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Hebdomadaire nigérien d'informations satiriques et ... - Nigerdiaspora

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NATIONQuelques aspects du bilan en imagesLe P<strong>et</strong>it Marché part en fumée : Niamey Nyala en marche !62.000 emplois2.800 classesLa Hache N° 202/203 du 25 avril 2012


NATIONPar A.AguelasseLe Conseil des ministres du mercredi 18 avril2012 a examiné <strong>et</strong> adopté le Proj<strong>et</strong> de loimodifiant <strong>et</strong> complétant la loi n° 2011-09du 24 juin 2011 déterminant le traitement,les indemnités <strong>et</strong> les avantages du Chef defile de l'opposition politique.Selon le proj<strong>et</strong>, le Chef de file de l'oppositionpolitique ayant rang de chefd'Institution, doit, à ce titre, disposer d'uncabin<strong>et</strong> devant l'assister dans l'accomplissementde ses tâches. Ce cabin<strong>et</strong>, pour êtreorganisé, doit être au préalable prévu parun texte qui lui donnerait ainsi une baselégale. Or, la loi n° 2011-09 du 24 juin2011 déterminant le traitement, les indemnités<strong>et</strong> les avantages du Chef de file de l'oppositionpolitique qui devait annoncer sacréation est restée mu<strong>et</strong>te sur la question.C'est donc pour prendre en charge c<strong>et</strong>tenécessité, que le présent proj<strong>et</strong> de loi estinitié en vue de compléter la loi n° 2011-09du 24 juin 2011 en incluant parmi les avantagesalloués au Chef de file de l'oppositionpolitique, un cabin<strong>et</strong>, dont la composition <strong>et</strong>les avantages accordés aux membres sontdéterminés par décr<strong>et</strong> pris en Conseil desMinistres. Ce proj<strong>et</strong> de loi sera transmis àl'Assemblée Nationale, pour adoption.C’est donc un an après, <strong>et</strong> après moult tergiversations,que le Gouvernement a décidé d<strong>et</strong>ransm<strong>et</strong>tre à l’Assemblée Nationale le proj<strong>et</strong>de loi sur la constitution du cabin<strong>et</strong> duChef de file de l’opposition. Après que leprésident de la République, IssoufouMahamadou, ait donné trois fois de suite,sans résutats, des instructions à son Directeurde Cabin<strong>et</strong>. Et on en serait resté là, n’étaitcel’écho du face à la presse du Chef de filede l’opposition, qui était parvenu auxoreilles du pouvoir qui, craignant d’administrerla preuve de sa mauvaise foi, avait aussitôtréintroduit le texte dans le circuit. C’estcomme ça que fonctionne le «Guri système»!Zakaï a été « exfiltré » de l’Assembléenationale pour éviter des déballages, lesministres qui ont violé la Constitution ont été«démissionnés» après le dépôt d’une Motionde censure par l’Opposition <strong>et</strong> le cabin<strong>et</strong> duChef de file de l’opposition en passe d’êtreinstallé pour éviter de démontrer la mauvaisefoi du Gouvernement par rapport à uneinstitution républicaine qu’Issoufou vante àl’Extérieur tout en continuant de l’ignorerroyalement à l’Intérieur.Alors quels autres moyens de pression pourconnaitre, par exemple, les résultats de l’enquêtesur l’incendie du ministère de laJustice?Le BucheronLes Nigériens ont célébré, le mardi 24 avril,le 17ème anniversaire de la Journée de laConcorde. C<strong>et</strong>te Journée a été institutionnaliséele 24 avril 1995, un an après lasignature de l'accord de paix deOuagadougou, le 9 octobre 1994, entre legouvernement <strong>et</strong> la rébellion, consacrant lafin de plusieurs années d'hostilités qui ontmarqué notamment les régions d'Agadez <strong>et</strong>de Tahoua <strong>et</strong> une partie de celle de Zinder.A ce long processus de paix du Niger s'ajoutele dernier accord intervenu en 2007avec le Mouvement des Nigériens pour laJustice (MNJ) d'Aghali Alambo, actuelConseiller du président de l'Assembléenationale. Une conférence-débats sur "l'initiative3N : vecteur de concorde", une coursehippique avec la participation des chevauxdes pays amis (Nigéria <strong>et</strong> BurkinaFaso, notamment), une caravane de la paix,reliant Niamey à Agadez <strong>et</strong> une prise d'armedans la capitale de l'Aïr, suivie d'uneautre conférence sur la paix <strong>et</strong> l'éducation,sous le haut patronage du Premier ministreBrigi Rafini ont été les faits marquants de lacommémoration de c<strong>et</strong>te journée. Dans sondiscours, le Premier ministre a fait allusion àla situation actuelle qui nous interpelle.IdwalLa Hache N° 202/203 du 25 avril 2012


NATIONGouvernance politique <strong>et</strong> institutionnelleNous avons recensé pas moins de 13 violations de la Constitution, des lois <strong>et</strong>règlements du 07 avril 2011, date d'investiture du Président IssoufouMahamadou, au 07 avril 2012.1. la nomination du Premier Ministre, 2 heures seulement après le discours d'investituredu Président de la République. Elle devrait être subordonnée à l'existence d'uneMajorité formellement déclarée à l'Assemblée Nationale <strong>et</strong> ensuite à une enquêtede moralité. Puisque le Parlement n'avait jamais été convoqué en session pour constaterla mise en place des groupes parlementaires, le Président de la Républiquen'avait aucune base légale, ni politique, pour se prévaloir d'une quelconqueMajorité à son sein ;2. la nomination du Directeur de Cabin<strong>et</strong> du Premier Ministre avant même l'entréeen fonction légale de ce dernier ;3. la violation de l'article 51 relatif au dépôt de la déclaration des biens duPrésident de la République au delà des 48 heures prescrites dans la constitution;4. la violation de l'ordonnance portant Statuts de l'Opposition <strong>et</strong> de la Charte desPartis Politiques lors de la formation du premier Gouvernement du fait de la nominationà son sein d’Abdou Labo, militant d'un Parti