Candolle, Alphonse de. Origine des plantes cultivées ... - EditAEFA
Candolle, Alphonse de. Origine des plantes cultivées ... - EditAEFA Candolle, Alphonse de. Origine des plantes cultivées ... - EditAEFA
J?£fME DE TERRE 39en 4623 mentionne l'espèce comme apportée précédemment,sans indication de date, dIEspagne ou de Portugal, par descarmes déchaussés. Ce serait donc vers la fin du w «eele ouau commencement du W que la culture se serait répandue enToscane Indépendammentde ce que disent de L'Ecluseetl'agronomede Valombrosa sur l'introduction par la péninsule espamoleil n'est nullement probable que les Italiens aient eu desrapports avec les compagnons de Raleigh.Personne ne peut douter que la Pomme de terre ne soit originaired'Amérique; mais, pour connaître de quelle partie précisémentde ce vaste continent, il est nécessaire de savoir si la plantes'y trouve à l'état spontané et dans quelles localités.Pour répondre nettement à cette question, il faut d'abordécarter deux causes d'erreurs l'une qu'on a confondue avec laPomme de terre des espècesvoisines du genre Solanum; l'autreque les voyageurs ont pu se tromper sur la qualité de plantespontanée.Les espèces voisines sont le Solanum Commersonii de Dunal,dont f ai déjà parlé; le S. Maglia de Molina, espèce du Chili; eS immite de Dunal, qui est du Pérou; et le S. verrucmum deSdilechtendal, qui croît au Mexique Ces trois sortes de Solanumont des tubercules plus petits que le S. tube.osum et diffèrentaussi par d'autres caractères indiqués dans les ouvrages spéciauxde botanique. Théoriquement,on peut croire que toutes cesformes et d'autres encore croissant en Amérique, dérivent d'unseui état antérieur; mais, à notre époque géologique,-elles seprésentent avec des diversités- qui me paraissent justifier desdistinctions spécifiques, et il n'a pas été fait d'expériences pourprouver qu'en fécondant l'une par l'autre on obtiendrait desProduits dont les graines (et non les tubercules) continueraientla race 1. Laissons de côté ces questions plus ou moins douteusessur les espèces. Cherchons si la forme ordinaire du Solanumtuberosuni a été trouvée sauvage, et notons seulement quel'abondance des Solanum à tubercules croissant en Amériquedans les régions tempérées, du Chili ou de Buenos-Ayres jusqu auMexique, coniïrme le fait de l'origine américaine. On ne sauraitrien de plus que ce serait une forte présomption sur la patrieprimitive.Laseconde cause d'erreur est expliquée très nettement parlebotaniste V'eddell qui a parcouru avec tant de zee la -Bolmeet les contrées voisines. « Quand on réfléchit, dit-il, que dansl'aride cordillière les Indiens établissent souvent leurs petites¡i Le Solanumv~rrucosum,dont j'ai raconté, en I83S.l'introduction-dansle pays de Gex,près de Genève, a étéabandonné,parceque sestuberculessonttrop petits et qu'il ne résistait pas Õ'l'oïdil1m,commeon s'enétait flatté.2. ChlonsAndina,ia-4, p. \M,
40 PLANTESCULTIVÉESPOUR LEURS PARTIES SOUTERRAINEScultures sur des points qui paraîtraient presque inaccessibles à lagrande majorité de nos fermiers d'Europe, on comprend qu'unvoyageur visitant par hasard une de ces cultures depuis longtempsabandonnées, et y rencontrant un pied de Solanum tuberosum quiy a accidentellement persisté, le recueille, dans la persuasion qu'ily est réellement spontané; mais où en est la preuve? »Voyons maintenant les faits. Ils sont nombreux pour ce quiconcerne la spontanéité au Chili.En 1822, Alexandre Caldcleugh i, consul anglais, remet à laSociété d'horticulture de Londres des tubercules de Pommes deterre qu'il avait recueillis « dans des ravins autour de Valparaiso». Il dit que ces tubercules sont petits, tantôt rougestantôt etjaunâtres, d'un goût un peu amer 2.« Je crois, ajoute-t-il,que cette plante existe sur une grande étendue du littoral, carelle se trouve dans le Chili méridional, où les indigènes l'apellentMaglia. » Il y a probablement ici une confusion avec le S. Magliades botanistes; mais les tubercules de Valparaiso, plantés àLondres, ont donné la vraie Pomme de terre, ce qui saute auxyeux en voyant la plan che coloriée de Sabine dans les Transactionsde la Société d'horticulture. On continua quelque temps à cultivercette plante, et Lindley certifia de nouveau, en 1847, sonidentité avec la Pomme de terre commune 3. Voici ce qu'unvoyageur expliquait à sir William Hooker sur la plante deValparaiso « J'ai noté la Pomme de terre sur le littoral jusqu'à15 lieues au nord de cette ville, et au midi, mais sanssavoir jusqu'à quelle distance. Elle habite sur les falaises et lescollines près de la mer, et je n'ai pas souvenir de l'avoir vueà plus de deux ou trois lieues de la côte. Bien qu'on la trouvedans les endroits montueux, loin des cultures, elle n'existe pasdans le voisinage immédiat des champs et des jardins où on laplante, excepté lorsqu'un ruisseau traverse ces terrains et portedes tubercules dans les endroits non cultivés. » LesPommes deterre décrites par ces deux voyageurs avaient des fleurs blanches,comme cela se voit dans quelques variétés cultivées enEurope, et comme la plante semée jadis par de L'Ecluse. Onpeut présumer que c'est la couleur primitive pour l'espèce ou,au moins, une des plus fréquentes à l'état spontané.Darwin, dans son voyage à bord du Beagle, trouva laPomme de terre sauvage dans l'archipel Chonos, du Chili méridional,sur les sables du bord de la mer, en grande abondance,1. Sabine,Transactionsof the horticuUuralSociety,vol.5,p.2. Il nefaut pas attacherde l'importanceà cettesaveur,ni à 249.la qualitéaqueusede certainstubercules,attendu que dans les payschauds,mêmedansle midi del'Europe,la Pommede terre est souventmédiocre.Uneexposition àla lumièreverditles tubercules,qui sontdesrameaux;souterrainsdela tige, et les rend amers.3'.Journalof thehortic. Society, vol. 3, p. 66.4. Hjoker, Botanicalmiscell.,1831,vol.2, p. 203.
