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THÈSE - Bibliothèque Ecole Centrale Lyon - École Centrale de Lyon

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N° d'ordre: 1997- Année 1997<strong>THÈSE</strong>PRESENTEE POUR OBTENIR LE TITRE DEDOCTEURDEL'ÉCOLE CENTRALE DE LYONSPÉCIALITÉ : MÉCANIQUEÉCOLE DOCTORALE DE MÉCANIQUE DE LYON (UCBL/INSA/ECL)PARJocelyn PÉRISSEETUDE, CONCEPTION ET REALISATION D'UNESUSPENSION ACTIVE D'UN SIÈGE DE VÉHICULEROUTIER POUR L'AMÉLIORATION DU CONFORTDYNAMIQUE(Version provisoire du 9 novembre 1997)Soutenue le 1997, <strong>de</strong>vant le jury d'examen:M. Sabot, Professeur, LTDS <strong>École</strong> centrale <strong>de</strong> <strong>Lyon</strong>Prési<strong>de</strong>ntM. Bourquin, Directeur <strong>de</strong> recherche, LCPC Marne la ValléeRapporteurM. Lallement, Professeur, Université <strong>de</strong> Franche-ComtéRapporteurM. Giavotto, Professeur, Politecnico di MilanoExaminateurM. Jézéquel, Professeur, LTDS <strong>École</strong> centrale <strong>de</strong> <strong>Lyon</strong>ExaminateurM. Judic, Docteur-Ingénieur Bertrand FaureExaminateurM. Van Effenterre, Directeur <strong>de</strong> recherche Bertrand Faup^jQj CTIS^ Examinateur•fc Lfcjsj rWALÊ HP S YOW8P163 BIBLIOTHEQUE


ETUDE, CONCEPTION ET REALISATION D'UNESUSPENSION ACTIVE D'UN SIÈGE DE VÉHICULEROUTIER POUR L'AMÉLIORATION DU CONFORTDYNAMIQUE


RésuméCe travail porte sur l'étu<strong>de</strong>, la conception et la réalisation d'une suspension active pourun siège <strong>de</strong> véhicule automobile. Il s'appuie sur les connaissances théoriques du domainedu contrôle actif <strong>de</strong>s vibrations. Dans notre cas, la solution « active » a été utilisée pouraméliorer le confort routier <strong>de</strong>s conducteurs.Nous avons d'abord étudié dans quelles mesures les critères <strong>de</strong> confort (statiques, posturaux,dynamiques) étaient pris en compte dans les paramètres <strong>de</strong> conception <strong>de</strong>s siègesactuels. Puis nous avons choisi <strong>de</strong> développer une suspension « optimisée » pour répondreau problème spécifique <strong>de</strong> l'isolation vibratoire du conducteur.Trois points ont particulièrement été développés dans ces travaux.• Le premier est consacré à l'étu<strong>de</strong> théorique <strong>de</strong>s suspensions passives, semi-activeset actives. L'intérêt d'une suspension <strong>de</strong> siège, pour améliorer l'isolation du passager, estétudiée avec un modèle simple. Une analyse <strong>de</strong> sensibilité <strong>de</strong>s paramètres <strong>de</strong> conception dusystème a permis <strong>de</strong> montrer les limites <strong>de</strong>s suspensions passives par rapport aux suspensionsemi-actives. Une revue <strong>de</strong>s différentes métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> contrôle est présentée. Pour chacunesd'elles, nous présentons leurs fon<strong>de</strong>ments théoriques et leurs domaines d'applications.• Le <strong>de</strong>uxième est consacré à la modélisation et aux simulations numériques du comportementdynamique « contrôlé » du siège. La mise en œuvre d'un actionneur électromécanique,au fonctionnement réversible, nous a permis <strong>de</strong> réaliser <strong>de</strong>ux lois <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>.La première, dissipative, reprend un schéma classique <strong>de</strong> l'amortisseur semi-actif skyhook<strong>de</strong> Karnopp. La <strong>de</strong>uxième, active, est originale et met en œuvre une boucle <strong>de</strong> régulation<strong>de</strong> type casca<strong>de</strong>. Les simulations numériques ont permis <strong>de</strong> vali<strong>de</strong>r l'efficacité <strong>de</strong>s lois <strong>de</strong>comman<strong>de</strong> sur l'isolation globale du siège. Le modèle est utilisé comme outil <strong>de</strong> conceptiondu prototype, pour dimensionner et optimiser les divers éléments mécaniques et électromécaniques<strong>de</strong> la suspension .e Le <strong>de</strong>rnier porte sur la conception et la réalisation du prototype <strong>de</strong> la suspensionactive <strong>de</strong> siège et plus particulièrement : du gui<strong>de</strong> cinématique, du dispositif <strong>de</strong> rai<strong>de</strong>ur,<strong>de</strong> l'actionneur électromécanique et <strong>de</strong> sa comman<strong>de</strong> électronique. La caractérisation dusystème sur un banc d'essai et les performances obtenues en terme d'isolation et <strong>de</strong> confortsont présentées pour différentes sollicitations stationnaires et transitoires.Mots clés : Siège, Confort, Suspension active, Contrôle actif. Isolation, Modélisation, Actionneurélectrique, Asservissement en effort, Conception, Prototype, Matériaux cellulaires.Modèles viscoélastiques.


AbstractThis work <strong>de</strong>als with the study, the <strong>de</strong>sign and the realization on an active car seatsuspension. It starts from the actual theoretical knowledge of active control of vibrations.In our case, we have applied an "active solution" to improve the comfort of car passenger.The comfort criteria (statical, postural, dynamical) which are now taken into accountin the <strong>de</strong>sign of actual car seats, have been firstly reviewed. On this basis, we have chosento <strong>de</strong>velop an optimized suspension to solve the spécifie problem of vibratory isolation ofthe passenger.Three points have been mainly <strong>de</strong>velopped:• The first is <strong>de</strong>voted to a theoretical study of passive, semi-active and active suspensions.Through the use of a simple mo<strong>de</strong>l, the ability of seat suspension to improve thepassenger comfort has been investigated. An analysis performed on the sensitivity of the<strong>de</strong>sign parameters has <strong>de</strong>monstrated the limitation of passive suspensions compared tosemi-active ones.» The second point concerns the mo<strong>de</strong>lization and the numerical simulation of the dynamicalbehaviour of the "controlled seat". We have applied an electromechanical actuator,presenting a reversibility property, permitting the use of two laws of control: the first oneis dissipative and is based on the classical principal of the skyhook semi-active damper.The second is active and original. It uses an imcomplete state feed-back loop. Numericalsimulations have shown the efficiency of those laws for the global isolation of the seat. Themo<strong>de</strong>lling has also been used as a major <strong>de</strong>sign tool to optimize the différent parts of theprototype.e The last point <strong>de</strong>als with the <strong>de</strong>sign and the realization of the prototype of the activeseat suspension and more specifically, the kinematic gui<strong>de</strong>, the stiffness mechanism, theelectromechanical actuator and his electronic control. The system has been fulhy characterizedon a test-rig and the performances concerning the isolation and comfort are presentedregarding différent excitations: stationnary and transitory.Key words: Seat, Comfort, Active suspension, Active control, Isolation, Electrical actuator,Design, Prototype, Cellulary materials, Modélisation, Viscoelastic mo<strong>de</strong>ls.


SommaireIntroduction 11 Contexte <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> 51.1 Introduction 51.2 L'environnement vibratoire dans un véhicule automobile 61.2.1 Introduction 61.2.2 Conditions expérimentales 71.2.3 Rappels d'analyse spectrale 71.2.4 Résultats <strong>de</strong> l'analyse spectrale 91.3 Les différents critères <strong>de</strong> confort 141.3.1 Généralités sur le confort 141.3.1.1 Considérations biomécaniques 161.3.1.2 Considérations physiologiques et ergonomiques 161.3.1.3 Normes et recommandations 181.3.1.4 Filtres <strong>de</strong> confort 201.3.1.5 Effet du temps d'exposition 221.3.2 Structure d'un siège automobile 221.3.3 Paramètres du siège et confort 241.3.3.1 Paramètres posturaux 251.3.3.2 Paramètres statiques 311.3.3.3 Paramètres dynamiques 311.4 Description <strong>de</strong>s problématiques du confort dynamique d'un siège 341.4.1 La problématique industrielle 341.4.2 La problématique scientifique 361.4.2.1 L'isolation vibratoire du siège 361.4.2.2 La suspension <strong>de</strong> siège 361.4.2.3 Les voies nouvelles 381.4.2.4 Les actions à mener 401.5 Étu<strong>de</strong> du comportement <strong>de</strong> la mousse d'assise 411.5.1 Introduction 411.5.2 Généralités 41


iiSommaire1.5.3 Les différentes approches <strong>de</strong> la modélisation 421.5.3.1 L'approche minimécanique . 431.5.3.2 L'approche macromécanique 481.5.3.3 Conclusions 511.5.4 La modélisation du comportement viscoélastique 511.5.4.1 Caractéristiques dynamiques 511.5.4.2 Modèles viscoélastiques 541.5.5 Conclusions 661.6 Hypothèses <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> 671.7 Conclusions du chapitre 682 Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'isolation vibratoire du siège 712.1 Introduction 712.2 Généralités 722.3 Cas d'un système à un <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> liberté .' 732.3.1 Amortisseur passif 732.3.2 Amortisseur piloté 762.3.3 Comportement à la résonance et à haute fréquence 772.4 Cas du siège <strong>de</strong> véhicule 792.4.1 Introduction 792.4.2 Définition <strong>de</strong>s paramètres <strong>de</strong> la suspension 802.4.2.1 Choix <strong>de</strong> la rai<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> la suspension 832.4.2.2 Choix du coefficient d'amortissement <strong>de</strong> la suspension ... 842.4.2.3 Effet <strong>de</strong> la variation <strong>de</strong> la masse du conducteur 862.5 Conclusions 873 Rappels sur la théorie du contrôle actif <strong>de</strong>s structures 893.1 Introduction à la comman<strong>de</strong> <strong>de</strong>s systèmes 903.1.1 Notion <strong>de</strong> système 903.1.2 Objectifs <strong>de</strong> la comman<strong>de</strong> <strong>de</strong>s systèmes 913.1.3 Le problème général <strong>de</strong> la comman<strong>de</strong> 953.2 Modélisation <strong>de</strong>s systèmes 953.2.1 La fonction <strong>de</strong> transfert 973.2.2 Modèle d'état 993.3 Contrôle actif par retour d'état 1003.3.1 Préliminaires 1003.3.2 Contrôle optimal linéaire 1003.3.2.1 Contrôle optimal en régime forcé stochastique 1013.3.2.2 Intérêts <strong>de</strong> la comman<strong>de</strong> par retour d'état 1043.3.2.3 Comman<strong>de</strong> sous-optimale 105


Sommaireiii3.3.2.4 Comman<strong>de</strong> semi-active 1063.4 Autres métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> contrôle 1073.4.1 Comman<strong>de</strong> par placement <strong>de</strong> pôles . . 1073.4.2 Contrôle modal 1083.4.3 Contrôle adaptatif 1093.4.4 Comman<strong>de</strong> par logique floue 1093.5 Conclusions 1124 La suspension active du siège: modélisation et simulation 1154.1 Introduction 1154.2 Modélisation du système 1174.2.1 Choix et hypothèses simplificatrices 1174.2.2 Description du modèle 1184.2.3 Mise en équations du système 1204.2.4 Les paramètres du modèle 1244.2.4.1 Les paramètres <strong>de</strong> l'actionneur 1244.2.4.2 Les autres paramètres du modèle 1264.3 Lois <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>s et simulations 1274.3.1 Choix <strong>de</strong>s lois <strong>de</strong> comman<strong>de</strong> 1274.3.2 Comman<strong>de</strong> semi-active 1284.3.2.1 Concept <strong>de</strong> l'amortisseur idéal « skyhook » 1284.3.2.2 L'amortisseur semi-actif 1304.3.2.3 Simulations numériques 1334.3.3 Comman<strong>de</strong> active 1414.3.3.1 Motivations 1414.3.3.2 Simplification du modèle 1414.3.3.3 Analyse temporelle du processus 1434.3.3.4 Étu<strong>de</strong> du système en boucle ouverte 1454.3.3.5 Étu<strong>de</strong> du système en boucle fermée : boucle <strong>de</strong> courant . . .1474.3.3.6 Le régulateur casca<strong>de</strong> 1504.3.3.7 Boucle en accélération 1524.3.3.8 Boucle en position 1544.3.3.9 Boucle en position et anticipation 1574.3.3.10 Robustesse liée à la variation du chargement 1604.4 Conclusions 1635 Prototype <strong>de</strong> la suspension active <strong>de</strong> siège 1655.1 Description du prototype 1655.1.1 Schéma <strong>de</strong> principe 1655.1.2 Le prototype 166


IVSomma,i re5.2 Conception <strong>de</strong>s sous-ensembles mécanique et électromécanique 1695.2.1 Eléments <strong>de</strong> théorie <strong>de</strong>s mécanismes 1695.2.1.1 Généralités 1695.2.1.2 Précisions théoriques sur les mécanismes à mouvement plan 1705.2.2 Synthèse dus gui<strong>de</strong> cinématique 6 barres 1735.2.2.1 Analyse fonctionelle 1735.2.2.2 Synthèse structurale 1745.2.2.3 Synthèse dimensionelle 1755.2.3 Conception du système <strong>de</strong> rai<strong>de</strong>ur . . . 1775.2.3.1 Analyse fonctionnelle 1775.2.3.2 Calcul et optimisation du système <strong>de</strong> rai<strong>de</strong>ur 1795.2.4 Choix et optimisation <strong>de</strong>s engrenages utiles à la transmission <strong>de</strong> mouvementactionneur/suspension 1835.2.4.1 Optimisation du système pignon/crémaillère 1835.2.4.2 Optimisation du réducteur/multiplicateur 1875.3 Conception <strong>de</strong> la partie comman<strong>de</strong> 1905.3.1 La carte <strong>de</strong> comman<strong>de</strong> analogique 1905.3.2 Intégration du signal d'accélération 1925.3.3 Filtre passe-bas sur l'amplificateur courant 1935.3.4 Caractérisation <strong>de</strong> l'asservissement en effort 1955.4 I<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong>s paramètres mécaniques 1975.5 Conclusions 2006 Résultats expérimentaux 2036.1 Description du banc d'essai 2036.1.1 Présentation générale 2036.1.2 Moyens d'essais 2036.2 Critères d'analyse <strong>de</strong>s performances 2046.2.1 Les essais normatifs 2056.2.2 Critères retenues par la norme pour la qualification du siège 2066.2.3 Choix et <strong>de</strong>scription <strong>de</strong>s essais réalisés 2086.3 Confrontation modèle-prototype 2116.3.1 I<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong>s paramètres du modèle 2116.3.1.1 Modèle simplifié à un <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> liberté en boucle ouverte etfermée 2116.3.1.2 Modèle à <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> liberté: validité et justification dumodèle simplifié 2146.3.2 Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la non-linéarité <strong>de</strong> frottement 2146.4 Caractérisation <strong>de</strong> l'actionneur dans la suspension . . 217


Sommairev6.4.1 Asservissement en effort 2176.4.2 Caractéristiques <strong>de</strong>s efforts <strong>de</strong> chaque comman<strong>de</strong> 2206.5 Performances <strong>de</strong>s différentes comman<strong>de</strong>s 2236.5.1 Introduction 2236.5.2 Essais avec conformateur 2236.5.2.1 Comman<strong>de</strong>s dissipatives 2236.5.2.2 Comman<strong>de</strong> active 2276.5.3 Essais avec passager 2306.5.3.1 Analyse <strong>de</strong>s mesures avec conformateur et sujet . . . . . . . 2336.6 Analyse comparative <strong>de</strong>s différentes comman<strong>de</strong>s 2346.6.1 Calcul <strong>de</strong>s Dsp 2356.6.2 Calcul <strong>de</strong>s SEAT 2356.6.3 Considérations énergétiques <strong>de</strong>s comman<strong>de</strong>s 2376.7 Conclusions et discussions 238Conclusions et perspectives 241Références bibliographiques 249Annexes 259A Contrôlabilité-observabilité d'un système 259A.l Contrôlabilité d'un système linéaire 259A.2 Observabilité, d'un système linéaire 260B Stabilité-robustesse d'un système 261B.l Stabilité 261B.l.l Notion <strong>de</strong> stabilité 261B.l.2 Critères algébriques 262B.1.3 Critère <strong>de</strong> Nyquist 263B.1.4 Critère du revers 264B.l.5 Métho<strong>de</strong> directe <strong>de</strong> Lyapunov 264B.2 Robustesse 265B.3 Compromis performance-robustesse 265C Lieu d'Evans 271Cl Relations <strong>de</strong> définition 271C.l.l Condition <strong>de</strong>s arguments 272Cl.2 Condition <strong>de</strong>s modules 272C.2 Interprétation géométrique 272


viSommaireD Fiche <strong>de</strong> calcul d'un ressort 275D.l Fiche <strong>de</strong> calcul d'un ressort 275D.2 Choix du ressort 276D.3 Courbes [F(z),F*(z)} = f{z) 277


IntroductionDe nombreux travaux théoriques et expérimentaux traitent <strong>de</strong> l'application <strong>de</strong>s théories<strong>de</strong> la comman<strong>de</strong> optimale pour le contrôle actif <strong>de</strong>s vibrations <strong>de</strong>s structures et systèmesmécaniques ([13]). Par exemple, les travaux <strong>de</strong> Karnopp dans le domaine <strong>de</strong>s suspensions<strong>de</strong> véhicules ont permis <strong>de</strong> montrer les performances atteintes par les systèmes actifs dansl'isolation <strong>de</strong>s vibrations <strong>de</strong>s véhicules terrestres. Le choix <strong>de</strong>s lois <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>s ainsi quela technologie <strong>de</strong>s actionneurs utilisés dépen<strong>de</strong>nt du domaine d'application ([59]).Les perspectives intéressantes ouvertes par ce type <strong>de</strong> réalisations, pour les suspensions<strong>de</strong> véhicules, nous conduisent aujourd'hui à soulever la question <strong>de</strong> son application possibleà d'autres domaines, tel que celui du siège et <strong>de</strong> l'isolation vibratoire <strong>de</strong> son conducteur. Lasuspension d'un véhicule (quand elle existe), doit répondre à <strong>de</strong>s contraintes et exigencespropres (tenue <strong>de</strong> route par exemple). Sa conception résulte <strong>de</strong> critères parfois loin <strong>de</strong> ceuxutiles pour le confort du conducteur. Il vient alors à l'esprit d'équiper les sièges d'un systèmedédié à la fonction confort <strong>de</strong>s passagers. C'est le problème que nous avons choisi <strong>de</strong> traiterici en collaboration avec un idustriel du siège automobile : Bertrand Faure.Dans ce travail, nous nous sommes intéressés à l'application <strong>de</strong> ces travaux théoriquesdu domaine du contrôle actif <strong>de</strong>s vibrations, à l'isolation vibratoire d'un siège <strong>de</strong> véhiculeautomobile. L'objectif est alors d'étudier, <strong>de</strong> concevoir et <strong>de</strong> réaliser une suspension activequi permette d'améliorer le confort <strong>de</strong>s conducteurs. L'intérêt <strong>de</strong> ce travail est d'utiliser lesrésultats <strong>de</strong>s recherches fondamentales et <strong>de</strong> prendre en compte <strong>de</strong>s connaissances existantesafin <strong>de</strong> les mettre sous forme opérationelles, et applicables à un problème <strong>de</strong> conception.Il s'agit donc d'un travail <strong>de</strong> recherche à la frontière entre la recherche appliquée etle développement expérimental d'un système nouveau, plus performant que les solutionsexistantes.L'intérêt <strong>de</strong>s systèmes actifs et les progrès effectués dans le domaine <strong>de</strong>s systèmes <strong>de</strong>comman<strong>de</strong>s par calculateur a suscité une activité <strong>de</strong> recherche importante pour optimiserl'isolation <strong>de</strong>s vibrations. De même, la maîtrise <strong>de</strong> nouveaux actionneurs a permis d'ouvrirla voie à <strong>de</strong> nouvelles applications, touchant différents domaines : le transport, le génie civil,les matériels militaires...


9 IntroductionActuellement, l'enjeu est d'être capable <strong>de</strong> maîtriser l'ensemble <strong>de</strong>s étapes <strong>de</strong> conceptiond'un système <strong>de</strong> comman<strong>de</strong> pour aboutir finalement à sa réalisation et à son implantationsur la structure à contrôler. Cependant, jusqu'à présent, peu <strong>de</strong> travaux ont traité <strong>de</strong> l'ensemble<strong>de</strong> la démarche. Il s'agit d'abord d'élaborer <strong>de</strong>s modèles permettant <strong>de</strong> concevoiret <strong>de</strong> dimensionner le dispositif <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>, <strong>de</strong> simuler le fonctionnement du système etfinalement d'évaluer les performances globales <strong>de</strong> la comman<strong>de</strong>. Il s'agit ensuite <strong>de</strong> déterminerles lois <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>, les métho<strong>de</strong>s appropriées pour effectuer la synthèse <strong>de</strong>s lois <strong>de</strong>comman<strong>de</strong>, <strong>de</strong> développer <strong>de</strong>s outils permettant d'étudier la stabilité et la robustesse dusystème contrôlé. Lors <strong>de</strong> cette étape, le choix est <strong>de</strong> l'actionneur est déterminant. En effet,la réussite <strong>de</strong> la conception d'un système <strong>de</strong> contrôle actif est très dépendante <strong>de</strong> la qualitéet <strong>de</strong> la maîtrise <strong>de</strong>s actionneurs. Il faut être capable <strong>de</strong> disposer d'actionneurs adaptésau spécificités <strong>de</strong> la structure à contrôler et aux contraintes technologiques et industrielles.Les critères retenus sont : les niveaux d'efforts disponibles, les temps <strong>de</strong> réponse, la ban<strong>de</strong>passante, leur linéarité...Après avoir correctement modélisé et dimensionné le système, viennent la réalisationet l'implantation dans la structure. Afin <strong>de</strong> vali<strong>de</strong>r la démarche <strong>de</strong> modélisation et <strong>de</strong>conception, il est nécessaire <strong>de</strong> concevoir un prototype et contraire un banc d'essai pourcaractériser ses performances.Dans ce travail, nous avons choisi <strong>de</strong> suivre l'ensemble <strong>de</strong> cette démarche pour résoudreun problème d'isolation spécifique : l'isolation vibratoire d'un siège <strong>de</strong> véhicule automobile.Plus précisément, nous sommes intéressés à l'isolation active d'un passager sur un siège <strong>de</strong>véhicule en cherchant à diminuer les accélérations transmises à l'interface siège/sujet.L'intérêt <strong>de</strong> ce travail est à la fois <strong>de</strong> suivre une démarche globale (qui met en jeu<strong>de</strong>s connaissances pluridisciplinaires) tout en respectant un certain nombre <strong>de</strong> contraintespropres à l'environnement du siège.L'état <strong>de</strong> l'art sur la prise en compte <strong>de</strong>s critères <strong>de</strong> confort (statiques, posturaux etdynamiques) dans les paramètres <strong>de</strong> conception <strong>de</strong>s sièges actuels permet <strong>de</strong> dégager lespoints suivants :- la conception <strong>de</strong>s sièges est optimisée à partir <strong>de</strong> critères <strong>de</strong> confort statiques etposturaux. Le confort dynamique est traité a posteriori, avec un jeu <strong>de</strong> paramètresréduits et difficile à maîtriser ;- la modélisation d'un siège est complexe, <strong>de</strong> part la difficulté <strong>de</strong> décrire le comportement<strong>de</strong>s matériaux mousses et <strong>de</strong> par la complexité <strong>de</strong> modélisation <strong>de</strong>s couplagesavec le corps humains ;- la synthèse <strong>de</strong>s paramètres <strong>de</strong> conception est très difficile à obtenir, du fait <strong>de</strong> lacomplexité <strong>de</strong>s mdèles, du comportement non linéaire <strong>de</strong> certains éléments, <strong>de</strong> ladifficulté <strong>de</strong> modéliser la diversité <strong>de</strong>s sujets. Les paramètres <strong>de</strong> conception qui permettentd'optimiser les critères <strong>de</strong> confort sont fortement couplés ce qui oblige à faire


Introduction 3<strong>de</strong>s compromis.Cette étu<strong>de</strong> nous a permis <strong>de</strong> démontrer la nécessité <strong>de</strong> développer une suspension« optimisée » pour répondre au problème spécifique <strong>de</strong> l'isolation vibratoire du conducteur.Le contenu du document est structuré comme suit :Le premier chapitre traite <strong>de</strong> l'environnement vibratoire <strong>de</strong>s véhicules automobiles etdu confort <strong>de</strong>s sujets au poste <strong>de</strong> conduite. Nous montrons comment les critères <strong>de</strong> confortsont intégrés clans la conception <strong>de</strong>s sièges actuels. Cette étu<strong>de</strong> permettra <strong>de</strong> justifier lechoix d'une suspension <strong>de</strong> siège pour isoler le conducteur <strong>de</strong>s vibrations. Dans ce chapitre,nous abordons aussi le problème <strong>de</strong> la modélisation du comportement <strong>de</strong> la mousse et nousprésentons la démarche retenue pour intégrer le « facteur mousse » au modèle <strong>de</strong> siège.Le <strong>de</strong>uxième chapitre est consacré à l'étu<strong>de</strong> du concept <strong>de</strong> la suspension passive <strong>de</strong> siègesur un modèle linéaire à <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> liberté. Le problème <strong>de</strong> l'isolation vibratoire dusiège sera abordé et le choix <strong>de</strong>s paramètres <strong>de</strong> la suspension seront discutés. Cette étu<strong>de</strong>est utile pour comprendre pourquoi une suspension passive permet d'améliorer fortementla réponse dynamique du siège et quelles sont ses limites.La troisième partie <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> concerne la théorie <strong>de</strong>s lois <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>. Les notionsutiles à la compréhension du problème du contrôle actif <strong>de</strong>s vibrations seront brièvementprésentées.La quatrième partie présente le modèle théorique du prototype et les simulations numériquesillustrant les performances obtenues avec <strong>de</strong>ux lois <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>. C'est sur la base<strong>de</strong> ce travail théorique que le prototype a été réalisé.La cinquième partie est consacrée à la présentation du prototype et à la mise en œuvre<strong>de</strong> celui-ci. Cette partie met en évi<strong>de</strong>nce l'importance <strong>de</strong> l'évaluation <strong>de</strong>s contraintes (issuesdu modèle) qui doivent être traduites en fonction <strong>de</strong>s paramètres <strong>de</strong> conception disponibles.La sixième partie est dédiée aux résultats expérimentaux. Le banc d'essai vibratoireélaboré spécifiquement pour caractériser le prototype est présenté. Les performances d'isolation<strong>de</strong> la suspension active du siège sont démontrées pour diverses perturbations. Ellessont comparées aux performances d'un siège <strong>de</strong> véhicule actuel sans suspension.Nous présenterons enfin les conclusions et les perspectives <strong>de</strong> ce travail.


Chapitre 1Contexte <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong>1.1 IntroductionDans ce chapitre, nous allons définir les différents facteurs qui contribuent au confortd'un occupant dans un siège <strong>de</strong> véhicule. On distingue trois types <strong>de</strong> confort : le confortstatique, postural et dynamiquequestion dans ce chapitre. Nous verrons que d'autres critères interviennent dans la définitiondu confort.Comment définir le concept <strong>de</strong> confort vibratoire pour un siège <strong>de</strong> véhicule? Plusieursparamètres doivent être pris en compte dans cette définition : il faut décrire l'environnementvibratoire du véhicule et connaître la perception du corps humain à ces vibrations.Concernant la perception <strong>de</strong>s individus aux vibrations, toutes les connaissances relativesà l'accomodation <strong>de</strong>s humains, en présence d'environnements vibratoires, sont basées surle jugement subjectif d'humains (perception d'une gêne). Ces jugements sont ensuites misen relation avec <strong>de</strong>s mesures physiologiques et <strong>de</strong>s mesures objectives (ou physiques). Parexemple, si l'on analyse la réaction d'un conducteur au volant d'un véhicule, lors du passaged'un ralentisseur, il se sentira généralement responsable <strong>de</strong> l'inconfort résultant du passage<strong>de</strong> l'obstacle et pourra incriminer le mauvais comportement <strong>de</strong>s amortisseurs. Par contre,si il circule sur une mauvaise route (avec <strong>de</strong>s pavés par exemple), il se sentira « démuni »face à cette situation d'inconfort et attendra un rôle <strong>de</strong> son siège et/ou <strong>de</strong>s suspension <strong>de</strong>son véhicule. Nous voyons que la définition du confort est très subjective car elle fait avanttout appelle au jugement humain.Nous évoquerons donc tout d'abord les aspects physiologiques du confort. Ensuite, nousanalyserons comment ces aspects « confort » sont pris en compte dans la conception d'unsiège <strong>de</strong> véhicule automobile et nous chercherons à i<strong>de</strong>ntifier quels paramètres sont prisen compte dans la conception. Nous mettrons alors en évi<strong>de</strong>nce la difficulté d'une « synthèseoptimale » dès lors que les mêmes paramètres sont contraints par <strong>de</strong>s considérationsdifférentes, telles que la statique et la dynamique.


6 Chap. 1. Contexte <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong>Des étu<strong>de</strong>s ont déjà montré que le confort <strong>de</strong> l'occupant d'un siège <strong>de</strong> véhicule est toutd'abord conditionné par les caractéristiques physiques du coussin d'assise ([52]), et notammentla rai<strong>de</strong>ur et l'amortissement <strong>de</strong> l'assise. Par exemple, on sait que le comportementdynamique du siège dépend beaucoup <strong>de</strong>s caractéristiques du matériau constituant l'assisedu siège. Une étu<strong>de</strong> préalable sur la mousse <strong>de</strong> siège nous a semblé nécessaire avantd'abor<strong>de</strong>r le problème <strong>de</strong> la l'isolation à l'ai<strong>de</strong> d'une suspension.Nous décrirons ensuite brièvement l'état <strong>de</strong> l'art concernant les suspensions <strong>de</strong> siègesutilisées dans les véhicules routiers. Nous dégagerons les avantages et les inconvénients <strong>de</strong>ces systèmes et nous examinerons leurs performances en terme <strong>de</strong> confort vibratoire. L'étu<strong>de</strong>détaillée <strong>de</strong> l'isolation vibratoire du siège à l'ai<strong>de</strong> d'une suspension sera abordée au chapitre2.1.2 L'environnement vibratoire dans un véhicule automobile1.2.1 IntroductionLes vibrations ressenties comme gênantes par le conducteur sont, principalement, lesaccélérations verticales du plancher qui lui sont transmises par le siège. En fait, les vibrationstransversales existent mais sont beaucoup moins gênantes sur le confort. De plus, il existeun phénomène <strong>de</strong> couplage-, avec le dossier du siège, qui induit une vibration longitudinaleressentie comme gênante.Les vibrations du plancher sont générées par les défauts, rugosités et obstacles présentssur les routes. Leurs niveaux vibratoires dépen<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s interactions <strong>de</strong>s pneux avec le sol,<strong>de</strong> la vitesse et du comportement dynamique du véhicule ([15]). Pour beaucoup <strong>de</strong> types<strong>de</strong> véhicules, ces sources <strong>de</strong> perturbations sont en partie filtrées par l'étage <strong>de</strong> suspensionsitué entre les roues et la caisse. C'est le cas <strong>de</strong>s véhicules automobile, <strong>de</strong>s camions et <strong>de</strong>sautocars.Le choix <strong>de</strong>s caractéristiques <strong>de</strong> la suspension résulte d'un inévitable compromis entrela tenue <strong>de</strong> route et le confort. En effet, la tenue <strong>de</strong> route nécessite <strong>de</strong>s suspensions fermes(rai<strong>de</strong>urs élevées) alors que le confort requiert <strong>de</strong>s suspensions souples (faibles rai<strong>de</strong>urs).L'évolution, observée ces <strong>de</strong>rnières années, montre que les constructeurs ont tendance àprivilégier la tenue <strong>de</strong> route au confort pour <strong>de</strong>s raisons liés avant tout à la sécurité. Néanmoins,pour les véhicules automobiles, l'environnement vibratoire, s'il procure <strong>de</strong>s gènes,ne peut être qualifier <strong>de</strong> sévère.En revanche, pour les véhicules dont la caisse n'est pas suspendue, l'environnementvibratoire peut être ressentie très durement et une exposition prolongée peut entraîner uneaugmentation <strong>de</strong> la fatigue et <strong>de</strong>s risques pour la santé <strong>de</strong>s individus ([121],[48]). Il s'agitgénéralement <strong>de</strong>s véhicules tout-terrain comme les véhicules militaires ou <strong>de</strong> travaux publics


1.2 L'environnement vibratoire dans un véhicule automobile 7et les tracteurs agricoles. Dans cette étu<strong>de</strong>, nous nous intéresserons plus particulièrementau cas <strong>de</strong> l'environnement vibratoire dans un véhicule automobile. Nos propos pourraientbien sûr être étendus aux autres véhicules routiers (VUL 1 , PL 2 ).1.2.2 Conditions expérimentalesIl est important <strong>de</strong> connaître la nature <strong>de</strong>s vibrations car elles constituent la source<strong>de</strong>s perturbations à éliminer. Pour cela, nous avons enregistré les signaux vibratoires d'unplancher <strong>de</strong> véhicule automobile. Ce véhicule est confronté à différents types <strong>de</strong> route <strong>de</strong>manière à avoir une bonne représentation <strong>de</strong>s différents environnements vibratoires en fonction<strong>de</strong> l'utilisation du véhicule. Les signaux sont les accélérations du plancher, enregistréssous le siège du conducteur.Le but <strong>de</strong> ces mesures est d'effectuer l'analyse spectrale <strong>de</strong> ces signaux, afin <strong>de</strong> déterminerleur contenu fréquentiel et leurs amplitu<strong>de</strong>s. En effet, connaître la ban<strong>de</strong> passante<strong>de</strong> ces vibrations est utile pour i<strong>de</strong>ntifier la ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> fréquence pour laquelle l'isolationdu siège <strong>de</strong>vra être maximale. Une étu<strong>de</strong> complète <strong>de</strong>s vibrations du plancher <strong>de</strong> différentsvéhicules circulant sur plusieurs types <strong>de</strong> revêtements se trouve dans le rapport [90].Les analyses trouvées clans la littérature utilisent le calcul <strong>de</strong> la <strong>de</strong>nsité spectrale <strong>de</strong>ssignaux d'accélération du plancher, pour étudier l'influence <strong>de</strong>s profils <strong>de</strong> routes et <strong>de</strong>s types<strong>de</strong> véhicules, sur leur contenu fréquentiel ([41],[44]). Nous utiliserons aussi le calcul <strong>de</strong> la<strong>de</strong>nsité spectrale qui nous a semblée bien adaptée dans notre cas.Les conditions expérimentales <strong>de</strong> l'enregistrement <strong>de</strong>s signaux sont :- Enregistrement avec un DAT 3 embarqué dans le véhicule ;- Roulage à vitesse constante ;- Accéléromètre placé sous le siège conducteur (fixation arrière gauche).Les paramètres d'acquisition sont :- Fréquence d'échantillonage : F e= 512 Hz ;- Fréquence <strong>de</strong> coupure du filtre passe-bas : F c= 120 Hz ;Les profils <strong>de</strong> route empruntée par le véhicule sont indiqués dans le tableau 1.11.2.3 Rappels d'analyse spectraleLes signaux temporels d'accélération sont aléatoires, stationnaires et ergodiques ([52]).Nous avons choisi <strong>de</strong> calculer la <strong>de</strong>nsité spectrale <strong>de</strong> puissance .S'/, pour chaque type <strong>de</strong>1. Voiture Utilitaire Légère2. Poids Lourd3. Digital Audio Tape: enregistreur numérique sur ban<strong>de</strong>


8 Chap.l. Contexte <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong>Profil Vitesse (Km/h) CommentairesAutoroute - A100 100 Route lisseRoute Nationale - RN60 60 Route granuleuseRoute pavée - RP4O 40 Mauvaise routeVoie ferrée - BI20 20 Passage <strong>de</strong> 2 railsRalentisseur - TS50 50 Passage d'un ralentisseurTab. 1.1 -Profils <strong>de</strong> route.route. Ce calcul nécessite <strong>de</strong> moyenner plusieurs échantillons pris dans le signal original, etque les échantillons soient eux-mêmes stationnaires.Soit un signal temporel z(t) aléatoire, stationnaire <strong>de</strong> moyenne z{t). On effectue unetransformée <strong>de</strong> Fourier pour étudier le signal dans le domaine fréquentiel. Rappelons lesdéfinitions suivantes :F K=F„1AtFN iquistFe_9(1.1)(1.2)AFA' pointsT =1m.n.T.FNiquistNral e s2 Nraie s2 Nrnioe At(1.3)(1.4)(1.5)avec :F eAtT- 1 - moiNpointsFmax ;N •'* raiesAFFj\[iq Ui stFréquence d'échantillon âgePas <strong>de</strong> tempsTemps total <strong>de</strong> l'échantillonNombre <strong>de</strong> points <strong>de</strong> l'échantillonFréquence maxiNombre <strong>de</strong> raies en fréquencePas en fréquenceLa figure 1.1 permet d'illustrer les paramètres temporels d'un signal et leurs correspondantsféquentiels. La transformée <strong>de</strong> Fourier du signal temporel s'écrit :Z(f) =+00't)e- i2vft dt;i.6)La transformée <strong>de</strong> Fourier inverse s'écrit alors»+eo/'~r°°z(t) = /Z(f)e i2Tft df(1.7)


1.2 L'environnement vibratoire dans un véhicule automobile 9Fig. 1.1 - PassageTemps/FréquenceDans le cas <strong>de</strong>s signaux échantillonés, on utilise la transformée <strong>de</strong> Fourier discrète :vpointsZ(f) = At z(kAt)e- i2nfkAt (1.8)A;=lLa <strong>de</strong>nsité spectrale <strong>de</strong> puissance S z(f)Fourier <strong>de</strong> la fonction d'autocorrélation :d'un signal z[t) est définie par la transformée <strong>de</strong>S 3{f) = Tlim j R{T)e~ l2lTfT dr(1.9)La fonction d'autocorrélation R(T) est égaie à:R(r)= E[z{t) z(t + T)](1.10)où E représente l'espérance mathématique. Dans le cas <strong>de</strong>s signaux discrets, l'expression<strong>de</strong> la Dsp <strong>de</strong>vient :S(f) = lim ±E[Z(f)Z'(f)];i.ii)T-+00 1où Z*(f) représente le complexe conjugué <strong>de</strong> la transformée <strong>de</strong> Fourier <strong>de</strong> z(t). Les signauxtemporels sont découpés en N ech échantillons stationnaires <strong>de</strong> N ptspoints, enutilisant unefenêtre temporelle <strong>de</strong> type Hanning. S(f) est calculée en moyennant les spectres <strong>de</strong>s N echéchantillons.1.2.4 Résultats <strong>de</strong> l'analyse spectraleLe tableau 1.2 présente les écarts type et les amplitu<strong>de</strong>s maximales <strong>de</strong>s signaux mesuréssur le plancher du véhicule. On remarque que les amplitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s accélérations sont gran<strong>de</strong>slors <strong>de</strong> passages d'obstacles (voie ferrée et ralentisseur). L'amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'accélération estsupérieure à 1 g lors du franchissement d'un ralentisseur. Les niveaux sont faibles pour laconduite sur autoroute en raison <strong>de</strong> la très bonne qualité du revêtement. Le signal obtenusur route granuleuse (/I'JVGO) représente le plus fort niveau d'amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s trois signaux


10 Chap. 1. Contexte <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong>Profil route a-i (en g) Zmax (en g)4100 0.047 0.18RN60 0.2 0.86RP40 0.17 0.615/20 0.11 0.40TS50 0.14 1.22Tab. 1.2 - Analyse statistique <strong>de</strong>s signauxtemporelsstationnaires. Les figures 1.2 et 1.3 représentent les signaux temporels <strong>de</strong> l'accélérationmesurée lors du passage d'un ralentisseur et d'une voie ferrée.Afin d'observer le comportement du véhicule à basse fréquence lors du passage d'unobstacle, nous avons calculé la position <strong>de</strong> la caisse en intégrant le signal d'accélération.Avant <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r à l'intégration <strong>de</strong>s signaux, ceux-ci sont filtrés à l'ai<strong>de</strong> d'un filtre passebaspour éliminer les composantes hautes fréquences et les bruits <strong>de</strong> mesure. Le calcul estréalisé dans le domaine fréquentiel selon le schéma suivant :Ht) (/)C 2 \Z ( / )xHLPU)( 3 lHf) - i l -ZU) =(/) ( 4 \-(27T/) 2Z(t)avec :(1)(2)(3)(4)Transformée <strong>de</strong> FourierFiltrageIntégration doubleTransformée <strong>de</strong> Fourier inverseNous remarquons que la caisse oscille quatres fois lors du passage <strong>de</strong> la voie ferrée.Celles-ci traduisent les comportements distincts <strong>de</strong>s essieux avant et arrière. On note aussique le signal contient <strong>de</strong>s harmoniques.Les paramètres <strong>de</strong> calcul <strong>de</strong>s Dsp sont présentés dans le tableau 1.3.Profil route N p t sdu signal Npt s/ech N echFenêtrage (sec)A100 36863 2048 18 -RN60 19967 1024 19 -PA40 17407 1024 17 -BI20 3071 1351 1 1.8 - 4.5TS50 1023 256 1 0.7 - 1.26Tab. 1.3 - Paramètres<strong>de</strong> calcul <strong>de</strong>s DspLa figure 1.4 représente les résultats du calcul <strong>de</strong>s Dsp <strong>de</strong>s signaux d'accélérations pourles trois profils <strong>de</strong> route /1100, RN60 et PA40. Le contenu fréquentiel <strong>de</strong>s trois signaux,


.2 L'environnement vibratoire dans un véhicule automobile1Accélération verticale plancher - TS500.5§ 02-0.5


12 Chap. 1. Contexte <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong>xlO '4r3 -• Pave 40 Km/h• RN 60 Km/h• Autoroute 100 Km/h2.5i 21.50.5./«A ^ ^ V W m h i0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 110 120 130Fréquence (Hz)Fig. 1.4 - Dsp <strong>de</strong> l'accélération pour les 3 profils <strong>de</strong> route10 F10 r-0- Pave 40 Km/h-A- RN 60 Km/h-X- Autoroute 100 Km/hSuspensionMoteur^13 4 56789 10Fréquence (Hz)20 30Fig. 1.5 - Dsp <strong>de</strong>s signaux d'accélération pour les 3 profils <strong>de</strong> route (échelle logarithmiqueentre [0 - 30] Hzmontre que la majorité <strong>de</strong> l'énergie vibratoire est comprise dans la ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> fréquence[0;30] Hz (cf. ligure 1.4). C'est la ban<strong>de</strong>-passante <strong>de</strong>s vibrations du plancher du véhicule.La figure 1.5 est i<strong>de</strong>ntique à la figure 1.4 sauf que l'échelle utilisée est logarithmiqueen fréquence et en amplitu<strong>de</strong>. Plus le profil <strong>de</strong> la route se dégra<strong>de</strong>, plus l'amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> laDsp est gran<strong>de</strong>. Ceci est vrai au <strong>de</strong>là d'une fréquence égale à 2 Hz environ. Les Dsp font


1.2 L'environnement vibratoire dans un véhicule automobile 13apparaître <strong>de</strong>ux pics principaux : un 1 e rà 1.5 Hz correspondant à la fréquence <strong>de</strong> résonancedu mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> suspension <strong>de</strong> la caisse, et un 2 evers 6 — 8 Hz, correspondant à la fréquence <strong>de</strong>résonance du mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> suspension du groupe moto-propulseur (GMP) du véhicule ([104]).Le creux observé entre les <strong>de</strong>ux pics correspond à une anti-résonance qui correspond aumo<strong>de</strong> <strong>de</strong> tanguage du véhicule. Cette anti-résonance, mesurée au poste <strong>de</strong> conduite, peut<strong>de</strong>venir une résonance si l'on mesure le signal d'accélération plancher à l'arrière du véhicule.La conception <strong>de</strong>s sièges peut alors être optimisé différemment selon leur emplacement dansle véhicule.Le caractère non linéaire <strong>de</strong>s suspensions <strong>de</strong> caisse est mis en évi<strong>de</strong>nce par les différentescourbes. L'effet du frottement sec dans l'amortisseur influence l'isolation <strong>de</strong> la caisse; ceteffet varie suivant le niveau <strong>de</strong> sollicitation vibratoire : on obtient une meilleure isolation,à la fréquence du mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> caisse, pour le profil PA40. De plus, le pic <strong>de</strong> <strong>de</strong> résonancedu GMP se décale suivant la vitesse du moteur, ce qui s'explique par la modification <strong>de</strong>spropriétés mécaniques <strong>de</strong>s supports moteur en fonction <strong>de</strong> la fréquence <strong>de</strong>s vibrations (effetrigiclifiant).La Dsp obtenue pour le profil <strong>de</strong> route CD30 reste largement supérieure à celles <strong>de</strong>sautres profils, ceci est confirmé par la valeur <strong>de</strong> l'écart type du signal temporel. La Dsp duprofil A100 est supérieure aux autres, pour <strong>de</strong>s fréquences supérieures à 80 Hz, mais sonamplitu<strong>de</strong> est très faible. Ceci est dû au fait que le spectre d'excitation est plus large ban<strong>de</strong>à gran<strong>de</strong> vitesse. Pour un même profil, plus la vitesse est importante, plus le spectre estlarge.0.0250.02Q0.01Q0.005'o t 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20Fréquence (Hz)'o 5 10 15 20 25 30 35 40 45 5 0 55 60 65 70 75 30 85 90 95 100 105 110Frcqucncc (Hz)(a) Passage d'un ralentisseur(b) Passage d'une voie ferréeFig. 1.6 - Dsp <strong>de</strong>s signauxtransitoiresLes Dsp obtenues avec les signaux enregistrés par le passage sur un ralentisseur et


14 Chap. 1. Contexte <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong>une voie ferrée sont représentées figure 1.6. La Dsp 6(a) montre que l'énergie du signald'accélération est concentrée autour <strong>de</strong> la fréquence <strong>de</strong> 2 Hz, c'est à dire autour <strong>de</strong> lafréquence <strong>de</strong> résonance <strong>de</strong> la suspension <strong>de</strong> caisse. La Dsp 6(b) présente plusieurs picsd'énergie, répartis sur la ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> fréquence [0 — 110] Hz. Le pic principal, centré surla fréquence 12 Hz, est moins énergétique que celui obtenu sur la Dsp avec passage duralentisseur.1.3 Les différents critères <strong>de</strong> confort1.3.1 Généralités sur le confortDe travaux traitent du problème <strong>de</strong> confort <strong>de</strong>s personnes ([121],[55],[98]). La notion <strong>de</strong>confort dans un véhicule présente <strong>de</strong> multiples facettes. Elle est plurielle, globale, subjective,individuelle et varaible dans le temps. On peut associer, pour chaque axe <strong>de</strong> la perceptionhumaine, un type <strong>de</strong> confort différent. On parle, en effet, <strong>de</strong> confort visuel, tactile, olfactif,climatique, thermique, acoustique, postural, statique (<strong>de</strong> contact) et dynamique (<strong>de</strong> maintienet vibratoire). Chacune <strong>de</strong> ces « fonctions confort » doivent être étudiée et optimiséepour atteindre le résultat désirée.C'est donc un domaine très vaste et pluridisciplinaire qui relève à la fois <strong>de</strong> l'anatomie4 , <strong>de</strong> la physiologie 5 , <strong>de</strong> l'ergonomie 6 , <strong>de</strong> la biomécanique 7 , <strong>de</strong> la biométrie 8et <strong>de</strong>nombreuses disciplines <strong>de</strong> la physique (acoustique, mécanique...). Nous nous sommes plusparticulièrement intéressé aux problèmes du confort statique, postural et vibratoire <strong>de</strong>sindividus dans <strong>de</strong>s véhicules terrestres. Notons que le confort vibratoire est une partiedu confort dynamique, qui regroupe aussi l'étu<strong>de</strong> du maintien <strong>de</strong>s sujets face aux effortsd'inertie.On regroupe généralement sous le terme <strong>de</strong> confort vibratoire l'effet <strong>de</strong>s vibrations et<strong>de</strong>s chocs sur les individus. On étudie alors la sensibilité <strong>de</strong>s êtres humains à <strong>de</strong>s stimulisqui peuvent être, soient <strong>de</strong>s chocs (vibrations transitoires), soient <strong>de</strong>s vibrations à pluslarge ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> fréquences (vibrations stationnaires). On considère ici que les vibrationssont transmises au corps humain par <strong>de</strong>s surfaces soli<strong>de</strong>s, dans la gamme <strong>de</strong> fréquencess'étendant <strong>de</strong> 1 à 80 Hz ([84]).La gran<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> base pour caractériser l'intensité d'un environnement vibratoire est4. Science qui étudie les êtres vivants du point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong> la structure, <strong>de</strong> la forme et <strong>de</strong> la disposition<strong>de</strong>s différents organes qui les constituent.5. Science du fonctionemeut <strong>de</strong>s organismes vivants.6. Discipline scientifique dont l'objet est l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'adaptation <strong>de</strong>s produits à l'homme (et à son activité).7. Composante <strong>de</strong> la biophysique, discipline scientifique qui étudie la structure et le fonctionnement <strong>de</strong>sêtres animés suivant les principes <strong>de</strong> la mécanique.8. Discipline qui mesure et étudie, avec l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>s mathématiques (statistiques, probabilités), les variationsbiologiques à l'intérieur d'un groupe déterminé.


1.3 Les différents critères <strong>de</strong> confort 15l'accélération. Les quatres paramètres physiques fondamentaux, lors <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> du comportementhumain face aux vibrations, sont :- Leur intensité ;- Leur fréquence ;- Leur direction ;- Le temps d'exposition ;Les étu<strong>de</strong>s qui ont permis d'établir les critères pour évaluer le confort vibratoire <strong>de</strong>sindividus sont fondées, comme tous les travaux dans le domaine <strong>de</strong> l'ergonomie, sur <strong>de</strong>sexpérimentations mettant en situation <strong>de</strong>s êtres humains ([47],[49], [48] ). Le corps humainest alors utilisé comme « capteur », faute <strong>de</strong> modèle d'humains justes.Dans le domaine du transport, les ingénieurs ont toujours essayé <strong>de</strong> relier <strong>de</strong>s mesuresobjectives <strong>de</strong> vibrations à la perception <strong>de</strong> celles-ci par les individus. Le but est d'établir uneéchelle <strong>de</strong> correspondance entre la mesure objective <strong>de</strong>s vibrations et le jugement subjectifdu sujet ; c'est ce que l'on nomme « l'évaluation sensorielle » ([66],[56]). Ensuite, la difficultégénérale est <strong>de</strong> déterminer les relations entre ces mesures objectives et les paramètres <strong>de</strong>conception d'un dispositif <strong>de</strong> protection <strong>de</strong>s vibrations. Nous reviendrons par la suite surce point particulier.Par exemple, on a démontré qu'un temps d'exposition inférieur à 10 minutes est insuffisantpour permettre <strong>de</strong> receuillir <strong>de</strong>s jugements sur un siège ([124]). D'autres étu<strong>de</strong>sont permis <strong>de</strong> prédire la réaction d'un individu en fonction <strong>de</strong> l'intensité d'une vibrationsinusoïdale, dans la ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> fréquence [5 — 80] Hz, en utilisant une technique <strong>de</strong> mesured'intensité relative ([55]). Les essais ont été effectués sur <strong>de</strong>s sujets masculins et féminins,en position assise et <strong>de</strong>bout, pour <strong>de</strong>s vibrations verticales. Les résultats montrent queles sujets sont parfaitement capables <strong>de</strong> juger <strong>de</strong> l'intensité <strong>de</strong>s vibrations reçues : une loigénérale a aussi été proposée pour relier la mesure à la perception. Elle s'écrit :Y = kX 0 - 93 {k = 1.315) (1.12)avec Y l'amplitu<strong>de</strong> subjective et X l'amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'accélération objective.Les réactions (ou réponses) du corps humain à l'exposition <strong>de</strong>s vibrations peuvent êtreclassées en trois catégories :1. Physique (ou comportementale) ;2. Physiologique ;3. Psychologique (ou verbale).Seules les <strong>de</strong>ux premières catégories peuvent donner lieu à <strong>de</strong>s mesures. La troisième, estcertes la plus facile à recueillir et la plus utilisée, mais elle n'est que la traduction en mots,via un langage, <strong>de</strong> quelque chose <strong>de</strong> subjectif, d'abstrait, <strong>de</strong> global et teinté d'affection.


16 Ghap. 1. Contexte <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong>On comprend donc l'importance du choix <strong>de</strong>s <strong>de</strong>scripteurs et <strong>de</strong> l'entraînement <strong>de</strong>s sujets,pour que les mots utilisés soient les mots justes, et pour que l'intensité <strong>de</strong> la perceptionpuisse elle aussi être traduites par l'intermédiaire d'un langage mis au point entre l'expérimentateuret le sujet. Les expériences et travaux menés à ce jour montrent que cette miseau point nécessite que les sujets soient formés et entraînés à l'évaluation sensorielle.1.3.1.1 Considérations biomécaniquesLe corps humain ne peut pas être, à proprement parlé, assimilé à une masse rigi<strong>de</strong>.Des modèles théoriques, <strong>de</strong> complexités différentes, constitués <strong>de</strong> systèmes [masse-ressortamortisseur]permettent <strong>de</strong> rendre compte <strong>de</strong> la dynamique du corps humain (cf. figure7(a)).Plusieurs travaux proposent un modèle à <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> libertés, capable <strong>de</strong> reproduirele comportement dynamique d'un sujet assis à basse fréquence ([100],[43]). Ce modèle linéairepermet <strong>de</strong> simuler correctement les <strong>de</strong>ux premières fréquences <strong>de</strong> résonance du corps(figure 7(b)). Il est composé <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux masses M\, M?, suspendues à un cadre rigi<strong>de</strong> M 0représentantla colonne vertébrale. La l re masse Mj représente le bassin et l'abdomen; la 2 e ,M 2, représente la tête et la nuque.Les paramètres du modèles sont déterminés à l'ai<strong>de</strong> d'essais d'impédance sur <strong>de</strong>s sujetsassis. Ce modèle est suffisant pour reproduire le comportement basse fréquence du corpshumain en position assise ([126]). Il est difficile <strong>de</strong> fixer <strong>de</strong>s valeurs aux paramètres <strong>de</strong>smodèles car les mesures d'impédance dépen<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l'excitation, <strong>de</strong> l'activité musculaire dusujet et <strong>de</strong> sa posture (son attitu<strong>de</strong> et ses appuis).La figure 8(a) représente l'impédance mesurée sur un sujet en position assise et <strong>de</strong>bout.Les courbes mettent en évi<strong>de</strong>nce, non seulement la différence d'impédance entre les <strong>de</strong>uxpositions, mais aussi l'influence <strong>de</strong> l'activité musculaire du dos, c'est à dire en positionassise redressée et relâchée.Des travaux ont montré que la transmissibilité est plus faible pour une posture rai<strong>de</strong>que pour une posture relâchée ([121],[98]). A basse fréquence (en <strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> 2 Hz), le corpshumain se comporte comme une masse rigi<strong>de</strong>. En position assise, la première résonanceapparaît entre 4 et 6 Hz ; elle correspond au mouvement du thorax par rapport à l'abdomène.La <strong>de</strong>uxième, entre 10 et 14 Hz, est due aux mouvements <strong>de</strong> la tête. La figure 8(b) représentela transmissibilité mesurée sur un sujet assis ; on peut noter les différentes résonances ducorps humain.1.3.1.2 Considérations physiologiques et ergonomiquesPhysiologiquement, trois propriétés doivent être respectées:1. Assurer la santé et la sécurité (facteurs médicaux) ;2. Assurer la capacité <strong>de</strong> travail ;


1.3 Les différents critères <strong>de</strong> confort 17HEADUPPERTORSOARM-SHOULDERSYSTEMSTIFF ELASTICITYOF SPINALCOLUMNLEGS


18 Chap. 1. Contexte <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong>3. Assurer le confort.Les limites d'exposition recommandées, établies suivant ces trois critères, sont définiespar la norme IS02631 et sont présentées plus loin.Des étu<strong>de</strong>s expérimentales concernant les effets physiologiques <strong>de</strong>s vibrations ont étéréalisées sur <strong>de</strong>s conducteurs <strong>de</strong> véhicules terrestres et <strong>de</strong>s pilotes d'avion, dans différentsenvironnements vibratoires ([121]). Ces étu<strong>de</strong>s ont montré que les symptômes <strong>de</strong> certainespathologies (ou <strong>de</strong> certaines fatigues) étaient liés à la durée, l'amplitu<strong>de</strong> et la fréquence <strong>de</strong>svibrations. Le tableau 1.4 résume la dépendance fréquencielle <strong>de</strong> certains symptômes.Le « mal <strong>de</strong>s transports » résulte généralement <strong>de</strong>s vibrations dont la fréquence estinférieure à 1 Hz (par exemple l'effet du roulis/tanguage sur un navire). Cet inconfort estlié à beaucoup d'autres facteurs comme l'âge, le sexe ou la vision qui n'ont peu à voir avec,les vibrations.En ce qui concerne l'exposition <strong>de</strong>s conducteurs <strong>de</strong> véhicules, les étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Griffin ([48])ont montré que les vibrations étaient la cause principale <strong>de</strong>s pathologies du dos. D'un point<strong>de</strong> vue dynamique, la colone vertébrale joue le rôle d'un absorbeur ([99]). Chaque fois quele siège transmet <strong>de</strong>s accélérations verticales, la colonne subit <strong>de</strong>s forces <strong>de</strong> compressionpériodiques. Ces forces dynamiques vont <strong>de</strong> la tête au bas <strong>de</strong> la colonne et sont en partieabsorbées par les disques intervertébraux. Cette dissipation n'est pas passive et nécessiteun travail musculaire responsable <strong>de</strong>s douleurs. La difficulté à respirer, qui se situe pour<strong>de</strong>s basses fréquences <strong>de</strong> vibrations (entre 2 et 4 Hz), est lié au phénomène dit <strong>de</strong> « tassement» provoqué par le mouvement relatif du thorax et <strong>de</strong> l'abdomen. Pour <strong>de</strong>s accélérationsdépassant l'amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> 3 m.s~ 2 , le thorax vient comprimer l'abdomen.La posture est aussi reponsable <strong>de</strong>s douleurs dorsales. L'adoption d'une posture assisefixe, prolongée et renouvelée quotidiennement, augmente les risques <strong>de</strong> mal <strong>de</strong> dos et l'altération<strong>de</strong>s disques lombaires. Les douleurs dorsales sont alors un complexe <strong>de</strong> posture et <strong>de</strong>sollicitations dynamiques. On a remarqué que les vibrations pouvaient rendre une posturemalsaine ([56]).La difficulté à respirer, qui se situe pour <strong>de</strong>s basses fréquences <strong>de</strong> vibrations (entre 2et 4 Hz), est lié au phénomène dit <strong>de</strong> « tassement » provoqué par le mouvement relatif duthorax et <strong>de</strong> l'abdomen. Pour <strong>de</strong>s accélérations dépassant l'amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> 3 m.s - 2 , le thoraxvient comprimer l'abdomen et provoque <strong>de</strong>s douleurs.1.3.1.3 Normes et recommandationsLa norme IS02631 est le document officiel qui permet d'établir les spécifications généralesquant aux estimations <strong>de</strong> l'exposition <strong>de</strong>s individus aux vibrations. Ce document aété établi grâce à <strong>de</strong> nombreux travaux <strong>de</strong> laboratoires spécialisés en Angleterre et en Allemagne([48]). Ces travaux proposent une la relation entre la sensibilité du corps humainet la fréquence <strong>de</strong>s vibrations.


1.3 Les différents critères <strong>de</strong> confort 19SymptômesSensation générale d'inconfortDifficulté à respirerDouleurs abdominalesDifficulté à parlerDouleurs dans la nuqueAugmentation <strong>de</strong> la contraction musculaireFréquence (Hz)4-92 44.5 1013 205 74 9Tab. 1.4 - Symptômes physiologiques en fonction <strong>de</strong> la fréquence <strong>de</strong>s vibrationsLe problème principal est que la sensibilité varie d'une personne à l'autre. Les résultats<strong>de</strong> ces diverses étu<strong>de</strong>s, fondées sur différentes mesures <strong>de</strong> sensibilié, ont permis d'établir <strong>de</strong>scourbes « d'égal confort » ou « d'equi-sensation » comme l'illustre la figure 1.9 ([52],[84]). Cescourbes existent pour chaque direction <strong>de</strong> vibrations. Tous les points d'une même courbecorrespon<strong>de</strong>nt à une même sensation d'inconfort. Par exemple, on montre que le mêmeinconfort est obtenu avec une vibration <strong>de</strong> 1.6 m.s" 2 à 6 Hz et une <strong>de</strong> 2.5 m.s~ 2 à 17 Hz.Ces courbes situent la limite d'exposition à une accélération verticale en fonction <strong>de</strong>la fréquence et du temps d'exposition, selon les trois critères physiologiques considérésprécé<strong>de</strong>ment. Elles ont toutes la même forme générale (même dépendance quant aux duréesd'exposition et aux fréquences) mais les niveaux correspondants diffèrent suivant le critèreconsidéré. Ces critères sont appelés : appelés :1. « Limite d'exposition » (santé et sécurité) : dépasser la limite d'exposition n'est pasrecommandée sans précaution, même si l'individu n'effectue aucune tache. Pour obtenirles limites d'exposition, les valeurs <strong>de</strong>s accélérations sont multipliées par 2 surles courbes <strong>de</strong> la figure 1.9 ;2. « Limite à la capacité réduite par fatigue » (capacité <strong>de</strong> travail) : dépasser l'expositionspécifiée par cette limite peut être considéré comme présentant le risque d'affecter lacapacité <strong>de</strong> travail ;3. « Limite au confort réduit » (confort) : c'est la limite la limite du confort vibratoire.Pour obtenir les limites <strong>de</strong> confort, les valeurs <strong>de</strong>s accélérations <strong>de</strong>s courbes <strong>de</strong> lafigure 1.9 sont divisées par 3.Notons que l'amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'accélération est donnée par sa valeur efficace.La norme est bien sûr très criticable et ne peut n'être considérée que comme <strong>de</strong>s indications.En effet, concernant le critère n°2, la norme ne stipule pas le type <strong>de</strong> travail nila spécificité <strong>de</strong> la tâche. La zone <strong>de</strong> sensibilité maximale est définie entre 4 et 8 Hz. Ellene couvre donc pas tous les symptômes qui apparaissent aux fréquences plus élevées. Parexemple, ne sont pas considérées comme fréquences sensibles les vibrations <strong>de</strong> la tête (10/14Hz, ni l'apparition <strong>de</strong>s difficultés à parler (13/20 Hz).


20 Chap. 1. Contexte <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong>Fig. 1.9 - Courbes d'iso-confort pour <strong>de</strong>s vibrations verticales, selon norme IS02631limite à la capacité réduite par fatigue »)1.3.1.4 Filtres <strong>de</strong> confortDes recherches sur le confort ont montré que lorsque le spectre <strong>de</strong>s vibrations est constitué<strong>de</strong> beaucoup <strong>de</strong> composantes vibratoires, la métho<strong>de</strong> du filtre <strong>de</strong> pondération est recommandé([17],[84],[23]). Cette métho<strong>de</strong>, qui consiste à soumettre le signal vibratoire à l'entréed'un filtre approprié, appelé « filtre <strong>de</strong> confort », permet d'obtenir l'exposition vibratoiredu sujet par une seule valeur. La valeur pondérée globale est recommandée principalementavec la valeur pondérée globale d'une autre vibration dite <strong>de</strong> référence. C'est la métho<strong>de</strong>qui est utilisée pour calculer l'indice <strong>de</strong> confort SEAT 9d'un siège <strong>de</strong> véhicule (cf. chapitre6).Les filtres <strong>de</strong> pondération sont différents selon la direction <strong>de</strong>s vibrations et les effetssur le corps humain (santé, perception, confort...). Griffin donne une représentation mathématiqxre<strong>de</strong>s filtres <strong>de</strong> pondération sous la forme d'une fonction <strong>de</strong> transfert exprimée envaraible <strong>de</strong> Laplace. Ce sont <strong>de</strong>s filtres passe-ban<strong>de</strong>. L'expression <strong>de</strong> la fonction <strong>de</strong> transfertdu filtre utilisé pour déterminer l'exposition, suiavnt l'axe vertical, d'un sujet assis sur unsiège est :27rA7|/| (s + 2TT/ 3)( 52+ + 4TT 2 2/ 5 )+ 4TTV 2 )(.< ^ . 5 + 4^/1)(1.13)avec /„ (n = 1 • • • 6) les fréquences <strong>de</strong> résonances, Q n(n = 1 • • • 4) la sélectivité du filtre etK une constante. Les valeurs <strong>de</strong>s paramètres sont résumés dans le tableau 1.5.9. Seat Effective Amplitu<strong>de</strong> Transmissibility


1.3 Les différents critères <strong>de</strong> confort 21Paramètres du filtre Wb ValeursÀ 0.4h 100h 16h 16h 2.5h 4Qi 0.71Q2 0.55Qs 0.9Q4 0.95K 0.4Tab. 1.5 - Valeurs <strong>de</strong>s paramètres du filtre <strong>de</strong> pondération W& (d'après [17])La figure 1.10 représente le module <strong>de</strong> plusieurs filtres <strong>de</strong> pondération. Le filtre Wb neprésente aucune atténuation entre 5 et 12 Hz (module égal à 1). C'est la ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> fréquenceoù l'on considère que, pour un sujet assis, le corps présente le maximum <strong>de</strong> sensibilité. Ilfaut noter que les <strong>de</strong>ux principales fréquences <strong>de</strong> résonance du corps se situent dans cetteban<strong>de</strong> <strong>de</strong> fréquence. Ainsi, il est possible en filtrant la Dsp d'un signal d'accélération mesurésur un siège, par le filtre Wb, <strong>de</strong> tenir compte <strong>de</strong>s fréquences les plus gênantes.Froqucncy (H^)Fig. 1.10 - Module <strong>de</strong>s filtres <strong>de</strong> pondération passe-ban<strong>de</strong> (d'après [17])


22 Cha.p. 1. Contexte <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong>1.3.1.5 Effet du temps d'expositionUn autre facteur important dans l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'effet <strong>de</strong>s vibrations sur le corps humainest la dépendance du confort avec le temps d'exposition et l'amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la vibration.Cette dépendance peut être évaluée avec le calcul du VDV (Vibration Dose Value). Cetindicateur présente l'avantage d'être valable pour <strong>de</strong>s signaux vibratoires stationnaires ettransitoires. Le VDV est calculé à partir du signal d'accélération pondéré, mesuré sur lesiège. Son expression est :VDV =1/4a A (t)dt en m.s -1 - 75 ) (1.14)avecTa(t): temps total d'exposition sur une journée: accélération pondéréeQuand les conditions vibratoires sont constantes sur une journée, une mesure représentative<strong>de</strong> durée t\ est suffisante. Si t 0représente le temps total d'exposition <strong>de</strong>s vibrations,le VDV représentatif <strong>de</strong> une journée d'exposition aux vibrations est :ft \ 1 / 4VDV=[jVDVÏ} (1.15)En général, les vibratins sont rarement constantes sur une journée. Si dans une journée, ily a N pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> durées variables pour lesquelles on mesure le VDV n, alors le VDV total,pour une journée d'exposition est :VDV=\J2 V D V n) (1-16)L'expression (1.15) montre que le VDV dépend du temps d'exposition en t 1/4 .Ainsi, Le VDV permet <strong>de</strong> juger la sévérité <strong>de</strong> l'exposition aux vibrations en fonction dutemps. Les étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Griffin ont montré que, par exemple, l'exposition à un environnementvibratoire d'amplitu<strong>de</strong> et <strong>de</strong> durée telles que le VDV soit supérieur à 15 m.s -1 " 75entraineun niveau innaceptable d'inconfort ([17]).1.3.2 Structure d'un siège automobileLe siège automobile est avant tout un objet aux fonctions multiples. Une formulationpossible <strong>de</strong> ces fonctions est ([56]) :1. « Support <strong>de</strong> posture » : il permet au conducteur <strong>de</strong> trouver <strong>de</strong>s appuis corrects pourse positionner dans le poste <strong>de</strong> conduite. Il est <strong>de</strong>stiné à assurer le confort postural ;2. « Stabilisation » : il ai<strong>de</strong> le conducteur à maintenir sa position dans le poste <strong>de</strong> conduiteface aux forces d'inerties perturbatrices ( freinage, prise d'un virage...) ;


1.3 Les différents critères <strong>de</strong> confort 233. « Filtrage » : il isole le conducteur <strong>de</strong>s vibrations malsaines du véhicule. Il est <strong>de</strong>stinéà assurer le confort dynamique ;4. « Sécurité » : il protège le conducteur contre les éléments <strong>de</strong> l'habitacle lors d'une fortedécélération (choc, freinage brutal...).Fig. 1.11 - Vue éclatée d'un siège d'automobile (d'après [119])Les différents éléments d'un siège sont (cf. figure 1.11) :- La structure (armature métallique) assure la rigidité ;- Les mécanismes <strong>de</strong> réglages (posturaux et anthropométriques) assurent la mobilitédu siège ;- Les matelassures (mousse) et coiffes (tissus) ;- La nappe (ou sommier) ;- Des composants électriques (électronique et motorisation) ;On distingue trois grands types <strong>de</strong> sièges. Le plus courant est le siège dit « à nappe ». Il estconstitué d'un garnissage en matériau amortissant (type mousse <strong>de</strong> polyuréthane) qui reposesur une structure métallique souple appelée nappe. Celle-ci joue le rôle <strong>de</strong> suspension. Lanappe est constituée <strong>de</strong> ressorts et <strong>de</strong> fils d'acier qui permettent d'agir sur la déformabilitéstatique du siège. La figure 1.11 présente une vue <strong>de</strong> ce type <strong>de</strong> siège. L 'ensemble estmaintenu sur une structure rigi<strong>de</strong> liée au plancher. Des mécanismes <strong>de</strong> réglages permettent<strong>de</strong> modifier la géométrie du siège pour s'adapter à la morphologie du sujet ainsi qu'à


24 Chap. 1. Contexte <strong>de</strong> Fétu<strong>de</strong>l'environnement du véhicule. Ils permettent <strong>de</strong>s déplacements (translation-rotation), soitdu siège par rapport à l'homme, soit du siège par rapport au véhicule.Le <strong>de</strong>uxième type <strong>de</strong> siège est aussi très répandu: il s'agit du siège type « bacquet ».Ce siège ne comporte pas <strong>de</strong> nappe et le garnissage est directement en contact avec lastructure métallique rigi<strong>de</strong>. Les caractéristiques statiques et dynamiques sont différentesdu siège précé<strong>de</strong>nt : ces sièges sont généralement plus « rai<strong>de</strong>s » mais moins filtrant <strong>de</strong>svibrations. Ils permettent <strong>de</strong>s formes plus scultées qui épousent davantage les contours ducorps.Le troisième type est celui que l'on appelle siège « suspendu ». Line suspension, intercaléeentre le siège et le plancher, est un mécanisme constitué d'un ressort et d'un amortisseur. Cetype <strong>de</strong> siège équipe généralement les véhicules où l'exposition <strong>de</strong>s individus est prolongéeet l'amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s vibrations importantes. C'est le cas <strong>de</strong>s cabines <strong>de</strong> poids-lourds et <strong>de</strong>svéhicules tout-terrain (tracteurs agricoles, engins militaires, véhicules forrestiers...). Nousreviendrons sur le rôle et l'intérêt d'une suspension <strong>de</strong> siège par la suite.Le confort du siège peut être optimisé grâce à quatres paramètres :- La rai<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> la nappe (diamètre <strong>de</strong>s fils, rai<strong>de</strong>ur <strong>de</strong>s ressorts...) ;- Le type <strong>de</strong> mousse (fabrication) ;- Les caractéristiques <strong>de</strong> la mousse (<strong>de</strong>nsité, rai<strong>de</strong>ur) ;- La forme du support <strong>de</strong> posture (<strong>de</strong>sign).Nous verrons plus loin que certains paramètres <strong>de</strong> la mousse peuvent être fortement couplés ;par exemple l'amortissement dépend à la fois <strong>de</strong> la <strong>de</strong>nsité et <strong>de</strong> l'épaisseur. L'objectif est <strong>de</strong>trouver les paramètres optimaux qui permettront <strong>de</strong> réduire au maximum la transmission<strong>de</strong>s vibrations à l'interface siège-sujet.1.3.3 Paramètres du siège et confortNous allons examiner quels sont les paramètres du siège qui influencent le confort.De nombreux travaux ont exposé <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s permettant <strong>de</strong> rechercher les paramètresoptimaux donnant le meilleur confort ([43],[122],[95]).La forme et l'impédance <strong>de</strong> la mousse peuvent affecter d'une manière non négligeable lacapacité du conducteur à endurer les forces verticales à l'interface siège-conducteur ([99]).Les forces dynamiques mises enjeu sur l'assise sont beaucoup plus importantes que celles dudossier à cause <strong>de</strong> la forte intensité vibratoire suivant l'axe vertical. Les résultats indiquentque l'amortissement et la rai<strong>de</strong>ur du coussin d'assise sontles facteurs qui influencent le plusle confort vibratoire ([122]).La multiplicité <strong>de</strong>s conforts, évoqués précé<strong>de</strong>mment, sont en interactions et il induisent<strong>de</strong>s contraintes sur les paramètres <strong>de</strong> conception du siège. Nous allons plus paticulièrementnous intéressé, dans ce qui suit, aux aspects posturaux, statiques et dynamiques du confort.