Politique de l'Opposition, sansque ce dernier n'ait prouvé sa démission effective de son Parti Politique, leCDS/Rahama ;5. La violation de l'ordonnance portant Statuts de l'Opposition lors de la formationdu Bureau de l'Assemblée Nationale ;6. la violation du règlement intérieur de l'Assemblée Nationale <strong>et</strong> du Code Electoralavec l'adoption des Lois 105 bis <strong>et</strong> 105 ter relatives aux élections partiellesd'Agadez ;7. la promulgation par le Président de la République de ladite loi scélérate sansqu'elle ne soit adoptée par l'Assemblée Nationale ;8. l'immixtion de l'Exécutif dans les affaires judiciaires avec le refus duGouvernement de donner suite à la requête du Procureur de la République pour lalevée de l’immunité parlementaire du député Zakou Djibo, relativement à l'affairedite de fausses factures ;9. la violation de la constitution <strong>et</strong> de loi organique n°6132 de 1960 portant loides finances par le non respect de la procédure d'introduction du budg<strong>et</strong> 2012 àl'Assemblée Nationale: la version adoptée à été frauduleusement introduite àl'Assemblée Nationale ;10. la violation de l'article 52 de la Constitution relative à l'octroi d'un marché àOumarou Mainassara, député en exercice au moment des faits, avec la complicitédu Ministre des Finances sortant Mahamadou Ouhoumoudou <strong>et</strong> du Ministre del'Equipement débarqué, Kalla Hankouraou ;11. la violation de l'ordonnance portant dépolitisation de l'Administration à l'occasiondes nominations aux emplois supérieurs de l'Etat ;12. la violation de la Constitution, relativement au refus du Président de laRépublique d'obtempérer à un arrêt du Conseil Constitutionnel: malgré l’Arrêtn°005/12 CM/CCT du 15 février 2012 <strong>et</strong> de l'insistance du Communiqué du 22février dudit Conseil, stipulant que le Ministre des Finances <strong>et</strong> celui de l'Equipementont violé la constitution, le Président de la République les a maintenus au gouvernementpendant plus d'un mois après l'Arrêt ;13. le faux <strong>et</strong> usage de faux en écriture publique par le Ministre d'Etat, chargé desAffaires Etrangères, Mohamed Bazoum, dans la délivrance d'un passeport diplomatiqueà un réfugié libyen nommé Conseiller spécial du Président de la République.Transport de l’Uranate jusqu’au port de CotonouSani AbdourahamaneDirecteur Général de la CNTPSNous avions entendu desresponsables locauxd’AREVA-Niger se plaindredes prestations de laCompagnie Nationale deTransport des ProduitsStratégiques (CNTPS), lorsdu séminaire sur les minesd’uranium au Niger organisépar le Groupe françaisà Niamey du 03 au05 avril 2012. C<strong>et</strong>te sociéténationale, créée en mars 2009 pour remplacer laSociété Nationale des Transports du Niger (SNTN) pourl’acheminement des produits stratégiques tels quel’Uranate, le Nitrate <strong>et</strong> les explosifs, est dotée d’uncapital de 1.500.000.000 Fcfa reparti entre 3 actionnaires: SOPAMIN (55%), SONIDEP (30%) <strong>et</strong> SONI-CHAR (15%). AREVA a fait comprendre aux journalistesqu’une loi obligeait sa branche internationale d<strong>et</strong>ransport, TNI, à louer exclusivement les camions de laCNTPS pour l’acheminement de l’Uranate jusqu’au portde Cotonou. Or, de l’avis d’un des responsables locauxd’AREVA, les camions de la CNTPS ne sont pas toujoursà la hauteur. Le parc est vieillissant <strong>et</strong> la plupart desvéhicules sont sur cale. Toutes les activités de c<strong>et</strong>tesociété basée à Tahoua sont suspendues à AREVA. Cene sont pas moins de 137 personnes qui risquent de ser<strong>et</strong>rouver au chômage si l’industriel français arrivait àcontourner la disposition contraignante qui l’oblige àutiliser exclusivement les services de la CNTPS. Sansoublier le manque à gagner en termes de mobilisationde ressources internes. Le mécontentement exprimé lorsdu séminaire peut trahir des manœuvres en catiminipour sauter le verrou de l’exclusivité. C’est le lieu icid’attirer l’attention des Autorités politiques pour ne pasoctroyer une énième faveur à AREVA au détriment denos intérêts propres.A.ALa Hache N° 202/203 du 25 avril 2012


INTERVEWLe Chef de file de l’Opposition face à la presseLe Chef de file de l’Opposition, Seïni Oumarou, Viceprésidentde l’Alliance pour la Réconciliation (ARN) <strong>et</strong>Président du Mouvement National pour la Société deDéveloppement (MNSD-Nassara) a accordé un entr<strong>et</strong>iendiffusé en prime time sur la télévision DOUNIA le 19avril 2012. Il faisait face à Moussa Hamani, modérateurdu débat, à Seriba Mahamane de la télévisionCANAL 3, à Mahirou Amadou de DOUNIA TV <strong>et</strong> à unconfrère de la presse écrite privée, en la personne deSoumana I. Maïga, Directeur de l’ENQUETEUR, le seulquotidien privé du Niger. C’était un entr<strong>et</strong>ien qui se voulaitsans tabous <strong>et</strong> qui a répondu aux attentes des téléspectateurs.Car Seïni Oumarou a répondu sans languede bois aux questions relatives à la gouvernance politique<strong>et</strong> institutionnelle, à la gouvernance économique <strong>et</strong>financière <strong>et</strong> à la gouvernance sociale. C’était vraimentun échange de bonne facture que nous vous proposonsde lire en intégralité.Seïni OumarouChef de file de l’OppositionLa Hache N° 202/203 du 25 avril 2012


La Hache N° 202/203 du 25 avril 2012INTERVIEW


INTERVEWLa Hache N° 202/203 du 25 avril 2012


INTERVIEWLes journalistes, de gauche à droite : Seriba Mahamane de CANAL 3,Mahirou Amadou de DOUNIA TV <strong>et</strong> Soumana I. Maïga de l’ENQUETEURLa Hache N° 202/203 du 25 avril 2012


INTERVEWSeïni Oumarou sur le plateau en face du modérateur de l’émission, MoussaHamani (à droite). Photo:DRLa Hache N° 202/203 du 25 avril 2012


