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mécanismes moléculaires de l'hypertrophie ventriculaire gauche

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MÉCANISMES MOLÉCULAIRES DE L’HYPERTROPHIEVENTRICULAIRE GAUCHEparG. CHOUKROUN*, T. FORCE** et R. HAJJAR***L’hypertrophie <strong>ventriculaire</strong> <strong>gauche</strong> (HVG) représente un mécanisme d’adaptationdu myocar<strong>de</strong> en réponse à <strong>de</strong>s variations <strong>de</strong> la post-charge (HTA, sténose aortique),<strong>de</strong> la précharge (insuffisance mitrale ou aortique) ou au cours du remo<strong>de</strong>lagepariétal qui survient dans l’évolution d’une cardiopathie ischémique [1, 2]. Lesmaladies cardiovasculaires représentent toujours la première cause <strong>de</strong> morbidité et<strong>de</strong> mortalité dans les pays industrialisés [3], y compris chez les patients en insuffisancerénale chronique (IRC) [4], et l’HVG, en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> toute insuffisance cardiaque,est un facteur <strong>de</strong> risque indépendant <strong>de</strong> mortalité cardiovasculaire, enparticulier du fait <strong>de</strong> troubles du rythme <strong>ventriculaire</strong> paroxystique qu’elle favorise[5, 6]. Au cours <strong>de</strong> l’HTA, l’HVG multiplie le risque d’apparition d’une insuffisancecoronarienne, d’acci<strong>de</strong>nt vasculaire cérébral et d’insuffisance cardiaquecongestive indépendamment du niveau <strong>de</strong> pression artérielle [7, 8]. Au contraire,la correction <strong>de</strong> l’HVG permet <strong>de</strong> réduire la mortalité cardiovasculaire [9, 10].L’HVG est présente chez plus <strong>de</strong> 75 p. 100 <strong>de</strong>s patients en insuffisance rénale terminaleet constitue un facteur <strong>de</strong> risque <strong>de</strong> mortalité et <strong>de</strong> morbidité cardiovasculaireimportant chez ces patients, et ceci <strong>de</strong> façon indépendante d’autres facteurs<strong>de</strong> risque, comme l’âge, l’HTA, le diabète, les dyslipidémies et le tabagisme [11].Sur le plan anatomique l’hypertrophie cardiaque est définie par une augmentation<strong>de</strong> la masse totale du cœur, relative à la surface corporelle. Au niveau histologique,elle est caractérisée par une augmentation <strong>de</strong> la taille <strong>de</strong>s myocytes, sansprolifération (sans hyperplasie). Cependant, certaines autres cellules présentes dansle myocar<strong>de</strong>, en particulier les cellules endothéliales <strong>de</strong>s vaisseaux coronariens et* Service <strong>de</strong> Néphrologie, Hôpital sud, CHU Amiens, France ;** Molecular Cardiology Research Institute, New England Medical Center and Tuft University, BostonMA, États-Unis ;*** Cardiovascular Research Center and Transplant Unit, Massachusetts General Hospital and HarvardMedical School, Boston, MA, États-Unis.FLAMMARION MÉDECINE-SCIENCES — ACTUALITÉS NÉPHROLOGIQUES 2002MÉCANISMES MOLÉCULAIRES DE L’HYPERTROPHIE VENTRICULAIRE GAUCHE


222 G. CHOUKROUN ET COLL.les fibroblastes <strong>de</strong>s espaces interstitiels, augmentent en taille et prolifèrent, avecpour conséquence une production excessive <strong>de</strong> matrice extracellulaire et <strong>de</strong> collagène,entraînant <strong>de</strong>s lésions irréversibles <strong>de</strong> fibrose myocardique [12].On distingue habituellement <strong>de</strong>ux formes très distinctes d’HVG, la premièreapparaissant dans l’évolution <strong>de</strong>s cardiopathies hypertrophiques d’origine génétique[13], et l’HVG secondaire aux anomalies hémodynamiques (augmentation <strong>de</strong>la pré- ou <strong>de</strong> la post-charge) [1], ou fonctionnelles (anémie chronique [14] ou exercicephysique prolongé [15]). Après un bref rappel sur les cardiomyopathies hypertrophiques,cette revue sera consacrée aux <strong>mécanismes</strong> intracellulaires impliquéesdans la transmission <strong>de</strong>s signaux régulant la réponse hypertrophique <strong>de</strong> l’HVGsecondaire.CARDIOMYOPATHIES HYPERTROPHIQUESLes cardiomyopathies hypertrophiques (CMH) sont <strong>de</strong>s maladies d’originegénétique, <strong>de</strong> révélation tardive, caractérisées par une hypertrophie <strong>de</strong> la paroi <strong>ventriculaire</strong>,souvent asymétrique, touchant préférentiellement le septum inter<strong>ventriculaire</strong>[16]. La gravité <strong>de</strong> ces affections est liée au risque <strong>de</strong> mort subite et àl’accroissement <strong>de</strong> la rigidité <strong>ventriculaire</strong>, résultant elle-même <strong>de</strong> l’hypertrophieet <strong>de</strong> la fibrose qui peuvent entraîner une insuffisance cardiaque par altération <strong>de</strong>la fonction diastolique [16, 17]. Ces CMH, habituellement d’origine familiale et<strong>de</strong> transmission autosomique dominante, [13, 18-20] sont liées à <strong>de</strong>s mutations <strong>de</strong>certains gènes codant pour <strong>de</strong>s protéines impliquées dans la structure <strong>de</strong> l’appareilsarcoplasmique (Tableau 1). Ces gènes co<strong>de</strong>nt pour <strong>de</strong>s protéines organisées enun appareil permettant la contraction <strong>de</strong> la cellule, le sarcomère. Il s’agit le plussouvent <strong>de</strong> mutations faux-sens ou <strong>de</strong> petites délétions qui ne produisent pas <strong>de</strong>décalage du cadre <strong>de</strong> lecture et qui conduisent à la production d’une protéinemutée, dite « poison » par le gène anormal [17, 18]. Celle-ci infiltre et désorganisele sarcomère en interférant avec l’action <strong>de</strong> la protéine normale. La contractioncellulaire est moins efficace, entraînant une hypertrophie myocardique qui a pourbut <strong>de</strong> compenser ce déficit [18, 21]. L’altération <strong>de</strong> la fonction <strong>de</strong>s myofilamentsd’actine et <strong>de</strong> myosine peut être responsable, outre <strong>de</strong> l’hypertrophie compensatriceà la diminution <strong>de</strong>s capacités <strong>de</strong> contraction, <strong>de</strong> la stimulation <strong>de</strong>s <strong>mécanismes</strong>contrôlant l’apoptose cellulaire via l’activation <strong>de</strong> la voie <strong>de</strong>s caspases [22, 23].Au niveau cellulaire, l’élévation du calcium cytosolique pourrait être un <strong>de</strong>s facteursresponsables <strong>de</strong> l’activation <strong>de</strong>s signaux intracellulaires gouvernant laréponse hypertrophique <strong>de</strong> la cellule (fig. 1).HYPERTROPHIE CARDIAQUE SECONDAIREOU EXTRINSÈQUEL’HVG peut survenir dans l’évolution <strong>de</strong> nombreuses cardiopathies, maisl’HTA, <strong>de</strong> par sa fréquence, en représente l’étiologie principale. L’HTA entraînetrès précocement <strong>de</strong>s modifications morphologiques et surtout fonctionnelles duVG, définissant la cardiopathie hypertensive.


