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Daniel RIGAUDLETTRE D’ARGENTINE N°19Bonjour !Tant de mois sans nouvelles, quel comble !Comme c’est l’hiver, tu ne t’en est peut-être pas aperçu, O lecteur assidu mais quelquefois distrait !La faute à un voyage de 10 jours en France qui m’a beaucoup remué, pour le meilleur : revoir <strong>la</strong>famille, les amis, retrouver ses racine, son terroir, préparer le retour définitif... Il m’aura fallu ce tempspour «digérer» <strong>la</strong> visite en France et retrouver un défi pour mon temps en Argentine : ces 6 derniersmois sont une plongée dans le présent, dans <strong>la</strong> vie de tous les jours, pour y rencontrer de nouveauDieu, celui qui s’est fait homme en Jésus, et qui remplit de sa présence notre quotidien.Pardon donc pour cette absence, je redécouvre que j’ai été envoyé ici, par mon diocèse, par monéglise, pour une expérience que je dois partager pour qu’elle soit féconde. Que cette lettre, et cellequi suivront, continue cette démarche d’un lien fraternel, d’une communion de vie et de foi entrefrères d’une même église, d’une même terre, d’une même sang.Quand vous recevrez cette lettre, je serai rentré dans ma 44° année et je ferai une dernièreexpérience dans un quartier «difficile» de <strong>la</strong> capitale, pour 1 mois : l’occasion, si Dieu le veut, dem’approcher un peu plus de <strong>la</strong> réalité argentine... Mais nous en reparlerons bientôt !Daniel RIGAUDAu programme :* Mamma mia,* LA RECLE,* Le mariage De Dominique et Karina,* Le séjour en France,* Les adieux à Lauren,* Palito,* Rebecca,* La confirmation,* Padre Pepe,* Tim en Argentine,* Les vacances à Rio 4,* Violence conjugale,* San <strong>la</strong> muerte,* Quelques nouvelles...


Mamma MiaJamais je n’aurai vu autant de spectacles ! L’Arche permet vraiment de vivre des rencontresextraordinaires !Donc, toujours grâce à <strong>la</strong> générosité de quelque ami, nous avons pu aller voir le spectacle «MammaMia», basé sur les chansons du groupe Abba.L’histoire est vraiment tirée par les cheveux :une jeune fille, au moment de se marier,veut connaitre son père, et découvre dans lejournal intime de sa mère qu’elle a connu 3hommes au même moment, 9 mois avant sanaissance. Elle les invite tous les 3 aumariage...Cependant, ce<strong>la</strong> donne l’occasion derevisiter <strong>la</strong> majorité des succès de ce groupephare des années 80, avec les textestraduits en espagnol.Nous y allons tous ensemble, ce qui est rareet toujours divertissant : l’effet groupe Archene passe pas inaperçu !Les chanteurs / acteurs / comédiens sont jeunes et bons : bonne qualité, c’est vraiment un délicepour les yeux et les oreilles : le groupe de musique est en contrebas de <strong>la</strong> scène, et les décors,simples mais vraiment ingénieux, s’assemblent en un instant. Un pur bonheur !Nous sommes tous venus avec Guillermo, qui se gare justedevant le théâtre ; au moment de repartir, pas decamionnette ! La fourrière l’a embarquée ! Aprèsinformation, on lui dit (vrai ou pas ?) que l’emp<strong>la</strong>cementétait permis par le théâtre, mais pas par <strong>la</strong> municipalité, etcomme les gens de <strong>la</strong> fourrière sont autonomes (pas depolice pour demander <strong>la</strong> levée d’une voiture), ils n’ont pasfait cas et ont embarqué <strong>la</strong> voiture. Heureusement, commenous sommes en plein centre de <strong>la</strong> capitale, <strong>la</strong> fourrière està 2 pas, et avec guillermo nous allons payer l’amende : jedécouvre alors ce commerce intensif qui fait que lescamion-fourrière tournent en permanence et ramassenttous les véhicules en stationnement illégal, pourfaire le plus d’argent possible !Guillermo, énervé (il me dit qu’il s’est contenuparce que j’étais là), me dit qu’il aurait fallu leverle capot de son auto pour faire croire qu’elle étaiten panne, alors <strong>la</strong> fourrière ne l’aurait pasembarquée... Ne va<strong>la</strong>it-il pas mieux payer unparking ?Sans chercher à régler le problème en centreville, comment allier l’utile (pouvoir se garer) ausens commun (on ne peut se garer où l’onveut) ? Le spectacle ne nécessitant pas deréfléchir (c’est une charge contre le mariage), jerentrerai au moins avec ces questions !Un goûter bien mérité pour finir <strong>la</strong> journée !


LA RECLEA <strong>la</strong> RECLE, les prêtres écoutent l’évêque...Je dirai peu sur cette rencontre avec les prêtres du diocèse deSan Isidro, sinon que ce fut ma 2° et dernière rencontre aveceux tous. Je crois que c’est une immense chance que de seretrouver 4 jours ensembles pour prier, écouter, partager, rireet jouer ensemble !Le sujet était grave, puisqu’il faisait <strong>suite</strong> à <strong>la</strong> suspension d’unprêtre pour une enquête de Rome sur des agissementsdép<strong>la</strong>cés envers de jeunes gens, et le départ d’un autre avecune femme. Ce fut l’occasion pour l’évêque de nous parler de<strong>la</strong> vie du prêtre, de l’équilibre de vie, du sens que l’on donne etreçoit à sa vocation, bref d’aller à <strong>la</strong> racine de l’appel dechacun...Encore un cadeau d’avoir pu vivre cette fraternité si riche entre prêtres !Prient (à <strong>la</strong> basilique de Lujan, le jour de <strong>la</strong> fêtede a Vierge, où chacun recevra un morceau deson manteau que l’on change chaque année !) -j’ai confié mes frères du diocèse d’Albi en cejour...Partagent entre eux...Et jouent au foot ! (ne me cherchez pas,pourtant j’ai joué et c’est <strong>la</strong> première fois qu’unmatch entre prêtres se termine par un 0-0 !!!