INTERVIEWMoussa Hamani le modérateur. Véritable chef d’orchestre. Photo:DRLa Hache N° 202/203 du 25 avril 2012


FINANCESExclusif: le DG de la BAGRI interviewé par le Journal « LES AFRIQUES »«Moins de 2% de nigériens disposent d’un compte bancaire, mais la BAGRIambitionne de déplacer les frontières de la bancarisation»En exclusivité, le Directeur Général de la Banque Agricole du Niger, Rabiou ABDOU sort de sa réserve <strong>et</strong> parle àbâtons rompus des performances de la filiale nigérienne du Holding du Groupe BRS qu’il a dirigée jusqu’au 24septembre 2008 <strong>et</strong> des grandes ambitions de la BAGRI.Les Afriques : Vous avez été une des piècesmaîtresses du proj<strong>et</strong> de création du GroupeBRS, de la BRS-Niger <strong>et</strong> de la filiale de GuinéeBissau. Pouvez-vous revenir sur les temps fortsde la mise en route de ces filiales ?Rabiou ABDOU, Directeur Général de laBAGRI-NIGER : C’est l’un des premiers défisque j’ai eu à relever au début de ma jeunecarrière de financier. J’en étais très fier. J’aiappris beaucoup notamment auprès duCoordonnateur de c<strong>et</strong>te Equipe à savoir M.DEVO. Rien que le fait d’être désigné pourfaire partie d’une Equipe de 5 cadres de laBCEAO pour conduire la mise en œuvre d’unproj<strong>et</strong> aussi important, dans un environnementplein de hautes compétences, c’est unsignal qui en disait long <strong>et</strong> c’était un honneurpour ma modeste personne. C’était uneEquipe très conviviale. On a travaillé dur <strong>et</strong>j’aime souvent rappelé que j’ai passé 15mois dans une chambre d’hôtel au Novotelde Dakar, en mission spécialement consacréeà la création du Groupe BRS. J’avais toutdonné à c<strong>et</strong> important proj<strong>et</strong> communautaire.J’ai mis en place toute la fondation de laBRS-NIGER pendant les 4 premières années<strong>et</strong> c<strong>et</strong>te banque était en ce moment l’une desréférences du Groupe BRS <strong>et</strong> ma nominationcomme DG de la BRS-Guinée-Bissau chargéde son redressement sur la base des termesde référence clairs établis par la BCEAO,était simplement la reconnaissance du statutde modèle que représentait la BRS-NIGERdu moment. Précisons que j’étais DG de laBRS-Guinée-Bissau cumulativement avec mesfonctions de DG de la BRS-Niger <strong>et</strong> pendantla même période j’étais en charge de l’assistanc<strong>et</strong>echnique à la BRS-Bénin <strong>et</strong> à la BRS-Togo. J’étais le plus jeune DG du GroupeBRS à notre recrutement en 2005 (j’avaisalors 38 ans). Vers la fin, mon rôle s’étendaitbien au-delà de la simple BRS-Niger <strong>et</strong>je vous demande d’interroger lesAdministrateurs du Holding du Groupe BRS.LA : Dans quel état financier, aviez vous laisséla BRS-Niger, au moment de votre départ pourla BAGRI ?R.A: Bonne question. Avant d’être financier, ilfaut r<strong>et</strong>enir que je suis d’abord IngénieurStatisticien-Economiste. Et lorsqu’on a un telprofil, il faut être sûr que l’on prend soin <strong>et</strong>la précaution de détenir tout son passé professionnelde façon chiffrée <strong>et</strong> sur la basedes statistiques officielles <strong>et</strong> certifiées. Unstatisticien ne laisse pas la place aux spéculations,aux rumeurs ou au dilatoire. Non !nous sommes habitués au concr<strong>et</strong>, aux chiffres.Cela dit, j’ai quitté la BRS-Niger le 24septembre 2008, rappelé à la BCEAO(siège) pour nécessité de service. Ce départa été célébré par un grand cocktail d’aurevoir au Grand Hôtel de Niamey avec laparticipation de tous les administrateurs, 5ministres du gouvernement du Niger, le personnel<strong>et</strong> les clients de la BRS-Niger. La lecturedu procès-verbal du Conseild’Administration de c<strong>et</strong>te banque en date du24 septembre 2008, signé par le PCA <strong>et</strong>l’Administrateur Représentant de la BOAD,indique que j’ai laissé la BRS-Niger avec desfonds propres effectifs positifs de1.380.000.000 de FCFA, une taille de bilande 12,7 milliards, un excédent de produitssur les charges de 255 millions, une trésorerieoisive de 1888,8 millions, 11.000 comptesactifs, le réseau le plus dense de toutesles filiales du Groupe BRS avec 7 agencesdont 4 dans les régions, <strong>et</strong> un taux brut dedégradation de portefeuille de 10,1%après contre expertise du Commissaire auxComptes. C’est quand même une performanceexceptionnelle ! Le procès-verbal de passationde service signé par moi <strong>et</strong> mon remplaçantcontient également toutes ces donnéesofficielles. Peut-on raisonnablementattendre plus d’un DG pour une banquecréée avec 2 milliards de capital après 4ans de gestion ? je ne pense pas.LA : Vous confirmez donc la solidité du portefeuillede la BRS-NIGER sous votre magistère,contrairement aux informations distillées parvos détracteurs ?R.A : Oui absolument. On peut analyser <strong>et</strong>commenter les chiffres, mais on ne les litjamais à l’envers. C’est vrai que certainsdétracteurs n’ont jamais lu ces documentsofficiels qui contiennent la vérité, car ils nepeuvent jamais y accéder <strong>et</strong> d’autres ne souhaiterontjamais en prendre connaissance dufait de la mauvaise foi lorsqu’ils ne sont pastout simplement victimes d’une manipulation.Je confirme que jusqu’au 24 septembre2008, la BRS-Niger est parmi les filiales lesplus performantes <strong>et</strong> servait de modèle dansl’UEMOA (consultez les états financiers comparatifsdes 8 pays de 2005 à 2008 <strong>et</strong>vous serez très surpris). Votre Journal estspécialisé en finance <strong>et</strong> est lu par les plusgrands financiers africains <strong>et</strong> surtout de lazone UEMOA. Si j’ai accepté de répondre àvos questions c’est pour que les personnes <strong>et</strong>institutions bien averties <strong>et</strong> détenant ces