Candolle, Alphonse de. Origine des plantes cultivées ... - EditAEFA

Candolle, Alphonse de. Origine des plantes cultivées ... - EditAEFA Candolle, Alphonse de. Origine des plantes cultivées ... - EditAEFA

13.07.2015 Views

FOURRAGES. SAINFOIN 83Sainfoin. Esparcette. Hedysarum Onobrychis, Linné.Ombrychis sativa, Lamarck.Cette Légumineuse, dont l'utilité est incontestable dans lesterrains secs et calcaires des régions tempérées, n'est pas d'unusage ancien. Les Grecs ne la cultivaient pas, et aujourd'huiencore leurs descendants ne l'ont pas introduite dans leur agriculture1. La plante nommée Onobrychis dans Dioscorîde etPline est Y Onobrychis Caput-Galli des botanistes modernes 2,espèce sauvage en Grèce et ailleurs, qu'on ne cultive pas. L'Espareette,Lupinella des Italiens, était fort estimée, comme fourrage,dans le midi de la France, à l'époque d'Olivier de Serres 3,c'est-à-dire au xvie siècle; mais en Italie c'est surtout dansle xvine que la culture s'en est répandue, particulièrement enToscane 4.L'Espareette ou Sainfoin (autrefois Sain foin) est une plantevivace qui croît spontanément dans l'Europe tempérée, aumidi du Caucase, autour de la mer 5 Caspienne et même audelà du lac Baïkal 6.Dans le midi de l'Europe, elle est seulementsur les collines. Gussone ne la compte pas dans les espèces spontanéesde Sicile, ni Moris dans celles de Sardaigne, ni Munbydans celles d'Algérie.On ne connaît pas de nom sanscrit, persan ou arabe. Toutindique pour la culture une origine du midi de la France, peutêtreaussi tardive que le xv3 siècle.SuIIa ou Sainfoin ^'Espagne. – Hedysarum eoronariumLinné.La culture de cette Légumineuse, analogue au Sainfoin, donton peut voir une bonne figure dans la Flore des serres et des jardins,vol. 13, pl. 1382, s'est répandue, dans les temps modernes,en Italie, en Sicile, à Malte et dans les îles Baléares 7. Le marquisGrimaldi, qui l'a signalée le premier aux agriculteurs, en1766, l'avait vue à Seminara, dans la Galabre ultérieure deGasparin la recommande pour l'Algérie, et il est probable queles agriculteurs de pays analogues en Australie, au Cap et dansl'Amérique méridionale ou le Mexique feraient bien de l'essayerLa plante a péri aux environs d'Orange par un froid de 6° C.lî Hedysarum eoronarium croît en Italie, depuis Gênes jusqu'ài. Heldreich,NutzpflanzenGriechentands,p.2.Fraas, 72.Synopsisfi. class.,p. 58;Lenz, Bol.ait. Grieahenund Ramer,p. 731.3. 0 de Serres,ThéâtredeL'agric, p. 242.4. TargioniTozzetti,Cennistorici,p. Si.5 Ledebour,FI. ross., I, p. 708;Boissier,Fi. or., p. 532.6. Turezaninow,Flora baical.Dajiur.,1,p. 3ifl.7. TargioniTozzetti,Cennistorici,p. 35;Mareset Vigineis, Catal. disBaléares,p. 100.8. De Gasparin,Coursd'agric, 4, p. 472.

84 PLANTES CULTIVÉES POUR LEURS TIGES OU FEUILLESla Sicile et la Sardaigne 1, dans le midi de 1 Espagne et en Algérie,où elle est indiquée comme rare 3. C'est donc une espèceassez limitée quant à son aire géographique.Trèfle. Trifolium pratense, Linné.La culture du Trèfle n'existait pas dans l'antiquité, quoiquesans doute la plante fût connue de presque tous les peuples d'Europeet de l'Asie tempérée occidentale. L'usage s'en est introduitd'abord dans les Flandres, au xvr3siècle, peut-être même plus tôt,et, d'après Schwerz, les protestants expulsés par les Espagnols laportèrent en Allemagne, où ils s'établirent sous la protection del'Electeur palatin. C'est aussi de Flandre que les Anglais la reçurent,en 4633, par l'influence de Weston, comte de Portland,lord Chancelier 4. .jLe Trifolium pratense est indigène dans toutes les parties del'Europe, en Algérie B,sur les montagnes de l'Anatolie, en Arménieet dans le Turkestan °, en Sibérie vers l'Altaï 7, et dans leCachemir et le Garwall 8.L'espèce existait donc, en Asie, dans la région des peuplesaryens, mais on ne lui connaît pas de nom sanscrit, d'où l'onpeut inférer qu'elle n'était pas cultivée.Trèfle incarnat ou Faroueh – Trifoliumincarnatum,Linné.Fourrage annuel, dont la culture, dit Vilmorin, longtemps limitéeà quelques-uns des départements méridionaux, devient tousles jours plus générale en France 9.De Candolle, au commencementdu siècle actuel, ne l'avait vue effectivement que dansl'Ariège10 Elle existe, depuis à peu près soixante ans, aux environsde Genève. Targioni ne pense pas qu'elle soit ancienneen Italie et le nom très insignifiant de Trafogliolo appuie cetteopinion.Les noms catalans Fé, Fench 12, et des patois du midi de laFrance 13Tarradje (Roussillon), Farratage (Languedoc), Féroutgé(Gascogne), d'où le nom de Farouch, ont au contraire une ori-1. Bertoloni,Floraital., 8,p. 6.2. Willkomiuet Lange, Prodr. fl. hisp.,3,p. 262.3. Munby,Catal.,ed 2, 12. “4. De Gasparin, Coursêagricicllure, 4, p. 443, d'après SchwerzetA. Young.5. Munby,Catal.,ed. 2,p. il.6. Boissier,Flora orient.,1, p. 115.7 Ledebour,Floraross.,1, p. 548.8. Baker,dans Hooker,Floraof brit. India, 2, p. 86.9 Bonjardinier, 1880,part 1, p. BIS.10. DeCandolle,Florefranc, 4, p. 528.11. Targioni,Cennistorici, p 35.12 Costa.Introd fl. di Catal., p. 60.13.Moritzi,Dlet.mss.rédigéd'aprèslesflores publ:eos avantle milieudusiècleactuel.

