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concerts - La Scena Musicale

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CRITIQUES DVD<br />

avoir entendu ce qu’Argerich et Maisky peuvent<br />

en faire ? Ce concert était donné à<br />

Lucerne l’an dernier et, bien que le<br />

programme soit bizarrement construit, toutes<br />

les pièces sont époustouflantes. Argerich et<br />

Maisky interprètent la très populaire sonate<br />

de Franck comme s’il s’agissait d’une longue<br />

improvisation inspirée, tout simplement<br />

magnifique. Bien que Neeme Järvi et<br />

l’Orchestre symphonique de Lucerne (à ne pas<br />

confondre avec l’ensemble glorieux de<br />

l’Orchestre symphonique du Festival de<br />

Lucerne) se retrouvent quelque peu dans<br />

l’ombre de ce grand duo, ils font tout de même<br />

de la grande musique. L’orchestre est<br />

excellent et Järvi dirige comme un maître les<br />

œuvres de Dvořák et de Chostakovitch.<br />

PAUL E. ROBINSON<br />

Haendel : Theodora<br />

Christine Schäfer (Theodora), Bejun Mehta (Didymus),<br />

Joseph Kaiser (Septimius), Johannes Martin Kränzle<br />

(Valens), Bernarda Fink (Irene) et Ryland Davies<br />

(Messager); Freiburger Barockorchester, Salzburger<br />

Bachchor/Ivor Bolton<br />

Christof Loy, metteur en scène<br />

Cmajor 705708 (2 DVD : 189 min)<br />

★★★★★✩<br />

Cette production salzbourgeoise<br />

de 2009<br />

donne raison à Haendel<br />

qui affirmait préférer<br />

Theodora à ses autres<br />

compositions. Cet<br />

oratorio, riche en arias<br />

comme en interventions<br />

chorales magnifiques,<br />

est servi par un<br />

plateau de solistes idéal,<br />

avec une Schäfer bouleversante<br />

d’intériorité, en particulier dans le<br />

grand moment du deuxième acte, With darkness<br />

deep as my woe. Le Freiburger<br />

52<br />

NOVEMBRE 2011<br />

Barockorchester est bien mené par le chef,<br />

quoique peut-être alourdi par des basses trop<br />

en relief. Reste que Theodora n’est pas un<br />

opéra : Haendel y a subordonné le heurt entre<br />

les deux martyrs chrétiens et Valens, le brutal<br />

gouverneur romain, à l’introspection à saveur<br />

mystique. Pour compenser l’absence d’effets<br />

visuels, le metteur en scène a opté pour une<br />

modernisation audacieuse, voire forcée, à lire<br />

de toute manière à un autre niveau que celui<br />

du livret. Acteurs et figurants sont en tenue de<br />

ville, certains jeux de scène sont à tout le<br />

moins gratuits, et, dans cette optique dramatisée,<br />

Septimius (un officier romain) ou Irene<br />

(une chrétienne) perdent leur déjà faible<br />

pertinence. <strong>La</strong> vaste scène parsemée de<br />

chaises et fermée par un immense orgue est le<br />

théâtre de multiples va-et-vient, ce que le<br />

découpage vidéo, très morcelé, rend souvent<br />

difficile à suivre. ALEXANDRE LAZARIDÈS<br />

Verdi: Un ballo in maschera<br />

Placido Domingo (Gustavo), Josephine Barstow<br />

(Amelia), Leo Nucci (Anckarström), Sumi Jo (Oscar),<br />

Florence Quivar (Ulrica); Wiener Philharmoniker/<br />

Sir Georg Solti<br />

Arthaus Musik 107 271 (145 min)<br />

★★★★★✩<br />

Cet opéra aurait dû être<br />

dirigé par Herbert von<br />

Karajan, mais il s’est<br />

éteint lors des répétitions.<br />

Georg Solti a<br />

sauvé la situation en<br />

prenant le tout en<br />

charge à la dernière<br />

minute. John<br />

Schlesinger et William<br />

Dudley ont fait une<br />

production fort extravagante<br />

et très adéquate qui fut présentée à<br />

nouveau l’année suivante et marqua l’histoire.<br />

Les raisons pour lesquelles cette production<br />

extrêmement chère n’a eu qu’une durée de vie<br />

aussi courte restent inconnues, mais on<br />

pourrait supposer que son style ultratraditionnel<br />

déplaisait à l’esthétique de l’élite<br />

artistique. Ce Un ballo in maschera se sert<br />

d’un décor suisse fidèle à l’idée de Verdi<br />

(quoique Riccardo remplace le roi Gustavo III<br />

et Renato, le conte Ankarström). Le baguette<br />

de Solti est incisive et excitante, mais n’a pas<br />

la beauté lyrique que Karajan avait apportée à<br />

l’œuvre. (Pour faire vous-même la<br />

comparaison, trouvez l’enregistrement studio<br />

chez DG où un an plus tôt, Karajan dirige les<br />

mêmes musiciens). Le chant est très solide<br />

dans son ensemble : Riccardo est l’un des plus<br />

grands rôles de Domingo, il le joue avec<br />

beaucoup d’intensité et le chante d’une voix<br />

lustrée et résonante. Par contre, il contracte<br />

quelques notes hautes et omet le do aigu dans<br />

le duo d’amour. <strong>La</strong> voix de Josephine Barstow<br />

ne se prête pas naturellement à Verdi, mais<br />

elle a relevé le défi et s’en est bien sortie. Leo<br />

Nucci est un Renato impeccable; Florence<br />

Quivar, une protégée de Karajan, incarne<br />

Ulrica tout aussi bien. Sumi Jo (Oscar) a une<br />

voix cristalline, mais petite. Il n’y a aucune<br />

date d’enregistrement exacte dans le livret<br />

d’accompagnement, mais la prestation est<br />

sans doute un montage. L’image est excellente,<br />

quoiqu’un peu sombre. Il s’agit probablement<br />

du meilleur Un ballo in maschera sur vidéo,<br />

surtout avec Domingo comme principal<br />

plaisir. On peut entendre et voir ce ténor dans<br />

de nombreux enregistrements différents de<br />

cet opéra. Les interprétations de 1975 avec<br />

Muti et de 1975 au Covent Garden devant<br />

public montrent un Riccardo bien plus jeune<br />

et sont aussi d’excellents choix.<br />

JOSEPH K. SO<br />

TRADUCTION : JÉRÔME CÔTÉ

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