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Etudes de cristaux liquides colonnaires en solution organique et en ...

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Remerciem<strong>en</strong>tsAu cours <strong>de</strong> ces trois années, j’ai eu la chance <strong>de</strong> travailler sur un suj<strong>et</strong> passionnant dans<strong>de</strong>s conditions très agréables. Pour c<strong>et</strong> <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t favorable, je ti<strong>en</strong>s à remercier :Harald Bock <strong>et</strong> Eric Grel<strong>et</strong> pour la qualité du suj<strong>et</strong> proposé <strong>et</strong> la liberté qu’il m’ontdonnée pour le traiter,Philippe Barois pour m’avoir accueilli dans son laboratoire <strong>et</strong> m’avoir fait profiter <strong>de</strong> sesinterv<strong>en</strong>tions lumineuses <strong>et</strong> pertin<strong>en</strong>tes,Stéphane Méry <strong>et</strong> Michel Goldmann pour avoir accepté la charge d’être les rapporteurs<strong>de</strong> ce travail, <strong>de</strong> l’avoir jugé <strong>et</strong> ainsi <strong>de</strong> m’avoir fait partager vos connaissances dans vosdomaines <strong>de</strong> compét<strong>en</strong>ces respectifs,L’<strong>en</strong>semble du Groupe <strong>cristaux</strong> liqui<strong>de</strong>s, <strong>en</strong> particulier Virgine Ponsin<strong>et</strong>, Marie-FranceAchard sur les techniques <strong>de</strong> diffusion pour leurs ai<strong>de</strong>s <strong>et</strong> B<strong>en</strong>oît Maxit pour sa joie <strong>de</strong> vivre,Monsieur Nall<strong>et</strong>, vous qui avez t<strong>en</strong>u une place prépondérante durant ma thèse. Combi<strong>en</strong><strong>de</strong> fois vous ai-je <strong>de</strong>mandé “vous n’auriez pas cinq minutes ? ”. Ces cinq minutes qui étai<strong>en</strong>t,<strong>en</strong> réalité, <strong>de</strong>s heures, vous ne me les avez jamais refusées. Les mots me manqu<strong>en</strong>t pour vousremercier. Par ces quelques lignes, je ti<strong>en</strong>s à vous exprimer tout mon profond respect <strong>et</strong> monadmiration,Le Laboratoire <strong>de</strong> Génie Électrique <strong>de</strong> Toulouse qui m’a toujours offert un accueil très chaleureux<strong>et</strong> une atmosphère <strong>de</strong> travail conviviale. Je ti<strong>en</strong>s à remercier égalem<strong>en</strong>t Isabelle Seguy,Pascale Jolinat, Pierre Destruel, Jean Far<strong>en</strong>c, Samuel Archambeau, Jean-Pierre Chaucheprat<strong>et</strong> B<strong>en</strong>oît Schlegel. Au fil du temps Samuel Archambeau est <strong>de</strong>v<strong>en</strong>u un ami, Cham-Cham,“le testeur ” avec qui ce fut un très grand plaisir <strong>de</strong> faire avancer le Schmilblick,iii


Merci égalem<strong>en</strong>t à Olivier Mondain Monval <strong>et</strong> Joanna Kahn pour leurs précieuses ai<strong>de</strong>sdans les manips <strong>de</strong> cryofracture ainsi qu’à Maryse Maugey pour sa compét<strong>en</strong>ce dans lestechniques <strong>de</strong> diffusion,J’ai eu la chance <strong>de</strong> partager le bureau avec Paulo Fernan<strong>de</strong>s. Je te suis très reconnaissantpour ton souti<strong>en</strong> au quotidi<strong>en</strong>, ton ÉNORME g<strong>en</strong>tillesse <strong>et</strong> ta pati<strong>en</strong>ce. Je gar<strong>de</strong>raiprécieusem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> souv<strong>en</strong>ir nos inoubliables soirées passées “Chez Brigitte ”,Je remercie aussi très vivem<strong>en</strong>t tous les membres du CRPP (même Mbolo, Will, Ahmed,Manu, Philippe <strong>et</strong> Eti<strong>en</strong>ne “le plus beau <strong>de</strong> second ”) pour ces trois années passées <strong>en</strong> leurcompagnie. Plus spécialem<strong>en</strong>t un grand merci à Christine, Béatrice, Sophie, Nadine, Sonia,Pacale Godart <strong>et</strong> Gilles avec qui ce fut un grand plaisir d’échanger. Merci égalem<strong>en</strong>t à Ritapour sa g<strong>en</strong>tillesse <strong>et</strong> ses douceurs. Enfin je n’oublie pas tous les copains du bask<strong>et</strong> <strong>et</strong> <strong>en</strong>particulier JC dont la g<strong>en</strong>tillesse, la mo<strong>de</strong>stie <strong>et</strong> l’adresse à trois points m’ont marqué,Un grand merci pour tout, simplem<strong>en</strong>t tout, à Vinc<strong>en</strong>t Labrot. Que <strong>de</strong> chemin parcouru<strong>de</strong>puis notre bac à sable <strong>et</strong> quel bonheur <strong>de</strong> le faire à tes cotés !Je voudrais aussi saluer Bill qui m’a fait partager sa cave durant la première année <strong>et</strong>pour lequel je gar<strong>de</strong> <strong>en</strong> mémoire une gran<strong>de</strong> sympathie,La famille <strong>et</strong> les amis qui m’ont accueilli p<strong>en</strong>dant mes virées (confs <strong>et</strong> manips) : Marie-Laure, Tante Paule, Nina, Manou, B<strong>en</strong>, Laur<strong>en</strong>t, Théo, Pablo,Il aura fallu l’association <strong>de</strong>s familles Lalanne <strong>et</strong> Dar<strong>de</strong>l pour créer un comité “antifotesdortografes” afin d’éradiquer les fautes d’orthographes <strong>et</strong> coquilles que j’ai naturellem<strong>en</strong>tgénérées <strong>en</strong> rédigeant. Aussi je voudrais remercier très sincèrem<strong>en</strong>t par ordre d’interv<strong>en</strong>tionNathalie pour son dégrossissage à la hache, Con Texte pour son travail <strong>de</strong> gros oeuvre <strong>et</strong><strong>en</strong>fin Laur<strong>en</strong>t <strong>et</strong> Christian pour leurs finitions.Je ne terminerai pas sans remercier toute ma famille <strong>et</strong> <strong>en</strong> particulier Nathalie, mespar<strong>en</strong>ts, Emili<strong>en</strong> <strong>et</strong> Titou, Fred, Cécile <strong>et</strong> Vinc<strong>en</strong>t, D<strong>en</strong>ise <strong>et</strong> Christian, <strong>et</strong> bi<strong>en</strong> sûr mes ConsFrères adorés. Et aussi Calicéo où j’ai usé mon maillot.