1.3 Les différents critères <strong>de</strong> confort 251.3.3.1 Paramètres posturauxPour l'ingénieur-concepteur du siège, l'étu<strong>de</strong> du confort postural est un étape fondamentale.C'est elle qui va en gran<strong>de</strong> partie permettre <strong>de</strong> définir non seulement un bon nombre<strong>de</strong> dimensions du siège (ainsi que divers réglages <strong>de</strong> ces dimensions ou <strong>de</strong> formes que l'ontrouve en option sur certains véhicules haut <strong>de</strong> gamme), mais aussi et surtout <strong>de</strong> définir saposition dans l'habitacle ainsi que les fonctions <strong>de</strong> réglage <strong>de</strong> cette position. Ces réglagesmajeurs sont appelés « réglages posturaux ». Une étu<strong>de</strong> très complète sur l'intégration <strong>de</strong>sfacteurs humains sur les réglages posturaux <strong>de</strong>s sièges se trouve dans la thèse <strong>de</strong> M. Judic([56]).On appelle posture l'organisation spatiale <strong>de</strong>s segments corporels d'un individu exerçantune activité. Dans l'étu<strong>de</strong> ergonomique d'un siège automobile, le poste <strong>de</strong> conduite estconsidéré comme un poste <strong>de</strong> travail. Conduire est une tâche. Une posture est la résultante :- Des exigences <strong>de</strong> l'activité ;- Des caractéristiques et <strong>de</strong> l'état <strong>de</strong> l'individu ;- Des caractéristiques matérielles du poste <strong>de</strong> travail.Une posture <strong>de</strong> travail adaptée aux exigences d'une tâche constitue un contexte difficileà marier avec confort et bien être. De plus, par la loi du moindre effort propre à toutorganisme vivant, l'homme recherche toujours à minimiser ses dépenses énergétiques, etune posture « commo<strong>de</strong> » apparaît comme un compromis entre ce qui est « bon » et ce quiest « efficace ».Pour ces raisons, les ergonomes rejettent la notion <strong>de</strong> posture idéale et utilisent plutôtcelle <strong>de</strong> posture <strong>de</strong> moindre inconfort, rapportée à l'absence ou la minimisation <strong>de</strong> gênesdans un contexte ou une tâche doit malgré tout être effectuée.La qualité d'un siège, consicler'e comme « support <strong>de</strong> la posture » ne reste pas moinsson adaptation à ce triplet individu, activité, environnement. Pour étudier les conditions<strong>de</strong> cette adaptation, les ergonomes doivent alors mod'eliser chacun <strong>de</strong> ces trois éléments.1.3.3.1.1 les sujets humains sont modélisés par <strong>de</strong>s mannequins 2D ou 3D considéréscomme <strong>de</strong>s systèmes <strong>de</strong> segments (ou chaînons articulés, voir figure 1.12). C'est à ce niveauque la diversité <strong>de</strong>s dimensions corporelles <strong>de</strong>s êtres humains est prise en compte, et ilconvient alors <strong>de</strong> correctement définir combien et quels mannequins permettent <strong>de</strong> modéliserune population cible.1.3.3.1.2 Les exigences <strong>de</strong> l'activité sont traduites en contraintes posturales qui,bien qu'indissociables en réalité, sont généralement regroupées en <strong>de</strong>ux familles:1. Les liaisons humain/environnement qui traduisent géométriquement les contraintes <strong>de</strong>position d'éléments du corps avec <strong>de</strong>s éléments du poste <strong>de</strong> travail considéré (cf. figure


26 Chap. 1. Contexte <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong>Fig. 1.12 -1.13). Dans le cas d'un poste <strong>de</strong> conduite ce sont les contraintes <strong>de</strong> positionnement<strong>de</strong>s mains sur le volant, <strong>de</strong>s pieds sur les pédales, <strong>de</strong>s yeux dans le champs visuelminimal ;Les liaisons homme/véhiculeFig. 1.13 -2. L'organisation interne du corps, qui traduit la nécessite pour le corps <strong>de</strong> s'organiserspatialement pour affronter, pendant une durée prolongée, les exigences <strong>de</strong> la tâche.Cette organisation résulte <strong>de</strong> l'ensemble <strong>de</strong>s contraintes, qu'elles concernent les attitu<strong>de</strong>s<strong>de</strong> prises d'information ou les gestes et <strong>de</strong>s efforts à produire. Dans le domaine


1.3 Les différents critères <strong>de</strong> confort 27<strong>de</strong>s sièges d'automobile, cette contrainte d'organisation est généralement modélisé àune définition d'angles articulaires limites à l'intérieur <strong>de</strong>squels l'accomodation estconsidérée comme « acceptable » et à l'extérieur <strong>de</strong>squels le risque <strong>de</strong> gènes ou <strong>de</strong>douleurs ligamentaires et musculaires a pu être établi. Ce sont les angles que MM.Wisner et Rebiffe appellent les angles <strong>de</strong> moindre inconfort ([125],[122]). La figure1.14 présente la valeur minimale et maximale <strong>de</strong>s angles <strong>de</strong> moindre inconfort.Les angles <strong>de</strong> moindre inconfort(d'après R. REBIFFE)Rep minimaxiAl 20° 30°A2 95° 120°A3 95° 135°A4 86° 105°A5 0° 45°A6 80° 170°A7 170° 190°Fig. 1.141.3.3.1.3 La modélisation <strong>de</strong> l'environnement . Il convient <strong>de</strong> définir avec précisionl'espace disponible, la position et les caractéristique <strong>de</strong>s éléments à percevoir, ainsi quel'emplacement, la forme et le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> fonctionnement (efforts/déplacement) <strong>de</strong>s organes<strong>de</strong> comman<strong>de</strong> (cf. figure 1.15).Pour permettre <strong>de</strong> préciser la position spatiale d'un siège « support <strong>de</strong> posture », et <strong>de</strong>justifier d'éventuels réglages pour accomo<strong>de</strong>r une certaine population, il convient alors <strong>de</strong>traduire ces différents modèles et données (anthropométriques, angles <strong>de</strong> moindre inconfort,contraintes géométriques et paramètres véhicules), en fonction <strong>de</strong>s paramètres utilisés pourlocaliser ce support <strong>de</strong> posture.Ces paramètres, définissant la position d'un siège dans un habitable, sont au nombre <strong>de</strong>quatre (cf. figure 1.16) :- les <strong>de</strong>ux coordonnées X et Z du point H normalisé, mesuré selon un protocole précis àl'ai<strong>de</strong> d'une machine <strong>de</strong> mesure appelée mannequin SAE J 826, composé principalement<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux coques rigi<strong>de</strong>s, fessier et dos, articulées selon un axe matérialisant l'axethéorique <strong>de</strong>s hanches ;


28 Chap. 1. Contexte <strong>de</strong> Pétu<strong>de</strong>Définition <strong>de</strong>s paramètres véhiculeDéfinition duchamp <strong>de</strong> visionDéfinition du pavillonxhv xl ^ 2x3.Z2 z3avb°Définitiondu volantDéfinition zcp [ xhp<strong>de</strong>s pédalesarryzplchFig. 1.15 -les angles <strong>de</strong> cette « coque-dos » par rapport à la verticale (angle <strong>de</strong> torse) et <strong>de</strong> cette« coque-fessier » par rapport à l'horizontale (angle <strong>de</strong> cuisse).xFig. 1.16 - Paramètres définissant la position du siège dans le véhiculeLa validation d'une conception d'un siège passe par la mesure du point H. C'est autourdu mannequin SAE que s'effectue la conception <strong>de</strong>s éléments déterminant la position d'unsiège dans l'habitacle. Pour gui<strong>de</strong>r alors le concepteur <strong>de</strong> siège dans ses choix, M. Judicpropose, dans ses travaux <strong>de</strong> thèse (réalisés en convention CIFRE chez Bertrand Faure),<strong>de</strong> traduire les différents modèles posturaux précé<strong>de</strong>ment décrits en fonction <strong>de</strong> ces 4 para-


1.3 Les différents critères <strong>de</strong> confort 29mètres <strong>de</strong> conception.Le principe <strong>de</strong> traduction qu'il propose est simple dans sa <strong>de</strong>scription. Il s'agit <strong>de</strong> voircomment les caractéristiques dimensionnelles d'un mannequin donné, mis en contraintedans un poste <strong>de</strong> conduite donné, c'est à dire avec <strong>de</strong>s plages autorisées pour les différentsangles articulaires, viennent limiter le lieu <strong>de</strong> ce point H dans l'espace à quatres dimensions{xH, zH, al 0 , a9°).Métho<strong>de</strong> d'obtention d'une zoneFig. 1.17 - (d'après M. Judic [56])La figure 1.17 illustre, dans le plan (x,z) le principe <strong>de</strong> fonctionnement du programmequi réalise la traduction, <strong>de</strong> l'ensemble <strong>de</strong>s postures <strong>de</strong> moindres inconforts, vers la zoneenveloppe pour le quadruplet (xH, zH, al 0 , a9°).Diverses représentation sont alors possibles, <strong>de</strong> ce que l'auteur appelle « Zone <strong>de</strong> pointH <strong>de</strong> moindre inconfort ». La figure 1.18 montre le type <strong>de</strong> résultats obtenus dans le plan(x,z) pour trois mannequins <strong>de</strong> taille respective lm52, lm70 et lm89 et aux proportionsharmonieuses (modèle anthropométrique à 1 paramètre).Comme l'illustre ce graphe, un siège fixe ne permet pas d'accomo<strong>de</strong>r ces trois mannequins.Les zones ne se chevauchant pas, ce qui justifie l'ajout <strong>de</strong> réglages permettant, d'unepart d'atteindre les zones <strong>de</strong>s différents mannequins pour offrir à tous une posture « <strong>de</strong>moindre inconfort », et d'autre part <strong>de</strong> recouvrir au mieux chacune <strong>de</strong> ces zones pour offirà chacun la possibilité <strong>de</strong> choisir et <strong>de</strong> changer. Comme beaucoup d'auteurs l'évoque, la


30 Chap. 1. Contexte <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong>meilleure posture est en effet celle que l'on peut choisir et changer.Fig. 1.18 - (d'après M. Judic [56])On comprend donc que la prise en compte du confort posturale implique divers paramètresrelatifs à la structure du siège et aux mécanismes qui le mobilise.Néanmoins, en fin <strong>de</strong> conception, le contrôle du point H nominal, qui est impliqué nonseulement dans le confort postural, mais aussi dans diverses réglementations relatives à lasécurité, est réalisé avec un considérable soucis <strong>de</strong> précision. La précision spécifiée dans lesnormes, pour que le siège soit considéré conforme est déjà importante, et les constructeursont souvent <strong>de</strong>s exigences bien supérieures.D'inévitables corrections sont alors nécessaires, même si la modélisation « éléments finis »apporte aujourd'hui une ai<strong>de</strong>. Les paramétres utilisés pour recaler le point H, à la positiondésirée, seront bien sûr ceux qui modifient le moins possible les paramètres <strong>de</strong> conceptiondits « posturaux ». Ce sont alors généralement les tensions <strong>de</strong> nappes, les épaisseurs oudureté <strong>de</strong> la mousse...Comme on le voit, les critères relatifs au confort postural impliquent <strong>de</strong>s contraintesimportantes sur <strong>de</strong>s paramètres que l'on imagine plus dédiés au confort dynamique. Nousn'avons pas évoqué ici le couplage « posture/dynamique » qui est encore plus complexe àcause <strong>de</strong> l'influence <strong>de</strong> la posture sur la résistance humaine à l'exposition aux vibrations.Les connaissances et modèles disponibles sur ce sujet sont très pauvres et les recherchesà mener dans ce domaine, par leur objet et par leur ampleur, dépassent le cadre <strong>de</strong> cettethèse.


1.3 Les différents critères <strong>de</strong> confort 311.3.3.2 Paramètres statiquesLe confort statique est un confort <strong>de</strong> contact. Il est lié à l'équilibre statique du sujetdans le siège. Il est encore mal étudié à ce jour.L'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'équilibre du conducteur nécessite le bilan <strong>de</strong>s <strong>de</strong>s forces <strong>de</strong> réaction <strong>de</strong>contact sur le conducteur. La valeur et la répartition spatiale <strong>de</strong>s forces sont <strong>de</strong>s facteursimportants pour le confort statique. La mesure <strong>de</strong> la distribution <strong>de</strong>s pressions appliquéessur le corps en contact avec le siège est un bon indicateur pour la prédiction du confortstatique ([95]). Elle permet <strong>de</strong> localiser les surpressions sur l'assise et d'analyser l'influence<strong>de</strong> la forme du siège . Les résultats montrent que la répartition <strong>de</strong>s pressions doit êtrehomogène et l'amplitu<strong>de</strong> la plus faible possible ([99]).La forme <strong>de</strong> l'assise (et sa déformée), la morphologie <strong>de</strong> l'occupant, l'épaisseur du garnissage,la tension <strong>de</strong> la nappe et la <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> la mousse sont autant <strong>de</strong> paramètres quiinfluencent la pression <strong>de</strong> contact. La meilleure solution est d'utiliser un siège qui épouseparfaitement les contours du corps <strong>de</strong> manière à augmenter la portance du passager. Ladiversité <strong>de</strong>s formes humaines pose alors un problème difficile au concepteur.L'épaisseur du garnissage sur l'assise joue aussi un rôle important (lieu <strong>de</strong> la pressionmaximale). Le mieux serait une assise ferme avec <strong>de</strong> bonnes formes. Ceci assurerait unebonne répartition <strong>de</strong>s pressions et une plus gran<strong>de</strong> stabilité, notamment pour lors <strong>de</strong>s mouvements<strong>de</strong> rotation <strong>de</strong> roulis ([121]).L'optimisation du confort statique du siège influe donc sur les paramètres <strong>de</strong> la mousseet <strong>de</strong> la nappe du siège.1.3.3.3 Paramètres dynamiquesComme nous l'avons évoqué précé<strong>de</strong>ment, les caractéristiques dynamiques <strong>de</strong> la matelassureet <strong>de</strong> la nappe du siège sont très importantes pour le confort vibratoire du siège. Onconsidère principalement les vibrations verticales <strong>de</strong> sorte que l'assise est l'élément principalqui contribue à la dynamique du siège. L'influence du dossier est non négligeable puisqu'ilapporte <strong>de</strong>s appuis supplémentaires et contribue à dissiper une partie <strong>de</strong> l'énergie vibratoirepar couplage avec le dos du passager.Dans la plupart <strong>de</strong>s applications, les vibrations transversales, sans pouvoir être négligées,ont un <strong>de</strong>gré d'importance moindre que les vibrations verticales. Les transmissibilitésmesurées dans les <strong>de</strong>ux directions transversales, sur différents sièges, sont sensiblementconstantes et proches <strong>de</strong> 1 ([47]). Il est donc opportun <strong>de</strong> traiter en premier les vibrationsverticales.De nombreuses étu<strong>de</strong>s ont montré que plusieurs paramètres peuvent influencer l'efficacité<strong>de</strong> l'isolation du conducteur ([43],[99]) :- La forme <strong>de</strong> l'assise et sa déformabilité (capacité à se conformer à l'occupant) ;- le module d'élasticité ;


32 Chap. 1. Contexte <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong>- les paramètres mécaniques <strong>de</strong> la mousse (rai<strong>de</strong>ur et amortissement) ;- la masse et la morphologie du conducteur ;- la posture ;- l'activité musculaire.L'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'influence <strong>de</strong> la. morphologie <strong>de</strong>s sujets sur l'inconfort montre qu'un sujet <strong>de</strong>taille importante est moins sensible aux vibrations verticales basses-fréquences ; par contreil est plus sensible aux hautes fréquences qu'un sujet petit ([49]). L'influence <strong>de</strong> la massedu sujet et <strong>de</strong>s paramètres dynamiques du siège sur les performances d'isolation serontexpliquer dans le chapitre 2 à l'ai<strong>de</strong> d'un modèle linéaire à un <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> liberté.D'autres étu<strong>de</strong>s expérimentales ont montré que la <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> la mousse influençait ladynamique du siège ([22]). La mousse <strong>de</strong> siège appartient à la famille <strong>de</strong>s matériaux cellulairesdont les propriétés <strong>de</strong> rai<strong>de</strong>ur et d'amortissement sont non linéaires. La nature dumatériau et le facteur <strong>de</strong> <strong>de</strong>nsité relative jouent un rôle important pour l'amortissement etla rai<strong>de</strong>ur du coussin <strong>de</strong> l'assise ([20]). Le comportement <strong>de</strong> la mousse <strong>de</strong> siège sera étudiépar la suite.Pour évaluer l'isolation du siège, on mesure généralement la réponse en fréquence <strong>de</strong>l'accélération <strong>de</strong> l'interface siège-conducteur et du plancher : c'est la transmissibilité dusiège (cf. figure 1.19). Elle doit être minimale. Il existe <strong>de</strong>ux techniques principales pourmesurer la transmissibilité : le balayage en fréquence et l'impact. Divers étu<strong>de</strong>s ont montréque l'amplification, à la résonance, est plus forte lors <strong>de</strong> mesures sur <strong>de</strong>s mousses souples.Par contre, l'utilisation d'une mousse d'assise rigi<strong>de</strong> (et généralement <strong>de</strong>nse) et <strong>de</strong> faibleépaisseur présente une meilleure atténuation à la résonance ([79]). Un autre avantage estqu'une mousse très <strong>de</strong>nse conserve ses propriétés mécaniques plus longtemps qu'une mousse<strong>de</strong> faible <strong>de</strong>nsité.Un autre aspect du comportement dynamique du siège est la validité <strong>de</strong>s mesures sursimulateur par rapport aux mesures in situ. Il y a plusieurs métho<strong>de</strong>s pour mesurer latransmissibilité d'un siège sur un banc d'essai : utiliser un sujet réel, utiliser un mannequinanthropodynamique ou utiliser une masse rigi<strong>de</strong> normalisée (conformateur). L'utilisationd'une masse rigi<strong>de</strong> est bien adaptée à la caractérisation du siège mais ne permet pas <strong>de</strong>reproduire les transmissibilités mesurées avec <strong>de</strong>s sujets réels. Le mannequin anthropodynamiqueest utilisé pour palier à la disparité <strong>de</strong>s mesures obtenues avec sujet réel. Ilprésente aussi l'avantage <strong>de</strong> pouvoir réaliser beaucoup d'essais, clans les mêmes conditions,sans provoquer <strong>de</strong> fatigue ni <strong>de</strong> risquesà <strong>de</strong>s sujets. Il permet aussi d'obtenir une très bonnerépétabilité <strong>de</strong>s essais ce qui n'est pas le cas avec la diversité <strong>de</strong>s humains.Les mannequins utilisés dans l'automobile sont simples et peuvent être modélisés parun système à un <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> liberté. D'autres, plus élaborés, sont constitués <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux massesreliées par <strong>de</strong>s ressorts et un amortisseur pour former un système à <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> liberté .Les paramètres mécaniques du mannequin sont ajustés pour obtenir une impédance proche


1.3 Les différents critères <strong>de</strong> confort 334i • 1 1 1 1 1 r0.5 -gl 1 1 1 L_ 1_ I I I1 2 3 4 5 6 7 8 9 10Fréquence (Hz)Fig. 1.19 - Réponse en fréquence mesurée sur un siège avec conformateur<strong>de</strong> celle du corps humain. Suggs ([114]) a comparé les mesures effectuées avec ce type <strong>de</strong>mannequin et 11 sujets. Il a montré que les transmissibilités mesurées avec sujets étaientmoins atténuées que celles avec mannequins dans la ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> fréquence [6 — 10] Hz. Il a aussimontré l'influence <strong>de</strong> l'amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s vibrations sur la transmissibilité. Le comportement àbasse fréquence est cependant correctement simulé.L'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> Mansfield ([73]) a montré que lors <strong>de</strong>s mesures réalisées avec un mannequinanthropodynamique sur plusieurs sièges, les SEAT obtenus étaient très proches <strong>de</strong> ceuxobtenues avec sujets.Cependant, bien que l'emploi d'un mannequin permette d'approcher le comportementdynamique du corps humain, il ne peut remplacer les mesures avec sujet réel. Ceci estd'autant plus vrai que l'on désire relier le jugement subjectif à <strong>de</strong>s mesures objectives.La figure 1.19 montre une transmissibilité mesurée sur un siège sans nappe avec conformateur.La masse sur l'assise est égale à 63 kg ce qui représente environ une personne <strong>de</strong>80 kg. L'épaisseur du coussin est d'environ 10 cm. La courbe présente une fréquence <strong>de</strong>résonance entre 5 et 6 Hz. Le gain à la résonance est supérieur à 3 ; le siège atténue au <strong>de</strong>là<strong>de</strong> 9 Hz. Les performances d'isolation d'un tel siège sont faibles.Les sièges <strong>de</strong> véhicules comportent généralement une fréquence <strong>de</strong> résonance proche <strong>de</strong> 4Hz et un gain d'amplification qui varie entre 1.5 et 4. De plus, la zone où la transmissibilitéest amplifiée correspond à la ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> fréquence <strong>de</strong> maximum <strong>de</strong> sensibilité du corps humainaux vibrations ( entre 5 et 12 Hz). Mais l'efficacité d'isolation du siège n'est pas seulementdéfinie par l'amplification à la résonance. C'est en effet la réponse du siège prise sur toutela ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> fréquence qui produit <strong>de</strong> l'inconfort vibratoire. Le comportement au <strong>de</strong>là <strong>de</strong>


34 Chap. 1. Contexte <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong>la fréquence <strong>de</strong> résonance caractérise les propriétés <strong>de</strong> filtrage du siège. Ces propriétés sonttrès importantes pour le confort vibratoire.1.4 Description <strong>de</strong>s problématiques du confort dynamiqued'un siègeDans cette partie, nous allons préciser les causes et les conséquences <strong>de</strong> l'écart qui existeentre le confort vibratoire <strong>de</strong>s sièges actuels et celui que l'on désire atteindre. Nous décrironsles solutions qui sont possibles pour résoudre ce problème et nous en ferons une critique.Finalement, les solutions que nous avons retenues seront exposées et justifiées.1.4.1 La problématique industrielleCelle-ci est très largement abordée dans le travail <strong>de</strong> M. Judic ([56],[57]). Le problèmedu concepteur et du fabricant <strong>de</strong> siège rési<strong>de</strong> dans l'unicité du produit <strong>de</strong>stiné à <strong>de</strong> multiplesutilisateurs. Le problème est alors <strong>de</strong> concevoir un produit unique qui satisfasse les multiplesattentes <strong>de</strong>s utilisateurs en terme <strong>de</strong> confort. Il s'avère plus difficile <strong>de</strong> réaliser un « bonsiège automobile » que celui d'un avion <strong>de</strong> chasse dédié à un usage très précis et pour unepopulation issue <strong>de</strong> sélections rigoureuses. Pour répondre à cette difficulté, les ingénieurs ettechniciens ont inventé peu à peu divers réglages, <strong>de</strong>stinés à accroître la capacité d'adaptationdu siège à <strong>de</strong>s usages différents. C'est là l'une <strong>de</strong>s raisons <strong>de</strong> la complexification du« produit siège ».Pour chaque siège, le concepteur doit faire les choix suivants :- le type <strong>de</strong> nappe (fils, fils et ressorts, panier fil, bacquet...) ;- le type <strong>de</strong> mousse (HO, HR, crin latexé...) ;- le type <strong>de</strong> coiffe ;- le type <strong>de</strong> structure (tubes, tôles, plastique...) ;- le type d'architecture (assemblage soudé, vissé...).Comment ces choix influencent-ils la réponse dynamique du siège, ou plutôt le jugement <strong>de</strong>sutilisateurs sur le plan du confort dynamique? Pour chacun <strong>de</strong>s composants, <strong>de</strong> multiplesparamètres vont <strong>de</strong>voir être définis :- <strong>de</strong>s caractéristiques géométriques: formes, épaisseurs, dispositions spatiales;- <strong>de</strong>s caractéristiques physiques: matériaux, <strong>de</strong>nsités...;- <strong>de</strong>s caractéristiques mécaniques: rai<strong>de</strong>urs, déformées, allongements, duretés...


1.4 Description <strong>de</strong>s problématiques du confort dynamique d'un siège 35Comment justifier ces choix <strong>de</strong> conception sur la base <strong>de</strong> critères objectifs? Si l'on examineles sièges automobiles existants, on s'appercoie <strong>de</strong> la très gran<strong>de</strong> diversité <strong>de</strong>s modèlessuivant les véhicules. Suivant <strong>de</strong>s contraintes particulières et les habitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s constructeurs,on observe :- différents types <strong>de</strong> nappes : nappe fils et ressorts <strong>de</strong> traction, panier fils, bacquet ;- différents types <strong>de</strong> mousse et d'épaisseur <strong>de</strong> garnissage. Celle-ci est gran<strong>de</strong> si la nappeest rai<strong>de</strong> ou si elle repose sur un bacquet et plus faible si la nappe est souple.On ne parle pas ici <strong>de</strong> la diversité <strong>de</strong>s formes résultant parfois plus <strong>de</strong> considérations « esthétiques» qu'ergonomiques.Il y a donc beaucoup <strong>de</strong> sièges différents et aucune solution qui permette <strong>de</strong> répondreparfaitement à toutes les contraintes. De plus, quelque soit le concept choisi, les comportementssont très semblables et les niveaux <strong>de</strong> confort peu différents. Cette diversité n'estmême pas toujours perçue alors qu'elle pose un sérieux problème <strong>de</strong> fabrication. Cette diversitéa aussi un coût non négligeable. Il y a donc beaucoup <strong>de</strong> contraintes et il est difficile<strong>de</strong> toutes les satisfaires.Pour chaque nouveau siège, où chaque critère est spécifique, il faut reconsidérer tousles paramètres <strong>de</strong> conception. On est alors confronté aux difficultés <strong>de</strong> mise axr point. Leproblème <strong>de</strong> la conception d'un siège <strong>de</strong> véhicule peut être illustré à l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> la figure 1.20.La première difficulté est <strong>de</strong> connaître les paramètres physiques qui vont induire uncertain comportement dynamique du siège. Celle-ci peut être résolu par la construction <strong>de</strong>modèles plus ou moins complexes : c'est le travail d'analyse. Il est <strong>de</strong>stiné à répondre à <strong>de</strong>uxobjectifs :1. Etre capable déjuger les produits existants;2. I<strong>de</strong>ntifier le « comportement cible », celui qu'il serait souhaitable d'obtenir et définirles recommandations sur le comportement final résultant du jugement <strong>de</strong>s utilisateurs ;3. Etre en mesure <strong>de</strong> simuler une solution à l'ai<strong>de</strong> d'outils appropriés.Mais le problème majeur du concepteur est d'obtenir <strong>de</strong>s modèles prédictifs du comportement<strong>de</strong>s sièges, à partir d'un comportement cible donné (la transmissibilité verticale dusiège par exemple). C'est le problème <strong>de</strong> synthèse où l'on doit être en mesure <strong>de</strong> déterminerles paramètres <strong>de</strong> conception du siège à partir du comportement cible. Ce travail correspondà résoudre un problème inverse. La résolution est souvent rendu difficile par le caractèrenon linéaire <strong>de</strong>s équations régissant le comportement du siège, le nombre <strong>de</strong> paramètres etles multiples contraintes.La gran<strong>de</strong> diversité <strong>de</strong>s sièges peut ainsi être expliquée par la difficulté d'analyse et <strong>de</strong>synthèse.


36 Chap. 1. Contexte <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong>ANALYSESIEGECOMPORTEMENT MECANIQUEAMesurasModèles (L et NL)accélératioh pondérée (Statique & Dynamique)VDV, transtflissibilitéSEAT, répartitions pressions> JUGEMENT HUMAINAanalyse sensorielleinconnuescomparaison mesures objectives / jugementsubjectifPARAMETRES DECONCEPTION ???


1.4 Description <strong>de</strong>s problématiques du confort dynamique d'un siège 37tion minier et <strong>de</strong> travaux publics. Ces véhicules sont généralement dépourvus d'étage <strong>de</strong>suspension et <strong>de</strong> ce fait, les niveaux vibratoires sont très importants. De plus, l'expositionprolongée <strong>de</strong>s personnes fait que les vibrations affectent la capacité <strong>de</strong> travail et la santé.Dans ce cas, la suspension <strong>de</strong> siège a montré qu'elle était le seul moyen pour réduire efficacementet simplement l'exposition aux vibrations <strong>de</strong>s personnes à leur poste <strong>de</strong> conduite([100],[15]). D'autres travaux ont aussi montré que, dans certains environnements, la suspensiondu siège pouvait diminuer le risque sur la santé <strong>de</strong>s personnes et augmenter lacapacité <strong>de</strong> travail ([113],[117]).Certains véhicules proposent, <strong>de</strong> série, <strong>de</strong>s siège munis <strong>de</strong> systèmes <strong>de</strong> suspension plusou moins complexes. C'est le cas, par exemple, <strong>de</strong>s véhicules poids lourds (PL) et <strong>de</strong>s tracteursagricoles. Parmis ces systèmes, on distingue <strong>de</strong>ux grands types <strong>de</strong> suspensions : lessuspensions pneumatiques et mécaniques. Ces systèmes se différentient par la manière dontils réalisent la rai<strong>de</strong>ur verticale <strong>de</strong> la suspension ; on utilise tantôt un coussin pneumatiquetantôt un ressort <strong>de</strong> compression. Un amortisseur hydraulique en parallèle avec larai<strong>de</strong>ur vient généralement compléter le système, <strong>de</strong> manière à limiter les amplitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong>débattement à la résonance. Tous ces systèmes peuvent être classés dans la catégorie <strong>de</strong>ssuspensions passives.L'étu<strong>de</strong> expérimentale très complète <strong>de</strong> Burdorf a montré qu'il n'existait pas <strong>de</strong> différencenotable entre les <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> systèmes ([18]). Il a aussi montré que 80% <strong>de</strong>s siègesà suspension permettaient d'améliorer l'isolation vibratoire <strong>de</strong>s conducteurs.Une autre étu<strong>de</strong> portant sur les sièges <strong>de</strong> poids-lourds a montré qu'une suspension pneumatiquepermettait <strong>de</strong> réduire efficacement la fatigue musculaire du dos <strong>de</strong>s conducteurs([124]). Cette étu<strong>de</strong> a cependant montré que, pour <strong>de</strong>s temps d'expositions vibratoires, auposte <strong>de</strong> conduite dépassant 8 heures, les performances <strong>de</strong>s suspensions passives sont insuffisantespour garantir les limites d'exposition en terme <strong>de</strong> fatigue et <strong>de</strong> sécurité. Ainsi,Boileau propose un certain nombre <strong>de</strong> recommandations pour la conception <strong>de</strong>s suspensions<strong>de</strong> siège <strong>de</strong>s véhicules tout terrain ([15]) :- fréquence <strong>de</strong> résonance du système F 0< 1.8 Hz ;- gain <strong>de</strong> la transmissibilité à la résonance G 0< 1.5 ;- fréquence <strong>de</strong> coupure F c< 2.5 Hz ;- course utile A z= ±50 mm ;- possibilité d'ajuster la position verticale du siège inclépenclament <strong>de</strong> la rai<strong>de</strong>ur verticale<strong>de</strong> la suspension.Une basse fréquence <strong>de</strong> résonance nécessite une faible rai<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> suspension. Ceci impliqueune gran<strong>de</strong> déflection statique et <strong>de</strong>s débattements importants à la résonance, occasionnant<strong>de</strong>s mises en butées néfastes à l'isolation. Le choix du taux d'amortissement <strong>de</strong> lasuspension permet <strong>de</strong> contrôler le gain d'amplification à la résonance et le filtrage au <strong>de</strong>là


38 Chap. 1. Contexte <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong><strong>de</strong> la résonance. Un coefficient d'amortissement important est nécessaire pour réduire lesdébattements à la résonance, mais il est néfaste sur le filtrage au <strong>de</strong>là <strong>de</strong> la fréquence <strong>de</strong>coupure. Le compromis est alors difficile à touver.Il est alors capital <strong>de</strong> définir les paramètres <strong>de</strong> la suspension qui prennent en compteces considérations et les spécificités d'utilisation <strong>de</strong>s sièges. Ce point sera abordé en détaildans le chapitre 2.Les suspensions <strong>de</strong> sièges n'ont cependant pas encore atteint le marché du véhiculeautomobile. Il y a <strong>de</strong> multiples causes à cela: l'environnement particulier <strong>de</strong>s véhiculesautomobiles fait que et la conception <strong>de</strong>s sièges est soumis à <strong>de</strong> nombreuses contraintes.Les besoins <strong>de</strong> confort du secteur automobile sont à la fois différents et spécifiques. Eneffet, les routes ne sont pas si mauvaises (du moins dans les pays industrialisés) et lessuspensions <strong>de</strong> caisse permettent <strong>de</strong> filtrer une gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong>s vibrations. De plus, lesniveaux vibratoires n'ont, jusqu'à ce jour, pas rendu nécessaire ce genre <strong>de</strong> fonction.Cependant, nous passons <strong>de</strong> plus en plus <strong>de</strong> temps dans nos véhicules et nos besoinset attentes <strong>de</strong> confort ont changées. Aujourd'hui, nous sommes <strong>de</strong>venus plus exigeants enmatière <strong>de</strong> confort.Un autre facteur important observable ces <strong>de</strong>rnières années, relatif au comportementroutier <strong>de</strong>s véhicules automobiles, est la prépondérance pour le critère « tenue <strong>de</strong> route »plutôt que pour le critère « confort ». Les véhicules ont tendance à moins filtrer les vibrationspour privilégier la tenue <strong>de</strong> route et donc la sécurité ; les suspensions <strong>de</strong>s véhicules sont trèsamorties et plus rai <strong>de</strong>s. On ne peut pas à la fois satisfaire la tenue <strong>de</strong> route d'une masse <strong>de</strong>près d'une tonne (la caisse du véhicule) et le confort d'un corps humain dont la masse varieentre 40 kg à plus <strong>de</strong> 130 kg. Le siège prend alors d'avantage d'importance dans le confortvibratoire <strong>de</strong>s occupants.C'est pourquoi les fabricants <strong>de</strong> sièges s'intéressent à présent aux nouvelles technologiesqui leur permetteront d'accroître la qualité <strong>de</strong> leurs produits.1.4.2.3 Les voies nouvellesL'utilisation d'éléments passifs (rai<strong>de</strong>ur et amortisseur) dans les suspensions ont montréque leurs actions sont limités sur les performances d'isolation ([106],[75],[115]). Afind'améliorer ces performances et obtenir une plus gran<strong>de</strong> flexibilité pour la conception d'unsystème d'isolation vibratoire, d'autres systèmes ont vu le jour. On les regroupe sous leterme générique <strong>de</strong> « suspension active » ou encore « systèmes d'isolation actifs ».Deux approches sont distinguées : les systèmes purement actifs qui nécessitent une sourced'énergie pour fournir la puissance nécessaire à un actionneur produisant une contre vibrationet les systèmes semi-actifs qui dissipent uniquement l'énergie clans le système et nenécessitent pas <strong>de</strong> source externe d'énergie ([9] et chapitre 3).Depuis bientôt dix ans, le LTDS <strong>de</strong> l'<strong>Ecole</strong> centrale <strong>de</strong> <strong>Lyon</strong> sintéresse à <strong>de</strong>s problèmes<strong>de</strong> contrôle actif <strong>de</strong>s vibrations. Le laboratoire a acquis une expérience reconnue dans l'étu<strong>de</strong>


1.4 Description <strong>de</strong>s problématiques du confort dynamique d'un siège 39théorique et la mise en œuvre <strong>de</strong> systèmes <strong>de</strong> contrôle actif, sur <strong>de</strong>s structures mécaniques([101],[86]). Les applications concernent le domaine du transport (isolation active d'unmoteur d'avion [120], amortisseur piloté pour caisse <strong>de</strong> véhicule ferroviaire) et <strong>de</strong> l'espace(amortissement actif <strong>de</strong> structures continues à l'ai<strong>de</strong> d'actionneurs piézoélectriques [24]).D'autres étu<strong>de</strong>s sont en cours pour <strong>de</strong> nouvelles applications. Une étu<strong>de</strong> complète <strong>de</strong>ssystèmes actifs sera abordée au chapitre 3. Notre travail <strong>de</strong> recherche a pu bénéficié <strong>de</strong>l'acquis du laboratoire dans ce domaine.L'idée ici, d'appliquer les principes théoriques et expérimentaux <strong>de</strong>s suspensions <strong>de</strong>véhicules pour les sièges, est vite apparue comme la meilleure approche. La première étu<strong>de</strong>effectuée sur un siège <strong>de</strong> véhicule tout terrain est celle <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux chercheurs américains Younget Suggs ([127]). Leurs travaux, publiés en 1973, présentent l'étu<strong>de</strong> et la mise en œuvreexpérimentale d'une suspension active pour contrôler les mouvements <strong>de</strong> rotation (roulis ettanguage). Grâce à leur système, ils sont parvenus à isoler 80% <strong>de</strong>s vibrations <strong>de</strong> rotationdu siège dans la plage <strong>de</strong> fréquences [0 — 2] Hz.D'autres travaux proposant <strong>de</strong>s modèles théoriques composés d'actionneurs actifs ousemi-actifs sont ensuite apparus. Notamment, on doit à Stein les premiers travaux sur lamodélisation <strong>de</strong>s actionneurs (pneumatique et hydraulique) et sur leurs utilisations pourl'isolation verticale <strong>de</strong>s sièges <strong>de</strong> véhicules tout terrain ([113],[112]). Des simulations numériquesont permis <strong>de</strong> montrer l'efficacité théorique <strong>de</strong> ces systèmes et <strong>de</strong> vali<strong>de</strong>r plusieurstypes <strong>de</strong> lois <strong>de</strong> comman<strong>de</strong> ([33],[103],[118]). Cependant, Stein a montré qu'une suspensionactive <strong>de</strong> siège utilisant t;n actionneur hydraulique présentait une mise en œuvre complexeet une consommation énergétique importante ([113]).En revanche, les travaux concernant la réalisation pratique <strong>de</strong> systèmes d'isolationsactifs pour sièges <strong>de</strong> véhicule <strong>de</strong> tourisme sont rares ([113],[117]). Souvent, les travauxexpérimentaux se limitent à <strong>de</strong>s « démonstrateurs » peu réalistes <strong>de</strong>s contraintes liées àl'intégration du système dans son environnement. Pour plusieurs raisons, aucuns systèmesd'isolation actif n'a encore vue le jour sur un siège <strong>de</strong> véhicule terrestre.Premièrement, ce sont les laboratoires qui maîtrisent la théorie, les métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> contrôleactif et élaborent les modèles complexes ins-dispensables à la conception <strong>de</strong>s systèmes.Deuxièmement, ce domaine, bien qu'assez ancien pour les scientifiques, est relativementnouveau pour l'industrie. Il y a donc un problème <strong>de</strong> transfert <strong>de</strong>s connaissances (théoriqueet technologique) entre laboratoires et industries. Ce processus <strong>de</strong> transfert est lent et assezrécent dans ce domaine. Nous sommes qu'au début <strong>de</strong>s premiers développements industriels.Troisièmement, la nécessité <strong>de</strong> multiples compétences dans <strong>de</strong>s domaines variés tels quela dynamique <strong>de</strong>s structures, l'automatique, l'électronique et l'informatique ne facilitentpas le développement <strong>de</strong>s applications. De plus, les industriels peuvent avoir peur que leproduit soit, au final, aussi compliqué que les équations qui régissent le comportement <strong>de</strong>celui-ci.Le problème du coût (ou du sur-coût) <strong>de</strong>s systèmes d'isolation actifs, qui est un frein


40 Chap. 1. Contexte <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong>au développement <strong>de</strong> ces systèmes, ne peut être discuté sans l'élaboration <strong>de</strong> solutionstechnologiques, la construction <strong>de</strong> prototypes et les tests sur banc d'essais. De plus, la seulevoie pour lever les incertitu<strong>de</strong>s sur les performances et l'utilité <strong>de</strong>s systèmes <strong>de</strong> contrôleactif, est la mise en œuvre d'un prototype « roulant » que l'on évaluera en conditions réellesdans un véhicule.1.4.2.4 Les actions à menerLe problème posé est donc celui <strong>de</strong> l'isolation active d'un siège <strong>de</strong> véhicule. Le travailprésenté dans ce mémoire comporte trois aspects principaux :1. Un état <strong>de</strong> l'art <strong>de</strong>s connaissances et <strong>de</strong> l'avancement <strong>de</strong>s recherches dans le domainedu contrôle actif <strong>de</strong>s vibrations, appliquées à <strong>de</strong>s structures mécanique ;2. La définition d'une solution pour un système d'isolation actif <strong>de</strong> siège <strong>de</strong> véhicule, eten particulier le choix d'un actionneur et d'une loi <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>. C'est une phase <strong>de</strong>modélisation et <strong>de</strong> simulation qui va permettre <strong>de</strong> vali<strong>de</strong>r les paramètres du modèleet d'évaluer les performances du système ;3. La construction d'un prototype.L'objectif <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong> est <strong>de</strong> réaliser un prototype réaliste <strong>de</strong> suspension active <strong>de</strong> siège.Il faut pour cela :- élaborer <strong>de</strong>s lois <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>s simples, robustes et les mettre en œuvre avec unprototype ;- démontrer l'efficacité <strong>de</strong> l'étage « suspension active » sur le confort vibratoire duconducteur d'un véhicule routier ;- évaluer la validité <strong>de</strong>s hypothèses ;- évaluer les problèmes <strong>de</strong> la réalisation expérimentale d'une suspension active.Il s'agit donc <strong>de</strong> rassembler les connaissances utiles et d'analyser les métho<strong>de</strong>s actuellespour concevoir le système. La difficulté du travail est d'évaluer les solutions (lois <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>s,actionneur...) et <strong>de</strong> rapporter leur jugement en critères objectifs (complexité,performance, difficulté <strong>de</strong> mise en œuvre...). Nous sommes alors confrontés à <strong>de</strong>s choixtechnologiques (matériaux, type d'actionneur...) dépendant <strong>de</strong>s contraintes spécifiques <strong>de</strong>l'environnement du siège, mais aussi à <strong>de</strong>s choix théoriques (loi <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>, métho<strong>de</strong> <strong>de</strong>synthèse, compromis performance/robustesse). Les contraintes répon<strong>de</strong>nt soit à <strong>de</strong>s aspectssécuritaires (tenue au crash), soit à <strong>de</strong>s aspects technologiques comme par exemple la nature<strong>de</strong> l'énergie disponible dans le véhicule, la simplicité et la robustesse <strong>de</strong> la comman<strong>de</strong>,le bruit ou l'encombrement. Tous ces critères vont influencer les choix <strong>de</strong> conception <strong>de</strong> lasuspension <strong>de</strong> siège.


1.5 Étu<strong>de</strong> du comportement <strong>de</strong> la, mousse d'assise 411.5 Etu<strong>de</strong> du comportement <strong>de</strong> la mousse d'assise1.5.1 IntroductionDans cette partie, nous allons étudier le comportement mécanique <strong>de</strong> la mousse <strong>de</strong>siège. La mousse <strong>de</strong>s sièges <strong>de</strong> véhicules est composé d'un matériau cellulaire, très léger etélastique, au comportement mécanique complexe.Faute <strong>de</strong> moyen <strong>de</strong> calculs prédictifs performants, les concepteurs procè<strong>de</strong>nt généralementà <strong>de</strong>s essais. Le but <strong>de</strong> ces essais est d'analyser l'influence <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>urs physiquescaractéristiques <strong>de</strong> la mousse, sur le confort dynamique.Le concepteur a besoin <strong>de</strong> connaître les relations qui lient les paramètres physiquesdu matériau (type <strong>de</strong> polymère, <strong>de</strong>nsité, épaisseur...) aux paramètres mécaniques du siège(rai<strong>de</strong>ur, amortissement, champ <strong>de</strong> pression...). La connaissance <strong>de</strong> ces paramètres est indispensablepour évaluer la déflexion statique du passager dans le siège (position du pointH) et le modèle <strong>de</strong> comportement dynamique <strong>de</strong> l'assise.Le but <strong>de</strong> cette partie n'est pas <strong>de</strong> présenter une étu<strong>de</strong> complète sur le comportement <strong>de</strong>la mousse. Il s'agit plutôt <strong>de</strong> mettre en évi<strong>de</strong>nce les possibilités, les limites et les difficultés<strong>de</strong>s différentes approches <strong>de</strong> la modélisation.1.5.2 GénéralitésDe nombreux matériaux naturels ont une structure cellulaire: le bois, l'os, le liège...Les propriétés naturelles <strong>de</strong> ces matériaux sont remarquables car ils optimisent certainespropriétés spécifiques comme la rigidité ou l'énergie absorbée par unité <strong>de</strong> volume. C'est lecas <strong>de</strong>s mousses <strong>de</strong> siège, constituées d'un réseau tridimensionnel <strong>de</strong> cellules polyédriquesd'un matériau polymère (cf. figure 21(a)).Suivant les applications, les parois <strong>de</strong>s cellules sont ouvertes ou fermées. Les mousses<strong>de</strong> siège sont à cellules ouvertes, constituées d'un polymère <strong>de</strong> polyuréthane (PU). Lespropriétés principales <strong>de</strong> ces mousses sont :- elles peuvent se déformer <strong>de</strong> manière élastique, en compression, jusqu'à 90% <strong>de</strong> déformation.Dans la plupart <strong>de</strong>s applications, c'est le mo<strong>de</strong> dominant <strong>de</strong> déformation;- ILeur porosité autorise <strong>de</strong>s changements <strong>de</strong> volume importants, à la différence <strong>de</strong>scaoutchoucs qui sont incompressibles ;- elles possè<strong>de</strong>nt une gran<strong>de</strong> capacité d'absorption d'énergie.Nous verrons par la suite que les propriétés mécaniques <strong>de</strong>s mousses sont liées auxparamètres géométriques <strong>de</strong> la structure <strong>de</strong>s cellules. On admet l'hypothèse <strong>de</strong> la répartition<strong>de</strong>s cellules dans le volume du matériau est homogène ([102] ). La mousse peut être considéréecomme un matériau isotrope malgré l'anisotropie d'une cellule élémentaire.


42 Chap. 1. Contexte <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong>Le facteur <strong>de</strong> <strong>de</strong>nsité relative <strong>de</strong> la mousse (p) est le principal paramètre pour exprimerles propriétés mécaniques du matériau. Nous verrons par la suite que p peut s'exprimer enfonction <strong>de</strong>s caractéristiques géométriques <strong>de</strong> la cellule. C'est ce qui sera appelé l'approcheminimécanique.Des étu<strong>de</strong>s sur les mousses à haute résilience (HR) ont montré l'effet <strong>de</strong> la <strong>de</strong>nsité surles propriétés mécaniques ([22]). Une mousse <strong>de</strong> faible <strong>de</strong>nsité mais très rigi<strong>de</strong> procure unconfort médiocre. Des mesures ont aussi montré que la tenue en fatigue est médiocre lorsquela <strong>de</strong>nsité est faible.Les principaux secteurs d'applications <strong>de</strong>s mousses PU sont nombreux :- l'ameublement (fauteuil, literie...) ;- le transport (siège, volant...) ;- le bâtiment ;- les revêtements.La facilité <strong>de</strong> fabriquation <strong>de</strong> produits <strong>de</strong> formes complexes et ajustables fait l'intérêt <strong>de</strong>s« matériaux mousse ». Malgré une bonne maîtrise du processus fabrication et <strong>de</strong> mise enforme, les concepteurs <strong>de</strong> sièges ne possè<strong>de</strong>nt pas encore <strong>de</strong> modèles <strong>de</strong> comportement directementutilisables. Pour Caven<strong>de</strong>r, il n'existe pas <strong>de</strong> métho<strong>de</strong>s efficaces pour caractériseren dynamique les mousses <strong>de</strong> siège ([20]). Il parle <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux mécanismes d'amortissement etd'un mécanisme <strong>de</strong> rai<strong>de</strong>ur qui sont :- l'amortissement viscoélastique du polymère ;- l'amortissement pneumatique due à l'air dans les cellules ;- la rai<strong>de</strong>ur élastique du polymère (linéaire et non linéaire).Nous allons maintenant étudier les différentes propriétés mécaniques <strong>de</strong> la mousse. Nousverrons clans quelles mesures les trois mécanismes précé<strong>de</strong>nts sont vérifiés et comment onpeut abor<strong>de</strong>r leur modélisation.1.5.3 Les différentes approches <strong>de</strong> la modélisationL'ouvrage <strong>de</strong> référence est celui <strong>de</strong> L.J. Gibson et F. Ashby ([42]). Les différentes approches<strong>de</strong> la modélisation <strong>de</strong>s mousses sont exposées dans le thèse <strong>de</strong> M. Aghdhefna ([2]).Nous allons résumer les différentes démarches <strong>de</strong> la modélisation <strong>de</strong> ce matériau.Tout d'abord, l'étu<strong>de</strong> du comportement <strong>de</strong>s mousses peut être séparée en <strong>de</strong>ux gran<strong>de</strong>sclasses :1. L'étu<strong>de</strong> en gran<strong>de</strong> déformation où l'on considère que le chargement est appliqué suffisammentlentement pour négliger les effets <strong>de</strong> viscosité du matériau ;


1.5 Étu<strong>de</strong> du comportement <strong>de</strong> la mousse d'assise 432. L'étu<strong>de</strong> en petite déformation autour d'une position d'équibre où l'on cherche à obtenirla réponse viscoélastique du matériau sous chargement dynamique.Nous allons présenter en premier lieu l'étu<strong>de</strong> du comportement en gran<strong>de</strong> déformation.Le comportement viscoélastique sera abordé par la suite.La mousse à cellule ouverte fait partie <strong>de</strong>s matériaux hyperélastiques purement compressible.Pour décrire le comportement <strong>de</strong> ces matériaux, on utilise une <strong>de</strong>scription baséesur l'écriture du potentiel d'énergie <strong>de</strong> déformation U (ou <strong>de</strong>nsité d'énergie). Ce potentieldéfinie l'énergie <strong>de</strong> déformation stockée par unité <strong>de</strong> volume dans le matériau. Connaître la<strong>de</strong>nsité d'énergie d'un matériau hyperélastique revient à connaître la loi <strong>de</strong> comportement.On dira qu'un matériau est hyperélastique si :- la <strong>de</strong>nsité dénergie <strong>de</strong> déformation est une fonction du gradient <strong>de</strong> déformation ;- la dissipation intrinsèque est i<strong>de</strong>ntiquement nulle.L'expression analytique <strong>de</strong> la <strong>de</strong>nsité d'énergie peut être déterminée selon trois approches :1. L'approche micromécanique qui prend en compte la nature <strong>de</strong>s atomes et leur agencementau sein du soli<strong>de</strong>. Le principe est <strong>de</strong> donner, à partir <strong>de</strong>s hypothèses sur lastructure microscopique du matériau, sur l'élasticité <strong>de</strong> ses constituants et sur uneloi statistique <strong>de</strong> répartition <strong>de</strong>s atomes, une explication <strong>de</strong>s phénomènes observés.Cette approche est peu pratique. ;2. L'approche minimécanique qui prend en compte certaines hypothèses <strong>de</strong> périodicitéd'un volume représentatif du matériau hétérogène. Cette approche se base sur lathéorie <strong>de</strong> l'homogénéisation. On cherche à relier les phénomènes observés par <strong>de</strong>sparamètres liés à la géométrie <strong>de</strong>s cellules et à la nature du matériau <strong>de</strong>s cellules.Cette démarche est bien adaptée pour l'ingénieur car les paramètres du matériausont faciles à évaluer ;3. L'approche macroscopique ou phénoménologique qui cherche à donner une expressionanalytique <strong>de</strong> U sans essayer <strong>de</strong> donner une quelconque expression physique <strong>de</strong>sphénomènes.1.5.3.1 L'approche minimécaniqueLa figure 21 (a) présente la structure d'une mousse <strong>de</strong> siège prise à travers un microscope.On peut observer le réseau <strong>de</strong> cellules polyédriques composées <strong>de</strong> poutres reliées les unesaux autres.Les parois <strong>de</strong>s cellules sont ouvertes et l'air peut circuler. Le matériau constituant lescellules est généralement du PU flexible dont les caractéristiques sont :E s= 45 MPap s= 1200 kg/m 3


44 Chap. 1. Contexte <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong>• e(a) Réseau tridimensionnel d'une mousse <strong>de</strong> PU(b) Cellule ouverte (prisme rectangulaire)Fig. 1.21 - Représentation <strong>de</strong>s cellule <strong>de</strong> mousse polymérique à cellules ouvertes en forme<strong>de</strong> polyèdres (d'après [6])Le paramètre principal qui permet <strong>de</strong> caractériser une mousse est le facteur <strong>de</strong> <strong>de</strong>nsitérelative d rqui s'exprime ainsi :(1.17)où p* représente la masse volumique <strong>de</strong> la mousse et p scelle du polymère <strong>de</strong>s cellules.D'après Gibson ([42]), d rpeut s'exprimer en fonction <strong>de</strong> l'épaisseur e et la longueur / <strong>de</strong>spoutres <strong>de</strong>s cellules (cf. figure 21(b)) :2(1.18)où C2 est une constante proche <strong>de</strong> 1. Les mousses réelles sont bien décrites par cette formule.Les mousses d'élastomères <strong>de</strong> faible <strong>de</strong>nsité (d r= 0.01) ploient sous <strong>de</strong> faibles contraintes ;elles servent à emballer <strong>de</strong>s objets petits et fragiles. Des mousses plus <strong>de</strong>nses (d r= 0.05)sont utilisées dans les sièges et les matelas. Des mousses encore plus <strong>de</strong>nses servent à emballer<strong>de</strong>s équipements plus lourds comme par exemple <strong>de</strong>s machines outils. On voit que lechoix <strong>de</strong> la <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> la mousse implique une utilisation particulière.Lorsqu'on comprime un échantillon <strong>de</strong> mousse, la courbe contrainte/déformation présentetrois zones distinctes (figure 1.22) :1. Une zone élastique linéaire pour les petites déformations (entre 0% et 8%) ;2. Une zone <strong>de</strong> plateau où la contrainte évolue lentement (typiquement entre 8% et 60%<strong>de</strong> déformation) ;3. Une zone <strong>de</strong> <strong>de</strong>nsification (au <strong>de</strong>là <strong>de</strong> 60% <strong>de</strong> déformation).


1.5 Étu<strong>de</strong> du comportement <strong>de</strong> la mousse d'assise 45Déformation <strong>de</strong> compression (F,)Fig. 1.22 - Courbe contrainte/déformation en compression pour une mousse polymèrique(d'après [6])Aux petites déformations, les parois <strong>de</strong>s cellules fléchissent comme <strong>de</strong>s poutres <strong>de</strong> moduleE sencastrées aux <strong>de</strong>ux extrémités. La figure 23(a) montre comment cette flexion déforme unréseau hexagonal <strong>de</strong> cellules. La simple théorie <strong>de</strong>s poutres permet <strong>de</strong> calculer la déflexiond'une poutre. De là, il est possible <strong>de</strong> déterminer la rai<strong>de</strong>ur élémentaire d'une cellule etdonc le module d'Young E* <strong>de</strong> la mousse. Pour nimporte quelle cellule symétrique selon lestrois directions, E* s'exprime:(1.19)Des mesures ont montré qu'en prenant Ci = 1, E* calculé avec l'expression précé<strong>de</strong>nte estproche <strong>de</strong> la valeur mesurée ([42]). La loi <strong>de</strong> comportement élastique est la loi <strong>de</strong> Hooke :a = E*t (1.20)Au <strong>de</strong>là du domaine d'élasticité linéaire, la déformation reste réversible mais n'est pluslinéaire : c'est le plateau <strong>de</strong> la zone 2. Il est dû au flambement élastique <strong>de</strong>s poutres <strong>de</strong>scellules comme le montre la figure 23(b). La charge critique <strong>de</strong> flambement d'une poutreen compression est donné par la formule d'Euler :F„ u= (1.21)le facteur n dépend <strong>de</strong>s conditions aux limites <strong>de</strong> la poutre. La contrainte correspondanteest appelée contraite d'effondrement élastique et s'écrit:


46 Chap. 1. Contexte <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong>De même, <strong>de</strong>s mesures sur <strong>de</strong>s mousses <strong>de</strong>. différents facteurs <strong>de</strong> <strong>de</strong>nsité relative montrentque


1.5 Étu<strong>de</strong> du comportement <strong>de</strong> la mousse d'assise 47Pour une mousse <strong>de</strong> siège, la déformation initiale résulte <strong>de</strong> l'application d'une contraintefonction <strong>de</strong> la masse du passager. Quelque soit sa valeur, on s'arrange pour que le taux <strong>de</strong>déformation correspondant se situe dans la région du « plateau ». L'intérêt <strong>de</strong> la zone 2 estqu'elle produit le minimum <strong>de</strong> pression statique sur la surface <strong>de</strong> contact avec le passager.Loi <strong>de</strong> comportement semi-empirique:Pour représenter la zone 2 et 3 <strong>de</strong> l'essai en compression <strong>de</strong> la mousse, Gibson et Ashbyproposent une loi <strong>de</strong> comportement semi-empirique ([42]). Ils séparent le comportement en<strong>de</strong>ux zones, fonction <strong>de</strong> la déformation. En effet, en traçant en échelle logarithmique, lerapport en fonction <strong>de</strong> 7^7, on observe <strong>de</strong>ux droites : la l r e décrit le plateau et la 2 e la<strong>de</strong>nsification. La figure 1.24 représente cette courbe obtenue avec un essai <strong>de</strong> compressionsur un échantillon <strong>de</strong> mousse <strong>de</strong> siège, <strong>de</strong> facteur <strong>de</strong> <strong>de</strong>nsité relative d r= 0.055.E310 - Oensite relative =0.0552 3epsilonD/(epsllonD-epsilon)Fig. 1.24 - Contrainte normalisée -K^ en fonction <strong>de</strong> - Sn — (zone 1 et 2 <strong>de</strong> la courbecontrainte/déformation )L'intersection <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux droites est le point pour lequel e = 1 — -^. La loi <strong>de</strong> comportementest alors décrite par les <strong>de</strong>ux équations suivantes :a = Ê£) (l — jj(1.26)m et D sont <strong>de</strong>s constantes pour une classe <strong>de</strong> mousse donnée, m est la pente <strong>de</strong> la droiteet D correspond à l'intersection <strong>de</strong> la droite avec l'axe verticale Les valeurs <strong>de</strong> m et Di<strong>de</strong>ntifiées sur la courbe <strong>de</strong> la figure 1.24 sont :m = 1.58D = 1.06cl


48 Chap. 1. Contexte <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong>Les valeurs <strong>de</strong> en et cr* ;calculées sont :eD= 0.93


1.5 Étu<strong>de</strong> du comportement <strong>de</strong> la mousse d'assise 49etavecAiA 2A 3= J ei (1.29)Jel = 4~ i 1 ' 30 )•hhoù A,- représente les élongations principales, J th la variation thermique <strong>de</strong> volume, J e; lavariation élastique <strong>de</strong> volume et J la variation totale <strong>de</strong> volume. Comme la mousse estcompressible, J n'est pas égal à 1 et :J = A1A2A3 ^ 1 (1.31)Jth suit une loi fonction <strong>de</strong> la déformation thermique linéaire e th telle que :Jth = (1 + tthf (1.32)On remarque que le premier et le second invariant du tenseur <strong>de</strong>s déformations s'écrivent,en fonction <strong>de</strong>s A; tels que :h = AV 2 + A 22+ A 32(1.33)h = yî + Jl + Jl (1-34)Ai A2 A3Selon certaines valeurs particulières <strong>de</strong>s paramètres <strong>de</strong> U, il est possible <strong>de</strong> représenter lecomportement <strong>de</strong> certains matériaux.Par exemple, pour décrire le comportement d'un matériau neo-Hookéen, on prend N = 1et a\ = 2 ; pour un matériau <strong>de</strong> Mooney-Rivlin, U est obtenue pour N = 2, ai = 2et ai — —2. D'après M. Aghdhefna, la loi <strong>de</strong> comportement <strong>de</strong> la mousse d'un siège estcorrectement i<strong>de</strong>ntifiée pour 7V > 2 ([2]).Les coefficients yUj sont relatifs au module <strong>de</strong> cisaillement initial fj, 0donné par :N/-lo = J2f- l i ( L35 )i=lOn définit le module <strong>de</strong> flambement K 0:A; = Q + a) (1.36)Les paramètres <strong>de</strong> l'expression <strong>de</strong> U sont i<strong>de</strong>ntifiés à l'ai<strong>de</strong> d'essais, par une métho<strong>de</strong> <strong>de</strong>moindre carré. On effectue généralement un essai <strong>de</strong> compression uniaxial sur un échantillon.Cet essai est très simple à mettre en œuvre et donne <strong>de</strong> bons résultats pour l'i<strong>de</strong>ntification.En revanche, pour i<strong>de</strong>ntifier correctement les paramètres, il est recommandé d'effectuerplusieurs essais suivant différents types <strong>de</strong> déformations.


50 Chap. !.. Contexte <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong>Les effets thermoélastiques sont négligés et l'on peut écrire :Â,- = Xi (1.37)Durant les essais, on mesure la contrainte nominale. Elle est obtenue en divisant la force parl'aire initiale <strong>de</strong> l'échantillon avant déformation. Les élongations A 4- s'obtiennent à partir <strong>de</strong>la mesure <strong>de</strong>s déformations et s'écrivent :A; = 1 + e; (1.38)Le type d'essai est caractérisé par la nature <strong>de</strong>s élongations (ou compressions suivant lesigne) et par la variation <strong>de</strong> volume J. Pour un essai <strong>de</strong> compression uni axial, on a lesexpressions suivantes (cf. figure 1.26) :Ai = Xu(1.39)A2 = A3(1.40)J = X1/X2 (1.41)2En écrivant le principe <strong>de</strong>s travaux virtuels :SU = T LSX L(1.42)où L représente la direction <strong>de</strong> la charge, la relation effort/déplacement sécrit alors :duNdx L-T Lh«i [ L (1.43)TENSIONCOMPRESSION*UNIAXIALTEST DATAT 0, e„Fig. 1.26 - Mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> déformation uniaxial d'un échantillon (d'après [74])Remarque :Pour les petites déformation <strong>de</strong> traction ou <strong>de</strong> compression (e < 5%), le coefficient <strong>de</strong>Poisson moyen observé est proche <strong>de</strong> 1/3. Pour les gran<strong>de</strong>s déformations <strong>de</strong> compression(zones 2 et 3), u est négligeable. Il n'y a donc pas <strong>de</strong> déformation latérale dans le cas <strong>de</strong>l'essai uniaxial.


1.5 Étu<strong>de</strong> du comportement <strong>de</strong> la mousse d'assise 511.5.3.3 ConclusionsL'approche minimécanique permet d'exprimer les propriétés élastiques linéaires <strong>de</strong> lamousse en fonction <strong>de</strong>s caractéristiques du matériau et <strong>de</strong>s paramètres géométriques d'unecellule. Le flambement élastique <strong>de</strong>s parois <strong>de</strong>s cellules est à l'origine <strong>de</strong> l'apparition du« plateau » <strong>de</strong> la courbe contrainte-déformation : c'est une zone d'élasticité non linéairedu matériau. Une loi <strong>de</strong> comportement semi-empirique est exprimé en fonction du facteur<strong>de</strong> <strong>de</strong>nsité relative <strong>de</strong> la mousse et <strong>de</strong>s popriétés du polymère. Elle permet <strong>de</strong> prédirecorrectement les zones 2 et 3 <strong>de</strong> la courbe contrainte-déformation.L'approche phénoménologique revient à définir une expression analytique <strong>de</strong> la <strong>de</strong>nsitéd'énergie U qui permet <strong>de</strong> décrire le mieux possible le comportement réel du matériau.Il n'existe pas une solution unique pour l'expression <strong>de</strong> U. Chaque modèle est adaptéà l'expérience que l'on veut reproduire ou au domaine <strong>de</strong> sollicitations considérées. Lasouplesse du modèle sera un avantage car il permettra <strong>de</strong> modéliser correctement un grandnombre <strong>de</strong> problèmes d'élasticité non linéaire.1.5.4 La modélisation du comportement viscoélastique1.5.4.1 Caractéristiques dynamiquesComme nous l'avons vu précé<strong>de</strong>ment, les caractéristiques dynamiques <strong>de</strong> la mousse sont<strong>de</strong>s facteurs importants qui influencent directement le confort dynamique. Nous allons voircomment ces paramètres peuvent être calculés et quels sont les modèles qui sont à notredisposition pour décrire le comportement viscoélastique <strong>de</strong> la mousse.l,SF(t)vMoussePUA *A u-5>XFig. 1.27 - Essai dynamique d'un échantillon <strong>de</strong> mousseEn utilisation normale, la mousse <strong>de</strong> siège travaille autour d'une contrainte initiale ai(aussi appelée taux <strong>de</strong> pré-compression). On considère le mouvement <strong>de</strong> la mousse autour <strong>de</strong>la position d'équilibre déterminée par la contrainte o - ,-. Cette position d'équilibre correspondà la déformation e,-.La figure 1.27 représente la configuration expérimentale d'un essai <strong>de</strong> compression cly-


52 Chap. 1. Contexte <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong>namique d'un échantillon <strong>de</strong> mousse. On se place dans le cas <strong>de</strong>s petites déformations. Onconsidère la contrainte a(t) imposée, d'amplitu<strong>de</strong> 752 (1-46)où a = a(z,t) représente la contrainte normale d ctiis Ici mousse, Il — iti^Zy t) le déplacementet p, la <strong>de</strong>nsité du matériau.En régime permanent, il est préférable d'utiliser la transformée <strong>de</strong> Fourier pour résoudrel'équation du mouvement. On obtient alors :Ôa*— = - p u \ t * (1.47)avecc* = F[a(t)} (1.48)n* = F[u{t)] (1.49)En considérant que le coefficient <strong>de</strong> Poisson du matériau est nul, on aboutit à l'expressionsuivante :a E*e* (1.50)où e* représente la transformée <strong>de</strong> Fourrier <strong>de</strong> la déformation e(t) et E* le module d'Youngcomplexe. Ce <strong>de</strong>rnier peut se mettre sous la forme :E* = E' + jE" (1.51)avec{E': module <strong>de</strong> conservation (partie réel <strong>de</strong> E*)E" : module <strong>de</strong> perte (partie imaginaire <strong>de</strong> E*)E' correspond à l'énergie <strong>de</strong> déformation élastique et E" à l'énergie dissipée par frottementdans le matériau. E* peut s'écrire en fonction <strong>de</strong>s quantités E,i et n, qui définissentles caractéristiques dynamiques du matériau :E~ = E d(l+j V) (1.52)


1.5 Étu<strong>de</strong> du comportement <strong>de</strong> la mousse d'assise 53avecE,{ = E' module d'Young dynamique (ou module <strong>de</strong> compression)E» (1.53)rj = facteur <strong>de</strong> perteL'angle <strong>de</strong> perte 8 représente le déphasage entre


54 Chap. 1. Contexte <strong>de</strong> i'étu<strong>de</strong>0.0351 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1——1 1 1 rFig. 1.28 - Métho<strong>de</strong> d'essai pour mesurer et n pour un taux <strong>de</strong> déformation donné e t-Le facteur <strong>de</strong> perte augmente avec e 0, et varie avec la pulsation ui et la température.Pour la plupart <strong>de</strong>s polymères, E" > E' et, pour une mousse <strong>de</strong> PU, n varie entre 0.2 et 0.9suivant la valeur <strong>de</strong> e 0et <strong>de</strong> la pulsation considérée ([90]). Ed suit la pente moyenne <strong>de</strong> lacourbe contrainte/déformation.Nous allons maintenant proposer une représentation physique du comportement viscoélastique<strong>de</strong> la mousse.1.5.4.2 Modèles viscoélastiquesLa mousse peut être considérée comme un matériau à <strong>de</strong>ux constituants : une structuretridimensionnelle en polymère et un flui<strong>de</strong>, l'air. Pour caractériser le comportementviscoélastique du matériau, il est nécessaire d'étudier les phénomènes suivants :- l'élasticité <strong>de</strong> l'air ;- l'interaction flui<strong>de</strong>/structure ;- la viscoélasticité du polymère <strong>de</strong> la structure.Si l'on considère la mousse comme un milieu poreux idéal saturé par un flui<strong>de</strong>, les phénomènesprécé<strong>de</strong>nts peuvent être décrits par la théorie <strong>de</strong> Biot ([107]). Lorsque le milieuest très poreux et que la géométrie <strong>de</strong> la structure est simple, le problème est simplifié.Les seuls paramètres à déterminer sont alors la résistivité <strong>de</strong> l'écoulement <strong>de</strong> l'air dans lescellules et le module d'Young dynamique <strong>de</strong> la structure en polymère.Tout d'abord, nous allons examiner la contribution <strong>de</strong> l'air dans la mousse puis nousétudierons l'effet <strong>de</strong> la viscoélasticité du polymère.


1.5 Étu<strong>de</strong> du comportement <strong>de</strong> la mousse d'assise 55Contribution du flui<strong>de</strong> :Ce phénomène est largement abordé dans l'ouvrage <strong>de</strong> MM. Gibson et Ashby et la thèse<strong>de</strong> M. Aghdhefna ([2]).L'énergie dissipée dans le matériau n'est pas uniquement due à l'hystérèse du polymère,mais aussi à l'écoulement <strong>de</strong> l'air à travers la mousse. Ce phénomène est couramment appelé« amortissement pneumatique ». Il existe plusieurs modèles qui permettent <strong>de</strong> décrire cephénomène.Un modèle assez courant est celui <strong>de</strong> Gent et Rush. Ils montrent que le gradient <strong>de</strong>pression <strong>de</strong> l'écoulement du flui<strong>de</strong> à travers la mousse peut s'écrire ([102]) ;DP f.w pv 2Ôx K(x) B(x);i.61)a,vecPPKBvitesse <strong>de</strong> l'écoulementviscosité dynamique du flui<strong>de</strong><strong>de</strong>nsité du flui<strong>de</strong>perméabilité du flui<strong>de</strong>constante fonction du type <strong>de</strong> cellulesLe premier terme <strong>de</strong> l'équation traduit les pertes par viscosité du flui<strong>de</strong>. Ce termeest relativement dominant pour les faibles vitesses, lorsque l'écoulement est laminaire. Le<strong>de</strong>uxième terme est dominant pour les écoulements à forte vitesse. Il représente les pertesinertielles du régime turbulent.On se place généralement en régime laminaire et le <strong>de</strong>uxième terme <strong>de</strong> l'équation (1.61)peut être négligé. Cette hypothèse est vérifiée en évaluant le nombre <strong>de</strong> Reynolds <strong>de</strong> l'écoulement<strong>de</strong> l'air dans la mousse :R. = ^ (1-62)poù d représente le diamètre moyen <strong>de</strong>s cellules. Une valeur typique est d = 1 mm.l'aip, n')= 1.29 kg/m 3 et fj, = 1.85 10~ 5 Ns/m 2 . On obtient alors:PourR eoc lOOu (1.63)Les déformations étant petites, les vitesses d'écoulements sont faibles et le nombre <strong>de</strong> Reynolds<strong>de</strong> l'écoulement <strong>de</strong> l'air n'atteind pas le régime turbulent (Re < 100).Dans le cas laminaire, l'équation (1-61) <strong>de</strong>vient alors une loi <strong>de</strong> Darcy. La perméabilitédu flui<strong>de</strong> s'exprime à l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'équation <strong>de</strong> Brace qui s'écrit:K = Ad 2 (i-y}1( L64 )où A représente le rapport <strong>de</strong> rigidité <strong>de</strong> la matrice polymère sur celle <strong>de</strong> l'air. Pour le cas<strong>de</strong>s mousses PU, <strong>de</strong>s mesures expérimentales donnent A = 0.4 ([42]).


56 Chap. 1. Contexte <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong>A *Fig. 1.29 - Compression d'un échantillon <strong>de</strong> mousse: effet <strong>de</strong> la viscosité <strong>de</strong> l'airPour les faibles taux <strong>de</strong> déformations (e < 10%), la distance moyenne entre les cellulesreste constant et est proportionnel à /. Au fur et à mesure que le taux <strong>de</strong> déformationaugmente, la taille <strong>de</strong>s cellules diminue. Gent et Rush proposent alors l'expression suivante<strong>de</strong> d ([102]):d ce 1(1 - t) 1 ' 2 (1.65)En appliquant l'équation <strong>de</strong> conservation du flux d'air entrant (imposé par la vitesse vsur la portion L/2) et sortant, sur chaque paroi <strong>de</strong> hauteur courante H, on obtient le fluxd'air q dans l'échantillon (figure 1.29) :èLLQ = V =y2 H 2;i.66)Le flux moyen, à l'intérieur d'une surface verticale <strong>de</strong> hauteur H, est égale à la moitié <strong>de</strong> qet on obtient, en remplaçant dans l'équation (1.61) :4 /i dxLe gradient <strong>de</strong> pression dans la mousse est proportionnel à la contrainte imposée telle que :Finalement, on arrive à l'expression <strong>de</strong> la contrainte a aqui représente la contribution <strong>de</strong>l'écoulement <strong>de</strong> l'air dans la mousse :p i ?;i.69)4.4/ 2 (l - e)(l - ^) 3 /' 2Le terme entre paranthèse représente le nouveau coefficient <strong>de</strong> viscosité <strong>de</strong> l'air qui tientcompte <strong>de</strong>s pertes <strong>de</strong> charge dues à l'écoulement à travers les cellules. Gent et Rush ontmontré que la contribution <strong>de</strong> l'air, pour <strong>de</strong>s faibles vitesses <strong>de</strong> sollicitation, est négligeable.


