Candolle, Alphonse de. Origine des plantes cultivées ... - EditAEFA

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13.07.2015 Views

PIMENT- – TOMATE 231souvent Poivre de Guinée mais aussi Poivre du Biesxl 2dinde etc., dénominations auxquelles il est impossible d attribuerde l'importance. La culture s'en est répandue en Europedès le m» siècle. C'est un des Piments que Piso et Marcgraf iavaient vus cultivés auBrésil sousienomde~~ou~~ Ils nedisent rien sur sa provenance. L'espèce paraît avoir été cultivéeAncienne date aux Antilles, où elle est désignée par plusieursnoms caraïbes 2.Les botanistes qui ont le plus étudié les Capsicums 3 ne paraissentpas avoir rencontré dans les herbiers un seul échantillonqu'on puisse croire spontané. Je n'ai pas été plus heureux.Selon les probabilités,la patrie originaire est le Brésil.Le C. grossum Willdenow paraît une forme de la même espèceOn le cultive dans l'Inde, sous le nom de Kafree-munchet Ka/free-ckiUy,mais Roxburgh ne le regardait pas commed'origine indienne 4.Piment aririssean. Capsicum fruteseens, Willdenow.Cette espèce, plus élevée et plus ligneuse à la base que leC. annuum, est généralementcultivée dans les régions chaudesdu nouveau et de l'ancien monde. On en tire la glu-s grandepartie du Poivre de Cayenne à l'usage des Anglais, mais ce noms'étend quelquefois aux produits d'autres Piments.L'auteur le plus attentif à l'origine des plantes indiennes, Roxburgh,ne le donne point pour spontané dans l'Inde. SelonBlume, il s'est naturalisé dans l'archipel indien, dans les haies 5.Au contraire, en Amérique, où la culture est ancienne, on laatrouvé plusieurs fois dans des forêts, avec l'apparence indigène.De Martius l'a apporté des bords de l'Amazone, Pœppig de laprovince de Maynas du Pérou oriental, et Blanchet de la provincede Bahia Ainsi la patrie s'étend de Bahia au PérouSntat ce qui explique la diffusion dans l'Amérique méridionaleen général.Tomate. Lycopersicum esculentum, Miller.La Tomate ou Pomme d'amour appartient à un genre deSolanées dont toutes les espèces sont américaines Elle napoint de nom dans les anciennes langues d'Asie, ni même dansles langues modernes indiennes 8. Elle n'était pas encore cultivéeau Japon du temps de Thunberg, c'est-à-dire il y a un1. Piso, p. 107 Marcgraf, p 39.2. Descourtilz, Flore médicale des Antilles 6, pl. 423.3. Fingerhuth, Monographia gen. Capsm, p. 1^5 Sendtner, dana*W)u.br

232 PLANTES CULTIVÉESPOUR LEURS FRUITSsiècle, et le silence des anciens auteurs sur la Chine montre quel'introduction y est moderne. Rumphius 1 l'avait vue dans lesjardins de l'archipel asiatique. Les Malais l'appelaient Tomatte;mais c'est un nom américain, car C. Bauhin désigne l'espècecomme Tumatle Americanorum. Rien ne fait présumer qu'ellefût connue en Europe avant la découverte de l'Amérique.Les premiers noms donnés par les botanistes, au xvie siècle,font supposer qu'on avait reçu la plante du Pérou 2.Elle a étécultivée sur le continent américain avant de l'être aux Antilles,car Sloane ne la mentionne pas à la Jamaïque, et Hughes 3 ditqu'elle a été apportée du Portugal à la Barbade, il n'y a guèreplus d'un siècle. Humboldt regardait la culture des Tomatescomme ancienne au Mexique 4. Je remarque cependant que lepremier ouvrage sur les plantes de ce pays (Hernandez, Historia)n'en fait pas mention. Les premiers auteurs sur le Brésil, Pisoet Marcgraf, n'en parlent pas non plus, quoique l'espèce soitaujourd'hui cultivée dans toute l'Amérique intertropicale. Nousrevenons ainsi, par exclusion, à l'idée d'une origine péruvienne,au moins pour la culture.De Martius 5 a trouvé la plante spontanée dans les environsde Rio-de-Janeiro et de Para, mais échappée peut-être des jardins.Je ne connais aucun botaniste qui l'ait trouvée vraimentsauvage, dans l'état que nous connaissons, avec ses fruits plusou moins gros, bosselés et à côtes renflées; mais il n'en est pasde même de la forme à petits fruits sphériques, appelée L. cerasiforme dans certains ouvrages de botanique et considérée, ce me.semble 6, avec raison, dans d'autres ouvrages, comme appartenantà la même espèce. Celle-ci est sauvage sur le littoral duPérou 7, à Tarapoto, dans le Pérou oriental et sur les confinsdu Mexique et des Etats-Unis vers la Californie 9. Elle se naturalisequelquefois dans les déblais, près des jardins 10.C'est ainsiprobablement que l'habitation s'est étendue, du Pérou, au nordet au midi.Avocatier. Persea gratissima, Gsertner.IS Avocat,Alligator pear des Anglais, est un des fruits les plus-1. Rumphius, Amboin.,5, p. 416.2. Malaperuviana,PomidelPeru, dansBauhin,Hist.,3, p. 621.3. Hughes,Barbadoes,p. 148.4. Humboldt,Nouv.Espagne,éd. 2, vol. 2, p. 472.5. Flora brasil.,vol. 10,p. 126.6. Lesproportionsdu calice et de la corollesont les mêmes que dansla Tomate cultivée, maisellessontdifférentesdansl'espècevoisine,L.Humboldtii,dontonmangeaussile fruit,d'aprèsdeHumboldt,et qu'ila trouvéesauvagedansle Vénézuéla.7.Ruizet Pavon,Flov.peruv.,2, p. 37.8. Spruce,n. 4143,dans l'HerbierBoissier.9. AsaGray,Bot.ot California,1,p. 538.10. Baker, Flora of Mauritius,p. 216.

