Candolle, Alphonse de. Origine des plantes cultivées ... - EditAEFA
Candolle, Alphonse de. Origine des plantes cultivées ... - EditAEFA Candolle, Alphonse de. Origine des plantes cultivées ... - EditAEFA
FOURRA.GES. SERRADELLE. SPERGULE 91La Serradelle ne convient que dans les terrains sablonneuxet arides. C'est une plante annuelle, qui fournit en Portugal unfourrage très précoce au printemps. Sa culture, introduite dansla Campine, a bien réussi l. 1L'0. sativus paraît spontané dans plusieurs localités de Portugalet du midi de l'Espagne. J'en ai un échantillon de Tanger(Salzmann), et M. Cosson l'a récolté en Algérie. Souvent on letrouve dans des champs abandonnés et même ailleurs. Il peutêtre difficile de savoir si les échantillons ne sont point échappésdes cultures, mais on cite des localités où cela n'est pas probable,par exemple un bois de pins, près de Ghielana, dans le midi del'Espagne (Willkomm).Spergule ou Spargoule. – Spergula arvensis, Linné.Cette plante annuelle, sans apparence, de la famille des Caryophyllées(tribu Alsinées), croît dans les champs sablonneuxet terrains analogues en Europe, dans l'Afrique septentrionalemême en Abyssinie 2 et dans l'Asie occidentale jusque dansl'Inde 3 et même à Java 4. Il est difficile de savoir dans quelleétendue de l'ancien monde elle était primitivement indigène.Pour beaucoup de localités, on ignore si elle est vraiment spontanéeou si elle provient des cultures. Quelquefois on peut soupçonnerune introduction récente. Dans l'Inde, par exemple, onen a recueilli depuis quelques années de nombreux échantillonsmais Roxburgh n'a pas mentionné l'espèce, lui qui avait tantherborisé à la fin du siècle dernier et au commencement decelui-ci. On ne lui connaît aucun nom sanscrit ou de l'Inde modernes, et on ne l'a pas récoltée dans les pays entre l'Inde etla Turquie.Les noms vulgaires peuvent indiquer quelque chose sur I originede l'espèce et sa culture.On ne connait aucun nom grec ni des auteurs latins. Celui deSpergula, en italien Spergola, a toute l'apparence d'un nomvulgaire ancien en Italie. Un autre nom italien, Erba renawla,indique seulement la croissance dans le sable {rend). Les nomsfrançais, espagnol [Espar cillas), portugais (Esparguta), allemand(Spark) ont la même racine. Il semble que dans toutle midi de l'Europe l'espèce ait été portée de pays en pays parles Romains, avant la division des langues latines. Dans jenord, c'est toute autre chose. Il y a un nom russe, lontsa1. Bonjardinier, 1880,p. 512.2. Boissier,FI. or. 1, p. 731. w-i-t,-3. Hooker,FI. brit. Inâia, 1.p.. "43,et plusienrs échantillons des ISi.'gmrieset de Ceylandansmon herbkr.4. Zollinger, n° 2556,dans monherbier.5.Piddineton,Index.6. Sobolewski,Florapsù-p., p. 109.
92 PLANTES CULTIVÉES POUR LEURS TIGES OU FEUILLESplusieurs noms danois, Humb ou Hum, Girr ou Kirr et suédois,Knutt, Fryle. Nâgde, Skorfî-. Cette grande diversité montreque l'attention s'était portée depuis longtemps sur la plantedans cette partie de l'Europe, et fait présumer que la culturey est ancienne. Elle était pratiquée autour de Montbelliarddans le xvie siècle 3, et l'on ne dit pas qu'elle y fût récente. Probablementelle a pris naissance dans le midi de l'Europe àl'époque de l'empire romain, et dans le nord peut-être plusEn tout tôt.cas, la patrie originelle doit avoir été l'Europe.Les agriculteurs distinguent une forme plus haute de Spergulemais les botanistes s'accordent à ne pas lui trouver descaractères suffisants pour la séparer comme espèce, et plusieursn'en font pas même une variété.Herbe de Guinée. – Panicum maximum, Jacquin 6.La Graminée vivace, dite Herbe de Guinée (Guinea grass desAnglais), a une grande réputation dans les pays intertropicauxcomme fourrage nutritif, aisé à cultiver. Avec un peu de soin,on peut faire durer un pré jusqu'à vingt ans 6.La culture paraît avoir commencé dans les Antilles. E. Browneen parle dans son ouvrage sur la Jamaïque au milieu du siècledernier, et après lui Swartz.Le premier mentionne le nom Guinea grass, sans aucuneréflexion sur la provenance de l'espèce. Le second dit « apportéautrefois des côtes d'Afrique aux Antilles ». Il s'est fié probablementà l'indication donnée par le nom vulgaire, mais nous savonsà quel point les origines indiquées de cette manière sont quelquefoisfausses, témoin le blé dit de Turquie, qui vient d'Amérique.Swartz, excellent botaniste, dit que la plante croît « dans lespâturages cultivés secs des Indes occidentales, où elle est aussicultivée », ce qui peut s'entendre d'une espèce naturalisée dansdes terrains qui ont été cultivés. Je ne vois pas qu'aux Antilleson ait constaté un état vraiment spontané. Il en est autrementau Brésil. D'après les documents recueillis par de Martius etétudiés par Nees 7, documents augmentés depuis et encore mieux1.Rafn,Danmarksflora,2, p. 799.2. Wahlenberg,cité dans Moritzi,Dict. ms.; SvenskBotanik,t. 308.3. Bauhin,Hist.plant., 3,p. 722.4. Spergula maximaBœhninghausen,figurée sans Reichenbach,Plantscnl., 6, p. 513.5. PanicummaximumJacq., Coll. 1, p. 7d (en 1786);Jacq. icones, 1,t. 13 Swartz,FI. Indiseace, 7, p. 170.P. polygamumSwartz,P?-odr.§. 24(1788).P. jumentorum PersoonEnch.,1,p 83(1805).P. altissimum,e quelques jardins et auteursmodernes.D'après la règle, le nom le plusanciendoit être adopté.6. Ala Dominique,d'aprèsImray, dansKewReportfor 1879,p. 16.7. Nees,dansMartius,FI. brasil.,in-8»,vol. 2, p. 166.