1.5 Étu<strong>de</strong> du comportement <strong>de</strong> la mousse d'assise 57Ils montrent que les paramètres dynamiques <strong>de</strong> la mousse (facteur <strong>de</strong> perte et moduled'Young) évoluent très peu pour <strong>de</strong>s fréquences <strong>de</strong> déformations entre [0 — 10] Hz ([102]).A titre d'illustration, on peut calculer la contribution cr a<strong>de</strong> l'air d'une mousse d'assise,schématisée par un cube <strong>de</strong> L = 30 cm <strong>de</strong> coté et <strong>de</strong> 6 cm d'épaisseur. Le facteur <strong>de</strong> <strong>de</strong>nsitérelative est 0.05 et la taille moyenne <strong>de</strong>s cellules est d = 1 mm. Les vitesses <strong>de</strong> déformationsont faibles et inférieures à 1.On calcul le ratio, <strong>de</strong> la contrainte due L'écoulement <strong>de</strong> l'air sur la contrainte dynamiquedu à la viscosité du polymère, en fonction <strong>de</strong> la déformation initiale et <strong>de</strong> la fréquence <strong>de</strong>la vitesse <strong>de</strong> déformation imposée. Pour cela, on exprime la contrainte due aux pertes parviscosité du polymère :< = jE"e" (1.70)La contrainte due à l'effet <strong>de</strong> viscosité <strong>de</strong> l'air, après application <strong>de</strong> la TF sur l'équation(1.69), est:/ ,,7-2 \t o c * (1.71)r e


58 Chap. 1. Contexte <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong>Fig. 1.30 - Contribution <strong>de</strong> l'écoulement <strong>de</strong> l'air par rapport à la viscosité du polymre d'unemousse en fonction <strong>de</strong> la fréquence et <strong>de</strong> la déformation (en %)La formulation <strong>de</strong> la loi <strong>de</strong> comportement, c'est à dire la relation qui lie les contraintesaux déformations, par <strong>de</strong>s opérateurs à dérivées fractionnaires est une approche très générale.Elle est intéressante car elle exige un faible nombre <strong>de</strong> paramètres à i<strong>de</strong>ntifier. Lesétu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Bagley et Torvik ([7],[8]), <strong>de</strong> Smit et Vries ([110]) sur le comportement <strong>de</strong> nombreuxmatériaux viscoélastiques, ont montré que le modèle mathématique général <strong>de</strong> la loi<strong>de</strong> comportement <strong>de</strong> ces matériaux peut être défini par l'expression suivante :a(t) + bD p [a{t)} = E 0e(t) + £ xI> a [e(f)] (1.73)Ce modèle suppose que le matériau est homogène et isotrope. Il s'applique à un état <strong>de</strong>contrainte uni axial. Il présente cinq paramètres réels b, E 0, Ei, a et (3. D aest l'opérateur <strong>de</strong>dérivée fractionnaire. L'expression <strong>de</strong> la dérivée fractionnaire d'une fonction x(t) est définiepar :1 (1 — a) Jo r aoù 0 < a < 1 et T est la fonction euiérienne <strong>de</strong> <strong>de</strong>uxième espèce appelée fonction Gamma.La transformée <strong>de</strong> Fourier (TF) <strong>de</strong> la dérivée fractionnaire d'ordre a <strong>de</strong> x(t) s'écrit :F[D a [x{t)]] = (ju 1) a F[x(t)] (1.75)avec P — —1. En appliquant la TF à la relation (1.73), on obtient :) + b(juf


1.5 Etu<strong>de</strong> du comportement <strong>de</strong> la mousse d'assise 59où a" et e* sont, respectivement, les transformées <strong>de</strong> Fourier <strong>de</strong> la contrainte o~(t) et e(t).A partir <strong>de</strong> (1.76), on peut écrire:= ^ T T W 1 < «' 7 7 >On en déduit alors l'expression générale du module d'Young complexe E*, fonction d'unepuissance fractionnaire <strong>de</strong> la pulsation u :E 0+EAju) aE* = ° ,:rj (1.78)avec 0 < a,f3 < 1.Pour obtenir un modèle crédible, celui-ci doit respecter <strong>de</strong>ux contraintes « thermodynamiques» qui sont que l'énergie <strong>de</strong> dissipation et l'énergie interne doivent être positives ([8]).Le respect <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux contraintes impliquent <strong>de</strong>s contraintes sur les valeurs <strong>de</strong>s paramètres.Ces contraintes sont :• E 0> 0• E x> 0• b > 0• f - > oa = j3Pour <strong>de</strong>s matériaux dont la fonction <strong>de</strong> relaxation présente <strong>de</strong>s asymptotes horizontales pour<strong>de</strong>s temps très faibles et pour <strong>de</strong>s temps très longs, M. Beda a montré expérimentalementque a et [3 ont sensiblement la même valeur ([10]). Finalement, le modèle se simplifie et necomporte plus que quatre paramètres.L'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la réponse permanente, en régime harmonique, permet <strong>de</strong> calculer le moduled'Young dynamique et le facteur <strong>de</strong> perte dont les expressions respectives sont :E d= E 0+ {E l+ E 0b)uj a cos^ + E 1bu, 2a (1.79)„=(Ex-EMuQsinfVE 0+ (Ei + E 0b)u acos Tf + Exbuj^Une autre manière <strong>de</strong> mesurer la validité du modèle à dérivée fractionnaire est <strong>de</strong> déterminerles fonctions <strong>de</strong> relaxation et <strong>de</strong> nuage, à partir <strong>de</strong> la loi <strong>de</strong> comportement. Lesparamètres du modèle sont alors i<strong>de</strong>ntifiés à l'ai<strong>de</strong> d'essais <strong>de</strong> relaxation ou <strong>de</strong> fluage.L'essai <strong>de</strong> fluage consiste à imposer une contrainte constante a 0sur le matériau età mesurer l'évolution <strong>de</strong> la déformation au cours du temps. L'application <strong>de</strong> la contraintes'accompagne d'une déformation instantannée ; celle-ci évolue pour se stabiliser à une valeurconstante au bout d'un certain temps. La gran<strong>de</strong>ur caractéristique mesurée est la compliance<strong>de</strong> fluage J(t), qui s'exprime:J(t)= < m (1.81)1''


60 Chap. 1. Contexte <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong>L'essai <strong>de</strong> relaxation consiste à appliquer une déformation constante e 0et à observerl'évolution <strong>de</strong> la contrainte en fonction du temps. On mesure le module <strong>de</strong> relaxation E(t)du matériau qui s'exprime :E{t) = ^ (1.82)Les calculs qui permettent d'arriver aux expressions <strong>de</strong>s fonctions <strong>de</strong> relaxation et <strong>de</strong> nuagese trouvent dans l'article <strong>de</strong> MM. Bagley et Torvik ([8]). La contrainte <strong>de</strong> relaxation est laréponse du matériau à un échelon <strong>de</strong> déformation h(t) telle que :e(t) = h(t) (1.83)et la contrainte <strong>de</strong> relaxation s'exprime:aveca r(t) = ^h{t) + (E 0- ^)/(0, a) (1.84)obu a 1 u9sin iraef(0,a) = 1-/ -r; z ^du (1.85)v ;Jo 7r(l + 2u a cosna + u 2a v 1)$ = tb- 1/a (1.86)La quantité ^ représente le module <strong>de</strong> relaxation instantannée lorsque t = 0. f(9,cc)est une fonction monotone décroissante. Si pour un temps infini, l'intégrale <strong>de</strong> f(9, a) tendvers 0, alors f{9 -> oo, a) tend vers 1 et la contrainte <strong>de</strong> relaxation tend vers le moduled'Young du polymère E Q.D'une manière similaire, on peut résoudre le problème <strong>de</strong> l'essai <strong>de</strong> fluage. La déformation<strong>de</strong> fluage est la réponse du matériau à une contrainte échelon h(t) telle que:a(t) = h(t) (1.87)La déformation <strong>de</strong> fluage s'exprime :avec£ / W4 A ( t ) + ( i ; " ^ ) / ( f i , a l ( L 8 8 )0 = .(f) (1.89,La quantité représente la valeur instantanée <strong>de</strong> la compliance <strong>de</strong> fluage. Pour t > 0,la déformation <strong>de</strong> fluage est monotone croissante et tend vers une asymptote horizontalelorsque t -> oo.Ce modèle général à dérivées fractionnaires est très performant pour décrire le comportement<strong>de</strong> beaucoup <strong>de</strong> matériaux viscoélastiques. Néanmoins, il présente certaines difficultésthéoriques pour déterminer les solutions <strong>de</strong> la loi <strong>de</strong> comportement dans le domaine temporel.L'article <strong>de</strong> M. Gaul présente une solution pour résoudre le problème <strong>de</strong> l'intégraton


1.5 Étu<strong>de</strong> du comportement <strong>de</strong> la mousse d'assise 61temporelle avec <strong>de</strong>s opérateurs à dérivées fractionnaires. Le cas est traité sur un modèlerhéologique classique ([40]).Une autre difficulté du modèle général à dérivées fractionnaire est le calcul <strong>de</strong>s fonctions<strong>de</strong> relaxation et <strong>de</strong> fluage. Il est plus commo<strong>de</strong> d'exprimer les équations dans le domainefréquentiel, puis d'i<strong>de</strong>ntifier les paramètres du modèle avec la mesure du module d'Youngcomplexe du matériau. Cette approche fréquentielle est plus simple à mettre en oeuvre. Onpeut alors utiliser une métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> moindre carré pour i<strong>de</strong>ntifier les quatres paramètres <strong>de</strong>la loi <strong>de</strong> comportement. Cependant, les essais dynamiques sont plus délicats et plus longs àréaliser cure les essais <strong>de</strong> fluage ou <strong>de</strong> relaxation. On pourra se référer aux travaux <strong>de</strong> MM.Beda, Soula et Fages pour l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s diverses techniques d'i<strong>de</strong>ntification effectuées avec<strong>de</strong>s mesures dynamiques sur <strong>de</strong>s polymères ([10],[111],[36]).Nous présentons maintenant <strong>de</strong>s modèles rhéologiques très utilisés pour décrire le comportement<strong>de</strong> certains matériaux particuliers. Ces modèles présentent une loi <strong>de</strong> comportementsimplifiée, obtenue à partir <strong>de</strong> l'expression (1.73). Ils s'obtiennent par combinaison<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux modèles élémentaires :1. Un ressort <strong>de</strong> Hooke : qui représente le comportement élastique linéaire ;2. Un amortisseur <strong>de</strong> Newton : qui représente le comportement visqueux linéaire.La figure 1.31 présente 3 modèles rhéologiques très répandus, utilisés pour décrire le comportement<strong>de</strong> certains polymères.aaa .c %Maxwell Kelvin-Voigt Zenera) Modèle <strong>de</strong> Kelvin-Voigt :Fig. 1.31 - Modèles rhéologiquesLe modèle <strong>de</strong> Kelvin-Voigt (KV) est obtenu par l'association en parallèle d'un soli<strong>de</strong>élastique <strong>de</strong> Hooke et d'un flui<strong>de</strong> visqueux <strong>de</strong> Newton. a Qet c représentent respectivement lemodule d'Young et le coefficient <strong>de</strong> viscosité dynamique du flui<strong>de</strong>. La loi <strong>de</strong> comportement<strong>de</strong> ce modèle s'écrit :,/


62 Chap. 1. Contexte <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong>En appliquant la TF sur l'équation (1.90), on obtient l'expression du module complexe E* :E* = a 0+jcu (1.91)La compliance <strong>de</strong> fluage est calculée en résolvant l'équation différentielle <strong>de</strong> la loi <strong>de</strong> comportementpour cr = este = a 0. Après calculs, on obtient :J(t) = ^ = -(l- ev) (1.92)avec r = appelée constante <strong>de</strong> fluage (ou <strong>de</strong> relaxation).Le module <strong>de</strong> relaxation est calculé en remplaçant e(i) = este = e 0dans la loi <strong>de</strong>comportement. Son expression est :E(t) = ^ = a 0(1.93)Le module <strong>de</strong> relaxation d'un matériau viscoélastique n'est jamais constant. Ce modèleest donc bien adapté pour <strong>de</strong>s essais <strong>de</strong> fluage mais n'est pas applicable pour <strong>de</strong>s essais<strong>de</strong> relaxation. Cependant, sa simplicité le rend très utile pour approcher, au 1 er ordre, lecomportement <strong>de</strong>s polymères.b) Modèle <strong>de</strong> Kelvin-Voigt à dérivées fractionnaires :Ce modèle est étudié clans l'article <strong>de</strong> M. Fages ([36]). Il est équivalent au précé<strong>de</strong>ntsauf que la dérivée entière <strong>de</strong> la déformation est remplacée par une dérivée fractionnaire.La loi <strong>de</strong> comportement s'écrit :o-(t) = a 0e(t) + cD a [e(t)} (1.94)En appliquant la TF sur l'équation (1.94), on aboutit à une expression simplifiée du modulecomplexe <strong>de</strong> la relation (1-78) :E* = a 0+ c{ju) a (1.95)Le module d'Young dynamique et le facteur <strong>de</strong> perte sont calculés en annulant b dans leséquations (1.79) et (1.80). On obtient alors:E d= a 0+ cw a cos (1.96)coo a sin ^ , „,2n =~ (1.97)Ce modèle comporte un paramètre <strong>de</strong> plus que le modèle <strong>de</strong> KV. Il permet <strong>de</strong> tenir compte<strong>de</strong> la dépendance du module d'Young dynamique avec la fréquence et <strong>de</strong> borner le facteur<strong>de</strong> perte (cf. figure 1.32).L'ordre <strong>de</strong> la dérivée a varie dans le même sens que le facteur <strong>de</strong> perte. Ce modèle permet<strong>de</strong> mieux représenter le comportement réel <strong>de</strong>s matériaux. Bien qu'il soit plus complexe quele modèle <strong>de</strong> KV, il reste plus simple que le modèle général à 4 paramètres.


1.5 Étu<strong>de</strong> du comportement <strong>de</strong> la mousse d'assise 63c) Modèle <strong>de</strong> Maxwell-Zener :Ce modèle est aussi très utilisé. Il est constitué <strong>de</strong> l'association en parallèle d'un ressort<strong>de</strong> flooke et d'un élément <strong>de</strong> Maxwell. Ce <strong>de</strong>rnier est constitué d'un amortisseur <strong>de</strong> Newtonen série avec un ressort <strong>de</strong> Hooke. Le modèle <strong>de</strong> Maxwell possè<strong>de</strong> un rigidité nulle au repos.Il est donc peu réaliste et c'est pour cette raison qu'on lui associe, au minimum, une rai<strong>de</strong>uren parallèle.La loi <strong>de</strong> comportement du modèle <strong>de</strong> Maxwell-Zener est :^+a lltt =aAt) + C V+, N c dcr , , / ci 0\ <strong>de</strong>ajML'expression du module complexe, après application <strong>de</strong> la TF sur l'expression précé<strong>de</strong>nte,est :( L 9 8 >E* = , V ea i )(1.99)Le module d'Young dynamique et le facteur <strong>de</strong> perte se déduisent facilement <strong>de</strong> l'expression<strong>de</strong> E* :E d= a 0 +^f^ (1.100)• „={ca\u>){a\ + M)( 1 1 Q 1 )L'expression du module <strong>de</strong> relaxation est :E(t) = ^ = a 0(l + e^) (1.102)avec r,. = L'expression <strong>de</strong> la compliance <strong>de</strong> fluage est :avec Tt =J(t) = ^l = l (l-e^f) (1.103)O-Q a 0\ JLe tableau 1.6 contient les expressions <strong>de</strong> Ed et <strong>de</strong> n pour chacun <strong>de</strong>s quatre modèlesprésentés. On a représenté sur la figure 1.32 l'évolution <strong>de</strong>s paramètres dynamiques <strong>de</strong>chaque modèle en fonction <strong>de</strong> la pulsation.L'évolution <strong>de</strong>s paramètres dynamiques est très différente suivant les modèles rhéologiquesconsidérés. Le modèle <strong>de</strong> Maxwell est peu réaliste car le facteur <strong>de</strong> perte tend versl'infini lorsque la pulsation tend vers zéro. Par contre, les modèles <strong>de</strong> Maxwell-Zener et <strong>de</strong>KV sont assez réalistes du comportement réel <strong>de</strong> certains matériaux. Le modèle <strong>de</strong> KV àdérivées fractionnaires donne <strong>de</strong> très bons résultats sur <strong>de</strong> nombreux matériaux tels que lescaoutchoucs et les mousses <strong>de</strong> néoprène (cf. [36]).A titre d'exemple, nous allons mesurer la validité d'un <strong>de</strong> ces modèles à l'ai<strong>de</strong> d'un essai<strong>de</strong> relaxation sur un échantillon <strong>de</strong> mousse.


64 Chap. 1. Contexte <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong>ModèlesPamamètres dynamiquesE d »7Kelvin-Voigt «0cKelvin-Voigt (dériv.frac.)i r aa0+ c u > L cos —u —a„cw asin ^a D-f 2a0+ c 2 tu 2 a oc2a1c o' 2 i 9 92(a? + c2u( c a \ u ) ( a \ + C 2 LO 2 )2) { a0a \ + ( a0c2-j- axc2) u j2)Tab. 1.6 - Expressions <strong>de</strong> Ed et n pour chaque modèle rhéologiqueEd( Ke Ivîn - Vo igt]OCOEdKelvin- Vo igt(dér. frac.)oCOOCû[Maxwell]Ed ajO( Zener)CùFig. 1.32 - Évolution <strong>de</strong>s paramètres dynamiques Ed{oj) et n(u>) pour chaque modèleAu temps t < 0, on applique une déformation constante e 0puis on mesure la contraintea(t) en fonction du temps. L'essai a été réalisé sur un échantillon <strong>de</strong> dimensions (80 x 70 x 50)mm avec une machine d'essai l u<strong>de</strong> traction/compression pilotée par un PC.10. Machine Adamel Lhomargy DY25 et logiciel Autotrac


1.5 Étu<strong>de</strong> du comportement <strong>de</strong> la mousse d'assise 65La déformation initiale appliquée est égale à e 0= 50%. On enregistre l'effort <strong>de</strong> relaxationpendant 3 heures.Le modèle que nous proposons <strong>de</strong> vali<strong>de</strong>r est le modèle <strong>de</strong> Maxwell-Zener. La contrainte<strong>de</strong> relaxation s'écrit :cr(t) = a 0e 0(l + e^) (1.104)Les paramètres a 0et r,. sont i<strong>de</strong>ntifiés par une métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> moindre carré. Les résultats<strong>de</strong> la mesure et du modèle sont représentés sur la figure 1.33. Les valeurs i<strong>de</strong>ntifiées <strong>de</strong>sparamètres sont :a 0= 1020 N/m 2r r= 2494.5 sFig. 1.33 -Contrainte <strong>de</strong> relaxation mesurée et i<strong>de</strong>ntifiée sur une mousse <strong>de</strong> PUL'accord entre le modèle et la mesure est médiocre. Le modèle doit être amélioré.Le modèle <strong>de</strong> KV est généralement suffisant pour traduire le comportement dynamiqued'une mousse à cellule ouverte autour d'une position d'équilibre. Ce modèle est très intéressantcar il permet <strong>de</strong> calculer directement une rai<strong>de</strong>ur et un amortissement équivalentà partir <strong>de</strong>s paramètres a Det c <strong>de</strong> la loi <strong>de</strong> comportement. Il suffit alors <strong>de</strong> connaître lahauteur / <strong>de</strong> l'échantillon après déformation, et la surface S où le chargement est appliqué.Si l'on fait l'hypothèse que la surface reste constante pendant la déformation, ce qui estvérifiée dans le cas <strong>de</strong> la. mousse, la rai<strong>de</strong>ur et l'amortissement équivalent s'écrivent :K eq= ^j- (1.105)cSc eq = ^T(1.106)


66 Chap. 1. Contexte <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong>La figure 1.34 représente la réponse en fréquence mesurée sur un siège <strong>de</strong> véhicule avecun conformateur normalisé. La masse du chargement s'élève à 63 kg. La mesure a été réaliséeavec un essai <strong>de</strong> type « sinus balayé » entre 1 et 10 Hz et une amplitu<strong>de</strong> imposée <strong>de</strong> ±2mm, constante sur la ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> fréquence.Fréquence (Hz)Fréquence (Hz)(a) Module(b) PhaseFig. 1.34 - Réponse en fréquence mesurée et i<strong>de</strong>ntifiéeOn a superposé, sur le même graphe, la mesure et la réponse simulée avec le modèle <strong>de</strong>KV.Le modèle <strong>de</strong> KV est satisfaisant si l'on désire une faible précision du comportementréel <strong>de</strong> l'assise. La rai<strong>de</strong>ur et le coefficient d'amortissement équivalent du modèle <strong>de</strong> KVsont i<strong>de</strong>ntifiés par une métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> moindre carré. On trouve :{ K m= 9.1 10 3 N/m{ C m= 670< Ns/mPour obtenir une estimation <strong>de</strong>s paramètres du modèle rhéologique <strong>de</strong> KV, on appliqueles relations (1.105) et (1.106). La surface dn siège est prise égale à l'aire d'un carré <strong>de</strong>dimension (350 x 350) mm, et l'épaisseur <strong>de</strong> la mousse est fixé à / = 40 mm. Le calculdonne :a 0= 2.97 10 4 N/m 2c = 218.7 Ns/m 21.5.5 ConclusionsLe choix d'un modèle, représentant le comportement d'un matériau, est un problèmedifficile. Le comportement réel <strong>de</strong>s matériaux est complexe, et il est impossible <strong>de</strong> construireun modèle représentant le matériau donné en toutes cisrconstances. Dans certains cas, enparticulier si l'on recherche une gran<strong>de</strong> fiabilité, il conviendra <strong>de</strong> faire les calculs avec une


1.6 Hypothèses <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> 67loi <strong>de</strong> comportement très sophistiquée. Par contre, dans d'autres cas, on pourra se satisfaired'approximations plus grossières du comportement du matériau et utiliser <strong>de</strong>s modèles plussimples.Les étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> M. Aghdhefna ont montré que le modèle hyperélastique compressibled'Og<strong>de</strong>n permet <strong>de</strong> décrire correctement le comportement <strong>de</strong> la mousse. Il a aussi montréque la prédiction <strong>de</strong> la hauteur du point H d'un manequin SAE avec un modèle <strong>de</strong> Hill étaitnumériquement difficile. Des problèmes <strong>de</strong> convergence numérique surviennent dès que lataille <strong>de</strong>s éléments du modèle est trop importante. Il faut alors réduire considérablement lataille <strong>de</strong>s éléments mais les temps <strong>de</strong> calcul sont alors très longs. Il est aussi très difficile <strong>de</strong>corréler les résultats <strong>de</strong> calculs avec les mesures effectuées avec <strong>de</strong>s mannequins ([2]).Nous avons montré que, dans le cas d'une mousse <strong>de</strong> siège, la contribution <strong>de</strong> l'écoulement<strong>de</strong> l'air à travers les cellules <strong>de</strong> la mousse sur l'amortissement structural du polymèreétait négligeable.Nous avons ensuite cherché à modéliser le comportement dynamique <strong>de</strong> la mousse. Lesmodèles rhéologiques s'avèrent bien adaptés pour décrire le comportement viscoélastiqueautour d'une déformation initiale e D. Ces modèles permettent d'obtenir une représentationplus ou moins fidèle du module d'Young dynamique et du facteur <strong>de</strong> perte du matériau. Enrevanche, ces modèles sont incapables <strong>de</strong> prédire l'évolution <strong>de</strong>s caractéristiques dynamiqueslorsque les conditions <strong>de</strong> chargement varie. L'hystérèse du matériau évoluant en fonction <strong>de</strong>la déformation, il est difficile d'obtenir les caractéristiques dynamiques pour toute l'histoire<strong>de</strong>s déformations.Les modèles à dérivées fractionnaires sont très performant pour décrire le comportement<strong>de</strong> beaucoup <strong>de</strong> matériaux. Une étu<strong>de</strong> effectuée au laboratoire a permis <strong>de</strong> vérifier la validité<strong>de</strong> ces modèles avec <strong>de</strong>s mesures sur <strong>de</strong>s échantillons ([90]). Cependant, l'utilisation <strong>de</strong>smodèles à dérivées fractionnaires dans le domaine temporel est difficile.Cette étu<strong>de</strong> a permis <strong>de</strong> mettre en évi<strong>de</strong>nce les difficultés <strong>de</strong> modélisation <strong>de</strong>s mousses.Il n'existe pas <strong>de</strong> modèle unique qui puisse rendre compte à la fois, <strong>de</strong> la loi <strong>de</strong> comportementen gran<strong>de</strong> déformation et <strong>de</strong> la loi <strong>de</strong> comportement viscoélastique. Un calcul parune métho<strong>de</strong> élément fini est nécessaire pour résoudre les cas complexes (et réels). Cesmétho<strong>de</strong>s sont assez coûteuses en temps <strong>de</strong> calcul, et leurs complexités les rend inadaptéesau concepteur, attaché à résoudre un problème <strong>de</strong> synthèse.1.6 Hypothèses <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong>Nous présentons ici les hypothèses définies dans le cadre <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'isolation actived'un siège <strong>de</strong> véhicule. Elles permettront <strong>de</strong> mieux comprendre les choix <strong>de</strong> modélisationet <strong>de</strong> conception, comme nous le verrons par la suite. Les hypothèse sont :Hy On considère seulement la direction verticale <strong>de</strong>s vibrations suivant l'axe z ;


68 Chap. 1. Contexte <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong>H2 Le corps humain est supposé sans dynamique propre et est modélisé par une masserigi<strong>de</strong> ;H3 Le dossier du siège et le couplage dossier/dos ne sont pas modélisés.H4 Le mouvement du conducteur est étudié autour d'une position d'équilibre donnée. Lesamplitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s mouvements <strong>de</strong> celui-ci sont faibles pour pouvoir se placer dans le caslinéaire <strong>de</strong>s petites déformations ;H 5Le comportement <strong>de</strong> l'assise du siège est représentée par le modèle <strong>de</strong> Kelvin-Voigt.1.7 Conclusions du chapitreL'objectif défini dans cette étu<strong>de</strong> est l'isolation vibratoire active du conducteur d'un siège<strong>de</strong> véhicule. Avant d'envisager les métho<strong>de</strong>s et les solutions pour résoudre ce problème, nousavons analysé les divers éléments qui permettent <strong>de</strong> définir le contexte <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong>.Après avoir défini ce que représente le confort pour un siège, la décomposition du problèmea montré que le confort <strong>de</strong> l'utilisateur est lié à <strong>de</strong>s paramètres posturaux, <strong>de</strong> pressionsstatiques <strong>de</strong> contact et <strong>de</strong> paramètres mécaniques qui définissent le comportementd'isolation du siège. Il y a donc beaucoup <strong>de</strong> facteurs.Nous avons montré que les sièges <strong>de</strong> véhicules actuels ne donnaient pas un confortvibratoire satisfaisant. La complexité du processus <strong>de</strong> conception <strong>de</strong>vant satisfaire, à la fois<strong>de</strong>s objectifs <strong>de</strong> confort statiques et dynamiques, ne peut résoudre efficacement le problèmed'isolation du siège. Celui-ci est alors traité a posteriori, une fois les critères posturaux etstatiques satisfaits.Une <strong>de</strong>s principales causes du mauvais filtrage <strong>de</strong>s vibrations est le mauvais choix <strong>de</strong>sparamètres dynamiques du siège lors <strong>de</strong> sa conception. Ceci s'explique par la volonté <strong>de</strong>satisfaire avant tout <strong>de</strong>s critères <strong>de</strong> confort statiques et posturaux.La modélisation est rendu difficile par le comportement <strong>de</strong> la mousse, matériau hyperélastique,qui présente une loi <strong>de</strong> comportement non-linéaire et un fort hystérésis. L'étu<strong>de</strong>sur la modélisation <strong>de</strong>s mousses a montré qu'aucun modèles simples ne permettaient <strong>de</strong>rendre compte, simultanément, du comportement quasi-statique en gran<strong>de</strong>s déformationset du comportement viscoélastiques 11 . Cette analyse permet <strong>de</strong> justifier pourquoi, à l'heureactuelle, il est encore difficile <strong>de</strong> prédire la réponse statique et dynamique d'un mannequin,et encore moins <strong>de</strong> déterminer les paramètres <strong>de</strong> conception à partir d'une réponse donnée.Face aux difficultés <strong>de</strong> modélisation et <strong>de</strong> conception <strong>de</strong>s sièges actuels, difficultés matérialiséespar la synthèse <strong>de</strong>s paramètres géométriques, physiques, structuraux et mécaniques,11. Une étu<strong>de</strong> expérimentale très complète, sur le comportement viscoélastique <strong>de</strong>s mousses <strong>de</strong> siège, a étéréalisée au début <strong>de</strong> la thèse. Par soucis <strong>de</strong> concision, nous avons volontairement alléger la présentation <strong>de</strong>srésultats <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong>. Les résultats obtenus ont permis <strong>de</strong> justifier la démarche <strong>de</strong> modélisation exposéeau chapitre 4. On pourra se repporter au rapport interne [90].


1.7 Conclusions 69nous avons découpler le confort en :1. Confort statique: optimisé par le choix <strong>de</strong>s formes, <strong>de</strong>s caractéristiques <strong>de</strong>s matériauxmotisses, <strong>de</strong>s réglages posturaux ;2. Confort dynamique ou vibratoire: optimisé indépendamment <strong>de</strong> l'aspect statique avecun dispositif d'isolation efficace.


Chapitre 2Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'isolation vibratoire du siège2.1 IntroductionL'étu<strong>de</strong> du confort vibratoire <strong>de</strong>s sièges <strong>de</strong> véhicule a été présenté au chapitre 1. Cetteétu<strong>de</strong> a montré la difficulté, pour le concepteur, d'intégrer <strong>de</strong>s critères « dynamiques » danssa démarche <strong>de</strong> conception. Il en résulte un comportement dynamique peu optimisé et oncun confort routier perfectible.Nous avons vu aussi au chapitre 1 que le confort vibratoire <strong>de</strong>s sièges pouvait êtrenettement amélioré en utilisant un dispositif d'isolation approprié. Le problème à résoudreest d'isoler le conducteur, assis sur son siège, du plancher du véhicule qui constitue la source<strong>de</strong>s vibrations. La démarche que nous proposons <strong>de</strong> suivre dans ce chapitre est la définition<strong>de</strong>s paramètres d'une suspension, intercalée entre le siège et le plancher.Nous verrons qu'une suspension passive permet déjà d'apporter « un plus », tout enmaîtrisant les paramètres <strong>de</strong> conception du comportement du système : rai<strong>de</strong>ur et amortissement<strong>de</strong> la suspension.Cependant, la suspension passive reste un compromis entre, limitation <strong>de</strong>s amplitu<strong>de</strong>s<strong>de</strong> débattement à la résonance, et filtrage au <strong>de</strong>là <strong>de</strong> la fréquence <strong>de</strong> coupure. Une solutionoptimale rési<strong>de</strong> dans l'utilisation <strong>de</strong> systèmes actifs et semi-actifs. Nous verrons les avantagesd'une suspension semi-active sur l'amélioration <strong>de</strong> l'isolation du passager.Nous proposons, dans ce chapitre, <strong>de</strong> montrer le rôle d'une suspension <strong>de</strong> siège surl'amélioration du confort du passager, et <strong>de</strong> définir les paramètres <strong>de</strong> conception pourrépondre à critères <strong>de</strong> confort dynamiques.Dans un premier temps, le problème <strong>de</strong> l'isolation vibratoire d'une structure est décrit.Puis, une étu<strong>de</strong> paramétrique sur un simple modèle linéaire à 1 <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> liberté esteffectuée et une optimisation <strong>de</strong>s paramètres du système est proposée.Enfin, les contraintes particulières du siège <strong>de</strong> véhicule automobile sont définies et l'influence<strong>de</strong> la variation du chargement sur le comportement du système est étudiée.


72 Chap. 2. Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'isolation vibratoire du siège2.2 GénéralitésLes problèmes d'isolation vibratoire se rencontrent pour <strong>de</strong> nombreux <strong>de</strong> systèmes mécaniquessoumis à <strong>de</strong>s vibrations. C'est notamment le cas <strong>de</strong>s domaines tels que le transport(moteurs d'avions ou d'automobile, machinerie <strong>de</strong> navires, caisse <strong>de</strong> véhicule...) et le géniecivil (construction anti-sismique, isolation <strong>de</strong> bâtiments ou d'ouvrages d'art...). De nombreusesabon<strong>de</strong>publications traitent <strong>de</strong>s problèmes recomtrés dans ces domaines, tant d'unpoint <strong>de</strong> vue théorique qu'expérimental((120],[105], [50],[4],[19],[80]).STRUCTURE HOTEELEMENTD'ISOLATIONSTRUCTURE POLLUANTE \J \JFig. 2.1 - IsolationvibratoireDans un système d'isolation vibratoire, les vibrations générées par une source « polluante» sont transmises à la structure hôte <strong>de</strong> manière solidienne par un ou plusieurséléments <strong>de</strong> suspension (cf. figure 2.1).Le principe <strong>de</strong> l'isolation vibratoire est <strong>de</strong> caractériser les éléments <strong>de</strong> suspension <strong>de</strong>manière à réduire les vibrations <strong>de</strong> la structure hôte. Un cahier <strong>de</strong>s charges doit alorsêtre établi afin <strong>de</strong> fixer les objectifs visés par le système d'isolation, en terme <strong>de</strong> niveauxvibratoires. C'est ce qu'on appelle la « fonction coût » ou le « critère <strong>de</strong> performance » (cfchapitre 3). Ces objectifs varient suivant le type d'application: protection d'équipements(usure, fatigue), discrétion acoustique, confort routier <strong>de</strong>s passagers d'un véhicule... De plus,<strong>de</strong>s contraintes purement « statique » existent : il s'agit notament d'assurer le support <strong>de</strong>sdifférents éléments du système à isoler et <strong>de</strong> maintenir les débattements <strong>de</strong> celui-ci dansune certaine plage <strong>de</strong> fonctionnement.Cependant, les objectifs et les contraintes sont difficiles à respecter car elles reposentsur <strong>de</strong>s contradictions. Par exemple, les contraintes statiques imposent une rigidité importante<strong>de</strong> l'élément isolateur, ce qui diminue le filtrage à haute fréquence et détériore leconfort ([27]).La conception d'un système d'isolation impose donc <strong>de</strong>s compromis entre l'amplificationà la résonance, l'atténuation à haute fréquence, les déflections statiques et dynamiques.Généralement, la masse <strong>de</strong> la structure hôte est fixée et seuls les paramètres <strong>de</strong> rai<strong>de</strong>ur etd'amortissement peuvent être spécifiés dans la conception du système.


2.3 Cas d'an système à un <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> liberté 73L'utilisation <strong>de</strong> systèmes passifs s'avèrent suffisants dans beaucoup <strong>de</strong> problèmes. Onutilise alors, suivant la structure et le domaine <strong>de</strong> fréquence <strong>de</strong>s vibrations perturbatrices,soit <strong>de</strong>s matériaux amortissants tels que les caoutchoucs et les polymères, soit <strong>de</strong>s systèmesmécaniques à base <strong>de</strong> suspension munie amortisseur hydraulique.En revanche, dans certaines applications ou l'on désire obtenir le maximum d'efficacitépour <strong>de</strong>s raisons <strong>de</strong> sûreté <strong>de</strong> fonctionnement, <strong>de</strong> sécurité ou <strong>de</strong> confort, les solutions passivessont insuffisantes. C'est pourquoi les équipes <strong>de</strong> recherche ont cherché <strong>de</strong> nouvelles métho<strong>de</strong>set se sont tourné vers <strong>de</strong>s systèmes actifs, qui permettent <strong>de</strong> palier au manque <strong>de</strong>s systèmespassifs. Une <strong>de</strong>scription <strong>de</strong>s différentes stratégies <strong>de</strong> contrôle actif sera présentée au chapitre3.2.3 Cas d'un système à un <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> liberté2.3.1 Amortisseur passifLin système d'isolation vibratoire passif est étudié ici dans un cas simple. Cette étu<strong>de</strong> apour but <strong>de</strong> dégager les paramètres importants dans la conception d'un tel système.On considère une structure (S) <strong>de</strong> masse (M) à isoler d'une structure polluante (S 0) surlaquelle elle repose (figure 2.2). Un élément <strong>de</strong> suspension composé d'une rai<strong>de</strong>ur (K s) etd'un amortisseur <strong>de</strong> viscance (C s) supporte la structure (S) et l'isole <strong>de</strong> (S 0). Ce systèmeforme un oscillateur linéaire à un <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> liberté.(X) est le déplacement <strong>de</strong> la structure à isoler et (Y), le déplacement <strong>de</strong> (S a) quireprésente la source <strong>de</strong> vibration (perturbation ou excitation du système). La masse (M)(et sa plage <strong>de</strong> variation) est supposée connue.xM(S)YFig. 2.2 - Isolateur 1 ddlLa valeur minimale <strong>de</strong> la rai<strong>de</strong>ur (K s) <strong>de</strong> la suspension est imposée par le poids <strong>de</strong>la structure à isoler: l'objectif est d'obtenir une faible déflection statique et <strong>de</strong> faiblesdé battements à basse fréquence. La valeur <strong>de</strong> la viscance (C s) est choisie en calculant les


74 Chap. 2. Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'isolation vibratoire du siègefonctions <strong>de</strong> transfert du système et en cherchant la meilleure atténuation sur la gamme <strong>de</strong>fréquence considérée. Les influences <strong>de</strong> la rai<strong>de</strong>ur et <strong>de</strong> l'amortissement sont étudiées afin<strong>de</strong> mettre en évi<strong>de</strong>nce les limites d'un système d'isolation passif.Les fonctions <strong>de</strong> transfert du système sont déterminées très facilement en écrivantl'équation du mouvement dynamique du modèle <strong>de</strong> la figure 2.2 et en considérant la réponsestationnaire du système en régime harmonique. Les fonctions <strong>de</strong> transfert du systèmes'écrivent :H,^ u)20- u 2 + 2jÇu 0uu 2Avec UJ 0 la pulsation propre et £ le taux d'amortissement du système tels que :2 _ Ks"° " ~M C(2.2)2VKMH^x-Y} et représentent respectivement les fonctions <strong>de</strong> transfert en débattementet en accélération du système soumis à une excitation harmonique- Y(JCJ).Le calcul <strong>de</strong> ces<strong>de</strong>ux fonctions <strong>de</strong> transfert permet <strong>de</strong> déterminer la réponse en débattement et l'accélérationtransmise à la masse. Celles-ci constituent les réponses dynamique du système qui sontimportantes pour le dimensionnement. Ces <strong>de</strong>ux fonctions <strong>de</strong> transfert caractérisent l'isolationvibratoire <strong>de</strong> la structure et sont celles qui interviennent dans l'étu<strong>de</strong> d'un problème<strong>de</strong> confort.Les figrrres 2.3 et 2.4 représentent respectivement l'influence <strong>de</strong> la rai<strong>de</strong>ur et <strong>de</strong> l'amortissement<strong>de</strong> l'élément <strong>de</strong> suspension sur le gain <strong>de</strong>s fonctions <strong>de</strong> transfert H^X-Y-^ et H^xySur la figure 2.3, l'amortissement C sest constant et la rai<strong>de</strong>ur prend les valeurs (K s, K s/2, K s/10).Pour <strong>de</strong> faibles valeurs <strong>de</strong> K s, les amplitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> H^X-Y^ et diminuent lorsque les fréquencessont élevés. Le comportement à haute fréquence est ainsi amélioré : le choix d'unefaible rai<strong>de</strong>ur assure un meilleur filtrage <strong>de</strong>s accélérations et <strong>de</strong>s oscillations <strong>de</strong> <strong>de</strong> débattement,au <strong>de</strong>là d'une fréquence dite <strong>de</strong> coupure u ctelle que:= u 0V2 (2.3)Par contre, à basse fréquence et à la résonance, une faible rai<strong>de</strong>ur amplifie les débattementset augmente diminue le filtrage <strong>de</strong> l'accélération (cf courbes H^X-Y^figure 3(a)).Lorsqu'on fait varier C sà K sconstant, il faut distinguer le comportement à la résonanceet au <strong>de</strong>là <strong>de</strong> la fréquence <strong>de</strong> coupure. A la fréquence <strong>de</strong> résonance, les amplitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong>H^X-Y^et H. x. diminuent lorsque C saugmente. Au <strong>de</strong>là <strong>de</strong> la fréquence <strong>de</strong> coupure, l'augmentation<strong>de</strong> C 3provoquel'amplification <strong>de</strong>(cf. figure 2.4).^a o r s


2.3 Cas d'un système à un <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> liberté 75Inluencs <strong>de</strong> la rai<strong>de</strong>ur KeInluence <strong>de</strong> la rai<strong>de</strong>ur Ks0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3. 5 4 4.5Fréquence induite (l/fo)(a) Fonction <strong>de</strong> transfert \H^x-y^\ (b) Fonction <strong>de</strong> transfert \H,x.(f) 1Fig. 2.3 - Sensibilités en rai<strong>de</strong>urInluence <strong>de</strong> l'amortissement Ca1 1 1 ( ~——\ 1i 1 1i l» ! i iInfuence <strong>de</strong> l'amortissement Csx 3Or • J.\.-A—éf*2Y :'/ •if • .-; ;/....... j.y.......\ \ / \ : :\ v '• / '• ''•/Si i :ii\1.5 2 2.5 3 3.5Fréquence réduite (f/fo)1.5 2 2.5 3 3.5Fréquence réduite (f/fo)(a) Fonction <strong>de</strong> transfert \H^x-y^\ (b) Fonction <strong>de</strong> transfert \H^^\Fig. 2.4 - Sensibilités en amortissementAinsi, un compromis doit être trouvé entre une forte valeur <strong>de</strong> C s, favorable à la fréquence<strong>de</strong> résonance et une faible valeur, qui favorise l'atténuation au <strong>de</strong>là <strong>de</strong> la fréquence<strong>de</strong> coupure. De même, la rai<strong>de</strong>ur doit être déterminée pour limiter le débattement à bassefréquence (forte rai<strong>de</strong>ur) et atténuer l'accélération transmise (faible rai<strong>de</strong>ur). La figure 2.5présente une synthèse du choix <strong>de</strong>s paramètres <strong>de</strong> rai<strong>de</strong>ur et d'amortissement, en fonction<strong>de</strong> la fréquence, qu'il est nécessaire <strong>de</strong> respecter si l'on veut obtenir la meilleure isolationen fonction <strong>de</strong> la fréquence.Sur modèle simplifié, on montre que la conception d'un système passif résulte d'uncompromis qui n'est pas toujours facile à trouver. L'idéal serait <strong>de</strong> disposer d'une suspension


Chap. 2. Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'isolation vibratoire du siègedont la rai<strong>de</strong>ur et l'amortissement varient avec la fréquence, afin d'optimiser l'atténuationsur toute la gamme <strong>de</strong> fréquence.Basses fréquences ! Résonance , Hautes fréquences0 1RAIDEUR FORTE20 (Hz)i! ii AMORTISSEMENT iRAIDEUR FAIBLE! FORT | AMORTISSEMENT FAIBLEFig. 2.5 - Paramètres optimaux d'une suspension passive suivant la fréquencenluenco <strong>de</strong> l'amortissement CsInluence <strong>de</strong> l'amortissement CsAmortisseur piloté0.5 1 1 .5 2 2.5 3 3.5Fréquence réduite (Mo)1.5 2 2.5 3 3.5Fréquence réduite (f/fo)4 4.5 5(a) Fonction <strong>de</strong> transfert \H,x_ (b) Fonction <strong>de</strong> transfert l^(xdFig. 2.6 - Fonctions <strong>de</strong> transfert (amortisseur passif et piloté)2.3.2 Amortisseur pilotéLes systèmes d'isolation actifs ou semi-actifs permettent d'apporter <strong>de</strong>s solutions auproblème du compromis <strong>de</strong>s systèmes passifs. Des étu<strong>de</strong>s théoriques sur <strong>de</strong>s systèmes simplesà 1 <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> liberté ont permis <strong>de</strong> mettre en évi<strong>de</strong>nce les avantages et les performances <strong>de</strong>ces systèmes ([39],[3], [46],[59]).La figure 2.6 présente les fonctions <strong>de</strong> transfert du système d'isolation précé<strong>de</strong>nt munid'un amortisseur à coefficient d'amortissement continuement variable entre <strong>de</strong>ux configurationsextrêmes (« faible » et « fort »). La loi <strong>de</strong> comman<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'amortisseur piloté estproportionnelle à la vitesse absolue <strong>de</strong> la masse. L'avantage <strong>de</strong> l'amortisseur piloté estd'appliquer un effort uniquement à basse fréquence et à la résonance, lorsque la dynamiquedu système est importante (gran<strong>de</strong>s oscillations). Far contre, au <strong>de</strong>là <strong>de</strong> la fréquence <strong>de</strong>


2.3 Cas d'un système à un <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> libertécoupure, le système mécanique atténue naturellement et l'amortisseur dissipe peu d'énergie.Le fonctionnement <strong>de</strong> l'amortisseur piloté sera étudié plus en détails dans les chapitres3 et 4.La figure 2.7 représente le modèle à un <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> liberté d'un amortisseur piloté.XM(S)KsCs(So)Fig. 2.7 - Isolateur 1 ddl à amortisseur variableLa fonction <strong>de</strong> transfert du système, muni <strong>de</strong> l'amortisseur piloté, selon une loi d'amortissementproportionelle à la vitesse absolue <strong>de</strong> M s'écrit : *I! , (2-4)tÀ/y/y' >Les fonctions <strong>de</strong> transfert sont comparées aux fonctions <strong>de</strong> transfert du système passif.La figure 2.6 montre que l'utilisation d'un amortisseur piloté permet <strong>de</strong> contrôler le débattementet limiter l'accélération, aussi bien à la résonance qu'à haute fréquence ([64],[82]).Toutefois, les réalisations industrielles sont encore peu nombreuses/L^e problème majeurest <strong>de</strong> concevoir <strong>de</strong> concevoir <strong>de</strong>s systèmes <strong>de</strong> comman<strong>de</strong> simples, robustes et efficaces et <strong>de</strong>disposer d'actionneurs qui puissent fournir les niveaux d'efforts suffisants pour obtenir lesperformances désirées. Des compétences en mécanique, en automatique et en électroniquedoivent coopérer pour résoudre les problèmes technologiques <strong>de</strong> conception <strong>de</strong> ces systèmes.De plus, le coût supplémentaire occasionné par le développement d'une suspension activea sûrement limite le nombre d'applications industrielles. Néanmoins, cette technologie estjeune et bouleverse sans doute trop d'idées reçues. Des concepts, pour avoir été acceptés,ont maintenant donnée naissance à <strong>de</strong>s produits <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> diffusion.2.3.3 Comportement à la résonance et à haute fréquenceIl est intéressant <strong>de</strong> montrer l'avantage d'un amortisseur variable par rapport à unamortisseur passif avec l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s fonctions <strong>de</strong> transfert pour u = uj 0et lo — oo.


73 Chap. 2. Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'isolation vibratoire du siègeSoit HJ X\et H t2L\ les fonctions <strong>de</strong> transfert respectives <strong>de</strong> la suspension pilotée etpassives. A la pulsation <strong>de</strong> résonance, on a:H t u , - , (d/=Wo) 1 +1(2.5)(2.6)(2.7)Comme c'est à la pulsation <strong>de</strong> résonance que l'on a le maximum <strong>de</strong> la fonction <strong>de</strong>transfert, il est facile <strong>de</strong> comprendre, avec les <strong>de</strong>ux relations précé<strong>de</strong>ntes, que l'amortisseurpiloté permet d'obtenir une meilleure isolation. A coefficient d'amortissement équivalent,La fonction <strong>de</strong> transfert H* reste inférieure à celle <strong>de</strong> l'amortisseur passif.Le comportement asymptotique lorsque u — oo permet <strong>de</strong> mesurer le taux d'atténuation(ou <strong>de</strong> filtrage) <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux syst'emes. On a:rr ,ti(w=co) — 1 HH* = -L1(2.8)(2.9)(2.10)Le décroissance <strong>de</strong> la fonction <strong>de</strong> transfert H* <strong>de</strong> l'amortisseur piloté est en ^ alors quecelle <strong>de</strong> l'amortisseur passif est en K Ceci correspond à une atténuation <strong>de</strong> -40 dB/déca<strong>de</strong>pour et <strong>de</strong> -20 dB/déca<strong>de</strong> pour H (cf. figure 2.8).LAINORTLSSCIU: PASSIF• AMORTISSEUR PILOTÉ-20•-30-WdBWciule:-501010Fréquence (Hz)10'Fig. 2.8 - Fonction <strong>de</strong> transfert H^x^ suspension amortisseur passif et piloté


2.4 Cas du siège <strong>de</strong> véhicule 792.4 Cas du siège <strong>de</strong> véhicule2.4.1 IntroductionXrKmMojCmYFig. 2.9 -Modèle du conducteur sur son siège (1 ddl)Un conducteur assis sur son siège peut être représenté, en première approximation, parun oscillateur à un <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> liberté (cf. figure 2.9). M 0représente la masse du conducteur surl'assise, K met C mrespectivement la rai<strong>de</strong>ur équivalente et le coefficient d'amortissementéquivalent <strong>de</strong> la mousse (cf. chapitre 2).Ce modèle est bien sûr beaucoup plus simple que la réalité puisque la dynamique ducorps humain n'est pas prise en compte. Cependant, nous avons vu au chapitre 1 qu'unmodèle linéaire <strong>de</strong> Kelvin-Voigt, utilisé pour représenter le comportement d'une moussed'assise d'un siège bacquet, peut fournir un représentation satisfaisante <strong>de</strong> la réponse d'unsujet représenté par une masse inerte M.Pour <strong>de</strong>s raisons ergonomiques, la mousse constituant l'assise assure la répartition <strong>de</strong>spressions sur le corps et la stabilité <strong>de</strong>s appuis. Elle doit être assez ferme pour éviter lesphénomènes <strong>de</strong> poinçonnement et <strong>de</strong> tallonement sous un poids élevé (voir chapitre 1).L'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s mousses <strong>de</strong> siège a montré que l'amortissement C métait faible. Ses caractéristiques<strong>de</strong> rai<strong>de</strong>ur et d'amortissement font que la réponse en fréquence mesurée sur lesiège d'un véhicule <strong>de</strong> tourisme présente une forte amplification à la résonance, comme nousl'avons évoqué au chapitre 1.Nous allons maintenant étudier le rôle d'une suspension <strong>de</strong> siège à l'ai<strong>de</strong> d'un modèlelinéaire à 2 <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> liberté. Nous avons évoqué, au chapitre 1, les recherches sur lessuspensions <strong>de</strong> sièges (passives et actives). Ces recherches ont montré la faisabilité théoriqued'un élément <strong>de</strong> suspension pour l'amélioration du confort <strong>de</strong>s sièges.


80 Chap. 2. Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'isolation vibratoire du siège2.4.2 Définition <strong>de</strong>s paramètres <strong>de</strong> la suspensionPour bien comprendre ce qu'apporte la suspension sur un siège, un modèle linéairemonodimensionel est présenté figure 2.10. La suspension <strong>de</strong> siège est intercalée entre leplancher et l'assise du siège ; ce système forme un système appelé « siège suspendu ».L'influence <strong>de</strong> chaque paramètre sur la réponse est étudiée en calculant les fonctions <strong>de</strong>transfert du système <strong>de</strong> la figure 2.10.Fig. 2.10 - Modèle du conducteur sur un siège muni d'une suspension (2 ddl)La suspension est caractérisée par sa rai<strong>de</strong>ur K s, un amortisseur <strong>de</strong> viscance C set unemasse en mouvement M a.Le siège est un bacquet, sans nappe, caractérisé par sa rai<strong>de</strong>ur K met la viscance C m,correspondant aux paramètres équivalents <strong>de</strong> la mousse après chargement. M 0représentela masse du conducteur « vue.» par l'assise du siège. Les <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> liberté du système sontnotés :position du conducteurposition <strong>de</strong> l'embase du siègeposition du plancher (perturbation ou excitation du système)Nous allons présenter les critères <strong>de</strong> conception qui nous ont permis <strong>de</strong> définir les ordres<strong>de</strong> gran<strong>de</strong>urs <strong>de</strong>s paramètres <strong>de</strong> la suspension.La suspension joue ici le rôle d'un filtre passe-bas dont la fréquence <strong>de</strong> coupure dufiltre est la fréquence propre du 1 e rmo<strong>de</strong> du système. Si l'on veut atténuer les vibrationsdès les très basses fréquences, il est nécessaire <strong>de</strong> choisir une fréquence <strong>de</strong> coupure la plusbasse possible etjdonc une rai<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> suspension faible. La rai<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> la mousse étant


2.4 Cas du siège <strong>de</strong> véhicule 81généralement beaucoup plus gran<strong>de</strong> que la rai<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> la suspension, La fréquence <strong>de</strong> coupureest sensiblement égale à la fréquence propre du système constitué <strong>de</strong> la suspension et duconducteur sans le siège.La valeur <strong>de</strong> K sdoit donc être choisie <strong>de</strong> manière à obtenir la fréquence du premiermo<strong>de</strong> la plus basse possible. La valeur nominale choisie pour mener les calculs donne unefréquence propre <strong>de</strong> 2 Hz pour le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> suspension.La diversité <strong>de</strong>s sujets fait que le chargement n'est pas constant mais peut varier entreune masse <strong>de</strong> 40 kg à une masse <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 100 kg. Cette diversité sera étudié par la suite.Nous avons choisi d'effectuer les calculs avec une masse nominale <strong>de</strong> 63 kg.Les valeurs choisies pour K met C mrésultent <strong>de</strong> l'i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong>s paramètres d'unmodèle linéaire <strong>de</strong> Kelvin Voigt avec la mesure d'une réponse en fréquence (cf. chapitre 1).Le coefficient d'amortissement <strong>de</strong> la suspension est déterminé afin d'obtenir un gaind'amplification inférieur à 1.5 en terme <strong>de</strong> débattement et d'accélération transmise.M scorrespondant à la masse mobile <strong>de</strong> la suspension augmentée <strong>de</strong> la masse <strong>de</strong> l'armaturedu siège. Une première estimation <strong>de</strong> M sest donnée à 10 kg.En appliquant l'équation fondamentale <strong>de</strong> la dynamique, le système d'équations différentiellesdu mouvement s'écrit :M 0x 2= -K m(x 2- x x) - C m(x 2- xi)M sx\ = -K s(x x-y) - C s(x x-y) - K m(x x-x 2) - C m(x x~ x 2)(2.11)On écrit les équations sous la forme d'un système du 1 e r ordre dans l'espace d'état tel que :X(t) AX [t)+ BU {t) ((2.12)Y< • (t) = CX( t) + DU( t)où U't) représente la perturbation du système. L'expression <strong>de</strong>s matrices A et B sontA(0V0 1 00 0 0 1-Km+Ks Km CmM sMoMs—K mMoM aCmMoM 3—CmMo JB/ 0 0 \0 0Ks Cs_M 3\ o o )C est la matrice du vecteur <strong>de</strong> sortie et la matrice D est déterminée suivant la nature<strong>de</strong>s fonctions <strong>de</strong> transfert calculées. La matrice <strong>de</strong>s fonctions <strong>de</strong> transfert du système -ff(»s'exprime en fonction <strong>de</strong>s matrices A, B,C,D :H {ju/)= C{ju}I-A)- 1 B + DI est la matrice i<strong>de</strong>ntité.A partir <strong>de</strong> la relation (2.13), les fonctions <strong>de</strong> transfert H,X2-calculées et représentent respectivement la réponse en débattement <strong>de</strong> la masse M 0sur Yimposé, l'accélération du conducteur sur Y imposé et la transmissibilité. Les calculs sonteffectués sur la ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> fréquence [0,20] Hz.2.13)


82 Chap. 2. Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'isolation vibratoire du siègeLes modules <strong>de</strong>s trois fonctions <strong>de</strong> transfert du système sont représentés figure 2.11. Lescourbes obtenues sont comparées à celles du siège sans suspension (modèle <strong>de</strong> l'oscillateurà 1 <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> liberté ).Fréquence (Hz)Fréquence (Hz)Fréquence (Hz)(c) Fonction <strong>de</strong> transfert\H^^\Fig. 2.11 - Fonctions <strong>de</strong> transfert (siège seul et siège avec suspension passive)Les fonctions <strong>de</strong> transfert ont été calculé avec les valeurs suivantes :' Mo = 63 kgKm = 10 5 N/mC m= 930 Ns/mMs = 10 kgK s= 10 4 N/m. c . = 1600 Ns/m


2.4 Cas du siège <strong>de</strong> véhicule 83L'accélération transmise au conducteur est fortement atténuée à partir <strong>de</strong> 3 Hz. c'està dire au <strong>de</strong>là <strong>de</strong> la fréquence <strong>de</strong> coupure <strong>de</strong> la suspension. L'atténuation obtenue à lafréquence <strong>de</strong> résonance du siège sans suspension est environ égale à 13 dB.Le débattement du conducteur est lui aussi très amortie autour <strong>de</strong> la fréquence <strong>de</strong>résonance du siège (environ 7 dB d'atténuation). Cependant, on remarque une amplificationà basse fréquence entre 0 et 4 Hz.Le calcul <strong>de</strong> la transmissibilité permet <strong>de</strong> déterminer les zones où le système amplifie ouatténue la perturbation. Une valeur supérieure à 1 signifie que le système est amplificateur.D'après la figure ll(c), le siège sans suspension présente une zone amplificatrice contenuedans la ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> fréquence [0 — 9] Hz. Le gain d'amplification à la résonance est proche<strong>de</strong> 3. Par contre, le siège avec la suspension présente une bien meilleure isolation : la zoneamplificatrice est réduite à l'intervalle [0 — 3] Hz et le gain d'amplification est inférieur à1.5.L'analyse <strong>de</strong> la sensibilité <strong>de</strong>s paramètres K set C sréalisée sur l'isolateur à 1 <strong>de</strong>gré <strong>de</strong>liberté est reconduite sur le nouveau système <strong>de</strong> la figure 2.10. L'objectif est d'obtenir lameilleure atténuation <strong>de</strong>s fonctions <strong>de</strong> transfert H^X2-Y^ et H^xg) s u r l a gamme <strong>de</strong> fréquenceconsidérée. Nous savons maintenant qu'un compromis doit être trouvé pour le choix <strong>de</strong> K set C 3afin <strong>de</strong> limiter les débattemënt du conducteur à basse fréquence et obtenir la meilleureatténuation possible <strong>de</strong> l'accélération transmise. Le choix <strong>de</strong>s paramètres <strong>de</strong> la suspensionva être discuté dans ce qui suit.2.4.2.1 Choix <strong>de</strong> la rai<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> la suspensionLe choix <strong>de</strong> la rai<strong>de</strong>ur dépend <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux critères.Le premier critère est lié au limite physique <strong>de</strong> l'amplitu<strong>de</strong> du déplacement <strong>de</strong> la suspensionet à la déflexion statique variable suivant le chargement du système.Le second est un critère dynamique, lié à l'atténuation du débattement et <strong>de</strong> l'accélérationdu conducteur.Le critère dynamique à été étudié précé<strong>de</strong>ment sur un oscillateur à 1 <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> liberté. Lesconclusions <strong>de</strong> cette analyse sont aussi valables pour la suspension du siège. En effet, d'aprèsles figures ll(b) et ll(c), la dynamique du système est basse fréquence et est principalementrégie par les paramètres K set C a<strong>de</strong> la suspension. La rai<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> la suspension étant dixfois plus faible que celle <strong>de</strong> la mousse, les mo<strong>de</strong>s du systèmes sont fortement découplés.La d'eflexion statique correspond à la distance verticale parcourue par le conducteurlorsqu'il s'assied dans son siège. Elle varie suivant la valeur <strong>de</strong> M 0. La déflexion statique <strong>de</strong>la suspension est donnée par :aa(stat) = a; 1(stat) (initial)- ^ ~ (2.14)A" métant 10 fois plus grand que K s, la rai<strong>de</strong>ur équivalente du sytème [siège+suspension]est voisine <strong>de</strong> K aet xi(stat) ~ ^(stat). En prenant pour K sla valeur définie précé<strong>de</strong>ment,


84 Chap. 2. Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'isolation vibratoire du siègela déflexion statique varie <strong>de</strong> 44 mm à 113 mm pour une valeur <strong>de</strong> M 0égale à 45 kg et 115kg respectivement ; la différence <strong>de</strong> déflexion entre un individu « léger » et « lourd » estégale à 70 mm. Par contre, si la rai<strong>de</strong>ur K sdiminue et prend une valeur <strong>de</strong> 0.6 10 4N/m,la différence <strong>de</strong> déflexion entre un individu « léger » et « lourd » est égale à 120 mm. Sil'on considère que la suspension présente une course <strong>de</strong> 50 mm, la suspension sera en butéeavec le conducteur « lourd ». Ceci pose donc plusieurs problèmes.Généralement, on désire que la position du conducteur soit toujours comprise dans unecertaine plage, quelque soit sa taille et sa masse. La précision <strong>de</strong> la mesure <strong>de</strong>s points H estnormalisée. La tolérance est <strong>de</strong> ± 10 mm. Certains constructeurs exigent souvent ± 3 mm.La suspension doit fonctionner clans une plage <strong>de</strong> débattement limitée par construction,c'est à dire que les débattements sont autorisés entre <strong>de</strong>ux butées <strong>de</strong> fin <strong>de</strong> course. Laposition du système, au repos, doit être suffisament écartée <strong>de</strong>s butées <strong>de</strong> fin <strong>de</strong> course afindéviter tout talonement au cours du fonctionement dynamique. De plus, l'espace disponibledans l'habitacle, selon l'axe vertical, est aussi limité. Il y a donc plusieurs contraintes àrespecter.Le choix <strong>de</strong> K sdoit intégrer ces contraintes. En effet, si l'on veut une rai<strong>de</strong>ur faible pourobtenir <strong>de</strong> bonnes propriétés d'isolation <strong>de</strong> la suspension, il faut compenser la déflexionstatique, qui est d'autant plus importante que le passager est lourd.Pour résoudre ce problème, <strong>de</strong>ux solutions peuvent être envisagées :1. Changer la valeur <strong>de</strong> K sen fonction <strong>de</strong> M 0;2. Gar<strong>de</strong>r la même valeur <strong>de</strong> K squelque soit la masse <strong>de</strong> M 0mais ajuster la positiond'équilibre <strong>de</strong> s 1(stat) en modifiant la valeur <strong>de</strong> l'effort statique initial du ressort.La première solution est complexe et difficile à réaliser. Nous verrons au chapitre 5 commentcela peut être réalisé en modifiant les paramètres g'emétriques du mécanisme <strong>de</strong> rai<strong>de</strong>ur.Il est aussi possible <strong>de</strong> choisir un ressort non-linéaire qui se durcit lorsque la déflexionaugmente. On peut obtenir cet effet avec un ressort constitué <strong>de</strong> spires à pas non constant.La <strong>de</strong>uxième nécessite un dispositif qui permette <strong>de</strong> changer le tarage du ressort enfonction du chargement (cf. figure 2.12). On gar<strong>de</strong> alors la même rai<strong>de</strong>ur. Cette solution estintéressante puisqu'elle permet <strong>de</strong> choisir une faible valeur <strong>de</strong> K s. On notera que certainssièges <strong>de</strong> véhicules industriels sont déjà équipés <strong>de</strong> ce dispositif; c'est le cas par exemple<strong>de</strong>s sièges <strong>de</strong> poids-lourds munis <strong>de</strong> dipositifs électropneumatiques ([96]).Il est aussi possible <strong>de</strong> réaliser les <strong>de</strong>ux, c'est à dire avoir une rai<strong>de</strong>ur variable suivantle chargement tout en découplant le réglage statique <strong>de</strong> la position du siège selon l'axevertical.2.4.2.2 Choix du coefficient d'amortissement <strong>de</strong> la suspensionComme dans le cas <strong>de</strong> l'oscillateur à 1 <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> liberté, une seule valeur <strong>de</strong> C sne peutrésoudre à la fois le problème <strong>de</strong> l'atténuation <strong>de</strong>s amplitu<strong>de</strong>s du débattement à la résonance


2.4 Cas du siège <strong>de</strong> véhicule 85Effort ADéflexion statique(au repos)Mo gran<strong>de</strong>Mo moyenneMo petiteOffset tarage ressortDébattement dynamique autorisédéflexionFig. 2.12 - Rôle du tarage initial <strong>de</strong> la rai<strong>de</strong>ur : position statique constante sousvariablechargement(C sfort) et l'atténuation <strong>de</strong> l'accélération transmise au conducteur au <strong>de</strong>là <strong>de</strong> la fréquence<strong>de</strong> coupure (C sfaible). D'après ce qui a été vu précé<strong>de</strong>mment, cette remarque s'appliqueaussi à l'oscillateur à 2 <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> liberté du siège suspendu.Cependant, un amortisseur optimal peut être calculé au sens <strong>de</strong> la minimisation d'uncritère quadratique : on parle alors d'une suspension passive optimale, qui résulte elle aussid'un compromis. On cherche à réduire l'accélération (x 2) et le débattement du conducteur(x2 — y) dans la gamme <strong>de</strong> fréquence [0 — 20] Hz. Le critère fréquentiel quadratique quiminimise \H, x->\\ s'écrit:(^)îmaxJ{Os) =min{J2 \\H & Jju})\\} (2.15)t . \ Y 'J mmOn note que ^xa.) — ^(^-)-Le résultat du calcul <strong>de</strong> la minimisation <strong>de</strong> J dépend du choix <strong>de</strong> la ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> fréquence.Comme la dynamique du système est basse fréquence et que H(2^.) est très atténuée après10 Hz, J est minimisé sur l'intervalle <strong>de</strong> fréquence [0 — 10] Hz. La métho<strong>de</strong> d'optimisationdu Simplex est utilisée. La valeur <strong>de</strong> C squi résulte du calcul <strong>de</strong> minimisation est égale à950 Ns/m. Les autres paramètres du système sont inchangés.La figure 2.13 représente le module <strong>de</strong> la fonction <strong>de</strong> transfertcalculé avec lavaleur optimale <strong>de</strong> C s. On a superposé les courbes <strong>de</strong> |iï(X2)| pour <strong>de</strong>ux valeurs <strong>de</strong> C squiencadrent la valeur optimale.Le problème aux valeurs propres du système non conservatif est résolu avec la valeuroptimale <strong>de</strong> C s. Le tableau 2.1 donne à titre indicatif les valeurs <strong>de</strong>s fréquences propres et<strong>de</strong>s taux d'amortissement du système.


86 Chap. 2. Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'isolation vibratoire du siègeFig. 2.13 -Fonction <strong>de</strong> transfert \H^X2.AFréquence propre F 0(en Hz) Taux d'amortissement £1er mo<strong>de</strong>1 - 86 0.522 e mo<strong>de</strong> 17.1 0.89Tab. 2.1 - Suspension passive (C soptimal)2.4.2.3 Effet <strong>de</strong> la variation <strong>de</strong> la masse du conducteurDans le chapitre 1, les effets <strong>de</strong> la posture, <strong>de</strong>s caractéristiques <strong>de</strong> la mousse d'assise et<strong>de</strong> la masse du conducteur, sur la sensibilité <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong>s réponses en fréquence ont étédiscutés ([79], [124]). D'après cette étu<strong>de</strong>, la dynamique du siège évolue en fonction du poidsd'un passager. Plusieurs étu<strong>de</strong>s expérimentales ont montré que les individus « légers » étaientplus sévèrement exposés aux accélérations que les individus «lourds », car mieux filtrés([18],[15]). Les sujets sont donc sensibles à la fréquence <strong>de</strong> coupure et au taux d'atténuation<strong>de</strong> la fonction <strong>de</strong> transfert du siège. En effet, la fréquence <strong>de</strong> coupure F cest proportionelleà la fréquence propre du système telle que :F c= N/2 2 (2.16)Si M augmente, F cdiminue et l'atténuation au <strong>de</strong>là <strong>de</strong> F cest plus importante. Bien quel'amplification à la résonance soit plus importante lorsque M est élevée (£ diminue), lessujets sont plus sensibles au filtrage à haute fréquence.Ces résultats expérimentaux ont été confirmés à l'ai<strong>de</strong> du calcul <strong>de</strong> |-ff(X2j| et\H^X2-Y^\pour trois valeurs <strong>de</strong> M 0: 40 kg, 63 kg et 100 kg. La figure 2.14 représentent les modules<strong>de</strong>s fonctions <strong>de</strong> transfert.Comme le taux d'amortissement £ est inversement proportionnel à la masse du système,il est plus faible dans le cas où M 0est élevée (£ = ^— ). Au <strong>de</strong>là <strong>de</strong> la résonance, la•2Vkm •transmissibilité obtenue avec M 0élevée est meilleure. Par contre, si l'on étudie la fonction


2.5 Conclusions 87Fréquence (Hz)Fréquence (Hz)(a) Fonction <strong>de</strong> transfert \H^xi-y J (b) Fonction <strong>de</strong> transfert \H^)\Fig. 2.14 - Influence du chargement sur les fonctions <strong>de</strong> transfert (siège avec suspensionpassive)<strong>de</strong> transfert en débattement (figure 14(a)), on remarque que l'amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s oscillationsdu conducteur « lourd », à la résonance, sont légèrement plus importantes que celles duconducteur « léger ». Mais les oscillations <strong>de</strong> débattement ne sont pas un facteur très sensibleau confort. Il vaut mieux obtenir un bon filtrage <strong>de</strong> l'accélération au détriment d'un plusgrand débattement à la résonance.Le calcul <strong>de</strong>s fonctions <strong>de</strong> transfert H^X2-Y^ et H^X2^ pour différentes valeurs <strong>de</strong> M 0,permet <strong>de</strong> conclure que :- si M 0^> M 0nominale alors C sdoit être supérieur à sa valeur nominale ;- si M 0


88 Chap. 2. Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'isolation vibratoire du siègeNous avons montré, à l'ai<strong>de</strong> d'un modèle linéaire à <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> liberté , que l'adjonctiond'une suspension dans un siège permettait d'améliorer nettement l'isolation dupassager.Un modèle linéaire <strong>de</strong> Kelvin-Voigt est utilisé pour décrire le comportement <strong>de</strong> la mousse<strong>de</strong> siège. Les paramètres du modèle sont i<strong>de</strong>ntifiés à l'ai<strong>de</strong> d'un essai avec conformateur.Seul le mouvement vertical du siège est considéré.Une étu<strong>de</strong> paramétrique a permis d'étudier l'influence <strong>de</strong>s paramètres <strong>de</strong> la suspension(rai<strong>de</strong>ur et amortissement) sur la transmissibilité <strong>de</strong>s vibrations au conducteur. Une étu<strong>de</strong><strong>de</strong> sensibilité a montrer comment <strong>de</strong>vait évoluer les paramètres en fonction <strong>de</strong> la fréquencepour obtenir la meilleure isolation possible. La meilleure isolation est obtenue avec unefréquence propre <strong>de</strong> suspension très basse (inférieure à 2 Hz) et un taux d'amortissementvariable suivant la fréquence : celui-ci doit être élevé autour <strong>de</strong> la résonance pour éviter lesfortes amplifications, et faible à plus haute fréquence pour augmenter le filtrage.La fréquence <strong>de</strong> résonance basse du mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> suspension impose une faible rai<strong>de</strong>ur maisentraine une déflection statique du siège importante. Nous verrons que ce problème peutêtre résolu, jusqu'à une certaine valeur <strong>de</strong> la rai<strong>de</strong>ur, à l'ai<strong>de</strong> d'un dispositif statique <strong>de</strong>pré-tension qui permet <strong>de</strong> décaler le système dans une même position nominale, constantequelquesoit la variation du chargement. Ce dispositif permet <strong>de</strong> supprimer les mises enbutées.Faire varier l'amortissement en fonction <strong>de</strong> la fréquence <strong>de</strong>s vibrations n'est pas possibleà l'ai<strong>de</strong> d'amortisseurs passifs. Il faut donc trouver un compromis entre une valeur importantepour limiter les débattements à la résonance, et une faible valeur pour obtenir unebonne isolation.Les simulations obtenues avec un amortisseur piloté selon une loi d'amortissement semiactive,basée sur un effort proportionnel à la vitesse absolue du siège (amortisseur skyhook),ont permis <strong>de</strong> montrer l'amélioration <strong>de</strong> l'isolation du conducteur comparativement à unamortisseur passif conventionnel. Cette étu<strong>de</strong> a permis <strong>de</strong> conclure sur l'intérêt d'une suspensionactive, <strong>de</strong> siège pour améliorer le confort dynamique.


