Candolle, Alphonse de. Origine des plantes cultivées ... - EditAEFA
Candolle, Alphonse de. Origine des plantes cultivées ... - EditAEFA Candolle, Alphonse de. Origine des plantes cultivées ... - EditAEFA
BATATE 45dique plusieurs autres noms que Piddington omet. Roxburghne cite aucun nom sanscrit. Rheede dit que la plante était cultivéeau Malabar. Il cite des noms vulgaires indiens.Les motifs sont beaucoup plus forts, ce me semble, en faveurde l'origine américaine. Si la Batate avait été connue dansl'Inde à l'époque de la langue sanscrite, elle se serait répanduedans l'ancien monde, car sa propagation est aisée et son utilitéévidente. Il paraît, au contraire, que les îles de la Sonde,l'Egypte, etc., sont restées étrangères pendant longtemps à cetteculture.Peut-être un examen attentif ramènera-t-il à l'opinion deG. F. W. Meyer. qui distinguait 3 la plante asiatique des espècesaméricaines. Cependant on n'a. pas suivi généralement cet auteur,et je soupçonne que, s'il y a une espèce asiatique différente,ce n'est pas, comme le croyait Meyer, la Batate décrite par Rumphius,que celui-ci dit apportée d'Amérique, mais la planteindienne de Roxburgh.On cultive des Batates en Afrique; mais, ou leur culture estrare, ou les espèces sont différentes. Robert Brown 4 dit que levoyageur Lockhardt n'avait pas vu la Batate, dont les missionnairesportugais mentionnaient la culture. Thonning 5 ne l'indiquepas. YogeL a rapporté une espèce cultivée sur la côteoccidentale, qui est certainement, d'après les auteurs du FloraNigritiana, le Batatas paniculata Choisy. Ce serait donc uneplante cultivée pour ornement ou comme espèce officinale, carla racine en est purgative6. On pourrait croire que, dans certainspays de l'ancien ou du nouveau monde, Ylpomœa tuberosa L,aurait été confondu avec la Batate; mais Sloane 7 nous avertitque ses énormes racines ne sont pas bonnes à manger 8.Une Convolvulacée à racine comestible qui peut bien être confondueavec la Batate, mais dont les caractères botaniques sontpourtant distincts est VIpomœa mammosa Choisy (Convolvulusmammosus, Loureiro Batata mammosa, Rumphius, Amb.,1. 9, tab. 131). Cette espèce croît spontanément près d'Amboine(Rumphius), où elle est aussi cultivée. Elle est estimée en Cochinchine.Quant à la Batate (Batatas edulis), aucun botaniste, à ma con-1. Roxburgh, éd. i832,vol. 1,p. 483.2.Rheede,Mal.,7, p. 95.3.Meyer,Primitix FI. Esseq.,p. 103.4. R. Brown,Bot. Congo,p. 55.5.Thonning,Pl. Guin.6. Wallich,dansRoxburgh,FI.Tnd.,II, p. G3.7. Sloane,Jàm., I, p. 152,8.PlusieursConvolvulacéesontdes racines(plusexactementdessouches)volumineuses,mais alors c'est la base'de la tige avec une partie de laracine qui est épaissie,et cette soucheradicale est toujours purgative(Jalaps,Turbith,etc.),tandis que dans la Batatece sont les racineslatérales,orgf.aedifférent,qui s'épaississent.
46 PLANTES CULTIVÉES POUR LEURS PARTIES SOUTERRAINESnaissance, ne dit l'avoir trouvée lui-même sauvage, m clanssl'Inde, ni en Amérique K Clusius 2 affirme, sur oui-dire, quellecroît spontanée dans le nouveau monde et dans les îles voisines.Malaxé la probabilité d'une origine américaine, il reste, commenous venons de le voir, bien des choses inconnues ou incertainessur la patrie primitive et le transport de cette espèce, qui joueun rôle considérable dans les pays chauds. Quelle que fût sonorigine, du nouveau ou de rancien monde, comment expliquerqu'elle eût été transportée d'Amérique enChine au commencementde notre ère et dans les îles de l'océan Pacifique aune époqueancienne, ou d'Asie et d'Australie en Amérique dans un tempsassez reculé pour que la culture s'en soit répandue jadis desEtats-Unis méridionaux jusqu'au Brésil et au Chili? Il faut supposerdes communications préhistoriquesentre lAsie et 1 Amérique,ou se livrer à un autre genre d'hypothèses, qui, dans lecas actuel, n'est pas inappliquable. Les Convolvulacées sont