AbréviationsMatériaux citésHHTT :C8HET :PTCDA :PTCTE :PPV :PTFE :OPV :HBC-PhC12 :C 60 :2,3,6,7,10,11-hexakis(hexylthio)triphénylène2,3,6,7,10,11-hexakis(octyloxy)triphénylènedianhydri<strong>de</strong> pérylène-3,4,9,10-tétracarboxyliqu<strong>et</strong>étraéthyl pérylène 3,4,9,10-tétracarboxylatepoly(para-phénylène vinylène)polytétrafluoroéthylèneoligo(p-phényl<strong>en</strong>evinylène)2,5,8,11,14,17-hexakis-(4-do<strong>de</strong>cylphényl)-hexab<strong>en</strong>zo[cd,fg,ij,lm,op,ra]coronènefullerèneMatériaux utilisésITO :Py4CEH :Pe4CEH :Pe4C8CEH :T3CEH :T4CEH :ZnPc :Bp2I2CEH :Oxy<strong>de</strong> d’indium <strong>et</strong> d’étaintétra-(2-<strong>et</strong>hylhexyl) pyrène-1,3,6,8-tétracarboxylat<strong>et</strong>étra-(2-<strong>et</strong>hylhexyl) pérylène-3,4,9,10-tétracarboxylate3,9(10)-dioctyl 4,10(9)-di-(2-éthylhexyl) pérylène-3,4,9,10-tétracarboxylat<strong>et</strong>ri-(2-éthylhexyl) triphénylène-2,6,10-tricarboxylat<strong>et</strong>étra-(2-éthylhexyl) triphénylène-2,3,6,10-tétracarboxylatephthalocyanine <strong>de</strong> ZincN,N’-di-(4-heptyl) 1,2-di-<strong>et</strong>hylhexyloxycarbonyl-b<strong>en</strong>zo[ghi]pérylène-diimi<strong>de</strong>4 :5 ;10 :11-tétracarboxyliquev


SymbolesT :Températuree :Charge d’un électront :Tempsη :Viscositébp :Point d’ébullitionda :Interface donneur-accepteurα :Coeffici<strong>en</strong>t d’absorptionHUMO : Orbitale moléculaire occupée la plus élevéeLUMO : Orbitale moléculaire occupée la plus bassematériau type n : Matériau conducteur d’électronsmatériau type p : Matériau conducteur <strong>de</strong> trousL D :Longueur <strong>de</strong> diffusion <strong>de</strong>s excitonsµ : Mobilité <strong>de</strong>s chargesN A :Nombre d’AvogadroZ :Numéro atomiqueM :Masse molaire atomiqueq :Vecteur <strong>de</strong> diffusionn :Indice <strong>de</strong> réfractionλ :Longueur d’on<strong>de</strong>e stacking : Distance inter-disquesρ :D<strong>en</strong>sité électroniquewt (%) : Pourc<strong>en</strong>tage massiqueD :Coeffici<strong>en</strong>t <strong>de</strong> diffusionR H :Rayon hydrodynamiqueγ :T<strong>en</strong>sion <strong>de</strong> surfaceGénéralESRF :SAXS :WAXS :European Synchrotron Radiation FacilitySmall Angle X-ray ScatteringWi<strong>de</strong> Angle X-ray Scattering


Table <strong>de</strong>s matières1 Cellules solaires <strong>et</strong> matériaux <strong>organique</strong>s 51.1 Les cellules photovoltaïques <strong>et</strong> les semi-conducteurs <strong>organique</strong>s . . . . . . . . 51.1.1 L’énergie solaire, l’eff<strong>et</strong> photovoltaïque <strong>et</strong> les cellules solaires à base <strong>de</strong>silicium . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51.1.1.1 Historique <strong>et</strong> motivation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51.1.1.2 Description <strong>de</strong>s cellules solaires à base silicium . . . . . . . . 61.1.1.3 Performances <strong>et</strong> limites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71.1.2 Les cellules solaires à base <strong>de</strong> semi-conducteurs <strong>organique</strong>s . . . . . . 81.1.2.1 Structure <strong>et</strong> principe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81.1.2.2 Des matériaux adaptés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 101.1.2.3 Avantages <strong>et</strong> inconvéni<strong>en</strong>ts . . . . . . . . . . . . . . . . . . 101.1.3 Propriétés physiques <strong>de</strong> semi-conducteurs <strong>organique</strong>s pour cellules photovoltaïques. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 151.1.3.1 Absorption . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 151.1.3.2 Longueur <strong>de</strong> diffusion <strong>de</strong>s excitons . . . . . . . . . . . . . . 151.1.3.3 Mobilité <strong>de</strong>s charges . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 161.1.3.4 Interface électronique <strong>en</strong>tre les matériaux donneur-accepteur 161.2 Les <strong>cristaux</strong> liqui<strong>de</strong>s . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 171.2.1 Liqui<strong>de</strong>s, <strong>cristaux</strong> <strong>et</strong> états intermédiaires . . . . . . . . . . . . . . . . 171.2.2 Les mésophases nématiques <strong>et</strong> smectiques . . . . . . . . . . . . . . . 171.2.2.1 La phase nématique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 171.2.2.2 Les phases smectiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 181.2.3 Les mésophases <strong>colonnaires</strong>, lyotropes <strong>et</strong> chromoniques . . . . . . . . 19vii


