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actualités - Bretagne Economique

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ACTUALITÉSFlash Back septembre 2012BECrédit B. Leglatin7 septembre 2012Biotrial à la conquête de l’AmériqueBiotrial propose à des volontairesd’effectuer des tests cliniques rémunérés.Les résultats sont envoyés aux industriespharmaceutiques. Cette activité est encroissance. Nos confrères du Journaldes entreprises annoncent que le groupebasé à Rennes, dirigé par Jean-MarcGandon finalise un rachat d’une sociétéà Montréal qui effectue des bioanalyses.Biotrial construit également une cliniquede 6 000 m 2 à Newark, dans le NewJersey, tout près de New York. La PMEa décidé d’investir aux Etats-Unisen raison des contraintes réglementairesrencontrées en France.10 septembre 2012 A1 000 emplois perdusdans le pôle frais de DouxLe tribunal de commerce de Quimpera tranché : 700 des 1 700 emploisdu pôle frais de Doux sont sauvésen France. Parmi les usines bretonnes,les sites de Sérent et Pleucadeucsont repris. Celui de La Vraie-Croix,en revanche, ne faisait l’objetd’aucune offre. Guillaume Garot,le ministre délégué à l’agroalimentaire,a assuré que tous les salariés licenciésbénéficieraient d’un maintien de salaireà 100 % pendant un an et d’un contratde sécurisation professionnelle.Le comité d’entreprise, à Châteaulin,a saisi le procureur de la Républiquede Quimper. Il veut l’alerter surdes “fautes graves de gestionde la direction”.14 septembre 2012 BNavimo-Plastimo évite le naufrageL’entreprise est sauvée, mais certainssalariés restent sur le pont. Le producteurd’équipements pour la plaisance baséà Lorient, Navimo-Plastimo, est reprispar le groupe toulonais Alliance Marine.Son PDG, Jean-Paul Roche (à gauchesur la photo, accompagné de Michelde Villeneuve, DG Plastimo), s’estengagé à conserver 59 des 140 postes.Les autres salariés vont être licenciés.Quant aux filiales à l’étranger, ellespourraient devenir des fournisseursautonomes. Le tribunal de commercede Lorient a donc privilégié l’offrefrançaise, après le placement enredressement judiciaire, fin mai.17 septembre 2012 CEdouard Leclerc décède à 85 ansEdouard Leclerc, fondateur del’enseigne de grande distributionqui porte son nom, est mortà Saint-Divy (29), à l’âge de 85 ans,d’un arrêt cardio-respiratoire.En 1949, cet habitant de Landerneauvendait des biscuits, de l’huile etdu savon dans un hangar.Il s’approvisionnait alors directementchez les producteurs et court-circuitaitainsi les fournisseurs, tout en faisantbaisser les prix. Plus de 60 ans plus tard,en 2010, les ventes du groupe,dirigé par son fils Michel-EdouardLeclerc, ont atteint 40 milliards d’euros.6BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°217 • OCTOBRE-NOVEMBRE 2012


ACTUALITÉSMikaël et Thomas Gary reprendrontl’entreprise créée par leur père, Ghislain GaryChangement de générationà la tête de l’Atelier du Garo (Plouguin - 29)“J’aurai 60 ans le 1 er mai 2013, date à laquelle, deux de mesfils, Thomas et Mikaël reprendront l’entreprise. La décision estprise et le dossier bouclé. J’ai commencé très jeune à travailleret je souhaite en profiter un peu”, explique avec sérénitéGhislain Gary, gérant de la SARL Atelier du Garo qu’il a crééeen 1989. Fabricant et agenceur de cuisines, salles de bain etautres menuiseries sur mesure pour le particulier, son CA 2011s’est élevé à 1,38 million d’euros pour 16 salariés. “L’année2012 sera sur la même tendance tant au niveau du résultat quedu CA. Pourquoi est-il plus difficile de progresser aujourd’hui ?Les budgets se resserrent, effet direct de la crise. Pour leurcuisine, 50 % de mon activité, je constate que les clients privilégientde plus en plus l’électroménager d’entrée de gamme audétriment des marques. De même, les délais se raccourcissentun peu : mon carnet de commandes va jusqu’à la mi-novembre(interview réalisée début septembre)”. Ghislain Gary réalise unecentaine de cuisines par an pour des budgets variant entre7 000 et 25 000 euros tout inclus (plans, fabrication pause etélectroménager). “Ce qui m’importe, c’est de bien faire etd’avoir une vie à côté du boulot. Je ne me mets pas la pressionet je souhaite qu’il en soit de même pour mes salariés. J’ai misen place un système d’intéressement qui leur permet, depuis5 ans, de toucher l’équivalent de deux mois de salaire. Il en serade même en 2012.” Avec 1 600 m² de surface d’atelier et unparc machines renouvelé, Ghislain Gary transmet un outil deproduction performant et une renommée qui s’étend sur tout leFinistère.Contact : 02 98 89 23 45Jérôme Riffiod, dirigeant d’Anheol Finance,lance GreenGoGreenGo investit 1,5 million d’euros à Cesson-Sévigné (35)dans un tunnel de plus de 40 mètres dédiés au lavage automobile“C’est un projet ambitieux, sur le modèle allemand, explique Jérôme Riffiod,dirigeant d’Anheol Finance, société de conseil en gestion de patrimoine quis’est lancé depuis 2 ans dans ce projet d’implantation du plus grand tunnelde lavage de l’Ouest (5 ème tunnel de ce type en France, 3 000 implantés enAllemagne), accessible aux particuliers comme aux professionnels. JérômeRiffiod a recruté 5 personnes pour en assurer le service. “Dès la premièreannée, explique-t-il, nous prévoyons de laver plus de 50 000 véhicules etpour les suivantes nous tablons sur un objectif de 75 000 véhicules par an. Ilexiste un marché en France, le tunnel de lavage est un service économique(de 6,9 à 15,9 euros – dégressif avec carte) de haute qualité, qui plus estfonctionne en circuit fermé : 90 % de l’eau seront récupérés et réinjectésdans le circuit dans un souci de préserver la ressource en eau. Si le succèsest au rendez-vous, nous prévoyons de déployer ce concept : la mise enservice d’un second tunnel est prévue d’ici 2014 ans la région rennaise.” Letunnel, préfabriqué en Allemagne sera livré et installé sur le site d’ici la fin dumois pour une ouverture prévue en novembre. Il pourra accueillir jusqu’à 80véhicules par heure contre 7 à 8 pur un portique classique.Contact : 02 23 46 10 7510BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°217 • OCTOBRE-NOVEMBRE 2012


ACTUALITÉS3 QUESTIONS ÀYVON LE NORMAND, PRÉSIDENTDE LA FÉDÉRATION RÉGIONALE DUBÂTIMENT DE BRETAGNE (FFB BRETAGNE)L’emploi low-cost dans le bâtiment,une tendance qui s’accélère1Quelle est la situation du bâtiment en <strong>Bretagne</strong>aujourd’hui ?La filière du BTP est en fort recul depuis 2011 et les perspectivessont mauvaises. C’est vrai en <strong>Bretagne</strong> comme partout ailleurs.Un indicateur parmi d’autres ? Sur les 8 premiers mois del’année, la construction de logements en <strong>Bretagne</strong> pour le marchéde l’habitat a chuté de 13 % par rapport à la même périodeen 2011. La baisse est plus marquée dans le secteur de la maisonindividuelle avec un recul de 15 %. Environ 2 000 salariésauront quitté le secteur à la fin 2012 (sur 63 000). Il s’agit dedéparts à la retraite, de non renouvellements de CDD, de fins depériode d’intérim ou encore d’arrêts simples d’activité. Al’exception du Morbihan, tous les départements enregistrentun nombre accru de dépôts de bilan depuis septembre. Cettedégradation soudaine risque de se poursuivre du fait deséchéances sociales et fiscales à venir et d’une forme de prisede distance des banques avec les entreprises en difficulté.2 Comment réagissent les chefs d’entreprises ?Leur moral est atteint. La fin de l’exonération des chargessociales sur les heures supplémentaires, l’empilement desnormes, la réduction des délais de paiement voulue par la loi LMEqui a profité à nos fournisseurs mais n’est pas appliquée par nosclients notamment les donneurs d’ordres publics, obligent leschefs d’entreprise à tailler dans leurs effectifs. Si nous n’y prenonspas garde, notre secteur va connaître à son tour la disparitionde son outil de production et bientôt des délocalisations.Certaines entreprises n’ont déjà plus d’autre choix que derecourir à l’emploi low-cost pour obtenir des marchés qui sonttraités à bas prix, avec des délais déraisonnables. On constatede plus en plus sur les chantiers des étrangers en situation d’extrêmeprécarité, employés par des sociétés d’intérim. Cesouvriers, souvent compétents, travaillent dans des conditionsde sécurité inqualifiables, quand nos entreprises essaient de seconformer aux règlements. Aujourd’hui, en Ille-et-Vilaine, il yaurait 1 500 emplois concernés par ce type de contrats. Ces pratiquesne sont-elles pas illégales ?3Quelles mesures préconisez-vouspour enrayer ce phénomène ?Nous souhaitons que les donneurs d’ordres soient responsablesdu règlement des charges sociales, de l’Urssaf et de la TVA desentreprises à qui ils confient leurs travaux et qu’ils adoptent unepolitique d’attribution des marchés au mieux disant au détrimentdu moins disant. Nous souhaitons aussi que la politique volontaristedu gouvernement pour relancer la construction, notammentles 500 000 logements promis par an, soit déployéerapidement. L’amendement Duflot va dans le bon sens mais nouspensons qu’il ne doit pas rentrer dans le plafonnement desniches fiscales. En 2012, ce seront à peine 350 000 logementsqui seront réalisés à l’échelle nationale dont 24 000 en <strong>Bretagne</strong>(5 000 logements sociaux). Une autre préconisation est la miseen place rapide de mesures incitatives, aides ou crédit d’impôt,à l’échelle nationale et régionale, via le pacte électrique breton,pour permettre aux particuliers d’engager des travaux d’isolationet rénovation de leur habitation.■ Propos recueillis par Véronique Maignant12BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°217 • OCTOBRE-NOVEMBRE 2012


