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Le goéland d'Audouin - La pointe du Cap Corse

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L’ actualité à la Pointe !Toponymie<strong>La</strong> carteaux trésors15 ans deprotectionTout sur le<strong>goéland</strong><strong>d'Audouin</strong>Numéro 1 • Eté 2002 • Gratuit


23EditoEté 2002Un journalà la <strong>pointe</strong> !<strong>La</strong> Pointe <strong>du</strong> <strong>Cap</strong> <strong>Corse</strong> est aujourd’hui reconnuepour la qualité de ses sites naturels, de ses paysageset des efforts déployés pour les préserver et les mettreen valeur.Je vous invite à découvrir ce premier numéro <strong>du</strong>journal Pointe <strong>du</strong> <strong>Cap</strong> <strong>Corse</strong>. Deux fois par an, vousy trouverez des nouvelles des sites, des réalisations etdes projets : Comment se portent le <strong>goéland</strong>d’Audouin et le balbuzard ? Combien de visiteursfréquentent le sentier des douaniers ? Que sait-on dela tour Santa Maria et comment l’a-t-on consolidée ?Pourquoi les lézards des îles ont-ils un ventre jaune ?Où en est la restauration <strong>du</strong> Moulin Mattei ? Et dela chapelle Santa Maria ? En quoi consistent un siteclassé, une réserve naturelle, le Conservatoire <strong>du</strong>littoral ou Natura 2000 ? Et que sait-on de cettemarguerite lilliputienne et rarissime qui pousse surl’îlot <strong>Cap</strong>ense ?…Ce journal tisse un lien. Avec ceux qui vivent icitoute l’année, avec ceux qui y ont des attaches etavec ceux qui passent. Souhaitons-lui longue vie.Pierrette TOMASIPrésidente de l’associationFinocchiarola - Pointe <strong>du</strong> <strong>Cap</strong> <strong>Corse</strong>www.<strong>pointe</strong><strong>du</strong>capcorse.orgTéléchargez le magazine<strong>Le</strong> Journal de la Pointe <strong>du</strong> <strong>Cap</strong> <strong>Corse</strong> est publié par l’associationFinocchiarola pour la gestion des espaces naturels de la Pointe <strong>du</strong> <strong>Cap</strong><strong>Corse</strong>. Mairie, 20247 Rogliano.Direction de la publication : Michel Delaugerre (AGENC)Edition : Karibu Editions (Juliette Nicoli, Olivier Nicoli, Thomas Ottavi).Maquette : Christophe Steffan. Mise en page : Comys. Impression :Imprimerie Bastiaise.ISSN en cours. Périodicité : Semestriel.Crédit photo : AGENC pages 3, 4, 5, 6, 7, 8, 10, 11 et couverture ; Karibu : 8,9, 14 ; sauf mentions spéciales.Etudes en coursDes moulins, des fourset des hommes<strong>Le</strong>s moulins à vent, peu répan<strong>du</strong>s en <strong>Corse</strong>, setrouvent pour la plupart sur la Pointe <strong>du</strong> <strong>Cap</strong>. <strong>Le</strong>sfours à chaux, en revanche, ne manquent pas. Et laPointe en compte une bonne dizaine. <strong>Le</strong>s documentset études relatifs à ce patrimoine font cruellementdéfaut. Dès juin 2002, des étudiants architectes <strong>du</strong>centre Partir (Morsiglia) s’attaquent à l’inventaire et aurelevé architectural de tous les fours et moulins de laPointe <strong>du</strong> <strong>Cap</strong> <strong>Corse</strong>.Réhabilitation <strong>du</strong> Plan de l’IlotTravail collectif<strong>Le</strong> Plan de l’Ilot est une <strong>pointe</strong> rocheuse de1,5 ha qui fait face à <strong>Cap</strong>ense, sur la commune deCenturi. Ce site, menacé par l’urbanisation, a été acquisen 1981 par le Département de la Haute-<strong>Corse</strong>.Camping sauvage, stationnement de véhicules, stockagede blocs rocheux pour les travaux <strong>du</strong> port, allerset venues d’engin lourds… <strong>Le</strong> site était gravementdégradé. <strong>Le</strong> Conseil général, en accord avec la commune,a décidé de le réhabiliter. Arrachage des griffesde sorcière (plante