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JOURNAL OF - Débats parlementaires de la 4e République

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M, Auguste Joubtrt. De noire .c&té, à.quel mot d'ordre" obéissons-nous ? Aaucun I11. le prési<strong>de</strong>nt du conseil. S'il me fal<strong>la</strong>itTOUS apporter <strong>la</strong> démonstration que ce queje viens <strong>de</strong> dire est bien l'expression <strong>de</strong> <strong>la</strong>vérité, il me suffirait <strong>de</strong> me reporter àcertains événements <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>rniers jours.(App<strong>la</strong>udissements au centre.)M. Eugène Ciaudius-Petit. Nous n'obéissonsà aucun mot d'ordre.M. Jean legendre. L'Assemblée n'a renverséaucun gouvernement. Les gouvernementssont tombés d'eux-mêmes, ilspourrissaient d'eux-mêmes, (.Mouvements•divers.)M. Je prési<strong>de</strong>nt. Monsieur le prési<strong>de</strong>ntdu conseil, veuillez me permettre <strong>de</strong> présenterune courte observation.M. le prési<strong>de</strong>nt du conseil. Je vous enprie.M. le prési<strong>de</strong>nt. Je désire faire observerque <strong>la</strong> loi du parlementarisme et du régimerépublicain veut qu'on écoute avec déférenceet dans le silence un chef <strong>de</strong> gouvernementà qui on pourra ensuite répondre.(App<strong>la</strong>udissements à gauche, au centreet sur quelques bancs à droite.)M. le prési<strong>de</strong>nt du conseil. Mes chers collègues,je ne me p<strong>la</strong>ins ipas <strong>de</strong>s interruptions,mais je «voudrais tout <strong>de</strong> mêmeéviter <strong>de</strong> prolonger inutilement ce débat.Ma réponse sera très brève et aussi préciseque possible, dans <strong>la</strong> mesure où <strong>de</strong>squestions précises m'ont été posées.L'une <strong>de</strong> ces questions, venant <strong>de</strong>M. Louis Rollin, concerne <strong>la</strong> réglementation<strong>de</strong> <strong>la</strong> grève.Le Parlement est saisi, <strong>de</strong>puis <strong>de</strong> nombreusessemaines déjà, d'un projet concernant<strong>la</strong> réglementation <strong>de</strong> <strong>la</strong> grève pour <strong>la</strong>police. Je suis obligé <strong>de</strong> constater que<strong>la</strong> commission compétente n'est pas encoreparvenue à désigner son rapporteur,H n'y a donc pas <strong>de</strong> responsabilité gouvernementale& ce sujet.D'autre part, un proiet réglementantl'ensemble <strong>de</strong> cette matière est en voied'é<strong>la</strong>boration et sera déposé <strong>de</strong>vant le Parlement,Nous ne <strong>de</strong>vons pas oublier que <strong>la</strong> Constitutionprécise, dans son préambule : « Ledroit <strong>de</strong> grève s'exerce dans le cadre <strong>de</strong>slois qui le réglementent ».Elle suppose done «l'existence d'uneloi qui réglemente le droit <strong>de</strong> grève, auquelnous ne voulons pas porter atteinte.Une <strong>la</strong>cune est à combler .Le Gouvernementa le <strong>de</strong>voir <strong>de</strong> définir sa politiqueen cette matière et <strong>de</strong> saisir le Parlementd'un texte. Ce sera une <strong>de</strong> ses premièrespréoccupations*M. Louis Rollin. Je veux croire que votrepromesse connaîtra un meilleur sort quecelle <strong>de</strong> M. Ramadier.M. Maurice Schumann. Ce<strong>la</strong> dépend <strong>de</strong>l'Assemblée.M. le prési<strong>de</strong>nt du conseil. Quant àM. Triboulet, il a parlé <strong>de</strong>s « équivoques »dans lesquelles nous nous trouvons.Il n'est pas le premier à avoir employéce terme, quand il s'agissait <strong>de</strong> <strong>la</strong> criseque nous venons <strong>de</strong> résoudre provisoirement.