232 PLANTES CULTIVÉESPOUR LEURS FRUITSsiècle, et le silence <strong>de</strong>s anciens auteurs sur la Chine montre quel'introduction y est mo<strong>de</strong>rne. Rumphius 1 l'avait vue dans lesjardins <strong>de</strong> l'archipel asiatique. Les Malais l'appelaient Tomatte;mais c'est un nom américain, car C. Bauhin désigne l'espècecomme Tumatle Americanorum. Rien ne fait présumer qu'ellefût connue en Europe avant la découverte <strong>de</strong> l'Amérique.Les premiers noms donnés par les botanistes, au xvie siècle,font supposer qu'on avait reçu la plante du Pérou 2.Elle a étécultivée sur le continent américain avant <strong>de</strong> l'être aux Antilles,car Sloane ne la mentionne pas à la Jamaïque, et Hughes 3 ditqu'elle a été apportée du Portugal à la Barba<strong>de</strong>, il n'y a guèreplus d'un siècle. Humboldt regardait la culture <strong>de</strong>s Tomatescomme ancienne au Mexique 4. Je remarque cependant que lepremier ouvrage sur les <strong>plantes</strong> <strong>de</strong> ce pays (Hernan<strong>de</strong>z, Historia)n'en fait pas mention. Les premiers auteurs sur le Brésil, Pisoet Marcgraf, n'en parlent pas non plus, quoique l'espèce soitaujourd'hui cultivée dans toute l'Amérique intertropicale. Nousrevenons ainsi, par exclusion, à l'idée d'une origine péruvienne,au moins pour la culture.De Martius 5 a trouvé la plante spontanée dans les environs<strong>de</strong> Rio-<strong>de</strong>-Janeiro et <strong>de</strong> Para, mais échappée peut-être <strong>de</strong>s jardins.Je ne connais aucun botaniste qui l'ait trouvée vraimentsauvage, dans l'état que nous connaissons, avec ses fruits plusou moins gros, bosselés et à côtes renflées; mais il n'en est pas<strong>de</strong> même <strong>de</strong> la forme à petits fruits sphériques, appelée L. cerasiforme dans certains ouvrages <strong>de</strong> botanique et considérée, ce me.semble 6, avec raison, dans d'autres ouvrages, comme appartenantà la même espèce. Celle-ci est sauvage sur le littoral duPérou 7, à Tarapoto, dans le Pérou oriental et sur les confinsdu Mexique et <strong>de</strong>s Etats-Unis vers la Californie 9. Elle se naturalisequelquefois dans les déblais, près <strong>de</strong>s jardins 10.C'est ainsiprobablement que l'habitation s'est étendue, du Pérou, au nor<strong>de</strong>t au midi.Avocatier. Persea gratissima, Gsertner.IS Avocat,Alligator pear <strong>de</strong>s Anglais, est un <strong>de</strong>s fruits les plus-1. Rumphius, Amboin.,5, p. 416.2. Malaperuviana,Pomi<strong>de</strong>lPeru, dansBauhin,Hist.,3, p. 621.3. Hughes,Barbadoes,p. 148.4. Humboldt,Nouv.Espagne,éd. 2, vol. 2, p. 472.5. Flora brasil.,vol. 10,p. 126.6. Lesproportionsdu calice et <strong>de</strong> la corollesont les mêmes que dansla Tomate cultivée, maisellessontdifférentesdansl'espècevoisine,L.Humboldtii,dontonmangeaussile fruit,d'après<strong>de</strong>Humboldt,et qu'ila trouvéesauvagedansle Vénézuéla.7.Ruizet Pavon,Flov.peruv.,2, p. 37.8. Spruce,n. 4143,dans l'HerbierBoissier.9. AsaGray,Bot.ot California,1,p. 538.10. Baker, Flora of Mauritius,p. 216.

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