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JOURNAL OFFICIEL - Débats parlementaires de la 4e République

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ASSEMBLEE NATIONALE • — l re SEANCE DU 17 JUILLET 1953t'est-à-dire d'adopter mon amen<strong>de</strong>ment, pour lequel je <strong>de</strong>man<strong>de</strong>le scrutin.M. le rapporteur. La commission repousse l'amen<strong>de</strong>ment.M. le secrétaire d'Etat au budget. Le Gouvernement lerepousse également.M. le prési<strong>de</strong>nt. Je mets aux voix l'amen<strong>de</strong>ment <strong>de</strong>M. Alphonse Denis.Je suis saisi d'une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> scrutin.Le scrutin est ouvert.{Les votes sont recueillis.)M. le prési<strong>de</strong>nt. Personne ne <strong>de</strong>man<strong>de</strong> plus à voter ?..Le scrutin est clos.(MM. les secrétaires font le dépouillement <strong>de</strong>s votes.)M. le prési<strong>de</strong>nt. Voici le résultat du dépouillement du scrutin:Nombre <strong>de</strong>s votants., .. 609Majorité absolue.c. ... 305Pour l'adoption., 101Contre 508L'Assemblée nationale n'a pas adopté.Personne ne <strong>de</strong>man<strong>de</strong> plus <strong>la</strong> parole?..Je mets aux voix l'article 4.M. Alphonse Denï3. Le groupe communiste vote contre.(L'article 4, mis aux voix, est adopté.)[Articles 5 à 7.]®»M. le prési<strong>de</strong>nt, « Art. 5. — Le café vert en fèves et en pellicules(n° ex-81 A du tarif <strong>de</strong>s droits <strong>de</strong> douane d'importation)et-les tabacs (n os 235 A et B, 236 et 237 du tarif <strong>de</strong>sdroits <strong>de</strong> douane d'importation) sont soumis, à leur importationen Corse, à <strong>de</strong>s droits <strong>de</strong> douane spéciaux fixés par décretspris dans <strong>la</strong> forme et avec les modalités d'application prévuesà l'article précé<strong>de</strong>nt; en ce qui concerne le café, cesdroits ne peuvent excé<strong>de</strong>r les <strong>de</strong>ux tiers <strong>de</strong>s droits <strong>de</strong> douanedu tarif <strong>de</strong> <strong>la</strong> France continentale. » — (Adopté.)« Art. fi. — Les préfets ou les conseils généraux <strong>de</strong>s départementsfrançais d'outre-mer <strong>de</strong> <strong>la</strong> Gua<strong>de</strong>loupe, <strong>de</strong> <strong>la</strong> Guyane,<strong>de</strong> <strong>la</strong> Martinique et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Réunion, le chef du service <strong>de</strong>sdouanes entendu, peuvent <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r:« 1° Que par dérogation au tarif métropolitain, <strong>de</strong>s produitsdétermines soient l'objet dans leur département <strong>de</strong> tarificationsspéciales ;« 2° Que <strong>de</strong>s modifications soient apportées à ces tarificationsspéciales.« Il est statué sur l'adoption ou le rejet <strong>de</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s pardécrets pris dans <strong>la</strong> forme et avec les modalités d'applicationprévues à l'article 4.« En cas d'approbation, les tarifs spéciaux faisant l'objet <strong>de</strong>ces <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s <strong>de</strong>viennent applicables à <strong>la</strong> date d'entrée en.vigueur <strong>de</strong>sdits décrets.« Il doit être tenu compte, pour <strong>la</strong> détermination <strong>de</strong>s droitset taxes applicables dans les départements français d'outre-mer,du taux <strong>de</strong> conversion monétaire pouvant exister à l'intérieur<strong>de</strong> <strong>la</strong> zone franc entre <strong>la</strong> France métropolitaine et ces départements.» — (Adopté.)