LE MARIAGE DE DOMINIQUE et KARINALe jeu peut mener à tout ! Rémi m’ayant invité chez eux pour une soirée jeux de société, l’occasionfut donné par ce français et cette chinoise d’origine de me demander de les marier. J’avoue que jen’ai pas eu de mal à dire oui, vu le peu de demande que j’avais et le besoin que je ressensd’accompagner des gens dans <strong>la</strong> vie de Dieu, donc parles sacrements. Ce fut une belle préparation, avecquelques étonnements : <strong>la</strong> célébration se faisant dans <strong>la</strong>plus belle église de Buenos Aires (à mon avis), et elledevait avoir lieu en 30 minutes montre en main !Le curé m’a très bien accueilli, connaissait les fiancéspour les avoir reçus et préparés, et il m’a vraiment ouvertles portes de ce lieu, sans hésitation : quelle joie de sesentir frère !Le jour J, je n’arrivais pas à rentrer dans <strong>la</strong> sacristie, carl’entrée n’est accessible qu’aux futurs mariés, et il y avaitun mariage en cours... J’ai du donc attendre le derniermoment pour voir le rituel et me préparer !La célébration s’est très bien passée, dans <strong>la</strong> bonnehumeur, (j’ai même parlé en chinois !), et l’émotion detant de gens qui avaient fait le dép<strong>la</strong>cement...La fête en<strong>suite</strong> fut un déploiement de luxe : grand hôtelen plein centre de Buenos Aires, apéritif et repassuperbes, salle grandiose, et même des surprisesculturelles : <strong>la</strong> tradition d’offrir le thé pour les mariés aux 2 familles, <strong>la</strong> chanson «je l’aime à mourir»chantée par les mariés en espagnol, le tango bien évidemment, un chant chinois par <strong>la</strong> maman de <strong>la</strong>mariée, bref le meilleur de ce que l’on peut rêver, pour tous ceux qui étaient venus. Je dois quandmême avouer que ce luxé m’indisposait un peu, par manque d’habitude peut-être, mais c’étaittellement généreux de <strong>la</strong> part de Dominique et Karine...


Voyage en France10 jours !C’est le temps que j’ai eu, que m’a accordé l’Arche pour rentrer en France.La raison première, c’était <strong>la</strong> première communion de mon filleul, Louis, ainsi que <strong>la</strong> profession de foide son grand frère, Pierre. Ses parents m’avaient invité, et j’ai sauté sur l’occasion !Le matin du départ, jeudi, je vais au magasin près du foyer, pouressayer d’acheter du «dulce de leche», mais il n’y en a pas : j’enprofite pour demander aux vendeuses ce qu’elle savent de <strong>la</strong>France : rien ! Même pas le nom de <strong>la</strong> capitale... Une me parled’une tour pour les amoureux, et l’autre ne sait vraiment rien ! Ilfaut attendre l’arrivée de <strong>la</strong> patronne pour entendre Paris, <strong>la</strong> tourEiffel, et aussi l’invention du parfum, qui nous sert car lesfrançais, c’est bien connu, ne se <strong>la</strong>vent pas. La question m’estposée, assez sérieusement, car c’est notre réputation dans lemonde : c’est vrai que vous ne vous <strong>la</strong>vez pas ?Bien sur, le voyage prend quelques heures : Buenos Aires-Madrid puis Madrid - Toulouse, avec ledésir de revoir tout le monde : 1 an et demi sans rentrer, c’était un peu long quand même !Le premier voyage se fait dans un A340-600 bondé, puis le suivant dans un petit coucou, ou pour <strong>la</strong>première fois de ma vie de voyageur je suis au siège numéro 5 !Dans l’avion, pour accompagner mon départ, 2 lois qui viennent d’être votées en Argentine :- <strong>la</strong> «mort digne», c’est-à-dire l’euthanasie, votée par le sénat par 55 voix contre 4 et 17 abstentions,en 4 heures (seulement!) de débat.- La loi «d’identité du genre», qui définit comme identité de genre «l’expérience du genre commechacun le ressent, correspondant ou non au sexe défini à <strong>la</strong> naissance». La loi a été votée à 55voix et 1 abstention. Tous les documents d’identité sont concernés, ainsi que les opérations ettraitements hormonaux pour changer de sexe, qui seront remboursées par <strong>la</strong> sécurité sociale. Lesmineurs, le pourront également, avec l’accord de leurs parents ou peuvent recourir à un juge desenfants.Les retrouvailles familiales avec Maman et ma soeur C<strong>la</strong>udine : première joie, ainsi que tout ce quiparait normal mais n,e l’est plus pour moi : de petits champs, des routes pleines de courbes, desvoitures belles et bien entretenues, des routes idem, et puis les paysages de chez nous ! Pour moiqui ne suis pas un nostalgique, <strong>la</strong> joie était bien au rendez-vous ! Nous mangeons chez le tontontoulousain : des repounchous ! On ne peut faire p<strong>la</strong>t plus «de chez nous»... La vie de famille, c’estquand même une bénédiction !1° jour : 1° communion - <strong>la</strong> profession de foi :Le matin, j’ai été récupérer une voiture, prêtée par l’archevêché, et enai profité pour rencontrer le vicaire Général, Bruno, et mes anciensconfrères de Gail<strong>la</strong>c, André PIERRE-ANTOINE et Jacques PUIG. Letemps passe, <strong>la</strong>issant quelques traces, mais l’amitié reste intacte, et <strong>la</strong>joie de se retrouver aussi...Le secret de ma venue avait été éventé depuis longtemps, donc lesretrouvailles étaient attendues : quelle joie de retrouver les amis, monfilleul !La célébration avait lieu à Notre dame de <strong>la</strong> Drèche, un sanctuairemarial, faisant le lien entre les 2 pays... J’ai célébré avec le Père Hervé,un africain sympathique, et j’ai quand même réussi à prier en français,sans trop d’erreurs !2 célébrations (<strong>la</strong> première communion de Louis à 14 h 30, puis <strong>la</strong>profession de foi de Pierre, à 16 heures), nous nous sommes rendus à