envahissante), épierrage, plantations,installation de piquets et de fils pour la protectiondes secteurs revégétalisés et enfin nettoyage desmacro-déchets marins redonnent un nouveau visageaux lieux. Ces travaux sont le fruit des efforts conjointsde divers services <strong>du</strong> Conseil général (espaces naturelssensibles, entretien <strong>du</strong> territoire, routes, interventionssanitaires et sociales) etde plusieurs associations :<strong>Le</strong>s Jardiniers des mers,Amighi di u Rughjone et <strong>Cap</strong>vert. L’opération s’achèverapar l’édification prochained’un muret et l’installationd’une signalétique.Plantation de lentisqueenbrefà la <strong>pointe</strong>de l’actualitéMoulin de Morsiglia( Jean Orsatelli - <strong>Le</strong>s MoulinsEd. J. <strong>La</strong>fitte)<strong>Le</strong> Plan de l'Iloten cours de réhabilitationEté 2002


45enbrefà la <strong>pointe</strong>de l’actualité<strong>La</strong> plupart des quelques30 mares de <strong>Corse</strong> sontsituées dans le sud,à l’exception de celles desAgriate et <strong>du</strong> <strong>Cap</strong> <strong>Corse</strong>( à <strong>Cap</strong>an<strong>du</strong>la et Barcaggio)Eté 2002<strong>La</strong> Pointe en ligne avec le ConservatoireUn site pour les sites<strong>Le</strong> Conservatoire <strong>du</strong> littoral a entièrement mis àjour son portail web ! <strong>Le</strong>s sites sont répartis enonze entités géographiques : l’Aquitaine, les lacs, laBretagne... et bien sûr la <strong>Corse</strong>. <strong>La</strong> Pointe <strong>du</strong> <strong>Cap</strong> <strong>Corse</strong>fait l’objet d’une présentation particulièrementdétaillée : Nature et Paysages, Richesses Naturelles,Histoire et Pratiques, Gestion, ainsi que des renseignementsutiles.www.conservatoire-<strong>du</strong>-littoral.frEnquêtes et comptagesInstruments de mesureChaque année depuis huit ans, des enquêtes defréquentation sont menées à la Pointe <strong>du</strong> <strong>Cap</strong>.Ces comptages sont effectués par des agents qui serendent à date et heure fixes à des points bien précis.Pour les aider, des éco-compteurs, petits instrumentsenterrés permettant de relever les passages, ont étéinstallés en 2001. Un dossier complet sur la fréquentationtouristique sera présenté dans un prochainnuméro.<strong>Le</strong>s plus courtes sont les meilleuresUne mare à BarcaggioUne nouvelle mare temporaire méditerranéennea été découverte dans la basse vallée del’Acqua Tignese. Peu spectaculaires – elles ressemblentà une tache verte tantôt mouillée tantôt sèche aumilieu <strong>du</strong> maquis – ces mares présentent un très grandintérêt pour la diversité <strong>du</strong> monde vivant. En effet, elleshébergent des animalcules (crustacés en particulier) etdes plantes spécialisés et souvent très rares, adaptés àl’alternance de périodes d’assèchement et d’inondation.<strong>Le</strong>s œufs d’animaux enkystés ou les graines traversentde longues périodes de dormance, puis renaissentà la vie dès la première pluie pour accomplir leplus vite possible un nouveau cycle vital.15 ans de protection<strong>La</strong> renaissance de<strong>Cap</strong>an<strong>du</strong>laDébut des années 1980. <strong>Le</strong> projet de Porto Giraglia a étéabandonné. Ce complexe touristique de 5 000 lits, et son portde plaisance à la Cala Francese, ne seront pas construits.Entre l’abandon <strong>du</strong> projet immobilieret la mise en place de la protection,s’ouvre une période incertaine où toutest permis, surtout le pire.C’était hier…Mais on l’oublie déjà. Depuis bienlongtemps, des incendies ravagentrégulièrement le maquis et ne sontarrêtés que par la mer. <strong>Le</strong>s chênes vertset les genévriers disparaissent.