4 IA { "A A lChapitre 3Rappels sur la théorie du contrôle actif <strong>de</strong>sstructuresDans ce chapitre, nous allons rappeler les différents éléments indispensables pour concevoirun système <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>. Nous entendons par système <strong>de</strong> comman<strong>de</strong> un systèmecomposé d'un organe actif (ou actionneur), dont le comportement est parfaitement maîtrisé,et d'une structure <strong>de</strong> comman<strong>de</strong> (appelée correcteur, régulateur ou encore contrôleur)qui permet d'atteindre les performances spécifiées.Il existe <strong>de</strong> nombreux ouvrages <strong>de</strong> références qui traitent <strong>de</strong> la modélisation, <strong>de</strong> l'i<strong>de</strong>ntificationet <strong>de</strong> la comman<strong>de</strong> <strong>de</strong>s sytèmes. Parmis ceux-ci, citons les trois très bons ouvrages<strong>de</strong> M. Dieulesaint ([30]), M. Meirovitch ([76]) et M. Larminat ([28]).Les théories <strong>de</strong> l'automatique sont à l'origine du contrôle actif <strong>de</strong>s structures en mécanique.C'est vers le début <strong>de</strong>s années soixante que les ingénieurs se sont intéressés auxmétho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l'automatique pour modéliser et contrôler le comportement dynamique <strong>de</strong>sstructures. Une revue complète <strong>de</strong>s travaux traitant <strong>de</strong> la modélisation, <strong>de</strong> la conceptionet <strong>de</strong>s applications du contrôle <strong>de</strong>s structures mécaniques se trouve dans l'ouvrage <strong>de</strong> M.Meirovitch ([77]).En automatique, les processus que l'on cherchent à contrôler sont généralement « lents »et possè<strong>de</strong>nt peu <strong>de</strong> <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> libertés. De plus, la gran<strong>de</strong>ur que l'on désire maîtriser est leplus souvent mesurable.Par contre, dans beaucoup <strong>de</strong> systèmes mécaniques, le nombre <strong>de</strong> <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> libertéest souvent très important et la dynamique du système s'étend sur une large gamme <strong>de</strong>fréquence. La modélisation <strong>de</strong>vient donc une difficulté majeure et il est nécessaire <strong>de</strong> trouver<strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s pour discrétiser les strucures. Les métho<strong>de</strong>s basées sur les éléments finis sontpeu adaptées car la taille <strong>de</strong>s modèles est souvent trop importante pour être facilementexploitable.La qualité du modèle du processus est donc un élément clé, qui conditionne les performanceset le temps passé pour la mise au point. Cette phase <strong>de</strong> modélisation est d'autantplus importante que les propriétés <strong>de</strong> stabilité et <strong>de</strong> robustesse <strong>de</strong> la comman<strong>de</strong> seront


90 Chap. 3. Rappels sur la théorie du contrôle actif <strong>de</strong>s structuresétudiées à partir du modèle (cf. annexe B pour la définition <strong>de</strong> ces notions).Les travaux <strong>de</strong> recherche dans le domaine du contrôle actif <strong>de</strong>s structures sont trèsnombreux, tant du point <strong>de</strong> vue théorique que <strong>de</strong>s applications. Citons les travaux duLTDS <strong>de</strong> l'ECL dans ce domaine, qui couvrent à la fois <strong>de</strong>s sujets théoriques ([86],[101]) etplus récemment <strong>de</strong>s réalisations expérimentales ([120],[24]).Bien que les publications théoriques soient encore nombreuses aujourd'hui, il sembleque les véritables enjeux futurs se situent dans la conception <strong>de</strong> systèmes <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>,s'appuyant sur les théories du contrôle optimale et du contrôle adaptatif ([54],[78],[89]).Les difficultés à résoudre sont d'ordre technologique: concevoir <strong>de</strong>s systèmes <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>srobustes et adaptés à chaque problème.Il existe <strong>de</strong> nombreux travaux qui traitent <strong>de</strong>s applications <strong>de</strong>s théories <strong>de</strong> la comman<strong>de</strong>optimale sur <strong>de</strong>s systèmes mécaniques réels. Une gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong>s applications se situentdans le domaine du transport et notamment dans la mise au point <strong>de</strong> suspensions activespour l'isolation vibratoire <strong>de</strong> véhicules ([97],[109],[106],[21], [59]).Nous présentons, dans la première partie <strong>de</strong> ce chapitre, la démarche classique <strong>de</strong> l'automaticienface à un problème <strong>de</strong> comman<strong>de</strong> d'un processus.Puis nous exposerons les différentes métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> modélisation <strong>de</strong>s systèmes, en dégageantleurs domaines <strong>de</strong> validité et leurs intérêts.iLa troisième partie sera consacrée à l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s comman<strong>de</strong>s par retour d'état, et plusparticulièrement la comman<strong>de</strong> optimale linéaire. Cette comman<strong>de</strong> fait partie <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s<strong>de</strong> contrôle dites « mo<strong>de</strong>rnes », basée sur une représentation temporelle du comportementdynamique <strong>de</strong>s systèmes. Nous dégagerons les avantages et inconvénients <strong>de</strong> cette approche.Enfin, nous présenterons brièvement les autres métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> contrôle, qui sont parfoisissues d'approches classiques ou proches <strong>de</strong> la comman<strong>de</strong> optimale.3.1 Introduction à la comman<strong>de</strong> <strong>de</strong>s systèmes3.1.1 Notion <strong>de</strong> systèmeDans tout ce chapitre, on considère <strong>de</strong>s systèmes décrits à l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> variables continues.Premièrement, définissons la notion <strong>de</strong> système (ou processus). C'est un ensemble <strong>de</strong>relations causales entre <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>urs d'entrées (consigne, bruit, perturbation) qui sont lescauses, et <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>urs <strong>de</strong> sorties (position, vitesse, couple...) qui représentent les effets.Il existe différentes manières <strong>de</strong> représenter un système. Le schéma-bloc, ou schémafonctionnel, est couramment utilisé. Il s'obtient en décomposant le système physique (leséquations différentielles qui régissent le système) en ses parties élémentaires. Le schéma-blocnécessite une représentation du système en variable <strong>de</strong> Laplace. Pour cela, il est nécessaired'appliquer la transformée <strong>de</strong> Laplace aux équations différentielles du mouvement. Cette


3.1 Introduction à la comman<strong>de</strong> <strong>de</strong>s systèmes 91représentation présente l'avantage <strong>de</strong> pouvoir étudier le régime transitoire et le régimepermanent <strong>de</strong> la réponse.Le schéma-bloc d'un système est représenté figure 3.1. Il est constitué d'une casca<strong>de</strong><strong>de</strong> sous-systèmes qui forment une boucle ouverte (BO), encore appelée chaîne directe. Uneboucle ouverte se compose <strong>de</strong> :- Un actionneur ;- Un processus (ou système à contrôler) ;- Des capteurs.Les capteurs et les actionneurs possè<strong>de</strong>nt leur propre dynamique qui doit être prise encompte dans la modélisation du système. On entend par processus G, le système à contrôleret les actionneurs. u(t) et y(t) représentent respectivement le signal <strong>de</strong> comman<strong>de</strong> et lamesure d'une sortie du système. p(t) représente une perturbation sur le processus, (effetexterne indésirable).Processus G(s)Fig. 3.1 - Système en boucle ouverteL'objectif principal <strong>de</strong> l'automaticien est l'étu<strong>de</strong> et la conception <strong>de</strong>s lois <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>.Nous verrons plus loin les différentes stratégies possibles pour élaborer un signal <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>.Le signal peut être élaboré par un système <strong>de</strong> comman<strong>de</strong> analogique ou numérique.Un système <strong>de</strong> comman<strong>de</strong> est aussi un système causal qui peut être représenté par unschéma-bloc (figure 3.2). Les signaux d'entrées d'un bloc <strong>de</strong> comman<strong>de</strong> sont le signal <strong>de</strong>consigne (ou référence) r(t) et les mesures y(t). Le système global est constitué du processusà contrôler et du système <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>. L'ensemble, représenté figure 3.2, constitue unsystème en boucle fermée (BF). La BF est aussi appelée contre-réaction, chaîne <strong>de</strong> retourou « feedback » en anglais. Nous verrons par la suite l'importance <strong>de</strong> la boucle fermée.3.1.2 Objectifs <strong>de</strong> la comman<strong>de</strong> <strong>de</strong>s systèmesLes objectifs <strong>de</strong> la comman<strong>de</strong> <strong>de</strong>s systèmes sont divers :- maintenir ou obtenir la stabilité ;


92 Chap. 3. Rappels sur la théorie du contrôle actif <strong>de</strong>s structuresr(t)Système <strong>de</strong>comman<strong>de</strong>u(t)ProcessusG(s)y(t)Capteursbruits <strong>de</strong> mesuresFig. 3.2 - Système en bouclefermée- poursuivre rapi<strong>de</strong>ment une consigne variable au cours du temps, en suivant l'évolutiond'une gran<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> sortie, d'un système naturellement lent (mo<strong>de</strong> asservissement) ;- rejeter (ou compenser) l'effet <strong>de</strong> perturbations variables sur la sortie (mo<strong>de</strong> régulation).Nous verrons que, suivant l'application, on cherchera à atteindre un ou plusieurs <strong>de</strong> cesobjectifs. Pour M. Doyle ([32]), les différentes étapes <strong>de</strong> la conception d'un système <strong>de</strong>contrôle sont :1. Étudier le système à contrôler, choisir les types <strong>de</strong> capteurs et d'actionneurs et définirleur emplacement ;2. Modéliser le processus ;3. Simplifier le modèle pour réduire les calculs (cette phase peut inclure la linéarisation<strong>de</strong> certains sous-système) ;4. Analyser le modèle en BO pour déterminer ses propriétés ;5. Spécifier les objectifs à atteindre;6. Choisir une loi <strong>de</strong> comman<strong>de</strong> ;7. Modéliser le système <strong>de</strong> comman<strong>de</strong> pour atteindre les spécifications ;8. Simuler le système contrôlé ;9. Concevoir le système <strong>de</strong> comman<strong>de</strong> en utilisant un technologie adaptée au problème;10. Régler la comman<strong>de</strong> sur le système réel.Le 1 e r et 2 e point sont très importants car ils vont permettre d'étudier la controlabilité etl'observabiiité du système (cf. annexe A). Les points 5 à 8 sont les étapes qui constituent


3.1 Introduction à la comman<strong>de</strong> <strong>de</strong>s systèmes 93la synthèse <strong>de</strong> la comman<strong>de</strong>. La définition <strong>de</strong> la synthèse d'une comman<strong>de</strong> est :Soit un modèle du système à contrôler. Soient la consigne et les perturbations connues.Soient la(les) limite(s) supérieure(s) <strong>de</strong>(s) sortie(s) y(t) à réguler (ou asservir). La synthèseest l'étape qui consiste à concevoir et à implémenter une comman<strong>de</strong> pour obtenir lesperformances spécifiées.La difficulté principale <strong>de</strong> l'automaticien est donc <strong>de</strong> résoudre le problème <strong>de</strong> synthèse.L'idée du contrôle actif est d'exercer <strong>de</strong>s forces sur une structure, à partir <strong>de</strong> la mesure<strong>de</strong> son état, afin d'obtenir certaines performances désirées. Ces performances peuvent êtredéfinies selon <strong>de</strong>s critères temporelles ou fréquentiels. Par exemple, on pourra définir letemps maximum pour atteindre la valeur d'une consigne <strong>de</strong> position avec une erreur nulle,la valeur maximale du taux <strong>de</strong> dépassement <strong>de</strong> la réponse ou encore l'amplitu<strong>de</strong> maximaleà ne pas dépasser pour une sortie...Les efforts sont appliqués sur le système en fonction <strong>de</strong> certains états, c'est à dire enfonction <strong>de</strong> certaines gran<strong>de</strong>urs mesurées ou estimées. Généralement, le système ne peutopérer qu'en BF à partir du seul signal <strong>de</strong> consigne. La BF permet permet alors <strong>de</strong> :!->• Stabiliser un système instable en BO (un navire par exemple) ;Améliorer les performances du système en compensant <strong>de</strong>s perturbations externes(vent, houle, courant...) ou internes (sur le modèle, sur la mesure d'une gran<strong>de</strong>ur ousur la proportionnalité entre l'entrée et la sortie d'un actionneur).Pour résumer, un système <strong>de</strong> comman<strong>de</strong> en BF, stable, a pour fonction <strong>de</strong> transmettre <strong>de</strong>sordres et <strong>de</strong> vérifier leur exécution. Le système en BF doit remplir un certain nombre <strong>de</strong>critères :- tenir compte du type <strong>de</strong> consigne et <strong>de</strong> perturbation dans la conception <strong>de</strong> la comman<strong>de</strong>.Connaître le spectre fréquentiel <strong>de</strong>s perturbations ;- éviter <strong>de</strong> transmettre les bruits <strong>de</strong> mesures aux signaux <strong>de</strong> comman<strong>de</strong> <strong>de</strong>s actionneurs ;- obtenir <strong>de</strong>s réponses rapi<strong>de</strong>s sans saturer les actionneurs ;- concevoir <strong>de</strong>s systèmes <strong>de</strong> comman<strong>de</strong> simples à mettre en œuvre ;- tenir compte <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s du modèle du processus et <strong>de</strong>s caractéristiques <strong>de</strong>sperturbations.Une gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong> ces problèmes peuvent être résolus avec <strong>de</strong>s comman<strong>de</strong>s classiquesen BF. Le schéma <strong>de</strong> la figure 3.3 est une illustration <strong>de</strong> la comman<strong>de</strong> d'un système monovariable,c'est à dire comportant une seule entrée r(t) et une seule sortie (la gran<strong>de</strong>ur àcontrôler y(t)). Ce schéma est couramment appelé SISO (Single Input Single Output). Lacomman<strong>de</strong> u(t) est élaborée à partir <strong>de</strong> la mesure <strong>de</strong> l'écart e(t), telle que :e(t) = r(t) - y(t) (3.1)


94 Chap. 3. Rappels sur la théorie du contrôle actif <strong>de</strong>s structuresSystème <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>r(t)+ e(t)ARégulateurK(s)u(t)ProcessusG(s)y(t), iFig. 3.3 - Schéma-bloc d'un système <strong>de</strong> comman<strong>de</strong> monovariable (S1S0)r(t) définissant la consigne ou la référence à atteindre.Le rôle du contrôleur (ou régulateur) est alors d'apporter la précision, la rapidité et lasensibilité à la comman<strong>de</strong>, pour toute entrée e(t) utile ou parasite (perturbation). Les performances<strong>de</strong> la boucle sont incomparables par rapport à celles que l'on obtiendraient avecun opérateur à qui on <strong>de</strong>man<strong>de</strong>rait <strong>de</strong> faire le même travail. La BF permet aussi d'augmenterla sûreté <strong>de</strong> fonctionnement <strong>de</strong>s systèmes (un dispositif automatique ne s'endortpas !).Le signal p(t) représente simplement l'effet <strong>de</strong>là perturbation sur la sortie et/ou sur l'entréedu processus. La « chaîne <strong>de</strong> perturbation » doit faire l'objet d'une étu<strong>de</strong> particulière.Si le système est linéaire, la réponse du processus à p(t) peut être calculée indépendamment<strong>de</strong> celle <strong>de</strong> r(i).Le correcteur et le processus sont représentés par <strong>de</strong>s blocs indépendants dont leursfonctions <strong>de</strong> transfert respectives sont K(s) et G (s) telles que :U{s) = K{s)E(s) (3.2)Y(s) = G(s)U(s) (3.3)avecE(s) = C[e{t)\U(s) = £[u(t)}Y(s) = C[y(t)]C représente l'opérateur <strong>de</strong> la transformée <strong>de</strong> Laplace. La fonction <strong>de</strong> transferts'écrit, en supposant les conditions initiales nulles :Y(s)E(s)K(s)G{s)La fonction <strong>de</strong> transfert en BF est :Y(s)=G(s)R(s) l + G{s)K{s)(3.4)(3.5)(3.6)en BO(3-7)(3.8)et R{s) = C[r(t)}.


3.2 Modélisation <strong>de</strong>s systèmes 953.1.3 Le problème général <strong>de</strong> la comman<strong>de</strong>La forme « standard » d'un problème <strong>de</strong> comman<strong>de</strong> peut être représenté par le schéma<strong>de</strong> la figure 3.4. Il comprend :u(t) : le signal <strong>de</strong> comman<strong>de</strong> issu du régulateur ;y(t) : le vecteur <strong>de</strong>s observations. Il regroupe tous les signaux d'entrées du régulateur:mesures <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>urs à contrôler, mesures <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>urs annexes, mesures <strong>de</strong>s perturbationset signal <strong>de</strong> consigne ;z(t) : le signal d'écart, c'est à dire la différence entre entre la consigne et les gran<strong>de</strong>urs àcontrôler ;w(t) : les entrées dites «exogènes », comprenant la consigne, les perturbations et les bruitsintervenants sur le système.Cette représentation permet <strong>de</strong> traduire mathématiquement le problème <strong>de</strong> la comman<strong>de</strong>d'un système. Le but est <strong>de</strong> rechercher un contrôleur K(s) qui minimise la fonction <strong>de</strong>transfert H (s) au sens d'une norme à définir. H(s) est alors la fonction <strong>de</strong> transfert en BF,qui s'exprime dans le cas général :(3.9)avec Z(s) et W(s) les transformées <strong>de</strong> Laplace respectives <strong>de</strong> z(t) et w(t).La modélisation du processus doit être réalisée avec une métho<strong>de</strong> adaptée au type <strong>de</strong>comman<strong>de</strong> et à la taille du modèle. De plus, la forme mathématique du modèle conditionnela métho<strong>de</strong> d'i<strong>de</strong>ntification. Nous allons voir maintenant les différentes approches <strong>de</strong> lamodélisation.3.2 Modélisation <strong>de</strong>s systèmesPour étudier le comportement dynamique du système contrôlé, il est indispensable d'élaborerun modèle mathématique <strong>de</strong> ce système. L'élaboration d'un modèle <strong>de</strong> connaissancepermet :- conception <strong>de</strong> la loi <strong>de</strong> comman<strong>de</strong> ;- mise au point <strong>de</strong> la loi <strong>de</strong> comman<strong>de</strong> (réglages) ;- étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la stabilité ;- étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s du modèle ;- étu<strong>de</strong> du comportement en mo<strong>de</strong> dégradé (par exemple, influence d'une panne d'uncapteur).


96 Chap. 3. Rappels sur la théorie du contrôle actif <strong>de</strong>s structures| yv(t) z(o ;^ProcessusG(s)! u(t)y(t)\ContrôleurK(s)-s=—i HFig. 3.4 - Le problème générale <strong>de</strong> la comman<strong>de</strong> d'un système en automatiqueOn distingue <strong>de</strong>ux gran<strong>de</strong>s classes <strong>de</strong> modèles qui ont pour objectif <strong>de</strong> décrire le systèmeavec plus ou moins <strong>de</strong> détails. Ce sont :(-> Les modèles dits <strong>de</strong> « connaissance » ou paramétriques. Ils sont élaborés à partir <strong>de</strong>slois <strong>de</strong> la physique. Ils permettent <strong>de</strong> reproduire le comportement du système réel ensimulation. Ils comportent beaucoup <strong>de</strong> paramètres et peuvent être très complexes ;!->• Les modèles <strong>de</strong> comportement dits « boites noires » ou non-paramétriques. Les paramètresdu modèle n'ont aucun sens physique. Les modèles sont décrits sous la forme<strong>de</strong> fonction <strong>de</strong> tranfert et sont difficilement interprétables.Une fois le modèle établi, il est nécessaire <strong>de</strong> déterminer les paramètres <strong>de</strong> manière à ce quele modèle se rapproche au mieux possible du système réel. C'est la phase d'i<strong>de</strong>ntification.Ceci revient à minimiser l'écart entres les sorties du modèle et les sorties mesurées. A chaquetype <strong>de</strong> modèle correspond ses propres métho<strong>de</strong>s d'i<strong>de</strong>ntification. On distingue <strong>de</strong>ux gran<strong>de</strong>sclasses <strong>de</strong> métho<strong>de</strong>s : les métho<strong>de</strong>s temporelles et fréqentielles. On se reportera à l'ouvrage<strong>de</strong> M. Flaus pour la présentation et la mise en oeuvre <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s d'i<strong>de</strong>ntification classiques([38])-Dans un premier temps, on essayera <strong>de</strong> modéliser le système par <strong>de</strong>s équations linéairesou bien, si le système comporte <strong>de</strong>s équations non linéaires, on s'efforcera <strong>de</strong> les linéariser.Cependant, la linéarisation <strong>de</strong>s équations présentent <strong>de</strong>s contraintes sur le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> fonctionnementréel du système (par exemple autour d'une position d'équilibre et pour <strong>de</strong> petitsmouvements autour <strong>de</strong> celle-ci).La démarche classique est <strong>de</strong> décomposer le système global en éléments simples, oublocs, et d'écrire ensuite les équations <strong>de</strong> liaison entre ces divers éléments. Les équations dusystème sont régies par les lois <strong>de</strong> la physique et sont exprimées en fonction <strong>de</strong> paramètres


3.2 Modélisation <strong>de</strong>s systèmes 97comme la masse ou la rai<strong>de</strong>ur. On distingue <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> système :1. Les systèmes discrets gouvernés par <strong>de</strong>s équations différentielles ordinaires à coefficientsconstants (un mécanisme par exemple). Les variables du système sont fonctionseulement du temps ;2. Les systèmes continus gouvernés par <strong>de</strong>s équations aux dérivées partielles. Les variablesdu système sont fonctions du temps et <strong>de</strong> coordonnées spatiales (une plaquepar exemple).Si les paramètres <strong>de</strong>s équations sont constants, le système est dit invariant. Concevoir unsystème <strong>de</strong> comman<strong>de</strong> pour un système continu est beaucoup plus délicat, car il nécessitela construction d'un modèle discret qui est une approximation du modèle réel. Ceci tend àintroduire <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s qui peuvent être néfastes sur la stabilité <strong>de</strong> la comman<strong>de</strong> (voirla thèse <strong>de</strong> M. Collet [24]). C'est le phénomème <strong>de</strong> « spill-over » qui est dû à la non priseen compte <strong>de</strong> certains mo<strong>de</strong>s du fait <strong>de</strong> la discrétisation.Une autre difficulté du contrôle <strong>de</strong>s structures continues est <strong>de</strong> déterminer la contrôlabilité.En effet, le modèle discret ne peut donner qu'une approximation <strong>de</strong> la contrôlabilité.Celui-ci peut être suffisant dans la majeur partie <strong>de</strong>s cas. Cependant, <strong>de</strong>s chercheurs ontdéterminé <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s numériques pour démontrer la controlabilté exact <strong>de</strong> structurescontinues. Pour M. Bourquin, le résultat du test <strong>de</strong> contrôlabilité exact, sur une structurecontinue, conduit à une meilleure conception <strong>de</strong>s actionneurs et/ou <strong>de</strong> la structure ([16]).Un système dynamique invariant et linéaire, dont l'entrée est x(t) et la sortie est y(t),est décrit par un système d'équations différentielles dont l'expression d'une <strong>de</strong>s équationsdu système est :À partir <strong>de</strong> cette équation différentielle, plusieurs métho<strong>de</strong>s sont possibles pour étudier laréponse permanente et transitoire du système. Nous allons examiner <strong>de</strong>ux représentationsclassiques du modèle à partir <strong>de</strong> l'équation différentielle précé<strong>de</strong>nte : le calcul <strong>de</strong> la fonction<strong>de</strong> transfert et le modèle d'état.3.2.1 La fonction <strong>de</strong> transfertL'équation différentielle est un modèle temporel du système. Cependant, son exploitationdirecte n'est pas toujours facile. Par exemple, si l'on désire calculer la réponse temporelled'un sysème à l'entrée x(t), il est nécessaire <strong>de</strong> calculer une intégrale <strong>de</strong> convolution <strong>de</strong> cesignal avec la réponse inpulsionnelle. On peut alors utiliser la transformation <strong>de</strong> Fourier quiréduit cette intégrale à un produit simple. On obtient alors la réponse fréquentielle commemodèle du système telle que :H(w) = X(w)


98 Chap. 3. Rappels sur la théorie du contrôle actif <strong>de</strong>s structuresiavec Y(w) et X(w) respectivement la transformée <strong>de</strong> Fourier <strong>de</strong> y(t) et x(t).En fait, le domaine fréquentiel n'est qu'une partie du plan complexe. La transpositiontemps-fréquence ne s'effectue pas toujours simplement et la réponse fréquentielle est laréponse permanente du système. Il est alors plus avantageux, en particulier pour étudierles régimes transitoires, <strong>de</strong> raisonner sur l'image <strong>de</strong> l'équation différentielle dans le domaine<strong>de</strong> Laplace. Cette image s'obtient en appliquant la transformée <strong>de</strong> Laplace <strong>de</strong> l'équation(3.10). On rappelle la relation qui permet d'obtenir l'image F(s) <strong>de</strong> l'original f(t) est :F(s)= H f(t)e~ st di (3.12)Joavec s = o~ + jw. La réponse forcée s'écrit, en considérant les conditions initiales nulles :avecY {s) = H(s)X(s) (3.13)H {s) = —^ (3.14)a 0+ a xs + a 2s 2 H a n _is n _ 1 + a ns nH (s) est la fonction <strong>de</strong> transfert du système. C'est aussi la transformée <strong>de</strong> Laplace <strong>de</strong> laréponse impulsionnelle puisque si x(t) = S(t) (impulsion <strong>de</strong> Dirac), X(s) = 1 et Y (s) =H (s). Le dénominateur <strong>de</strong> H (s) égalé à zéro est l'équation caractéristique. Ses racines sontles pôles du système. Ils permettent d'étudier les propriétés <strong>de</strong> stabilité (cf. annexe B).Cette approche est bien adaptée aux systèmes linéaires à peu d'entrées et <strong>de</strong> sorties, telsque les SISO.Pour déterminer la réponse temporelle, il faut appliquer la transformée <strong>de</strong> Laplace inverseà l'équation (3.13) :y(t) = C- i [Y(s)} (3.15)Cette expression est généralement calculée à l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong>s résidus ([30]).Cependant, l'examen rapi<strong>de</strong> d'un modèle n'exige pas toujours l'expression <strong>de</strong> la réponsetemporelle mais seulement sa valeur au voisinage <strong>de</strong> l'origine et <strong>de</strong> sa valeur permanente.Deux théorèmes fournissent le résultat à partir <strong>de</strong> l'expression <strong>de</strong> la transformée <strong>de</strong> Laplace<strong>de</strong> y(t). Le théorème <strong>de</strong> la valeur initiale:y(0+) = Jim sY(s) (3.16)et le théorème <strong>de</strong> la valeur finale :y(oc) = limsY(s) (3.17)s—f 0Si y(t) est bornée, y(oo) indique la valeur limite pour t —» oc.


3.2 Modélisation <strong>de</strong>s systèmes 993.2.2 Modèle d'étatPour un système mécanique, l'état est l'ensemble <strong>de</strong>s positions et vitesses relatives àchaque <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> liberté (ou toute combinaison équivalente). L'état est décrit par un vecteurx, appelé vecteur d'état, obéissant à une équation du premier ordre telle que:x = f(x,u,t) , x(t 0) - x 0(3.18)y = h(x,u,t) (3.19)où u et y sont les entrées et sorties du système.L'avantage <strong>de</strong> la représentation à l'ai<strong>de</strong> du vecteur d'état est qu'elle s'applique nonseulement aux systèmes monovariables mais aux systèmes à plusieurs entrées et plusieurssorties appelés MIMO (Multi Input Multi Output en anglais). De plus, les équations dusystème sont décrites sous la forme d'un système matriciel du premier ordre très pratiqueà manipuler lorsque la taille du système <strong>de</strong>vient importante.Dans le cas linéaire invariant, les équations sont <strong>de</strong> la forme générale :x = Ax + Bu (3.20)y = Cx + Du (3.21)La première équation est appelée équation d'état et la secon<strong>de</strong> équation <strong>de</strong> sortie. A, B,C, Dsont <strong>de</strong>s matrices constantes.Dans le cas stationnaire, la réponse forcée s'écrit :x(t)= f e^-*'Bu(t')dt' + e A^- to x 0(3.22)e Atreprésente la matrice <strong>de</strong> transition et s'exprime à l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> la relation:4 2Ake At = 1 + At + '—t 2 + • • • + —t k + ••• (3.23)Les équations d'état sont résolues par intégration temporelle.On peut calculer la matrice <strong>de</strong> transfert T(s), qui exprime la relation entre les transforméesdu signal <strong>de</strong> sortie Y(s) lorsque XQ = 0 (réponse forcée) et du signal d'entrée U(s).On exprime alors T(s) en fonction <strong>de</strong>s matrices A, B, C, D, tel que :T(s) = C(sl - A)~ l B + D (3.24)avec / matrice unité.Remarque :Les propriétés d'observabilité et <strong>de</strong> commandabilité du système sont étudiées à l'ai<strong>de</strong><strong>de</strong> la représentation matricielle d'état (voir annexe A).


100 Chap. 3. Rappels sur la théorie du contrôle actif <strong>de</strong>s structures3.3 Contrôle actif par retour d'état3.3.1 PréliminairesNous allons présenter dans cette partie la comman<strong>de</strong> par retour d'état. On supposeque l'état du système est complet et mesurable à chaque instant. Cette hypothèse estdifficilement vérifiée pour une structure continue qui possè<strong>de</strong> en théorie un nombre infini<strong>de</strong> <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> liberté.Le contrôleur est étudié pour un « horizon infini », c'est à dire pour un temps d'observationtrès grand <strong>de</strong>vant les constantes <strong>de</strong> temps du système. Cette hypothèse rend lesmatrices du système indépendantes du temps.Comme nous l'avons évoqué au début <strong>de</strong> ce chapitre, cette approche est le domainedu « contrôle mo<strong>de</strong>rne » ([76]). Le concept <strong>de</strong> la comman<strong>de</strong> par retour d'état est exprimé<strong>de</strong> façon plus générale, dans le domaine temporel, sans qu'il soit nécessaire d'évoquer uneboucle. Leproblème essentiel est <strong>de</strong> déterminer la comman<strong>de</strong> u(t) qui minimise un critèrechoisi J(t). Le critère nécessite <strong>de</strong> minimiser une fonctionelle. Il existe <strong>de</strong>ux métho<strong>de</strong>sanalytiques qui sont utilisées pour abor<strong>de</strong>r ce problème <strong>de</strong> minimisation :1. Le principe du minimum <strong>de</strong> Pontryagin qui est une généralisation du théorème fondamentaldu calcul <strong>de</strong>s variations ;2. Le principe d'optimalité <strong>de</strong> Bellman, connu sous le nom <strong>de</strong> programmation dynanuque.Le critère J(t) est la représentation mathématique <strong>de</strong> l'objectif à atteindre par la comman<strong>de</strong>.Ce critèrecouramment appelé critère <strong>de</strong> performance ou fonction coût.La forme <strong>de</strong> l'écriture du critère est importante car elle conditionne les performances ducontrôleur.Une propriété intéressante <strong>de</strong> la comman<strong>de</strong> par retour d'état est d'obtenir une comman<strong>de</strong>linéaire <strong>de</strong>s états en écrivant le critère sous la forme d'une fonction quadratique([30]).3.3.2 Contrôle optimal linéaireLe problème du contrôle optimal peut être défini par le principe suivant :Déterminer le signal u*(t), admissible, apte à conduire le système vers l'état désiré x*(t),tout en minimisant un critère choisi qui représente une fonction coût.Selon le problème posé, les termes constitutifs du critère ainsi que les conditions initiales etfinales changent. Par exemple, il est possible d'écrire un critère qui permet <strong>de</strong> faire passer lesystème, d'un état initial donné à un état final imposé, en minimisant le coût énergétique.C'est un critère à énergie minimale. Ou bien on désire atteindre l'état final en un temps


3.3 Contrôle actif par retour d'état 101minimal, en partant d'un état initial donné. Le critère est à temps minimal. Ou encore ondésire suivre un état instantané. Le problème est donc le suivi d'une trajectoire imposée.La métho<strong>de</strong> du principe du minimum <strong>de</strong> Pontryagin est un principe variâtionnel qui ditque la comman<strong>de</strong> optimale doit minimiser une fonction appelée Hamiltonien.La métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> programmation dynamique ne considère plus la trajectoire dans sonensemble. Elle résulte d'une suite <strong>de</strong> décisions prises à chaque étape, entre l'état initial etl'état final. Cette démarche est particulièrement bien adaptée aux problèmes <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>optimale <strong>de</strong>s systèmes échantillonnés. La métho<strong>de</strong> revient à minimiser une équation dite <strong>de</strong>« Hamilton-Jacobi-Bellman ».Le principe du minimum et le principe d'optimalité conduisent naturellement à la mêmetrajectoire optimale.Comme nous l'avons dit précé<strong>de</strong>mment, la comman<strong>de</strong> optimale est linéaire si le critère<strong>de</strong> performance J(t), et donc l'Hamiltonien, est une forme quadratique en x et u. En effet, ladérivation par rapport à ces variables conduit à <strong>de</strong>s expressions linéaires. La comman<strong>de</strong> optimale,exprimée par un retour d'état, fait intervenir une matrice qui satisfait à la résolutiond'une équation <strong>de</strong> Ricatti, comme nous allons le voir plus loin.Le métho<strong>de</strong> utilisée pour résoudre le problème d'optimisation est celle du minimum <strong>de</strong>Pontryagin. Pour le détail <strong>de</strong>s différentes étapes <strong>de</strong> calcul, on se reportera à la biliographie([76],[101]).3.3.2.1 Contrôle optimal en régime forcé stochastiqueNous allons déterminer la loi <strong>de</strong> comman<strong>de</strong> du système sous sollicitations forcées.Le système est soumis à une sollicitation extérieure stochastique z(t) (signal plancher).Cette perturbation est construite à partir d'un signal aléatoire stationnaire Gaussien, représentépar sa <strong>de</strong>nsité spectrale <strong>de</strong> puissance S z(u>). Théoriquement, le signal d'excitationz{t) est défini par un filtre <strong>de</strong> forme dont le signal d'entré est un bruit blanc. Nous écrivonsalors le filtre <strong>de</strong> forme à l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'équation d'état suivante :z(t) = A T zz(t) + B zw{t) (3.25)où w(t) est un bruit blanc défini par sa moyenne nulle et sa fonction d'autocorrélation telleque :E[w{t)] = 0 , E[w(t) T w{r)] = W5(t - r) (3.26)où A zet B zsont les matrices du filtre.L'équation régissant le mouvement du système s'écrit sous la forme d'un système d'équationsdifférentielles, asymptotiquement stable, représenté par l'équation d'état suivante :x(t) = Ax(t) + Bu{t) + Dz(t) (3.27)


102 Chap. 3. Rappels sur la théorie du contrôle actif <strong>de</strong>s structuresAvec


3.3 Contrôle actif par retour d'état 103ou encore :\T T L T R JQ, S, T, L, R et N sont les matrices qui contienent les coefficients <strong>de</strong> pondération. La loi<strong>de</strong> comman<strong>de</strong> s'écrit :u(t) = -R~ l {T l + BK(t)}X(t) (3.36)et K(t) est la matrice <strong>de</strong> Ricatti qui vérifie l'équation algébrique <strong>de</strong> Riccati :Ê(t) = -K(t) n-  T nK(i) -Q n+ K(t)ÉR- 1 B T K(t) (3.37)ou n= A — É T R~ 1 f T (3.38)Q n= Q — f T R~ l T T (3.39)Les algorithmes <strong>de</strong> résolution <strong>de</strong> l'équation matricielle <strong>de</strong> Ricatti convergent uniquementsi le système est entièrement contrôlable, c'est à dire lorsque la comman<strong>de</strong> u(t). a uneinfluence sur toutes les composantes <strong>de</strong> x(t). Or l'équation (3.36) montre que la composantez(t) <strong>de</strong> X(t) n'est pas modifiée par u(t).Pour résoudre cette difficulté, on sépare le problème selon <strong>de</strong>ux composantes x(t) etz(t). Il suffit alors <strong>de</strong> résoudre les <strong>de</strong>ux premières équations du système: une équation <strong>de</strong>Ricatti <strong>de</strong> matrice inconnue K x(t) et une équation <strong>de</strong> type Lyapunov <strong>de</strong> matrice inconnueK z(t). L'équation algébrique <strong>de</strong> Ricatti <strong>de</strong>vient, dans le cas à horizon infini :-K n- ÂlK -Q n+ KBR~ 1 B T K = 0 (3.40)Les matrices K xet K zvérifient les équations algébriques :—K XA — A T K x— Q n+ K xBR~ l B T K x= 0 (3.41)K xD + k zA z+ A T k z+ S-K xBR- x B T K z= 0 (3.42)et la comman<strong>de</strong> s'écrit :u (t) = -R-1 [(T T + BK x)x(t) + (L T + BK zz(t)} = FX(t) (3.43)avec F la matrice <strong>de</strong> gain.Cette loi <strong>de</strong> contrôle est proportionelle au vecteur d'état complet x(t) (boucle fermée)avec un gain F xet au vecteur d'excitation z(t) avec un gain F z. Cette comman<strong>de</strong> est appeléeboucle ouverte-fermée.Remarques


104 Chap. 3. Rappels sur la théorie du contrôle actif <strong>de</strong>s structuresDans le cas stationnaire, la matrice <strong>de</strong> Ricatti résulte <strong>de</strong> l'intégration à rebours <strong>de</strong>l'équation <strong>de</strong> Ricatti, <strong>de</strong>puis l'instant final tf jusqu'à l'instant initial t 0. Cette intégrationest possible en se donnant la valeur finale <strong>de</strong> K(t) par l'équation <strong>de</strong> frontière:K(t f) = H (3.44)Lorsque tj —ï oo, le temps d'observation est considéré infini et la solution gar<strong>de</strong> une valeurconstante quelquesoit le temps t.Un aspect important clans la conception <strong>de</strong>s lois <strong>de</strong> comman<strong>de</strong> est la stabilité. Pourun système linéaire en BO, la stabilité est déterminé par l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s valeurs propres <strong>de</strong> lamatrice d'état A. Les valeurs propres <strong>de</strong> A doivent se trouver dans le <strong>de</strong>mi-plan gauchecomplexe, c'est à dire à gauche <strong>de</strong> l'axe imaginaire. La stabilité du système en BF, avecretour d'état complet, est gouverné par les valeurs propres <strong>de</strong> la matrice A — BF.L'objectif <strong>de</strong> la comman<strong>de</strong> par retour d'état est <strong>de</strong> s'assurer que les valeurs propres dusystème en BF se situe dans le <strong>de</strong>mi-plan complexe <strong>de</strong> gauche. La stabilité est dépendante<strong>de</strong> la matrice <strong>de</strong> gain F <strong>de</strong> la comman<strong>de</strong>. Nous verrons que dans le cas <strong>de</strong> la comman<strong>de</strong>optimale, le calcul <strong>de</strong> F résulte du respect du critère <strong>de</strong> stabilité. On pourra se repporter àl'annexe B pour plus <strong>de</strong> détails.3.3.2.2 Intérêts <strong>de</strong> la comman<strong>de</strong> par retour d'étatL'intérêt <strong>de</strong> la comman<strong>de</strong> par retour d'état est d'engendrer <strong>de</strong>s lois <strong>de</strong> comman<strong>de</strong> stabilisantes.La manipulation <strong>de</strong>s matrices <strong>de</strong> pondération Q et R permet d'agir <strong>de</strong> façonsélective sur les réponses et la comman<strong>de</strong>. Le résultat final sera toujours un compromisentre les écarts <strong>de</strong> sortie (par rapport aux objectifs) et la sollicitation <strong>de</strong>s actionneurs. Lacomman<strong>de</strong> par retour d'état permet <strong>de</strong> bien gérer ce compromis.Il existe une métho<strong>de</strong> qui permet <strong>de</strong> faire une évaluation initiale <strong>de</strong>s pondérations ducritère <strong>de</strong> performance. C'est la règle <strong>de</strong> Bryson. Elle est basée sur le calibrage physique<strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>urs <strong>de</strong> l'expression du critère. On utilise les <strong>de</strong>ux relations suivantes :(3.45)avec qi et r; les éléments respectifs <strong>de</strong>s matrices Q et R. Ceux-ci pourront être ajustésensuite avec la simulation.On peut prévoir que si on augmente globalement Q par rapport à R (y 4- très petit <strong>de</strong>vant1), les réponses sont plus rapi<strong>de</strong>s et les comman<strong>de</strong>s plus énergiques.Cependant, la comman<strong>de</strong> optimale est complexe à mettre en œuvre sur un système réel.En effet, elle nécessite la connaissance <strong>de</strong> tous les états du système, c'est à dire que l'on doitêtre capable <strong>de</strong> mesurer l'état du système à chaque instant pour toutes les composantes <strong>de</strong>


3.3 Contrôle actif par retour d'état 105X{t). En général, cette condition est rarement remplie (coûts <strong>de</strong>s capteurs et <strong>de</strong>s conditionneurs,impossibilité <strong>de</strong> réaliser certaines mesures). On peut néanmoins déterminer unecomman<strong>de</strong> qui ne dépend que d'une partie du vecteur d'état, correspondant aux gran<strong>de</strong>ursmesurables sur la structure ; cette comman<strong>de</strong> est appelée sous-optimale.3.3.2.3 Comman<strong>de</strong> sous-optimalePour déterminer une comman<strong>de</strong> sans connaître la totalité du vecteur d'état, <strong>de</strong>ux solutionsse présentent. La première est d'estimer les composantes inconnues <strong>de</strong> X(t) à l'ai<strong>de</strong>d'un estimateur (ou reconstructeur) d'état. On peut, par exemple, utiliser un filtre <strong>de</strong> Kalman.La <strong>de</strong>uxième solution est <strong>de</strong> calculer une matrice <strong>de</strong> gain en imposant à la comman<strong>de</strong><strong>de</strong> ne dépendre que <strong>de</strong>s états mesurables.L'estimation <strong>de</strong> X(t) par <strong>de</strong>s filtres numériques fait appel à <strong>de</strong>s théories complexes etrelativement lour<strong>de</strong>s en temps <strong>de</strong> calculs. De plus, ces métho<strong>de</strong>s sont difficiles à mettre enœuvre ([28]).Nous allons présenter la 2 e solution qui consiste à calculer u(t) en fonction <strong>de</strong>s étatsmesurables (cf. thèse <strong>de</strong> M. Roberti [101]).La loi <strong>de</strong> comman<strong>de</strong> optimale est donnée par l'équation (3.43), en supposant T nulle :u*(t) = {-R- 1 B T K x]x*(t) = F*x{t) (3.47)On écrit u(t) sous la forme d'une combinaison linéaire d'un jeu mesurable d'états du système:u(t) = Fx(t) (3.48)Nous pouvons définir y(t), comme étant le vecteur <strong>de</strong>s états mesurables <strong>de</strong> x(t), tel que:y(t) = Hx(t) (3.49)avec H matrice <strong>de</strong> mesure. On peut alors écrire u(t) sous la forme :u(t) = My(i) = MHx(t) = Fx(t) (3.50)où M est une matrice dont les éléments sont les paramètres <strong>de</strong>s contraintes définissant u(t).Deux systèmes sont en présence : le système optimal qui servira <strong>de</strong> référence et le systèmecontraint où u(t) est la loi recherchée. Celle-ci doit tenir compte <strong>de</strong>s contraintes liées à lamesure <strong>de</strong>s états du système réel.Le problème est résolu en minimisant la fonction d'erreur e(t) telle que :e(t) = x(t) - x*(t) ; e(t 0) = 0 (3.51)Après calculs, on obtient l'expression <strong>de</strong> la matrice <strong>de</strong> gain M du système contraint :M = F* P H T (H P H T )~ l (3.52)


106 Chap. 3. Rappels sur la théorie du contrôle actif <strong>de</strong>s structuresoù P est la matrice <strong>de</strong> covariance du système, sur lequel on applique la comman<strong>de</strong> optimale«*(£). L'expression <strong>de</strong> P est :P = cov[x* Tx*]Cette métho<strong>de</strong> est intéressante car elle évite d'avoir recours à la reconstruction d'état. Enrevanche, elle ne garantit rien sur la stabilité, ce qui est un inconvénient majeur. Elle nedonne aucune prédiction sur le nombre minimal d'observations nécessaires pour obtenir lesperformances désirées.3.3.2.4 Comman<strong>de</strong> semi-activeComme nous venons <strong>de</strong> le voir, la comman<strong>de</strong> optimale par retour d'état complet nécessiteun nombre importants <strong>de</strong> capteurs et d'actionneurs. Ceux-ci doivent pouvoir répondreefficacement dans la ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> fréquence où le système doit être contrôlé. La mise en oeuvre<strong>de</strong> la comman<strong>de</strong> est complexe et les performances obtenues dépen<strong>de</strong>nt fortement <strong>de</strong> lamaîtrise <strong>de</strong> nombreux paramètres.La comman<strong>de</strong> semi-active permet <strong>de</strong> simplifier considérablement la synthèse du contôleuret <strong>de</strong> ce fait réduire le temps <strong>de</strong> conception.L'idée <strong>de</strong> la comman<strong>de</strong> semi-active est <strong>de</strong> réaliser la loi optimale u(t) en utilisant un/amortisseur variable, où l'effort d'amortissement peut être contrôlé. C'est une comman<strong>de</strong>dite « dissipative » qui ne requiert aucune source d'énergie externe. Ce type <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>possè<strong>de</strong> l'avantage d'être naturellement stable puisque on agit uniquement sur le systèmeen dissipant <strong>de</strong> l'énergie sans en injecter.Il existe en fait <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> contrôle semi-actif : le premier est un contrôle dit « continu »par modulation <strong>de</strong> l'amortissement. Il nécessite un dispositif <strong>de</strong> comman<strong>de</strong> permettantd'ajuster (en continu) la force d'amortissement. Le second est un amortisseur à <strong>de</strong>ux états(amortissement fort/faible), plus facile à mettre en œuvre. Nous reviendrons au chapitre 4sur les détails <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>.La comman<strong>de</strong> semi-active comporte <strong>de</strong>ux phases. Une première phase dite « passive »pour laquelle la consigne d'effort est supérieure à l'effort maximal que peut réaliser l'amortisseur.Une <strong>de</strong>uxième phase dite « semi-active » ou « semi-passive » où la consigne d'effortpeut être réalisée en modulant le coefficient d'amortissement <strong>de</strong> l'amortisseur.Nous allons traduire ceci à l'ai<strong>de</strong> d'équations. L'effort dans l'amortisseur est régi par larelation suivante :Fdiss = C(t)é(x,z) (3.54)avec C'(t) le coefficient d'amortissement variable <strong>de</strong> l'actionneur. Celui-ci pourra prendre lesvaleurs continues entre C mi- net C maxqui représentent les limites physiques <strong>de</strong> l'amortisseur.•ip(x, z) est la vitesse relative dans l'amortisseur.


3.4 Autres métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> contrôle 107Soit u(t) la comman<strong>de</strong> optimale qui minimise le critère quadratique J(t). On désire réaliserla consigne d'effort optimal avec l'amortisseur semi-actif. Il est nécessaire <strong>de</strong> distinguertrois cas ; C(i) prend alors les valeurs suivantes :- Cas n° 1 : C(t) = C minsi ijj T u(t) - érp T C mîn< 0- Cas n° 2 : C(t) = C maxsi é T u(t) - W T C max> 0- Cas n° 3 : C{t) = ^" A w(t) si ^ TC m i n< i> T u{t) < ^ TC m a xSi la consigne optimale u(t) est trop gran<strong>de</strong> par rapport à ce que peut fournir l'amortisseur,celui-ci est saturé à C = C max(Cas n° 2). Inversement, si l'on se trouve dans une phasenon dissipative, l'amortisseur est commuté dans sa configuration minimal et C = C mi n(Casn° 1). Entre ces <strong>de</strong>ux cas limites, la condition Tp T u > 0 est vraie et C est déterminé poursatisfaire la consigne d'effort optimal (Cas n° 3).Une variante <strong>de</strong> cette métho<strong>de</strong> est la comman<strong>de</strong> semi-active « slcyhook ». Elle dérive<strong>de</strong> l'amortisseur skyhook idéal qui permet d'obtenir un effort proportionnel à la vitesseabsolue <strong>de</strong> la masse à amortir. Nous avons vu au chapitre 2 qu'un amortisseur « skyhook »permettait d'améliorer nettement le filtrage <strong>de</strong>s accélérations tout en limitant l'amplitu<strong>de</strong><strong>de</strong>s débattements <strong>de</strong> la suspension <strong>de</strong> siège.Nous verrons dans le chapitre 4, que la comman<strong>de</strong> semi-active skyhook permet d'améliorernettement les performances <strong>de</strong>s systèmes passifs, sans avoir recours à un comman<strong>de</strong>par retour d'état.3.4 Autres métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> contrôleNous présentons brièvement d'autres métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> contrôle, qui sont <strong>de</strong>s variantes ducontrôle par retour d'état et d'approches plus classiques. Certaines métho<strong>de</strong>s sont utiliséesdans <strong>de</strong>s cas très spécifiques qui dépen<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l'application envisagée.3.4.1 Comman<strong>de</strong> par placement <strong>de</strong> pôlesC'est une métho<strong>de</strong> qui consiste à fixer les pôles du système en BF, et à calculer ensuiteles gains pour obtenir ces pôles. Cette métho<strong>de</strong> permet <strong>de</strong> bien maiitriser la stabilité dusystème en spécifiant les pôles dans le <strong>de</strong>mi plan complexe stable.Cette métho<strong>de</strong> cherche à définir le comportement <strong>de</strong> la structure en contrôlant sesmo<strong>de</strong>s, par l'intermédiaire <strong>de</strong>s valeurs propres. C'est une aproche globale qui s'apparenteau contrôle modal.L'algorithme qui permet <strong>de</strong> calculer les gains <strong>de</strong> la boucle à partir <strong>de</strong>s pôles est appeléallocation <strong>de</strong> pôles. On se repportera à l'ouvrage <strong>de</strong> M. Meirovitch pour obtenir lesdifférentes étapes <strong>de</strong> la mise en œuvre du contrôle ([76]).


108 Chap. 3. Rappels sur la théorie du contrôle actif <strong>de</strong>s structuresLa complexité <strong>de</strong> la procédure <strong>de</strong> calcul est fonction du nombre d'entrée. Elle est difficileà gérer lorque le nombre <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>s (ou <strong>de</strong> pôles) considérés est important.La comman<strong>de</strong> par placement <strong>de</strong> pôle nécessite la connaissance du vecteur d'état complet.C'est une contrainte importante du point <strong>de</strong> vue expérimental. De plus, cette métho<strong>de</strong><strong>de</strong>man<strong>de</strong> une bonne expertise pour connaître, à priori, la réponse temporelle obtenue unefois les pôles définis. Cette expertise est abordable sur un système monovariable mais esttrès difficile lorsque le système est MIMO.3.4.2 Contrôle modalCette métho<strong>de</strong> est très générale. Elle peut s'appliquer aussi bien à <strong>de</strong>s structures discrêtesqu'à <strong>de</strong>s structures continues.Cependant, il existe une métho<strong>de</strong> issue <strong>de</strong> la comman<strong>de</strong> par placement <strong>de</strong> pôles particulièrementadapté au contrôle <strong>de</strong>s structures continues : c'est la métho<strong>de</strong> IMSC (IndépendantModal Space Control). La métho<strong>de</strong> IMSC est basée sur les propriétées d'orthogonalité <strong>de</strong>sformes propres qui permettent <strong>de</strong> construire <strong>de</strong>s filtres modaux. Ceux-ci permettent <strong>de</strong>contrôler un mo<strong>de</strong> d'une structure indépendamment <strong>de</strong>s autres, sans altérer les vecteurspropres (cas d'une structure linéaire). La particularité <strong>de</strong>s filtres modaux est <strong>de</strong> découplerle contrôle sur chaque mo<strong>de</strong>.Si la comman<strong>de</strong> est proportionnelle à la dérivée <strong>de</strong>s déplacements modaux, le tauxd'amortissement modal peut être augmenté artificiellement. Cette approche est intéressantecar la comman<strong>de</strong> présente l'avantage d'être naturellement stable. C'est ce que l'on appelle« l'amortissement actif ».Pour résumer, le contrôle modal présente <strong>de</strong>ux avantages principaux :1. C'est une métho<strong>de</strong> globale qui permet <strong>de</strong> conserver les formes propres <strong>de</strong> la structure ;2. C'est une métho<strong>de</strong> simple qui permet <strong>de</strong> garantir la stabilité du système.La principale difficulté est la réalisation expérimentale <strong>de</strong>s filtres modaux, qui est est liéeau nombre et à l'emplacement <strong>de</strong>s capteurs. En théorie, la comman<strong>de</strong> nécessite autant <strong>de</strong>capteurs et d'actionneurs que <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>s à contrôler. En fait, le nombre d'actionneurs peutêtre réduit en utilisant la propriété <strong>de</strong> symétrie <strong>de</strong> certains mo<strong>de</strong>s.Le fait d'exprimer la comman<strong>de</strong> dans une base modale tronquée (on ne peut prendreen compte une infinité <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>s) fait apparaître le problème <strong>de</strong> l'instabilité <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>srésiduels. Les mo<strong>de</strong>s résiduels sont les mo<strong>de</strong>s qui ne sont pas pris en compte dans le modèle,et donc non filtrés par le filtre modal. Ceux-ci risquent alors, dans certaines conditions, <strong>de</strong>déstabiliser le système en perturbant la comman<strong>de</strong>. Ce phénomène est appelé « spill-over ».Concernant la mise en œuvre <strong>de</strong> cette métho<strong>de</strong>, on pourra se repporter à la thèse <strong>de</strong> M.Collet et à l'ouvrage <strong>de</strong> M. Meirovitch ([24],[76]).


3.4 Autres métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> contrôle1093.4.3 Contrôle adaptatifLe contrôle adaptatif fait appel à <strong>de</strong>s techniques d'i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong> filtres numériques.Ces techniques ont vu le jour avec les progrès <strong>de</strong>s calculateurs. Ceux-ci ont permis d'implémenterces métho<strong>de</strong>s sur <strong>de</strong>s systèmes réels avec <strong>de</strong> bons résultats.Les modèles mis en jeu dans ces métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> contrôle sont <strong>de</strong> typé « boite noire»? Ladifficulté <strong>de</strong> la mise en oeuvre <strong>de</strong> ces métho<strong>de</strong>s rési<strong>de</strong>nt dans l'i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong>s paramètresdu filtre. Les métho<strong>de</strong>s d'i<strong>de</strong>ntification sont nombreuses et le choix d'une métho<strong>de</strong> esttoujours fonction du type <strong>de</strong> filtre choisi.Les techniques d'i<strong>de</strong>ntification reposent sur la minimisation itérative d'une erreur quadratique.On utilise généralement <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> <strong>de</strong>scente (gradient, gradient conjugué...).Une approche classique est d'utiliser un modèle <strong>de</strong> référence. Ce modèle joue alors le rôled'un système idéal vers lequel on veut tendre. Le signal <strong>de</strong> comman<strong>de</strong> est alors fonction<strong>de</strong>s perturbations mesurées et <strong>de</strong>s imperfections du modèle. Des problèmes <strong>de</strong> stabilitépeuvent alors se poser. La plupart <strong>de</strong>s applications traitent <strong>de</strong> systèmes mono-variables etsont particulièrement nombreuses dans le domaine <strong>de</strong>4-!acoustique.La métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> contrôle adaptatif la plus utilisé est sans doute la métho<strong>de</strong> dite LMS(Least Mean Square). Les paramètres du filtre <strong>de</strong> comman<strong>de</strong> sont i<strong>de</strong>ntifiés et ajustés enfonction du gradient <strong>de</strong> l'erreur quadratique. L'erreur est calculée par différence entre unesortie du système et la sortie du filtre. On pourra se reportera aux très bons ouvrages <strong>de</strong>MM. Widrovv et Goodwin ([123],[45]).Le principal intérêt <strong>de</strong> ces métho<strong>de</strong>s est leur robustesse vis à vis <strong>de</strong>s variations <strong>de</strong>sparamètres du système à contrôler. En effet, la comman<strong>de</strong> reste efficace et stable même si,par exemple, la masse ou la rai<strong>de</strong>ur du système changent au cours du temps.Les applications sur <strong>de</strong>s structures mécaniques continues sont difficiles à maîtriser dufait du grand nombre <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>s. De bons résultats sont obtenus lorsque la comman<strong>de</strong> estco-localisée avec la mesure, ce qui permet d'augmenter la contrôlabilité du système.3.4.4 Comman<strong>de</strong> par logique floueC'est M. Za<strong>de</strong>h en 1965 qui publie l'article <strong>de</strong> référence sur la théorie <strong>de</strong> la logique floue([128]). Cette théorie a <strong>de</strong>puis été appliquée à la comman<strong>de</strong> <strong>de</strong>s systèmes. Les travaux quirelatent <strong>de</strong>s applications <strong>de</strong> la logique floue sont très nombreux. On peut citer l'article <strong>de</strong>M. Mandani, qui relate la première expérimentation d'un régulateur flou sur un systèmeréel ([72]).Nous allons présenter brièvement les fon<strong>de</strong>ments <strong>de</strong> la logique floue ([94]).La logique floue repose sur une théorie permettant <strong>de</strong> manimuler <strong>de</strong>s données imprécises.Par exemple, comment réguler la température d'une pièce en fonction d'un jugementdu type: « il fait trop chaud », « il fait frais »... Elle permet <strong>de</strong> traduire mathématiquementla sensibilité humaine (connaissances imprécises ou vagues) sous la forme <strong>de</strong> valeurs


110 Chap. 3. Rappels sur la théorie du contrôle actif <strong>de</strong>s structuresdéterministes. Ces valeurs sont appelées valeurs linguistiques et sont caractérisées par <strong>de</strong>ssous-ensembles flous.L'ensemble <strong>de</strong>s variables linguistiques défini ce que l'on nomme l'univers <strong>de</strong> discours.Un sous ensemble flou est caractérisé par une fonction mathématique qui précise, pourtout élément appartenant à cette fonction, le <strong>de</strong>gré d'appartenance à ce sous-ensemble. Parexemple, un élément <strong>de</strong> l'univers <strong>de</strong> discours pourra être la « taille » d'un individu et lessous-ensembles associés « petit, moyen ou grand ».A partir <strong>de</strong> ces définitions, on établi les « règles floues » qui sont <strong>de</strong>s expressions <strong>de</strong>la forme: « si x est A » alors « y est B ». Le premier terme est appelé la prémisse etle <strong>de</strong>uxième la conclusion. Les règles peuvent être composées <strong>de</strong> plusieurs propositions,connectées entre elles par <strong>de</strong>s opérateurs logiques ET/OU. L'implication permet <strong>de</strong> calculerle <strong>de</strong>gré d'appartenance d'une règle à un sous-ensemble flou, à l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>s règles <strong>de</strong> Mandaniou Larsen.Le principal intérêt <strong>de</strong> cette approche est <strong>de</strong> modéliser le raisonnement humain. La logiquefloue permet alors <strong>de</strong> formaliser <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s empiriques ou d'automatiser <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s<strong>de</strong> décision. Les domaines d'utilisation sont très variés, particulièrement intéressant clans lacomman<strong>de</strong> <strong>de</strong>s processus où le jugement humain est prépondérant. Dans certaines applications,une expertise du fonctionnement du processus est réalisée par un spécialiste. Cetteexpertise peut alors être utilisée pour déterminer un régulateur flou, en s'affranchissant <strong>de</strong>sphases souvent délicates d'i<strong>de</strong>ntification et <strong>de</strong> synthèse <strong>de</strong>s lois <strong>de</strong> comman<strong>de</strong> ([93]).La comman<strong>de</strong> par logique floue peu aussi trouver <strong>de</strong>s applications intéressantes lorsqueles processus sont complexes, non linéaire et le modèle difficile à obtenir .Nous allons maintenant présenter les différentes étapes <strong>de</strong> la conception d'un régulateurfloue.La structure traditionnelle d'un régulateur flou comporte <strong>de</strong>ux entrées qui sont : l'erreur<strong>de</strong> la gran<strong>de</strong>ur à réguler e(t) et la dérivée <strong>de</strong> l'erreur è(t) (figure 3.5). Les gains k x, k 2et k 3sont ajustables pour adapter la plage <strong>de</strong>s variations <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>urs d'entrées à l'univers <strong>de</strong>discours.La sortie U est un somme pondérée <strong>de</strong>s AU. L'architecture du régulateur floue peutêtre comparer à un régulateur « Proportionnel-Intégral » non linéaire.Ht)8+ 0 - Régulateurfloud/dtyP(t)u(t)•s» ProcessusIy(t)Fig. 3.5 - Schéma-bloc d'un régulateur flou classique SISO


3.4 Autres métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> contrôle 111Les trois étapes successives pour la conception d'un régulateur flou sont (cf. figure 3.6) :1 « La fuzzification » : c'est la transformation <strong>de</strong>s valeurs mesurées (par exemple l'erreur<strong>de</strong> position) en valeurs floues à l'ai<strong>de</strong> d'une fonction d'appartenance. Un univers <strong>de</strong>discours est préalablement associé aux <strong>de</strong>ux variables d'entrées et partionné en classes ;2 « L'inférence » : c'est la construction <strong>de</strong>s règles d'inférences. Par exemple : SI obstacle prèsET/OU vitesse moyenne ALORS freinage modéré. Leur traduction mathématiqueest réalisée à l'ai<strong>de</strong> d'une métho<strong>de</strong> dite « d'inférence » (somme-produit ou min-max).Cette étape résulte <strong>de</strong> l'analyse du processus par l'expert et ne nécessite pas <strong>de</strong> modèlemathématique complexe ;3 « La défuzzification » : c'est la phase qui permet <strong>de</strong> calculer la comman<strong>de</strong> en fonction <strong>de</strong>sdifférents <strong>de</strong>grés d'appartenance <strong>de</strong>s variables d'entrées. La métho<strong>de</strong> du « centre <strong>de</strong>gravité » est principalement utilisée.Base <strong>de</strong>sRèglesAuInférencesiiFig. 3.6 - Principe du régulateurflouL'écriture <strong>de</strong>s règles d'inférences peut reposer sur une analyse simple du fonctionnementdu processus :- si l'erreur est importante mais tend à diminuer, la comman<strong>de</strong> doit être modérée ;- si l'erreur et sa variation sont nulles, la comman<strong>de</strong> doit être nulle ;- si l'erreur est faible mais tend à augmenter, la comman<strong>de</strong> doit être énergique.L'amplitu<strong>de</strong> du signal <strong>de</strong> comman<strong>de</strong> doit être pondérée pour tenir compte <strong>de</strong> la différencerelative entre la valeur <strong>de</strong> l'erreur et sa dérivée.Les résultats obtenus à l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> correcteurs flous sont assez comparables à ceux issus <strong>de</strong>métho<strong>de</strong>s classiques. Par contre, leurs mises en oeuvre est beaucoup plus simple. L'utilisation<strong>de</strong>s correcteurs flous présentent <strong>de</strong>ux principaux intérêts : leur facilité <strong>de</strong> synthèse et leurrobustesse. De plus, la comman<strong>de</strong> floue permet <strong>de</strong> tirer rapi<strong>de</strong>ment parti <strong>de</strong> l'expériencehumaine qui, receuillie, analysée et codée, fournira la base <strong>de</strong> l'élaboration <strong>de</strong> l'univers <strong>de</strong>discours.


112 Chap. 3. Rappels sur la théorie du contrôle actif <strong>de</strong>s structures3.5 ConclusionsNous venons <strong>de</strong> présenter plusieurs types <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>s qui sont utilisées pour résoudre<strong>de</strong>s problèmes <strong>de</strong> contrôle sur <strong>de</strong>s systèmes dynamiques.On distingue <strong>de</strong>ux gran<strong>de</strong>s classes <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>s : les comman<strong>de</strong>s « classiques » quipermettent <strong>de</strong> résoudre <strong>de</strong>s problèmes monovariables, et les comman<strong>de</strong>s dites « mo<strong>de</strong>rnes »basées sur la minimisation d'un critère, qui nécessitent la connaissance <strong>de</strong> l'état completdu système. Pour chaque gran<strong>de</strong> classe, il y a beaucoup <strong>de</strong> variantes selon la nature et laspécificité du problème traité.Le concepteur est confronté au choix <strong>de</strong> la stratégie <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>. Cette étape estdélicate car il dispose <strong>de</strong> beaucoup <strong>de</strong> possibilités. Il doit aussi résoudre le problème <strong>de</strong> lamodélisation du processus (choix du modèle) et <strong>de</strong> l'i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong> ses paramètres. Lemodèle du processus est généralement adapté au type <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>.La solution du problème n'est donc pas unique. Il est alors nécessaire d'évaluer chaquecomman<strong>de</strong> selon <strong>de</strong>s critères <strong>de</strong> performances, <strong>de</strong> souplesse et <strong>de</strong> rapidité <strong>de</strong> mise en œuvre.Certaines comman<strong>de</strong>s sont performantes mais complexes et lour<strong>de</strong>s à implanter (procédureadaptatives, placement <strong>de</strong> pôles...). Certaines présentent <strong>de</strong>s contraintes <strong>de</strong> part l'obligation<strong>de</strong> connaître le vecteur d'état complet (comman<strong>de</strong> optimale par exemple), ce qui estpratiquement toujours impossible. Dans ce cas, il faut avoir recourt à <strong>de</strong>s estimateurs numériques,tels que les filtres <strong>de</strong> Kalman. Ces filtres sont cependant sont difficiles à implémenterlorsque la taille du problème est importante.D'autres comman<strong>de</strong>s, comme comme celles basées sur la logique floue, sont intéressantespour traiter <strong>de</strong>s problèmes où l'homme à une bonne maîtrise du processus.La réalisation et l'implantation <strong>de</strong>s systèmes <strong>de</strong> comman<strong>de</strong> s'est accrue avec le développement<strong>de</strong>s calculateurs, plus performants et plus faciles à utiliser. On trouve maintenant<strong>de</strong>s matériels complets capables <strong>de</strong> réaliser l'acquisition <strong>de</strong>s données (conversion analogiquenumérique),le traitement <strong>de</strong> celles-ci (algorithme <strong>de</strong> contrôle) pour fournir le signal <strong>de</strong>comman<strong>de</strong> à l'actionneur (conversion numérique-analogique). Ces systèmes permettent <strong>de</strong>développer rapi<strong>de</strong>ment <strong>de</strong>s applications. Ils sont bien adaptés à la mise au point <strong>de</strong> systèmes<strong>de</strong> comman<strong>de</strong> sur <strong>de</strong>s prototypes.La qualité <strong>de</strong>s actionneurs est un point très important pour obtenir les performancesdésirées. En effet, il ne s'agit pas <strong>de</strong> générer une consigne d'effort mais encore faut-il laréaliser concrètement.Le choix <strong>de</strong>s actionneurs est crucial. Ils doivent être dimensionnés afin <strong>de</strong> fournir lapuissance nécessaire au contrôle, dans une ban<strong>de</strong>-passante définie suivant les objectifs.Il est aussi nécessaire <strong>de</strong> tenir compte <strong>de</strong>s contraintes d'environnement « structurales »,c'est à dire du type <strong>de</strong> structure (le contrôle <strong>de</strong>s vibrations d'un pont est différent ducontrôle <strong>de</strong>s vibrations d'un moteur <strong>de</strong> voiture) et « énergétique ». On ne peut pas, parexemple, utiliser un panneau solaire pour recharger un accumulateur, dans une région du


3.5 Conclusionsglobe où il fait nuit la moitié <strong>de</strong> l'année


Chapitre 4La suspension active du siège: modélisation etsimulation4.1 IntroductionLe but <strong>de</strong> ce chapitre est <strong>de</strong> proposer un modèle <strong>de</strong> siège à suspension active poursimuler et évaluer l'efficacité <strong>de</strong> diverses lois <strong>de</strong> comman<strong>de</strong> sur l'amélioration du confort.Dans le cadre <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s lois <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>, nous avons cherché <strong>de</strong>s lois simples etefficaces, qui soient faciles à implanter sur le prototype. Deux comman<strong>de</strong>s ont été retenues :une comman<strong>de</strong> semi-active selon un schéma connu appelé « amortisseur skyhook » et unecomman<strong>de</strong> active.La comman<strong>de</strong>^ semi-active "est choisie pour sa simplicité <strong>de</strong> mise en oeuvre et ses performancesreconnues dans le domaine <strong>de</strong>s suspensions ([21],[109], [26],[63]). Bien que cettecomman<strong>de</strong> soit théoriquement performante sur <strong>de</strong>s suspensions <strong>de</strong> véhicule, elle ne résoudpas le problème du suivi en effort <strong>de</strong> l'amortisseur piloté, ([14]). Pour cela, une boucled'asservissement en effort a été développée.Pour la comman<strong>de</strong> active, nous nous sommes inspirés <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s qui permettentd'améliorer les performances <strong>de</strong>s régulateurs PID. Le schéma <strong>de</strong> comman<strong>de</strong> peut être assimiléà un régulateur par retour d'état ([97],[30]). L'utilisation <strong>de</strong> ce schéma, pour larésolution <strong>de</strong> notre problème d'isolation vibratoire, est un <strong>de</strong>s aspects originaux <strong>de</strong> ce travail.Préalablement à la recherche <strong>de</strong>s lois <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>, une étu<strong>de</strong> approfondie <strong>de</strong>s diversestechnologies d'actionneurs utilisés dans les suspensions actives ou semi-actives a été réalisée([50],[61]). Différentes technologies d'actionneurs peuvent être envisagées, suivant que l'onconsidère <strong>de</strong>s critères <strong>de</strong> puissance, <strong>de</strong> temps <strong>de</strong> réponse, <strong>de</strong> ban<strong>de</strong> passante : hydraulique,électrique, pneumatique, piézoélectrique...Le choix <strong>de</strong> l'actionneur est très important. Les performances du contrôle actif <strong>de</strong> lasuspension sont fortement dépendantes <strong>de</strong>s caractéristiques <strong>de</strong> l'actionneur. Il s'agit <strong>de</strong>


116 Chap. 4. La suspension active du siège: modélisation et simulationtrouver un actionneur qui respecte les spécifications propres à l'application du siège (effort,temps <strong>de</strong> réponse, vitesse, ren<strong>de</strong>ment) et les contraintes (encombrement, énergie disponibledans le véhicule). Le problème du choix <strong>de</strong> l'actionneur est donc difficile. Il y a peu <strong>de</strong>solutions qui répon<strong>de</strong>nt à la fois aux spécifications techniques et aux contraintes.La méthodologie qui a été suivie est la définition d'un cahier <strong>de</strong>s charges fonctionnel. Ils'agit <strong>de</strong> choisir l'actionneur le mieux adapté à la suspension <strong>de</strong> siège et pouvant fonctionneraussi bien en amortisseur qu'en actionneur.Cette étu<strong>de</strong> a abouti au choix original d'un actionneur électromécanique : un motoréducteurà courant continu. Son caractère réversible autorise un fonctionnement en génératrice(amortisseur passif ou semi-actif) ou en moteur, ce qui a permis d'implanter les <strong>de</strong>ux types<strong>de</strong> comman<strong>de</strong> sur le prototype.D'autres facteurs ont déterminé ce choix. Premièrement, ces actionneurs sont courammentutilisés dans l'automobile (comman<strong>de</strong> <strong>de</strong>s vitres électriques, d'appuis têtes, <strong>de</strong> hauteur<strong>de</strong> siège... [5]). Les travaux <strong>de</strong> Karnopp sur les amortisseurs électromagnétiques ont aussimontré la faisabilité <strong>de</strong> cette technologie par rapport à <strong>de</strong>s actionneurs hydrauliques oupneumatiques ([62],[60]). De plus, l'intérêt <strong>de</strong> l'actionneur électrique est que l'on peut directementutilisé l'énergie électrique disponible dans le véhicule, sans avoir recourt à uneautre source d'énergie.Un autre atout du moteur à courant continu est son comportement intrinsèque linéaire,facilement modélisable. L'asservissement en couple est relativement classique et bien maîtriséaujourd'hui ([58],[1]). Sa compacité le rend particulièrement adapté à notre application,sa technologie est propre.Dans ce chapitre, nous allons tout d'abord modéliser la suspension active du siège tellequ'elle est représentée par le prototype, le modèle <strong>de</strong> la suspension du siège munie <strong>de</strong> sonactionneur est présenté et le choix <strong>de</strong>s paramètres du modèle est discuté.A partir <strong>de</strong> ce modèle, <strong>de</strong>s simulations numériques dans les domaines temporel et fréquentielsont réalisées afin <strong>de</strong> vali<strong>de</strong>r les performances du système. Cette phase <strong>de</strong> modélisationest doublement utile : d'une part pour détermininer les paramètres <strong>de</strong> la comman<strong>de</strong>et d'autre part pour vali<strong>de</strong>r les choix <strong>de</strong> certains paramètres du système. Le rôle du modèleest alors double : modèle <strong>de</strong> simulation pour le test et la synthèse <strong>de</strong>s lois <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>s, etmodèle <strong>de</strong> conception pour le dimensionnement <strong>de</strong> l'actionneur et <strong>de</strong> la chaine cinématiquedu prototype.Enfin, un bilan est proposé afin <strong>de</strong> dégager les avantages et inconvénients <strong>de</strong> chaquestructure <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>.


4.2 Modélisation du système 1174.2 Modélisation du système4.2.1 Choix et hypothèses simplificatricesLe système, constitué du siège, <strong>de</strong> la suspension et <strong>de</strong> l'actionneur électromécanique, estreprésenté par le modèle à <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> liberté <strong>de</strong> la figure 4.1.X2ConducteurAssise siègeKmSuspensionButéesComman<strong>de</strong>Plancherpignon/crémaillereFig. 4.1 - Modèle du système à 2 <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> libertéAvant <strong>de</strong> décrire le modèle, nous allons définir les hypothèses du modèles et les choixrelatifs à la conception du système.Les hypothèses générales <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> sont celles du chapitre 1 : seules les vibrations suivantl'axe vertical sont considérées et la dynamique du conducteur est ici négligée. Un modèled'humain est trop complexe pour intervenir dans une phase <strong>de</strong> conception.Le système est modélisé dans son mouvement <strong>de</strong> translation vertical. Le conducteurassis sur le siège est représenté par un soli<strong>de</strong> <strong>de</strong> masse (M 0).L'assise du siège est représentée par un modèle linéaire <strong>de</strong> Kelvin Voigt. On se place doncdans l'hypothèse <strong>de</strong>s petites déformations et l'amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s oscillations du conducteur sontfaibles. La rai<strong>de</strong>ur (K m) et le coefficient d'amortissement (C m) <strong>de</strong> la mousse d'assise sontdéterminés selon la procédure décrite dans la partie concernant la modélisation <strong>de</strong>s mousses(cf. chapitre 1).La course du gui<strong>de</strong> cinématique a été définie pour que .avec un réglage, le système nevienne pas en contact avec les butées <strong>de</strong> fin <strong>de</strong> course <strong>de</strong> la suspension, et ce, quelque soitla masse du conducteur. Pour cela, un décalage statique <strong>de</strong> la suspension peut être effectuéavec un dipositif <strong>de</strong> tarage initial du ressort (ce dispositif sera présenter au chapitre 5).


118 Chap. 4. La suspension active du siège : modélisation et simulationLa rai<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> la suspension a été conçue pour être linéaire dans la plage <strong>de</strong> débattementpermise.Le choix du fonctionnement <strong>de</strong> l'actionneur aussi bien en amortisseur (génératrice) qu'enmoteur impose une réversibilité complète <strong>de</strong> l'organe <strong>de</strong> transmission <strong>de</strong> mouvement pignoncrémaillèreainsi que du réducteur/multiplicateur. Nous verrons au chapitre 4 comment ilest possible d'obtenir un engrenage qui respecte cette condition.Les hypothèses supplémentaires sur la linéarité <strong>de</strong> l'actionneur sont les suivantes :- ren<strong>de</strong>ment i<strong>de</strong>ntique pour les <strong>de</strong>ux sens <strong>de</strong> rotation (réducteur) ;- ren<strong>de</strong>ment du moteur unitaire (pertes par effet Joule négligées,...).La validité <strong>de</strong>s hypothèses dépend <strong>de</strong>s choix <strong>de</strong> conception. Elles seront étudiées dansle chapitre 5.4.2.2 Description du modèleLa suspension est intercalée entre l'embase du siège, matérialisée par le soli<strong>de</strong> <strong>de</strong> masse(M„), et le plancher symbolisé par la position (y). "Elle est composée <strong>de</strong> l'ensemble [masseressort-actionneur].Détail AFig. 4.2 - Schéma <strong>de</strong> l'engrenage {transmission/réduction} pignon-crémaillèreL'actionneur est constitué d'un moteur électrique à courant continu accouplé à un réducteur.Le réducteur joue le rôle d'amplificateur <strong>de</strong> vitesse ou <strong>de</strong> couple. Un engrenagepignon-crémaillère permet assure la transformation du mouvement <strong>de</strong> translation verticale


4.2 Modélisation du système 119en rotation <strong>de</strong> l'actionneur ainsi que la transmission <strong>de</strong> puissance entre l'actionneur et lesiège. La figure 4.2 présente une vue détaillée <strong>de</strong> l'engrenage.Il est commo<strong>de</strong> <strong>de</strong> rapporter le fonctionnement <strong>de</strong> l'actionneur à un espace [couple/vitesse]dit <strong>de</strong> « quatre quadrants » (cf. figure 4.3). Le quadrant (1) caractérise un fonctionnement« en moteur » dans le sens trigonométrique, le quadrant (3) dans le sens horaire ; dans ces<strong>de</strong>ux cas, le couple électromécanique et la vitesse ont le même signe. Les quadrants (2) et(4) correspon<strong>de</strong>nt à <strong>de</strong>s fonctionnements « <strong>de</strong> freinage » (générateur).MOTEUR FREIN(Générateur)Vitesse j©wwMOTEURSens trigonométriqueMOTEURSens horairewMOTEUR FREIN(Générateur)©Couple^Fig. 4.3 - Fonctionnement <strong>de</strong> i'actionneur dans les quatre quadrantsLa crémaillère (7a) est solidaire <strong>de</strong> l'embase du siège et le pignon du motoréducteur estsolidaire du plancher.Dans le cas du fonctionnement en génératrice, le motoréducteur est entraîné en rotationpar le mouvement vertical du système et l'action <strong>de</strong> freinage est obtenue contrôle du courantd'induit. La variation <strong>de</strong> charge (ou <strong>de</strong> l'effort <strong>de</strong> freinage) <strong>de</strong> la génératrice est obtenueà l'ai<strong>de</strong> d'un « rhéostat électronique » asservi en courant. Celui-ci est symbolisé par larésistance variable en série avec la résistance d'induit <strong>de</strong> la génératrice (cf. figure 4.1).Dans le cas du fonctionnement en moteur, le courant nécessaire pour obtenir le coupledésiré est fourni par une source <strong>de</strong> puissance externe. Dans notre application, une simplebatterie i<strong>de</strong>ntique à celle que l'on peut trouver dans un véhicule automobile convient. L'asservissementen l'effort pourra être réalisé avec le même régulateur que le rhéostat électronique.Pour modéliser l'ensemble <strong>de</strong>s frottements dans l'élément <strong>de</strong> suspension, un coefficient<strong>de</strong> frottement sec (C/) est introduit.y(t) représente la perturbation du plancher, x x(t) la position <strong>de</strong> l'embase du siège etX2(t) la position du passager.


120 Chap. 4. La suspension active du siège: modélisation et simulation4.2.3 Mise en équations du systèmeLes équations différentielles qui régissent le mouvement du système découlent <strong>de</strong> l'écrituredu pricipe fondamental <strong>de</strong> la dynamique. Les équations sont couplées aux équationsélectromécaniques <strong>de</strong> l'actionneur. On distingue alors <strong>de</strong>ux groupes d'équations différentielles: les équations du système mécanique et les équations électriques.Les notations utilisées dans l'écriture <strong>de</strong> l'ensemble <strong>de</strong>s équations sont données par :«(*)i(t)cf 9( t )e(t)e'{t).(*)Rg, LgKi = K eC-vgtension induit génératrice/moteurcourant induit génératrice/moteurcouple frein/moteur sur l'axe <strong>de</strong> la génératriceforce électromotrice (fem)force contre-électromotrice (fcem)vitesse angulaire <strong>de</strong> la génératrice/moteurrésistance, inductance d'induit <strong>de</strong> la génératrice/moteurconstante <strong>de</strong> couple et constante feminertie <strong>de</strong> la génératrice/moteurcoefficient frottement visqueux <strong>de</strong> la génératrice/moteurJyN rp rJ pPvRpaC/ P(t)M ssM tM 0M sF freinCinertie d'entrée du réducteurrapport <strong>de</strong> multiplication (N r— avec N rapport <strong>de</strong> réduction)coefficient frottement visqueux du réducteurren<strong>de</strong>ment réducteurvitesse angulaire du pignoninertie du pignoncoefficient <strong>de</strong> frottement visqueux pignon/crémaillèreren<strong>de</strong>ment pignon/crémaillèrerayon primitif du pignonangle <strong>de</strong> pressioncouple frein/moteur ramené au pignonmasse mobile <strong>de</strong> la suspension sans l'actionneurmasse vue <strong>de</strong> la crémaillère due aux inerties <strong>de</strong> rotationmasse du conducteurmasse mobile <strong>de</strong> la suspension avec l'actionneureffort frein/moteur ramené sur la crémaillèrecoefficient d'amortissement visqueux équivalent <strong>de</strong> la suspensionLes équations du moteur électriques sont :di{t)e{t) = R gi{t) + L ad t+ u(t) (cas <strong>de</strong> la génératrice) (4.1)


4.2 Modélisation du système 121u(t) = e'(t) + R gi(t) + Lg^jQ (cas du moteur) (42)e(t) = K eu g(t) = e'(t) (4.3)C fg(t) = Kii(t) (4.4)La vitesse <strong>de</strong> l'arbre du moteur est régie par l'équation différentielle suivante :jfa^l = _ Cfg{t) _ CvgUg{t) (45)Les équations du moirvement du siège sont :i¥ si- x(i) = -K s[x x{t) - y{t)] - C v[x x(t) - y{t)} - F{t) - Fcouiombit, x x- y)-K m[x x(t) - x 2(t)} - C m[x x(t) - x 2(t)} (4.6)M 0 X 2{t) = -KnfaW-XiW-CmixxW-X^t)] (4.7)La vitesse <strong>de</strong> l'arbre du moteur est liée à celle du pignon par l'équation suivante :u) g{t) = N ru p(t) (4.8)Le couple ramené sur le pignon est :Clr[t)='Mm (4. 9)L'effort sur la crémaillère est alors :F(t) = ^cos(a) (4.10)RpPpL'équation <strong>de</strong> couplage entre la vitesse relative <strong>de</strong> la suspension et la vitesse <strong>de</strong> rotation dupignon est :^=IfiMWl=M!)( 4. u )-ttp -CtpLe coefficient d'amortissement visqueux C véquivalent <strong>de</strong> la suspension est déterminé àpartir <strong>de</strong>s coefficients d'amortissement visqueux du moteur, du réducteur et du pignon :R PLe frottement sec dans la suspension est modélisé à l'ai<strong>de</strong> d'une loi <strong>de</strong> Coulomb. Cette loiest suffisante pour rendre compte <strong>de</strong>s phénomènes d'hystérésis dans le système. Ceci seravérifié au chapitre 5. La loi est la suivante :Fcouiomb(t, ii - il) = C f[signe(x x- y)} (4.13)Le mouvement du siège est déterminé à l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux équations différentielles (4.6)et (4.7), <strong>de</strong> l'équation différentielle du moteur électrique (4.2) et l'équation différentielle <strong>de</strong>couplage (4.5) permettant <strong>de</strong> tenir compte <strong>de</strong>s inerties <strong>de</strong> rotation.