chiffresofficiels puissent éclairer ceux qui spéculentsur la base du faux <strong>et</strong> du sensationnel,juste pour nuire. On ne réécrit pas l’histoiresurtout en matière de gestion <strong>et</strong> je vousconseille dans la vie (surtout en Afrique) d<strong>et</strong>oujours bien conserver vos archives. Je suismusulman <strong>et</strong> même en matière de justicedivine dans l’au-delà, chacun répond de sesactes. Dieu ne vous imputera jamais les mauvaisactes des p<strong>et</strong>its-fils de votre arrièrep<strong>et</strong>it-fils, parce que vous êtes fatalementleurs aïeux. Par contre même quand vousleur laissez une grande fortune en héritage,vous n’aurez aucun dividende au cas mêmeoù ces héritiers en font un bon usage pourplaire à Dieu, <strong>et</strong> en contre partie, très logiquement,les péchés commis avec la fortuneque vous laissez en héritage ne perturbentpas votre sommeil dans la tombe. Voilà ceque Dieu le Juste décrète <strong>et</strong> que les hommesdoivent impérativement accepter. C’est lavraie Loi.LA : Quelle est votre appréciation de l’évolutionde la situation du Groupe BRS <strong>et</strong> de laBRS-NIGER en particulier de votre départ à ladate d’aujourd’hui ?R.A : Je vous rappelle que je suis tout demême un pur produit de la BCEAO. J’ai toujoursgardé c<strong>et</strong>te culture « Banque Centrale», ce qui fait que je ne parle que du biend’une banque lorsque c’est le cas. Je n’aidonc pas d’opinion sur la situation actuelledu Groupe BRS, ni même de la BRS-NIGERque je connais pourtant mieux que quiconque.Je ne sais que ce que j’ai laissé en2008, construit à partir de rien <strong>et</strong> au prixd’un lourd sacrifice avec une équipe de collaborateursdont je garde d’excellentssouvenirs <strong>et</strong> qui ont toutdonné pour faire de la BRS-NIGER ce qu’elle était jusqu’en2008. Cela dit, j’aurais été certainementplus heureux si 4 ansaprès moi, la BRS a pu progresserou dans le pire des cas on apu la maintenir au niveau où nousl’avions laissée. On ne reniejamais son fils dans notre culture,notre histoire est bien liée à cellede la BRS qui j’en suis convaincu,demeure un outil formidable dedéveloppement moyennant peutêtreun p<strong>et</strong>it recentrage. LeGroupe renferme encore d’excellentsbanquiers, membres fondateursde certaines filiales, qui sontcapables de faire du GroupeBRS un pôle financier de développement trèsrentable financièrement <strong>et</strong> économiquement<strong>et</strong> dont nos pays ont sérieusement besoin.LA : Vous êtes actuellement AdministrateurDirecteur Général <strong>et</strong> même actionnaire de laBAGRI. Vous avez été le concepteur de c<strong>et</strong>tebanque <strong>et</strong> on a beaucoup spéculé sur lesinitiateurs de l’idée de la BAGRI. Selon vousc<strong>et</strong>te banque est-elle l’œuvre exclusive ou nondu Conseil Supérieur pour la Restauration dela Démocratie du Général SALOU Djibo ?R.A : En fait depuis la liquidation de laCaisse Nationale de Crédit Agricole (CNCA)en 1986, tous les dirigeants du Niger qui sesont succédé ont eu à un moment ou à unautre, l’idée de m<strong>et</strong>tre en place un mécanismede financement de l’agriculture. L’Etatc’est une continuité. Le débat sur la paternitéd’un tel proj<strong>et</strong> est donc pour moi une discussionstérile. Ce qui est vrai par contre, c’estque l’étude de faisabilité de la BAGRI a étéconduite de bout en bout en 2010 par nossoins, au Cabin<strong>et</strong> du Premier MinistreDANDA pendant la transition dirigée par leGénéral SALOU <strong>et</strong> la banque a vu le jourdans c<strong>et</strong>te période.LA : Pourquoi, les Autorités ont attendu 2011pour la création d’une Banque agricole auNiger, pays à vocation agro- sylvo-pastorale ?R.A : Je crois que le contexte s’y prêtaitmieux en 2011 <strong>et</strong> la coïncidence avec lacrise alimentaire a certainement accéléré laprise de conscience de la nécessité de doterle pays d’un tel mécanisme.LA : Combien a coûté le tick<strong>et</strong> d’entrée deBAGRI sur le marché nigérien ?R.A : Le capital de la Banque est de 10milliards de FCFA. Nous avions en fait anticipéle relèvement du capital que pourraientdécider les Autorités Monétaires après laphase de 5 milliards.LA : Quelle est la configuration actuelle dutour de table ?R.A : Le capital de 10 milliards de FCFA estdétenu par 5 actionnaires. L’Etat du Niger endétient 35% pour compte propre <strong>et</strong> un portagede 64% à céder progressivement auxinvestisseurs d’ici 2015.LA : En tant qu’actionnaire majoritaire de référence,l’Etat s’est engagé dans un processus dediluer ses parts progressivement jusqu’à l’échéance2015. Pourquoi c<strong>et</strong>te option <strong>et</strong> quelleest sa portée ?R.A : Vous savez que depuis l’expériencede la gestion peu orthodoxe <strong>et</strong> très souventpolitique des banques de développement <strong>et</strong>l’épisode des années 80-90, la présence desEtats dans le capital des banques est trèsencadrée par les Autorités Monétaires <strong>et</strong>même les institutions financières internationales,pour ne pas dire simplement que c<strong>et</strong>teprésence est peu souhaitée. Avec ses 35%seulement, l’Etat détiendra une minorité deblocage qui garantira le maintien de lavocation agricole de la Banque. Et c’est un<strong>et</strong>rès bonne approche.LA : La forte présence de l’Etat dans le capitaln’entrave-t-elle pas la gestion <strong>et</strong> la crédibilitéde l’éligibilité de vos prêts ?R.A : Non pas du tout. Je vous assure qu’iln’ya aucune interférence de l’Etat dans nosdécisions de gestion. Nous assurons une gestionautonome de la Banque selon nos procédures<strong>et</strong> dans le strict respect des normesd’appréciation de risque. La gouvernancebancaire a ses règles, <strong>et</strong> nous