1.2.3.1 Les mésophases <strong>colonnaires</strong> . . . . . . . . . . . . . . . . . . 191.2.3.2 Les lyotropes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 211.2.3.3 Les chromoniques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 211.2.3.4 Agrégats <strong>en</strong> solvant <strong>organique</strong> apolaire . . . . . . . . . . . . 221.3 Les <strong>cristaux</strong> liqui<strong>de</strong>s comme semi-conducteurs dans les cellules photovoltaïques 251.3.1 Mobilité <strong>de</strong> charges dans les liqui<strong>de</strong>s <strong>colonnaires</strong> . . . . . . . . . . . . 251.3.2 Croissance contrôlée <strong>et</strong> auto-réparation par recuit dans les <strong>cristaux</strong>liqui<strong>de</strong>s . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 271.3.3 Absorption <strong>et</strong> propriétés <strong>de</strong> donneur ou accepteur . . . . . . . . . . . 291.3.4 La fabrication d’une cellule à matériaux <strong>colonnaires</strong> . . . . . . . . . . 301.4 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 322 <strong>Etu<strong>de</strong>s</strong> préliminaires <strong>de</strong>s films minces par spin coating 332.1 Le choix du matériau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 332.2 Elaboration d’un dépôt . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 352.2.1 L’épaisseur <strong>de</strong>s films . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 362.2.1.1 La réflectivité <strong>de</strong>s rayons X . . . . . . . . . . . . . . . . . . 362.2.1.2 Le profilomètre mécanique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 372.2.1.3 Les couleurs <strong>de</strong> Newton . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 372.2.2 Correspondance <strong>en</strong>tre la conc<strong>en</strong>tration <strong>et</strong> l’épaisseur . . . . . . . . . . 372.3 Les films recuits . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 382.3.1 Biréfring<strong>en</strong>ce . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 382.3.2 Observations expérim<strong>en</strong>tales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 392.4 Les films non recuits . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 402.5 Longueur <strong>de</strong> diffusion <strong>de</strong>s excitons . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 432.5.1 Les objectifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 432.5.2 Choix du matériau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 442.5.3 Principe <strong>de</strong> la mesure . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 442.5.4 Résultats obt<strong>en</strong>us . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 462.6 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48


3 Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s <strong>cristaux</strong> liqui<strong>de</strong>s <strong>colonnaires</strong> <strong>en</strong> <strong>solution</strong> 513.1 Le système étudié . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 513.1.1 Le choix du cristal liqui<strong>de</strong> . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 513.1.2 Le choix <strong>de</strong>s solvants <strong>organique</strong>s . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 533.2 Techniques utilisées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 543.2.1 La diffusion <strong>de</strong> la lumière . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 553.2.1.1 Expression <strong>de</strong> la fonction d’autocorrélation du champ électrique 583.2.1.2 Contraste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 603.2.1.3 Montage expérim<strong>en</strong>tal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 603.2.1.4 Préparation <strong>de</strong>s échantillons . . . . . . . . . . . . . . . . . . 613.2.2 La diffraction <strong>de</strong>s rayons X . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 623.2.2.1 Contraste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 623.2.2.2 Montage expérim<strong>en</strong>tal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 633.2.2.3 Préparation <strong>de</strong>s échantillons . . . . . . . . . . . . . . . . . . 643.3 Cristal liqui<strong>de</strong> colonnaire <strong>en</strong> bon solvant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 653.3.1 Solutions macroscopiques observées optiquem<strong>en</strong>t . . . . . . . . . . . . 653.3.2 Diffusion dynamique <strong>de</strong> la lumière . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 653.3.2.1 Etu<strong>de</strong> du premier mo<strong>de</strong> . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 653.3.2.2 Etu<strong>de</strong> du second mo<strong>de</strong> . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 673.3.2.3 Poids relatif du mo<strong>de</strong> l<strong>en</strong>t . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 673.3.2.4 Influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>s ultrasons . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 713.3.2.4.1 Eff<strong>et</strong> sur le second temps . . . . . . . . . . . . . . 713.3.2.4.2 Eff<strong>et</strong> sur le poids relatif du mo<strong>de</strong> l<strong>en</strong>t . . . . . . . . 753.3.3 Diffusion statique <strong>de</strong> la lumière . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 773.3.4 SAXS : ordre inter-colonnes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 793.3.5 WAXS : ordre liqui<strong>de</strong> intra-colonne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 813.3.6 Cryofracture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 843.3.6.1 Pourquoi utiliser la cryofracture ? . . . . . . . . . . . . . . . 843.3.6.2 Métho<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 843.3.6.3 Résultats expérim<strong>en</strong>taux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 863.4 Interprétation <strong>de</strong> l’agrégation <strong>en</strong> “bon solvant” . . . . . . . . . . . . . . . . . 87


