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JOURNAL OF - Débats parlementaires de la 4e République

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Aimée 1948. — N° 118 A. N. Le Numéro : 3 î r M ^ .0 $£p fJj|àcr/di 8 Septembre 1948. ^<strong>JOURNAL</strong> <strong>OF</strong>DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISEDÉBATSPARLEMENTAIRESASSEMBLEENATIONALECOMPTE RENDU IN EXTENSO DES SÉANCESQUESTIONS ÉCRITES ET RÉPONSES DES MINISTRES A GES QUESTIONSAbonnements à l'Édition <strong>de</strong>s DÉBATS DE L'ASSEMBLÉE NATIONALE :MÉTROPOLE ET PKANCE D'OUTR3-MEK : 3®© fr. ; ÉTRANGER , 700(Compte chèque postal : 100.97, Paris.)twÈmmmmm LA^ERNIÉEE BANDEaux renouvellements et réolAmationsDIRECTION, RÉDACTION ET ADMINISTRATIONQUAI VOLTAIRE, HT* 31, PARIS-7*POUR LES CHANGEMENTS D'AX>BKSS8AJOUTER 123 FRANCSl reLEGISLATURESESSION DE 1948 — COMPTE RENDU IN EXTENSO — %W SÉANCESéance du Mardi 7 Septembre 1948.SOMMAIREI. — Procès-verbal.1 — -Excuses et congés.3. — Eloge funèbre <strong>de</strong> M. Bénès : MM. le prési<strong>de</strong>nt.Robert Schuman, prési<strong>de</strong>nt du con*nml4 — Composition et politique générale duGouvernement. — Discus^Hi (l'interpel<strong>la</strong>jtions.MM. Louis Rollin, Triboulet, Jacques Duêtes,le prési<strong>de</strong>nt du conseil, René Pleven.piscussion générale: MM. Jean Masson>Monia, Jacques Duclos.Suspension et reprise <strong>de</strong> <strong>la</strong> séance.Dépôt <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux ordres du jour par MM. <strong>de</strong>Menthon, Lussy et Cu<strong>de</strong>net, d'une part, Anfier,Barbier, Barrachin et Furaud, d'autrepart.' Explications <strong>de</strong> vote:.MM. Barrachin, Api-. ^^ jFayet, Pleven, Béto<strong>la</strong>ud, Viollette, Qui-Septttin sur l'ordre du jour <strong>de</strong> MM. <strong>de</strong>Pptbon, Ljissy et Cu<strong>de</strong>net — Pointage. —-feoc<strong>la</strong>mation ultérieure du résultat,$. Propositions <strong>de</strong> <strong>la</strong> conférence <strong>de</strong>s prési<strong>de</strong>nts.— Adoption.0, inscription d'affaires sous réserve qu'ilist-j aitj&s débat.®%êt ? 1avec <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> discussion d'urg*j&ce,<strong>de</strong> propositions do résolution.É ^ Composition et pblitique générale du-IloUvernement. (mite). — Rejet au scrutinl'ordre du jour <strong>de</strong> MM. <strong>de</strong> Menthon,-Pissy et Cu<strong>de</strong>net•» — Deman<strong>de</strong>s d'interpel<strong>la</strong>tion.— Avis conformes du Conseil <strong>de</strong> <strong>la</strong> République.11. — Renvoi pour avis.12. — Communications <strong>de</strong> commissions.13. — Dépôt <strong>de</strong> projets <strong>de</strong> loi.14. — Dépôt <strong>de</strong> propositions <strong>de</strong> loi.15. — Dépôt d'une proposition <strong>de</strong> loi % transmisepar le Conseil <strong>de</strong> <strong>la</strong> République.16. — Dépôt <strong>de</strong> propositions <strong>de</strong> résolution*17. — Dépôt d'un rapport.18. — Dépôt d'avis»19. — Dépôt d'avis transmis par le Conseil <strong>de</strong><strong>la</strong> République.PRESIDENCE DE M. 'EDOUARD HERRIOTLa séance est ouverte à seize heures.— 1 -rPROCES-VERBALM. le prési<strong>de</strong>nt. Le procès-verbal <strong>de</strong> <strong>la</strong>séance du mercredi 1 er septembre a étéaffiché et distribué.Il n'y a pas d'observationLe procès-verbal est adopté. .* (1 M— î —UCUSES ET CONÛESM. le prési<strong>de</strong>nt. MM. Paul Reynaud etLaniel s' excusent <strong>de</strong> ne îpouvoir assister


€440ASSEMBLEE NATIONALE — SEANCE DU 7. SEPTEMBRE 1948ai<strong>de</strong>nt, avec le privilège d'affection qu'i<strong>la</strong>ccor<strong>de</strong>, dans <strong>la</strong> justesse <strong>de</strong> son instinct, àceux qui ont beaucoup souffert pour lui.La nation française ne pourrait <strong>la</strong>isserdisparaître sans un <strong>de</strong>rnier hommagel'homme d'Etat qui lut pour, elle un siconstant ami.La vie d'Edouard Bénès se confond aveccelle <strong>de</strong> son pays. Nous l'avons connu [pendant<strong>la</strong> première guerre mondiale, élève <strong>de</strong><strong>la</strong> Sorbonne, disciple d'Au<strong>la</strong>rd et <strong>de</strong> Denis,travail<strong>la</strong>nt à <strong>la</strong> résurrection <strong>de</strong> sa patrie.Son charme, <strong>la</strong> confiance qu'il inspirait,venaient d'abord <strong>de</strong> <strong>la</strong> profon<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> saculture. La survivance d'une âme tchèqueà travers toutes les convulsions <strong>de</strong> l'histoires'explique avant tout par <strong>la</strong> persistanced'une vigoureuse tradition intellectuelle.La vieille Bohème ' — <strong>la</strong> mèreBohème — avait, dès le moyen âge, donnéà l'Europe centrale sa première université.Bénès fut nourri par <strong>la</strong> pensée <strong>de</strong>s écrivainsnationaux, Safarik, le grand théoriciendu patriotisme ; Dobrovsky, le défenseur<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue, Hanka et tant d'autres.Mais cette intelligence si vive s'accompagnedu culte <strong>de</strong> <strong>la</strong> valeur, morale, ducourage, <strong>de</strong> <strong>la</strong> vertu. Toute l'histoire <strong>de</strong> <strong>la</strong>Tchécoslovaquie est illuminée par le bûcher<strong>de</strong> Jean Hus, par le courage <strong>de</strong> cepenseur qui, dès le début du quinzièmesiècle, obtient qu'à l'université <strong>la</strong> suprématiesoit donnée aux Tchèques sur lesAllemands, et qui préfère aux lâchetés dureniement les horreurs du supplice.La résurrection <strong>de</strong> <strong>la</strong> Tchécoslovaquie aété non pas un acci<strong>de</strong>nt historique, mais<strong>la</strong> récompense du courage et <strong>la</strong> victoire <strong>de</strong>l'esprit.Deux hommes, pârmi bien <strong>de</strong>s héros, <strong>la</strong>symbolisent : Masarvk, que nous pleurionshier; Bénès, que nous pleurons aujourd'hui.L'un et l'autre, du reste, se sont montrésaussi bons Européens que bons patriotes.Lorsque <strong>la</strong> France, en 1924, proposeaux nations réunies à Genève un protocole<strong>de</strong> paix, elle rencontre l'adhésionenthousiaste <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux précurseurs: Politisétait Uun, Bénès fut l'autre.Il n'a cessé <strong>de</strong> nous ai<strong>de</strong>r à défendre <strong>la</strong>loi internationale, dont l'application loyaleeût sauvé <strong>la</strong> paix. Et dans cette défense,dans son accord avec notre pays, il témoi :gnait à <strong>la</strong> France line confiance totale quiméritait mieux qu'elle n'a obtenu.Il se réc<strong>la</strong>mait ouvertement <strong>de</strong> notregran<strong>de</strong> Révolution et <strong>de</strong> ses principes. Le17 avril 1934, m'exposant <strong>la</strong> situation « inconfortable» <strong>de</strong> son pays, il m'écrivait:(( H nous faut une France farte, toujoursvigi<strong>la</strong>nte et se tenant à <strong>la</strong> tête <strong>de</strong> nos démocraties,avec mesure et décision, avecordre et fermeté ».On sait <strong>la</strong> suite : l'affreuse tragédie dont,suivant un mot bien juste, nous ne pouvonsparler qu'à voix liasse : l'affaire <strong>de</strong>sSudètes, le rapport Runciman, les nuitsdéchirantes où l'on perçoit, heure parheure, les convulsions / du drame qui sejoue à Prague, <strong>la</strong> première saignée qui nefait qu'aiguiser les appétits du fauve.Suivant UT* important témoignage, Hitlerest atterré par <strong>la</strong> vigueur <strong>de</strong>s institutionstchèques et certains préparatifs <strong>de</strong>défense.Cette fois, un peuple est disséqué -vivant.Si <strong>de</strong> tels événements avaient provoquéchez Edouard Bénès un durable ressentiment,on ne saurait vraiment pas s'enétanmer. H n'en fut rien.Dans <strong>la</strong> correspondance c<strong>la</strong>n<strong>de</strong>stine quej'entretins avec lui, je retrouve une lettredatée <strong>de</strong> Londres et du 18 juin 1942;Il travaille pour l'après-guerre et pour « unmon<strong>de</strong> nouveau ». Il croit que l'Allemagneperd peu à peu ses forces et qu'un secondfront continental va être établi.« Sur l'issue <strong>de</strong> <strong>la</strong> guerre », me dit-il


dale d'un nombre <strong>de</strong> directions <strong>de</strong> servicespublics <strong>de</strong>ux ou trois fois supérieur à celuiqui existait avant <strong>la</strong> guerre.Vous aurez sans doute également à nousproposer <strong>de</strong>s économies, ainsi que vos prédécesseurspensaient le faire, en ce quiconcerne les entreprises nationalisées etles effectifs pléthoriques et singulièrementonéreux <strong>de</strong> notre représentation à l'étranger.Sur ces différents points, nous serionsheureux d'avoir, <strong>de</strong> votre part, <strong>de</strong>s précisionsqui ne manqueront pas d'intéresser,non seulement l'Assemblée, mais le paystout entier. # ,Dans ce tableau, que vous nous présenterez,<strong>de</strong>s économies que vous enten<strong>de</strong>zfaire, économies substantielles et massives,les 50 milliards <strong>de</strong> réduction <strong>de</strong>s créditsmilitaires pourront occuper une p<strong>la</strong>ce hoûorable.Monsieur le prési<strong>de</strong>nt du conseil, sansdoute les divergences <strong>de</strong> vues qui ont provoqué<strong>la</strong> <strong>de</strong>rnière crise étaient-elles plussérieuses et plus iproîon<strong>de</strong>s. Elles n'ont pas<strong>la</strong>issé pourtant <strong>de</strong> surprendre; car on avaitlieu <strong>de</strong> supposer qu'a l'origine un accordétait intervenu.Il faut croire que l'accord existait plusdans les mots que dans les choses, puisqu'aupremier contact avec les réalites, il6'est brisé. En somme, on a mis un mois— le mois <strong>de</strong> Marie, comme ont dit <strong>de</strong>s fantaisistes— pour tomber d'accord qu'onn'était pas d'accord. (Sourires.)Plus d'une fois, on a rappelé ce propos<strong>de</strong> Raymond Poincaré, à l'occasion d'ungouvernement <strong>de</strong> coalition : « On ne mariepas l'eau et le feu .» Et c'est exact. Maisa cette époque, l'Assemblée n'était pascomposée comme l'est celle-ci et les circonstancesétaient infiniment moins gravesqu'aujourd'hui-Faudrait-il croire, mesdames, messieurs,que les Français seraient incapables <strong>de</strong>faire abstraction, non seulement <strong>de</strong>compétitions et <strong>de</strong> rivalités <strong>de</strong> personnes,mais encore <strong>de</strong> divergences doctrinales,même en face <strong>de</strong> périls d'une gravité exceptionnelleet <strong>de</strong> l'imminence <strong>de</strong> ces périls?En vérité, à l'origine <strong>de</strong> <strong>la</strong> crise politiquequi a bien failli être une crise <strong>de</strong> régime,il y a un fait, k mon sens très important,et sur lequel il importe d'appelerl'attention du pays, <strong>de</strong> l'Assemblée et duGouvernement.ASSEMBLEE NATIONALE — SEANCE DU 7 er SEPTEMBRE 1948 6437Il est certain, en effet, que c'est sous <strong>la</strong>pression syndicale que le cabinet d'AndréMarie, dont on ne saurait trop soulignerlo remarquable effort, a éc<strong>la</strong>té.Il est certain que c'est sous <strong>la</strong> pressionsyndicale <strong>de</strong> <strong>la</strong> confédération générale dutravail-force ouvrière, dont les socialistesn'ont pas voulu se désolidariser, que leconcours <strong>de</strong> ceux-ci vous a été une premièrefois refusé, monsieur le prési<strong>de</strong>ntdu conseil.De cette pression syndicale et <strong>de</strong> sonefficacité, M. Jacques Duclos se félicite etS3 réjouit. Moi, je m'en inquiète.Certes, mesdames, messieurs, le rôle <strong>de</strong>sorganisations syndicales est important, nécessaire,indispensable pour <strong>la</strong> défense <strong>de</strong>sintérêts professionnels.Mais, <strong>de</strong>puis quelques années, ces forces,singulièrement les gran<strong>de</strong>s centrales syndicales,à <strong>la</strong> faveur <strong>de</strong> l'esprit nouveau quiles anime et <strong>de</strong> <strong>la</strong> faiblesse <strong>de</strong>s gouvernements,ont complètement débordé les limitesdu cadre légal que <strong>de</strong>s .républicainsqui avaient le sens <strong>de</strong> l'Etat leur avaientassignées.Encouragés par les partis politiques quiattendaient d'elles ou qui pensaient trouverchez elles un support électoral, ellesont envahi toutes les avenues du pouvoiret le pouvoir lui-même.Jadis, Louis XIV entrait au Parlement,botté, <strong>la</strong> cravache à <strong>la</strong> main, pour dicterses volontés. Aujourd'hui, le nouveau souverainadresse aussi au Parlement et auGouvernement, qui sont cependant l'expression<strong>de</strong> <strong>la</strong> volonté nationale, <strong>de</strong>s misesen <strong>de</strong>meure, <strong>de</strong>s sommations et <strong>de</strong>sukases.Il empiète dans tous les domaines <strong>de</strong> <strong>la</strong>vie politique, jusqu'à prétendre peser sur<strong>la</strong> direction <strong>de</strong> <strong>la</strong> politique extérieure. Nel'a-t-on pas vu, à une date qui n'est pastellement lointaine, avant toute décisiongouvernementale, interrompre les communicationsferroviaires et les re<strong>la</strong>tions postalesentre <strong>la</strong> France et un pays étranger ?Autrefois, Wal<strong>de</strong>ck-Rousseau dénonçaitdans les congrégations « un Etat dansl'Etat ». Que dirait-il, aujourd'hui, en présence<strong>de</strong> ces organismes qui mettentchaque jour en échec l'autorité <strong>de</strong> l'Etat ?Au temps du front popu<strong>la</strong>ire, nous avonsconnu les occupations d'usines, et Dieusait si on en a fait grief au prési<strong>de</strong>nt LéonBlum et à son gouvernement! Aujourd'hui,on fait mieux ; on occupe les ministères.L'Etat s'avère incapable <strong>de</strong> remplir safonction première, sa fonction essentielle,qui est d'assurer le fonctionnement régulieret normal <strong>de</strong>s services publics. LesDans son intervention <strong>de</strong> mardi <strong>de</strong>rnier,lorsque vous vous êtes présenté,monsieur le prési<strong>de</strong>nt du conseil, <strong>de</strong>vantl'Assemblée, es-qualité <strong>de</strong> prési<strong>de</strong>nt duconseil désigné, - M. Jacques Duclos a fait<strong>la</strong> déc<strong>la</strong>ration suivante que je relève auCompte rendu analytique :grèves <strong>de</strong>s services publics sont périodiques:elles ont assombri, monsieur le« Le peuple était absent <strong>de</strong>s délibérationsdé ^l'Elysée. Pourtant, sa pression a <strong>de</strong>nt ministère, et sans doute n'y ont-ellesprési<strong>de</strong>nt du conseil, <strong>la</strong> fin <strong>de</strong> votre précé-<strong>la</strong>it éc<strong>la</strong>ter en mille morceaux votre combinaisonministérielle. »pas été complètement étrangères."J'ai eu alors en main un <strong>la</strong>issez-passerSur ce point — une fois n'est pas coutumeje suis d'accord avec M. Jacques piquet <strong>de</strong> grève qui était présidé par sondélivré à un haut fonctionnnaire par unï)ndos (Sourires) et je ne suis pas le propre huissier. /II y a peu <strong>de</strong> jours, on pouvait liradans le journal Le Mon<strong>de</strong>, sous <strong>la</strong> signature<strong>de</strong> M. Etienne Gilson, membre du nementale n'est pas seulement méconnue :Ainsi, vous le voyez, l'autorité gouver-Conseil <strong>de</strong> <strong>la</strong> République, du mouvement elle est bafouée et ridiculisée. (App<strong>la</strong>udissementsà droite, sur divers bancs aurépublicain popu<strong>la</strong>ire et, par surcroit,membre dë l'Académie française, ce qui centre et sur certains bancs à gauche.)mlUDans l'Union française, où l'action du* te sort du déri<strong>de</strong>r ministère ne s'est pouvoir central est encore affaiblie — cedécidé ni au Parlement ni même au Gouvernement,mais dans les syndicats qui, même spectacle.qui n'est pas peu dire — on assiste austrictement ignorés par notre Constitution,jtamnent pourtant en <strong>la</strong>it <strong>la</strong> vie politique n n'y a pas très longtemps, une grèveM f&ys, a<strong>de</strong>s. services publics a eu lieu en [Tunisie.Tous les fonctionnaires français ont cesséle travail. Quant aux fonctionnaires indigènes,ils ont eu bien soin <strong>de</strong> rester à leurposte et <strong>de</strong> faire observer, ensuite, qu'ilsavaient pu suffire à <strong>la</strong> tâche malgré l'absence<strong>de</strong>s fonctionnaires français, qui n'ap-»paraissaient.plus, ainsi, utiles.Le plus scandaleux, en l'espèce, est quecette grève était encadrée par <strong>la</strong> policeelle-même et conduite par le commissaire<strong>de</strong> police spécialement chargé d'assurer <strong>la</strong>sécurité du Bey.Voilà, mesdames, messieurs, où nous ensommes. Voilà comment nous rehaussonsle prestige <strong>de</strong> <strong>la</strong> France dans <strong>de</strong>s territoiresoù nos moindres défail<strong>la</strong>nces sont guettées.Dès lors, on est amené à s'interroger, àse <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r qui détient réellement le pouvoir;est-ce mat légitime et légal, incapabled'assurer le fonctionnement <strong>de</strong>s ser-,vices publics ? Ou sont-ce ces Etats <strong>de</strong> faitauxquels ils obéissent et qui tiennent eususpens <strong>la</strong> vie même <strong>de</strong> <strong>la</strong> nation ?Les gouvernements, du moins, ont-ilsconscience <strong>de</strong> <strong>la</strong> gravité <strong>de</strong> cette situation ?Est-ce qu'ils tentent, eux qui sont les mandataires<strong>de</strong> <strong>la</strong> nation, <strong>de</strong> défendre l'autoritéqu'ils détiennent d'elle ?Nous avons eu l'occasion d'enregistreravec satisfaction une velléité <strong>de</strong> réaction.Elle émanait <strong>de</strong> M. Paul Ramâdier, car, naturellement,M. le prési<strong>de</strong>nt Ramadier aété» gratifié, lui aussi, <strong>de</strong> grèves <strong>de</strong> servicespublics, A ce moment-là, il s'est fâché toutrouge et a annoncé le dépôt d'un projet <strong>de</strong>loi tendant à réglementer le droit <strong>de</strong> grève<strong>de</strong>s services publics quant aux fonctionnairesdétenant une parcelle d'autorité ouchargés d'assurer <strong>la</strong> sécurité publique.Ce projet, bien qu'il ait été officiellementannoncé, n a jamais été déposé. Pourquoi ?Parce que le souverain, par les mandatairesqu'il a au sein du Gouvernement, s'y estopposé et, une fois <strong>de</strong> plus, l'Etat a capi-C'est une lour<strong>de</strong> responsabilité pour ceuxqui ont eu l'honneur <strong>de</strong> recevoir <strong>de</strong> <strong>la</strong> nationle dépôt du pouvoir et <strong>de</strong> l'autorité, <strong>de</strong>les <strong>la</strong>isser tomber ainsi en déshérence.(App<strong>la</strong>udissements à droite ét sur certainsbancs au centre et à gauche.)Comme le constataient avec raisoiïM. Jacques Duclos et M. Gilson, et commeil apparaît d'ailleurs à l'évi<strong>de</strong>nce, si legouvernement <strong>de</strong> M. André Marie a été renversédu <strong>de</strong>hors par ces organismes extra<strong>parlementaires</strong>,on peut se <strong>de</strong>man<strong>de</strong>rsi, logiquement, leurs représentants n'auraientpas dû être chargés <strong>de</strong> dénouer <strong>la</strong>crise qu'ils avaient ainsi ouverte.Peut-être, après tout, ont-ils les moyens<strong>de</strong> résoudre aisément les difficultés qui assiègentles gouvernements réguliers, etpeut-être possè<strong>de</strong>nt-ils une solution permettanttout à <strong>la</strong> fois d'augmenter les sa<strong>la</strong>ires,<strong>de</strong> faire baisser le prix <strong>de</strong> Ja vieet <strong>de</strong> stabiliser <strong>la</strong> monnaie. Dans tous lescas, c'est une position bien confortableque d'exercer eh fait le pouvoir et <strong>de</strong> n'enassumer aucune responsabilité.Quoi qu'il en soit, monsieur le prési<strong>de</strong>ntdu conseil, je me permets respectueusement<strong>de</strong> vous poser une question à <strong>la</strong>quelleje souhaiterais que vous vouliez bien répondre:Quelle est <strong>la</strong> position <strong>de</strong> votreGouvernement en face du problème grave— personne ne le contestera — que jeviens d'énoncer ?Sans doute, vous le direz et vous aurezraison, les libertés et les droits syndicauxsont sacrés. Vous enten<strong>de</strong>z les respecter etnous en sommes pleinement d'accord*


€440 ASSEMBLEE NATIONALE — SEANCE DU 7. SEPTEMBRE 1948Mais êtes-vous résolu, d'autre part, àdéfendre les droits, les attributions et lesprérogatives <strong>de</strong> l'Etat et l'autorité qu'iltient <strong>de</strong>s représentants <strong>de</strong> <strong>la</strong> nation ?Je vous <strong>de</strong>man<strong>de</strong>, non pas seulement <strong>de</strong>nous apporter — ce dont nous sommes certains,à cet égard — une affirmation <strong>de</strong>volonté, mais <strong>de</strong> nous dire quelles sontles mesures que vous enten<strong>de</strong>z prendrepour accomplir ce <strong>de</strong>voir et pour atteindrece butOh ! J'entends bien, monsieur le prési<strong>de</strong>ntdu conseil, que tout ne sera pas résoluparce que vous auriez réussi à assurerdans l'ordre le respect par tous, sansdistinction, <strong>de</strong> <strong>la</strong> légalité et <strong>de</strong> l'autorité<strong>de</strong> l'Etat. Mais c'est cependant par là qu'ilfaut commencer. Car, vous vous en ren<strong>de</strong>zcertainement compte, rien <strong>de</strong> bien n'estpossible et le pire est à craindre à défaut<strong>de</strong> cette restauration <strong>de</strong> l'Etat républicain.(App<strong>la</strong>udissements à droite, sur diversbancs au centre et sur certains bancs àgauche)ML te préskient. La parole est à M. Trifcoulet,pour développer son interpel<strong>la</strong>tion.M. Raymond TrilKmlef. Mesdames, messieurs,« <strong>la</strong> France Jibérée est en train<strong>de</strong> jouer sa liberté ».Je n'ai pas voulu choisir d'autre exor<strong>de</strong>que <strong>la</strong> première phrase prononcée icimême par M. le prési<strong>de</strong>nt du conseil lorsqu'ilvous <strong>de</strong>mandait l'investiture, aucours <strong>de</strong> <strong>la</strong> séance du 31 août. Au reste, jevoudrais que cette phrase sonne commeun diapason pour régler l'esprit et Je ton<strong>de</strong> nos discours.Aussi bien, <strong>la</strong> gravité <strong>de</strong> l'heuren'échappe plus à {personne, <strong>la</strong> gravité <strong>de</strong>ces vicissitu<strong>de</strong>s gouvernementales continuelles.dont on ne peut même plus sehâter <strong>de</strong> rire, <strong>la</strong> gravité <strong>de</strong>s décisions àprendre. D'où un ton qui ne m'est peutêtrepas habituel, et aussi le fait quej'abandonne les débats techniques —loyers, reconstruction, ravitaillement — oùje me suis jusqu'ici pru<strong>de</strong>mment cantonné.Mais je pense qu'à l'heure <strong>de</strong>s échéances— je n'ai pas dit du règlement <strong>de</strong> comptesnous <strong>de</strong>vons exprimer nos convictions ;je pense qu'à l'heure du danger, <strong>de</strong>s hommes,<strong>de</strong>s Français véritables se doivent aumoins <strong>la</strong> franchise. C'est, d'ailleurs, ce quedisait M. Guy Mollet, le 31 août, en affirmantque le pire était <strong>la</strong> confusion, l'incompréhensionet l'équivoque.Or, à <strong>la</strong> base même du nouveau gouvernement,je vois <strong>de</strong>ux graves équivoFques.La mine douteuse du Gouvernement, sivous me permettez cette expression, jure,non seulement avec <strong>la</strong> hauteur <strong>de</strong>s périlsnationaux du moment, mais avec <strong>la</strong> personnemême <strong>de</strong> son chef, qui n'a jamaisparu ici comme un homme <strong>de</strong> combinaisonset qui jouissait <strong>de</strong> toute notre estime.Je veux croire, pour ma part, qull aété victime <strong>de</strong> sa fatigue ou, peut-être, <strong>de</strong>quelques-uns <strong>de</strong> se§ amis.. [Mouvementsmvers.)La première équivoque était inévitable,car elle tient aux malfaçons <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi du17 août <strong>de</strong>rnier dite <strong>de</strong> « redressement économiqueet financier », cette loi par <strong>la</strong>quellele Parlement, sous prétexte <strong>de</strong>mieux respecter <strong>la</strong> Constitution et sespropres droits, s'est <strong>de</strong>ssaisi <strong>de</strong> pouvoirsréglementaires étendus, sans limitation <strong>de</strong>durée ni d'équipe.C'est pourquoi M. Frédéric - Dupont,M. Truffaut et moi-même avions déposéun amen<strong>de</strong>ment à l'article 1 er *Le 9 août, j'avais l'honneur <strong>de</strong> dire àl'Assemblée :« Nous nous <strong>de</strong>mandons si l'unanimitéqui s'est faite dans le Gouvernement... »— je m'adressais au prési<strong>de</strong>nt du conseild'alors, M. André Marie — « ...sur le projet<strong>de</strong> M. Paul Reynaud, si cette unanimiténe s'est pas réalisée précisément parcequ'on en est resté aux gran<strong>de</strong>s lignes etsi, lorsqu'on parlera <strong>de</strong>s mesures d'exécution,elle • n'est pas appelée à disparaître.Nous nous <strong>de</strong>mandons s'il n'y aura pas(bientôt <strong>de</strong>s conflits entre M. Paul Reynau<strong>de</strong>t l'un <strong>de</strong>s ministres qui seront appelés àsigner avec lui tel ou tel décret. D'où unecrise gouvernementale.« Comment aurons-nous alors l'occasion<strong>de</strong> manifester que nous maintenons ounon le bénéfice <strong>de</strong> cette extension <strong>de</strong>spouvoirs réglementaires ? Par un votedfinvestiture, me direz-vous. Vous savezjiarîaitement que non. Le vote ne porterapas sur l'objet du débat d'aujourd'hui, ilportera sur <strong>la</strong> «personnalité du nouveauprési<strong>de</strong>nt du conseil. »Je m'excuse <strong>de</strong> m'être cité ainsi, maisc'est ce qui a expliqué, au moment duvote <strong>de</strong>s (pouvoirs réglementaires, notreabstention, et c'est ce qui explique enpartie que nous ayons voté contre l'investituremême <strong>de</strong> M. le prési<strong>de</strong>nt Schuman.Bref, mesdames, messieurs, le fait estlà qui se passe <strong>de</strong> tout commentaire: lespouvoirs réglementaires étendus, <strong>de</strong>mandéspar M. Paul Revnaud à l'appui d'unepolitique qu'il avait éloquemment exposéeà l'Assemblée, c'est M. Christian Pineauqui va les utiliser, M. Pineau,, second ministre<strong>de</strong>s finances socialiste <strong>de</strong>puis <strong>la</strong> libération,après les quelque sept mois qu'àpassé à ce ministère, en <strong>de</strong>ux fois, M. Philip.Un tour <strong>de</strong> passe-passe aussi grossier meparaît indigne d'une Assemblée soueieused'affronter c<strong>la</strong>irement ses responsabilités.Si le Gouvernement <strong>de</strong>vait durer plusque l'espace d'un matin, je déposerais avec{plusieurs do mes amis, en <strong>de</strong>mandant <strong>la</strong>discussion d'rogence, une proposition <strong>de</strong>loi qui tendrait à abroger <strong>la</strong> loi du 27 aoûtpour que, si une nouvelle majorité entendaitmaintenir les pouvoirs réglementairesétendus, à M. Pineau et au ministère actuel,elle le fasse c<strong>la</strong>irement savoir dansun nouveau vote. (Très bien ! très bien! àdroite.)Secon<strong>de</strong> équivoque et qui tient, celle-ci,entièrement à <strong>la</strong> présente équipe ministérielleet aux conditions dans lesquelleselle s'est rassemblée.Oh ! je m'abstiendrai <strong>de</strong> toute ironie facilesur <strong>la</strong> fantaisie qui paraît avoir inspiréce que je me permettrai d'appeler <strong>la</strong>composition du nouveau cocktail ministériel.Je n'insisterai pas non plus sur cettelettre envoyée dô l'hôtel Matignon et qui,touchant le quai Voltaire, n'a pas réussi àtraverser <strong>la</strong> Seine pour atteindre, sur <strong>la</strong>rive droite, le pa<strong>la</strong>is <strong>de</strong> l'Elysée.Je ne critiquerai même pas, en passant,ce que j'ai entendu dire, à savoir que lesprési<strong>de</strong>nts <strong>de</strong> groupes, lorsqu'ils n'avaientpas voté l'investiture, n'avaient pas étéconvoqués.Non. L'équivoque qui me paraît choquante,l'équivoque même qui me paraîtà certains égards scandaleuse et qui s'estprolongée jusqu'au <strong>de</strong>rnier moment, c'estque rien n'avait annoncé le choix <strong>de</strong>M. Pineau, le choix d'un socialiste au ministère<strong>de</strong>s finances et <strong>de</strong>s affaires économiques^La majorité d'investiture — j'en parled'autant plus librement que je n'en suispoint — peut s'indigner d'une telle supercherie.M. Maurice Schumann. Laissez-lui cesoin.M. Raymond Triboulet. Tel le vieil Isaae<strong>de</strong>venu aveugle — que l'on excuse cettacomparaison biblique — cette majorité acru bénir Esau-Schuman ou Poher et elleconstate maintenant qu'elle a béni, sousie faux couvert d'une peau <strong>de</strong> bique, Jacob-Pineau.{Rires.)M. Marcel Poimbœuf. Et voici Triboulet-Ba<strong>la</strong>ami [Rires.)M. Raymond Triboulet. Il m'est difficile,-monsieur Poimhœuf, <strong>de</strong> répondre à uneinterruption que je n'ai pas entendue.M. Marcel Poimbœuf. Je continuais lescitations bibliques IM. Raymond Triboulet. J'abandonne: enhistoire sainte, je ne serai jamais aussifort qu'un membre du M.R.P. (Rires etapp<strong>la</strong>udisse m eut s à droite.) -,Donc, relisant avec soin les déc<strong>la</strong>rations<strong>de</strong> M. Schuman, nous y retrouvons pointpar point le programme die M. Reynaud.Nous y trouvons les hausses inévitablesdu pain et du <strong>la</strong>it et, d'ailleurs, l'une da' celles-ci se réalise.Nous trouvons l'éloge du judicieux travailpréparé par M. Paul Reynaud pourréduire le train <strong>de</strong> vie, et je crois que,déjà, certaines mesures viennent <strong>de</strong> suivre.Nous trouvons citées ces entreprises .nationalesauxquelles il faudra s'en prendrerapi<strong>de</strong>ment; et là, malheureusement, nouscraignons que <strong>la</strong> suite ne soit moins rapi<strong>de</strong>qu'on l'avait promis..Nous trouvons l'appel à l'épargne ; coqui suppose bien une politique qui ne soitpas socialiste.Nous trouvons <strong>la</strong> promesse, d'ici <strong>la</strong> fin<strong>de</strong> l'année, <strong>de</strong> dispositions cohérentes, notammentd'ordre fiscal, autrement dit <strong>la</strong>réforme fiscale.Nous lisons que, entre l'augmentationsubstantielle <strong>de</strong>s sa<strong>la</strong>ires ou <strong>de</strong>s mesures<strong>de</strong> compensation, le choix est fait et quel'on veut seulement essayer <strong>de</strong> sauvegar<strong>de</strong>refficacement le pouvoir d'achat par<strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> compensation sans hausse<strong>de</strong> sa<strong>la</strong>ires.Nous trouvons enfin <strong>la</strong> réforme <strong>de</strong> <strong>la</strong>sécurité sociale et <strong>la</strong> détermination libredans une certaine mesure, par les organisationsouvrières et patronales, <strong>de</strong> certainesmodalités du travail.Et ces déc<strong>la</strong>rations <strong>de</strong> bon apôtre quirappellent les gran<strong>de</strong>s lignes <strong>de</strong> ce qu'onappe<strong>la</strong>it le p<strong>la</strong>n Reynaud, étaient accueiliiessans qu'il y ait le moindre démenti,sans qu'il y ait <strong>la</strong> moindre réserve ou <strong>la</strong>,moindre rectification <strong>de</strong> <strong>la</strong> part du prési<strong>de</strong>ntdu conseil désigné, par une adhésionéloquente <strong>de</strong> notre collègue M. le prési<strong>de</strong>ntCuaenet qui déc<strong>la</strong>rait — oui, j f aurai <strong>la</strong>cruauté <strong>de</strong> citer ce texte même :« Monsieur le prési<strong>de</strong>nt Schuman, c'estparce que vous avez raccourci d'une façonconsidérable <strong>la</strong> distance entre le programmedéfini par AL André Marie, sonministre <strong>de</strong>s finances et ses col<strong>la</strong>borateurs^et votre propre programme, que nous pouvons,en pleine liberté <strong>de</strong> conscience, vousapporter notre adhésion. Nous connaissonsvotre caractère .et votre loyauté. Nous pen-


sons que <strong>de</strong>s déc<strong>la</strong>rations comme cellesque vous avez faites forment entre <strong>la</strong> majoritéet vous un contrat et nous savonsque ce contrat sera respecté. » (App<strong>la</strong>udissementsau centre.)Et voilà, mesdames, messieurs ! Il y avaitcontrat passé, sur <strong>la</strong> base du p<strong>la</strong>n Reynauddont, paraît-il, votre gouvernementvou<strong>la</strong>it s'inspirer <strong>de</strong> très près, entre vouset <strong>la</strong> majorité qui vous a voté l'investiture.Mais que <strong>de</strong>vient le respect <strong>de</strong> ce contratavec le choix <strong>de</strong> M. Pineau ? Ce choix n'estilpas singulièrement c<strong>la</strong>ir et inquiétant,surtout si l'on veut se reporter au débatd'investiture et si l'on observe le refusmomentané du parti socialiste <strong>de</strong> participer,suivi <strong>de</strong> son acceptation ?Le 3i août, dans le débat, M. Guy Molletet le prési<strong>de</strong>nt Lussy avaient été particulièrementnets, avec cette honnêteté intellectuellequi, je tiens à le reconnaître,caractérise d'ordinaire le groupe socialiste.{Mouvements divers.)Us ont déc<strong>la</strong>ré qu'il fal<strong>la</strong>it poser les contradictionset les résoudre, si possible,avant <strong>la</strong> constitution <strong>de</strong> l'équipe ministérielleplutôt qu'après.Sur le problème central, ajoutait M. GuyMollet, <strong>la</strong> situation économique, financièreet sociale, il fal<strong>la</strong>it poser, au préa<strong>la</strong>ble, lesexigences <strong>de</strong> <strong>la</strong> doctrine socialiste. Et, duhaut <strong>de</strong> <strong>la</strong> tribune — j'al<strong>la</strong>is dire du haut<strong>de</strong> <strong>la</strong> chaire — M. Guy Mollet rappe<strong>la</strong>it cesexigences:« Nécessité <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>rniser' l'équipement»> sur quoi, d'ailleurs, tout le mon<strong>de</strong>est d'accord. Il faut seulement savoir comment,et par quelle métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> financement,et c'est là que nous différons., - « Meilleure répartition '<strong>de</strong>s sacrifices et<strong>de</strong>s charges ». Et M. Guy Mollet déc<strong>la</strong>rait :« Pour l'instant, il s'agit d'avoir le courage<strong>4e</strong> transférer à <strong>la</strong> c<strong>la</strong>sse ouvrière le {pouvoird'achat excé<strong>de</strong>ntaire dont disposent-ceux qui, dans un pays ruiné, continuent<strong>de</strong> vivre aussi bien, sinon mieux, qu'ils nevivaient avant 1938. Pour ce<strong>la</strong>, il faut avoirle courage <strong>de</strong> prendre certaines mesuresd*autorite dans le domaine <strong>de</strong>s prix, envisager<strong>la</strong> répression, au besoin, ainsi que<strong>de</strong>s mesures fiscales sur les profits, et fairepreuve <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> justice dans <strong>la</strong> répartition<strong>de</strong>s sacrifices. » (Très bien! très bien!4*u centre.)Mais pas un mot du crédit, c'est-à-direr du moteur même <strong>de</strong> <strong>la</strong> prospérité dans lesnations occi<strong>de</strong>ntales IM, Raymond Gernez. Et le travail, necompte-t-il pas ?M. Raymond Triboulet. Il compte, maiscomment ne comprenez-vous pas que lecrédit est précisément, dans les nationsocci<strong>de</strong>ntales, ce qui permet <strong>la</strong> prospérité <strong>de</strong>ta nation entière, notamment <strong>de</strong> <strong>la</strong> c<strong>la</strong>sseOuvrière ?R était fait omission totale <strong>de</strong> cette seule* possibilité <strong>de</strong> reconstruire. Il était faitomission totale <strong>de</strong> ces doctrines même <strong>de</strong>rèceurs à <strong>la</strong> confiance qu'avait défenduesM M. Paul Reynaud, et dont nous avons,hé<strong>la</strong>s ! lé premier témoignage aujourd'huim&Bë, puisque les affiches invitant à souscrire?aux bons du Trésor sont apposéesmr l