122 Chap. 4. La suspension active du siège: modélisation et simulationCette <strong>de</strong>rnière pent être supprimée. Le problème ne comporte plus alors que trois équationsdifférentielles au lieu <strong>de</strong> quatre. Pour cela, il est nécessaire <strong>de</strong> traduire les caractéristiques<strong>de</strong> l'actionneur (couple, moment d'inertie, vitesse et accélération du motoréducteur)en éléments correspondants, ramenés directement sur la crémaillère, c'est à dire en élémentséquivalents pour un mouvement <strong>de</strong> translation ([65]). Cette transformation se fait<strong>de</strong> la manière suivante :- on détermine les couples en écrivant, qu'au ren<strong>de</strong>ment près, les puissances à développerau niveau <strong>de</strong> la charge et au niveau <strong>de</strong> l'embase du siège sont i<strong>de</strong>ntiques : équations(4.9) pour le réducteur et (4.10) pour la conversion <strong>de</strong> mouvement linéaire en mouvement<strong>de</strong> rotation. La vitesse <strong>de</strong> rotation du pignon est liée à la vitesse linéaire <strong>de</strong>la crémaillère par la relation (4.11) et à celle du moteur par la relation (4.8)- on détermine les moments d'inertie en écrivant qu'au niveau <strong>de</strong> la charge, comme auniveau <strong>de</strong> l'embase du siège, les forces vives sont i<strong>de</strong>ntiques. Pour la conversion <strong>de</strong>smouvements <strong>de</strong> rotation <strong>de</strong> l'ensemble [moteur-réducteur-pignon], la relation traduisantl'égalité <strong>de</strong>s forces vives est :J tu 2 p= W R = J 9UJ] (4.14)En appliquant cette relation, on obtient l'équation :J t= J p+ (J 3-f J r).N 2 H-> éléments ramenés au pignon (4.15)Pour la conversion du mouvement <strong>de</strong> rotation en mouvement linéaire, l'égalité <strong>de</strong>sforces vives est :J tu 2 p= M tV 2 (4.16)avec Vt la vitesse linéaire <strong>de</strong> la crémaillère. Par application <strong>de</strong> cette relation, la masseM t, animée <strong>de</strong> la vitesse Vt correspondant au moment d'inertie J tramené au pignon,est donnée par :M t= ^ éléments ramenés à la crémaillère (4-17)RpLa masse mobile M ss <strong>de</strong> la suspension est donc augmentée <strong>de</strong> la masse du aux inerties <strong>de</strong>rotation <strong>de</strong> l'actionneur. On a alors :M, = M aa+ M t(4.18)Une représentation synthétique et très utile pour mettre en évi<strong>de</strong>nce les couplages électriqueset mécaniques, est le schéma bloc. Après application <strong>de</strong> la transformée <strong>de</strong> Laplaceet en supposant les conditions initiales nulles, le système d'équations différentielles conduitau schéma bloc du modèle représenté sur la figure 4.4. Il fait apparaître trois sous-systèmes :1. le bloc Actionneur qui comprend le système pignon-crémaillère, le moto-réducteur etsa boucle d'asservissement en courant ;


4.2 Modélisation du système 1232. Le bloc Suspension qui comprend la suspension du siège proprement dite ;3. Le bloc Siège qui comprend la mousse <strong>de</strong> l'assise et le conducteur.Il permet <strong>de</strong> mettre en évi<strong>de</strong>nce les couplages électriques et mécaniques entre les différentssous-systèmes et les interactions qui existent entre les signaux U(s) et Y (s) s'appliquantaux <strong>de</strong>ux entrées du processus et les <strong>de</strong>ux sorties Xi(s) et ^(s). La boucle d'asservissement<strong>de</strong> courant permet <strong>de</strong> maîtriser le couple dans l'actioneur suivant une consigne C\ issue <strong>de</strong>l'algorithme <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>. Cette partie sera étudier dans la suite du chapitre.SIEGEj 1 K s < — . 1 iSUSPENSIONFig. 4.4 - Schéma bloc du modèleRemarque importante :L'angle <strong>de</strong> pression a est l'angle <strong>de</strong> la droite d'action avec la tangente en I au cercleprimitif du pignon et <strong>de</strong> la droite <strong>de</strong> référence <strong>de</strong> la crémaillère (cf. figure 4.5). La ligned'action est la normale commune à <strong>de</strong>ux profils <strong>de</strong> <strong>de</strong>nts conjuguées en leur point <strong>de</strong> contactI. Dans le cas idéal d'absence <strong>de</strong> frottement, c'est le lieu <strong>de</strong>s efforts qui s'exercent sur la<strong>de</strong>nture.L'effort qui agit sur l'embase du siège est la projection <strong>de</strong> l'effort <strong>de</strong> <strong>de</strong>nture sur la ligne


124 Chap. 4. La suspension active du siège : modélisation et simulation<strong>de</strong> référence <strong>de</strong> la crémaillère et est donné par l'équation :F/ pcos(a) (4.19)Pour une <strong>de</strong>nture normale, droite, l'angle <strong>de</strong> pression est égal à 20 <strong>de</strong>grés.Fig. 4.5 - Engrenage <strong>de</strong> référence (d'après ([69])Dans le cas <strong>de</strong> l'engrenèment avec frottement, la force <strong>de</strong> frottement est tangentielle auxprofils <strong>de</strong> <strong>de</strong>nture. Le ren<strong>de</strong>ment d'engrenement est directement proportionnel au rapport<strong>de</strong> réduction <strong>de</strong> l'engrenage et donc du nombre <strong>de</strong> <strong>de</strong>nts du pignon. Cet aspect sera étudiéau chapitre 5. Nous verrons comment optimiser l'engrenèment.4.2.4 Les paramètres du modèle4.2.4.1 Les paramètres <strong>de</strong> l'actionneurPour les <strong>de</strong>ux cas <strong>de</strong> fonctionnement <strong>de</strong> l'actionneur, une bonne efficacité <strong>de</strong> la suspensionactive du siège est obtenue en choisissant judicieusement les gran<strong>de</strong>urs caractéristiquesdu motoréducteur. Dans ces <strong>de</strong>ux cas, Le système doit être convenablement dimensionné :en « moteur frein » (la génératrice) et en actionneur (moteur). Par hypothèse, le systèmeétant réversible, la loi couple/vitesse obtenue dans le cas d'un fonctionnement en génératriceest la même que dans le cas moteur.Dans le cas <strong>de</strong> la génératrice, l'actionneur peut être considéré comme un amortisseur visqueuxoù l'effort <strong>de</strong> freinage engendré par le mouvement <strong>de</strong> la suspension est proportionnelà la vitesse <strong>de</strong> sollicitation (V re|), tel que:Ffrein{t) = C s\' rel(4.20)On peut alors exprimer la valeur <strong>de</strong> la viscance (C s) <strong>de</strong> l'amortisseur en fonction <strong>de</strong>s paramètresélectromécaniques du système. Le couple <strong>de</strong> freinage clans la génératrice s'écrit :Cf g(t) = K ti(t) (4.21)


4.2 Modélisation du système 125Le courant dans l'induit est solution <strong>de</strong> l'équation différentielle :avece(t) = K eu g(t) = ^LV ret{t) (4.23)Généralement, l'inductance (L g) peut être négligée du fait <strong>de</strong> la très petite constante <strong>de</strong>temps électrique (r e; ec= ) environ mille fois plus petite que la constante <strong>de</strong> temps mécaniquedu système (r m e c a= jr ~ 0.5 sec). La constante <strong>de</strong> temps mécanique est prise égaleà la fréquence propre du mo<strong>de</strong> propre <strong>de</strong> suspension (typiquement 2 Hz), en négligeant le2 e mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> la masse.Ainsi, dans la suite <strong>de</strong>s calculs, le courant sera supposé s'établir instantanément sansaucune dynamique.Après simplification, l'expression du courant <strong>de</strong>vient :9 P 9En appliquant le couple <strong>de</strong> freinage sur la crémaillère, on peut écrire :Ffrein(t) = { ^ ^ ) ^(0 (4-25)Le coefficient maximal d'amortissement est donc :N?K eKjCS = -WRV(4- 26)Cette expression fait clairement apparaître le couplage <strong>de</strong>s paramètres électriques et mécaniques.Pour un moteur donné, le calcul <strong>de</strong> la chaîne cinématique (réducteur, pignoncrémaillère)permet d'obtenir la valeur <strong>de</strong> Cs maxsouhaitée. Les caractéristiques maximalesd'utilisation doivent être bien évi<strong>de</strong>mment respectées (vitesse et couple à l'entrée du réducteur).L'obtention d'une valeur élevée <strong>de</strong> (G S) requiert un fort rapport <strong>de</strong> multiplication et unfaible rayon <strong>de</strong> pignon (R P). Les limites physiques pour les valeurs <strong>de</strong> ces paramètres dépend<strong>de</strong> la technologie utilisée. Pour les réducteurs à trains d'engrenages à axes parallèles,à partir d'un certain rapport <strong>de</strong> multiplication, les ren<strong>de</strong>ments <strong>de</strong>viennent médiocres et leréducteur peut <strong>de</strong>venir irréversible. Par contre, l'utilisation <strong>de</strong> réducteurs à trains épicycloïdauxpermet d'obtenir <strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ments exellents, même avec <strong>de</strong>s facteurs <strong>de</strong> réductionimportants.On voit alors que le choix du réducteur/multiplicateur est très important. Cet organedoit être optimisé afin <strong>de</strong> fournir le meilleur compromis ren<strong>de</strong>ment/rapport <strong>de</strong> réduction.Il <strong>de</strong>vra faire l'objet d'une étu<strong>de</strong> particulière qui sera présentée au chapitre 5.


126 Chap. 4. La suspension active du siège : modélisation et simulationL'inertie ajoutée au système (Jt), par le motoréducteur, est proportionnelle au carré <strong>de</strong>(N r) et inversement proportionnelle au carré <strong>de</strong> (Rp). La constante <strong>de</strong> temps électromécanique<strong>de</strong> l'actionneur (r em) est fonction <strong>de</strong> (J t) telle que (en négligeant le frottement) :r m= ^ (4.2T)(r em) définie l'accélération du rotor à vi<strong>de</strong>. Elle ne doit pas être trop élevée si l'on veutgarantir un temps <strong>de</strong> montée en vitesse acceptable. On comprend alors qu'il sera intéressant<strong>de</strong> choisir un motoréducteur avec une faible inertie. De même, une faible résistance d'induitpermet <strong>de</strong> diminuer r emtout en augmentant la valeur <strong>de</strong> Cs max.L'actionneur utilisé dans le prototype est un produit du commerce, choisi parmi lecatalogue d'un fabricant <strong>de</strong> petits moteurs électriques à courant continu. L'actionneur a étéchoisi en optimisant le coefficient d'amortissement maximale Cs maxet l'inertie J t.Une étu<strong>de</strong> paramétrique, par simulation numérique avec le modèle, a permis <strong>de</strong> fairele optimal entre plusieurs modèles <strong>de</strong> caractéristiques différentes. L'actionneur est doncoptimisé pour obtenir le maximum d'efficacité sur l'isolation du siège.Les valeurs finales <strong>de</strong>s paramètres <strong>de</strong> l'actionneur sont réunies dans le tableau 4.1.L'actionneur choisi permet d'obtenir une valeur <strong>de</strong> Cs maxproche <strong>de</strong> 3300 Ns/m. ; le tauxd'amortissement du système peut alors atteindre une valeur supérieure à 2.4.2.4.2 Les autres paramètres du modèleLes paramètres du modèle sont regroupés dans le tableau 4.1.Les paramètres <strong>de</strong> la mousse d'assise sont i<strong>de</strong>ntifiés avec une réponse en fréquence mesuréesur un siège chargé d'un conformateur normalisé <strong>de</strong> 63 kg (cf. chapitre 2).Les valeurs indiquées dans le tableau concernant la suspension sont les valeurs réellesi<strong>de</strong>ntifiées sur le prototype à partir d'essais sur banc. Le modèle présenté est celui du prototypequi sera développé dans le chapitre 5. Certains paramètres peuvent être difficilementmaitrisé comme la rai<strong>de</strong>ur et l'amortissement <strong>de</strong> la mousse, et difficilement évité comme lesfrottements, sans surcoût innaceptable dans une application automobile.La valeur théorique <strong>de</strong> la rai<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> suspension désirée est égale à 0.6 10 4N/m. La valeureffectivement obtenue sur le prototype est 0.68 10 4N/m. Cette rai<strong>de</strong>ur permet d'obtenirun mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> suspension inférieur à 2 Hz. Le modèle.est donc très proche du prototype; ilsimule le comportement dynamique du système le plus proche possible du système réel.Il est bien sûr possible <strong>de</strong> choisir entre plusieurs valeurs <strong>de</strong> rai<strong>de</strong>urs K s. Nous verronsqu'il suffit alors d'interchanger les ressorts <strong>de</strong> traction du dispositif <strong>de</strong> rai<strong>de</strong>ur.


4.3 Lois <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>s et simulations 127SiègeMasse du conducteur, M 0(kg) 63Rai<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> la mousse d'assise, K m(N/m) 50000Coefficient d'amortissement <strong>de</strong> la mousse, C m(Ns/m) 930SuspensionMasse mobile <strong>de</strong> la suspension, M ss(kg) 10Rai<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> la suspension, K s(N/m) 6880Coefficient <strong>de</strong> frottement sec, C/ (N) 95Coefficient d'amortissement visqueux équivalent, C v(Ns/m) 90Course maxi <strong>de</strong> la suspension, Deb(m) ±0.025ActionneurRapport <strong>de</strong> multiplication, N r17.4Ren<strong>de</strong>ment du réducteur, p r0.75Rayon du pignon, R p(m) 0.01Ren<strong>de</strong>ment engrenage pignon/crémaillère, p p1Angle <strong>de</strong> pression, a (<strong>de</strong>g) 20Inertie du réducteur, J r(kg.m 2 )20 10 _ rInertie moteur, J g(kg.m 2 ) ' 71.410 -7Masse ajoutée due à l'inertie en rotation, M t(kg) 25Inductance d'induit, L g(H) 0.4 10 -3Résistance d'induit, R g(Si) 2.2Constante <strong>de</strong> couple, K {(N.m/A) 0.0497Constante <strong>de</strong> fem/fcem, K e(V/rad.s~ l ) 0.0497Tab. 4.1 - Paramètresdu modèle4.3 Lois <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>s et simulations4.3.1 Choix <strong>de</strong>s lois <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>Différentes stratégies <strong>de</strong> comman<strong>de</strong> ont été envisagées. Elles sont regroupées en <strong>de</strong>uxgran<strong>de</strong>s classes : dissipatives et actives. L'étu<strong>de</strong> théorique <strong>de</strong>s lois <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>s valablespour <strong>de</strong>s systèmes à 1 <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> liberté a montré qu'une loi par retour d'état linéaire complet(comman<strong>de</strong> optimale) n'était pas nécessaire et qu'une loi dissipative permettait d'obtenir<strong>de</strong>s performances très proches <strong>de</strong> celles d'une comman<strong>de</strong> optimale ([75], [108],[3]) .L'analyse d'un isolateur à un <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> liberté a montré les limites <strong>de</strong> l'amortisseur passifsur les performances du confort. Un amortisseur à coefficient d'amortissement variablepermet <strong>de</strong> résoudre le problème du compromis du choix <strong>de</strong> (C s). On parle alors d'amortissementactif ou d'amortisseur semi-actif, ou encore d'amortisseur piloté. L'énergie dissipéedans le système est modulée selon une loi <strong>de</strong> comman<strong>de</strong> prédéfinie.


128 Chap. 4. La suspension active du siège : modélisation et simulationL'amortisseur semi-actif présente aussi l'intérêt <strong>de</strong> pouvoir être réalisé à partir d'amortisseursconventionnels. Par exemple, on peut utiliser un amortisseur hydraulique munid'une servo-valve qui contrôle le débit d'huile à travers une restriction ([87],[46],[26]).Il existe plusieurs types <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>s appliquées au concept d'amortissement actif([12],[11],[82]). Dans une première approche, nous avons choisies <strong>de</strong> mettre en œuvre unecomman<strong>de</strong> par retour d'état en vitesse absolue appelée comman<strong>de</strong> « skyhook » ([27]). Lesraisons <strong>de</strong> ce choix sont d'une part, sa simplicité <strong>de</strong> mise en œuvre, et, d'autre part lesperformances théoriques obtenues : elles sont très proches <strong>de</strong>s comman<strong>de</strong>s purement activeset bien supérieures à un amortisseur passif conventionnel ([63],[59],[21],[109]).Dans une <strong>de</strong>uxième approche, une comman<strong>de</strong> active par retour d'état a été étudiée.L'intérêt <strong>de</strong> cette comman<strong>de</strong> sera décrite par la suite. La propriétée <strong>de</strong> « réversibilité »<strong>de</strong> l'actionneur permet d'envisager l'étu<strong>de</strong> d'une comman<strong>de</strong> active et <strong>de</strong> vérifier ainsi, aposteriori sur le prototype, les avantages et les inconvénient <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>.Nous allons maintenant analyser les performances <strong>de</strong>s ces <strong>de</strong>ux lois <strong>de</strong> comman<strong>de</strong> surl'isolation du siège.4.3.2 Comman<strong>de</strong> semi-active4.3.2.1 Concept <strong>de</strong> l'amortisseur idéal « skyhook »/ / / / / / / / / /XCs I-MoMoKsCsKsAmortiseur conventionelAmortisseur "skyhook"Fig. 4.6 - Amortisseur conventionnel et « skyhook »Il est commo<strong>de</strong> <strong>de</strong> présenter le principe <strong>de</strong> l'amortisseur skyhook par un oscillateurlinéaire à 1 <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> liberté (cf. figure 4.6).L'amortisseur n'est plus inséré entre la perturbation du plancher et la masse mais entrecelle-ci et une référence fixe: ce principe est appelé amortisseur skyhook ([63]). L^effortdélivré dans l'amortisseur est proportionnel à la vitesse absolue <strong>de</strong> la masse. L'équation du


4.3 Lois <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>s et simulations 129mouvement <strong>de</strong> l'oscillateur estM aX = -C aX - K S(X - Y)(4.28)Les trois fonctions <strong>de</strong> transfert caractéristiques <strong>de</strong> l'isolation du système sont :( ^ )LU 2 - OJ 2 + 2jÇu> 0ut( UJ 2 — 2j^ui 0u}%)(4.29)(f)Afin <strong>de</strong> comparer les performances entre l'amortisseur skyhook et le conventionnel, oncalcule les fonctions <strong>de</strong> transfert correspondantes aux <strong>de</strong>ux configurations (amortisseurconventionnel et skyhook). Le module <strong>de</strong> la transmissibilité, pour différentes valeurs dutaux d'amortissement £, est présenté figure 4.7.Fréquence redu'rte f/foFig. 4.7 -Fonction <strong>de</strong> transfert \H^x^\La fréquence <strong>de</strong> résonance du système (/ 0) et le taux d'amortissement £ du systèmes'écrivent :(4.30)(4.31)Pour les <strong>de</strong>ux cas, |iï(X)| présente une forte amplification à la résonance pour unefaible valeur <strong>de</strong> £. Au <strong>de</strong>là <strong>de</strong> la fréquence <strong>de</strong> coupure, les <strong>de</strong>ux amortisseurs atténuent laperturbation mais clans <strong>de</strong>s proportions différentes. Le comportement du système tend versune asymptote lorsque f / f 0> 10 crui est une droite <strong>de</strong> pente égale à 20 dB/déca<strong>de</strong> pourl'amortisseur conventionnel et 40 dB/déca<strong>de</strong> pour l'amortisseur skyhook.


130 Chap. 4. La suspension active du siège : modélisation et simulationL'atténuation <strong>de</strong> la réponse à la résonance, pour l'amortisseur conventionnel, est obtenueau prix d'une dégradation <strong>de</strong> l'isolation à haute fréquence. A haute fréquence, l'amortisseurconventionnel raidit le système alors qu'une suspension souple est nécessaire.Sur la figure 4.8, on a représenté les modules <strong>de</strong>s fonctions <strong>de</strong> transfert H,X-Y^ etH (x vL'amortisseur skyhook présente une amplitu<strong>de</strong> du débattement plus gran<strong>de</strong> à bassefréquence et autour <strong>de</strong> la résonance que l'amortisseur conventionnel. Ceci peut être gênantdans le cas où le gui<strong>de</strong> cinématique est limité en course (risque <strong>de</strong> mise en butée augmentée).Dans le cas <strong>de</strong> l'amortisseur skyhook, l'accélération transmise au <strong>de</strong>là <strong>de</strong> la fréquence<strong>de</strong> coupure est nettement inférieure à celle du système muni <strong>de</strong> l'amortisseur conventionnel.Un système actif dont la consigne d'effort est celle <strong>de</strong> l'amortisseur skyhook présente doncla meilleure combinaison pour atténuer l'accélération à la résonance et à haute fréquence.(a) Fonction <strong>de</strong> transfert \ H ^ x - y ^(b) Fonction <strong>de</strong> transfertFig. 4.8 - Comparaison <strong>de</strong>s fonctions <strong>de</strong> transfert (amortisseur passif conventionnel etskyhook)D'un point <strong>de</strong> vue pratique, il est difficile <strong>de</strong> reproduire le concept <strong>de</strong> l'amortisseur skyhookdans le cas <strong>de</strong> la suspension <strong>de</strong> siège. En effet, sur un véhicule en mouvement, il estimpossible d'obtenir une référence fixe pour l'amortisseur. Malgré cette contrainte, il estpossible d'obtenir un système qui présente la simplicité d'un amortisseur passif conventionnelavec <strong>de</strong>s performances très proches <strong>de</strong> l'amortisseur skyhook. C'est ce que l'on appelle« l'amortisseur semi-actif » ou « l'amortisseur piloté ».4.3.2.2 L'amortisseur semi-actifOn désire réaliser l'effort obtenu par un amortisseur skyhook avec un amortisseur utilisédans une configuration conventionnelle. L'effort <strong>de</strong> consigne est donc :fj(t) = CsX(t) (4.32)


4.3 Lois <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>s et simulations 131L'amortisseur passif conventionnel délivre un effort tel que:F a— C (X(t) — Y{tj) (4.33)Dans ce cas, l'effort délivré par l'amortisseur skyhook ne peut plus être réalisé par unélément passif. On suppose alors que le coefficient d'amortissement (C) dans l'amortisseurest variable et qu'il est capable <strong>de</strong> générer l'effort U(t) siU(t) (X{t) - Y(tj) > 0 (4.34)c'est à dire que la puissance associée à l'effort <strong>de</strong> consigne <strong>de</strong> l'amortisseur skyhook estdissipative. L'amortisseur réalise l'effort <strong>de</strong> consigne U(t) si le signe <strong>de</strong> la vitesse relativedans l'amortisseur est i<strong>de</strong>ntique à celui <strong>de</strong> la vitesse absolue ; dans le cas contraire, l'amortisseurdoit générer un effort <strong>de</strong> signe opposé à la vitesse relative, ce qui est impossiblesans fournir <strong>de</strong> l'énergie au système. Durant cette <strong>de</strong>rnière phase <strong>de</strong> fonctionnement, on negénère pas d'effort dans l'amortisseur. L'amortisseur semi-actif réalise l'effort <strong>de</strong> consigneskyhook uniquement lors <strong>de</strong>s phases dissipatives.Les phases <strong>de</strong> fonctionnement <strong>de</strong> l'amortisseur semi-actif sont :si (X(t) - Y(tj) X(t) > 0 alors F sa(t) = U(t) (a)si [X(t) - Y(t)) X(t) < 0 alors F sa(t) = 0 (b) ^ '}U(t) est l'effort désiré dans l'amortisseur semi-actif. L'effort réalisé dans le cas (a) est :F sa(t) = C sa(i)(X(t)-Y(t)) (4.36)C 3a(t) est la valeur du coefficient d'amortissement <strong>de</strong> l'amortisseur utile pour obtenir U(t).C sa.{t) varie au cours du temps pour satisfaire l'équation (4.35). En tenant compte <strong>de</strong>slimitations physiques <strong>de</strong> l'amortisseur semi-actif, le coefficient d'amortissement est donnépar la relation :mc (t) -s a [ )~ X(t)-Y{t) (4.37)L'effort d'amortissement est donc contrôlé par modulation du coefficient d'amortissement,indépendament <strong>de</strong> la vitesse relative dans l'amortisseur, selon la loi non-linéaire(4.35).Si U(t) est supérieur à l'effort maximum que peu fournir l'amortisseur semi-actif, C saest saturé et prend la valeur C max- Dans la configuration (b), F sadoit tendre vers 0 etC saprend la valeur C mi n. L'effort dans l'amortisseur varie continuement entre <strong>de</strong>ux valeursbornées comme l'illustre la figure 4.10.L'amortisseur semi-actif peut prendre n'importe quelle valeur entre C min et C max; l'effortdélivré par l'amortisseur est proche <strong>de</strong> celui <strong>de</strong> l'amortisseur skyhook idéal. La contrainte


\\132 Chap. 4. La suspension active du siège : modélisation et simulationFig. 4.9 - Amortisseur semi-actif skyhook / Fig. 4.10 - Loi effort/vitessephysique liée à la position <strong>de</strong> l'amortisseur nécessite d'asservir correctement l'effort <strong>de</strong> laloi <strong>de</strong> comman<strong>de</strong> skyhook.Pour simplifier l'amortisseur semi-actif et s'affranchir <strong>de</strong> l'asservissement en effort, unamortisseur semi-actif à <strong>de</strong>ux états peut être envisagé comme une variante <strong>de</strong> l'amortisseurcontinuement variable ([64]). Cet amortisseur possè<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux positions correspondant à<strong>de</strong>ux valeurs <strong>de</strong> C sa: une valeur minimale et une valeur maximale. L'amortisseur commuteentre ces <strong>de</strong>ux positions selon la même loi <strong>de</strong> comman<strong>de</strong> (4.35) ; on appelle cette comman<strong>de</strong>« on/off ». En choisissant un coefficient d'amortissement suffisamment important,il est possible <strong>de</strong> s'approcher <strong>de</strong>s performances d'un amortisseur semi-actif à caratéristiquecontinue : une atténuation <strong>de</strong>s amplitu<strong>de</strong>s à la fréquence <strong>de</strong> résonance et une bonne isolationdans les hautes fréquences. Malgré sa simplicité et ses performances supérieures à celled'un amortisseur passif conventionnel, il <strong>de</strong>meure légèrement moins performant que le cascontinu ([64],[82]).Cependant, cette solution est particulièrement intéressante car elle ne nécessite pasd'asservir l'effort <strong>de</strong> l'amortisseur. C'est donc une approche moins complexe que le cascontinue mais aussi moins performante.Le schéma <strong>de</strong> principe <strong>de</strong> l'amortisseur semi-actif est représenté sur la figure 4.9. Lacomman<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'amortisseur semi-actif requiert <strong>de</strong>ux informations : la vitesse relative <strong>de</strong> lasuspension et la vitesse absolue <strong>de</strong> la masse. Cette <strong>de</strong>rnière peut être obtenue en intégrantle signal d'un accéléromètre.Dans beaucoup d'applications, la variation du coefficient d'amortissement est réaliséeclassiquement à l'ai<strong>de</strong> d'un amortisseur hydraulique muni d'une servo-valve ([61],[21]).Pour la suspension du siège, la génératrice munie du rhéostat électonique permet <strong>de</strong>réaliser un amortisseur électromécanique piloté présentant certains avantages. En effet,cette technologie n'est pas caractérisée par les non-linéarités intrinsèques <strong>de</strong>s amortisseurshydrauliques comme par exemple: l'hystérésis et la non symétrie <strong>de</strong> la loi [effort/vitesse],les frottements secs élevés sur la tige et le piston <strong>de</strong> l'amortisseur, la compressibilité du


4.3 Lois <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>s et simulations 133flui<strong>de</strong>... ([14],[82]).Dans le cas <strong>de</strong> la suspension <strong>de</strong> siège, le principe est i<strong>de</strong>ntique. Les informations nécessairespour générer la consigne sont la vitesse absolue <strong>de</strong> l'embase du siège (Xi) et lavitesse relative <strong>de</strong> l'étage <strong>de</strong> suspension V rei = {X\ — Y). Le schéma bloc <strong>de</strong> la suspensionsemi-active du siège est représenté figure 4.11.Pour les simulations numériques, nous supposerons que l'effort <strong>de</strong> freinage s'établit instantanémentet sans erreur statique grâce à un régulateur <strong>de</strong> courant <strong>de</strong> type PL Dans lecas <strong>de</strong> la comman<strong>de</strong> dissipative, celui-ci n'a pas d'influence sur la dynamique du système.Il sera étudié ultérieurement pour la comman<strong>de</strong> active.L O I D EC O M M A N D EFig. 4.11 - Schéma bloc <strong>de</strong> la suspension semi-active du siège4.3.2.3 Simulations numériquesLes simulations sont effectuées avec le modèle <strong>de</strong> la suspension active <strong>de</strong> siège pourplusieurs types <strong>de</strong> signaux <strong>de</strong> perturbations. L'objectif est <strong>de</strong> déterminer les performancesdu système pour différentes formes d'excitations, typiques <strong>de</strong> celles rencontrées dans unvéhicule aut.omobile.Les simulations sont réalisées dans le domaine temporel en intégrant les équations différentiellesdu système. A cause <strong>de</strong>s non-linéarités du système et <strong>de</strong> la comman<strong>de</strong>, un algorithmeexplicite à pas variable est utilisé. Cet algorithme prend un grand pas d'intégrationlorsque la dynamique du système est lente et petit si <strong>de</strong>s discontinuités apparaissent surcertaines variables (jeux, commutation <strong>de</strong> la comman<strong>de</strong>, frottement sec...). La précision <strong>de</strong>l'intégration est fixée à 10 -4 .On désire obtenir la réponse du siège lorsqu'il est soumis à <strong>de</strong>s excitations transitoireset stationnaires. Dans le cas transitoire, l'excitation est un échelon <strong>de</strong> perturbation schématisantle passage d'un obstacle par le véhicule. Dans le cas stationnaire, l'excitation est unsignal aléatoire gaussien à moyenne nulle, caractérisé par sa <strong>de</strong>nsité spectrale <strong>de</strong> puissance.


134Chap. 4. La suspension active du siège: modélisationet simulationCe signal reproduit un signal <strong>de</strong> plancher d'automobile, pour un profil <strong>de</strong> route donné.Les réponses en fréquences sont calculées à partir <strong>de</strong>s réponses obtenues sur le systèmesoumis à un signal d'excitation aléatoire. Par l'intermédiaire du calcul <strong>de</strong> la <strong>de</strong>nsité spectrale<strong>de</strong> puissance (Dsp), le contenu fréquentiel <strong>de</strong> chaque réponse permet d'apporter <strong>de</strong>sinformations utiles sur l'isolation du système.Avant <strong>de</strong> présenter les résultats <strong>de</strong>s simulations numériques dans le cas <strong>de</strong> la comman<strong>de</strong>passive et semi-active, certains points doivent être explicités.Génération <strong>de</strong>s signaux aléatoires ([67]) :La lecture du schéma bloc <strong>de</strong> la figure 4.4 montre que l'effort appliqué au système dépend<strong>de</strong> la position et <strong>de</strong> la vitesse <strong>de</strong> la perturbation y(t). Une métho<strong>de</strong> analytique est utliséepour générer ces <strong>de</strong>ux signaux. On suppose que les signaux y(t) et y(t) sont stationnaireset ergodiques, à moyenne nulle, avec <strong>de</strong>s Dsp Su(ui) imposées.La métho<strong>de</strong> est fondée sur certaines propriétés remarquables <strong>de</strong>s signaux harmoniques.Si on considère le signal sinusoïdal définit par :Xf(t) = asin(urt + 0 1) (4.38)où é>\ est un tirage aléatoire d'une même variable aléatoire (f> <strong>de</strong> probabilité constante surl'intervalle [0, 27r], alors, en moyenne d'ensemble, c'est à dire sur toutes les réalisations <strong>de</strong>x, ce signal possè<strong>de</strong> les propriétés suivantes :9S xx (u) — — si u> - u>i (4.39)4S xx (to) = 0 si u ^ u x (4.40)Il est possible <strong>de</strong> montrer qu'en moyenne temporelle, ces propriétés sont toujours vérifiées(signaux ergodiques).En applicant le principe <strong>de</strong> décomposition en série trigonométrique, il vient :x(t) = J2 a ks i n(wfct + k) (4.41)où k est égal à :u k = (k- 1/2) Au; avec Au = (4.42)où Au; est le pas en fréquence et Nf est le nombre <strong>de</strong> raies en fréquence du spectre <strong>de</strong> laDsp. En utilisant les relations (4.39) et (4.40) on montre qu'en moyenne d'ensemble :4ALuS 0 xx(u k ) = 4 (4.43)A l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> cette relation, il est possible <strong>de</strong> déterminer les coefficients <strong>de</strong> l'expression (4.41),<strong>de</strong> façon à ce que le signal généré ait une Dsp égale àS°XX(UJ).


4.3 Lois <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>s et simulations 135À partir <strong>de</strong> la forme <strong>de</strong> la Dsp S°yy(ui), on détermine le signal d'accélération y(t). Enintégrant l'expression (4.41), on détermine la vitesse y(t) et la position y(t). Les relationsanalytiques sont :yOO = 2 a k s ' m +


1 1 1136 Chap. 4. La suspension active du siège : modélisation et simulationTransitoire échelon0.015 r -. i : ;0.01 \Ioa- :0.00S •:L-„., - 0' 1- J '1 i0 5 10 15 20 25 30 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5 4Tempe (e)Tempe (e)Fig. 4.12 - Signaux temporelsd'excitation4.3.2.3.1 Calcul <strong>de</strong>s fonction <strong>de</strong> réponses en fréquence Afin d'évaluer l'efficacité<strong>de</strong> l'isolation <strong>de</strong> la suspension active sur le confort du siège, trois Frf caractéristiques ontété comparées sur la gamme <strong>de</strong> fréquence [0,10] Hz (cf. figure 4.13) : une Frf permettantd'analyser l'isolation du siège (figure 13(a)), une Frf donnant la réponse en débattementdu système ((figure 13(b)) et une Frf représentant la transmissibilité <strong>de</strong> l'accélération auniveau du siège (figure 13(c)).Les Frf <strong>de</strong> la suspension du siège amorti et non amorti (système sans amortisseur) sontsuperposées sur le même graphe. Elles sont représentées sur la plage <strong>de</strong> fréquence [0,10]Hz. Les simulations sont effectuées avec le même coefficient d'amortissement C spour la loipassive et semi-active (C s— 1200 Ns/m)Nous montrons, à travers les réponses en fréquences obtenues sur le modèle, que l'isolationdu siège est fortement améliorée par l'amortisseur semi-actif. De plus, ces réponsessont très proches <strong>de</strong> celles du modèle linéaire à un <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> liberté. Ceci est intéressantpour d'obtenir un modèle analytique relativement proche du système réel et optimiser laphase <strong>de</strong> conception.La suspension amortie atténue fortement l'amplification du 1 e rmo<strong>de</strong> du système. Dansle cas <strong>de</strong> l'amortisseur semi-actif, le filtrage est plus important au <strong>de</strong>là <strong>de</strong> la fréquence <strong>de</strong>coupure: le comportement du système tend vers celui <strong>de</strong> la suspension non amortie (cf.figure 13(a) et 13(c)).Par contre le débattement <strong>de</strong> la suspension obtenu avec l'amortisseur semi-actif estplus important que pour l'amortisseur passif. Le débattement reste cependant inférieur àl'amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la perturbation et est bien atténué à la résonance (cf. figure 13(b)).La Frf en accélération <strong>de</strong> la suspension semi-active du siège est aussi comparée à celled'un siège sans suspension (cf. figure 13(c)) ; elle joue le rôle d'un véritable « filtre passe-basparamétrable ». Conformément àl'amortisseur skyhook idéal, la suspension semi-active permet<strong>de</strong> contrôler l'amplification à la résonance (accélération et débattement) et d'augmenterle niveau d'isolation à haute fréquence par rapport à un amortisseur passif classique.


4.3 Lois <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>s et simulations 1374.3.2.3.2 Calcul <strong>de</strong>s Dsp et du taux d'atténuation Les Dsp <strong>de</strong>s accélérations dusystème sont représentées en échelle logarithmique sur la figure 4.14. Elles sont calculées àpartir <strong>de</strong>s réponses temporelles simulées, en effectuant la moyenne sur dix échantillons.L'efficacité <strong>de</strong> l'isolation apportée par la suspension du siège peut être évaluée avec lecalcul du taux d'atténuation <strong>de</strong> l'accélération en fonction <strong>de</strong> la fréquence.A partir <strong>de</strong>s Dsp <strong>de</strong> l'accélération <strong>de</strong> l'excitation y(t) et du conducteur x 2(t), on déterminele pourcentage d'atténuation tel que:Dsp X2Dspyx 100 (4.50)Les calculs <strong>de</strong> A accpour les suspensions semi-active et passive sont représentés sur la figures4.5-i-AFRF (ACCÉLÉRATION CONDUCTEUR/ACCÉLÉRATION PLANCHER)! !1 1 I 1 1 1 1FRF (DEBATTEMENT SUSPENSION/DÉPLACEMENT PLANCHER)43.S3-4 -— J ~ NON AMORTI ;- ' T ' ARNORTT PASSIF "— •;- AMORTFCSEMJ-AÇTH• 2.521.510.5. .*.N>V • ' • :>—• ••• : - r -~ :01 2 3 4 5 6 74 5 6 7FRÉQUENCE(HZ)FRÉQUENCE(HZ)(a) transmissibilité accélération/accélération (b) transmissibilité débattement/positionFRF (ACCÉLÉRATION CONDUCTEUT/DEPLACEMENT PLANCHER)FRF (ACCÉLÉRATION CONDUCTEUT/ACCELERATION PLANCHER)3. RNONÀMÔHT*|AMORTI PASSIF:AMORTI SEMI-ACTIFJ..20.60.40.24 5 6 7FRÉQUENCE(HZ)(c) transmissibilité accélération/position (d) transmissibilité accélération/ accélérationFig. 4.13 - Réponses en fréquence du siège suspendu et conventionnel


:138 Chap. 4. La suspension active du siège : modélisation et simulationFig. 4.14- Densités spectrales du système (m 2 .s4[Hz)4.15. Si A accest négatif, le système amplifie la perturbation. Le taux d'atténuation obtenuavec la comman<strong>de</strong> semi-active dans l'amortisseur est largement supérieur à celui <strong>de</strong> l'amortisseurpassif. Ce <strong>de</strong>rnier amplifie l'accélération dans la plage <strong>de</strong> fréquence [0, 6] Hz alorsque l'amortisseur semi-actif atténue la perturbation dès 1 Hz.RÉPONS© SIGNAI ALÉATOIRE1 1 11, " "l ;/: / : :: ' : :7 :t :/ : :AIINORTI PAS SIF/;J : : ARNORTI SENR I-ACTFF/ :/ :/ -i : : :: : 1V /i i iFRÉQUENCE (HZ)Fig. 4.15 - Atténuation <strong>de</strong> l'accélération plancher au niveau du siège en fonction <strong>de</strong> lafréquence (en %)4.3.2.3.3 Réponses temporelles Les réponses temporelles simulées sont présentéessur les figures 4.16 à 4.19. La réponse <strong>de</strong> l'accélération du conducteur est calculée pourl'excitation transitoire et stationnaire aléatoire. Les résultats <strong>de</strong>s simulations obtenues avecl'amortisseur passif et semi-actif sont comparés sur les mêmes graphes. Les débattements


4.3 Lois <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>s et simulations 139du conducteur et <strong>de</strong> la suspension, pour l'excitation transitoire, sont représentés figures4.18 et 4.19.L'amortisseur semi-actif permet d'atteindre une meilleure atténuation <strong>de</strong> l'accélérationqu'avec l'amortisseur passif: l'amplitu<strong>de</strong> crête est divisée par un facteur 3 pour la réponsetransitoire ; l'écart type du signal d'accélération est divisé par 2 pour la réponse stationnaire.Par contre, l'amortisseur passif diminue davantage l'amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s débattements. Cerésultat est confirmé par la réponse en fréquence <strong>de</strong> la figure 13(b) et la fonction <strong>de</strong> transfert<strong>de</strong> la figure 8(a). En effet, ces <strong>de</strong>ux figures permettent <strong>de</strong> montrer l'amplification <strong>de</strong> laréponse en débattement, à basse fréquence, <strong>de</strong> l'amortisseur semi-actif skyhook. L'amplitu<strong>de</strong>maximale du débattement est néanmoins inférieure aux amplitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> la perturbation et<strong>de</strong> la <strong>de</strong>mi-course <strong>de</strong> la suspension (pas <strong>de</strong> mise en butée).Réponse idicieife a un échelonAccélération Conducteuri Amorti passifAmorti semi-actifa-i80.8 1 1.2Temps (s)Fig. 4.16 - accélérationsiège (m.s2) Fig. 4.17 - accélération siège (m.s )Réponse indiciele a un échelonRéponse indiciele a un échelon-Amorti passif-Amorti semi-actif...........0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 t.2 1.4 1Freqjence (Hz) 6 1.8 2Fig. 4.18 - débattement conducteur (m) Fig. 4.19 - débattement suspension (m)La connaissance <strong>de</strong>s niveaux d'efforts dans l'amortisseur est importante pour le dimen-


140 Chap. 4. La suspension active du siège : modélisation et simulationsionnement <strong>de</strong> l'actionneur et <strong>de</strong>s organes mécaniques <strong>de</strong> la suspension. L'effort d'amortissementdans l'actionneur est représenté figure 4.20 dans le cas <strong>de</strong> l'excitation aléatoire. L'effortmaximum dans l'amortisseur passif est d'environ 300 N et 270 N pour le semi-actif (cf. figures20(a) et 20(b)). On peut remarquer sur la figure 20(b) les phases <strong>de</strong> commutations<strong>de</strong> la comman<strong>de</strong> semi-active où l'effort <strong>de</strong> consigne est nul ( si (X(t) — Y(t)) X(t) > 0).Fig. 4.20 - Effort dans l'amortisseur (en N)Afin <strong>de</strong> connaître l'énergie dissipée dans la génératrice, nous avons calculé la puissancemécanique égale, au ren<strong>de</strong>ment près <strong>de</strong> l'actionneur, à la puissance électrique consomméedans la génératrice. Les puissances moyennes et instantanées sont données par les relationssuivantes :Pi{t) = F a(t)V rel(t)PactioU(t)i(t)(4.51)(4.52)P


4.3 Lois <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>s et simulations 141PassifSemi-actifPi dête (W) Pmoy (W) Pi crête (W) P mûy(W)25 2 29 1.94.3.3 Comman<strong>de</strong> activeTab. 4.2 - Puissances dissipées dans l'amortisseur4.3.3.1 MotivationsLa faible énergie nécessaire à l'amortissement du siège nous a incités à envisager l'implantationd'une comman<strong>de</strong> active. Plusieurs articles traitent <strong>de</strong>s comman<strong>de</strong>s optimales etsous-optimales pour <strong>de</strong>s suspensions <strong>de</strong> véhicules ([19],[116],[50]). L'effort dans l'actionneurs'écrit alors :F c(t) = f{x(t),x(t),x(t)) * (4.54)La comman<strong>de</strong> optimale nécessite <strong>de</strong> connaître l'ensemble du vecteur d'état du système.Certains états sont difficiles à obtenir, du fait <strong>de</strong> la conception <strong>de</strong>s systèmes, d'autressont impossibles (la position absolue pas exemple). Il faut <strong>de</strong> nombreux capteurs, ce quiaugmente les problèmes <strong>de</strong> traitement <strong>de</strong>s signaux et les coûts.Les gains <strong>de</strong> la boucle <strong>de</strong> comman<strong>de</strong> sont calculés en résolvant le problème optimal aprèsspécification d'un critère quadratique (cf. chapitre 3). Les performances obtenues sont trèsbonnes mais la complexité et le nombre <strong>de</strong> mesures nécessaires pour générer la comman<strong>de</strong>limitent les applications.Nous avons choisis une approche plus classique, telle qu'elle est suivie en automatique.Cette démarche est très intéressante dans le cas <strong>de</strong> systèmes à peu <strong>de</strong> <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> liberté ,ce qui est notre cas. La loi <strong>de</strong> comman<strong>de</strong> est constituée <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux régulateurs en casca<strong>de</strong>nécessitant peu d'informations. Sa structure découle <strong>de</strong>s objectifs <strong>de</strong> confort du siège. Pourrésoudre le problème <strong>de</strong> la comman<strong>de</strong> <strong>de</strong> la suspension, nous avons utilisé trois états facilementmesurables : l'accélération, la vitesse et le débattement <strong>de</strong> la masse à contrôler.Cette comman<strong>de</strong> est assez classique en automatique pour la régulation <strong>de</strong> processus([70],[28],[38]) mais reste très peu appliquée dans le domaine du contrôle actif <strong>de</strong>s vibrations([75],[97]). Les résultats obtenus en terme <strong>de</strong> confort sur le siège ont montré l'intérêt <strong>de</strong> cettecomman<strong>de</strong>.4.3.3.2 Simplification du modèleEtant donné la complexité <strong>de</strong> la synthèse <strong>de</strong> cette structure, nous avons choisi <strong>de</strong> simplifierle modèle du siège suspendu. On entend par synthèse, la détermination <strong>de</strong>s gains<strong>de</strong> la comman<strong>de</strong> qui permettent d'obtenir les performances désirées tout en assurant lastabilité et une certaine robustesse. Les hypothèses du modèle sont : les frottements secs


142 Chap. 4. La suspension active du siège : modélisation et simulationsont négligés et la dynamique du siège, c'est à dire la dynamique <strong>de</strong> la mousse, n'est pasprise en compte. Cette <strong>de</strong>rnière hypothèse sera discutée par la suite.Les hypothèses permettent la réduction du système à un modèle linéaire à un <strong>de</strong>gré <strong>de</strong>liberté (cf. figure 4.21). L'interprétation <strong>de</strong>s fonctions <strong>de</strong> transfert du système bouclé estainsi plus facile et l'analyse <strong>de</strong> la comman<strong>de</strong> plus directe.xCONDUCTEURCOMMANDE| j P I G N O N / C R É M A I L L E R EFig. 4.21 - Modèle simplifié du systèmeLes équations du mouvement du système <strong>de</strong> la figure 4.21 sont obtenues en annulant lesvaleurs I\ met C mdans les équations (4.6) et (4.7). On obtient ainsi:M = M s+ M 0(4.55)Mx{t) = -K s[x{t)-y(t)}-C v{x{t)-y{t)} + F m(t,U) (4.56)F mreprésente l'effort appliqué sur le système par l'actionneur. Les autres équations dusystème sont i<strong>de</strong>ntiques à celles du modèle non simplifié.Pour vérifier la <strong>de</strong>uxième hypothèse, nous avons comparé les fonctions <strong>de</strong> transfert dumodèle simplifié avec celles d'un modèle complet linéaire à <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> libertés. Les résultats<strong>de</strong>s calculs montrent que les fonctions <strong>de</strong> transfert <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux modèles sont très proches,à condition <strong>de</strong> choisir une rai<strong>de</strong>ur K m<strong>de</strong> mousse très supérieure à celle <strong>de</strong> la suspension.Cette condition n'est pas contraignante puisque les siège suspendus ont généralement <strong>de</strong>sépaisseurs <strong>de</strong> mousses assez faible et présentent une forte rai<strong>de</strong>ur.Pour illustrer ces résultats, les figures 22(a) et 22(b) représentent le module <strong>de</strong> Hix^ etH(K} pour les <strong>de</strong>ux modèles. K mest 10 fois plus grand que K s. Elles montrent que le modèlesimplifié à 1 <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> liberté est, dans cette condition, une très bonne approximation dumodèle complet.Avant d'abor<strong>de</strong>r la <strong>de</strong>scription et la synthèse du régulateur nous allons étudier le modèledu système en boucle ouverte et l'asservissement du courant d'induit <strong>de</strong> l'actionneur.


4.3 Lois <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>s et simulations 143Modèle 1ddl/2ddlModèle 1ddl/2ddl6 a 10Fréquence réduite(a) fonction <strong>de</strong> transfert |#(*)| (b) fonction <strong>de</strong> transfert \HFig. 4.22 - Comparaison <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux modèles (1 <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> liberté et 2 <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> liberté )4.3.3.3 Analyse temporelle du processusPour effectuer la synthèse du régulateur, nous avons utilisé une métho<strong>de</strong> temporelle.L'objectif <strong>de</strong> cette métho<strong>de</strong> est <strong>de</strong> spécifier les paramètres temporels (taux d'amortissement,pulsation propre) à partir <strong>de</strong> la réponse et d'étudier la stabilité <strong>de</strong> la boucle. Pour cela,l'étu<strong>de</strong> du lieu d'Evans permet d'intégrer ces <strong>de</strong>ux contraintes en visualisant le lieu <strong>de</strong>sracines du système en boucle fermée. Cette métho<strong>de</strong>, assez ancienne, est bien adaptée àl'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s systmes mono entrée - mono sortie ([34],[35]).La démarche <strong>de</strong> la métho<strong>de</strong> est, à partir du modèle du système en boucle ouverte,d'obtenir une prédiction du comportement en boucle fermée.4.23;Fig. 4.23 - Système asservi à retour unitaireConsidérons la fonction <strong>de</strong> transfert en boucle ouverte du système asservi <strong>de</strong> la figureT(s)Y(s)C(s)KpG(s) (4.57)En faisant apparaître les pôles pj et les zéros Z{ <strong>de</strong> la fonction <strong>de</strong> transfert, T(s)peut


144 Chap. 4. La suspension active du siège : modélisation et simulations'écrire:mn (s ~ zi)T(s) = K p^ (4.58)n(s-w)i=ioù s = cr 4- jto représente la pulsation généralisée.L'expression <strong>de</strong> la fonction <strong>de</strong> transfert en boucle fermée est :F ( s ) =m = ( 4 5 9,Le dénominateur <strong>de</strong> F (.s) est Léqua,tion caractéristique du système. Les racines <strong>de</strong> cetteexpression dépen<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la valeur du coefficient K p.Le lieu d'Evans est le lieu géométrique décrit par les racines <strong>de</strong> l'équation caractéristiquelorsque K pvarie <strong>de</strong> zéro à l'infini. Le nombre <strong>de</strong> branches constituant le lieu est égal au<strong>de</strong>gré <strong>de</strong> l'équation caractéristique, c'est à dire au nombre <strong>de</strong> pôles. La frontière <strong>de</strong> stabilitéest l'axe imaginaire dans le plan <strong>de</strong> Laplace (cf. les conditions <strong>de</strong> stabilité d'un système enannexe B).Le calcul <strong>de</strong> la réponse temporelle peut être conduit, à partir du lieu d'Evans, parune métho<strong>de</strong> purement géométrique (cf. annexe C). Soient (pnp' 2, • • • ,p' n} les n pôles et(zx,Z2, • • •, z n) les m zéros <strong>de</strong> la fonction <strong>de</strong> transfert en boucle fermée, correspondant à unevaleur particulière du gain K p. Avec les notations définies précé<strong>de</strong>mment :Fis) = K, ( '~'M-*):••('-''[ (4.60)(s - Pl)(s - p 2) • • • {s - p n)Supposons une entrée échelon unitaire ; la trasformée <strong>de</strong> Laplace <strong>de</strong> la sortie a pour expression:mY(s) = ^ (4.61)3 = 1Ko Kx K 2K n f l^= — + — + — + ••• + - r 4.62s s-p 1s-p 2s-p nEn revenant dans le domaine temporel, l'expression <strong>de</strong> la sortie est :y{t) = K Q+ K^'S + K 2eù + ••• + I


4.3 Lois <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>s et simulations 1454.3.3.4 Étu<strong>de</strong> du système en boucle ouverteLe modèle est celui <strong>de</strong> la figure 4.21. Après l'application <strong>de</strong> la transformée <strong>de</strong> Laplaceaux équations différentielles du mouvement et en supposant les conditions initiales nulles,on aboutit au schéma bloc <strong>de</strong> la figure 4.24.Siège suspension 1 ddlUi(s)E'(s)Rg+LgsI(s)Nr.Ki cos(a)RpMZCsMX(s)KeNr.RpKsActionneurCsY(s)KsFig. 4.24 - Schéma bloc du modèle simplifié linéaire (boucle ouverte)Le déplacement <strong>de</strong> la masse du système X(s) en fonction <strong>de</strong> l'entrée <strong>de</strong> comman<strong>de</strong> £7,-(s),et <strong>de</strong> l'entrée perturbation Y (s), a pour expression:X(s)Ui(s)Ms 2+ (C v+ ^0^) s + K s+Y(s) (4.65)La très faible constante <strong>de</strong> temps électrique (environ 0.2 ms) permet <strong>de</strong> négliger l'inductanceL g<strong>de</strong> l'actionneur et le courant est supposé s'établir instantanément (cf. Description<strong>de</strong>s paramètres <strong>de</strong> l'actionneur <strong>de</strong> ce chapitre). On remarque que le coefficient d'amortissementvisqueux C v<strong>de</strong> la suspension est augmenté du coefficient d'amortissement maximalCs max, défini par l'équation (4.26).L'application rigoureuse <strong>de</strong> la démarche automatique implique à la fois une étu<strong>de</strong> enasservissement (suivi <strong>de</strong> consigne) et en régulation (réjection <strong>de</strong> la perturbation). La dynamique<strong>de</strong> la réponse à un changement <strong>de</strong> consigne ou à une perturbation dépend dupolynôme du numérateur <strong>de</strong> la fonction <strong>de</strong> transfert en boucle ouverte (4.65). Nous allonsvoir qu'il est possible <strong>de</strong> déterminer les paramètres temporelles du système en boucleouverte en traçant les pôles du système dans le plan <strong>de</strong> Laplace.


146 Chap. 4. La suspension active du siège : modélisation et simulationLa réponse à une comman<strong>de</strong> Ui(s), lorsque Y (s) — 0 (réponse en asservissement) a pourexpression :avecX(s)s 2 -f- 2ÇLÛ 0 S + L0 QUi(s) (4.66)2A =MN 2 rK eKj2u 0\M~T7 +M R j R g(4.67)(4.68)N rKi(4.69)MR pR goù w 0est la pulsation propre, £ le taux d'amortissement et A le gain statique.Le système est du second ordre et les pôles <strong>de</strong> la fonction <strong>de</strong> transfert sont les racinesdu dénominateur. Les racines ont pour expression :(4.70)La partie réelle <strong>de</strong> ces racines, a, détermine la vitesse d'amortissement <strong>de</strong> la réponse. Eneffet, a est le terme qui apparait dans la partie exponentielle <strong>de</strong> la réponse temporelle àune entrée échelon. La pulsation réduite ui détermine la pério<strong>de</strong> d'oscillation <strong>de</strong> la réponselibre.Dans le cas d'une réponse oscillante (£ < 1), les <strong>de</strong>ux pôles sont complexes, conjugués.Les pôles du système sont donc reliés à l'allure <strong>de</strong> la réponse indicielle, comme l'illustre lafigure 4.25.AlmReFig. 4.25 - Pôles d'un système du 2 e ordre oscillant


4.3 Lois <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>s et simulations 147En traçant les pôles clans le plan <strong>de</strong> Laplace, on peut retrouver graphiquement la pulsationpropre du système (longueur du segment reliant un pôle à l'origine) et le taux d'amortissement£ tel que :sin = £ (4.71)Dans notre cas, les <strong>de</strong>ux pôles sont réels négatifs (£ > 1) et la réponse indicielle en boucleouverte à une consigne Ui(s) est apériodique.Les figures 26(a) et 26(b) représentent la réponse indicielle en position du système enboucle ouverte, respectivement pour un échelon unitaire <strong>de</strong> tension Ui(s), et un échelon unitaire<strong>de</strong> perturbation Y (s). L'allure <strong>de</strong> la réponse à l'échelon <strong>de</strong> perturbation est fortementinfluencée par le zéro au numérateur responsable du dépassement.Temps (sec)Temps (sec)(a) réponse à une comman<strong>de</strong> échelon Ui(s)(b) réponse à une perturbation échelon Y (s)Fig. 4.26 - Réponses indicielles en position (boucle ouverte)4.3.3.5 Étu<strong>de</strong> du système en boucle fermée: boucle <strong>de</strong> courantNous allons maintenant étudier la boucle d'asservissement du couple moteur (ou <strong>de</strong>freinage) <strong>de</strong> l'actionneur. L'asservissement du courant d'induit permet le suivi <strong>de</strong> la consigne<strong>de</strong> couple.Le schéma bloc du système muni <strong>de</strong> la boucle d'asservissement du courant est celui <strong>de</strong>la figure 4.27. C,-(s) désigne la consigne courant, Ui(s) est le signal <strong>de</strong> comman<strong>de</strong> appliquésur l'entrée du système et Kri est le gain <strong>de</strong> retour sur la mesure du courant. Les relationsdéfinissant la boucle <strong>de</strong> courant, dans le cas proportionnel, s'écrivent :ej{s) = d(s) - Knl(s)Ui(s) = KpiSi(s)(4.72)(4.73)


148 Chap. 4. La suspension active du siège : modélisation et simulationFm(s)E'(s)X(s)X(S)= (Ui(s)-E'(s)N rKe, vRr>Ms 2s 2 X(s)X(s)-Y(s))s1+ C vs + K tRp(R g+ Lgs)N rKiRpI(s)•[F m(s) + Y(s)(C vs + K s)}(4.74)(4.75)(4.76)(4.77)Y(s)1Rg+Lg.sKs)Nr.Ki cos(q)Rpfrnfs)ProcessusSiège 1 ddlX(s)lB'(s)KriNr.KeRpAssen'issement courantActionneurFig. 4.27 - Schéma bloc du sous-ensemble actionneur (correcteur proportionnel)L'expression <strong>de</strong> la réponse du courant à une entrée consigne, établie à partir <strong>de</strong>s équationsprécé<strong>de</strong>ntes, est :I(s)Ms 2+ C vs + K sR g+ KpiKriM 2 • (Q , N?K EKI , , KCi(s) (4.78)La réponse du système en boucle fermée estX(s) =M s 2GiI+ [ ^ + n Î(R^KP I KR I ))^ + kCi(s)+Ms 2 + C v+R 2 JR G+KPIKN)s + K tY (s) (4.79)a v e cGi =N rKiKpi(4.80)R p(R g+ K pi Kr {Le premier terme du second membre <strong>de</strong> l'équation 4.79 caractérise le comportement enasservissement <strong>de</strong> la boucle (suivi d'une consigne), le <strong>de</strong>uxième est relatif au comportementen régulation (compensation <strong>de</strong>s perturbations).


4.3 Lois <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>s et simulations 149L'équation fait apparaître au dénominateur le gain <strong>de</strong> la boucle en courant Kp;. Lavaleur du gain change la dynamique du système en modifiant la valeur du taux d'amortissement.Dès la plus petite valeur <strong>de</strong> Kpi, les pôles (réels en BO) <strong>de</strong>viennent complexeconjugués. La pulsation propre est constante sur toute la plage <strong>de</strong> variation du gain ; seulle taux d'amortissement évolue (cf. figure 4.28).10Lieu <strong>de</strong>s racines en fonction <strong>de</strong> Kpi (O—>100)863 /42.a-S „o> 0mB-2y-6-8—O_1-âs -30 -25 -20 -15 -10 -5 ÔReaJ AxisFig. 4.28 -Lieu d'Evans : boucle en courantL'allure <strong>de</strong> la réponse en boucle fermée (la performance <strong>de</strong> la boucle) dépend du choix<strong>de</strong>s pôles du système. La métho<strong>de</strong> qui consiste à calculer les coefficients du régulateur<strong>de</strong> façon à obtenir ces pôles s'appelle la synthèse par placement <strong>de</strong> pôles. La figure 4.29présente, dans le plan complexe, les contraintes qui délimitent la zone autorisée pour lechoix <strong>de</strong>s pôles :- ils ne doivent pas être trop négatifs car cela signifie qu'on souhaite une réponse trèsrapi<strong>de</strong> qui ne peut être obtenue qu'en sollicitant très fortement les actionneurs ;- ils ne doivent pas être trop près <strong>de</strong> l'axe imaginaire, <strong>de</strong> façon à assurer une certainerobustesse face aux erreurs <strong>de</strong> modèle ;- si <strong>de</strong>s pôles complexes sont choisis, la distance à l'axe réel fixe le taux d'amortissement,qui ne doit pas avoir une valeur trop faible. .Nous allons examiner maintenant comment cette approche peut être utilisée pour la synthèsedu régulateur courant.Le lieu <strong>de</strong>s racines <strong>de</strong> la figure 4.28 présente <strong>de</strong>ux pôles et <strong>de</strong>ux zéros. Nous désironsobtenir une réponse en courant rapi<strong>de</strong>, amortie et sans erreur finale. Compte-tenu <strong>de</strong> cequi vient d'être vue, nous allons calculer la réponse indicielle du courant à un échelon <strong>de</strong>consigne pour une valeur du gain <strong>de</strong> la boucle Kpi = 3. La valeur <strong>de</strong> iïr t- est égale à 2 cequi donne une valeur finale du courant <strong>de</strong> 0.5 ampère pour.un échelon <strong>de</strong> 1 volt.


150 Chap, 4. La suspension active du siège: modélisation et simulationR o b u s t e s s eS o l l i c i t a t i o n d tl ' a c t i o n n e u r9>ReL i e u p o s s i b l ep o u r l e s p ô l e s ^t a u x d ' a m o r t i s s e m e n tFig. 4.29 - Lieu pour le choix <strong>de</strong>s pôlesLa figure 4.30 montre les réponses indicielles du courant en boucle ouverte et en bouclefermée. L'action proportionnelle (P)permet d'augmenter considérablement la rapidité <strong>de</strong> laréponse mais ne permet d'atteindre la valeur finale qu'à condition <strong>de</strong> faire tendre le gainKpi vers l'infini. Ceci est impossible sans mettre en cause la stabilité <strong>de</strong> la boucle. Pourcela, nous avons utilisé un régulateur Proportionnel-Intégrale (PI) qui permet <strong>de</strong> conserverla même dynamique mais <strong>de</strong> décaler la réponse (on suppose que le pôle est proche du zéroapporté par l'action intégrale).L'équation générale <strong>de</strong> la sortie d'un régulateur PI est :(4.81)Le coefficient T; est appelé constante <strong>de</strong> temps intégrale. L'ajustement <strong>de</strong> T,- permet <strong>de</strong>doser l'effet <strong>de</strong> l'action intégrale. La fonction <strong>de</strong> transfert du régulateur PI s'obtient enprenant la transformée <strong>de</strong> Laplace <strong>de</strong> l'expression (4.81) :(4.82)Puisque le zéro choisi est proche du pôle à l'origine (^ = 0.2), le lieu d'Evans est faible-ment modifié et l'inci<strong>de</strong>nce sur la stabilité est négligeable. Nous pouvons donc conserver lastructure proportionnelle dans toute la suite <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la comman<strong>de</strong>.Les réponses indicielles en position à une consigne d échelon et une consigne Y sontprésentées sur les figures 31(a) et 31(b). La valeur du gain Kpi choisi permet d'obtenir uneréponse en position bien amortie avec un léger dépassement.4.3.3.6 Le régulateur casca<strong>de</strong>Notre objectif, l'amélioration du confort <strong>de</strong> conduite, est largement conditionné par unebonne maîtrise <strong>de</strong> l'accélération du siège et, dans une moindre mesure, du débattement


4.3 Lois <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>s et simulations 151<strong>de</strong> celui-ci. La décomposition possible du processus <strong>de</strong> comman<strong>de</strong> en <strong>de</strong>ux sous-systèmesprivilégie naturellement une structure <strong>de</strong> régulation <strong>de</strong> type casca<strong>de</strong> (cf. figure 4.32).La particularité <strong>de</strong> cette comman<strong>de</strong> rési<strong>de</strong> dans la présence <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux boucles <strong>de</strong> régulationen série et d'un seul actionneur: le correcteur primaire (débattement) pilote le correcteursecondaire (accélération). Pour <strong>de</strong>s raisons évi<strong>de</strong>ntes <strong>de</strong> stabilité, la boucle interne doit êtrenotablement plus rapi<strong>de</strong> que la boucle externe ; elle n'a pas besoin d'être très précise et unsimple gain proportionnel se révèle souvent suffisant ([70],[28]).Les principaux intérêts du régulateur casca<strong>de</strong> sont :- la compensation rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong>s perturbations affectant la boucle interne ;- l'amélioration <strong>de</strong> la boucle externe en régulation et asservissement ;Réponse en asservissement0.60.50.4§ 0.3zjoo0.20.1O 0.5 1 1.5 2 2.5 3Temps (s)Fig. 4.30 - Réponses indicielles du courantTemps (sec)Temps (sec)(a) réponse à Ci (s) - mo<strong>de</strong> asservissement(b) réponse à Y (s) - mo<strong>de</strong> régulationFig. 4.31 - Réponses indicielles en position (boucle fermée)


152 Chap. 4. La suspension active du siège : modélisation et simulation- la linéarisation <strong>de</strong>s caractéristiques <strong>de</strong> l'actionneur.Dans le cadre <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la comman<strong>de</strong> sur le siège, nous privilégions le comportementen régulation plus proche <strong>de</strong> la réalité <strong>de</strong> fonctionnement.La position initiale du siège, fonction <strong>de</strong> la masse du conducteur, est ajustée une foispour toutes (variations nulles). La mesure <strong>de</strong>s sorties accélération et débattement sont multipliéespar un gain <strong>de</strong> retour respectivement Kr accet Kr pos<strong>de</strong> manière à respecter lescaractéristiques statiques <strong>de</strong>s capteurs.Le problème <strong>de</strong> la comman<strong>de</strong> se résume donc à un problème <strong>de</strong> régulation <strong>de</strong> position etd'accélération. Le réglage <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux boucles se fait <strong>de</strong> manière indépendante (non interaction<strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux boucles) :1. Réglage <strong>de</strong> la boucle interne, la boucle externe étant ouverte ;2. Réglage <strong>de</strong> la boucle externe, la boucle externe étant fermée.Nous allons étudier chaque sous-structure séparément et mettre en évi<strong>de</strong>nce les améliorationsapportées.CPOS(S)UPOS(S)UI(S)ActionneurProcessusCACC(S)MOTORÉDUCTEURFM(S) jSIÈGE 1 DDLX(S)KRIKRJXCCACCÉLÉRATIONKR_POSDÉBATTEMENTREGULATEURCASCADEFig. 4.32 - Schéma bloc du régulateur casca<strong>de</strong>4.3.3.7 Boucle en accélérationSeule la boucle en accélération (interne) est étudiée. Les équations supplémentairesrelatives à la boucle interne sont :eacc(s) = C acc(s)-Kr accs 2 X(s)s 2 (4.83)Uacc(s) = Kp acc£ acc(s) (4.84)La fonction <strong>de</strong> transfert du système en boucle fermée est :GX(s) = — -, ; ; r C acc(s)M + K P a c cK r a c c^ ^ ) s> + (C v+m^ ; K n )) s + K s


4.3 Lois <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>s et simulations 153U „ -T- m { R + K p i K r i )+ * j - r (¥$S)avecG acc= K p a c c G i . (4.86)C accreprésente la consigne en accélération, Kp accle gain <strong>de</strong> la boucle interne et Kr acclegain <strong>de</strong> retour. La réponse en accélération pour une entrée consigne C acc, en boucle ouverte,est :X(s) X(s)2N(s)5= ( 4 - 8 7 )Cacc(s) BO Cacc('S) F>(s)La réponse en boucle fermée s'écrit, à partir <strong>de</strong> l'expression en boucle ouverteX(s)=Kp accN(s)C acc (s) B pD(s) + K PaccN{s)(4.88)M 4- Kr, Kr N TK i K r i\ 2. ( n 4- JWft ) » . vLe lieu <strong>de</strong>s racines <strong>de</strong> la fonction <strong>de</strong> transfert (4.88) est représenté figure 4.33. La fonction<strong>de</strong> transfert est du second ordre et présente <strong>de</strong>ux pôles complexes et <strong>de</strong>ux zéros à l'origine.Le gain <strong>de</strong> la boucle agit sur le terme <strong>de</strong> « masse », c'est à dire sur le terme en facteur <strong>de</strong>s 2du dénominateur ; la dynamique du système est modifiée.Kp accinfluence d'une part le taux d'amortissement et d'autre part la pulsation propredu système. Les expressions <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux gran<strong>de</strong>urs sont :LU(M + K P a c cKr a c C R p (^^ r i~ ( M - L V * K r - .. N r K j K r j (U = , c v + W * P . - * N ) ( 4.2^/K. (M -F K9 0 )P a cJ


154 Chap. 4. La suspension active du siège: modélisation et simulationLieu <strong>de</strong>s racines en fonction <strong>de</strong> Kp_acc (O—>200)8r : : : :~f?6 - S - A -3 -2 -1 OReaJ AxisFig. 4.33 - Lieu d'Evans: boucle interne(a) réponse à un échelon Y (s) : position(b) réponse à un échelon Y(s) : accélérationFig. 4.34 - Réponses indicielles en fonction <strong>de</strong> Kp acc(boucle fermée)Comme l'objectif principal est <strong>de</strong> diminuer l'accélération transmise au conducteur, ungain <strong>de</strong> 5 pour la boucle interne présente un bon compromis : bonne isolation et débattementraisonnable.La tension <strong>de</strong> comman<strong>de</strong> en fonction <strong>de</strong> la valeur du gain est tracée sur la figure 4.35.On remarque qu'elle ne dépasse pas la tension délivrée par la batterie du véhicule qui est<strong>de</strong> 12 V.4.3.3.8 Boucle en positionNous étudions maintenant le régulateur en position. La gran<strong>de</strong>ur que nous désironsréguler est le débattement <strong>de</strong> la suspension. Le gain <strong>de</strong> retour sur la mesure <strong>de</strong> (X(s) — Y (s))


4.3 Lois <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>s et simulations 155Régulateur interne : variation <strong>de</strong> Kp_acc. ..i \ i ; \ iF ;J.Kp_àcc=0 \il11Iiacc—JO \ii0.2 0.4 0.6 0.8 1 1Temps (sec)2 1.4 1.6 1.8Fig. 4.35 - Tension <strong>de</strong> comman<strong>de</strong> U acc à l'entrée du régulateur interne (en V)est Kr pos. Les équations supplémentaires relatives au régulateur sont :e pos(s) = C pos(s) - (X(s) - Y (s))U pos{s) — F-PposE-pos(s)(4.91)(4.92)Après calculs, la fonction <strong>de</strong> transfert du système en boucle fermée est :X(s)G. p o sD 2s 2 + D xs + Do C pos(s) +D 2s 2Dis + Do+ Dis + Dr(4.93)avec( j T p O S~ &Ppos ^ a c cN rKiKnD 2= M + Kp accKrac R p{R g+ KpiKn)N 2 K eKiD x= C v+Rj{R g+ KpiKn)Do = K s+ Kp posKrKp aœN rR'ipos(4.94)(4.95)(4.96)(4.97)Le lieu <strong>de</strong>s racines du régulateur position est calculé à partir <strong>de</strong> l'expression (4.93), pourKp posvariant <strong>de</strong> 1 à 500.Le gain <strong>de</strong> la boucle en position modifie la rai<strong>de</strong>ur du système (terme D 0au numérateur).Le lieu fait apparaître <strong>de</strong>ux branches verticales à l'infinie du fait <strong>de</strong> l'absence <strong>de</strong> zéros ; lespôles sont complexes conjugués (cf. figure 4.36) .Le taux d'amortissement est très peu affecté par la boucle en position du fait <strong>de</strong> latrès faible variation <strong>de</strong> l'angle cj> avec le gain Kp pos. La réponse en position à une entréeéchelon <strong>de</strong> perturbation permet d'analyser le comportement <strong>de</strong> la boucle en position (cf.figure 4.37).


