Candolle, Alphonse de. Origine des plantes cultivées ... - EditAEFA

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13.07.2015 Views

CAJAN 267auteurs de flores de l'Inde continentale n'ont vu la plante qu'àl'état cultivé 1. Aucun, à ma connaissance, n'affirme la qualitéspontanée. Pour l'île de Ceylan, Thwaites 2 s'exprime ainsi« On dit qu'elle n'est pas réellement sauvage, et les noms dupays paraissent le confirmer. » Sir Jos. Hooker, dans sa florede l'Inde anglaise, dit « Sauvage ? et cultivée jusqu'à 6000 piedsdans l'Himalaya. » Loureiro 3 l'indique cultivée et non cultivée« en Cochinchine et en Chine. » Les auteurs chinois neparaissent pas en avoir parlé, car l'espèce n'est pas nomméedans l'opuscule du Dr Bretschneider, On study, etc. Dans les îlesde la Sonde, elle est mentionnée comme cultivée, et même assezrarement à Amboine, à la fin du dix-septième siècle, d'aprèsRumphius 4.Forster ne l'avait pas vue dans les îles de la merPacifique lors du voyage de Cook, mais Seemam nous apprendque les missionnaires l'ont introduite depuis peu dans les jarclinsdes îles Fidji 5. Tout cela fait présumer une extension peuancienne de la culture à l'est et au midi du continent asiatique.Outre la citation de Loureiro, je vois qu'on indique l'espèce surla montagne de Magelang, de l'île de Java 6; mais, en supposantune véritable et ancienne spontanéité dans ces deux cas, il seraitbien extraordinaire qu'on ne trouvât pas également l'espècedans beaucoup d'autres localités asiatiques.L'abondance des noms indiens et malais 7 montre une cultureassez ancienne. Piddington indique même un nom sanscrit,Arhuku, que Roxburgh ne connaissait pas, mais il ne donne aucunepreuve à l'appui de son assertion. Le nom peut avoir étésimplement supposé, d'après les noms hindou et bengali Urur etOrol. On ne connaît pas de nom sémitique.En Afriqne, le Cajan est signalé souvent de Zanzibar à la côtede Guinée s. Les auteurs le disent cultivé, ou ne s'expliquent pasà cet égard, ce qui semble indiquer des échantillons quelquefoisspontanés. En Egypte, la culture est toute moderne, duxixe siècle 9.En résumé, je doute que l'espèce soit vraiment spontanée enAsie et qu'elle s'y trouve depuis plus de 3000 ans. Si les ancienspeuples l'avaient connue, elle serait arrivée à la connaissance desArabes et des Egyptiens avant notre époque. Au contraire, dansl'Afrique équatoriale, il est possible qu'elle existe, sauvage oucultivée, depuis un temps très long, et qu'elle soit arrivée en1. Rheede,Roxburgh,Knrz,Burm.flora,etc.2. Thwaites,Enum.plant. Ceylan.3. Loureiro,Fl. cachinch.,p. 565.4. Rumphius,Amb.,vol. 5,t.-135.5. Seemann,Flora Vitiensis,p. 74.6.Junahuim,Plants Jungh fasc. 1,p. 241.7. Pidclington,Index; Rheede,Malab.,6, p. 23; etc.8.'PIckerîng,Chronolȧrrangementof plants,p. 442;Peters,Reise,p. 36;R. Brown,Bot.of Congo,p. 53 Oliver,Flora of tropicalAfrica,2, p. 216.9. Bulletinde la Soc.d'acclimatation,1S71,p. 663.

268 PLANTES CULTIVÉESPOUR LEURS GRAINESAsie par d'anciens voyageurs faisant le trafic de Zanzibar àl'Inde et Ceylan.Le genre Cajanus n'a qu'une espèce, de sorte qu'on ne peutinvoquer aucune analogie de distribution géographique pour lecroire d'Asie plutôt que d'Afrique, ou vice versa.Caroubier 1. Ceratonia Siliqua, Linné.On sait à quel point les fruits ou légumes du Caroubier sontrecherchés dans les parties chaudes de la région de la mer Méditerranée,pour la nourriture des animaux et même de l'homme.De Gasparin 2 a donné des détails intéressants sur le traitement,les emplois et l'habitation de l'espèce, envisagée comme arbrecultivé. Il note qu'elle ne dépasse pas au nord la limite où l'onpeut avoir l'oranger sans abri. Ce bel arbre, à feuilles persistantes,ne s'accommode pas non plus des pays très chauds, surtoutquand ils sont humides. Il aime le voisinage de la meret les terrains rocailleux. Sa patrie, d'après de Gasparin, est« probablement le centre de l'Afrique. Denham et Clapperton,dit-il, l'ont trouvé dans le Bournou. » Cette preuve me paraîtinsuffisante, car, dans toute la région du Nil et en Abyssinie, leCaroubier n'est pas sauvage ou même n'est pas cultivé 3.R. Brown n'en parle pas dans son mémoire sur les plantes duvoyage de Denham et Clapperton. Plusieurs voyageurs l'ont vudans les forêts de la Cyrénaïque, entre le littoral et le plateau;mais les habiles botanistes qui ont dressé le catalogue desplantes de ce pays ont eu soin de dire 4 « Peut-être indigène. »La plupart des botanistes se sont contentés de mentionner l'espècedans le centre et le midi de la région méditerranéenne,depuis le Maroc et l'Espagne jusqu'à la Syrie et l'Anatolie, sansscruter beaucoup si elle est indigène ou cultivée, et sans aborderla question de la véritable patrie, antérieure à la culture.Ordinairement, ils indiquent le Caroubier comme a cultivé etsubspontané ou presque naturalisé ». Cependant il est donnépour spontané en Grèce, par M. de Heldreich; en Sicile, parGussone et Bianca; en Algérie, par Munby 8, et je cite là desauteurs qui ont vécu assez dans ces divers pays pour se formerune opinion vraiment éclairée.M. Bianca remarque cependant que le Caroubier n'est pastoujours vigoureux et productif dans les localités assez res-1. Enuméréici pour ne pas le séparer d'autreslégumineuses cultivéespour les graines2. DeGasparin,Coursd'agriculture,4,p. seulement.328.3. Schweinfurthet Ascherson,Aufzàhlung,p. 255 Richard,Tentamenflors abyssinics.4. Ascberson,etc., dansRohls,Kufra, 1, vol. in 8°,1881,p.5. 519.Heldreich,NutzpflanzenGriechenlands, p. 73, DiePflanzender attischenEbenep. 477; Gussone,Synopsisfl. sieuls, p. 646; Bianca,IlCarrubo,dans Giornaled'agricoltura,italiana, 1881 Munby,Catal.pi. inAlger,spont.,p. 13.