Passage de témoin imminentchez Anavelec (Sainte-Sève - 29)et des projets pleins les cartonsEn poste depuis 4 ans au sein de l’entreprise familialecréée par son père, Louis Guillaume Loaëc, en prendraofficiellement les commandes le 1 er janvier prochain.Ingénieur en informatique, rompu à l’automatisme etl’électrotechnique, diplômé d’un master européen, lejeune dirigeant de 31 ans suit les traces de son père, envéritable Géo Trouvetou, spécialiste de la ventilationpour les élevages de porc. “Depuis mon arrivée,explique-t-il, je me suis consacré à la R&D et ai repristous les développements menés par mon père depuis30 ans. Désormais, je vais devoir me dégager du temps pourprendre la direction.”“Moi, poursuit Michel, je vais imaginer de nouveaux prototypesde ventilation en rajoutant des process et poursuivre mesrecherches dans le séchage de digestat issues de la méthanisation.Je crois fort au développement de ce secteur. C’est lemoment où jamais de donner un coup d’accélérateur.” La PMEcompte déjà 500 clients parmi lesquels 200 porcheries. Avecun CA de 1,85 million d’euros au 31.08.12, en hausse de 20 %,et 18 salariés, Michel Loaëc n’a eu cesse de diversifier sesactivités. Aujourd’hui, 55 % d’entre elles relèvent de la vente deprocess pour la ventilation dans les élevages (qualité d’airsanitaire et économies d’énergie). Les échangeurs thermiquesmis au point par Anavelec permettent ainsi de recycler uneLouis-Guillaume et Michel Loaëcpartie de la chaleur transportée. Autre activité initiée depuis1994 et représentant 20 % du CA, est la vente de machines àtraire et tout le SAV qui en découle. “Chez nous, la notion deservice rendu 24h/24 à nos clients est primordiale, en particulierdans les élevages agricoles. Pour y parvenir, notre rayond’action ne va pas au-delà de 30 km”.Le quart restant tient dans la diversification : conceptionsd’arrosage autonomes pour les pépinières, systèmes deséchage pour le bois ou les échalotes, procédés de récupérationdu biogaz pour fournir de l’électricité ou de la chaleur,systèmes d’économie d’énergie, etc. “On est capable de toutfaire, poursuit Michel Loaëc, rien ne nous arrête, on cherchejusqu’à ce qu’on trouve…”Contact : 02 98 88 33 81BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°217 • OCTOBRE-NOVEMBRE 201213


ACTUALITÉSCrédit © Vitré CommunautéEVEMA, NÉE DE LA FUSION ENTREESPACE VITRINE ET MODUL’AGENCEMENTLe haut de gammedans les métiers de boucheEn reprenant dans les années 2000 une activité devitrines réfrigérées, Modul’Agencement (Vitré - 35)est devenue en une petite décennie une référencedans l’agencement spécifique de magasins.“Ce n’est pas facile de changer de nom et j’avoueque la crise m’a un peu freiné dans mon élan…” souligneFrank Maupas, dirigeant depuis 2007 d’Espace Vitrine etModul’Agencement, dont la contraction des deux entités donneEvema. 45 personnes y sont employées, ce qui fait de la PMEun des plus gros agenceurs de magasins notamment ceuxdestinés aux métiers de bouche. “Fauchon, Hédiard, la Maisondu chocolat, mais aussi Stalaven, la Brioche Dorée, etc, notrepositionnement sur le moyen-haut de gamme nous amène ànous développer sur les grandes villes, Paris en particulier. Noustravaillons avec un réseau d’une trentaine de prescripteurs quifont appel à nous pour la qualité du travail de nos compagnonsmenuisiers et le savoir-faire de nos frigoristes. Cette doublecompétence est un véritable atout. Aujourd’hui, pour vendre, lamise en valeur des produits est essentielle et dans les métiersde bouche comme ailleurs, il faut un écrin !” Chocolatiers, pâtissiers,traiteurs, boulangers, épiceries fines, restauration rapide,tous ces métiers de bouche représentent 2/3 du chiffre d’affaires.Ce dernier, en hausse de 15-20 % cette année, atteindra 4,5 millionsd’euros fin 2012. L’autre tiers relève de l’agencement dechaînes franchisées (hôtellerie en particulier) et de magasinsindépendants avec la réalisation de show-room, de bureaux, desalles de réunion, etc. “Nous concevons et fabriquons égalementFranck Maupasdu mobilier, des pièces uniques suivant les plans de designerspour de riches particuliers, en France mais aussi à l’étranger.”Une compétition plus fortequi oblige à monter en gamme“La crise a fait ressortir toutes les faiblesses de l’entreprise.Nous avons dû nous diversifier et améliorer notre offre pour quele quart de l’activité ne dépende plus d’un seul client. Pendantdes années, j’ai été sous perfusion de la gestion du cash oùl’analyse des charges était fondamentale.” Ce passé plus industriela sans doute aidé Evema à passer le cap 2009-2010 sanstrop de casse. “Aujourd’hui, la demande reste plutôt forte avecun carnet de commandes qui se situe entre 1,5 et 2 mois.”D’autres projets devraient sortir fin décembre, début janvier. “Jeconstate malgré tout que nous sommes soumis à des clausesde pénalités de plus en plus nombreuses en cas de retard et demalfaçons. Le niveau d’exigence des clients ne cesse de s’éleveret dans le même temps nos marges diminuent, c’est dire sila compétition est acharnée”, conclut Franck Maupas.■ VMRennes - Longs Champs, 3 ème centre Renault Pro +inauguré en <strong>Bretagne</strong>. Suivront les ouvertures de Brestet Saint-Brieuc au premier semestre 2013.“Sur les 4 500 véhicules neufs (dont 500 Dacia) vendus en2011 par la concession de Rennes - Longs Champs, 800 sontdes véhicules utilitaires. Avec une baisse de 10 %, c’est lemarché qui a le moins souffert en 2011”, explique Eric Boissondirecteur du site. 200 salariés et 45 agents y travaillent. Son CAde 127 millions d’euros lui permet de rentrer dans le top 10des établissements Renault en France. “Nous avons aussivendu 3 000 véhicules d’occasion sur la même période”.Depuis son lancement en 2010, le concept Pro + a donné jourà l’ouverture d’une cinquantaine de centres en France,l’objectif à fin 2013 est de 90. “Avec 5 sites, la <strong>Bretagne</strong> serabientôt entièrement couverte, annonce fièrement JeanCambieri en charge du concept. Réservé aux professionnels,Pro+ propose l’achat, l’entretien ou la réparation de VU. C’estun marché sur lequel nous sommes historiquement leader,avec 33 % de part de marché en France et 15 % en Europe.Il nécessite un service structuré, avec des horaires élargies(ouverture le samedi) et des vendeurs formés aux produits.” ARennes, 150 000 euros ont été investis dans un bâtiment,l’aménagement de l’atelier de 400 m² et l’outillage dont unpont pouvant accueillir des fourgons jusqu’à 10 tonnes.L’enjeu : fidéliser les propriétaires de VU Renault mais plusencore capter ceux qui roulent sous une autre marque. Autreévènement à venir pour le réseau Renault est le lancement duDokker Dacia en novembre prochain. Avec un 1er prix à 7 900euros, il devrait attaquer le VU d’occasion. “On veut allerchercher le marché du C.15 et du compact”, conclut EricBoisson.Contact : 02 99 87 67 6714BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°217 • OCTOBRE-NOVEMBRE 2012


ACTUALITÉSMarc Guégan, 3ème en partant de la gaucheen compagnie de Jacques Le Ludec, maire de KervignacLBGE électricité tertiaire et industrielle(Kervignac - 56) : 500 000 euros investisdans un terrain et un bâtiment de 765 m²Ils étaient 200 clients, fournisseurs et membres du personnel lorsde son inauguration le 29 septembre dernier. “L’entreprise sedéveloppe, (+ 25 % de croissance attendue en 2012) et lesperspectives sont très encourageantes… D’après les échangesque j’ai pu avoir avec certains architectes au cours de cette réception,de beaux projets devraient sortir dans les mois à venir”,explique Marc Guégan à la tête de l’entreprise depuis plus de 6ans. LBGE rayonne principalement sur le Morbihan et le Finistèresud. Depuis le début 2012, l’entreprise a remporté de nombreuxchantiers dont celui de la nouvelle usine Capitaine Houat à Lanester(56) ou encore la salle des machines de Bigard à Quimperlé(29). “Electricité, éclairage, pose de coffrets prises decourant, informatique, en tout 18 500 m² de surface à câbler surle site de Capitaine Houat, actuellement le plus gros chantierindustriel du Morbihan. Nous avons commencé les travaux enavril dernier, ils devraient s’achever en février 2013.” Cette année,l’industrie représentera 60 % de l’activité de la PME, au lieu des50 % habituels, l’autre partie étant réalisée dans le tertiaire. D’unmontant de 1,9 million d’euros en 2011, le CA atteindrasans doute 2,4 millions fin 2012. Cette hausse d’activité justifiele tout nouvel investissement de Marc Guégan : “Ce bâtimentaurait dû sortir en 2009 car nous étions vraiment trop à l’étroit. Sil’effectif permanent de l’entreprise compte 19 personnes, et iln’ira pas au-delà, j’ai toujours eu besoin de faire appel à l’intérim,3 personnes minimum. Depuis le début de l’année, ils sont 6intérimaires, ce qui porte l’effectif à 25”, preuve que l’activité deLBGE se porte bien.Contact : 02 97 76 36 60BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°217 • OCTOBRE-NOVEMBRE 201215


ACTUALITÉSSébastien Louryet son adjoint,Eric Valloe-DenoualAvec Sinfoni Développement, le groupe Samsicétoffe son pôle formationIl y avait déjà Forget formation, entreprise acquise en 2008 etspécialisée dans la formation aux métiers du transport, de lalogistique et de la sécurité au travail (350 personnes pour un CAde 27 millions d’euros). Désormais, il faut aussi compter avecSinfoni Développement, dirigé par Sébastien Loury : “Créée en2007, Sinfoni est la marque que nous avons développée au seindu groupe Samsic pour les besoins en formation de nospermanents et intérimaires. Après cinq ans de pratique eninterne, nous avons acquis un savoir-faire que nous souhaitonsCrédit G. Salioudésormais valoriser auprès des autres entreprises, sur le GrandOuest en priorité. A partir de nos méthodes de travail, nous leurproposons de bâtir ensemble le parcours professionnel de leurssalariés.” L’approche consiste à développer les compétencesmétiers de chacun, de manière à accroître ses performances.Les Anglos-saxons parlent de business skills. “Notre offre cibleaussi les collaborateurs qui, via le congé individuel ou le plan deformation, souhaitent bénéficier d’un parcours pédagogiquepersonnalisé de manière à développer leurs qualités humaineset relationnelles, appelées en anglais les soft skills.” Orientéessur le long terme, elles aident à anticiper la capacité du candidatà s’intégrer efficacement et à s’épanouir au sein d’uneéquipe et dans ses relations avec l’extérieur. Aujourd’hui, 5 personnestravaillent au sein de Sinfoni Développement quis’appuie sur la logistique de Forget Formation disposant de 26centres en France. “Nous sommes le 20ème organisme deformation à l’échelle nationale, toutes structures confondues,poursuit Sébastien Loury également à la tête de Forget Formation.Notre ambition est d’arriver en 5 ans dans le top 10 endoublant notre CA qui devrait atteindre avec les deux entités 60millions d’euros.” Pour ce faire, des projets de développementsont en cours comme une offre de formation réglementaire pourles métiers du nucléaire. “En effet, le renforcement de la duréede vie des centrales nucléaires va nécessiter de doubler d’ici2017 les effectifs des techniciens de maintenance. De 20 000aujourd’hui, ils devraient passer à 40 0000. ”Contact : 02 99 86 30 95BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°217 • OCTOBRE-NOVEMBRE 201217


