ASSEMBLEE NATIONALE — 2 9 SEANCE DU 17 JUILLET 1953taxées acquittent, quelles que scient les proportions du mé<strong>la</strong>nge,les droits <strong>de</strong> <strong>la</strong> partie du mé<strong>la</strong>nge <strong>la</strong> plus imposée. »« {Adopté.)[Article 4.]R!. le prési<strong>de</strong>nt. « Art. 4. — Le Gouvernement peut, pardécrets pris en conseil <strong>de</strong>s ministres, modifier le tarif <strong>de</strong>sdroits <strong>de</strong> douane d'importation, suspendre ou rétablir, en toutou en partie, les droits <strong>de</strong> douane d'importation.« Ces décrets doivent être présentés en forme <strong>de</strong> projets <strong>de</strong>loi à l'xlssemblée nationale, immédiatement si elle est réunie,ou dès l'ouverture <strong>de</strong> <strong>la</strong> nouvelle session si elle ne l'est pas.Ils <strong>de</strong>meurent exécutoires tant que l'Assemblée nationale nes'est pas prononcée. »Mme Estachy et M. Sauer ont présenté un amen<strong>de</strong>menttendant à rédiger ainsi cet article:« Les tarifs douaniers sont fixés par <strong>la</strong> loi. »La parole est à Mme Estachy.Mme Yvonne Estachy. Nous espérons que l'Assemblée adopteranotre amen<strong>de</strong>ment.Les arrêtés fixant les tarifs douaniers sont pris en fait, <strong>de</strong>puis1948, en conformité <strong>de</strong>s accords <strong>de</strong> <strong>la</strong> Havane, et nous en avonsdémontré les effets néfastes pour notre économie.Le seui moyen qui permettrait <strong>de</strong> rendre quelque essor àl'économie française serait <strong>de</strong> fixer les tarifs douaniers enpartant <strong>de</strong>s intérêts véritables <strong>de</strong> notre pays. Nous ne pouvonsas faire confiance pour ce<strong>la</strong> au Gouvernement et lui en <strong>la</strong>isserf initiative. Nous avons eu trop <strong>de</strong> preuves <strong>de</strong> <strong>la</strong> volonté duGouvernement dans <strong>la</strong> voie <strong>de</strong> l'asservissement économique etpolitique <strong>de</strong> notre pays.C'est pourquoi je <strong>de</strong>man<strong>de</strong> à l'Assemblée nationale d'adopterpar scrutin notre amen<strong>de</strong>ment.M. le prési<strong>de</strong>nt. Quel est l'avis du Gouvernement ?M" le secrétaire d'Etat au budget. Le Gouvernement repoussel'amen<strong>de</strong>ment.M. le prési<strong>de</strong>nt. Quel est l'avis <strong>de</strong> <strong>la</strong> commission ?M. le rapporteur. La commission repousse l'amen<strong>de</strong>ment.M. le prési<strong>de</strong>nt. Je mets aux voix l'amen<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> Mme Estachy.Je suis saisi d'une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> scrutin.Le scrutin est ouvert.(Les votes sont recueillis.)M. le prési<strong>de</strong>nt. Personne ne <strong>de</strong>man<strong>de</strong> plus à voter ?..Le scrutin est clos.(MM. les secrétaires font le dépouillement <strong>de</strong>s votes.)M. le prési<strong>de</strong>nt. Voici le résultat du dépouillement du scrutin :Nombre <strong>de</strong>s votants 612Majorité absolue .... 307Pour l'adoption 101Contre .... 511L'Assemblée nationale n'a pas adopté.M. Wal<strong>de</strong>ck Rochet a déposé un amen<strong>de</strong>ment tendant à compléterl'article 4 par le nouvel alinéa suivant :« Toutefois, pour les produits agricoles, tout décret tendantà modifier ou à suspendre les droits <strong>de</strong> douane d'importation<strong>de</strong>vra être soumis, avant d'être applicable, à l'approbation <strong>de</strong>l'Assemblée nationale si elle est en session et, en cas <strong>de</strong> vacances<strong>parlementaires</strong>, <strong>de</strong>s commissions <strong>de</strong> l'agriculture et <strong>de</strong>saffaires économiques spécialement réunies à cet effet. »La parole est à M. Wal<strong>de</strong>ck