268 PLANTES CULTIVÉESPOUR LEURS GRAINESAsie par d'anciens voyageurs faisant le trafic <strong>de</strong> Zanzibar àl'In<strong>de</strong> et Ceylan.Le genre Cajanus n'a qu'une espèce, <strong>de</strong> sorte qu'on ne peutinvoquer aucune analogie <strong>de</strong> distribution géographique pour lecroire d'Asie plutôt que d'Afrique, ou vice versa.Caroubier 1. Ceratonia Siliqua, Linné.On sait à quel point les fruits ou légumes du Caroubier sontrecherchés dans les parties chau<strong>de</strong>s <strong>de</strong> la région <strong>de</strong> la mer Méditerranée,pour la nourriture <strong>de</strong>s animaux et même <strong>de</strong> l'homme.De Gasparin 2 a donné <strong>de</strong>s détails intéressants sur le traitement,les emplois et l'habitation <strong>de</strong> l'espèce, envisagée comme arbrecultivé. Il note qu'elle ne dépasse pas au nord la limite où l'onpeut avoir l'oranger sans abri. Ce bel arbre, à feuilles persistantes,ne s'accommo<strong>de</strong> pas non plus <strong>de</strong>s pays très chauds, surtoutquand ils sont humi<strong>de</strong>s. Il aime le voisinage <strong>de</strong> la meret les terrains rocailleux. Sa patrie, d'après <strong>de</strong> Gasparin, est« probablement le centre <strong>de</strong> l'Afrique. Denham et Clapperton,dit-il, l'ont trouvé dans le Bournou. » Cette preuve me paraîtinsuffisante, car, dans toute la région du Nil et en Abyssinie, leCaroubier n'est pas sauvage ou même n'est pas cultivé 3.R. Brown n'en parle pas dans son mémoire sur les <strong>plantes</strong> duvoyage <strong>de</strong> Denham et Clapperton. Plusieurs voyageurs l'ont vudans les forêts <strong>de</strong> la Cyrénaïque, entre le littoral et le plateau;mais les habiles botanistes qui ont dressé le catalogue <strong>de</strong>s<strong>plantes</strong> <strong>de</strong> ce pays ont eu soin <strong>de</strong> dire 4 « Peut-être indigène. »La plupart <strong>de</strong>s botanistes se sont contentés <strong>de</strong> mentionner l'espècedans le centre et le midi <strong>de</strong> la région méditerranéenne,<strong>de</strong>puis le Maroc et l'Espagne jusqu'à la Syrie et l'Anatolie, sansscruter beaucoup si elle est indigène ou cultivée, et sans abor<strong>de</strong>rla question <strong>de</strong> la véritable patrie, antérieure à la culture.Ordinairement, ils indiquent le Caroubier comme a cultivé etsubspontané ou presque naturalisé ». Cependant il est donnépour spontané en Grèce, par M. <strong>de</strong> Heldreich; en Sicile, parGussone et Bianca; en Algérie, par Munby 8, et je cite là <strong>de</strong>sauteurs qui ont vécu assez dans ces divers pays pour se formerune opinion vraiment éclairée.M. Bianca remarque cependant que le Caroubier n'est pastoujours vigoureux et productif dans les localités assez res-1. Enuméréici pour ne pas le séparer d'autreslégumineuses <strong>cultivées</strong>pour les graines2. DeGasparin,Coursd'agriculture,4,p. seulement.328.3. Schweinfurthet Ascherson,Aufzàhlung,p. 255 Richard,Tentamenflors abyssinics.4. Ascberson,etc., dansRohls,Kufra, 1, vol. in 8°,1881,p.5. 519.Heldreich,NutzpflanzenGriechenlands, p. 73, DiePflanzen<strong>de</strong>r attischenEbenep. 477; Gussone,Synopsisfl. sieuls, p. 646; Bianca,IlCarrubo,dans Giornaled'agricoltura,italiana, 1881 Munby,Catal.pi. inAlger,spont.,p. 13.

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