ACTUALITÉSEn 2 ans, Akabois (Landivisiau - 29)a doublé sa production maisons bois.Elle vient d’investir 600 000 eurosdans un nouvel atelier“Avec un CA de 3 millions d’euros au 30.09.12,notre croissance affiche à nouveau + 30 %, expliqueGéraldine Kerdiles, responsable de l’activité. Nousavons réalisé 36 maisons durant ce dernier exerciceet nous en avons déjà une trentaine en commande.”C’est son père, Alain Kerdiles, qui a créé l’entrepriseen 2004 suite à un voyage au Québec. Persuadé del’avenir du marché des maisons en ossature bois, ilcède en 2007 ses deux autres activités tournéesvers la maison traditionnelle et le bâtiment grosœuvre. “Depuis, nous travaillons ensemble, je gèrele quotidien et lui s’occupe de la stratégie. Nous proposons à nosclients des contrats de construction, à savoir que nous prenons encharge leur projet du 1er coup de crayon à la remise des clés. Leprix moyen de nos maisons s’établit à 115 000 euros. Nous avonscréé une gamme de plans types qui permet pour 1000 euros/m²de rendre nos maisons accessibles à tous. Notre clientèle est pourl’essentiel composée de jeunes primo-accédants et de jeunes retraités.Leurs motivations : le bois est un matériau noble, confortable,chaleureux et isolant qui permet de lutter contre l’effet deserre. Un autre facteur, loin d’être négligeable, est que notre délaide réalisation est de 5 mois au lieu de 12 pour une maison traditionnelle.”A ce cela se rajoute le fait la <strong>Bretagne</strong> est la 2ème régionla plus dynamique, juste derrière Rhône-Alpes sur cemarché. Cinq acteurs se le partagent dont quatre sont basésdans le Finistère. En France, on estime que le nombre de maisonsen ossature bois représente 10-12 % du marché des maisonsAlain et Géraldine Kerdiles inaugurentle nouvel atelier de fabricationindividuelles. Ce chiffre devrait atteindre 15 % en 2015. “Devantl’afflux des commandes, nous avons commencé dès 2010 à réfléchirà un projet de modernisation et d’agrandissement de notreatelier. Pour rester compétitifs, nous devions passer de l’artisanatau mode industriel. Aujourd’hui, avec ce nouvel atelier où tous lesflux de production ont été repensés, nous allons pouvoir dépasserles frontières du Finistère et prospecter sur toute la <strong>Bretagne</strong>,voire au-delà. Nous envisageons l’ouverture d’une agence àNantes ou à Vannes, mais aussi la mise à disposition de notrenouvel outil de production auprès des autres intervenants du secteur: architectes, maîtres d’œuvre, constructeurs. Ce sont là nosaxes de développement pour les 2 ans à venir”, conclut GéraldineKerdiles, 27 ans, à la tête d’une équipe de 16 personnes qui sembletout à fait prête à succéder à son père.Contact : 02 98 15 50 28Avec son nouveau camping,La Récré des 3 curés (Milizac - 29)développe les courts séjoursCréé il y a 20 ans par Francis et Jean-Pierre Bonnefoy, ce parc d’attractions(17 ha) situé à la pointe bretonne estouvert toute l’année. Il comporte unetrentaine d’attractions, dont une partiecouverte, ainsi que des restaurants etdes salles de réunion. Neuf membres dela famille travaillent dans l’entreprise. Ilssont épaulés par une dizaine de CDI. Enhaute saison, l’effectif monte à 85 personnes.Avec 220 000 entrées réaliséesen 2011, le CA atteint 3,58 millions d’eurosen hausse de 10 %. Comme “lesgros” du secteur, la Récré des 3 curésinvestit chaque année dans une nouvelleattraction, de manière à fidéliser sa clientèleessentiellement régionale. “Cetteannée nous avons mis un million d’eurosdans une pieuvre géante et son décorféérique, explique Nadine Podeur-Bonnefoy,fille d’un des deux fondateurs etcogérante du camping. A la fin août,notre activité était en léger recul du faitdu temps maussade, mais nous nesommes pas à la fin du match ! Ouvertstoute l’année, le camping inauguré l’annéedernière nous permet de vendre descourts séjours pendant les WE et les vacancesscolaires. D’ailleurs, je constate àLa pieuvre géante, nouvelle attraction 2012fin septembre que pour les vacances dela Toussaint, notre taux de remplissageest supérieur à celui de l’année dernière.De plus, outre les trois mois d’été, notreautre période forte se situe à Noël. Via lescomités d’entreprise, nous organisonsdes forfaits jour avec animation, restaurationet spectacle. C’est une formule quimarche bien !” Avec sa piscine couverte,le camping dispose de 102 places dont50 hébergements en dur avec des mobilhomestrès haut de gamme. “Les Taos,sont de véritables petits appartements,d’une capacité d’accueil de 6 personnes,chaque chambre disposant de sa salle debain privative. Nous proposons des forfaits(2 nuits) à 200 euros par famille + 12euros par personne pour l’accès auparc.” Séminaires d’entreprise, séjoursde vacances en famille, la formule courtséjour correspond à l’air du temps et devraitpermettre aux 4 enfants des fondateursà la tête du camping de boosterl’activité de leurs parents. Une histoire defamille qui n’est pas prête de s’arrêter.Contact : 02 98 07 95 5918BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°217 • OCTOBRE-NOVEMBRE 2012


RégionACTUALITÉSBenoît Cabanis, parrainde la seconde éditiondes Trophées DFCG pour l’OuestQuatre bretons lauréatsaux prochains Trophées dela gestion financière pour l’OuestA l’instar du Trophée du Directeur Financierde l’année, décerné chaqueannée depuis 12 ans par la DFCG auniveau national, le DFCG <strong>Bretagne</strong>Pays de Loire remettra cette année sonsecond “Trophée de la Gestion Financière”régional. Parrainé par Benoît Cabanis, trésorier de la CCI de <strong>Bretagne</strong>et président de Socah Hydraulique(Châteaubourg - 35), ce trophée a pourbut de distinguer le “Directeur Financierou le Directeur du Contrôle de Gestion”d’une entreprise pour la pertinence deses méthodes de gestion et les résultatsqu’elles lui ont permis d’atteindre :croissance, acquisition fusion, nouveloutil de pilotage, contrôle de gestionoptimisé, etc. Le “Trophée de la GestionFinancière” est ouvert à tous les Responsables administratifs,financiers et de contrôle de gestion des entreprises de larégion, membres ou non de la DFCG, PME ou grands groupes.La sélection se fait d’abord sur dossierpuis les candidats retenus sont entenduspar un jury composé de plusieursmembres de la DFCG et d’un certainnombre de partenaires.Une soirée de prestige, organisée le13 novembre prochain au Châteaud’Apigné près de Rennes, mettra àl’honneur les 6 lauréats retenus à l’occasionde cette seconde édition : DidierChemin pour le Groupe Omnium (Brest- 29), Rosemary Lichou pour la CoopLe Gouessant (Lamballe - 22), EmmanuelLebas pour Rapido (Mayenne -53), Guenhael Le Roch pour EnensysTechnologies (Cesson-Sévigné - 35),Jean-Hugues Verdu pour le GroupeFindis (Saint-Barthélemy d’Anjou - 49)et Bertrand Vaz pour Savena Sfinc(Bréal-sous-Montfort - 35). Cette soiréeest ouverte à tous les chefs d’entreprises,DAF et contrôleurs de gestion, sur simple inscription.Contact : siege@dfcg.asso.frBRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°217 • OCTOBRE-NOVEMBRE 201219


FOCUSACTUALITÉS(“Je ne pense pas qu’on aitLA FRANCHISE, VECTEUR DE RECONVERSION PROFESSIONNELLE EN PÉRIODE DE CRISE ?62 000 pigeons en France”La franchise a plus que jamais le vent en poupe, si l’on en juge par le succès de la semaine des entrepreneurs franchisésqui vient de s’achever partout en France. Valeur refuge ou “piège à gogo” actionné par des opportunistes ?Plus que jamais en période troublée, la bonne information – et le recul – prévalent sur l’impatience etun trop-plein d’enthousiasme. Confirmation avec Chantal Zimmer, Déléguée Générale de la Fédération Françaisede la Franchise (FFF) en compagnie de Laurent Treuil, directeur développement du réseau L’Onglerieet de Renan Bégueret à la tête de deux Pizza Del Arte.Chantal ZIMMERBE : 49,24 mds d’euros de CA en 2011 contre 48 mdsd’euros en 2010 : manifestement, la franchise ne mollitpas, même - ou surtout- en période de crise ?Chantal ZIMMER Les chiffres que vous citez attestenten effet qu’on a affaire ici à un réseauqui continue de bien se porter avec des franchises qui ne cessentde se développer. Ce qui m’amène à dire qu’effectivement,la franchise est un vecteur de reconversion professionnelle beaucoupmoins risqué qu’une création d’entreprise isolée.Laurent TREUIL De notre côté, je peux vous le confirmer: on surfe sur la crise ! Elle est là,c’est indéniable, avec des personnes au chômage et la concurrence,mais la franchise rassure les gens. J’ai 70 demandes deplaquette par mois ! 2012 a donc été une bonne année avec unCA de 17 millions d’euros (TTC) en progression de 6 % à périmètreconstant. Alors, oui, la franchise, c’est un droit d’entréemais on apporte dans le même temps une sécurité certaineque les personnes n’ont pas en tant qu’indépendante. Arrivantdu domaine bancaire (où il fut Directeur d’agence/Réseau desprofessionnels. NDLR), j’étais bien placé pour voir ce qui marchaitou pas…BE : Dans ce contexte “porteur”, n’y a-t-il pasdanger à voir se placer des “opportunistes”entre des franchiseurs un peu trop “rapides”à vouloir développer leur concept etdes prétendants un peu trop naïfs ?Chantal ZIMMER Drôle de vision du secteur !C’était le cas dans les années‘70 quand certains faisaient de la franchise comme M.Jourdain faisait de la prose ! En 2012, c’est terminé.Aujourd’hui la franchise a atteint sa maturité : franchiseur,c’est un métier. Cela peut en décourager certains qui ont peurde prendre des responsabilités ? C’est très bien ainsi !D’autre part, le franchisé n’est pas un naïf : je ne pense pas qu’onait en France 62 000 pigeons ! Profil du franchisé ? Quelqu’un quisort en moyenne à bac, bac+2, voir bac + 4.BE : Renan Bégueret, vous menez aujourd’huideux Pizza Del Arte à Pacé et Saint Grégoire (35)après en avoir dirigé trois. Commentêtes-vous devenu franchisé ?Renan BÉGUERET Je me suis toujours présenté comme“autodidacte du commerce” avec, audétour de la quarantaine, une grosse interrogation : “commentvais-je accompagner ma vie professionnelle pour les 20 à 25 ansà venir ?” Ajoutez à cela que j’avais une vraie envie d’entreprendreet de gagner mon indépendance, je pouvais alors prendredeux directions : racheter un cabinet de RH, j’y pensaisalors, ou… me tourner vers la franchise. Le groupe Le Duff, à cetteépoque, avait repris Pizza Del Arte et manifestait son envie dedévelopper la marque en s’accompagnant d’entrepreneurs. Etc’est bien ce qui m’a plu ! Car je suis tout à la fois entrepreneurBRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°217 • OCTOBRE-NOVEMBRE 201221