une salle pour célébrer dignement l’événement, avec <strong>la</strong> famille, les parrains et marraines des 2frères. J’ai pu retrouver <strong>la</strong> très bonne cuisine français, fois-gras et autres joyeusetés qui memanquent en argentine... Joie aussi de retrouver l’accent du sud, des gens connus... Bref, un trèsheureux événement2° jour - dimanche :Le déca<strong>la</strong>ge horaire me joue un tour pendable : impossible de m’endormir avant 7 heures du matin !Ce sera ainsi tous les jours suivant, <strong>la</strong> fatigue s’accumu<strong>la</strong>nt au fil des jours... Je ne me réveille doncpas pour <strong>la</strong> messe de 10 heures 30, mais je rejoins Rayssac, une des «banlieues» d’Albi, pour <strong>la</strong>messe de 11 heures. Joie de retrouver un autre confrère, Emmanuel, qui me <strong>la</strong>isse présider, etBruno, diacre qui prêche ce jour-là : une belle communauté qui chante, avec comme toujours destêtes connues, une joie de prier ensemble : je profite à plein de <strong>la</strong> célébration !Le reste de <strong>la</strong> journée est consacré à <strong>la</strong> famille : beaucoupd’oncles et cousins ont fait le dép<strong>la</strong>cement, et nous profitonsensemble d’une très bon repas (comme toujours...) et del’ambiance chaleureuse... Je partage quelques photos et lescommente, nous rions ensemble...Jean-Marc et Bruno passeront, prêtres amis de <strong>la</strong> famille, pourpartager quelques moments...En fin de journée, Philippe, ami prêtre du Cantal, passe mechercher : nous nous réunissons avec les amis prêtres pour 1 jouret demi, pour partager nos expériences, nos joies et nos peinescomme ministres, échanger des idées et rire ensemble.3° jour :Je profite du retour sur Albi pour manger avec les confrères de <strong>la</strong> cathédrale, prendre des nouvellesde <strong>la</strong> paroisse et de chacun : ce<strong>la</strong> fait p<strong>la</strong>isir de constater que les choses avancent !Un peu de sport avec Marc pour un squash endiablé (les réflexes reviennent vite !), et je retrouveavec joie <strong>la</strong> messe à saint MartinLa soirée se passe avec une autre filleule, Marion et sa famille, dans le gail<strong>la</strong>cois : les paysages sonttoujours aussi beaux, et <strong>la</strong> vie de famille aussi !4° jour (mercredi):Le jour tant attendu arrive ! C’est celui où je dois rencontrerMonseigneur, pour le connaitre enfin, et préparer l’avenir !Notre rendez-vous tarde( je me crois à l’heure argentin !),mais nous prenons bine le temps de nous connaître, et c’estvraiment un p<strong>la</strong>isir pour moi de partager mon expérience,comment elle m’enrichit et comment j’espère en distribuerles fruits dans le diocèse... Suite en janvier 2013 !J’en profite pour rencontrer les grands de l’aumônerie del’enseignement public d’Albi, pour leur partager les derniersévénements en Argentine...Le soir, nous allons manger avec Maman chez les Odile etJean-Louis Vergnes, les correcteurs de mes lettres, ceux quitravaillent dans l’ombre pour que ce que tu lis soit «français» : un bon moment de partage,d’échange... Quel p<strong>la</strong>isir !5° jour :C’est le jeudi de l’ascension, et j’en profite pour aller à Réalmont,car c’est <strong>la</strong> première communion des filles de mon ami Jean-Philippe, décédé d’un cancer pendant que j’étais en Argentine.Comme je l’ai marié et que j’ai baptisé ses enfants, je tenais à lesaccompagner en ce jour : une belle célébration, suivis d’un apéritifavec <strong>la</strong> famille : je retrouve comme toujours ces racines amicalesqui font tant de bien !Après un détour par <strong>la</strong> campagne réalmontaise (si belle !), meLe Tarn, c’est beau !Rencontre avec l’aumônerie...voici chez d’autres amis pour le repas : là aussi, <strong>la</strong> chaleur de <strong>la</strong>rencontre, des nouvelles (il y a tellement à se raconter !), <strong>la</strong> visite


de <strong>la</strong> maison, le partage des bonheurs et des blessures est vraiment une grande joie pour moi !L’après-midi, je passe voir Anthony et sa famille (surprise !)Le soir, retour chez mon filleul, pour profiter de le rencontrer, lui et sa famille...6° jour :Visite à Toulouse, pour voir d’autres amis, puis le Père Emmanuel GOULARD, professeur duséminaire de Toulouse et ancien voisin : l’occasion d’échanger sur l’actualité de l’église en France,sur le diocèse... Un vrai p<strong>la</strong>isir !Nous nous retrouvons avec Augustin et Dorota, pour aller retrouver les amis du PUC, mon club devolley, pour une soirée pique-nique : je leur partage un peu de mon expérience à l’Arche. Là aussi,quel p<strong>la</strong>isir de voir chacun grandir, vivre, travailler : en quelques heures, je me retrouve dans le bainTarnais avec un p<strong>la</strong>isir immense !7° jour :Une journée merveilleuse, où j’ai proposé à de nombreux amis de seretrouver à partir de midi pour parler ensemble, jouer (et testerquelques nouveaux jeux de société que j’ai acheté à Toulouse). Letemps est de <strong>la</strong> partie, avec un soleil d’été. Par un hasardextraordinaire, un groupe de personnes handicapées en visite seretrouve là aussi : je reconnais certain que j’accompagnais à Gail<strong>la</strong>c ouà Albi : quelle joie que le hasard, qui les remet sur mon chemin !Le soir, nous fêtons avec sa famille et ses amis les 40 ans de Myriam,épouse de Marc. Autre fête, toujours <strong>la</strong> joie de rencontrer des visagesconnus, de parler avec l’un ou l’autre... Le souci est que depuis que jesuis arrivé, je ne peux dormir <strong>la</strong> nuit, à cause du déca<strong>la</strong>ge horaire jel’endors vers 5ou 6 heures du matin, pour le lever à 8 ou 9 heures : cesoir <strong>la</strong> fatigue gagne et est plus forte que tout, alors je ne profite paspleinement de <strong>la</strong> fête, mais ce<strong>la</strong> fait du bien de ne pas être le centre !Un repas, les amis : <strong>la</strong> belle vie !8° jour et 9° jour :Repos + visites ultimes, puis enfin le Retour !Les amis du volley (PUC), avec Augustin et Dorota...Odile et Jean-Louis, les correcteurs de mes lettres...Une bonne adresse !