MÉCANISMES MOLÉCULAIRES DE L’HYPERTROPHIE VENTRICULAIRE GAUCHE 223TABLEAU I. — GÈNES IMPLIQUÉS DANS LES CARDIOMYOPATHIES HYPERTROPHIQUES.Seulement 60 à 65 p. 100 <strong>de</strong>s patients porteurs d’une CMH ont une mutation i<strong>de</strong>ntifiée,ce qui laisse supposer que <strong>de</strong> nombreuses autres gènes sont encore impliqués.GÈNES LOCUS PROTÉINES FRÉQUENCEMYH7 14q11.2-q12 Chaîne lour<strong>de</strong> β <strong>de</strong> la myosine : 35-50 p. 100β-MyHCMYL3 3p21.2-3p21.3 Chaîne légère essentielle< 1 p. 100<strong>de</strong> la myosine : MLC-1s/vMYL2 12q23-q24.3 Chaîne légère régulatrice< 1 p. 100<strong>de</strong> la myosine : MLC-2s/vTNNT2 1q3 Troponine T cardiaque : cTnT 15-20 p. 100TNNI3 19p13.2-q13.2 Troponine I cardiaque cTnI < 1 p. 100TPM1 15q22 Tropomyosine α : α-TM < 5 p. 100MYBPC3 11p11.2 Myosin binding protein C : cMyBP-C 15-20 p. 100PRKAγ2 7q3 AMP-activated protein kinase γ2 : Très rareAMPKACTC 15q11 α-actine cardiaque Très rareMYH6 14q Chaîne lour<strong>de</strong> α <strong>de</strong> la myosine : Très rareα-MyHCTTN 2q31 Titin ExceptionnelleDysfonction <strong>de</strong>s myofilamentsDiminution <strong>de</strong>s capacités <strong>de</strong> contractionCa ++CsAFK506NF-AT3PSEK-1- MKK-7 Calcineurine Caspases 3 Augmentation<strong>de</strong> la force<strong>de</strong> contractionSAPKs/JNKsNF-AT3BaxApoptoseHypertrophieApoptoseFIG. 1. — Implication du calcium intracellulaire comme médiateur <strong>de</strong>s voies <strong>de</strong> transductionau cours <strong>de</strong> l’hypertrophie et <strong>de</strong> l’insuffisance cardiaque.


224 G. CHOUKROUN ET COLL.Dans sa phase initiale, l’HVG représente un mécanisme d’adaptation nécessaire,permettant au cœur <strong>de</strong> maintenir ou d’augmenter le débit cardiaque (phase<strong>de</strong> compensation) en réponse à une augmentation <strong>de</strong> la pré- ou <strong>de</strong> la post-charge[1]. Cette réponse hypertrophique a pour but la normalisation <strong>de</strong> la tension pariétalesystolique du ventricule <strong>gauche</strong> (wall stress), qui augmente au cours <strong>de</strong>scardiopathies hypertensives, valvulaires ou après infarctus du myocar<strong>de</strong> [1].L’hypertrophie <strong>ventriculaire</strong> permet la réduction <strong>de</strong> la tension pariétale et, <strong>de</strong> cefait, la réduction <strong>de</strong> la consommation en oxygène du myocar<strong>de</strong> [24]. Cependant,la fonction globale du myocar<strong>de</strong> hypertrophié n’est pas normale, en particulierla fonction diastolique semble altérée <strong>de</strong> façon précoce [25]. À long terme,l’épaisseur pariétale ne peut plus croître suffisamment pour assurer un travailcardiaque suffisant. L’augmentation du flux coronarien, nécessaire à la perfusiondu cœur hypertrophié, n’est plus suffisante pour assurer l’accroissement <strong>de</strong> la<strong>de</strong>man<strong>de</strong> en oxygène. Pour maintenir le débit cardiaque et une pression <strong>de</strong> perfusionsuffisante, le cœur se dilate. Après un certain temps, les capacités d’adaptationsont dépassées, la fraction d’éjection du ventricule <strong>gauche</strong> diminue etl’insuffisance <strong>ventriculaire</strong> <strong>gauche</strong> (IVG) apparaît (phase <strong>de</strong> décompensation)[26]. Les facteurs hémodynamiques ne sont pas les seuls en cause dans la physiopathologie<strong>de</strong> l’HVG. D’autres facteurs comme l’âge, le sexe, la taille, lepoids, l’activité physique, l’hérédité et <strong>de</strong>s facteurs neuro-endocriniens (noradrénaline,adrénaline, angiotensines, endothélines) interviennent dans la genèse<strong>de</strong> l’HVG [27].Sur le plan anatomique, <strong>de</strong>ux formes d’hypertrophie cardiaque peuvent être individualisées: l’hypertrophie cardiaque concentrique, secondaire à l’augmentation<strong>de</strong> la post-charge (pressure-overload hypertrophy), que l’on observe par exempleau cours <strong>de</strong> l’HTA et dans laquelle la paroi <strong>ventriculaire</strong> est épaissie sans augmentation<strong>de</strong> volume <strong>de</strong> la chambre du ventricule <strong>gauche</strong>. Le diamètre <strong>de</strong>s myocytesaugmente, sans gran<strong>de</strong> modification <strong>de</strong> la longueur <strong>de</strong>s cellules. Dans l’hypertrophiecardiaque secondaire à une augmentation <strong>de</strong> la pré-charge (volume-overloadhypertrophy), observée au cours <strong>de</strong>s régurgitations valvulaires notamment, le diamètreinterne du ventricule <strong>gauche</strong> est très nettement augmenté, alors que l’épaisseurpariétale n’augmente que modérément. L’augmentation du diamètre <strong>de</strong>smyocytes est parallèle à l’augmentation <strong>de</strong> la taille <strong>de</strong>s cellules. Ces caractéristiquesfonctionnelles sont en fait souvent étroitement intriquées, en particulier lorsqueplusieurs étiologies coexistent.PHÉNOTYPE HYPERTROPHIQUEDES MYOCYTES EN CULTUREEn culture, les cardiomyocytes ont perdu leurs propriétés <strong>de</strong> proliférer enréponse à <strong>de</strong>s stimuli mitogènes [28]. Ils représentent <strong>de</strong> ce fait un modèle idéalpour l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s <strong>mécanismes</strong> intracellulaires <strong>de</strong> transmission <strong>de</strong>s signaux impliquésdans l’hypertrophie du myocar<strong>de</strong>. En réponse à un augmentation <strong>de</strong> la pré- ou <strong>de</strong>la post-charge, la croissance du cœur se fait au travers d’une augmentation <strong>de</strong> lataille <strong>de</strong>s myocytes, comme dans l’enfance. Ce mécanisme permet initialementl’augmentation <strong>de</strong>s performances du myocar<strong>de</strong>, afin <strong>de</strong> limiter la tension pariétale.