6 444 ASSEMBLEE NATIONALE — SEANCE DU 7 SEPTEMBRE 1948Ce serait l'intergroupe, dites-vous, quiVous diviserait, qui provoquerait les crises.Allons donc ! Je ne les analyserai pas uneà une, mais vous retrouvez toujours un <strong>de</strong>spartis <strong>de</strong> <strong>la</strong> majorité à <strong>la</strong> base môme, àl'origine <strong>de</strong> ces crises. (Très bien ! trèsbien ! sur <strong>de</strong> nombreux bancs à droite et$ur certains bancs à gauche.)Où sont les ennemis du régime ? Est-cevous, est-ce l'opposition qui donne une actualitéredoutable au texte que je vaisyous lire ?« En vérité, l'unité, <strong>la</strong> cohésion, <strong>la</strong> disciplineintérieure du Gouvernement <strong>de</strong> <strong>la</strong>France doivent être <strong>de</strong>s choses sacrées,sous peine <strong>de</strong> voir rapi<strong>de</strong>ment <strong>la</strong> directionsmêrne du pays impuissante et disqualifiée.« Or, comment cette unité, cette cohésion,cette discipline seraient-elles maintenues,à <strong>la</strong> longue, si chacun <strong>de</strong>s membresdu Gouvernement, lequel est collectivementresponsable <strong>de</strong>vant <strong>la</strong> représentationnationale tout entière, n'était à son postegué le mandataire d'un parti ? »Ces paroles, mesdames, messieurs, ont'été prononcées dans une ville que j'aime,à Bayeux, le 16 juin 1946, par le général<strong>de</strong> Gaulle,A l'heure où nous délibérons dans cetteenceinte close, il est, dans les champs <strong>de</strong>France, sous le beau ciel <strong>de</strong> notre pays,-<strong>de</strong>s paysans qui cueillent, arrachent, rentrentleurs <strong>de</strong>rnières récoltes, déchaumentleurs champs, préparent leurs <strong>la</strong>boursd'automne; il est, dans tous les ateliers,<strong>de</strong>s ouvriers qui se penchent sur leur établi,gui<strong>de</strong>nt leur machine ; il est <strong>de</strong>s artisans,<strong>de</strong>s commerçants qui s'efforcent <strong>de</strong>mener leur affaire en pleine responsabilité,d'équilibrer leur budget familial. {Interruptionsau centre.)Ils pensent peu à vous, mesdames, messieurs,heureusement; mais quand ils ypensent, c'est avec une inquiétu<strong>de</strong> profon<strong>de</strong>,avec une sorte d'étonnement indigné.Ils mesurent (parfaitement, croyezmoi,combien les mots d'ordre, les solutions<strong>de</strong> leurs syndicats respectifs, limitéspar définition chacun aux intérêts <strong>de</strong> leurssyndiqués propres, sont insuffisants, incapables<strong>de</strong> résoudre <strong>la</strong> crise nationale.Ce qu'ils <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt, c'est que l'arbitregouvernemental leur donne, <strong>la</strong> solution.Or, au sommet d'un aussi grand pays,aux horizons, aux régions, aux métiers sidivers et, en même temps, si harmonieux,ils ne trouvent que contradictions, que divisionsartificielles, j'al<strong>la</strong>is dire « que décomposition». (Mouvements divers.)Mesdames, messieurs, une majorité incapable<strong>de</strong> dominer <strong>la</strong> situation avait faitappel, avec le ministère André Marie-PaulReynaud, à l'opposition, à ses conseils, àses métho<strong>de</strong>s.Sans même vouloir <strong>la</strong>isser à cette expériencenouvelle le temps <strong>de</strong> prendre corps,yous voulez revenir en arrière, retrouvervos vieilles formules gouvernementales,usées, éculées. Vous voulez, al<strong>la</strong>is-je dire,*< revenir à votre vomissement ». (Protestationsau centre. — Mouvements divers.)M. Yves Fagon. Nous n'avons pas <strong>de</strong> leçonà recevoir <strong>de</strong> vous, monsieur Triboulet1M. Raymond Triboulet. Eh bien "! non. Ou<strong>la</strong> formule André Marie-Paul Reynaud serareprise, ou vous irez <strong>de</strong>vant vos électeurs,monsieur Fagon, comme les autres. (App<strong>la</strong>udissementssur <strong>de</strong> nombreux bancs àdroite et sur certains bancs g, &auche sInterruptions au centre.),M. Maurice Schuman n. Dites ce<strong>la</strong> à ceux<strong>de</strong> vos amis qui ont combattu le gouvernement<strong>de</strong> M. André Marie, alors quenous votions pour lui. (Mouvements divers.)M. Yves Fagon. Soyez sérieux, monsieur.TribouletJM. Raymond Triboutet. Monsieur Fagon,le ton que j'ai employé est peut-être brutal,mais il témoigne d'une conviction profon<strong>de</strong>et du souci <strong>de</strong>s intérêts du pays. Jemérite votre attention.à droite.)(App<strong>la</strong>udissementsM. Maurice Schumann. Mais vos parolessemblent s'adresser à vos amis qui ontcombattu le gouvernement <strong>de</strong> M. AndréMarie, alors que nous, nous l'avons soutenu.M. Raymond Triboulet. Nous l'avonsnous-mêmes soutenu. (Protestations aucentre. — Mouvements divers.)Vous êtes <strong>de</strong>vant une alternative impérieuse.Je sais bien que lorsqu'on déc<strong>la</strong>requ'il y a <strong>de</strong>ux solutions, d'aucuns préten<strong>de</strong>ntqu'il y en a sans doute une troisième,meilleure. Mais cette troisième solution,ici, je vous assure qu'elle est exclue et c'està elle pourtant que vous semblez vouloirvous accrocher désespérément.Yous ne pouvez pas poursuivre vos jeuxstériles, ridicules ; vous ne pouvez pas nepas gouverner le pays et, en même temps,refuser <strong>de</strong> soumettre à nouveau vos mandatsà <strong>la</strong> souveraineté du peuple. (App<strong>la</strong>udissementsà droite et sur certains bancs àgauche.) *M. le prési<strong>de</strong>nt. La parole est à M. JacquesDuclos, <strong>de</strong>rnier interpel<strong>la</strong>teur. (App<strong>la</strong>udissementsà V extrême gauche.)M. Jacques Ducloe. Mesdames, messieurs,ce nouveau Gouvernement, sur <strong>la</strong> compositionduquel j'ai <strong>de</strong>mandé, au nom dugroupe communiste, à, interpeller M. leprési<strong>de</strong>nt du conseil, a été constitué dans<strong>de</strong>s conditions qui comportent, chacun <strong>de</strong>nous en a le sentiment, certains éléments<strong>de</strong> nouveauté.Il y a une semaine, en effet, M. le prési<strong>de</strong>ntdu conseil recevait l'investiture <strong>de</strong>l'Assemblée et obtenait 322 voix, en (baissesensible sur <strong>la</strong> précé<strong>de</strong>nte investiture, <strong>de</strong>00 voix, si je ne me trompe.Nous avons été seuls, comme parti, àvoter contre <strong>la</strong> motion d'investiture, maisil y eut (beaucoup d'abstentions ; et il fautbien reconnaître que certains <strong>de</strong>s abstentionnistes<strong>de</strong> mardi <strong>de</strong>rnier ont joué 1 unTôle très actif, durant <strong>la</strong> semaine qui vient<strong>de</strong> s'écouler, dans tous les pourparlers —j'al<strong>la</strong>is dire « dans les marchandages » —qui ont précédé <strong>la</strong> formation du cabinet.Comme chacun <strong>de</strong> nous le sait, le groupesocialiste vota l'investiture, et c'est notrecollègue, M. Lussy, qui expliqua les raisonsdu vote <strong>de</strong> son groupe.On se souvient aussi que, mardi <strong>de</strong>rnier,M. Guy Mollet posa certaines questionsà M. le prési<strong>de</strong>nt du conseil désignéet semb<strong>la</strong>it faire dépendre le vote <strong>de</strong> songroupe <strong>de</strong>s réponses qui seraient faites àces questions.M. Guy Mollet souhaitait que le nouveauGouvernement voulût bien engager les nécessairesnégociations avec les représentantsqualifies <strong>de</strong> toutes les familles spirituellesdu Yiet Nam. Il évoqua, à ce sujet,une interprétation donnée récemment parM. Pleven <strong>de</strong> <strong>la</strong> déc<strong>la</strong>ration du précé<strong>de</strong>ntgouvernement. Cette interprétation excluaitlouiç éventualité fte négociationsavec le prési<strong>de</strong>nt Ho Chi Minh; et le silenceapprobateur <strong>de</strong> M. André Marie permitalors à M. Pleven <strong>de</strong> considérer queson point <strong>de</strong> vue était partagé par le Gouvernement.La réponse <strong>de</strong> M. Robert Schuman,mardi <strong>de</strong>rnier, fut catégorique : le choixfait par les précé<strong>de</strong>nts gouvernements esttoujours va<strong>la</strong>ble, déc<strong>la</strong>ra-t-il.On aurait donc pu s'attendre à une riposte<strong>de</strong> <strong>la</strong> part <strong>de</strong> M. Guy Mollet. Mais,avec une discrétion exemp<strong>la</strong>ire, le secrétairegénéral du parti socialiste se contenta<strong>de</strong> <strong>la</strong> distante ou dédaigneuse réplique<strong>de</strong> M. le prési<strong>de</strong>nt du conseil.M. Guy Mollet avait <strong>de</strong>mandé, en outre, £M. Robert Schuman, <strong>de</strong> déc<strong>la</strong>rer que le*Gouvernement <strong>la</strong>isserait l'Assemblée libre<strong>de</strong> se saisir du problème <strong>de</strong> <strong>la</strong> légis<strong>la</strong>tionsco<strong>la</strong>ire et <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>la</strong>ïcité. A ce<strong>la</strong>, M. RobertSchuman répondit par <strong>la</strong> négative. Il déc<strong>la</strong>raqu'il entendait respecter le statu quo. .Entre autres choses, ce<strong>la</strong> signifie le refu^id'introduire les lois <strong>la</strong>ïques en Alsace.Cette <strong>de</strong>uxième réponse semb<strong>la</strong> donnersatisfaction à M. Guy Mollet, qui <strong>de</strong>meura:silencieux à son banc; et M. Albert Bayeta eu raison <strong>de</strong> rappeler récemment, à cesujet, que les états généraux <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>la</strong>ïcité<strong>de</strong>mandaient au Gouvernement tout autrechose qu'une « abstention ». Ils lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt<strong>de</strong> défendre l'école nationale. (.Ap*p<strong>la</strong>udissements à l'extrême gauche.)1M. Guy Mollet par<strong>la</strong> ensuite <strong>de</strong> <strong>la</strong> situationd,es travailleurs, <strong>de</strong> <strong>la</strong> baisse du pouvoird'achat; mais, avec une extraordinairefaculté d'oubli, il ne rappe<strong>la</strong> pasque c'est dans une discussion qui avaittrait justement à <strong>la</strong> sauvegar<strong>de</strong> du pouvoird'achat <strong>de</strong>s travailleurs que M. Ramadiertrouva prétexte à écarter les ministrescommunistes du gouvernement.;(App<strong>la</strong>udissements à Vextrême gauche.)}M. Guy Mollet par<strong>la</strong> enfin <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécurité;sociale, "<strong>de</strong>s nationalisations. Mais, sur;ces points, M. le prési<strong>de</strong>nt du conseil <strong>de</strong>meurasilencieux; et M. Guy Mollet nesollicita aucune précision supplémentaire.Peu après, le groupe socialiste votait <strong>la</strong>motion (l'investiture.On pouvait penser qu'après ce vote lé !nouveau gouvernement serait rapi<strong>de</strong>mentconstitué ; et Le Popu<strong>la</strong>ire du jeudi 2 septembreécrivait, sur huit colonnes: « Leprogramme économique doit être <strong>la</strong> clé <strong>de</strong>*voûte <strong>de</strong> <strong>la</strong> majorité ».L'Aube du même jour disait, <strong>de</strong> soncôté: « Le prési<strong>de</strong>nt du conseil veut uncabinet d'action, fait appel à <strong>de</strong>s hommesdécidés à réaliser un programme précis,se refuse aux « négociations » paralysanteset aux « dosages » savants ».Ce même jour, 2 septembre à midi, legroupe parlementaire socialiste faisait connaîtresa décision <strong>de</strong> refuser l'offre <strong>de</strong> participationministérielle.Mais le M. R. P. ne se <strong>la</strong>issait pas arrêterpar ce refus... provisoire. Le len<strong>de</strong>main,vendredi 3 septembre, L'Aube écrivait: « M. Robert Schuman forme son gouvernementmalgré le refus <strong>de</strong>s socialistesd'y participer ».Le refus socialiste fut motivé par le faitque M. Robert Schuman ne tenait pas —»c'est le parti socialiste qui parle — suffisammentcompte <strong>de</strong>s aspirations <strong>de</strong>s tra*vailleurs.Il faut voir en quoi consistait pratiquementle différend qui existait entre |eparti socialiste et M. Robert Schuman*Le Popu<strong>la</strong>ire du 4 septembre écrivait?g L§s. socialisîeâ m £eùvênt fluê constate^


V<strong>la</strong> souci <strong>de</strong> M. Robert Schuman <strong>de</strong> se fairete continuateur <strong>de</strong> M. Paul Reynaud ». Etle journal <strong>de</strong> M. Paul Bastid précisait que<strong>la</strong>s socialistes réc<strong>la</strong>maient une prime <strong>de</strong>3.000 francs et que M. Robert Schuman neyou<strong>la</strong>it pas aller au <strong>de</strong>là <strong>de</strong> 1.250 francs.Au point où nous en sommes maintenant,il semble bien que c'est <strong>la</strong> thèse <strong>de</strong>M. Schuman qui ait triomphé, puisque <strong>la</strong>©rime <strong>de</strong> 2J5w francs est accordée pouraeux mois et qu'M est question <strong>de</strong> 1.250francs pour le mois <strong>de</strong> septembre. Ce n'estpas M. Schuman qui a fait quelques pasvers M. Pineau ; c'est M. Pineau qui a faitun bon bout chemin vers M. Schuman.€*


6460 ASSEMBLEE NATIONALE — SEANCE DU 7 SEPTEMBRE 1948il faut faire mieux votre métier, monsieurle prési<strong>de</strong>nt du conseil. (App<strong>la</strong>udissementsà Vextrême gauche.)M. le prési<strong>de</strong>nt du conseil. Dans le communiquéofficiel du Gouvernement <strong>de</strong> dimanchesoir, il est^t expressément que lecas <strong>de</strong>s ouvriers agricoles, <strong>de</strong>s fonctionnaireset <strong>de</strong>s travailleurs <strong>de</strong> l'Etat étaitréservé.* M. Jacques Dudos. Mais « réservé »,qu'est-ce que ce<strong>la</strong> veut donc dire dansyotre esprit ? (Exc<strong>la</strong>mations au centre.)En tout cas, vous avez pensé que vousne pouviez pas réserver plus longtemps lecas <strong>de</strong>s fonctionnaires et nous sommes lespremiers à nous en réjouir,M. le prési<strong>de</strong>nt du conseil. Monsieur Du-Clos, vous êtes membre <strong>de</strong> <strong>la</strong> commission<strong>de</strong>s finances, vous savez que <strong>la</strong> question<strong>de</strong>s fonctionnaires et celle <strong>de</strong>s ouvriersagricole ne dépen<strong>de</strong>nt pas du même ministre.Or, dimanche soir, seul M. le ministredu travail a pu produire ses textes.Lui seul a pu, en quelques heures, lesmettre sur pied. Une étu<strong>de</strong> plus approfondiea été nécessaire pour les autres catégories<strong>de</strong> sa<strong>la</strong>riés. Il fal<strong>la</strong>it pour eux untexte spécial. Je crois que le dé<strong>la</strong>i supplémentaire<strong>de</strong> 24 heures n'était pas exagéré.Je peux bien dire què le Parlement quelquefoisne sait pas être aussi rapi<strong>de</strong> que leGouvernement dans ce cas. (App<strong>la</strong>udissementsau centre.)M. Jacques Duclos. De toutes façons,monsieur le prési<strong>de</strong>nt du conseil, jeprends acte du fait que, dans votre esprit,lorsque vous avez dit que le cas <strong>de</strong>s fonctionnaires était réservé pour l'attribution<strong>de</strong> <strong>la</strong> prime <strong>de</strong> 2.500 francs, il s'agissait <strong>de</strong>ne différer <strong>la</strong> décision que d'un très courtdé<strong>la</strong>i.Mais alors, je vous pose <strong>la</strong> question sui-.Vante : êtes-vous dans le même état d'espriten ce qui concerne les ouvriers agricoles?Allez-vous prendre une décision aujourd'huiou <strong>de</strong>main ? (App<strong>la</strong>udissements àl'extrême gauche.)Puisque vous avez maintenant réglé locas <strong>de</strong>s fonctionnaires, je vous pose <strong>la</strong>question pour les ouvriers agricoles.J'ajoute que si l'on privait les ouvriersagricoles <strong>de</strong> cette allocation <strong>de</strong> 2.500 francs,oh commettrait une gran<strong>de</strong> injustice. Onferait le Jeu <strong>de</strong>s capitalistes agrarierit? eton porterait un grave préjudice à <strong>de</strong>s ouvriersqui ont aroit à <strong>la</strong> sollicitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>spouvoirs publics. (App<strong>la</strong>udissements àl'extrême gauche.)Enfin, le Gouvernement prévoit, parait-ilfriais sur ce point nous ne sommes pasencore bien fixés — une prime <strong>de</strong> 1.250francs pour le mois <strong>de</strong> septembre. On nous<strong>la</strong>isse entendre aussi que cette primepourra varier selon le prix <strong>de</strong> <strong>la</strong> vian<strong>de</strong> etcelui du vin.On trouve <strong>de</strong> nouvelles formules. Onparle maintenant <strong>de</strong>s « prix pilotes ». Etc'est en fonction <strong>de</strong>s « prix pilotes », prix<strong>de</strong> <strong>la</strong> vian<strong>de</strong> et prix du vin, que l'on détermineral'allocation qui sera versée àpartir du mois <strong>de</strong> septembre.Eh bien ! monsieur le prési<strong>de</strong>nt du conseil,je vous mets en gar<strong>de</strong> contre l'innovatioii, qui risquerait d'être extrêmementdangereuse, qui consisterait à calculer <strong>de</strong>ssuppléments <strong>de</strong> sa<strong>la</strong>ires sur <strong>la</strong> base <strong>de</strong>prix pilotes. Il faut tenir compte <strong>de</strong> <strong>la</strong> réalitéau coût <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie et non pas d'unprix isolé quelconque. (Applâudisizmentsù Vextrême aaucheAD'ailleurs, nous sommes en droit <strong>de</strong>penser que <strong>la</strong> politique que vous êtes appeléà poursuivre, va faire monter, les prix.Le prix du pain est porté à 35 francs lekilogramme: c'est l'entrée <strong>de</strong> jeu <strong>de</strong>M. Pineau,, auteur <strong>de</strong> <strong>la</strong> motion économiquedu congrès socialiste, <strong>la</strong>quelle seprononçait en tout état <strong>de</strong> cause contre <strong>la</strong>hausse du prix du pain tout en admettantune certaine augmentation du prix du iblé.(Rires à Vextrême gauche.)Cette augmentation va peser lour<strong>de</strong>mentsur les budgets <strong>de</strong>s travailleurs, <strong>de</strong>s vieux,<strong>de</strong>s économiquement faibles, pour qui onn'envisage pas <strong>de</strong> compensation. Je voiispose <strong>la</strong> question, monsieur le prési<strong>de</strong>nt duconseil: qu'allez-vous faire pour les vieuxet les économiquement faibles ? (App<strong>la</strong>udissementsà Vextrême gauche.)Les prix du <strong>la</strong>it et <strong>de</strong> ses dérivés :beurre, fromage, vont monter eux aussi etce n'est pas tout. M. le prési<strong>de</strong>nt du conseilnous a avertis, mardi <strong>de</strong>rnier,qu'avant <strong>la</strong> fin <strong>de</strong> 1948, il va <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r80 milliards <strong>de</strong> francs ae plus à l'impôt.C'est là une réalité du p<strong>la</strong>n Mayer et dup<strong>la</strong>n Reynaud qui continue.Mais tous ces facteurs vont faire augmenterdavantage les prix et l'insuffisance<strong>de</strong>s augmentations <strong>de</strong> sa<strong>la</strong>ires va apparaîtreencore avec plus <strong>de</strong> netteté et <strong>de</strong> forcedans un proche avenir.Que va imaginer M. Pineau, installémaintenant rue <strong>de</strong> Rivoli ? Comment vat-ilrépartir les charges fiscales nouvelles ?Je n'en sais rien.Nous serons peut-être fixés bientôt,puisqu'on nous annonce le dépôt prochain<strong>de</strong> textes fiscaux.En tout cas, j'imagine que M. ChristianPineau interprétera dans ses textes <strong>la</strong> pensée<strong>de</strong> M. Paul Ramadier (jui disait: « L'effortfiscal qui est nécessaire pour cette lind'année est supérieur à tout ce qui a été 1envisagé jusqu'à ce jour ».C'est donc là <strong>la</strong> suite du p<strong>la</strong>n Mayer <strong>de</strong>sinistré mémoire, comme le reconnaissaitM. Ramadier lui-même.Par rapport au minimum vital <strong>de</strong> 10.500francs admis par le Gouvernement en décembre<strong>de</strong>rnier, l'augmentation était, au30 août 1948, <strong>de</strong> 28 p. 100 et <strong>la</strong> politiqueéconomique et financière du Gouvernementne peut pas manquer d'aggravercette situation.Le pays, au surplus, n'a pas confiancedans <strong>la</strong> monnaie. 11 sait que vous préparezl'alignement monétaire, c'est-à-dire <strong>la</strong> dévaluation.Il sait que nous sommes là enprésence <strong>de</strong>s conséquences d'une politiquequi fait <strong>de</strong> <strong>la</strong> France un pays dépendant.On pourrait cependant relever ce payset le peuple s'y emploierait <strong>de</strong> bon cœursi, tout d'abord, on dénonçait tous les traitésqui aliènent notre indépendance nationale(App<strong>la</strong>udissements à Vextrêmegauche), si notre pays se réservait le droit<strong>de</strong> commercer avec toutes les nations,sans exception, au mieux <strong>de</strong> ses intérêts,si l'on réduisait d'autant plus massivementles crédits militaires que <strong>la</strong> Francecesserait d'être l'instrument <strong>de</strong> <strong>la</strong> politique<strong>de</strong> préparation à <strong>la</strong> guerre <strong>de</strong> l'impérialismeaméricain.Le peuple <strong>de</strong> France voit son pouvoird'achat diminuer tandis que <strong>de</strong> scandaleuxprofits sont réalisés.Il faut en finir avec une telle situation !Il veut, notre peuple, que <strong>la</strong> sécurité <strong>de</strong><strong>la</strong> monnaie soit assurée, ce qui ékige quele sort du franc cesse d'être fixe à Washingtonou à New-York.à Vextrême gauche.).(App<strong>la</strong>udissementsEt, tandis que <strong>de</strong>s signes inquiétants <strong>de</strong>chômage se manifestent chez nous, nous<strong>de</strong>vrions, si les choses n'étaient pas à'l'envers, faire travailler tout le mon<strong>de</strong>,puisqu'il y a tant <strong>de</strong> choses à faire pom*reconstruire, pour équiper, pour mo<strong>de</strong>rni*ser l'industrie et l'agriculture <strong>de</strong> <strong>la</strong>France. Mais ce n'est pas votre gouvernement<strong>de</strong> passage qui peut promouvoir unetelle politique.Vous allez faire <strong>la</strong> politique <strong>de</strong> M. Reynaudsans M. Reynaud. Mais M. Reynaudva sans doute suivre vos opérations avecautant <strong>de</strong> sympathie que <strong>de</strong> discrétion*pour ne pas trop vous gêner. De Reynaudà Pineau, il y aura, nous en sommes sûrs,<strong>de</strong> <strong>la</strong> suite dans les idées.De plus en plus, le peuple pense etpensera à <strong>la</strong> nécessité <strong>de</strong> constituer ungouvernement d'union démocratique pou 15(aire une politique française, pour sauver,le pays. (App<strong>la</strong>udissements sur les mêmesbancs.) ,A <strong>la</strong> politique <strong>de</strong> misère et <strong>de</strong> ruine que'votre Gouvernement va faire sur le p<strong>la</strong>néconomique et financier, va s'ajouter unepolitique <strong>de</strong> régression sociale. L'idée <strong>de</strong>M. Paul Reynaud <strong>de</strong> s'attaquer à <strong>la</strong> sécuritésociale n'est pas abandonnée. Aux travailleurs,<strong>la</strong> vigi<strong>la</strong>nce s'impose.De même, <strong>la</strong> menace contre les entrepri-.ses nationales ne s'est pas évanouie. On'parle sans cesse <strong>de</strong> leur déficit, ma»s 011oublie <strong>de</strong> dire que les capitalistes, pour:les produits et services <strong>de</strong>s entreprises nationalisées,bénéficient <strong>de</strong> prix anormale-"ment bas, qui accroissent considérablementleurs profits. (App<strong>la</strong>udissements sutles mêmes bancs.)Les prix <strong>de</strong>s industries nationaliséessont au coefficient moyen <strong>de</strong> 1.080 parrapport à 100 en 1938, tandis que l'indice<strong>de</strong>s prix industriels est <strong>de</strong> 1.730. Voilà ceque ne disent pas les détracteurs <strong>de</strong>s nationalisations.'(App<strong>la</strong>udissements à Vextrêmegauche.)Enfin, je veux dire quelques mots sur,le problème <strong>de</strong>s réparations, dont M. leprési<strong>de</strong>nt du conseil n'avait pas parlé danssa déc<strong>la</strong>ration et dont il m'a dit, dans saréponse, que ce n'était pas une <strong>de</strong>s plusimportantes questions <strong>de</strong> l'actualité'.Le journal Combat, <strong>de</strong>s 5 et 6 septembre<strong>de</strong>rniers, nous rappe<strong>la</strong>it que le départementd'Etat veut reviser <strong>la</strong> liste <strong>de</strong>s usinesalleman<strong>de</strong>s à démonter dans l'Allemagneocci<strong>de</strong>ntale.Le programme <strong>de</strong>s réparations prévoitle démontage et le transfert <strong>de</strong> 862 usinesdont 180 dans <strong>la</strong> zone française et, jus*qu'ici, d'après le journal Combat, 6 usineront été attribuées à <strong>la</strong> France.A <strong>la</strong> vérité, <strong>la</strong> France en signant les accords<strong>de</strong> Londres a, du même coup, adoptéune position contraire à son droit à réparations.C'est ce qu'écrit fort justement ce'même journal Combat du 3 septembre<strong>de</strong>rnier :« En souscrivant aux accords <strong>de</strong> Londres,<strong>la</strong>. France et <strong>la</strong> Gran<strong>de</strong>-Rretagne ont,non sans hésitation, mais formellement,joué <strong>la</strong> carte <strong>de</strong> l'Allemagne occi<strong>de</strong>ntale*Dès lors, <strong>la</strong> conjugaison <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux signaturesqu'elles avaient successivement accordées,les mettait à <strong>la</strong> merci <strong>de</strong>s intentionsaméricaines.« Or, il n'y a pas d'équivoque possible.Pour les Etats-Unis, l'a^e <strong>de</strong> <strong>la</strong> reconstruction<strong>de</strong> l'Europe passe par l'Allemagne,dont ils veulent faire, le centre d'attraction"