<strong>Le</strong> site, encore confidentiel pour les estivants, estdéjà bien connu des campeurs sauvages. ATamarone, Santa Maria, Barcaggio, des tentes sontinstallées tout l’été. Et en septembre, quand le siteretrouve sa tranquillité, c’est le décor navrant desdéchets abandonnés…Vient ensuite la première vogue des véhicules toutterrain. <strong>La</strong> plage de Tamarone est traversée de jourcomme de nuit. Il n’est pas rare de passer le matinà la tour de Santa Maria et de trouver des poissonsflottant sur le ventre, victimes pendant la nuitd’une pêche à la dynamite. D’autres braconnages seTamarone 1987.<strong>Le</strong>s incendies répétésravagent le site.Eté 2002


67Dépôt d’or<strong>du</strong>res à BarcaggioConstruction <strong>du</strong> mur deTamarone. Avant, lesvéhicules roulaient surla plage et la <strong>du</strong>ne etpénétraient loin dans le site…développent. <strong>Le</strong>s allers et venues des véhiculesmettent à mal les plages, les <strong>du</strong>nes, leszones humides et laissent des plaies ouvertesdans la végétation.<strong>Le</strong> territoire est livré aux usages incontrôlésles plus destructeurs.<strong>La</strong> reconquêteA partir de 1984, avec l’accord de la communede Rogliano, le Conservatoire <strong>du</strong> littoral commenceses acquisitions. L’année 1987 voit la créationde la réserve naturelle des îles Finocchiarola puis del’association de gestion. Parallèlement, l’Agencdresse un premier état des lieux prenant en compteles paysages, le patrimoine écologique et culturel, lespotentialités pastorales… identifie les nuisances etpropose un aménagement.Après concertation avec les acteurs locaux, la communeet le Conservatoire décident d’interdirele camping, les feux, les dépôts d’or<strong>du</strong>reset la circulation des véhicules au-delàde la plage de Tamarone. Un arrêté <strong>du</strong>Maire fixe les nouvelles règles tandisqu’une clôture, puis un muret sont installéspour délimiter le stationnement. Maisles habitudes ne se changent pas en un jouret dans un premier temps “le mur deTamarone” fait grincer bien des dents, occasionnedes tensions locales. Il dérange.<strong>Le</strong> Conseil municipal et le Conservatoire <strong>du</strong>littoral restent fermes.A la même époque, à Santa Maria et à Tamarone, desterres sont mises en valeur pour l’agriculture et l’élevageavec la plantation de vignes et la création depâturages. <strong>Le</strong> site affirme sa vocation à la fois agropastoraleet naturelle. Il est entretenu, nettoyé et surveillépar un garde permanent, des sentiers sontcréés, des panneaux installés, des dépliants édités etpeu à peu l’aménagement et la gestion de ces espacess’imposent aux yeux de tous.Gérer, verbe actif<strong>Le</strong> Conservatoire poursuit ses acquisitions qui passentde quelques 300 hectares il y a 10 ans à 650aujourd’hui. Au cours des dernières années, des projetsimportants se réalisent : la location à un jeuneéleveur de 20 ha de maquis transformés en prairie ;la création <strong>du</strong> sentier des douaniers entreMacinaggio et Centuri ; la restauration des <strong>du</strong>nes deBarcaggio ; la consolidation de la tour SantaMaria ; l’édition de documents d’information etl’installation de panneaux dans les villages.L’association de gestion se transforme et intervientsur toute la Pointe <strong>du</strong> <strong>Cap</strong> avec l’implication des 3communes. Des gardes saisonniers sont présents l’étésur les sites.Aujourd’hui les espaces naturels de la Pointe <strong>du</strong> <strong>Cap</strong>sont reconnus bien au delà de l’île. Ils sont fréquentésl’été, mais aussi toute l’année par la populationlocale et des visiteurs heureux de parcourir des paysagespréservés. Ils sont devenus le meilleur atouttouristique de la micro-région. Combien regrettentPorto Giraglia ?Michel Delaugerre et Alain CamoinRepères chronologiques<strong>Le</strong> sentier des douaniersattire de nombreux visiteurs.Cette fréquentation nouvelleest source de retombéeséconomiques pour lamicro-région.