MÉCANISMES MOLÉCULAIRES DE L’HYPERTROPHIE VENTRICULAIRE GAUCHE 225En culture, les cardiomyocytes hypertrophiés sont plus grands grâce à l’accroissement<strong>de</strong> la synthèse protéique globale. Sur le plan moléculaire, l’expression <strong>de</strong>nombreux gènes est augmentée, certains impliqués dans la croissance cellulaire(RNA polymèrases), et d’autres dont la surexpression caractérise l’hypertrophie<strong>de</strong>s myocytes [29-31]. Ce sont les gènes <strong>de</strong> réponse précoce codant pour <strong>de</strong>s facteurs<strong>de</strong> transcription (c-Fos, c-Jun, Egr-1 et c-myc), <strong>de</strong>s gènes codant pour <strong>de</strong>sprotéines impliquées dans l’appareil <strong>de</strong> contraction cellulaire (skeletal α-actin,ventricular myosin light chain-2, β-myosin heavy chain et certains gènes qui nesont exprimés, dans le ventricule <strong>gauche</strong>, que dans la pério<strong>de</strong> néonatale et dontl’expression disparaît lors du développement du cœur. Ces gènes co<strong>de</strong>nt pour lefacteur atrial natriurétique (ANF) et le pepti<strong>de</strong> natriurétique cérébral (BNP) [31].Enfin, l’expression membranaire du récepteur AT1A <strong>de</strong> l’angiotensine II est augmentéepar certains stimuli hypertrophiques [32] confirmant le rôle du systèmerénine-angiotensine-aldostérone dans la physiopathologie <strong>de</strong> l’HVG.VOIES D’ACTIVATION INTRACELLULAIREIMPLIQUÉES DANS L’HYPERTROPHIE CARDIAQUELa masse et la fonction cardiaque sont étroitement liées aux modificationshémodynamiques nécessaires à l’adaptation physiologique ou pathologique <strong>de</strong>l’organisme. Cependant, le lien exact entre les variations hémodynamiques et lacroissance du cœur reste hypothétique. Au moins trois groupes d’agonistes jouentun rôle important dans le développement <strong>de</strong> l’hypertrophie cardiaque. L’étirementcellulaire dont les voies <strong>de</strong> relais intracellulaire sont complexes et imparfaitementcomprises, certains agonistes vaso-actifs (AII, ET-1 et agonistes α-adrénergiques)qui agissent sur <strong>de</strong>s récepteurs à 7 domaines transmembranaires, et certains facteurs<strong>de</strong> croissance, en particulier l’IGF-1 et le TGF-β qui stimulent <strong>de</strong>s récepteurstyrosines kinases [33, 34]. Ces stimuli sont connus pour activer <strong>de</strong> nombreusesmolécules impliquées dans la transmission du signal intracellulaire, en particuliercertaines protéines G et diverses protéines kinases et phosphatases.L’étirement cellulaire, induit par l’augmentation <strong>de</strong> la pré- ou <strong>de</strong> la post-charge,joue un rôle central dans l’induction <strong>de</strong> la réponse hypertrophique [35, 36]. Ce stimulusmécanique doit être transmis à l’échelon cellulaire en signal biochimique,dans le but d’induire la croissance cellulaire. L’étirement cellulaire peut induire laréponse hypertrophique en modifiant l’architecture du cytosquelette (en particuliervia les molécules <strong>de</strong> <strong>de</strong>smine et <strong>de</strong> tubuline) [35], mais aussi en activant <strong>de</strong>s canauxioniques spécifiques couplés secondairement aux protéines kinases C par l’intermédiaire<strong>de</strong> médiateurs produits par l’activation <strong>de</strong> la phospholipase C [37]. L’étirementcellulaire entraîne également la synthèse locale <strong>de</strong> médiateurs connus pour activer<strong>de</strong>s récepteurs à sept domaines transmembranaires, comme l’AII et l’ET-1 [38, 39].Protéines G hétérotrimériquesLes protéines G hétérotrimériques sont <strong>de</strong>s molécules capables <strong>de</strong> transmettre lessignaux activateurs ou inhibiteurs en réponse à la fixation d’un agoniste à son récepteurtransmembranaire. Au niveau du myocar<strong>de</strong>, 3 sous-classes <strong>de</strong> protéines G


226 G. CHOUKROUN ET COLL.jouent un rôle déterminant, Gαs qui permet la transmission du signal en réponse àl’activation <strong>de</strong>s récepteurs β-adrénergiques, Gαi couplée au récepteur cholinergiqueet enfin Gαq étroitement liée aux récepteurs à l’AII, à l’ET-1 et α-adrénergique.Quelle que soit la sous-classe <strong>de</strong> protéine G, la fixation <strong>de</strong> l’agoniste à son récepteurinduit la dissociation <strong>de</strong> ces protéines G trimériques (αβγ) en sous-unités Gα etGβγ grâce au transfert <strong>de</strong> GTP sur la sous-unité Gα [40, 41]. Une fois dissociées,ces sous-unités activent <strong>de</strong>s effecteurs en aval, en particulier l’adénylate cyclase(Gαs et Gαi) et certaines isoformes <strong>de</strong> la phospholipase C (PLC), notamment PLCβ(Gαq) (fig. 2). Cette activation entraîne l’hydrolyse secondaire <strong>de</strong> phospholipi<strong>de</strong>smembranaires, en particulier le phosphatidylinositol 4,5-bisphosphate (PtdIns (4,5)P2), en inositol 1,4,5-triphosphate (InsP3) et diacylglycérol (DG) [42]. L’InsP3régule les mouvements intracellulaires <strong>de</strong> calcium dans <strong>de</strong> nombreux types cellulaires; dans les myocytes cependant, l’InsP3 ne semble pas jouer un rôle déterminantdans le couplage contraction-excitation [43]. Le DG est l’activateur physiologique<strong>de</strong> la protéine kinase C.Un rôle direct pour ces protéines G dans l’induction d’une réponse hypertrophique<strong>de</strong>s myocytes <strong>ventriculaire</strong>s a bien été démontré. L’activation <strong>de</strong> Gαiinduit une inhibition <strong>de</strong> l’activité adénylate cyclase myocardique, et donc réduitla production d’AMPc et l’activation <strong>de</strong> la protéine kinase A. Une augmentation<strong>de</strong> l’expression myocardique <strong>de</strong> Gαi a été mise en évi<strong>de</strong>nce initialement chez troispatients porteurs <strong>de</strong> myocardiopathie dilatée par Neumann et al. [44]. De nombreusesétu<strong>de</strong>s ont <strong>de</strong>puis confirmé l’augmentation d’expression myocardique <strong>de</strong>Gαi dans différents modèles d’insuffisance cardiaque et <strong>de</strong> cardiomyopathie [45,46]. Cette régulation positive a lieu à un niveau transcriptionnel, l’ARNm <strong>de</strong> Gαiest augmenté dans la plupart <strong>de</strong> ces modèles. Les données sont discordantes pourAIIβ agonistes ET-1Rcpα 1agonistesATPAC Gαi GαqGβGγAMPcGTPGTPG βGγPtdInsP2PLC-βDAG Ins P 3PKAPKCCa 2+CalcineurineRasERKsSAPKsFIG. 