ACTUALITÉSFOCUSet un indépendant franchisé. Capitalistiquement, 100 % de mesaffaires m’appartiennent, j’ai un contrat de marque qui m’engagependant 9 ans – j’en suis à 8 ans et demi – avec reversement de5 % de mon CA. Et j’ai fait le choix de m’adosser, sans jamaisle regretter, à une marque qui monte en puissance, qui a toujoursde l’ambition avec une vraie notion de réseau – je ne voulais surtoutpas être isolé – et de vrais process.Laurent TREUILLaurent TREUIL En 2007, quand le statut d’auto-entrepreneurest apparu, on a vu beaucoupde femmes, notamment dans les grandes métropoles,lancer leur activité… Or, en France, il n’existe pas de diplôme pourêtre prothésiste ongulaire ! Pour s’installer, il faut avant toutprendre en compte un critère : une population féminine suffisante.Autrement dit des villes dotées d’un vrai potentiel dans ce sens.Les petites villes de moins de 10 0000 habitants c’est donc peuenvisageable. D’autant plus que la clientèle que nous visons estâgée de 30 à 50 ans et, même en essayant de la rajeunir, on restesur un secteur d’activité qui coûte relativement cher : 40 eurosla prestation (HT).Cela dit, L’Onglerie fêtera l’an prochain ses 30 ans et nouscomptons actuellement 120 franchisés en France.On est très bien représentés dans l’Ouest, de la Loire Atlantiqueen remontant sur Vannes, mais en dehors de cela, il y a encoredes choses à faire, c’est certain. Car si nous comptons desfranchisées à Rennes ainsi qu’à Brest, en revanche, nous n’avonsencore personne dans les Côtes d’Armor. En fait, nous avons toutsimplement moins de demandes dans votre région, alors quenotre souhait est bien de nous développer sur Dinard, Saint-Malo,Lorient ou Quimper, etc.Respect des horaires, des méthodes de travail, desconditions d’approvisionnement... Le franchiseur imposeen général ce type de contraintes...22BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°217 • OCTOBRE-NOVEMBRE 2012


FOCUSACTUALITÉSFRANCHISÉE L’ONGLERIE,INSTALLÉE DEPUIS JUILLET 2010 À BRESTIsabelle Le Royne se ronge pas les onglesDeux employées, un business-plan qui, pour le secondexercice est “légèrement au-dessus du prévisionnel” avec enmoyenne chaque jour une trentaine de clientes à venir se fairebichonner les ongles : après 10 ans passés dans l’immobilier,Isabelle Le Roy, 29 ans, ne regrette en rien son choix d’être“passée franchisée”.Droit d’entrée : 8 000 euros + 10 % reversés chaque mois surle CA réalisé pour bénéficier d’un suivi administratif et de lacommunication initiée par L’Onglerie : “on connait d’avance leplan média prévu nationalement, via un Congrès annuel où leschoses nous sont dévoilées. Nous avons aussi une réunionrégionale, en octobre cette année, pour faire le point sur notreactivité, dresser un bilan des choses passées et envisager denouveaux supports de communication par exemple. Et cela nenous empêche pas d’engager d’autres actions localement,en toute liberté. Le juridique ? On peut avoir des soucis avecdes enseignes qui utilisent le mot “onglerie” sur leur façade.Cela m’est arrivé ! Or, L’Onglerie est une marque. Je prendsalors une photo du commerçant indélicat : le service juridiquelui adresse ensuite des courriers d’avertissement.”A-t-elle été mise en garde au moment de sauter le pas ? “Passur la franchise. Davantage sur le fait d’ouvrir un commerce,quel qu’il soit. Mais la marque a 30 ans. Elle est connue etreconnue. Je n’avais donc pas de craintes sur sa crédibilité etson sérieux. J’avais aussi pris contact avec une franchisée dela marque.” De quoi aussi s’assurer que la marque propose unedouble formation : “au métier bien sûr. J’ai passé neuf semainesde formation initiale à Paris, et une autre à Bordeaux pour lagestion et les aspects financiers. On peut ensuite demander àêtre “remise à niveau” des nouveautés et suivre des ateliersdans les centres de formation.”Renan BÉGUERET Des contraintes ? Je n’ai jamais vu leschoses ainsi. D’autant plus que jesuis à la Commission du marketing de la marque, précisémentpour partager des idées, et que nous investissons beaucoup enR&D. Mais passer par la plateforme du groupe est l’assuranced’avoir les meilleurs produits mis à disposition au meilleur prix.C’est bien cette logique de groupe avec massification des achatsqui m’intéressait. Je peux vous assurer que quand le groupe commande400 T de mozzarella pour ses différentes enseignes,dont les 135 Pizza Del Arte en France, d’un point de vue industriel,vous représentez une force ! J’insiste toujours : je ne suispas restaurateur mais j’entreprends dans la restauration commerciale,nuance ! Je dois donc gérer des équipes – un restaurantPizza Del Arte, c’est en moyenne 15 ETP pour 1,5 milliond’euros de CA HT – et surveiller mes ratios…Précisément ! Le revenu net annuel moyen d’unfranchisé tourne depuis ces dernières années autourde 33 000 à 35 000 euros, avec des secteurs quistagnent encore plus bas. Ça n’est pas faramineux…Laurent TREUIL Vous trouvez ? Ça fait quand mêmeprès de 3 000 euros mensuels…Après, tout est relatif ! Evidemment que vous n’allez pas gagnerdes sommes astronomiques au regard d’une prestation à 40euros mais quand vous avez plusieurs centres, vous gagnez trèsbien votre vie.Et malgré ce qu’on entend de la crise, via le Pôle emploi, lespersonnes peuvent disposer d’aides pour accéder à la franchise.Résultat : on voit moins de micro entreprise et d’auto-entrepreneuraujourd’hui dans le secteur. Ils préfèrent devenirfranchisés d’autant que notre “ticket d’entrée” n’est que de8 000 euros. On est très loin de droit d’entrée à 50 000, 100 000euros ! Cela existe mais pas dans les mêmes secteurs d’activitéscomme dans la restauration où le CA peut atteindre 1 ou 2million d’euros. Rien à voir avec ce que nos franchisés peuventconnaître : en moyenne 180 000 ou 200 000 euros, voire jusque400 000 euros s’ils sont multi-centres. En moyenne, nos franchisésréalisent de 20 à 30 % de marge une fois tout payé :salaires, charges, loyers…Il faut bien prendre en considération l’élément suivant : je ne vendspas de produits. Une responsable et ses salariées n’ont que deuxmains. Elles ne peuvent pas faire, chacune, plus de 8 clientes jour.La nécessité d’innover, n’est-ce pas ce quetout commerce devrait avoir pour moteur ?Chantal ZIMMER “Devrait” comme vous dites… Maisest-ce partout le cas? Innover, celapasse par de nouveaux produits, un accueil différent, un relationnelet un marketing direct ou encore innover en termes de gestion: il faut que le chef d’entreprise utilise toute la palette miseà sa disposition pour se maintenir en tête du marché. C’estcomme cela qu’on est passé, de fin 2010 à fin 2011, de 58 000à 62 000 franchisés.BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°217 • OCTOBRE-NOVEMBRE 201223


DOSSIERACCESSIBILITÉ DU TERRITOIREENTREPRISES CITÉES :RFF <strong>Bretagne</strong> Pays de la Loire (44) – Eiffage Rail Express (35) – Société d’Exploitation des Aéroports de Rennes et Dinard (35) – Giboire Immobilier(35) – Dinard Grand Hôtel Barrière (35) – Oceania Hotels (29) – Capgemini (35) – Rétis Communication (35) – Niji (35) – Best Western Hôtelle Duguesclin (22) – Verlingue (29) – Crédit Mutuel ARKEA (29) – Hénaff (29) – SNCF (35) – Conseil régional de <strong>Bretagne</strong> (35)Paris à 3h de Quimper et de Brest,un rêve d’aménagement territorialou une réalité en marche ?Si les travaux ont bien démarré à partirde la base d’Etrelles, la réflexion surla poursuite de la ligne à grande vitessede Rennes vers la pointe Finistère est ouverte,tandis que la réorganisation du transportaérien reste suspendue à l’ouvertureéventuelle du chantier deNotre-Dame des-Landes.“Tout est fait pour que le rendez-vousde 2016 soit tenu, confirme PatrickLeweurs, directeur du projet LGV<strong>Bretagne</strong>-Pays de la Loire chez RFF. LeTGV arrivera en gare de Rennes au plustard le 15 mai 2017, grâce aux 180 km devoies nouvelles où les trains pourrontrouler à 320 km/h, assurant un gain de 37minutes sur la liaison Rennes - Paris.La LGV apportera ainsi une contributionmajeure à la réduction à terme à 3 heuresdu temps de parcours entre Paris - Brestet Paris – Quimper”.Priorité nationale, l’arrivée de la LGV adonc pour objectif de “développer demanière significative la desserte de la<strong>Bretagne</strong>, en réduisant la position périphériquede l’Ouest et en renforçant sonaccessibilité vers les autres régionsfrançaises et européennes”.Le chantier est rentré dans la phase opérationnelleen août 2011, les acquisitionsfoncières se poursuivent, la base de travauxd’Etrelles a démarré en juillet 201228BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°217 • OCTOBRE-NOVEMBRE 2012