veillons à leurrespect. Dieu merci, l’OHADA a mis suffisammentde garde-fous dans la gouvernancedes sociétés anonymes <strong>et</strong> la Loi Bancaire arenforcé les exigences en matière de qualité<strong>et</strong> de compétence dans le choix des dirigeantsde banque.LA : Quels sont les critères d’accessibilité auxcrédits de la BAGRI ?R.A : Certes la BAGRI est une banque àvocation agricole, mais à l’instar des autresbanques agricoles de la sous-région, elle aété agréée en qualité de banque universellefinançant tous les secteurs de l’économie,dans un souci de prévention de risques covariants.C<strong>et</strong>te stratégie de diversification deportefeuille nous conduit à m<strong>et</strong>tre en avantla rentabilité des proj<strong>et</strong>s que nous finançons,avec un peu plus de souplesse dans le financementdes groupements de producteurs.Mais il est important de noter que dans lecas de la BAGRI, tirant les leçons de certainesexpériences, il n’est indiqué nulle partque la banque est dédiée à une cible donnée.La Hache N° 202/203 du 25 avril 2012(Suite en page 14)


La Hache N° 202/203 du 25 avril 2012FINANCESExclusif: le DG de la BAGRI interviewé par le Journal « LES AFRIQUES » (Suite de la page 13)«Moins de 2% de nigériens disposent d’un compte bancaire, mais la BAGRIambitionne de déplacer les frontières de la bancarisation»Nous finançons la lutte contre l’insécurité alimentaireen cherchant à accroitre les basesproductives de notre économie, peu importele statut du nigérien qui souhaite produire. Etd’ailleurs nous nous sommes rendus compteque les vrais producteurs au Niger ne sontpas forcément les paysans, ils sont soit fonctionnaires,soit grands commerçants. Ce sonteux que l’on appelle agriculteurs, un conceptdifférent de celui de paysan qui lui ne cherchequ’à produire pour survivre. En outre,notre mission de promotion de l’industrialisationendogène du Niger basée sur l’agroindustrie,facilite l’accès des entreprises dece segment aux crédits de la BAGRI.LA : S’agit-il d’un modèle industriel bancaireexporté au Niger, si l’on sait que la CaisseNationale du Crédit Agricole du Sénégal estvotre partenaire technique stratégique dans lemontage du proj<strong>et</strong> ?R.A : Non ! Le partenariat technique enmatière bancaire ne signifie pas cela. Disonsque la CNCAS du Sénégal est notre partenair<strong>et</strong>echnique comme elle l’est d’ailleurspour beaucoup d’autres banques agricolesde la sous-région. La CNCAS a une grandeexpérience dans le financement agricole <strong>et</strong>c<strong>et</strong>te expérience peut nous inspirer, mais onne peut pas parler d’exportation d’un modèlede l’industrie bancaire. C’est une bonnecoopération sud-sud, <strong>et</strong> je vous assure qu’elleest d’un grand apport pour la BAGRI.LA : Le marché est largement dominé par desmastodontes comme la SONIBANK, BIA-Nigerrach<strong>et</strong>ée par Coris Bank <strong>et</strong> des groupes bancairespanafricains, ECOBANK, BOA. Quelleva être la partition de BAGRI dans l’offre desproduits bancaires à la clientèle ?R.A : Moi je considère qu’il y a toujours dela marge sur le marché bancaire nigérien, ilsuffit seulement de savoir l’identifier <strong>et</strong> dedévelopper des stratégies appropriées pourse positionner sur les nouveaux segments enplus des créneaux traditionnels qu’il faut discuteravec la concurrence. Ainsi va la règle.C’est pourquoi notre approche de marchéest centrée sur l’innovation. La présence desgrandes banques que je respecte beaucoupd’ailleurs, n’est pas une préoccupation pourla BAGRI. Pour vous faire une confidence,sachez qu’en général j’aime les défis <strong>et</strong> faireréussir la BAGRI en est un pour moi <strong>et</strong> monéquipe. De nature je suis quelqu’un qui ose<strong>et</strong> qui aime prendre des risques calculés. Jen’aime pas du surplace ou l’eff<strong>et</strong> de mode.C’est la condition pour avancer pour unpays, une entreprise <strong>et</strong> même pour un individu.LA : Qu’avez-vous entrepris en termes d’expansiondu réseau BAGRI à Niamey <strong>et</strong> dans lesrégions du pays pour rapprocher vos servicesaux citoyens ?R.A : Même dans ce domaine nous innovons.Nous avons opté pour une banque de proximité,m<strong>et</strong>tant le client au centre de ses préoccupations.Notre pays est très peu bancarisé(moins de 2 % de nigériens ont un comptebancaire) <strong>et</strong> la BAGRI ambitionne dedéplacer les frontières de la bancarisationau Niger. C’est dans ce cadre que déjà en12 mois d’activité, conformément au pland’affaires, la Banque compte une dizained’agences avec une couverture pratiquementde toutes les régions du pays. C<strong>et</strong>te dynamiqueva se poursuivre avec la même intensité.Il y va de la sécurité de nos financementsdans les villages reculés <strong>et</strong> de l’efficacité denotre dispositif de collecte de l’épargnerurale. Pour en mesurer la portée, je suis sûrque vous ne pouvez pas imaginer que leCampus de l’Université de Niamey n’a étédoté d’une agence bancaire (<strong>et</strong> un DAB) quele 18 février 2012 par la BAGRI. Quel estce Campus dans les pays de l’UEMOA qui necompte pas 1 à 2 guich<strong>et</strong>s ou distributeurs ?LA : A court terme, y a-t-il une stratégie dese positionner dans le top «middle-mark<strong>et</strong>» auNiger ?R.A : Oui la forte capitalisation de la BAGRIla propulse de fait parmi les banquesmoyennes au Niger dès la fin de son premierexercice, avec une taille de bilan de l’ordrede 18 milliards.LA : Quel est le bilan financier de l’activitébancaire, un an après son démarrage ?R.A : En matière d’appréciation du financementde l’économie, j’ai une forte préférencepour les statistiques en termes de flux plutôtqu’en termes d’encours. C’est ainsi qu’en flux,nous avions injecté 14,963 milliards