Les adieux à LaurenLauren s’en va !Après avoir réfléchi un moment, elle a sentiqu’elle ne pouvait rester jusqu’à <strong>la</strong> fin de sonengagement ici, à <strong>la</strong> fois avec son église(l’église luthérienne) et avec l’Arche. Elleaura tout un chemin, mais comme toujours,les décisions de chacun restent quelquechose de très personnel !Nous l’accompagnons donc en l’envoyant, eten fêtant sa présence auprès de nous...Nous avons pris des photos des momentsimportants qu’elle a vécu avec nous... Ce<strong>la</strong>reste bien sur très «famille», mais c’est aussiun petit pincement au coeur qui <strong>la</strong> voit partirvers ses racines, son pays...Fêter chacun, en fonction de ce qu’il est :un des dons de l’Arche !Depuis, elle a trouvé un logement, un travail, et nous <strong>la</strong> suivons de loin en loin !PALITOPour Osvaldo, ce fut bien sur un événement, et puisvoir <strong>la</strong> simplicité de cet homme, qui lui a chanténombre de ses succès, et Osvaldo chantant et battantdes mains à tout rompre... Il vou<strong>la</strong>it lui montrer sachambre, son album photo, tout ! Quand je vous ditqu’à l’Arche, il se passe des choses extraordinaires !Vous connaissez Johnny Haliday ? Que vousl’aimiez ou pas n’a rien à voir là-dedans...Et bien figurez-vous que son équivalent argentin estvenu au foyer ! Osvaldo, qui en est un très ferventadmirateur, prie pour lui tous les jours, et un aminous a fait <strong>la</strong> surprise de nous l’amener... Il s’appellePalito Ortega, et a été chanteur, acteur (unetrentaine de films), homme politique, hommed’affaire... Et ce<strong>la</strong> en partant de rien, arrivant àBuenos Aires avec 3 sous en poche !Dernière nouvelle : Palito vient de sortir un disqueavec les musiciens d’Elvis Presley, son idole, etrecommence une tournée !


RebeccaL’arche fonctionne grâce aux assistants, c’est-à-dire des jeunes gens qui viennentdonner un certain temps de leur vie pour servir d’autres personnes, handicapéesmentales. Ce système fonctionne bien, pour un temps : le volontariat, qui permet derecevoir une somme modique pour vivre, en plus du logement et du couvert, n’est pasviable longtemps pour quelqu’un qui commence à construire sa propre existence.Rebecca est arrivée d’Ir<strong>la</strong>nde après unséjour de 7 mois à l’Arche en Espagne, prèsde Barcelone, et un passage un mois danssa famille. Elle avait le projet de venir pourune année en Argentine.Rebecca, <strong>la</strong> tranquillité faite femme ?Dès qu’elle est arrivée, elle a fait partie de <strong>la</strong>maison, comme si elle avait toujours été là :l’expérience dans une autre communauté del’Arche fait que l’on se met vite à <strong>la</strong> vie«familiale»...Un jeune assistant, à l’Arche, en fonction de ses dons etcompétences, progresse dans l'accompagnement de chacunet dans <strong>la</strong> vie commune : de <strong>la</strong> vaisselle au lever du matin,de l’accompagnement pour une visite chez le psychologueaux courses ou sorties ensemble, il y a du chemin pours’investir dans cette vie bien particulière...Cependant, pour Rebecca, son pays et sa famille l’ontrattrapée : mal du pays, envie d’être proche des siens, cetteexpérience que font les expatriés du «blues» prend uneforme différente pour chacun, que ce soient des appelsfréquents (en fonction du déca<strong>la</strong>ge horaire) jusqu’àl’abandon ou l’arrêt de son engagement ou de son projet.25 ans à l’Arche !Ce qui est marquant pour moi, c’est de voir le chemin parcouru en 3 mois seulement :comment passe-t on de parfaits inconnus les uns pour les autres, à membres d’unemême famille, qui sont triste de voir partir l’un des leurs ? Ce chemin, ce choix del’Arche m’impressionne, parce qu’il est à <strong>la</strong> fois simple et plein de confiance dans dejeunes gens qui montrent <strong>la</strong> capacité à vivre pleinement de défi.Rebecca s’en va, il faut <strong>la</strong>remp<strong>la</strong>cer, mais personne ne peutremp<strong>la</strong>cer ce qu’elle a apporté ici :nous aimons son chemin, ce qu’elleveut vivre, mais nous sommestiraillés, parce que <strong>la</strong> viequotidienne parait impossible sanssa présence...


La confirmation de MaxiMaxi ému...Ca y est ! Maxi est enfin prêt à être confirmé ! Après 2 années depréparation interrompues, voici donc le moment pour lui de vivre cetévénement. Bien sur, pour nous tous c’est une grande fête, et l’occasionpour sa maman de venir, pour des amis de participer aussi... L’Esprit Saintqui est descendu sur lui lui a certainement donné <strong>la</strong> sagesse suffisante pourgrandir, pour changer...José, en orangeEn même temps que lui, va êtreconfirmé un homme qui vit sous unpont, près de <strong>la</strong> paroisse : en débutd’année, un groupe a commencé à allerles visiter pour leur proposer unpeu de nourriture, <strong>la</strong> possibilitéde <strong>la</strong>ver les vêtements, de sadoucher......avec ses parrain et marraineCet homme a véritablement profité dece<strong>la</strong> et a également fait tout un chemin spirituel qui l’a conduit aubaptême et à <strong>la</strong> confirmation : en ce jour, José est heureux !Padre PepeLe Père Pepe est un des directeurs du séminaire de Buenos Aires ; il donne beaucoup de retraitesspirituelles, il accompagne des nombreux prêtres, en un mot un sage ! Il est aussi l’aumônier del’Arche. Un soir, après avoir amené une personne à l'hôpital, 2 voleurs lui tombent dessus pour luivoler sa voiture... Il ne se défend pas, donne tout, mais l’un d’entreeux lui tire dessus et lui brise le fémur en 3... Il n’en est toujours pasremis, mais suit une bonne rééducation ! Voici un des faits quimontre que <strong>la</strong> violence ici n’est pas que lue dans les journaux maisaussi présente, concrètement, dans le voisinage, au plus près de <strong>la</strong>vie des gens...Cet homme bon vit un grand changement, car sa vie a étébouleversée par ce drame. Il ne pourra pas entièrement nousaccompagner pour préparer <strong>la</strong> retraite de l’Arche, ne se relevant quedifficilement de cette épreuve.Tim en ArgentineVous connaissez Tim Guénard ? Si vous répondez non, c’est vraiment que vous manquezd’information !Cet homme, qui a écrit 3 livres dont le premier, «Plus fort que <strong>la</strong> haine», est vraiment un témoignageimpressionnant, mérite d’être rencontré !Je ne sais pas comment Guillermo avait eu connaissance du personnage, mais il est allé directementchez lui, près de Lourdes, pour faire sa connaissance et l’inviter en Argentine ! Tout ce<strong>la</strong> sans parlerun mot de Français ! Quand je vous dis que les argentins ont des choses à nous apprendre !Il est donc venu passer une semaine ici, donnant son témoignage devant chaque fois plus de gens...Nous avons eu l’occasion de le recevoir en premier, au foyer, pour un témoignage aux amis prochesde l’Arche, et j’ai fait <strong>la</strong> traduction : c’est vraiment un homme de paix, de douceur, de sagesse, alorsque tout était fait pour en faire un monstre ! Il était venu avec sa femme, Martine, qui elle aussi nousa donné son témoignage, et ce fut superbe !J’ai eu aussi <strong>la</strong> chance de les entendre en français, avec les amis de <strong>la</strong> paroisse française, et làaussi ce fut une merveilleuse soirée !