156 Chap. 4. La suspension active du siège : modélisation et simulationLIEU DES RACINES EN FONCTION DE KP__POS (0—>500)5). > K« ..«> 0I 1 1 1 1 1 1 1 1-3.5 -3 -2.5 -2 -1.S -1 -0.S OREAL AXISFig. 4.36 - Lieu <strong>de</strong>s pôles du système en fonction du gain Kp pos<strong>de</strong> la boucle externeRÉPONSE INDICIELLE Y1.8 |—• , , RTEMPS (SEC)Fig. 4.37 - Réponses indicielles en position à un échelon Y en fonction <strong>de</strong> Kp posL'évolution <strong>de</strong> l'amortissement est faible par rapport aux variations <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong>soscillations <strong>de</strong> la réponse. Les expressions <strong>de</strong> la pulsation propre et du taux d'amortissementsont :


4.3 Lois <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>s et simulations 157Régulateur Casca<strong>de</strong>Régulateur Casca<strong>de</strong>Kp_accKP-POS Ko « *Kp_pos(a) taux d'amortissement f = f(Kp acc, Kp pos) (b) pulsation propre w 0= f(Kp acC)Kp pos) (enrad/s)Fig. 4.38 - Valeurs <strong>de</strong> £ ei w 0en fonction <strong>de</strong>s gains du régulateur casca<strong>de</strong>Nous pouvons calculer aisément les fonctions <strong>de</strong> transfert X(s)/Y(s) et X(s)/Y(s) ;leurs expressions sont :X(s) D xs + D 0w- (4.100)Y (s) D 2s 2 + D xs + DoX(s)=(Dis + Dp) s 2Y(s) D 2s 2 + Dis + D Q(4.101)Les <strong>de</strong>ux fonctions <strong>de</strong> transfert, lorsque Kp accvarie <strong>de</strong> 0 à 20 et Kp posvarie <strong>de</strong> 0 à 500,sont représentées sur les figures 4.39 et 4.40. Le choix du gain <strong>de</strong> la boucle interne est uncompromis entre un faible gain à la résonance (£ élevé) et un gain plus important au <strong>de</strong>là <strong>de</strong>la résonance pour obtenir un bon filtrage (£ faible). Un gain Kp acc= 10 permet d'obtenirun très bon compromis. La boucle interne permet <strong>de</strong> bien maîtriser l'isolation du système.En revanche, la boucle en position n'améliore pas les performances d'isolation. L'effet<strong>de</strong> la comman<strong>de</strong> influence seulement la rai<strong>de</strong>ur du système (variation <strong>de</strong> u> 0) sans jouer surl'amortissement. La réponse à la résonance est amplifiée et le filtrage à haute fréquence estdégradé. Le comportement en régulation ne permet pas <strong>de</strong> répondre aux objectifs d'isolationdu siège mais est bien adapté à une comman<strong>de</strong> en asservissement.4.3.3.9 Boucle en position et anticipationLa boucle <strong>de</strong> régulation en position agit sur le système par la mesure du débattement.Cette boucle peut être améliorée en anticipant le •résultat <strong>de</strong> l'application <strong>de</strong> cette comman<strong>de</strong>,par la mesure <strong>de</strong> la vitesse <strong>de</strong> débattement. Dans ce cas, on commence à réagiravant que la comman<strong>de</strong> du à la perturbation <strong>de</strong> débattement agisse sur la sortie du sys-


158 Chap. 4. La suspension active du siège : modélisation et simulationRégulateur Casca<strong>de</strong> : FRFX7Y- variation <strong>de</strong> Kp accRégulateur Casca<strong>de</strong> : FRF ddX/Y - variation <strong>de</strong> Kp_accFréquence (Hz)Fréquence (Hz)(a) \X(s)/Y(s)\ en fonction <strong>de</strong> Kp acc(en dB) (b) \X{s)/Y(s)\ en fonction <strong>de</strong> Kp ace (en dB)Fig. 4.39 - Module <strong>de</strong>s fonctions <strong>de</strong> transfert du régulateur casca<strong>de</strong> (Kp pos= 0)Régulateur Casca<strong>de</strong> : FRF X/Y - variation <strong>de</strong> Kp_posRégulateur Casca<strong>de</strong> : FRF ddX/Y - variation <strong>de</strong> Kp_posFréquence (Hz)Fréquence (Hz)(a) \X(s)/Y(s)\ en fonction <strong>de</strong> Kp pos(en dB) (b) \X(s)/Y{s)\ en fonction <strong>de</strong> Kp pos(en dB)Fig. 4.40 - Module <strong>de</strong>s fonctions <strong>de</strong> transfert du régulateur casca<strong>de</strong> (Kp acc— "i)tème. Ce principe est appelé régulateur par anticipation. L'objectif <strong>de</strong> ce régulateur estalors d'anticiper l'effet <strong>de</strong> certaines perturbations mesurables.Le schéma bloc du régulateur casca<strong>de</strong> avec anticipation est présenté figure 4.41. Lamesure <strong>de</strong> la vitesse relative X(s) — Y (s) est affectée du gain <strong>de</strong> retour K ant.Pour éviter le couplage <strong>de</strong>s actions, Le régulateur d'anticipation vient après celui <strong>de</strong>position. La figure 4.42 permet d'illustrer le phénomène <strong>de</strong> couplage <strong>de</strong>s actions. En effet,on peut montrer qu'il y a couplage dans le cas a) et découplage dans le cas b) en exprimant


4.3 Lois <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>s et simulations 159CPOS(S)^POSV UPOS(S)CACC(S)UACCD)UI(S)ACTIONNEURMOTORÉDUCTEURFM(S)PROCESSUSSIÈGE 1 DDLXFS)KRJPOSREGULATEURCASCADEFig. 4.41 - Schéma bloc du régulateur casca<strong>de</strong> avec anticipationC accdans les <strong>de</strong>ux configurations (cf. figure 4.42) :Caœ = - ((K antKp p03)s - Kr posKp pos) [X(s) - Y (s)] a)Caœ = - {Kants - Kr posKp pos) [X(s) - Y (s)] b)(4.102)(4.103)Nous désirons obtenir une action d'anticipation découplée <strong>de</strong>s autres actions du régulateur :le cas b) est choisi.CPOS(S)CACC(S)Uacc(s)CPOS(S)UACC(S)YOSUpos(s)KR_ACCKRJPOSB)Fig. 4.42 - Comparaison <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux structuresd'anticipationL'équation supplémentaire relative à l'ajout <strong>de</strong> la boucle d'anticipation est :C acc=U poa-K ant(X{s)-Y(s)}(4.104)La nouvelle fonction <strong>de</strong> transfert du système est :X { S )= D 2Si+D' lS +Do C - ( S ) + D 2s>+D[s+Do ^(4.105)


160 Chap. 4. La suspension active du siège: modélisation et simulationavecD x= Di + KantKp acNrKiKp'iR p(R g+ KpiKri)(4.106)L'anticipation agit uniquement sur le coefficient d'amortissement du système, sans modifierla pulsation propre. Le nouveau taux d'amortissement est :£,ant (4.107)Lieu <strong>de</strong>s racines en fonction <strong>de</strong> Kp_pos (O—>200) et KantKpi=3Kp_ac.c=3Kant420Kant=0s .enE:-15'—-14- s - eReal AxisFig. 4.43 - Lieu d'Evans: influence <strong>de</strong> l'action d'anticipationLa figure 4.43 représente un réseau <strong>de</strong> lieu d'Evans calculé pour 10 valeurs du gainentre 0 et 10, lorsque le gain <strong>de</strong> la boucle en position varie <strong>de</strong> 0 à 200. Pour K ant — 14,les pôles du système en boucle fermée <strong>de</strong>viennent réels : la réponse en asservissement estapériodique, c'est à dire sans dépassement.La réponse indicielle en position, à un échelon <strong>de</strong> perturbation, est calculée pour 10valeurs <strong>de</strong> K ant(cf. figure 44(a)) : l'effet <strong>de</strong> la boucle d'anticipation est efficace sur l'amortissement<strong>de</strong> la réponse . La figure 44(b) montre l'effet <strong>de</strong> la comman<strong>de</strong> sur la réponseindicielle en accélération. L'amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s pics d'accélération et le nombre d'oscillationsdiminuent. L'action d'anticipation permet <strong>de</strong> réduire simultanément l'amplitu<strong>de</strong> du débattementet <strong>de</strong> l'accélération du système.Le calcul <strong>de</strong>s fonctions <strong>de</strong> transfert en fonction du paramètre <strong>de</strong> gain K ant montrel'intérêt <strong>de</strong> la boucle d'anticipation. Une faible valeur du gain permet <strong>de</strong> limiter l'amplitu<strong>de</strong><strong>de</strong>s réponses à la résonance sans vraiment dégra<strong>de</strong>r le filtrage à haute fréquence.K ant4.3.3.10 Robustesse liée à la variation du chargementNous allons étudier la robustesse du système lorsque la masse M 0du passager varie. Eneffet, il est très important d'assurer la stabilité <strong>de</strong> la comman<strong>de</strong> quelquesoit la masse dupassager.


4.3 Lois <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>s et simulations 161Réponse indicielle YRéponse indicielle YTemps (s)Temps (s)(a) position(b) accélérationFig. 4,44 - Réponses indicielles à un échelon Y en fonction <strong>de</strong> K an%Régulateur Casca<strong>de</strong> : FRFX/Y - variation <strong>de</strong> KantRégulateur Casca<strong>de</strong> ; FRF ddX/Y - variation <strong>de</strong> Kant(a) \X(s)/Y{s)\ en fonction <strong>de</strong> K ant(dB) (b) \X(s)/Y(s)\ en fonction <strong>de</strong> K ant(dB)Fig. 4.45 - Module <strong>de</strong>s fonctions <strong>de</strong> transfert du régulateur casca<strong>de</strong> (Kp acc= 3, Kp pos=300)On considère la variation <strong>de</strong> la masse M 0du système comme une incertitu<strong>de</strong> AG(s) dumodèle. Si on suppose que le régulateur comporte aucunes incertitu<strong>de</strong>s, les incertitu<strong>de</strong>s dusystème en boucle fermée dépen<strong>de</strong>nt seulement <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s relatives sur le processus(cf. annexe B).Pour étudier si la variation <strong>de</strong> M 0affecte la stabilité, un moyen simple est d'appliquerle critère du revers en traçant la fonction <strong>de</strong> transfert G(s) dans le plan complexe (lieu <strong>de</strong>Nyquist) lorsque u varie <strong>de</strong> 0 à l'infini. Pour plus <strong>de</strong> détails, on se reportera à l'annexe B.


162 Chap. 4. La suspension active du siège : modélisation et simulationOn considère la masse nominale M 0= 63 kg et ses valeurs supérieure et inférieure telleque M 0anplinf— M 0± 20%M 0. On considère la fonction <strong>de</strong> transfert du système en boucleouverte G (s) :X(s) GiG(s) =(4.108)Ci(s) Ms 2 + As + K savecAG y+N 2 KJ — ui 0— j f ,c'est à dire à la pulsation <strong>de</strong> résonance du système (intersection <strong>de</strong> G(s) avec l'axe imaginairepure).


4.4 Conclusions 1634.4 ConclusionsL'étu<strong>de</strong> préliminaire sur l'isolation vibratoire d'un siège conventionnel a permis <strong>de</strong>mettre en évi<strong>de</strong>nce le besoin d'un élément <strong>de</strong> suspension pour isoler davantage le conducteur<strong>de</strong>s vibrations du plancher. Une suspension, munie d'un amortisseur passif correctement dimensionné,améliore nettement le confort mais <strong>de</strong>meure limité face aux performances <strong>de</strong>ssuspensions actives.L'actionneur électromécanique (fonctionnement en frein ou moteur) a montré son adéquationà la comman<strong>de</strong> <strong>de</strong> la suspension <strong>de</strong> siège. L'asservissement du courant avec unrégulateur PI permet d'assurer les performances <strong>de</strong> la boucle <strong>de</strong> comman<strong>de</strong> en terme <strong>de</strong>précision et stabilité. Les caractéristiques <strong>de</strong> l'actionneur ont été déterminées <strong>de</strong> manièreà obtenir un coefficient d'amortissement maximal tout en limitant l'inertie ajoutée et laconstante <strong>de</strong> temps électromécanique.Afin <strong>de</strong> vali<strong>de</strong>r les approches théoriques retenues et prédire les performances du système,un modèle <strong>de</strong> connaissance a été élaboré. Cette phase <strong>de</strong> modélisation comporte différentsobjectifs : d'une part définir un modèle <strong>de</strong> conception qui permet <strong>de</strong> dimensionner le système(choix <strong>de</strong>s principaux paramètres <strong>de</strong> conception) et d'autre part proposer un modèleprédictif du comportement global <strong>de</strong> la suspension active <strong>de</strong> siège. Le modèle linéaire a étéaffiné vers un modèle non-linéaire qui se rapproche davantage du système réel. Le modèlecomprend la modélisation <strong>de</strong> :> L'hystérésis dû aux frottements dans la suspension ;> La rai<strong>de</strong>ur linéaire <strong>de</strong> la suspension ;> L'actionneur ;> La chaine cinématique reliant l'actionneur à la suspension ;t> L'assise du siège (comportement linéarisé <strong>de</strong> la mousse) ;o Le passager (masse inerte).Parallèlement à cette phase <strong>de</strong> modélisation, nous avons du constitué l'état <strong>de</strong> l'art <strong>de</strong>sactionneurs qui sont utilisés dans les applications du contrôle actif <strong>de</strong>s structures ([89]). Lerésultat <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong> a permis d'orienter notre choix vers un actionneur électromécanique.Ce type d'actionneur, très répandu, présente toutes les qualités requises pour être utilisédans la comman<strong>de</strong> du siège : puissance spécifique importante, bonne linéarité, ren<strong>de</strong>mentélevé, réversibilité exellente.Le choix d'un motoréducteur à courant continu parmi le catalogue d'un constructeurs'est avéré une solution simple et rapi<strong>de</strong>. Le respect <strong>de</strong> la condition <strong>de</strong> réversibilité <strong>de</strong>


164 Chap. 4. La suspension active du siège : modélisation et simulationl'actionneur nous permet d'envisager <strong>de</strong>ux fonctionnements possibles :* Fonctionnement en génératrice (freinage dans les <strong>de</strong>ux quadrants) : l'actionneur jouealors le rôle d'un amortisseur électromécanique piloté ;* Fonctionnement en moteur : contrôle du couple <strong>de</strong> freinage dans les quatres quadrants.L'asservissement du courant d'induit, c'est à dire du couple <strong>de</strong> l'arbre moteur dans les<strong>de</strong>ux cas <strong>de</strong> fonctionnement, permet d'envisager la mise en œuvre <strong>de</strong> lois <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>dissipative et active, en gardant la même configuration du système.La transmission <strong>de</strong> puissance est assurée par une simple liaison engrenage, type pignoncrémaillère,capable <strong>de</strong> transmettre <strong>de</strong>s efforts importants avec un bon ren<strong>de</strong>ment. Cetorgane permet d'assurer la conversion <strong>de</strong> mouvement translation-rotation.Les simulations numériques réalisées sur ce modèle ont montré l'efficacité théorique <strong>de</strong>la suspension active <strong>de</strong> siège. Trois lois <strong>de</strong> comman<strong>de</strong> ont été étudiées puis simulées sur lemodèle : <strong>de</strong>ux lois dissipatives (amortisseur passif et semi-actif) et une loi active (régulateurcasca<strong>de</strong>).Les résultats obtenus avec un amortisseur passif ont montré les limites en terme d'isolationpar rapport à la comman<strong>de</strong> semi-active skyhook. Cette <strong>de</strong>rnière permet <strong>de</strong> limiterle débattement tout en contrôlant l'accélération transmise au conducteur. L'isolation duconducteur est améliorée. De plus, aucune source <strong>de</strong> puissance extérieure n'est nécessaire.La loi <strong>de</strong> comman<strong>de</strong> est simple et est bien adapté au problème <strong>de</strong> l'isolation du siège.La comman<strong>de</strong> active repose sur une décomposition simple du fonctionnement du systèmeet sa structure est très proche <strong>de</strong>s objectifs <strong>de</strong> confort à atteindre. Une structure <strong>de</strong> type« régulateur casca<strong>de</strong> » a été choisie et a démontré sa parfaite adaptation à la comman<strong>de</strong>du siège. Ce régulateur comporte <strong>de</strong>ux boucles en série, plus une troisième qui permetd'anticiper l'action d'une gran<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> régulation par la mesure <strong>de</strong> sa dérivée.La synthèse du correcteur, boucle après boucle, a été effectuée par l'analyse temporelledu heu <strong>de</strong>s pôles du système en boucle fermée. Cette métho<strong>de</strong> a permis <strong>de</strong> vérifier lastabilité et la robustesse <strong>de</strong> chaque boucle. Nous avons pu mettre en évi<strong>de</strong>nce les avantagesapportés par chaque boucle et les effets sur la dynamique du système. Les simulations<strong>de</strong>s réponses indicielles et <strong>de</strong>s fonctions <strong>de</strong> transfert nous a permis <strong>de</strong> vali<strong>de</strong>r l'efficacité <strong>de</strong>chaque régulateur sur l'isolation du siège. Les résultats ont montrés que la boucle en positionn'était pas adapté au comportement en régulation (réjection <strong>de</strong> la perturbation) et doncinnefficace pour l'isolation du siège. Par contre, la boucle interne et la boucle d'anticipationpermet <strong>de</strong> répondre parfaitement aux objectifs d'isolation du siège. Les résultats obtenusont permis <strong>de</strong> montrer l'avantage du découplage <strong>de</strong>s actions <strong>de</strong> la comman<strong>de</strong> sur la réponsedu système; l'accélération et le débattement du siège sont bien maîtrisés.


Chapitre 5Prototype <strong>de</strong> la suspension active <strong>de</strong> siègeDans ce chapitre, nous allons présenter les différents éléments qui ont attrait à la conception,à l'optimisation et à la réalisation <strong>de</strong>s parties mécaniques et électromémaniques duprototype <strong>de</strong> la suspension active du siège.5.1 Description du prototype5.1.1 Schéma <strong>de</strong> principeLe schéma <strong>de</strong> principe du prototype <strong>de</strong> la suspension active <strong>de</strong> siège est présenté figure5.1. Le dispositif est un système <strong>de</strong> suspension muni d'un actionneur électromécanique quicontrôle le mouvement du siège afin <strong>de</strong> maîtriser l'isolation <strong>de</strong> celui-ci.Fig. 5.1 -Schéma <strong>de</strong> -principe du dispositifComme toute suspension, ce dispositif se compose principalement :- d'un gui<strong>de</strong> cinématique à mouvement plan donnant à l'embase du siège son <strong>de</strong>gré <strong>de</strong>mobilité :


166 Chap. 5. Prototype <strong>de</strong> la suspension active <strong>de</strong> siège- d'un système dit « ressort » donnant à la suspension sa rai<strong>de</strong>ur K zselon son mouvement(généralement vertical) et dont la tension est réglable pour pouvoir s'adapterau large éventail <strong>de</strong> poids <strong>de</strong>s occupants ;- d'un amortisseur donnant à la suspension son facteur d'amortissement C s.Pour pouvoir offrir <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> fonctionnement dits « semi-actif » et « actif », notreprototype <strong>de</strong> suspension se différencie <strong>de</strong>s produits existants par :- un élément « actionneur réversible » offrant soit un fonctionnement « amortisseur » à« caractéristique variable » <strong>de</strong> type dissipatif, soit un fonctionnement moteur, c'est àdire actif ;- la présence d'une carte électronique [C] intégrant l'asservissement du couple frein/moteur<strong>de</strong> cet actionneur, en fonction d'une valeur <strong>de</strong> consigne élaborée par un circuit <strong>de</strong> calculinterne. Cette même consigne est élaborée en fonction d'informations provenant <strong>de</strong>capteurs permettant <strong>de</strong> connaître l'état vibratoire du système (accélération <strong>de</strong> l'embasedu siège, vitesse relative par rapport au support fixe du plancher du véhicule,débattement).5.1.2 Le prototypeNous allons maintenant citer les principaux aspects innovants du prototype réalisé,concernant le gui<strong>de</strong> cinématique, le système <strong>de</strong> rai<strong>de</strong>ur, l'actionneur et son dispositif <strong>de</strong>comman<strong>de</strong>. Le schéma complet du prototype est preprésenté figure 5.2Le gui<strong>de</strong> cinématique a ici été réalisé par un mécanisme articulé appelé 6 barres <strong>de</strong>Watt offrant une très bonne approximation d'un mouvement <strong>de</strong> translation verticale surune large course, pour <strong>de</strong>s débattements articulaires réduits (minimisation <strong>de</strong>s pertes parfrottement).De manière concrète, ce mécanisme innovant pour une suspension est composé <strong>de</strong> 2barres ternaires (à trois axes) [3a] et [3b] montées en croix (réalisant donc un croisillon)et <strong>de</strong> 2 couples <strong>de</strong> barres binaires dont l'une est l'embase d'assise [2] et.l'autre le support<strong>de</strong>stiné à être fixé au plancher du véhicule [4]. Dans la réalité cet embiellage est dédoubléet <strong>de</strong>ux systèmes i<strong>de</strong>ntiques <strong>de</strong> faible épaisseur (relativement à la structure du siège) sontdisposés à gauche et à droite du siège (cf. figure 5.3). Des pièces <strong>de</strong> liaison droite/gaucheviennent donner à l'ensemble sa rigidité selon les autres axes <strong>de</strong> mouvement que celui désiré.Ensuite, le système donnant à la suspension sa rai<strong>de</strong>ur a été conçu et optimisé poursimplifier la modélisation du système et surtout pour simplifier les relations entre les paramètres<strong>de</strong> conception et les gran<strong>de</strong>urs physiques dont dépend le comportement vibratoire.Nous avons choisi ici <strong>de</strong> concevoir ce système <strong>de</strong> rai<strong>de</strong>ur à tension réglable <strong>de</strong> manière à


Description du prototypeFig. 5.3 - Vue d'ensemble du prototype <strong>de</strong> la suspension


168 Chap. 5. Prototype <strong>de</strong> la suspension active <strong>de</strong> siègeobtenir :- une rai<strong>de</strong>ur Kz (rai<strong>de</strong>ur du siège dans son mouvement) constante sur toute la coursedu mouvement ;- une rai<strong>de</strong>ur Kz indépendante du réglage <strong>de</strong> tension <strong>de</strong>stiné à équilibrer le mécanismeen position nominale sous une charge verticale variable correspondant à une plage <strong>de</strong>90% <strong>de</strong>s conducteurs.L'autre particularité importante <strong>de</strong> ce système <strong>de</strong> rai<strong>de</strong>ur provient <strong>de</strong> sa réalisationqui permet <strong>de</strong> découpler son action du gui<strong>de</strong> cinématique. Deux ressorts [5] <strong>de</strong> tractionagissent en parallèle (pour distribuer correctement les efforts dans le mécanisme selon l'axegauche/droite) sur un embiellage <strong>de</strong> type « genouillère », composé <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux bielles [10a] et[10b]. L'une <strong>de</strong>s bielles joue le rôle <strong>de</strong> la cuisse sur laquelle agissent les muscles (ressorts)et l'autre joue le rôle <strong>de</strong> la jambe qui transmet la poussée. Disposé entre le support fixe etl'embase d'assise, ce système articulé appelé « genouillère » permet d'injecter un effort dusol vers l'assise sans induire d'efforts <strong>de</strong> transmission dans les pivots du gui<strong>de</strong> cinématique.Nous analyserons plus en détail l'intérêt <strong>de</strong> cette disposition du point <strong>de</strong> vue du ren<strong>de</strong>mentmécanique.Enfin, l'aspect principalement innovant <strong>de</strong> ce prototype <strong>de</strong> suspension semi-active ouactive concerne « l'actionneur réversible ». Celui-ci est réalisé par ensemble mécaniquecomposé d'un moteur à courant continu [7] pouvant délivrer un couple dans les quatrequadrants <strong>de</strong> fonctionnement et d'une chaîne <strong>de</strong> transmission <strong>de</strong> mouvement constitué d'unsystème <strong>de</strong> transformation <strong>de</strong> mouvement translation/rotation [8] et d'un organe <strong>de</strong> typeréducteur/multiplicateur [8c].Le système <strong>de</strong> transformation <strong>de</strong> mouvement est ici réalisé par un engrenage pignon/crémaillère,la crémaillère [8b] étant orientée verticalement et liée à l'embase du siège et l'axe pignon [8a]lié au support fixe. Cet engrenage convertit les oscillations verticales <strong>de</strong> l'embase du siègeen mouvement rotatif alterné du pignon, qui par le biais du réducteur/multiplicateur [8c],ce traduit en rotations du moteur. Le réducteur/multiplicateur permet ainsi un fonctionnement<strong>de</strong> l'actionneur dans une plage vitesse/couple otpimale. Cette chaîne cinématiqueréalise ainsi la transmission <strong>de</strong> puissance du couple (frein ou moteur) du moteur vers uneffort vertical sur l'assise. De ce point <strong>de</strong> vue, son optimisation concerne.son ren<strong>de</strong>ment etson facteur <strong>de</strong> vitesse V rei/u>mot en m/radians.Dans notre réalisation, <strong>de</strong>ux capteurs sont utilisés pour déterminer les vitesses nécessairesà la génération <strong>de</strong> la consigne. Le premier [9a] est un accéléromètre monté sur l'embasedu siège, son signal sera intégré pour obtenir la vitesse absolue <strong>de</strong> cette embase, le second[9b] est un capteur tachymétrique intégré au moteur délivrant une information directementliée à la vitesse relative entre l'embase et le support fixé au plancher. Pour assurer l'instrumentationdu prototype pour les mises au point et les essais, un capteur <strong>de</strong> déplacement aété ajouté entre [2] et [4] (non représenté sur le schéma <strong>de</strong> la figure 5.2).


•5.2 Conception <strong>de</strong>s sous-ensembles mécanique et électromécanique 169Remarque :La mesure <strong>de</strong> la vitesse relative par le capteur [9b] peut être reconstruite à partir <strong>de</strong>smesures du courant et <strong>de</strong> la tension d'induit aux bornes du moteur. Ceci permet d'éviterl'utilisation du capteur tachymétrique.5.2 Conception <strong>de</strong>s sous-ensembles mécanique et électromécaniquePar sous-ensemble mécanique, nous entendons le gui<strong>de</strong> cinématique et le système <strong>de</strong>rai<strong>de</strong>ur à tension réglable. La partie électromécanique comprend elle le moteur et sa chaîne<strong>de</strong> transmission et sera ici découpée en un sous-ensemble moto-réducteur et un engrenage<strong>de</strong> transfert translation/rotation.Pour la partie mécanique, nous avions choisi dès le début <strong>de</strong> la conception <strong>de</strong> découplerla fonction gui<strong>de</strong> cinématique, qui donne à la suspension sa mobilité, et la fonction rai<strong>de</strong>urafin <strong>de</strong> :- faciliter la recherche <strong>de</strong> solutions relatives au réglage <strong>de</strong> la rai<strong>de</strong>ur ;- permettre d'éventuelles évolutions d'une partie sans modification <strong>de</strong> l'autre ;- pouvoir optimiser chacune <strong>de</strong>s fonctions à l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> jeux <strong>de</strong> paramètres indépendants ;- tirer profit du savoir faire Bertrand Faure dans la réalisation <strong>de</strong> mécanisme <strong>de</strong> réglage.Pour le gui<strong>de</strong> cinématique, l'objectif est <strong>de</strong> réaliser un système mécanique à un <strong>de</strong>gré <strong>de</strong>liberté, en l'occurrence, un mouvement le plus proche possible d'une translation verticale.Ce type <strong>de</strong> système est généralement appelé mécanisme générateur <strong>de</strong> mouvement. Pourexpliquer la démarche <strong>de</strong> conception <strong>de</strong> ce type <strong>de</strong> système et justifier notre réalisation,nous allons rappeler quelques notions <strong>de</strong> la théorie <strong>de</strong> mécanisme.5.2.1 Eléments <strong>de</strong> théorie <strong>de</strong>s mécanismes5.2.1.1 GénéralitésLin mécanisme peut être défini au sens large comme un assemblage <strong>de</strong> pièces, ou corpssoli<strong>de</strong>s, <strong>de</strong>stiné à produire, transmettre ou transformer un mouvement ou une force.La théorie <strong>de</strong>s mécanismes est la discipline <strong>de</strong> la mécanique dont l'objet particulier estl'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la structure, <strong>de</strong> la cinématique et <strong>de</strong> la dynamique <strong>de</strong>s mécanismes. Cette étu<strong>de</strong>peut être envisagée selon <strong>de</strong>ux points <strong>de</strong> vue : l'analyse et la synthèse.On parle d'analyse lorsque qu'un mécanisme est connu par ses caractéristiques matérielleset dimensionnelles et que l'on cherche à en déterminer les caractéristiques <strong>de</strong> fonctionnementen termes cinématiques (trajectoire, déplacements, vitesses, etc.) et dynamiques(accélérations, forces, etc.). C'est le point <strong>de</strong> vue du physicien.


170 Chap. 5. Prototype <strong>de</strong> la suspension active <strong>de</strong> siègeXFig. 5.4 -Degrés <strong>de</strong> liberté d'un soli<strong>de</strong> dans le planOn parle <strong>de</strong> synthèse lorsque l'on cherche à déterminer la structure et les caractéristiquesphysiques et dimensionnelles d'un mécanisme permettant d'obtenir un fonctionnementdonné en terme <strong>de</strong> mouvement ou <strong>de</strong> transmission d'effort. C'est le problème auquelest généralement confronté le concepteur et qui nous intéresse ici.La métho<strong>de</strong> générale <strong>de</strong> synthèse d'un mécanisme comporte trois phases :1. L'analyse fonctionnelle est l'analyse du fonctionnement <strong>de</strong>mandé en termes cinématiques(trajectoire, vitesse, etc) et dynamiques (accélération, transmission <strong>de</strong>forces, etc) ;2. La synthèse structurale. Le but est <strong>de</strong> déterminer les éléments constitutifs <strong>de</strong>schaînes cinématique assurant les liaisons désirées et offrant la mobilité souhaitée. Cetravail repose sur <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s d'analyse combinatoire et sur la théorie <strong>de</strong>s graphes ;3. La synthèse dimensionnelle. Déterminer les caractéristiques géométriques (dimensionnelles)<strong>de</strong>s corps et la configuration spatiale du mécanisme. Si certaines métho<strong>de</strong>s<strong>de</strong> construction graphiques sont alors très performantes dans <strong>de</strong>s cas simples ou singuliers,ce travail fait généralement appel à <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s numériques complexes.5.2.1.2 Précisions théoriques sur les mécanismes à mouvement plan5.2.1.2.1 Considérations générales. On parle <strong>de</strong> mouvement plan lorsque les élémentsconstituant le mécanisme se déplacent parallèlement à un même plan que nous noteronspour la suite (o, x, z).Dans un mouvement plan, un soli<strong>de</strong> possè<strong>de</strong> donc au maximum trois <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> libertépouvant se décomposer en <strong>de</strong>ux translations suivant les axes <strong>de</strong> référence du plan et unerotation autour ce son axe perpendiculaire y.La limitation <strong>de</strong>s mouvements possibles <strong>de</strong> l'espace au plan n'est évi<strong>de</strong>mment possibleque par l'obtention d'efforts au niveau <strong>de</strong>s liaisons. Les efforts transmis et les contraintesmécaniques induits par ces différentes liaisons mécaniques sont cependant différentes. Descontraintes mécaniques apparaissent en effet dans un mécanisme articulé à mouvement plansi les liaisons pivot utilisées n'ont pas toutes <strong>de</strong>s axes parfaitement perpendiculaires au plan


5.2 Conception <strong>de</strong>s sous-ensemhles mécanique et électromécanique 171du mouvement et si elles induisent trop <strong>de</strong> blocage en translation selon cet axe. L'étu<strong>de</strong>d'un mécanisme à mouvement plan à l'ai<strong>de</strong> d'un modélisation plane <strong>de</strong>s liaisons se révèle àl'usage très pratique mais peut cacher <strong>de</strong>s problèmes importants d'hyperstatisme.Dans une modélisation plane, le nombre <strong>de</strong> type <strong>de</strong> couples cinématique se réduit ainsià trois :1. La liaison pivot (1 mouvement <strong>de</strong> rotation, 2 conditions <strong>de</strong> liaisons) ;2. La liaison glissière (1 mouvement <strong>de</strong> translation rectiligne, 2 conditions <strong>de</strong> liaison) ;3. La liaison annulaire (1 mouvement <strong>de</strong> translation curviligne et 1 rotation, 1 condition<strong>de</strong> liaison).5.2.1.2.2 Degrés <strong>de</strong> mobilité d'un mécanisme à mouvement plan. Dans le cas<strong>de</strong>s mécanismes plans, les corps sont généralement appelés barres.Le <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> mobilité d'un mécanisme plan composé <strong>de</strong> N corps soli<strong>de</strong>s, celui pris pourréférence étant compté, est donné par l'expression :d = 3x(N-l)-J2 k >


172 Chap. 5. Prototype <strong>de</strong> la suspension active <strong>de</strong> siègeDFig. 5.5 - Graphes et chaînes cinématique pour le mécanisme 6 barresEn notant bi le nombre <strong>de</strong> barres d'ordre i, et pour obtenir un <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> mobilité égal à1, il faut donc :i=4(5.4)On en déduit une règle simple : une chaîne cinématique plane à 1 <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> mobilité comporteau moins 4 barres binaires.Le mécanisme articulé 4 barres est donc le plus simple <strong>de</strong> la liste <strong>de</strong>s mécanismes à 1<strong>de</strong> mobilité. C'est la raison principale <strong>de</strong> sa gran<strong>de</strong> utilisation dans <strong>de</strong> multiples domaines.5.2.1.2.4 La création <strong>de</strong>s chaînes. Après avoir déterminé les éléments constitutifs <strong>de</strong>la chaîne cinématique souhaitée, il s'avère nécessaire <strong>de</strong> rechercher la configuration spatialeadéquate.Cette détermination repose mathématiquement sur la théorie <strong>de</strong>s graphes. Pour le 4barres, cette recherche est simple. Un seul type <strong>de</strong> graphe existe, et par suite un seul type<strong>de</strong> chaîne.Pour une chaîne <strong>de</strong> type 6 barres, la relation (5.3) indique que 7 couples cinématiquessont nécessaires pour obtenir un <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> mobilité <strong>de</strong> 1. Ce mécanisme comporte 2 configurationspossibles : 4 barres binaires et 2 barres ternaires ou 5 barres binaires et 1 barre à4 liaisons (cf. figure 5.5).On notera que certains graphes peuvent donner lieu à <strong>de</strong>s chaînes cinématiques dégénérées: dans les cas 1) et 3) un groupe <strong>de</strong> trois barres se trouve triangulé <strong>de</strong> manière rigi<strong>de</strong> etpourait être remplacer par une seule barre binaire. Le système obtenu à le fonctionnementdu système 4 barres restant. Ainsi seules les chaînes 2) et 4) sont <strong>de</strong> réels 6 barres.La chaîne 2) est appelée le « 6 barres <strong>de</strong> Watt », la chaîne 4) 6 barres <strong>de</strong> « Stephenson ».5.2.1.2.5 La création d'un mécanisme La différence fondamentale entre une chaînecinématique et un mécanisme c'est qu'une chaîne à une structure alors qu'un mécanismepossè<strong>de</strong> un mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> fonctionnement. Créer un mécanisme à partir d'une chaîne consiste à


5.2 Conception <strong>de</strong>s sous-ensembles mécanique et électromécanique 173g r a p h e c h a î n e c i n é m a t i q u e m é c a n i s m e sFig. 5.6 - Graphes et chaînes cinématique pour le mécanisme 6 barresprendre pour référence (ou considérer fixe) l'une <strong>de</strong>s barres du système et à choisir la liaisonmotrice et la barre réceptrice. Les autres prendront le nom <strong>de</strong> bielle ou <strong>de</strong> coupleur.Si le mécanisme obtenu aura le même <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> mobilité que la chaîne <strong>de</strong> départ, il existecependant autant <strong>de</strong> possibilités <strong>de</strong> construire un mécanisme, sur la base d'une même chaînecinématique, que <strong>de</strong> possibilités <strong>de</strong> choisir la barre <strong>de</strong> référence et la barre réceptrice parmisles N barres constituant la chaîne, et la liaison motrices parmis les J liaison. Du fait <strong>de</strong>ssymétries possibles, certaines dispositions correpon<strong>de</strong>nt toute fois à un même principe <strong>de</strong>fonctionnement.Le schéma <strong>de</strong> la figure 5.6 montre, pour le mécanisme articulé 6 barres, comment onpasse ainsi du graphe <strong>de</strong>s liaison, à la chaîne cinématique, puis au mécanisme. Tous lesmécanismes possibles ne sont pas représentés.5.2.2 Synthèse du gui<strong>de</strong> cinématique 6 barres5.2.2.1 Analyse fonctionelleexistantes, le mouvement plan réalisé est généralement assimilable à une translationverticale (selon l'axe z). Certains mouvements pseudo-parallèles non rectilignes pourraientêtre justifiés du point <strong>de</strong> vue ergonomique. Certains auteurs proposent en effet <strong>de</strong>s mouvements<strong>de</strong> rotation autour <strong>de</strong> points singuliers du squelette humain, tels que l'articulation<strong>de</strong> la cheville ou celle du genoux. Ces mouvements particuliers offrent l'intérêt <strong>de</strong> respecterla biomécanique <strong>de</strong> l'individu assis, en mobilisant les membres inférieurs sans modifier <strong>de</strong>manière gênante la position <strong>de</strong>s pieds sur les pédales.Malgré ces considérations ergonomiques, qui <strong>de</strong>vront tôt ou tard être prises en compte,


174 Chap. 5. Prototype <strong>de</strong> la suspension active <strong>de</strong> siègenous avons choisi <strong>de</strong> réaliser un mouvement plan vertical conformément au modèle théoriqueque nous utilisons. Ce choix résulte du fait que les vibrations que nous souhaitons filtrer sontprincipalement verticales et que la masse vibrante est soumisse à un champ <strong>de</strong> pesanteurvertical.5.2.2.2 Synthèse structuraleComme nous l'avons vu, le mécanisme à 1 <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> liberté le plus simple est le 4 barres.C'est donc le premier à envisager.Cependant, nous souhaitons obtenir une course importante et un mouvement <strong>de</strong> translationrectiligne ; ce mécanisme séduisant ne répond pas à notre problème. Nous avons choisialors <strong>de</strong> recourrir à un mécanisme 6 barres.Fig. 5.7 - Mécanisme 6 barres <strong>de</strong> Watt Fig. 5.8 - Mécanisme à croisillonParmis tous les mécanismes <strong>de</strong> type 6 barres que nous avons envisagé, celui qui nous asemblé présenter le plus d'avantage est celui représenté figure 5.7.C'est un 6 barres <strong>de</strong> Watt très proche par sa structure du mécanisme le plus fréquementutilisé pour les suspensions <strong>de</strong> sièges <strong>de</strong> poids-lourds appelé « croisillon ». Ce mécanisme à« croisillon » peut être considéré du point <strong>de</strong> vue cinématique comme un 6 barres dont lesbielles CD et EF seraient <strong>de</strong> longueur infinie et <strong>de</strong> direction verticale et qui auraient étésubstitué par les liaisons annulaires donnant au points E et C la même mobilité.L'utilisation d'un croisillon présente pour principal avantage d'offrir une vraie translationverticale du plateau supérieur et <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s courses. Aussi, il n'utilise qu'un volumevertical relativement réduit en position basse, par sa capacité à se replier et se déployer.Son principal inconvénient est <strong>de</strong> générer d'importantes pertes par frottement au niveau<strong>de</strong>s axes E et C mobiles dans leurs coulisses respectives.Sous un chargement donné, supposons un effort normal JV sur l'axe E. L'effort tangentieldû aux frottements est :T=f.N (5.5)avec / le coefficient <strong>de</strong> frottement. La puissance perdue par frottement est :Pf = f.N.V E• (5.6)


5.2 Conception <strong>de</strong>s sous-ensembles mécanique et électromécanique 175ou VE est la vitesse du point E dans sa coulisse. Si cette coulisse est circulaire <strong>de</strong> rayon R(équivaut à EF), on obtient :P f= f.N.R.u (5.7)avec co = VE/R vitesse angulaire <strong>de</strong> la bielle équivalente EF.Si maintenant on revient au concept 6 barres, où la coulisse est remplacée par une bielleEF, dans <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> chargement équivalentes, la puissance perdue par frottementau niveau <strong>de</strong>s axes E et F est :P f= f.N.r.u (5.8)où r est le rayon <strong>de</strong>s axes E et F.On comprend alors aisément l'intérêt du « vrai » 6 barres vrai par rapport au croisillondu point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong>s pertes par frottement.5.2.2.3 Synthèse dimensionelleDans le cas général, la synthèse dimensionnelle d'un mécanisme 6 barres à l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>seules routines numériques est un tâche très difficile.Nous allons brièvement résumer les différentes étapes <strong>de</strong> la synthèse dimensionelle dumécanisme 6 barres, sans rentrer dans le détail <strong>de</strong> la mise en équation ni <strong>de</strong>s calculs.Supposons que le mécanisme ait été créé à partir <strong>de</strong> la chaîne cinématique <strong>de</strong> la figure5.9. La barre <strong>de</strong> référence choisie est AD, la barre portant l'assise est GF dont M est lepoint <strong>de</strong> référence dont on désire maîtriser la trajectoire.Cette <strong>de</strong>scription initiale étant connue, chaque nouvelle position peut être définie parun seul paramètre appelé variable cinématique car la mobilité du système est 1.Pour le mécanisme assemblé, on peut écrire les équations provenant du respect <strong>de</strong>sliaisons : ce sont les relations vectorielles assurant la fermeture <strong>de</strong>s diiférentes boucles ferméet la position du point M. En projetant ces équations vectorielles sur les axes x et z duplan <strong>de</strong> référence, et en les exprimant en fonction <strong>de</strong>s paramètres précé<strong>de</strong>nts, on obtient leséquations décrivant le mouvement plan réalisé par le mécanisme.Les conditions imposées en termes <strong>de</strong> mouvement sont les p positions <strong>de</strong> précisions àrespecter. Soit 2 équations pour la position initiale car l'angle <strong>de</strong> la barre FG par rapportà l'assise n'est pas contraint, mais seule sa variation doit être imposé et 3 équations parposition <strong>de</strong> précision.Soit au total 3.p— 1 équations et 15+p inconnues qui sont les paramètres xA,zA,ab,bc,cd,ad,v°.dbcg°,gm,fgm° et les p zg {.Le système admettra une solution mathématique et une seule si le nombre d'inconnuesest égal au nombre d'équations soit la condition :15 + p — 3.p — 1 (5.9)


176 Chap. 5. Prototype <strong>de</strong> la suspension active <strong>de</strong> siègeFig. 5.9 -Chaîne cinématique du 6 barres <strong>de</strong> Wattd'où p = 8./ Il ne sera donc possible, avec un système 6 barres, <strong>de</strong> respecter <strong>de</strong> manière exacte unmaximum <strong>de</strong> 8 positions <strong>de</strong> précision.Dans un contexte siège automobile, les point G,F, A et D sont contraints à être situésdans <strong>de</strong>s zones très réduites. Imposer cependant la position <strong>de</strong> ces 4 points reviendraità supprimer 8 paramètres et par suite 4 positions <strong>de</strong> précision pouvant être respectées.De plus, les équations du système à résoudre sont fortement non linéaire et les métho<strong>de</strong>snumériques sont vites inefficaces lorsque l'on ne dispose pas d'un jeu <strong>de</strong> paramètres proches<strong>de</strong> la solution recherchée.Face à ces difhcultées, nous avons choisi une autre voie. Nous avons recherché à résoudrele système en imposant :v° = 0FG = ADEF = CDtriangle(5E, BA) = triangle(BG, BC)Ce qui réduit à 6 le nombre <strong>de</strong> paramètres et conduit à 5 positions pouvant être respectée.La mise en équation du système est notablement simplifiée et certains composantsstandardisés, ce qui du point <strong>de</strong> vue industriel est un réel avantage.


5.2 Conception <strong>de</strong>s sous-ensembles mécanique et électromécanique 177Nous avons ainsi obtenu, pour une course totale possible <strong>de</strong> 100 mm en z :- une variation maximale <strong>de</strong> a 0 <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 0.09° ;- une variation maximale <strong>de</strong> xM <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 0.12 mm.Et ceci, avec une dimension en hauteur AG <strong>de</strong> 40 mm en position basse, ce qui est uneperformance inaccessible avec un 4 barres. Finalement,le schéma du gui<strong>de</strong> cinématique 6barres plan obtenu est représenté figure 5.10.Fig. 5.10 - Schéma du gui<strong>de</strong> cinématique 6 barres5.2.3 Conception du système <strong>de</strong> rai<strong>de</strong>ur5.2.3.1 Analyse fonctionnelleComme ceci a été évoqué, la fonction <strong>de</strong> ce dispositif est <strong>de</strong> donner au gui<strong>de</strong> cinématiquesa rai<strong>de</strong>ur dans son mouvement, ici une translation verticale <strong>de</strong> l'embase <strong>de</strong> l'assise. Cetterai<strong>de</strong>ur sera notée K z. Dans les sièges <strong>de</strong> réalisation classique, mousse+nappe, cette rai<strong>de</strong>urrésulte <strong>de</strong> nombreux paramètres <strong>de</strong> conception dont les influences et les inter-relationssont mal connues. Elle varie aussi fortement en fonction <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> sollicitation dusiège, selon <strong>de</strong>s lois que nos connaissances et nos modèles actuels permettent <strong>de</strong> modéliserdifficilement. Nous désirons être en mesure d'établir <strong>de</strong>s modèles prédictifs les plus simplespossibles pour être mieux maîtrisés.Face à la diversité <strong>de</strong>s poids, constatée à travers la population <strong>de</strong>s automobilistes, ils'avère, <strong>de</strong> plus, nécessaire <strong>de</strong> prévoir un réglage <strong>de</strong> la tension du système <strong>de</strong> rai<strong>de</strong>ur pourreplacer la position d'équilibre <strong>de</strong> la suspension à sa position nominale (par rapport auxbutées).L'amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> ce réglage est importante car pour couvrir 90% <strong>de</strong> la population, uneadaptation à <strong>de</strong>s poids <strong>de</strong> 45 kg à 95 kg est nécessaire. Pour être en mesure <strong>de</strong> replacer


178 Chap. 5. Prototype <strong>de</strong> la suspension active <strong>de</strong> siègela suspension en position nominale pour 99% <strong>de</strong> la population, il faudrait alors assurer unréglage <strong>de</strong> 40 kg à 110 kg. Notons tout <strong>de</strong> même que le fonctionnement <strong>de</strong> la suspension peutêtre satisfaisant même si cette position nominale n'est pas précisément atteinte, puisqu'ils'agit <strong>de</strong> s'assurer que pour les individus <strong>de</strong> poids extrêmes, les butées ne soient pas atteintessous sollicitations dynamiques. Comme nous le verrons, une suspension « contrôlée » offred'ailleurs <strong>de</strong>s possibilités complémentaires pour éviter la percussion <strong>de</strong>s butées.Ce réglage <strong>de</strong> la tension, pourrait, tel que cela peut s'observer sur certaines suspensions<strong>de</strong> siège <strong>de</strong> poids lourds, modifier la rai<strong>de</strong>ur Kz. Ceci pourrait d'ailleurs être une bonnesolution pour protéger <strong>de</strong>s butées ou offrir une pulsation propre constante, avec le risque sile réglage est laissé à la charge <strong>de</strong> l'utilisateur, qu'il conduise à une mauvaise valeur K z.Néanmoins, s'il est vrai qu'une trop forte rai<strong>de</strong>ur est nuisible au confort <strong>de</strong>s automobilisteslégers, rien ne permet <strong>de</strong> justifier qu'il faille augmenter la rai<strong>de</strong>ur pour ceux dont lepoids est plus important. Ainsi, le choix d'une rai<strong>de</strong>ur constante « pour tous » se trouveargumenté.Nous avons donc choisi <strong>de</strong> concevoir ce système <strong>de</strong> rai<strong>de</strong>ur à tension réglable <strong>de</strong> manièreà obtenir :- une rai<strong>de</strong>ur K z(rai<strong>de</strong>ur du siège dans son mouvement) constante sur toute la coursedu mouvement ;- une rai<strong>de</strong>ur K zindépendante du réglage <strong>de</strong> tension <strong>de</strong>stinée à équilibrer le mécanismeen position nominale sous une charge verticale variable, correspondant à une plage <strong>de</strong>90% <strong>de</strong>s conducteurs.Le premier choix qui a été fait à consisté en l'utilisation <strong>de</strong> ressorts <strong>de</strong> traction afin <strong>de</strong>faciliter leur l'interchangeabilité d'une part, et <strong>de</strong> simplifier le réglage <strong>de</strong> la tension d'autrepart.Les contraintes <strong>de</strong> volume nous ont aussi conduit à rechercher <strong>de</strong>s solution permettant<strong>de</strong> coucher les ressorts selon un axe quasi-horizontal.Enfin, un <strong>de</strong> nos objectifs principaux a été <strong>de</strong> découpler l'action du système <strong>de</strong> rai<strong>de</strong>urdu gui<strong>de</strong> cinématique. Ce choix permet à la fois d'étudier et concevoir <strong>de</strong>s modules indépendants,et <strong>de</strong> ne pas induire, par les ressorts, d'efforts <strong>de</strong> réaction suplémentaires sur lespivots du gui<strong>de</strong> cinématique, ce qui augmenterait inutilement les pertes par frottement etréduirait les performances du filtrage.C'est ainsi que nous avons choisi <strong>de</strong> réaliser un embiellage indépendant <strong>de</strong> type genouillère,composé, comme nous l'avons précé<strong>de</strong>ment décrit, <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux bielles dont l'une estarticulée au sol et subit la traction <strong>de</strong>s ressorts, et qui, par le moment ainsi créé, renvoitun effort <strong>de</strong> poussé vers l'embase <strong>de</strong> l'assise par l'intermédiaire d'une <strong>de</strong>uxième bielle <strong>de</strong>liaison [10b] dirigée vers le haut.L'axe <strong>de</strong> poussé <strong>de</strong> cette « jambe » <strong>de</strong> la genouillère, qui ne reste pas exactement constantau cours du mouvement <strong>de</strong> l'assise, a été optimisée pour rester le plus proche <strong>de</strong> la verticale.


5.2 Conception <strong>de</strong>s sous-ensembles mécanique et électromécanique 179Cette disposition particulière permet d'obtenir, à l'équilibre statique, c'est à dire lorsquel'action du poids <strong>de</strong> l'occupant est compensée par la réaction <strong>de</strong>s ressorts transmis par les« jambes », une annulation <strong>de</strong>s efforts <strong>de</strong> réaction dans les liaisons du gui<strong>de</strong> cinématique.Pour être plus précis, les efforts <strong>de</strong> réactions aux liaisons du gui<strong>de</strong> cinématique ne proviennentplus que <strong>de</strong>s efforts externes autres que la charge verticale à supporter. Par ce biais,l'hystérésis effort/déplacement en z du système mécanique est considérablement améliorépuisque seuls <strong>de</strong>ux, <strong>de</strong>s trois axes <strong>de</strong> l'embiellage « genouillère », sont consommateurs <strong>de</strong>puissance (l'axe <strong>de</strong> liaison à l'embase d'assise subit certes l'effort produit, mais sa rotationn'est que <strong>de</strong> quelques <strong>de</strong>grés et le travail <strong>de</strong>s efforts <strong>de</strong> frottement est donc négligeable).5.2.3.2 Calcul et optimisation du système <strong>de</strong> rai<strong>de</strong>ur5.2.3.2.1 présentation du problème. Il s'agit <strong>de</strong> déterminer la rai<strong>de</strong>ur du ressort<strong>de</strong> traction [5] et la géométrie du système <strong>de</strong> genouillère afin d'obtenir la rai<strong>de</strong>ur verticaledésirée pour la suspension.Fig. 5.11 -Schéma du dispositif <strong>de</strong> rai<strong>de</strong>urLes paramètres géométriques du système genouillère/ressort sont précisé par la figure5.11. Les valeurs en position basse <strong>de</strong>s angles u et v, et la distance ZM, seront notées u 0,v 0et ZMO-L'objectif est d'obtenir une charge verticale P(z) respectant une loi linéaire du type :P{ z) = P 0- K z.z (5.10)où K zest la rai<strong>de</strong>ur désirée en z et P 0est la charge équilibrée en z = 0 (le signe — résulte<strong>de</strong> l'orientation positif <strong>de</strong> l'axe z vers le haut).


180 Chap. 5. Prototype <strong>de</strong> la suspension active <strong>de</strong> siègeFig. 5.12 - Gui<strong>de</strong> cinématique et dispositif <strong>de</strong> rai<strong>de</strong>urUn choix d'axe astucieux permet d'écrire :P(Az) = Kz.Az (5.11)Les paramètres disponibles pour respecter au plus près cette loi sont au nombre <strong>de</strong> 9 : leslongueurs e, a, op, pm, XM ', les angles u 0et v 0; et les caractéristiques K ret l Qdu ressort.Comme le schéma 5.11 le montre, le réglage <strong>de</strong> la tension, <strong>de</strong>stiné à adapté la suspensionà <strong>de</strong>s poids <strong>de</strong> 45 à 95 kg, est réalisé à l'ai<strong>de</strong> d'un système vis/écrou (motorisé sur leprototype).Mathématiquement, ce réglage n'affecte pas la rai<strong>de</strong>ur K rdu ressort, mais induit uniquementun offset sur la valeur l 0. Le paramètre l 0est ainsi affecté à la fonction <strong>de</strong> réglage<strong>de</strong> la tension; il reste alors 8 paramètres pour optimiser le respect <strong>de</strong> la loi (5.11).L'effort du ressort est donné par la relation :F r(l) = K r.(l - lo) = K rr.Al (5.12)Remarque : Les calculs sont ici effectués avec un seul ressort. Le prototypea été réaliséavec 2 ressorts montés en parallèle, ce qui revient à réaliser K rréel — K r/2, mais ne changepas le reste <strong>de</strong>s calculs.La mise en équation est immédiate par le principe <strong>de</strong>s travaux virtuels, en considérantl'hypothèse que les liaisons sont parfaites (travail <strong>de</strong>s forces <strong>de</strong> liaison nul). Ceci revientàdire que la prise en compte <strong>de</strong>s efforts <strong>de</strong> frottement ne modifirait pas la solution obtenuepar optimisation. Ce principe permet d'écrire :F r(l)M = P(z).dz (5.13)Or, si Az est considérée comme variable cinématique, / est une fonction <strong>de</strong> z notéeet s'écrit alors :l(Az),8AIP(Az) = K r(l{Az) — l 0) dAz(5.14)


5.2 Conception <strong>de</strong>s sous-ensembles mécanique et électromécanique 181= K r(l(Az) - l 0) l'(Az)La solution générale est du type :l(Az) = l 0-^l* + ^-.Az 2 + Cte (5.15)La solution particulière Cte = —l 2 0est « particulièrement » intéressante puisqu'elle permetd'obtenir :1(AZ) = 1 0-^Y-.AZ (5.16)Ce qui revient àexprimer que :dl[K~ z¥ z - ~ H R C T E ( 5 - 1 7 )L'optimisation du sytème revient ainsi à rechercher les paramètres permettant d'obtenirune évolution linéaire <strong>de</strong> / en fonction <strong>de</strong> z.On remarque que K ret l 0n'interviennent pas dans l'optimisation, et nous sommes faceà un problème <strong>de</strong> cinématique pur.Nous avons choisi <strong>de</strong> rechercher la solution particulière :ce qui revient à réaliser K r= K zet permet d'obtenir <strong>de</strong>s efforts <strong>de</strong> ressort égaux à lacharge à équilibrer5.2.3.2.2 Conduite <strong>de</strong>s calculs. L'objectif est donc d'obtenir au plus près |£ = —1.Ordl dl dv dudz dv du dz \ • Javecdv= -1du(5.20)car v = p — u. Il reste donc à calculer -P- et f^. Pour le calcul <strong>de</strong> ~, on détermine tout1ov oz dz 'd'abord ZM 0en- fonction <strong>de</strong> u 0(ou l'inverse) par la relation géométrique:pm = \/(XMO - opcos(u 0) 2 )- + (Z Mo - ops'm(u 0) 2 ) (5.21)On introduit alors :ZM — ZMO +Z(5.22)Ce qui permet <strong>de</strong> calculer


182 Chap. 5. Prototype <strong>de</strong> la suspension active <strong>de</strong> siègepuis l'angle :om 2 + op 2 — pm 2 r- nA\MOP = arccos — (o.24)'l.op.omqui permet d'obtenir :u = arctan ^ - MOP (5.25)d'où l'on tire :avec. :du 1dz om 2(X Mo+ ÙZ M) (5.26)ù =+p 2- °(om + op) 2 — pm 2 )(om — op + pm)(op + pm — om)(5.27)Le calcul <strong>de</strong> J£ est plus simple. La relation géométrique du triangle OQR s'écrit :/ = ^e 2 + a 2 -2.a.e.cos(v) (5.28)d'où(9/ _ a.e.sin(v) , ,- _ - (5.29)Ce qui permet <strong>de</strong> construire la fonction F ^ F F que l'on souhaite constante égal à 1.L'optimisation est effectuée à partir <strong>de</strong> la discrétisation du mouvement z, en n + 1positions par pas <strong>de</strong> §z tel que :%Mi = ZMO + i8z i <strong>de</strong> 0 à n (5.30)La fonction coût (ou erreur) choisit est :On procè<strong>de</strong> alors à une minimisation, par la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong>s moindres carrés, <strong>de</strong> la fonction Stelle que :S = Ç E R R ? (5.32)iCette minimisation est néanmoins contrainte par certaines considérations mécaniques.Tout d'abord, pour une transmission efficace <strong>de</strong>s efforts du ressort vers l'assise, il convientd'optimiser l'angle <strong>de</strong> poussé <strong>de</strong> la jambe PM, qui doit rester la plus verticale possible. Cetangle s'écrit :MPz =U+ ^L- OPM (5.33)Nous avons toléré une fluctuation <strong>de</strong> cet angle <strong>de</strong> ±2°.


5.2 Conception <strong>de</strong>s sous-ensembles mécanique et électromécanique 183Et inversement, pour que les déplacements <strong>de</strong> l'assise se traduise par un mouvement<strong>de</strong> la genouillère sans efforts d'arc-boutement nuisibles, il convient d'éviter les zones <strong>de</strong>« points mort », obtenues pour les valeurs d'angle OPM <strong>de</strong> 0° et 180°. L'angle optimal est<strong>de</strong> 90°.Un fonctionnement correcte peut être obtenu pour OPM entre 45° et 135°. Nous avonschoisi <strong>de</strong> limiter la plage d'évolution <strong>de</strong> cet angle <strong>de</strong> genouillère entre 65° et 115°.Une fois les paramètres cinématiques optimisés, la détermination <strong>de</strong>s ressorts revientà chercher les paramètres physiques <strong>de</strong>s ressorts (diamètre <strong>de</strong> fil, diamètre d'enroulement,nombre <strong>de</strong> spires, longueur spires jointives) tout en respectant les contraintes <strong>de</strong> volume.Ces contraintes <strong>de</strong> volume nous ont conduit à optimiser les paramètres cinématiques<strong>de</strong> manière à augmenter, autant que possible, la longueur l Q. Ceci est réalisé concrètementen augmentant principalement e, <strong>de</strong> manière à pouvoir loger, entre R et Q, les spires nécessaires.Un programme spécifique à l'optimisation <strong>de</strong> la genouillère et <strong>de</strong>s ressorts a étéréaliser avec l'ai<strong>de</strong> du service Recherche <strong>de</strong> Bertrand Faure. Un exemple <strong>de</strong> fiches <strong>de</strong> calcul<strong>de</strong>s ressorts réalisées à l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> ce programme est présenté en annexe D.5.2.4 Choix et optimisation <strong>de</strong>s engrenages utiles à la transmission<strong>de</strong> mouvement actionneur/suspensionNous allons ici préciser quelques éléments théoriques sur les engrenages qui ont été prisen compte lors <strong>de</strong> la conception du prototype pour en optimiser le fonctionnement.Ces éléments concernent tout d'abord la conception du système pignon/crémaillère quitransforme le mouvement <strong>de</strong> translation vertical du siège en mouvement rotatif du moteur/génératrice.Le but est ici d'obtenir une qualité d'engrènement et un ren<strong>de</strong>ment optimisés.Ils concernent ensuite la réalisation du réducteur/multiplicateur placé entre ce pignon etce moteur/génératrice. L'objectif est alors d'atteindre à la fois le facteur <strong>de</strong> vitesse optimal(réduction/multiplication), celui-ci dépend <strong>de</strong>s caractéristiques du moteur, et une réversibilitémaximale, c'est à dire le meilleur ren<strong>de</strong>ment dans les <strong>de</strong>ux sens <strong>de</strong> fonctionnement(pour permettre un fonctionnement passif et/ou actif).Les différents points théoriques ici exposés ont pu être analysés avec précision avec l'ai<strong>de</strong><strong>de</strong> l'ouvrage « Traité théorique et pratique <strong>de</strong>s engrenages » <strong>de</strong> G. Henriot ([51]). La figure5.13 présente les diffrents organes <strong>de</strong> transmission <strong>de</strong> l'actionneur électromécanique avec lasuspension active.5.2.4.1 Optimisation du système pignon/crémaillère5.2.4.1.1 Condition <strong>de</strong> non interférence. Dans une transmission entre <strong>de</strong>ux couplesd'engrenages, ici les <strong>de</strong>nts du pignon et celles <strong>de</strong> la crémaillère, l'engrènement est possiblesi la condition <strong>de</strong> non interférence <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nts est respectée.


184 Chap. 5. Prototype <strong>de</strong> la suspension active <strong>de</strong> siège9b)(8cCapteurMoteuro—OMultiplicateur<strong>de</strong>vitesseCapteur9aFig. 5.13 - Schéma <strong>de</strong> l'actionneur et <strong>de</strong> la carte <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>Soit Z\ le nombre <strong>de</strong> <strong>de</strong>nts du pignon, m le module <strong>de</strong> l'engrenage, Si la saillie et al'angle <strong>de</strong> pression, dans le cas <strong>de</strong> l'engrenage pignon crémaillère (nombre <strong>de</strong> <strong>de</strong>nts infini),l'équation <strong>de</strong> non interférence est :s 2Zi> (5.34)m sm aDans le cas d'une <strong>de</strong>nture normalisée, Si — 1 et a = 20°. On obtient alors un nombre <strong>de</strong><strong>de</strong>nts minimal <strong>de</strong> 18 pour ne pas avoir interférence.Un déport <strong>de</strong> <strong>de</strong>nture ou une réduction <strong>de</strong> la saillie <strong>de</strong> la crémaillère, peut permettre <strong>de</strong>réduire ce nombre <strong>de</strong> <strong>de</strong>nt limite.Pour la réalisation du prototype, nous avons choisi d'utiliser <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ntures normaliséesafin <strong>de</strong> pouvoir acheter <strong>de</strong>s composants disponibles sur le marché et réduire ainsi le coûyet les délais <strong>de</strong> livraison. Nous avons choisi un pignon comportant 20 <strong>de</strong>nts.Pour vérifier la tenue mécanique <strong>de</strong> l'engrenage, un calcul simplifié <strong>de</strong> résistance à laflexion d'une <strong>de</strong>nt du pignon a été effectué. Ce calcul permet d'obtenir la valeur minimaldu module, donnée par la relation simplifiée :Tm > 2.34,k.R peoù T est l'effort tangentiel sur la <strong>de</strong>nture(5.35)T = N.s. cos a(5.36)


5.2 Conception <strong>de</strong>s sous-ensembles mécanique et électromécanique 185avecRperésistance pratique à l'extensionk coefficient <strong>de</strong> correction <strong>de</strong>nture (8 < k < 10)T effort tangentiel au primitifa angle <strong>de</strong> pressionN effort normal maxi sur la <strong>de</strong>nts facteur <strong>de</strong> sécuritéEn choisissant un pignon en acier traité <strong>de</strong> R pe= 400 N/mm 2 , un effort sur la <strong>de</strong>nture<strong>de</strong> 300 N et un coefficient <strong>de</strong> sécurité <strong>de</strong> 2, on obtient m > 0.9. Nous avons alors choisi unmodule <strong>de</strong> 1.5.2.4.1.2 Etu<strong>de</strong> du ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> l'engrenage. Soient <strong>de</strong>ux profils <strong>de</strong> <strong>de</strong>nture endéveloppante <strong>de</strong> cercle, <strong>de</strong> rayons <strong>de</strong> base respectifs rb xet rb 2. La ligne d'action (lieu <strong>de</strong>spoints <strong>de</strong> contact) est la tangente commune à ces <strong>de</strong>ux cercles <strong>de</strong> base.Le segment <strong>de</strong> cette droite d'action, où le contact peut physiquement avoir lieu, estlimité par les cercles <strong>de</strong> têtes, <strong>de</strong> rayons respectifs ra\ et ra 2. Le segment est AB (cf. figure5.14).Fig. 5.14 - Effort <strong>de</strong> frottement d'un engrenage <strong>de</strong> réfeérencePrenons le cas où la roue 2 est motrice. L'effort <strong>de</strong> la roue motrice 2 sur le pignon 1se compose d'une force N normale aux profils en contact, dirigé e selon la ligne d'actiond'angle a, et d'une force <strong>de</strong> frottement T, tangentielle à ces profils dont le module est :T = Unfi.N (5.37)avec (p l'angle <strong>de</strong> frottement et tan y le coefficient <strong>de</strong> frottement.L'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s vitesses <strong>de</strong> glissement montre que cette composante <strong>de</strong> frottement T changed'orientation au point /. Lors <strong>de</strong> l'approche (roue motrice), le point <strong>de</strong> contact est entre


186 Chap. 5. Prototype <strong>de</strong> la suspension active <strong>de</strong> siègeBI et T est dirigé vers le centre du pignon, lors <strong>de</strong> la retraite, le point <strong>de</strong> contact est entreIA et T est dirigé vers le centre <strong>de</strong> la roue.En calculant le travail <strong>de</strong> cet effort T sur un cycle complet (un tour <strong>de</strong> roue), c'est à direle travail perdu par frottement, G. Henriot détermine le ren<strong>de</strong>ment moyen <strong>de</strong> l'engrènementet on obtient :p = 1 — tan t/?1 l \ AI+ IB'rpi rp2 J 2AB cos a(5.38)Dans le cas d'un engrenage pignon/crémaillère on obtient :p = ltan (pZi 2 sin 2 a + Sx{Zx + S x) - Z\ s'ma +^ / z ^+ S i { Z i + S i )_ z ^+\ c o s a(5.39)Cette formule permet <strong>de</strong> voir que ce ren<strong>de</strong>ment diminue lorsque le nombre <strong>de</strong> <strong>de</strong>nts dupignon diminue. Ceci est illustré sur la figure 5.15.1.000 •0.990 • —"*" "* g0.9800.970 •p 0.960 -A-:1 L 1/ Evolution <strong>de</strong> p en fonction <strong>de</strong> z1/ pours1=s2=10.950 1 «°= 20/ tgcp=0.150.940 +0.930 -I -| 1 1 1 1 Y \ 1 10 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50z1Fig. 5.15 -Cependant, cette intégration sur un cycle ne permet pas une analyse fine <strong>de</strong> l'influencedu frottement à l'intérieur <strong>de</strong> ce cycle. Il est u alors utile d'analyser avec précision, par lesoutils <strong>de</strong> la statique, les effets mécaniques <strong>de</strong> l'effort <strong>de</strong> frottement T.D'après le schéma 5.14, on comprend alors aisément que, dans le cas d'engrenage multiplicateuroù la roue 2 est motrice, au début <strong>de</strong> l'approche, c'est à dire lorsque le point <strong>de</strong>contact entre les <strong>de</strong>ux profils est en B, par le biais <strong>de</strong> la composante T, la force résultanteF agit sur une ligne d'action qui se rapproche du centre du pignon. En d'autres termes,


5.2 Conception <strong>de</strong>s sous-ensembles mécanique et électromécanique 187l'effort T induit un couple résistant sur le pignon. Ce couple résistaant a pour module :C r= tan.cp.N.TÏByrai 2 — rb\11= tau .(p.N.rn^Zx 2 sin 2 a + Z XS X+ S x2;5.40)alors que le couple « moteur » créé par N vaut : :ZiC n= N.rbi = N.rn— cos a(5.41)Le rapport entre le couple transmis au pignon par F, et le couple qui serait obtenu sansfrottement (composante N seule) permet <strong>de</strong> définir un rapport <strong>de</strong> transmission <strong>de</strong> couple,qui peut être considéré comme un ren<strong>de</strong>ment instantané. En B, ce facteur <strong>de</strong> transmission<strong>de</strong> couple vaut :f c= 1 — tanc^M/tan 2 (p +2S X+4S 2ZI cos 2 A ' Z 2 cos 2 AOn voit que ce critère est plus pénalisant que le précé<strong>de</strong>ntent (cf. figure 5.16).(5.42)0.950.940.930.920.91fc 0.90.890.88Evolution <strong>de</strong> foen fo nction <strong>de</strong> zpour S1=S2 =1A°=20TGQ>=0.150.870.8610 15 20 25Z1Fig. 5.16 -30 35 40 45 50Ainsi, nous n'avons pas chercher à obtenir la plus gran<strong>de</strong> multiplication possible auniveau <strong>de</strong> cet étage pignonn/crémaillère. Nous nous sommes limité à Z\ = 20 <strong>de</strong>nts.5.2.4.2 Optimisation du réducteur/multiplicateurLa contrainte <strong>de</strong> réversibilité et le bon ren<strong>de</strong>ment dans les <strong>de</strong>ux sens <strong>de</strong> fonctionnementd'une part, et la nécessité d'atteindre un facteur <strong>de</strong> transmission <strong>de</strong> vitesse relativement


188 Chap. 5. Prototype <strong>de</strong> la suspension active <strong>de</strong> siègeélevé (au environ <strong>de</strong> 20) d'autre part, limitent considérablement le choix <strong>de</strong> principe <strong>de</strong>réducteur utilisable.5.2.4.2.1 Solution 1: casca<strong>de</strong> <strong>de</strong> trains d'engrenages à axes parallèles fixes .Une casca<strong>de</strong> <strong>de</strong> trains d'engrenages à axes parallèles fixes est l'une <strong>de</strong>s solutions possibles.Mais pour atteindre un facteur <strong>de</strong> vitesse <strong>de</strong> 20, <strong>de</strong>ux ou trois étages sont nécessaires.Si l'on choisit un réducteur <strong>de</strong> trois étages, les volumes (entraxes) peuvent être réduits maisle coût sera supérieur et le ren<strong>de</strong>ment plus faible.Prenons le cas favorable <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux étages.Pour obtenir un rapport <strong>de</strong> réduction/multiplication final <strong>de</strong> 20, la raison d'un trainsera alors <strong>de</strong> 4.5 (on multiplie la raison <strong>de</strong> chaque train pour obtenir le rapport final). Avecun engrenage Z\ = 12 <strong>de</strong>nts/^2 = 54 <strong>de</strong>nts, <strong>de</strong>s saillies S\ = S 2— 1, un angle <strong>de</strong> pressiona = 20° et un coefficient <strong>de</strong> frottement <strong>de</strong> 0.15, on obtient un ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> base (par train)<strong>de</strong> 0.95. Le ren<strong>de</strong>ment d'engrènement <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux trains en série sera alors <strong>de</strong> 0.9 ce qui n'estpas vraiment excellent, surtout si l'ajout d'un troisième train s'avvère nécessaire...L'autre désavantage <strong>de</strong> ce type <strong>de</strong> réalisation concerne sa résistance et son dimensionnement.Pour chaque train successif, un seul couple <strong>de</strong> <strong>de</strong>nts est en contact permanent. Ceciimpose un choix <strong>de</strong> module important et par suite <strong>de</strong>s volumes contraignants.Comme nous allons maintenant l'évoquer, la solution par trains épicycloïdaux (ouplanétaires) est plus avantageuse.e.5.2.4.2.2 Solution 2 : couplage <strong>de</strong> 2 trains épicycloïdaux simples. Le train épicycloïdal<strong>de</strong> base est représenté figure 5.17.B1_"BIB2"T 1porte-sateliitesU ^satellitepignonCÙACÙU1-^jCÙA2ALA2Fig. 5.17 - Réducteur planétaire à 1 train Fig. 5.18 - Réducteur planétaire à 2 trainsPour B fixe, A moteur et U récepteur, le facteur <strong>de</strong> réduction <strong>de</strong> vitesse i est donné par


5.2 Conception <strong>de</strong>s sous-ensembles mécanique et électromécanique 189la formule <strong>de</strong> Willis telle que :Z B1 +ZA(5.43)Dans ce sens réducteur, le ren<strong>de</strong>ment du train p rest, pour un ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> base (parengrènement) pi :ïDans le sens multiplicateur, (A récepteur, U moteur), le ren<strong>de</strong>ment est alors :i-PbPm = r-. (5.45)+ P bLe graphe <strong>de</strong> la figure 5.19 montre comment évoluent les ren<strong>de</strong>ments p ret p md'un trainsimple, pour pi = 0.97, en fonction <strong>de</strong> i.1.0000-o—r réducteur-«-r multiplicateur0.98S00.9800Fig. 5.19 - Evolution du ren<strong>de</strong>ment moteur et récepteur en fonction du rapport <strong>de</strong> réductionCes ren<strong>de</strong>ments sont excellents (supérieurs au ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> base) et peuvent être raisonnablementconsidérés comme i<strong>de</strong>ntiques.Il est fréquent d'utiliser 3 satellites disposés à 120°. Ceci permet, dans un même volume,d'augmenter la résistance, en répartissant les efforts sur 3 couples <strong>de</strong> <strong>de</strong>nts, et d'équilibreraussi les composantes radiales. Ce type <strong>de</strong> train ne pose pas <strong>de</strong> problèmes <strong>de</strong> réalisationjusqu'à i = 5. Il faut donc coupler <strong>de</strong>ux trains pour atteindre une réduction <strong>de</strong> 20. Onobtient alors un système similaire à celui <strong>de</strong> la figure 5.18.Bien sûr, les facteurs <strong>de</strong> réduction et les ren<strong>de</strong>ments se multiplient mais avec <strong>de</strong>ux trains<strong>de</strong> raison 4.5, on obtient un ren<strong>de</strong>ment d'engrènement global <strong>de</strong> 0.95 dans les <strong>de</strong>ux sens <strong>de</strong>mouvement, pour un ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> base <strong>de</strong> 0.97.Finalement, la solution du réducteur planétaire à <strong>de</strong>ux trains est retenue.


190 Chap. 5. Prototype <strong>de</strong> la suspension active <strong>de</strong> siège5.3 Conception <strong>de</strong> la partie comman<strong>de</strong>5.3.1 La carte <strong>de</strong> comman<strong>de</strong> analogiquePour réaliser la comman<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'actionneur, nous avons développé un dispositif électroniqueanalogique, spécialement dédié au contrôle <strong>de</strong> la suspension active du siège. L'utilisationd'une carte <strong>de</strong> comman<strong>de</strong> analogique présente <strong>de</strong>s avantages par rapport à unecomman<strong>de</strong> numérique par calculateur :- le dispositif est facilement embarquable dans le véhicule et permet d'intégrer <strong>de</strong>scontraintes propres à l'environnement automobile ;- certains paramètres <strong>de</strong> fonctionement <strong>de</strong> la comman<strong>de</strong> peuvent être directement etfacilement modifiés par l'utilisateur du siège ;- les coûts <strong>de</strong> réalisation sont faibles.La simplicité <strong>de</strong>s algorithmes <strong>de</strong> comman<strong>de</strong> permet d'envisager une réalisation purementanalogique. La carte rassemble sur un même support (cf. figure 5.13) :- la génération <strong>de</strong> la consigne <strong>de</strong> couple (frein ou moteur), réalisée avec le circuit <strong>de</strong>calcul ;- l'étage <strong>de</strong> puissance qui permet l'asservissement du couple.Nous allons détailler la structure <strong>de</strong> la carte <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>. Lors <strong>de</strong> la phase <strong>de</strong> réalisationdu propotype, nous avons choisi <strong>de</strong> réaliser <strong>de</strong>ux cartes : une pour la comman<strong>de</strong> active(régulateur « casca<strong>de</strong> ») et une pour la comman<strong>de</strong> semi-active et passive. Le format <strong>de</strong> lacarte est un format standard Europe qui permet une intégration très facile dans le rack <strong>de</strong>conditionnement <strong>de</strong>s capteurs. Pour simplifier la conception et la réalisation, les composantssont implantés sur une face du circuit imprimé. Il nous était alors impossible <strong>de</strong> rassemblersur un même support, le circuit <strong>de</strong> calcul du régulateur casca<strong>de</strong> et celui <strong>de</strong> la comman<strong>de</strong>semi-active. Cependant, la structure <strong>de</strong> l'étage <strong>de</strong> puissance est i<strong>de</strong>ntique aux <strong>de</strong>ux types<strong>de</strong> comman<strong>de</strong>. Seul le circuit <strong>de</strong> calcul <strong>de</strong> la consigne semi-active est présenté.Conformément à la stratégie <strong>de</strong> contôle semi-actif « skyhook », les signaux nécessairesà la génération <strong>de</strong> la comman<strong>de</strong> sont :- la vitesse relative <strong>de</strong> la suspension (V re/), mesurée directement par la dynamo tachymétrique;- la vitesse absolue ii(t) <strong>de</strong> l'embase [2] du siège.L'intégration du signal délivré par l'accéléromètre [9a] permet d'obtenir la vitesse absolue.Le synoptique <strong>de</strong> la carte <strong>de</strong> comman<strong>de</strong> est représenté figure 5.20 ; il est divisé en troissous-ensembles :1. Module [Cl] : après conditionnement, le signal d'accélération est intégré;


5.3 Conception <strong>de</strong> la partie comman<strong>de</strong> 191ÇTACEPUISSANCEFig. 5.20 - Synoptique <strong>de</strong> la carte <strong>de</strong> comman<strong>de</strong> (comman<strong>de</strong>s dissipatives)2. Module [C2] : un circuit <strong>de</strong> calcul réalise le produit (xi.V rei) et discrimine son signe.Lors <strong>de</strong> la détection <strong>de</strong>s phases dissipatives (signe positif), l'interrupteur analogiquecommute la consigne <strong>de</strong> freinage à l'entrée <strong>de</strong> l'amplificateur <strong>de</strong> puissance ;3. Module [C3] : il contient l'étage <strong>de</strong> puissance. Il est constitué <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux transistors <strong>de</strong>puissance assurant le contrôle du courant dans les <strong>de</strong>ux sens <strong>de</strong> rotation (conversiontension/courant), d'un convertisseur courant/tension permettant la mesure du courantet d'un correcteur PI assurant les performances <strong>de</strong> la boucle d'asservissement.Un filtre passe bas est intercalé entre la sortie <strong>de</strong> l'amplificateur <strong>de</strong> courant et l'étage<strong>de</strong> transistors afin <strong>de</strong> limiter la comman<strong>de</strong> <strong>de</strong> freinage dans une certaine plage <strong>de</strong>fréquences.Trois mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> fonctionnement principaux peuvent être envisagés : <strong>de</strong>ux mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> fonctionnement« internes » où la consigne <strong>de</strong> couple(moteur/frein) est générée par le circuit <strong>de</strong>calcul <strong>de</strong> la carte, et un mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> fonctionnement « externe » où la consigne provient d'uncalculateur extérieur. Les trois mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> fonctionnement sont appelés, sur le synoptique <strong>de</strong>la figure 5.20 :- le mo<strong>de</strong> Manuel : c'est la comman<strong>de</strong> passive. La consigne est issue d'un potentiomètreP alimenté par le signal V rei fourni par la dynamo tachymétrique ;- le mo<strong>de</strong> Auto/Analogique : la consigne est générée localement par le circuit <strong>de</strong> calcul ;- le mo<strong>de</strong> Auto/Numérique: la consigne provient d'un calculateur extérieur.Un potentiomètre P, en face avant <strong>de</strong> la carte, permet <strong>de</strong> choisir l'intensité du freinagedans la génératrice (fonctionnement Manuel). En fait, ce potentiomètre permet la variationcontinue du coefficient d'amortissement <strong>de</strong> l'amortisseur électromécanique, très pratique lors<strong>de</strong>s essais sur le banc. Un autre potentiomètre permet <strong>de</strong> choisir l'intensité <strong>de</strong> la consignesemi-active (fonctionnement Auto/Analogique).


