Candolle, Alphonse de. Origine des plantes cultivées ... - EditAEFA
Candolle, Alphonse de. Origine des plantes cultivées ... - EditAEFA Candolle, Alphonse de. Origine des plantes cultivées ... - EditAEFA
GARANCE33sée pendant l'hiver. Les bulbes que nous avions communiquéesà divers jardins botaniques, en Italie, en France et ailleurs, onteu le même sort. Evidemment, si la plante, en Amérique, vautréellement la pomme de terre comme produit et comme goût,ce ne sera jamais le cas en Europe. Sa culture ne s'est pas répandueau loin en Amérique, jusqu'au Chili et au Mexique,comme celle de la pomme de terre ou de la Batate, ce qui confirmeles difficultés de propagation observées ailleurs.Garance. Rubia tinctorum, Ljnné.La garance est certainement spontanée en Italie, en Grèce,en Crimée, dans l'Asie Mineure, en Syrie, en Perse, en Arménieet près de Lenkoran En avançant de l'est à l'ouest dans lemidi de l'Europe, la qualité de plante spontanée, originaire, estde plus en plus douteuse. Déjà en France on hésite. Dans lenord et l'est, la plante paraît naturalisée dans les haies, surles murailles 2, » ou « subspontanée » à la suite d'anciennescultures 3. En Provence, en Languedoc, elle est plus spontanéeou, comme on dit « sauvage », mais il se peut bien qu'elle sesoit répandue à la suite des cultures, faites assez en grand.Dans la péninsule espagnole, elle est indiquée comme « subspontanée4 ». De même dans l'Afrique septentrionale 5. Evidemmentl'habitation naturelle, ancienne et incontestable est l'Asietempérée occidentale et le sud-est de l'Europe. Il ne parait pasqu'on ait trouvé la plante au delà de la mer Caspienne, dans lepays occupé jadis par les Indo-Européens, mais cette région estencore peu connue. L'espèce n'existe dans l'Inde qu'à l'état deplante cultivée, sans aucun nom sanscrit 6.On ne connaît pas davantage un nom hébreu, tandis que lesGrecs, les Romains, les Slaves, les Germains, les Celtes avaientdes noms variés qu'un érudit ramènerait peut-être à une oudeux racines, mais qui indiquent cependant par leurs flexionsmultiples une date ancienne. Probablement on a recueilli lesracines sauvages, dans la campagne, avant d'avoir lidée decultiver l'espèce. Pline dit bien qu'on la cultivait en Italie deson temps', et il est possible qu'en Grèce et dans l'Asie Mineurecet usage fût plus ancien.La culture de la garance est souvent mentionnée dans lesactes français du moyen âge 8. Ensuite on l'avait négligée oui. Bertoloni,Flora Ualiea,ll,v- 146;Decaisne,Recherchessur la Garance,p. 58;Boissier,Floraorientalis,III, p. 17 Ledebour,Florarossica,II, p. 405.2. Cossonet Germain,Floredesenvironsde Paris,II, p. 365.3. Kirschleger, Flored'Alsace,I, p. 359.4. WiUkommet Lange, Prodromus floreshtspamae,II, p. 307.5. Bail, SpicileqiumFlora; maroccame,p. 483; Munby, Latal. plant.Alger., ed. 2, p. 17.6. Piddington,7. Plinius,lib. Index.19,cap. 3.8.De Gasparin Țraité d'agriculture,IV,p. 253.9DECANDOLLE.
34 PLANTES CULTIVÉESPOURLEURS PARTIES SOUTERRAINESabandonnée, jusqu'à l'époque où Althen l'introduisit de nouveaudans le comté d'Avignon,, au milieu da xyiii6 siècle. Elle étaitjadis florissante- en Alsace, en Allemagne, en Hollande et surtoutdans la Grèce, l'Asie Mineure et la Syrie, d'où l'exportationétait considérable-, mais la découverte de matières tinctorialestirées de substances inorganiques a supprimé cette culture, audétriment des provinces qui en obtenaient de grands bénéfices.Topinambour. Helianthus tuberosus, Linné.C'est dans l'année 1616 que les botanistes européens ont parlépour la première fois de cette Composée à grosse racine, meilleurepour la nourriture des animaux que pour celle de l'homme.Golumna i l'avait vue dans le jardin du cardinal Farnèse etl'avait nommée Aster peruanns tuberosus. D'autres auteurs dumême siècle ont donné des épithètes qui montrent qu'on lacroyait ou du Brésil, ou du Canada, ou de l'Inde, ce qui voulaitdire l'Amérique. Linné 2 avait adopté, d'après l'opinion deParkinson, l'origine canadienne, dont il n'avait cependant aucunepreuve. J'ai fait remarquer autrefois 3 qu'il n'y a pasd'espèces du genre Helianthns au Brésil, et qu'elles sont aucontraire nombreuses dans l'Amérique du Nord.Schlechtendal 4,après avoir constaté que le Topinambour supportedes hivers rigoureux dans le centre de l'Europe, fait observerque c'est favorable à l'idée d'une origine canadienne eteontraire à celle d'une provenance de quelque région méridionale.Decaisne 5 a puélaguer dans la synonymie de YH. tuberosusplusieurs citations qui avaient fait croire à une origine de l'Amériqueméridionale ou du Mexique. Comme les botanistes américains,il rappelle ce que d'anciens voyageurs avaient dit sur certainescoutumes des indigènes du nord des Etats-Unis et duCanada. Ainsi Champlain, en 1603, avait vu « entre leurs mainsdes racines qu'ils cultivent, lesquelles ont le goût d'artichaut. »Lescarbot parle de ces racines, ayant goût de cardon, qui multiplientbeaucoup, et qu'il avait rapportées en France, où l'oncommençait à les vendre sous le nom de Topinambaux. Lessauvages, dit-il, les appellent Chiquebi. Decaisne cite encoredeux horticulteurs français du xvne siècle, Colin et Sagard, quiparlent évidemment du Topinambour et disent qu'il venait duCanada. Notons qu'à cette époque le nom de Canada avait unsens vague et comprenait quelques parties, des Etats-Unis actuels.1. Columna,Ecphraiis,II, p. H«,2. Linné,Hortuseliffortianus,p. 42Q,'i, A. de Candolle,(iéogr.bot.raisonnée,p. 824.4. Schlechtendal,Bot.Zeit., 1858,p. 113.5. Decaisne,Recherches sur l'origine de quelques-unesde nosplantesalimentaires,danslaFloredesserreset jardins, val. 23,1881.6. Lescarbot,Histoirede te, NouvellerFrance,. éd. 3, 1618,t. VI, p..931.
