Candolle, Alphonse de. Origine des plantes cultivées ... - EditAEFA
Candolle, Alphonse de. Origine des plantes cultivées ... - EditAEFA Candolle, Alphonse de. Origine des plantes cultivées ... - EditAEFA
MURIER NOIR 121précises que celles de Ritter sur l'origine, et, s'il y a quelquescontradictions apparentes entre nos opinions sur d'autres points,cela vient surtout de ce que l'illustre géographe a considéré unefoule de variétés comme des espèces, tandis que les botanistesles ont réunies après un examen attentif.Mûrier noir. Morus nigra, Linné.Il est plus recherché pour ses fruits que pour ses feuilles, et,d'après cela, je devrais l'énumérer dans la catégorie des arbresfruitiers. Cependant on ne peut guère séparer son histoire decelle du Mûrier blanc. D'ailleurs on emploie sa feuille dansbeaucoup de pays pour l'élève des vers à soie, sans se laisserarrêter par la qualité inférieure du produit.Le Mûrier noir se distingue du blanc par plusieurs caractères,indépendamment de la couleur noire du fruit, qui se trouveégalement chez certaines variétés du M. alba 1.Il n'a pas uneinfinité de formes comme celui-ci, ce qui peut faire présumerune culture moins ancienne, moins active, et une patrie primitivemoins étendue.Les auteurs grecs et latins, même les poètes, ont souventmentionné le Morus nigra, qu'ils comparaient au Ficus Sycomorus,et qu'ils confondaient même dans l'origine avec cetarbre égyptien. Les commentateurs répètent depuis deux sièclesune foule de passages qui ne laissent aucun doute à cet égard,mais ne présentent guère d'intérêt en eux-mêmes 2.Ils ne fournissentaucune preuve sur l'origine de l'espèce, qu'on présumede Perse, à moins de prendre au sérieux la fable de Pyrameet Thisbé, dont la scène était en Babylonie, d'après Ovide.Les botanistes n'ont pas constaté d'une manière bien certainel'indigénat en Perse. M. Boissier, qui possède plus de matériauxque personne sur l'Orient, se contente de citer Hohenackercomme ayant trouvé le M. nigra dans les forêts de Lenkoran,sur la côte méridionale de la mer Caspienne, et il ajoute « probablementspontané dans la Perse septentrionale vers la merCaspienne 3 ». Avant lui, Ledebour, dans sa flore de Russie,indiquait, d'après divers voyageurs, la Crimée et les provincesau midi du Caucase mais Steven nie que l'espèce existe enCrimée autrement qu'à l'état de culture 5. M. de Tchihatcheff etC. Koch 6 ont trouvé des pieds de Mûrier noir dans des localités1. Reichenbacba publiéde bonnes figures des deux espèces dans sesIconesflors germ., t. 657et 658. “ j2. Fraas,Synopsisfl. class.,p 236;Lenz,Botanikd.alten GnechenundRœmer.p.419;Ritter, Erdkunde,11,p. 482;Hehn, Culturpflanzen, ed. 3,p. 336,sansparler d'auteurs plus3. Boissier,Flora anciens.orient., 4, p. 1153 (publiée en 1879).4. Ledebour,FI, ross., 3, p. 641.5. Steven,Verzeichnissd. taurischenHalbinsṖflanzen,p.f 313. 6. Tchihatcheffțraduction de Grisebach,Végétation du globe,1,p. 424.
122 PLANTES CULTIVÉESPOURLEURS TIGES OU FEUILLESélevées et sauvages d'Arménie. Il est bien probable que, dans larégion au midi du Caucase et de la mer Caspienne, le Morusnigra est spontané, originaire, plutôt que naturalisé. Ce qui mele fait croire, c'est 1° qu'il n'est pas connu, même à l'état cultivé,dans l'Inde, en Chine ou au Japon; 2° qu'il n'a aucun nomsanscrit; 3° qu'il s'est répandu de bonne heure en Grèce, paysdont les communications avec l'Arménie ont été anciennes.Le Morus nigra s'était si peu propagé au midi de la Persequ'on ne lui connaît pas, d'une manière certaine, un nom hébreuni mêire un nom persan distinct de celui du Morus alba. On lecultivait beaucoup en Italie, jusqu'à ce qu'on eût reconnu lasupériorité du Mûrier blanc pour la nourriture des vers à soie.En Grèce, le Mûrier noir est encore le plus cultivé Il s'est naturaliséçà et là dans ces pays et en EspagneMaguey. Agave americana, Linné.Cette plante ligacuse, de la famille des Amaryllidées, estcultivée, depuis un temps immémorial, au Mexique, sous lesnoms de Maguey ou Metl, pour en extraire, au moment où sedéveloppe la tige florale, le vin dit -pulque. Humboldt a décritclairement cette culture 3, et il nous dit ailleurs 4 que l'espècecroît dans toute l'Amérique méridionale, jusqu'à 1600 toisesd'élévation. On la cite 5 dans la Jamaïque, à Antigua, à la Dominique,à Cuba;mais il faut remarquer qu'elle se multiplie facilementde drageonset qu'onla plante volontiers loin deshabitations,pour en former des haies ou en tirer le fil appelé pite, ce qui empêchede savoir dans quel pays elle existait primitivement.Transportée depuis longtemps dans la région de