Rochet. (App<strong>la</strong>udissements àl'extrême gauche.)M. Wal<strong>de</strong>ck Rochet. Mesdames, messieurs, on a rappelé toutà l'heure que îe Gouvernement détenait jusqu'ici en matière <strong>de</strong>fixation <strong>de</strong> droits <strong>de</strong> douane <strong>de</strong>s pouvoirs fout à fait exceptionnelsrésultant d'une légis<strong>la</strong>tion du temps <strong>de</strong> guerre.En effet, en veitu <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi du 26 août 1940 le Gouvernementpeut, par simple arrêté, suspendre totalement ou partiellementles droits <strong>de</strong> douane d'importation, en rétablir <strong>la</strong> perception ouen modifier le taux.Et, pour remp<strong>la</strong>cer cette légis<strong>la</strong>tion du temps <strong>de</strong> guerre, quenous propose aujourd'hui le Gouvernement ?Qu'on lui donne les pouvoirs <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r, non plus parsimple arrêté, mais par décret, ^ce qui revient exactement aumême.En somme, par ce moyen, le Gouvernement veut rendre'définitive une légis<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> temps <strong>de</strong> guerre ayant un caractèreexceptionnel.Or, tout particulièrement en ce qui concerne les produitsagricoles, nous ne pouvons, pour notre part, accor<strong>de</strong>r au Gouvernement<strong>de</strong> tels pouvoirs, car l'expérience a montré quetrop souvent il recourt, dians <strong>de</strong>s .conditions anormales, ù. <strong>de</strong>simportations abusives <strong>de</strong> produits agricoles, qui ont pour résultat<strong>de</strong> porter le plus grand préjudice à l'agriculture française.Au cours <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rnières années notamment, les gouvernementssuccessifs ont eu souvent recours aux importations <strong>de</strong> produitsagricoles dans le but <strong>de</strong> maintenir les prix agricoles à <strong>la</strong> productionbien au-<strong>de</strong>ssous <strong>de</strong>s prix industriels.Je rappelle qu'à l'automne <strong>de</strong>rnier, <strong>de</strong>s importations da porcsont contribué à faire s'effondrer le prix du porc à 180 francsle kilogramme.On sait également que, il n'y a pas tiès longtemps encoie,on importait <strong>de</strong>s quantités appréciables <strong>de</strong> vian<strong>de</strong>, alors quele marché du bétail est en plein marasme et que les cours à iaproduction ont baissé en un an <strong>de</strong> 20 à 50 p. 100, suivant <strong>la</strong>qualité, ce qui a fait perdre à l'élevage français, suivant certainscalculs, près- <strong>de</strong> 100 milliards <strong>de</strong> francs, et ce<strong>la</strong> d'ailleurssans aucun piofit pour les consommateurs.C'est en effet le Journal officiel qui nous fait connaître qu'aucours <strong>de</strong>s trois premiers mois <strong>de</strong> 1953 on a importé52.932 tonnes <strong>de</strong> vian<strong>de</strong> et <strong>de</strong> produits <strong>de</strong> <strong>la</strong>iterie, alors queles exportations se sont élevées, pour <strong>la</strong> même pério<strong>de</strong>, à14.011 tonnes seulement, soit quatre fois moins.On a importé également d'autres produits, notamment <strong>de</strong>squantités considérables <strong>de</strong> , fruits et légumes que nous pourrionsproduire facilement chez nous.Or, je précise que <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>s produits agricoles étrangersqui sont entrés ou qui entrent encore en France ne sontpas frappés <strong>de</strong> droits <strong>de</strong> douane, tandis que les produits industrielsimportés nécessaires à l'agriculture sont majorés, du faitdu payement <strong>de</strong> ces droits, <strong>de</strong> 20 à 30 p. 100.11 est évi<strong>de</strong>nt qu'il y a là une politique <strong>de</strong> discriminationparticulièrement