DOSSIERLoïc Dorbec, directeur des opérations EREPatrick Leweurs, directeur du projetLGV <strong>Bretagne</strong> Pays de LoireCrédit RFF Crédit Gaël Arnaud / EREsera ouvert l’an prochain dans ce départementpour assurer les besoins directs de nos chantiers.Ce type de grandes infrastructures avecune volonté politique, ça dynamise la région !”S’y ajoutent d’autres arguments comme l’impactsur la desserte interne des territoires. La LGVpermet en effet de libérer des capacités sur leslignes classiques existantes pour le TER et pourle fret. Le projet doit participer à un rééquilibrageentre modes de transport, un des objectifsnationaux en matière de développement durable.Enfin, de nombreuses gares font l’objetd’aménagements conséquents, avec la créationde Pôle d’Echanges Multimodaux (PEM)comme à Brest, Quimper, Morlaix, Guingamp,Saint-Brieuc, Saint-Malo, Rennes, Redon,Vannes, Auray, et Lorient.Patience toutefois, le chantier qui pourrait amenerla LGV dans le Finistère s’étalerait sur prèsde 20 ans !Une (petite) révolution ?Chef d’entreprise, Antoine Gilbert est aussivice-président délégué aux infrastructures etprésident du conseil stratégique de la SEARD(société d’exploitation des aéroports de RennesDinard) : “La question n’est pas de gagner 37minutes mais d’offrir un nouvel espace de travailet de loisirs, de nouvelles perspectives d’activité,avec un élargissement de la clientèlepotentielle. Nous serons très attentifs au respectde la clause sociale et des engagements enmatière de sous-traitance pris par les cocontractants”.Ce que souligne aussi Laurent Giboire, présidentde Giboire SA : “La LGV Quimper et Brestne se fera pas pour 2016 mais n’oublions pasla demi-heure gagnée sur Paris - Rennes :quand on va chercher des marchés à Paris, çapermet de rentabiliser la journée.En parallèle, la restructuration de la gare deRennes autour du projet EuroRennes (soit100 000 m² de bureaux ,10 000m² de commerces,des programmes de logement) vaaccroître l’attractivité de la métropole.L’amélioration de la qualité des liaisons intra<strong>Bretagne</strong> jusqu’à Nantes, mais aussi la liaisontrain VAL vers les quartiers d’affaires et les quartiersétudiants sont des arguments en faveur dudéveloppement économique. Les élus (consulairescomme politiques) sont d’ailleurs trèsactifs pour aller chercher de nouvelles entreprisesen région parisienne et à l’international,notamment sur les salons de l’immobilier à Pariset à Cannes.La demi-heure gagnée va bénéficier à l’ensembledu territoire. Les villes moyennes s’organisentpour restructurer leurs gares et vendreleur projet d’aménagement sur la région parisienne: le prix du logement est un élément fortde décision”.La preuve par l’expérienceLe Grand Hôtel Barrière à Dinard a vu arriver laligne TGV à Saint-Malo en 2005 :“L’impact a été tout de suite positif sur notre activitéloisirs, certaines personnes ont quitté la voiturepour venir en train et il manque parfois destrains sur les week-ends prolongés, témoigneFranck Marie, directeur général. On attend avecimpatience la LGV : 37 minutes c’est essentiel.Pour notre clientèle affaires, principalement parisienne,le temps est le principal argument dechoix face à la concurrence de villes commeLille, Bordeaux ou Deauville”.“J’ai eu l’expérience d’Aix-en-Provence que leTGV a mis à 3 heures de Paris. Que du bonheur,confirme Benoît Houssais, hôtel Oceania à Brest.Le train va proposer une belle alternative deweek-end pour les touristes et ça va remplir leschambres du vendredi au lundi. La clientèleaffaires n’hésitera plus à intégrer Brest dans lestournées. Si le train est en lien avec le tram, cesera un plus pour les zones d’activités commeFINANCEMENT DU PROJET BRETAGNE À GRANDE VITESSEBEI, premier investisseur publicUn premier contrat de financementde 100 millions d’euros en faveurdu projet <strong>Bretagne</strong> à grande vitessevient d’être signé entre Philippe deFontaine Vive, Vice-président de laBanque européenne d’investissement(BEI), et Pierrick Massiot, Président dela Région <strong>Bretagne</strong>, sur un total de financementde 300 millions d’euros. Parcette signature, l’engagement total de laBEI pour le projet <strong>Bretagne</strong> à Grandevitesse atteint un montant de 853 millionsd’euros.L’engagement de la BEI s’est d’abordconcrétisé par la mise à disposition de553 millions d’euros, pour 25 ans, auconsortium dont Eiffage est le chef defile. Cette mobilisation de la BEI seradésormais renforcée par des prêtsdirects à la Région <strong>Bretagne</strong>, premierfinanceur, parmi les collectivités territoriales,de la LGV <strong>Bretagne</strong>-Pays-de-la-Loire et, plus globalement, du projet<strong>Bretagne</strong> à grande vitesse.30BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°217 • OCTOBRE-NOVEMBRE 2012


dans tout ça ?De son côté, André Jourt, vice-présidentde la CCI de Brest, en charge de l’aéroport,estime que : “Le temps est une valeur pourles affaires. Tant que le TGV ne met pasBrest à trois heures, l’avion reste le moyenle plus rapide pour aller à Paris : l’aéroportassure 11 vols AR et il est relié auxprincipaux hubs. Il présente une offre diversifiée.Notre proposition sur Marseille à 15euros a reçu un très bon accueil, les grandsinvestissements sont derrière nous, l’entretienet le renouvellement de la piste etl’entretien sont financés. Le projet de NDdes-Landesne changera pas la donne :on sera toujours à 3h de l’aéroport”.Pour Laurent Giboire, élu régional à la CCI<strong>Bretagne</strong>, “l’aéroport de Rennes a l’intérêtde sa petite taille (facilité d’embarquement).ND-des-Landes se fera, au bénéficedu sud <strong>Bretagne</strong> et de Vannes qui a suanticiper pour construire les conditionsd’accueil pour attirer des entreprises extérieures.”Du côté des entreprises, les avis sont égalementnuancés.Chez Rétis, par exemple : “L’avion ne sejustifie que lorsqu’on va plus loin que Paris,ou à l’international”. “L’aéroport de Rennesn’a aucun sens sauf pour des connexions,poursuit Hugues Meili. Nous sommes audépart de notre développement international,l’intérêt de ND-des-Landes dépendrade la desserte avec Rennes et des parkings”.Capgemini : “utilise assez peul’avion sauf pour Toulouse, ND-des-Landesne changera pas nos habitudes, sauf pourdes vols internationaux”.Avec un cri d’alarme du côté desQuimpérois. Pour Jacques Verlingue, “Iln’y a pas de grande révolution à attendredu transport ferroviaire. Fermer l’aéroportde Quimper, ce serait tomber sur la tête.Les entreprises du sud Finistère ont besoind’une liaison à prix raisonnable (y comprisle coût de parking), ce qui n’est pas le casaujourd’hui”.de Paris et en a tiré un bénéfice très positif, au contraire deColmar. Il faut militer pour que des entreprises viennent s’installerà Saint Brieuc et profitent de ses avantages (qualité de vie, prixde l’immobilier et liaison rapide avec Paris) plutôt que l’inverse.On voit bien d’ailleurs que les 3 ou 4 projets hôteliers sur le quartierde la gare sont freinés, il n’y a pas un investisseur qui y aille.Sur le plan touristique, ce n’est pas une demi-heure de moinsqui va changer les choses. On n’a rien à promouvoir à la descentedu train, il y a une offre à construire. Mais ne nous tromponspas, il faut d’abord attirer des entreprises”.“Actuellement, l’objectif des 3h08 sur le Paris - Brest est ramenéplutôt à 3h30 et pas pour toutes les gares, ni tous les trains. Nousmilitons pour un principe de désenclavement, continue FrankBellion, Président d’Investir en Finistère et de la CCI de Brest.L’avion est rapide mais cher, il nous faut un autre moyen detransport pour renforcer notre attractivité et faire venir les entreprises.Hugues Meili, dirigeant de NijiSuite page 36BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°217 • OCTOBRE-NOVEMBRE 2012 33


DOSSIERGÉRARD LAHELLEC, VICE-PRÉSIDENT DU CONSEIL RÉGIONAL DE BRETAGNE CHARGÉ DES TRANSPORTS“L’accessibilité :un chantier en cours”Copyright SNCF-médiathèque : Philippe FraysseixA quelles conditions le projet deLGV peut-il contribuer à l’attractivitéde la région <strong>Bretagne</strong> ?Il faut que la population dans sa diversité,les entreprises, les territoires s’approprientle projet. Un territoire non accessiblene peut être compétitif : notredéveloppement économique, avec un faiblehinterland et l’éloignement de nosmarchés, nous demande de nous ouvriraux autres, en nous appuyant sur uneambition publique déterminante et enfédérant tous les acteurs économiques.Crédit Emmanuel PainLe projet est-il bien calibré ?On ne peut pas réagir en s’occupant seulementdu Finistère mais il faut réfléchir enpartant de l’extrémité Ouest de la<strong>Bretagne</strong>. Les études de rentabilité socioéconomiquedémontrent que la LGV a lemeilleur taux de rentabilité de tous lesprojets nationaux et tout a été bouclé enjuillet 2011.La part contributive des collectivités d’ici2017 a été fixée selon le taux de retourpour chaque territoire. Ainsi l’Ille-et-Vilainequi reçoit 48 % des retombées contribueà même hauteur, le Finistère arrive enseconde position et 70% de l’investissementinitial est porté par la Région.Le meilleur des trains mettra Brest à 3h08ou 3h10 de Paris, mais il faut aussi penseraux autres dessertes, d’où l’effortmené par la Région sur la rénovation desgares, la réalisation de plate-formes multimodales.Nous avons engagé un travail préparatoireau grand débat public que nous organiseronsen 2013 sur l’ensemble des lignesRennes-Quimper, Rennes-Brest etRennes-Nantes, pour créer des lignesnouvelles et éviter la bipolarité RennesNantes.L’accessibilité se limite-t-elleau ferroviaire ?Notre région est une région de productionqui a vocation à s’affirmer. L’accessibilitéparticipe à la performance de la production.Nous définissons un scénario pérenne dedéveloppement logistique, qui unit le ferroviaire,le routier, le maritime, en encourageantla mutualisation des usages. Ladesserte par les aéroports rentre dans lamême logique.Si Rennes est plus dédié au fret courrieret au transport, nous n’abandonneronspas Dinard qui emploie 700 salariés à laréparation aéronautique. Si Brest est unaéroport international avec 1 million devoyageurs et de bons résultats, les petitsaéroports peuvent avoir un avenir plusproblématique, non pas tant à cause deNotre-Dame-des-Landes mais plutôt de laconcurrence du rail.A condition que ce projet se fasse, Notre-Dame-des-Landes doit être accessible àla <strong>Bretagne</strong>, d’où un argument supplémentaireen faveur de la liaison Rennes -Nantes.Enfin, le Plan numérique, avec le hautdébit pour tous, participe de la mêmeoption stratégique de la région.34BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°217 • OCTOBRE-NOVEMBRE 2012