la mer Méditerranée,on la rencontre avec toutes les apparences d'une espèceindigène, quoique son origine ne soit pas douteuse Probablement,d'après les emplois variés qu'on en faisait au Mexique avantl'arrivée des Européens, c'est de là qu'elle est sortie.Canne à sucre. – Saccharum offtcinarum, Linné.Les origines de la Canne à sucre, de sa culture et de la fabricationdu sucre ont été l'objet d'un travail très remarquable dugéopraphe Karl Ritter 7. Je n'ai pas à le suivre dans les détails1. HeldreichṄutzpflansenGrieckenlands, p. 19,2. Bertoloni/Fforaital., 10,p. 179;Visiani,Fl. dalmat.,:1, p. 220;Willkommet Lange,Prodr. fl. hisp., 1, p. 250.3. DeHumboldt,Nouvelle-Espagne, éd. 2, p. 487.4. De Humboldt,dans Kunth,NovaGenera,1, p. 297.5. Grisebach,Floraofbrit. W. India, p. 582.6. Alph. de Candolle,Gêogr. bot. raisonnée,p. 739;H. Hoffmann,dansRegel,Gartenflwa,187S,p. 70. r “ ,o~7. K Ritter, UeberdiegeographischeYerbreitungzlesZuckerrohrs,1840,in-4,108pag. (d'aprèsPritzel, Thes. lit.bot.); Diecultur desZuckerrohrs,Saccharum,in Âsien,Geogr.Verbreitung,etc., etc., in-8°,64pages,sansdate. C'estune monographiepleined'éruditionet de jugement,dignede
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MURIER NOIR 121précises que celles <strong>de</strong> Ritter sur l'origine, et, s'il y a quelquescontradictions apparentes entre nos opinions sur d'autres points,cela vient surtout <strong>de</strong> ce que l'illustre géographe a considéré unefoule <strong>de</strong> variétés comme <strong>de</strong>s espèces, tandis que les botanistesles ont réunies après un examen attentif.Mûrier noir. Morus nigra, Linné.Il est plus recherché pour ses fruits que pour ses feuilles, et,d'après cela, je <strong>de</strong>vrais l'énumérer dans la catégorie <strong>de</strong>s arbresfruitiers. Cependant on ne peut guère séparer son histoire <strong>de</strong>celle du Mûrier blanc. D'ailleurs on emploie sa feuille dansbeaucoup <strong>de</strong> pays pour l'élève <strong>de</strong>s vers à soie, sans se laisserarrêter par la qualité inférieure du produit.Le Mûrier noir se distingue du blanc par plusieurs caractères,indépendamment <strong>de</strong> la couleur noire du fruit, qui se trouveégalement chez certaines variétés du M. alba 1.Il n'a pas uneinfinité <strong>de</strong> formes comme celui-ci, ce qui peut faire présumerune culture moins ancienne, moins active, et une patrie primitivemoins étendue.Les auteurs grecs et latins, même les poètes, ont souventmentionné le Morus nigra, qu'ils comparaient au Ficus Sycomorus,et qu'ils confondaient même dans l'origine avec cetarbre égyptien. Les commentateurs répètent <strong>de</strong>puis <strong>de</strong>ux sièclesune foule <strong>de</strong> passages qui ne laissent aucun doute à cet égard,mais ne présentent guère d'intérêt en eux-mêmes 2.Ils ne fournissentaucune preuve sur l'origine <strong>de</strong> l'espèce, qu'on présume<strong>de</strong> Perse, à moins <strong>de</strong> prendre au sérieux la fable <strong>de</strong> Pyrameet Thisbé, dont la scène était en Babylonie, d'après Ovi<strong>de</strong>.Les botanistes n'ont pas constaté d'une manière bien certainel'indigénat en Perse. M. Boissier, qui possè<strong>de</strong> plus <strong>de</strong> matériauxque personne sur l'Orient, se contente <strong>de</strong> citer Hohenackercomme ayant trouvé le M. nigra dans les forêts <strong>de</strong> Lenkoran,sur la côte méridionale <strong>de</strong> la mer Caspienne, et il ajoute « probablementspontané dans la Perse septentrionale vers la merCaspienne 3 ». Avant lui, Le<strong>de</strong>bour, dans sa flore <strong>de</strong> Russie,indiquait, d'après divers voyageurs, la Crimée et les provincesau midi du Caucase mais Steven nie que l'espèce existe enCrimée autrement qu'à l'état <strong>de</strong> culture 5. M. <strong>de</strong> Tchihatcheff etC. Koch 6 ont trouvé <strong>de</strong>s pieds <strong>de</strong> Mûrier noir dans <strong>de</strong>s localités1. Reichenbacba publié<strong>de</strong> bonnes figures <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux espèces dans sesIconesflors germ., t. 657et 658. “ j2. Fraas,Synopsisfl. class.,p 236;Lenz,Botanikd.alten GnechenundRœmer.p.419;Ritter, Erdkun<strong>de</strong>,11,p. 482;Hehn, Culturpflanzen, ed. 3,p. 336,sansparler d'auteurs plus3. Boissier,Flora anciens.orient., 4, p. 1153 (publiée en 1879).4. Le<strong>de</strong>bour,FI, ross., 3, p. 641.5. Steven,Verzeichnissd. taurischenHalbinsṖflanzen,p.f 313. 6. Tchihatcheffțraduction <strong>de</strong> Grisebach,Végétation du globe,1,p. 424.