Candolle, Alphonse de. Origine des plantes cultivées ... - EditAEFA

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13.07.2015 Views

MURIER BLANCH9spontanée y est moins sûre, attendu que ces pays sont peupléset que les graines de Chanvre peuvent se répandre aisémenthorsjardins. L'ancienneté de la culture en Chine me fait croire quel'habitation s'étend assez loin vers l'est, quoique les botanistesne l'aient pas encore constaté 1. M. Boissier indique 1 espèceen Per-e comme « presque spontanée ». Je doute qu'elle y soitindigène, parce que les Grecs et les Hébreux l'auraient connueplus tôt si elle l'était.Mûrier blanc. Morus alba, Linné.Le Mûrier dont on sert le plus communément en Europe pourl'éducation des vers à soie est le Morus alba. Ses variétés, trèsnombreuses, ont été décrites avec soin par Seringe 2 et plusrécemment par M. Bureau 3. La plus cultivée dans l'Inde, leJ/oj-msindica,Linné [Morus alba, var. indica, Bureau), est sauvagedans le Punjab et à Sikim, d'après Brandis, inspecteur généraldes forêts de l'Inde anglaise 4. Deux autres variétés, serrata etcusindata, sont aussi indiquées comme sauvages dans diversesprovinces de l'Inde septentrionale 5. L'abbé David a trouvé enMongolie une variété parfaitement spontanée, décrite sous le nomde Mongolica par M. Bureau, et le Dr Bretschneider 6 cite un nomYen, d'anciens auteurs chinois, pour le Mûrier sauvage. Il nedit pas, il est vrai, si ce nom s'applique au Mûrier blanc Pe

120 PLANTES CULTIVÉES POURLECRS TIGES OU FEUILLESCette facilité de naturalisation explique sans doute la présence,à des époques successives, du Mûrier blanc dans l'Asie occidentaleet le midi de l'Europe. Elle a dû agir surtout depuis que'des moines eurent apporté le ver à soie à Constantinople, sousJustinien, dans le me siècle, et que graduellement la séricultures'est propagée vers l'ouest. Cependant Targioni a constaté quele mûrier noir, JI. nigra, était seul connu en Sicile et en Italie,.lorsque l'industrie de la soie s'est introduite en 1148 en Sicile etdeux siècles plus tard en Toscane 1. D'après le même auteur,l'introduction du Mûrier blanc en Toscane date, au plus tôt, del'année 1340. De la même manière, l'industrie de la soie peutavoir commencé en Chine, parce que le ver à soie s'y trouvaitnaturellement; mais il est très probable que l'arbre existait aussidans l'Inde septentrionale, où tant de voyageurs l'ont trouvé àl'état sauvage. En Perse, en Arménie et dans l'Asie Mineure, jelecrois plutôt naturalisé depuis une époque ancienne, contrairementà l'opinion de Grisebach, qui le regarde comme originairede la région de la mer Caspienne (Végét. du globe, trad.française, I, p. 424). M. Boissier ne le cite pas comme spontanédans ces pays 2. M. Buhse 3 l'a trouvé en Perse, prèset de d'ErivanBaschnaruschin, et il ajoute « naturalisé en abondancedansle Ghilan et le Masenderan. » La flore de Russie parLedebour 4 indique de nombreuses localités autour du Caucase,sans parler de spontanéité, ce qui peut signifier une espèce naturalisée.En Crimée, en Grèce et en Italie, il est seulement àl'état de culture 5.Une variété tatarica, souvent cultivée dans lemidi de la Russie, s'est naturalisée près du Volga 6.Si le Mûrier blanc n'existait pas primitivement en Perse etvers la mer Caspienne, il doit y avoir pénétré depuis longtemps.Je citerai pour preuve le nom de Tut, Tuth, Tuta, qui estpersan, arabe, turc et tartare. Il y a un nom sanscrit, Tula 7rqui doit se rattacher à la même racine que le nom persan; maison ne connaît pas de nom hébreu, ce qui vient à l'appui del'idée d'une extension successive vers l'Asie occidentale.Ceux de mes lecteurs qui désirent des renseignements plusdétaillés sur l'introduction des Mûriers et des vers à soie lestrouveront surtout dans les savants ouvrages de Targioni et'de Ritter que j'ai cités. Les découvertes faites récemmentpar divers botanistes m'ont permis d'ajouter des données plus1. Ant.Targioni,Cennistorici sullaintrod. divariepianteneWagricolt.toscana,p. 188.2. Boissier,Flora orient.,4, p. 1153.3. Buhse,Aufzàhlungder TranseaucasienundPersienPflanzen,p. 203.4. Ledebour,FI.ross.,3, p. 643.5. Steven,Verzeichniss d. taurisch. Halbins,p. 313 Heldreich,Pflanzen.-desattischenEbene,p. 508;Bertoloni,Fl.ital., 10,p. 171;Garue),FI. Tos~cana,p. 171.6. Bureau, l. c.7. Roxburgh, FLind.; Piddington,Index.

MURIER BLANCH9spontanée y est moins sûre, attendu que ces pays sont peupléset que les graines <strong>de</strong> Chanvre peuvent se répandre aisémenthorsjardins. L'ancienneté <strong>de</strong> la culture en Chine me fait croire quel'habitation s'étend assez loin vers l'est, quoique les botanistesne l'aient pas encore constaté 1. M. Boissier indique 1 espèceen Per-e comme « presque spontanée ». Je doute qu'elle y soitindigène, parce que les Grecs et les Hébreux l'auraient connueplus tôt si elle l'était.Mûrier blanc. Morus alba, Linné.Le Mûrier dont on sert le plus communément en Europe pourl'éducation <strong>de</strong>s vers à soie est le Morus alba. Ses variétés, trèsnombreuses, ont été décrites avec soin par Seringe 2 et plusrécemment par M. Bureau 3. La plus cultivée dans l'In<strong>de</strong>, leJ/oj-msindica,Linné [Morus alba, var. indica, Bureau), est sauvagedans le Punjab et à Sikim, d'après Brandis, inspecteur général<strong>de</strong>s forêts <strong>de</strong> l'In<strong>de</strong> anglaise 4. Deux autres variétés, serrata etcusindata, sont aussi indiquées comme sauvages dans diversesprovinces <strong>de</strong> l'In<strong>de</strong> septentrionale 5. L'abbé David a trouvé enMongolie une variété parfaitement spontanée, décrite sous le nom<strong>de</strong> Mongolica par M. Bureau, et le Dr Bretschnei<strong>de</strong>r 6 cite un nomYen, d'anciens auteurs chinois, pour le Mûrier sauvage. Il nedit pas, il est vrai, si ce nom s'applique au Mûrier blanc Pe

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