3.4.1 Colonnes <strong>de</strong> p<strong>et</strong>ites tailles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 893.4.2 Relaxation intra-colonnaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 923.4.3 Des résultats paradoxaux ! . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 963.5 Cristal liqui<strong>de</strong> colonnaire <strong>en</strong> mauvais solvant . . . . . . . . . . . . . . . . . . 963.5.1 Solutions macroscopiques observées optiquem<strong>en</strong>t . . . . . . . . . . . . 963.5.2 Diffusion dynamique <strong>de</strong> la lumière . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 973.5.3 Diffusion statique <strong>de</strong> la lumière . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 973.5.4 WAXS : ordre intra-colonne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 993.6 Interprétation <strong>de</strong> l’agrégation <strong>en</strong> “mauvais solvant” . . . . . . . . . . . . . . 1003.7 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1004 Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> films minces <strong>de</strong> <strong>cristaux</strong> liqui<strong>de</strong>s <strong>colonnaires</strong> <strong>en</strong> diffraction <strong>de</strong>srayons X <strong>en</strong> inci<strong>de</strong>nce rasante 1034.1 La diffraction <strong>de</strong>s rayons X <strong>en</strong> inci<strong>de</strong>nce rasante . . . . . . . . . . . . . . . . 1034.1.1 Le choix <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te technique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1034.1.2 Principe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1034.1.3 Réflexion totale <strong>et</strong> longueur <strong>de</strong> pénétration . . . . . . . . . . . . . . . 1044.1.4 Application à notre système . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1064.2 Montage expérim<strong>en</strong>tal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1074.2.1 Description du montage expérim<strong>en</strong>tal . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1074.2.2 SAXS <strong>et</strong> WAXS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1084.2.3 Empreinte du faisceau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1094.2.4 Correction <strong>de</strong>s images . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1104.2.5 Réflexion du substrat . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1144.2.6 Eff<strong>et</strong> d’ombre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1174.2.7 Tiges <strong>de</strong> troncatures . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1184.3 Échantillons étudiés <strong>et</strong> techniques <strong>de</strong> dépôts . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1224.4 Configuration SAXS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1234.4.1 Résultats att<strong>en</strong>dus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1234.4.2 Résultats expérim<strong>en</strong>taux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1274.4.2.1 Films minces recuits . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 127


4.4.2.1.1 Ancrage homéotrope . . . . . . . . . . . . . . . . . 1274.4.2.1.2 Ancrage planaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1274.4.2.2 Films minces non recuits . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1294.4.2.2.1 Par spin coating . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1294.4.2.2.2 Par évaporation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1364.5 Configuration WAXS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1364.6 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 141


xii


IntroductionDepuis la révolution industrielle du 18ème siècle, la consommation mondiale d’énergi<strong>en</strong>’a cessé <strong>de</strong> croître. En partie poussée par la croissance asiatique, elle <strong>de</strong>vrait augm<strong>en</strong>ter <strong>de</strong>57 % d’ici 2020 [1] ; la consommation chinoise a bondi <strong>de</strong> 17% <strong>en</strong> un an <strong>et</strong> <strong>de</strong>vrait doublerdans les quinze années à v<strong>en</strong>ir. La <strong>de</strong>man<strong>de</strong> indi<strong>en</strong>ne va croître <strong>de</strong> 30% au cours <strong>de</strong>s cinqprochaines années [2]. Par ailleurs, les ressources énergétiques provi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t principalem<strong>en</strong>t<strong>de</strong>s énergies fossiles non r<strong>en</strong>ouvelables comme <strong>en</strong> témoigne la consommation d’énergie <strong>de</strong>sÉtats-Unis <strong>en</strong> 2003 : pétrole 40 %, gaz naturel 23 %, charbon 23 % [3]. En même temps quela <strong>de</strong>man<strong>de</strong> mondiale <strong>en</strong> énergie ne cesse <strong>de</strong> croître, les sources d’énergie fossiles s’épuis<strong>en</strong>t.En eff<strong>et</strong>, selon certains experts, le pic <strong>de</strong> production du pétrole, qui correspond au mom<strong>en</strong>toù la moitié <strong>de</strong> l’or noir existant a été consommé, sera atteint dès 2010 [2, 4]. L’épuisem<strong>en</strong>t<strong>de</strong>s réserves <strong>de</strong> gaz naturel est estimé autour <strong>de</strong> 2060 [2, 4, 5].De plus, sur le plan <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tal, l’utilisation <strong>de</strong> ces combustibles a déjà <strong>de</strong>s conséqu<strong>en</strong>cessur le réchauffem<strong>en</strong>t climatique : 0.6˚C à ce jour [4]. D’ici un siècle, même si l’émission<strong>de</strong> gaz à eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong> serre tels que le CO 2 est considérablem<strong>en</strong>t réduit, le réchauffem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> laplanète sera <strong>de</strong> 3˚C ; sinon, l’augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong>vrait être proche <strong>de</strong> 6˚C.Pour toutes ces raisons, il est nécessaire d’utiliser <strong>et</strong> <strong>de</strong> développer d’autres sources d’énergiesqui soi<strong>en</strong>t abondantes <strong>et</strong> non polluantes. Les énergies dites “r<strong>en</strong>ouvelables” comme lesénergies éoli<strong>en</strong>ne, solaire ou la biomasse répon<strong>de</strong>nt à c<strong>et</strong>te <strong>de</strong>man<strong>de</strong>. Mais pour plusieursraisons, la plus importante étant peut être le coût <strong>de</strong> production élevé, ces énergies ne sontpas compétitives avec les énergies fossiles ou nucléaire. Par conséqu<strong>en</strong>t, les énergies r<strong>en</strong>ouvelablessont pour l’heure actuelle faiblem<strong>en</strong>t utilisées, mais il paraît évi<strong>de</strong>nt que la proportionqu’elles pr<strong>en</strong>dront va croître durant les années à v<strong>en</strong>ir.1