BERNADETTE MALGORN, ELUE AU CONSEIL RÉGIONAL DE BRETAGNE“<strong>Bretagne</strong> à grande vitesseou <strong>Bretagne</strong> à deux vitesses ?”“Il ne faut pas privilégier les dessertesintra-régionales au détriment du désenclavement,alors que l’avenir de la régiondépend de dessertes faciles avec le restedu monde et pas seulement Paris. Si l’onn’y prend garde, on ira vers un abandonprogressif de la région par les entreprisescar tout bassin d’emploi non reliédécroche.Si on opte pour l’économie productive(et pas seulement résidentielle), on abesoin du TGV et de liaisons aéroportuaires.C’est un enjeu régional pour lequel lesBretons doivent se battre. Evaluer l’impactde la LGV vers Brest et Quimper par leseul TRI (taux de rentabilité interne) n’estpas suffisant. Des études complémentairesà RFF pour introduire une dimensionéconomique comme l’impact sur ledéveloppement et la création de valeurajoutée sur le territoire devront-être faites.Des ateliers territoriaux délocalisés sontlancés pour organiser la consultationamont au débat public, mais on resteencore sur un projet de repli et nond’ouverture au monde.Il a manqué une méthode de mesure del’intérêt relatif des différents investissementsstructurants en <strong>Bretagne</strong>. Dire quec’est cher pour quelques minutes enmoins, c’est un discours suicidaire pourla <strong>Bretagne</strong> et l’Ouest de la Région.”BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°217 • OCTOBRE-NOVEMBRE 2012 35


DOSSIERLa LGV a été inscrite au SNIT(schéma national d’infrastructuresde transport). Même dansun contexte de restrictionbudgétaire, il faut se placerdans une perspective dedéveloppement économique.Bordeaux est à même distancede Paris que Brest, et va obtenirune liaison en 2 heures :nous demandons seulement3 heures. D’autres investissements(liaison Rennes - Nantes)ont été inscrits après nous : ilsne doivent pas se faire à notredétriment”.“Qu’entend-on par LGV ?s’interroge Jacques Verlingue,Jacques Verlingue, dirigeant du groupe éponyme dirigeant du courtier d’assuranceéponyme (Quimper - 29). La date d’arrivée du TGV àBrest ou Quimper n’est pas claire. L’accélération dont vabénéficier Rennes est une bonne chose, mais elle nous éloigneencore plus : il faudra désormais plus de temps pour faireRennes - Quimper que Paris - Rennes.Je dirige deux sociétés : Verlingue (500 collaborateurs en Franceet en Grande-<strong>Bretagne</strong>) et Génération (370 collaborateurs), soitprès de 600 salariés dans le Finistère. J’ai à la fois besoin de medéplacer rapidement et d’attirer des talents pour conservermon siège social à Quimper. Soit la ville se transforme en un lieuWest coast, moderne et attirant, soit elle devient une charmantebourgade de bord de mer, loin des lieux de décisions stratégiques.Donc pour des raisons d’efficacité économique et desurvie, nous risquons de ne pas avoir d’autre choix que dequitter Quimper. Il est vraisemblable que nous n’irons pas àRennes mais à Nantes ou ailleurs, pour avoir des dessertes dequalité. A un moment, la somme des contraintes en tempssupprime l’intérêt de s’installer dans la région. Au minimum, ilfaut militer pour le maintien de l’aéroport avant l’arrivée du TGV,qui est un véritable serpent de mer.”36Finistérien d’adoption, Marc Brière, Arkea-CMB, partage lamême analyse : “On manque de visibilité sur l’arrivée du TGV à3h de Paris. La <strong>Bretagne</strong> ne peut pas se raisonner globalement.Rennes qui est déjà en liaison 2h avec Paris va passer à1h30. Pour la vie des affaires, c’est formidable et ça rend la villecompétitive par rapport aux autres métropoles. Mais pour leFinistère, et même le Morbihan et les Côtes d’Armor, la liaisonsur la journée avec le reste du pays reste une question difficile.C’est une question d’aménagement du territoire, c’est aussiune question d’image. Il faut lever le frein psychologique de ladistance qui restreint certains recrutements ou l’arrivée denouvelles entreprises. Maintenant il est urgent de raccrocher lereste de la <strong>Bretagne</strong> au territoire national.”“Raccrocher l’Ille-et-Vilaine à Paris, c’est bien mais la <strong>Bretagne</strong>n’est pas un bloc homogène et l’arrivée du TGV nous éloignerelativement de Paris, renchérit Loïc Hénaff. A Quimper (surtoutà Pouldreuzic), le temps est un frein énorme à l’organisation dutravail. On ne peut pas rentrer durablement à minuit tous les joursBRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°217 • OCTOBRE-NOVEMBRE 2012et le prix de l’avion est prohibitif. Tout le monde n’est pas prêtà sacrifier son temps personnel en transport, ça brise desfamilles. Nous rencontrons des difficultés à recruter car certainsne veulent pas de cette vie-là. C’est aussi un problème de fairevenir les clients sur nos sites industriels.La réduction du trajet de 37 minutes facilite les choses, mais ilfaut aussi favoriser l’intermodalité pour les personnes, quipeuvent faire l’aller en avion, revenir en train par exemple. Penserà installer des prises d’ordinateur même en seconde classe... çase joue à pas grand-chose. Le train reste un bureau.”Se mobiliserEn réponse à ces questionnements, Jean Philippe Dupont,directeur régional SNCF, a pris l’initiative de lancer les Clubs TGV,pour ouvrir la concertation : “Il faut que les entreprises bretonnesse saisissent du projet. Anticiper l’arrivée du TGV rendra cetinvestissement le plus efficace possible pour le développementde la région.” Et de citer les Clubs des TGV Est et TGV Rhin-Rhône qui ont créé des “kits ambassadeurs” : des supportsde communication permettant de renforcer la présentationcommerciale d’un acteur local (école de commerce, industriel,opérateur de services…) par la promotion de son territoire et deses atouts.Certains ont contribué à la réalisation de guides touristiquesdédiés aux destinations TGV. Lors d’une réunion du Club TGVde Metz, des autocaristes ont fait remarquer que la hauteur desinstallations ne permettraient pas le débarquement et l’embarquementde leurs passagers devant les portes mêmes, et doncà l’abri, des aléas climatiques. La prise en compte anticipée decette remarque a permis d’ajuster la construction.Un autre exemple, que l’on peut sans doute attribuer directementau Club TGV, est la création d’une offre scolaire internationale(lycée mais aussi classe élémentaire) à Belfort, quiaccueille des grandesentreprises internationales(General Electric,Alstom…). De même,dans la perspective del’arrivée du TGV, lesparticipants du ClubTGV de Strasbourgont contribué à lacréation d’un “Bureaudes Congrès”. Et lavocation internationalede la ville a suscité desactions de formationaux langues étrangères,proposée par laCCI aux commerçantslocaux.La conclusion arrived’elle-même : “Pourbien accueillir le TGV,il faut s’y prendre tôt”.■ Clotilde ChéronCopyright SNCF-médiathèque : Philippe FraysseixJean-Philippe Dupont, directeur régional SNCF


JuridiquePRATIQUESLE DROIT DE L’ENVIRONNEMENTLe casse-tête des normesS’il est un domaine où les normes s’empilent, s’enchevêtrentvoire se chevauchent, c’est bien en droit del’environnement. La boulimie du pouvoir normatif s’estaccélérée au cours de ces dernières années, au pointde déclencher une vague d’indigestion chez lesopérateurs économiques, la congestion des administrationset des discordances parmi les juridictions.Urgence climatique oblige ?Prenons la loi dite Grenelle II du 12 juillet 2010. Paradoxalement,ce texte peut être regardé tout à la fois comme marquant l’apothéoseet le début de la déchéance du droit de l’environnementcontemporain. Il s’agit en effet de la transcription (édulcorée) duconsensus national qui s’était dégagé à l’occasion de l’organisation,en 2007, du Grenelle de l’Environnement. D’aucuns nedécriaient alors l’urgence et la nécessité de réformer les pratiques(transports, bâtiments, déchets, énergies renouvelables, biodiversitéetc.) et donc le droit. Mais, comme a d’ailleurs pu le releverle Rapport d’Information sur la mise en application de cetteloi, déposé le 9 février 2012 à l’Assemblée Nationale, “la complexitéde ce texte, sa longueur [257 articles] et l’inégale importancede ses dispositions montrent que le “produit juridique” issudu Grenelle n’a pas conduit à une meilleure lisibilité et accessibilitédu droit de l’environnement”. Pour sa mise en œuvre, cene sont pas moins de 185 décrets d’application qui doivent êtreadoptés (au 31 janvier 2012, 128 décrets étaient publiés) et autotal près d’un millier de textes réglementaires.Pour les autorités publiques chargées d’appliquer et de contrôlerles normes environnementales, la tâche est également ardue.Un droit difficilement compréhensible entraîne une applicationdifférenciée sur le territoire national, à laquelle visent à remédierdes circulaires des administrations centrales - et donc un droitsouterrain. Concernant leur pouvoir répressif, on dénombreactuellement 25 dispositifs différents dans le code de l’environnement.Contrôleurs et contrôlés devraient toutefois mieuxconnaître leurs droits et devoirs à compter du 1er juillet 2013,date de l’entrée en vigueur de l’ordonnance du 11 janvier 2012portant réforme de ces polices spéciales de l’environnement.Enfin, le flou des normes environnementales retentit sur le pouvoiret les décisions des juges. Les conflits de jurisprudence nesont pas rares et, plus qu’ailleurs, celle-ci est évolutive.En somme, le droit de l’environnement est aujourd’hui victimede son succès. Sobriété et simplification devraient être lesmaîtres-mots de son évolution.Par Astrid RébillardCabinet FIDAL, Avocat Associé,Docteur en Droit, Spécialiste en Droit de l’environnementA cela s’ajoutent évidemment de nombreuses autres normes exigéespar l’évolution du droit communautaire (ex. eau, réglementationdes produits chimiques – REACH - ou biocides) etl’encadrement de nouveaux domaines (ex. énergie solaire ouéolienne) et celles concoctées pour satisfaire l’opinion en généralou des groupes de pression.Intrinsèquement, l’inflation législative et réglementaire engendrel’instabilité des règles et la dégradation des normes. La critiquemonte.Du côté des opérateurs économiques, l’insécurité juridique etle coût des normes environnementales peuvent être paralysants.La filière photovoltaïque, par exemple, a gravement pâti(sic) de l’instabilité des règles d’urbanisme et du dispositif destarifs d’achat de l’énergie (cf. en particulier le feuilleton réglementairede 2010 aboutissant à un moratoire). Les autorisationsenvironnementales à solliciter se multiplient (ex. création del’autorisation administrative propre à Natura 2000 par un décretdu 16 août 2011). Le recours à des bureaux d’études pourpréparer certains dossiers de demande d’autorisation estincontournable (ex. autorisation d’exploiter une installationclassée pour la protection de l’environnement). Il sembleaujourd’hui complexe pour une entreprise de connaître la loi etd’organiser ses comportements d’investissement en fonction decelle-ci – sauf à recourir à des spécialistes de la matière.BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°217 • OCTOBRE-NOVEMBRE 201237