2. — Activation <strong>de</strong>s voies <strong>de</strong> signalisation intracellulaire par les récepteurs à 7 domainestransmembranaires : rôle <strong>de</strong>s protéines G hétérotrimériques. La fixation <strong>de</strong> l’agoniste surson récepteur induit la dissociation <strong>de</strong>s protéines G en trois sous-unités, Gαi, activée parle récepteur β-adrénergique, entraîne l’inhibition <strong>de</strong> l’activité adénylate cyclase et <strong>de</strong> PKA.Gαq, libérée par la fixation <strong>de</strong> l’AII, <strong>de</strong> l’ET-1 ou <strong>de</strong> la noradrénaline sur leur récepteurrespectif, active la PLC, et secondairement PKC, la calcineurine et les MAP kinases.


MÉCANISMES MOLÉCULAIRES DE L’HYPERTROPHIE VENTRICULAIRE GAUCHE 227Gαs, et c’est avec Gαq que les étu<strong>de</strong>s les plus concluantes, aussi bien in vitroqu’in vivo, ont été réalisées. La transfection d’un mutant constitutivement actif <strong>de</strong>Gαq dans <strong>de</strong>s myocytes néonataux en culture, induit l’hydrolyse <strong>de</strong> PtdIns (4,5)P2, et surtout la réexpression du gène <strong>de</strong> l’ANF [47], cet effet est médié par lanoradrénaline. D’autre part, les souris trangéniques exprimant un récepteur α-adrénergique couplé à une forme constitutivement active <strong>de</strong> Gαq développentspontanément une hypertrophie cardiaque [48]. La surexpression <strong>de</strong> Gαq non muté(à un niveau environ 4 fois supérieur à l’expression physiologique) induit le développementd’une hypertrophie cardiaque compensatrice qui évolue vers l’insuffisance<strong>ventriculaire</strong> <strong>gauche</strong> [49]. Enfin Akhter et al. ont récemment montré quel’expression, par <strong>de</strong>s souris transgéniques, du domaine C-terminal <strong>de</strong> Gαq capabled’interagir avec la partie intracellulaire du récepteur, bloque la transmission dusignal généré par l’interaction <strong>de</strong>s agonistes (en particulier ET-1, AII et PE) avecleurs récepteurs spécifiques [50]. L’hypertrophie cardiaque induite par la constrictionaortique est atténuée chez ces souris transgéniques [50]. Ces travaux impliquentclairement Gαq comme médiateur proximal nécessaire et suffisant, impliquédans la transmission du signal au cours <strong>de</strong> l’hypertrophie cardiaque in vitro et in vivo.Protéines kinases CNous avons vu que l’activation <strong>de</strong> Gαq induit la synthèse <strong>de</strong> DG et l’activation<strong>de</strong> certaines isoformes <strong>de</strong> la PKC. Les PKC sont une famille <strong>de</strong> sérine/thréonineprotéines kinases capables <strong>de</strong> transmettre le signal extracellulaire en activantd’autres protéines kinases, en particulier les mitogen-activated protein kinases(MAPK). Il existe au moins 11 isoformes différentes <strong>de</strong> PKC, parmi lesquellesPKCα, PKCβ, PKCδ et PKCε [51]. Ces différentes isoformes sont exprimées dansle cœur où elles sont activées après l’ischémie et l’augmentation <strong>de</strong> la post-charge[52]. Cependant, l’hétérogénéité d’expression <strong>de</strong>s différentes isoformes <strong>de</strong> ces protéineskinases ren<strong>de</strong>nt délicate la démonstration du rôle exacte <strong>de</strong> tel ou tel d’entreelles dans la réponse du myocar<strong>de</strong> aux stimuli hypertrophiques. Il est actuellementadmis que la PKC pourrait être un relais intermédiaire entre les protéines G coupléesaux récepteurs transmembranaires, et les voies <strong>de</strong> signalisation plus distales[53]. Zou et al. ont par exemple montré que PKCε était nécessaire à l’activation<strong>de</strong> la protéine kinase Raf-1 induite par l’AII et l’ET-1 [54], Raf-1 étant située enamont <strong>de</strong> la casca<strong>de</strong> d’activation <strong>de</strong>s MAP kinases (fig. 3).Les MAP kinasesLes MAP kinases sont <strong>de</strong>s sérine/thréonine kinases <strong>de</strong> 38 à 54 kDa, dont l’activationpar phosphorylation <strong>de</strong> résidus thréonines (T) et tyrosines (Y) en uneséquence T-X-Y, est l’aboutissement d’une casca<strong>de</strong> <strong>de</strong> protéines kinases [55]. Troiscasca<strong>de</strong>s <strong>de</strong> MAP kinases sont actuellement caractérisées dans les cellules eucaryotes(fig. 3). La première, la mieux caractérisée, est la voie aboutissant à l’activation<strong>de</strong> ERKs (extracellular-signal regulated kinases), impliquée dans larégulation <strong>de</strong> la prolifération et <strong>de</strong> la différenciation cellulaire [56]. ERK est activéepar <strong>de</strong>s facteurs <strong>de</strong> croissance, en particulier EGF (epi<strong>de</strong>rmal growth factor), PDGF(platelet <strong>de</strong>rived growth factor), VEGF (vascular endothelial growth factor) etl’insuline [56, 57], et par certains pepti<strong>de</strong>s vasoactifs comme l’ET-1, l’AII, et les