• 1984 :Premières acquisitions <strong>du</strong> Conservatoire <strong>du</strong> littoral à la <strong>pointe</strong> <strong>du</strong> <strong>Cap</strong> <strong>Corse</strong>.• 1987 :Création de la Réserve naturelle des îles Finocchiarola et de l’associationFinocchiarola pour la gestion <strong>du</strong> site ; premières études, premiers inventaires…• 1996-1998 :Concertation locale pour l’inscription de la Pointe <strong>du</strong> <strong>Cap</strong> <strong>Corse</strong> sur la listedes sites Natura 2000. Refonte de l’association Finocchiarola avec l’adhésion des troiscommunes (Rogliano, Ersa, Centuri).• 1998 :<strong>Le</strong> sentier des douaniers, ouvert en totalité entre Macinaghju et Centuri.• 2000 : Réhabilitation de la tour Santa Maria.• 2002 :<strong>Le</strong> Conservatoire <strong>du</strong> Littoral, propriétaire de 646 ha à la Pointe <strong>du</strong> <strong>Cap</strong> <strong>Corse</strong>.Eté 2002Eté 2002


89A cala di MontegrossuA SquilicciaL’AculaghjaA calanca alle PianeA punta di Cornu di BeccuA cala di Cornu di BeccuSpalmagalera<strong>Cap</strong>ubiancuU SgrandinatuI SundarelliL’EcqueA punta di e TraveA cala all’AgnuluA punta di TizzioniA cala di l’AghjolaA NegraA TestaA crica di l’ArinellaE CaleU calu di i PesciU scalu di San GhjuvanniU MulinacciuPetralongaA crica di San GhjuvanniL’ErgaghjuL’isula di <strong>Cap</strong>ezzuA chiesa di Santa MadalenaU PassetuA Marina di MuteCala FrateU PortuMontegrossuL’arinella di MontegrossuMontegrossuA cala di l’ArinellaU SemaforuA Grottadi l’ArinellaMonte RiuzzuluA cala di u GhjuncaghjuGhjuncaghjuA calanca di u GhjuncaghjuGhjuncaghjuA torra di DollareA cala di l’ArenaA punta di l’ArenaA punta di DollareA punta di DollareDollareA SiccinaL’isulu di GiragliaA TorraU PaluA CasettaA cala ZerlaiaU ScalinuA ScalaA Ma<strong>du</strong>nninaU BercaghjuA FoceU StagnoluA punta di PetracintaA TunnaravechjaA piaghja di u BercaghjuU Cigliu negruA punta diCalaA Paluda<strong>La</strong> carte aux trésorsU <strong>Cap</strong>izzoluA punta Furana FuranaA cala di l’Agnellu l’AgnelluA punta di l’Agnellu l’AgnelluToponymes marins de laPointe <strong>du</strong> <strong>Cap</strong> <strong>Corse</strong>A torra dl’Agnellu dl’Agnellu<strong>Le</strong>s noms donnés aux lieux et aux sites par la tradition orale font partie<strong>du</strong> patrimoine commun. Cette carte indique les noms utilisés par les gens de merpour désigner <strong>pointe</strong>s, plages, caps, etc. Ils ont été recueillis par Roger Miniconilors d’une enquête en 2000.<strong>Le</strong>s cartes géographiques actuelles, si précises pour le relief, se préoccupent hélaspeu de cette richesse culturelle que sont les toponymes (<strong>du</strong> grec topos, lieu, etnomos,nom).Pourtant,ce patrimoine oral est menacé,ici comme ailleurs, par lamodernité. Afin de mieux le conserver n’hésitez pas à nous faire part de vosremarques sur les indications figurant sur ce document.A Tunnara Tunnara novaA Scugliera ScuglieraA cala cala Muresca MurescaA punta di <strong>Cap</strong>annulaMaremortuU scogliu di l’AcceluCala FrancesePuntavechjaCala GenoveseA torra di Santa MariaA cala di Santa MariaA punta di Santa MariaA capella diL’isule FinochjarulaSanta MariaA torra diFinochjarulaA piaghja diFinochjarulaA piaghja piaghja di di <strong>Cap</strong>annula <strong>Cap</strong>annulaU TippaleA punta di GuardiaA cala di BurulascuA piaghja di TamaroneU MurtariuA punta di CosciaA CosciaU FurnacciuMaccinaghjuEté 2002 Eté 2002