« Art, 7. — Sont maintenus en vigueur, tels qu'applicablesà <strong>la</strong> date <strong>de</strong> publication <strong>de</strong> <strong>la</strong> présente loi: ,« 1° Les tarifs spéciaux <strong>de</strong>s droits <strong>de</strong> douane d'importation<strong>de</strong> <strong>la</strong> Corse et <strong>de</strong>s départements français d'outre-mer <strong>de</strong> faGua<strong>de</strong>loupe, <strong>de</strong> <strong>la</strong> Guyane, dé <strong>la</strong> Martinique et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Réunion,fixés en application <strong>de</strong>s dispositions <strong>de</strong>s articles 299 et 300 duco<strong>de</strong> <strong>de</strong>s douanes;« 2° Les airêtcs, pris en exécution <strong>de</strong>s dispositions codifiées<strong>de</strong>s articles 8 et 9 du co<strong>de</strong> <strong>de</strong>s douanes, portant suspension ouréduction provisoire <strong>de</strong>s droits <strong>de</strong> douane d'importation.« Les droits <strong>de</strong> douane suspendus ou provisoirement réduitspeuvent être rétablis, en tout ou en partie, selon <strong>la</strong> procéduieprévue à l'article 4. » — (Adopté.)[Article 8.]statut organique <strong>de</strong> l'Algérie.« Le gouverneur général><strong>de</strong> l'Algérie peuf, par arrêtés, suspendre,en tout ou en partie, les droits <strong>de</strong> douane d'imnoitationfiguiant au tarif spécial <strong>de</strong> l'Algérie et en rétablir <strong>la</strong>perception.« Ces arrêtés doivent être présentés en forme <strong>de</strong> projets d*idécision à l'assemblée algérienne, immédiatement si elle estréunie ou dès l'ouverture <strong>de</strong> <strong>la</strong> nouvelle session si elle ne l'estpas. Ils restent en vigueur tant que <strong>la</strong> décision <strong>de</strong> l'assembléealgérienne n'est pas <strong>de</strong>venue .exécutoire*« Il est statué sur les décisions <strong>de</strong> l'assemblée algérienneselon <strong>la</strong> procédure <strong>de</strong>s articles 15 et 16 <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi n° 47-1853 du20 septembre 1947 portant statut organique <strong>de</strong> l'Algérie. »M. Favet et Mme Sportisse ont déposé un amen<strong>de</strong>ment tendantà supprimer les 2 e , 3 e et 4 e alinéas <strong>de</strong> l'article 8.La parole est à M. Fayet.M. Pierre Fayet. Mesdames, messieurs, je sais bien que*lorsqu'il s'agit <strong>de</strong> légiférer pour l'Algérie, le Gouvernementne le fait pas toujours avec <strong>la</strong> logique désirable. Il peutd'autant plus agir ainsi que l'Algérie est dotée d'un statutque l'on peut qualifier <strong>de</strong> régime hybri<strong>de</strong>, pour ne pasemployer une autre formule. Mais dans le projet en discussion,-permettez-moi <strong>de</strong> dire qiie le Gouvernement va fort. Il dépassa<strong>la</strong> mesure.M. Raymond Dronne. Quelle mesure ?M. Pierre Fayet. Contrairement aux indications données parM. le rapporteur, le projet, en habilitant le gouverneur général<strong>de</strong> l'Algérie à modifier par arrêté le tarif spécial, n'innove enrien. Au contraire, il reviept à un passé condamné en accordantà nouveau au gouverneur général <strong>de</strong>s pouvoirs qui lui avaientété retirés parce que désuets, périmés, pouvoirs qui trouvaientleur fon<strong>de</strong>ment dans une loi du 24 avril 1833 et une ordonnancedu 24 juillet 1834.En réalité, le projet rétablit le régime légis<strong>la</strong>tif <strong>de</strong> l'Algériequi, caractérisé pendant plus d'un siècle par son archaïsme etson obscurité, fut supprimé par <strong>la</strong> Constitution du 25 octobre1947 et remp<strong>la</strong>cé par <strong>la</strong> loi du 20 septembre 1947 portant statut<strong>de</strong> l'Algérie.J'ai sous 1-es yeux ce statut <strong>de</strong> l'Algérie. Tous les pouvoirs dugouverneur général sont mentionnés dans les articles 47 et 48.