CCI DE BRETAGNELA SEMAINE DES ENTREPRISES DE SERVICES B TO BORGANISÉE PAR LES CCI DE BRETAGNE SE DÉROULERA DU 12 AU 16 NOVEMBRE 2012Financer son projet,des solutions innovantes existentLes entreprises de services B to B jouent un rôle primordialdans le développement économique de notre région.En <strong>Bretagne</strong>, ce secteur compte 25 000 établissementset 180 000 emplois. Chaque année, les CCI de <strong>Bretagne</strong>leur consacrent une semaine spécifique.La 5e édition de la semaine des entreprises de services Bto B se tiendra du 12 au 16 novembre dans toute la <strong>Bretagne</strong> avecdes rendez-vous thématiques sur le développement commercial,les RH, les questions juridiques, les réseaux, la gestion/comptabilité,le marketing et la communication. Cette année, le groupede travail régional Service des CCI, présidé par David Cabedoce,a fait le choix de porter un éclairage tout particulier sur les solutionsinnovantes pour financer les PME. Ce sujet sera d’ailleurs aucentre du colloque inaugural du 12 novembre à Rennes. Pourquoice thème ? “Dans un contexte économique et financier en berne,sur fond de recapitalisation bancaire (Bâle 3), les entrepreneursconstatent des difficultés grandissantes pour obtenir unfinancement bancaire dans de bonnes conditions, expliqueRoland Cariou, pilote du groupe de travail régional. C’estencore plus vrai dans le secteur des services où les modèleséconomiques ne sont pas aussi aboutis que dans l’industrieet où les créateurs ont souvent moins d’apport.” Pourtant,depuis plusieurs années, des solutions innovantes ont été développéesen <strong>Bretagne</strong> pour soutenir les créateurs d’entreprise enmanque de fonds propres ou d’apports en capital risque mais aussien subventions d’investissement. Elles sont portées par de nombreuxréseaux ou associations d’entrepreneurs tels queEntreprendre <strong>Bretagne</strong>, les Cigales, les plateformes d’initiativeslocales, les Business Angels, France active mais aussi les collectivitéslocales ou territoriales, la Région, les fondations de certainesgrandes entreprises etc. Le témoignage de Marie-Christine LeGlouanic que nous allons découvrir plus loin illustre parfaitementl’importance de ces aides en phase de démarrage.Le programme des manifestations de cette nouvelle édition dela semaine des entreprises de services B to B est d’ores et déjàdisponible sur www.semaine-entreprises-services.com.■ Véronique MaignantPASSERELLE BRETAGNE, CENTRE D’APPEL ET DE SECRÉTARIATAccompagnée par des particulierset des chefs d’entreprisesEn février 2008, Marie-Christine Le Glouanic a crééPasserelle <strong>Bretagne</strong>, un centre d’appels téléphoniqueset de télésécrétariat au service des entreprises et desprofessions libérales. Passerelle est aussi une entreprised’insertion pour aider les femmes à reprendre pied.“Il me faut absolument deux lignes supplémentaires carje suis sur en passe de décrocher un marché fabuleux : unappel aux dons va être lancé à la télé pour permettre à Bertrandde Broc de participer au prochain Vendée Globe ! Dès lundi, nousserons assaillis de coups de fil” lance Marie Christine Le Glouanic,au téléphone avec Orange au moment où je pénètre dans sonbureau (Rennes). Et même si finalement cette opération ne sefera pas, le ton est donné. Déterminée et enthousiaste, la chefd’entreprise raconte la genèse de son projet dont l’idée d’originerevient au réseau Entreprendre. “J’ai été introduite auprèsdu réseau Entreprendre <strong>Bretagne</strong> (composé de chefs d’entreprise)par l’intermédiaire de l’Ascape 1 . Lauréate en 2008 dansla catégorie Création d’entreprise, j’ai obtenu un prêt à taux zérode 20 000 euros remboursable sur 5 ans et l’accompagnementpendant deux ans d’un dirigeant. Croyez moi, cette reconnaissanceest un véritable sésame auprès des banques et organismesen charge d’aider les créateurs.” Coté banques justement, seulle crédit coopératif l’a suivi dans son projet et accordé un prêtde 15 000 euros. “Ils ont été particulièrement sensibles à ladémarche d’insertion de femmes, des jeunes pour la plupart.”Des Cigales très prêteusesUn autre réseau moins connu et pourtant d’envergure nationalest celui des Cigales qui signifie Clubs d’Investisseurs pourune gestion Alternative et Locale de l’Epargne Solidaire. Ici, ils’agit de particuliers qui consacrent une partie de leur épargne38BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°217 • OCTOBRE-NOVEMBRE 2012


Marie-Christine Le Glouanic a crééPasserelle <strong>Bretagne</strong> en février 2008CCI DE BRETAGNEDe nombreux systèmes d’aideau financement existentà des projets de développement locaux. Par groupe de 10 à 15,les “cigaliers” étudient des dossiers de création et interviennentà différents niveaux. Dans le cas de Passerelle <strong>Bretagne</strong>, 2cigales sont entrées à hauteur de 1 500 euros dans le capital etont fait un apport en trésorerie de 3 500 euros (au taux de 4 %)“Au bout de 5 ans, j’ai la possibilité de racheter mes parts.” Lescigaliers, en fonction de leurs compétences, apportent égalementaux créateurs d’entreprise des conseils et les incitent à parfaireet compléter leur projet. Ils offrent un environnementhumain contribuant à rompre l’isolement du créateur.Outre ces deux réseaux nationaux, Marie Christine LeGlouanic a reçu une subvention de 3 000 euros de laFondation Macif et 5 000 euros de Rennes Métropoleen tant qu’entreprise d’insertion. Pour sa part, BDI-France Active lui a accordé un prêt de 15 000 eurosau taux préférentiel de 2 % sur 5 ans et la CCI Rennesvia la plateforme d’initiative locale, 8 000 euros àtaux zéro sur 3 ans. “Celui-ci, poursuit Marie-ChristineLe Glouanic, j’ai fini de le rembourser et tous lesautres le seront en 2013. Je vais pouvoir investir.C’est d’ailleurs ce que je viens de faire en agrandissantmon centre d’appel. Avec 7 personnes dont 3 encontrats d’insertion, je n’avais plus assez de place pourêtre en règle avec la loi, 10 m² par téléopératrice.”Avec un cinquantaine de clients fidélisés, des cabinets médicauxet des médecins indépendants, pour l’essentiel, le CA dePasserelle <strong>Bretagne</strong> est en constante progression. “En septembre,j’ai déjà deux mois d’avance sur l’exercice précédent.C’est très encourageant, souligne la dirigeante. Et même si jegagne beaucoup moins qu’avant pour deux fois plus de problèmes,je n’ai qu’une idée en tête : continuer à me développerpour aider encore plus de jeunes femmes à retrouverconfiance en elles !”1 Association pour l’emploi des cadresBRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°217 • OCTOBRE-NOVEMBRE 201239


PRATIQUESEnquêteFOURNISSEURS AUTOMOBILESQuelle stratégiepour franchir les obstacles ?Les 1 400 suppressions de postes annoncées par PSA à Rennesfont craindre des retombées en cascade sur les fournisseurs automobiles.Pour éviter les déconvenues, combattre la dépendance vis-à-vis d’un seul constructeurdevient un leitmotiv. La manière diffère : certaines entreprises s’éloignentde l’automobile, d’autres cherchent à multiplier les clients dans leur secteur.3 QUESTIONS À DANIEL LAFRANCHE,DIRECTEUR GÉNÉRAL DE BRETAGNE ATELIERS (RENNES)On dit souvent que lorsqueLa Janais tousse, l’ensemble dela filière automobile rennaiseaussi. Êtes-vous encore fortementdépendant du constructeur PSA ?Oui, d’autant plus que nous travaillonsde manière synchronisée avec ceconstructeur. Il y a très peu de souplesse :lorsque PSA met en route ses chaînes,nous travaillons. Lorsqu’ils s’arrêtent,nous aussi. Une commande de câblesynchro peut par exemple être passéeentre 50 et 120 minutes à l’avance. Nousavons l’avantage de nous situer à côté deleur usine et de disposer du matériel logistiquenécessaire. C’est ce qui nous rendcompétitifs. Notre activité ne peut doncpas être délocalisée. On reste bien sûr enveille sur l’activité automobile, mais nouscherchons à nous diversifier, même sic’est une tâche lourde à mettre en œuvre.50% de notre activité sont liés à PSA. Ily a sept ou huit ans, c’était 80 à 90%.Dans quel secteurvous diversifiez-vous ?Dans les années 80 et 90, nous avionsdéjà essayé de nous diversifier dansd’autres secteurs que l’automobile,notamment dans la téléphonie ou l’électroménager.Mais ces activités ont étédélocalisées, notamment vers les paysde l’Est ou le Maghreb. On a comprisqu’on devait nouer des partenariats durables.C’est particulièrement importantpour nos salariés (460 sur 600, NDLR)qui sont majoritairement des personneshandicapées. PSA est resté notre client leplus stable. L’automobilenous fournit un faire-valoir.Nous avons 35 ans d’expériencedans ce secteur.C’est un atout dont nousnous sommes servis pourprospecter la SNCF etAlstom, par exemple, dès2007. Nous fabriquonsaujourd’hui des pièces deTGV. Alstom a pris encharge financièrement unepartie du renouvellementnécessaire de nos équipements.Nous avons lamême démarche avecCrédit <strong>Bretagne</strong> AteliersAirbus, dans l’aéronautique, avec quinous sommes en discussion. C’est untravail mené par la direction et par noscommerciaux. En parallèle, nous cherchonsà nous diversifier dans le secteurtertiaire en proposant de la gestion électroniquede documents, la numérisation,l’archivage. C’est un travail qui peut intéresserles banques par exemple.De nombreux obstacles doiventjalonner cette route vers la diversification.Comment trouvez-vousl’argent nécessaire pour investir ?La plus grosse difficulté est d’arriver ànous faire connaître comme sous-traitantpotentiel. Financièrement, il est clairque la crise nous a affaiblis. Nous avonsréussi à obtenir une levée de fonds à titreassociatif pour les besoins de cette diversification(<strong>Bretagne</strong> Ateliers a récolté1 million d’euros de souscriptions entre2011 et 2012, NDLR). Dans certains cas,nous arrivons à faire en sorte qu’une partiedes investissements soit supportéepar le client. Par ailleurs, nous cherchonsà obtenir des fonds du Grand emprunt,dont 100 millions doivent être fléchésvers l’économie sociale et solidaire. Autotal, 1,5 million sont investis chaqueannée pour développer l’outil de production.Dans notre démarche de diversificationdans la gestion de documents,il faut compter 500 000 euros cette année,la même somme l’année prochaine.40Daniel Lafranche, directeur général de <strong>Bretagne</strong> Ateliers