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34 PLANTES CULTIVÉESPOURLEURS PARTIES SOUTERRAINESabandonnée, jusqu'à l'époque où Althen l'introduisit <strong>de</strong> nouveaudans le comté d'Avignon,, au milieu da xyiii6 siècle. Elle étaitjadis florissante- en Alsace, en Allemagne, en Hollan<strong>de</strong> et surtoutdans la Grèce, l'Asie Mineure et la Syrie, d'où l'exportationétait considérable-, mais la découverte <strong>de</strong> matières tinctorialestirées <strong>de</strong> substances inorganiques a supprimé cette culture, audétriment <strong>de</strong>s provinces qui en obtenaient <strong>de</strong> grands bénéfices.Topinambour. Helianthus tuberosus, Linné.C'est dans l'année 1616 que les botanistes européens ont parlépour la première fois <strong>de</strong> cette Composée à grosse racine, meilleurepour la nourriture <strong>de</strong>s animaux que pour celle <strong>de</strong> l'homme.Golumna i l'avait vue dans le jardin du cardinal Farnèse etl'avait nommée Aster peruanns tuberosus. D'autres auteurs dumême siècle ont donné <strong>de</strong>s épithètes qui montrent qu'on lacroyait ou du Brésil, ou du Canada, ou <strong>de</strong> l'In<strong>de</strong>, ce qui voulaitdire l'Amérique. Linné 2 avait adopté, d'après l'opinion <strong>de</strong>Parkinson, l'origine canadienne, dont il n'avait cependant aucunepreuve. J'ai fait remarquer autrefois 3 qu'il n'y a pasd'espèces du genre Helianthns au Brésil, et qu'elles sont aucontraire nombreuses dans l'Amérique du Nord.Schlechtendal 4,après avoir constaté que le Topinambour supporte<strong>de</strong>s hivers rigoureux dans le centre <strong>de</strong> l'Europe, fait observerque c'est favorable à l'idée d'une origine canadienne eteontraire à celle d'une provenance <strong>de</strong> quelque région méridionale.Decaisne 5 a puélaguer dans la synonymie <strong>de</strong> YH. tuberosusplusieurs citations qui avaient fait croire à une origine <strong>de</strong> l'Amériqueméridionale ou du Mexique. Comme les botanistes américains,il rappelle ce que d'anciens voyageurs avaient dit sur certainescoutumes <strong>de</strong>s indigènes du nord <strong>de</strong>s Etats-Unis et duCanada. Ainsi Champlain, en 1603, avait vu « entre leurs mains<strong>de</strong>s racines qu'ils cultivent, lesquelles ont le goût d'artichaut. »Lescarbot parle <strong>de</strong> ces racines, ayant goût <strong>de</strong> cardon, qui multiplientbeaucoup, et qu'il avait rapportées en France, où l'oncommençait à les vendre sous le nom <strong>de</strong> Topinambaux. Lessauvages, dit-il, les appellent Chiquebi. Decaisne cite encore<strong>de</strong>ux horticulteurs français du xvne siècle, Colin et Sagard, quiparlent évi<strong>de</strong>mment du Topinambour et disent qu'il venait duCanada. Notons qu'à cette époque le nom <strong>de</strong> Canada avait unsens vague et comprenait quelques parties, <strong>de</strong>s Etats-Unis actuels.1. Columna,Ecphraiis,II, p. H«,2. Linné,Hortuseliffortianus,p. 42Q,'i, A. <strong>de</strong> <strong>Candolle</strong>,(iéogr.bot.raisonnée,p. 824.4. Schlechtendal,Bot.Zeit., 1858,p. 113.5. Decaisne,Recherches sur l'origine <strong>de</strong> quelques-unes<strong>de</strong> nos<strong>plantes</strong>alimentaires,danslaFlore<strong>de</strong>sserreset jardins, val. 23,1881.6. Lescarbot,Histoire<strong>de</strong> te, NouvellerFrance,. éd. 3, 1618,t. VI, p..931.