de FCFAdans l’économie nationale en 12 mois d’activité,dont 4,540 milliards au profit de l’agriculture; 3,660 milliards au titre du financementdes entreprises <strong>et</strong> 6,761 milliards pourles particuliers. Le produit n<strong>et</strong> bancaire s’estsitué à 1212 millions. Le taux de remboursementétait de l’ordre 94% pour une prévisionde 90%, ce qui indique un trend assezfavorable à consolider <strong>et</strong> à améliorer.LA : Quelle est la part de la contribution de laBAGRI dans le financement de l’économienigérienne notamment dans l’agriculture ?R.A : Ca me parait prématuré <strong>et</strong> approximatifde donner un sens analytique au poidsrelatif au niveau national en un an d’activité.Toutefois, les données comparatives dans lesecteur semblent indiquer que nous avonsdéjà laissé 3 banques derrière nous en termesde taille de bilan, sur les 10 banquesque compte le Niger. Par contre dans lefinancement de l’agriculture, il est indéniableque la BAGRI se positionne déjà comme leaderavec environ 97% du total du financementque les banques ont consacré à l’agricultureau Niger selon nos statistiques <strong>et</strong> laCentrale des Risques. Rien d’étonnant je supposecar logiquement la BAGRI devrait faireplus que cela, mais l’ampleur du risque dansl’agriculture nous recommande une certaineprudence. Cela confirme aussi que ce secteurvital pour notre économie n’est pas du toutfinancé.LA : Existe-t-il un dispositif pour réduire lesrisques de crédit auxquels la BAGRI s’expose ?R.A : Oui. Pour accompagner l’activité de laBAGRI, il a été mis en place 3 Fonds dédiésà savoir : le Fonds de Garantie Agricole quicouvre nos interventions à hauteur de 75%pour les cultures sous pluie <strong>et</strong> 50% pour lescultures irriguées <strong>et</strong> l’élevage ; le Fonds deBonification Agropastoral, qui perm<strong>et</strong> d’allégerles charges d’intérêt en supportant 5points de % sur le taux commercial facturépar la BAGRI ; le Fonds de prévoyance <strong>et</strong>d’atténuation des Calamités Agropastoralesqui perm<strong>et</strong> de reconstituer les capacités productivesde nos clients après un sinistre.LA : Etes- vous sollicité par l’Etat dans la miseen place du financement des campagnes agricoles? A combien évaluez vous vos interventions?R.A : Disons que le financement de la campagneau Niger n’a pas la même organisationqu’au Sénégal <strong>et</strong> au Mali avec l’arachide<strong>et</strong> le coton. Nos filières ne sont pas aumême niveau de structuration <strong>et</strong> justementnotre difficulté dans le développement duportefeuille agricole est l’absence d’unedemande de financement agricole structurée.Nous intervenons à notre manière dans lesfilières riz <strong>et</strong> oignon. Dans ce cadre, en avril2011, la Banque a lancé un programme testde financement des intrants pour un montantinitial de 2 milliards de FCFA. De l’avis desproducteurs (<strong>et</strong> c’est une réalité au Niger),déjà pour c<strong>et</strong>te première année, l’interventionde la BAGRI a boosté la production del’oignon à un niveau record <strong>et</strong> notre problèmeaujourd’hui se pose en termes de commercialisationcar la surproduction s’est traduitepar une chute spectaculaire des prix.Nous sommes donc obligés d’accompagnerles producteurs dans la commercialisation enurgence pour la filière oignon.LA : Avez-vous intégré dans la gamme de vosproduits, la bancassurance-agricole pour pallieraux cycles de crises alimentaires ?R.A : Non pour l’instant nous ne sommes pasà ce niveau de perfection en matière definancement agricole. J’ai néanmoins eu uneséance de travail à Dakar avec laCompagnie d’Assurance Agricole du Sénégalpendant mon voyage d’étude lors de l’étudede faisabilité de la BAGRI. La bancassurance-agricolen’est pas encore assez développée<strong>et</strong> il me semble que l’expérience sénégalaiseest la première dans la zone CIMA.En principe si les 3 Fonds prévus sont biendotés, la BAGRI peut s’estimer bien couvertemême sans la bancassurance agricole, quirisque d’être difficilement rentable au Nigerau regard des fortes caprices climatiques quicaractérisent notre pays.LA : Bon nombre de banques agricoles au Suddu Sahara ont été rach<strong>et</strong>ées par des majors,seriez-vous tenté dans les années à venir pardes opérations de fusion ou d’acquisition ?Bio ExpressR.A : C<strong>et</strong>te question semble être au-delà dema compétence en tant que DirecteurGénéral même si je suis p<strong>et</strong>it actionnaire <strong>et</strong>Administrateur de la BAGRI. Disons que pourl’instant nous sommes au stade de l’ouverturedu capital à certaines catégories d’investisseurs,conformément aux engagements prispar les promoteurs de la Banque <strong>et</strong> déjà desintérêts se manifestent dans le sens d’uneprise de participation.LA : Quelles sont les ambitions de la BAGRId’ici à l’horizon 2015 ?R.A : Notre pays s’est engagé dans un programmede renaissance avec des perspectivespétrolières <strong>et</strong> uranifères très prom<strong>et</strong>teuses.La BAGRI dispose d’ailleurs d’une agencedans l’enceinte de la Raffinerie de Zinder.Les Autorités ambitionnent de ne plus considérerl’adversité climatique comme une fatalité<strong>et</strong> ont lancé l’initiative 3N (les NigériensNourrissent les Nigériens). De par son statutde banque agricole, l’ambition de la BAGRIest de consolider sa position d’instrumentstratégique <strong>et</strong> opérationnel de mise enœuvre de l’initiative 3N. La banque se veutl’intermédiaire financier de tout le dispositifnational de lutte contre l’insécurité alimentaire.En quelque sorte la « banque verte »finançant la « révolution verte » dont rêventles nigériens.LA : Vous êtes de quel camp politique ?R.A : Ecoutez ! S.E.M. le Premier MinistreDANDA disait un