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concerts - La Scena Musicale

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JAZZ CRITIQUES<br />

Tonalités torontoises<br />

par ALAIN LONDES<br />

Fern Lindzon: Two Kites<br />

Iatros 2011 (fernlindzon.com)<br />

★★★★✩✩<br />

L’album de la chanteuse<br />

Fern Lindzon transmet<br />

un sentiment de détente<br />

lyrique. Elle a assemblé<br />

une splendide collection<br />

de chansons et l’atmosphère<br />

s’installe dès les<br />

premières mesures de la<br />

pièce d’ouverture, Distance. Lindzon est parfaitement<br />

au diapason avec ses musiciens, particulièrement<br />

le saxo ténor de Mike Murley. Des<br />

nombreux morceaux composés par Antonio<br />

Carlos Jobim, Two Kites est un petit joyau<br />

méconnu dont les paroles sont en anglais. Cette<br />

excellente chanson titre évoque l’espace, l’air et<br />

la liberté, une zone libre imprégnée de cette idée<br />

que « nous pouvons voler ». Lindzon s’occupe<br />

des textes pendant que ses musiciens prennent<br />

leur envol au cours d’un chorus ondulant aérien<br />

dont la ligne mélodique n’est pas sans rappeler<br />

Four de Miles Davis. <strong>La</strong> bossa nova resurgit avec<br />

une composition originale, All Fall Down, puis<br />

At Quem Sabe de João Donato, chantée en portugais.<br />

Dans Moon In the Sky, le piano délicat<br />

de Lindzon, soutenu par la contrebasse de<br />

George Koller, sous-tend les paroles écrites par<br />

la chanteuse, après quoi on glisse aisément dans<br />

le swing 4/4 de My Romance de Rodgers et<br />

<strong>La</strong> Médiathèque<br />

Jazz du FIJM<br />

Un an plus tard<br />

44<br />

par MARC CHÉNARD<br />

Ouvrant ses portes en juin 2010,<br />

la Médiathèque Jazz/<strong>La</strong> Presse<br />

du Festival International de<br />

Jazz de Montréal (sise au 3 e<br />

étage de la Maison du festival<br />

Rio Tinto Alcan – 305, rue Sainte-Catherine<br />

est) a récemment conclu une entente d’acquisition<br />

des fonds du défunt ami du jazz montréalais<br />

Len Dobbin (mort, ô coincidence ! en<br />

juillet 2009 durant le festival). Serge <strong>La</strong> -<br />

fortune, directeur de ce service, explique que<br />

la famille du disparu a consenti à verser une<br />

large part de sa considérable collection, celleci<br />

comprenant quelque :<br />

12 000 disques compacts<br />

400 enregistrements-cassettes de<br />

<strong>concerts</strong> et d’entrevues<br />

600 livres (biographies, monographies,<br />

études musicologiques)<br />

3200 exemplaires d’une quarantaine de<br />

périodiques, certains numéros datant des<br />

années 1950<br />

NOVEMBRE 2011<br />

Hart. <strong>La</strong> mélodie yiddish Dona Dona se déploie<br />

sur une rythmique élargie en 11/4, le tout couronné<br />

par le splendide lyrisme de Murley au<br />

saxo soprano. Bill Evans est une grande inspiration<br />

pour Lindzon, comme on peut le constater<br />

dans son approche pianistique dans Grey<br />

Green : bien qu’il y ait une affinité avec Blue and<br />

Green, elle y ajoute une touche toute personnelle.<br />

Par la suite, un mélange infectieux de<br />

vieux klezmer et de jazz contemporain se fait<br />

entendre dans Yam Lid, un prélude à la dernière<br />

plage, la chanson pop des années 1970 If He’s<br />

Ever Near. Dans l’ensemble, ce disque parvient<br />

à un bel équilibre entre la voix charmeuse de<br />

Lindzon et le soutien de ses excellents musiciens.<br />

Ce disque résonne donc comme un message<br />

d’amour, bien nécessaire de nos jours.<br />

Mark Segger Sextet: The Beginning<br />

18 th Note Records 2011 (marksegger.com)<br />

★★★★✩✩<br />

Par définition, l’avantgarde<br />

s’éloigne des sentiers<br />

battus, alors que<br />

les auditeurs sont invités<br />

à fixer leur attention<br />

sur une musique imprévisible.<br />

Le batteur Mark<br />

Segger a assemblé des musiciens aux horizons<br />

divers qui font appel à un large éventail de textures<br />

pour donner au groupe une empreinte<br />

sonore qui ne glisse jamais dans la cacophonie.<br />

Avec ce premier album, Segger, originaire<br />

d’Edmonton, semble bien préparé à s’affirmer<br />