228 G. CHOUKROUN ET COLL.GPCRCa ++RTKRasRac, Cdc42HsSte20sGCKs, PacksPacksMAP3Ksc-Raf-1PD 98059MEKK-1, 3, MLKsOthers MAP3KsMEKsMAPKsMEK-1, MEK-2 SEK-1, M K K-7SEK-1 (K R)ERK -1, ERK -2 SAPKs/JNKsMKK-3, MKK-6SB 203580p38 α /p38 βMAPKAP-KsMnK-1, 2Facteurs <strong>de</strong>transcriptionEl k -1, TCFs, c-M ycc-Jun, ATF-2El k -1ATF-2, CHOPEl k -1, M EF2cCREBeI FA EGènes cibles Gènes cibles Gènes ciblesFIG. 3. — Activation <strong>de</strong>s MAP kinases par une casca<strong>de</strong> <strong>de</strong> phosphorylation. Les MAP kinasessont activées par une casca<strong>de</strong> <strong>de</strong> protéines kinases dans laquelle une MAP kinasekinase kinase (MAPK-K-K) active une MEK (MAPK/ERK Kinase), la protéine kinaseen aval. Après activation, MEK active la MAP kinase par phosphorylation <strong>de</strong> résidusthréonines et tyrosines sur la région VIII du domaine catalytique. Trois MAP kinasessont actuellement caractérisées, ERKs (extracellular-signal regulated kinases), SAPKs(stress activated protein kinases) et p38 kinases. Après phosphorylation, la MAP kinaseest transloquée dans le noyau où elle active différents substrats : les facteurs <strong>de</strong> transcription,TCFs, c-Myc, Elk-1 pour ERKs, c-Jun et ATF-2 pour SAPKs, et ATF-2, CHOP,CREB et MEF2c pour p38. Des inhibiteurs pharmacologiques <strong>de</strong> l’activation <strong>de</strong> ERKs,et <strong>de</strong> p38 kinases ont été développés, respectivement PD 98059 et SB 203580, etSB 202190. Il n’existe pas à l’heure actuelle d’inhibiteur spécifique <strong>de</strong> SAPKs, ce quirend nécessaire l’utilisation <strong>de</strong> mutant dominant négatif <strong>de</strong> SEK-1.GPCR : récepteurs couplés aux protéines G ; RTK : récepteurs couplés aux tyrosines kinases.agonistes α-adrénergiques [56, 57]. Les <strong>de</strong>ux autres MAP kinases sont <strong>de</strong>s protéineskinases activées par le stress cellulaire, certaines cytokines inflammatoires(TNF-α et IL-1), la reperfusion après ischémie, l’étirement cellulaire et par les pepti<strong>de</strong>svaso-actifs [55, 56, 58]. Il s’agit <strong>de</strong> SAPKs (stress activated protein kinases)ou JNK (c-Jun N-terminal activated kinase) et <strong>de</strong> p38 kinases. Elles participent aucontrôle <strong>de</strong> la croissance cellulaire en régulant l’apoptose. Elles jouent égalementun rôle dans la régulation <strong>de</strong> l’expression <strong>de</strong> certaines intégrines par les cytokinesinflammatoires [55, 58]. Trois différents gènes co<strong>de</strong>nt pour SAPKs, qui, après splicingdifférentiel <strong>de</strong>s ARNm produisent 12 différentes isoformes. SAPKα et SAPKβsont activées par <strong>de</strong>ux différentes MEKs : SEK-1 (SAPK/ERK kinase-1) et MKK-7(MAPK/ERK kinase-7). Les MAP kinases <strong>de</strong> la famille <strong>de</strong> p38 sont <strong>de</strong> caractérisationplus récente. Il en existe 4 isoformes (p38α, p38β, p38γ, p38δ) ayant entre 40et 60 p. 100 d’homologie dans leur séquence en aci<strong>de</strong>s aminés avec SAPKs [59].


MÉCANISMES MOLÉCULAIRES DE L’HYPERTROPHIE VENTRICULAIRE GAUCHE 229Après phosphorylation, la MAP kinase est transloquée dans le noyau où elleagit en activant différents substrats, en particulier <strong>de</strong>s facteurs <strong>de</strong> transcription, quivont réguler l’induction <strong>de</strong> gènes, déterminant la réponse biologique finale <strong>de</strong> lacellule [59]. Ces gènes, dont l’expression est induite au cours <strong>de</strong> l’hypertrophiecardiaque, et qui la caractérise, ne sont pas bien connus. Après avoir phosphoryléleurs substrats, les MAP kinases sont rapi<strong>de</strong>ment inactivées par <strong>de</strong>s sérines/thréoninesou <strong>de</strong>s tyrosines phosphatases [56].Les travaux concernant l’implication <strong>de</strong>s MAP kinases dans le développement<strong>de</strong> l’hypertrophie <strong>de</strong>s cardiocytes en culture ont produit <strong>de</strong>s résultats contradictoires(revue dans [60]). ERK est activé par l’étirement cellulaire et les pepti<strong>de</strong>svaso-actifs dans les myocytes néonataux en culture ou dans un modèle <strong>de</strong> cœurisolé perfusé [61, 62]. L’expression, après transfection, <strong>de</strong> mutants constitutivementactifs <strong>de</strong> MEK-1, la protéine kinase immédiatement en amont <strong>de</strong> ERKs, augmentel’activité du promoteur <strong>de</strong> l’ANF dans les cardiocytes en culture, alors quela transfection d’un mutant dominant négatif <strong>de</strong> MEK-1 inhibe cette activité [63].Cependant, l’inhibition pharmacologique <strong>de</strong> MEK-1, à l’ai<strong>de</strong> du PD98059, ou <strong>de</strong>mutants inactifs <strong>de</strong> Raf-1, ne permet pas d’inhiber l’hypertrophie <strong>de</strong>s myocytes enréponse à la noradrénaline [64, 65]. En accord avec ces étu<strong>de</strong>s, nous avons montréque si ERK était fortement activée par l’ET-1 et l’AII dans les cardiocytes néonataux[66], l’inhibition <strong>de</strong> cette activation n’a aucun effet sur l’induction <strong>de</strong> lasynthèse protéique et sur l’organisation <strong>de</strong> l’appareil sarcomérique induites parl’ET-1, confirmant que ERK n’est pas nécessaire à l’expression <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>uxcomposantes <strong>de</strong> la réponse hypertrophique in vitro. De plus, nous avons trouvéque ERKs n’étaient pas activées in vivo par l’augmentation <strong>de</strong> la post-charge à 1,3 et 7 jours après constriction aortique [67].Plusieurs étu<strong>de</strong>s récentes démontrent l’implication <strong>de</strong>s protéines kinases activéespar le stress dans le développement <strong>de</strong> la réponse hypertrophique. L’activationconstitutive <strong>de</strong> p38 par l’expression <strong>de</strong> mutants <strong>de</strong> MKK-6 ou <strong>de</strong> MKK-3, les