Candolle, Alphonse de. Origine des plantes cultivées ... - EditAEFA

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13.07.2015 Views

SORGHOSUCRÉ30Yse serait répandue tardivement vers l'ouest. Mais les anciensEgyptiens la possédaient, et l'on se demande alors comment ilsl'auraient reçue de Chine sans que les peuples intermédiaires enaient eu connaissance? Il est plus facile de comprendre l'indigénatdans l'Afrique équatoriale, avec transmission préhistoriqueen Egypte, dans l'Inde et finalement en Chine, où laculture ne paraît pas très ancienne, car le premier ouvrage quien parle date du rve siècle de notre ère.A l'appui d'une origine africaine, je citerai l'observation deSchmidt que l'espèce abonde dans l'île San Antonio de l'archipeldu Cap-Vert, dans des localités rocailleuses. Il la croit« complètement naturalisée », ce qui peut-être cache une véritableorigine.Sorgho sucré. Holcus saccharatus, Linné. Andropagonsaccharatus, Roxburgh. Sorghum saccharatum, Persoon.Cette espèce, plus haute que le Sorgho ordinaire, et à paniculediffuse2, est cultivée dans les pays tropicaux pour le grain,qui ne vaut cependant pas celui du Sorgho ordinaire, et dansles régions moins chaudes comme fourrage, ou même pour lesucre assez abondant que renferme la tige. Les Chinois en tirentde l'alcool, mais non du sucre.L'opinion des botanistes et du public la fait venir de llndemais, d'après Roxburgh, elle est seulement cultivée dans cetterégion. Il en est de même aux îles de la Sonde, où le Battariest bien l'espèce actuelle. C'est le Kao-liang (grand Millet) desChinois. Onne le dit pas spontané en Chine. Il n'est pas mentionnédans les auteurs plus anciens que l'ère chrétienne D'après cesdivers témoignages et l'absence de tout nom sanscrit, l'origineasiatique me paraît une illusion.La plante est cultivée maintenant en Egypte moins que leSorgho ordinaire, et en Arabie, sous le nom de Dochna ou Dochn.Aucun botaniste ne l'a vue spontanée dans ces pays 4. On n'a pasde preuve que les anciens Egyptiens l'aient cultivée. Hérodote Ba parlé d'un Millet en arbre, des plaines d'Assyrie. Ce pourraitêtre l'espèce actuelle, mais comment le prouver?Les Grecs et les Latins n'en avaient pas connaissance, du moinsavant l'époque de l'empire romain, mais il est possible que cefût le Millet, haut de sept pieds, dont Pline fait mention 6 commeayant été introduit de l'Inde, de son vivant.1. Schmidt,Beitrdge zur Flora capvevdischen Inseln,p. 158.2. VoirHost,draminexaustriacœ,vol. 4, pi. 4. “,3.Roxburgh, FI. ind. éd.2,vol.1, p. 271 Kumphius,Amboin.,a, p. i\)i,pi. 75, fig. 1; Miquel,FI. indo-batava,3, p. 503;Bretschneider,On thevalue,etc., p. 9 et 46; Loureiro,FI. cocfdnch.,2, p. 792.4. Forskal,Delile,Schweinfurthet Ascherson,l. c.5.Hérodote,1. 1, c. 193.6. Pline, Hist.,1.18, c. 7. Cepourrait être aussila variétéon espèceappeléebicolor.

308 PLANTES CULTIVÉESPOUR LEURS GRAINESProbablement il faut chercher l'origine dans l'Afrique intertropicale,où l'espèce est généralement cultivée. Sir W.Hooker1 1cite des échantillons des bords du fleuve Nun, qui étaient peutêtresauvages. La publication prochaine des Graminées dans laFlore de l'Afrique tropicale jettera probablement du jour surcette question.L'expansion de la culture do l'Afrique intérieurs à 1 Egypte,depuis les Pharaons, à l'Arabie, l'archipel indien, et, aprèsl'époque du sanscrit, à l'Inde, enfin à la Chine, vers le commencernentdenotre ère, concorderait avec les indications historiqueset n'est pas difficile à admettre. L'hypothèse inverse, d'une transmissionde l'est à l'ouest, présente une foule d'objections.Plusieurs autres formes de Sorgho sont cultivées en Asie et enAfrique, par exemple le cernuus, à épis penchés, dont parleRoxburgh et que Prosper Alpin avait vu en Egypte: le bicolor,qui par sa taille ressemble au saccharatus; et les niger, rubens,qui paraissent encore plus des variétés de culture. Aucune n'aété trouvée sauvage, et il est probable qu'un monographe lesrattacherait comme de simples dérivations aux espèces sus-mentionnées.Coracan. Eleusine Coracana, Gsertner.Cette Graminée annuelle, qui ressemble aux Millets, est cultivéesurtout dans l'Inde et l'archipel indien. Elle l'est aussi enEgypte 2 et en -Abyssinie3 mais le silence de beaucoup debotanistes qui ont parlé des plantes de l'Afrique intérieure ouoccidentale fait présumer que la culture en est peu répanduesur ce continent. Au Japon 4 elle s'échappe quelquefois horsdes endroits où on la cultive. Les graines mûrissent dans lemidi de l'Europe; mais la plante y est sans mérite, excepté commefourrage 5.Aucun auteur ne dit l'avoir trouvée à l'état spontané, en Asieou en Afrique. Roxburgh B,le plus attentif à ces sortes de questions,après avoir parlé de sa culture, ajoute « Je ne l'aijamais vue sauvage. » Il distingue, sous le nom &' Eleusine stricta,une forme encore plus fréquemment cultivée dans l'Inde, quiparaît une simple variété du Coracana, et qu'il n'a égaiementpas rencontrée hors des cultures.La patrie nous sera indiquée par d'autres moyens.Et d'abord les espèces du genre Eleusine sont plus nombreusesdans l'Asie méridionale que dans les autres régions tropicales.1.W. Hooker,NigerFlora.2. Schweinfurthet Asch.er.on,Aufz'àhlung, p.3. Bonjardinier, 1880,p. S85.299.4. Frauchetet Savatier,Enum.plant. Japon.,2,p.5. Bonjardinier, ibid.172-6. Boxburgh, Flora indica,ed. 2, vol. 1,p. 343.