192 Chap. 5. Prototype <strong>de</strong> la suspension active <strong>de</strong> siègeDans le cas <strong>de</strong> la comman<strong>de</strong> active, les gains <strong>de</strong> chaque boucle (accélération, position etanticipation) sont accessibles facilement à l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>de</strong> trois potentiomètres en face avant. Demême, pour assurer le contrôle du couple dans les quatres quadrants, l'étage <strong>de</strong> puissancediffère légèrement du cas en fonctionnement « frein ». L'étage <strong>de</strong> puissance reçoit la tension<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux batteries (+12 V et -12 V) qui fournissent directement la puissance nécessaire à lacomman<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'actionneur.Fig. 5.21 - La carte <strong>de</strong> comman<strong>de</strong> analogique et l'actionneur5.3.2 Intégration du signal d'accélérationLa loi <strong>de</strong> comman<strong>de</strong> semi-active requiert le signal <strong>de</strong> vitesse absolue Xi(t). Ce signal estobtenu en intégrant le signal d'accélération issu d'un accéléromètre [9b]. Cette intégrationest réalisée simplement à l'ai<strong>de</strong> d'un filtre intégrateur du 1 e rordre (figure 5.22), qui conduità l'expression <strong>de</strong> la fonction <strong>de</strong> transfert :V s_ R f1V eRI 1 + R fCfS(5.46)Le filtre est un passe-bas <strong>de</strong> fréquence <strong>de</strong> coupure :Le circuit intègre si la plus petite fréquence du signal d'entrée est supérieure à f c. Pourobtenir une fréquence <strong>de</strong> coupure la plus basse possible, il convient donc <strong>de</strong> choisir le produitRfCf le plus grand possible.Cette structure présente l'avantage <strong>de</strong> réaliser une intégration dans une ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> fréquencesdonnée sans les inconvénients d'un intégrateur pur, qui conduit généralement à lasaturation <strong>de</strong> l'étage (gain infini pour la composante.continue du signal).


5.3 Conception <strong>de</strong> la partie comman<strong>de</strong> 193r r r r ?Fig. 5.22 - Circuit intégrateur analogiqueLe module et la phase <strong>de</strong> la fonction <strong>de</strong> transfert du filtre défini sur la carte <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>sont présentés figure 5.23. La fréquence f cest égale à 0.3 Hz, ce qui permet d'obtenir unebonne intégration dès 1 Hz environ.Filtre integrateurFiltm integrateur10" 10'Fréquence (Hz)10" 10'Fréquence (Hz)(a) module (en dB)(b) phase (en <strong>de</strong>grés)Fig. 5.23 - Diagramme <strong>de</strong> Bo<strong>de</strong> du filtre intégrateur5.3.3 Filtre passe-bas sur l'amplificateur courantL'étage <strong>de</strong> puissance comporte un filtre passe-bas implanté sur l'amplificateur courant.Celui-ci a pour but <strong>de</strong> limiter la comman<strong>de</strong> du moteur dans une certaine ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> fréquences.En effet, comme nous l'avons déjà évoqué auparavant, la très basse fréquencepropre du système permet <strong>de</strong> restreindre la ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> fréquence pour laquelle la comman<strong>de</strong>active doit être efficace. Cette ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> fréquence peut se limiter à [0-15] Hz.La nouvelle structure [filtre passe-bas-f-correcteur PI] doit être étudiée afin d'analyserl'influence du filtre passe-bas sur le régulateur <strong>de</strong> courant.


y194 Chap. 5. Prototype <strong>de</strong> la suspension active <strong>de</strong> siègeLe schéma électronique du filtre est présenté figure 5.24. La fonction <strong>de</strong> transfert ducircuit est :v;is + - i -6 rR 2 C 2(5.48)R 2 Ci O 2Ci est propre à l'action intégrale I <strong>de</strong> l'amplificateur d'asservissement, et Ci au filtre passebas./// / / ///// //// /Fig. 5.24 -Circuit analogique correcteur PI et filtre passe-basLes expressions <strong>de</strong>s fonctions <strong>de</strong> transfert <strong>de</strong> chaque structure prises séparément sont :1 ( R2C2) s + li R C2se ( P I )R' Rxl + { R2C y ) s(5.49)(5.50)Afin <strong>de</strong> mesurer l'influence du filtre sur le correcteur PI, les modules <strong>de</strong>s fonctions <strong>de</strong>transfert définies précé<strong>de</strong>ment sont représentés figure 5.25. Si l'on se place à une fréquenceinférieure à la fréquence <strong>de</strong> coupure du filtre / C / i l l r e P B, la réponse du [correcteur PZ+filtre]est i<strong>de</strong>ntique à la réponse du correcteur PI, à un facteur K près. Au <strong>de</strong>là <strong>de</strong> fc fu trePB, laréponse est atténuée par le filtre passe-bas.Si l'on désire gar<strong>de</strong>r les mêmes caractéristiques du correcteur PI avec le filtre, il fautmultiplier la fonction <strong>de</strong> transfert (5.48) par K tel que :K = lim5->-0« ( P I )C 1 + C 2(5.51)(1 + C 2)C 2La fréquence <strong>de</strong> coupure du filtre passe-bas est égale à 15 Hz. Les fonctions <strong>de</strong> transfert<strong>de</strong>s trois structures sont représentées figure 5.25 (en module). La valeur <strong>de</strong> K est définie àpartir <strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong> C\ et C 2implantées sur la carte; elle est égale à 2.5.


5.3 Conception <strong>de</strong> la partie comman<strong>de</strong> 195Filtre sur amplificateur courant-20 1 !1' — ! i ' t i t 1 1 >—' i i i i i , i i—t i i i i ; I10"' 10° 10 1 ' 10 2Fréquence (Hz)Fig. 5.25 - Module <strong>de</strong>s filtres sur correcteur courant (en dB)5.3.4 Caractérisât ion <strong>de</strong> l'asservissement en effortCette étape intermédiaire a pour but <strong>de</strong> vali<strong>de</strong>r le sous-ensemble « actionneur électrique »et sa comman<strong>de</strong> électronique avant son intégration dans le prototype.L'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la réponse en asservissement et en régulation, c'est à dire la variation <strong>de</strong> lasortie courant lorsqu'une consigne ou une perturbation <strong>de</strong> couple est appliquée aux entréesdu système, permet <strong>de</strong> caractériser précisément le comportement <strong>de</strong> l'actionneur.L'efficacité du freinage électrique est étudié pour différentes valeurs <strong>de</strong> la vitesse d'entrée<strong>de</strong> l'actionneur. Pour cela, ce <strong>de</strong>rnier est accouplé à un second moteur électrique, dit« moteur d'entrainement », asservi en vitesse; une perceuse basse tension est utilisée pourréaliser la fonction d'entraînement. Les caractéristiques <strong>de</strong> couple et <strong>de</strong> vitesse <strong>de</strong> celle-cison parfaitement adaptées à celles <strong>de</strong> l'actionneur.Les équations différentielles décrivant le comportement du système conduisent, aprèsapplication <strong>de</strong> la transformée <strong>de</strong> Laplace et en supposant les conditions initiales nulles,au schéma bloc <strong>de</strong> la figure 5.27. Cette représentation est intéressante car elle permet <strong>de</strong>mettre en évi<strong>de</strong>nce la génération du couple <strong>de</strong> freinage et son interaction au niveau dusous-système « moteur d'entraînement ».Les paramètres <strong>de</strong>s différents blocs sont affectés <strong>de</strong>s indicesmpour le moteur d'entraînement(perceuse) etgpour l'actionneur. Kn est la constante <strong>de</strong> vitesse <strong>de</strong> la dynamotachymétrique <strong>de</strong> l'actionneur. Cette <strong>de</strong>rnière est utilisée pour l'asservissement en vitessedu moteur d'entraînement. L'inertie J et le coefficient d'amortissement C vcorrespon<strong>de</strong>ntaux valeurs équivalentes « vues » <strong>de</strong> l'arbre d'entrée du moto-réducteur.La figure 5.26 présente le montage expérimental qui a permis <strong>de</strong> réaliser les mesures.Un calculateur PC muni d'une carte d'acquisition et <strong>de</strong> comman<strong>de</strong> pilote l'ensemble dudispositif (non visible sur la photographie). Il permet <strong>de</strong> générer diverses consignes <strong>de</strong>couple et d'acquérir le signal du courant correspondant.


196 Chap. 5. Prototype <strong>de</strong> la suspension active <strong>de</strong> siègemoteur d'entraînement accouplementmteA^*^ ^ «Mai ' iÉ^^»%an, *connection E/SB \ ai1 v /5s, «h fê»*^ -»»'î l vers PCcarteasservissementvitesseiM ini'i mcarte comman<strong>de</strong>asservissement courantFig. 5.26 - Vue d'ensemble du montage expérimentalL'application <strong>de</strong> la consigne <strong>de</strong> freinage C,-(i) et la mesure du courant dans l'actionneursont facilités grâce à une connexion du calculateur en face avant <strong>de</strong> la carte (cf. figurei Consigne vitesseAsservissement vitesse moteur entraînement \hRm+LnusKimCv+JsNrNrCù-g(t)Cfg(t)KernGénératriceKdlmesure vitesse arbreKegKigVers PCConsigne freinageVi(l)=Hhelage puissanceRg+Lg.smcorrecteur courantmesure courant induitAsservissement couple freinage \Vers PCFig. 5.27 - Schéma-blocdu dispositif <strong>de</strong> mesure


5.4 I<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong>s paramètres mécaniques 1975.26). Deux afficheurs analogiques permettent <strong>de</strong> contrôler en permanence les gran<strong>de</strong>ursmesurables (vitesse <strong>de</strong> rotation, courant, consigne...). L'asservissemnt en vitesse du moteurd'entraînement est réalisé à l'ai<strong>de</strong> d'une carte comportant un amplificateur PID.Les performances <strong>de</strong> l'asservissement du couple <strong>de</strong> freinage sont présentées sur la figure5.28. Deux enregistrements <strong>de</strong> la réponse du courant à une consigne <strong>de</strong> freinage sont présentés; le premier est relatif à un créneau, le second à une rampe. Ces mesures ont étéréalisées pour une vitesse <strong>de</strong> rotation <strong>de</strong> l'arbre d'entrée du motoréducteur <strong>de</strong> 100 tr/minsoit environ 1700 tr/min pour le moteur.La rapidité <strong>de</strong> la réponse indicielle (inférieure à 1 ms) permet <strong>de</strong> négliger la dynamique<strong>de</strong> la boucle <strong>de</strong> courant. On vérifie également l'absence d'erreur stationnaire sur la réponseindicielle (action intégrale). La réponse à une rampe met en évi<strong>de</strong>nce une très faible erreur<strong>de</strong> poursuite (environ 10 m A), négligeable dans le cadre <strong>de</strong> notre application.L'efficacité <strong>de</strong> l'asservissement en effort est ainsi démontré à travers la mesure <strong>de</strong> laréponse du courant à <strong>de</strong>ux consignes <strong>de</strong> freinage. Le sous-ensemble actionneur-comman<strong>de</strong>est ainsi parfaitement caractérisé avant d'être intégré dans la suspension.Remarque :Le gain <strong>de</strong> transfert choisi (5 A pour 10 V <strong>de</strong> consigne) protège l'étage <strong>de</strong> puissancetout en limitant le couple maximal admissible par le réducteur. Un courant <strong>de</strong> 5 A dans lemoteur correspond à un effort d'environ 540 N sur la crémaillère.a) Créneau (amplitu<strong>de</strong> 0.6 A)Mb) Rampe (pente 1.33 A/s)0.5pmm1onOS0.402•nite0 0.1 0.2 0.3 0.4 05 0.6 0.7 0.6 05 1Sec0•020 ai 02 a3 oa as o.s 0.7 o* 0.9SecFig. 5.28 - Réponses temporelles5.4 I<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong>s paramètres mécaniquesAprès avoir présenté la méthodologie suivie pour concevoir et optimiser le mécanisme<strong>de</strong> rai<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> la suspension, nous allons mesurer la rai<strong>de</strong>ur relie obtenue dans le prototype


198 Chap. 5. Prototype <strong>de</strong> la suspension active <strong>de</strong> siègeà l'ai<strong>de</strong> d'un essai statique.Le schéma <strong>de</strong> la figure 5.29 montre le prototype (gui<strong>de</strong> cinématique et dispositif <strong>de</strong>rai<strong>de</strong>ur) et le modèle équivalent composé <strong>de</strong> la rai<strong>de</strong>ur verticale K set d'un élément <strong>de</strong>frottement disposé en parallèle.Le modèle le plus simple pour modéliser le frottement sec est le modèle <strong>de</strong> Coulomb.L'amortissement <strong>de</strong> Coulomb suppose que l'amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la force <strong>de</strong> frottement estconstante et opposée au mouvement relatif lorsqu'il y a glissement entre <strong>de</strong>ux surfaces.Le coefficient <strong>de</strong> Coulomb C'/ est supposé proportionnel à la force normale entre les <strong>de</strong>uxsurfaces.AzKsKl CfRéglage tension ressortFrPlancher[ Prototype]{Modèle )Fig. 5.29 - Essai statique compression/détente (prototype et modèle)Le coefficient <strong>de</strong> frottement <strong>de</strong> Coulomb représente ici l'ensemble <strong>de</strong>s forces <strong>de</strong> frottementdans les pivots du gui<strong>de</strong> cinématique et les pivots <strong>de</strong> la genouillère du mécanisme <strong>de</strong>rai<strong>de</strong>ur. Cependant, la majeur partie <strong>de</strong>s pertes par frottement sont dues aux efforts dansles pivots <strong>de</strong> la genouillère.Pour connaître la rai<strong>de</strong>ur et le coefficient <strong>de</strong> frottement <strong>de</strong> Coulomb, nous avons mesurél'effort F au court d'un cycle compression/détente sur la course <strong>de</strong> la suspension (A 2). Lavitesse <strong>de</strong> déplacement (pendant le cycle) est très faible si bien que les effets dynamiquespeuvent être négligés. La rai<strong>de</strong>ur nominale <strong>de</strong> K sest égale à 6000 N/m. Pour obtenir cettevaleur, nous avons défini <strong>de</strong>ux ressorts <strong>de</strong> rai<strong>de</strong>ur K égale à 2330 N/m (cf. annexe D).La courbe <strong>de</strong> l'effort en fonction du déplacement mesuré sur le prototype est présentéefigure 5.30 ; la courbe i<strong>de</strong>ntifiée à l'ai<strong>de</strong> du modèle <strong>de</strong> frottement est superposée à la mesure.L'effort initial F rappliqué sur chaque ressort est égal à 376 N ce qui équivaut à unchargement initial F 0égal à 750 N, soit un poids <strong>de</strong> 75 kg à l'équilibre (l'effort initial a étéretranché sur la courbe).La force mesurée est la somme <strong>de</strong>s forces dues aux frottements et à l'effort élastique <strong>de</strong>s


5.4 I<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong>s paramètres mécaniques 199ressorts :F = FFROTTEMENT "4" FÉLASTIQUE(5.52)avec^FROTTEMENT = Cj.signe{A z](5.53)400Rassort 1 - essai Etatique compression/détente (comp. 75 kg)7777777777 1Ressort 2 - essai statique compression/détente3503002502001 150100Comp •cession:500-50^Déte vte-— MesureI<strong>de</strong>ntifie-1000.005 0.01 0.015 0.02 0.025 0.03 0.035 0.04 0.045Déplacement (m)0.005 0.01 0.015 0.02 0.025 0.03 0.035 0.04Déplacement z (m)0.045 0.05Fig. 5.30 - Courbe effort/déplacement (F r=Fig. 5.31376 N)Influence <strong>de</strong> la tension initiale T;L'hystérésis provenant <strong>de</strong>s frottements est représenté par l'espace entre la courbe <strong>de</strong>compression et la courbe <strong>de</strong> détente. Celui-ci varie suivant la tension initiale <strong>de</strong>s ressorts(cf. figure 5.31). En effet, plus la tension initiale est importante, plus les efforts au niveau<strong>de</strong>s liaisons pivots <strong>de</strong> la genouillère sont importants. Pour chaque pivot, le travail <strong>de</strong>s efforts<strong>de</strong> frottement est :8W Jrott= f.N.rM (5.54)avec / le coefficient <strong>de</strong> frottement, N l'effort sur l'axe du pivot, 9 l'angle <strong>de</strong> rotation dupivot au cours du déplacement en z du gui<strong>de</strong> cinématique. On voit alors que le travail perdupar frottement est fonction <strong>de</strong> l'angle <strong>de</strong> rotation <strong>de</strong>s pivots et <strong>de</strong> l'effort JV, variable aucours du débattement et fonction <strong>de</strong> l'élongation <strong>de</strong>s ressorts.On comprend alors que les pivots Q, O et P <strong>de</strong> la genouillère sont les plus chargés et <strong>de</strong>ce fait responsables <strong>de</strong>s pertes par frottement. Ce sont principalement ces trois pivots qui<strong>de</strong>vront être équipés <strong>de</strong> paliers afin <strong>de</strong> réduire le coefficient <strong>de</strong> frottement.La pente <strong>de</strong> la droite <strong>de</strong> régression linéaire, calculée avec la courbe effort/déplacementen compression, donne la rai<strong>de</strong>ur réelle K s. L'équation <strong>de</strong> la droite est :F S= K;A Z+ F 0(5.55)avec K* la valeur i<strong>de</strong>ntifiée telle que :K: =A,F — A,F(5.56)F 2 F 2


200 Chap. 5. Prototype <strong>de</strong> la suspension active <strong>de</strong> siègeOn trouve une rai<strong>de</strong>ur égale à 6880 N, soit une erreur <strong>de</strong> 10 % environ par rapport à lavaleur nominale. Les rai<strong>de</strong>urs en compression et en détente sont i<strong>de</strong>ntiques.Les valeurs du coefficient <strong>de</strong> Coulomb C/ sont i<strong>de</strong>ntifiées pour trois valeurs <strong>de</strong> la tensioninitiale F r<strong>de</strong> chaque ressort, sont données dans le tableau 5.1.L'effort <strong>de</strong> frottement global varie <strong>de</strong> 80 N pour compenser un poids <strong>de</strong> 45 kg à un effort<strong>de</strong> 145 N pour compenser un poids <strong>de</strong> 105 kg. Le frottement est non négligeable et constitueune source d'amortissement supplémentaire dans la suspension. Il pourra être diminué enéquipant tous les pivots <strong>de</strong> la genouillère <strong>de</strong> paliers lisses.Tension initiale F r(N) Chargement F G(N) Q (N)225 450 80376 750 90526 1050 130Tab. 5.1 - Valeurs du coefficient <strong>de</strong> frottement en fonction <strong>de</strong> la tension initiale appliquéeaux ressorts5.5 ConclusionsLa démarche <strong>de</strong> conception du prototype nous a conduit à isoler quatres sous-sytèmesindépendants :5"i - Le sous-système gui<strong>de</strong> cinématique . Il est constitué d'un mécanisme articulé à barres,qui impose le mouvement plan vertical du siège. L'étu<strong>de</strong> sur les mécanismes plannous a conduit à préférer un mécanisme 6 barres <strong>de</strong> Watt, offrant une très bonneapproximation d'un mouvement <strong>de</strong> translation verticale sur <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s courses, pour<strong>de</strong>s mouvement articulaires réduits ;52 Le sous-système rai<strong>de</strong>ur. Un autre mécanisme, indépendant du précé<strong>de</strong>nt, appelé « genouillère», permet <strong>de</strong> donner la rai<strong>de</strong>ur verticale à la suspension. Cette solution estavantageuse pour réduire les pertes par frottements. Ce système comporte <strong>de</strong>ux ressorts<strong>de</strong> traction disposés horizontalement. Le réglage <strong>de</strong> la pré-tension <strong>de</strong>s ressortspermet d'équilibrer le mécanisme en position nominale sous une charge verticale variable.La conception du système permet d'interchanger très facilement les ressortspour changer la rai<strong>de</strong>ur verticale <strong>de</strong> la suspension ;53 - Le sous-système électromécanique : motoréducteur et engrenage pignon/crémaillère. Cesous-système correspond à la réalisation et à l'optimisation du réducteur-multiplicateurplacé entre le pignon et le moteur/génératrice. Les contraintes étaient d'obtenir un


5.5 Conclusions 201ren<strong>de</strong>ment maximum dans les <strong>de</strong>ux sens <strong>de</strong> rotation (condition <strong>de</strong> réversibilité) et unfacteur <strong>de</strong> réduction-multiplication optimal ;S 4- Le sous-système comman<strong>de</strong> électronique. Une carte <strong>de</strong> comman<strong>de</strong> analogique a étédéveloppée pour les besoins spécifiques <strong>de</strong> la comman<strong>de</strong> <strong>de</strong> la suspension <strong>de</strong> siège.Cette carte comprend l'asservissement du couple frein/moteur <strong>de</strong> l'actionneur et lecalcul <strong>de</strong> la consigne <strong>de</strong> couple à partir <strong>de</strong>s signaux d'entrés.Les sous-systèmes Si et S 2ont été réalisés avec l'ai<strong>de</strong> du département Recherche-Produits <strong>de</strong> Bertrand Faure. Les <strong>de</strong>ux autres ont été développé au laboratoire <strong>de</strong> l'ECL.La comman<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'actionneur est réalisée par une carte analogique, sans avoir recourt àun calculateur numérique externe. Le fonctionnement <strong>de</strong> la carte est autonome. Cet aspectest particulièrement innovant au sta<strong>de</strong> d'un projet <strong>de</strong> recherche. Il résulte <strong>de</strong> la simplicité <strong>de</strong>slois <strong>de</strong> comman<strong>de</strong> et <strong>de</strong>s contraintes imposées par l'environnement automobile. La facilitéd'embarquer le prototype dans un véhicule laisse prétendre <strong>de</strong>s gains <strong>de</strong> temps appréciablespour une phase d'essais en véhicules.Des essais appropriés ont permis <strong>de</strong> vali<strong>de</strong>r les objectifs <strong>de</strong> conception <strong>de</strong>s quatres soussystèmes.Les essais statiques <strong>de</strong> la suspension ont permis <strong>de</strong> mesurer l'écart entre la rai<strong>de</strong>urthéorique prévue et la rai<strong>de</strong>ur réelle mesurée. L'erreur obtenue est <strong>de</strong> 10%, ce qui estlargement acceptable pour notre application.L'hystérésis dû aux frottements, mesuré sur le prototype, varie entre 80 et 130 N selonla prétension <strong>de</strong>s ressorts. Ces valeurs peuvent être diminuées. Le traitement spécifique<strong>de</strong> certaines liaisons <strong>de</strong> la genouillère, qui subissent <strong>de</strong>s efforts importants, par <strong>de</strong>s palierslisses ou <strong>de</strong>s roulements à billes <strong>de</strong>vraient contribuer à diminuer fortement l'hystérésis.Cependant, les pertes par frottement <strong>de</strong> la suspension sont <strong>de</strong>ux fois moins importantesque celles mesurées sur d'autres suspensions <strong>de</strong> siège.Nous avons vali<strong>de</strong>r le sous-ensemble actionneur à l'ai<strong>de</strong> d'un banc d'essai spécifique.Celui-ci a permis <strong>de</strong> mettre au point la boucle d'asservissement du courant du moteurélectrique. Un simple régulateur PI s'est avéré suffisant pour assurer l'absence d'erreur, laprécison et la stabilité <strong>de</strong> la boucle.


Chapitre 6Résultats expérimentaux6.1 Description du banc d'essai6.1.1 Présentation généraleLe banc d'essai, élaboré au laboratoire, est <strong>de</strong>stiné à caractériser le prototype <strong>de</strong> lasuspension active du siège d'un point <strong>de</strong> vue dynamique. Ce dispositif expérimental a aussipour objectif d'effectuer <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> confort dans différentes configurations, <strong>de</strong> façonà évaluer les performances du prototype en comparaison à un siège conventionnel (c'est àdire sans suspension).Le banc est muni d'un générateur <strong>de</strong> vibrations [2] constitué d'un vérin hydrauliquesur lequel est monté le siège [1]. Ce <strong>de</strong>rnier peut recevoir un conformateur normalisé [0],appelé SAEJ826, chargé <strong>de</strong> la masse M désirée sur l'assise, ou bien, d'un passager. Lebanc d'essai comporte une chaine d'acquisition et <strong>de</strong> comman<strong>de</strong> permettant <strong>de</strong> piloter levérin et <strong>de</strong> réaliser les mesures. Un calculateur PC gère la comman<strong>de</strong> et les acquisitions <strong>de</strong>l'ensemble du dispositif. L'architecture du banc d'essai permet d'envisager n'importe queltype <strong>de</strong> mesure, dans le domaine temporel ou fréquentiel, pour différentes configurationd'essais : il peut s'agir, par exemple, <strong>de</strong> caractériser soit la suspension, soit l'actionneur, oubien encore, d'effectuer <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> confort avec conformateur ou passager... Le schémad'ensemble du banc d'essai est représenté sur la figure 6.1.6.1.2 Moyens d'essaisLa figure 6.2 montre l'ensemble du banc d'essai tel qu'il est implanté au laboratoire.Une <strong>de</strong>scription détaillée <strong>de</strong>s moj'ens <strong>de</strong> mesures, d'acquisition et <strong>de</strong> comman<strong>de</strong> se trouveen annexe E.


204 Chap. 6. Résultats expérimentauxSAEJ826 chargéSiègeMSUSPENSIONCarte <strong>de</strong>Comman<strong>de</strong>ACC 1JWWtr-Assen'issementVérin PIDD/ASortiesCONSIGNE VÉRINA/DAcquisitionsDÉP. TIGE VÉRINCalculateur PC PentiumET-EVérinHydraulique<strong>Centrale</strong> hydraulique <strong>de</strong> puissance\BAIEHP35650Fig. 6.1 - Schéma du bancd'essai6.2 Critères d'analyse <strong>de</strong>s performancesIl s'agit ici <strong>de</strong> déterminer les essais qui vont permettre <strong>de</strong> quantifier l'isolation vibratoiredu siège. Cette quantification se fait à partir <strong>de</strong> critères objectifs, c'est à dire à partir <strong>de</strong>phénomènes physiques mesurables. Les essais effectués à l'ai<strong>de</strong> du dispositif expérimentalsont <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux types :- essais <strong>de</strong> caractérisation : validation du fonctionnement <strong>de</strong> la boucle <strong>de</strong> comman<strong>de</strong> eti<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong> certains paramètres du système ;


6.2 Critères d'analyse <strong>de</strong>s performances 205Fig. 6.2 - Vue <strong>de</strong> l'ensemble du dipositif expérimental- test <strong>de</strong>s performances : mesure <strong>de</strong> l'aptitu<strong>de</strong> du siège à réduire l'accélération transmiseau passager.Pour évaluer les performances obtenues quant au confort, nous avons utilisé les travaux <strong>de</strong>Griffin ([47],[48]) et <strong>de</strong> l'iNRS 1([81],[31]). Ces travaux ont défini plusieurs normes internationales([17], [84], [85])6.2.1 Les essais normatifsD'après la norme, la gran<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> base utilisée pour caractériser l'intensité d'un environnementvibratoire doit être l'accélération ([84]). Elle doit être exprimée en valeur efficace.Comme nous l'avons vu au chapitre 1, la norme IS02631 donne un certain nombre <strong>de</strong>règles afin dévaluer l'exposition aux vibrations (direction, intensité, mesurages) et <strong>de</strong> gui<strong>de</strong>rl'ingénieur dans la quantification <strong>de</strong>s vibrations.Cette norme reste cependant trop générale pour s'appliquer au cas du siège automobile.Une nouvelle norme propose d'autres critères pour les essais réalisés en laboratoire surla transmission <strong>de</strong>s vibrations dans les sièges ([83]). Cette norme spécifie <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>sd'essais pour évaluer les vibrations transmises aux occupants <strong>de</strong>s véhicules, quelquesoit le1. Institut National <strong>de</strong> Recherche et <strong>de</strong> Sécurité


206 Chap. 6. Résultats, expérimentauxtype <strong>de</strong> siège utilisé. Les essais sont effectués sur simulateur <strong>de</strong> vibration pour <strong>de</strong>s raisons<strong>de</strong> reproductibilité et <strong>de</strong> facilité <strong>de</strong> mise en oeuvre.Pour être conforme à la norme, les essais doivent être réalisés avec <strong>de</strong>ux sujets. Lesmasses <strong>de</strong>s sujets doivent être égales aux 5 eet 95 e percentiles <strong>de</strong> masse <strong>de</strong> la population<strong>de</strong>s utilisateurs <strong>de</strong> véhicules auxquels sont <strong>de</strong>stinés les sièges. Les sujets doivent conserverpendant toute la durée <strong>de</strong> l'essai un comportement normal, non actif, et une certaine posturepar rapport au siège.6.2.2 Critères retenues par la norme pour la qualification du siègeLes vibrations transmises à l'interface siège-sujet sont considérées comme le critère <strong>de</strong>performance principal du siège. Pour caractériser le comportement en transmission <strong>de</strong>ssièges en fonction <strong>de</strong>s fréquences d'excitation, la norme recomman<strong>de</strong> <strong>de</strong> mesurer <strong>de</strong> la réponseen fréquence du siège soumis à une force d'excitation sinusoïdale (appelé généralement« sinus balayé »).Dans le cas <strong>de</strong>s sièges munis <strong>de</strong> suspensions, la norme conseille d'effectuer un essai pourcontrôler l'efficacité <strong>de</strong> l'amortisseur lors <strong>de</strong> vibrations ou chocs <strong>de</strong> fortes amplitu<strong>de</strong>s.Finalement, la norme nécessite essentiellement <strong>de</strong>ux essais :1. Un essai mettant en jeu <strong>de</strong>s vibrations <strong>de</strong> là classe du véhicule auquel est <strong>de</strong>stinéle siège : il vise à étudier son aptitu<strong>de</strong> à réduire l'intensité vibratoire transmise aupassager. Cet essai est appelé « Essai avec excitation simulée » ;2. Un essai d'amortissement vise à contrôler le risque <strong>de</strong> talonnement <strong>de</strong> la suspensionà la fréquence <strong>de</strong> résonance.Pour l'essai d'excitation simulée, le signal vibratoire d'entrée est aléatoire à distributiond'amplitu<strong>de</strong> gaussienne, définie par sa <strong>de</strong>nsité spectrale <strong>de</strong> puissance. L'objectif <strong>de</strong> cetessai est <strong>de</strong> déterminer le facteur <strong>de</strong> transmissibilité <strong>de</strong>s amplitu<strong>de</strong>s efficaces du siège ( enanglais SEAT pour Seat Effective Amplitu<strong>de</strong> Transmissibility). Le SEAT est un moyen <strong>de</strong>connaître l'efficacité du siège pour améliorer le confort, dans un spectre <strong>de</strong> vibration donné.L'expression du SEAT est :(6.1)où a wset a wpsont les valeurs efficaces <strong>de</strong>s accélérations pondérées en fréquence par un filtre<strong>de</strong> confort (cf. chapitre 1). et sont données par:a.a.(6.3)avec


6.2 Critères d'analyse <strong>de</strong>s performances 207S(f)G(f): Filtre <strong>de</strong> pondération <strong>de</strong> la réponse du corps humain à <strong>de</strong>s vibrationsverticales: Densité spectrale <strong>de</strong> puissance du signal d'accération mesuré sur le siège(s) et sur le plancher (p)Le facteur SEAT permet <strong>de</strong> quantifier le confort vibratoire du siège sur toute la ban<strong>de</strong><strong>de</strong> fréquence. Par exemple, un facteur SEAT égal à 1 signifie que les vibrations au niveaudu plancher et au niveau du siège produisent <strong>de</strong>s effets (d'inconfort) équivalents, bien quele contenu vibratoire <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux signaux soit différent. Si le SEAT est supérieur à 1, le siègedégra<strong>de</strong> le confort par rapport aux vibrations du plancher. Une valeur du SEAT inférieureà 1 indique la proportion d'isolation, ou <strong>de</strong> confort, apporté par le siège.Pour l'essai d'amortissement, on se place à la fréquence <strong>de</strong> résonance sous vibrationsinusoïdales. L'amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la vibration est égale à 75% du débattement maximal possibleavec une masse inerte <strong>de</strong> 75 kg. On définit alors le coefficient d'amplification à la résonanceT tel que :T= W> > 4)avec{aas ( f r ) '• valeur efficace <strong>de</strong> l'accélération mesurée sur le siègep ( f r ) '• valeur efficace <strong>de</strong> l'accélération mesurée sur le plancherD'après Griffin, la mesure <strong>de</strong> la réponse en fréquence est insuffisante pour caractériserl'efficacité d'un siège ([47]). En effet, l'efficacité n'est pas seulement caractérisé par l'amplificationà la résonnance. On peut alors se <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r dans quelle mesure l'allure <strong>de</strong> laréponse en fréquence, sur toute la ban<strong>de</strong> d'analyse, est ressentie comme confortable ouinconfortable. Le facteur SEAT permet <strong>de</strong> relier la mesure <strong>de</strong> la réponse en fréquence àla mesure <strong>de</strong> la gêne vibratoire du sujet. Il prend en compte la sensibilité humaine auxvibrations. Le facteur SEAT dépend du spectre d'analyse et du type <strong>de</strong> signal d'excitationdu plancher; le SEAT fournit les propriétés d'isolation du siège pour un environnementvibratoire donné et un sujet donné ([41]). Le SEAT dépend aussi du filtre <strong>de</strong> pondération.On utilise généralement un filtre normalisé, correspondant à la sensibilité du sujet assis auxvibrations verticales ([84]), qui permet une prédiction satisfaisante du confort. Cependant,le facteur SEAT ne considère pas l'effet <strong>de</strong>s vibrations transmises par le dossier ni par lespieds.Dans le cas <strong>de</strong>s sièges suspendus <strong>de</strong>s tracteurs routiers, un co<strong>de</strong> d'essai a été. proposépar l'INRS ([31]). Ce co<strong>de</strong> d'essai a un double objectif. D'une part, dresser le bilan <strong>de</strong> lacontrainte vibratoire au poste <strong>de</strong> conduite <strong>de</strong> ces véhicules et d'autre part, évaluer l'efficacité<strong>de</strong>s sièges dont ils sont équipés . Le bilan établit que:- pour l'essai d'amortissement, le siège est accepté si T < 2 ;


208 Chap. 6. Résultats expérimentaux- pour l'essai d'excitation simulée, le siège est accepté si SEAT < 0.7 en classe I etSEAT < 1 en classe IL Les classes dépen<strong>de</strong>nt du type <strong>de</strong> cabine (I conventionnelleet II suspendue).6.2.3 Choix et <strong>de</strong>scription <strong>de</strong>s essais réalisésPour réaliser les essais avec le prototype, nous nous sommes largement inspirés <strong>de</strong>snormes et travaux décrits précé<strong>de</strong>ment.Nous avons essayé <strong>de</strong> montrer les avantages et les limites <strong>de</strong> chaque comman<strong>de</strong> lorsquele prototype est soumis à <strong>de</strong>s perturbations vibratoires proches <strong>de</strong> celles que l'on rencontredans les véhicules routiers. Nous avons premièrement comparé le siège conventionnel et leprototype <strong>de</strong> siège suspendu, et <strong>de</strong>uxièment, les différentes comman<strong>de</strong>s étudiées (passif,semi-actif et actif). Nos objectifs étaient les suivants :- vali<strong>de</strong>r la conception <strong>de</strong> la suspension active du prototype;- mettre au point les boucles <strong>de</strong> comman<strong>de</strong> et démontrer leur efficacité ;- mesurer les performances <strong>de</strong> chaque comman<strong>de</strong> avec un « siège simplifié » ;- comparer les performances sur un « siège complet » avec un passager (avec suspensionactive et sans supension) ;- comparer les mesures avec un conformateur et avec un passager.Le « siège simplifié » est l'assise d'un siège <strong>de</strong> véhicule automobile <strong>de</strong> tourisme (typeberline moyenne gamme), sans nappe, qui comporte une épaisseur <strong>de</strong> mousse assez importante(environ 60 mm). Cette assise est utilisé dans les essais avec suspension active et sanssuspension (siège conventionnel) : dans ce <strong>de</strong>rnier cas, l'assise est posée directement sur leplancher (cf. figure 6.4). Le chargement est appliqué avec un conformateur normalisé appeléS^A£J826, munis <strong>de</strong> lests, afin d'obtenir la masse désirée. Le conformateur est laissé libresur l'assise. La masse M <strong>de</strong> l'ensemble est égale à environ 60 kg.Le « siège complet » est un siège bacquet que l'on trouve dans certains véhicules automobilesà caractères « sportifs » (cf. figure 6.3). Il est assez « rai<strong>de</strong> » car l'épaisseur <strong>de</strong>mousse d'assise est faible (environ 30 mm). Les essais menés avec ce siège sont réalisés avecun vrai passager, avec et sans suspension. Les caractéristiques du sujet sont :- taille : lm75 ;- masse: 75 kg.La posture du passager sur le siège est assez proche <strong>de</strong> la réalité. La masse effective appliquéesur l'assise du siège est égale à environ 60 kg.D'après Griffin ([73]), les mesures réalisées avec une masse rigi<strong>de</strong> ne sont pas assezproches <strong>de</strong>s mesures avec sujet réel. Afin <strong>de</strong> reproduire la dynamique verticale du passager


6.2 Critères d'analyse <strong>de</strong>s performances 209assis, il préconise, l'emploi d'un manequin dynamique à 1 <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> liberté . Les mesuresmontrent que ce type <strong>de</strong> mannequin donne <strong>de</strong>s réponses en fréquences très voisines <strong>de</strong>celles obtenues avec un passager, dans une ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> fréquence comprise entre [0,10] Hz.Cependant, l'emploi du conformateur est suffisant pour montrer l'efficacité du concept <strong>de</strong> lasuspension active. Il n'est pas question ici d'essayer <strong>de</strong> reproduire les mesures qui pourraitêtre obtenues en situation réelle dans un véhicule. Le conformateur présente aussi les avantagesd'obtenir une bonne reproductibilité <strong>de</strong>s mesures et <strong>de</strong> ne pas exposer les passagersaux vibrations pour obtenir <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> confort.Fig. 6.3- Suspension et siège muni du confor- Fig. 6.4 - Assise et conformateurmoteurNous allons décrire brièvement les essais réalisés :Réponses en fréquence :Elles sont mesurées grâce à une procédure automatique du système d'acquisition. L'excitationest un signal sinusoïdale d'amplitu<strong>de</strong> constante sur toute la gamme <strong>de</strong> fréquence. Achaque fréquence, le système calcule l'amplitu<strong>de</strong> et la phase <strong>de</strong> la réponse . Les paramètressont :- amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la vibration d'entrée : position y ;- pas fréquentiel : 0.1 Hz ;


210 Chap. 6. Résultais expérimentaux- nombre <strong>de</strong> moyennage à chaque pas : 4 cycles ;- temps d'attente pour l'établissement <strong>de</strong> régime permanent : 4 cycles ;Ces paramètres constituent un compromis satisfaisant entre la rapidité et la précision <strong>de</strong> lamesure.Sinus proche <strong>de</strong> la résonance :Nous avons utilisé ce signal pour :- caractériser le suivi en effort <strong>de</strong> l'actionneur dans la suspension ;- caractériser les lois <strong>de</strong> comman<strong>de</strong> ;- confronter les simulations temporelles du modèle avec les mesures sur le prototype.Le signal est un sinus <strong>de</strong> fréquence égale à 2 Hz et d'amplitu<strong>de</strong> égale à 12 mm ce qui permetd'atteindre <strong>de</strong>s vitesses <strong>de</strong> débattement proches <strong>de</strong> 0.2 m/s. La fréquence est choisie auvoisinage <strong>de</strong> la fréquence <strong>de</strong> résonance du système pour obtenir <strong>de</strong>s réponses <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>samplitu<strong>de</strong>s.Excitation simulée :Le signal d'excitation est un bruit blanc défini sur une certaine ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> fréquence.L'essai a pour but <strong>de</strong> se rapprocher <strong>de</strong>s vibrations typiques du plancher d'un véhiculecirculant sur une route bien définie. Cet essai va nous premettre <strong>de</strong> définir:- la Dsp <strong>de</strong> l'accélération mesurée sur le siège ;- le facteur d'atténuation SEAT ;- la puissance moyenne mise en jeu par la comman<strong>de</strong> ;Le signal d'excitation possè<strong>de</strong> les propriété suivantes :- ban<strong>de</strong>-passante: [1,10] Hz;- amplitu<strong>de</strong> crête maxi (position) : 4.5 mm ;- amplitu<strong>de</strong> crête maxi (accélération) : 9 m/s 2 ;- écart type (accélération) : 2.2 in/s 2 ;- durée du signal : 64 s ;Le caractère générique, <strong>de</strong> ce signal est utile afin d'établir une comparaison entre les différentesconfigurations d'essais.Les Dsp sont calculées en moyennant les spectres sur 10 échantillons. Le pas d'échantillonagepour l'acquisition <strong>de</strong>s signaux est égal à 0.008 s.Excitations transitoires :


6.3 Confrontation modèle-prototype 211Les signaux transitoires sont ceux que l'on rencontre lorsque le véhicule franchit unobstacle, généralement à basse vitesse. Les exemples les plus courants pour un véhiculeautomobile sont :- le passage d'un trottoir ;- le franchissement d'un ralentisseur ;- le franchissemet d'une voie ferrée etc.L'énergie <strong>de</strong> ces perturbations issues du sol est atténuée au niveau du plancher si la caisse duvéhicule est suspendue (cf. chapitre 1). Pour représenter l'ensemble <strong>de</strong> ces perturbations,nous avons défini <strong>de</strong>ux signaux: un échelon et une suite <strong>de</strong> trois créneaux (figure 6.5).L'amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> chaque signal est égal à 15 mm. La durée <strong>de</strong> la rampe pour atteindre lavaleur finale est <strong>de</strong> 0.1 s.Fig. 6.5 - Caractéristique <strong>de</strong>s signaux transitoires6.3 Confrontation modèle-prototype6.3.1 I<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong>s paramètres du modèle6.3.1.1 Modèle simplifié à un <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> liberté en boucle ouverte et ferméeIl s'agit ici <strong>de</strong> vali<strong>de</strong>r le modèle <strong>de</strong> la suspension active et d'i<strong>de</strong>ntifier certains paramètresà l'ai<strong>de</strong> d'essais sur le prototype. Nous considérons, dans un premier temps, la suspensionsans le siège, en boucle ouverte (BO), c'est à dire sans aucun effort généré dans l'actionneur.La perturbation est un sinus <strong>de</strong> fréquence 2 Hz, d'amplitu<strong>de</strong> égale à 12 mm, i<strong>de</strong>ntique pourla simulation et la mesure.Le modèle équivalent est le modèle simplifié <strong>de</strong> la figure 4.21 auquel on rajoute unfrotteur pour modéliser le frottement sec dans la suspension. La suspension est chargée àl'ai<strong>de</strong> d'une masse inerte M <strong>de</strong> 63 kg. Les simulations sont réalisées à l'ai<strong>de</strong> d'un logiciel


212 Chap. 6. Résultats expérimentauxqui intègre temporellement les équations du mouvement du système. Il permet <strong>de</strong> prendreen compte un grand nombre <strong>de</strong> non-linéarités.Le coefficient d'amortissement visqueux équivalent <strong>de</strong> la suspension (C v) est déterminéen ajustant le résultat <strong>de</strong> l'intégration numérique avec le signal mesuré. Nous avons représentéles résultats <strong>de</strong>s mesures, et, <strong>de</strong>s simulations du débattement et <strong>de</strong> l'accélération. Lafigure 6.6 montre le très faible écart entre les mesures et les simulations. Les paramètres <strong>de</strong>la simulation sont indiqués dans le tableau 6.1 (la valeur <strong>de</strong> C vest i<strong>de</strong>ntifiée).ParamètresValeursM a(kg) 35M 0(kg) 63K a(N/m) 0.688 10 4C/(N) 90C v(Ns/m) 90Tab. 6.1 - Paramètres du modèle simplifiéRessort 1 - Cycle sinus 2Hz/12mmRessort 1 - Cycle sinus 2Hz/12mm1.5 2 2.5Temps (sec)(a) Débattement suspension (mm) (b) Accélération <strong>de</strong> la masse (m/s 2 )Fig. 6.6 - Système à 1 <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> liberté (boucleouverte)D'autres simulations, à d'autres fréquences d'excitations, ont été effectuéesavec le mêmejeux <strong>de</strong> paramètres. Elles donnent aussi une très bonne corrélation entre mesure et simulation: le modèle <strong>de</strong> la suspension en BO est ainsi complètement i<strong>de</strong>ntifié.Dans un <strong>de</strong>uxième temps, nous avons cheché à vali<strong>de</strong>r le modèle en boucle fermée enprenant une consigne Ci nulle (réponse à une perturbation). Les simulations du modèle enboucle fermée sont présentées figure 6.7. Les mesures et les simulations sont comparées pour


6.3 Confrontation modèle-prototype 213(c) Vitesse relative (m/s)(d) Effort moteur (N)Fig. 6.7 - Système à 1 <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> liberté (boucle fermée)les quatres gran<strong>de</strong>urs suivantes : débattement <strong>de</strong> la suspension, accélération <strong>de</strong> la masse,vitesse relative et courant dans l'actionneur. Les résultats montrent clairement l'accor<strong>de</strong>ntre la simulation et l'expérience. L'accord est très bon sur pour la vitesse et l'accélération.L'effet du frottement sec est très visible sur la vitesse. Ceci permet <strong>de</strong> conclure que le modèle<strong>de</strong> Coulomb est suffisant pour représenter le frottement dans la suspension. Des mesureseffectuées à d'autres fréquences d'excitations donnent aussi <strong>de</strong>s résultats en accord avec lessimulations.


214 Chap. 6. Résultats expérimentaux6.3.1.2 Modèle à <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> liberté: validité et justification du modèlesimplifiéAfin <strong>de</strong> vali<strong>de</strong>r le modèle complet du siège suspendu, nous avons réalisé <strong>de</strong>s essaisavec la suspension munie <strong>de</strong> l'assise <strong>de</strong> siège et du conformateur normalisé. L'ensemble<strong>de</strong>s paramètres <strong>de</strong> simulation sont rassemblés dans le tableau 4.1 du chapitre 4. La figure6.8 représente le résultat <strong>de</strong> la simulation sur le modèle complet à <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> libertéen boucle ouverte, et <strong>de</strong> la mesure sur le prototj^pe. Ici encore, l'expérience montre que lesmesures <strong>de</strong> l'accélération <strong>de</strong> la suspension, du débattement et <strong>de</strong> la vitesse sont très proches<strong>de</strong>s simulations. Du fait <strong>de</strong> problèmes liés à l'algorithme d'intégration, la simulation durégime transitoire <strong>de</strong> l'accélération du siège reste difficile. En effet, les simulations peuventprésenter <strong>de</strong>s instabilités provoquées par la discontinuité <strong>de</strong>s forces <strong>de</strong> frottement statiqueet dynamique. De même, la phase d'initiation du décollement <strong>de</strong> la suspension, visible surla courbe en débattement, est difficile à modéliser. Cependant, en régime établi, l'accord<strong>de</strong>vient très bon entre la mesure et la simulation.Nous allons maintenant étudier la validité du modèle à un <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> liberté . Pour cela,; la mesure <strong>de</strong> la fonction <strong>de</strong> transfert <strong>de</strong> l'accélération transmise au siège est effectuée dansles <strong>de</strong>ux cas suivants :- avec l'assise et le conformateur ;- avec le siège complet et un passager. L'accélération transmise au siège est mesurée à, l'interface sujet-assise avec la cupule accélérométrique.Les figures 6.9 et 6.10 représentent les résultats <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> la réponse en fréquence,entre 1 et 7 Hz, dans les <strong>de</strong>ux cas décits précé<strong>de</strong>ment. L'amplitu<strong>de</strong> du sinus d'excitationest égale à 5 mm.Pour mettre en évi<strong>de</strong>nce l'influence <strong>de</strong> l'assise du siège, on a superposé la réponse enfréquence <strong>de</strong> l'accélération transmise à l'embase du siège (Suspension Xi) et celle transmiseau passager (Siège X 2). Dans le cas <strong>de</strong> la mesure avec l'assise et le conformateur, l'écart entreles <strong>de</strong>ux fonctions <strong>de</strong> transfert est important. Il est alors difficile <strong>de</strong> négliger le comportementdynamique <strong>de</strong> la mousse d'assise. En revanche, pour le siège avec passager, les réponses sonttrès voisines. Dans ce cas, l'influence <strong>de</strong> l'assise est négligeable et ainsi, le modèle simplifiéà un <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> liberté est justifié. L'influence <strong>de</strong> l'épaisseur <strong>de</strong> la mousse d'assise reste trèsimportante et l'hypothèse simplificatrice démontrée au chapitre 4 est ici confirmée par lesmesures : plus l'épaisseur est importante, plus la rai<strong>de</strong>ur est faible, et plus le couplage dusiège avec la dynamique du système est importante.6.3.2 Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la non-linéarité <strong>de</strong> frottementNous allons étudier l'influence du frottement sec dans la suspension sur les réponses en• fréquence'du'système. Cette influence est importante dans le cas d'une comman<strong>de</strong> dissipa-


6.3 Confrontation modèle-prototype 215Sinus 2Hz/12mmSinus 2Hz/12mraTemps (sec)Temps (sec)(a) Débattement suspension (mm) (b) Accélération suspension (m/s 2 )Sinus 2Hz/12mm0.251 1 1 1 1 1 1 1 1 5i rSinus 2Hz/12mmTemps (sec)Temps (sec)(c) Vitesse relative (m/s) (d) Accélération siège (m/s 2 )Fig. 6.8 - Système à 2 <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> liberté (boucleouverte)tive puisque le frottement est une source importante <strong>de</strong> dissipation. Comme nous l'avons vuau chapitre 5, le frottement sec provoque une relation hystérétique entre la force interne.etle déplacement. Nous allons montrer que le frottement induit une modification <strong>de</strong> rai démetd'amortissement dans le système.La figure 6.11 représente <strong>de</strong>ux réponses en fréquence, en accélération et en débattement,pour différents niveaux d'excitation (y = ±2,5,7'mm). L'allure <strong>de</strong>s courbes est typique <strong>de</strong>celle d'un système non linéaire en présence <strong>de</strong> frottement sec ; à basse fréquence, le gain estpresque nul pour la réponse en débattement, et la fréquence <strong>de</strong> résonance est décalée vers


216 Chap. 6. Résultats expérimentauxFréquence (Hz)Fréquence (Hz)Fig. 6.9 - Mesure avec assise et conformateurFig. 6.10 - Mesure avec siège complet et pas-(en BO)sager (en BO)le haut pour les faibles niveaux d'excitation. Les courbes présentent 2 phases distinctes :1. La suspension est « collée » : l'effort dynamique appliqué sur la suspension est inférieurà l'effort <strong>de</strong> frottement sec. Il n'y a pas <strong>de</strong> mouvement relatif et la suspension est sanseffet sur la dynamique du système. Le système dynamique équivalent est réduit ausiège et sa masse M 0(système 1) ;2. La suspension est « décollée » : l'effort dynamique est supérieur à l'effort <strong>de</strong> frottement.Il y a mouvement relatif <strong>de</strong> la suspension. Le nouveau système dynamique est constitué<strong>de</strong> l'ensemble [suspension+siège] (sj'stème 2).Plus l'amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'excitation est importante, plus la fréquence <strong>de</strong> saut du système 1vers le système 2 est basse. Pour une même fréquence, l'amplitu<strong>de</strong> est nettement plusgran<strong>de</strong> lorsque l'excitation est faible. Ce phénomène vient <strong>de</strong> la diminution <strong>de</strong> l'effort <strong>de</strong>frottement quand l'amplitu<strong>de</strong> augmente. En effet, on démontre par linéarisation équivalenteque le coefficient d'amortissement équivalent, calculé pour chaque fréquence, est inversementproportionel à l'amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la sollicitation ([71]). Considérons une excitation sinusoïdaley(i), d'amplitu<strong>de</strong> A et <strong>de</strong> pulsation LO telle que : •' •y(t) = Acos(u>(t))~ (6.5)On considère que l'élément caractérisant le frottement sec est soumis à l'excitation y(t) etla force résultante est :F f(t) = C fcos(u>(t)) • . . (6.6)La force due au frottement sec, est assimilée à une force <strong>de</strong> frottement visqueux équivalenteF v, telle que :/%,(/) = ^,,0 (6.7)


6.4 Cara.cterisa.tion <strong>de</strong> l'actionneur dans la. suspension 217Suspension + Siège (comman<strong>de</strong> passive)Suspension + Siège (comman<strong>de</strong> passive)Fréquence (Hz)Fréquence (Hz)(a) Réponse en fréquence |X2/^| (b) Réponse en fréquence — Y)/Y\Fig. 6.11 - Influence du niveau d'excitationsur les réponses en fréquenceL'énergie dissipée sur une pério<strong>de</strong> T en régime permanent, est, pour chaque force:E FE/•Tf= /' F F DY = 4C F A (6.8)J 0 ,RT[ TJoF vdy = irbA 2 to • . (6.9)(6.10)Le principe <strong>de</strong> linéarisation équivalent consiste à égaler les énergies dissipées par les <strong>de</strong>uxforces sur une pério<strong>de</strong> ; ceci conduit à l'expression du coefficient <strong>de</strong> frottement équivalentb:W> = ^ (6.11)L'expression <strong>de</strong> b montre que plus l'amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'excitation est gran<strong>de</strong>, plus l'amortissementéquivalent dû au frottement sec diminue. Ceci se traduit, sur les courbes <strong>de</strong> réponsesen fréquence en débattement, par une amplification. En revanche, pour <strong>de</strong> faibles niveauxd'excitation, le taux <strong>de</strong> frottement sec équivalent est important ; la réponse en fréquenceprésente un moins bon filtrage au <strong>de</strong>là <strong>de</strong> la fréquence <strong>de</strong> résonance.6.4 Caractérisation <strong>de</strong> l'actionneur dans la suspension6.4.1 Asservissement en effortDans cette partie, nous allons étudier l'asservissement en effort <strong>de</strong> l'actionneur dansle prototype. L'objectif est <strong>de</strong> vérifier que l'effort obtenu sur l'embase du siège [2], VIAl'engrenage pignon-crémaillère, est bien égal à la consigne.


218 Chap. 6. Résultats expérimentauxPour cela, l'embase du siège est bloquée dans son mouvement vertical et <strong>de</strong>vient solidairedu bâti. Le vérin permet alors d'imposer un déplacement (y(t)) à la suspension. L'actionneurest entrainé en rotation par le mouvement vertical imposé du support [4]. L'actionneurfonctionne en génératrice et la consigne <strong>de</strong> freinage appliquée à l'entrée <strong>de</strong> l'amplificateur<strong>de</strong> courant est proportionnelle à la vitesse <strong>de</strong> sollicitation :Ci(t) = Cy(t) = CR puj g(t) (6.12)où C représente le coefficient d'amortissement qui permet <strong>de</strong> moduler l'intensité <strong>de</strong> l'effort<strong>de</strong> consigne entre 0 et C max-Le système est sollicité par un signal sinusoïdal <strong>de</strong> fréquence 2 Hz et d'amplitu<strong>de</strong> égaleà 12 mm. Pour ne pas solliciter brusquement le banc d'essai, la consigne du vérin estaugmentée progressivement jusqu'au régime permanant puis, diminuée jusqu'à l'annulation.Le signal <strong>de</strong> consigne dure 4 secon<strong>de</strong>s. La vitesse maximum <strong>de</strong> sollicitation du système estégale à 0.15 m/s, ce qui équivaut à 2500 tr/min pour l'arbre <strong>de</strong> l'actionneur.L'effort <strong>de</strong> freinage peut s'obtenir <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux manières :1. Directement, par une mesure effectuée à l'ai<strong>de</strong> du capteur <strong>de</strong> force situé sous le support[4] (cf. figure 6.1) ;2. Indirectement par la mesure du courant débité par la génératrice.Pour la mesure directe, il suffit <strong>de</strong> faire une mesure différentielle entre l'effort enregistréavec et sans consigne <strong>de</strong> freinage, ce qui permet d'éviter <strong>de</strong> mesurer les efforts d'inertie.Dans le cas <strong>de</strong> la mesure indirecte, l'expression <strong>de</strong> l'effort <strong>de</strong> freinage est :_ _ N rKj cos(a),' frein— j, ?"mes [ v . l o j• t i p P a c t i oLa figure 6.12compare l'effort <strong>de</strong> freinage mesuré directement avec le capteur <strong>de</strong> force etcelui calculé avec la relation (6.13) et la mesure du courant. Les <strong>de</strong>ux mesures sont trèsproches et ce qui montre que la mesure du courant dans le moteur fournit une très bonneestimation <strong>de</strong> l'effort dans le siège.La mesure <strong>de</strong> l'effort en fonction du déplacement imposé est représenté figure 6.13 pourune valeur <strong>de</strong> consigne telle que C = 70% C max.L'effort est enregistré sur toute la durée<strong>de</strong> la sollicitation. On a représenté figure 6.14 l'effort en fonction du déplacement pour septvaleurs <strong>de</strong> consignes allant <strong>de</strong> C = 14% C maxà C = 100% C max. Le faible écart entrela consigne et la mesure montre l'efficacité <strong>de</strong> l'asservissement en effort <strong>de</strong> l'actionneur,quelque soit la valeur <strong>de</strong> la vitesse et <strong>de</strong> l'effort dans le système.L'effort <strong>de</strong> freinage en fonction <strong>de</strong> la vitesse <strong>de</strong> sollicitation est représenté figure 6.15pour sept valeurs <strong>de</strong> consigne. La loi effort/vitesse, obtenue pour chaque valeur <strong>de</strong> C, estsymétrique et linéaire,'exception faite <strong>de</strong> la plage où la vitesse est faible et la consigneélevée. Lorsque la vitesse change <strong>de</strong> signe, le sens <strong>de</strong> l'excitation s'inverse ce qui sollicite les


6.4 Caractérisation <strong>de</strong> l'actionneur dans la suspension 219protol—Sinus 2Hz/12mm-5 0 5Déplacement (mm)Fig. 6.12 - Effort/déplacement imposé: mesure directe (-) et indirecte (-•-).protol-Sinus 2Hz/12mmprotc-1-Sinus 2Hz/12mm5 0 5Déplacement Y (mm)10 15Fig. 6.13 - Effort/déplacement imposé : - me-Fig. 6.14- Effort/déplacement imposé: - mesure,- - consigne (C = 70% C max)sures, - - consignesjeux <strong>de</strong> la chaine <strong>de</strong> transmission <strong>de</strong> puissance. Les valeurs du coefficient d'amortissementC, i<strong>de</strong>ntifiées avec les courbes [effort/vitesse], sont présentées dans le tableau 6.2. Elles sontobtenues en calculant le rapport entre l'effort maximum et la vitesse <strong>de</strong> crête.L'écart obtenu entre la valeur théorique et la valeur mesurée <strong>de</strong> C maxest égal à 7%, cequi est tout à fait acceptable dans le cadre <strong>de</strong> notre application. On montre que la loi, entrela valeur <strong>de</strong> la consigne C{(t) (i.e. le gain C) et le courant (Le. l'effort), est linéaire (cf.figure 6.16). On vérifie que le gain <strong>de</strong> transfert <strong>de</strong> l'étage <strong>de</strong> puissance <strong>de</strong> l'amplificateurcourant, est approximativement 2V/A.


220 Chap. 6. Résultats expérimentauxConsigne (V) Courant (A)C (Ns/m)1 0.63 4512 1.19 8603 1.72 12344 2.25 16195 2.78 19986 3.32 2589. 7 3.89 2801• 8 4.26 3064Tab. 6.2 - Valeurs <strong>de</strong>s C i<strong>de</strong>ntifiés6.4.2 Caractéristiques <strong>de</strong>s efforts <strong>de</strong> chaque comman<strong>de</strong>Nous allons étudier le diagramme effort/vitesse <strong>de</strong> l'actionneur pour chaque type <strong>de</strong>comman<strong>de</strong>, lors d'une excitation j sinus ^,au voisinage <strong>de</strong> la résonance. L'embase du siègeest libérée <strong>de</strong> sorte que le système fonctionne normalement. L'objectif est <strong>de</strong> montrer que,dans chaque cas, la comman<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'actionneur est conforme à la stratégie définie.Pour les <strong>de</strong>ux comman<strong>de</strong>s dissipatives, l'effort est limité à <strong>de</strong>ux quadrants (cf. figures6.17 et 6.18) et a les caractéristiques suivantes :- il est proportionnel à la vitesse relative (V rei) pour la comman<strong>de</strong> passive;- il est proportionnel et à la vitesse absolue (ii(t)) et borné pour C sa= C maxet C sa= 0.Comme le montrent les figures 6.17 et 6.18, l'effort dans l'actionneur est bien conforme à lathéorie. Les efforts sont mesurés pour une excitation simulée à l'ai<strong>de</strong> d'un signal <strong>de</strong> plancher<strong>de</strong> véhicule.Protol - Sinus 2 Hz/12mmproto1-Sinus2Hz/12mmVitesse (m/s)Consigne (V)Fig. 6.15 - Lois effort/vitesse Fig. 6.16 - Loi consigne/courant dans l'actionneur. • . .,


6.4 Caractérisation <strong>de</strong> l'actionneur dans la suspension 221Comman<strong>de</strong> passive, signal plancher (suspension)Comman<strong>de</strong> semi-active, signal plancher (suspension)Vitesse suspension (m/s)Vitesse suspension (m/s)Fig. 6.17 - Effort/vitesse (passif) Fig. 6.18 - Effort/vitesse (semi-actif)Il est aussi important <strong>de</strong> vérifier que la consigne <strong>de</strong> freinage semi-active est bien conformeà la loi skyhook, c'est à dire qu'elle est proportionnelle à la vitesse absolue (xi(t)) lorsquele produit (V rei.xi(t)) est positif, et nulle sinon. Les figures 6.19 et 6.20 montrent l'établissement<strong>de</strong> la consigne et l'effort <strong>de</strong> freinage <strong>de</strong> la comman<strong>de</strong> semi-active, pour un essaisinus.Sinus 2Hz712mmSinus 2Hz/12mmTemps (sec)Temps (sec)Fig. 6.19- Consigne <strong>de</strong> freinage (semi-actif) Fig. 6.20 - Effort <strong>de</strong> freinage (semi-actif)Dans le cas <strong>de</strong> la comman<strong>de</strong> active, l'effort n'est pas limité dans le plan [effort/vitesse]et il est possible d'agir dans les quatres quadrants (cf. figure 6.21). Par exemple,nous avonsétudié l'évolution du lieu [effort/vitesse] en fonction <strong>de</strong>s gains <strong>de</strong> la boucle interne (figure6.22) et <strong>de</strong> la boucle d'anticipation (6.23), pour un essai sinus. Pour Kp accgrand, le lieu<strong>de</strong>s efforts s'étend principalement dans les quadrants 1 et 3 (cf. figure 4.3 <strong>de</strong> chapitre 4),c'est à dire dans les <strong>de</strong>ux quadrants « moteur ». Ce résultat est conforme aux prédictions


222 ' Chap. 6. Résultats expérimentauxdu modèle; nous avions montré que plus le gain <strong>de</strong> la boucle interne est élevé, plus lacomman<strong>de</strong> est énergique, et plus l'effort fournit par le moteur est important (cf. figure4.35).RÉGULATEUR CASCADE, SIGNAL PLANCHER (SUSPENSION)2001 1 1 —1 1 1 1 1VITESSE SUSPENSION (M/S)Fig. 6.21 - Effort/vitesse (actif)Le lieu [effort/vitesse], en fonction du gain <strong>de</strong> la boucle d'anticipation R~ ant, est présentéfigure 6.23. Lorsque le gain <strong>de</strong> la boucle est important, l'actionneur se rapproche dufonctionnement <strong>de</strong> l'amortisseur passif (quadrants 2 et 4) : l'effort dans l'actionneur <strong>de</strong>vientproportionnel à la vitesse relative tel que :. F m{t) = K ant{x 1(t)-y{t))(6.14)SINUS 2 HZ/12 MMSINUS 2 HZ/12 MMVITESSE (M/S)VITESSE (M/S)Fig. 6.22 - Effort/vitesse (boucle interne) Fig. 6.23 - Effort/vitesse : Kp acc— 1 (boucleanticipation)


6.5 Performances <strong>de</strong>s différentes comman<strong>de</strong>s 2236.5 Performances <strong>de</strong>s différentes comman<strong>de</strong>s6.5.1 IntroductionPour évaluer chaque comman<strong>de</strong>, nous avons choisi <strong>de</strong> réaliser <strong>de</strong>s essais dans différentesconfigurations et pour différentes perturbations. Pour chaque situation d'essai, l'accélérationtransmise sur au siège est examinée. Elle est comparée à celle mesurée pour le siègesans suspension, ou, avec suspension mais sans comman<strong>de</strong>. Pour effectuer les mesures sanssuspension, il suffit <strong>de</strong> bri<strong>de</strong>r le gui<strong>de</strong> cinématique entre [2] et [4] afin <strong>de</strong> supprimer l'effet<strong>de</strong> la suspension sans démonter entièrement le dispositif.Dans un premier temps, <strong>de</strong>s essais avec conformateur ont été réalisés et l'accélérationtransmise au siège a été mesurée par l'accéléromètre [Acc3] (cf. figure 6.1). Puis, nous avonseffectué les mêmes essais avec le siège complet et un passager ; l'accélération a été mesuréeà l'interface passager-assise. On a distingué l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s comman<strong>de</strong>s dissipatives <strong>de</strong> celle <strong>de</strong>la comman<strong>de</strong> active. Les performances <strong>de</strong> chaque comman<strong>de</strong> sont comparées in fine.6.5.2 Essais avec conformateur6.5.2.1 Comman<strong>de</strong>s dissipativesLe conformateur est posé sur l'assise et la masse totale du chargement est égale àenviron 63 kg. La figure 6.4 montre la configuration <strong>de</strong> l'essai, lors d'une mesure sanssuspension. Nous nous intéressons en premier lieu à la réponse du siège soumis à uneexcitation sinusoïdale proche <strong>de</strong> la résonance. On mesure le débattement (x x— y) <strong>de</strong> lasuspension et l'accélération (£2) du siège sur le conformateur. Afin d'étudier l'influence<strong>de</strong> chaque comman<strong>de</strong> sur la réponse du siège, la consigne est appliquée sur la moitié <strong>de</strong>l'enregistrement. Sur l'autre moitié, la comman<strong>de</strong> est en BO et il n'y a pas <strong>de</strong> freinage dansl'actionneur. L'amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la consigne <strong>de</strong> freinage est i<strong>de</strong>ntique pour les <strong>de</strong>ux comman<strong>de</strong>s(même C s).Les quatres graphes montrent la réduction <strong>de</strong> l'accélération transmise au siège par lacomman<strong>de</strong> semi-active; les oscillations <strong>de</strong> débattement sont aussi diminuées (figure 6.24).La comman<strong>de</strong> passive permet d'atténuer davantage le débattement <strong>de</strong> la suspension, maisamplifie l'accélération du siège. Bien que l'on se trouve proche <strong>de</strong> la résonance du système,les oscillations du système en BO sont atténuées par le taux <strong>de</strong> frottement sec.Ces premières mesures, réalisées pour une fréquence d'excitation particulière, corroborent<strong>de</strong> manière satisfaisante l'approche théorique.Nous allons évaluer maintenant les performances <strong>de</strong> chaque comman<strong>de</strong> en examinantles réponses en fréquences caractéristiques du siège. Les mesures sont réalisées avec <strong>de</strong>sessais en sinus balayé, entre [1,7] Hz, d'amplitu<strong>de</strong> constante égale à ±5 mm. Pour chaquemesure, on a superposé sur le même graphe la réponse du système en BO et en BF (semiactifet passif). La figure 6.25 présente les mesures <strong>de</strong>s modules <strong>de</strong>s réponses en fréquence


224 Chap. 6. Résultats expérimentauxAvecxommandB6 8 10Temps (sec)12 14(a) Passif (débattement suspension)(b) Passif (accélération siège)- sem^-activeli r~Sans comman<strong>de</strong>Temps (sec)10 12(c) Semi-actif (débattement suspension)(d) Semi-actif (accélération siège)Fig. 6.24 - Comparaison <strong>de</strong>s comman<strong>de</strong>s passive et semi-active - (sinus 2 Hz)(accélération transmise et débattement).Les résultats <strong>de</strong>s mesures sont très proches <strong>de</strong>s modélisations numériques réalisées dansle chapitre 4. En effet, la comman<strong>de</strong> semi-active permet effectivement un meilleur filtrage<strong>de</strong> l'accélération du siège mais on constate aussi une légère dégradation du débattementpar rapport à la comman<strong>de</strong> passive. L'accélération du siège est atténuée et le débattementmaîtrisé.La figure 6.26 permet d'apprécier l'efficacité <strong>de</strong> la suspension. Les réponses en fréquence(X2/Y) et (X2/Y) du siège avec et sans suspension, sont comparées, dans <strong>de</strong>s conditionsd'essais strictements i<strong>de</strong>ntiques ( même amplitu<strong>de</strong> d'excitation, même chargement). A à larésonance, la suspension du siège permet <strong>de</strong> diminuer l'amplification <strong>de</strong> l'accélération d'unfacteur supérieure à 3.La figure 6.28 présente les réponses en fréquence mesurées sur <strong>de</strong>ux sièges <strong>de</strong> véhicules


6.5 Performances <strong>de</strong>s différentes comman<strong>de</strong>s 2251 1 i 1 1 j-• — Sansjcomman<strong>de</strong> f- - Semifactif :/t: \\: \": Y\ \— semi-aûlif ;'.-:r.P95Sif..:î..sans comman<strong>de</strong> :• yVi ?s • t 7yy'•/'//y y. /' S'* s '•—Passi :Frequence(Hz)• i 13 4 5Frequence (Hz)(a) Réponses en fréquence \X.2/Y\(b) Réponses en fréquence |Jf2/Y| (enm.s~ 2 /mrn)Fréquence(Hz)(c) Réponses en fréquence \{X\ —Y)/Y\Fig. 6.25 - Comparaison <strong>de</strong>s comman<strong>de</strong>s passive et semi-active (réponses en fréquence)automobiles (a) et (b) et d'un siège suspendu <strong>de</strong> véhicule industriel (c). Le siège (c) est munid'une suspension passive à amortisseur hydraulique. Les conditions d'essais sont i<strong>de</strong>ntiquespour tous les sièges.L'analyse <strong>de</strong>s courbes <strong>de</strong> réponses en fréquence montre que l'isolation est fortementaméliorée avec un siège suspendu. L' amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la réponse est fortement atténuée à larésonance et le filtrage est meilleur au <strong>de</strong>là <strong>de</strong> celle-ci. Le siège à suspension semi-activepermet d'obtenir la meilleure isolation.Les performances d'isolation du siège ont été évaluées dans le cas d'une perturbation


226 Chap. 6. Résultats expérimentaux(a) Réponses en fréquence \X 2/Y\ (b) Réponses en fréquence \X 2/Y\Fig. 6.26 - Comparaison <strong>de</strong>s réponses en fréquence du siège avec et sans suspensionFig. 6.27 - Comparaison <strong>de</strong>s réponses en fréquence <strong>de</strong> différents siègesaléatoire (excitation simulée). L'accélération du siège est mesurée dans les <strong>de</strong>ux configurationsprécé<strong>de</strong>ntes (avec suspension semi-active et sans suspension). On constate que lasuspension du siège permet <strong>de</strong> diviser par 3.5 l'écart type <strong>de</strong> l'accélération mesurée sur lesiège (atténuation <strong>de</strong> 11 dB). L'amplitu<strong>de</strong> crête à crête est atténuée <strong>de</strong> 12.5 dB.


6.5 Performances <strong>de</strong>s. différentes comman<strong>de</strong>s 227Fig. 6.28 - Accélération sur le siège (avec et sans suspension)Sinus 2Hz/12mm Kp_acc=3 - Sinus 2Hz/12mm;o Accélération:+ Debjattementg 0.8Ca>&0.7t:SLU: o: c• ©:x Vitéé'sè0.6oAccélération;+ Dëbattement0.5X Vitesse :0 . #3 4 5Kp_acc10 20 30 40 50 60 70 80 90 100Kant0.3(a) Boucle interne : variation <strong>de</strong> Kp ac(b)Boucle d'anticipation : variation <strong>de</strong> K antFig. 6.29 - Sensibilité du régulateur interne et anticipation sur les réponses6.5.2.2 Comman<strong>de</strong> activeDans un premier temps, nous avons validé la comman<strong>de</strong> <strong>de</strong> chaque régulateur du prototype,sans le siège. Celui-ci est remplacé par une masse inerte <strong>de</strong> 63 kg. Le système estsoumis à une excitation sinusoïdale, et l'accélération transmise, le débattement et la vitesse<strong>de</strong> la suspension pour chaque valeur <strong>de</strong> gain <strong>de</strong> régulateur sont mesurés.L'écart-type <strong>de</strong> chaque signal mesuré en BF est divisé par celui mesuré en BO (écarttypenormalisé). L'influence <strong>de</strong>s gains <strong>de</strong> la boucle interne et <strong>de</strong> la boucle d'anticipation sur


228 Chap. 6. Résultats expérimentauxl'amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s réponses est illustrée figure 6.29. L'influence <strong>de</strong> la boucle en position n'estpas analysée. Les mesures effectuées avec le prototype sont très proches <strong>de</strong>s simulations :l'augmentation du gain <strong>de</strong> la boucle interne (Kp acc) diminue l'amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'accélérationmais augmente la vitesse et le débattement (le taux d'amortissement diminue quand R~p accaugmente). L'influence du gain <strong>de</strong> la boucle d'anticipation (K ant) mesuré sur le prototypecorrobore aussi très bien les tendances observées lors <strong>de</strong>s simulations, Pour <strong>de</strong> fortes valeurs<strong>de</strong> K ant, le débattement est très atténué et l'accélération est légèrement amplifiée.Sinus 2Hz'12mmSinus 2Hz/12mmNon Contrôle•aE i l- Kp_acc=3Temps (sec)10 12 14 16(a) débattement suspension(b) accélération siègeSinus 2HzM2mmSinus 2Hz/12mmTemps (sec)10 12 14 16Temps (sec)(c) débattement suspension(d) accélération siègeFig. 6.30 - Comman<strong>de</strong> active : influence du gain du régulateur interneDe la même manière, l'influence <strong>de</strong> la boucle interne est analysée en mesurant l'accélérationdu siège soumis à un sinus, au voisinage <strong>de</strong> la résonance (figure 6.30). L'efficacité <strong>de</strong>la comman<strong>de</strong> du régulateur interne sur le prototype est ainsi démontrée.La figure 6.31 compare les réponses en fréquence mesurées sur le siège avec la suspension


6.5 Performances <strong>de</strong>s différentes comman<strong>de</strong>s 2291 i i: Siège c oiwentionné — v; (as sise seule) ; \^..JjS?...M.{K_jKC=ï£aBt=2Q)BO.ri3 4 6Fréquence (Hz)3 4 5Fréquence (Hz)(a) \X 2/Y\ (b) |* 2/Y|Fig. 6.31 - Comparaison <strong>de</strong>s réponses en fréquence du siège avec et sans suspension(en BF et BO) et sans la suspension. L'amplification à la résonance est bien maîtrisée,l'atténuation à haute fréquence est inférieure à celle du système en BO. L'influence <strong>de</strong> ladynamique du siège sur la réponse en fréquence du système en BF est visible autour <strong>de</strong> lafréquence du 2 e mo<strong>de</strong> (vers 6 Hz). Dans cette zone, la comman<strong>de</strong> n'est plus aussi efficaceet la dynamique du siège <strong>de</strong>vient importante dans la réponse du système.3 4Fréquence (Hz)Fig. 6.32 - \X X- y/y | (BO ET BF)La figure 6.32 représente la réponse en fréquence en débattement <strong>de</strong> la suspension, enBO et BF. Les oscillations <strong>de</strong> débattement sont correctement atténuées.


