe carboxyle libre le long <strong>de</strong> la moléculepar un mécanisme « unichaine » où le substrat estprogressivement déméthylé jusqu’à ce que l’enzymeatteigne l’extrémité <strong>de</strong> la chaine ou un résidu quibloque sa progression pour se dissocier du complexeenzyme-substrat (Cameron et al., 2008). Un troisièmemo<strong>de</strong> d’action a été évoqué : il s’agit d’un mécanismed’attaque multiple qui est un mécanisme intermédiaireaux <strong>de</strong>ux premiers. Dans ce cas, l’enzyme catalyse latransformation d’un nombre moyen <strong>de</strong> résidus pourchaque complexe enzyme-substrat formé (Denès et al.,2000 ; Cameron et al., 2008).La PE est inhibée par l’augmentation dunombre <strong>de</strong>s carboxyles libres le long <strong>de</strong>s chainespolygalacturoniques progressivement déméthylées.Cette inhibition est due à la répulsion exercée par lacharge négative <strong>de</strong>s carboxyles ionisés. La présence


<strong>Les</strong> <strong>oligosacchari<strong>de</strong>s</strong> <strong>pectiques</strong> et leurs applications 159<strong>de</strong> cations (Ca ²+ , Na + ) pourrait contrecarrer cetteinhibition. Cette inhibition <strong>de</strong>s PE serait égalementdue aux chaines latérales <strong>de</strong>s sucres neutres dans lamolécule <strong>de</strong> pectine (Sakai et al., 1993).Dépolymérases. <strong>Les</strong> dépolymérases sont <strong>de</strong>shydrolases (polygalacturonases et lyases) qui possè<strong>de</strong>nt<strong>de</strong>s activités endo- ou exo-galacturonases. <strong>Les</strong>dépolymérases peuvent être subdivisées, en fonctiondu substrat et du mécanisme <strong>de</strong> clivage <strong>de</strong>s liaisonsglycosidiques, en quatre catégories différentes : lespolygalacturonases (PG), les polyméthylgalacturonases(PMG), les polygalacturonate lyases (PGL) et lespolyméthylgalacturonate lyases (PMGL). <strong>Les</strong> PGet PMG agissent respectivement sur les pectates etles pectines par un mécanisme d’hydrolyse, tandisque les PGL et PMGL agissent respectivement parβ-élimination sur les pectates et les pectines (Alkortaet al., 1998). Suivant leur mo<strong>de</strong> d’attaque, la réactionpeut se faire soit <strong>de</strong> manière aléatoire, soit à l’extrémité<strong>de</strong> la chaine, ce qui permet <strong>de</strong> distinguer les endo- etles exo-dépolymérases (Jayani et al., 2005).<strong>Les</strong> polygalacturonases (PG). <strong>Les</strong> PG sont <strong>de</strong>senzymes pectolytiques qui catalysent l’hydrolyse<strong>de</strong>s liaisons glycosidiques α-(1-4) <strong>de</strong>s pectinesaci<strong>de</strong>s (aci<strong>de</strong> polygalacturonique). Ces enzymessont spécifiques <strong>de</strong>s substances <strong>pectiques</strong> non oupartiellement estérifiées par du méthanol. Ellessont les plus étudiées parmi la famille <strong>de</strong>s enzymespectolytiques. <strong>Les</strong> PG impliquées dans l’hydrolyse<strong>de</strong>s substances <strong>pectiques</strong> sont <strong>de</strong>s endo-PG (EC3.2.1.15) et <strong>de</strong>s exo-PG (EC 3.2.1.67) (Jayani et al.,2005). Deux métho<strong>de</strong>s ont été développées pourdéterminer l’activité <strong>de</strong>s PG et <strong>de</strong>s PMG. On appréciecette activité en mesurant la diminution <strong>de</strong> viscositéou l’augmentation du pouvoir réducteur du substrat(aci<strong>de</strong> pectique ou pectine). La comparaison <strong>de</strong>smesures <strong>de</strong> viscosité et <strong>de</strong> pouvoir réducteur au cours<strong>de</strong> la dépolymérisation <strong>de</strong>s pectines et <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s<strong>pectiques</strong> permet <strong>de</strong> faire la part <strong>de</strong>s activités « endo »et « exo ». Ainsi, avec une endo-PG, la viscositédiminue <strong>de</strong> moitié quand seulement 2 à 3% <strong>de</strong>sliaisons glycosidiques sont rompues. Avec une exo-PG, le même abaissement <strong>de</strong> la viscosité n’est observéqu’après rupture <strong>de</strong> 20% <strong>de</strong>s liaisons glycosidiques(Sakai et al., 1993 ; Jayani et al., 2005).