jour à un journaliste qu’ «au Niger chacun a son cœur quelque part ».Ceci étant, tout le monde ne pas être politicien.Il faut accepter <strong>et</strong> même souhaiter qu’ily ait des postes <strong>et</strong> des fonctions techniquesdans un Etat. Je suis un technocrate opérantdans un secteur très sensible, qui n’aime pasde bruit, régi par des lois <strong>et</strong> normes spécifiquescommunes à plusieurs pays, <strong>et</strong> je meconsidère comme tel. Mon silence sur plusieurssuj<strong>et</strong>s <strong>et</strong> contrevérités est dicté parc<strong>et</strong>te contrainte professionnelle, pas plus.Propos recueillis parIsmael AïdaraAgé de 45 ans, Rabiou ABDOU est diplômé de 3 Grandes Ecoles d’ingénieurs derenommée internationale. Il y accéda suite à des concours internationaux <strong>et</strong> parbourse d’excellence. Cap à Kigali, capitale du Rwanda de 1988 à 1991, puis directionAbidjan de 1992 à 1995. Un grand tournant de son cursus académique intervientsuite à son admission aux prestigieux instituts français INSEE/ENSAE de Parisdurant la période 1995-1996. Sa formation d’Ingénieur Statisticien-Economiste,spécialisé en Modélisation Macro-économétrique, bonifie son parchemin <strong>et</strong> le m<strong>et</strong>sur orbite. Dans sa vie professionnelle, Rabiou ABDOU fut Conseiller Economique,Commercial <strong>et</strong> Politique à l’Ambassade du Canada de 1998 à 2000 ;Avant de poser son baluchon à la tour financière sous-régionale de la BCEAO enqualité de Fondé de Pouvoirs durant la période 2000 à 2008. A la BCEAO, il apporteune bouffée d’oxygène à l’institution pendant les 5 premières années au niveaudu Service Crédit. Les plus hautes autorités de la Banque Centrale le cooptent encompagnie de 4 Cadres pour conduire les études devant aboutir à la création duGroupe BRS. Conscientes des enjeux du nouveau holding BRS, les autorités j<strong>et</strong>tentleur dévolu sur lui pour diriger la filiale nigérienne du holding de 2005 à 2008.Chargé de cours d’économétrie <strong>et</strong> d’analyse des données à l’Université de Niameydurant une décennie, il migre à la station primatoriale où il assume les fonctionsde Conseiller Spécial du Premier Ministre au Niger, Chargé des questions économiques,financières <strong>et</strong> monétaires en 2010-2011. Couronnement de son parcours, ilpréside le Conseil National d’Orientation <strong>et</strong> de Contrôle du Fonds d’Investissementdes Collectivités Territoriales (2010-2011) avant d’enfiler l’écharped’Administrateur Directeur Général de la Banque Agricole du Niger (BAGRI) enjuill<strong>et</strong> 2010.Par Ismael Aidara


Art oratoireLe rideau vient de se fermer sur leChampionnat d'art oratoire 2012 pour larégion de Niamey. C<strong>et</strong> événement estorganisé depuis près de 10 ans par laJeune Chambre Internationale (JCI) duNiger.La cérémonie de clôture a eu lieu ledimanche 08 avril 2012 dans la grandesalle de conférence du Grand Hôtel.L’événement a été rehaussé par la présencedu Président mondial de la JCI enla personne de Bertolt DAEMS <strong>et</strong> decelle de plusieurs autres cadres, parmilesquels nous pouvons citer le Présidentélu de c<strong>et</strong>te année, Ali ZoulkaleiniMaiga.Deux semaines auparavant, avaient eulieu au Palais des Sports de Niamey, laphase de présélection au concours, quia vu une vingtaine de candidats de différentesécoles <strong>et</strong> facultés rivaliser dansl'art oratoire.Dès c<strong>et</strong>te étape, le jury a eu du mal àdépartager les candidats qui devaientparticiper à la phase finale prévue,comme nous l'avions dit, le dimanche 08avril 2012. A l'issue de c<strong>et</strong>te phase, 11candidats avaient été r<strong>et</strong>enus pour rivaliserde talent.Notons que ce concours, initié par la JCUniversitaire Baobab, a environ 10 ansd’existence. Et il perm<strong>et</strong> chaque annéeau Niger de présenter un candidat.Depuis quelques années les sectionsrégionales de la JCI organisent aussileur présélection.Le jour J, c'est dans la grande salle deréunion archicomble du Grand Hôtelque la finale de ce championnat s’étaitdéroulé.Le Jury a attribué les trois premiers prixcomme suit :Premier prix : Tari Fatima Marie OdileDeuxième prix : Aboubacar OmarmangaTroisième prix : Roukia BaLa grande finale internationale de cechampionnat aura lieu au Maroc.Oumarou Kadry KodaComic stripTexte <strong>et</strong> dessins : A.AguelasseCULTURE&SPORTSTari Fatima Marie Odile recevant son prix des mains de Bertolt DAEMSCarrièreNée à Niamey le 14 septembre 1994, c<strong>et</strong>te jeune artiste à maintenant 18 ans <strong>et</strong> est en première année enProduction/Réalisation à l'IFTIC.Vient de paraîtreLE N° 26 DU BULLETIN D’INFORMATION DURESEAU DES ORGANISATIONS DE LASOCIETE CIVILE POUR LATRANSPARENCEDANS LES INDUSTRIES EXTRACTIVES ETL’ANALYSE BUDGETAIRERahina a commencé à conter, dès l'âge de14 ans. Ce qui laisse aisément imaginerqu’elle a l’art de conter dans ses veines.Lorsqu’on lui demande à quel moment luiait venu l’amour du conte, elle répondque c’est grâce à sa mère <strong>et</strong> un de sesoncles. Ces derniers, dès sa tendre enfancelui racontaient des contes <strong>et</strong> elle raffolaitsurtout des histoires de la hyène <strong>et</strong> dulièvre. Comme la plus part d’entre nousd’ailleurs.Seulement, après avoir contracté le virusdu conte, Rahina dès la classe de 6èmes’était mise à dévorer tout ce qu’elle trouvecomme livre de contes dans les rayonsdes bibliothèques du CCFN Jean Rouch <strong>et</strong>du CCOG.L’appétit venant en mangeant, pour lesgens qui ont assez de ressources, endécembre 2007, la très jeune conteusefait son baptême de feu sur scène à l’occasionde la ‘’Nuit de la parole’’, enmarge du célèbre festival internationalde contes ‘’Gatan-Gatan’’.C’est