Dans ce travail, nous nous intéressons à l’énergie solaire. C<strong>et</strong>te énergie est captée via<strong>de</strong>s dispositifs photovoltaïques qui convertiss<strong>en</strong>t l’énergie solaire <strong>en</strong> électricité. Si le marché<strong>de</strong>s cellules solaires est principalem<strong>en</strong>t dominé par <strong>de</strong>s dispositifs in<strong>organique</strong>s, tels que lesilicium, il existe néanmoins <strong>de</strong>s cellules solaires à base <strong>de</strong> molécules <strong>organique</strong>s. L’obj<strong>et</strong> <strong>de</strong>c<strong>et</strong>te thèse est <strong>de</strong> porter notre att<strong>en</strong>tion sur ce <strong>de</strong>rnier type <strong>de</strong> dispositif. C<strong>et</strong>te étu<strong>de</strong> a étéréalisée au C<strong>en</strong>tre <strong>de</strong> Recherche Paul Pascal (CRPP) sous la direction <strong>de</strong> Harald Bock dansle groupe “<strong>cristaux</strong> liqui<strong>de</strong>s fonctionnels”. C<strong>et</strong>te équipe <strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>d <strong>de</strong>puis 1998 <strong>de</strong> réaliser<strong>de</strong>s dispositifs électroluminesc<strong>en</strong>ts <strong>et</strong> photovoltaïques <strong>en</strong> utilisant <strong>de</strong>s matériaux <strong>organique</strong>sà base <strong>de</strong> <strong>cristaux</strong> liqui<strong>de</strong>s <strong>colonnaires</strong>. Le CRPP possè<strong>de</strong> <strong>de</strong>puis longtemps <strong>de</strong>s compét<strong>en</strong>cesdans le domaine <strong>de</strong>s <strong>cristaux</strong> liqui<strong>de</strong>s <strong>colonnaires</strong> ; la découverte <strong>en</strong> 1977 par Nguy<strong>en</strong> H.T.<strong>de</strong>s mésophases <strong>colonnaires</strong> dans les hexaéthers <strong>de</strong> triphénylène [6] a notamm<strong>en</strong>t permis àd’autres <strong>de</strong> découvrir [7] dans les années 1990 <strong>de</strong>s propriétés électroniques <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te classe <strong>de</strong>matériau.La synthèse <strong>et</strong> l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s propriétés physico-chimiques <strong>de</strong> ces matériaux sont réaliséesau laboratoire. En revanche, la fabrication <strong>et</strong> la caractérisation <strong>de</strong>s dio<strong>de</strong>s électroluminesc<strong>en</strong>tes<strong>et</strong> <strong>de</strong>s cellules solaires <strong>organique</strong>s sont assurées <strong>en</strong> collaboration avec le Laboratoire<strong>de</strong> Génie Électrique <strong>de</strong> Toulouse (LGET). Les travaux <strong>de</strong> recherches décrits dans c<strong>et</strong>te thèses’incriv<strong>en</strong>t dans la continuité d’étu<strong>de</strong>s précé<strong>de</strong>mm<strong>en</strong>t <strong>en</strong>treprises dans ce laboratoire. Ainsi,M. Oukachmih a sout<strong>en</strong>u <strong>en</strong> 2003 une première thèse traitant <strong>de</strong>s cellules photovoltaïquesobt<strong>en</strong>ues à partir <strong>de</strong> <strong>cristaux</strong> liqui<strong>de</strong>s <strong>colonnaires</strong> [8]. Un an après, S. Archambeau a t<strong>en</strong>tédans sa thèse d’améliorer la mise <strong>en</strong> forme <strong>de</strong>s films minces <strong>en</strong> organisant les molécules discotiquessous forme <strong>de</strong> colonnes <strong>et</strong> <strong>en</strong> portant un intérêt plus particulier au démouillage <strong>de</strong>ces films minces [9].Tout <strong>en</strong> s’appuyant sur ces différ<strong>en</strong>ts résultats, l’objectif <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te thèse est <strong>de</strong> continuer àoptimiser les paramètres d’un dispositif photovoltaïque <strong>organique</strong> <strong>et</strong> notamm<strong>en</strong>t <strong>de</strong> trouverune métho<strong>de</strong> pour organiser un film mince sans <strong>de</strong>voir appliquer un traitem<strong>en</strong>t thermique.Pour cela, dans un premier temps nous avons abordé l’év<strong>en</strong>tuelle organisation <strong>de</strong>s <strong>cristaux</strong>liqui<strong>de</strong>s <strong>en</strong> <strong>solution</strong>, puis, une att<strong>en</strong>tion particulière a été portée sur la structure <strong>de</strong>s filmsminces.C<strong>et</strong>te thèse est constituée <strong>de</strong> quatre chapitres.2


Dans le premier chapitre, nous introduisons différ<strong>en</strong>tes notions nécessaires à la compréh<strong>en</strong>sion<strong>de</strong> c<strong>et</strong>te thèse, nous décrivons le fonctionnem<strong>en</strong>t d’une cellule solaire <strong>organique</strong> <strong>et</strong>nous montrons l’intérêt d’utiliser les <strong>cristaux</strong> liqui<strong>de</strong>s <strong>colonnaires</strong> comme matériaux <strong>organique</strong>s.Dans le second chapitre, nous traitons <strong>de</strong> l’ori<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> la couche <strong>organique</strong> par recuit,ce qui nous perm<strong>et</strong> d’exposer les difficultés liées à la mise <strong>en</strong> forme <strong>de</strong>s films minces <strong>de</strong><strong>cristaux</strong> liqui<strong>de</strong>s <strong>colonnaires</strong>.Dans le troisième chapitre, nous étudions l’agrégation <strong>de</strong>s <strong>cristaux</strong> liqui<strong>de</strong>s <strong>colonnaires</strong><strong>en</strong> <strong>solution</strong>, qui est une autre métho<strong>de</strong> <strong>en</strong>visagée pour ori<strong>en</strong>ter le film mince tout <strong>en</strong> évitantle recuit.Dans le <strong>de</strong>rnier chapitre, nous étudions le transfert <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te agrégation sur un film mince.Pour son<strong>de</strong>r la structure <strong>de</strong>s films minces, nous utilisons la diffraction <strong>de</strong>s rayons X <strong>en</strong>inci<strong>de</strong>nce rasante, car c<strong>et</strong>te technique est bi<strong>en</strong> appropriée à la caractérisation verticale <strong>de</strong> lastructure <strong>de</strong>s films.3