<strong>Les</strong> endo-PG sont produites par divers microorganismestels que <strong>de</strong>s bactéries, <strong>de</strong>s levures et <strong>de</strong>smoisissures. Elles sont aussi présentes chez certainsvégétaux et surtout dans les fruits. En général, l’action<strong>de</strong>s endo-PG libère <strong>de</strong>s mono-, di- et tri-aci<strong>de</strong>sgalacturoniques par un mécanisme d’attaque multipleà chaine unique ou par un mécanisme d’attaque« multi-chaine », dans lequel les mono-, di- et trimèress’accumulent seulement après hydrolyse <strong>de</strong>s produitsinitiaux <strong>de</strong> dépolymérisation. Pour les pectines HM,l’hydrolyse n’a lieu qu’au niveau <strong>de</strong>s résidus d’aci<strong>de</strong>galacturoniques non méthylés. Toutefois, lorsque leDM augmente, la vitesse d’hydrolyse <strong>de</strong> l’enzymediminue (Sakai et al., 1993). <strong>Les</strong> exo-PG sont moinsfréquentes. Elles sont produites par <strong>de</strong>s moisissureset quelques bactéries. On distingue <strong>de</strong>ux types : lesexo-PG fongiques avec comme produit final l’aci<strong>de</strong>galacturonique et les exo-PG bactériennes quiproduisent principalement l’aci<strong>de</strong> digalacturonique.<strong>Les</strong> PG isolées <strong>de</strong>s différentes sources microbiennesdiffèrent nettement entre elles par leurs propriétésphysico-chimiques et leur mo<strong>de</strong> d’action (Tableau 2).<strong>Les</strong> lyases ou transéliminases. <strong>Les</strong> lyases dégra<strong>de</strong>ntla pectine, les oligomères et les polymères d’aci<strong>de</strong>galacturonique. Ce sont <strong>de</strong>s enzymes qui rompentla liaison glycosidique C-O par un mécanisme <strong>de</strong>β-élimination. Leur action dépolymérisante entrainela libération d’uroni<strong>de</strong>s insaturés et d’oligomères <strong>de</strong>petite taille. La métho<strong>de</strong> la plus commo<strong>de</strong> pour suivrel’activité <strong>de</strong>s lyases est la mesure <strong>de</strong> l’augmentation<strong>de</strong> l’absorbance à 235 nm due à la double liaisonproduite à l’extrémité non réductrice <strong>de</strong>s composésinsaturés. De plus, les métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> détermination<strong>de</strong> l’activité <strong>de</strong>s PG peuvent également être utiliséespour les lyases. <strong>Les</strong> lyases sont classées en différentstypes sur base <strong>de</strong> leur mo<strong>de</strong> d’action et en fonction dusubstrat sur lequel elles agissent (Tableau 3).Comme pour les PG, selon que la réactionenzymatique se fait au hasard ou à l’extrémité <strong>de</strong> lachaine, on distingue les endo- et les exo-lyases. <strong>Les</strong>réactions catalysées par les lyases sont illustrées à lafigure 4.<strong>Les</strong> PGL sont produites par plusieurs bactéries etquelques moisissures pathogènes, avec les endo-PGLplus abondantes que les exo-PGL. <strong>Les</strong> PMGL sontproduites par Aspergillus japonicus, Penicillium paxilliet Pichia pinus. La plupart <strong>de</strong>s lyases sont d’originemicrobienne. <strong>Les</strong> lyases bactériennes constituent leplus grand groupe d’enzymes pectolytiques. <strong>Les</strong> PGLsont activées par les ions Ca ²+ et, dans certains cas, pard’autres ions divalents tels que Mg ²+ , Co ²+ et Sr ²+ . Ellessont, par contre, inhibées par l’agent chélateur EDTA.