230 Chap. 6. Résultats expérimentaux6.5.3 Essais avec passagerNous avons d'abord mesuré les réponses en fréquence du siège, avec un passager,à l'ai<strong>de</strong>d'essais en sinus balayé à ± 4 mm d'amplitu<strong>de</strong>, (figure 6.33). Les réglages, <strong>de</strong> chaquecomman<strong>de</strong> sont effectués à l'ai<strong>de</strong> d'essais préalables afin <strong>de</strong> satisfaire aux exigences <strong>de</strong>confort (bonne atténuation <strong>de</strong> l'accélération). Pour la comman<strong>de</strong> active, le régulateur necomporte que la boucle interne dont le gain Kp accest égal à 10.1 1 ! 1 1 1i i i ; Comman<strong>de</strong> ]i i i ; smii-ijclhv \ \si/ J/ yBoudé ou verte < • ; ; / i//J4 5Frequence (Hz): j ^ ^ J Comma n<strong>de</strong> ac ivei i i i1.6 2 2.5 3 3.S 4 4.5 5 S.S 6Frequence (Hz)(a) \X 2/Y\ (b) \X 2/Y\3 4 6Fréquence (Hz)..(c)|l 2/Y|(d) K-V, - V)/y-|Fig. 6.33 - Réponses en fréquence mesurées avec passagerLes réponses en'fréquence du système en BF sont comparées à celle du système en


6.5 Performances <strong>de</strong>s différentes comman<strong>de</strong>s 231BO (figures 33(a),33(b) et 33(d)) et sans suspension (figure 33(c)). Les résultats obtenusavec la comman<strong>de</strong> passive sont similaires à ceux <strong>de</strong> la comman<strong>de</strong> semi-active et ne sontpas représentés sur les graphes. On constate que la comman<strong>de</strong> active permet une meilleureatténuation <strong>de</strong>s accélérations sur toute la gamme <strong>de</strong> fréquence. Dès les très basses fréquences(1 Hz), la comman<strong>de</strong> active atténue l'accélération contrairement à la comman<strong>de</strong> semi-activequi amplifie jusqu'à ce que la suspension « décolle ». L'utilisation d'une loi dissipativeest donc pénalisante dans le cas où le système présente un taux <strong>de</strong> frottement sec nonnégligeable (l'effet du frottement sec dans la suspension est mis en évi<strong>de</strong>nce par la réponseen débattement). La comman<strong>de</strong> active permet ainsi <strong>de</strong> vaincre résoudre efficacement leproblème du frottement qui est préjudiciable à l'isolation à basse fréquence. Ce problème,et son influence sur les performances d'isolation d'une suspension <strong>de</strong> siège sont analysésdans <strong>de</strong>ux articles <strong>de</strong> Rakheja ([100],[15]).L'amplitu<strong>de</strong> du débattement est bien maîtrisée et est du même ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur pourles <strong>de</strong>ux comman<strong>de</strong>s.En résumé, la qualité <strong>de</strong> l'isolation obtenue avec l'une ou l'autre comman<strong>de</strong> est nettementsupérieure à celle d'un siège sans suspension (figure 33(c)). Ce résultat, que lessimilations numériques avaient prédit, est ici parfaitement illustré par les mesures expérimentales.Temps (s)Temps (s)(a) Débattement suspension (mm) (b) Accélération siège (m/s 2 )Fig. 6.34 -Réponses à un échelonLes <strong>de</strong>uxièmes types d'essais que nous avons réalisés sont présentés figures 6.34 et 6.35.On désire caractériser l'isolation du système soumis à <strong>de</strong>s excitations transitoires (cf. figure??). Les réponses du débattement et <strong>de</strong> l'accélération du siège sont mesurées (en BO etBF). On constate que le système est très efficace pour atténuer les forts transitoires. En


232 Chap. 6. Résultats expérimentauxeffet, l'amplitu<strong>de</strong> du débattement est bien atténuée et L'accélération crête est divisée par2 environ. La différence entre, les <strong>de</strong>ux comman<strong>de</strong>s n'est pas très marquée.(a) Débattement suspension (mm) (b) Accélération siège (m/s 2Fig. 6.35 - Réponsesà une suite <strong>de</strong> 3 échelonsLe troisième type d'essais que nous avons réalisé permet d'évaluer le filtrage <strong>de</strong> la suspensionlorque le siège est soumis à une excitation simulée. Comme nous l'avons dit audébut <strong>de</strong> ce chapitre, ce type d'excitation est assez proche <strong>de</strong> ce qui est mesuré au niveaud'un plancher <strong>de</strong> véhicule circulant sur une mauvaise route à faible vitesse. La figure 6.36présentent les réponses temporelles <strong>de</strong>s accélérations mesurées sur le siège.Nous avons comparé l'accélération mesurée sur le siège sans suspension avec celle mesuréeavec la suspension en BF. L'atténuation <strong>de</strong>s pics d'accélération est bien visible surles trois figures. Elle est très importante sur la figure 36(b) (siège sans suspension). Lacomparaison <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux comman<strong>de</strong>s (cf. figure 36(a)) permet <strong>de</strong> montrer que l'écrêtement <strong>de</strong>ces pics est sensiblement plus important avec la comman<strong>de</strong> active. Ceci est confirmé par lessensations du passager. Les résultats <strong>de</strong> l'analyse temporelle <strong>de</strong>s signaux <strong>de</strong> la figure 6.36sont présentés dans le tableau 6.3.Types<strong>de</strong>Ecart type (m.s2) Amplitu<strong>de</strong> crête (m.s2)comman<strong>de</strong>Semi-actif 1.81 7.06Actif 1.25 4.63Sans suspension 2.41 8.85Tab. 6.3 - Valeurs'<strong>de</strong>s écarts-type et- maximums d'amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s signaux d'accélération


6.5 Performances <strong>de</strong>s différentes comman<strong>de</strong>s 233flIPi'i! i"5-2Oo


234 Chap. 6. Résultats expérimentauxfait apparaître <strong>de</strong>ux résonances: la l re entre 3 et 4 Hz et la 2 e entre 6 et 7 Hz. Le passager,représenté par la partie supérieure du corps, ne peut être considéré comme une masseinerte mais comme un système dynamique à 2 <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> liberté . Enfin, les <strong>de</strong>ux mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong>résonance sont assez amortis ce qui signifie que le passager dissipe une certaine quantitéd'énergie vibratoire.La réponse en fréquence mesurée avec le conformateur (masse inerte) présente une seulerésonance, entre 5 et 6 Hz qui est très amplifiée. Ces <strong>de</strong>ux mesures montrent, dans le casdu siège non suspendu, les limites <strong>de</strong> l'hypothèse où l'on néglige la dynamique du passager(cf. chapitre 1).Fréquence (Hz)Fréquence (Hz)(a) l^/Yl (sinus balayé =t 4 mm)(b) |X2/Y| (sinus balayé ± 4 mm)Fig. 6.38 - Réponses en fréquence mesurées avec passager et conformateur (suspensionactive)En revanche, les mesures effectuées sur le siège suspendu, avec conformateur et passager,sont très voisines dans la plage <strong>de</strong> fréquence [1,6] Hz (figure 6.38). L'influence <strong>de</strong> ladynamique du passager est réduite par l'effet <strong>de</strong> la suspension <strong>de</strong> siège6.6 Analyse comparative <strong>de</strong>s différentes comman<strong>de</strong>sDans cette partie, nous présentons plusieurs moyens pour quantifier lès performancesdu prototype. Nous nous appuierons principalement sur <strong>de</strong>ux critères : la <strong>de</strong>nsité spectraled'accélération du siège (Dsp) et le SEAT. La Dsp permet d'exprimer <strong>de</strong> la capacité d'isolationdu siège sur un certaine gamme <strong>de</strong> fréquence. Le SEAT permet <strong>de</strong> déterminer letaux <strong>de</strong> confoït procuré par le siège en tenant compte <strong>de</strong> la réaction du corps humain auxvibrations. : ,


6.6 Analyse comparative <strong>de</strong>s différentes comman<strong>de</strong>s 2356.6.1 Calcul <strong>de</strong>s DspLes Dsp sont calculées à partir <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> l'accélération du le siège soumis à unsignal d'excitation aléatoire <strong>de</strong> ban<strong>de</strong> passante [0 — 10] Hz. On a distingué les mesureseffectuées avec conformateur et assise et celle avec le siège et son passager.Le calcul <strong>de</strong>s Dsp <strong>de</strong>s signaux d'accélérations sont présentées sur les figures 6.39 et 6.40.Les Dsp sont conformes aux réponses en fréquence précé<strong>de</strong>ntes : l'isolation apportée parla suspension est très supérieure à celle donnée par le siège conventionnel. L'atténuationmaximale, due à la suspension semi-active, est <strong>de</strong> 25 dB autour <strong>de</strong> la fréquence <strong>de</strong> résonance.Le siège sans suspension amplifie la perturbation du plancher, comme le montre la figure39(b). Au voisinage <strong>de</strong> la résonance, l'amplification au niveau du siège peut être 15 dBplus forte qu'au niveau du plancher. L'isolation apportée par la comman<strong>de</strong> semi-active parrapport à la comman<strong>de</strong> passive est sensiblement meilleure (figure 39(a)).(a)(b)Fig. 6.39 - Densités spectrale <strong>de</strong> puissance - en dB (mesures avecconformateur)Les Dsp calculées à partir <strong>de</strong>s mesures du siège et du passager sont relativement proches<strong>de</strong>s précé<strong>de</strong>ntes. Les écarts relatifs entre les Dsp sont moins importants qu'avec les mesuresavec conformateur. Cependant, on observe les mêmes propriétés d'isolation. La comman<strong>de</strong>active permet d'améliorer très nettement l'isolation du siège sur toute la gamme <strong>de</strong> fréquence.L'atténuation obtenue à certaines fréquences peut atteindre 20 dB (figure 40(a)).6.6.2 Calcul <strong>de</strong>s SEATPour évaluer la capacité du siège suspendu à transmettre les vibrations au passager,nous utilisons le coefficient SEAT décrit précé<strong>de</strong>ment. Les résultats du calcul <strong>de</strong>s SEAT


:/236 Chap. 6. Résultats expérimentaux1 1 1Sif'.^M/i;.........js i t t p e H s i è n \ ji1' rJ \ J v 1\''f'V'i'j\/'-. ~\ 1'i\....V,.,..i•A • '7:'' „ A'/\.V '•; \..t AU! /#77'"'v'i :..' im\sy ;/•,7Î i \ i/p : : \ :r>/ \ Perturbation.J 1 (plancher)mmanc e aciivi• i i4 5 6 7Fréquence (Hz)(a)(b)Fig. 6.40 - Densités spectrale <strong>de</strong> puissance - en dB (mesures avec passager)sont donnés dans le tableau 6.4. Les trois configurations utilisées sont :(1) La ban<strong>de</strong> passante du signal d'excitation est [0,6] Hz. Les mesures sont effectuées avecle conformateur et l'assise ;(2) La ban<strong>de</strong> passante du signal d'excitation est [0,10] Hz. Les mesures sont effectuéesavec le conformateur et l'assise ;(3) La ban<strong>de</strong> passante du signal d'excitation est [0,10] Hz. Les mesures sont effectuéesavec le passager et le siège complet ;Les résultats obtenus dans les <strong>de</strong>ux premières configurations permettent surtout <strong>de</strong> mettreen évi<strong>de</strong>nce les propriétés d'isolation du siège autour <strong>de</strong> la résonance. Les accélérationspondérés a wssont calculées à partir <strong>de</strong> la mesure <strong>de</strong>s accélérations sur le siège et <strong>de</strong> larelation (6.2).Types<strong>de</strong>Assise &: conf. Assise &; conf. Siège &: pass.comman<strong>de</strong>(1)SEAT(2)SEAT(3)SEATPassif 92 1.38 64.4 1.36 92 1.68Semi-actif 71 1.06 56.1 1.12 87 1.60Actif 93 1.38 82 1.68 61 1.12Sans suspension 297 4.68 190 3.92 118 2.16Tab. 6.4 - Valeurs <strong>de</strong>s SEAT (en %) et <strong>de</strong>s accélérations pondérées sur le siège (en m.s1)


6.6 Analyse comparative <strong>de</strong>s différentes comman<strong>de</strong>s 237Les valeurs <strong>de</strong>s SEAT sont très représentatifs <strong>de</strong>s propriétés d'isolation du siège. Onremarque que pour les mesures dans les configurations (1) et (2), les performances <strong>de</strong> lacomman<strong>de</strong> active sont inférieures aux <strong>de</strong>ux autres. Ce résultat est confirmé par la mesure <strong>de</strong>sfonctions <strong>de</strong> transfert. Ceci est dû au fort couplage <strong>de</strong> l'assise du siège et <strong>de</strong> la dynamiquedu système. Dans ces conditions, l'hypothèse <strong>de</strong> la très faible participation <strong>de</strong> l'assise àla dynamique du système n'est plus vérifiée. Le modèle simplifié n'est plus valable et lasynthèse <strong>de</strong> la comman<strong>de</strong> a changé. En revanche, dans le cas <strong>de</strong>s essais avec passager,l'efficacité <strong>de</strong> la comman<strong>de</strong> active est largement supérieure aux autres. Le couplage dusiège avec la dynamique <strong>de</strong> la suspension est faible et la synthèse du régulateur est prochedu modèle théorique. La comman<strong>de</strong> active divise par <strong>de</strong>ux le coefficient SEAT du siège sanssuspension. L'efficacité <strong>de</strong>s comman<strong>de</strong>s dissipatives sont proches.150140130120110j>0| 90!" 80i 70; 60i 50i4030201001 ! ! !j Sans s u s p e n s i o n \ \ "Passif- 'f^••Semi-actif- \: j p Actif.J , ! | 1 •1 2 3 4Configuration siègeFig. 6.41 - SEAT avec mesures passagerLa figure 6.41 présente les valeurs <strong>de</strong>s SEAT calculées avec les mesures sur siège completet passager. Le coefficient SEAT supérieur à 100% du siège sans suspension met en évi<strong>de</strong>ncela dégradation du confort. Les SEAT obtenus avec suspension sont tous inférieurs à 100%.6.6.3 Considérations énergétiques <strong>de</strong>s comman<strong>de</strong>s •_^---- yA partir <strong>de</strong> la mesure <strong>de</strong> la vitesse relative dans la suspension et <strong>de</strong> l'effort appliquépar l'actionneur, il est facile d'évaluer la puissance mise en jeu pour chaque comman<strong>de</strong>.Cette information est intéressante pour déterminer l'énergie nécessaire au contrôle du siège.L'expression <strong>de</strong> la puissance, moyenne dans l'actionneur est :< P > = -J F m{t)V rel(t)dt(6.15)I °[ T' T JoU(t)i{t) -dtPrPp


238 Chap. 6. Résultats expérimentauxLes puissances mécanique et électrique sont i<strong>de</strong>ntiques, au ren<strong>de</strong>ment mécanique près. Lapuissance peut être négative ou positive selon que la comman<strong>de</strong> est dissipative (puissancerésistive) ou active (puissance motrice). Dans notre application, pour le fonctionnementen génératrice, l'énergie est dissipée dans le rhéostat électronique sous forme <strong>de</strong> chaleur.Cependant, on peut imaginer que l'énergie fournie par la génératrice pourrait servir àrecharger un accumulateur (batterie du véhicule par exemple).Pour évaluer la puissance mise en jeu dans l'actionneur pour chaque comman<strong>de</strong>, nousavons mesuré la vitesse V rei et l'effort F mlors d'une excitation simulée. Les signaux sontenregistrés sur une durée <strong>de</strong> 64 secon<strong>de</strong>s. La puissance moyenne et la puissance maximaleinstantanée mesurées pour chaque comman<strong>de</strong> sont présentées dans le tableau 6.5.Les puissances moyennes mises en jeu sont très faibles (<strong>de</strong> l'ordre du watt) en regard <strong>de</strong>sperformances <strong>de</strong> confort atteintes.Types <strong>de</strong> comman<strong>de</strong> Pmoy (W) Pcrête (W) Fcrête (N)Passif -0.97 -15.4 80Semi-actif -0.2 -8.3 90Actif 1.1 6.5 160Tab. 6.5 - Bilan <strong>de</strong> puissance dans l'actionneursuivant les types <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>s6.7 Conclusions et discussionsDans ce chapitre, nous avons montré la faisabilité et l'efficacité <strong>de</strong> la suspension actived'un siège <strong>de</strong> véhicule. Les mesures réalisées sur le prototype ont montré la très bonneefficacité <strong>de</strong> la suspension active du siège par rapport à un siège conventionnel. Le confortglobal est très nettement amélioré.Validation sur banc d'essai.Les mesures réalisées sur le banc d'essai ont permis <strong>de</strong> vali<strong>de</strong>r la démarche <strong>de</strong> modélisation,vérifier la conception du prototype, faire les réglages nécessaires au fonctionnementdu prototype, et démontrer la faisabilité <strong>de</strong> la suspension active du siège. Les différentesétapes ont été :1. Construction du banc d'essai vibratoire. Ce travail, réalisé entièrement au laboratoire,a nécessité l'établissement d'un cahier <strong>de</strong>s charges précis et la consultation <strong>de</strong> diversfournisseurs. La phase <strong>de</strong> conception et <strong>de</strong> construction du banc s'est étalée sur les<strong>de</strong>ux premières années <strong>de</strong> thèse. Le banc, conçu spécialement pour les besoins <strong>de</strong>l'application, génère tous types <strong>de</strong> vibrations suivant un axe vertical: Le banc d'essai


6.7 Conclusions et discussions 239comporte une baie <strong>de</strong> comman<strong>de</strong> et d'acquisition. Un micro-ordinateur PC assure lepilotage <strong>de</strong> l'ensemble <strong>de</strong>s éléments du dispositif.Une instrumentation complète permet la mesure <strong>de</strong>s accélérations, positions et forces.Les capteurs, munis <strong>de</strong> leurs conditionneurs respectifs, autorisent au total 11 mesuresdifférentes. La souplesse d'utilisation du banc d'essai, ainsi que la facilité à s'adapter àdifférentes configurations, en font un outil idéal pour la caracérisation du prototype;2. Essais <strong>de</strong> caracérisation du prototype. Ces essais ont permis <strong>de</strong> vérifier la validité <strong>de</strong>la boucle <strong>de</strong> comman<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'actionneur dans le prototype ;3. Essais spécifiques <strong>de</strong> recalage <strong>de</strong> certains paramètres du modèle et <strong>de</strong> validation <strong>de</strong>shypothèses <strong>de</strong> celui-ci ;4. Essais comparatifs avec plusieurs lois <strong>de</strong> comman<strong>de</strong> (passive, active et semi-active).Les performances <strong>de</strong> chaque comman<strong>de</strong> ont été mesurées dans <strong>de</strong>ux configurationsd'essais : avec un chargement inerte (mise au point <strong>de</strong>s boucles <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>) surune assise épaisse, et avec un siège bacquet ferme plus passager.Le prototype <strong>de</strong> la suspension active <strong>de</strong> siège présente les caractéristiques prévues parl'étu<strong>de</strong> théorique. L'accord entre les simulations temporelles et les mesures est bon. Lesparamètres calculés avec les données théoriques sont proches <strong>de</strong>s valeurs i<strong>de</strong>ntifiées sur leprototype. La réalisation du prototype a permis <strong>de</strong> vali<strong>de</strong>r les choix technologiques effectuéslors <strong>de</strong> la phase <strong>de</strong> conception. Le prototype est fiable et bien adapté à <strong>de</strong>s essais sur banc.Les essais ont été réalisés pour différentes perturbations transitoires (échelon, créneaux)et aléatoires, afin <strong>de</strong> mesurer l'efficacité <strong>de</strong> la suspension avec <strong>de</strong>s signaux proches <strong>de</strong> ceuxmesurées en véhicule.Les mesures avec conformateur ont révélé <strong>de</strong>s gains d'isolation plus importants qu'avecles mesures avec passager (comparaison avec et sans suspension). Cet écart est dû à l'énergiedissipée par le passager. Les gains obtenus sur l'atténuation <strong>de</strong>s accélérations sont enmoyenne, sur la ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> fréquence [0-10] Hz, <strong>de</strong> 10 à 15 dB pour les essais conformateur,et <strong>de</strong> 5 à 10 dB pour les essais passager. Les conclusions sur les performances <strong>de</strong> chaquescomman<strong>de</strong>s sont :- les comman<strong>de</strong>s passive et semi-active ont <strong>de</strong>s performances très proches. Elles restentefficaces dans les <strong>de</strong>ux configurations d'essais ;- la comman<strong>de</strong> active est sensible à la configuration d'essai. Elle donne <strong>de</strong> moins bonrésultats que la comman<strong>de</strong> semi-active dans le cas <strong>de</strong> mesures avec conformateur ;- dans le cas <strong>de</strong>s mesures sur siège bacquet, la comman<strong>de</strong> active apporte une améliorationsignificative par rapport aux lois dissipatives (entre 5 et 10 dB <strong>de</strong> mieux enmoyenne).Nous avons montré que l'effet du couplage avec l'assise du siège diminue les performancesdu régulateur casca<strong>de</strong> (couplage dû à l'épaisseur importante <strong>de</strong> la mousse d'assise). En effet,


240 Chap. 6. Résultats expérimentauxdans ce cas là, le modèle <strong>de</strong> notre système n'est plus valable (hypothèse <strong>de</strong> découplage nonvérifiée) et la synthèse du régulateur ne permet pas d'aboutir aux performances spécifiées.Par contre, le siège bacquet avec peu <strong>de</strong> mousse est proche du modèle et l'efficacité <strong>de</strong> lacomman<strong>de</strong> est conservée. On notera aussi qu'en aucun cas le couplage <strong>de</strong> l'assise avec lasuspension n'estvenue remettre en question la stabilité <strong>de</strong> la comman<strong>de</strong>.les résultats obtenues avec passager sont concluants. Une simple boucle en accélérations'est avérée suffisante pour assurer les performances <strong>de</strong> confort. La mesure <strong>de</strong>s réponses enfréquence a montré les performances limitées <strong>de</strong>s comman<strong>de</strong>s dissipatives : ceci est principalementla cause du frottement sec qui crée une dissipation intrinsèque néfaste. Pour espéreratteindre les mêmes niveaux d'isolation qu'avec la comman<strong>de</strong> active, le taux <strong>de</strong> frottementsec doit être considérablement diminué. Ce problème a été analysé dans l'article <strong>de</strong> Rakheja([100]).Bilan <strong>de</strong>s indices <strong>de</strong> confort.Les coefficient SEAT 2calculés permettent <strong>de</strong> connaître l'indice <strong>de</strong> confort d'un siègesoumis à <strong>de</strong>s vibrations larges ban<strong>de</strong>s. Le spectre que nous avons choisi pour caractériserl'efficacité <strong>de</strong> 1'isolatiori, privilégie le comportement du siège à basse fréquence et est comprisentre 0 et 10 Hz.Les essais effectués avec le siège bacquet et passager sont les plus réalistes. La suspensionactive (avec régulateur casca<strong>de</strong>) permet <strong>de</strong> diviser par 2 le SEAT obtenu avec le même siègesans suspension. Le siège à suspension active est donc <strong>de</strong>ux fois plus confortable qu'un siègebacquet sans suspension. Le gain <strong>de</strong> confort apporté par la suspension semi-active n'estque <strong>de</strong> 25%, la suspension passive apportant 22%. Mais ces chiffres restent encore assez« théoriques » et ne doivent pas remplacer un jugement d'expert.Cependant, les résultats sont bons et confirment la faisabilité d'une suspension active<strong>de</strong> siège pour améliorer l'isolation vibratoire du passager.2.' Seat Effective Amplitu<strong>de</strong> Transmissibility


Conclusions et perspectivesBilan <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong>Dans le cadre <strong>de</strong> ce travail <strong>de</strong> thèse, nous avons étudié, modélisé, conçu et réalisé unesuspension active pour un siège <strong>de</strong> véhicule routier. Cette étu<strong>de</strong>, à caractère fortementexpérimental, a donné lieu à la création d'un brevet d'invention couvrant la France et lesÉtats-Unis ([91]).L'objectif était <strong>de</strong> démontrer la faisabilité technologique et industrielle d'une suspensionactive pour un siège <strong>de</strong> véhicule terrestre, afin d'améliorer le confort dynamique <strong>de</strong>spassagers. Le but était aussi <strong>de</strong> montrer l'intérêt d'une solution « active » pour optimiserl'isolation vibratoire du conducteur.Notre travail s'appuie sur les nombreux travaux théoriques dans le domaine du contrôleactif pour l'optimisation <strong>de</strong> l'isolation <strong>de</strong>s vibrations dans les structures et systèmes mécaniques.Nous avons été amenés à résoudre divers problèmes d'ordre théoriques et expérimentaux,dans <strong>de</strong>s domaines pluridisciplinaires : ergonomie, mécanique, automatique, électronique etélectrotechnique.Notre démarche s'est située à mi-chemin entre un travail <strong>de</strong> recherche fondamental et unavant-projet <strong>de</strong> développement d'un nouveau produit, à la frontière <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux disciplines : larecherche fondamentale et la recherche appliquée. Ces <strong>de</strong>ux disciplines relèvent du domaine<strong>de</strong>s laboratoires <strong>de</strong> recherche mais la secon<strong>de</strong> relève également du domaine <strong>de</strong> l'industrie.A partir <strong>de</strong> la définition <strong>de</strong> la problématique, une démarche rigoureuse a permis <strong>de</strong>dégager une solution scientifiquement originale qui, d'un point <strong>de</strong> vue industriel, présente unaspect innovant : il s'agit d'une suspension active, utilisant un actionneur électromécaniqueasservi, conçue pour un siège <strong>de</strong> véhicule terrestre.Les quatres points principaux qui ont été développés dans ce travail sont :1- une étu<strong>de</strong> préliminaire sur la prise en compte <strong>de</strong>s critères <strong>de</strong> confort dans les paramètres<strong>de</strong> conception <strong>de</strong>s sièges actuels a permis <strong>de</strong> dégager la problématique. Le même jeu


242 Conclusions et perspectives<strong>de</strong> paramètres <strong>de</strong> conception est utilisé pour satisfaire à la fois <strong>de</strong>s critères <strong>de</strong> confortstatiques, posturaux et dynamique. De plus, les sièges sont optimisés sur <strong>de</strong>s critèresnon liés au comportement vibratoire du siège.Cette étu<strong>de</strong> nous a alors confortée dans l'idée <strong>de</strong> développer une suspension « optimisée» pour répondre au problème spécifique <strong>de</strong> l'isolation vibratoire du conducteur.2- une étu<strong>de</strong> théorique <strong>de</strong>s systèmes d'isolation passifs, semi-actifs et actifs nous à permis<strong>de</strong> dégager les avantages et limites <strong>de</strong> chaque système. Un modèle linéaire simple apermis <strong>de</strong> vali<strong>de</strong>r l'intérêt d'une suspension active et semi-active pour l'amélioration<strong>de</strong> l'isolation vibratoire du passager.Une revue <strong>de</strong>s différentes métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> contrôle a montré la diversité <strong>de</strong>s stratégies <strong>de</strong>comman<strong>de</strong>, leurs spécificités et leurs limites. Nous avons montré qu'une comman<strong>de</strong>optimale permettait d'atteindre <strong>de</strong> bonnes performances mais au prix <strong>de</strong> contraintestechnologiques importantes. De ce fait, nous nous sommes orientés vers d'autres stratégies,plus adaptées aux contraintes du siège.3- cette étape concerne la modélisation et la simulation numérique du comportement< contrôlé » du siège.. Le modèle utilisé, à 2 <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> liberté, représente le comportementdu siège et du conducteur, <strong>de</strong> la suspension et <strong>de</strong> l'actionneur. Nous avonsdémontré que ce modèle permettait <strong>de</strong> décrire correctement le comportement du systèmeet était suffisant pour la phase <strong>de</strong> conception du prototype.Cette étape <strong>de</strong> modélisation a nécessité, au préalable, la recherche d'un actionneuradapté au problème <strong>de</strong> la comman<strong>de</strong> du siège. Notre choix s'est porté vers un actionneurélectrique, bien adapté à notre application.L'actionneur électromécanique, au fonctionnement réversible, a permis <strong>de</strong> mettre enœuvre <strong>de</strong>ux lois <strong>de</strong> comman<strong>de</strong> : une comman<strong>de</strong> semi-active qui reprend le concept <strong>de</strong>l'amortisseur skyhook idéal, et une comman<strong>de</strong> active qui met en oeuvre une structureoriginale <strong>de</strong> type régulateur casca<strong>de</strong>. Les simulations numériques ont permis <strong>de</strong> vali<strong>de</strong>rles performances <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux comman<strong>de</strong>s sur l'isolation globale du siège.Le modèle a été utilisé comme outil <strong>de</strong> conception du prototype, ce qui nous a permis<strong>de</strong> dimensionner et d'optimiser l'actionneur et les mécanismes <strong>de</strong> suspension. Lescontraintes propres à l'application du siège automobile ont pû être intégré lors <strong>de</strong>cette phase <strong>de</strong> modélisation.4- La conception et l'élaboration d'un prototype a permis <strong>de</strong> vérifier expérimentalement ladémarche théorique et la phase <strong>de</strong> modélisation/conception du système.La parfaite maîtrise <strong>de</strong> l'asservissement en effort <strong>de</strong> l'actionneur, ses caractéristiquesadaptées à la comman<strong>de</strong> du siège, sa compacité en font l'organe essentiel <strong>de</strong> la suspensionactive du siège. L'originalité <strong>de</strong> cet actionneur est son'fonctionnement réversible,


Conclusions et perspectives 243qui a permis <strong>de</strong> mettre en œuvre avec succès les <strong>de</strong>ux lois <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>. Une carte <strong>de</strong>comman<strong>de</strong> électronique, facilement embarquable, montre la faisabilité technologiquedu système <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>.La construction d'un banc d'essai vibratoire a permis <strong>de</strong> caractériser l'ensemble <strong>de</strong>sorganes du prototype et <strong>de</strong> montrer les performances en terme d'isolation et <strong>de</strong> confort,pour différents types <strong>de</strong> sollicitations transitoires et stationnaires. Les essais avecconformateur et sujet réel ont permis <strong>de</strong> montrer l'efficacité <strong>de</strong> chaque comman<strong>de</strong>,notamment la supériorité <strong>de</strong>s comman<strong>de</strong>s active et semi-active sur l'amortisseur passif.La comman<strong>de</strong> semi-active est très simple et présente <strong>de</strong>s performances théoriquesnettement meilleures que l'amortisseur passif. Cette comman<strong>de</strong> dissipative est simpleà implanter et ne nécessite pas d'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> stabilité ni <strong>de</strong> robustesse. Par contre, surle plan expérimental, elle a montré ses limites, à cause du taux <strong>de</strong> <strong>de</strong> frottementsecs dans les mécanismes <strong>de</strong> la suspension. Néanmoins, elle permet d'améliorer <strong>de</strong>15% environ les performances <strong>de</strong> l'amortisseur passif. Ses performances peuvent êtreconsidérablement améliorées en optimisant le frottement sur les liaisons subissant leplus d'efforts.L'atténuation <strong>de</strong> l'accélération mesurée sur le siège avec la suspension active est <strong>de</strong>12 dB Rms comparativement au siège sans suspension active. La suspension activepermet <strong>de</strong> diviser par 2 le facteur <strong>de</strong> confort SEAT, dans la ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> fréquence [0-10]Hz.La consommation énergétique moyenne reste faible, <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> quelques watt, enregard <strong>de</strong>s performances obtenues.Le domaine d'efficacité <strong>de</strong> la suspension active du siège <strong>de</strong>meure basse fréquence,comprise entre [0-10] Hz. Au <strong>de</strong>là, la suspension n'a plus besoin d'être contrôlée carla mousse du siège permet <strong>de</strong> correctement filtrer les vibrations hautes fréquences.L'hypothèse <strong>de</strong> non couplage du siège dans le comportement dynamique a été vérifiéeuniquement dans le cas où l'assise du siège comportait une épaisseur <strong>de</strong> mousse faible(cas du siège bacquet). La simplification du modèle à 2 <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> libertés à 1 <strong>de</strong>gré<strong>de</strong> liberté n'est possible quà cette condition.La non prise en compte, dans le modèle, du corps humain ne remet pas en causeles performances <strong>de</strong>s comman<strong>de</strong>s, à condition que la condition <strong>de</strong> non couplage soitrespectée..Les reflexions qui nous sont venues au cours <strong>de</strong> la démarche <strong>de</strong> modélisation sont :t-> on connaît pas, a.priori, le modèle ad hoc, ni les paramètres du modèle qui mènent àla solution. Le cheminement est graduel et le processus <strong>de</strong> conception est itératif;


244 Conclusions et perspectivesi-> dans une première phase <strong>de</strong> conception, ce sont les modèles les plus simples quidonnent le plus <strong>de</strong> souplesse, la complexité ayant tendance à figer la représentation ;i—r lors <strong>de</strong> la synthèse, on finit toujours par être confronté à la résolution d'un problèmeinverse : trouver les paramètres du modèle qui permettent d'aboutir au comportementdésiré.Il y a en fait véritablement trois étapes, analyse théorique, conception et réalisationqui représentent les idées fortes <strong>de</strong> ce travail <strong>de</strong> recherche. En particulier, la conception etla réalisation <strong>de</strong> la suspension active du siège. Ce travail a requis l'assemblage <strong>de</strong> diverscomposants complexes, qu'il a été nécessaire <strong>de</strong> maîtriser et d'optimiser pour atteindre lesperformances désirées. La difficulté <strong>de</strong> la mise en œuvre <strong>de</strong> ce système a été l'enchainement<strong>de</strong> divers étapes dont il a été nécessaire <strong>de</strong> faire converger vers une réalisation expérimentalemaîtrisée. Chaque étape possè<strong>de</strong> son propre niveau <strong>de</strong> complexité, qui a pu être appréhendéeen élaborant <strong>de</strong>s modèles technologiques.L'isolation du siège constitue une application intéressante du contrôle actif d'un systèmemécanique, d'un système. Il s'agit <strong>de</strong> résoudre ici un problème d'isolation vibratoire selon<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s objectifs <strong>de</strong> confort. Un <strong>de</strong>s aspect original <strong>de</strong> ce travail est la mise en œuvre <strong>de</strong>lois <strong>de</strong> comman<strong>de</strong> simple et l'utilisation <strong>de</strong> métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> synthèse classiques en automatiquepour la comman<strong>de</strong> du siège, tant du point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong> la modélisation que du point <strong>de</strong> vueexpérimental. Il faut retenir la démarche suivie autant que les moyens mis en œuvre à sonélaboration.L'autre originalité <strong>de</strong> ce travail est les solutions technologiques utilisées pour la réalisation<strong>de</strong> la suspension active du siège : actionneur électromécanique réversible (fonctionnementdissipatif ou actif), mécanisme à 6 barres pour le gui<strong>de</strong> cinématique, mécanismeindépendant pour le dispositif <strong>de</strong> rai<strong>de</strong>ur et la compensation statique ajustable <strong>de</strong> la charge.Nous espérons ainsi avoir mo<strong>de</strong>stement contribué à l'amélioration <strong>de</strong>s connaissancesdans le domaine du contrôle actif <strong>de</strong>s structures, par l'analyse théorique du problème d'isolation,la modélisation d'une suspension active, la synthèse et la simulation <strong>de</strong> lois <strong>de</strong>comman<strong>de</strong>.Cette étu<strong>de</strong> ne se limite pas au domaine du contrôle actif. Elle a permis, nous l'espérons,<strong>de</strong> mieux comprendre le comportement dynamique d'un siège <strong>de</strong> véhicule, son interactionavec le passager et finalement donner une meilleur connaissance du système au concepteur.Nous avons ainsi démontré la faisabilité d'une suspension active permettant d'améliorerle confort vibratoire d'un siège automobile. Notre démarche a été <strong>de</strong> dépasser le sta<strong>de</strong> <strong>de</strong>la simulation et <strong>de</strong> constamment vali<strong>de</strong>r les calculs par <strong>de</strong>s expériences. Le prototype <strong>de</strong> lasuspension active <strong>de</strong> siège est une parfaite illustration <strong>de</strong> cette démarche. Notre soucis aété d'intégrer les contraintes industrielles en s'appuj^ant sur le savoir faire du départementRecherche <strong>de</strong> Bertrand Faure. Le prototype obtenu est proche d'un prototype roulant, c'est


Conclusions et perspectives 245à dire facilement embarquable dans un véhicule. Les résultats obtenus, in fine, montrent lavalidité <strong>de</strong> la démarche suivie dans ce travail.Les perspectivesLa suspension <strong>de</strong> siège <strong>de</strong> véhicule développée au cours <strong>de</strong> la thèse est à l'origine <strong>de</strong>stinéepour <strong>de</strong>s véhicules routiers (automobile, poids-lourds). Cependant, la démarche <strong>de</strong>conception et la réalisation du prototype restent valable pour d'autres typés <strong>de</strong> véhiculesterrestres et aériens (tracteur agricole, matériel BTP, aéronefs...).Certains aspects du prototype <strong>de</strong> la suspension active doivent être améliorés, modifiésou reconçus pour que le prototype puisse être adapté à <strong>de</strong>s essais en véhicule. Une réflexiondoit être menée pour tranformer le prototype <strong>de</strong> « laboratoire » vers un prototype « préindustriel». L'idée est <strong>de</strong> confronter le produit « suspension active <strong>de</strong> siège » à son futurenvironnement. La démarche pourra être la suivante :1. Confronter le concept aux utilisateurs par <strong>de</strong>s essais réels en véhicule. L'avis d'expertshumains en confort sera alors nécessaire. Il sera aussi indispensable <strong>de</strong> confronterles mesures objectives, réalisées pendant les essais, aux mesures subjectives. C'estdavantage le domaine <strong>de</strong> l'ergonomie que <strong>de</strong> la mécanique ;2. Apporter les modifications et améliorations au prototype, pour le rendre viable industriellement(recherche <strong>de</strong> capteurs et d'actionneurs bons marchés et adaptés àl'environnement automobile) ;3. Corriger certains paramètres <strong>de</strong> conception et faire évoluer les lois <strong>de</strong> comman<strong>de</strong> enfonction <strong>de</strong>s résultats <strong>de</strong>s essais subjectifs et objectifs. On pourra, par exemple fairevarier certains paramètres en fonction <strong>de</strong> la masse <strong>de</strong>s sujets.Le concepteur <strong>de</strong> siège <strong>de</strong>vra clarifier les liens entre les paramètres <strong>de</strong> conception, quipermettent d'induire sur le comportement dynamique du siège, et les données définissantles besoins <strong>de</strong>s utilisateurs. Il proposera et élaborera <strong>de</strong>s outils (basés sur une représentationphysique <strong>de</strong>s phénomènes), <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> résolution qui permetteront <strong>de</strong> répondre à unproblème précis. Ce travail est bien décrit dans la thèse <strong>de</strong> M. Judic : « C'est le fruit <strong>de</strong>séchanges entre spécialistes qui vali<strong>de</strong>ra la capacité <strong>de</strong> l'entreprise à prendre en charge lesdifférents aspects <strong>de</strong> la conception <strong>de</strong>s sièges et faire ainsi évoluer son métier vers le rôled'expert. » (Judic, loc. cit. [56].)Mais la liberté <strong>de</strong> l'industriel à créer <strong>de</strong> nouveaux produits est souvent bien réduites,<strong>de</strong> part les exigences spécifiques dès clients. L'évolution, nécessaire pour l'industriel, esttoutefois assez lente.Les voies nouvelles à expérimenter sont nombreuses si l'on veut faire progresser la suspensionactive. Parmi celles-ci, on pourra envisager <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s dans les domaines suivants :• sur le plan <strong>de</strong> la modélisation, il serait intéressant d'étudier la prise en compte d'un


246 Conclusions et perspectivesmodèle d'humain. Cela reviendrait à i<strong>de</strong>ntifier une fonction <strong>de</strong> transfert d'un modèleà pertir <strong>de</strong> mesures sur <strong>de</strong>s sujets humains. Ce modèle nous permettrait alors <strong>de</strong>prendre en compte, dans la stratégie <strong>de</strong> comman<strong>de</strong> du siège, les critères <strong>de</strong> confortpropre au comportement dynamique du corps humain et non plus un critère globaled'accélération à l'interface siège/sujet. Le critère <strong>de</strong> confort serait alors directementrelié à la perception humaine et non pas seulement à <strong>de</strong>s gan<strong>de</strong>urs mécanique ;• sur le plan expérimental, on peut envisager d'autres lois <strong>de</strong> comman<strong>de</strong> qui utilisentle minimum d'informations <strong>de</strong> l'état du système (minimum <strong>de</strong> capteurs). Nous avonsvu, dans le chapitre 3, qu'une comman<strong>de</strong> basée sur la logique floue proposait uneapproche adaptée à ce problème. De plus, ce type <strong>de</strong> comman<strong>de</strong> permet <strong>de</strong> bienprendre en compte <strong>de</strong>s mesures subjectives, où l'expertise humaine du comportementdu système peut être facilement intégré ;• ajouter au mouvement <strong>de</strong> translation verticale du gui<strong>de</strong> cinématique, un mouvement<strong>de</strong> rotation autour du pied du conducteur Ce mouvement permettrait <strong>de</strong> prendreen compte le couplage tronc/cuisse, issue <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s d'ergonomie <strong>de</strong> mouvement duconducteur au poste <strong>de</strong> conduite ;• intégrer la fonction du réglage <strong>de</strong> hauteur du siège, indépendament du mécanisme <strong>de</strong>compensation statique du chargement. Cette fonction permettrait d'ajouter un réglagesupplémentaire au conducteur, sans modifier le fonctionnement <strong>de</strong> la suspension, afind'adapter la hauteur du siège à la diversité <strong>de</strong>s morphologies <strong>de</strong>s sujets ;• introduire une rai<strong>de</strong>ur verticale non-linéaire qui puisse raidir le système dans les fortesamplitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> débattement. Cette solution pourrait être une alternative à l'utilisation<strong>de</strong> butées élastiques ;• repenser la conception du siège à suspension active. Il est nécessaire <strong>de</strong> concevoirun siège qui limite l'effet <strong>de</strong> ouplage dj'namique avec le conducteur, néfaste pour lacomman<strong>de</strong>. Ce point important ne va pas sans remettre en cause la conception <strong>de</strong>ssièges actuels. Les futurs sièges <strong>de</strong>vront alors comporter une épaisseur <strong>de</strong> mousseplus faible et <strong>de</strong>s formes plus proches du corps humain (siège dit « chaussant »).Cette contrainte <strong>de</strong>vient un avantage car nous avons montré que le confort statique etpostural <strong>de</strong> ce type <strong>de</strong> siège est réputé bien meilleur que les sièges classiques à nappeet mousse épaisse.Certains constructeurs automobiles se sont déjà montré intéressés par le concept <strong>de</strong> lasuspension active <strong>de</strong> siège. Ce travail <strong>de</strong> recherche expérimental pourra constituer la basescientifique qui permettra d'engager <strong>de</strong>s discussions et <strong>de</strong>s échanges avec les constructeursautomobiles. A l'heure actuelle, le marché <strong>de</strong>s suspensions actives <strong>de</strong> siège <strong>de</strong> véhicule est


Conclusions et perspectives 247totalement ouvert. Les projets industriels dans ce domaine pourront s'appuyer sur les progrèsrécents <strong>de</strong>s équipes <strong>de</strong> recherches, qui se sont matérialisés par <strong>de</strong>s brevets d'inventions([91],[25]).


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Annexe AContrôlabilité-observabilité d'un systèmeRéférences bibliographiques: [101],[28],[24].On parle aussi souvent <strong>de</strong> commandabilité ou <strong>de</strong> gouvernabilité d'un système.La notion <strong>de</strong> contrôlabilité est importante puisque c'est elle qui va déterminer si l'étatdu système, sous l'action d'une comman<strong>de</strong>, peut ou non évoluer vers un état prédéterminé.Généralement, il est difficile <strong>de</strong> prévoir la commandabilité d'une structure mécanique. Soitparce que la complexité du système rend la modélisation délicate et imcomplète, soit parceque la structure possè<strong>de</strong> un nombre infini <strong>de</strong> <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> liberté (cas <strong>de</strong>s structures continues).Le problème est généralement simplifié en réduisant la taille du modèle au nombre <strong>de</strong> <strong>de</strong>grés<strong>de</strong> liberté juste nécessaires. La difficulté est alors <strong>de</strong> définir le comportement résiduel dusystème commandé, c'est à dire <strong>de</strong> prévoir l'influence <strong>de</strong>s <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> liberté non modéliséssur la dynamique du système. Ce comportement résiduel influence la stabilité.Un autre aspect important <strong>de</strong> la commandabilié est le nombre d'actionneurs que l'ondispose pour assurer les performances <strong>de</strong> la comman<strong>de</strong>. Pour certaines stratégie, le nombred'actionneurs doit être égal au nombre <strong>de</strong> <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> liberté à contrôler (cas du contrôlemodal). Dans la plupart <strong>de</strong>s cas, on essayera <strong>de</strong> diminuer au maximum le nombre d'actionneurs; il s'agit alors <strong>de</strong> définir le nombre minimal qui permet d'atteindre les performancesdésirées.A.lContrôlabilité d' un système linéaireSoit un système d'i état tel que :x(t) = A.x(t) + B.u(t)y(t) = C.x(t) + B.u(t)(A.l)(A.2)avec x 6 K' y G R r et B e R p .


260 AnnexesLa définition générale est :Un système est dit à état entièrement commandable si, par action sur l'entrée, on peutatteindre en temps fini n'importe quel point <strong>de</strong> l'espace.Pratiquement, pour le cas d'un système linéaire invariant dans le temps, la commandabilitéest vérifiée si la matrice C nest <strong>de</strong> rang n, avec :C n= [B,A.B,A 2 .B,...,A n - l .B] (A.3)C nest appelée généralement matrice <strong>de</strong> contrôlabilité.A.2 Observabilité d 5 un système linéaireLa définition générale est :Un système est dit à état entièrement observable si, par observation <strong>de</strong>s entrées et sortiessur un intervalle <strong>de</strong> temps fini, on peut déterminer l'état initial du système.Le système est observable si la connaissance <strong>de</strong> la réponse libre permet <strong>de</strong> déterminer x(to).De la même manière que pour la contrôlabilité, un système linéaire invariant dans le tempsest observable si la matrice O nest <strong>de</strong> rang n, avec:cC.AC.A 2(A.4)C.AO nest appelée généralement matrice d'observabilité.


Annexe BStabilité-robustesse d'un systèmeRéférences bibliographiques : [28], [38], [29], [24].B.lB.l.lStabilitéNotion <strong>de</strong> stabilitéIl peut arriver qu'un système en boucle fermée, composé d'un processus et d'un régulateur,se mette à voir une <strong>de</strong> ses sorties osciller. Deux cas peuvent se présenter :- L'oscillation s'amortie ou se stabilise ;- L'oscillation se met à augmenter <strong>de</strong> plus en plus, jusqu'à saturation <strong>de</strong>s actionneurs ;Dans ce <strong>de</strong>rnier cas, le système est dit instable. Ce comportement peut se produire quand legain <strong>de</strong> la boucle <strong>de</strong> régulation est trop grand. Il est donc important d'étudier les propriétés<strong>de</strong> stabilité d'un système en boucle fermée.Une définition mathématique <strong>de</strong> la stabilité est :Un système est dit stable, si pour toute entrée bornée, il produit un sortie bornée quel quesoit son état initial.Une autre définition est :Un système linéaire est stable si et seulement si sa réponse impulsionnelle tend vers 0 quandt temps vers l'infini.La stabilité d'un système est étudiée à travers sa fonction <strong>de</strong> transfert en boucle fermée.Il existe plusieurs approches pour étudier la stabilité, selon que l'on considère un systèmecontinu ou discret, linéaire ou non linéaire. Nous allons examiner certaines <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>sles plus courantes.


262 AnnexesB.l.2Critères algébriquesDans le cas d'un système décrit par <strong>de</strong>s varaibles continues, la décomposition en élémentssimples <strong>de</strong> sa fonction <strong>de</strong> transfert permet <strong>de</strong> conclure que :Un système linéaire <strong>de</strong>, fonction <strong>de</strong> transfert H (s), est stable si et seulement si, tous lespôles sont à partie réelle strictement négative (cf. figure B.l).Plus généralement, la réponse dynamique d'un système écarté <strong>de</strong> sa position d'équilibreA UnZone<strong>de</strong> stabilitéZomd'instabilité0ReFig. B.l - Lieu <strong>de</strong>s pôles: zone <strong>de</strong> stabilité (systèmescontinus)est liée à la position <strong>de</strong>s pôles dans le plan complexe. La figure B.2 présente quelques cas <strong>de</strong>figures. Pour tester la stabilité, il n'est pas nécessaire <strong>de</strong> calculer les racines du polynômedu dénominateur <strong>de</strong> H (s). Il existe <strong>de</strong>s critères algébriques, comme le critère <strong>de</strong> Routh, quipermettent <strong>de</strong> déduire les propriétés <strong>de</strong> stabilité. Considérons un système d'ordre n dont ledénominateur <strong>de</strong> H (s) s'écrit :a np n + a n-ip n + h aip + a 0= 0 (B.l)On suppose que, par convention, a n> 0. Une condition nécessaire, mais non suffisante,pour que le système soit stable est que tous les coefficients a n, • • •, a 0doivent êtrepositifs. Si un seul coefficient est négatif ou nul, il existe une racine à partie réelle positiveou nulle et par conséquent, le système est instable.


Annexe B : Stabilité-Robustesse d'un système 263clans le cas ou tous les coefficients sont positifs, on construit le tableau <strong>de</strong> Routb :Ligne1 «n-2 a N _42 an-l O N-3 On-53 h b 26 3...4 ClC2 c 371+ 1 ZlCe tableau possè<strong>de</strong> n + 1 lignes. Il a une structure triangulaire avec un seul élément sur la<strong>de</strong>rnière ligne. Les <strong>de</strong>ux premières lignes sont formées à partir <strong>de</strong>s coefficients du polynômecaractéristique. Les coefficients <strong>de</strong>s autres lignes sont calculés <strong>de</strong> la façon suivante :h =h =û n_l


264 AnnexesÉtant donné la fonction <strong>de</strong> transfert <strong>de</strong> la boucle L(s) = K(s)G(s),stabilité <strong>de</strong> H (s), avec*M = Ï+ÏWon s'intéresse à la(B' 9)Pour cela, on définit un contour C qui englobe tout le <strong>de</strong>mi-plan <strong>de</strong> droite (domaine <strong>de</strong>sracines instables). On, considère le lieu <strong>de</strong> Nyquist, c'est à dire la trajectoire <strong>de</strong> L(s). Onveut tester si le nombre <strong>de</strong> zéros à partie réelle positive <strong>de</strong> (1 + L) est nul. Il en résulte lecritère <strong>de</strong> Nyquist :La fonction <strong>de</strong> transfert en boucle fermée H (s) est stable si et seulement si, lorsque s décritle contour <strong>de</strong> Nyquist, L(s) entoure le point [—1,0] autant <strong>de</strong> fois que L comporte <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>sinstables.On parle <strong>de</strong> mo<strong>de</strong> stable ou instable selon le signe <strong>de</strong> la partie réelle d'un pôle.B.l.4Critère du reversC'est une métho<strong>de</strong> graphique dans le plan complexe. Lorsqu'un système G (s) est stableen boucle ouverte, et qu'on lui associe un régulateur K(s) lui aussi stable en boucle ouverte,la boucle fermée sera stable si et seulement si, en parcourant dans le sens <strong>de</strong>s UJ croissantsle lieu <strong>de</strong> Nyquist <strong>de</strong> L(s), on laisse le point critique (—1) à gauche (cf. figure B.5).B.l.5Métho<strong>de</strong> directe <strong>de</strong> LyapunovC'est une métho<strong>de</strong> énergétique. Elle n'est pas basée, comme les précé<strong>de</strong>ntes, sur l'étu<strong>de</strong><strong>de</strong>s pôles et zéros <strong>de</strong> la fonction <strong>de</strong> transfert du système en boucle fermée.C'est une approche très générale, qui est aussi utilisée pour la synthèse <strong>de</strong> lois <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>s.La métho<strong>de</strong> est basée sur l'analyse d'une fonction, dite <strong>de</strong> Lyapunov, qui estappelée fonction d'énergie généralisée. Soit x = (y, y) Tfonction d'énergie généralisée du système s'écrit :le vecteur d'état du système. LaE(x) = \Ky 2 + \Mf (B.10)avec M et K les matrices <strong>de</strong> masse et <strong>de</strong> rai<strong>de</strong>ur du système. Les propriétés <strong>de</strong> la fonctionsont :£(* = q,t) = o .E(x) > 0Va:t^OKSi l'on peut démontrer la décroissance monotone <strong>de</strong> cette fonction E(x), le long d'unetrajectoire <strong>de</strong> la réponse libre du système, la stabilité du système est assurée. Calculons ladérivée <strong>de</strong> E :*M = ^(«,0 = ^,0 = Ê^£. (B.12)'. }


Annexe B: Stabilité-Robustesse d'un système 265On peut écrire la relation (B.12) <strong>de</strong> manière matricielle:= x T (A T .P + P.À) X (B.14)avec A la matrice d'état du système en boucle fermée et P une matrice symétrique, définiepositive tel que :E(x,t) = x T Px (B.15)Soit la matrice symétrique Q tel que :Q = —(A T .P + P.A) (B.16)Si Q est définie positive, alors le système est stable au sens <strong>de</strong> Lyapunov. On montre queP et Q sont définies positives si A ne présentent que <strong>de</strong>s valeurs propres à partie réellenégative.Le théorème ainsi démontré est :Si W(x,t) < 0 pour tout x et pour tout t, c'est à dire si l'énergie du système décroit <strong>de</strong>façon monotone, alors l'état du système tendra vers son état d'équilibre stable.Il n'existe pas une seule et unique fonction <strong>de</strong> Lyapunov pour un système donné. Lethéorème <strong>de</strong> Lyapunov, malheureusement, ne renseigne pas sur la manière <strong>de</strong> déterminerla fonction d'énergie généralisée.;B.2 RobustesseL'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la robustesse est étroitement liée à l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la stabilité. On peut définir larobustesse d'un système (défini par son processus G(s)), comme étant la sensibilité qu'unepetite variation AG(s) sur le processus, puisse détériorer les performances et surtout entraînerl'instabilité <strong>de</strong> la boucle.Il faut considérer, dans la variation AG, les incertitu<strong>de</strong>s et les simplifications liées à lamodélisation du processus mais aussi l'évolution, dans le temps, <strong>de</strong>s paramètres du modèle.Le contrôle adaptatif permet <strong>de</strong> résoudre ce problème en « suivant » l'évolution <strong>de</strong> lastructure au cours <strong>de</strong> son fonctionnement. On définit généralement <strong>de</strong>s marges <strong>de</strong> stabilité,comme les bornes extrêmes <strong>de</strong>s gains et déphasages parasites qui peuvent intervenir, sansque L(juj) atteigne le point (—1).B.3 Compromis performance-robustesseIl ne sert à rien <strong>de</strong> réaliser <strong>de</strong> fortes marges <strong>de</strong> stabilité si elles interviennent à <strong>de</strong>sfréquences où les incertitu<strong>de</strong>s relatives ^j^) sont très gran<strong>de</strong>s. Si la réalisation <strong>de</strong> la


266 Annexescomman<strong>de</strong> est soignée, les incertitu<strong>de</strong>s ^sur le processus. Alors L = KG implique :dépen<strong>de</strong>nt seulement <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s relativesAL(jto)L(ju>)AG(juj)G(ju)(B.17)Soitun majorant <strong>de</strong> l'incertitu<strong>de</strong> relative en fonction <strong>de</strong> la fréquence:AG(jcv)(B.18)Lorsqu'on atteind les hautes fréquences, cette incertitu<strong>de</strong> relative peut <strong>de</strong>venir très gran<strong>de</strong>,tandis qu'elle reste faible à basse fréquence. Le majorant engendre une incertitu<strong>de</strong> autour<strong>de</strong> chaque point du lieu <strong>de</strong> Nyquist <strong>de</strong> L(JLO)(cf. figure B.6). Si la boucle fermée nominaleest stable, et si la variation AG n'affecte pas le nombre <strong>de</strong> pôles instables <strong>de</strong> G, la stabilitérestera garantie si les cercles d'incertitu<strong>de</strong>s n'atteignent pas le point (—1), ce qui imposel'égalité suivante :1 + L(JOJ) LO 2(B.20)On peut alors tracer un « gabarit » performance-robustesse à respecter pour L(JLO) (cf.figure B.7).Il est clair que l'exigence <strong>de</strong>s performances (|i^.G| grand) s'oppose à l'exigence <strong>de</strong> robustesse(lii'.Grl petit). On ne peut exiger <strong>de</strong>s performances élevées à <strong>de</strong>s fréquences oùl'imprécision sur le processus à piloter est gran<strong>de</strong>.Il faudra aussi vérifier que les actionneurs ne soient pas saturés, que les bruits <strong>de</strong>scapteurs ne se transmettent pas trop sur les comman<strong>de</strong>s.Il n'existe pas <strong>de</strong> métho<strong>de</strong> générale qui prennent facilement en compte simultanémenttous ces objectifs. Il conviendra au concepteur <strong>de</strong> négocier les compromis en présence, enutilisant l'une ou l'autre <strong>de</strong> ces métho<strong>de</strong>s.


Annexe B : Stabilité-Robustesse d'un système 267Cas d : <strong>de</strong>ux pôles conjugués à partie réelle positiveFig. B.2 - Allure <strong>de</strong> la réponse indicielle en fonctiondu lieu <strong>de</strong>s pôles


268 AnnexesFig. B.3 - Système élémentaire en boucle ferméeFig. B.5 -Critère du revers


Annexe B : Stabilité-Robustesse d'un système 269l(j(ù)Fig. B.7 - Gabarit performance-robustesse


Annexe CLieu d'EvansRéférence bibliographique : [92].Nous avons vu au chapitre 4, la présentation du lieu d'Evans comme outil d'analysetemporel d'un processus. L'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la stabilité du système en boucle fermée peut êtreaussi analysé par le tracé du lieu d'Evans. Nous complétons la présentation initiale parl'énoncé <strong>de</strong>s relations <strong>de</strong> définition et l'interprétation géométrique du lieu.ClRelations <strong>de</strong> définitionLe lieu d'Evans est le lieu géométrique décrit par les racines <strong>de</strong> l'équation caractéristiquelorsque le coefficient K pvarie <strong>de</strong> zéro à l'infini. L'équation caractéristique est le dénominateur<strong>de</strong> la fonction <strong>de</strong> transfert en boucle fermée F (s). K pest le gain du régulateur.L'expression <strong>de</strong> F (s) est :avecF« = TTW)mTl{s-Zi)T(s) = K p^Tlis-Pj)( A I )(C.2)i=iUn point M du plan <strong>de</strong> Laplace appartient au lieu si et seulement si son affixe s = a + jcoest solution <strong>de</strong> l'équation caractéristique :1 + T(s) = 0 (C.3)SoitmYl(s-Zi)


272 AnnexesCette équation complexe est vérifiée, si les <strong>de</strong>ux conditions suivantes sont satisfaites.C.l.lCondition <strong>de</strong>s argumentsElle constitue une condition nécessaire et suffisante permettant <strong>de</strong> définir l'appartenanced'un point du plan au lieu d'Evans. Elle s'exprime par :S 1V7 1 f/ ^ I TT(2A + 1) si» = i j=i (A7r< o .Cl.2Condition <strong>de</strong>s modulesElle permet le calcul <strong>de</strong> K pen tout point du lieu ; elle n'a aucune influence sur la formedu lieu. Son expression est :II \s-Pj\\K P\ = £ (C6)U\S-ZI\I=LC.2 Interprétation géométriqueSoient Z{ et Pj les affixes <strong>de</strong>s zéros et <strong>de</strong>s pôles <strong>de</strong> T(s) (cf. figure Cl).plan appartient au lieu s'il vérifie les équations vectorielles suivantes :mn n -,n u iifp*i ~ J — n3=1î = 1Un point M du- (C.7)m . n£ (Re, Zjft) - E (Se, *P*) = TT(2A + 1) (C.8)« = i j=iDans le cas particulier <strong>de</strong> la figure Cl, aisément généralisable, les <strong>de</strong>ux relations précé<strong>de</strong>ntes<strong>de</strong>viennent :•0 ~ (0i + 02 + 03 + 04) = 7r(2A + 1) condition <strong>de</strong>s arguments (C.9)= K„ condition <strong>de</strong>s modules (CIO)- — - — — — 2 , J1,?—^—-—-


Annexe C: Lieu d'Evans 273


Annexe DFiche <strong>de</strong> calcul d'un ressortD.lFiche <strong>de</strong> calcul d'un ressortxm 35op 45uo -36pm 76.46dz 5076.5K1e 230a 45vo 119.7kopt 0.50136lo 155.4Ze 2 8.0kz • 1 daN/mmPzmoy 75 daNom zm mop opm mpx U V 8u/6z L 5U8V SL/5z Pz Fr néce Fobt Pz obt e*0 61.0 50 91,0 52.9 91.1 -36.0 119.7 0.0278 255.3 35.21 -0.98 100.0 51.0 50.1 98.2 3.12.5 63.1 52.5 88.4 55.6 92.3 -32.1 115.8 0.0269 252.8 36.86 -0.99 97.5 49.1 48.9 97.0 0.35 65.2 55 85.8 58.2 93.5 -28.3 112.0 0.0261 250.3 38.34 -1.00 95.0 47.5 47.6 95.2 0.17.5 67.3 57.5 83.3 61.0 94.4 -24.6 108.3 0.0253 247.8 39.65 -1.00 92.5 46.0 46.4 93.2 0.510 69.5 60 80.8 63.7 95.3 -21.0 104.7 0.0247 245.3 40.80 -1.01 90.0 44.7 45.1 90.8 0.712.5 71.6 62.5 78.3 66.5 95.9 -17.5 101.2 0.0241 242.8 41.81 -1.01 87.5 43.4 43.8 88.3 0.715 73.8 65 75.8 69.4 96.5 -14.1 97.8 0.0236 240.3 42.67 -1.01 85.0 42.2 42.6 85.7 0.517.5 • 76.0 67.5 73.4 72.3 96.9 -10.8 94.5 0.0232 237.8 43.40 -1.00 82.5 41.1 41.3 83.0 0.320 78.3 70 70.9 75.3 97.2 -7.5 91.2 0.0228 235.3 43.98 -1.00 80.0 39.9 40,1 80.3 0.122.5 80.5 68.5 78.3 97.4 -4.2 87.9 0.0225 232.8 44.44 -1.00 77.5 38.8 38.8 77.6 0.0à z m lïllll IÔ1Ô'223Tnnm27.5 85.0 77.5 63.5 84.7 97.5 2.2 81.5 0.0221 227.8 44.95 -0.99 72.5 36.4 36.3 72.2 0.1Ï3CK; •' ; : 87.3 •:" l 80 " "61 .fF ^ 87.9~ , -.5.3-' 78.J4-" "OT0221 225 3 1 >5~00 -0 99 - 70,0 35 3 35.1s 69.6 ,0 232.5 89.6 82.5 58T5 • 91.3 97.Î 8.5 75.2 0.0221 222.8 44.92 -0.99 67.5 ~34.1 33.8 67.0 0.235 91.9 85 56.0 94.8 96.8 11.6 72.1 0.0221 220.3 44.69 -0.99 65.0 32.8 32.6 64.5 0.337.5 94.2 87.5 53.4 98.4 96.4 14.8 68.9 0.0223 217.9 44.31 -0.99 62.5 31.6 31.3 62.0 0.240 96.6 . 90 50.7 102.2 95.8 • 18.0 65.7 0.0226 215.4 43.78 -0.99 60.0 30.3 30.1 59.6 0.242.5 98.9 92.5 48.0 106.1 95.2 21.3 62.4 0.0230 212.9 43.08 -0.99 57.5 29.0 28.9 57.3 0.145 101.2 95 45.1 110.2 94.4 24.6 59.1 0.0236 210.4 42.18 -1.00 55.0 27.6 27.6 55.0 0.047.5 103.6 97.5 42.2 114.6 93.5 28.1 55.6 0.0244 207.9 41.08 -1.00 52.5 26.2 26.4 52.8 0.150 105.9 100 39.1 119.2 92.5 31.6 52.1 0.0254 205.4 39.73 -1.01 50.0 24.7 25.1 50.7 0.5Au 067.6AL49.89mmmoy-1.00std0.8%


dn b r e s s o r t 2k 0 . 5 0 1 daN/mm1 ( F = 0 ) 1 5 5 . 4 mm3 . 5 mmCLD m 2 2 . 7 mmD e 2 6 . 2 mmn 2 5 . 5 spiresG 8 0 0 0 daN/mm 2D m / d 6 . 5 > 4 O kL c o r p s 9 2 . 8 mm(Oî=roi—"•XP•"S0)e nCAOL b o u c l e s 7 8 . 6 = 3 . 4 6 . D mP7 . 8 g/cm3m a s s e 1 4 7 . 99L g m m F d a N T d a N / m m 22 5 5 . 3 5 0 . 1 6 7 . 72 0 5 . 4 2 5 . 1 3 3 . 91 7 1 . 3 Q = 8 . 0 1 0 . 840%t a b l e a u d e r e c h e r c h e d e r e s s o r t p o u t u n e m a t i è r e t y p e X C 8 5 kd départ par p a s d e 0 . 1 0 m m c o e f s = 0 . 9 5 e t p o u r u n e t e n s i o n i n i t i a l e à 5 0 % d u m a x id 3 . 2 3 . 3 3 . 4 3 . 5 3 . 6 3 . 7 3 . 8 3 . 9 4 . 0 4 . 1 4 . 2 4 . 3 4 . 4T m a x 9 0 . 0 8 9 . 4 8 8 . 8 8 8 . 3 8 7 . 8 8 7 . 2 8 6 . 7 8 6 . 2 8 5 . 8 8 5 . 3 8 4 . 8 8 4 . 4 8 3 . 9D m 2 3 . 1 2 5 . 1 2 7 . 3 2 9 . 6 3 2 . 0 3 4 . 6 3 7 . 2 4 0 . 0 4 3 . 0 4 6 . 0 4 9 . 2 5 2 . 5 5 6 . 0D m / d 7 . 2 7 . 6 8 . 0 8 . 5 8 . 9 9 . 3 9 . 8 1 0 . 3 1 0 . 7 1 1 . 2 1 1 . 7 1 2 . 2 1 2 . 7n b s p i r e s 1 7 . 0 1 4 . 9 1 3 . 1 1 1 . 5 1 0 . 2 9 . 0 8 . 0 7 . 2 6 . 4 5 . 8 5 . 2 4 . 7 4 . 3T i 1 2 . 3 1 1 . 8 1 1 . 4 1 1 . 0 1 0 . 5 1 0 . 1 9 . 7 9 . 3 8 . 9 8 . 5 8 . 1 7 . 8 7 . 4Q 6 . 8 6 . 6 6 . 4 6 . 2 6 . 0 5 . 8 5 . 6 5 . 4 5 . 2 5 . 0 4 . 8 4 . 6 4 . 4Ii 1 6 9 . 0 1 6 8 . 6 1 6 8 . 2 1 6 7 . 8 1 6 7 . 3 1 6 6 . 9 1 6 6 . 5 1 6 6 . 1 1 6 5 . 7 1 6 5 . 3 1 6 4 . 9 1 6 4 . 5 1 6 4 . 2I b o u c l e s 1 1 1 . 44.8xDm1 1 6 . 24.6xDm1 2 0 . 44.4xDm1 2 4 . 04.2xDm1 2 7 . 14xDm1 2 9 . 83.8xDm1 3 2 . 13.5xDm1 3 4 . 23.4xDm1 3 6 . 03.2xDm1 3 7 . 53xDm1 3 8 . 82.8xDm1 4 0 . 02.7xDm1 4 1 . 02.5xDmm a s s e 8 9 9 1 9 4 9 7 9 9 1 0 2 1 0 5 1 0 8 1 1 2 1 1 5 1 1 9 1 2 3 1 2 7


Annexe D: Fiche <strong>de</strong> calcul d'un ressort 277


Annexe ECaractéristiques techniques <strong>de</strong>s moyens d'essaisNous allons décrire les moyens d'acquisition et <strong>de</strong> comman<strong>de</strong> qui constituent les diverséléments du banc d'essai (on se reportera à la figure 6.1).E.lLe bâtiLe bâti supporte l'ensemble du dispositif expérimental. Il est constitué d'un socle enbéton dont la masse dépasse 2 tonnes. Sa forme « en U », reçoit au centre le dispositifd'excitation. Il est isolé du sol par <strong>de</strong>s plots élastiques. Trois plaques d'aciers recouvrent lesfaces supérieures du bâti sur lesquelles on peut venir fixer les divers équipements.E.2 Générateur <strong>de</strong> vibrationsUn vérin hydraulique, asservi en position, est situé au centre du bâti. Il permet la génération<strong>de</strong>s perturbations appliquées sur le siège. Un groupe hydraulique fournit la puissanceau vérin. Une baie <strong>de</strong> comman<strong>de</strong> électronique comporte un amplificateur PID, une carte<strong>de</strong> conditionnement du capteur <strong>de</strong> déplacement du vérin utile pour l'asservissement et unecarte 4 seuils pour la gestion <strong>de</strong>s sécurités. La tige du vérin est équipée d'un capteur d'effort.L'ensemble est capable <strong>de</strong> mettre en mouvement une masse <strong>de</strong> 100 kg à une amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> 5mm jusqu'à une fréquence <strong>de</strong> 20 Hz. Le vérin est en mesure <strong>de</strong> reproduire les mouvementsverticaux d'un plancher véhicule^ Les caractéristiques <strong>de</strong>s divers éléments sont :• Vérin HIFI-S A8-60 à paliers hydrostatiques (QuiRl) :- Force dynamique = 1230 daN (à 210 bars) ;- Diamètre <strong>de</strong> la tige = 50 mm ;- Course = ± 30 mm ;- Accumulateur BP (V = 0.2 1, P gonfi age = 37 bars) ;


280 Annexes- Accumulateur HP (V = 0.2 1, P gonfiage = 122 bars).• Servo-valve D O W T Y 4551 WN 10 :- Débit nominal= 38 l/min sous 70 bars.• Groupe hydraulique motopropulseur (AHP) :- Puissance hydraulique = 7.2 k W.- Débit nominal = 24 l/min.- Pression nominal = 180 bar.« Bloc <strong>de</strong> sécurité B S10 avec électrovanne d'isolement montée en sandwich sous laservo-valve (QuiRl) ;• Rack électronique 19" 3U avec fond <strong>de</strong> panier (QuiRl) qui comprend:- Une alimentation stabilisée ±15 V ;- Une carte amplificateur servo-valve avec correcteur PID ;- Un conditionneur pour capteur déplacement LVDT (dans la tige du vérin) ;- Une carte à 4 seuils réglables.E.3 Chaîne d'acquisition et <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>Le matériel utilisé est une baie d'acquisition HP35650 (Paragon). C'est un analyseurspectral qui permet :- L'acquisition <strong>de</strong> signaux temporels ;- Le calcul <strong>de</strong> réponses en fréquence et <strong>de</strong> spectres ;- Le pilotage d'une sortie analogique ±10 V pour générer la consigne <strong>de</strong> position duvérin.La baie HP35650 est piloté <strong>de</strong>puis un PC via une liaison GPIB (protocole IEEE 488) etle logiciel HP3567A. Les données sont directement récupérées dans la mémoire du PC. Lesdivers modules constituant la baie sont :- Un module d'entrée 8 voies (±10 V) HP38651, F Smax= 102 kHz, avec filtres antirepliements;- Un module processeur HP35654A avec liaison GPIB vers le PC ;- Un module source (±10 V) HP35655A ;- Un module DAC programmable HP35656B (±10 V).


Annexe E: Caractéristiques <strong>de</strong>s moyens d'essais 281E.4 Capteurs et conditionneursL'instrumentation complète du banc permet la mesure <strong>de</strong> toutes les gran<strong>de</strong>urs utiles àla caractérisation dynamique du prototype (cf. schéma <strong>de</strong> la figure 6.1). Les capteurs etl'électronique <strong>de</strong> conditionnement utilisés sont :- Deux accéléromètres [Acc 2et Acc 3] piezo-résistifs les à sortie haut niveau qui mesurentla composante continue. EM = ±5 g, ban<strong>de</strong>-passante 0 — 500 Hz, sensibilité= 400 mV/g ;- Un accéléromètre [Acci] piezo-résistif les à sortie haut niveau qui mesure la composantecontinue. EM = ±20 g, ban<strong>de</strong>-passante 0 — 1 kHz, sensibilité = 100 mV/g;- Trois conditionneurs MC 502 FGP, format Europe pour accléromètres piezo-résistifs.Alimentation ±15 V, sortie ±10 V, gain réglable <strong>de</strong> 1 à 1000 ;- Un capteur <strong>de</strong> déplacement [Débat] type LVDT, PMI M12 - 20. EM = ±20 mm,sensibilité = 21.2 mV/V/mm. ;- Un conditionneur pour capteur LVDT, SCHAEVITZ ATA - 101 ;- Un capteur <strong>de</strong> force [Effort] à cellule plate, FGP FA r 3100, à jauges <strong>de</strong> contraintes.EM = ±1000 daN, sensibilité = l.bmV/V ;- Un conditionneur pour capteur <strong>de</strong> force FGP MC 402, format Europe. Alimentation±15 V, sortie ±10 V, gain réglable <strong>de</strong> 10 à 1000 ;- Une dynamo tachymétrique en bout d'arbre du moteur électrique donnant directementla vitesse relative <strong>de</strong> la suspension [Vrel] ;- Un capteur <strong>de</strong> déplacement [Dêp tige vérin] type LVDT, qui donne l'amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>la perturbation appliquée ;- Une cupule accélérométrique tri-axes B&K 4322, pour mesurer l'accélération à l'interfaceassise-passager. Type piezo-électrique, sensibilité verticale = 0.990 pC/ms 2 ;- Un ampificateur <strong>de</strong> charge pour la cupule, modèle B&K 2635.Les signaux mesurés dans la carte <strong>de</strong> comman<strong>de</strong> sont :- Le courant dans l'induit du moteur i(t) ;- La consigne à l'entrée <strong>de</strong> l'amplificateur courant C{(t) ;- La vitesse absolue <strong>de</strong> l'embase du siège, sortie du filtre intégrateur.

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