protéineskinases situées en amont <strong>de</strong> p38 dans la casca<strong>de</strong> d’activation, entraîne uneaugmentation <strong>de</strong> la taille <strong>de</strong>s cellules, la réexpression du gène <strong>de</strong> l’ANF par lesmyocytes <strong>ventriculaire</strong>s et l’augmentation <strong>de</strong> l’organisation du sarcomère [68, 69].Cependant, la surexpression <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux protéines kinases, MKK-3 et MKK-6entraîne une augmentation <strong>de</strong> l’activité <strong>de</strong> p38 <strong>de</strong> 3 à 12 fois le niveau <strong>de</strong> base, cequi contraste très nettement avec le profil d’activation, le plus souvent transitoire,<strong>de</strong> ces MAP kinases en réponse à <strong>de</strong>s stimuli physiologiques. Nous avons montréque p38 n’était pas activée par l’ET-1 in vitro dans les myocytes néonataux [66],et ne l’était que mo<strong>de</strong>stement in vivo dans un modèle d’augmentation <strong>de</strong> la postchargepar constriction aortique [67]. Dans ce même travail, nous avons démontréque l’inhibition pharmacologique <strong>de</strong> p38 par le SB203580 n’a aucun effet surl’augmentation <strong>de</strong> synthèse protéique et l’induction <strong>de</strong> l’organisation du sarcomèreinduite par l’ET-1 in vitro. Ces résultats contrastent avec ceux <strong>de</strong> Nemoto et al.qui montrent que l’ET-1 augmente l’activité du promoteur <strong>de</strong> l’ANF, en utilisantun plasmi<strong>de</strong> reporteur transfecté, via l’activation <strong>de</strong> p38. Dans ce travail, lesauteurs ont inhibé p38 en utilisant un dérivé du SB203580, le SB202190, à laconcentration <strong>de</strong> 10 à 20 µM [70]. Or, à cette concentration, il a été rapporté queces inhibiteurs pouvaient également bloquer l’activation <strong>de</strong> certaines isoformes <strong>de</strong>SAPK [71].Il n’existe pas à l’heure actuelle d’inhibiteur spécifique <strong>de</strong> SAPKs. Dans le butd’étudier le rôle jouer par cette MAP kinase dans le développement <strong>de</strong> l’HVG,


230 G. CHOUKROUN ET COLL.SEK-1 (KR), un mutant dominant négatif <strong>de</strong> SEK-1, la protéine kinase responsable<strong>de</strong> l’activation <strong>de</strong> SAPKs, a été construit par PCR. Un adénovirus recombinant aété utilisé afin d’exprimer ce mutant dans les myocytes néonataux <strong>de</strong> rat en culture.Nous avons montré que SAPKs étaient activés par l’ET-1 et l’AII et que l’activation<strong>de</strong> SAPKs était spécifiquement inhibée par l’expression <strong>de</strong> SEK-1 (KR) [66].L’expression <strong>de</strong> SEK-1 (KR) par ces myocytes inhibe les trois composantes <strong>de</strong> laréponse hypertrophique induites par l’ET-1, inhibition <strong>de</strong> la synthèse protéiqueglobale (mesurée par l’incorporation <strong>de</strong> [ 3 H] leucine et la quantité <strong>de</strong> protéinescontenue dans la cellule), inhibition <strong>de</strong> la réexpression du gène <strong>de</strong> l’ANF et <strong>de</strong> laréorganisation du sarcomère [66].Des arguments encore plus forts ont été obtenus in vivo. Dans notre modèled’hypertrophie cardiaque, l’HVG est secondaire à l’augmentation <strong>de</strong> la post-chargeinduite par la mise en place d’un clip sur l’aorte ascendante. Nous avons montréque SAPKs étaient activées par l’augmentation <strong>de</strong> la post-charge [67]. L’expression<strong>de</strong> SEK-1 (KR) par un adénovirus recombinant permet <strong>de</strong> bloquer cette l’activation,sans modifier l’expression totale <strong>de</strong> SAPKα et <strong>de</strong> SAPKβ. Ce blocage <strong>de</strong> l’activation<strong>de</strong> SAPKs entraîne une inhibition <strong>de</strong> l’HVG sept jours après la constrictionaortique, déterminé par échocardiographie (épaisseur <strong>de</strong> la paroi postérieure etdimensions du VG) ou par <strong>de</strong>s mesures post-mortem (poids du VG/poids du corps,épaisseur <strong>de</strong> la paroi antérieure, postérieure et du septum inter<strong>ventriculaire</strong>) [67].Enfin, l’inhibition <strong>de</strong> SAPK régule négativement l’expression <strong>de</strong> la pro-ANF dansle ventricule <strong>gauche</strong>, expression induite par l’hypertrophie [67]. Ces résultats impliquentclairement SAPKs comme une voie <strong>de</strong> signalisation nécessaire à la régulation<strong>de</strong> la réponse hypertrophique aussi bien in vitro en réponse aux agonistes vasoactifs,qu’in vivo en réponse à une augmentation <strong>de</strong> la post-charge.Implication <strong>de</strong> la calcineurine dans l’hypertrophie cardiaqueLa calcineurine est une protéine phosphatase intracellulaire, dont l’activationest dépendante du calcium et <strong>de</strong> la calmoduline (protéine phosphatase 2B). Ellejoue un rôle essentiel dans la régulation <strong>de</strong> l’expression <strong>de</strong> gènes dans différentssystèmes cellulaires [72]. Elle est capable <strong>de</strong> déphosphoryler <strong>de</strong> nombreux substrats,parmi lesquels <strong>de</strong>s facteurs <strong>de</strong> transcription dont ceux appartenant à lafamille <strong>de</strong>s facteurs nucléaires <strong>de</strong>s cellules T activées (NF-ATs). Une fois déphosphorylésdans le cytoplasme <strong>de</strong>s lymphocytes T, ces facteurs <strong>de</strong> transcription peuventêtre importés dans le noyau <strong>de</strong> ces cellules où ils activent la transcription <strong>de</strong>gènes impliqués dans la réponse immunitaire [73]. L’inhibition <strong>de</strong> cette déphosphorylation<strong>de</strong> NF-ATs par la calcineurine, est le mo<strong>de</strong> d’action immunosuppresseurprincipal <strong>de</strong> la