Candolle, Alphonse de. Origine des plantes cultivées ... - EditAEFA

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13.07.2015 Views

CIBOULETTE 57_t_ -1-1jusqu'à nos jours, on verra que le seul point sur lequel s'accordentles auteurs est le nom vulgaire de Rocambole. Quant auxcaractères distinctifs, tantôt ils rapprochent et tantôt ils éloignentla plante de l'Allium sativum. Avec des définitions aussidifférentes, il est très difficile de savoir dans quel pays se trouve,à l'état sauvage, la plante bien connue cultivée sous le nom deRocambole. D'après MM. Cosson et Germain, elle croît aux environsde Paris 1. D'après Grenier et Godron 2, la même formecroît dans l'est de la France. M. Burnat dit avoir trouvé l'espècebien spontanée dans les Alpes-Maritimes. Il en a donné deséchantillons à M. Boissier. MM. Willkomm et Lange ne la regardentpas comme spontanée en Espagne 3, quoique l'un desnoms français de la plante cultivée soit Ail ou Echalote d'Espagne.Beaucoup d'autres localités européennes me paraissentdouteuses, vu l'incertitude sur les caractères spécifiques. Je notecependant que, d'après Ledebour 4, la plante qu'il nomme A.Scorodoprasum est très commune en Russie, depuis la Finlandejusqu'en Crimée. M. Boissier en a reçu un échantillon de la Dobrutscha,communiqué par le botaniste Sintenis. L'habitationnaturelle de l'espèce viendrait donc toucher à celle de l'Alliumsativum, ou bien une étude attentive de toutes les formesprouvera qu'une seule espèce, comprenant plusieurs variétés,s'étend sur une grande partie de l'Europe et de ses confins enAsie.La culture de la Rocambole ne paraît pas très ancienne. Iln'en est pas question dans les ouvrages sur la Grèce et Rome, nidans l'énumération des plantes recommandées par Charlemagneaux intendants de ses jardins B.Olivier de Serres n'en parle pasnon plus. On ne peut citer qu'un petit nombre de noms vulgaires,originaux, chez des peuples anciens. Les plus distincts sont dansle nord Skovlog en Danemark, Keipe et Rackenboll en Suède 6.Rockenbolle, d'où vient le nom français, est allemand. Il n'a paslesens qui lui est attribué par Littré. Son étymologie est Bolle,oignon, croissant parmi les rochers, RockenT.Ciboulette, Civette. Allium Schœnoprasum, Linné.L'habitation de cette espèce est très étendue dans l'hémisphèreboréal. On l'indique dans toute l'Europe, de la Corse oula Grèce jusqu'à la Suède méridionale; en Sibérie jusqu'auKamtschatka, et aussi dans l'Amérique septentrionale, mais seui.Cossonet Germain,Flore, 2, p. 553.2. Grenieret Godron,Flore deFrance,3, p. 197.3. Willkommet Lange, Prodr. fl. hisp.,1,p. 885.4. Ledebour,Florarossica,4, p. 163.5.Le Grand d'Aussy, Histoiredela viedesFrançais,vol.i. p. 122.6. Nemnich,Polyglott. Lexicon,p. 187.7. Nemnich,l. c.

58 PLANTESCULTIVÉES POUR LEURS PARTIES SOUTERRAINESlement près des lacs Huron, Supérieur et plus au nord circonstanceassez singulière, comparée à l'habitation européenne.La forme qui se trouve dans les Alpes est la plus rapprochée decelle qu'on cultive 2. “Les anciens devaient certainement connaître l'espèce, puisqu'elleest sauvage en Italie et en Grèce. Targioni croit que c'estfe Scorodon ScMston de Théophraste, mais il s'agit de motssans descriptions, et les auteurs spéciaux dans l'interprétationdes textes grecs, comme Fraas et Lenz, ont la prudence de nerien affirmer. Si les noms anciens sont douteux, le fait de laculture à cette époque l'est encore plus. Il est possible qu'on eûtl'habitude de récolter la plante dans la campagne.Colocase. Arum esculentum, Linné. Colocasia antiquor·um,Schott 3. iOn cultive cette espèce, dans les localités humides de la plupartdes pays intertropicaux, à cause du renflement de la partieinférieure de la tige, qui forme un rhizome comestible, analogueà la partie souterraine des Iris. Les pétioles et les jeunes feuillessont utilisés accessoirement comme légume.Depuis que les différentes formes de l'espèce ont été bienclassées et qu'on possède des documents plus certains sur lesflores du midi de l'Asie, on ne peut plus douter que cette plantene soit spontanée dans l'Inde, comme le disait jadis Roxburgh 4,et plus récemment Wight s, et autres à Geylan 6, à Sumatra 7et dans plusieurs îles de l'archipel indien s.Les livres chinois n'en font aucune mention avant un ouvragede l'an 100 de notre ère 9. Les premiers navigateurseuropéens l'ont vue cultivée au Japon et jusqu'au nord de laNouvelle-Zélande 10 par suite probablement d'introductionsanciennes sans coexistence certaine avec des pieds sauvages.Lorsqu'on jette des fragments de la tige ou du tubercule ilsse naturalisent aisément au bord des cours d'eau. C'est peutêtrece qui est arrivé aux îles Fidji et au Japon, d'après leslocalités indiquées par les auteurs u. On cultive la Colocase çà1. AsaGray,Botanyofnorthern States,éd. 5,p. 534,,2.De Candolle,Florefrançaise,4,p. 227. 5.7. MiqueljSumatra,p. 258.8. Rumphius,Amboin.,vol. 5, p. 318.. ,n9.BretsctaiHfiw.Onthestudyand valueof chinese botanKal idop!:s,p. 12.10.Forster,Plaids escul.,p. 5S. T, no,11.Franchetet Savatier,Enum.,p. 8; Seemann,Flora Vitiensis,p. 284.