dans même période que le père dec<strong>et</strong>te jeune artiste l’a confie au bon soind’une des grandes comédienne nigérienne,à savoir Adama Akili qui a aidéRahina à travailler ses contes.Reconnaissante envers sa ‘’tutrice’’ elle dit: « c’est Adama qui m’a introduit dans lemonde du conte <strong>et</strong> du spectacle. »Depuis, elle continue de faite son p<strong>et</strong>itbout de chemin dans le domaine <strong>et</strong> à pasde géant. Parmi les festivals qui l’ont marqués,elle cite bien entendu ‘’Gatan-Gatan’’, ‘’Parole de femmes’’ <strong>et</strong> ‘’Émergence’’.Quand aux festivals étrangers,elle cite ‘’Yeleen’’ du Burkina Faso <strong>et</strong>Futej-Zogboda du Bénin.Rahina est depuis 2008, la conteuse attitréede la chaine de télévision TAL TV.A l’approche des septième Jeux de laFrancophonie de Nice, en 2013, le Nigera certes une candidate potentielle surlaquelle elle compter.Siège social :CCOG à côté du lycée MunicipalTél : (227) 96 53 96 10lahache.journal@gmail.comNiamey - NigerO. K.KodaDirecteur de PublicationAlassane AGUELASSEAguelasse 2012RédactionIdwal Ag ImalfaSaïdou AliA.AguelasseNabeyCaricaturesSaniAguelassePhotographe-ReporterDicko IctaleCollaborateur ZinderAbdoul Aziz Mamani IssakaMark<strong>et</strong>ing/VenteDjamila Boubacar AbdouServices générauxMahamadou DoullaPAOLa HacheImpression1000 exemplaires sur lespresses de NTITél : 20 73 92 18La Hache N° 202/203 du 25 avril 2012


NATIONLa grande légèr<strong>et</strong>é aveclaquelle nos administrateursgèrent le bien public,laisse imaginer, bien aisémentleur degré de patriotisme.Combien sont-ils quiremueraient ciel <strong>et</strong> terrepour préserver leurs intérêtspropres <strong>et</strong> qui, sansaucun remords verraientsans s’émouvoir, tel bien del’État se désagréger ?Si l’on classait les peuples par degréde foi en leurs patries, nous Nigériens,n’aurions certainement pas un bonrang. Il ya quelques temps, une biensordide affaire fait couler beaucoupde salives <strong>et</strong> d’encres. Il s’agit duGroupe électrogène de l’Hôpitalnational subtilisé, vendu <strong>et</strong>ramené…Nous venons de découvrirquelque chose qui doit choquer que levol même de l’appareil. Notons qu’en2009, l’ONG ItalienneROCOCAL/Italie offrit à l’hôpitalnational de Niamey un groupeélectrogène d’une puissance de 240kwas. Jusque-là, tout est Nickel <strong>et</strong> legeste très louable. L’hôpital ressentc<strong>et</strong>te marque d’estime comme un gested’une valeur inestimable. Combien d’inestimablesvies humaines ce doncontribuera-t-il à sauver ? Plusieurscentaines sûrement. Seulement, ce bienprécieux, a-t-il été utile à hôpital ? Ilnous semble que non ! Ce groupeaurait été offert à l’hôpital alorsmême qu’il ne démarrait même pas <strong>et</strong>mieux, il aurait été offert avec despièces manquantes. Si tel est le cas,pourquoi alors accepter de le garder? Mais comme, le bien commun n’a quepeu de valeur aux yeux de la plupartdes nigériens, le sentiment d’êtrefloués avait dû s’émousser avec l<strong>et</strong>emps. Un des drames de c<strong>et</strong>te sériede très mauvais goût, est le fait quece groupe ait été offert à l’hôpitalalors qu’il est loin d’être en état demarche. A quel moment de son acheminementà Niamey, les pièces manquantesavaient disparues ? D’aucundisent depuis le port. Qu’est ce quinous dit que c<strong>et</strong> engin a quitté sonpays d’origine au compl<strong>et</strong> <strong>et</strong> en parfaitétat de marche, vu l’âge que luiattribue un syndicat du secteur de lasanté ? Une trentaine d’années ! Leclou de c<strong>et</strong>te série ? Sa valeur, l<strong>et</strong>ransport compris auraient coûté aumoins 21 millions… Qui a payé quoi ?L’ONG, avait peut-être payé le groupe,mais à quel prix <strong>et</strong> qui a payé l<strong>et</strong>ransport <strong>et</strong> le transit? L’ONG ou l’hôpital? Si c’est le nécessiteux qui apayé pour le transport de ce groupequi n’a jamais fonctionné, il y a bienlieu de se demander si ce don est biengratuit. Une autre interrogation quidoit ébranler notre amour propre, sinous en avons un tout p<strong>et</strong>it peu : Acombien c<strong>et</strong>te ONG a payé ce groupedont des pièces essentielles manquent? Elle s'est donné un délai pourréparer c<strong>et</strong> engin <strong>et</strong> le m<strong>et</strong>tre en étatde marche. Jusque là rien ! Pourtantnotre hôpital de référence n'est pas unmusée pour gros engins dépassés. Ilest grand temps que notre ONG''bienfaitrice'' songe à le remplacer,France : Elections présidentielles 2012c<strong>et</strong>te fois, par un groupe de fabricationrécente dont trouver les pièces derechanges ne ressemblerait guère àchercher une aiguille dans une bottede foins. En voyant c<strong>et</strong>te affaire avecun peu plus de lucidité, l’on est endroit de se demander qui a réellementété victime d’escroquerie? Pas l’hôpitalnational en tout cas. Encore moinsc<strong>et</strong>te ONG. Surtout lorsqu’on essayed’avoir une idée sur la provenanceréelle de c<strong>et</strong> engin peint à la ‘’couleurmilitaire’’ <strong>et</strong> aussi aux nombres dedizaines d’années qu’il a peut-êtrepassées dans un quelconque bledoublié en Europe. Laissant chacun àson propre jugement, il est pourtantimportant de souligner que nosresponsables, à quelques niveauxqu’ils soient, doivent résister à la tentationd’accepter au nom de tous, n’importequel ‘’don’’. C<strong>et</strong>te affaire degroupe électrogène a entaché plus lenom du Niger qu’il ne fait de lui unexemple d’assainissement de financespubliques. Mieux, il fait du pauvre duSud, un aveugle sans aucun esprit dediscernement. Celui qui prendrait dela crotte de chien pour de la friandise.Saïdou AliLa Hache N° 202 du 23 avril 2012

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