, ,u regroupement qu'ils envisagent. Il est'à présumer que, dans ce but, Washingtonsouhaite relever l'industrie alleman<strong>de</strong> a unniveau qu'elle n'a encore jamais connu. »1Ce problème <strong>de</strong>s réparations Tevêt untel caractère d'acuité que, dans le journal[Libération du 4 septembre, le correspondant<strong>de</strong> cet organe à Berlin soulignait qu*<strong>la</strong> proposition du département d'Etat <strong>de</strong>stopper le démontage <strong>de</strong>s usinés avait sonOrigine date plusieurs rapports, dont un^manant <strong>de</strong> M. Harriman lui-même. Ce correspondantécrivait ;* « L'idée essentielle <strong>de</strong> ces rapports, documentstrès explicites, étayés par <strong>de</strong>»•chiffres et <strong>de</strong>s calculs, c'est qu'il est plu*^rationnel, du point <strong>de</strong> vue américain, dorelever l'industrie alleman<strong>de</strong> que celle <strong>de</strong>sautres pays <strong>de</strong> l'Ouest européen. En luiaccordant une ai<strong>de</strong> préparatoire sousforme <strong>de</strong> crédits, <strong>de</strong> certaines matièrespremières et d'équipements nouveaux, ellesera rapi<strong>de</strong>ment eh mesure <strong>de</strong> remplir soncôle <strong>de</strong> centre <strong>de</strong> gravité <strong>de</strong> l'Europe,j, « Une telle idée <strong>de</strong>vait nécessairement.heurter celle <strong>de</strong>s réparations, d'une part,et> d'autre part, les considérations sur <strong>la</strong>sécurité <strong>de</strong> <strong>la</strong> France. M. Harriman a délibérémentpris le contre-pied <strong>de</strong> ces préoccupationsen justifiant sa position parïun jugement sévère sur l'industrie lour<strong>de</strong>.;trançaise.i « L'ambassa<strong>de</strong>ur du p<strong>la</strong>n Marshall exprimesa conviction, par ailleurs, que, lors<strong>de</strong>s discussions sur le montant <strong>de</strong> l'ai<strong>de</strong>aux pays européens, « l'ambition nationaliste» et <strong>de</strong>s « complexes <strong>de</strong> sécurité »tout à fait inactuels auraient joué un rôledécisif dans le cas <strong>de</strong> <strong>la</strong> France.i « Quant aux milieux industriels allemands,ils voient dans <strong>la</strong> démarche américaineun encouragement à poursuivreleur opposition aux démontages d'usines. »î Et je .précise que le transfert d'usines nereprésente qu'une faible partie <strong>de</strong>s réparalionsauxquelles nous avons droit. On nenous <strong>la</strong> conteste pas moins iAinsi donc, monsieur le prési<strong>de</strong>nt duconseil, votre Gouvernement, par <strong>la</strong> force<strong>de</strong>s choses, est appelé à faire une politiquecontraire aux véritables intérêts <strong>de</strong> <strong>la</strong>nation. 11 ne peut inspirer confiance à aucunhomme soucieux <strong>de</strong> l'avenir du pays,ni aux ouvriers, ni aux paysans, ni auxcommerçants et artisans.j Et quand on dit que ce gui se passe témoigne<strong>de</strong> l'usure <strong>de</strong>s institutions, on dissimule<strong>la</strong> vérité. Ceux qui préten<strong>de</strong>nt gouvernercontre <strong>la</strong> c<strong>la</strong>sse ouvrière, contre lepeuple, contre le plus grand parti <strong>de</strong> cejpays, créent un déséquilibre politique quiaboutit à un gouvernement comme le vô-; îr«e. (App<strong>la</strong>udissements à Vextrême gauche.)Mais, <strong>de</strong> même que <strong>la</strong> poussée <strong>de</strong>s masses<strong>la</strong>borieuses a empêché M. Reynaud <strong>de</strong>faire ce qu'il vou<strong>la</strong>it, elle vous empêchera<strong>de</strong> le Jaire à sa p<strong>la</strong>ce. (App<strong>la</strong>udissementssur, ïeê mêmes bancs.)l'action <strong>de</strong>s masses, qui a été assez fortejpoijr faire s'écrouler le gouvernement précé<strong>de</strong>nt,si elle s'amplifie et gagne toutestërjçéuches <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion <strong>la</strong>borieuse,. iililtfe, paysans, artisans, commerçants,'également menacées, pourra <strong>de</strong>main imposer,après votre renvoi, <strong>la</strong> formation d'ungouvernement d'union démocratique, qui,parce qu'il aura <strong>la</strong> confiance <strong>de</strong> <strong>la</strong> c<strong>la</strong>sseouvrière, <strong>la</strong> confiance du peuple, sera fortet eap^ble <strong>de</strong> relevèr le pays, <strong>de</strong> sauve-,gar<strong>de</strong>jv notre indépendance nationale, <strong>de</strong>défendre <strong>la</strong> République et <strong>de</strong> construireASSEMBLEE NATIONALE — SEANCE DU 7 SEPTEMBRE 1948une paix soli<strong>de</strong>, juste et durable. (App<strong>la</strong>udissementsprolongés à Vextrême gauche.)M. le prési<strong>de</strong>nt. La parole est à M. leprési<strong>de</strong>nt du conseil.M. le prési<strong>de</strong>nt du conseil. Mes cherscollègues, je ne répondrai pas aux interpel<strong>la</strong>tionsen ce qu'elles concernent les<strong>de</strong>ux crises précé<strong>de</strong>ntes.Je considère, en effet, que le débat d'aujourd'huidoit se limiter à l'examen <strong>de</strong>sfaits qui se sont produits <strong>de</strong>puis le <strong>de</strong>rnierdéibat qui s'est engagé ici il y a huitjours et * qui a abouti au vote d'investiture.Le Gouvernement qui, aujourd'hui,se présente <strong>de</strong>vant vous pour <strong>la</strong> premièrefois mérite-t-il vos critiques, soit par saconstitution, soit par l'action qu'il a déjàdéployée ?Telle est <strong>la</strong> question qui se pose pourvous.Je ne répondrai pas non plus' pour leparti socialiste* qui, a été l'objet d'uneinterpel<strong>la</strong>tion. (Sourires.)M. André Le Troqusr. Il y est entraîné.M. le prési<strong>de</strong>nt du conseil* Je me bornerai à justifier l'existence <strong>de</strong> te Gouvernement, dans <strong>la</strong> mesure où je n'ai pas eudéjà à répondre d'avance à vos questions,lors du débat sur l'investi.ture.M. Louis Rollin a déc<strong>la</strong>ré que nous traversionsune crise d'autorité.;C'est, hé<strong>la</strong>s 1 vrai, trop vrai. Je regretteentre autres que certaines organisationsprofessionnelles, perdant tout sang-froid,déclencherit <strong>de</strong>s grèves dès que <strong>la</strong> premièrenouvelle qui leur parvient, faussementinterprétée, leur parait défavorableou insuffisante.Ainsi, hier, alors que l'ensemble <strong>de</strong>squestions re<strong>la</strong>tives à <strong>la</strong> rémunération <strong>de</strong>ssa<strong>la</strong>riés ne pouvait être réglée en quelquesheures, il y eut non seulementmenace <strong>de</strong> grève, mais maintien <strong>de</strong> l'ordre<strong>de</strong> grève.Ce<strong>la</strong>, je le répète, est profondémentregrettable et je voudrais, au <strong>de</strong>là <strong>de</strong> cetteenceinte, adresser un appel aux organisationssyndicales, non pas pour qu'ellesfassent confiance au Gouvernement, maispour qu'elles lui <strong>la</strong>issent au moins le dé<strong>la</strong>iindispensable à l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s problèmes età <strong>la</strong> préparation <strong>de</strong>s tex.tes.Il est absolument inadmissible que <strong>de</strong>sdirigeants, perdant jusqu'au sentiment <strong>de</strong>leur responsabilité, entraînent dans <strong>de</strong>sconflits inutiles, en tous cas prématurés,une fraction <strong>de</strong> <strong>la</strong> c<strong>la</strong>sse ouvrière. (Mouvementsdivers à l'extrême gauche.)Au Parlement aussi, il y a une crised'autorité.Si, aujourd'hui, le Gouvernement, quelqu'il soit, se trouve aux prises avec <strong>de</strong>sdifficultés supplémentaires, c'est qu'il n'apas toujours, dans le pays, et au Parlement,les appuis auxquels il a droit.(App<strong>la</strong>udissements au centre.)M. Paul Giaoobbi. Surtout chez ses amis.M. le prési<strong>de</strong>nt du conseil. Certes, leGouvernement est soumis au contrôle parlementaireet c'est <strong>de</strong>vant le Parlementqu'il est responsable. Je n'ai pas l'intentiond'ignorer cette règle. Je n'ai jamaisfui les- responsabilités. Mais- je considèreque le Gouvernement, comme je l'ai ditil y a huit jours, doit avoir, sinon <strong>la</strong>confiance, <strong>la</strong> possibilité, au moins, d'abor<strong>de</strong>rutilement les graves problèmesl'heure,.<strong>de</strong>M. *René Pleven, Voulez-vous me permettre<strong>de</strong> vous interrompre, monsieur le prési<strong>de</strong>ntdu conseil ?M. le prési<strong>de</strong>nt du conseil. Volontiers.M. René Pleven. Je vous dirai très fran*porter „son entier à l'occasion <strong>de</strong> cette crise.Depuis le début <strong>de</strong> <strong>la</strong> première légis<strong>la</strong>turedé <strong>la</strong> quatrième République, y a-t-ileu une occasion où cette Assemblée aitrefusé à un gouvernement les moyens.qu'il lui <strong>de</strong>mandait ? »Oui, il y a <strong>de</strong>s responsabilités dans <strong>la</strong>*crise d'autorité. Mais jè crois que ces responsabilitésincombent aui partis monolithiquesbeaucoup tplus qu'à l'Assemblée.(App<strong>la</strong>udissements sur certains bancs. àgauclïe et au centre.)Il est certain qu'une très gran<strong>de</strong> responsabilitépèse sur les épaules <strong>de</strong>s partis quiont déformé le sens du scrutin d'investiture.Dans <strong>la</strong> constitution actuelle — qu'il est<strong>de</strong> notre <strong>de</strong>voir à tous <strong>de</strong> respecter — lescrutin d'investiture, c; est le, scrutin capital.C'est avant ce scrutin qu'une discussionapprofondiè doit s'engager suï* lèsprogrammes.ttr, vous le savez tous £omme moi, meschers collègues — et mon intervention n'apas d'autre but que <strong>de</strong> nous ramener "tous,les uns et les autres, à l'observation <strong>de</strong> <strong>la</strong>*lettre et <strong>de</strong> l'esprit <strong>de</strong> <strong>la</strong> Constitution —d'abord, on- a fait du scrutin d'investitureun scrutin personnel — le fait <strong>de</strong> refuserson vote à l'homme çu'âvait désigné le Prési<strong>de</strong>nt<strong>de</strong> <strong>la</strong> République paraissait, être dirigécontre <strong>la</strong> personne <strong>de</strong> cet homme —ensuite, par une déviation supplémentaire;un a vu <strong>de</strong>s groupes qui n'étaient en riend'accord sur le programme exposé par leprési<strong>de</strong>nt désigné du gouvernement penserqu'ils <strong>de</strong>vaient quand même lui apporterleur vote, par précaution. Ils votaient ensongeant à <strong>la</strong> crise suivante, pour le cas oùleur chef serait désigné par le Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong><strong>la</strong> République, afin <strong>de</strong> s'assurer, en vertu<strong>de</strong> je ne sais quel droit <strong>de</strong> réciprocité, lesvoix <strong>de</strong>s autres groupes. (App<strong>la</strong>udissementssur quelques bancs à gauche et àdroite.)Voilà <strong>la</strong> déviation <strong>de</strong> <strong>la</strong> Constitution, <strong>de</strong>sa lettre et <strong>de</strong> son esprit. C'est là une <strong>de</strong>acauses <strong>de</strong> <strong>la</strong> crise qui se prolonge <strong>de</strong>puisle mois <strong>de</strong> juin et coûte si cher au pays,Et là, l'Assemblée nationale, dans son ensemble,n'a pas <strong>de</strong> responsabilité. (App<strong>la</strong>udissementssur quelques bancs à gaucheet à droite.)M. le prési<strong>de</strong>nt du conseil. Mon chercollègue, vous dites: « l'Assemblée dansson ensemble ». Mais l'Assemblée, c'es:l'ensemble <strong>de</strong>s groupes politiques qui <strong>la</strong>composent. (Mouvements divers.)M. Robert Beto<strong>la</strong>ud. Non, il y a lieu d«faire une distinction..M. le prési<strong>de</strong>nt du conseil. Je voudrai*d'ailleurs savoir quel est le groupe <strong>de</strong> l'Assembléequi n'obéit pas à un mot d'ordre.(App<strong>la</strong>udissements au centre. Protestationsà droite et sur quelques buncs àgauche.)M. Jules Ramarony. Personne, <strong>de</strong> cecôté-ci <strong>de</strong> l'Assemblée (<strong>la</strong> droite) n'obéità un mot d'ordre. Nous votons commenous croyons <strong>de</strong>voir le \faire.


M, Auguste Joubtrt. De noire .c&té, à.quel mot d'ordre" obéissons-nous ? Aaucun I11. le prési<strong>de</strong>nt du conseil. S'il me fal<strong>la</strong>itTOUS apporter <strong>la</strong> démonstration que ce queje viens <strong>de</strong> dire est bien l'expression <strong>de</strong> <strong>la</strong>vérité, il me suffirait <strong>de</strong> me reporter àcertains événements <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>rniers jours.(App<strong>la</strong>udissements au centre.)M. Eugène Ciaudius-Petit. Nous n'obéissonsà aucun mot d'ordre.M. Jean legendre. L'Assemblée n'a renverséaucun gouvernement. Les gouvernementssont tombés d'eux-mêmes, ilspourrissaient d'eux-mêmes, (.Mouvements•divers.)M. Je prési<strong>de</strong>nt. Monsieur le prési<strong>de</strong>ntdu conseil, veuillez me permettre <strong>de</strong> présenterune courte observation.M. le prési<strong>de</strong>nt du conseil. Je vous enprie.M. le prési<strong>de</strong>nt. Je désire faire observerque <strong>la</strong> loi du parlementarisme et du régimerépublicain veut qu'on écoute avec déférenceet dans le silence un chef <strong>de</strong> gouvernementà qui on pourra ensuite répondre.(App<strong>la</strong>udissements à gauche, au centreet sur quelques bancs à droite.)M. le prési<strong>de</strong>nt du conseil. Mes chers collègues,je ne me p<strong>la</strong>ins ipas <strong>de</strong>s interruptions,mais je «voudrais tout <strong>de</strong> mêmeéviter <strong>de</strong> prolonger inutilement ce débat.Ma réponse sera très brève et aussi préciseque possible, dans <strong>la</strong> mesure où <strong>de</strong>squestions précises m'ont été posées.L'une <strong>de</strong> ces questions, venant <strong>de</strong>M. Louis Rollin, concerne <strong>la</strong> réglementation<strong>de</strong> <strong>la</strong> grève.Le Parlement est saisi, <strong>de</strong>puis <strong>de</strong> nombreusessemaines déjà, d'un projet concernant<strong>la</strong> réglementation <strong>de</strong> <strong>la</strong> grève pour <strong>la</strong>police. Je suis obligé <strong>de</strong> constater que<strong>la</strong> commission compétente n'est pas encoreparvenue à désigner son rapporteur,H n'y a donc pas <strong>de</strong> responsabilité gouvernementale& ce sujet.D'autre part, un proiet réglementantl'ensemble <strong>de</strong> cette matière est en voied'é<strong>la</strong>boration et sera déposé <strong>de</strong>vant le Parlement,Nous ne <strong>de</strong>vons pas oublier que <strong>la</strong> Constitutionprécise, dans son préambule : « Ledroit <strong>de</strong> grève s'exerce dans le cadre <strong>de</strong>slois qui le réglementent ».Elle suppose done «l'existence d'uneloi qui réglemente le droit <strong>de</strong> grève, auquelnous ne voulons pas porter atteinte.Une <strong>la</strong>cune est à combler .Le Gouvernementa le <strong>de</strong>voir <strong>de</strong> définir sa politiqueen cette matière et <strong>de</strong> saisir le Parlementd'un texte. Ce sera une <strong>de</strong> ses premièrespréoccupations*M. Louis Rollin. Je veux croire que votrepromesse connaîtra un meilleur sort quecelle <strong>de</strong> M. Ramadier.M. Maurice Schumann. Ce<strong>la</strong> dépend <strong>de</strong>l'Assemblée.M. le prési<strong>de</strong>nt du conseil. Quant àM. Triboulet, il a parlé <strong>de</strong>s « équivoques »dans lesquelles nous nous trouvons.Il n'est pas le premier à avoir employéce terme, quand il s'agissait <strong>de</strong> <strong>la</strong> criseque nous venons <strong>de</strong> résoudre provisoirement.(Mouvements divers.)Si je dis « provisoirement », c'est queje suis respectueux <strong>de</strong>s pouvoirs que6460 ASSEMBLEE NATIONALE — SEANCE DU 7 SEPTEMBRE 1948l'Assemblée détient. (Sourires.) Je ne voudraisrien dire, ni ne puis rien faire pourF empêcher <strong>de</strong> s'en servir en toute liberté(App<strong>la</strong>udissements au centre.)M. Triboulet s'est p<strong>la</strong>int du fait qu'uneloi récente a été votée, à <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> duprécé<strong>de</strong>nt gouvernement, accordant <strong>de</strong>spouvoirs réglementaires é<strong>la</strong>rgis au gouvernementquel qu'il soit, Et l'interpel<strong>la</strong>teurvoit, une sorte d'abus <strong>de</strong> confiance — ilne le dit pas expressément, mais c'estsous-entendu — dans le fait qu'un autregouvernement, quelques semaines après,enten<strong>de</strong> se servir <strong>de</strong> ces pouvoirs.M. Triboulet a visé plus spécialement leministre <strong>de</strong>s finances. Je lui ferai observerd'aibord — ce qu'il a reconnu lui-même ence qui concerne M. Paul Reynaud — queM. Pineau ne sera pas seul à signer unquelconque' <strong>de</strong>s décrets en question. Ledéeret <strong>de</strong>vra être ipris en conseil <strong>de</strong>s ministres,c'est-à-dire par l'ensemble duGouvernement. Puis, il y aura <strong>de</strong>s cosignataires,et, en première ligne, le prési<strong>de</strong>ntdu conseil.Il ne s'agit donc pas d'une arme livréeen quelque sorte à un seul homme. C'estun gouvernement qui, sous sa responsabilitésolidaire, use et usera, si votre confiancelui est maintenue, <strong>de</strong> ces pouvoirs.Maïs, monsieur Triboulet, vous avez <strong>la</strong>possibilité — et vous y avez recours, paraît-il— <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r que soit rapportéecette loi sur les pouvoirs réglementaires,Nous aurons le moment venu un débat.Je reviendrai <strong>de</strong>vant vous. En toute franchise,je vous dirai que si le Parlementrefusait le maintien d'une loi qu'il a votéeen faveur <strong>de</strong> son prédécesseur, le Gouvernementconsidérerait cette mesure commeune marque <strong>de</strong> défiance à son égard, qu'ilne pourrait accepter et dont il tireraittoutes les conséquences.Equivoque aussi, paraît-il, en ce quiconcerne le programme.Le programme que le Gouvernementainsi constitué appliquerait <strong>de</strong>main, seraitdifférent <strong>de</strong> celui qu'il y a huit joursj'avais l'honneur <strong>de</strong> développer et <strong>de</strong> faireapprouver par l'Assemblée.Permettez-moi <strong>de</strong> vous <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r surquels points il y a eu changement <strong>de</strong>programme. Vous ne me l'avez pas ditet par là vous ne m'avez pas donné <strong>la</strong>possibilité <strong>de</strong> vous répondre. (Mouvementsdivers.)J'affirme qu'il n'y a pas changement<strong>de</strong> programme. J'affirme aussi que ce seraitune malhonnêteté s'il y avait, <strong>de</strong> mapart, ce que vous avez appelé « <strong>de</strong>ux altitu<strong>de</strong>ssuccessives ».Ce n'est pas mon genre, et (e ne serajamais mon cas. (App<strong>la</strong>udissements ancentre.)H. Raymond Triboulet. Me permettezvous<strong>de</strong> vous interrompre, monsieur leprési<strong>de</strong>nt du conseil ?M. le prési<strong>de</strong>nt du conseil. Je vous enprie.M. Raymond Triboulet. Je ne voudrais,bien entendu, développer en aucune façonles différences <strong>de</strong> programme quiséparent les conceptions <strong>de</strong> M. Paul Reynaudou même ua programme Paul Reynaudédulcoré, <strong>de</strong>s vues <strong>de</strong> M. Pineau,qu'il ne nous a d'ailleurs pas encoreexposées. (Exc<strong>la</strong>mations au centre et àgauche.)Mais je signale, en passant, un seulexemple: l'appel à l'épargne. Depuisquand un ministre socialiste est-il qualifiépour faire appel k l'épargne ? [Protestationsà gauche et, au centre.)M. le préskient ilu conseil. Monsieur Tri*boulet, vous me direz peut-être un jcmren particulier si <strong>la</strong>. distance <strong>de</strong> M. PaulReynaud à M. Pineau est plus gran<strong>de</strong> quecelle <strong>de</strong> M. Paul Reynaud à M. Léon Blum,(Rires et app<strong>la</strong>udissements au centre et àgauche.)M. Maurice Schumann. C'est <strong>la</strong> question IM. le prési<strong>de</strong>nt du conseil. Far ailleurs,*je dois vous faire une autre remarque, trèssimplement et très amicalement.S'il y avait sur ce p<strong>la</strong>n une espèced'abus <strong>de</strong> confiance, je crois que vous seriezmal fondé à vous m p<strong>la</strong>indre, carvous n'êtes pas partie au contrat, n'ayantvoté ni <strong>la</strong> confiance ni l'investiture. (Rires,et app<strong>la</strong>udissements au centre.)M. Raymond Triboulet. Je l'avais indiquéiM. le prési<strong>de</strong>nt du conseil. Je vous donnéen tout cas cette garantie, comme je l'aidit en toute franchise à l'Assemblée toutentière : je ne songe pas et je n'ai jamaissongé à renier le programme que j'ai développé<strong>de</strong>vant cette Assemblée.En tous points, et strictement, je res-.terai fidèle à ce programme en ce quiconcerne tant les questions <strong>de</strong> sa<strong>la</strong>ires queles questions <strong>de</strong> prix et les économies àfaire. Aujourd'hui, monsieur Jacquesclos, quelle que soit votre éloquenee, je noferai pas <strong>de</strong> promesse supplémentaire. Joreste fidèle à ce que j'ai dfit. Le programmeque j'ai défini ne sera, certes, pas facileà appliquer...M. Jacques Duclos. Les ouvriers agricole»'n'auront rien ?M. le prési<strong>de</strong>nt du conseil. Je n'ai pasà répondre à <strong>de</strong>s questions qui n'ont pasencore fait l'objet d'une discussion au seindu Gouvernement.Le Gouvernement existe à peine <strong>de</strong>puisquarante-huit heures et vous voulez déjà,tout savoir ! (Smrires.)Nous connaissons votre impatience. Vouaêtes impatient légitimement. Mais, voyezvous,si je vous promettais aujourd'hui<strong>de</strong>s choses qui ne seraient pas réalisées<strong>de</strong>main, vous estimeriez que j'ai déjà manquéà ma promesse.Nous préférons nous présenter <strong>de</strong>vanÇvous avec <strong>de</strong>s actes. Et vous avez pu constaterque, ce matin déjà, les premiers actea<strong>de</strong> ce Gouvernement sont intervenus. Nouscontinuerons ainsi chaque jour, et le par-*lement, pour sa part, sera associé aux responsabilitésdu Gouvernement.Il n'y a pas, en effet, que <strong>de</strong>s discours,,il n'y a pas que <strong>de</strong>s arrêtés, il y auraaussi <strong>de</strong>s projets <strong>de</strong> loi. Ceux-ci ne serontpas faits pour augmenter <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>rité duGouvernement IJe sais d'avance que ce sera là, si au»jourd'hui <strong>la</strong> confiance est maintenue auGouvernement, un point crucial pour sapolitique. Mais nous ne pourrons pas nousen passer. Je l'ai dit dans ma profession êtefoi.Ici encore, le Parlement nous retrouvera,et, en toute franchise et en toutesliberté, chacun prendra ses responsablelités.Vous avez parlé, monsieur Jacques Duclos,<strong>de</strong>s marchandages qui auraient seulspermis <strong>la</strong> constitution du Gouvernement,Vous non plus vous n'avez pu dire sur quel


ASSEMBLEE NATIONALE — SEANCE DU 7 SEPTEMBRE 1948 6463point. Yous êtes incapable <strong>de</strong> prouver quesur un point quelconque <strong>de</strong> <strong>la</strong> politique etdu programme à appliquer j'ai changéd'avis ou fait <strong>de</strong>s concessions.Je vous vois rire, monsieur Jacques Duclos.Votre rire seul ne suffit pas pour faire<strong>la</strong> preuve. (App<strong>la</strong>udissements au centre età gauche.)M. Jacques Duclos. J'ai dit que d'autresavaient changé d'avis.M. le prési<strong>de</strong>nt du conseil. Vous nousjugerez d'après nos actes — ce sera beaucoupplus simple — et vous pourrez direvotre avis à propos <strong>de</strong>s textes qui vousseront proposés sans dé<strong>la</strong>i.A cet égard, j'indique à l'Assemblée,Qu'en ce qui concerne le principal <strong>de</strong> ces(projets, celui qui concerne les mesuresfiscales, nous pensons pouvoir le déposervendredi matin. Ces textes, lourdé <strong>de</strong> conséquences,nécessitent, en effet, une mise aupoint.L'Assemblée comprendra, que je ne soispas encore à même aujourd'hui <strong>de</strong> faireconnaître les détails.Pour l'instant, mes chers collègues, ils'agit simplement <strong>de</strong> savoir si vous permettrezà ce Gouvernement <strong>de</strong> commencer<strong>la</strong> mise en œuvre <strong>de</strong> sa politique. Voustenez son sort entre vos mains.Je ne vous <strong>de</strong>man<strong>de</strong> rien pour moi, nipour mes collègues ; mais il y a le pays etcette considération doit compter, non seulementpour le Gouvernement mais aussipour vous, mes chers collègues. Nousn'avons pas le droit <strong>de</strong> l'oublier.Si vous voulez que, (pour <strong>la</strong> premièreïois, il y ait en six semaines trois crisesministérielles, libre à vous. Mais réfléchissezavant ; après, il sera peut-être troptard.J'ai le droit et le <strong>de</strong>voir <strong>de</strong> vous le dire.Je ne le fais pas, je le répète, pour sauverun gouvernement. Vous savez dans quelesprit je me présente <strong>de</strong>vant vous, et avecQuelle sérénité j'accepterai votre verdict.Mais il ne s'agit^pas <strong>de</strong> ce<strong>la</strong>. Consultezl'opinion à travers tout le pays et songezquelle serait <strong>la</strong> conséquence d'une nouyellecrise ministérielle. (Exc<strong>la</strong>mations surcertains bancs à droite et à gauche.) Mesurezaussi le jugement qu'on porterait sur<strong>la</strong> France au <strong>de</strong>là <strong>de</strong> nos frontières. (Interruptions


6460 ASSEMBLEE NATIONALE — SEANCE DU 7 SEPTEMBRE 1948d'investiture. ïï n'est pas bon <strong>de</strong> tricheravec le suffrage universel, <strong>de</strong> renier lesengagements ipris ou même tout simplement<strong>de</strong> les oublier.Que vous le vouliez ou non, Vidée <strong>de</strong> <strong>la</strong>dissolution a <strong>la</strong>it, ces Jours <strong>de</strong>rniers, ungrand pas, non seulement dans l'opinionpublique qui, maintenant <strong>la</strong> souhaite, maismême dans cette Assemblée.On peut être partisan <strong>de</strong> <strong>la</strong> dissolutionet je suis <strong>de</strong> ceux-là, car je pense qu'enreportant son échéance on ne ferait qu'accroîtreles difficultés et rendre plus problématiquele redressement <strong>de</strong> notre pays.Je conçois aussi qu'on y soit hostile.Mais il est un droit que l'on n'a pas, celui<strong>de</strong> ne pas se préparer à son éventualité.J'aurais aimé, 4 cet égard, que le Gouvernementprît l'initiative <strong>de</strong> déposer unprojet <strong>de</strong> loi modifiant <strong>la</strong> loi électorale envigueur en substituant au régime néfastez — et Dieu sait s'il a fait ses preuves! —<strong>de</strong> <strong>la</strong> représentation proportionnelle unsystème <strong>de</strong> scrutin majoritaire.Au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> toutes les doctrines, âetoutes les combinaisons, <strong>de</strong> tous les ç<strong>la</strong>nséconomiques ou financiers, même présentéspar <strong>de</strong>s techniciens avertis — ils sontnombreux dans cette Assemblée — le facteurdéterminant <strong>de</strong> <strong>la</strong> réussite, c'est <strong>la</strong>confiance.Seul, un Gouvernement «'appuyant surune majorité, non seulement dans l'Assemblée,mais dans le pays, pourra méritercette confiance; mais, dans sa structureactuelle et avec <strong>la</strong> politique qu'il se propose<strong>de</strong> suivre, votre Gouvernement n'apa§ eette confiance.Mais, direz-vous, il faut un gouvernementà <strong>la</strong> France. C'est vrai; en cetteheure <strong>de</strong> discussions internationales, encette heure <strong>de</strong> décisions graves, aussi biensur le p<strong>la</strong>n intérieur que sur le p<strong>la</strong>n extérieur,il faut un gouvernement à <strong>la</strong> France,et ce gouvernement, nous serions un certainnombre décidés à le soutenir, à certainesconditions qu'il faut tout <strong>de</strong> mêmepréciser.D'abord, que les engagements pris soientTespectés, notamment en ce qui concerneles élections cantonales.Et puis, dans l'éventualité d'une dissolution,dont le moins qu'on puisse direest qu'elle est possible si certains se refusentà <strong>la</strong> croire probable, le dépût parle Gouvernement d'un projet <strong>de</strong> loi substituantun régime majoritaire...If. Jacques Duclos, Qui truque le suffrage.II. Jean Wasson. ... au régime proportionnel,je viens <strong>de</strong> le dire, projet <strong>de</strong> loiqui, s'il était voté, aurait tout <strong>de</strong> mêmel'avantage <strong>de</strong> libérer <strong>de</strong> l'étreinte <strong>de</strong> leurparti un certain nombre <strong>de</strong> <strong>parlementaires</strong>ch cette Assemblée- (App<strong>la</strong>udissements sur•certains bancs à gauche et à droite.)M. Jacques Duclos. C'était îe raisonnement<strong>de</strong> Laval,. M. Jean Masson. Voilà, monsieur le prési<strong>de</strong>ntdu conseil, les conditions d'ordrepurement politique qui comman<strong>de</strong>nttoutes les autres, car elles sont seules <strong>de</strong>nature à rétablir cette confiance sacs<strong>la</strong>quelle il n'y a pais d'espoir ni <strong>de</strong> salutpossibles.Et, du point <strong>de</strong> vue économique et financier,voici quelles seraient, brièvement•exposées en têtes <strong>de</strong> chapitrés, les conditions<strong>de</strong> notre soutien.Il est inévitable, et nous <strong>la</strong> comprenons !bien, qu'après l'échec <strong>de</strong>s gouvernementssuceseifs, on veuille revaloriser les sa<strong>la</strong>ires !<strong>de</strong>s c<strong>la</strong>sses iaborieuses, dont nous pouvonslouer <strong>la</strong> patience dans <strong>la</strong> situation souventmisérable où elles se trouvent. (Très bien/très bien! à droite.)Seulement, si ces rajustements sont justifiésà- <strong>la</strong> base, il n'était peut-être, pasopportun <strong>de</strong> les généraliser, car enallouant uniformément à tous les sa<strong>la</strong>riés,à tous les fonctionnaires, une in<strong>de</strong>mnité<strong>de</strong> 2.500 francs, quel que soit le montant I<strong>de</strong> leurs sa<strong>la</strong>ires ou <strong>de</strong> leurs traitements— et nous savons que l'éventail va quelquefois<strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 10.000 francs jusqu'à2 millions <strong>de</strong> francs pour les directeurs <strong>de</strong>sindustries nationalisées — je dis, monsieurle prési<strong>de</strong>nt du conseil, que vous commettezune lour<strong>de</strong> erreur. (App<strong>la</strong>udissementssur certains bancs à gauche et à droite.)Et puis, cette in<strong>de</strong>mnité, que vous préten<strong>de</strong>zunique, autrement dit, exceptionnelle,vous savez bien que vous serezobligé d'en faire une in<strong>de</strong>mnité mensuelleet définitive, car les prix ne peuventqu'augmenter par suite <strong>de</strong> <strong>la</strong> brusque miseen circu<strong>la</strong>tion dans te pays d'un pouvoird'achat supplémentaire <strong>de</strong>* 25 milliard* aumoins sans une augmentation corré<strong>la</strong>tive<strong>de</strong> <strong>la</strong> production.Il eût, en réalité, fallu assortir cettehausse <strong>de</strong> sa<strong>la</strong>ires d'une augmentation <strong>de</strong><strong>la</strong> durée <strong>de</strong> travail, <strong>la</strong> fixer à quarantehuitheures par semaine au minimum,avec même <strong>la</strong> possibilité d'heures supplémentairesfacultatives, après accord entrepatrons et ouvriers et, en tout cas, avecexemption <strong>de</strong>s charges sociales à partir <strong>de</strong><strong>la</strong> quarante et unième heure.Puis, pour obtenir cette confiance, ilfaudrait que le Gouvernement, avant touteexigence fiscale, consentît enfin h réaliser<strong>la</strong> suppression, non pas seulement <strong>de</strong>quelques directions ministérielles, mais <strong>de</strong>tous les services administratifs inutiles enréduisant d'une façon substantielle lenombre <strong>de</strong>s fonctionnaires.Je serais curieux <strong>de</strong> savoir combien <strong>de</strong>postes <strong>de</strong> fonctionnaires ont été supprimés<strong>de</strong>puis que l'Assemblée a voté l'amen<strong>de</strong>ment<strong>de</strong> M. Pleven.Il faudrait que le Gouvernement prîtaussi l'engagement <strong>de</strong> réaliser dans les entreprisesnationalisées les réformes <strong>de</strong>structure indispensables, notamment parl'épuration <strong>de</strong>s conseils d'administration,afin <strong>de</strong> ne pas imposer périodiquement aupays une superfiscalité aont le produit, endéfinitive, n'est <strong>de</strong>stiné qu'à combler ledéficit <strong>de</strong> ces nationalisations. (App<strong>la</strong>udissementssur certains bancs à gauche et àdroite.)Quand on sait que 26 milliards <strong>de</strong> francsont été affectés l'année <strong>de</strong>rnière aux houillèresnationalisées, et que le résultat en aété une diminution du ren<strong>de</strong>ment, onpense qu'il eût peut-être mieux valu utiliserces crédits ipour le rééquipement et <strong>la</strong>mo<strong>de</strong>rnisation <strong>de</strong> notre agriculture en vued'une augmentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> production indispensableà <strong>la</strong> baisse <strong>de</strong>s prix agricoles.Enfin, il n'est pas inutile <strong>de</strong> constaterque l'économie française n'est plus àmêmit<strong>de</strong> supporter les charges que lui impose<strong>la</strong> sécurité sociale dans son actuellestructure, et ce n'est pas, monsieur le prési<strong>de</strong>ntdu conseil, comme vous l'avez ditdans votre discours d'investiture, en modifiantle p<strong>la</strong>fond dos cotisations que vousaméliorerez le système.Non, il lui faut une modification plusprofon<strong>de</strong>, une modification liée malheureusementà cette crise effroyable <strong>de</strong> moralitéqui sévit dans le pays. 11 faut avoir lecourage <strong>de</strong> retirer <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécurité socialeles petits risques, parce que ces petits risquessuscitent l'absentéisme et appauvris*sent <strong>la</strong> collectivité. (App<strong>la</strong>udissementscertains bancs à gauche et à droite.)sutM. Fernànd Grenier. Les oisifs au travail!M, Jean Masson. Tel est le programme<strong>de</strong> gouvernement qui serait <strong>de</strong> nature à'entraîner le soutien d'un grand nombre*d'entre nous. Mais ce n'est pals, que jesache, monsieur le prési<strong>de</strong>nt du conseil, levôtre, tout au moins sur <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>spoints.Or, un fait est certain : le Trésor est àbout <strong>de</strong> ressources. On vous prête l'intention,monsieur le prési<strong>de</strong>nt du conseil, jene sais si le fait est exact, <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r à<strong>la</strong> Banque <strong>de</strong> France une avance sur lescrédits susceptibles <strong>de</strong> vous être consentisau titre du p<strong>la</strong>n Marshall.Ce serait là une expérience extrêmementgrave à <strong>la</strong>quelle je refuse <strong>de</strong> m'arrêter.Mais en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> cette hypothèse, jene vois guère que trois solutions passibles.D'abord, le recours à l'emprunt. Mais ilfaudrait alors retrouver <strong>la</strong> confiance, et <strong>la</strong>présence d'un ministre socialiste auxfinances et à l'économie nationale, sansque je veuille aller aupsi loin que M. Triboulet,ne faciliterait peut-être pas leschoses.Le concours <strong>de</strong> l'étranger? Mais il <strong>de</strong>vientd'autant plus hypothétique que m&<strong>de</strong>man<strong>de</strong>s sont plus pressantes et plus répétées.Le développement <strong>de</strong> <strong>la</strong> fiscalité, enf<strong>la</strong> ?Son ren<strong>de</strong>ment serait bien douteux, puisque,après le prélèvement exceptionnel etle payement du cinquième quart, vous saveztous que les contribuables françaissont, dans leur ensemble, à bout <strong>de</strong>souffle.Alors, monsieur le prési<strong>de</strong>nt du conseil,votre expérience n'ira pas loin. Elle n'irapas plus loin que les projets fiscaux quiseront soumis à cette ^semblée.Dans ces conditions, pourquoi insisterinutilement 1 Pourquoi perdre à nouveauun temps précieux ?Appuyé sur une majorité aujourd'huichance<strong>la</strong>nte et <strong>de</strong>main certainement défail<strong>la</strong>nte,votre gouvernement, tel qu'il estcomposé, ne pourra qu'expédier les affairescourantes. Il ne pourra ipas pratiquementgouverner.Alors, voyez-vous, il vaut mieux tout <strong>de</strong>suite, sans inutiles atermoiements, prendrecourageusement position et refuser à votregouvernement les moyens <strong>de</strong> poursuivreune politique qui serait certainement, inéluctablement,une politique d'inf<strong>la</strong>tionâvec, au bout, <strong>la</strong> chute définitive du francet <strong>la</strong> faillite du pays. (App<strong>la</strong>udissementssur certains bancs a gauche. — App<strong>la</strong>usurcertains bancs à gauche et à droite,)M. le prési<strong>de</strong>nt. La parole est à M. Monin,M. Philippe Monin. Mesdames, messieurs,mon intervention sera brève.J'ai <strong>la</strong> conviction, en montant à cettetribune, <strong>de</strong> venir exprimer le sentiment dôplusieurs <strong>de</strong> mes amis du groupe <strong>de</strong>s républicainsindépendants, qui estiment que<strong>la</strong> présence d'un <strong>de</strong>s leurs au gouvernementn'engage le groupe en aucune façon.Il m'apparaît indispensable, après avoirécouté avec beaucoup d'attention M. te pré-