unedes rares familles de Dicotylédones dans lesquelles certainesespèces ont une aire, ou extension géographique, très étendueet même divisée entre des continents éloignés s. Une espèce quisupporte actuellement le climat de la Virginie et du Japon peutavoir existé plus au nord avant l'époque de la grande extensiondes glaciers dans notre hémisphère,et les hommes préhistoriquesl'auraient transportée vers le midi quand les conditions de climatont changé. Dans ces hypothèses,la culture seule aurait conserv-l'espèce, à moins qu'on ne finisse par la découvrir sauvageen quelque point de son ancienne habitation, peut-être, parexemple, au Mexique ou en Colombie.Betterave, Bette, Poïrée. Beta vulgaris etB. maritima,Linné. Beta vulffaris Moquin.Elle est cultivée tantôt pour ses racines charnues (Betterave)et tantôt pour ses feuilles, employées comme légume (Bette,Poirée), mais les botanistes s'accordent généralement à ne pasdistinguer deux espèces. On sait, par d'autres exemples, que desplantes à racines minces dans la nature prennent facilementdes racines charnues par un effet du sol ou de la culture.La forme appelée Bette, à racines maigres, est sauvage dansles terrains sablonneux, surtout du bord de la mer, aux îlesCanaries, et dans toute la région de la mer Méditerranée, jusqu'à ala mer Caspienne, la Perse et Babylone peut-être même dans1. Le n° 701de Sehomburgk,coll. 1, est spontané dsnsja Guyane.SelonM.Choisy,c'est une variété du Batafasedulis; selon M.Bent am(Hook, Journ. Sot, V,p. 3S2-,c'estle Batalaspaniculata- Monéchantillon,assezimparfait.me sembledifférerdes deux.2.Clusius,Hist.,2, p. 77.3. A. de Candolle,Géag ḅot. raisonnee,p. i041-1043et p. 516,518.4. Moquin-Tandon, dans Prodromus, vol. 13, part. 2. p. 55; Boissier,Floraorientalis,4,p. 898;Ledebour,FI. rossica,3, p. 692.
- Page 3: BIBLIOTHÈQUESCIENTIFIQUEINTERNATIO
- Page 8 and 9: PRÉFACELa question de l'origine de
- Page 10 and 11: ORIGINEDESPLANTES CULTIVMS,PREMIÈR
- Page 12 and 13: COMMENCEMENTDES CULTURES 3Les cause
- Page 14 and 15: COMMENCEMENTDES CULTURESSM. Heer a
- Page 16 and 17: BOTANIQUE7Il Ileneffet, qu'en consu
- Page 18 and 19: BOTANIQUE 9un fait général et cer
- Page 20 and 21: ARCHÉOLOGIEET PALÉONTOLOGIEtout
- Page 22 and 23: HISTOIRE 13culture d'une espèce da
- Page 24 and 25: LINGUISTIQUE 15qui cultivaient déj
- Page 26 and 27: LINGUISTIQUE 17jours à indiquer un
- Page 28 and 29: LINGUISTIQUE 19plus grande qu'il s'
- Page 30 and 31: NÉCESSITÉDE COMBINERLES DIFFÉREN
- Page 32 and 33: DEUXIÈMEPARTIEÉTUDE DES ESPÈCESA
- Page 34 and 35: RADIS, RAIFORT 25cine (Radis) ou à
- Page 36 and 37: CRAN, CRANSON, RAIFORT SAUVAGE 27Ce
- Page 38 and 39: RAVES ET NAVETS A RACINES CHARNUES
- Page 40 and 41: CEERVIS 31•4°La culture des dive
- Page 42 and 43: GARANCE33sée pendant l'hiver. Les
- Page 44 and 45: SALSIFIS. SCORSONÈRE 35•Goolrin,
- Page 46 and 47: POMMEDE TERRE 37connaissaient une p
- Page 48 and 49: J?£fME DE TERRE 39en 4623 mentionn
- Page 50 and 51: POMMEDE TERRE 41et végétant avec
- Page 52 and 53: BATATE 45Les racines de cette plant
- Page 56 and 57: MANIOC 47l'Inde occidentale, d apr
- Page 58 and 59: MANIOC 49uoidt Moreau de Jonnes Aug
- Page 60 and 61: AILSIgène, quoique çà et là on
- Page 62 and 63: OIGNON 83déjà 1.Pline 2 traduisai
- Page 64 and 65: ÉCniLOTE 55Echaiote. - Allium Asca
- Page 66 and 67: CIBOULETTE 57_t_ -1-1jusqu'à nos j
- Page 68 and 69: COLOCASE 89et là aux Antilles et a
- Page 70 and 71: IGNAMES 61Konjak. - Amorphophallus
- Page 72 and 73: IGNAMES 63l'une des espèces de l'A
- Page 74 and 75: ARROW-ROOT 65été introduite aussi
- Page 76 and 77: LÉGUMES. CHOU ORDINAIRE 67présenc
- Page 78 and 79: LÉGUMES. CRESSON. POURPIER 69septe
- Page 80 and 81: LÉGITIMES. CÉLERI CERFEUIL 71Tét
- Page 82 and 83: LÉGUMES. PERSIL. ACHE. MACHE. ARTI
- Page 84 and 85: LÉGUMES. LAITUE 75Carduus des hort
- Page 86 and 87: LÉaUiSlES. CHICORÉES 771 1 1Chico