<strong>Les</strong> PMGL sont par contre actives en l’absence d’ionsCa ²+ , mais la présence <strong>de</strong> Ca ²+ ou celle d’autres cationsles stimule. <strong>Les</strong> PMGL sont les seules dépolymérasescapables <strong>de</strong> dégra<strong>de</strong>r les pectines HM sans actionpréalable d’autres enzymes (Jayani et al., 2005).4.2. Autres enzymes intervenant dans ladégradation <strong>de</strong>s substances <strong>pectiques</strong>L’amélioration <strong>de</strong>s connaissances sur les différencesstructurales entre la chaine principale <strong>de</strong>s régions« lisses » et « hérissées » <strong>de</strong> la pectine a permis <strong>de</strong>


160 Biotechnol. Agron. Soc. Environ. 2011 15(1), 153-164 Combo A.M.M., Aguedo M. & Paquot M.Tableau 2. Propriétés biochimiques et physico-chimiques <strong>de</strong> quelques polygalacturonases (PG) — Biochemical andphysicochemical properties of some polygalacturonases (PG) (De Vries et al., 2001 ; Jayani et al., 2005).Source PG Nature Massemoléculaire (Kda)pIActivité spécifique(U.mg -1 )T op(°C)Aspergillus japonicus EndoPG I 38 5,6 - 30 4,0-5,5EndoPG II 65 3,3 - 30 4,0-5,5Aspergillus oryzae EndoPGA 41 - - 45 5,0Thermococcus aurantiacus Endo 35 5,9 5890 55 5,0Aspergillus niger EndoPG I 61 - 982 43 3,8-4,3EndoPG II 38 - 3750 45 3,0-4,6Bacillus sp. KSM-P410 Exo 45 5,8 54 60 7,0Penicillium frequentans Exo 63 - 2571 50 5,0Aspergillus awamori Endo 41 6,1 487 40 5,0Aspergillus alliaceus ExoPG1 40 5,7 - 45-50 3,5Bacillus licheniformis Exo 38 - 209 69 11,0Aspergillus alliaceus EndoPG 40 5,9 - 35 5,5Sclerotinia borealis Endo 40 7,5 2 088 40-50 5,0Aspergillus niger ExoPG I 66 5,6 - 60 3,8ExoPG II 63 5,8 209 60 4,5Saccharomyces cerevisiae Endo 39 - 2870 45 5,5pH opTableau 3. Classification <strong>de</strong>s lyases — Lyases classification (Jayani et al., 2005).EnzymeNuméroECMécanismed’actionModèled’actionPremiersubstratEndopolygalacturonaselyaseExopolygalacturonaselyaseEndopolymethyl-DgalactosiduronatelyaseExopolyméthyl-DgalactosiduronatelyaseProduits4.2.2.2 Trans-élimination Aléatoire Aci<strong>de</strong> pectique Oligogalacturonatesinsaturés4.2.2.9 Trans-élimination Avant-<strong>de</strong>rnière Aci<strong>de</strong> pectique Digalacturonates insaturésliaison4.2.2.10 Trans-élimination Aléatoire Polyméthyl-DdigalacturonatesinsaturésTrans-éliminationDernièreliaisonPolyméthyl-DdigalacturonatesinsaturésMéthyloligogalacturonatesinsaturésMéthylmonogalacturonatesinsaturésdécouvrir <strong>de</strong> nouvelles enzymes impliquées dansla dégradation <strong>de</strong>s chaines latérales <strong>de</strong>s substances<strong>pectiques</strong> (De Vries et al., 2001). Ces enzymes purifiéesont également acquis une importance en tant qu’outilsanalytiques dans les étu<strong>de</strong>s structurales en raison <strong>de</strong>leur gran<strong>de</strong> spécificité. Une série d’enzymes, touteshautement spécifiques pour la région « hérissée » <strong>de</strong>la pectine, a été purifiée et caractérisée. Parmi cesenzymes, il y a lieu <strong>de</strong> citer les rhamnogalacturonases,les arabinanases et les galactanases (Mutter et al.,1998).Rhamnogalacturonases. La rhamnogalacturonaseisolée à partir d’Aspergillus aculeatus est spécifique dusquelette rhamnogalacturonique au niveau <strong>de</strong> départ<strong>de</strong>s zones « hérissées » où il existe une alternanced’unités rhamnoses et galacturoniques. Deux endorhamnogalacturonases(RhgA, RGase A) et <strong>de</strong>uxexo-rhamnogalacturonases (RG-rhamnohydrolase,RG-galacturonohydrolase) ont été isolées chez cettemoisissure. Ces enzymes sont freinées dans leur actionpar la présence <strong>de</strong> groupements acétyles (De Vrieset al., 2001).


