Candolle, Alphonse de. Origine des plantes cultivées ... - EditAEFA
Candolle, Alphonse de. Origine des plantes cultivées ... - EditAEFA Candolle, Alphonse de. Origine des plantes cultivées ... - EditAEFA
POISCHICHE 259l'Europe, d'Egypte et de l'Asie occidentale jusqu'à la mer Caspienneet l'Inde en parlent comme d'une espèce cultivée ou deschamps et de terrains cultivés. On l'a indiquée quelquefois l enCrimée, et au nord et surtout au midi du Caucase, comme à peuprès spontanée mais les auteurs modernes bien informês ne lecroient pas 2. Cette quasi spontanéité peut faire présumer seulementune origine d'Arménie et des pays voisins.La culture et les noms de l'espèce jetteront peut-être quelquejour sur la question.Le Pois chiche était cultivé chez les Grecs, déjà du temps sd'Homère, sous le nom de Ereb-izzthos3 et aussi de Iirios 4, àcause de la ressemblance de la graine avec une tête de bélier.Les Latins l'appelaient Cicer, origine des noms modernes dansle midi de l'Europe. Ce nom existe aussi chez les Albanais, descendantsdes Pélasges, sous la forme de Ktkere 5. L'existencede noms aussi différents indique une plante très anciennementconnue et peut-être indigène dans le sud-est de l'Europe.Le Pois chiche n'a pas été trouvé dans les habitations lacustresde Suisse, Savoie ou Italie. Pour les premières, ce n'est pas singulierle climat n'est pas assez chaud.Un nom commun chez les peuples du midi du Caucase et dela mer Caspienne est en géorgien Nachuda, en turc et arménienNachius, Nachunt, en persan A'ochot 6. Les linguistes pourrontdire si c'est un nom très ancien et s'il a quelque rapport avecle nom sanscrit Chennuka.Le Pois chiche est si souvent cultivé en Egypte depuis lespremierstemps de l'ère chrétienne qu'on le suppose avoir étéégalement connu des anciens Egyptiens. Il n'en existe pas depreuve dans les figures ou les dépôts de graines de leurs monuments,mais on peut supposer que cette graine, comme la fèveet la lentille, était réputée vulgaire ou impure. Reynier 8 pensaitque le Ketsech, mentionné par Esaïe dans l'Ancien Testament,était peut-être le pois chiche; mais on attribue ordinairement cenom à la Nielle (Nigella sativa) ou au Vicia sativa, sans en êtresûr 9. Commeles Arabes appellent le Pois chiche d'un nom toutdifférent, Omnost lïamos, qui se retrouve chez les Kabyles sous1. Ledebour, FI. ross., 1, p. 660, d'après Pallas, Falk et C. Koch.2. Boissier, Fl. onent. 2, p. 560; Steven, Verzeichnissdes taurisehen Hablinseln,p. 134.3. Iliade, 1. 13, v. 589 Theophrastes, Hist., 1. 8, c. 3.4. Dioscorides, 1. 2, c. 126.5. Heldreich, Nutzpflanzen Griechenlands, p. 71.6. Nemnieû, Polyglott. Lexicon, 1, p. 1037 Bunge, dans GœbelsReise,2, p. 328.7. Clément d'Alexandrie, Strom., I. 1, cité d'après Reynier, EconomiedesEgyptiens et Carthaginois, p. 343.8. Reynier, Economiedes Arabes et des Juifs, p. 430.9. Rosenmüller, Bibl. Alterth., ï, p. 100; Hamilton, Botanique de la Bible,p. 180s
260 PLANTES CULTIVÉESPOUR LEURS GRAINESla forme Hammez 1, il n'est pas probable que le Ketsech desJuifs fut la même plante. Ces détails me font soupçonner quel'espèce était inconnue aux anciens Egyptiens et Israélites.Elle s'est peut-être répandue chez eux de Grèce ou d'Italie,vers îe commencement de notre ère.L'introduction a été plus ancienne dans l'Inde, car on connaîtun nom sanscrit et plusieurs noms, analogues ou différents,dans les langues modernes 2. Bretschneider ne mentionne pasl'espèce en Chine.Je ne connais aucune preuve de l'ancienneté de la culture enEspagne cependant le nom castillan Garbanzo, usité aussi parles Basques sous la forme Garbantzua et en français sous cellede Garvance, n'étant ni latin ni arabe, peut remonter à une dateplus ancienne que la conquête romaine.Les données botaniques, historiques et linguistiques s'accordentà faire présumer une habitation antérieure à la culturedans les pays au midi du Caucase et au nord de la Perse. LesAryens occidentaux (Pélasges, Hellènes) ont peut-être introduitla plante dans l'Europe méridionale, où cependant il y a quelqueprobabilité qu'elle était également indigène. Les Aryensorientaux l'ont portée dans l'Inde. La patrie s'étendait peut-êtrede la Perse à la Grèce, et maintenant l'espèce n'existe plus quedans les terrains cultivés, où l'on ne sait pas si elle provient depieds originairement sauvages, ou de pieds cultivés.Lupin. Lupinus albus, Linné.Les anciens Grecs et Romains cultivaient cette Légumineusepour l'enfouir, comme engrais vert, et à cause des graines, quisont bonnes pour nourrir les bœufs et dont l'homme fait aussiusage. Les expressions de Théophraste, Dioscoride CatonVarron, Pline, etc., citées par les modernes, se rapportent à laculture ou aux propriétés médicales des graines et n'indiquentpas s'il s'agissait du Lupin à fleurs blanches (L. albus) ou decelui à fleurs bleues (L. hirsutus), qui croît spontanément dansle midi de l'Europe. D'après Fraas ce dernier est cultivé aujourd'huidans la Morée mais M. deHeldreich dit que dans l'Attiquec'est le L. albus. Comme en Italie on cultive depuis longtempscelui-ci, il est probable que c'est le Lupin des anciens. On le cultivaitbeaucoup dans le xvie siècle, surtout en Italie 6, et del'Ecluse constate l'espèce, car il la nomme Lupinus sativus alboflore 6. L'ancienneté de la culture en Espagne est indiquée par1. Rauwolf,Fl. orient.,n. 220;Forskal,Fi. œgypt, p. Si; Dictionnairefrançais-berbère.2. Roxburgh,Fl. ind., 3,p. 324 Piddington, Index.3.VoirFraas,FI. class.,p 51 Lenz,Bot.der Allen,p. 73.4. Heldreich,NutzpflanzenGriechenl.,p. 69.5. OlivierdeSerre*,Théâtrede l'agric, éd. 1529,p. 88.6. Clusius,Historiaplant., 2, p. 228.