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FOURRA.GES. SERRADELLE. SPERGULE 91La Serra<strong>de</strong>lle ne convient que dans les terrains sablonneuxet ari<strong>de</strong>s. C'est une plante annuelle, qui fournit en Portugal unfourrage très précoce au printemps. Sa culture, introduite dansla Campine, a bien réussi l. 1L'0. sativus paraît spontané dans plusieurs localités <strong>de</strong> Portugalet du midi <strong>de</strong> l'Espagne. J'en ai un échantillon <strong>de</strong> Tanger(Salzmann), et M. Cosson l'a récolté en Algérie. Souvent on letrouve dans <strong>de</strong>s champs abandonnés et même ailleurs. Il peutêtre difficile <strong>de</strong> savoir si les échantillons ne sont point échappés<strong>de</strong>s cultures, mais on cite <strong>de</strong>s localités où cela n'est pas probable,par exemple un bois <strong>de</strong> pins, près <strong>de</strong> Ghielana, dans le midi <strong>de</strong>l'Espagne (Willkomm).Spergule ou Spargoule. – Spergula arvensis, Linné.Cette plante annuelle, sans apparence, <strong>de</strong> la famille <strong>de</strong>s Caryophyllées(tribu Alsinées), croît dans les champs sablonneuxet terrains analogues en Europe, dans l'Afrique septentrionalemême en Abyssinie 2 et dans l'Asie occi<strong>de</strong>ntale jusque dansl'In<strong>de</strong> 3 et même à Java 4. Il est difficile <strong>de</strong> savoir dans quelleétendue <strong>de</strong> l'ancien mon<strong>de</strong> elle était primitivement indigène.Pour beaucoup <strong>de</strong> localités, on ignore si elle est vraiment spontanéeou si elle provient <strong>de</strong>s cultures. Quelquefois on peut soupçonnerune introduction récente. Dans l'In<strong>de</strong>, par exemple, onen a recueilli <strong>de</strong>puis quelques années <strong>de</strong> nombreux échantillonsmais Roxburgh n'a pas mentionné l'espèce, lui qui avait tantherborisé à la fin du siècle <strong>de</strong>rnier et au commencement <strong>de</strong>celui-ci. On ne lui connaît aucun nom sanscrit ou <strong>de</strong> l'In<strong>de</strong> mo<strong>de</strong>rnes, et on ne l'a pas récoltée dans les pays entre l'In<strong>de</strong> etla Turquie.Les noms vulgaires peuvent indiquer quelque chose sur I origine<strong>de</strong> l'espèce et sa culture.On ne connait aucun nom grec ni <strong>de</strong>s auteurs latins. Celui <strong>de</strong>Spergula, en italien Spergola, a toute l'apparence d'un nomvulgaire ancien en Italie. Un autre nom italien, Erba renawla,indique seulement la croissance dans le sable {rend). Les nomsfrançais, espagnol [Espar cillas), portugais (Esparguta), allemand(Spark) ont la même racine. Il semble que dans toutle midi <strong>de</strong> l'Europe l'espèce ait été portée <strong>de</strong> pays en pays parles Romains, avant la division <strong>de</strong>s langues latines. Dans jenord, c'est toute autre chose. Il y a un nom russe, lontsa1. Bonjardinier, 1880,p. 512.2. Boissier,FI. or. 1, p. 731. w-i-t,-3. Hooker,FI. brit. Inâia, 1.p.. "43,et plusienrs échantillons <strong>de</strong>s ISi.'gmrieset <strong>de</strong> Ceylandansmon herbkr.4. Zollinger, n° 2556,dans monherbier.5.Piddineton,In<strong>de</strong>x.6. Sobolewski,Florapsù-p., p. 109.