84 PLANTES CULTIVÉES POUR LEURS TIGES OU FEUILLESla Sicile et la Sardaigne 1, dans le midi <strong>de</strong> 1 Espagne et en Algérie,où elle est indiquée comme rare 3. C'est donc une espèceassez limitée quant à son aire géographique.Trèfle. Trifolium pratense, Linné.La culture du Trèfle n'existait pas dans l'antiquité, quoiquesans doute la plante fût connue <strong>de</strong> presque tous les peuples d'Europeet <strong>de</strong> l'Asie tempérée occi<strong>de</strong>ntale. L'usage s'en est introduitd'abord dans les Flandres, au xvr3siècle, peut-être même plus tôt,et, d'après Schwerz, les protestants expulsés par les Espagnols laportèrent en Allemagne, où ils s'établirent sous la protection <strong>de</strong>l'Electeur palatin. C'est aussi <strong>de</strong> Flandre que les Anglais la reçurent,en 4633, par l'influence <strong>de</strong> Weston, comte <strong>de</strong> Portland,lord Chancelier 4. .jLe Trifolium pratense est indigène dans toutes les parties <strong>de</strong>l'Europe, en Algérie B,sur les montagnes <strong>de</strong> l'Anatolie, en Arménieet dans le Turkestan °, en Sibérie vers l'Altaï 7, et dans leCachemir et le Garwall 8.L'espèce existait donc, en Asie, dans la région <strong>de</strong>s peuplesaryens, mais on ne lui connaît pas <strong>de</strong> nom sanscrit, d'où l'onpeut inférer qu'elle n'était pas cultivée.Trèfle incarnat ou Faroueh – Trifoliumincarnatum,Linné.Fourrage annuel, dont la culture, dit Vilmorin, longtemps limitéeà quelques-uns <strong>de</strong>s départements méridionaux, <strong>de</strong>vient tousles jours plus générale en France 9.De <strong>Candolle</strong>, au commencementdu siècle actuel, ne l'avait vue effectivement que dansl'Ariège10 Elle existe, <strong>de</strong>puis à peu près soixante ans, aux environs<strong>de</strong> Genève. Targioni ne pense pas qu'elle soit ancienneen Italie et le nom très insignifiant <strong>de</strong> Trafogliolo appuie cetteopinion.Les noms catalans Fé, Fench 12, et <strong>de</strong>s patois du midi <strong>de</strong> laFrance 13Tarradje (Roussillon), Farratage (Languedoc), Féroutgé(Gascogne), d'où le nom <strong>de</strong> Farouch, ont au contraire une ori-1. Bertoloni,Floraital., 8,p. 6.2. Willkomiuet Lange, Prodr. fl. hisp.,3,p. 262.3. Munby,Catal.,ed 2, 12. “4. De Gasparin, Coursêagricicllure, 4, p. 443, d'après SchwerzetA. Young.5. Munby,Catal.,ed. 2,p. il.6. Boissier,Flora orient.,1, p. 115.7 Le<strong>de</strong>bour,Floraross.,1, p. 548.8. Baker,dans Hooker,Floraof brit. India, 2, p. 86.9 Bonjardinier, 1880,part 1, p. BIS.10. De<strong>Candolle</strong>,Florefranc, 4, p. 528.11. Targioni,Cennistorici, p 35.12 Costa.Introd fl. di Catal., p. 60.13.Moritzi,Dlet.mss.rédigéd'aprèslesflores publ:eos avantle milieudusiècleactuel.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!