ei<strong>de</strong>nt du conseil, <strong>de</strong> connaître avant levote qui doit intervenir l'essentiel du programmedu Gouvernement en matière <strong>de</strong>ravitaillement, question qui préoccupe trèsJustement tous les Français:Comment» d'ailleurs, pourrions-nous <strong>de</strong>maininterpeller, au sens exact du mot,M. le secrétaire d'Etat au ravitaillement dunouveau ministère, sur les résultats <strong>de</strong> <strong>la</strong>gyolitique suivie par son prédécesseur, bienqu'il semble, en l'occurrence, difficile à-1 un d'ignorer l'autre ?En effet, monsieur le prési<strong>de</strong>nt duconseil, nous pouvons nous tranquillisersur un point, car si tout à l'heure vousévoquiez le nombre <strong>de</strong>s gouvernementsqui sont passés sur ces ibancs <strong>de</strong>puis quelquesmois, nous constatons que si les ministèrespassent, les ministres <strong>de</strong>meurent»Je <strong>de</strong>man<strong>de</strong> donc au Gouvernement <strong>de</strong>bien vouloir indiquer <strong>la</strong> politique qu'il entendsuivre afin d'alimenter régulièrementle marché <strong>de</strong> <strong>la</strong> "ian<strong>de</strong>, car l'expérienceIncomplète, je pourrais dire absur<strong>de</strong>, quia été tentée ne permet pas <strong>de</strong> tirer maintenantune conclusion.Osciller sans cesse du dirigisme à <strong>la</strong> libertéconditionnelle et à contre-temps,avec <strong>la</strong> menace perpétuelle <strong>de</strong> <strong>la</strong> contrainte,ce<strong>la</strong> a conduit aux résultats quenous voyons, et contre ce<strong>la</strong> s'élèvent producteurset consommateurs, car il ne suffitipas <strong>de</strong> dresser citadins contre rurauxpour masquer <strong>la</strong> faillite d'un système.Vouloir, comme on le dit, ressusciter <strong>la</strong>légis<strong>la</strong>tion en vigueur sous Vichy, c'estpréparer <strong>de</strong> fâcheux len<strong>de</strong>mains, c'est allervers un nouvel échec, et quel échec 1Dois-Je évoquer l'expérience récente<strong>de</strong>s contrats d'engraissement, qui s'estsoldée par l'échec que nul n'ignore, etdont nous parlerons quand TOUS le voudrez?Qu'il s'agisse également <strong>de</strong> <strong>la</strong> répartitiond'un grand nombre <strong>de</strong> <strong>de</strong>nrées — etles exemples abon<strong>de</strong>nt — nous ne pouvoirque constater l'échec absolu <strong>de</strong> <strong>la</strong>politique suivie jusqu'à ce Jour, et unesituation <strong>de</strong>venue monstrueuse, puisque <strong>la</strong>fortune <strong>de</strong>s trafiquants s'établit au détriment<strong>de</strong>s consommateurs les plus déshérités.Ce<strong>la</strong> est également vrg£ pour le pain,puisque vous refusez <strong>4e</strong> promettre pourune date prochaine — nous aurions désiréoctobre, pour être raisonnables —<strong>la</strong> libertéée vente du pain. La pru<strong>de</strong>nce ne peutêtre exclue dans ce domaine, et je nedoute pas <strong>de</strong> l'approbation <strong>de</strong> M. le ministre<strong>de</strong>s finances et <strong>de</strong>s affaires économiquess'il était auprès <strong>de</strong> vous aujourd'hui.La récolte <strong>de</strong> blé a é v té bonne, et mêmetrès bonne, sur l'ensemble du territoire.Les ren<strong>de</strong>ments ne Sont pas loin d'approcherceux <strong>de</strong>s fameuses années 1933, 193<strong>4e</strong>t 1935 qui nous avaient, en ces temps <strong>de</strong>Surproduction et <strong>de</strong> concurrence étrangère,menés droit à <strong>la</strong> dénaturation du blé.La récolte doi.{ atteindre cette année100 millions <strong>de</strong> quintaux. Si par suite <strong>de</strong>Jl'époque pluvieuse qui sévit <strong>de</strong>puis finuillet, nous enregistrons <strong>de</strong>s poids spéci-Iques <strong>de</strong> 72-70 kilos, nous constatons, parailleurs, parmi les premières entrées <strong>de</strong>$Lô dans les silos, <strong>de</strong> nombreux poidsspécifiques <strong>de</strong> 76, 78, 80 kilos et parfoismême davantage. Un taux <strong>de</strong> blutage d'environ80 p, 100 pourrait donc facilementêtre é.tablLAvec étonnement, ie viens <strong>de</strong> lire dansan grand quotidien du soir que les prési<strong>de</strong>nts<strong>de</strong>s syndicats départementaux <strong>de</strong>ASSEMBLEE NATIONALE — SEANCE DU 7 SEPTEMBRE 1948 6463bou<strong>la</strong>ngers, réunis <strong>de</strong>puis ce matin àParis, abandonnaient l'idée <strong>de</strong> poursuivreleur campagne en faveur <strong>de</strong> <strong>la</strong> liberté <strong>de</strong><strong>la</strong> vente du pain.C'est absolument faux. M. le secrétaired'Etat au ravitaillement doit, à l'heurequ'il est, connaître <strong>la</strong> position quasi unanime<strong>de</strong> cette corporation. Ses conversations<strong>de</strong> ce matin et ses entretiens <strong>de</strong> cetaprès-midi ne doivent plus lui <strong>la</strong>isserd'illusions.Contre le bon sens., les menacés neferont rien, et traiter <strong>de</strong> révolutionnaires<strong>de</strong>s commerçants qui ont raison et quisont appuyés en <strong>la</strong> circonstance par lessyndicats, qu'il s'agisse <strong>de</strong> <strong>la</strong> C. G. T. ou<strong>de</strong> <strong>la</strong> C. F. T. C., et qui seront approuvés<strong>de</strong>main par tous les consommateurs, c'estpurement inadmissible, surtout lorsquetanj <strong>de</strong> scandales montrent quelle estl'action <strong>de</strong> certains services du ravitaillementet du contrôle économique.Malgré <strong>la</strong> qualité défectueuse du pain etl'insuffisance <strong>de</strong>s rations, vous craignez,dit-on, que <strong>la</strong> collecte ne vous donne pasle résultat que vous <strong>de</strong>vez prévoir. Maisc'est justement <strong>la</strong> conséquence <strong>de</strong> votrepolitique.Vous n'ignorez pas, monsieur le prési<strong>de</strong>ntdu conseil, que les faux tickets <strong>de</strong>pain, dont le total est imposant, sont honorés.Que vous rendiez <strong>la</strong> liberté ou nonà <strong>la</strong> vente du pain, vous vous trouvez <strong>de</strong>vantune situation <strong>de</strong> fait et je souhaiteprécisément que vous mettiez un termeaux profits irréguliers et à l'hypocrisie dusystème actuel.L'Assemblée nationale souhaite certainementconnaître les réponses du Gouvernementà ces questions. Ne pas vouloir yrépondre, c'est <strong>la</strong>isser subsister entre autrele scandale permanent du pain, scandaledont le pays ne veut plus.dissements à droite-)(App<strong>la</strong>u-il. le prési<strong>de</strong>nt. La parole est à M. JacquesDuclos.M. Jacques Duclos. Monsieur le prési<strong>de</strong>ntdu conseil, vous m'avez dit tout à l'heure,en me répondant, que j'avais été incapabled'indiquer sur quels points les marchandagesdont j'avais parlé avaient pu se produire.Cependant, il faut fe<strong>de</strong>n admettre qu'audébut <strong>de</strong>s pourparlers les socialistes etvous-même n'étiez pas d'accord; car sivous aviez été d'accord, <strong>la</strong> solution à <strong>la</strong>crise aurait été plus rapi<strong>de</strong>ment trouvée.Dans leurs journaux, les socialistes nousont appris qu'ils considéraient, en effet,que vous ne vouliez pas donner une compensationsuffisante.Lorsque nous avons <strong>de</strong>mandé à interpellerle Gouvernement, nous pensions précisément,monsieur le prési<strong>de</strong>nt du conseil,que vous nous feriez un exposé <strong>de</strong>s conditionsdans lesquelles vous aviez constituévotre gouvernement et déterminé votrepolitique.Je vous crois, monsieur le prési<strong>de</strong>nt duconseil, lorsque vous nous dites que vousn'avez pas varié et que le programme quevous avez défini mardi <strong>de</strong>rnier est encorele vôtre. Mais, si vous n'avez pas varié,d'autres ont varié.M. Ambré Le Troquer. Les chiffres aussi 1M. Lucien Coffln. C'est le problème <strong>de</strong><strong>la</strong> re<strong>la</strong>tivité..M. Jacques Du© tes. Si vous avez fait mpas dans un sens et les autres un pas dansl'autre sens, il faut nous le dire et îiousexpliquer ce qui s'est passé.Le regret que j'exprime est que vous mnous ayez pas informés <strong>de</strong>s conditionsdans lesquelles vous avez été amenéd'abord à opposer votre point <strong>de</strong> vue àcelui <strong>de</strong>s socialistes, ensuite à vous mettrad'accord avec eux.Néanmoins, chacun <strong>de</strong> nous admet qu'ily a eu négociations, qu'il y a eu marchandages,puisqu'il vous a f^llu une semainepour trouver un point d'accord.Nous avons, monsieur le prési<strong>de</strong>nt duconseil, <strong>la</strong> curiosité <strong>de</strong> savoir d'où vousêtes partis, les uns et les autres, et oùvous êtes arrivés. Car, pour l'instant, vousne nous avez pas dit ce que vous comptiezfaire, en plus <strong>de</strong> cette allocation <strong>de</strong>2.500 francs pour <strong>de</strong>ux mois que vous avezannoncée, et nous voudrions savoir commentvous enten<strong>de</strong>z régler le problèmecapital <strong>de</strong>s prix et <strong>de</strong>s sa<strong>la</strong>ires. {App<strong>la</strong>udissementsà Vextrême gauc1\°.)M. le prési<strong>de</strong>nt. Personne ne <strong>de</strong>mandéplu» <strong>la</strong> parole dans <strong>la</strong> discussion générale?...La discussion générale est close.M. Gabriel Ou<strong>de</strong>net. Je <strong>de</strong>man<strong>de</strong> une suspension<strong>de</strong> séance.M. le prési<strong>de</strong>nt. J'entends <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r unêsuspension <strong>de</strong> séance.Je consulte l'Assemblée.(L'Assemblée, consultée, déci<strong>de</strong> <strong>de</strong> su&pendre <strong>la</strong> séance.)M. le prési<strong>de</strong>nt. Jusqu'à qu'elle heurtfl'Assemblée désire-t-elle suspendre <strong>la</strong>séance ?Voix diverses.une heures îDix-neuf heures ! Vingt etM. le prési<strong>de</strong>nt. J'entends proposer dia>neuf heures et vingt et une heures.Je consulte l'Assemblée sur l'heure <strong>la</strong>plus éloignée, soit vingt et une heures,(L'Assemblée, consultée, déci<strong>de</strong> <strong>de</strong> népas suspendre sa séance jusqu'à vingt etune heures.)M. le prési<strong>de</strong>nt. En conséquence, <strong>la</strong>séance est suspendue jusqu'à dix-neufheures.(<strong>la</strong> séance, suspendue à dix-huit heurestrente-cinq minutes, est reprise à dix-neulheures quinze minutes.)M. le prési<strong>de</strong>nt. La séance est reprise*M. Gabriel Cu<strong>de</strong>net. Je <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>la</strong> pâ*rôle.M. le prési<strong>de</strong>nt La parole est à M. 04»<strong>de</strong>net.M. Gabriel Cu<strong>de</strong>net. Certains <strong>de</strong> nos collèguesn'ayant pas terminé leurs délibérations,je <strong>de</strong>man<strong>de</strong> à l'Assemblée <strong>de</strong> vouloirbien prolonger <strong>la</strong> suspension <strong>de</strong> séancependant quelques instants. (Exc<strong>la</strong>mationssur divers bancs.)M. <strong>la</strong> présidant. M. Cu<strong>de</strong>net propose que<strong>la</strong> suspension <strong>de</strong> séance soit prolongéependant quelques instants..Je consulte l'Assemblée sur cette (proposition.(L'Assemblée, consultée adopta cette pro*position.) • " '


6460ASSEMBLEE NATIONALE — SEANCE DU 7 SEPTEMBRE 1948M. le prési<strong>de</strong>nt. En conséquence, <strong>la</strong>séance est <strong>de</strong> nouveau suspendue.(La séance, suspendue à dix-neuf heuresvingt minutes, est reprise à dix-neuf heuresquarante minutes.)M. te prési<strong>de</strong>nt. La .séance est reprise.. J'ai reçu <strong>de</strong> MM. <strong>de</strong> Menthon, Cu<strong>de</strong>net etLussy, un ordre du jour ainsi conçu:« L'Assemblée nationale,« Approuvant les déc<strong>la</strong>rations du Gouvernement,« Lui fait confiance sur les bases <strong>de</strong> <strong>la</strong>fléc<strong>la</strong>ration ministérielle du 31 août,« Et, repoussant toute addition,« Passe à l'ordre du jour. »Je reçois à l'instant un <strong>de</strong>uxième ordre'du jour présenté par MM. Antier, Barbier,Barraehin et Furaud ainsi rédigé:« L'Assemblée nationale,« Après avoir entendu les explications duGouvernement,« Constate que sa composition ne correspondpas aux déc<strong>la</strong>rations faites par M. leprési<strong>de</strong>nt du conseil le 31 août, lors <strong>de</strong> <strong>la</strong><strong>de</strong>man<strong>de</strong> d'investiture,« Et, repoussant toute addition,« Passe à l'ordre du jour. »M. François <strong>de</strong> Menthon. Je <strong>de</strong>man<strong>de</strong><strong>la</strong> priorité pour le premier ordre du jour.m. le prési<strong>de</strong>nt. La parole est à M. Barraehinsur les ordres du jour.M. Edmond Barraehin. Mesdames, messieurs,le vote que nous <strong>de</strong>vons émettreen cette fin <strong>de</strong> débat comporte une doublesignification.Il "s'agit, tout d'abord, d'approuver, enquelque sorte, <strong>la</strong> reconduction <strong>de</strong>s pouvoirsréglementaires qui se trouvent,d'ailleurs, d'ores et déjà, transmis auGouvernement actuel par le gouvernementprécé<strong>de</strong>nt. Il s'agit, d'autre part,^'accor<strong>de</strong>r ou non notre confiance.Sur le premier point, il ne saurait yavoir d'équivoque <strong>de</strong> notre part puisque,avec un certain nombre <strong>de</strong> mes collègues,j'avais cru <strong>de</strong>voir, il y a un mois, refuserau gouvernement <strong>de</strong> M. André Marie,et <strong>de</strong> M. Paul Reynaud les pouvoirs réglementairesqui sont aujourd'hui transmisau gouvernement <strong>de</strong> M. Schuman et<strong>de</strong> M. Pineau.Je rappelle, à ce sujet, que notre collègueM. Frédéric-Dupont prit, au cours<strong>de</strong> <strong>la</strong> séance du 9 août, une précautionqui, semble-t-il, était assez légitime, tendantà ce que soient incorporés dans leprojet qui nous était soumis, avant l'article1 er , ces mots: « Jusqu'à l'expiration<strong>de</strong>s pouvoirs du gouvernement actuel etdans les dé<strong>la</strong>is ci-<strong>de</strong>ssous précisés, les dispositionssuivantes sont prises. »Ce qui signifiait que M. Frédéric-Dupontet un certain nombre d'entre nous désiraientque les pouvoirs réglementaires nefussent donnés qu'au gouvernement <strong>de</strong>M. André Marie et <strong>de</strong> M. Paul Reynaud.Je m'excuse <strong>de</strong> me citer moi-même, Jeserai bref; ie veux simplement rappelerce que ie déc<strong>la</strong>rais après avoir alïirméqué M. André Marie avait toute ma confiance.ïc Nous <strong>la</strong> donnons également... ïï —îéette confiance — « ...à M. Paul Reynaud,'à, sa personne et à son programme, carmous reconnaissons, à travers ce programme,tout un p<strong>la</strong>n .pour lequel nousn'avons cessé <strong>de</strong> combattre <strong>de</strong>puis quenotre parti s'est constitué. Mais nousavons <strong>la</strong> conviction absolue.— qui dictenotre ligne politique, comprise par lesuns, non comprise par les autres — quevous ne pourrez pas longtemps gouverneravec l'équipe que vous avez formée. Ledébat est dominé par un problème politiquequi ne peut avoir <strong>de</strong> solution dansl'état actuel <strong>de</strong>s choses. Vous nous <strong>de</strong>man<strong>de</strong>zune délégation <strong>de</strong> pouvoirs ?Nous vous répondons: A vous, M. AndréMarie, oui, à M. Paul Reynaud, oui, maisnous ne voulons pas que, <strong>de</strong>main, àcause <strong>de</strong> certains désaccords, <strong>de</strong> certainesdissensions qui peuvent naître, qui naissentdéjà, vouâ le savez parfaitement, nospouvoirs aient été donnés à <strong>de</strong>s hommesen qui nous n'avons pas confiance et quenous n'avons jamais cessé <strong>de</strong> combattre.»Ceci, bien entendu, ne retire rien à <strong>la</strong>déférente sympathie que nous-mêmes ettoute l'Assemblée peut nourrir à l'égard<strong>de</strong> M. le prési<strong>de</strong>nt du conseil et <strong>de</strong> sonministre <strong>de</strong>s finances.L'amen<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> M. Frédéric-Dupontn'a recueilli que soixante-ouinze voix. Ilest probable que si les députés avaient puprévoir Ce qui se passe actuellement, ilen aurait recueilli bien davantage.On nous <strong>de</strong>man<strong>de</strong> également <strong>de</strong> voter<strong>la</strong> confiance. Mesdames, messieurs, jevous pose <strong>la</strong> question, et sans passion :croyez-vous véritablement — je connaislà-<strong>de</strong>ssus votre sentiment, discret ou public— que les scènes qui viennent <strong>de</strong> sedérouler dans notre pays, dans l'arènepolitique et parlementaire, sont <strong>de</strong> natureà susciter un renouveau <strong>de</strong> confiance quelqu'il soit, aussi bien à l'intérieur qu'àl'étranger ? Vous ne le croyez pas et moinon plus.Pourtant, il est indispensable que nousredonnions confiance à l'étranger. Je neprends qu'un exemple, mais le plus important<strong>de</strong> tous : l'exécution du p<strong>la</strong>nMarshall. Elle va se trouver en danger,car sa mise en route est subordonnée,vous le savez, à <strong>la</strong> pratique, par les paysbénéficiaires, d'une politique <strong>de</strong> stabilitéfinancière et monétaire.Voulez-vous que nous nous reportionsau premier <strong>de</strong>s textes oui peuvent retenirnotre attention, le rapport établi voici unan, à Paris, par le comité <strong>de</strong>s seize pays*européens adhérant au p<strong>la</strong>n Marshall etau vu duquel celui-ci a été définitivementarrêté. A l'article 68 <strong>de</strong> ce rapport, onpeut lire :« Les gouvernements <strong>de</strong>s pays intéresséss'engagent à mettre à exécution, indépendamment<strong>de</strong> toute assistance extérieure,les mesures d'ordre intérieur qu'ilsera en leur pouvoir <strong>de</strong> prendre dans ledomaine fiscal et en matière monétaire,afin <strong>de</strong> réduire immédiatement les recoursà <strong>la</strong> banque d'émission et toutes pratiques<strong>de</strong> caractère inf<strong>la</strong>tionniste. Le Gouvernementfrançais a, pour sa part, c<strong>la</strong>irementexprimé au comité sa volonté <strong>de</strong>couvrir toutes les dépenses budgétairescourantes pour l'année 1948, y compris lesdépenses militaires et les dépenses <strong>de</strong> reconstruction,avec les recettes courantes,à <strong>la</strong> seule exception <strong>de</strong>s in<strong>de</strong>mnités verséesau titre aes dommages <strong>de</strong> guerreprivés et <strong>de</strong>s dépenses d'équipement industriel.En outre, il sera mis fin, en 1948,aux avances <strong>de</strong> <strong>la</strong> Banque <strong>de</strong> France* »En ce qui concerne le domaine intérieur,on attend, parait-il, un choc psychologique<strong>de</strong>stiné à ranimer <strong>la</strong> confiancedu pays, à permettre une politique d'emprunt.Soyons sérieux: est-ce le déroulement<strong>de</strong>s événements actuels qui va permettrece choc psychologique ?Nous sommes tous inquiets, plus ou'moins, selon -notre tempérament, en présence<strong>de</strong> <strong>la</strong> situation telle qu'elle se pré-ssente aujourd'hui. Ce oui nous sépare,c'est que les uns sont convaincus qu'onpeut tout sauver grâce aux formules envigueur, cependant que les autres, et j'ensuis, proposent une solution plus radicaleet qui me semble légitimée par les faits,par les circonstances.M. Paul Reynaud déc<strong>la</strong>rait l'autre jour,au banquet <strong>de</strong> l'American club : « On nepeut pas atteler au char <strong>de</strong> l'Etat <strong>de</strong>séquipes tirant en sens contraire, »M. Pierre Dreyfus-Schmidt. Il aurait pus'en apercevoir plus tôtlM. Edmond Barraehin. Nous nous eiïsommes aperçus pour lui.Ce qui est certain, c'est qu'il n'y a pasdans cette Assemblée <strong>de</strong> majorité stable.Les gouvernements ne sont pas renverséspar l'opposition ; ils ne sont pas renversés,comme disent certaines personnes ou certainsjournaux, par <strong>la</strong> conjonction <strong>de</strong>sextrêmes. Ils se renversent eux-mêmes...M. Paul Giacobbi. Très bien !M. Edmond Barraehin. ...parce qu'ils nesont d'accord sur rien.Vous savez qu'on ne peut pas gouverneravec le parti socialiste et qu'il n'est paspossible <strong>de</strong> gouverner contre lui. On nqpeut donc pas gouverner du tout.Croyez-vous qu'il n'y ait pas dans cettesituation matière à réfléchir pour noustous, à quelque parti que nous appartenions,«puisque notre préoccupation com-


Je sais très bien que si l'on s'en tient à<strong>la</strong> Constitution, cette dissolution est impossîMe.On nous rappelle tous les joursl'article 51 qui est ainsi conçu:« Si,. cours d'une même pério<strong>de</strong> <strong>de</strong>'dix-huit mois, <strong>de</strong>ux crises ministériellessurviennent, dans les conditions prévuesaux articles tt 50, <strong>la</strong> dissolution <strong>de</strong>l'Assemblée nationale pourra être décidéeest conseil tes ministres, après avis duprési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l'Assemblée. La dissolutionsera prononcée, conformément à cette décision,par décret du Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> Répmbliq^e^1 serait vaim d'épiloguer sur ce texte.Ifeiï seufetaenl il ne permet pas, à l'heureactuelle, <strong>de</strong> dissoudre l'Assemblée nationale,mate j'ajoute qu'on ne trouveraitpas beaucoup- <strong>de</strong> gouvernements décidés àposer <strong>la</strong> question <strong>de</strong> confiance alors qu'ilsSB croiraient en danger d'être renversés.Jamais, ni <strong>la</strong> question <strong>de</strong> confiance, ni letele constitutionnel ne joueront. Je nesais pas jusque qtteï point, d'ailleurs, cetexte n'a pas été fait pour éviter tout?4îssoMio&.1 y aurait me façrn <strong>de</strong> régler <strong>la</strong> question?"toait autrement et p vous invite à ypenser : c'est <strong>la</strong> possibilité pour l'AsseaiMéeélw cim^ ans <strong>de</strong> déci<strong>de</strong>rm lia durée dm mandat parlementaire nepar exempt, qne <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux ans. Notrecollègue, M. Max tïufsset, a d'ailleurs déposéune proposition <strong>de</strong>; loi dans ce sens»Je oe ma serais pas permis,'il y a quinzejours, -<strong>de</strong> présenter cette suggestion, maisvous-même m'y aviez invité loïsque 4 ausujet <strong>de</strong>s* étotisons cantonales, à cette triton®je vous ai diit: « Vous allez donnermm- partisans <strong>de</strong> <strong>la</strong> dissolution <strong>la</strong> possi-Maié <strong>de</strong> fc


6460ASSEMBLEE NATIONALE — SEANCE DU 7 SEPTEMBRE 1948prévoit <strong>la</strong> suppression <strong>de</strong>s communesmixtes et <strong>de</strong>s territoires militaires — cequi implique <strong>la</strong> disparition du caïdat — ilest procédé à l'organisation d'écoles <strong>de</strong>caïds pour mo<strong>de</strong>rniser <strong>la</strong> police dans lesdouars et transformer l'Algérie en unvaste camp <strong>de</strong>. concentration où seulesprévaudront les opinions <strong>de</strong>s gens <strong>de</strong>trusts et <strong>de</strong>s gros colons.Dans tous les domaines, pour essayerd'arrêter l'évolution du peuple qu'on assenât,ce sont les métho<strong>de</strong>s colonialistesrenforcées contré les Algériens et les Algériennesd'origine européenne ou musulmane; c'est le refus systématique <strong>de</strong> reconnaîtreles justes revendications <strong>de</strong> ceuxqui ne font pas partie <strong>de</strong> <strong>la</strong> caste <strong>de</strong>s seigneurs,qu'ils soient ouvriers, fonctionnaires,artisans, fel<strong>la</strong>hs ou petits colons.Aussi, <strong>la</strong> réaction algérienne est-elleplus arrogante que jamais. C'est ainsi queM. Ricard, prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> C. G. A., écrit:« La Déc<strong>la</strong>ration <strong>de</strong>s Droits <strong>de</strong> l'Hommefait <strong>de</strong> l'insurrection un <strong>de</strong>voir sacré ducitoyen lorsqu'il y a vio<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi.Alors, le Gouvernement portera ses responsabilitéset, s'il déc<strong>la</strong>nche l'insurrection, il <strong>de</strong>vra en rendre compte <strong>de</strong>vant lepays. »Et il conclut: « Et les dirigeants <strong>de</strong> <strong>la</strong>C* G. A. qui,sont <strong>de</strong>s gens d'ordre espèrentqu'ils n'en viendront pas là ».Les fascistes algériens invoquent <strong>la</strong> Déc<strong>la</strong>ration<strong>de</strong>s Droits <strong>de</strong> l'Homme pour enroberd'une légalité <strong>de</strong> faça<strong>de</strong> un appelcontre le peuple <strong>de</strong>'France; Ainsi, ils serévèlent ce qu'ils sont en réalité en setournant vers les rois du dol<strong>la</strong>r, leurs nouveauxprotecteurs.* Et le gouverneur général" M. Naegelencouvre <strong>de</strong>tte attitu<strong>de</strong> tandis qu'il porte sescoups contre le peuple algérien.Le' 12 janvier'<strong>de</strong>rnier, alors qu'il étaitprési<strong>de</strong>nt du conseil, M. Robert Schumangratifiait l'Algérie <strong>de</strong> ce nouveau gouverneurgénéral, M. Naegelen. C'est sous sahaute autorité que M. Jules Moch é<strong>la</strong>borale projet <strong>de</strong> découpage <strong>de</strong>s circonscriptionsalgériennes, procéda à <strong>la</strong> dissolution <strong>de</strong><strong>la</strong> municipalité démocratique d'Oran et fit,aVec M. Naegelen, <strong>de</strong>s élections à l'Assembléealgérienne, une véritable caricatured'élections.C'est lui qui fit arrêter <strong>de</strong> nombreux travailleursalgériens. C'est lui qui, aujourd'hui,fait désigner comme inspecteur général,en Algerie; M. Cornu, préfet duTarn, col<strong>la</strong>borateur bien connu.Mais, plus le Gouvernement s'orientevers une politique réactionnaire et colonialiste,plus l'opposition est gran<strong>de</strong> enAlgérie.Les travailleurs algériens se battent, <strong>de</strong>puis<strong>de</strong>s semaines pour, obtenir le droità <strong>la</strong> vie: dockers d'Alger, métallurgistesd'Oran, mineurs, ouvriers agricoles, parmilliers, ils utilisent <strong>la</strong> grève. Les pauvresfel<strong>la</strong>hs et les petits colons multiplient lesmanifestations pour obtenir <strong>de</strong>s semenceset <strong>de</strong>s outils. Les artisans et les commerçantsprotestent contre le sort injuste quileur est fait. De grands intellectuels exigentque d'autres conditions soient crééespour développer l'enseignement et l'éducation.Une c<strong>la</strong>rification salutaire se faitdans les esprits.Tel qui, hier, s'était <strong>la</strong>issé entraîner par<strong>la</strong> propagan<strong>de</strong> raciste et a<strong>la</strong>rmiste <strong>de</strong>rrièreceux qui furent les soutiens du régimepétainiste, s'aperçoit aujourd'huiqu'il a été trompé.C'est pourquoi les Algériens, comme le 1peuple <strong>de</strong> France, veulent un changementtotal <strong>de</strong> l'orientation politique du Gouvernement.Ils veulent <strong>de</strong>s sa<strong>la</strong>ires qui leurpermettent <strong>de</strong> vivre et <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong>travail normales» Ils veulent <strong>de</strong>s semences,<strong>de</strong>s charrues, une politique <strong>de</strong> l'eau,<strong>la</strong> terre à ceux qui <strong>la</strong> travaillent. Ils veulentl'enseignement pour tous, <strong>de</strong>s écolesen <strong>la</strong>ngue française et en <strong>la</strong>ngue arabe.Ils veulent ce qui leur a été promis, uneAssemblée algérienne élue au suffrage universelpar les Algériens et les Algériennes,sans aucun truquage. C'est pourquoi, ilsagissent avec le peuple <strong>de</strong> France pour ungouvernement d'union démocratique quileur apportera ce qu'ils désirent.Pour toutes ces raisons, les députés communistesalgériens, certains d'interpréterles sentiments du peuple algérien, voterontcontre le Gouvernement actuel. (App<strong>la</strong>udissementsà Vextrême gauche.)M. le prési<strong>de</strong>nt. La parole est à M. Pleven.M. René Pleven. Mesdames, messieurs,pour expliquer le vote <strong>de</strong> <strong>la</strong> majorité <strong>de</strong>smembres du groupe <strong>de</strong> l'U. D. S. R., ilme suffira d'interpréter une <strong>de</strong>s phrasesles plus remarquables <strong>de</strong> Ja déc<strong>la</strong>rationministérielle.Lorsqu'il se présenta pour le scrutind'investiture, M. le prési<strong>de</strong>nt du Gouvernementdéc<strong>la</strong>ra que « <strong>la</strong> confiance n'estpas <strong>la</strong> croyance au miracle ». Eh bien!ceux <strong>de</strong>s memtores <strong>de</strong> notre groupe qui nel'ont pas accordée lors du scrutin d'investiture,ne changeront pas <strong>de</strong> position dansle présent scrutin, car pour le faire, il faudraitqu'ils croient non pas à un miraclemais à <strong>de</strong>ux miracles: un miracle qui porteraitsur les hommes et un miracle quiporterait sur les choses.D'abord un miracle sur les hommes. Lacomposition du <strong>de</strong>uxième GouvernementSchuman, est pratiquement <strong>la</strong> même quecelle du premier Gouvernement. Or, jecrois que personne ne conteste que <strong>la</strong> crisequi a éc<strong>la</strong>té* pratiquement à partir <strong>de</strong> juinn'a pas eu comme cause véritable l'amen<strong>de</strong>ment<strong>de</strong> M. Cap<strong>de</strong>ville et <strong>la</strong> différence<strong>de</strong> trois milliards <strong>de</strong> francs qui séparait <strong>la</strong>proposition du Gouvernement <strong>de</strong> celle <strong>de</strong>l'auteur <strong>de</strong> l'amen<strong>de</strong>ment.En réalité, il existait, au sein du Gouvernement,entre les hommes, <strong>de</strong> profondsdésaccords.Devons-nous croire que ces hommes quiétaient en désaccord en juin, qui l'étaientencore il y a huit jours, ont changé enl'espace <strong>de</strong> quelques heures ?Nous avions quelques doutes hier, maisnous en avons beaucoup moins aujourd'huiaprès avoir lu dans Le Popu<strong>la</strong>ire quele Gouvernement avait adopté hier <strong>la</strong> propositionsocialiste et, pour expliquer cettetête <strong>de</strong> chapitre, nous avons trouvé quelquesbons coups <strong>de</strong> patte pour nos cellègueset amis radicaux.Ce<strong>la</strong> veut dire que le jeu <strong>de</strong>s partis continue,que l'accord continue à être précaireet peut-être superficiel.D'autre part, il faudrait croire à un miraclesur les choses. Il y a plusieurs mois,nous avons averti le Gouvernement qu*<strong>de</strong> très graves problèmes se poseraient aumoment <strong>de</strong> l'été: <strong>de</strong>s problèmes intérieurs,économiques et <strong>de</strong> véritables problèmes<strong>de</strong> réformes <strong>de</strong> scructure.Nous déc<strong>la</strong>rions que, pour les résoudre,il faudrait un gouvernement aussi fort quepossible, ayant une base aussi <strong>la</strong>rge quepossible.Or, à l'époque, les orateurs officiels dugouvernement — je parle du premier gou-