préjudiciable à l'agriculture.On nous dit que ces importations agricoles sont nécessaires,[u'elles ont pour effet d'inciter les agriculteurs français à pro-„uire à meilleur marché, à se mo<strong>de</strong>rniser, à développer <strong>la</strong>production agricole dans <strong>de</strong>s conditions plus rentables.Ce<strong>la</strong> ferait partie, paraît-il, <strong>de</strong> <strong>la</strong> politique d'expansion agricoleaffirmée dans les déc<strong>la</strong>rations d'investiture <strong>de</strong>s prési<strong>de</strong>ntsdu conseil successifs.A <strong>la</strong> vérité, si nous examinons îe résultat d'une telle politique,nous constatons qu'elle a pour conséquence, non pas <strong>de</strong>stimuler, mais <strong>de</strong> freiner <strong>la</strong> production agricole française etd'aggraver sans cesse le déficit <strong>de</strong> notre ba<strong>la</strong>nce commerciale.Par exemple, <strong>la</strong> Revue du ministère <strong>de</strong> l'agriculture <strong>de</strong> mars1953 publiait un tableau re<strong>la</strong>tif à nos importations et à nosexportations <strong>de</strong> produits agricoles pour les années 1950, 1951,1952.De ce tableau, il ressort que nos importations agricoles sontpassées <strong>de</strong> 127 milliards <strong>de</strong> francs en 1950 à 200 milliards en 1951et à 190 milliards en 1952.En revanche, nos exportations <strong>de</strong> produits agricoles sont tombés<strong>de</strong> 141.600 millions <strong>de</strong> francs, en 1951, à 92 milliards en1952.Le déficit, qui était <strong>de</strong> 12.700 millions <strong>de</strong> francs en 1950, estpassé à 97 milliards en 1952.Ces chiffres montrent ce qu'il faut penser <strong>de</strong> <strong>la</strong> prétenduepolitique d'expansion agricole proc<strong>la</strong>mée dans les discoursministériels. En fait', les gouvernements qui se succè<strong>de</strong>nt aupouvoir <strong>de</strong>puis quelques années ont utilisé ou utilisent svstématiquementles importations afin <strong>de</strong> peser sur le marché audétriment <strong>de</strong> l'agriculture et au seul profit <strong>de</strong>s grands capitalistes<strong>de</strong> l'industrie qui, eux, ont eu toute <strong>la</strong>titu<strong>de</strong> d'augmenterle prix <strong>de</strong> leurs produits sous l'œil bienveil<strong>la</strong>nt du Gouvernement.Dans l'exposé <strong>de</strong>s motifs du projet qui nous est soumis, onindique que, non seulement le droit <strong>de</strong> douane constitue unimpôt, mais que <strong>la</strong> possibilité <strong>de</strong> l'appliquer ou <strong>de</strong> le suspendre,en vue <strong>de</strong> favoriser les importations constitue un instrumentéconomique dont il est indispensable <strong>de</strong> pouvoir userrapi<strong>de</strong>ment. C'est pourquoi le Gouvernement <strong>de</strong>man<strong>de</strong> à l'Assemblée<strong>la</strong> possibilité d'agir par décret.Si nous avions <strong>la</strong> garantie que le Gouvernement utilisera cetinstrument économique à <strong>la</strong> fois dans l'intérêt du pays et danscelui <strong>de</strong> l'agriculture, nous pourrions lui donner satisfaction.Mais comme le passé nous apporte <strong>la</strong> preuve contraire, il nousest impossible d'accor<strong>de</strong>r au Gouvernement les pouvoirs exorbitantsqu'il réc<strong>la</strong>me.Nous considérons que les droits <strong>de</strong> douane d'importation,notamment pour les produits agricoles, doivent être fixés aprèsavoir été préa<strong>la</strong>blement soumis à 1 examen <strong>de</strong> l'Assembléenationale et, si celle-ci est en vacances, aux commissions<strong>de</strong>s affaires économiques et <strong>de</strong> l'agriculture spécialement réuniesà cet effet.Tel est le sens <strong>de</strong> notre amen<strong>de</strong>ment. Nous espérons que l'Assembléevoudra bien le voter afin que l'agriculture françaisebénéficie <strong>de</strong>s justes garanties auxquelles elle a droit. {App<strong>la</strong>udissementà l'extrême gauche.)M. le prési<strong>de</strong>nt. La parole est à M. le secrétaire d'Etat au budget,
