Candolle, Alphonse de. Origine des plantes cultivées ... - EditAEFA
Candolle, Alphonse de. Origine des plantes cultivées ... - EditAEFA Candolle, Alphonse de. Origine des plantes cultivées ... - EditAEFA
POMMEDE TERRE 41et végétant avec une vigueur singulière, qu'on peut attribuer àl'humidité du climat. Les plus grands individus avaient quatrepieds de hauteur. Les tubercules étaient petits, quoique l'und'eux eût deux pouces de diamètre. Ils étaient aqueux, insipides,mais sans mauvais goût après la cuisson. « La plante est indubitablementspontanée », dit l'auteur et l'identité spécifique aété confirmée par Henslow d'abord et ensuite par sir JosephHooker, dans son Flora antaretica 2.Un échantillon de notre herbier recueilli par Claude Gay,attribué au Solanum tuberosum par Dunal, porte sur l'étiquette«Au centre des cordillières de Talcagoué et de Cauquenès, dansles endroits que visitent seulement les botanistes et les géologues. »Le même auteur, CI. Gay, dans son Flora chilena 3, insiste surla fréquence de la Pomme de terre sauvage au Chili, jusque chezles Araucaniens, dans les montagnes de Malvarco, où, dit-il, lessoldats de Pincheira allaient les chercher pour se nourrir. Cestémoignages constatent assez l'indigénat au Chili pour que j'enomette d'autres moins probants, par exemple ceux de Moliria etde Meyen, dont les échantillons du Chili n'ont pas été examinés.Le climat des côtes du Chili se prolonge sur les hauteurs ensuivant la chaîne des Andes, et la culture de la Pomme de terreest ancienne dans les régions tempérées du Pérou, mais la qualitéspontanée de l'espèce y est beaucoup moins démontrée qu'auChili. Pavon prétendait l'avoir trouvée sur la côte, à Chancayet près de Lima. Ces localités paraissent bien chaudes pour uneespèce qui demande un climat tempéré ou même un peu froid.D'ailleurs l'échantillon de l'herbier de M. Boissier recueilli parPavon, appartient, d'après Dunal, à une autre espèce qu'il anommée 5 Solanum immute. J'ai vu l'échantillon authentique etn'ai aucun doute que ce ne soit une espèce.distincte du S. tuberosum.Sir W.Hooker 8 citeun échantillon, de Mac Lean, des collinesautour de Lima, sans aucune information sur la spontanéité.Les échantillons (plus ou moins sauvages?) que Matthewsa envoyés du Pérou à sir W. Hooker appartiennent, d'après sirJoseph 7, à des variétés un peu différentes de la vraie Pomme deterre. M. Hemsley 8, qui les a vus récemment dans l'herbier deKew, les juge « des formes distinctes, pas plus cependant quecertaines variétés de l'espèce. »Weddell, dont nous connaissons la prudence dans cette question,s'exprime ainsi 9 « Je n'ai jamais rencontré au Pérou le1. Journalof thevoyage,etc., éd. 1832,p. £85.2.Vol. i, part. 2, p. 329.3. Vol.5, p. 74.i. Ruizet Pavon,Floraperuviana,II, p. 38.5. Dunal,Prodromus,13. sect. 1,p. 32.6. Hooker,Bot.miscell.,II,7. Hooker,Flora antarctica,1.c.8.Journal of the royal hortic.Society,new series,vol.5.9.Weddell,ChlorisAndina,1.c.
43 PLANTES CULTIVÉES P&U.R LEURS PARTIES SOUTERRAINESn 7 ^2L An-nn Ann r*îr»nrvrïcfonnacf aIIasI fTll'll 11 ATC\(±Solcmum tuberoswn dans des circonstances tenus quu ne misTestât aucun doute qu'il fût indigène je déclare même que je necrois pas davantage à la spontanéité d'autres individus remontrésde loin en loin sur les Andes extra-chiliennes fit regardésiusqu'iei comme en étant indigènes. »D'un autre côté, M. Ed. André 1 a recueilli, avec beaucoup desoin dans deux localités élevées et sauvages de la Colombie etdans une autre près de Lima, sur la montagne des Amancaes,des échantillons qu'il pensait pouvoir attribuer au S. tuberosum.M. André a eu l'obligeance de me les prêter. Je les ai comparésattentivement avec les types des espèces de Dunal dans monherbier et dans celui de M. Boissier. Aucun de ces Solanum, àmon avis, n'appartient au S. tuherosum, quoique celui de LaUnion, près du fleuve Gsubr, s'en rapproche plus que les autres.Aucun, et ceci est encore plus certain, ne répond au S. mmite,de Dunal. Ils. sont plus .près du S. Colombianum, du mêmeauteur, que du tuberosum ou deVimmite. L'échantillon du mont'Quindio présente un caractère bien singulier. Il a des haiesovoïdes et pointues 2.Au Mexique, les Solanum tubéreux attribués au S.titbero&ian,ou, selon M.Hemsley 3, à des formes voisines, ne paraissent pasêtre considérés comme identiques avec la plante cultivée.Ils se rapportent au S. Fendleri, que M. Asa Gray a considéréd'abord commeespèce propre et ensuite comme uneforme du S. tuberosum ou du S, verfiicosum.Nous pouvons conclure de la manière suivantei° Lapomme de terre est spontanée au Chili, sous une formequi se voit encore dans nos plantes cultivées.2° Il est très douteux que l'habitation naturelle s'étende jusqu'auPérou et à la. Nouvelle-Grenade.3° La culture était répandue, avant la découverte de 1 Amérique,du Chili à Nouvelle-Grenade.4° Elle s'était introduite, probablement dans la secondemoitiéduxviesiècle, dans la partie des Etats-Unis appelée aujourd'huiVirginie et Caroline du Nord.5° Elle a été importée en Europe, de 1580 à 1585, d abordpar les Espagnol, et ensuite par les Anglais, lors des voyagesde Raleigh en Virginie B.Batate ou Patate, Sweet Potatoe (en anglais.) ConvolvolusBatatas, Linné. Batatas edulis, Choisy.1. André,dans Illustrationhorticole,1877,.p. 114. ,lm.2. La formedes baiesn'est pas encore connuedansles S. Colombianumet immite.3.Hemsley,1.c.4. AsaGray,Synopticalfloraof N.Ain.,II, p. 2zu5.Surl'introductionsuccessivedansdifférentespartiesde1 Europe, ymrClos,Quelques documents sur l'histoirede la pomme de fene, in-b, 1S7*>dans Journald'agric.pratig. du midide la France.
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