58 PLANTESCULTIVÉES POUR LEURS PARTIES SOUTERRAINESlement près <strong>de</strong>s lacs Huron, Supérieur et plus au nord circonstanceassez singulière, comparée à l'habitation européenne.La forme qui se trouve dans les Alpes est la plus rapprochée <strong>de</strong>celle qu'on cultive 2. “Les anciens <strong>de</strong>vaient certainement connaître l'espèce, puisqu'elleest sauvage en Italie et en Grèce. Targioni croit que c'estfe Scorodon ScMston <strong>de</strong> Théophraste, mais il s'agit <strong>de</strong> motssans <strong>de</strong>scriptions, et les auteurs spéciaux dans l'interprétation<strong>de</strong>s textes grecs, comme Fraas et Lenz, ont la pru<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> nerien affirmer. Si les noms anciens sont douteux, le fait <strong>de</strong> laculture à cette époque l'est encore plus. Il est possible qu'on eûtl'habitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> récolter la plante dans la campagne.Colocase. Arum esculentum, Linné. Colocasia antiquor·um,Schott 3. iOn cultive cette espèce, dans les localités humi<strong>de</strong>s <strong>de</strong> la plupart<strong>de</strong>s pays intertropicaux, à cause du renflement <strong>de</strong> la partieinférieure <strong>de</strong> la tige, qui forme un rhizome comestible, analogueà la partie souterraine <strong>de</strong>s Iris. Les pétioles et les jeunes feuillessont utilisés accessoirement comme légume.Depuis que les différentes formes <strong>de</strong> l'espèce ont été bienclassées et qu'on possè<strong>de</strong> <strong>de</strong>s documents plus certains sur lesflores du midi <strong>de</strong> l'Asie, on ne peut plus douter que cette plantene soit spontanée dans l'In<strong>de</strong>, comme le disait jadis Roxburgh 4,et plus récemment Wight s, et autres à Geylan 6, à Sumatra 7et dans plusieurs îles <strong>de</strong> l'archipel indien s.Les livres chinois n'en font aucune mention avant un ouvrage<strong>de</strong> l'an 100 <strong>de</strong> notre ère 9. Les premiers navigateurseuropéens l'ont vue cultivée au Japon et jusqu'au nord <strong>de</strong> laNouvelle-Zélan<strong>de</strong> 10 par suite probablement d'introductionsanciennes sans coexistence certaine avec <strong>de</strong>s pieds sauvages.Lorsqu'on jette <strong>de</strong>s fragments <strong>de</strong> la tige ou du tubercule ilsse naturalisent aisément au bord <strong>de</strong>s cours d'eau. C'est peutêtrece qui est arrivé aux îles Fidji et au Japon, d'après leslocalités indiquées par les auteurs u. On cultive la Colocase çà1. AsaGray,Botanyofnorthern States,éd. 5,p. 534,,2.De <strong>Candolle</strong>,Florefrançaise,4,p. 227. 5.7. MiqueljSumatra,p. 258.8. Rumphius,Amboin.,vol. 5, p. 318.. ,n9.BretsctaiHfiw.Onthestudyand valueof chinese botanKal idop!:s,p. 12.10.Forster,Plaids escul.,p. 5S. T, no,11.Franchetet Savatier,Enum.,p. 8; Seemann,Flora Vitiensis,p. 284.

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