Tellement fort que Guillermo, ému par tout ce<strong>la</strong>, en a fait uninfarctus ! Ils ont du partir sans lui au Brésil, où ils ont aussidonné leur témoignage à <strong>la</strong> communauté du Cénacle.Une merveilleuse visite, et de beaux moment pour chacun (lecri de Marcos a Tim pendant <strong>la</strong> messe : «<strong>la</strong> paix, Tim !» pourlui donner le geste de paix...)Il y a des gens qui font du bien à l’âme... Des sages de cemonde, des artisans de paix...Les vacances a Rio 4Pour <strong>la</strong> 2° année consécutive donc, nous sommespartis en vacances à RIO 4. L’an dernier, c’était àl’occasion d’une rencontre de <strong>la</strong> catéchèse diocésain,sur le sujet de l’accueil des personnes avec unhandicap au sein de <strong>la</strong> catéchèse. Nous étions restésen<strong>suite</strong> quelques jours, découvrant des familles, desamis au sein de <strong>la</strong> ville. Cette année, nous avons étéinvités par Betiana, qui a passé les vacances d’été avecl’Arche depuis 4 ou 5 ans. La famille qui nous avaitprêté <strong>la</strong> maison l’an dernier a réitéré sa proposition, etnous voilà en route !Le groupe s’est agrandi : Daniel, le voisin ami d’Osvaldonous accompagne, : il est de tous les voyages ! Yanet, qui comme lui participe à l’atelier tous lesjours vient aussi : ce seront ses premières vacances hors de sa famille ! Este<strong>la</strong>, volontaire de l’Archetous les samedis après-midi, nous rejoint, ainsi que Belen, qui est assistante à l’atelier.Dimanche 15 juillet :Enfin le départ ! Comme toujours, les vacances sontattendues avec beaucoup d’impatience, nous sortons peuensemble, et donc le grand jour arrive enfin ! Comme l’andernier, C<strong>la</strong>udio, un chauffeur professionnel pourpersonnes handicapées, nous transportera tous les jours :un p<strong>la</strong>isir partagé ! Il fait très froid, et quand nousretrouvons le lieu où nous avions mangé l’an dernier, nousnous gelons sur p<strong>la</strong>ce ! Qu’à ce<strong>la</strong> ne tienne, un peu defroid ne gèlera pas notre ardeur vacancière !Nous arrivons à <strong>la</strong> maison, installons nos affaires puisallons participer à <strong>la</strong>messe du dimanchesoir à <strong>la</strong> paroisse de Betiana, avant de manger dans <strong>la</strong> cuisineparoissiale : l’occasion de chanter un peu de folklore argentin,de connaitre des jeunes paroissiens, et de manger quelquesbonnes pizzas !La nuit sera froide (nous apprendrons que ce fut un des jours lesplus froids de l’année !), alors le sommeil sera quelque peuperturbé...Lundi 16 juillet :Ceux qui nous accueillent... Après une matinée de repos complet, nous partons l’après-midifaire le tour d’un parc, ancienne gare de Rio 4 : il y a tout le long desappareils de muscu<strong>la</strong>tion simples pour tous, alors nous les testons. L’occasion de connaître Julia etune de ses amies, qui nous accompagnent...


Nous faisons en<strong>suite</strong> connaissance d’une chapelle dont Betiana a <strong>la</strong> charge : Notre -Dame deLourdes ! Maxi et Sandra s’agenouillent devant <strong>la</strong> statue... La soirée sera à <strong>la</strong> maison, pour unebonne nuit...Mardi 17 juillet :Nous allons visiter le centre-ville, sa cathédrale : l’occasion de partir 2par 2, de faire quelques emplettes, de prier dans <strong>la</strong> cathédrale, puisde pique-niquer le long de <strong>la</strong> rivière. L’après-midi, nous allons à unparc pour personnes handicapées : Joaquin, le frère de Julia, nousaccompagne aussi ! Je suis étonné de <strong>la</strong> non-connaissance de <strong>la</strong> villepar ses habitants : ils ne connaissent pas les autres quartiers !Le soir, je vais célébrer <strong>la</strong> messe à une autre paroisse, San Roque, avec <strong>la</strong> communauté paroissialeet son curé, Diego : le mardi est le jour où on lit les textes du dimanche suivant, pour se préparer...Nous y rencontrons 3 soeurs, dont 2 sont handicapées mentales : 3 sourires en plus, une unenouvelle invitation !Le soir, c’est <strong>la</strong> famille de Julia qui nous a invités : l’occasion de rencontre Geronimo et ? Les autresenfants, ainsi que leurs parents, Daniel et Fabiana. Une très bonne soirée, avec beaucoup de rires,et un départ toujours trop tôt : «vous partez déjà ?»Mercredi 18 juillet :Le matin, nous profitons du <strong>la</strong>c voisin pour faire une bal<strong>la</strong>de tous ensemble : <strong>la</strong> température a ontéun peu chaque jour, alors nous nous régalons !L’après-midi sera consacrée à <strong>la</strong> visite d’un deslieux où travaille Betiana : une association quiaccueille des personnes handicapées toutes lesaprès-midi pour divers ateliers. Nous y trouvonsValeria, qui avait passé les vacances d’été avecnous l’an dernier, et Anai, <strong>la</strong> soeur de Betiana,qui travaille là aussi... La joie de <strong>la</strong> rencontre, lebeauté des personnes avec un handicap quandelle sont dans un cadre qui les valorise, en fontun superbe moment passé ensemble, à seprésenter, à goûter ensemble, puis à jouer aufoot... De nouvelles invitations fusent de toutesparts !Le soir, repas chez <strong>la</strong> soeur de Betiana, avec les parents : là aussi une fête pour les sens et toujours<strong>la</strong> joie des rencontres : nous découvrons <strong>la</strong> simplicité et <strong>la</strong> beauté de <strong>la</strong> famille (<strong>la</strong> maman teint uneépicerie de rue, le papa travail<strong>la</strong>nt dans un garage, ainsi que les blessures : le couple qui ne peutavoir d’enfants, <strong>la</strong> père qui doit être opéré, et dont le prix de l’opération est exorbitant... Et Betiana,petite abeille travailleuse, qui n’arrête jamais : professeur à l’université, travail<strong>la</strong>nt également danscette association de personnes handicapées, en charge de <strong>la</strong> catéchèse au niveau diocésain, d’unechapelle, et qui récemment se forme pour accompagner des retraites ignatiennes... Elle ne s’arrêtejamais !Jeudi 19 juillet :Victoria, qui accueille Marcos une fois par mois chez elle, a unemaison près de RIO 4, et elle nous a invités : c’est l’occasion !Nous partons donc de bon matin, pour une heure et demie devoyage : direction un petit vil<strong>la</strong>ge, ???A l’arrivée, nous découvrons le luxe : des maisons secondaires surle haut d’un <strong>la</strong>c. La famille nous accueille avec joie, etimmédiatement, Arthur, le père, nous propose une bal<strong>la</strong>de enbateau !Nous partons donc en petits groupes, pour profiter du <strong>la</strong>c, de l’air(frais) et de <strong>la</strong> vue.