-Ceux que le "projet en discussion veut lui conférer n'y figurentpas. C'est l'a«Wmblée algérienne qui, en vertu <strong>de</strong> l'article 20dudit statut, est compétente pour fixer les droits <strong>de</strong> douane surles produits repris au tarif spécial.Me répondra-t-on que les dispositions proposées pour l'Algériecorrespon<strong>de</strong>nt à celles qui viennent d'être adoptées pour <strong>la</strong>France ? La question se présente pour l'Algérie <strong>de</strong> façon différente.En effet, quand le Gouvernement est hostile à une décision <strong>de</strong>l'assemblée algérienne, il peut <strong>la</strong> rendre non exécutoire et,même, si un jour elle lo <strong>de</strong>vient, le temps nécessaire pour sonhomologation aura été si long que, dans <strong>la</strong> matière en discussion.<strong>la</strong> décision sera <strong>de</strong>venue sans objet. Voici un exemple àce sujet:Dans sa séance du 26 juin 1952. l'assemblée algérienne a votéune décision re<strong>la</strong>tive à l'institution d'un système d'allocationsfamiliales au profit <strong>de</strong>s marins pêcheurs artisans. En Algérie,les patrons. hs ouvriers. 1,1 chambre <strong>de</strong> commercé, <strong>la</strong> caissed'allocations familiales approuvaient cette décision.Le Gouvernement refusa l'homologation. Ce refus est annexéau procès-verbal <strong>de</strong> <strong>la</strong> séance ,du 7 octobre 1952.M. Ribère, désigné comme rapporteur par <strong>la</strong> commission <strong>de</strong>l'intérieur, fit adopter par celle-ci, à l'unanimité, un rapportfavorable à l'homologation et qui réfute <strong>de</strong> façon partinentel'argumentation gouvernementale. La commission <strong>de</strong> <strong>la</strong> marinemarchan<strong>de</strong> et <strong>de</strong>s pêches donna un avis favorable.Après <strong>de</strong> nombreuses difficultés, <strong>la</strong> question fut portée à l'ordredu jour <strong>de</strong> l'Assemblée nationale. Mais, à <strong>la</strong> suite <strong>de</strong> manœuvresdi<strong>la</strong>toires, le rapport fut renvoyé à <strong>la</strong> commission <strong>de</strong>sfinances qui, à l'unanimité, donna un avis favorable.Examiné par l'Assemblée nationale et adopté à une impor-*tante majorité, le texte fut envoyé au Conseil <strong>de</strong> <strong>la</strong> République.Tout ce<strong>la</strong> se passait avant les élections municipales. On nçparle plus <strong>de</strong> cette décision. En sera-t-il encore question ?La cause me paraît entendue. Aussi je <strong>de</strong>man<strong>de</strong> à l'Assembléenationale <strong>de</strong> voter notre amen<strong>de</strong>ment. (App<strong>la</strong>udissements iVextrême gauche.)M. le prési<strong>de</strong>nt. La parole est à M. le secrétaire d'Etat aubudget.M. le secrétaire d'Etat au budget. Je tiens, en restant dansle sujet, à indiquer que l'assemblée algérienne, consultée surle texte <strong>de</strong> l'article 8 du projet en discussion, l'a approuvésans modification au cours <strong>de</strong> sa séance' du 6 juin 1952.Je <strong>de</strong>man<strong>de</strong> donc à l'Assemblée nationale <strong>de</strong> se prononcercontre l'amen<strong>de</strong>ment déposé par M. Fayet et Mme Sportisse.-M. le prési<strong>de</strong>nt. La parole est à M. Fayet.M. Pierre Fayet. L'assemblée algérienne ne peut donner uniavis contraire à <strong>la</strong> Constitution, et â une <strong>de</strong> ses décisions antérieures.Elle ne peut violer <strong>la</strong> loi portant statut <strong>de</strong> l'Algérie. Eilsuivant le Gouvernement, on créerait un dangereux précé<strong>de</strong>nt.-M. le prési<strong>de</strong>nt. Je mets aux voix l'amen<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> M. Fayetet <strong>de</strong> Mme'®Sportisse.iL'amen<strong>de</strong> menti mis a ux poix i n'est pas u^oplé.)

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