<strong>Les</strong> <strong>oligosacchari<strong>de</strong>s</strong> <strong>pectiques</strong> et leurs applications 161<strong>Les</strong> produits libérés par cette enzyme sont <strong>de</strong>soligomères linéaires composés d’une alternance <strong>de</strong>rhamnose et d’aci<strong>de</strong> galacturonique (4 à 6 résidus)avec <strong>de</strong>s résidus galactoses connectés à certains ou àtous les résidus rhamnose (Schols et al., 1995).Arabinanases. <strong>Les</strong> arabinanases sont <strong>de</strong>s enzymescapables d’hydrolyser les arabinanes, mais aussiles chaines latérales d’arabinose présentes dans lesarabinoxylanes et les arabinogalactanes.Dans la nature, différents micro-organismessecrètent <strong>de</strong>s endo-arabinanases (EC 3.2.1.99) et<strong>de</strong>s arabinofuranosidases (EC 3.2.1.55) pour ladégradation <strong>de</strong>s polysacchari<strong>de</strong>s contenant l’arabinose.Cependant, la plupart <strong>de</strong>s préparations enzymatiquescommerciales contenant <strong>de</strong>s activités arabinanasessont obtenues à partir <strong>de</strong> moisissures, comme parexemple Aspergillus niger. Cette moisissure secrète<strong>de</strong>ux arabinofuranosidases (AbfA et AbfB) et uneendo-arabinanase. L’arabinofuranosidase <strong>de</strong> type Aagit seulement sur les petites chaines <strong>de</strong> résidusarabinose liés par <strong>de</strong>s liaisons α-(1-5), tandis que letype B hydrolyse les liaisons α-(1-5), α-(1-3) et α-(1-2) <strong>de</strong>s résidus arabinoses. À la différence <strong>de</strong> certainesarabinofuranosidases, l’arabinofuranohydrolased’Aspergillus awamori est incapable <strong>de</strong> libérerl’arabinose <strong>de</strong> la pectine, mais est fortement spécifique<strong>de</strong>s résidus d’arabinose liés au xylane (Gielkens et al.,1999). L’endo-arabinanase agit au hasard sur lesliaisons α-(1-5) <strong>de</strong>s polysacchari<strong>de</strong>s d’arabinane quisont présents dans les chaines latérales <strong>de</strong> la pectine.Cette enzyme augmente fortement l’efficacité <strong>de</strong>la dégradation <strong>de</strong>s arabinanes et influence l’action<strong>de</strong>s arabinofuranosidases. Jusqu’ici, seulement uneexoarabinanase a été purifiée d’Aspergillus. Cetteenzyme libère principalement <strong>de</strong> l’arabinobiose etpeu d’arabinotriose (De Vries et al., 2001).Galactanase. <strong>Les</strong> galactanases sont impliquées dansla dégradation <strong>de</strong>s polysacchari<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s plantes engénéral et <strong>de</strong>s pectines en particulier. Deux types<strong>de</strong> chaines arabinogalactanes sont présents dans lapectine. Le type I se compose d’unités galactoseliées par <strong>de</strong>s liaisons β-(1-4), alors que le type IIcontient <strong>de</strong>s résidus galactose liés par <strong>de</strong>s liaisonsβ-(1-3) qui peuvent être substitués avec <strong>de</strong>s résidusgalactose en β-(1-6). De plus, les <strong>de</strong>ux typesd’arabinogalactanes peuvent être substitués avec unechaine d’arabinofuranose en α-(1-3). Parallèlementaux <strong>de</strong>ux types d’arabinogalactanes, il existe <strong>de</strong>uxtypes <strong>de</strong> galactanases : les endo-β-1,4-galactanaseset les exo-β-1,3-galactanases. La différence entre cesenzymes rési<strong>de</strong> dans leur capacité à hydrolyser lesliaisons β-(1-3), β-(1-4) ou β-(1-6) entre les résidus<strong>de</strong> galactose. <strong>Les</strong> endo-β-1,4-galactanases sontactives sur les galactanes et les arabinogalactanes <strong>de</strong>type I, libérant ainsi <strong>de</strong>s galacto-<strong>oligosacchari<strong>de</strong>s</strong>.