Candolle, Alphonse de. Origine des plantes cultivées ... - EditAEFA

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13.07.2015 Views

ORA.NGERSET CITRONNIERS 139parle pas. MM.de Humboldt et Bonpland l'ont vu cultivé dansle Venezuela et la Nouvelle-Grenade de Martius au Brésil où lesgraines en avaient été obtenues du Pérou. L'espèce est cultivéeaux îles du Cap-Vert et sur la côte de Guinée2 mais il ne paraîtpas qu'on l'ait répandue en Asie. Son origine américaine estévidente. Je n'oserais pourtant pas aller plus loin et affirmerqu'elle est du Pérou, plutôt que de la Nouvelle-Grenade oumême du Mexique. On la trouvera probablement sauvage dansune de ces régions. Meyen ne l'a pas rapportée du Pérou 3. »Mes doutes sont diminués aujourd'hui, grâce à une communicationobligeante de M. Ed. André. Je dirai d'abord que j'ai vudes échantillons du Mexique, recueillis par Bôtteri et par Bourgeau,et que les auteurs indiquent souvent l'espèce dans cetterégion, aux Antilles, dans l'Amérique centrale et la Nouvelle-Grenade. Ils ne disent pas, il est vrai, qu'elle y soit sauvage. Aucontraire, ils notent qu'elle est cultivée, ou qu'elle s'échappe desjardins et se naturalise Grisebach affirme qu'elle est spontanéedu Pérou au Mexique, sans en donner la preuve. M. Andréa récolté, dans une vallée du sud-ouest de l'Equateur, deséchantillons qui se rapportent bien à l'espèce, autant qu'onpeut l'affirmer sans voir les fruits. Il ne dit rien de la qualitéspontanée, mais le soin avec lequel il indique dans d'autres casles plantes cultivées ou venant peut-être des cultures me faitcroire qu'il a regardé ses échantillons comme spontanés. ClaudeGay dit que l'espèce est cultivée au Chili depuis un temps immémorial5. Cependant Molina, qui mentionne plusieurs arbresfruitiers des anciennes cultures du pays, n'en parle pas 6.En résumé je regarde comme très probable que 1 espèce estindigène dans l'Equateur et peut-être, dans le voisinage, auPérou.Orangers et citronniers. – Citrus, Linné.Les différentes formes de citrons, limons, oranges, pamplemousses,etc., cultivés dans les jardins ont été l'objet de travauxremarquables de quelques horticulteurs, parmi lesquels il fautciter en première ligne Gallesio et Risso Les difficultés étaienttrès grandes pour observer et classer tant de formes. On avaitobtenu d'assez bons résultats, mais il faut convenir que la méthodepéchait par la base, puisque les végétaux observés étaient1.DeMartius,Fl. brasil.,fase.3, p. 15.2. Hooker,FI. Nigr.,p. 205.3. Nov.act. nat. cur., XIX,suppl. 1. .m- 7 74. Richard,Plant. vasc. de Cuba; Grisebach,Fl. brit. W. Ind.islandijHemsley,Biologiacentrali-amer.,p. 118; Kunth, in Humb.et Bonpland,NovaGen.,5,p. 5? Trianaet Planchon.,Prodr. fi. Novo-Granat., p. 28.5. Gay,Florachil., 1, p.6.Molinațraductionfrançaise..66.7. GallesioȚraitédu Citrus,in-S, Paris, 1811 Rissoet Poiteau,HistoirenaturelledesOrangers,1818,in-folio, 109 planches.

140 PLANTES CULTIVÉESPOUR LEURS FRUITSuniquement cultivés, c'est-à-dire plus ou moins factices etpeut-être, dans certains cas, hybrides. Les botanistes sont plusheureux maintenant. Grâce aux découvertes des voyageurs dansl'Inde anglaise, ils peuvent distinguer des espèces spontanées,par conséquent réelles et naturelles. D'après sir Joseph Hooker',qui a lui-même herborisé dans l'Inde, c'est à Brandis qu'ondoit le meilleur travail sur les Citrus de cette région. Il le suitdans sa flore. Je ferai de même, à défaut d'une monographiedu genre, et en remarquant aussi qu'il reste à rapporter lemieux possible aux espèces spontanées la multitude des formesqui ont été décrites dans les jardins et figurées depuissiècles 3.deuxLes mêmes espèces, et d'autres peut-être, existent probablementà l'état sauvage en Cochinchine et en Chine; mais on nel'a pas encore constaté sur place ni au moyen d'échantillonsexaminés par des botanistes. Peut-être les ouvrages importantsde M. Pierre, qui commencent à paraître, nous feront-ils savoirce qu'il en est pour la Cochinchine. Quant à la Chine, jele citeraipassage suivant du Dr Bretschneider qui a de l'intérêt, vules connaissances spéciales de l'auteur « Les oranges, dont il ya une grande variété en Chine, sont comptées par les Chinoisdans le nombre des fruits sauvages. On ne peut pas douter quela plupart ne soient indigènes et cultivées depuis des temps anciens.La preuve en est que chaque espèce ou variété porte unnom distinct, est en outre représentée le plus souvent par uncaractère particulier, et se trouve mentionnée dans les Shu-king,Rh-ya et autres anciens ouvrages. »Les hommes et les oiseaux dispersent les graines d'Aurantiacées,d'où résultent des extensions d'habitation et des naturalisationsdans les régions chaudes des deux mondes. On a pu leremarquer en Amérique dès le premier siècle après la conquête5, et maintenant il s'est formé des bois d'orangers mêmedans le midi des Etats-Unis.Pompelmouse. Citrus decumana, Willdenow. Skaddock,des Anglais.Je parlerai d'abord de cette espèce, parce qu'elle a un caractèrebotanique plus distinct que les autres. Elle devient un1. Hooker,Flora of britishIndia, 1,p. 515.2. Stewartet Brandis,Theforest of north-westand centralIndia, 1vol.in-8,p. 50.3. Pourarriverà un travailde ce genre,le premierpas serait dede bonnes publierfigures e des espècesspontanées,montrant en particulierleursfruits,qu'on ne voit pas dansles herbiers.On pourrait alors dire quellessont, dansles planchesde Risso,de Duhameletchentle autres, cellesqui s'appro-plus des types sauvages.4. Bretschneider,Onthe study and value of chinese botanicalworks,p. 55.5. Acosta,Hist.nat. desIndes,traduction française,1S98,p. 187.