Sur le <strong>la</strong>c donne une des 2 centrales nucléaires du pays, où travailleAntoine, un français qui s’est marié avec une argentine :malheureusement, je n’ai pu les contacter pour nous rencontrer parlà...Nous pique-niquons sur <strong>la</strong> berge avec toute <strong>la</strong> famille, Marcos étanttout joyeux ! Comme toujours, <strong>la</strong> bonne humeur est au rendez-vous..Il m’arrive d’ailleurs une petite expérience : vou<strong>la</strong>nt tester <strong>la</strong> berge, jem’approche du bord, de <strong>la</strong> terre humide... Immédiatement tout un pande terre s’effondre, m’entrainant avec, et et arrivant 50 centimètres plus bas, je me retrouve dans de<strong>la</strong> boue qui absorbe mes tennis neuves ! Tous rient, et de mon coté je retiens cette leçon desagesse : quelque fois on veut prendre des risques, et aller trop près peut nous faire tomber bienplus bas que ce que l’on pensait, nous entrainant dans des profondeurs ou des lieux où l’on n’auraitjamais voulu aller...Nous aimerions rester plus, mais comme toujours il faut rentrer... Car onnous attend à <strong>la</strong> paroisse !Nous parlons de l’Arche, de ce qu’est <strong>la</strong> vie de communauté, de JeanVanier, de l’atelier et du foyer... Eu de personnes, amis comme souventune vraie rencontre, notamment avec 3 soeurs, que j’avais rencontré lejour précédent à <strong>la</strong> paroisse San Roque : 2 ont un handicap mental, etelle dégagent une grande beauté ensemble : on sent bien <strong>la</strong> fraternitéqu’elle vivent ensemble ! Nous célébrons <strong>la</strong> messe en rendant grâce àDieu pour cette rencontre, puis repartons souper à <strong>la</strong> maison !Là, Betiana a préparé à manger pour tous : nous avons invité les jeunesqui le veulent à une soirée de jeux ! Le curé viendra avec le vicaire, leséminariste, le prêtre qui l’an dernier a perdu à un jeu et qui veut sarevanche... Nous commencerons par des dessins et leur interprétationpsychologique (ce<strong>la</strong> permet de se connaitre sans qu’il y ait de risque...).Suivent les jeux, dans <strong>la</strong> plus grande joie bruyante... (Dobble, 6 quiprend, le tango de <strong>la</strong> tarentule...)Un prêtre à <strong>la</strong> retraite chante avecun autre résident...Vendredi 20 juillet :Dernier jour plein, et après tant d’émotions et de rencontres, ce sera un jour plus tranquille : lespropriétaires de <strong>la</strong> maison nous offrent l’asado, à condition de le préparer , et viennent le partageravec nous... Nous partons en vile faire quelques dernières emplettes (notamment des cadres avecles photos pour offrir à ceux qui nous ont si bien accueillis) : C<strong>la</strong>udio me confie <strong>la</strong> camionnette, car ils’est proposé pour préparer l’asado : cet homme est vraiment une perle !Nous rentrons juste pour l’heure du diner. Là encore, Victor, Nora et leurs 3 filles (Noelia, Melina etMaria) nous permettent de découvrir <strong>la</strong> bonté d’une famille, de personnes vraiment tournées vers lesautres...Après une sieste bien méritée, direction Cotolengo, une maison de retraite qui comprend une partied’accueil de personnes ayant un handicap (mental ouphysique).Au retour, nous sommes aussi invités chez Rufino, unargentin marié à une française, qui vit <strong>la</strong> semaine à micheminentre Buenos Aires et Rio 4... Les enfants vont aucollège franco-argentine de san Isidro, donc ils vivent <strong>la</strong>semaine près de chez nous, en attendant (avecimpatience !) de retourner à <strong>la</strong> campagne. Rufino estpropriétaire d’environ 800 vaches <strong>la</strong>itières, et fait vivre sursa propriété une centaine de personnes. Ils nous accueillentrudement bien, et ce<strong>la</strong> donne vraiment envie d’y allersouvent !Asado au grand air...