Je suis <strong>de</strong> ceux qui ont eu confiance etje voudrais rappeler qu'au moment <strong>de</strong> <strong>la</strong>discussion <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi sur les pouvoirs réglementaires,et à propos <strong>de</strong> l'amen<strong>de</strong>ment<strong>de</strong> M. Frédéric-Dupont, je me suis expli?qué dans les termes suivants:« Je souhaite, bien entendu, qu'il soitadopté — cet amen<strong>de</strong>ment — puisque jel'ai défendu, mais je suis moins pessimisteque mon ami Barrachin. Je veuxcroire que les hommes qui composentl'équipe gouvernementale sont à <strong>la</strong> -fois<strong>de</strong>s démocrates et <strong>de</strong>s patriotes et queleur sincérité est totale. Je me refuse,pour ma part, à croire que, <strong>de</strong>main, <strong>de</strong>scombinaisons souterraines viendront torpillerle gouvernement auquel tout lémon<strong>de</strong> aujourd'hui s'est associé... » Cequi, d'ailleurs, a provoqué <strong>de</strong>s protestations(le M. Jacques Duclos.Je ne regrette pas d'avoir adopté celteattitu<strong>de</strong>, mais fe suis obligé <strong>de</strong> constaterque-j'ai eu une confiance excessive dans<strong>la</strong> sagesse d'une partie <strong>de</strong> cette Assembléeet il est <strong>de</strong> mon <strong>de</strong>voir <strong>de</strong> souligner<strong>la</strong> responsabilité <strong>de</strong> ceux qui ont cru,avant même qu'elle fût commencée, <strong>de</strong>voirfaire capoter une expérience qu'i<strong>la</strong>urait tout <strong>de</strong> même mieux valu <strong>la</strong>isserse dérouler.Quoi, qu'il en soit, lorsque M. le prési<strong>de</strong>ntSchuman nous a, à son tour, <strong>de</strong>mandél'investiture, nous n'avons pu, mesamis ni moi-même, lui accor<strong>de</strong>r nos suffrages,non pas bien sûrl et il le sait,.que nous n'ayons pas confiance en lui,mais parce que nous pensions que les difficultésqui avaient amené l'échec <strong>de</strong> l'ex->éïience précé<strong>de</strong>nte, il al<strong>la</strong>it, à nouveau,{ es trouver sous ses pas.H les a trouvées, puisqu'à un momentdonné, il a failli renoncer à <strong>la</strong> lour<strong>de</strong> missionqu'il avait à assumer- et si, eu définitive,très récemment, il est parvenu àconstituer un gouvernement, aucune <strong>de</strong>ces difficultés ne nous paraît avoir disparu,bien au contraire.. Je rends hommage et à <strong>la</strong> technicité etau courage <strong>de</strong> M. Christian Pineau, maisenfin, il est tout <strong>de</strong> même paradoxal, alorsque <strong>la</strong> déc<strong>la</strong>ration -ministérielle a repris,pour aine <strong>la</strong>rge part, le programme <strong>de</strong>M. Paul Reynaua, <strong>de</strong> penser que c'estM. Christian Pineau qui va l'appliquer.. C'est un paradoxe saisissant et je soispersuadé, comme mes amis, qu'il n'échapperaà personne dans le pays. D'ailleurs,on nous annonce un certain nombre <strong>de</strong>projets financiers, dont on dit qu'ils vontêtre discutés cette semaine et qui me paraissentfort éloignés <strong>de</strong>s dispositions prévuespar M. Paul. Reynaud.Je ne veux pas insister davantage. Nousen reparlerons le moment venu.Ce qui manque, monsieur le prési<strong>de</strong>ntdu conseil, à votre gouvernement, c'estmi élément essentiel qui s'appelle <strong>la</strong> confiance,et sans <strong>la</strong>quelle rien ne peut réussir,sans <strong>la</strong>quelle il me paraît impossible<strong>de</strong> restaurer <strong>la</strong> monnaie. -. •, iL'absence <strong>de</strong> confiance, vous condamneaux mesures financières que vous alleznous <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r et qui font déjà chuchoter; elle' est traduite par un (baromètrequ'il est <strong>de</strong> mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> décrier, mais quiexiste-tout <strong>de</strong> même- et qui - s'appelle lecours <strong>de</strong> <strong>la</strong> Bourse. Il suffit, pour s'en convaincre,<strong>de</strong> lire les journaux <strong>de</strong> ce soir.Je suis obligé <strong>de</strong> constater avec regretque ceux qui ont eu raison dans mongroupe, ce sont ceux qui, dès l'abord, seASSEMBLEE NATIONALE — SEANCE DU 7 SEPTEMBRE 1948 6463sont méfiés, ceux qui ont pensé que lesdissensions internes du gouvernement précé<strong>de</strong>ntcontinueraient et handicaperaient<strong>la</strong> formation ^<strong>de</strong> tout gouvernement, Ellesont handicapé <strong>la</strong> formation <strong>de</strong> votre gouvernementet vous êtes arrivé à une formulequi vous a, sans doute, été imposéepar le^ circonstances, mais dont je pense,avec M. René Pleven, qu'elle n'est pasviable.Encore une fois, à mon sens, rien nepeut être redressé dans ce pays, surtout <strong>la</strong>monnaie, sans <strong>la</strong> confiance du pays etsans <strong>la</strong> confiance <strong>de</strong>s pays étrangers. Etcomme mes amis et moi ne pensons pas,malheureusement, que votre . équipe soit<strong>de</strong> nature à inspirer cette confiance, nousne pourrons pas vous accor<strong>de</strong>r nos suffrages.M. le prési<strong>de</strong>nt. La parole est à M. Viollette.M. Maurice Viollette. Certains <strong>de</strong> nos collèguesont, au cours <strong>de</strong> ces débats, entreprisl'histoire <strong>de</strong> cette crise.Je crois qu'en vérité c'est débat bienvain car, au cours-<strong>de</strong> cette, crise, s'il fal<strong>la</strong>itenvisager l'action <strong>de</strong>s divers partis, chacunaurait, sinon à porter condamnation,du moins à exprimer <strong>de</strong>s regrets, sur l'action<strong>de</strong> tel ou tel <strong>de</strong>s autres partis .auxquelsil n'appartient pas.J'ai entendu aussi engager, à l'égard <strong>de</strong>ssocialistes, un véritable procès <strong>de</strong> tendance.Il semble que, du moment qu'ilssont au Gouvernement, il y a quelque défianceà marquer à ce Gouvernement. J1fut pourtant un gouvernement où ilsn'étaient pas, où ils n'étaient pas susceptiblesd'être et, chez ceux qui manifestentainsi cette défiance à l'égard du parti socialiste,je n'ai pas remarqué d'enthousiasme(pour cette forme <strong>de</strong> gouvernementdont ses membres ne faisaient pas partie.(App<strong>la</strong>udissements à gauche et au centre.)Au surplus, si j'ai bien compris, il y aquelques instants^ M. Barrachin, il a déc<strong>la</strong>rélui-même qu'il était impossible <strong>de</strong>se passer du concours socialiste. Serait-iltrès habile da les rejeter dans lîs brascommunistes ?Au fond, je comprends mal ce débat.Que veut-on', en réalité ? Provoquer unecrise et en assumer <strong>la</strong> responsabilité ?M. Raymond Triboulet. Elle n'est pasterminée, c'est toujours <strong>la</strong> même.M. Maurice Viollette. Je vous en prie.Depuis huit jours, le pays entend tousles matins prononcer le nom d'un hommepolitique qui va être chargé <strong>de</strong> former le-Gouvernement. Oh! le pays n'est pas,chaque jour, en présence <strong>de</strong> bien singulièresnouveautés. (Sourires.)C'est M. Ramadier, ou c'est M. AndréMarie, ou c'est M. Schuman et lorsqu'onreprend le journal, on retrouve un <strong>de</strong> cesnoms avec <strong>de</strong>s combinaisons très semb<strong>la</strong>bleset <strong>de</strong>s col<strong>la</strong>borateurs qui ne sont pastoujours très différents.Je crois que si nous continuons ce jeu,nous allons arriver simplement .à user tousnos hommes politiques! (Rires sur diversbancs.)M. Jean Legendre. Ils le sont !M. Maurice Viollette. Nous allons arriverà ce résultat qu'à force d'entendre parlertoujours <strong>de</strong>s mêmes, le pays portera unesingulière condamnation, non pas, peutêtre,tant sur le Gouvernement que surl'Assemblée, qui aura ainsi manifesté, <strong>de</strong>façon éc<strong>la</strong>tante, son impuissance.De toute nécessité, il faut qu'il y ait ungouvernement dans ce pays.J'entends bien qu'on me rétorquera queles formations qui, nous sont présentéessont parfois paradoxales. Le paradoxe estdans <strong>la</strong> coaliti&n nécessaire <strong>de</strong>s divers partispour former une majorité gouvernementale.Du moment que vous êtes oblige <strong>de</strong>faire appel à <strong>de</strong>s partis non homogènespour* former un gouvernement, vous rencontrezfatalement le paradoxe. Il est, doncimpossible d'éviter ces heurts un peu singuliersqui sont dans <strong>la</strong> nature <strong>de</strong>s. choseset il est remarquable que parlent aujourd'hui<strong>de</strong> paradoxe <strong>de</strong>s anticommunistes quicomptent sur le concours communiste ipourles ai<strong>de</strong>r contre le Gouvernement.La seule chose qui importe, c'est h volontéd'arriver à un*résultat. Il est unechose essentielle, qui prime toutes les autres,qui conditionne toutes les autres: lesauvetage du franc. Dans cette Assemblée,il ne <strong>de</strong>vrait pas y avoir d'autre préoccupationque celle-là; toutes les autres sontsecondaires, accessoires, subalternes, carnous savons qu'il n'y a plus que lésmoyens chirurgicaux qui puissent guérirnotre pays <strong>de</strong> l'effroyable ma<strong>la</strong>die <strong>de</strong> l'inf<strong>la</strong>tion.M. Jean Legendre. Vous savez bien qu'iln'y a pas <strong>de</strong> chirurgiens, il n'y a que <strong>de</strong>schar<strong>la</strong>tans ! (Vives protestations à gaucheet au centre.)M. Marcel Poimbœuf. Vous êtes orfèvre lM. Maurice VioJlettê. Des interruptions <strong>de</strong>ce genre gagneraient vraiment à ne pasêtre émises, car les chirurgiens qui se proosentné sont pas que dans cette Absem-Elée. (App<strong>la</strong>udissements au centre et àgauche.)Pour mon compte, donc, je ne crois pasque nous ipuissions dire « non » a priori hce Gouvernement.M. Schuman, il y a quelques jours*a reçu ici l'investiture et, alors qu'aucunacte ne permet <strong>de</strong>.dire qu'il a manqué aux,engagements qu'il avait pris <strong>de</strong>vant nous,on lui refuserait le vote qu'on lui a accordéà ce moment-là 1A propos <strong>de</strong> quel acte gouvernementalpeut-on lui dénier le consentement qu'alorson lui donnait ? (App<strong>la</strong>udissements aùcentre et a gauche.)Est-ce qu'il en est qui veulent jeter cepays dans <strong>la</strong> politique du pire ?M. Jean Legendre. C'est <strong>la</strong> vôtre.M. Maurice Viollette. Est-ce qu'il en estqui veulent se précipiter dans <strong>la</strong> politique<strong>de</strong> <strong>la</strong> catastrophe ?A un moment aussi grave, est-il possible<strong>de</strong> ne pas faire l'union entre nous, dans]a mesure où elle est réalisable, pour lesalut du -pays ?M. le prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l'Assemblée, au début<strong>de</strong> cette séance, rendait avec émotionl'hommage dû au grand citoyen européenqu'était Edouard Bénès et il le félicitaitd'avoir eu comme préoccupation essentielled'organiser <strong>la</strong> paix européenne.Et si, nous, au lieu d'organiser le désordre,le pire désordre nous nous préoccupionsun peu d'installer <strong>la</strong> paix françaisedans ce pays ? (App<strong>la</strong>udissements au centraet sur quelques bancs à gauche.)


1«6456 ASSEMBLEE NATIONALE — SEANCE BU 7 SEFFEMBRE ÎMM. *e prési<strong>de</strong>nt. La parole est à M. Quilici.M. François Quïlici. Mesdames, messieurs, ;je voudrais rapi<strong>de</strong>ment liqui<strong>de</strong>r un inci- ;<strong>de</strong>nt. {Mouvements divers.)Lorsque j'entends un orateur commu- ;niste dans une <strong>de</strong> ses homélies sempiterneîlementantimarshalliennee, j'ai l'attitu<strong>de</strong>que <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong> nos collègues peuyentavoir.jMais, lorsque mes amis sont mis en ;cause et lorsqu'on suspecte le patriotisme ;<strong>de</strong>s français d'Algérie, et plus spécialement<strong>de</strong>s colons algériens, alors je tiens à protester.IM. Fayet a tout à l'heure mis en cause ;le prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> fédération <strong>de</strong>s syndicatsagricoles d'Qranie. Il a cité un texte, que :j'ignore d'ailleurs [Interruptions, à Vex- ;trême gauche) et il l'a présenté comme un ;appel à l'insurrection et comme un appelà l'étranger,M. Fayet me paraît d'ailleurs désignépour parler d'appel à l'étranger ! [Sourires 'a droite.)IJ'ai dit que j'ignorais ce texte. Maisj'imagine facilement ce "qui a dû se passer, iJ'ai appelé — M. le prési<strong>de</strong>nt Marie m'enest témoin — l'attention <strong>de</strong> l'ancien Gouvernement— <strong>la</strong>s gouvernements changent -si vile qu'on ne sait plus duquel il s'agit j— sur les risques d'agitation dans l'agri- 'culture algérienne que comporterait le relusopposé aux colons algériens <strong>de</strong> leurpayer <strong>la</strong> prime à l'hectare accordée auxproducteurs, <strong>de</strong> céréales métropolitains,ifExc<strong>la</strong>mations à Vextrême gauche.)M. le prési<strong>de</strong>nt. La Conférence <strong>de</strong>s prési<strong>de</strong>ntspropose à l'Assemblée <strong>de</strong> fixercomme suit l'ordre du jour <strong>de</strong>s prochai-Mme Alice Sport ïsse. Combien les colons ! nes séances;algériens payent-ils les ouvriers agricoles ? *,1° Mercredi après-midil fM. François QuHîcL Je regrette que lebénéfice <strong>de</strong> cette prime n'ait ipas été ac- !cordé aux agriculteurs algériens. (Interrup- \tions à Vextrême gauche.) ;Ge<strong>la</strong> dit, je crois très honnêtement que iles intérêts <strong>de</strong> <strong>la</strong> C. G. A. sont aussi respec- !tables que ceux <strong>de</strong> <strong>la</strong> C. G. T. et qu'unegrève éventuelle <strong>de</strong> paysans serait toutaussi constitutionnelle qu'une grève d'où- :wiers à Clermont-Ferrand ou à Carmaux. i[Très bien! très bien/ à droite.)Je ne retracerai pas les circonstances<strong>de</strong> cette crise, <strong>de</strong> nombreux orateursl'ayant fait avant moi. Je me bornerai àexpliquer mon vote, ce qui justifiera monintervention.Si je suis bien informé, au moment oùM. le prési<strong>de</strong>nt Schuman a démissionné ;on plutôt a abandonné son investiture, il ;avait line raison grave : il chiffrait à 360milliards <strong>de</strong> francs l'inf<strong>la</strong>tion qu'entraîne-,raÉt l'octroi <strong>de</strong> l'in<strong>de</strong>mnité <strong>de</strong> 3.000 francs ;i-édamée par .Farce ouvrière et les syndicatschrétiens.Le Gouvernement vient d'accor<strong>de</strong>r unein<strong>de</strong>mnité <strong>de</strong> 2.500 francs, ce qui repréuneinf<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> 306 milliards <strong>de</strong>francs.Je crois qu'il y a là déjà une raisonsuffisante, pour nous, <strong>de</strong> voter contrele Gouvernement. (App<strong>la</strong>udissements, surquelques bancs à droite.),II* le prési<strong>de</strong>nt. L'Assemblée consentirasans doute h ce que, sans faire procé<strong>de</strong>r àun vote sur <strong>la</strong> priorité, je mette aux voixl'ordre du jour <strong>de</strong> MM. <strong>de</strong> Mentbon, Ou<strong>de</strong>netet Lussy ? (Assentiment.)Je mets donc cet ordre du jour au± voix.m. Eugène chet plusieurs <strong>de</strong> ses collègues teaadaaità inviter le gouvernement k faire entrerdans le calcul du complément provisoiredu traitement le versement d'attente accordépar les décrets d'octobre 194B aupersonnel enseignant (commission '<strong>de</strong>l'éducation nationale) ;, Le projet dé loi portant ouverture <strong>de</strong>crédits au titre <strong>de</strong> l'exercice 1948 eomnaeconséquence <strong>de</strong>s modifications apportéesà <strong>la</strong> composition du Gouvernement (commission<strong>de</strong>s finances);Le projet <strong>de</strong> M <strong>de</strong>stiné à permettre Jeversement <strong>de</strong> 50 p. 100 <strong>de</strong> <strong>la</strong> contributiôttfrançaise à l'organisation internationale•<strong>de</strong>s réfoaigiés pour l'année 1 er juillet 1M&»1 er juillet 1949 (commission <strong>de</strong>s finances) ;.La proposition <strong>de</strong> loi <strong>de</strong> M. Pierre Chevallieret plusieurs <strong>de</strong> ses collègues tendaaàrtk autoriser les municipalités <strong>de</strong>s communes<strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 2.000 habitants à inscriresur leur budget le montant <strong>de</strong>s frais d'intérimdu secrétaire <strong>de</strong> mairie pendant soncongé annuel (commission <strong>de</strong> l'intérieiMj 1 ;Le projet <strong>de</strong> loi portant modification dfel'article 24 <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi n° 47-1746 dii 6 septembre1947 sur l'organisation du travail<strong>de</strong> manutention dans les ports (commission<strong>de</strong> <strong>la</strong> marine marchan<strong>de</strong> et <strong>de</strong>s p-chcs) ;1° Le projet <strong>de</strong> loi portant élévation <strong>de</strong>sp<strong>la</strong>fonds fixés à l'article 4 <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi n° M-2389 du 28 octobre 1946 sur les dommages<strong>de</strong> guerre ; 2° Les propositions <strong>de</strong> loi : a),<strong>de</strong> M. Ren-é Schmitt et plusieurs <strong>de</strong> ses collèguestendant à com^éter les dispositions<strong>de</strong> F article 4 <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi du 28 octobre 1946—


sur les dommages <strong>de</strong> guerre; 6) <strong>de</strong> M.Caries, conseiller <strong>de</strong> <strong>la</strong> République, tendantlà compléter les dispositions <strong>de</strong> l'article 4<strong>de</strong> <strong>la</strong> loi du 28 octobre 1946 sur les dommages<strong>de</strong> guerre (commission <strong>de</strong> <strong>la</strong> reconstructionet <strong>de</strong>s dommages <strong>de</strong> guerre) ;Le projet <strong>de</strong> loi portant statut <strong>de</strong>s centresd'apprentissage (commission du travailet <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécurité sociale) ;Les conclusions du rapport <strong>de</strong> <strong>la</strong> commissionchargée d'examinér une <strong>de</strong>man<strong>de</strong>en autorisation <strong>de</strong> poursuites contre unmembre <strong>de</strong> l'Assemblée (n os 3689, rect.-3868);Les conclusions du rapport <strong>de</strong> <strong>la</strong> commissionchargée d'examiner une" <strong>de</strong>man<strong>de</strong>en autorisation <strong>de</strong> poursuites contre unmembre <strong>de</strong> l'Assemblée (n 08 51405375) ;Les conclusions du rapport <strong>de</strong> <strong>la</strong> co?nmissionchargée d'examiner une <strong>de</strong>man<strong>de</strong>en autorisation <strong>de</strong> poursuites contre unmembre <strong>de</strong> l'Assemblé 3 (n os 5026-5396) ;2° Suivant <strong>la</strong> distribution du rapport :Le projet <strong>de</strong> loi autorisant le Prési<strong>de</strong>nt<strong>de</strong> <strong>la</strong> République à ratifier les accordsfranco-italiens du 29 mai 1948, re<strong>la</strong>tifs,,d'une part, à <strong>la</strong> restauration <strong>de</strong> certainsdroits <strong>de</strong> propriété industrielle atteints par<strong>la</strong> <strong>de</strong>uxième guerre mondiale et, d'autrepart, à <strong>la</strong> protéction <strong>de</strong>s appel<strong>la</strong>tions d'origineet à <strong>la</strong> sauvegar<strong>de</strong> <strong>de</strong>s dénominations<strong>de</strong> certains produits (commission <strong>de</strong>s al<strong>la</strong>ireséconomiques) ;Le projet <strong>de</strong> loi tendant à modifier <strong>la</strong>îoi n 0 '47-1682. du 3 septembre 1947 régu<strong>la</strong>risant<strong>la</strong> situation <strong>de</strong>s entreprises p<strong>la</strong>céessous réquisition (commission <strong>de</strong>s affaireséconomiques) ;Le proiet <strong>de</strong> loi portant ouverture <strong>de</strong>crédits pour l'exploitation <strong>de</strong>s lignes aériennesfrançaises dans le Pacifique Sud[(commission <strong>de</strong>s finances) ;Le projet <strong>de</strong> loi portant ouverture <strong>de</strong>crédits, sur l'exercice 1948, pour l'organisation<strong>de</strong>s élections au Conseil <strong>de</strong> <strong>la</strong> République(commission <strong>de</strong>s finances) ;La <strong>de</strong>uxième lecture du projet <strong>de</strong> loitendant à modifier les articles 3 et 4 <strong>de</strong>da loi du 9 février 1930, instituant l'ordredu mérite maritime (commission <strong>de</strong> <strong>la</strong>marine marchan<strong>de</strong> et <strong>de</strong>s pêches) ;Le projet <strong>de</strong> loi portant création d'un'-contingent exceptionnel <strong>de</strong> croix du méritemaritime à l'occasion <strong>de</strong> <strong>la</strong> dissolution<strong>de</strong> <strong>la</strong> direction <strong>de</strong>s transports maritimes(commission <strong>de</strong> <strong>la</strong> marine marchan<strong>de</strong>et <strong>de</strong>s pêches) ;Le projet <strong>de</strong> loi portant création d'uncontingent spécial et annuel <strong>de</strong> croix dumérite maritime à l'occasion <strong>de</strong> voyagesOfficiels du Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> République[{commission dé <strong>la</strong> marine marchan<strong>de</strong> etSes pêches) ;Le projet <strong>de</strong> lpi autorisant le Prési<strong>de</strong>ntle <strong>la</strong> République à ratifier <strong>la</strong> conventionbelgo-franco-luxembourgeoise du 17 avril' 4946 re<strong>la</strong>tive à l'exploitation <strong>de</strong>s chemins<strong>de</strong> fer luxembourgeois et les conventionsannexes (commission <strong>de</strong>s moyens <strong>de</strong> communication);lia <strong>de</strong>uxième lecture du projet <strong>de</strong> îoiportant réforme du régime <strong>de</strong>s pensionsciviles et militaires et,ouverture <strong>de</strong> créditspour <strong>la</strong> mise en application <strong>de</strong> cetteréforme (commission <strong>de</strong>s pensions) ;ASSEMBLEE NATIONALE — SEANCE. DU 7 SEPTEMBRE 1948La proposition <strong>de</strong> résolution <strong>de</strong> M. Martelet plusieurs <strong>de</strong> ses collègues tendant àéviter le Gouvernement à prévoir <strong>de</strong>s secoursd'urgence pour venir en ai<strong>de</strong> auxfamilles <strong>de</strong>s victimes <strong>de</strong> <strong>la</strong> catastrophe<strong>de</strong> Houches (Haute-Savoie) (commission<strong>de</strong> <strong>la</strong> production industrielle).3° Suivant <strong>la</strong> distribution <strong>de</strong> l'avis:La; proposition <strong>de</strong> loi <strong>de</strong> M. Buron tendantà définir <strong>la</strong> situation <strong>de</strong>s fermierset métayers occupants <strong>de</strong> fait au regard<strong>de</strong> l'application <strong>de</strong> l'ordonnance du 17 octobre1945 re<strong>la</strong>tive au statut juridique dufermage et <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi du 13 avril 1946(commission <strong>de</strong> l'agriculture) ;Le projet <strong>de</strong> loi portant validation etmodification <strong>de</strong> l'acte dit loi n° 531 du4 octobre 1943 re<strong>la</strong>tive au statut du personnelnavigant <strong>de</strong> l'aéronautique (commission<strong>de</strong> <strong>la</strong> défense nationale) ;Le projet <strong>de</strong> loi re<strong>la</strong>tif au transfert atiPanthéon <strong>de</strong>s cendres du gouverneur généralEboué (commission <strong>de</strong> l'éducationnationale) ;La <strong>de</strong>uxième lecture <strong>de</strong> <strong>la</strong> proposition<strong>de</strong> loi tendant à proroger d un an ledé<strong>la</strong>i prévu pour l'application <strong>de</strong> <strong>la</strong> loidu 30 juillet 1947 re<strong>la</strong>tive à <strong>la</strong> revisionet à <strong>la</strong> résiliation exceptionnelles <strong>de</strong> certainscontrats passés par les collectivitéslocales (commission <strong>de</strong> l'intérieur) ;Le projet <strong>de</strong> loi re<strong>la</strong>tif au Bulletin officieldu registre du commerce et du registre<strong>de</strong>s métiers (commission <strong>de</strong> <strong>la</strong> justiceet <strong>de</strong> légis<strong>la</strong>tion) ;Le projet <strong>de</strong> loi re<strong>la</strong>tif aux droits àpension d'invalidité <strong>de</strong>s militaires <strong>de</strong>stroupes supplétives <strong>de</strong> l'Afrique du Nord(commission <strong>de</strong>s pensions) ;La <strong>de</strong>uxième lecture <strong>de</strong> <strong>la</strong> proposition<strong>de</strong> loi modifiant l'article 69 du livre IVdu co<strong>de</strong> du travail concernant <strong>la</strong> procédure<strong>de</strong>vant les conseils <strong>de</strong> prud'hommes' (commission du travail et <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécuritésociale) ;Le projet <strong>de</strong> loi autorisant le Prési<strong>de</strong>nt<strong>de</strong> <strong>la</strong> République. à ratifier <strong>la</strong> conventionn° 44 assurant aux chômeurs involontaires<strong>de</strong>s in<strong>de</strong>mnités ou allocations (commissiondu travail et <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécurité sociale);La <strong>de</strong>uxième lecture <strong>de</strong> <strong>la</strong> proposition<strong>de</strong> loi tendant à modifier l'article 20 <strong>de</strong><strong>la</strong> loi du 24 octobre 1946, portant réorganisation<strong>de</strong>s contentieux <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécuritésociale et <strong>de</strong> <strong>la</strong> mutualité sociale agricole(commission du travail et <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécuritésociale).L'inscription est ordonnée..7 —DEPOT, AVEC DEMANDE DE DISCUSSIOND'URGENCE, DE PROPOSITIONS DE RESO-LUTIONM. le prési<strong>de</strong>nt. J'ai reçu <strong>de</strong> M. Boutavantune proposition <strong>de</strong> résolution tendantà inviter le Gouvernement à prendred'urgence les dispositions nécessaires envue d'accor<strong>de</strong>r, à compter du 1 er juillet1948 aux vieux travailleurs anciens sa<strong>la</strong>riéset aux économiquement faibles uneaugmentation du taux <strong>de</strong> leurs allocations.La proposition sera imprimée sous len r * 5453, distribuée et, s'il n'y a pas d'opposition,renvoyée à <strong>la</strong> commission <strong>de</strong>sfinances. (Assentiment)d'ur-L'auteur <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>la</strong> discussiongence <strong>de</strong> sa proposition.6457Conformément aux dispositions du<strong>de</strong>uxième alinéa <strong>de</strong> l'article 61 du règlement,il va être procédé à l'affichage <strong>de</strong><strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> discussion d'urgence et àsa communication à <strong>la</strong> commission com->pétente et aux prési<strong>de</strong>nts <strong>de</strong>s groupes.J'invite <strong>la</strong> commission <strong>de</strong>s finances à "seréunir aussitôt en vue <strong>de</strong> se prononcersur l'opportunité <strong>de</strong> <strong>la</strong> discussion d'urgenceainsi que sur le fond même <strong>de</strong> <strong>la</strong>proposition.J'ai reçu <strong>de</strong> M. Gros une proposition <strong>de</strong>résolution tendant à inviter le Gouvernementà accor<strong>de</strong>r le bénéfice <strong>de</strong> <strong>la</strong> prima<strong>de</strong> 2.500 francs, fixée par l'arrêté du6 septembre 1948, aux travailleurs sa<strong>la</strong>riés<strong>de</strong> l'agriculture et <strong>de</strong>s forêts.La proposition sera imprimée sous len° 5454, distribuée et, s'il n'y pas d'opposition,renvoyée à <strong>la</strong> commission <strong>de</strong> l'agi>culture. (Assentiment,)L'auteur <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>la</strong> discussion d'ur-*gence <strong>de</strong> sa proposition.Conformément aux dispositions dil<strong>de</strong>uxième alinéa <strong>de</strong> l'article 61 du règlement,il va être procédé à l'affichage <strong>de</strong> <strong>la</strong><strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> discussion d'urgence et à sacommunication à <strong>la</strong> commission compétenteet aux prési<strong>de</strong>nts <strong>de</strong>s groupes.J'invite <strong>la</strong> commission <strong>de</strong> l'agriculturoà se réunir aussitôt en vue <strong>de</strong> se prononcersur l'opportunité <strong>de</strong> <strong>la</strong> discussiond'urgence ainsi que sur le fond même <strong>de</strong><strong>la</strong> proposition.(Les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s <strong>de</strong> discussion d'urgencésont affichées à vingt heures quarante*cinq minutes.)M. le prési<strong>de</strong>nt. La séance est suspendueen attendant le résultat du scrutin vérifiésur l'ordre du jour <strong>de</strong> MM. <strong>de</strong> Men--thon, Cu<strong>de</strong>net et Lussy.(La séance, suspendue à vingt heuresquarante-cinq minutes, est reprise à vingtet une heures quinze minutes.)M. le prési<strong>de</strong>nt. La séance est reprise,COMPOSITION ET POLITIQUE GENERAL»DU GOUVERNEMENTProc<strong>la</strong>mation du résultat du scrutin.M. le prési<strong>de</strong>nt. Voici, après vérification,-le résultat du dépouillement'du scrutin surl'ordre du jour <strong>de</strong> MM. <strong>de</strong> Menthon, Cu<strong>de</strong>netet Lussy.Nombre <strong>de</strong>s votants .584Maj orité absolue...... .... # 293Pour l'adoption-^ .289Contre .......*>:w. * • • 295L'Assemblée nationale n'a pas adopté*(MM. le prési<strong>de</strong>nt du conseil et les membresdu Gouvernement quittent <strong>la</strong> salle <strong>de</strong>sséances.)M, le prési<strong>de</strong>nt. L'Assemblée voudrasans doute <strong>la</strong>isser à son prési<strong>de</strong>nt le soin<strong>de</strong> <strong>la</strong> convoquer. {Assentiment.\


