Candolle, Alphonse de. Origine des plantes cultivées ... - EditAEFA
Candolle, Alphonse de. Origine des plantes cultivées ... - EditAEFA Candolle, Alphonse de. Origine des plantes cultivées ... - EditAEFA
AVOINEORDINAIR ET AVOINEB'ORIENT 29&« le désert entre la mer Noire et la mer Caspienne », sans dired'après quel voyageur ou quels échantillons. L'herbier de M.Boissierne m'a révélé aucun Secale céréale spontané, mais il m'adonné la persuasion qu'un voyageur doit facilement prendreune autre espèce de Seigle pour celle-ci et que les assertionsdoivent être vérifiées soigneusement.A défaut de preuves suffisantes pour des pieds spontanés j'aifait valoir autrefois, dans ma Géographie botanique raisonnêe,un argument de quelque valeur. Le Secale céréale se sème horsdes cultures et devient presque spontané dans les pays de l'empired'Autriche ce qu'on ne voit guère ailleurs 2.Ainsi dans lapartie orientale de l'Europe, où l'histoire indique une cultureancienne, le Seigle trouve aujourd'hui les conditions les plus favorablespour vivre sans le secours de l'homme. On ne peut guèredouter, d'après cet ensemble de faits. qu'il ne soit originaire dela région comprise entres les Alpes d'Autriche et le nord de lamer Caspienne. C'est d'autant plus probable que les cinq ou sixautres espèces connues du genre Secale habitent l'Asie occidentaletempérée ou le sud-est de l'Europe.En admettant cette origine, les peuples aryens n'auraient pasconnu l'espèce, comme la linguistique le montre déjà; maisdans leurs migrations vers l'ouest ils ont dû la rencontrer ayantdes noms divers, qu'ils auraient transportés çà et là.Avoine ordinaire et Avoine d'Orient. – Avena sativa,Linné, et Avena orientalis, Schreber.L'Avoine n'était pas cultivée chez les anciens Egyptiensles etHébreux, mais aujourd'hui -on la sème en Egypte 3. Ellen'a pas de nom sanscrit, ni même dans les langues modernesde l'Inde. Ce sont les Anglais qui la sèment quelquefois dansce pays, pour en nourrir leurs chevaux La plus ancienne mentionde l'Avoine en Chine est dans un ouvrage historiqueles années 618 à 907 de l'ère surchrétienne; elle s'applique à lavariété appelée par les botanistes Avena sativa nuda 5. Les anciensGrecs connaissaient bien le genre Avoine, qu'ils appelaientBromos 6, comme les Latins l'appelaient Avena; mais cesnoms s'appliquaient ordinairement aux espèces qu'on ne cultivepas et qui sont de mauvaises herbes mélangées avec les céréales.Rien ne prouve qu'ils aient cultivé l'Avoine ordinaire. La re-1. Sadler,Fl. pesth., 1, p. 80; Host,Fl. austr., 1, p. 177;Bamngarfen,Fl.tl'ans.1llu., 3,p.223 Neilreich,Fl. Wien,-p.58 Visiani,FI.dalmat.,1.p. 97Farkas,FI. eroatiea,p. 1288.2. M. Strobll'a vu cependant autour de l'Etna, dans lessuite debois, parl'introductiondans la culture au xvaiesiècle. [GEsterḅot. zeit.1881,p. 139.)3. Schweinfurthet Ascherson,Beitrâqezut FloraJEtkiopien.%p. 29S.4. Royle,III, p. 419.5. Bretschneider,Onstudy, etc.,p. 18,44.6. Fraas, Synopsisfl. class.,p. 303;Lenz,Botanikâer Allen,p. 2S3.
300 PLANTES CULTIVÉES POUR LEURS GRAINESmarque de Pline que les Germains se nourrissaient de îarine.tirée de cette plante fait comprendre que les Romains ne lacultivaient pas.La culture de l'Avoine -était donc pratiquée anciennement aunord de l'Italie et de la Grèce. Elle s'est propagée plus tard, etpartiellement dans le midi de l'empire romain. Il est possiblequ'elle fût plus ancienne dans l'Asie Mineure, car Galien 2 ditque l'Avoine abondait en Mysie, au-dessus de Pergame; qu'onla donnait aux chevaux et que les hommes s'en nourrissaientdans les années de disette. L'Asie Mineure avait reçu jadis unecolonie gauloise.On a trouvé de l'Avoine dans les restes des habitationslacustres suisses de l'époque du bronze 3, et en Allemagne, prèsde Wittenberg, dans plusieurs tombeaux des premiers siècles del'ère chrétienne ou un peu plus anciens Jusqu'à présent, leslacustres du nord de l'Italie n'en ont pas présenté, ce qui confirmel'absence de culture de l'espèce dans le temps de la républiqueromaine.Les noms prouvent encore une ancienne existence au nord età l'ouest des Alpes et sur les confins de l'Europe, vers le Caucaseet la Tartarie. Le plus répandu de ces noms est indiqué par lelatin Avena, l'ancien slave Ovisu, Ovesu, Ovsa, le russe Ovesu, lelithuanien Awiza, le letton Ausas, l'ostiaque Abis 5. L'anglaisOats vient, d'après Ad. Pictet, de l'anglo-saxon Ata ou Ate. Lenom basque Olba ou Oloa s fait présumer une culture trèsancienne par les Ibères.Les noms celtiques diffèrent des autres irlandais, Coirce,Cuirce, Corea; armoricain Kerch. Les noms tartare Sulu, géorgienKari, hongrois Zab, croate Zob, esthonien Kaer et autressont indiqués par Nemnich comme s'appliquant au mot génériqueAvoine, mais il n'est pas probable qu'il y eût des nomsaussi variés s'il ne s'agissait pas d'une espèce cultivée. Commesingularité, je note un nom berbère Zekkoum 9, quoique rien nepuisse faire présumer une ancienne culture en Afrique.Tout ce qui précède montre combien était fausse l'opinion quel'Avoine est originaire de l'île de Juan Fernandez, opinion quirégnait dans le siècle dernier 10 et qui paraît venir d'une assertiondu navigateur Anson Ce n'est pas dans l'hémisphère1. Pline,Eist.,1. 18, e. 17.2. Galenus,Dealimentis,1.,c. 12.3. Heer,Pflanzen der Pfahlbauten,p. 6, fig. 24.4. Lenz,l. c., p. 245.5. Ad.Pictet,Lesoriginesindo-européennes, éd.2, vol. 1, p. 330.6.Notescommuniquéespar M.Clos.7.Ad.Pictet, l. c.8. Nemnich,VolyqlottḶexiconNaturgesch.,p. 548.9. Dict.françaisberbère,publiépar le gouvernement fra!j;3.10. Linné,Species,p. 118;Lamarck, Dict. enc.,l,ioi.11.Phillips,Cult.veget.,2, p. 4.