(Mouvements divers.)Si je dis « provisoirement », c'est queje suis respectueux <strong>de</strong>s pouvoirs que6460 ASSEMBLEE NATIONALE — SEANCE DU 7 SEPTEMBRE 1948l'Assemblée détient. (Sourires.) Je ne voudraisrien dire, ni ne puis rien faire pourF empêcher <strong>de</strong> s'en servir en toute liberté(App<strong>la</strong>udissements au centre.)M. Triboulet s'est p<strong>la</strong>int du fait qu'uneloi récente a été votée, à <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> duprécé<strong>de</strong>nt gouvernement, accordant <strong>de</strong>spouvoirs réglementaires é<strong>la</strong>rgis au gouvernementquel qu'il soit, Et l'interpel<strong>la</strong>teurvoit, une sorte d'abus <strong>de</strong> confiance — ilne le dit pas expressément, mais c'estsous-entendu — dans le fait qu'un autregouvernement, quelques semaines après,enten<strong>de</strong> se servir <strong>de</strong> ces pouvoirs.M. Triboulet a visé plus spécialement leministre <strong>de</strong>s finances. Je lui ferai observerd'aibord — ce qu'il a reconnu lui-même ence qui concerne M. Paul Reynaud — queM. Pineau ne sera pas seul à signer unquelconque' <strong>de</strong>s décrets en question. Ledéeret <strong>de</strong>vra être ipris en conseil <strong>de</strong>s ministres,c'est-à-dire par l'ensemble duGouvernement. Puis, il y aura <strong>de</strong>s cosignataires,et, en première ligne, le prési<strong>de</strong>ntdu conseil.Il ne s'agit donc pas d'une arme livréeen quelque sorte à un seul homme. C'estun gouvernement qui, sous sa responsabilitésolidaire, use et usera, si votre confiancelui est maintenue, <strong>de</strong> ces pouvoirs.Maïs, monsieur Triboulet, vous avez <strong>la</strong>possibilité — et vous y avez recours, paraît-il— <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r que soit rapportéecette loi sur les pouvoirs réglementaires,Nous aurons le moment venu un débat.Je reviendrai <strong>de</strong>vant vous. En toute franchise,je vous dirai que si le Parlementrefusait le maintien d'une loi qu'il a votéeen faveur <strong>de</strong> son prédécesseur, le Gouvernementconsidérerait cette mesure commeune marque <strong>de</strong> défiance à son égard, qu'ilne pourrait accepter et dont il tireraittoutes les conséquences.Equivoque aussi, paraît-il, en ce quiconcerne le programme.Le programme que le Gouvernementainsi constitué appliquerait <strong>de</strong>main, seraitdifférent <strong>de</strong> celui qu'il y a huit joursj'avais l'honneur <strong>de</strong> développer et <strong>de</strong> faireapprouver par l'Assemblée.Permettez-moi <strong>de</strong> vous <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r surquels points il y a eu changement <strong>de</strong>programme. Vous ne me l'avez pas ditet par là vous ne m'avez pas donné <strong>la</strong>possibilité <strong>de</strong> vous répondre. (Mouvementsdivers.)J'affirme qu'il n'y a pas changement<strong>de</strong> programme. J'affirme aussi que ce seraitune malhonnêteté s'il y avait, <strong>de</strong> mapart, ce que vous avez appelé « <strong>de</strong>ux altitu<strong>de</strong>ssuccessives ».Ce n'est pas mon genre, et (e ne serajamais mon cas. (App<strong>la</strong>udissements ancentre.)H. Raymond Triboulet. Me permettezvous<strong>de</strong> vous interrompre, monsieur leprési<strong>de</strong>nt du conseil ?M. le prési<strong>de</strong>nt du conseil. Je vous enprie.M. Raymond Triboulet. Je ne voudrais,bien entendu, développer en aucune façonles différences <strong>de</strong> programme quiséparent les conceptions <strong>de</strong> M. Paul Reynaudou même ua programme Paul Reynaudédulcoré, <strong>de</strong>s vues <strong>de</strong> M. Pineau,qu'il ne nous a d'ailleurs pas encoreexposées. (Exc<strong>la</strong>mations au centre et àgauche.)Mais je signale, en passant, un seulexemple: l'appel à l'épargne. Depuisquand un ministre socialiste est-il qualifiépour faire appel k l'épargne ? [Protestationsà gauche et, au centre.)M. le préskient ilu conseil. Monsieur Tri*boulet, vous me direz peut-être un jcmren particulier si <strong>la</strong>. distance <strong>de</strong> M. PaulReynaud à M. Pineau est plus gran<strong>de</strong> quecelle <strong>de</strong> M. Paul Reynaud à M. Léon Blum,(Rires et app<strong>la</strong>udissements au centre et àgauche.)M. Maurice Schumann. C'est <strong>la</strong> question IM. le prési<strong>de</strong>nt du conseil. Far ailleurs,*je dois vous faire une autre remarque, trèssimplement et très amicalement.S'il y avait sur ce p<strong>la</strong>n une espèced'abus <strong>de</strong> confiance, je crois que vous seriezmal fondé à vous m p<strong>la</strong>indre, carvous n'êtes pas partie au contrat, n'ayantvoté ni <strong>la</strong> confiance ni l'investiture. (Rires,et app<strong>la</strong>udissements au centre.)M. Raymond Triboulet. Je l'avais indiquéiM. le prési<strong>de</strong>nt du conseil. Je vous donnéen tout cas cette garantie, comme je l'aidit en toute franchise à l'Assemblée toutentière : je ne songe pas et je n'ai jamaissongé à renier le programme que j'ai développé<strong>de</strong>vant cette Assemblée.En tous points, et strictement, je res-.terai fidèle à ce programme en ce quiconcerne tant les questions <strong>de</strong> sa<strong>la</strong>ires queles questions <strong>de</strong> prix et les économies àfaire. Aujourd'hui, monsieur Jacquesclos, quelle que soit votre éloquenee, je noferai pas <strong>de</strong> promesse supplémentaire. Joreste fidèle à ce que j'ai dfit. Le programmeque j'ai défini ne sera, certes, pas facileà appliquer...M. Jacques Duclos. Les ouvriers agricole»'n'auront rien ?M. le prési<strong>de</strong>nt du conseil. Je n'ai pasà répondre à <strong>de</strong>s questions qui n'ont pasencore fait l'objet d'une discussion au seindu Gouvernement.Le Gouvernement existe à peine <strong>de</strong>puisquarante-huit heures et vous voulez déjà,tout savoir ! (Smrires.)Nous connaissons votre impatience. Vouaêtes impatient légitimement. Mais, voyezvous,si je vous promettais aujourd'hui<strong>de</strong>s choses qui ne seraient pas réalisées<strong>de</strong>main, vous estimeriez que j'ai déjà manquéà ma promesse.Nous préférons nous présenter <strong>de</strong>vanÇvous avec <strong>de</strong>s actes. Et vous avez pu constaterque, ce matin déjà, les premiers actea<strong>de</strong> ce Gouvernement sont intervenus. Nouscontinuerons ainsi chaque jour, et le par-*lement, pour sa part, sera associé aux responsabilitésdu Gouvernement.Il n'y a pas, en effet, que <strong>de</strong>s discours,,il n'y a pas que <strong>de</strong>s arrêtés, il y auraaussi <strong>de</strong>s projets <strong>de</strong> loi. Ceux-ci ne serontpas faits pour augmenter <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>rité duGouvernement IJe sais d'avance que ce sera là, si au»jourd'hui <strong>la</strong> confiance est maintenue auGouvernement, un point crucial pour sapolitique. Mais nous ne pourrons pas nousen passer. Je l'ai dit dans ma profession êtefoi.Ici encore, le Parlement nous retrouvera,et, en toute franchise et en toutesliberté, chacun prendra ses responsablelités.Vous avez parlé, monsieur Jacques Duclos,<strong>de</strong>s marchandages qui auraient seulspermis <strong>la</strong> constitution du Gouvernement,Vous non plus vous n'avez pu dire sur quel

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