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40 PLANTESCULTIVÉESPOUR LEURS PARTIES SOUTERRAINEScultures sur <strong>de</strong>s points qui paraîtraient presque inaccessibles à lagran<strong>de</strong> majorité <strong>de</strong> nos fermiers d'Europe, on comprend qu'unvoyageur visitant par hasard une <strong>de</strong> ces cultures <strong>de</strong>puis longtempsabandonnées, et y rencontrant un pied <strong>de</strong> Solanum tuberosum quiy a acci<strong>de</strong>ntellement persisté, le recueille, dans la persuasion qu'ily est réellement spontané; mais où en est la preuve? »Voyons maintenant les faits. Ils sont nombreux pour ce quiconcerne la spontanéité au Chili.En 1822, Alexandre Caldcleugh i, consul anglais, remet à laSociété d'horticulture <strong>de</strong> Londres <strong>de</strong>s tubercules <strong>de</strong> Pommes <strong>de</strong>terre qu'il avait recueillis « dans <strong>de</strong>s ravins autour <strong>de</strong> Valparaiso». Il dit que ces tubercules sont petits, tantôt rougestantôt etjaunâtres, d'un goût un peu amer 2.« Je crois, ajoute-t-il,que cette plante existe sur une gran<strong>de</strong> étendue du littoral, carelle se trouve dans le Chili méridional, où les indigènes l'apellentMaglia. » Il y a probablement ici une confusion avec le S. Maglia<strong>de</strong>s botanistes; mais les tubercules <strong>de</strong> Valparaiso, plantés àLondres, ont donné la vraie Pomme <strong>de</strong> terre, ce qui saute auxyeux en voyant la plan che coloriée <strong>de</strong> Sabine dans les Transactions<strong>de</strong> la Société d'horticulture. On continua quelque temps à cultivercette plante, et Lindley certifia <strong>de</strong> nouveau, en 1847, soni<strong>de</strong>ntité avec la Pomme <strong>de</strong> terre commune 3. Voici ce qu'unvoyageur expliquait à sir William Hooker sur la plante <strong>de</strong>Valparaiso « J'ai noté la Pomme <strong>de</strong> terre sur le littoral jusqu'à15 lieues au nord <strong>de</strong> cette ville, et au midi, mais sanssavoir jusqu'à quelle distance. Elle habite sur les falaises et lescollines près <strong>de</strong> la mer, et je n'ai pas souvenir <strong>de</strong> l'avoir vueà plus <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux ou trois lieues <strong>de</strong> la côte. Bien qu'on la trouvedans les endroits montueux, loin <strong>de</strong>s cultures, elle n'existe pasdans le voisinage immédiat <strong>de</strong>s champs et <strong>de</strong>s jardins où on laplante, excepté lorsqu'un ruisseau traverse ces terrains et porte<strong>de</strong>s tubercules dans les endroits non cultivés. » LesPommes <strong>de</strong>terre décrites par ces <strong>de</strong>ux voyageurs avaient <strong>de</strong>s fleurs blanches,comme cela se voit dans quelques variétés <strong>cultivées</strong> enEurope, et comme la plante semée jadis par <strong>de</strong> L'Ecluse. Onpeut présumer que c'est la couleur primitive pour l'espèce ou,au moins, une <strong>de</strong>s plus fréquentes à l'état spontané.Darwin, dans son voyage à bord du Beagle, trouva laPomme <strong>de</strong> terre sauvage dans l'archipel Chonos, du Chili méridional,sur les sables du bord <strong>de</strong> la mer, en gran<strong>de</strong> abondance,1. Sabine,Transactionsof the horticuUuralSociety,vol.5,p.2. Il nefaut pas attacher<strong>de</strong> l'importanceà cettesaveur,ni à 249.la qualitéaqueuse<strong>de</strong> certainstubercules,attendu que dans les payschauds,mêmedansle midi <strong>de</strong>l'Europe,la Pomme<strong>de</strong> terre est souventmédiocre.Uneexposition àla lumièreverditles tubercules,qui sont<strong>de</strong>srameaux;souterrains<strong>de</strong>la tige, et les rend amers.3'.Journalof thehortic. Society, vol. 3, p. 66.4. Hjoker, Botanicalmiscell.,1831,vol.2, p. 203.