SORGHOSUCRÉ30Yse serait répandue tardivement vers l'ouest. Mais les anciensEgyptiens la possédaient, et l'on se <strong>de</strong>man<strong>de</strong> alors comment ilsl'auraient reçue <strong>de</strong> Chine sans que les peuples intermédiaires enaient eu connaissance? Il est plus facile <strong>de</strong> comprendre l'indigénatdans l'Afrique équatoriale, avec transmission préhistoriqueen Egypte, dans l'In<strong>de</strong> et finalement en Chine, où laculture ne paraît pas très ancienne, car le premier ouvrage quien parle date du rve siècle <strong>de</strong> notre ère.A l'appui d'une origine africaine, je citerai l'observation <strong>de</strong>Schmidt que l'espèce abon<strong>de</strong> dans l'île San Antonio <strong>de</strong> l'archipeldu Cap-Vert, dans <strong>de</strong>s localités rocailleuses. Il la croit« complètement naturalisée », ce qui peut-être cache une véritableorigine.Sorgho sucré. Holcus saccharatus, Linné. Andropagonsaccharatus, Roxburgh. Sorghum saccharatum, Persoon.Cette espèce, plus haute que le Sorgho ordinaire, et à paniculediffuse2, est cultivée dans les pays tropicaux pour le grain,qui ne vaut cependant pas celui du Sorgho ordinaire, et dansles régions moins chau<strong>de</strong>s comme fourrage, ou même pour lesucre assez abondant que renferme la tige. Les Chinois en tirent<strong>de</strong> l'alcool, mais non du sucre.L'opinion <strong>de</strong>s botanistes et du public la fait venir <strong>de</strong> lln<strong>de</strong>mais, d'après Roxburgh, elle est seulement cultivée dans cetterégion. Il en est <strong>de</strong> même aux îles <strong>de</strong> la Son<strong>de</strong>, où le Battariest bien l'espèce actuelle. C'est le Kao-liang (grand Millet) <strong>de</strong>sChinois. Onne le dit pas spontané en Chine. Il n'est pas mentionnédans les auteurs plus anciens que l'ère chrétienne D'après cesdivers témoignages et l'absence <strong>de</strong> tout nom sanscrit, l'origineasiatique me paraît une illusion.La plante est cultivée maintenant en Egypte moins que leSorgho ordinaire, et en Arabie, sous le nom <strong>de</strong> Dochna ou Dochn.Aucun botaniste ne l'a vue spontanée dans ces pays 4. On n'a pas<strong>de</strong> preuve que les anciens Egyptiens l'aient cultivée. Hérodote Ba parlé d'un Millet en arbre, <strong>de</strong>s plaines d'Assyrie. Ce pourraitêtre l'espèce actuelle, mais comment le prouver?Les Grecs et les Latins n'en avaient pas connaissance, du moinsavant l'époque <strong>de</strong> l'empire romain, mais il est possible que cefût le Millet, haut <strong>de</strong> sept pieds, dont Pline fait mention 6 commeayant été introduit <strong>de</strong> l'In<strong>de</strong>, <strong>de</strong> son vivant.1. Schmidt,Beitrdge zur Flora capvevdischen Inseln,p. 158.2. VoirHost,draminexaustriacœ,vol. 4, pi. 4. “,3.Roxburgh, FI. ind. éd.2,vol.1, p. 271 Kumphius,Amboin.,a, p. i\)i,pi. 75, fig. 1; Miquel,FI. indo-batava,3, p. 503;Bretschnei<strong>de</strong>r,On thevalue,etc., p. 9 et 46; Loureiro,FI. cocfdnch.,2, p. 792.4. Forskal,Delile,Schweinfurthet Ascherson,l. c.5.Hérodote,1. 1, c. 193.6. Pline, Hist.,1.18, c. 7. Cepourrait être aussila variétéon espèceappeléebicolor.

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