6460 ASSEMBLEE NATIONALE — SEANCE DU 7 SEPTEMBRE 1948— 9 —DEMANDES D'INTERPELLATIONM. le prési<strong>de</strong>nt. J'ai reçu <strong>de</strong> M. Desjardinsune <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d'interpel<strong>la</strong>tion sur <strong>la</strong>répartition <strong>de</strong> l'essence et le scandale intolérabledu marché noir sur les carburants»La date du débat sera fixée ultérieurement.J'ai r.ecu <strong>de</strong> M. Monin une <strong>de</strong>man<strong>de</strong>d'interpel<strong>la</strong>tion sur <strong>la</strong> politique que leGouvernement entend pratiquer ainsi queses prochaines décisions concernant <strong>la</strong>liberté <strong>de</strong> vente du pain pour mettre unterme à l'hypocrisie du système actuel.La dajte du débat sera fixée ultérieurement.— 10 —AVIS CONFORMESDU CONSEIL DE LA REPUBLIQUEM. le prési<strong>de</strong>nt. J'informe l'Assembléeque j'ai reçu <strong>de</strong> M. le prési<strong>de</strong>nt du Conseil<strong>de</strong> <strong>la</strong> République une communication d'oùil résulte que le Conseil <strong>de</strong> <strong>la</strong> République,dans sa séance <strong>de</strong> ce jour, a émis un avisconforme sur ie projet <strong>de</strong> loi portantcréation <strong>de</strong> postes <strong>de</strong> magistrats détachésau tribunal <strong>de</strong> <strong>la</strong> Seine et modifiant ledécre.t du 25 juin 1934 re<strong>la</strong>tif à l'organisationjudiciaire.Acte est donné <strong>de</strong> cet avis conforme.Le texte adopté par l'Assemblée nationaledans sa séance du 2 juillet 1948, étant<strong>de</strong>venu définitif, sera transmis au Gouvernementaux fins <strong>de</strong> promulgation.J'informe l'Assemblée que j'ai reçu <strong>de</strong>M. le prési<strong>de</strong>nt du Conseil <strong>de</strong> <strong>la</strong> Républiqueune communication d'où il résulte que leConseil <strong>de</strong> <strong>la</strong> République, dans sa séance<strong>de</strong> ce jour^ a émis un avis conforme sur<strong>la</strong> proposition <strong>de</strong> loi tendant à modifierl'article 49 <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi du 24 juillet 1867 surles sociétés.Acte est donné <strong>de</strong> cet avis conforme.Le texte adopté par l'Assemblée nationaledans sa séance du 25 juin 1948, étant<strong>de</strong>venu définitif, sera .transmis au Gouvernementaux fins <strong>de</strong> promulgation.J'informe l'Assemblée qiie j'ai reçu <strong>de</strong>M. le prési<strong>de</strong>nt du Conseil <strong>de</strong> <strong>la</strong> Républiqueune communication d'où il résulte que leConseil <strong>de</strong> <strong>la</strong> République, dans sa séence<strong>de</strong> ce/jour, a émis un avis conforme sur<strong>la</strong> proposition <strong>de</strong> loi tendant à modifierl'alinéa 2 <strong>de</strong> l'article 1953 du co<strong>de</strong> civil.Acte est donné <strong>de</strong> cet avis conforme.Le texte adopté par l'Assemblée nationaledans sa séance du 18 juillet 1948,étant <strong>de</strong>venu définitif, sera transmis auGouvernement aux fins <strong>de</strong> promulgation.J'informe l'Assemblée que j'ai reçu <strong>de</strong>M. le prési<strong>de</strong>nt du Conseil <strong>de</strong> <strong>la</strong> Républiqueune communication d'où il résulteque le Conseil <strong>de</strong> <strong>la</strong> République, dans saséance <strong>de</strong> ce jour, a émis un avis conformesur le projet <strong>de</strong> loi tendant à autoriser leministre <strong>de</strong> <strong>la</strong> santé publique et <strong>de</strong> <strong>la</strong>popu<strong>la</strong>tion à statuer sur l.es <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s <strong>de</strong>naturalisation qui ont été formulées confor- !mément à <strong>la</strong> loi du 3 février 1939.Acte est donné <strong>de</strong> cet avis conforme.Le texte adopté par l'Assemblée nationaledans sa séance du 30 juillet 1948, étant<strong>de</strong>venu définitif, sera transmis au Gouvernementaux fins <strong>de</strong> promulgation.J'informe l'Assemblée que j'ai reçu <strong>de</strong>M. le prési<strong>de</strong>nt du Conseil <strong>de</strong> <strong>la</strong> Républiqueune communication d'où il résulteque le Conseil <strong>de</strong> <strong>la</strong> République, dans saséance <strong>de</strong> ce jour, a émis un avis conformesur le projet <strong>de</strong> loi portant ouverture <strong>de</strong>crédits et autorisation d'engagement <strong>de</strong>dépenses (dépenses civiles <strong>de</strong> reconstructionet d'équipement) en vue du regroupement <strong>de</strong>s services administratifs.Acte est donné <strong>de</strong> cet avis conforme.Le texte adopté par l'Assemblée nationaledans sa séance du 23 août 1948, étant<strong>de</strong>venu définitif, sera transmis au Gouvernementaux fins <strong>de</strong> promulgation.J'informe l'Assemblée que j'ai reçu <strong>de</strong>M. le prési<strong>de</strong>nt du Conseil <strong>de</strong> <strong>la</strong> Républiqueune communication d'où il résulteque le Conseil <strong>de</strong> <strong>la</strong> République, dans saséance <strong>de</strong> ce jour, a émis un avis conformesur le projet <strong>de</strong> loi re<strong>la</strong>tif à l'utilisation<strong>de</strong>s fonas d'emprunts <strong>de</strong>s groupements dosinistrés.Acte est donné <strong>de</strong> cet avis conforme.Le texte adopté par l'Assemblée nationaledans sa séance du 26 août 1948, étant<strong>de</strong>venu définitif, sera transmis au Gouvernementaux fins <strong>de</strong> promulgation.J'informe l'Assemblée que j'ai reçu <strong>de</strong>M. le prési<strong>de</strong>nt du Conseil <strong>de</strong> <strong>la</strong> Républiqueune communication d'où il résulteque le Conseil <strong>de</strong> <strong>la</strong> République, dans saséance <strong>de</strong> ce jour, a émis un avis conformesur le projet <strong>de</strong> loi tendant à autoriser leministre <strong>de</strong>s finances à passer <strong>de</strong>s conventionsavec le gouverneur <strong>de</strong> <strong>la</strong> Banque <strong>de</strong>France.Acte est donné <strong>de</strong> cet avis conforme.Le texte adopté par l'Assemblée nationaledans sa séance du 7 août 1948, étant<strong>de</strong>venu définitif, sera transmis au Gouvernementaux fins <strong>de</strong> promulgation.J'informe l'Assemblée que j'ai reçu <strong>de</strong>M. le prési<strong>de</strong>nt du Conseil <strong>de</strong> <strong>la</strong> Républiqueune communication d'où il résulteque le Conseil <strong>de</strong> <strong>la</strong> République, dans saséance <strong>de</strong> ce jour, a émis un avis conformesur le projet <strong>de</strong> loi ayant pour objet <strong>la</strong>réparation <strong>de</strong>s dégâts causés sur différentspoints du territoire par <strong>de</strong>s crues etorages.Acte est donné <strong>de</strong> cet avis conforme.Le texte adopté par l'Assemblée nationaledans sa séance du 7 août 1948, étant<strong>de</strong>venu définitif, sera transmis au Gouvernementaux fins <strong>de</strong> promulgation.J'informe l'Assemblée que j'ai reçu <strong>de</strong>M. le prési<strong>de</strong>nt du Conseil <strong>de</strong> <strong>la</strong> Républiqueune communication d'où il résulteque le Conseil <strong>de</strong> <strong>la</strong> République, dans saséance <strong>de</strong> ce jour, a émis un avis conformesur le projet <strong>de</strong> loi portant réforme du régime<strong>de</strong>s pensions <strong>de</strong>s marins français ducommerce et <strong>de</strong> <strong>la</strong> pêche.Acte est donné <strong>de</strong> cet avis conforme.Le texte adopté par l'Assemblée nationaledans, sa séance du 27 août 1948 étant<strong>de</strong>venu définitif, sera transmis au Gouvernementaux fins <strong>de</strong> promulgation*— il —RENVOI POUR AVISM. le prési<strong>de</strong>nt. La commission <strong>de</strong>s pensions<strong>de</strong>man<strong>de</strong> à donner son avis sur <strong>la</strong>proposition <strong>de</strong> loi (n° 5283) <strong>de</strong> M. LouisMarin, tendant à assurer aux professeursdu Conservatoire national <strong>de</strong> musique, <strong>de</strong>l'école <strong>de</strong>s Beaux-Arts, <strong>de</strong> l'école <strong>de</strong>s artsdécoratifs, le mêm erégime <strong>de</strong> retraitesque leurs collègues <strong>de</strong> l'enseignement supérieur,qui a été renvoyée pour examenau fond à <strong>la</strong> commission <strong>de</strong> l'éducationnationale.Conformément à l'article 27 du règlement,l'Assemblée voudra sans doute prononcerce renvoi pour avis. (.Assentiment)~ 12 —COMMUNICATIONS DE COMMISSIONSM. le prési<strong>de</strong>nt. J'ai reçu une lettre par<strong>la</strong>quelle <strong>la</strong> commission <strong>de</strong>s finances déc<strong>la</strong>rerenoncer à donner son avis sur l'avisdonné par le Conseil <strong>de</strong> <strong>la</strong> République surle projet <strong>de</strong> loi portant réforme du régime<strong>de</strong>s pensions civiles et militaires et ouverture<strong>de</strong> crédits pour <strong>la</strong> mise en application<strong>de</strong> cette réforme (n° 5408-5437), et qui aété renvoyé, pour examen au fond à <strong>la</strong>commission <strong>de</strong>s pensions. ,J'ai reçu une lettre par <strong>la</strong>quelle <strong>la</strong> commission<strong>de</strong>s territoires d'outre-mer déc<strong>la</strong>rerenoncer à donner son avis sur l'avisdonné par le Conseil <strong>de</strong> <strong>la</strong> République surle projet <strong>de</strong> loi portant réforme du régime<strong>de</strong>s pensions civiles et militaires et ouverture<strong>de</strong> crédits pour <strong>la</strong> miee en application<strong>de</strong> cette réforme (n° 5408-5437), etqui a été renvoyé, pour examen au fond, à<strong>la</strong> commission <strong>de</strong>s pensions.Acte est donné <strong>de</strong> ces communications.— 13 —DEPOT DE PROJETS DE LOIM. le prési<strong>de</strong>nt. J'ai reçu <strong>de</strong> M. le ml*nistre <strong>de</strong>s finances et <strong>de</strong>s affaires économiques,un projet <strong>de</strong> loi tendant à <strong>la</strong>reconstitution <strong>de</strong>s archives <strong>de</strong>s comptablesdu Trésor préposés <strong>de</strong> <strong>la</strong> Caisse <strong>de</strong>s dépôtset consignations, qui ont été détruites parfaits <strong>de</strong> guerre.Le projet <strong>de</strong> loi sera imprimé sous len° 5441, distribué et, s'il n*y a pas d'opposition,renvoyé à <strong>la</strong> commission <strong>de</strong>s finances.(Assentiment.)J'ai reçu <strong>de</strong> M. le ministre <strong>de</strong>s financesun projet <strong>de</strong> loi portant ouverture <strong>de</strong> créditssupplémentaires sur l'exercice 1948.Le projet <strong>de</strong> loi sera imprimé sous len° 5450, distribué et, sil n'y a pas d'opposition,renvoyé à <strong>la</strong> commission <strong>de</strong>sfinances. (Assentiment.)DEPOT DE PROPOSITIONS DE LOIM. le prési<strong>de</strong>nt. J'ai reçu <strong>de</strong> M. Ilutin-Desgrées et plusieurs <strong>de</strong> ses collègues, uneproposition ae loi tendant à créer <strong>de</strong>s promotionshors Concours dans <strong>la</strong> Légion(l'honneur au profit <strong>de</strong>s combattants dé-


ASSEMBLEE NATIONALE — SEANCE DU 7 SEPTEMBRE 1948 6463corés <strong>de</strong> <strong>la</strong> Légion d'honneur ou <strong>de</strong> <strong>la</strong> Médaillemilitaire pour faits <strong>de</strong> guerre, dans<strong>la</strong> pério<strong>de</strong> qui va du mois d'août 1914 à<strong>la</strong> promotion Fayolle incluse.La proposition <strong>de</strong> loi sera imprimée souslé n° 5438, distribuée et, s'il n'y a pasd'opposition, renvoyée à <strong>la</strong> commission <strong>de</strong><strong>la</strong> défense nationale. (Assentiment.)J'ai reçu <strong>de</strong> M. Joseph Denais une proposition<strong>de</strong> loi tendant à exonérer <strong>de</strong>sdroits <strong>de</strong> mutation le capital décès prévuaux régimes complémentaires <strong>de</strong>s assurancessociales.La proposition <strong>de</strong> loi sera Imprimée sousle n° 5443, distribuée et, s'il n'y a pasd'opposition, renvoyée à <strong>la</strong> commission<strong>de</strong>s finances. (Assentiment.)15 —DEPOT D'UNE PROPOSITION DE LOI TOAHS-HIISC PAU ME CONSEIL HE IA RWBLSÇUEV» le prési<strong>de</strong>nt. J'ai reçu, transmise parM. le prési<strong>de</strong>nt du Conseil <strong>de</strong> <strong>la</strong> République»une proposition <strong>de</strong> loi, formulée mîM. Boumendjel et plusieurs <strong>de</strong> ses collègueset tendant à réformer l'organisation<strong>de</strong>s cours d'assises en Algérie.La "proposition <strong>de</strong> loi sera imprimée sousle n° 5449, distribuée et, s'il n'y a pasd'opposition, renvoyée à <strong>la</strong> commission <strong>de</strong>l'intérieur. (Assentiment)Gouvernement à supprimer les directionsrégionales <strong>de</strong> l'office national interprofessionnel<strong>de</strong>s céréales.La proposition <strong>de</strong> résolution sera impriméesous le n° 5447, distribuée et, s'iln'y a pas d'opposition, renvoyée à <strong>la</strong>commission <strong>de</strong> l'agriculture. (Assentiment.)J'ai reçu <strong>de</strong> M. Palewski et plusieurs <strong>de</strong>ses collègues une proposition <strong>de</strong> résolutiontendant à inviter le Gouvernement àprocé<strong>de</strong>r à l'achèvement rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'autoroute <strong>de</strong> l'Ouest.La proposition <strong>de</strong> résolution sera impriméesous le n° 5448, distribuée et s'iln'y a pas d'opposition, renvoyée a <strong>la</strong>commission <strong>de</strong>s moyens <strong>de</strong> communicationet du tourisme. (Assentiment.)J'ai reçu <strong>de</strong> M. Barel et plusieurs <strong>de</strong> sescollègues une proposition <strong>de</strong> résolutiontendant à inviter le Gouvernement à ouvririmmédiatement un crédit <strong>de</strong> 10 millions<strong>de</strong> francs pour les sinistrés <strong>de</strong> <strong>la</strong>torna<strong>de</strong> <strong>de</strong> Saint-Laurent-du-Yar (Alpes-Maritimes).La proposition <strong>de</strong> résolution sera impriméesous le n° 5455, distribuée et, s'iln'y a pas d'opposition, renvoyée à <strong>la</strong> commission<strong>de</strong>s finances. (Assentiment.)— tî —DEPOT D'UN RAPPORT— 19 —DEPOT D'AVIS TRANSMISPAR LE CONSEIL DE LA, REPUBLIQUEM. le prési<strong>de</strong>nt. J'ai reçu, transmis parM. le prési<strong>de</strong>nt du Conseil <strong>de</strong> <strong>la</strong> République,un avis sur le projet <strong>de</strong> loi, adopté parl'Assemblée nationale, re<strong>la</strong>tif à certainesdispositions financières à prendre pourl'application <strong>de</strong> l'accord <strong>de</strong> coopérationéconomique conclu entre <strong>la</strong> Républiquefrançaise et les Etats-Unis d'Amérique.L'avis sera imprimé sous le n° 5444, distribuéet, s'il n'y a pas d'opposition, ren- .voyé à <strong>la</strong> commission <strong>de</strong>s finances. (Assen*timent.)J'ai reçu, transmis par M. le prési<strong>de</strong>ntdu Conseil <strong>de</strong> <strong>la</strong> République, un avis surle projet <strong>de</strong> loi, adopté par l'Assembléenationale, instituant une ai<strong>de</strong> temporaireà l'industrie cinématographique.L'avis sera imprimé sous le n° 5452,distribué, et, s'il n'y a pas d'opposition,renvoyé à <strong>la</strong> commission <strong>de</strong> <strong>la</strong> presse*(Assentiment.)Personne ne <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>la</strong> paroleLa séance est levée.(La séance est levée à vingt et unêheures vingt minutes.)Le Chef du service <strong>de</strong> <strong>la</strong> sténographié<strong>de</strong> l'Assemblée nationale %PAUL LÀISSY.DEPOT m—propositions ^ D£ RESOLUTIONM. te prési<strong>de</strong>nt. J'ai reçu <strong>de</strong> M. Chaînantet plusieurs <strong>de</strong> ses collègues une propositiontendant à inviter le Gouvernementh déposer au plus tôt un projet <strong>de</strong> loisur le mo<strong>de</strong> d'élection à l'Assemblée nationale^La proposition <strong>de</strong> résolution sera impriméesous le n° 5439, distribuée et, s'iln'y a pas d'opposition, renvoyée à <strong>la</strong> commissiondu suffrage universel, du règlementet <strong>de</strong>s pétitions. (Assentiment.)J'ai reçu <strong>de</strong> M. Jean-Paul David une proposition


6460ASSEMBLEE NATIONALE — SEANCE DU 7 SEPTEMBRE 1948iet aux in<strong>de</strong>mnités <strong>de</strong> fonctions <strong>de</strong>s maires 1et adjoints (n 08 4194-3931-4284-4770-4908-5111-5391-5392);Deman<strong>de</strong> en autorisation <strong>de</strong> poursuitesteontre un membre <strong>de</strong> l'Assembléev(n os 2840-3703);3° Vendredi après-midi:Proiet <strong>de</strong> lorre<strong>la</strong>tif au statut <strong>de</strong>s personnels<strong>de</strong> police (n° 5353);Etant entendu qu'au cours <strong>de</strong> ces % séancesviendraient en discussion, au fur et àmesure <strong>de</strong> leur retour éventuel et <strong>de</strong> leurexamen par les commissions compétentes,les affaires dont le Conseil <strong>de</strong> <strong>la</strong> Républiqueest actuellement saisi.La conférence <strong>de</strong>s prési<strong>de</strong>nts communiqueraà l'Assemblée, vendredi soir, parl'organe <strong>de</strong> son prési<strong>de</strong>nt — et comptetenu <strong>de</strong> l'état <strong>de</strong>s travaux du Conseil <strong>de</strong> <strong>la</strong>République — das indications sur l'ordrejdu jour <strong>de</strong>s séances ultérieures.En outre, <strong>la</strong> conférence <strong>de</strong>s prési<strong>de</strong>nts& -décidé d'inscrire, sous réserve qu'il n'yait pas débat, conformément à l'article 36du règlement, en tête <strong>de</strong> l'ordre du jouidu 3 e jour <strong>de</strong> séance :t° Suivant <strong>la</strong> séance d'aujourd'huimardi 7 septembre 1948:Le projet <strong>de</strong> loi portant modification dufco<strong>de</strong> <strong>de</strong> justice militaire pour l'armée <strong>de</strong>terre (n os 3446-5349) ;Le projet <strong>de</strong> loi portant déc<strong>la</strong>ssement<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux parcelles <strong>de</strong> terrain dépendant <strong>de</strong>Ja p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> l'Ecluse (n 08 4158-5267) ; •Le projet <strong>de</strong> loi portant déc<strong>la</strong>ssementd'un terrain militaire dépendant <strong>de</strong> l'ouyrage<strong>de</strong> <strong>la</strong> Miotte (n os 4785-5386) ;La proposition <strong>de</strong> résolution <strong>de</strong> M. J.-P.David tendant à* inviter le Gouvernement:1° à citer à l'ordre <strong>de</strong> <strong>la</strong> Nation l'aspirantpilote Jacques-François <strong>de</strong> La Rocque, quia fait le sacrifice héroïque <strong>de</strong> sa vie poursauver ses passagers ; 2° à décerner à titreposthume <strong>la</strong> croix <strong>de</strong> <strong>la</strong> Légion d'honneurà l'aspirant pilote Jacques-François <strong>de</strong> LaRocque, un <strong>de</strong>s purs héros <strong>de</strong> l'air.[(n os 5077-5384) ; *La proposition <strong>de</strong> loi <strong>de</strong> M. Emile-LouisLambert et plusieurs <strong>de</strong> ses collègues tendantà définir les conditions dans lesquellesles militaires dégagés <strong>de</strong>s cadres peuventconcourir pour <strong>la</strong> Légion d'honneuret <strong>la</strong> médaille militaire (n 08 5380-5381);La proposition <strong>de</strong> résolution <strong>de</strong> Mlle Dieneschet plusieurs <strong>de</strong> ses collègues tendantà, inviter le Gouvernement à faire entrerdans le calcul du complément provisoiredu traitement le versement d'attenteaccordé par les décrets d'octobre 1946 dupersonnel enseignant (n os 4666-5290),Le projet <strong>de</strong> loi portant ouverture <strong>de</strong>Crédits au titre <strong>de</strong> l'exercice 1948 commeconséquence <strong>de</strong>s modifications apportéesà <strong>la</strong> composition du Gouvernement5313-5373);Le projet <strong>de</strong> loi <strong>de</strong>stiné â permettre leversement <strong>de</strong> 50 p. 100 <strong>de</strong> <strong>la</strong> contributionfrançaise à F organisation internationale <strong>de</strong>sréfugiés pour l'année 1 er juillet 1948-1 erjuillet 1949 (n 08 5335-5378);La proposition <strong>de</strong> loi <strong>de</strong> M. Pierre Chevallieret plusieurs <strong>de</strong> ses - collègues tendaità autoriser les municipalités <strong>de</strong>scommunes <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 2.000 habitants àInscrire sur leur budget le montant <strong>de</strong>sfrais d'intérim du secrétaire <strong>de</strong> mairiependant son congé annuel (n os 4515-5093);Le projet <strong>de</strong> loi portant modification <strong>de</strong>l'article 24 <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi n° 47-1746 du 6 septembre1947 sur l'organisation du travail<strong>de</strong> manutention dans les ports (n os 4996-5317) ;I. — Le projet <strong>de</strong> loi portant élévation<strong>de</strong>s p<strong>la</strong>fonds fixés à l'article 4 <strong>de</strong> <strong>la</strong> loin° 46-2389 du 28 octobre 1946 sur les dommages<strong>de</strong> guerre; II. — Les propositions<strong>de</strong> loi: a) <strong>de</strong> M. Caries, conseiller <strong>de</strong> <strong>la</strong>République, tendant à compléter les dispositions<strong>de</strong> l'article 4 <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi du 28 octobre1946 sur les dommages <strong>de</strong> guerre;b) <strong>de</strong> M. René Schmitt et plusieurs <strong>de</strong> sescollègues tendant à compléter les dispositions<strong>de</strong> l'article 4 <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi du 28 octobre1946 sur les dommages <strong>de</strong> guerre(n oa 1551-2673-3565-3744-5118-5282) ;Le projet <strong>de</strong> loi portant statut <strong>de</strong>s centresd'apprentissage (n 08 4482-5268-5285-5397);Les conclusions du rapport <strong>de</strong> <strong>la</strong> com-^mission chargée d'examiner une <strong>de</strong>man<strong>de</strong>en autorisation <strong>de</strong> poursuites contre unmembre <strong>de</strong> l'Assemblée (n os 3689-3868) ;Les conclusions du rapport <strong>de</strong> <strong>la</strong> commissionchargée d'examiner une <strong>de</strong>man<strong>de</strong>en autorisation <strong>de</strong> poursuites contre unmembre <strong>de</strong> l'Assemblée (n os 5026-5396) ;Les conclusions du rapport <strong>de</strong> <strong>la</strong> commissionchargée d'examiner une <strong>de</strong>man<strong>de</strong>en autorisation <strong>de</strong> poursuites contre unmembre <strong>de</strong> l'Assemblée (n os 5140-5375) ;2° Sous réserve <strong>de</strong> <strong>la</strong> distribution durapport :Le projet <strong>de</strong> loi tendant à modifier <strong>la</strong>loi n° 47-1682 du 3 septembre 1947 régu<strong>la</strong>risant<strong>la</strong> situation <strong>de</strong>s entreprises p<strong>la</strong>céessous réquisition (n 08 4244-5405) ;Le projet <strong>de</strong> loi tendant à autoriser lePrési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> République à ratifier lesaccords franco-italiens du 29 mai 1948 re<strong>la</strong>tifsd'une part à <strong>la</strong> restauration <strong>de</strong> certainsdroits <strong>de</strong> propriété industrielleatteints par <strong>la</strong> <strong>de</strong>uxième guerre mondialeet, d'autre part, à <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s appel<strong>la</strong>tionsd'origine et à <strong>la</strong> sauvegar<strong>de</strong><strong>de</strong>s dénominations <strong>de</strong> certains produite(n° 5302);Le projet <strong>de</strong> loi portant ouverture <strong>de</strong>crédits pour l'exploitation <strong>de</strong>s lignesaériennes françaises dans le Pacifiera eSud (n° 5301) ;Le projet <strong>de</strong> loi portant ouverture <strong>de</strong>crédits, sur l'exercice 1948, pour l'organisation<strong>de</strong>s élections au Conseil <strong>de</strong> <strong>la</strong> République(n° 5 421) ;La <strong>de</strong>uxième lecture du projet <strong>de</strong> loitendant à modifier les articles 3 et 4 <strong>de</strong><strong>la</strong> loi du 9 février 1930 instituant l'ordredu mérite maritime (n os 4839-5320) ;Le projet <strong>de</strong> loi portant création d'uncontingent exceptionnel <strong>de</strong> croix du méritemaritime à l'occasion <strong>de</strong> <strong>la</strong> dissolution<strong>de</strong> <strong>la</strong> direction <strong>de</strong>s transports maritimes(n 08 3941-5367);Le projet <strong>de</strong> loi portant création d'uncontingent spécial et annuel <strong>de</strong> croix dumérite maritime à l'occasion <strong>de</strong> voyagesofficiels du Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> République(n 08 4152-5368) ;Le projet <strong>de</strong> loi autorisant le Prési<strong>de</strong>nt<strong>de</strong> <strong>la</strong> République à ratifier <strong>la</strong> conventionbelgo-franco-luxembourgeoise du 17 avril1946 re<strong>la</strong>tive à l'exploitation <strong>de</strong>s chemins<strong>de</strong> fer luxembourgeois et les conventionsannexes (n os 3897-5366) ;La <strong>de</strong>uxième lecture du projet <strong>de</strong> loiportant réforme du régime <strong>de</strong>s pensionsciviles et militaires et ouverture <strong>de</strong> créditspour <strong>la</strong> mise en application <strong>de</strong> cetteréforme (n os 5408-5437) ;La proposition <strong>de</strong> résolution <strong>de</strong> M. LouisMartel et plusieurs <strong>de</strong> ses collègues tendantà inviter le Gouvernement à prévoir<strong>de</strong>s secours d'urgence pour venir en ai<strong>de</strong>aux familles <strong>de</strong>s victimes <strong>de</strong> <strong>la</strong> catastrophe<strong>de</strong>s Mouches (Haute-Savoie) ;3° Sous réserve <strong>de</strong> <strong>la</strong> distribution <strong>de</strong>l'avis ;La proposition <strong>de</strong> loi <strong>de</strong> M. Duron tendanta définir <strong>la</strong> situation <strong>de</strong>s fermiers etmétayers occupants <strong>de</strong> fait au regard <strong>de</strong>l'application <strong>de</strong> l'ordonnance du 17 octobre1945 re<strong>la</strong>tive au statut juridique dufermage et <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi du 13 avril 1946(n 08 3935-4825) ;Le projet <strong>de</strong> loi portant validation etmodification- <strong>de</strong> l'acte dit loi n° 531 du4 octobre 1943 re<strong>la</strong>tive au statut du personnelnavigant <strong>de</strong> l'aéronautique (n 0i4933-5264) ;Le projet <strong>de</strong> loi re<strong>la</strong>tif au transfert anPanthéon <strong>de</strong>s cendres du gouverneur généralEboué (n os 4560-5426) ;La <strong>de</strong>uxième lecture <strong>de</strong> <strong>la</strong> proposition<strong>de</strong> loi <strong>de</strong> M. Defferre tendant à prorogerd'un an le dé<strong>la</strong>i prévu pour l'application<strong>de</strong> <strong>la</strong> Joi du 30 juillet 1947 re<strong>la</strong>tive à <strong>la</strong>revision et à <strong>la</strong> résiliation exceptionnelles<strong>de</strong> certains contrats passés par les coUectivitéslocales (n os 5128-5227) ;Le projet <strong>de</strong> loi re<strong>la</strong>tif au « Bulletin officieldu registre du commerce et du registre<strong>de</strong>s métiers » (n 08 2398-4901) ;Le projet <strong>de</strong> loi re<strong>la</strong>tif aux droits à pensiond'invalidité <strong>de</strong>s militaires <strong>de</strong>s troupessupplétives <strong>de</strong> l'Afrique du Nord(n 08 4957-5089) ; *La <strong>de</strong>uxième lecture <strong>de</strong> <strong>la</strong> proposition<strong>de</strong> loi modifiant l'article 69 du livre IV duco<strong>de</strong> du travail concernant <strong>la</strong> procédure<strong>de</strong>vant les conseils <strong>de</strong> prud'hommes (n of1044-1606) ;Le projet <strong>de</strong> loi autorisant le Prési<strong>de</strong>nt<strong>de</strong> <strong>la</strong> République à ratifier <strong>la</strong> conventionn° 44 assurant aux chômeurs involontaires<strong>de</strong>s in<strong>de</strong>mnisations ou <strong>de</strong>s allocations(n 08 4242-5131) ;La <strong>de</strong>uxième lecture <strong>de</strong> <strong>la</strong> proposition<strong>de</strong> loi tendant à modifier l'article 20 <strong>de</strong> <strong>la</strong>loi du 24 octobre 1946 portant réorganisation<strong>de</strong>s contentieux <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécurité socialeet <strong>de</strong> <strong>la</strong> mutualité sociale agricole (n 0B4530-5211).ANNEXEau procès-verbal <strong>de</strong> <strong>la</strong> conférence<strong>de</strong>s prési<strong>de</strong>nts.(Application <strong>de</strong> l'instruction générale du bureau<strong>de</strong> l'Assemblée en 4a»te du 26 mars 1917.),NOMINATION DE RAPPORTEURSAGRICULTUREM. Bocquet a été nommé rapporteur duprojet <strong>de</strong> loi (n° 5284) modifiant et com*létant certaines dispositions annexées auécret du 29 avril 1940 portant codification<strong>de</strong>s dispositions légis<strong>la</strong>tives régissant 1qcrédit agricole.


Mmmmmwmnmm* sMite Lamblin a été nommée rapporteur <strong>de</strong><strong>la</strong> proposition <strong>de</strong>; toi (nf 52$3> <strong>de</strong> M. louisMarin tendant à assurer aux professeurs teOei^ervatoke natioml <strong>de</strong> musique, <strong>de</strong>ricsle nationale <strong>de</strong>s- Maux-arts, m ï'éeé<strong>la</strong><strong>de</strong>s arts décaratiFsle même régime <strong>de</strong> retraitesque leurs» coli'ègsies <strong>de</strong>; renseignementsupérieur.FINANCESil. Pleven a été nommé rapporteur <strong>de</strong> <strong>la</strong>proposition <strong>de</strong> résolution (n° 5064) <strong>de</strong>M. Lefèvre-Pontalis tenant, à, inviter leGouvernement & erém* <strong>de</strong>s commissionsd'enquête extraparf ementairechargéesd'examiner <strong>la</strong> gestion <strong>de</strong>s entreprises natiojtaBséeset <strong>de</strong> reelereher les métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong>travail ét les économies' indispensable» à Itvfe#3iw marché» dé ces entremises.M. Chartes Barangé a été nonrné rapporteur<strong>de</strong> <strong>la</strong>, proposition <strong>de</strong> résolution!(n Q 5072) <strong>de</strong> M. Eagar Faure tendant à inviterle Gouvernement à permettre auxcontribuables <strong>de</strong> <strong>de</strong>riian<strong>de</strong>r sans dé<strong>la</strong>i leremboursement <strong>de</strong>s soîmmes versées enjtroç au titre <strong>de</strong> l'acompte provisionnel.JH. Gresa a été nommé rapporteur duprojet <strong>de</strong> loi (n° 5301) portant ouverture<strong>de</strong> crédits pour l'exploitation <strong>de</strong>s lignesaériennes françaises apis le .Pacifique Sud.M.' Truffaut a été nommé rapporteur <strong>de</strong><strong>la</strong> proposition <strong>de</strong> résolution (n° 5307) <strong>de</strong>Mme Renée Reyraud et plusieurs <strong>de</strong> sescollègues tendant à inviter le Gouvernementà accor<strong>de</strong>r d'urgence aux viticulteurssinistrés <strong>de</strong> <strong>la</strong> Giron<strong>de</strong> et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Dordogne,à. <strong>la</strong> suite <strong>de</strong>s orages <strong>de</strong> grêle du moisd'août, <strong>de</strong>s in<strong>de</strong>mnités, <strong>de</strong>s crédits à failleintérêt et <strong>de</strong>s dégrèvements d'impôts.M. Truffaut a été nommé rapporteur <strong>de</strong><strong>la</strong> proposition <strong>de</strong> résolution (n° 5326) <strong>de</strong>Mme Boutard tendant à inviter le Gouvernement-à venir en ai<strong>de</strong> aux agriculteurssinistrés dans le département d'Indre-et-Loire,M. Charles Barangé a été nommé rapporteur<strong>de</strong> <strong>la</strong> proposition <strong>de</strong> loi (n° 5327) <strong>de</strong>M. Alphonse Denis ôt plusieurs <strong>de</strong> ses collèguestendant à abroger le décretn° 48-115 du 14 janvier 1948 instituant enfaveur <strong>de</strong> certains produits une réductiondu taux <strong>de</strong> l'impôt sur les bénéfices industrielset commerciaux.M. Jacques Duclos a été nommé rapporteurdu projet <strong>de</strong> loi (n° 5335) <strong>de</strong>stiné àpermettre le versement <strong>de</strong> 50 p. 100 <strong>de</strong> <strong>la</strong>contribution française à l'organisation internationale<strong>de</strong>s réfugiés pour l'année1 er juillet 1948-1 er juillet 1949.M. Truffaut a été nommé rapporteur <strong>de</strong><strong>la</strong> proposition <strong>de</strong> loi (n° 5338) <strong>de</strong> M. Bil<strong>la</strong>tet plusieurs <strong>de</strong> ses collègues tendant àaccor<strong>de</strong>r au victimes <strong>de</strong> <strong>la</strong> grave crue <strong>de</strong>l'Isère, dans <strong>la</strong> vallée du Grésivaudan, unein<strong>de</strong>mnisation égale au préjudice causé.M.,Charles Barangé a été nommé rapporteurdu projet <strong>de</strong> loi (n° 5374) tendant àporter <strong>de</strong> 3.000 francs à 10.000 francs <strong>la</strong>limite re<strong>la</strong>tive à l'admission <strong>de</strong> <strong>la</strong> preuvetestimoniale pour IDS payements <strong>de</strong> l'Etat,<strong>de</strong>s collectivités et établissements publics.NATIONALE — MÀME.MJ I SEPTEMBRE IM 6401f; M. Truffaut a été nommé rapporteur <strong>de</strong><strong>la</strong> proposition <strong>de</strong> résolution (n° 5389) <strong>de</strong>M, J&eques Grésa et plusieurs <strong>de</strong> ses collèguestendant à inviter le Gouvernementà dédommager les agriculteurs, viticulteurset maraîchers <strong>de</strong> <strong>la</strong> Haute-Garonnevictimes <strong>de</strong>s ca<strong>la</strong>mités agricoles au cours<strong>de</strong> l'année*1948.M. Ramette a -été nommé rapporteur duprojet <strong>de</strong> loi (n° 5402), <strong>de</strong>stiné à assurer àl'office national d'îmmigration les res-; sources financières complémentaires nécessairesà son fonctionnement*M. Truffaut a été nommé rapporteur <strong>de</strong><strong>la</strong> proposition <strong>de</strong> résolution (n° 5423) <strong>de</strong>M. Louis Marin tendant à inviter le Gouvernementk secourir d'urgence les cultivateurset habitants victimes <strong>de</strong>s crues <strong>de</strong> <strong>la</strong>Seille, en août 1948, dans les départements<strong>de</strong> Meurthe-et-Moselle et <strong>de</strong> Moselle.INTÉRIEUR:il. Mokhtar! a été nommé rapporteur <strong>de</strong><strong>la</strong> proposition <strong>de</strong> loi (n° 5261) <strong>de</strong> M. Ahmed-Yahia (conseiller <strong>de</strong> <strong>la</strong> Répdbàiqaey et Plusieurs<strong>de</strong> ses collègues tendant à compléterl'article 56 <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi n° 47-1853 du 20 septembre1947 portant statut organique <strong>de</strong>l'Algérie.M. Mokhtari a été nommé rapporteur <strong>de</strong><strong>la</strong> proposition <strong>de</strong> loi (n° 5262) <strong>de</strong> M. AhmedYahia, conseiller <strong>de</strong> <strong>la</strong> République, etplusieurs <strong>de</strong> ses collègues, tendant àcompléter l'article 57 <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi n° 47-1855du 20 septembre 1947 portant statut organique<strong>de</strong> l'Algérie.M. Mokhtari a été nommé rapporteur <strong>de</strong><strong>la</strong> proposition <strong>de</strong> loi ( n° 5273 ) <strong>de</strong>M. Ahmed Yahia, conseiller <strong>de</strong> <strong>la</strong> République,et plusieurs <strong>de</strong> ses collègues, tendantà compléter l'article 53 <strong>de</strong> <strong>la</strong> loin° 47-1853 du 20 septembre 1947 portantstatut organique <strong>de</strong> l'Algérie.RECONSTRUCTION ET DOMMAGES DE GUERREM. Lareppe a été nommé rapporteur <strong>de</strong><strong>la</strong> proposition <strong>de</strong> loi (n° 4019) <strong>de</strong> M. Mondontendant à compléter l'ordonnancen° 45-770 du 21 avril 1945 sur <strong>la</strong> nullité<strong>de</strong>s actes <strong>de</strong> spoliation accomplis par l'ennemiou sous son contrôle.M. Lareppe a été nommé rapporteur <strong>de</strong><strong>la</strong> proposition <strong>de</strong> loi (n° 5165) <strong>de</strong> M. Minjozet plusieurs <strong>de</strong> ses collègues tendant àcompléter l'article 6 <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi du 25 octobre1946 sur les dommages <strong>de</strong> guerre pourrendre effective <strong>la</strong> garantie <strong>de</strong> l'Etat accordéeà, certaines catégories <strong>de</strong> spoliés parl'article 7 <strong>de</strong> l'ordonnance du 21 avril 1945sur <strong>la</strong> nullité <strong>de</strong>s actes <strong>de</strong> spoliation.M. Poirot a été nommé rapporteur <strong>de</strong> <strong>la</strong>proposition <strong>de</strong> résolution (n° 5237) <strong>de</strong>M. Maurice Poirot et plusieurs <strong>de</strong> ses collèguestendant à inviter le Gouvernementà envisager toutes les mesures utilespour: 1° faire procé<strong>de</strong>r au curage <strong>de</strong>scours d'eau obstrués par faits <strong>de</strong> guerre;2° in<strong>de</strong>mniser les popu<strong>la</strong>tions <strong>de</strong> l'Est,trois fois victimes d'inondations en sixmois.SUFFRAGE UNIVERSEL, RÈGLEMENT ET PÉTITIONSM. CasteI<strong>la</strong>ni a été nommé rapporteur <strong>de</strong><strong>la</strong> résolution adoptée par le Conseil <strong>de</strong> <strong>la</strong>République (n° 5411) tendant à prolonger ,le dé<strong>la</strong>i constitutionnel qui lui est impartipour formuler son avis sur les projets etpropositions <strong>de</strong> loi adoptés par l'Assembléenationale.TRAVAIL ET SÉCURITÉ SOCIALEMme Francïne Lefèbvre a été nomméerapporteur <strong>de</strong> <strong>la</strong> proposition <strong>de</strong> loi(n° 5203); <strong>de</strong> MM. Lafay et Dulin, conseillers<strong>de</strong> <strong>la</strong> République, instituant une ai<strong>de</strong>aux diminués physiques par <strong>la</strong> réglementation<strong>de</strong> l'emploi.Urne Franclne Lefèbvre a été nommée,rapporteur pour avis <strong>de</strong> <strong>la</strong> proposition, <strong>de</strong>.loi (n° 4952) <strong>de</strong> M. Segelle et plusieurs dases collègues, tendant à fusionner les bureaux<strong>de</strong> bienfaisance et les bureaux d'assistanceen bureaux d'ai<strong>de</strong> sociale, renvoyéepour le fond à <strong>la</strong>. commission <strong>de</strong> <strong>la</strong>famille, <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion et, <strong>de</strong> <strong>la</strong> santépublique.Désignation <strong>de</strong> candidatures pour <strong>la</strong> commissionchargée d'enquêter sur lesdéficits constaté® dans l'exploitation <strong>de</strong>sservices publics <strong>de</strong>s collectivités locales.(Application <strong>de</strong> l'article 19 du règlement.}^Conformément à <strong>la</strong> décision prise parl'Assemblée dans sa séance du 26 août1948, <strong>la</strong> commission <strong>de</strong>s finances présenteles candidatures <strong>de</strong> MM. Truffaut et MarcelDavid pour faire partie <strong>de</strong> <strong>la</strong> commissionchargée d'enquêter sur les déficits constatésidans l'exploitation <strong>de</strong>s services publies<strong>de</strong>s collectivités locales.(Ces candidatures seront ratifiées parl'Assemblée si, avant <strong>la</strong> nomination, ellesn'ont pas suscité l'opposition <strong>de</strong> cinquantedéputés.)Modifications aux listes électorales<strong>de</strong>s membres <strong>de</strong>s groupes.GROUPE D'ACTION RÉPUBLICAINE(12 membres au lieu <strong>de</strong> 17.)Supprimer les noms <strong>de</strong> MM. Dusseaulx,Lespès, Michelet, Palewski et Terrenoire.GROUPE D'ACTION RÉPUBLICAINESubstituer à <strong>la</strong> dénomination <strong>de</strong> fcégroupe <strong>la</strong> nouvelle dénomination suivante^« GROUPE D'UNION DÉMOCRATIQUEDES INDÉPENDANTS »Insérer le nouveau groupe suivant;GROUPE DES RÉPUBLICAINS POPULAIRESINDÉPENDANTS[(5 membres.).MM. Dusseaulx, Lespès, Michelet, Palewskiet Terrenoire.Le secrétaire duLESPÈS.groupe.


