Candolle, Alphonse de. Origine des plantes cultivées ... - EditAEFA
Candolle, Alphonse de. Origine des plantes cultivées ... - EditAEFA Candolle, Alphonse de. Origine des plantes cultivées ... - EditAEFA
COMMENCEMENTDES CULTURESSM. Heer a montré, dans son admirable travail sur les palafittes,qu'ils avaient des communications avec les pays situés aumidi des Alpes. Ils pouvaient aussi avoir reçu des plantes cultivéespar les Ibères, qui occupaient la Gaule avant les Celtes. Al'époque où les lacustres de Suisse et de Savoie ont possédé lebronze leurs cultures étaient plus variées. Il paraît même queles lacustres d'Italie, lorsqu'ils avaient ce métal, cultivaientmoins d'espèces que ceux des lacs de Savoie a, ce qui peut tenirà une ancienneté plus grande ou à des circonstances locales.Les restes des lacustres de Laybach et du Mondsee, en Autriche,accusent aussi une agriculture tout à fait primitive point decéréales à Laybach, et un seul grain de blé au Mondsee 3. L'étatsi peu avancé de l'agriculture dans cette partie orientale del'Europe est en opposition avec l'hypothèse, basée sur quelquesmots des anciens historiens, que les Aryas auraient séjournéd'abord dans la région du Danube et que la Thrace aurait étécivilisée avant la Grèce. Malgré cet exemple l'agricultureparaît, en général, plus ancienne dans la partie tempérée del'Europe qu'on ne pouvait le croire d'après les Grecs, disposés,comme certains modernes, à faire sortir tout progrès de leurpropre nation.En Amérique, l'agriculture n'est peut-être pas aussi anciennequ'en Asie et en Egypte, si l'on en juge par les civilisations duMexique et du Pérou, qui ne remontent pas même aux premierssiècles de l'ère chrétienne. Cependant la dispersion immense decertaines cultures, comme celle du maïs, du tabac et de labatate, fait présumer une agriculture ancienne, par exemplede deux mille ans ou à peu près. L'histoire fait défaut dans cecas, et l'on ne peut espérer quelque chose que des découvertes enarchéologie et géologie.1. Heer,Die Pflanzen der Pfahlbauten,in-4, Zurich, 1863.Voirl'articledu lin.2. Perrin, Etude préhistoriquede la Savoie,in-4, 1870 Castelfranco,Notizieintornoalla Stazionelacustredi Lagozza,et Sordelli,Sullepiantedella torbiera della Lagozza,dans les Actes de la Soc. ital. des sc.nat., 1880.3. Much,Mittheil.d. anthropol.Ges.in Wien,vol. G Sacken,Sitzber.Akad. Wzen,vol. 6. Lettre de M. Heersur ces travaux, et leur analysedans Nadaillaç,I, p. 247.
CHAPITREIIMÉTHODES POURDÉCOUVRIR OU CONSTATER L'ORIGINEDESESPÈCES§ 1. – Réflexions générales.La plupart des plantes cultivées ayant été mises en culture àune époque ancienne et souvent d'une manière peu connue, ilest nécessaire d'user de différents moyens lorsqu'on veut s'assurerde leur origine. C'est, pour chaque espèce, une recherchedans le genre de celles que fontleshistoriens et les archéologues,recherche variée, dans laquelle on se sert tantôt d'un procédéet tantôt d'un autre, pour les combiner ensuite et les apprécierselon leur valeur relative. Le naturaliste n'est plus ici dansson domaine ordinaire d'observations et de descriptions. Il doits'appuyer sur des preuves testimoniales, dont il n'est jamaisquestion dans les laboratoires, et, quand les faits de botaniquesontinvoqués, il ne s'agit pas de l'anatomie, dont on s'occupe depréférence aujourd'hui, mais de* la- distinction des espèces etde leur distribution géographique.J'aurai donc à me servir de méthodes qui sont étrangères, lesunes aux naturalistes, les autres aux personnes versées dansles sciences historiques. Pour comprendre comment il faut lesemployer et ce qu'elles peuvent valoir, Je dirai quelques mots dechacune.§ 2. Botanique.Un des moyens les plus directs pour connaître l'origine géographiqued'une espèce cultivée est de chercher dans quel payselle croît spontanément, c'est-à-dire à l'état sauvage, sans lesecours de l'homme.La question paraît simple au premier coup d'œil. Il semble,
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COMMENCEMENTDES CULTURESSM. Heer a montré, dans son admirable travail sur les palafittes,qu'ils avaient <strong>de</strong>s communications avec les pays situés aumidi <strong>de</strong>s Alpes. Ils pouvaient aussi avoir reçu <strong>de</strong>s <strong>plantes</strong> <strong>cultivées</strong>par les Ibères, qui occupaient la Gaule avant les Celtes. Al'époque où les lacustres <strong>de</strong> Suisse et <strong>de</strong> Savoie ont possédé lebronze leurs cultures étaient plus variées. Il paraît même queles lacustres d'Italie, lorsqu'ils avaient ce métal, cultivaientmoins d'espèces que ceux <strong>de</strong>s lacs <strong>de</strong> Savoie a, ce qui peut tenirà une ancienneté plus gran<strong>de</strong> ou à <strong>de</strong>s circonstances locales.Les restes <strong>de</strong>s lacustres <strong>de</strong> Laybach et du Mondsee, en Autriche,accusent aussi une agriculture tout à fait primitive point <strong>de</strong>céréales à Laybach, et un seul grain <strong>de</strong> blé au Mondsee 3. L'étatsi peu avancé <strong>de</strong> l'agriculture dans cette partie orientale <strong>de</strong>l'Europe est en opposition avec l'hypothèse, basée sur quelquesmots <strong>de</strong>s anciens historiens, que les Aryas auraient séjournéd'abord dans la région du Danube et que la Thrace aurait étécivilisée avant la Grèce. Malgré cet exemple l'agricultureparaît, en général, plus ancienne dans la partie tempérée <strong>de</strong>l'Europe qu'on ne pouvait le croire d'après les Grecs, disposés,comme certains mo<strong>de</strong>rnes, à faire sortir tout progrès <strong>de</strong> leurpropre nation.En Amérique, l'agriculture n'est peut-être pas aussi anciennequ'en Asie et en Egypte, si l'on en juge par les civilisations duMexique et du Pérou, qui ne remontent pas même aux premierssiècles <strong>de</strong> l'ère chrétienne. Cependant la dispersion immense <strong>de</strong>certaines cultures, comme celle du maïs, du tabac et <strong>de</strong> labatate, fait présumer une agriculture ancienne, par exemple<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux mille ans ou à peu près. L'histoire fait défaut dans cecas, et l'on ne peut espérer quelque chose que <strong>de</strong>s découvertes enarchéologie et géologie.1. Heer,Die Pflanzen <strong>de</strong>r Pfahlbauten,in-4, Zurich, 1863.Voirl'articledu lin.2. Perrin, Etu<strong>de</strong> préhistorique<strong>de</strong> la Savoie,in-4, 1870 Castelfranco,Notizieintornoalla Stazionelacustredi Lagozza,et Sor<strong>de</strong>lli,Sullepiante<strong>de</strong>lla torbiera <strong>de</strong>lla Lagozza,dans les Actes <strong>de</strong> la Soc. ital. <strong>de</strong>s sc.nat., 1880.3. Much,Mittheil.d. anthropol.Ges.in Wien,vol. G Sacken,Sitzber.Akad. Wzen,vol. 6. Lettre <strong>de</strong> M. Heersur ces travaux, et leur analysedans Nadaillaç,I, p. 247.