SAN LA MUERTELe dimanche, après <strong>la</strong> messe, un certain nombre de personnes vient demander de bénir un objet :médaille, calendrier chrétien, rosaire, ou même eux-même (personne ma<strong>la</strong>de, enfant...). Cedimanche, une femme s’approche et me demande de lui bénir une statue. Comme elle <strong>la</strong> <strong>la</strong>isse dansson sac p<strong>la</strong>stique, je lui demande de me <strong>la</strong> montrer : ce qu’elle fait comme à contrecoeur. Jedécouvre une statue étrange, en forme de squelette : je lui dis que ce<strong>la</strong> ne ressemble à aucun saintde l’église, et elle me répond que c’est son frère qui le lui a offert, et que ce<strong>la</strong> vient de Corrientes.Dans le doute, je me tourne vers le curé, et nous entamons d-le dialogue : il en retourne que c’estune dévotion popu<strong>la</strong>ire, qui n’a rien de chrétien : tout en reconnaissant que ce<strong>la</strong> n’est pas«orthodoxe», elle me demandera quand même en partant si je ne peux pas faire un petit signe decroix...Pour mieux connaitre ce<strong>la</strong>, je me renseigne un peu plus :SAN LA MUERTE«San <strong>la</strong> mort» est un personnage ou une entité vénérée dans les régions guarani d’Amérique duSud, principalement au Paraguay et au nord-est de l’Argentine, principalement dans <strong>la</strong> région deCorrientes, mais aussi à Mission, le Chaco, Formosa et au sud du Brésil. Depuis les années 1960 àcause des migrations internes le culte s’est étendu à certaines zones de <strong>la</strong> province de Santa Fe, etau grand Buenos Aires.Ses statues servent d’amulettes, sont normalement taillées dans des pièces de bois d’un seul tenant(sauf <strong>la</strong> faux, qu’on lui rajoute), ou même d’os (et quelquefois humains), plomb, plâtre, etc.Ce sont des statuettes qui se mettent sous <strong>la</strong> peau ou comme pendentif : les plus grandes mesurent15 centimètres, les plus petites 3 centimètres et représentent un squelette humain dont <strong>la</strong> fauxprovient d’une boite de conserve. Cette pratique est considérée par l’église catholique commecomme un culte païen et contraire à l’adoration du Christ.Les «prières» à San <strong>la</strong> mort sont comme celles des autres saints, saufqu’on peut l’invoquer pour faire du mal à autrui.Ses attributs :- sa faux : il possède une faux comme signe de l’égalité devant Dieu,symbolisant que pour tout être vivant viendra l’heure de son départ.- Sa figure de squelette : elle représente <strong>la</strong> similitude avec tous les êtreshumains, et que <strong>la</strong> mort est détachée de ce qui est matériel, ou réside <strong>la</strong>tentation des hommes.- Ses yeux rouges : représentent le sang, qui par sa couleur unit tout leshommes.- Son sourire : il montre <strong>la</strong> joie de <strong>la</strong> connaissance éternelle sur <strong>la</strong> vie et <strong>la</strong>mort-Son manteau ou cape : manifeste l’énergie ou <strong>la</strong> demande du fidèleVénération : l’amulette ne se considère efficace si elle n’est pas bénie,mais l’église le considère comme faisant partie d’un culte non chrétien,refuse de bénir les statuettes ou quelque représentation que ce soit ; pource<strong>la</strong> les dévots vont à <strong>la</strong> messe catholique et quand le prêtre bénit leporteur prend l'image et avec ses mains « transmet » <strong>la</strong> bénédiction ; unealternative est de demander <strong>la</strong> bénédiction de <strong>la</strong> figure à deux personnesque sont considéré des Catholiques.Avec ce<strong>la</strong>, dans <strong>la</strong> religion catholique on considère nécessaire l’intentiondu ministre pour que <strong>la</strong> bénédiction soit valide, et comme les prêtrescatholiques refusent, on considère ces bénédictions volées comme sansvaleur.Les porteurs des amulettes de San <strong>la</strong> mort croient être invulnérables auxmaléfices et aux malheurs et que l’amulette donne l’amour et <strong>la</strong> bonnefortune, <strong>la</strong> croyance popu<strong>la</strong>ire se base à demander en priant ou en faisant


une offrande. Les offrandes habituelles sont des bonbons, du whisky, des cigarettes, ou des fleurs.Origine :La religion Guarani. Certaines nations vénéraient les os des ancêtres a qui ils demandaientprotection contre les phénomènes naturels et les forces spirituelles mauvaises. (d'autres craignaientde contact avec les os humains et les évitaient). Au moment des missions jé<strong>suite</strong>s chez les guaranis,<strong>la</strong> croyance se mé<strong>la</strong>ngea avec des éléments de <strong>la</strong> foi catholique et aussi avec celles d’esc<strong>la</strong>vesfraicains, nous nous trouvons donc confrontés à un syncrétisme.Il existe des récits sur l’origine de ce personnage, qui est décrit comme un moine qui fut exécutédans le feu, mais c’est considéré comme faux.Principaux sanctuaires : Dans <strong>la</strong> province de Corrientes, RN 14 au kilomètres 469, se trouve unsanctuaire. La fête est célébrée le 13 août dans <strong>la</strong> province del Chaco, et à Buenos Aires.VIOLENCE CONJUGALE«Violence de genre» serait une traduction plus exacte : sous ce terme un peu obscur se cache <strong>la</strong>violence faite aux femmes par leur mari.Suite à de nombreuses rencontres de femmes qui ont subi ce<strong>la</strong> ici, et en y pensant sans trop savoircomment aider dans ce genre de situations, voici qu’un article du journal «C<strong>la</strong>rin» m’a éc<strong>la</strong>iré : jevous en livre l’essentiel«Violencemètre» :Source : Échelle de l’institut national des femmes de Mexico. Selon les experts, les femmes prennentpeur au niveau 23; ils signalent qu’il faut intervenir au premier signe d’alerte.0 b<strong>la</strong>gues blessantes1 faire chanter2 mentir / tromper3 ignorer / loi de g<strong>la</strong>ce4 surveiller5 culpabiliser6 rabaisser7 ridiculiser / offenser8 Humilier en public9 intimider / menacer10 contrôler / interdire (amitiés, argent, lieux, vêtements, activités, mails...)11 contrôler / interdire (amitiés, argent, lieux, vêtements, activités, mails...)12 détruire des affaires personnelles13 tripoter14 caresses agressives15 frapper «en jouant»16 pincer, griffer17 pousser, bousculer18 gifler19 repousser fortement,20 enfermer, isoler21 menacer avec des objets ou des armes22 menacer avec des objets ou des armes23 menacer de mort24 menacer de mort25 Forcer à une re<strong>la</strong>tion sexuelle26 Forcer à une re<strong>la</strong>tion sexuelle27 abus sexuel28 viol29 mutiler30 assassiner