M. le secrétaire d'Etat au tbudget. Je répondrai à M. Wal<strong>de</strong>ckRochet que le Gouvernement ne <strong>de</strong>man<strong>de</strong> pas <strong>la</strong> prorogation <strong>de</strong>sjpouvoirs exceptionnels du temps <strong>de</strong> guerre, puisque les pouvoirsdont il est question étaient prévus dans les lois <strong>de</strong> 1897et <strong>de</strong> 1910 qui permettaient déjà <strong>la</strong> procédure par décret, lesmesures prises <strong>de</strong>vant simplement être soumises à <strong>la</strong> ratificationdu Parlement, immédiatement si <strong>la</strong> session est en cours et/dés l'ouverture <strong>de</strong> <strong>la</strong> session suivante s'il est en vacances.Telles étaient les dispositions <strong>de</strong>s lois antérieures à <strong>la</strong> guerrei<strong>de</strong> 1914.Vous voyez qu'il n'y a pas d'innovatiqn en <strong>la</strong> matière.Par ailleurs, un supplément <strong>de</strong> garanties vous est ollert ence sens que les commissions seront immédiatement saisis etpourront donner leur avis.M. Wal<strong>de</strong>ck Rochet. Mais elles seront consultées après coup,lorsque le décret sera pris.Ce que nous <strong>de</strong>mandons, c'est qu'elles soient consultéesavant; - •li. le secrétaire d'Etat au budget. En tout cas, le Gouvernement<strong>de</strong>man<strong>de</strong> à l'Assemblée <strong>de</strong> repousser l'amen<strong>de</strong>ment.M. le prési<strong>de</strong>nt. La parole est à M. le rapporteur.M. le rapporteur. L'Assemblée a toutes garanties, puisque <strong>la</strong>Commission <strong>de</strong>s affaires économiques sera immédiatement saisie<strong>de</strong>'tout décret pris le Gouvernement en matiere tarifaire,ce décret <strong>de</strong>vant revêtir <strong>la</strong> forme d'un projet <strong>de</strong> loi que<strong>la</strong> commission <strong>de</strong>s -affaires économiques examinera très rapi<strong>de</strong>ment.Dans ces conditions, <strong>la</strong> commission <strong>de</strong>man<strong>de</strong> à l'Assemblée<strong>de</strong> repousser l'amen<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> M. Wal<strong>de</strong>ck Rochet. ,M. le prési<strong>de</strong>nt. La parole est à M. Mallez.M. Henri Mallez. Toute <strong>la</strong> question, monsieur le ministre, est<strong>de</strong> savoir comment le Gouvernement usera <strong>de</strong>s droits que nouslui. donnons.A cette occasion, je me permets d'évoquer un problème quiintéresse au plus haut point les cultivateurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> région duNord.Est-il exact qu'on a donné une autorisation d'imiportation <strong>de</strong>110.000 tonnes <strong>de</strong> sucre, alors que, tout le mon<strong>de</strong> le sait, notreproduction <strong>de</strong> sucre, cette année, dépassera tous les records,et que <strong>la</strong> récolte <strong>de</strong> betteraves s'annonce comme très importanteet dépassant <strong>de</strong> beaucoup <strong>la</strong> consommation du pays.M. Raymond Dronne. Ce<strong>la</strong> permettra <strong>de</strong> faire un peu plusd'alcool et nous coûtera quelques milliards <strong>de</strong> plus!M. le prési<strong>de</strong>nt. La parole est à M. le secrétaire d'Etat aubuget.