dans sa ville adoptive. Le sextette, qui com-<br />

PHOTO F. Ménard-Aubin<br />

5 boîtes de documents d’archives et de<br />

communications professionnelles<br />

3 boîtes de manuscrits et tapuscrits<br />

quelques centaines d’artéfacts, dont des<br />

billets de spectacles, des programmes-souvenirs<br />

de <strong>concerts</strong> tenus, entre autres, pendant<br />

l’Expo 67.<br />

Une impressionnante somme, il va sans<br />

dire, mais une tâche herculéenne s’annonce.<br />

« Nous avons tout reçu pêle-mêle dans des<br />

boîtes, note M. <strong>La</strong>fortune, près de 120 cartons.<br />

Jusqu’à maintenant, nous avons trié et organisé<br />

les magazines, mais le répertoriage de la<br />

collection et la mise en ligne des informations<br />

prend Jim Lewis (trompette), Chris Willes<br />

(ténor ou clarinette) et la femme du batteur<br />

Heather (trombone) sont appuyés par le chef,<br />

le contrebassiste Andrew Downing et Tania<br />

Gill au piano, voire au mélodica. L’oreille étant<br />

naturellement attirée par la structure, Steam<br />

Engine offre d’abord aux auditeurs des répétitions<br />

réminiscentes dudit moteur. <strong>La</strong> plupart<br />

des morceaux restants échappent à la redite en<br />

incorporant diverses vignettes abstraites. Part<br />

III contient quelques bribes sonores évoquant<br />

certaines trames sonores d’antan de films de<br />

James Bond, enrichies cependant par une<br />

complexité plus jazzée; à l’écoute, on a l’impression<br />

que les musiciens assemblent un cube<br />

de Rubik comprenant de multiples mélodies et<br />

contrechants S’inspirant des rythmes de la<br />

soca issues de Trinidad et Tobago, Segger<br />

laisse ses musiciens se lancer librement dans<br />

Soca You Play It, notamment, dans un solo de<br />

Jim Lewis ou dans un enchevêtrement de<br />

lignes en motions parallèles ou contraires des<br />

cuivres. À l’opposé, la plage titre est une étude<br />

contemplative en sostenutos de la contrebasse<br />

et du piano, ponctuée de nouveau par les<br />

cuivres qui entrent indépendamment les uns<br />

des autres. Le morceau se transforme en une<br />

séquence rêveuse de combinaisons instrumentales<br />

distinctes qui suggèrent de vastes<br />

paysages sonores. Cet album marque un véritable<br />

« début » pour Segger, un jeune instrumentiste<br />

et compositeur canadien talentueux<br />

qui vient de présenter ce projet à l’Off Festival<br />

de jazz de Montréal le mois dernier.<br />

TRADUCTION : ALAIN CAVENNE<br />

À l’heure actuelle, la grande majorité des<br />

objets sont rangés sur le même étage dans sa<br />

réserve, où les archives du festival sont également<br />

entreposées, mais on retrouve dans la<br />

salle de lecture quelques échantillons de la<br />

collection en montre dans des vitrines.<br />

Par ailleurs, la Médiathèque dispose d’une bibliothèque<br />

de quelque 800 ouvrages de référence<br />

pour consultation sur place, des disques<br />

compacts ainsi que onze postes de visionnement<br />

donnant accès aux captations de<br />

<strong>concerts</strong> filmées par le festival au cours de son<br />

histoire. De plus, on peut désormais visionner<br />

gratuitement une sélection de ces documents<br />

en version intégrale sur grand écran, soit dans<br />

la salle Stevie Wonder (au deuxième étage), les<br />

mercredis soirs à 19 h (voir le site Web ci-dessous<br />

pour information sur les dates et <strong>concerts</strong><br />

projetés). De toute évidence, l’initiative mérite<br />

d’être soulignée, car en plus de tous ses succès<br />

commerciaux remportés au cours de ses<br />

30 et quelques années, le festival demeure<br />

aussi une mémoire vive, sa médiathèque<br />

contenant de réels actifs pour le patrimoine<br />

culturel de chez nous.<br />

Heures de consultation : Mardi : 11 h 30 – 18 h, mer.sam.<br />

: 11 h 30 – 21 h, dim. : 11 h 30 – 17 h.<br />

Information : 514-288-8882, poste 4.<br />

www.montrealjazzfest.com (Cliquer sur l’onglet<br />

ne sont pas prévus pour bientôt, croyez-moi. » « Maison du festival Rio Tinto Alcan » à droite du menu.)<br />

LSM

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