Volonté politique et efficacité, en liste d’attenteDe Diana Bacccaro, journal «C<strong>la</strong>rin» 9 septembre 2012.«Le chevalier à l’armure rouillée» est un livre qui raconte l’histoire d’un homme enfermé dans sespeurs et ses frustrations, qui se propose de changer quand il perd l’amour de sa vie : Joseph Brétonl’offrit à son ex une semaine après leur séparation, dans un essai de sauver leur couple. Le livre deRobert Fisher ne fonctionna pas : Bréton - l’homme qui vou<strong>la</strong>it changer - fut détenu, accusé d’avoirtué ses 2 enfants. L’histoire émeut aujourd’hui l’Espagne, mais l'argument s’écrit avec du sang iciaussi. «Je me suis levé le matin et je savais ce que je devais faire», confessa il y a quelques joursJuan Cardoso en décrivant comment il tua, avec 2 couteaux, <strong>la</strong> grand-mère, <strong>la</strong> soeur et <strong>la</strong> fille de sonex-femme. Une «vengeance morale», comme l’appellent les experts, parce que sa femme l’avaitquitté. Les hommes de fer ne sont pas des «fous attachés». Ils savent ce qu’ils font, agissent enconvaincus : elles le méritent. La Présidente a dit il y a 3 mois qu’il manque des politiques publiquespour en finir avec <strong>la</strong> violence conjugale. Ce qui manque est de faire appliquer <strong>la</strong> loi, pour que lesfonctionnaires ne se limitent pas à prendre des dépositions des femmes maltraitées.Egalement, et avant tout, ils doivent protéger leurs vies et celles de leur famille.Cardozo, celui des couteaux, avait été dénoncé. Hector Flores également, un employé de CaletaOlivia, a qui on avait imposé un ordre de restriction (l'interdiction de s’approcher d’une personne oude son domicile) pour avoir attaqué sa femme. Mais cette mesure, comme le livre de l’"armurerouillée, ne fonctionna pas : <strong>la</strong> semaine dernière il a fini en pendant son fils à un arbre, sur le bordd’une route de Sante Fe.Quelques nouvellesVoici tout ce qui ne méritait pas un article entier, mais qui fut important ces derniers temps :* Une des particu<strong>la</strong>rités de <strong>la</strong> communauté française, des expatriés, estde «passer» : une famille vient pour 3, 4 ou 5 ans, puis s’en va. Seulsun petit nombre reste définitivement... Ce<strong>la</strong> marque <strong>la</strong> vie de <strong>la</strong>paroisse française, surtout quand ce sont des piliers qui s’en vont : <strong>la</strong>famille Vernier s’en revient donc en France, et nous les avonsaccompagnés : célébrant une messe avec et pour eux, lesaccompagnant aussi dans <strong>la</strong> difficulté du changement : chacun desenfants le vit à sa manière, l’un ou l’autre faisant payer aux parentsleur choix... C’est aussi l’occasion de voir le chemin parcouru, lesservices rendus : catéchèse, re<strong>la</strong>tion entre les gens, accueil etinformation, tout ce<strong>la</strong> dans <strong>la</strong> bonne humeur ! Ces amitiésinternationales, dont on ne sait jamais où elles conduisent, nousrendent plus proches de nos lointains, de nos prochains, qui, Dieuseul le sait, peuvent devenir de ces amis que l’on voit peu souventmais dont on sait qu’avec eux le dialogue, l’ambiance sera toujourslà... Merci à vous !!! Merci de nous rendre plus universels,«catholiques» !* Andréa, <strong>la</strong> marraine de confirmation de Maxi, et son MariJoaquin ont du changer d'activité : li vendait des dol<strong>la</strong>rs, et <strong>la</strong>Présidente a interdit de le faire (au moins officiellement). Ilsont donc décidé d’ouvrir un commerce de pâtes fraiches dansle quartier. Pour ce<strong>la</strong>, ils ont été obligés d’expulser du localDeborah, une femme seule avec ses 3 enfants, qui étaitaccueillie là... Quand les travaux ont été finis, ils m’ont biensur demandé de le bénir, et j’en ai profité bien sur pour bénirtoute <strong>la</strong> famille ! Ces petits gestes simples, un peu oubliéschez nous, sont vraiment des moments de grâce et decommunion, demandant à dieu d’accompagner un projet caron ne sait jamais vraiment où on va dans ce pays...


* La fête du 15 août a encore été impressionnante cetteannée : procession dans les rues pendant une bonneheure, puis grand messe dans <strong>la</strong> chapelle principale.En<strong>suite</strong>, repas devant <strong>la</strong> paroisse pour tout ceux qui levou<strong>la</strong>ient (il avait été proposé les semaines précédentesque chacun puisse donner une partie des ingrédients),suivi de desserts divers. L’ambiance était à <strong>la</strong> fête, avec dufolklore, du rock national (<strong>la</strong> scène argentine est vraimentriche ! Malheureusement, je n’étais pas très bien ce jour-là,et j’ai du rentrer après <strong>la</strong> messe pour me reposer !Dommage !*Mabel, <strong>la</strong> maman de Maxi, se rapproche au fil des mois del’Arche. Elle vit très loin (à l’autre bout de <strong>la</strong> capitale), maiscomme elle doit recevoir <strong>la</strong> pension de MAxi chaque mois et <strong>la</strong>donner à l’Arche, elle fait le voyage (entre 2 et 3 heures chaquefois). Nous en profitons pour lui donner de <strong>la</strong> nourriture, desvêtements, tout ce que nous pouvons ! Du coup, elle restelongtemps, et ne rentre chez elle qu’à <strong>la</strong> nuit ! Nous avons donceu <strong>la</strong> joie de fêter son anniversaire,Patricia, Mabel et Rosana* Le quartier de Once est LE quartier commerçant de <strong>la</strong> capitale : on yvende de tout, en détail ou en gros : il est surtout habité par des juifs etdes chinois... Pas étonnant donc que les panneaux de <strong>la</strong> police soientdans les 3 <strong>la</strong>ngues du quartier !* Les médecins de l'hôpital italien, quitravaillent au centre médical de <strong>la</strong>paroisse, ont proposé de donner uneformation aux premiers secours, pour lestravailleurs de l’atelier de l’Arche : ce fut fait en 2 rencontres trèsdivertissantes, où l’équipe a pu faire pratiquer tous les gestes àchacun : il ne manque jamais une occasion de rire par ici !* Nous avons de nouvelles volontaires à l’Arche ! Des mamans d’élèves du collège Newman se sontjointes à nous pour améliorer le jardin : Il a fallu d’abord niveler, enlever des tonnes de terre, puisnous avons installé des panneaux de bois pour faire une sorte de jardinière le long du mur. Mais cebois est très dur ! Il fal<strong>la</strong>it tant de force pour le visser quej’ai réussi à casser le moteur d’une perceuse ! C’est aussiintéressant de voir ces dames, qui chez elles appellent unjardinier professionnel, mettre <strong>la</strong> main à <strong>la</strong> pâte avec unbonne volonté communicative ! Du coup, notre jardin, s’ilne sera pas à <strong>la</strong> française, a pris un sacré coup de jeune !Non, ce n’est pas James Bond, ce n‘est que moi !

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