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260 PLANTES CULTIVÉESPOUR LEURS GRAINESla forme Hammez 1, il n'est pas probable que le Ketsech <strong>de</strong>sJuifs fut la même plante. Ces détails me font soupçonner quel'espèce était inconnue aux anciens Egyptiens et Israélites.Elle s'est peut-être répandue chez eux <strong>de</strong> Grèce ou d'Italie,vers îe commencement <strong>de</strong> notre ère.L'introduction a été plus ancienne dans l'In<strong>de</strong>, car on connaîtun nom sanscrit et plusieurs noms, analogues ou différents,dans les langues mo<strong>de</strong>rnes 2. Bretschnei<strong>de</strong>r ne mentionne pasl'espèce en Chine.Je ne connais aucune preuve <strong>de</strong> l'ancienneté <strong>de</strong> la culture enEspagne cependant le nom castillan Garbanzo, usité aussi parles Basques sous la forme Garbantzua et en français sous celle<strong>de</strong> Garvance, n'étant ni latin ni arabe, peut remonter à une dateplus ancienne que la conquête romaine.Les données botaniques, historiques et linguistiques s'accor<strong>de</strong>ntà faire présumer une habitation antérieure à la culturedans les pays au midi du Caucase et au nord <strong>de</strong> la Perse. LesAryens occi<strong>de</strong>ntaux (Pélasges, Hellènes) ont peut-être introduitla plante dans l'Europe méridionale, où cependant il y a quelqueprobabilité qu'elle était également indigène. Les Aryensorientaux l'ont portée dans l'In<strong>de</strong>. La patrie s'étendait peut-être<strong>de</strong> la Perse à la Grèce, et maintenant l'espèce n'existe plus quedans les terrains cultivés, où l'on ne sait pas si elle provient <strong>de</strong>pieds originairement sauvages, ou <strong>de</strong> pieds cultivés.Lupin. Lupinus albus, Linné.Les anciens Grecs et Romains cultivaient cette Légumineusepour l'enfouir, comme engrais vert, et à cause <strong>de</strong>s graines, quisont bonnes pour nourrir les bœufs et dont l'homme fait aussiusage. Les expressions <strong>de</strong> Théophraste, Dioscori<strong>de</strong> CatonVarron, Pline, etc., citées par les mo<strong>de</strong>rnes, se rapportent à laculture ou aux propriétés médicales <strong>de</strong>s graines et n'indiquentpas s'il s'agissait du Lupin à fleurs blanches (L. albus) ou <strong>de</strong>celui à fleurs bleues (L. hirsutus), qui croît spontanément dansle midi <strong>de</strong> l'Europe. D'après Fraas ce <strong>de</strong>rnier est cultivé aujourd'huidans la Morée mais M. <strong>de</strong>Heldreich dit que dans l'Attiquec'est le L. albus. Comme en Italie on cultive <strong>de</strong>puis longtempscelui-ci, il est probable que c'est le Lupin <strong>de</strong>s anciens. On le cultivaitbeaucoup dans le xvie siècle, surtout en Italie 6, et <strong>de</strong>l'Ecluse constate l'espèce, car il la nomme Lupinus sativus alboflore 6. L'ancienneté <strong>de</strong> la culture en Espagne est indiquée par1. Rauwolf,Fl. orient.,n. 220;Forskal,Fi. œgypt, p. Si; Dictionnairefrançais-berbère.2. Roxburgh,Fl. ind., 3,p. 324 Piddington, In<strong>de</strong>x.3.VoirFraas,FI. class.,p 51 Lenz,Bot.<strong>de</strong>r Allen,p. 73.4. Heldreich,NutzpflanzenGriechenl.,p. 69.5. Olivier<strong>de</strong>Serre*,Théâtre<strong>de</strong> l'agric, éd. 1529,p. 88.6. Clusius,Historiaplant., 2, p. 228.