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Candolle, Alphonse de. Origine des plantes cultivées ... - EditAEFA

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190 PLA.NTESCULTIVÉESPOURLEURS FRUITSou « naturalisée ». Desfontaines, dans sa Flore atlantique, l'indiquaitcomme spontanée en Algérie, mais les auteurs subséquentsla disent plutôt naturalisée 1. Je doute <strong>de</strong> la qualitéspontanée dans le Béloutchistan, où le voyageur Stocks l'arécoltée 2. car les botanistes anglo-indiens n'admettent pascomme certain l'indigénat à l'est <strong>de</strong> l'Indus, et je remarquel'absence <strong>de</strong> l'espèce dans les collections du Liban et <strong>de</strong> la Syrieque M. Boissier cite toujours avec soin.En Chine, le Grenadier n'est qu'à l'état cultivé. Il y a étéintroduit, <strong>de</strong> Samarkan<strong>de</strong>, par Ghang-Kien, un siècle et <strong>de</strong>miavant l'ère chrétienne 3.La naturalisation dans la région <strong>de</strong> la mer Méditerranée est sicommune qu'on peut l'appeler une extension <strong>de</strong> l'anciennehabitation. Probablement elle date d'un terme reculé, car laculture <strong>de</strong> l'espèce remonte à une époque très ancienne dansl'Asie occi<strong>de</strong>ntale.Voyons si les documents historiques et linguistiques peuventapprendre quelque chose à cet égard.Je note d'abord l'existence d'un nom sanscrit, Darimba, d'oùviennent plusieurs noms <strong>de</strong> l'In<strong>de</strong> mo<strong>de</strong>rne 4.On peut en conclureque l'espèce était connue <strong>de</strong>puis longtemps dans les pays qui ontété traversés par les Aryas, lors <strong>de</strong> leur marche vers l'In<strong>de</strong>.Le Grenadier est mentionné plusieurs fois dans l'Ancien Testamentsous le nom <strong>de</strong> Rimmon 5, qui est l'origine du nom arabeRummân ou Rumân. C'était un <strong>de</strong>s arbres fruitiers <strong>de</strong> la Terrepromise, et les Hébreux l'avaient apprécié dans les jardinsd'Egypte. Beaucoup <strong>de</strong> localités <strong>de</strong> la Palestine avaient reçuleur nom <strong>de</strong> cet arbuste, mais les textes n'en parlent que commed'une espèce cultivée. Les Phéniciens faisaient figurer la fleur etle fruit du Grenadier dans leurs cérémonies religieuses, et ladéesse Aphrodite l'avait planté elle-même dans l'île <strong>de</strong> ChypreB,ce qui fait supposer qu'il ne s'y trouvait pas alors. Les Grecsavaient connaissance <strong>de</strong> l'espèce déjà à l'époque d'Homère. Ilen est question <strong>de</strong>ux fois dans l'Odyssée, comme d'un arbre <strong>de</strong>sjardins <strong>de</strong>s rois <strong>de</strong> Phseacie et Phrygie. Ils l'appelaient Roia ouRoa, que les érudits disent venir du nom syriaque et hébreuet aussi Sidai 8, qui paraît venir <strong>de</strong>s Pelasges, car le nom albanaisactuel est Sège 9. Rien ne peut faire supposer que l'espèce fut1. Munby, FI. d'Alger, p. 49; Bail, Spitilegium florx maroccanz, p. 4DS.2. Boissier, l. c.3. Bretschnei<strong>de</strong>r, On study, etc., p. 16.4. Piddington, In<strong>de</strong>x.5. Rosemnûller, BMische Naturgesehichle, i, p. 273; Hamilton, La botanique<strong>de</strong> la Bible, Nice, 1871,p. 48.6. Hehn, Cultur und Hausthiere aus Asien, éd. 3, p. 106.7. Hehn. ibid.8. Lenz, Botanik d. alten Griechen und Rœmei; p. 6SI.9. De Heldreich, Die Nutzpflanzen Grieckenlands, p. 64.

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