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Nana - Lecteurs.com

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– Asseyez-vous donc… Vous n’avez besoin de rien ?– Non, merci… Ah ! j’ai oublié mon éventail dans ma pelisse. Steiner,voyez dans la poche droite.Steiner et Mignon étaient entrés derrière Rose. Le banquier retourna,reparut avec l’éventail, pendant que Mignon, fraternellement, embrassait<strong>Nana</strong> et forçait Rose à l’embrasser aussi. Est-ce qu’on n’était pas tous dela même famille, au théâtre ? Puis, il cligna des yeux, <strong>com</strong>me pour encouragerSteiner ; mais celui-ci, troublé par le regard clair de Rose, secontenta de mettre un baiser sur la main de <strong>Nana</strong>.À ce moment, le <strong>com</strong>te de Vandeuvres parut avec Blanche de Sivry. Ily eut de grandes révérences. <strong>Nana</strong>, tout à fait cérémonieuse, menaBlanche à un fauteuil. Cependant, Vandeuvres racontait en riant queFauchery se disputait en bas, parce que le concierge avait refusé de laisserentrer la voiture de Lucy Stewart. Dans l’antichambre, on entenditLucy qui traitait le concierge de sale mufe. Mais, quand le laquais eut ouvertla porte, elle s’avança avec sa grâce rieuse, se nomma elle-même,prit les deux mains de <strong>Nana</strong>, en lui disant qu’elle l’avait aimée tout desuite et qu’elle lui trouvait un fier talent. <strong>Nana</strong>, gonflée de son rôle nouveaude maîtresse de maison, remerciait, vraiment confuse. Pourtant, ellesemblait préoccupée depuis l’arrivée de Fauchery. Dès qu’elle puts’approcher de lui, elle demanda tout bas :– Viendra-t-il ?– Non, il n’a pas voulu, répondit brutalement le journaliste pris àl’improviste, bien qu’il eût préparé une histoire pour expliquer le refusdu <strong>com</strong>te Muffat.Il eut conscience de sa bêtise, en voyant la pâleur de la jeune femme, ettâcha de rattraper sa phrase.– Il n’a pas pu, il mène ce soir la <strong>com</strong>tesse au bal du ministère del’Intérieur.– C’est bon, murmura <strong>Nana</strong>, qui le soupçonnait de mauvaise volonté.Tu me paieras ça, mon petit.– Ah ! dis donc, reprit-il, blessé de la menace, je n’aime pas ces<strong>com</strong>missions-là. Adresse-toi à Labordette.Ils se tournèrent le dos, ils étaient fâchés. Justement, Mignon poussaitSteiner contre <strong>Nana</strong>. Lorsque celle-ci fut seule, il lui dit à voix basse, avecun cynisme bon enfant de <strong>com</strong>père qui veut le plaisir d’un ami :– Vous savez qu’il en meurt… Seulement, il a peur de ma femme.N’est-ce pas que vous le défendrez ?<strong>Nana</strong> n’eut pas l’air de <strong>com</strong>prendre. Elle souriait, elle regardait Rose,son mari et le banquier ; puis, elle dit à ce dernier :67

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