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Nana - Lecteurs.com

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femme et ce peignoir, la faisaient rire encore. C’était <strong>com</strong>me une amiequi la taquinait.– Oh ! c’est mal, c’est mal, balbutia-t-elle, après un dernier effort.Et elle tomba en vierge dans les bras de cet enfant, en face de la bellenuit. La maison dormait.Le lendemain, aux Fondettes, quand la cloche sonna le déjeuner, latable de la salle à manger n’était plus trop grande. Une première voitureavait amené ensemble Fauchery et Daguenet ; et, derrière eux, débarquédu train suivant, venait d’arriver le <strong>com</strong>te de Vandeuvres. Georges descenditle dernier, un peu pâle, les yeux battus. Il répondait que ça allaitbeaucoup mieux, mais qu’il était encore étourdi par la violence de lacrise. Madame Hugon, qui le regardait dans les yeux avec un sourire inquiet,ramenait ses cheveux mal peignés ce matin-là, pendant qu’il se reculait,<strong>com</strong>me gêné de cette caresse. À table, elle plaisanta affectueusementVandeuvres, qu’elle disait attendre depuis cinq ans.– Enfin, vous voilà… Comment avez-vous fait ?Vandeuvres le prit sur un ton plaisant. Il racontait qu’il avait perdu unargent fou, la veille, au cercle. Alors, il était parti, avec l’idée de faire unefin en province.– Ma foi, oui, si vous me trouvez une héritière dans la contrée… Il doity avoir ici des femmes délicieuses.La vieille dame remerciait également Daguenet et Fauchery d’avoirbien voulu accepter l’invitation de son fils, lorsqu’elle éprouva unejoyeuse surprise, en voyant entrer le marquis de Chouard, qu’une troisièmevoiture amenait.– Ah ! çà, s’écria-t-elle, c’est donc un rendez-vous, ce matin ? Vousvous êtes donné le mot. Que se passe-t-il ? Voilà des années que je n’aipu vous réunir, et vous tombez tous à la fois… Oh ! je ne me plains pas.On ajouta un couvert. Fauchery se trouvait près de la <strong>com</strong>tesse Sabine,qui le surprenait par sa gaieté vive, elle qu’il avait vue si languissante,dans le salon sévère de la rue Miromesnil. Daguenet, assis à la gauched’Estelle, paraissait au contraire inquiet du voisinage de cette grande fillemuette, dont les coudes pointus lui étaient désagréables. Muffat etChouard avaient échangé un regard sournois. Cependant, Vandeuvrespoussait la plaisanterie de son prochain mariage.– À propos de dame, finit par lui dire M me Hugon, j’ai une nouvellevoisine que vous devez connaître.Et elle nomma <strong>Nana</strong>. Vandeuvres affecta le plus vif étonnement.– Comment ! la propriété de <strong>Nana</strong> est près d’ici !130

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