Chapitre 1Cellules solaires <strong>et</strong> matériaux<strong>organique</strong>s1.1 Les cellules photovoltaïques <strong>et</strong> les semi-conducteurs<strong>organique</strong>s1.1.1 L’énergie solaire, l’eff<strong>et</strong> photovoltaïque <strong>et</strong> les cellules solairesà base <strong>de</strong> silicium1.1.1.1 Historique <strong>et</strong> motivationLes ressources mondiales <strong>en</strong> énergie, qu’elles soi<strong>en</strong>t d’origine fossile ou thermonucléaire(uranium, plutonium...), s’épuis<strong>en</strong>t inéluctablem<strong>en</strong>t. Ainsi, la sci<strong>en</strong>ce s’est tout naturellem<strong>en</strong>tintéressée aux ressources dites “r<strong>en</strong>ouvelables” <strong>et</strong> notamm<strong>en</strong>t vers la plus anci<strong>en</strong>ne, le soleil.Celui-ci déverse chaque jour l’équival<strong>en</strong>t <strong>de</strong> 100 000 milliards <strong>de</strong> TEP (tonnes équival<strong>en</strong>tpétrole). C<strong>et</strong>te valeur est à comparer aux <strong>en</strong>viron 10 milliards <strong>de</strong> TEP que représ<strong>en</strong>te laconsommation annuelle mondiale <strong>en</strong> énergie primaire [10]. L’énergie solaire photovoltaïquesemble donc être une voie prom<strong>et</strong>teuse <strong>de</strong> source d’énergie durable <strong>et</strong> non polluante.La conversion <strong>de</strong> la lumière <strong>en</strong> électricité, appelée eff<strong>et</strong> photovoltaïque, fut découverte parBecquerel <strong>en</strong> 1839, mais il faudra att<strong>en</strong>dre près d’un siècle pour que ce phénomène physiquesoit approfondi <strong>et</strong> exploité. En 1954, trois américains, Chapin, Pearson <strong>et</strong> Prince, m<strong>et</strong>t<strong>en</strong>t au5


1.1. LES CELLULES PHOTOVOLTAÏQUES ET LES SEMI-CONDUCTEURSORGANIQUESpoint une cellule photovoltaïque à haut r<strong>en</strong><strong>de</strong>m<strong>en</strong>t au mom<strong>en</strong>t où l’industrie spatiale cherche<strong>de</strong>s <strong>solution</strong>s nouvelles pour alim<strong>en</strong>ter ses satellites. Les recherches d’après-guerre ont permisd’améliorer les performances <strong>et</strong> la taille <strong>de</strong> ces cellules. Cep<strong>en</strong>dant, il faudra att<strong>en</strong>dre la criseénergétique <strong>de</strong>s années 1970 pour que les gouvernem<strong>en</strong>ts <strong>et</strong> les industriels investiss<strong>en</strong>t <strong>et</strong> queles applications terrestres <strong>de</strong> la technologie photovoltaïque voi<strong>en</strong>t le jour.1.1.1.2 Description <strong>de</strong>s cellules solaires à base siliciumLa cellule photovoltaïque est composée d’un ou plusieurs matériaux semi-conducteursqui absorb<strong>en</strong>t l’énergie lumineuse <strong>et</strong> la transform<strong>en</strong>t directem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> courant électrique. Leprincipe <strong>de</strong> fonctionnem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te cellule fait appel aux propriétés du rayonnem<strong>en</strong>t <strong>et</strong> celles<strong>de</strong>s semi-conducteurs.Un semi-conducteur est un matériau dont la conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong> charges libres est très faiblepar rapport aux métaux. Pour qu’un électron lié à son atome (ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> val<strong>en</strong>ce) <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>nelibre dans un semi-conducteur <strong>et</strong> participe à la conduction du courant, il faut lui fournirune énergie minimum pour qu’il puisse atteindre les niveaux énergétiques supérieurs (ban<strong>de</strong><strong>de</strong> conduction). C<strong>et</strong>te énergie est appelée ban<strong>de</strong> interdite Eg (band gap). C<strong>et</strong>te valeur seuilest propre à chaque matériau semi-conducteur <strong>et</strong> va <strong>de</strong> 1,0 à 1,8 eV pour les applicationsphotovoltaïques. Elle est <strong>de</strong> 1,1 eV pour le silicium cristallin, <strong>et</strong> 1,7 eV pour le siliciumamorphe.Le spectre du rayonnem<strong>en</strong>t solaire est la distribution <strong>de</strong>s photons <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> leurénergie. Les photons absorbés dont l’énergie est supérieure à l’énergie du band gap vontlibérer un électron négatif, laissant un “trou” positif <strong>de</strong>rrière lui. Pour séparer c<strong>et</strong>te paire <strong>de</strong>charges électriques <strong>de</strong> signes opposés (positive <strong>et</strong> négative) <strong>et</strong> recueillir un courant électrique,il faut introduire un champ électrique, E, <strong>de</strong> part <strong>et</strong> d’autre <strong>de</strong> la cellule.La métho<strong>de</strong> utilisée pour créer ce champ est celle du “dopage” par <strong>de</strong>s impur<strong>et</strong>és. Deuxtypes <strong>de</strong> dopage sont possibles :– Le dopage <strong>de</strong> type n (négatif) consiste à introduire dans la structure cristalline semiconductrice<strong>de</strong>s atomes étrangers qui ont la propriété <strong>de</strong> donner chacun un électronexcé<strong>de</strong>ntaire (charge négative), libre <strong>de</strong> se mouvoir dans le cristal. Dans un matériau<strong>de</strong> type n, on augm<strong>en</strong>te fortem<strong>en</strong>t la conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong> électrons libres.6