140 PLANTES CULTIVÉESPOUR LEURS FRUITSuniquement cultivés, c'est-à-dire plus ou moins factices etpeut-être, dans certains cas, hybri<strong>de</strong>s. Les botanistes sont plusheureux maintenant. Grâce aux découvertes <strong>de</strong>s voyageurs dansl'In<strong>de</strong> anglaise, ils peuvent distinguer <strong>de</strong>s espèces spontanées,par conséquent réelles et naturelles. D'après sir Joseph Hooker',qui a lui-même herborisé dans l'In<strong>de</strong>, c'est à Brandis qu'ondoit le meilleur travail sur les Citrus <strong>de</strong> cette région. Il le suitdans sa flore. Je ferai <strong>de</strong> même, à défaut d'une monographiedu genre, et en remarquant aussi qu'il reste à rapporter lemieux possible aux espèces spontanées la multitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s formesqui ont été décrites dans les jardins et figurées <strong>de</strong>puissiècles 3.<strong>de</strong>uxLes mêmes espèces, et d'autres peut-être, existent probablementà l'état sauvage en Cochinchine et en Chine; mais on nel'a pas encore constaté sur place ni au moyen d'échantillonsexaminés par <strong>de</strong>s botanistes. Peut-être les ouvrages importants<strong>de</strong> M. Pierre, qui commencent à paraître, nous feront-ils savoirce qu'il en est pour la Cochinchine. Quant à la Chine, jele citeraipassage suivant du Dr Bretschnei<strong>de</strong>r qui a <strong>de</strong> l'intérêt, vules connaissances spéciales <strong>de</strong> l'auteur « Les oranges, dont il ya une gran<strong>de</strong> variété en Chine, sont comptées par les Chinoisdans le nombre <strong>de</strong>s fruits sauvages. On ne peut pas douter quela plupart ne soient indigènes et <strong>cultivées</strong> <strong>de</strong>puis <strong>de</strong>s temps anciens.La preuve en est que chaque espèce ou variété porte unnom distinct, est en outre représentée le plus souvent par uncaractère particulier, et se trouve mentionnée dans les Shu-king,Rh-ya et autres anciens ouvrages. »Les hommes et les oiseaux dispersent les graines d'Aurantiacées,d'où résultent <strong>de</strong>s extensions d'habitation et <strong>de</strong>s naturalisationsdans les régions chau<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux mon<strong>de</strong>s. On a pu leremarquer en Amérique dès le premier siècle après la conquête5, et maintenant il s'est formé <strong>de</strong>s bois d'orangers mêmedans le midi <strong>de</strong>s Etats-Unis.Pompelmouse. Citrus <strong>de</strong>cumana, Will<strong>de</strong>now. Skaddock,<strong>de</strong>s Anglais.Je parlerai d'abord <strong>de</strong> cette espèce, parce qu'elle a un caractèrebotanique plus distinct que les autres. Elle <strong>de</strong>vient un1. Hooker,Flora of britishIndia, 1,p. 515.2. Stewartet Brandis,Theforest of north-westand centralIndia, 1vol.in-8,p. 50.3. Pourarriverà un travail<strong>de</strong> ce genre,le premierpas serait <strong>de</strong><strong>de</strong> bonnes publierfigures e <strong>de</strong>s espècesspontanées,montrant en particulierleursfruits,qu'on ne voit pas dansles herbiers.On pourrait alors dire quellessont, dansles planches<strong>de</strong> Risso,<strong>de</strong> Duhameletchentle autres, cellesqui s'appro-plus <strong>de</strong>s types sauvages.4. Bretschnei<strong>de</strong>r,Onthe study and value of chinese botanicalworks,p. 55.5. Acosta,Hist.nat. <strong>de</strong>sIn<strong>de</strong>s,traduction française,1S98,p. 187.

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