1011<strong>Le</strong> <strong>goéland</strong> d’AudouinNotre oiseausymbole<strong>Le</strong> <strong>goéland</strong> d’Audouin niche sur les îles Finocchiarola,la Giraglia et <strong>Cap</strong>ense. Portrait de cet oiseau rare, découverten <strong>Corse</strong>, et activement surveillé à la Pointe <strong>du</strong> <strong>Cap</strong> depuisplus de vingt ans.<strong>Le</strong> <strong>goéland</strong> d’Audouin ales pattes sombres et le becrouge. Ne le confondez pasavec le <strong>goéland</strong> leucophée,plus répan<strong>du</strong>, qui a les patteset le bec jaunes.D’année en année, plusieursdizaines de couplesde <strong>goéland</strong> d’Audouin serepro<strong>du</strong>isent sur les îlots<strong>du</strong> <strong>Cap</strong> <strong>Corse</strong>, les<strong>La</strong>vezzi, les Cerbicale etsur les rives <strong>du</strong> golfed’Ajaccio. Absent <strong>du</strong>continent, ce sont lesseuls sites des côtes françaisesoù il niche.Comptez quelques îlotsen Méditerranée, le deltade l’Ebre en Espagne, et vous aurez fait le tour <strong>du</strong>monde des lieux où se repro<strong>du</strong>it l’Audouin. C’est unvéritable oiseau rare.Découvert en <strong>Corse</strong><strong>La</strong>rus audouinii, c’est son nom scientifique, a étéidentifié pour la première fois en 1826, en <strong>Corse</strong>(îlots Bruzzi et golfe de Ventilegne), par le naturalisteCharles Payraudeau. Son nom italien est d’ailleursgabbiano corso !Dans les années 1960, les effectifs mondiaux étaientde moins de 2 000 couples et l’espèce était officiellementclassée comme “menacée”.Aujourd’hui, grâce au dynamisme de la populationespagnole, 20 000 couples de <strong>goéland</strong>s d’Audouinsont dénombrés en Méditerranée. C’est le delta del’Ebre qui accueille les colonies les plus prospères.<strong>Le</strong>s oiseaux profitent des nombreux rejets <strong>du</strong> chalutageespagnol, intense dans cette région, et de la protectionintégrale <strong>du</strong> site où ils nichent.Espèce menacéePour autant la petite colonie <strong>du</strong> <strong>Cap</strong> <strong>Corse</strong> ne doitpas être négligée. Il est fort probable (etsouhaitable pour les poissons !) que lapêche espagnole soit fortement réglementéedans les prochaines années. <strong>La</strong> ressource alimentairerisque alors de diminuer pourcette population qui sera contrainte detrouver d’autres moyens de subsistance, demigrer vers des sites plus accueillants (le <strong>Cap</strong> ?), ouencore de diminuer… <strong>Le</strong>s <strong>goéland</strong>s d’Audouin espagnolssont aussi à la merci des catastrophes quereprésentent les marées noires. C’est pourquoichaque aire de peuplement est importante pour uneespèce si faible numériquement et dans le contexted’une mer Méditerranée de plus en plus polluée etsollicitée.Difficultés pour la repro<strong>du</strong>ctionEntre 1826, date de sa découverte, et les années1960, les populations <strong>du</strong> <strong>goéland</strong> d’Audouin ont étépeu suivies. Puis petit à petit, notamment grâce autravail <strong>du</strong> Parc naturel régional de <strong>Corse</strong>, les différentssites de repro<strong>du</strong>ction de l’île ont été identifiés.<strong>La</strong> silhouette <strong>du</strong><strong>goéland</strong> d’Audouinsymbolise une naturepréservée et figure surle logo de la Pointe<strong>du</strong> <strong>Cap</strong> <strong>Corse</strong>.Eté 2002Eté 2002