CHAPITRE 1. CELLULES SOLAIRES ET MATÉRIAUX ORGANIQUES– Le dopage <strong>de</strong> type p (positif) utilise <strong>de</strong>s atomes dont l’insertion dans le réseau cristallindonnera un trou excé<strong>de</strong>ntaire.Lorsque l’on effectue <strong>de</strong>ux dopages différ<strong>en</strong>ts (type n <strong>et</strong> type p) <strong>de</strong> part <strong>et</strong> d’autre <strong>de</strong> lacellule, il <strong>en</strong> résulte, après recombinaison <strong>de</strong>s charges libres (électrons <strong>et</strong> trous), un champélectrique constant créé par la prés<strong>en</strong>ce d’ions fixes positifs <strong>et</strong> négatifs. Les charges électriquesgénérées par l’absorption du rayonnem<strong>en</strong>t pourront contribuer au courant <strong>de</strong> la cellule photovoltaïque.1.1.1.3 Performances <strong>et</strong> limitesA l’heure actuelle, dans le marché mondial <strong>de</strong> la technologie photovoltaïque, 94% <strong>de</strong> laproduction est réalisée à partir <strong>de</strong> dispositifs in<strong>organique</strong>s [11]. Ces cellules solaires, constituéesprincipalem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> silicium, sont commercialisées avec un r<strong>en</strong><strong>de</strong>m<strong>en</strong>t qui varie <strong>en</strong>tre8% <strong>et</strong> 16% [12]. Toutefois, l’utilisation <strong>de</strong> semi-conducteurs in<strong>organique</strong>s prés<strong>en</strong>te quelquesinconvéni<strong>en</strong>ts. Tout d’abord, le cœffici<strong>en</strong>t d’absorption du silicium est faible dans le domainedu visible, les cellules photovoltaïques doiv<strong>en</strong>t avoir une épaisseur <strong>de</strong> plusieurs c<strong>en</strong>taines <strong>de</strong>microns afin d’absorber le maximum <strong>de</strong> photons. Ensuite, il faut aussi que le silicium soittrès pur afin que les charges créées ai<strong>en</strong>t une longueur <strong>de</strong> diffusion suffisante pour atteindrela jonction. Enfin, la réalisation <strong>de</strong> ces cellules photovoltaïques à base <strong>de</strong> semi-conducteursin<strong>organique</strong>s exige un nombre important d’étapes comme l’élaboration du matériau, son dopagechimique, la métallisation, la connectique <strong>et</strong> l’<strong>en</strong>capsulation. Tout cela accroît le coût<strong>de</strong> production <strong>de</strong> l’énergie solaire photovoltaïque.En 2001, un rapport remis à l’office parlem<strong>en</strong>taire d’évaluation <strong>de</strong>s choix sci<strong>en</strong>tifiques <strong>et</strong>technologiques r<strong>en</strong>d compte <strong>de</strong>s coûts <strong>de</strong> production <strong>de</strong> l’électricité pour différ<strong>en</strong>tes voies. Parexemple, le tableau 1.1 montre que la production d’électricité par le solaire photovoltaïque àun coût <strong>de</strong> production dix fois supérieur à l’électricité nucléaire. Il existe donc un déséquilibre<strong>en</strong>tre le coût <strong>de</strong> production du solaire photovoltaïque <strong>et</strong> les autres voies <strong>de</strong> production <strong>de</strong>l’électricité. Par conséqu<strong>en</strong>t, son prix freine le développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l’énergie photovoltaïque cequi explique qu’elle soit si peu utilisée. A titre d’exemple, seulem<strong>en</strong>t 6 % <strong>de</strong> la productiond’électricité <strong>de</strong>s États-Unis provi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s énergies r<strong>en</strong>ouvelables [3]. Et dans ces énergies7


1.1. LES CELLULES PHOTOVOLTAÏQUES ET LES SEMI-CONDUCTEURSORGANIQUEScoût coût délai <strong>de</strong> duréed’investissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> production mise <strong>en</strong> oeuvre annuelle(euros/W ) (euros/KW h) (années) <strong>de</strong> fonctionnem<strong>en</strong>tturbines à gaz 0.46 - 1 -turbines à fuel - 0.04 3-4 1000-8000nucléaire 1.52 0.03 10 4000-8000éoli<strong>en</strong> 0.61-0.84 0.045-0.075 < 1 2000-2500solairephotovoltaïque4.57-9.15 0.30-1.53 < 1 1000Tab. 1.1 – Paramètres clés <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>tes filières <strong>de</strong> production <strong>de</strong> l’électricité [13]r<strong>en</strong>ouvelables, la biomasse <strong>et</strong> l’énergie hydraulique occup<strong>en</strong>t respectivem<strong>en</strong>t 47 % <strong>et</strong> 45 % ;l’énergie solaire représ<strong>en</strong>te seulem<strong>en</strong>t 1 %.L’énergie grise représ<strong>en</strong>te l’investissem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> énergie nécessaire à la réalisation d’une cellulesolaire. Nous pouvons nous <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r, au travers <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te énergie grise, si les dispositifs àbase <strong>de</strong> matériaux in<strong>organique</strong>s s’incriv<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> dans une politique <strong>de</strong> développem<strong>en</strong>t durable.En eff<strong>et</strong>, il faut compter <strong>en</strong>tre 3 <strong>et</strong> 4 ans pour qu’un dispositif amortisse c<strong>et</strong> investissem<strong>en</strong>t,ce qui n’est pas négligeable eu égard à une durée <strong>de</strong> vie annoncée <strong>de</strong> 30 ans.1.1.2 Les cellules solaires à base <strong>de</strong> semi-conducteurs <strong>organique</strong>s1.1.2.1 Structure <strong>et</strong> principeLa structure <strong>de</strong> base <strong>de</strong>s cellules solaires <strong>organique</strong>s est une hétérojonction <strong>en</strong>tre unmatériau donneur <strong>et</strong> un matériau accepteur ; on parle alors d’une hétérojonction da. Ceshétérojonctions peuv<strong>en</strong>t se diviser <strong>en</strong> <strong>de</strong>ux groupes : les hétérojonctions bi-couches qui ontune structure similaire à celle <strong>de</strong>s cellules photovoltaïques in<strong>organique</strong>s <strong>et</strong> les hétérojonctions<strong>en</strong> volume, spécifiques aux matériaux <strong>organique</strong>s.La production d’énergie électrique à partir <strong>de</strong> la lumière solaire inci<strong>de</strong>nte est le résultatd’une succession <strong>de</strong> processus que l’on peut résumer par l’organigramme prés<strong>en</strong>té sur la figure1.1. Dans un premier temps, les photons inci<strong>de</strong>nts sont absorbés, ce qui génère <strong>de</strong>s excitons.8