^M. le secrétaire d'Etat au budget. Je regrette <strong>de</strong> le dire àM. Mallez, cette question intéresse le secrétaire d'Etat auxaffaires économiques, et^je suis dans l'impossibilité matérielle<strong>de</strong> lui donner une confirmation ou une infirmation. Mais jelui conseille <strong>de</strong> poser à mon collègue une question orale ou uneuestion écrite à <strong>la</strong>quelle il s'efforcera, j'en suis sûr, <strong>de</strong> répon-très Qre rapi<strong>de</strong>ment.M. Henri Mallez. Vous n'êtes ipas Normand, monsieur le secrétaired'Etat! (Sourires.)M. le prési<strong>de</strong>nt. La parole est à M. Tourné.•M. André Tourné. Je tiens à souligner que si le Gouvernementpeut, par décret, modifier les tarifs douaniers, il pourracontinuer à aggraver <strong>la</strong> politique d'importations dites « <strong>de</strong>.choc » qu'il a déjà appliquée <strong>de</strong>puis pas mal <strong>de</strong> temps.Grâce à cette politique, le Gouvernement a travaillé cetteannée pour les seuls producteurs et exportateurs <strong>de</strong> fruits etlégumes italiens et espagnols.Par politique inconsidérée d'importations massives, il a délibérémentsacrifié les producteurs français <strong>de</strong> fruits et légumesprimeurs. —Demain, à quatorze heures trente, M. Hou<strong>de</strong>t, ministre <strong>de</strong>l'agriculture, recevra à son ministère — il en a, en tout cas,pris l'engagement — tous les représentants* <strong>de</strong>s syndicats <strong>de</strong>producteurs <strong>de</strong> fruits et légumes <strong>de</strong>s Pyrénées-Orientales, quiViendront lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r <strong>de</strong> prendre <strong>de</strong>s mesures pour éviter <strong>la</strong>catastrophe <strong>de</strong> <strong>la</strong> mévente à <strong>la</strong> production, dont les premierssignes se manifestent <strong>de</strong>puis <strong>de</strong>s semaines.A Perpignan, les tomates sont vendues cinq francs le «kilogramme,alors qu'à Paris elles sont affichées cinquante etsoixante îrancs.Les pêches, qui, l'année <strong>de</strong>rnière, à pareille époque, étaientvendues à <strong>la</strong> production quatre-vingts francs le kilogramme, netrouve»! pas, cette année, dans le Ro.ussillon, preneur à20 francs. C'est un scandale inadmissible qu'à Paris <strong>de</strong>s enfants,<strong>de</strong>s ma<strong>la</strong><strong>de</strong>s, <strong>de</strong>s vieux, ne puissent pas manger «<strong>de</strong> pêches,parce que trop chères, car à Paris ces mêmes fruits soni .vendus 13643cinq ou six fois plus cher, alors qu'en Roussillon on est entrain <strong>de</strong> les enfouir.Les producteurs, après une longue année <strong>de</strong> travail, sont <strong>de</strong>ce fait dans <strong>la</strong> déso<strong>la</strong>tion.Une telle situation est due surtout au f^it que vous avez''permis — d'ailleurs, vous persévérez^ dans cette politique —<strong>la</strong> venue en France <strong>de</strong> fruits et légumes d'Italie^ et d'Espagne.Les Espagnols ont pu vendre ainsi leurs tomates quarante oucinquante francs le kilogramme, alors que les tomates françaises,je le répète, se ven<strong>de</strong>nt difficilement entre cinq franeset dix francs chez les producteurs. Il en est <strong>de</strong> même pour lespêches et bien d'autres fruits et légumes primeurs.Nous voulons — et notre ami M. Wal<strong>de</strong>ck Rochet l'a expliqué— obtenir toutes les garanties nécessaires pour que,<strong>de</strong>main, sous prétexte d'importations <strong>de</strong> choc, vous ne puissiezfaire venir à nouveau <strong>de</strong> l'étranger <strong>de</strong>s centaines <strong>de</strong>. millierscle tonnes <strong>de</strong> fruits et <strong>de</strong> légumes. 