- Page 88 and 89: LÉGUMES. - ÉPINARD 79les Hindous
- Page 90 and 91: FOURRAGES. LUZERNE 81A Java, on cul
- Page 92 and 93: FOURRAGES. SAINFOIN 83Sainfoin. Esp
- Page 94 and 95: FOURRAGES. TRÈFLES. ERS • 8agina
- Page 96 and 97: FOURRAGES. VESCE. JAROSSE 87Ketsach
- Page 98 and 99: FOURRAGES. GESSE. FENU GREC 89Gesse
- Page 100 and 101: FOURRA.GES. SERRADELLE. SPERGULE 91
- Page 102 and 103: THÉ 93étudiés par M. Doell 1 le
46 PLANTES CULTIVÉES POUR LEURS PARTIES SOUTERRAINESnaissance, ne dit l'avoir trouvée lui-même sauvage, m clanssl'In<strong>de</strong>, ni en Amérique K Clusius 2 affirme, sur oui-dire, quellecroît spontanée dans le nouveau mon<strong>de</strong> et dans les îles voisines.Malaxé la probabilité d'une origine américaine, il reste, commenous venons <strong>de</strong> le voir, bien <strong>de</strong>s choses inconnues ou incertainessur la patrie primitive et le transport <strong>de</strong> cette espèce, qui joueun rôle considérable dans les pays chauds. Quelle que fût sonorigine, du nouveau ou <strong>de</strong> rancien mon<strong>de</strong>, comment expliquerqu'elle eût été transportée d'Amérique enChine au commencement<strong>de</strong> notre ère et dans les îles <strong>de</strong> l'océan Pacifique aune époqueancienne, ou d'Asie et d'Australie en Amérique dans un tempsassez reculé pour que la culture s'en soit répandue jadis <strong>de</strong>sEtats-Unis méridionaux jusqu'au Brésil et au Chili? Il faut supposer<strong>de</strong>s communications préhistoriquesentre lAsie et 1 Amérique,ou se livrer à un autre genre d'hypothèses, qui, dans lecas actuel, n'est pas inappliquable. Les Convolvulacées sont une<strong>de</strong>s rares familles <strong>de</strong> Dicotylédones dans lesquelles certainesespèces ont une aire, ou extension géographique, très étendueet même divisée entre <strong>de</strong>s continents éloignés s. Une espèce quisupporte actuellement le climat <strong>de</strong> la Virginie et du Japon peutavoir existé plus au nord avant l'époque <strong>de</strong> la gran<strong>de</strong> extension<strong>de</strong>s glaciers dans notre hémisphère,et les hommes préhistoriquesl'auraient transportée vers le midi quand les conditions <strong>de</strong> climatont changé. Dans ces hypothèses,la culture seule aurait conserv-l'espèce, à moins qu'on ne finisse par la découvrir sauvageen quelque point <strong>de</strong> son ancienne habitation, peut-être, parexemple, au Mexique ou en Colombie.Betterave, Bette, Poïrée. Beta vulgaris etB. maritima,Linné. Beta vulffaris Moquin.Elle est cultivée tantôt pour ses racines charnues (Betterave)et tantôt pour ses feuilles, employées comme légume (Bette,Poirée), mais les botanistes s'accor<strong>de</strong>nt généralement à ne pasdistinguer <strong>de</strong>ux espèces. On sait, par d'autres exemples, que <strong>de</strong>s<strong>plantes</strong> à racines minces dans la nature prennent facilement<strong>de</strong>s racines charnues par un effet du sol ou <strong>de</strong> la culture.La forme appelée Bette, à racines maigres, est sauvage dansles terrains sablonneux, surtout du bord <strong>de</strong> la mer, aux îlesCanaries, et dans toute la région <strong>de</strong> la mer Méditerranée, jusqu'à ala mer Caspienne, la Perse et Babylone peut-être même dans1. Le n° 701<strong>de</strong> Sehomburgk,coll. 1, est spontané dsnsja Guyane.SelonM.Choisy,c'est une variété du Batafasedulis; selon M.Bent am(Hook, Journ. Sot, V,p. 3S2-,c'estle Batalaspaniculata- Monéchantillon,assezimparfait.me sembledifférer<strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux.2.Clusius,Hist.,2, p. 77.3. A. <strong>de</strong> <strong>Candolle</strong>,Géag ḅot. raisonnee,p. i041-1043et p. 516,518.4. Moquin-Tandon, dans Prodromus, vol. 13, part. 2. p. 55; Boissier,Floraorientalis,4,p. 898;Le<strong>de</strong>bour,FI. rossica,3, p. 692.