<strong>Les</strong> endo-β-1,4-galactanases bactériennes libèrentprincipalement du galactotriose et du galactotétraose,bien que certaines libèrent aussi du galactobiose (DeVries et al., 2002). <strong>Les</strong> exo-β-1,3-galactanases sontactives sur les arabinogalactanes <strong>de</strong> type II où elleshydrolysent spécifiquement les liaisons β-(1-3) (DeVries et al., 2001).5. Applications potentielles <strong>de</strong>sfragments <strong>pectiques</strong>Différents <strong>oligosacchari<strong>de</strong>s</strong> non digestibles (NDO)sont produits et utilisés dans le mon<strong>de</strong> aujourd’hui,dont bien sûr les fructo<strong>oligosacchari<strong>de</strong>s</strong> (FOS). Leurseffets prébiotiques sont souvent mis en évi<strong>de</strong>nce et<strong>de</strong> là, certains effets favorables pour la santé. <strong>Les</strong>POS présentent un potentiel <strong>de</strong> développement <strong>de</strong>nouveaux prébiotiques sur le marché européen.Cependant, à côté <strong>de</strong> leurs effets fonctionnels, ilssont aussi connus pour présenter d’autres propriétésbiologiques intéressantes, pour les végétauxnotamment. De là, leur ouverture dans la formulation<strong>de</strong> nouveaux produits phytopharmaceutiques plusrespectueux <strong>de</strong> l’environnement.5.1. Effet prébiotique <strong>de</strong>s fragments <strong>pectiques</strong>L’une <strong>de</strong>s caractéristiques les plus importantes<strong>de</strong>s POS comme ingrédients alimentaires est leurcapacité à stimuler la croissance <strong>de</strong>s bifidobactériesintestinales. Par exemple, l’utilisation <strong>de</strong>s POScomme source <strong>de</strong> carbone entraine une augmentationdu nombre <strong>de</strong> bifidobactéries, <strong>de</strong> Lactobacillus etd’Eubacterium rectale (Olano-Martin et al., 2002 ;Man<strong>de</strong>rson et al., 2005). <strong>Les</strong> <strong>oligosacchari<strong>de</strong>s</strong><strong>de</strong> faible poids moléculaire (2-4 résidus) sontbifidogènes, toutefois ils ne sont pas aussi sélectifsque les FOS (Rastall et al., 2002). De plus, leDM joue un rôle important dans les propriétés <strong>de</strong>fermentation <strong>de</strong>s fragments <strong>pectiques</strong>. Il a été montréque les POS faiblement méthylés sont <strong>de</strong> meilleurssubstrats pour la croissance <strong>de</strong>s bactéries que ceuxhautement méthylés (Dongowski et al., 2002 ; Olano-Martin et al., 2002). <strong>Les</strong> perspectives d’utilisation<strong>de</strong>s hydrolysats <strong>de</strong> pectine dans les préparationspour nourrissons ont montré que ces <strong>de</strong>rniersétaient bien tolérés et présentaient <strong>de</strong>s changementsbénéfiques pour la microflore intestinale commel’abaissement du pH fécal (Fanaro et al., 2005).Ainsi, les <strong>oligosacchari<strong>de</strong>s</strong> <strong>pectiques</strong> peuvent êtreintéressants pour imiter les effets bénéfiques <strong>de</strong>s<strong>oligosacchari<strong>de</strong>s</strong> du lait humain en combinaison avecd’autres prébiotiques.