1213Des leurres (faux oiseaux enplâtre) sont parfois installéspour attirer les <strong>goéland</strong>sd’Audouin dans des zonesfavorables à la nidification.A la Pointe <strong>du</strong> <strong>Cap</strong>, surveillée depuis 1979 sans discontinuer,5 à 98 couples tentent chaque année de serepro<strong>du</strong>ire. Ce qui représente, bon an mal an, unedizaine de petits à s’envoler chaque année des îlots<strong>du</strong> <strong>Cap</strong> (35 en 1995). <strong>Le</strong> succès de la repro<strong>du</strong>ctionn’est, hélas, pas toujours au rendez-vous.Des résultats particulièrement faibles, voirenuls, ont même été enregistrés au cours deces dernières années.Menaces actuellesL’un des dangers actuels pour le <strong>goéland</strong>d’Audouin vient sans doute de la concurrenceexercée par son cousin, le <strong>goéland</strong> leucophée(voir encadré). <strong>Le</strong>s leucophées profitent desdécharges à ciel ouvert pour se nourrir et prospérer,et certains indivi<strong>du</strong>s ont commencé aussi à se spécialiserdans la prédation des poussins de <strong>goéland</strong>sd’Audouin. A l’origine, tous les <strong>goéland</strong>s ne mangentque <strong>du</strong> poisson ! <strong>Le</strong>s décharges leur auraient donnéde “mauvaises habitudes” carnivores…Mais il faut se garder de ne retenir qu’une cause auxéchecs. Nous connaissons mal l’alimentation des<strong>goéland</strong>s d’Audouin, ni les événements qui adviennentlors de la petite migration d’hiver vers le sud dela Méditerranée. <strong>Le</strong> faucon pèlerin, lui aussi, fait desravages chez les poussins. Enfin, il est un autreperturbateur, et non des moindres : l’homme.<strong>Le</strong>s Audouins nichent sur les îlots et, dès qu’unvisiteur humain s’avance, les parents abandonnent lenid pour s’enfuir, laissant le poussin à la merci desprédateurs ou sans nourriture. Et, en plein été,jusqu’à cinq débarquements par jour ont lieu surTerra (la plus proche des Finocchiarola), malgrél’interdiction clairement signalée sur la plage et surles îlots.Un symbole<strong>Le</strong> <strong>goéland</strong> d’Audouin est devenu le symbole de laPointe <strong>du</strong> <strong>Cap</strong> car c’est pour protéger cette espèceque les îles Finocchiarola ont été classées en Réservenaturelle. Cette Réserve, et toutes les actions entreprisespar la suite, ont aussi profité au cormoranhuppé, au puffin, au balbuzard et, au-delà, à denombreuses autres espèces animales et végétales.Protéger le <strong>goéland</strong> d’Audouin a été l’un des projetspionniers de la mise en valeur progressive del’ensemble <strong>du</strong> site de la Pointe <strong>du</strong> <strong>Cap</strong> <strong>Corse</strong>. Sanscompter l’intérêt intrinsèque de l’étude pour la compréhensionde l’évolution des espèces. Même si lesdernières années ne sont pas encourageantes, rienn’est per<strong>du</strong>.Alain Camoin, Conservateur <strong>du</strong> site pourl’Association Finocchiarola, suit presque quotidiennementnos <strong>goéland</strong>s depuis 16 ans. Il espère que lafermeture des décharges ouvertes rééquilibrera lespopulations de <strong>goéland</strong>s leucophée et que la réglementationde la pêche espagnole permettra d’attirerdans le <strong>Cap</strong> des <strong>goéland</strong>s d’Audouin en provenanced’Espagne… pour que l’année prochaine d’autrespetits oiseaux-symboles quittent le nid !Olivier NicoliReconnaître le <strong>goéland</strong> d’Audouin<strong>Le</strong> <strong>goéland</strong> d’Audouinapprécie les îlots rocheux.<strong>La</strong> plupart des <strong>goéland</strong>s visibles en Méditerranée sont des <strong>goéland</strong>s leucophée(<strong>La</strong>rus cachinnans), au bec et aux pattes jaunes. <strong>Le</strong> <strong>goéland</strong> d’Audouin sereconnaît de près à son bec rouge et à ses pattes sombres (grises ou vert-olive).<strong>Le</strong>s observateurs habitués les distinguent en vol : le <strong>goéland</strong> d’Audouin est plus fin,plus élégant et ses ailes sont plus étroites que le <strong>goéland</strong> leucophée. Enfin, les<strong>goéland</strong>s tachetés, brunâtres, sont des jeunes des deux espèces qui ne prendrontleur livrée d’a<strong>du</strong>lte qu’au bout deux ans.Eté 2002Eté 2002