ciclosporine A et du FK506 [74].Molkentin et al. ont proposé récemment que la ciclosporine A pouvait prévenirle développement <strong>de</strong> l’hypertrophie cardiaque dans certains modèles animaux. Cesauteurs ont montré que l’expression prolongée d’une forme constitutivement active<strong>de</strong> calcineurine par <strong>de</strong>s souris transgéniques était suffisante pour induire une hypertrophiecardiaque [75]. Cette HVG évolue, après <strong>de</strong>ux mois environ, vers la dilatation<strong>ventriculaire</strong> et rapi<strong>de</strong>ment vers l’insuffisance cardiaque. De plus,l’expression d’une forme constitutivement active <strong>de</strong> NF-AT3 responsable <strong>de</strong> salocalisation nucléaire, est suffisante pour induire une HVG [75], confirmant quec’est cette cible <strong>de</strong> la calcineurine qui est impliquée dans la régulation <strong>de</strong> l’hypertrophiecardiaque. Les mêmes auteurs ont montré que l’administration <strong>de</strong> ciclos-


MÉCANISMES MOLÉCULAIRES DE L’HYPERTROPHIE VENTRICULAIRE GAUCHE 231porine A bloquait l’HVG <strong>de</strong>s souris transgéniques calcineurine, mais pas NF-AT3[75]. Dans un autre travail, Sussman et al. ont montré que l’inhibition <strong>de</strong> l’activitécalcineurine par la ciclosporine A utilisée à <strong>de</strong>s doses 5 fois supérieures à cellesutilisées en clinique humaine, prévenait le développement <strong>de</strong> l’hypertrophie cardiaqueinduite par la constriction aortique chez le rat et dans plusieurs modèles <strong>de</strong>cardiopathies hypertrophiques ou dilatées induites chez la souris par mutations <strong>de</strong>gènes codant pour <strong>de</strong>s protéines <strong>de</strong> l’appareil sarcomérique [76]. Ce travail suggèreque non seulement l’activation <strong>de</strong> la calcineurine est suffisante pour induire uneréponse hypertrophique, mais que son inhibition permet <strong>de</strong> bloquer cette réponse.Depuis ces publications, plusieurs auteurs ont rapporté <strong>de</strong>s résultats contradictoiresen utilisant la ciclosporine ou le FK506 dans l’espoir d’inhiber l’hypertrophie cardiaquedans différents modèles animaux [77-80]. Ces travaux montrent que l’inhibition<strong>de</strong> l’activité calcineurine par la ciclosporine ne prévient pas ledéveloppement <strong>de</strong> l’hypertrophie cardiaque à 14 et 21 jours, alors que dans leurtravail, Sussman et al. avaient étudié les effets <strong>de</strong> la ciclosporine à 7 jours. Cetéchappement ne veut pas dire que la calcineurine ne soit pas impliquée dans larégulation <strong>de</strong> l’hypertrophie cardiaque, mais suggère plutôt que d’autres voies <strong>de</strong>signalisation intracellulaire soient impliquées dans cette réponse, soulignant lagran<strong>de</strong> complexité <strong>de</strong> ce phénomène [53]. Plus récemment, nous avons montré,sur <strong>de</strong>s myocar<strong>de</strong>s humains prélevés lors <strong>de</strong> dons d’organes ou immédiatementavant transplantation cardiaque, que l’expression du gène codant pour la calcineurine,ainsi que son activité, étaient augmentées aussi bien dans les cardiopathieshypertrophiées qu’au sta<strong>de</strong> d’insuffisance cardiaque avancée [81]. Ceci suggèreque cette voie <strong>de</strong> signalisation est également impliquée chez l’homme dans laréponse hypertrophique et dans la transition <strong>de</strong> l’HVG vers l’insuffisance cardiaque.Cependant, compte tenu <strong>de</strong> la toxicité potentielle <strong>de</strong>s inhibiteurs <strong>de</strong> la calcineurine,il est improbable que ces produits voient un jour un développement danscette indication.Les autres voies <strong>de</strong> signalisationimpliquées dans l’hypertrophie cardiaqueD’autres voies <strong>de</strong> signalisation ont été impliquées dans le contrôle <strong>de</strong> l’hypertrophiecardiaque. JAK-STAT (Janus kinase/Signal transducers and activators oftranscription) est une voie <strong>de</strong> signalisation associée aux récepteurs <strong>de</strong>s cytokines[82], capable d’activer certains facteurs <strong>de</strong> transcription (STATs) impliqués dansl’induction <strong>de</strong> la transcription <strong>de</strong>s gènes codant pour les interférons α et γ. Il a étérapporté que la cardiotropine 1, en activant JAK pouvait induire un phénotyped’hypertrophie cardiaque <strong>de</strong>s myocytes en culture [83]. De même, l’activation <strong>de</strong>JAK par l’AII pourrait jouer un rôle dans le développement <strong>de</strong> l’hypertrophie danscertains modèles in vivo [84].L’IGF-1 augmente la synthèse protéique <strong>de</strong>s myocytes en culture [85]. L’IGF-1active fortement la phosphatidylinositol 3-OH kinase (PI3 Kinase), entraînantsecondairement l’activation par phosphorylation <strong>de</strong>s PtdIns (3,4,5) P3-<strong>de</strong>pen<strong>de</strong>ntprotein kinases (PDK) 1 et 2 et <strong>de</strong> la protéine kinase B (Akt) [86]. L’activation <strong>de</strong>cette casca<strong>de</strong> <strong>de</strong> protéines kinases est impliquée dans la régulation <strong>de</strong> nombreuxprocessus cellulaires, en particulier l’apoptose contrôlée par la voie <strong>de</strong>s caspases[87]. Plusieurs étu<strong>de</strong>s ont impliqué PI3 Kinase/Akt dans le contrôle <strong>de</strong> la synthèseprotéique dans les myocytes <strong>ventriculaire</strong>s, une <strong>de</strong>s étapes essentielles dans