6462 ASSEMBLEE NATIONALE — SEANCE DU 7 SEPTEMBRE 1948GROUPE D'UNION RÉPUBLICAINE ET RÉSISTANTEPOUR L'UNION FRANÇAISE.(13 membres au lieu <strong>de</strong> 15.)Supprimer les noms <strong>de</strong> MM. Aku etApithy.Insérer le nouveau groupe suivant :GROUPE DES INDÉPENDANTS D'OUTRE-MER(7 membres.)MM. Aku (Martin), Apithy (Sourou-Migan),Guissou- (Henri), Laribi (Gha<strong>la</strong>mal<strong>la</strong>h),Martine (Jean), Nazi Boni, Ouedraogo(Mamadou).Le prési<strong>de</strong>nt du groupe,APITHY.GROUPE COMMUNISTEr f!66 membres au lieu <strong>de</strong> 167.)Supprimer le nom <strong>de</strong> M. Guy <strong>de</strong> Boysson.Erratumau compte rendu in extenso <strong>de</strong> <strong>la</strong> séancedu 23 août 1948.Page' 6129,«—"15 —DÉPOTS DE RAPPORTSA <strong>la</strong> fin <strong>de</strong> ravant-<strong>de</strong>rnier alinéa,Au lieu lie: « éducation nationale », lire:« éducation popu<strong>la</strong>ire ».ErrataAMÉNAGEMENT DES DOTATIONS BUDGÉTAIRESRECONDUITES A L'EXERCICE 1948 (L. 1201)1° Au compte rendu in extenso<strong>de</strong> <strong>la</strong> séance du 26 juin 1948.Page 4050, 1 colonne,. 13 e alinéa {ch&p.302).Supprimer cet alinéa;2° Au compte rendu în extenso<strong>de</strong> <strong>la</strong> 3 e séance du 30 juillet 1948.Page 5146, 3 e colonne, <strong>de</strong>rnier alinéa(chap. 613), supprimer cet alinéa.Page 5150, l re colonne, 9* alinéa, à partirdu bas (chap. 035-2), 3 e ligne,Ajouter: « (Mémoire) ».Erratumau compte rendu in extenso. <strong>de</strong> <strong>la</strong> 2 e séance du 24 août 1948.Page 6173, 3 e colonne,Rétablir comme suit le début du 1 er alinéa:« J'ai reçu <strong>de</strong> Mme Francine Lefebvrelin rapport fait au nom <strong>de</strong> <strong>la</strong> commissiondu travail , et <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécurité sociale sur <strong>la</strong>proposition <strong>de</strong> loi <strong>de</strong> Mme Francine Leîebvreet plusieurs <strong>de</strong> ses collègues tendantà obliger... ».(Le reste sans changement.).


ASSEMBLEE NATIONALE — SEANCE DU 7 SEPTEMBRE 1948 6463QUESTIONSECRITESREMISES A IA PRESIDENCE DE L'ASSEMBLEE NATIONALE LE 2 SEPTEMBRE 1943Application <strong>de</strong>s articles 94 et 97 du règlement, ainsi conçus?« Art. 94. —' Les questions, écrites ou orales, ne peuvent être posées que par un seul député.. « Tout député qui désire poser au Gouvernement <strong>de</strong>s questions, orales ou écrites, doit les remettre m prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> VAssemblée, quiUs communique au Gouvernement.• Les questions doivent être très sommairement rédigées et ne contenir aucune imputation d'ordre personnel à l'égard <strong>de</strong> tiersnommément désignés.« tes questions orales sont inscrites sur un rôle spécial au fur et à mesure <strong>de</strong> leur dépôt.• Les questions écrites auxquelles il n'a pas été répondu dans le dé<strong>la</strong>i prévu par l'article 97 ci-après sont, sauf indication contraire dèleurs auteurs, automatiquement converties en questions vraies et prennent rang au rôle à compter <strong>de</strong> leur insertion au Journal officiel. »m Art. 97. — Les questions écrites sont pubUées à <strong>la</strong> suite du compte rendu in extenso; dans le mois qui suit cette publicationtéponses <strong>de</strong>s ministres doivent également y être publiées.'« les ministres ont toutefois <strong>la</strong> faculté <strong>de</strong> déc<strong>la</strong>rer par écrit que l'intérêt public leur interdit <strong>de</strong> répondre ou, à titre exceptionnelqu'ils réc<strong>la</strong>ment un dé<strong>la</strong>i supplémentaire pour rassembler les éléments <strong>de</strong> leur réponse; ce dé<strong>la</strong>i supplémentaire ne peut excé<strong>de</strong>r un mois. *lesPRESIDENCE DU CONSEIL7487, — 7 septembre "1943. — M. Patrice Bongrakiexpo.se à M. le prési<strong>de</strong>nt du conseil <strong>la</strong>situation <strong>de</strong>s commerçants ou industriels sinistrésqui se voient imposer, p&r l'urbanisme,pour <strong>la</strong> reconstruction <strong>de</strong> leurs immeubles,certaines conditions concernant <strong>la</strong> dimension«les pièces, les ouvertures, les instal<strong>la</strong>tions sanitaires,<strong>de</strong>s vitrines plus gran<strong>de</strong>s, sans parlerd'autres « dispositions spéciales ». 11 en résulte<strong>de</strong>s dépensas supplémentaires qui nesont pas couvertes par l'in<strong>de</strong>mnité-<strong>de</strong>s dommages<strong>de</strong> guerre, ni par les prêts à faible intérêtdu crédit foncier, situation anormale,4u fait que l'administration <strong>de</strong>s contributions«directes, se basant sur les améliorations « imposées» aux immeubles reconstruits, augmented'une façon écrasante <strong>la</strong> patente baséesur un.loyer matriciel très élevé. C'est ainsi,que, dans une région sinistrée, pour un mômecommerce avec un chiffre d'affaires sensiblementégal, un commerçant non sinistré paye6 à 10.000 francs <strong>de</strong> patente, alors que le commerçantsinistré a une imposition <strong>de</strong> 30.000francs...; et lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong> si <strong>la</strong> base <strong>de</strong>s impôtsfonciers d'un immeuble reconstruit pour unvolume i<strong>de</strong>ntique pourrait être ln môme, aumoins temporairement, que celle <strong>de</strong> l'immeubled-éU-ulLAGRICULTURE', 7488. — 7 septembre 1948. — M. Jean Chaînant<strong>de</strong>man<strong>de</strong> à M. le ministre <strong>de</strong> l'agriculture:1° si un syndicat <strong>de</strong> producteurs <strong>de</strong> jaUa le droit <strong>de</strong> conclure un contrat <strong>de</strong> fourniture<strong>de</strong> <strong>la</strong>it; 2° dans l'affirmative, si ce contratpeut se faire .à une date, quelconque dans lecadre du décret du 26 novembre 1946, ce décretne prévoyant aucune date <strong>de</strong> début <strong>de</strong>contrat, mais seulement <strong>de</strong>s dates <strong>de</strong> fin <strong>de</strong>contrat; 3° si le contrat doit être conclu à <strong>la</strong>date <strong>de</strong> rigueur du 15 avril au 15 octobre,quel est le texte qui fixe cette obligation.7489. — 7 septembre 1943. — M. Joseph De*nais prenant acte <strong>de</strong> <strong>la</strong> réponse faite le26 août à <strong>la</strong> question écrite n° 0024, <strong>de</strong>man<strong>de</strong>à M. le ministre <strong>de</strong> l'agriculture <strong>de</strong> reviser,d'accord avec le secrétaire d'Etat aux financeset aux affaires économiques (affaires économiqueset ravitaillement), les conditionsd'utilisation <strong>de</strong>s attributions exceptionnellesdans les écoles, hôpitaux, maisons <strong>de</strong> retraite,etc., l'utilisatioh <strong>de</strong> ces suppléments (choco<strong>la</strong>t,<strong>la</strong>it en poudre, confitures, etc.) dans « iaconfection <strong>de</strong>s repas » ne donnant pas aux bénéficiaires<strong>la</strong> satisfaction a <strong>la</strong>quelle ils ontdroit et permettant <strong>de</strong> fâcheux détournementsà leur détriment.7490. — 7 septembre 1948 — M. Philippe Farinesignale à M. le ministre <strong>de</strong> l'agricultureque le contingent <strong>de</strong> p<strong>la</strong>nts <strong>de</strong> pommes d*terre d'importation que l'office agricole <strong>de</strong>partemen<strong>la</strong>l <strong>de</strong>s Basses-Alpes avait à répartiiest inférieur do 100 tonnes à celui <strong>de</strong> l'an <strong>de</strong>rnier;et lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong> s'il pense qu'une attributioncomplémentaire est envisagée et pourraêtre accordée sous peu à ce département.7491. — 7 septembre 1958. — M. Jean Vil<strong>la</strong>r<strong>de</strong>xpose h M. le ministre <strong>de</strong> l'agricultureque le gérant local d'une coopérative agricolerégionale n'a jamais bénéficié <strong>de</strong>s congéspayés: et <strong>de</strong>man<strong>de</strong> si l'intéressé est en droitae réc<strong>la</strong>mer A son employeur, <strong>la</strong> coopérative,une in<strong>de</strong>mnité <strong>de</strong> congés payés, <strong>de</strong>puis l'extensionà l'agriculture <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi sur les con^é:?pavés, c'est-à-dire <strong>de</strong>puis 1937.ANCIENS COMBATTANTS ET VICTIMESDE LA GUERRE7492. — 7 septembre 1943. — M. Paul Gia«cobbi <strong>de</strong>man<strong>de</strong> à M. le ministre <strong>de</strong>s ancienscombattants et victimes <strong>de</strong> <strong>la</strong> guerre si le retardapporté à <strong>la</strong> publication du c<strong>la</strong>ssement <strong>de</strong>scandidatures aux emplois réservés qui se sontmanifestées avant le 2 septembre 1939 n'estpas susceptible <strong>de</strong> léser 1-es droits <strong>de</strong>-s intéxessésjDEFENSE NATIONALE7493. — 7 septembre 1948. — M. Patrice Botegrain <strong>de</strong>man<strong>de</strong> à M. le ministre <strong>de</strong> <strong>la</strong> défensenationale: 1° s'il est informé <strong>de</strong> <strong>la</strong> multiplication<strong>de</strong>s postes nouveaux dans les sociétésnationales <strong>de</strong> constructions ûéronautiques,pour permettre à d'anciens titu<strong>la</strong>ires d'y conserverun emploi; 2° s'il est exact, notamment,qu'au siège social-d'une S. N. C. A.,<strong>de</strong>ux directions nouvelles aient été créées'pourpermettre le maintien <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux directeurs re.connus inaptes à leurs fonctions, alors queleurs postes étaient occupés par <strong>de</strong>ux directeursnouveaux; et lui signale que cette situation,q i risque <strong>de</strong> ne pas être unique, représenteun* dépense annuelle d'environ 3 millionset <strong>de</strong>mi.7494. — 7 septembre 1$48. — M. Jean Guillorf<strong>de</strong>man<strong>de</strong> à M. le ministre <strong>de</strong> <strong>la</strong> défense nationale:io quelle est <strong>la</strong> situation actuelle ducentra biochimique du Ripault (Indre-et-Loire); 2° avec quels crédits fonctionne-t-il;3° quelles sont les intentions du Gouvernementà son sujet, en particulier pour <strong>la</strong> fa^brication <strong>de</strong> <strong>la</strong> streptomycine.


"" 1 ' 1 ASSEMBLEE NATIONALE — SEÂKC® DU 1 SEPTEMBRE 19487495. — 7 septembre 4948. — M, AndréMonteil signale À M. le ministre <strong>de</strong> <strong>la</strong> défensenationale les difficultés croissantes rencontréespar les communes dans le recrutement«<strong>de</strong>s sapeurs-pompiers ; lui signale que ces-<strong>de</strong>rniers accepteraient <strong>de</strong> contracter un engagements'ils y trouvaient un avantage ; luirappelle que <strong>la</strong> légis<strong>la</strong>tion antérieure exemptait<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>uxième péri-o<strong>de</strong> <strong>de</strong> (réserve lessapeurs-pompiers en exercice; et lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong>si un congé libérable <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux mois pourraitêtre accordé à tout militaire qui contracteraitain engagement quinquennal dans le corps <strong>de</strong>ssapeurs-pompiers <strong>de</strong> <strong>la</strong> commune -où il est*domicilié ftEOUGATiOH NATIONALE7496. — 7 septembre 1948. — M. GeorgesCogniot <strong>de</strong>man<strong>de</strong> à M. le ministre <strong>de</strong> l'éducationnationale: 1° s'U est exact que <strong>de</strong>s dia*ec,leurs d'écoles publiques, notamment à Fontainebleau,ont reçu <strong>de</strong>s paquets d'une publicationnettement anti<strong>la</strong>ïque, intitulee ./(( 1/Homme nouveau », qui étaient expédiéssons les ban<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l'éducation nationale, publicationdu ministère; 2° si une enquête aété ouverte mr .ces faits; S® si cette enquêtea fait apparaître les responsables et, dans^affirmative, quelles sanctions ont été prises.7497. — 7 septembre 1948. — M. PhilippeFarine <strong>de</strong>manda à M. le ministre <strong>de</strong> l'éHu^^tlon nationale: l si un inspecteur <strong>de</strong> <strong>la</strong> jeumesseet <strong>de</strong>s sports peut être membre dujsenseil d'atoM&trastioa d'une colonie <strong>de</strong> vacances<strong>de</strong>nt le siège social et le lieu d'irn-[p<strong>la</strong>ntation se trouvent dans sa circonscription ;2° si, pour ce faire, il doit solliciter <strong>de</strong> se»•administration une autorisation spéciale et si,l'ayant obtenue, il est -apte, sans qu'il soitporté préjudice à l'intérêt .public, d'inspecteren représentant <strong>de</strong> l'Etat <strong>la</strong> colonie qu'il administreet <strong>de</strong> rédiger le rapport d'inspectiondont dépend l'attribution d'une subventionnationale.FINANCES ET AFFAIRES ECONGîvïiQUES7498. — 7 septembre 1948. — M. PatricejRcugrain <strong>de</strong>man<strong>de</strong> k M. le ministre <strong>de</strong>s financeset <strong>de</strong>s affaires économiques: 1 quel estle dé<strong>la</strong>i dans lequel doivent être réglées auxmeuniers, par les contributions indirectes, les^in<strong>de</strong>mnités <strong>de</strong> rajustement du prix <strong>de</strong>s farines,ainsi que les in<strong>de</strong>mnités <strong>de</strong> rajustementdu prix <strong>de</strong>s succédanés incorporés aux farines<strong>de</strong> blés livrés en bou<strong>la</strong>ngerie, et pour lesquelsils fournissent un état en triple exemp<strong>la</strong>irechaque fin <strong>de</strong> mois; 2 dans le cas oùces dé<strong>la</strong>is ne seraient pas respectés, quelle est<strong>la</strong> procédure à employer peur en obtenir leremboursement <strong>de</strong> <strong>la</strong> part <strong>de</strong>s contributionsindirectes.7499. — 7 septembre 1948. M. GeorgesCîoucSray <strong>de</strong>man<strong>de</strong> à M. le ministre <strong>de</strong>s finsui-^ss et <strong>de</strong>s affaires économiques dans quellesconditions peut être remboursée une sommed'argent en «espèces prise par les Allemandssur un prisonnier politique français au moment<strong>de</strong> son arrestation, ce dommage <strong>de</strong> pil<strong>la</strong>gesne donnant pas lieu à une in<strong>de</strong>mnisation<strong>de</strong> <strong>la</strong> part du ministère <strong>de</strong> lia reconstruction aulitre <strong>de</strong> <strong>la</strong>. îoi du 23 octobre 1946. sur les dommages<strong>de</strong> guerre.7500. — 7 septembre 1948. — M. Jean-PaulDavid <strong>de</strong>man<strong>de</strong> à M. le ministre <strong>de</strong>s finances©f <strong>de</strong>s affaires économiques quel est le montant<strong>de</strong>s avances en cours faites au titre <strong>de</strong>sactes dits loi du 1% septembre 4540 et 23 mars£941, sur les lettres d'agrément, en précisantles, noms <strong>de</strong>s -entreprises bénéficiaires dç cesavances.7501. — 7 septembre 1948. — M. Joseph De<strong>la</strong>chenal<strong>de</strong>man<strong>de</strong> à M. le ministre <strong>de</strong>s financeset <strong>de</strong>s affaires économiques quelles mesuresil compte prendre en vue <strong>de</strong> revaloriser<strong>la</strong> majoration pour entants accordée aux pensionnés,en ce qui concerne l'in<strong>de</strong>mnité spécialetemporaire, à compter du l e r janvier1948. par application <strong>de</strong> l'article 2, § 4, <strong>de</strong> <strong>la</strong>îoi du 14 avril 1924. tel qu'il a été interprétépar le conseil d'Etat dans son arrêt n° £8947du 16 avril 1948.7502. — 7 septembre 1948. — M. JosephDenais <strong>de</strong>man<strong>de</strong> à il. le ministre <strong>de</strong>s financeset <strong>de</strong>s affaires économiques à quelles -compensationsont droit les contribuables qui,condamnés à confiscation et amen<strong>de</strong> par lescommissions départementales <strong>de</strong>s profits illicites— ayant, en -conséquence, été contraintsd'effectuer <strong>de</strong>s versements désorganisant leurtrésorerie et leur infligeant <strong>de</strong>s pertes souventtrès lour<strong>de</strong>s — sont ultérieurement bénéficiaires<strong>de</strong> décisions leur remettant totalité oupartie <strong>de</strong> leur condamnation injustement prononcée.7508. — 7 septembre Û953. — M. JosefrtiDenais <strong>de</strong>man<strong>de</strong> k M* le ministre <strong>de</strong>s financeset <strong>de</strong>s affaires économiques comment se justifientles conditions <strong>de</strong> règlement que l'onptDélend imposer #ux porteurs français <strong>de</strong>l'emprunt Province <strong>de</strong> • Buenos-Ayres 4 1/2p. 100 1909-1912, qui n'ont été crédités du montant<strong>de</strong> leur créance qu'au début <strong>de</strong> juillet1948, alors que l'échéance tombait au d er décembre1947, et auxquels est imposé le règlementen livres décomptées à 479 francs, <strong>de</strong>même que leur est refusé .tout intérêt pourles 'huit mois écoulés.7504. — 7 septembre 1948. — M. JosephDenais <strong>de</strong>man<strong>de</strong> à M. le ministre <strong>de</strong>s financeset <strong>de</strong>s affaires économiques si application aété faite du décret du 24 mai 1948, prévoyant<strong>la</strong> remise par l'Etat, unique actionnaire, auxsociétés d'assurances nationalisées, d'un bondu Trésor (bloqué, susceptible d'être débloquépour <strong>la</strong> garantie <strong>de</strong>s engagements pris àl'égard <strong>de</strong>s assurés, et, dans l'affirmative,quelle serait <strong>la</strong> dépense ainsi faite sans l'autorisationdu. Parlement.7505. — 7 septembre 1948. — fi/l. PhilippeFarine expose à M. le ministre <strong>de</strong>s financeset <strong>de</strong>s affaires économiques que l'ordonnancedu 29 novembre 1944 et l'instruction, généraledu ministère <strong>de</strong>s finances du 2 décembre 19Hont réglementé le calcul <strong>de</strong>s impôts (cédu<strong>la</strong>ireet revenu) afférents aux rappels <strong>de</strong> réintégration<strong>de</strong>s fonctionnaires mis à <strong>la</strong> retraited'otffice par le gouvernement <strong>de</strong> Vichy etréintégrés k <strong>la</strong> libération dans leurs fonctions ;et lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong> si, pour ceux <strong>de</strong> ces fonctionnalisesdont <strong>la</strong> réintégration a eu pourconséquence une augmentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> retraite,les impôts afférents aux rappels d'augmentation<strong>de</strong> <strong>la</strong> retraite doivent être calculésconformément aux dispositions <strong>de</strong>s texteseniessus.7508. — 7 septembre 1&48. — M. RaymondGernez expose à M. le ministre <strong>de</strong>s financeset <strong>de</strong>s affaires économiques: a) que l'Etat apris en charge <strong>la</strong> réparation <strong>de</strong> certains immeublesendommagés par faits <strong>de</strong> guerre etles a ensuite, par voie <strong>de</strong> réquisition, attribuésà <strong>de</strong>s sinistrée, réfugiés, prisonniers oudéportés rapatriés^ sans que le propriétairesoit consulté sur le choix du bénéficiaire <strong>de</strong><strong>la</strong> réquisition; b) que le bail <strong>de</strong> location, établidans ce cas par l'administration <strong>de</strong>s domainesdans le département du Nord, précisaen son article 1 er que le loyer, dont le montanta été lixé par elle sans l'assentiment dupropriétaire et même sans qu'il soit consulté,« sera payé -à <strong>la</strong> caisse du receveur-contrôleur<strong>de</strong>s domaines » et, en son article 5, que lelocataire « payera <strong>la</strong> contribution mobilièreet toutes Qes taxes municipales ou <strong>de</strong> policeauxquelles les locataires sont ordinairementtenus »; c] que les propriétaires reçoiventcependant, avec menace <strong>de</strong> poursuites s'ilsne payent pas dans les dé<strong>la</strong>is réglementaires,l'avertissement d'avoir k acquitter <strong>la</strong> contributionfoncière pour -ces immeubles dontl'Etat a choisi les locataires et perçoit lesloyers; et <strong>de</strong>man<strong>de</strong>: 1° s'il n'est pas envisagéd'exonérer aes propriétaires <strong>de</strong> ce payementabusif; 2° quelles seraient les sanctions encouruespar ceux qui refuseraient, à justetitre, d'acquitter <strong>la</strong> contribution foncière <strong>de</strong>leurs immeubles réquisitionnés dans les «conditionsci-<strong>de</strong>ssus.7507. — 7 septembre 1948. — M. Pierre Gïrarwdot expose h M. le ministre <strong>de</strong>s finances et<strong>de</strong>s affaires économiques que les articles 7,8, 9, 10 et 11 <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi du 4 mai 1948 prévoient<strong>la</strong> majoration <strong>de</strong>s rentes <strong>de</strong> i<strong>la</strong> caisse d'amortissementavec effet au 1 er janvier 1948 etpayement d'un acompte provisionnel; quel'article 12 précise que toute personne propriétaireau 1 er septembre 1946 <strong>de</strong> titres d'empruntà long terme émis ou garantis parl'Etat, peut obtenir l'échange <strong>de</strong> ces titres,repris à 120 p. 100 <strong>de</strong> <strong>la</strong> valeur nominale ouau <strong>de</strong>rnier cours coté en bourse avant le1** juillet 1946* iBi ce cours est supérieur aupair; et lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong> quelles instructions il adonnées pour l'application <strong>de</strong> ces dispositions.7508. — 7 septembre m%. — M. Jean Mazel<strong>de</strong>man<strong>de</strong> à M. le ministre <strong>de</strong>s finances et <strong>de</strong>saffaires économiques si un négociant échangiste<strong>de</strong> <strong>la</strong>ine, qui a fait travailler k Uçwte Haiïies<strong>de</strong>s parts réservataires <strong>de</strong>s élemjr&<strong>de</strong> moulons, pendant les années où. <strong>la</strong> colleotie<strong>de</strong>s <strong>la</strong>ites® était imposée, et qui a acquittétaxe <strong>de</strong> tp. 100 sur les factures façons <strong>de</strong>sfixateurs e t tisseurs, doit à nouveau payer cettetaxe .<strong>de</strong>. 3,50 p. 100 sur le prix qu'il a encaissé<strong>de</strong>s éleveurs, auxquels il a irenidu compte><strong>la</strong>ines étant stouyours restées propriété <strong>de</strong>séleveurs.7509. — 7 septembre ii948. — M. PhilippeMonin <strong>de</strong>man<strong>de</strong> à M. le ministre <strong>de</strong>s financeset <strong>de</strong>s affaires économiques, en ce qui concernel'impôt sur les bénéfices <strong>de</strong> l'exploitationagricole, quel est le montant total d


iFRANCE D'OUTRE-MER7513. — 7 septembre 1948. — M. Jean-MarieBouvier-O'Cottereau expose à M. le ministre<strong>de</strong> <strong>la</strong> France d'outre-mer que, d'après <strong>de</strong>s renseignementsqui lui sont parvenus, <strong>la</strong> 2° compagniedu bataillon <strong>de</strong> marche du 151 e îégi*ment d'infanterie, opérant en Indochine, auraitenregistré, <strong>de</strong>puis seize mois, sur un effectif<strong>de</strong> cent-quatre sous-officiers et soldats, lespertes suivantes: quarante et un tués, cinqdisparus, trois décédés <strong>de</strong> dysenterie, <strong>de</strong>uxmorts par acci<strong>de</strong>nt, soit cinquante et un tuéaet cinq blessés, faisant un total <strong>de</strong> cinquantesixpersonnes: et lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong>, si ces renseignementssont exacts, les raisons <strong>de</strong> ces pertesqui ne semblent pas concor<strong>de</strong>r avec lesstatistiques parues dans <strong>la</strong> revue Informationsmilitaires.7514. — 7 septembre 1948. — M. GastonDefferre <strong>de</strong>man<strong>de</strong> à M, le ministre <strong>de</strong> <strong>la</strong>France d'outre-mer les raisons pour lesquellesles membres <strong>de</strong> renseignement du premiei<strong>de</strong>gré en service en Afrique équatoriale françaisene perçoivent pas <strong>la</strong> majoration <strong>de</strong>20 p. 100, tandis que les membres <strong>de</strong> l'enseignementdu second <strong>de</strong>gré et les inspecteurs<strong>de</strong> l'enseignement du même territoire— appartenant au même cadre commun supérieur<strong>de</strong> l'enseignement <strong>de</strong> l'Afrique équatorialefrançaise (<strong>de</strong>venu corps corps commun<strong>de</strong> l'enseignement <strong>de</strong> l'Afrique équatorialefrançaise) — perçoivent cette majoration; etsignale qu'il est à remarquer que tous le3membres <strong>de</strong> l'enseignement <strong>de</strong> l'Afrique occi<strong>de</strong>ntalefrançaise perçoivent cette majoration.En Afrique équatoriale française, <strong>la</strong> premièrerevalorisation du 1 er juin 1946 a été appliquéeaussi bien aux membres <strong>de</strong> l'enseignement dusecond <strong>de</strong>gré, aux inspecteurs <strong>de</strong> l'enseigne*ment, qu'aux membres <strong>de</strong> l'enseignement dupremier <strong>de</strong>gré. D'autre part, <strong>de</strong>man<strong>de</strong> si lepersonnel enseignant du premier <strong>de</strong>gré déta«ché en Afrique équatoriale française percevrasous peu l'échelle <strong>de</strong> traitement 185-360 appliquéeà ses collègues <strong>de</strong> <strong>la</strong> métropole et SUT<strong>la</strong>quelle il <strong>de</strong>vra verser pour pensions civiles,7515. — 7 septembre 1948. — M. Jean Guil«ton <strong>de</strong>man<strong>de</strong> à M. le ministre <strong>de</strong> <strong>la</strong> Franced'outre-mer: 1° quel est le nombre <strong>de</strong>s missionsreligieuses américaines installées au Camerounet à combien il se montait avant 1940;2° quelle est l'importance <strong>de</strong>s concessions <strong>de</strong>terrain rural qui leur ont été accordées ,S® quelle est l'importance <strong>de</strong> leur personnel<strong>de</strong> nationalité américaine.7518. — 7 septembre 1943. — M. Jean Guillon<strong>de</strong>man<strong>de</strong>