1415Finocchiarola – Pointe <strong>du</strong> <strong>Cap</strong> <strong>Corse</strong>Une associationpour quoi faire ?Depuis octobre 1998, les communes d’Ersa, Centuriet Rogliano se sont regroupées avec les Amis <strong>du</strong> Parcnaturel régional de la <strong>Corse</strong> au sein de l’association“Finocchiarola pour la gestion des espaces naturels de laPointe <strong>du</strong> <strong>Cap</strong> <strong>Corse</strong>”.Comme l’indique son nom, l’associationa pour vocation la gestion desespaces naturels, en particulier lesterrains acquis par le Conservatoire<strong>du</strong> littoral, la Réserve naturelle desîles Finocchiarola, et le sentier desdouaniers. L’association assure égalementle suivi des milieux naturelset des espèces remarquables.<strong>Le</strong>s statuts définissent ainsi son objet :« Toute activité ayant pour but laconnaissance, la protection, la gestionet la valorisation des espacesnaturels de la Pointe <strong>du</strong> <strong>Cap</strong> <strong>Corse</strong>,ainsi que la sensibilisation <strong>du</strong> public àla protection de la nature. »<strong>Le</strong> siège social est à la mairie deRogliano. L’association se réunit régulièrementavec ses partenaires lorsd’assemblées générales ou de réunion<strong>du</strong> bureau dont la compositionactuelle est la suivante :• Présidente, Pierrette Tomasi,Maire de Rogliano• Vice-Président, Ferdinand Ringioni,Adjoint Centuri• Vice-Président, Philippe Albertini,Conseiller Rogliano• Secrétaire, Jean-François Mattei,Conseiller Ersa• Trésorier, Gilles Faggio, Amis <strong>du</strong>Parc naturel régionalL’association travaille en partenariatavec la Diren <strong>Corse</strong>, le ConseilGénéral de la Haute-<strong>Corse</strong> et l’Officede l’Environnement de la <strong>Corse</strong>, quifinancent ses actions. Elle collaboreavec la Communauté de communes,la DDE et d’autres organismes ouassociations.Posez vosquestions !Ecrivez-nous !Si vous souhaitez poser unequestion d’ordre juridique, ouautre, n’hésitez pas à nous écrire :Journal de la Pointe <strong>du</strong> <strong>Cap</strong> <strong>Corse</strong>Association FinocchiarolaMairie 20247 Rogliano<strong>Le</strong>s acquisitions <strong>du</strong> Conservatoire <strong>du</strong> littoral à la Pointe <strong>du</strong> <strong>Cap</strong> <strong>Corse</strong> :SiteCommuneSuperficieacquisePérimètred’acquisitionautoriséeLinéairecôtierAnnée(s)d’acquisitionTamarone –<strong>Cap</strong>an<strong>du</strong>la-BarcaggioRogliano652,1 ha962 ha 6,8 km 1984 - 2001Moulin Mattei –Moulin de CalbelleErsa etCenturi2 ha95 ha 0 km 1998Ilot <strong>Cap</strong>enseCenturi2 ha2 ha 0,7 km 1997Assemblée générale de l’Association Finocchiarola. Etaient notamment présents lesélus de Rogliano, Ersa et Centuri, membres, mais également des représentants <strong>du</strong>Conseil Général, de l’Office de l’Environnement, de la DIREN, et le nouveaudélégué <strong>du</strong> Conservatoire <strong>du</strong> littoral.Eté 2002Eté 2002


Publié parAssociation Finocchiarolapour la gestion des espaces naturelsde la Pointe <strong>du</strong> <strong>Cap</strong> <strong>Corse</strong>Jeu-ConcoursQuel est le point commun entreles chutes <strong>du</strong> Niagara,la Pointe <strong>du</strong> <strong>Cap</strong> <strong>Corse</strong>et l’île d’Hokkaido au Japon ?<strong>Le</strong>s trois premières bonnes réponses à parvenir à l’Associationgagneront le livre “<strong>Cap</strong> <strong>Corse</strong>” édité par Actes Sud.Envoyez une carte postale avec vos noms et adresses à :“Association Finocchiarola, Mairie, 20247 Rogliano”.www.<strong>pointe</strong><strong>du</strong>capcorse.orgTéléchargez le magazine

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