232 G. CHOUKROUN ET COLL.FIG. 4. — Intégration <strong>de</strong>s différentes voies d’activationimpliquées dans le développement <strong>de</strong> l’hypertrophie cardiaque.le développement <strong>de</strong> l’hypertrophie cellulaire [88]. Nous avons récemment montréque la glycogen synthase kinase-3β (GSK-3β), une protéine kinase impliquée dansle développement et la tumorigenèse, était inactivée par les stimuli hypertrophiquesvia une voie passant par PI3 Kinase/Akt [89]. Or GCK-3β est capable <strong>de</strong> phosphorylerNF-ATs, ce qui induit son export du noyau vers le cytoplasme, limitantainsi l’activation initiée par l’activité calcineurine (fig. 4). L’activation constitutive<strong>de</strong> GSK-3β, après expression dans les cardiocytes en culture d’un mutant constitutivementactif, inhibe la synthèse protéique et la réorganisation <strong>de</strong> l’appareil sarcomériqueinduite par l’ET-1 [89]. Cet effet nécessite la sortie du noyau <strong>de</strong> NF-AT3, ce qui renforce les données sur le rôle clé joué par ce facteur <strong>de</strong> transcriptiondans la régulation <strong>de</strong> la réponse hypertrophique <strong>de</strong>s myocytes en culture.De nombreuses autres molécules ont été impliquées dans la régulation <strong>de</strong>l’hypertrophie cardiaque en réponse à différents agonistes ou facteurs <strong>de</strong> croissance,le lecteur en trouvera la liste exhaustive dans la revue récente <strong>de</strong> Molkentinet Dorn II [53].CONCLUSIONComment peut-on réconcilier les données <strong>de</strong>s différentes étu<strong>de</strong>s impliquant les trèsnombreuses molécules intracellulaires dans la physiopathologie <strong>de</strong> l’hypertrophie cardiaque? Beaucoup <strong>de</strong> ces molécules, en particulier Rac1, Ras et les protéines G, une


MÉCANISMES MOLÉCULAIRES DE L’HYPERTROPHIE VENTRICULAIRE GAUCHE 233fois activées par fixation d’un agoniste sur son récepteur, relaient le signal en activantcertaines isoformes <strong>de</strong> PKC et les MAP kinases, en particulier SAPK. D’autre partl’élévation du calcium intracellulaire secondaire à la synthèse d’InsP3 active les MAPkinases et la calcineurine. Toutes ces voies concourent à l’activation <strong>de</strong> facteurs <strong>de</strong>transcription, en particulier MEF2c, AP1 (hétérodimère composé <strong>de</strong> c-Jun et <strong>de</strong>c-Fos) et NF-AT, dont l’action au niveau <strong>de</strong>s régions régulatrices <strong>de</strong>s gènes ciblesest responsable <strong>de</strong> l’induction <strong>de</strong>s gènes <strong>de</strong> la réponse hypertrophique (fig. 4).De grands progrès ont été effectués ces dix <strong>de</strong>rnières années dans la compréhensionet le démembrement <strong>de</strong>s voies <strong>de</strong> signalisation intracellulaire impliquéesdans la physiopathologie <strong>de</strong> l’hypertrophie cardiaque. La responsabilité <strong>de</strong> cesnombreuses voies <strong>de</strong> signalisation dans le contrôle <strong>de</strong> la réponse hypertrophiquedémontre la gran<strong>de</strong> complexité <strong>de</strong> ce phénomène. Ces voies <strong>de</strong> transmission pourraient<strong>de</strong>venir <strong>de</strong>s cibles nouvelles dans le développement <strong>de</strong> stratégies thérapeutiquesvisant la prise en charge <strong>de</strong> l’hypertrophie <strong>ventriculaire</strong> <strong>gauche</strong> et dans laprévention <strong>de</strong> son évolution vers l’insuffisance cardiaque congestive.BIBLIOGRAPHIE1. COHN JN. Structural basis for heart failure. Ventricular remo<strong>de</strong>ling and its pharmacological inhibition.Circulation, 1995, 91, 2504-2507.2. KATZ AM. The heart in congestive failure. Cardioscience, 1990, 1, 3-6.3. LENFANT C. Report of the task force on research in heart failure. Circulation, 1994, 90, 1118-1123.4. FOLEY RN, PARFREY PS, SARNAK MJ. Clinical epi<strong>de</strong>miology of cardiovascular disease in chronicrenal disease. Am J Kidney Dis, 1998, 32, S112-S119.5. GOODWIN JF. The frontiers of cardiomyopathy. Br Heart J, 1982, 48, 1-18.6. KATZ A. Scientific insights from clinical studies of converting-enzyme inhibitors in the failingheart. Trends Cardiovasc Med, 1995, 5, 37-47.7. BENJAMIN EJ, LEVY D. Why is left ventricular hypertrophy so predictive of morbidity and mortality? Am J Med Sci, 1999, 317, 168-175.8. FROHLICH ED, APSTEIN C, CHOBANIAN AV et al. The heart in hypertension. N Engl J Med, 1992,327, 998-1008.9. RIALS SJ, WU Y, XU X et al. Regression of left ventricular hypertrophy with captopril restoresnormal ventricular action potential duration, dispersion of refractoriness, and vulnerability to inducibleventricular fibrillation. Circulation, 1997, 96, 1330-1336.10. DEVEREUX RB, SIMONE G, GANAU A et al. Left ventricular hypertrophy and hypertension. Clin ExpHypertens, 1993, 15, 1025-1032.11. FOLEY RN, PARFREY PS, HARNETT JD et al. Clinical and echocardiographic disease in patientsstarting end-stage renal disease therapy. Kidney Int, 1995, 47, 186-192.12. WEBER KT, JALIL JE, JANICKI JS et al. Myocardial collagen remo<strong>de</strong>ling in pressure overload hypertrophy.A case for interstitial heart disease. Am J Hypertens, 1989, 931-940.13. SPIRITO P, SEIDMAN C, MCKENNA W et al. The management of hypertrophic cardiomyopathy. NEngl J Med, 1997, 36, 775-785.14. OLIVETTI G, QUAINI F, LAGRASTA C et al. Myocyte cellular hypertrophy and hyperplasia contributeto ventricular wall remo<strong>de</strong>ling in anemia-induced cardiac hypertrophy in rats. Am J Pathol, 1992,141, 227-239.15. WASHBURN RA, SAVAGE DD, DEARWATER SR et al. Echocardiographic left ventricular mass andphysical activity : quantification of the relation in spinal cord injured and apparently healthy activemen. Am J Cardiol, 1986, 58, 1248-1253.16. BONNE G, CARRIER L, RICHARD P et al. Génétique <strong>de</strong>s cardiomyopathies hypertrophiques. Mé<strong>de</strong>cine/Sciences, 1998, 14, 1054-1066.


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