6466 ASSEMBLEE NATIONALE — SEANCE DU t SEPTEMBRE 19481Vité <strong>de</strong> 'Carrier exercée par le postu<strong>la</strong>nt nerelève pas du sa<strong>la</strong>riat et le c<strong>la</strong>sse dans <strong>la</strong>catégorio <strong>de</strong> travailleur indépendant; lui faitremarquer que l'intéressé a toujours travaillécomme journalier, soit pour extraire <strong>de</strong> <strong>la</strong>pierre, soit pour <strong>de</strong>s terrassements et rémunérépaT un sa<strong>la</strong>ire journalier; et lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong>si dans ces conditions il n'y a -pas lieuîle le considérer comme sa<strong>la</strong>rié pour l'obtention<strong>de</strong> <strong>la</strong>dite allocation et non pas commetravailleur indépendant.7530. — 7 septembre 1948. — M. JosephDixmier expose a M. le ministre du travail et<strong>de</strong> <strong>la</strong> sécurité sociale qu'un ancien patron,âgé <strong>de</strong> soixante <strong>de</strong>ux ans en 1939, a été, àl'époque, dans l'obligation <strong>de</strong> rechercher <strong>de</strong>soccupations; qu'il est <strong>de</strong>venu sa<strong>la</strong>rié pour lecompte <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux employeurs simultanément;qu'aucun d'eux n'a pensé à le faire immatriculeraux assurances sociales; qu'au cours <strong>de</strong>l'année 1940, ce vieux travailleur a été admisau bénéfice <strong>de</strong>s dispositions <strong>de</strong> l'ordonnancen° 45-170 du 2 février 19-45, modifiée par <strong>la</strong>loi n° 46 2153 du 7 octobre 4946, au titre dol'inaptitu<strong>de</strong> au travail; que <strong>la</strong> sécurité socialeémet <strong>la</strong> prétention <strong>de</strong> faire rembourserpar les employeur* les prestations allouées<strong>de</strong>puis le 1 er décembre 1946, et ajoute queceux-ci <strong>de</strong>vront lui verser trimestriellement,Jusqu'au décès du bénéficiaire, les allocationsdont elle ne ferait en quelque sorte quel'avance ; et <strong>de</strong>man<strong>de</strong> : 1« si l'employé <strong>de</strong>vaitêtre obligatoirement immatriculé aux assurancessociales; 2° dans l'affirmative^ s'il ne•lui appartenait pas <strong>de</strong> provoquer personnellementson immatricu<strong>la</strong>tion; 8 ft si <strong>la</strong> sécuritésociale est fondée à solliciter l'application <strong>de</strong>sdispositions du <strong>de</strong>uxième alinéa du premierparagraphe <strong>de</strong> l'article 2 <strong>de</strong> l'ordonnance du2 février 1945, modifiée par <strong>la</strong> loi du 7 octobre4946, alors que l'allocation a été accordée nonen exécution dudit premier paragraphe (findo <strong>de</strong>rnière activité professionnelle) ; mais dusecond paragraphe (inaptitu<strong>de</strong> «u travail), lequeln'est assorti d'au«un recours à rencontre<strong>de</strong>s employeurs; 4 <strong>la</strong> portée exacte durecours prévu au premier paragraphe; 5° <strong>la</strong>juridiction compétente pour connaître du litigeélevé par <strong>la</strong> sécurité sociale; 6° si lesvieux travailleurs admis au bénéfice <strong>de</strong> l'allocationpeuvent continuer à percevoir celle-cidans le cas où ils re<strong>de</strong>viennent sa<strong>la</strong>riés ouexercent une activité rémunératrice.7531. — 7 septembre 1948. — M. Pierre Monte!,<strong>de</strong>man<strong>de</strong> à M. le ministre du travail et <strong>de</strong><strong>la</strong> sécurité sociale: 1 9 quels sont les droits<strong>de</strong>s fonctionnaires d'Etat contractuels en matière<strong>de</strong> congés ma<strong>la</strong>die; 2° si les fonctionnairescontractuels municipaux ont, en <strong>la</strong> matière,les mômes droits.7532. — 7 septembre 1948. — M. MauriceSchumann rappelle à M. le ministre du tra*vail et <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécurité sociale qu'un sa<strong>la</strong>riégar<strong>de</strong> le bénéfice <strong>de</strong>s allocations <strong>de</strong> sa<strong>la</strong>ireunique, alors même que son conjoint a uneactivité <strong>de</strong> travailleur indépendant, si lesgains réalisés à l'occasion <strong>de</strong> cette activité nedépassent pas le tiers du sa<strong>la</strong>ire moyen départemental;et lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong> si c'est le sa<strong>la</strong>iremoyen départemental servant <strong>de</strong> base au calcul<strong>de</strong>s prestations servies aux sa<strong>la</strong>riés quidoit servir comme base d'estimation ou s'ilconvient <strong>de</strong> prendre pour <strong>la</strong>dite base d'estimationle sa<strong>la</strong>ire moyen départemental utilisépour le calcul <strong>de</strong>s prestations familiales <strong>de</strong>stravailleurs indépendants.7533. — 7 septembre 1948. — M. MauriceSchumann expose à M. le ministre du travailet <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécurité sociale que les caisses régionales« branche acci<strong>de</strong>nt du travail » imposentaux petites entreprises, en application <strong>de</strong>l'arrêté du 16 février 1948, <strong>de</strong>s taux <strong>de</strong> cotisationsbasés sur le risque le plus élevé <strong>de</strong>l'établissement, alors que leur activité estpolyvalente; il lui signale par exemple le cas<strong>de</strong> l'artisan peintre qui se consacre a <strong>de</strong>s travauxd'entretien et <strong>de</strong> décoration intérieure,aussi bien qu'à <strong>la</strong> peinture <strong>de</strong> faça<strong>de</strong>; et lui<strong>de</strong>man<strong>de</strong> s'il faudra attendre le résultat <strong>de</strong>stravaux <strong>de</strong>s commissions <strong>de</strong> c<strong>la</strong>ssement <strong>de</strong>sentreprises, selon <strong>la</strong> nomenc<strong>la</strong>ture annexéeau décret du 16 janvier 1947, pour obtenir unc<strong>la</strong>ssement juste ou si les définitions contenuesdans <strong>la</strong>dite nomenc<strong>la</strong>ture peuvent suffirecomme critère <strong>de</strong> c<strong>la</strong>ssement.7534. — 7 septembre 1948. — M. MauriceSchumann expose à M. le ministre du travailet <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécurité sociale qu'un sa<strong>la</strong>rié dubâtiment avait indiqué à <strong>la</strong> caisse <strong>de</strong> congépayé une date <strong>de</strong> départ en congé; qu'à eetfcemême date il tombe ma<strong>la</strong><strong>de</strong> et le mé<strong>de</strong>cintraitant lui prescrit du repos; que l'intéresséa loyalement signalé les faits à <strong>la</strong> caisse <strong>de</strong>sécurité sociale qui lui refuse, <strong>de</strong> ce fait, lesin<strong>de</strong>mnités journalières <strong>de</strong> l'assurance ma<strong>la</strong>die;et lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong> si le sa<strong>la</strong>rié peut, enaccord avec son patron, reporter son congé hune autre pério<strong>de</strong> et si, dans ce cas, <strong>la</strong> caisse<strong>de</strong> sécurité sociale sera obligée <strong>de</strong> lui payerles in<strong>de</strong>mnités journalières afférentes à <strong>la</strong>durée (<strong>de</strong> sa ma<strong>la</strong>die»TRAVAUX PUBLIAS, TRANSPORTSET TOURISME7535. — 7 septembre 1948. — M. LouisChrîsNaens <strong>de</strong>man<strong>de</strong> à M. le ministre <strong>de</strong>stravaux publics, <strong>de</strong>s transports et du tourisme;1° à quels gra<strong>de</strong>s correspon<strong>de</strong>nt chacune <strong>de</strong>séchelles <strong>de</strong> traitement A à M régissant <strong>la</strong>rémunération du personnel hoirs statut <strong>de</strong> <strong>la</strong>Société nationale <strong>de</strong>s chemins <strong>de</strong> fer français;2° le taux <strong>de</strong>s émoluments (toutes primes etIn<strong>de</strong>mnités comprises) -correspondant à chacune<strong>de</strong> ces échelles; 3» le nombre <strong>de</strong> hautsfonctionnaires c<strong>la</strong>ssés dans chacune <strong>de</strong> ceséchelles et appartenant : a) aux services centraux<strong>de</strong> <strong>la</strong> Société nationale <strong>de</strong>s chemins <strong>de</strong>fer français ; b) à chacune <strong>de</strong>s régions à Pariset en province.7536. — 7 septembre 4948. — M. Jean Miniezexpose à M. le ministre <strong>de</strong>s travaux pu*folies, <strong>de</strong>s transports et du tourisme que <strong>la</strong>Société nationale <strong>de</strong>s chemins <strong>de</strong> fer françaisretire, lorsqu'elles se remarient, les permis <strong>de</strong>circuler accordés aux veuves d'employés <strong>de</strong>chemin <strong>de</strong> fer, mais qu'ils leur sont à nouveauaccordé quand elles per<strong>de</strong>nt leur secondépoux; et il lui <strong>de</strong>r&an<strong>de</strong> si le même avantagene pourrait être étendu aux veuves remariéesqui obtiennent à leur profit un jugement <strong>de</strong>divorce.• • •REPONSES DES MINISTRESAUX QUESTIONS ECRITESFINANCES ET AFFAIRES ECONOMIQUES6474. — M. Bernant Paumier expose À M. lesecrétaire d'Etat aux finances et aux affairéeéconomiques : qu'au moment où les pommes<strong>de</strong> terre se vendaient plus <strong>de</strong> 60 francsle kilogramme aux consommateurs, <strong>la</strong> S. G.G. G. avait soumis à Tadministfation un projetqui aurait permis l'apport, sur le marché, <strong>de</strong>pommes <strong>de</strong> terre d'Italie pouvant être vendues40-45 francs le kilogramme au détail;2° qu'aujourd'hui, alors que le prix à <strong>la</strong> production<strong>de</strong> <strong>la</strong> pomme <strong>de</strong> terre française est<strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> 20 francs le kilogramme, le Gouvernementvient d'autoriser l'importation <strong>de</strong>1.500 tonnes en provenance d'Italie, au prixlimite <strong>de</strong> 21 francs le kilogramme, francofrontière, pour un prix <strong>de</strong> vente aux consommateurs<strong>de</strong> 33 francs. Etant donné que <strong>de</strong>telles mesures risquent <strong>de</strong> désorganiser lemarché <strong>de</strong>s pommes <strong>de</strong> terra, il lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong>quelles mesures il compte prendre pour remédierà cette situation. {Question du 4 juin1948).Réponse. — Alors que <strong>la</strong> récolte <strong>de</strong> pommes<strong>de</strong> terre <strong>de</strong> primeurs <strong>de</strong> l'Union française étaittrès abondante, le prix moyen <strong>de</strong> vente auxconsommateurs <strong>de</strong>s tubercules importées (Algérieen particulier) atteignait, en avril 1948:semaine du 4 au 11 avril, 51 francs le kilogramme;semaine du 11 au 18 avril 1948,59 francs le kilogramme. Devant cette fermeté<strong>de</strong>s cours qui risquait <strong>de</strong> fausser les prix <strong>de</strong>spommes <strong>de</strong> terre .primeurs métropolitaines»également abondantes, qui al<strong>la</strong>ient entrer encollecte, il a été décidé d'autoriser l'importationd'Italie au prix G. A. F. <strong>de</strong> 21 francs,d'un contingent <strong>de</strong> 1.500 tonnes, par avisparu au Journal officiel du 1 er mai. Le butrecherché était <strong>la</strong> baisse <strong>de</strong>s prix métropolitains,l'importation <strong>de</strong> marchandise étrangèreà un prix inférieur n'a pas manqué <strong>de</strong> précipitercette baisse et, au bout d'un certaintemps, les prix français avaient rejoint lesprix italiens, mais il a été nécessaire, pourobtenir ce résultat, <strong>de</strong> proroger jusqu'au31 mai l'opération initialement prévue comme<strong>de</strong>vant se terminer le 16 mai. Les coursétaient, en effet, passés à: semaine du 3 au10 mai 1948, 5.2 francs le kilogramme; semaine•du 10 a-u 17 mai 1948, 45 francs le kilogramme ;semaine du 17 au 24 mai 1948, 34 francs lekilogramme. Il n'a été importé au total que900 tonnes sur 1.500,6863. — M. Albert Rigal signale à M. le SA»erétalre d'Etat aux finances et aux affaireséconomiques (affaires économiques et ravitail»lement) que, le 22 mal arrivait en gare <strong>de</strong>sAufrrais, par le train n. 100 <strong>de</strong> cacao enfève. Il lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong> le volume <strong>de</strong> choco<strong>la</strong>tprovenant <strong>de</strong>s usines françaises qui a pu êtreexporté en Amérique <strong>de</strong>puis le début ae l'année1948. (Question du 29 juin 1948.)Réponse. — Les quantités <strong>de</strong> choco<strong>la</strong>t exportéesou en cours d'exportation sur les Etats-Unis <strong>de</strong>puis le début <strong>de</strong> l'année 1948 s'élèventà 18.000 kilogrammes. Il est signalé que cechoco<strong>la</strong>t est fabriqué avec du sucre importésuivant <strong>la</strong> procédure IMEX, c'est-à-dire souscondition <strong>de</strong> réexportation sous forme <strong>de</strong> produitsfinis.7175. — M. Raymond Guyot <strong>de</strong>man<strong>de</strong> à M. lesecrétaire d'Etat aux finances et aux affaireséconomiques (affaires économiques et ravitaillement):1° pour quelles raisons un détail<strong>la</strong>nten produits <strong>de</strong> Bretagne, ayant une carte l'autorisantà vendre <strong>de</strong> <strong>la</strong> charcuterie sous <strong>la</strong>légis<strong>la</strong>tion do Vichy (loi du 21 octobre iMî),doit acquitter le timbre professionnel, ai orsque ses concurrents, n'ayant pas eu <strong>la</strong> mêmeautorisation et vendant maintenaint autant <strong>de</strong>charcuterie que lui> sont exonérés <strong>de</strong> cettetaxe. Il semble, en effet, injuste qu'une teUére<strong>de</strong>vance instaurée sous Vichy continue àfrapper certains commerçants; 2° quelles mesuresil compte prendre (pour iremedier h cetétat <strong>de</strong> fait. (Question du 27 juillet 1948.)Réponse. — Les détail<strong>la</strong>nts en produits <strong>de</strong>Bretagne sont astreints dans l'absolue généralité<strong>de</strong>s cas, pour exercer leur négoce, à <strong>la</strong>détenition <strong>de</strong> <strong>la</strong> carte professionnelle <strong>de</strong> reven<strong>de</strong>ur<strong>de</strong> produis fabriqués <strong>de</strong> charcuterie(catégorie K). Ce titre, dont le renouvellementannuel donne lieu à perception d'unere<strong>de</strong>vance <strong>de</strong> 210 francs, a été institué par lerèglement n° 3 du bureau national <strong>de</strong> <strong>la</strong> vian<strong>de</strong>,édicté on vertu <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi du 27 septembre 1940,elle-même homologuée par l'oraotnna'nce du9 août 1944 portant rétablissement die <strong>la</strong> légalitérépublicaine sur le territoire continental.Par •conséquent, les commerçants en produits<strong>de</strong> charcuterie ae Bretagne qui croiraient pouvoiréchapper à l'obligation réglementaire <strong>de</strong>détenir <strong>la</strong> carte probes sio nielle afférente à leur,,activité commettent une infraction à <strong>la</strong> loidu 27 seiptembre 1940, et son* passibles <strong>de</strong>ssanc tions administrative» prévues à ce Jexte.


JUSTICE6761. — M. Augustin-Laurent <strong>de</strong>man<strong>de</strong> hM. le ministre <strong>de</strong> <strong>la</strong> justice: 1° si un prési<strong>de</strong>nt<strong>de</strong> chambre <strong>de</strong> notaires est en droit <strong>de</strong> menacer<strong>de</strong> sanctions disciplinaires et pécuniairesun confrère chargé — sans qu'il y ait <strong>la</strong>moindre sollicitation ou manœuvre <strong>de</strong> sapart — <strong>de</strong> recevoir un acte à <strong>la</strong> requête <strong>de</strong>personnes qui, jusqu'alors, avaient été clientesd'un autre notaire et qui ont décidé librementet spontanément <strong>de</strong> se passer dorénavant <strong>de</strong>sservices <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier, et ce<strong>la</strong> sous le prétexteque ces personnes n'articu<strong>la</strong>ient aucungrief contre leur ancien notaire, alors qu'ellesne font qu'exercer leur droit strict <strong>de</strong> confierleurs intérêts à*qui bon leur semble; 2° si lenotaire ainsi menacé doit refuser d'instrumenter,alors qu'aux termes <strong>de</strong> l'article 3 <strong>de</strong> <strong>la</strong>loi du 25 ventôse, an XI « il est tenu <strong>de</strong> piôterson ministère lorsqu'il en est requis », Ilestime que résoudre <strong>la</strong> question par l'affirmativeéquivaudrait à déci<strong>de</strong>r que les intérêtsparticuliers <strong>de</strong>s membres d'une corporationont le pas sur les dispositions légales d'ordrepublic; 3° étant donné qu'il semble que lesdispositions <strong>de</strong> l'article 15 du décret dudO août 1945 dont, pourtant, les termes sontformels, ne sont pas toujours observées, quellessanctions encourrait le notaire qui négligerait<strong>de</strong> s'y conformer. (Question du 22 juin1948.) *Réponse* — 1 et II. — Les parties chaMsfceatlibrement les notaires auxquels elles M*sbent ^'adresser pour leur confier le soi& <strong>de</strong>procé<strong>de</strong>r aux actes <strong>de</strong> leur ministère. D'autrepart, mt termes êe l'article 3 <strong>de</strong> <strong>la</strong> M lu25 ventôse, an Xî, les notaires « sont tèmus<strong>de</strong> gtéter 3eur ministère lorsqu'ils en softt requis». Mâts «cette obligation comporte èesexceptionsrqui résultent, soit <strong>de</strong> dispositionslégis<strong>la</strong>tives précises, soit d$ <strong>la</strong> combinais©»àr <strong>la</strong> jurispru<strong>de</strong>nce «<strong>de</strong> <strong>la</strong> règle posée pararticle 3 susvisê avec d'autres principesdiques. En aucua cas, toutefois, le notaire{régulièrement commis ne peut ra&xser d'i&strumenter.Dims le «as spécial visé par l'foo*aiorable parleaaïM<strong>la</strong>ir&, <strong>la</strong> cour <strong>de</strong> ^c&ssafâ&fta -cassé à diverses reprises <strong>de</strong>s décisionsehtmèm discipline qui avaient infligé tepeines 4i$'ciplin&im Jt <strong>de</strong>s notaires Mjm%ASSEMBLEE NATIONALE — SEANCE BU 1 SEPTEMBRE imceptô d'instrumenter pour d'anciens clients<strong>de</strong> confrères; le détournement <strong>de</strong> <strong>la</strong> clientèlereste cependant toujours punissable s'il^a étéprovoqué par le bénéflcraire. (V. sur cespoints Rép. <strong>de</strong> Fuzier-Herman — V° Notairen° 1678 et suivants.) Il s'agit en toute hypothèse <strong>de</strong> cas d'espèce sur lesquels il appartientseulement aux tribunaux <strong>de</strong> porter uneappréciation souveraine. III. — Si le notaire,ne se conforme pas aux prescriptions <strong>de</strong> l'article15 du décret du 10 août 1945, c'est-à-dires'il ne remet pas aux parties, avant tout règlement,le compte détaillé <strong>de</strong>s sommes dontcelles-ci sont re<strong>de</strong>vables, en distinguant,une part, les débours et, d'autre part, leshonoraires, il commet une faute professionnelle,et cette faute peut donner lieu à <strong>de</strong>spoursuites disciplinaires çn vertu <strong>de</strong>s dispositionsgénérales <strong>de</strong> Tordonnance du 28 juin1945 qui dispose, en son article 2: a Toutecontravention aux lois et règlements, touteinfraction aux règles professionnelles... donne'lieu 4 sanction disciplinaire ». « La juridiction•saisie applique, suivant <strong>la</strong> gravité <strong>de</strong>scas... l'une <strong>de</strong>s peines énumérées S l'article 3ci-après ». L'article 3 dispose, d'autre part,que les peines disciplinaires sont, par ordred'importance: le rappel à l'ordre, <strong>la</strong> censuresimple, <strong>la</strong> censure <strong>de</strong>vant <strong>la</strong> chambre assemblée,<strong>la</strong> défense <strong>de</strong> récidiver, <strong>la</strong> suspension htemps, <strong>la</strong> <strong>de</strong>stitution.7187. — M. Joseph Dixmîer <strong>de</strong>man<strong>de</strong> à M. leministre <strong>de</strong> <strong>la</strong> justice à quels émolumentspeuvent prétendre les avoués près une cour;lorsque celle-ci est saisie d'un appel <strong>de</strong> mncoircihâ'tfonalouant à <strong>la</strong> femme une pensionalimentaire mensuelle pendant <strong>la</strong> durée <strong>de</strong>l'instance. {QuesU&n du 27 juillet 1948.)Réponse. — Celte faestion, qui relève <strong>de</strong>l'appréciation souveraine <strong>de</strong>s tribunaux, nepeut être résolue «pi'en tenant compte <strong>de</strong>scirconstances particulières <strong>de</strong> chaque casd'espèce et les déments d'appréciation dénuéspar nmorable parlementaire paraissentimulîisuntâ pour me l'étu<strong>de</strong> approfondie,, quiserait nécessaire tais ce cas spécial, puisseêtre utilement 'entreprise. La chancellerie nemanque pas au reste <strong>de</strong> faire rechercher, danschaque situation <strong>de</strong> fait qui lui est soumise*si les règles du tei m\ été $*actement observé.TRAVAUX PUBLICS, TRANSPORTSET TOURISME6WF7364. — M. Bernard Paumier attire l'attention<strong>de</strong> M. le ministre <strong>de</strong>s tiravaux publias,<strong>de</strong>s transports et du tourisme sur l'opportunitéet l'utilité qu'il y aurait à rétablir iesre<strong>la</strong>tions directes


6468 ASSEMBLEE NATIONALE — SEANCE DU 7 SEPTEMBRE 1948ANNEXE AU PROCÈS-VERBAL<strong>de</strong> <strong>la</strong> séance du Mardi 7 Septembre 1948,SCRUTIN (N° 1144)Sur Vordre du jour dé confiance <strong>de</strong> MM. <strong>de</strong>Menthon, Cu<strong>de</strong>net et Charles Lussy déposéen conclusion <strong>de</strong>s interpel<strong>la</strong>tions sur <strong>la</strong> politiquegénérale du Gouvernement. (Résultatdu pointage.)Nombre <strong>de</strong>s votants « 5S4 ^Majorité absolue ÎW (Pour Tadoption * 3»9Contre *L'Assemblée nationale n'a pas adopté*MM.^.belin.Allonneau.Amiot (Octave)'.Aragon (4'hArchidice.Arnal.Asseray.Aubame.Auban.Aubry.Au<strong>de</strong>guil.Augar<strong>de</strong>..Aujou<strong>la</strong>t.Baaon.Badiou.Barangé (Ch-arles)',Maine-ei-liOire ABarre t.Bas.Baurens.Baylet.Beauquier.Bêche.Ben Aly Chérit,BenchennoutBéné (Maurice);,Bentaieb.Ben Tounes.Béranger (Amdréy.Bergeret.Bessac.Beugniez.Bianchini.Bichet.Bidault (Georges);Billères.Binot.Biondi.Blocquaux.Bocquet.Boganda.BonnetBorra.Bouhey (Jean).Boulet (PaulKOnt voté pour:Rour.Bouret (Henri).Bourgès-Maunoury.Bouxom.Burlot.Buron.Cadi (Ab<strong>de</strong>lka<strong>de</strong>r).Cap<strong>de</strong>ville.Caron.Cartier (Gilbert),Seine-et-Oise.Cartier (Marcel)*Drôme.Catoire.Catrice.Cayeux (Jean),Cayol.Cerclier.Chariot (Jean).Charpentier.Charpin.Chassaing.Chautard.Chaze.Chevallier (Piesre),Loiret,Cofïin.Colin.Cordonnier.Coste-Floret (ATiredy,Haute-Garonne.Coste-Floret (Paul),Hérault.Coty (René),Coudray.Gouston.Cu<strong>de</strong>netDagain.Damas*Darou.David (Marcel),Lan<strong>de</strong>s.Defferre.Defos du Rau.Mme Degrond.ûeixonne.De<strong>la</strong>houtre.Delbos (îvony.Delcos.Denis (André), Dordogne.Depreux (Edouard),.Desson.Devemy.Dezarnaulds.Dbers..Diallo (Yaciney.Mlle Dienesch.Dominjon.Doua<strong>la</strong>.Doutrellot.• Draveny.Duforest.Dumas (Joseplhy.Dupraz (Joannès).Mlle Dupuis .(José),Seine.Duquesne.Durroux.Duveau.E<strong>la</strong>in.Errecart.Evrard.Fagon (Yvesy #Faraud.Farine (Philippe)".Farinez.Faure (Edgar).Fauvel.Finet.Fonlupt-Espexaber,Forcinal.Fouyet.Froment.Gabelle.Gallet.Galy-Gasparrou,Garet.Gau.GavinLGazier.Gernez.Gorse.Gosset.Gouin (Félix),Gozara.Grimaud.Guérin (Maurice)',Rhône.Guesdon.Guilbert.Guiile.Guillou (Louis) , Finistère.Guitton.Guyomard.Guyon (Jean-Raymond),Giron<strong>de</strong>*Halbout.Henneguelle.Hulin.Hussel.Hutin-Desgrèes.IhueLJaquet.Jouve (Gérâud),Jug<strong>la</strong>s.Jules-Julien, Rhôae.KirLabrosse.Lacaze (Henri).Lacoste.Lamarque-Cando.Lambert (Emile),Doubs.MUè Lamblin.Lamine-Guèye.Lapie (Pierre-Olivier).Laurelli.Laurent (Augustin),Nord.Le Bail.Lecourt.Le Coutaller.Leenhardt (Francis).Mme Lefebvre (Francine),Seine.Lejeune (Max),Somme.Mme Lempereur.Le ScieUour.Lescorat.Letourneau.Le Troquer (André)".Levindrey.Loustau.Louvel.Lucas.Charles Lussy.Mabrut.Marc-Sangnier.Marie (André)*Marin (Louis).Maroselli:Martel (Louis)*Martineau.Maurellet.Maurice-Petsche.Mauroux.Mayer (Daniel), Seine.René Mayer, Constantine.Mazel.Mazier.Mazuez (Pierre-Fernand),Meck.Mebaignerie.Mekki.Mendès-France*Menthon (<strong>de</strong>). •Mercier (André-François),Deux-Sèvres.Métayer.Jean Meunier, Indreet-Loire.Michaud (Louis),Vendée.Minjoz.Mitterrand. *Moch (Jules).Moisan.Mollet (Guy),Monjaret.Mont.Monteii (André),Finistère.Morice.Mouchet.Moussu.Moustier (<strong>de</strong>y.Ninine.Noël (André), Puy-<strong>de</strong>-Dôme.Noguères,Orvoen,Penoy.Mme Peyroles.Pflimlin.Philip (André),Pierre-Grouèa.Pineau.Poimbœuf.Mme Poinso-Chapuis.Poirot (Maurice).Pou<strong>la</strong>in.Pouirtier.Pouyet.Mlle Prevert.Prirent (Robert),Nord.Prigent (Tanguy),Finistère.QueuiUe.Rabier.Ramadier,Raymond-Laurent.Reeb.Regaudie.Reille-Soult.Tony RéviUoh.:Rioou.Rigal (Eugène),Seine.RincentRivet.Roques.Sau<strong>de</strong>r.Schafl.Soherer (Marc)',MM,Ahnne.Atroldi.Aku.André (Pierre)..Antier.Anxionnaz.MUe^Archimè<strong>de</strong>.Arthaud.Astier <strong>de</strong> La Vigerie (


[ASSEMBLEE NATIONALE — SEANCE DU 7 SEPTEMBRE 1948 6469Blseailet.%Bissol.B<strong>la</strong>nchet.Boccagny.Edouard Bonnefous.Bonté (Florimond).Mlle Bosquier.Bougrain.Bourbon.Mme Boutard.Boutavant.Xavier Bouvier, Illeet-Vi<strong>la</strong>ine.Bouviefr-O'Cottereau,Mayenne.Brault.Mme Ma<strong>de</strong>leine Braun.Brillouet.Brusseî (Max)'.BruyneeLCachin (Marcel)*Ca<strong>la</strong>s.Camphin.Cance.Capitant (René).Cartier (Marius),Haute-Marne,Casanova.GasteHani.Castera.Cermo<strong>la</strong>cee.Césaire.Phaban-Delmas (Général).ChambeiroihChambrun (<strong>de</strong>).'Mme Charbonnel.Chausson.Gherrier.Chevalier (Femand),Alger.Chevallier (Jacques),Alger.Chevallier (Louis), ;Indre.Christiaens.Citerne.Clemenceau (Michel).Glostermann.Cogniot.Costes (Alfred), Sème.Pierre Cot.Coulibaly Ouezzin.(îristofol.Croizat.Crouzier.Da<strong>la</strong>dier ((Edouard).Mme Darras.Dassonville.David (Jean^Paul)',Seine-et-Oise.Demusois.Denais (Joseph).Denis (Alphonse),Haute-Vienne.Deshors.DesjardinsiDevinât.Dixmier.Djemad.Mme Douteau.Doyen.Dreyfus-Schmidt.Dubois (René-Emile).Duclos (Jacques),Seine.Duclos (Jean), Seineet-Oise.Dufour.Dumet (Jean-Louis).Duprat (Gérard).Marc Dupuy (Giron<strong>de</strong>).Dupuy (Marceau),Giron<strong>de</strong>.Dusseaulx.Dutard.Mme Duvernois.Fajon (Etienne).Fayet.Félix (Colonel).Félix-Tchicaya.Fievez.Mme François.Frédéric-Dupont.Fré<strong>de</strong>t (Maurice).Furaud.Mme Galieier.Garaudy.Garcia.Gautier.Genest.Geoûre (<strong>de</strong>),Gervolino.Giacobbi.Ginestet.Mme Ginollin.Giovoni.Girard.Girardot.Godin.Gosnit.Goudoux.Gouge.Grenier.Grenier (Fernand).Gresa (Jacques) »Gros.Mme Guérin (Lucie),Seine-Inférieure.Mme Guérin (Rose),Seine.Guiguen.Guil<strong>la</strong>nt (André)\Guîllon (Jean), Indreet-Loire.Guissou (Henri).Guyot (Raymond),Seine.Hamani Diori.Hamon (Marcel).Mme Hertzog-Cachin.Horma Ould Babana.Houphouet-Boigny.Hugues (Emile),Alpes-Maritimes.Joinville (Général),[Alfred Malleietj.Joubert.Juge.Julian (Gaston), Hautes-Alpes.Musmeaux.Mudry.July.Mutter (André).Kauflmann.Mme Nautré.Kriegel-Valrimont. Nazi Boni.Krieger (Alfred). Mme Ne<strong>de</strong>lec.Kuehn (René). Nisse.Lambert (Lucien), Noël (Marcel), Aube.Bouches-du-Rhône. Olmi.Mme Lambert (Marie), Ouedraogo Mamadou.Finistère.;Palewski.Lamps.Pantaloni.Lareppe.Patinaud.Laribi.Paul (Gabriel), Finistère.Laurens (Camille),.Cantal.Paumier.Lavergne.Perdon (Hi<strong>la</strong>ire).Lecacheux.Mme Péri.Leçœur.Péron (Yves).Lécrivain-Servoz. Petit (Albert), Seine.Lefèvre-Pontalis. Petit (Eugène-C<strong>la</strong>udius).Legendre.Mme Le Jeun.e (Hélène), Petit (Guy), Basces-CÔtes-du-Nord. Pyrénées.Lenormand.Peyrat.Lepervanche (<strong>de</strong>). Peytel.Léspès.Pierrard.L'Huillier (Wal<strong>de</strong>ck). Pirot.Liquard.Pleven (René).Lisette.Poumadère.Livry-Level.Pourtalet.Liante.Pronteau.Lozeray.Prot.Macouin.Quilici.Mailloobeau.Mme Rabaté.Malbrant.Ramarony.Mallez.Ramette.Mamadou Konate. Ramonet.Mamba Sano. Raulin-Laboureur (<strong>de</strong>},Manceau.Recy (<strong>de</strong>).Marcellin..Renard.Martine.Mme Reyraud.Marty (André). Ribeyre (Paul).Masson (Albert), Rigal (Albert), Loiret.Loire.Mme Roca.Masson (Jean), Haute- Rochet (Wal<strong>de</strong>ck).Marne.Rollin (Louis) 4Maton.ROsenb<strong>la</strong>tt.Mé<strong>de</strong>cin.Roueaute (Gabriel),André Mercier [(Oise).Mme Mety.Gard.Meunier (Pierre)Roucaute (Roger),âCôte-d'Or.Ardèche.Michaut (Victpry, Roulon.Seine-Inférieure. Rousseau.Michel.Rufle.Michel et.Mlle Rumeau.Midol.Saïd Mohamed Cheikh.Mokhtari.Saravane Lambert.Mondon.Savard.Monin.Schaufller.Montagnier.Mme Scliell.Montel (Pierre). Serre.Montillot.Servin.Môquet.Sesmaisona (<strong>de</strong>).Mora.Signor.Morand.Sourbet.Mouton.Mme Sportisse.Moynet*Terrenoire*Thamier.Theetten.Thorez (Maurice).Thuillier.TiUon (Charles),Touchard.Toujas.Tourne.Tourtaud.Triboulet.Tricart.Mme Vail<strong>la</strong>nt-Coutu*rier.Vedrines.Vendrcjux.Vergés.Mme Vermeersch.Vîard.Pierre Villon,Wolff.Zunino.Se sont abstenus volontairement:MM.Chamant.Chastel<strong>la</strong>in.Courant.De<strong>la</strong>chenal.Jacquiixot.Jean-Moreau.Lalle.Pinay.Roclore.Temple.N'ont pas pris part au vote :MM.Boukadoum.Cailiavet.Gondat-Mahaman.Dégoutté.Derdour.Gaborit.Gail<strong>la</strong>rd.Garavel. .Hugues (Joseph-André), Seine.Khi<strong>de</strong>r.L&npine Debaghine.Mezerna.Moro-Giafferri (<strong>de</strong>),Rencurel.Ne peuvent prendre part au vote:MM.Rabemananjara.j Raseta.I Ravoaliangy.Excusés ou absents par congé :MM.Bardoux (Jacques).Paul Bastid.JBéchard.Chevigné (<strong>de</strong>).Gay (Francisque).Jeanmot.Laniel (Joseph).Naegelen (Marcel).Reynaud (Paul).N'a pas pris part au vote :M. Edouard Herriot, prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l'AssemHblée nationale, qui présidait <strong>la</strong> séance.Rectificationau compte rendu in extenso <strong>de</strong> <strong>la</strong> l re séance*du 25 août 1948.[Journal officiel du 26 août 1948.)• " rDans le scrutin (n° 1105) sur <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong>disjonction <strong>de</strong> l'article 2 bis <strong>de</strong> <strong>la</strong> proposition<strong>de</strong> M. Fonlupt-Esperaber re<strong>la</strong>tive aux élecstions cantonales (conseils généraux <strong>de</strong> l'Ai*gérie) ;sMM. > Mekki et Smaïï, portés comme*« n'ayant pas pris part au vote », déc<strong>la</strong>rentavoir voulu voter « contreParis.. — Imprimerie <strong>de</strong>s Journaux officiels, 31, quai Voltaire,

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