11 faut mettre un terme auximportations <strong>de</strong>r fruits et <strong>de</strong> légumes, produits en assez gran<strong>de</strong>quantité chez nous pour satisfaire le marché intérieur, cesimportations n'ayant pour résultat que <strong>de</strong> porter atteinte auxproductions nationales, sans avantage aucun pour les consommateursfrançais. (App<strong>la</strong>udissements à l'extrême gauche.)M. Alphonse Denis. Franco a bénéficié l'an <strong>de</strong>rnier <strong>de</strong>10 p. 100 <strong>de</strong> réduction sur les droits <strong>de</strong> douane en ce quiconcerne l'es pommes <strong>de</strong> terre.M. le prési<strong>de</strong>nt. La parole est à M. le secrétaire d'Etat aubudget.M. le secrétaire d'EtM au budget. La question posée parM. Tourné, pour intéressante qu'elle soit, n'a rien à voir avecle présent débat. Elle concerne, en effet, les licences d'importation,alors que nous discutons présentement <strong>de</strong>s tarifs <strong>de</strong>droits <strong>de</strong> douane.Le problème 'important "que vous avez soulevé, monsieurTourné, et qui est différent, <strong>de</strong>vra être soumis au ministre<strong>de</strong> l'agriculture et au secrétaire d'Etat aux affaires économiques.M. -André Tourné. Le problème est connexe, monsieur lesecrétaire d'Etat puisque, grâce aux droits <strong>de</strong> douane, on peutlimiter les entrées <strong>de</strong> certains produits.M. le prési<strong>de</strong>nt. Je mets aux voix l'amen<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> M. Wal<strong>de</strong>ckRochet.Je suis saisi d'une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> scrutin.Le scrutin est ouvert.(Les votes sont recueillis.)M. le prési<strong>de</strong>nt. Personne ne <strong>de</strong>man<strong>de</strong> plus à voter ?...Le scrutin est clos.(MM. les secrétaires font îe dépouillement <strong>de</strong>s votes.)M. lescrutin :prési<strong>de</strong>nt. Voici le lésultat du dépouillement duNombre <strong>de</strong>s votants., ... 531Majorité absolue.. 266Pour l'adoption., ... 101Contre 430L'Assemblée nationale n'a pas adopté.M. Alphonse Denis a présenté un amen<strong>de</strong>ment tendant àcompléter l'article 4 par le nouvel alinéa suivant:« Toutefois, pour les produits pétroliers, tout décret tendantàmodifier- ou à suspendre les droits <strong>de</strong> douane d'importation<strong>de</strong>vra être soumis, avant d'être applicable, à l'approbation <strong>de</strong>l'Assemblée nationale. »La parole est à M. Alphonse Denis.M. Alphonse Denis. Mon amen<strong>de</strong>ment tend à maintenir lesprérogatives du Parlement en matière <strong>de</strong> taxation <strong>de</strong>s produitsiétroliers. Nous ne voulons pas que, par le biais d'un arrêté,fe Gouvernement puisse provoquer une nouvelle augmentationdu prix <strong>de</strong>s carburants.Chacun sait que les récentes augmentations ne manquerontpas d'influencer le prix <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie. Nous avons toutes raisons<strong>de</strong> penser que le Gouvernement, dont les besoins pour "sesdépenses <strong>de</strong> guerre sont immenses, ne manquerait pas <strong>de</strong>majorer les droits <strong>de</strong> douane sur les carburants afin d'obtenirquelques disponibilités.Je tiens à le répéter, toute augmentation du prix <strong>de</strong>s carburantsse traduit inévitablement par l'élévation <strong>de</strong>s prix <strong>de</strong>revient, donc du prix <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie. Même si le prix <strong>de</strong> chaquetransport par route n'est augmenté que dans une faible proportion,<strong>la</strong> répétition dès frais <strong>de</strong> transport à tous les sta<strong>de</strong>sentraîne une casca<strong>de</strong> d'augmentations qui finissent par serépercuter lour<strong>de</strong>ment sur le prix <strong>de</strong> revient.Avertie <strong>de</strong>s intentions du Gouvernement en matière" d'aggravation<strong>de</strong>s charges <strong>de</strong> toutes sortes, l'Assemblée a le <strong>de</strong>voir<strong>de</strong> prendre en ce domaine important <strong>la</strong> décision qui s'impose,
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