162 Biotechnol. Agron. Soc. Environ. 2011 15(1), 153-164 Combo A.M.M., Aguedo M. & Paquot M.5.2. Utilisation <strong>de</strong>s fragments <strong>pectiques</strong> dans ledomaine <strong>de</strong> la santéUn grand nombre d’étu<strong>de</strong>s in vivo et in vitro a été menésur l’effet <strong>de</strong>s NDO. Bien que certains <strong>de</strong>s effets nesoient pas clairement démontrés, certaines donnéesindiquent <strong>de</strong>s effets cliniquement significatifs quijustifient l’ensemble <strong>de</strong>s travaux actuels (Swennenet al., 2006). Par exemple, les NDO sont connuspour avoir <strong>de</strong>s effets sur le métabolisme bactérien, lacroissance <strong>de</strong>s bactéries dans le colon, la diminution durisque <strong>de</strong> cancer, la modulation du système immunitaire,la diminution du cholestérol (Mussatto et al., 2007 ;Qiang et al., 2009). <strong>Les</strong> fragments <strong>pectiques</strong> fontpartie <strong>de</strong>s NDO et peuvent présenter <strong>de</strong>s effets santé.Ainsi, il a été rapporté que les fragments <strong>pectiques</strong>pouvaient inhiber l’adhésion <strong>de</strong>s bactéries aux cellulesépithéliales et ainsi être utilisés comme <strong>de</strong>s agentsthérapeutiques. Par exemple, l’aci<strong>de</strong> digalacturoniqueempêche l’adhésion d’Escherichia coli sur les cellulesuroépithéliales in vitro (Hotchkiss et al., 2003). Olano-Martin et al. (2003) ont montré que les POS exerçaientun rôle protecteur en inhibant les shiga-toxinessécrétées par Escherichia coli O157:H7. Par ailleurs,certains effets anti-cancérigènes ont été rapportés. <strong>Les</strong>pectines et les POS sont capables d’induire une mortpar apoptose <strong>de</strong>s cellules d’adénocarcinome HT-29 ducolon (Olano-Martin et al., 2003). Des essais réaliséssur <strong>de</strong>s lignées <strong>de</strong> cellules myéloï<strong>de</strong>s (Chauhanet al., 2005) et sur <strong>de</strong>s cellules cancéreuses <strong>de</strong> laprostate (Jackson et al., 2007) ont montré les mêmeseffets. En outre, certains dérivés <strong>de</strong> la pectine ont étéutilisés pour la préparation <strong>de</strong> vaccins, mais aussi entant que vecteurs dans l’administration <strong>de</strong> produitspharmaceutiques (Souto-Maior et al., 2010).5.3. Application <strong>de</strong>s fragments <strong>pectiques</strong> dans ledomaine agricoleDans le domaine agricole, les POS peuvent induire <strong>de</strong>sréponses biologiques chez certaines plantes (moléculesélicitrices). <strong>Les</strong> oligogalacturoni<strong>de</strong>s (OGA) sontimpliqués dans les réactions <strong>de</strong> défense, la croissanceet le développement <strong>de</strong>s végétaux (Messiaen et al.,1994 ; Baldan et al., 2003). Ainsi, les essais réaliséssur <strong>de</strong>s pousses <strong>de</strong> célosie (Celosia argentea L.) parSuzuki et al. (2002) ont montré que leur croissanceétait améliorée en présence d’aci<strong>de</strong> polygalacturonique<strong>de</strong> DP 8. Des OGA <strong>de</strong> DP supérieur à huit stimulentla croissance <strong>de</strong>s cellules <strong>de</strong> carotte en suspension(Daucus carota), mais aussi la croissance <strong>de</strong> plants <strong>de</strong>tomate (Lycopersicum