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300 PLANTES CULTIVÉES POUR LEURS GRAINESmarque <strong>de</strong> Pline que les Germains se nourrissaient <strong>de</strong> îarine.tirée <strong>de</strong> cette plante fait comprendre que les Romains ne lacultivaient pas.La culture <strong>de</strong> l'Avoine -était donc pratiquée anciennement aunord <strong>de</strong> l'Italie et <strong>de</strong> la Grèce. Elle s'est propagée plus tard, etpartiellement dans le midi <strong>de</strong> l'empire romain. Il est possiblequ'elle fût plus ancienne dans l'Asie Mineure, car Galien 2 ditque l'Avoine abondait en Mysie, au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> Pergame; qu'onla donnait aux chevaux et que les hommes s'en nourrissaientdans les années <strong>de</strong> disette. L'Asie Mineure avait reçu jadis unecolonie gauloise.On a trouvé <strong>de</strong> l'Avoine dans les restes <strong>de</strong>s habitationslacustres suisses <strong>de</strong> l'époque du bronze 3, et en Allemagne, près<strong>de</strong> Wittenberg, dans plusieurs tombeaux <strong>de</strong>s premiers siècles <strong>de</strong>l'ère chrétienne ou un peu plus anciens Jusqu'à présent, leslacustres du nord <strong>de</strong> l'Italie n'en ont pas présenté, ce qui confirmel'absence <strong>de</strong> culture <strong>de</strong> l'espèce dans le temps <strong>de</strong> la républiqueromaine.Les noms prouvent encore une ancienne existence au nord età l'ouest <strong>de</strong>s Alpes et sur les confins <strong>de</strong> l'Europe, vers le Caucaseet la Tartarie. Le plus répandu <strong>de</strong> ces noms est indiqué par lelatin Avena, l'ancien slave Ovisu, Ovesu, Ovsa, le russe Ovesu, lelithuanien Awiza, le letton Ausas, l'ostiaque Abis 5. L'anglaisOats vient, d'après Ad. Pictet, <strong>de</strong> l'anglo-saxon Ata ou Ate. Lenom basque Olba ou Oloa s fait présumer une culture trèsancienne par les Ibères.Les noms celtiques diffèrent <strong>de</strong>s autres irlandais, Coirce,Cuirce, Corea; armoricain Kerch. Les noms tartare Sulu, géorgienKari, hongrois Zab, croate Zob, esthonien Kaer et autressont indiqués par Nemnich comme s'appliquant au mot génériqueAvoine, mais il n'est pas probable qu'il y eût <strong>de</strong>s nomsaussi variés s'il ne s'agissait pas d'une espèce cultivée. Commesingularité, je note un nom berbère Zekkoum 9, quoique rien nepuisse faire présumer une ancienne culture en Afrique.Tout ce qui précè<strong>de</strong> montre combien était fausse l'opinion quel'Avoine est originaire <strong>de</strong> l'île <strong>de</strong> Juan Fernan<strong>de</strong>z, opinion quirégnait dans le siècle <strong>de</strong>rnier 10 et qui paraît venir d'une assertiondu navigateur Anson Ce n'est pas dans l'hémisphère1. Pline,Eist.,1. 18, e. 17.2. Galenus,Dealimentis,1.,c. 12.3. Heer,Pflanzen <strong>de</strong>r Pfahlbauten,p. 6, fig. 24.4. Lenz,l. c., p. 245.5. Ad.Pictet,Lesoriginesindo-européennes, éd.2, vol. 1, p. 330.6.Notescommuniquéespar M.Clos.7.Ad.Pictet, l. c.8. Nemnich,VolyqlottḶexiconNaturgesch.,p. 548.9. Dict.françaisberbère,publiépar le gouvernement fra!j;3.10. Linné,Species,p. 118;Lamarck, Dict. enc.,l,ioi.11.Phillips,Cult.veget.,2, p. 4.