EnquêtePRATIQUES50 % de l’activité de <strong>Bretagne</strong> Ateliers sont liés à PSA“Bonjour, je réalise un article sur la stratégie des fournisseursautomobiles bretons en matière de diversification”. “Lastratégie ? Pour évoquer cette question, il faut contacter legroupe”. Les directeurs d’usine se montrent pour beaucoup,peu loquaces sur ce qui constitue pourtant un thème incontournabledans l’automobile. Les déboires du groupe PSA, quia annoncé 1 400 suppressions de postes dans son usine deRennes en juillet, ne créent pas un climat propice à lacommunication. La crainte de retombées en cascade surl’ensemble de l’écosystème qui vit autour de La Janaisse fait sentir. Les chiffres varient sur le nombre d’emploisinduits menacés. On annonce parfois 17 000 postes endanger. Dans l’automobile, le ratio d’un emploi chez leconstructeur pour 1,5 à 2 postes chez les fournisseurscircule généralement.La question de la dépendance des sous-traitants vis-àvisde leur donneur d’ordre résonne donc avec insistanceces dernières semaines. Elle n’est pourtant pas nouvelle.Au tournant des années 90, les constructeurs automobilesont procédé à une vague d’externalisation. “Danscertains cas, ils ont sorti des équipes de leur usine pourcréer de nouveaux fournisseurs. C’est le cas de Faureciaà Crevin”, explique Xavier Médard, délégué d’Autéo,l’association chargée d’animer la filière automobile bretonne.Ce nouveau chaînon a bousculé le rouage de l’industrieautomobile. Il a relégué des fournisseurs de rang 1 (quilivrent directement leurs pièces au constructeur) vers le rang2 (qui approvisionnent un sous-traitant). “Les premiers sontdevenus de grosses entreprises autonomes. En revanche, lesseconds ont moins bien évolué car ils se trouvaient plus éloignésdu constructeur et ils n’ont pas été aussi bien accompagnés”,détaille Xavier Médard.Crédit <strong>Bretagne</strong> AteliersSuite page 42BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°217 • OCTOBRE-NOVEMBRE 2012 41


PRATIQUESEnquête3 QUESTIONS À OLIVIER CAMPY,DIRECTEUR GÉNÉRAL DE SANDEN (TINTÉNIAC - 35)Sanden a renforcé ses liensavec PSA en 2011, lorsquel’entreprise a été élevée au rangde fournisseur majeur par PSAen 2011. Vous avez dans le mêmetemps engagé une démarchede diversification dans les pompesà chaleur. Vous jouez sur deuxtableaux stratégiques différents ?La réflexion date de 2007. Nous avonsréalisé de la prospective sur le moyen-longterme. Nous avons senti que nous avionsbesoin d’activer de nouveaux moteurs decroissance pour assurer notre développementdans la durée. Nous avons lancédes études, travaillé avec Créativ’ quinous a accompagnés dans le début duprocessus pour engager une diversification.Il fallait entrer dans la stratégie dugroupe, c’est-à-dire être en cohérenceavec les technologies environnementales.Nous avons choisi deux axes : le développementet la fourniture de produits declimatisation pour les voitures hybrides, etles compresseurs pour pompes à chaleursdans le bâtiment. Quant au rapprochemententre Sanden et PSA, c’estquelque chose d’indépendant de cettestratégie. Il est lié aux liens historiquesque nous entretenons. Depuis 30 ans, ils’agit de notre premier client.Aujourd’hui, le marchéautomobile européenest en déclin.Votre activité en souffre ?L’automobile concentre encore99 % de notre activité. La diversificationdemande du temps. Nousavons lancé les études en 2007,pour démarrer la production en2011. Nous sommes aujourd’hui àun tournant. On voit poindre unebaisse de notre business classique,et une hausse de nos autresactivités. On espère qu’à partir del’année prochaine, le déclin sera compensépar ces nouvelles productions. D’ici2015, nous espérons qu’un bon tiers denotre carnet de commandes concernerales deux axes sur lesquels nous avonsengagé une diversification. Mais nous restonsen phase de démarrage. Acquérirde la notoriété représente notre challenge.Sur le marché de l’habitat, nous sommesun nouvel entrant. Et ce n’est pas facilesachant que la crise touche aussi le secteurdu bâtiment. Concernant les difficultésde PSA, nous les suivons de près.Mais nous avons un terrain de jeu pluslarge dans l’automobile. Nous travaillonsavec un panel de marques diversifié :Renault, Ford, Volkswagen, Fiat…Olivier Campy, directeur général de SandenCertains observateurs affirmentque faire partie d’un grandgroupe comme Sanden représenteun avantage important pourse diversifier, car vous pouveztrouver les fonds nécessairespour investir. Vous le ressentez ?La démarche de diversification est néesur le site de Tinténiac. Mais c’est certain,être adossé à un grand groupe nousdonne les bases technologiques pour travaillerplus sereinement. Cela permet aussid’investir et d’amortir notre période detransition. Il nous a quand même falluconvaincre le groupe et monter un projetqui entrait dans sa stratégie. Mais unefois que c’est validé, on n’y revient plus.Marc Arlès, président de l’UIMM 35-56Crédit UIMM 35-56Dans un contexte de baisse desventes d’automobiles enEurope, les entreprises éloignéesdu donneur d’ordredeviennent particulièrementvulnérables. Pour elles, la diversificationde leur production estdevenue un enjeu majeur. “Bonnombre d’industriels ont déjàcompris qu’il faut s’ouvrir à d’autresactivités, que travailler enmonosecteur est dangereux surle long terme”, estime MarcArlès, le président de l’Uniondes industries des métiers de lamétallurgie du Morbihan etd’Ille-et-Vilaine. Seulement voilà.Passer de la parole aux actes n’est pas toujours simple, surtouten période de crise. “C’est comme un vélo, pour tourner il fautdes marges de manœuvre”, affirme Xavier Médard. Autrementdit, il faut dégager des fonds pour embaucher les commerciauxqui vont prospecter de nouveaux clients, ou pour investir afinde renouveler l’outil de production. Les sociétés qui parviennentà prendre le tournant de la diversification s’y prennent demanières différentes. Certaines cherchent à s’orienter versd’autres secteurs que l’automobile. C’est le cas de <strong>Bretagne</strong>Ateliers (lire précédemment), dans le bassin d’emploi rennais.Ou encore, de Sanden (lire ci-dessus), à Tinténiac, qui s’estreconverti avec succès dans la production de compresseurspour les pompes à chaleurs des logements. D’autres entreprisess’efforcent d’élargir leur clientèle dans l’automobile. LeJoint français, à Saint-Brieuc, fournit par exemple des constructeursallemands. Le groupe MGI Coutier, qui possède AvonPolymère, à Vannes, affirme “travailler avec quasiment tous lesconstructeurs dans l’automobile, mais aussi les poids lourdsou les véhicules industriels. Chaque entreprise a sa particularitéet peut trouver une solution conforme à sa situation”,estime Xavier Médard. A l’heure où la situation de PSA inquièteles responsables économiques et politiques locaux, un comitérégional stratégique sur la filière automobile s’est réuni deuxfois. Parmi les thèmes des discussions, la diversification figureen bonne place.■ François Neliaz42BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°217 • OCTOBRE-NOVEMBRE 2012


Petites annoncesPRATIQUESABONNEZ-VOUSÀBRETAGNEÉCONOMIQUE8numéros35 €au lieu de41,20 €TELECHARGEZVOTRE BULLETIN D’ABONNEMENTsur le sitewww.bretagne-economique.comAFFAIRES À CÉDER - JTB RENNES1 Fabrication sur mesure d’équipementsen matériaux compositesC.A. 2011 : > 4 700 K€ - EBE environ 600 K€Clientèle : Industriels. Fonds propres nécessaires :1000 à 1 200 K€2 Construction de maisons individuellesC.A. 2011 : > 3 700 K€ - RN environ 140 K€Clientèle : Particuliers. Ouverture du capital à un partenaire “métier”afin d’accélérer le développement de l’entreprise.3 Fabrication et pose de menuiseries extérieuresmétalliques et aluminiumC.A. 2011 : environ 1 300 K€ - EBE environ 250 K€Clientèle : Professionnels. Fonds propres nécessaires : 200 K€4 Viviers à poissons et coquillagesGroupe propriétaire de sites de viviers à poissonset coquillages souhaite céder site par siteJTB RENNES - Félix JOLIVETLe Quirinal • 16, mail Anne-Catherine • 35000 RennesTél 02 23 400 400 - Fax 02 23 400 403 - E-mail : contact@jtbconseil.fr123NOUVEAUNOUVEAUAFFAIRES À CÉDER - JTB NANTESFabrication, installation d’équipements pour l’industrieC.A. : supérieur à 2 000 K€ - R.N. positif, stable et récurrentClientèle : Industrie agroalimentaire, chimique, pharmaceutique,mais aussi de façon plus marginale, le catering aérienImprimerie de labeur orientée également éditionC.A. : supérieur à 3 000 K€ - R.N. positif, stable et récurrentClientèle : 60 % clientèle privée et 40 % clientèle publiqueet institutionnelle. Marché national avec une forte clientèle locale.Entreprise de construction de maisons individuellesC.A. : supérieur à 3 000 K€ - R.N. positif. Clientèle : particuliers(90 % en constructions neuves) Marché régional.JTB NANTES - Jacques THIÉBAUT12 rue du Chapeau Rouge • 44000 NantesTél 02 40 69 29 90 ou 06 11 88 75 24 - E-mail : jtb.jtr@wanadoo.frBRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°217 • OCTOBRE-NOVEMBRE 201243

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