esculentum) (Van Cutsem et al.,2008).Il a été également rapporté que les OGA sontcapables d’induire la floraison sur <strong>de</strong>s explants <strong>de</strong>tabac. Ils stimulent aussi la différenciation cellulairedu péricycle et favorisent la maturation <strong>de</strong>s tomateset d’autres fruits. <strong>Les</strong> OGA inhibent cependantl’élongation <strong>de</strong> la tige du pois (Marfa et al., 1991 ;Dumville et al., 2000 ; Ridley et al., 2001 ; Baldanet al., 2003). La plupart <strong>de</strong>s réponses biologiques sontobtenues avec <strong>de</strong>s OGA <strong>de</strong> DP variant <strong>de</strong> 10 à 16, dontle plus actif est <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 12 (Messiaen et al., 1994 ;Ridley et al., 2001 ; Baldan et al., 2003). Plusieurstravaux indiquent cependant que les OGA autres queceux <strong>de</strong> DP 10 à 16 peuvent être biologiquement actifs.Par exemple, les OGA <strong>de</strong> DP 2 provoquent l’inhibition<strong>de</strong>s protéases dans les plants <strong>de</strong> tomate. De plus, lesDP 2 et 3 insaturés à l’extrémité non réductrice sontactifs. <strong>Les</strong> OGA <strong>de</strong> DP 2 à 6 induisent la biosynthèse <strong>de</strong>l’éthylène dans les plants <strong>de</strong> tomate, le pentasacchari<strong>de</strong>(DP 5) étant le plus actif. Au cours <strong>de</strong> la maturation <strong>de</strong>la tomate, le triaci<strong>de</strong> galacturonique (DP 3) inhibe laproduction <strong>de</strong> l’endopolygalacturonase (Ridley et al.,2001).6. ConclusionUtilisées <strong>de</strong>puis longtemps comme agents <strong>de</strong> texture,gélifiants, stabilisants et épaississants, les pectines sontune source d’ingrédients pour <strong>de</strong>s aliments santé. <strong>Les</strong>progrès réalisés dans la connaissance <strong>de</strong>s enzymes<strong>de</strong> clivage <strong>de</strong>s pectines ont mené au développementd’<strong>oligosacchari<strong>de</strong>s</strong> non digestibles : les fragments<strong>pectiques</strong> (<strong>oligosacchari<strong>de</strong>s</strong> aci<strong>de</strong>s dérivés <strong>de</strong> pectines).Ces biopolymères émergents trouvent <strong>de</strong>sapplications dans <strong>de</strong>s domaines divers, alimentairesou non alimentaires. Leurs principales applicationscomprennent la fonction élicitrice <strong>de</strong>s plantes, laprotection contre le cancer du colon, la stimulation<strong>de</strong> la croissance <strong>de</strong> bactéries bénéfiques dans le colon(prébiotiques), l’inhibition <strong>de</strong> l’adhésion <strong>de</strong>s bactériesaux cellules épithéliales, mais aussi l’induction d’unemort par apoptose <strong>de</strong>s cellules d’adénocarcinome ducolon. Pour exploiter les fragments <strong>pectiques</strong>, il estnécessaire d’obtenir <strong>de</strong>s molécules pures en gran<strong>de</strong>quantité. Des stratégies sont continuellement encours afin <strong>de</strong> développer <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> productioncompétitives sur le marché.BibliographieAlkorta I., Garbisu C., Liama M.J. & Serra J.L., 1998.Industrial applications of pectic enzymes: a review.Process. 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