CHAPITRE 1. CELLULES SOLAIRES ET MATÉRIAUX ORGANIQUESLes excitons sont composés d’un électron <strong>et</strong> d’un trou liés par attraction électrostatique.Ils diffus<strong>en</strong>t dans la structure avant <strong>de</strong> se dissocier à l’interface da ou <strong>de</strong> se recombiner. Onappelle longueur <strong>de</strong> diffusion <strong>de</strong>s excitons, la distance que parcour<strong>en</strong>t <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne les excitonsavant <strong>de</strong> se recombiner. Dans la cellule <strong>de</strong> type da, la prés<strong>en</strong>ce d’un matériau riche <strong>en</strong> trous <strong>et</strong>d’un autre riche <strong>en</strong> électrons induit un champ électrique dans la structure. Une fois séparés, lescharges électriques, électrons <strong>et</strong> trous, diffus<strong>en</strong>t vers leurs électro<strong>de</strong>s respectives. On recueillealors un courant électrique. La mobilité <strong>de</strong>s charges est l’aptitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s électrons ou <strong>de</strong>s trousà se déplacer dans un champ électrostatique donné. Elle s’exprime <strong>en</strong> cm 2 .V −1 .s −1 .Les excitons qui se cré<strong>en</strong>t dans la cellule migr<strong>en</strong>t vers l’interface, où ils vont s’y dissocier.Une fois que la paire électron-trou s’est dissociée, les charges doiv<strong>en</strong>t migrer jusqu’auxélectro<strong>de</strong>s.Absorption<strong>de</strong> la lumière✲Créationd’excitons❄Diffusion<strong>de</strong>s excitons❄Séparationélectron-troudans le champ induit❄Transport <strong>de</strong>s porteursvers les électro<strong>de</strong>s✬✲ Relaxationnon radiative✫✬✲ Recombinaison<strong>de</strong>s charges✫✩✪✩✪❄Transfert <strong>de</strong>s électronsaux électro<strong>de</strong>sFig. 1.1 – Principe d’une cellule solaire <strong>organique</strong> [14]9


1.1. LES CELLULES PHOTOVOLTAÏQUES ET LES SEMI-CONDUCTEURSORGANIQUES1.1.2.2 Des matériaux adaptésLe tableau 1.2 donne un aperçu <strong>de</strong> quelques composés utilisés comme semi-conducteurs<strong>organique</strong>s. Ces matériaux possè<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s dispositions pour la conduction, que ce soit lesexcitons ou les charges. La longueur <strong>de</strong> diffusion <strong>de</strong>s excitons <strong>et</strong> la mobilité <strong>de</strong>s chargespour <strong>de</strong>s semi-conducteurs <strong>organique</strong>s sont représ<strong>en</strong>tées dans le tableau 1.3. La longueur <strong>de</strong>diffusion <strong>de</strong>s excitons varie d’un composé à l’autre, mais typiquem<strong>en</strong>t elle est inférieure à 100nm. Par ailleurs, nous remarquons que pour le dérivé du pérylène la mobilité <strong>de</strong>s électronsest supérieure à celle <strong>de</strong>s trous. En fait, le déplacem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s trous correspond au déplacem<strong>en</strong>t<strong>de</strong>s électrons <strong>de</strong> val<strong>en</strong>ce qui conserv<strong>en</strong>t un <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> liaison avec les atomes <strong>et</strong> sont donc moins“mobiles” que les électrons libres.La pur<strong>et</strong>é <strong>de</strong>s matériaux est un paramètre crucial qui influ<strong>en</strong>ce la diffusion <strong>de</strong>s excitons oula mobilité <strong>de</strong>s charges. Par exemple, le fullerène possè<strong>de</strong> une longueur <strong>de</strong> diffusion proche <strong>de</strong>14 nm [16]. Cep<strong>en</strong>dant, une fois purifiée par sublimation, la longueur <strong>de</strong> diffusion <strong>de</strong>s excitonspeut augm<strong>en</strong>ter jusqu’à 40 nm [17]. Nous pouvons faire la même remarque pour la mobilité<strong>de</strong>s charges dans le p<strong>en</strong>tacène. Sans purification, celle-ci est mesurée à µ = 35 cm 2 .V −1 .s −1 .Après purification, par sublimation la mobilité augm<strong>en</strong>te jusqu’à µ = 58 cm 2 .V −1 .s −1 [18].L’efficacité d’une cellule solaire peut être évaluée par le r<strong>en</strong><strong>de</strong>m<strong>en</strong>t <strong>de</strong> conversion <strong>en</strong>puissance. Ce r<strong>en</strong><strong>de</strong>m<strong>en</strong>t correspond au rapport <strong>de</strong> la puissance électrique délivrée par lacellule sur la puissance lumineuse inci<strong>de</strong>nte. Cela nous perm<strong>et</strong>tra non seulem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> comparer<strong>en</strong>tre elles les cellules à base <strong>de</strong> semi-conducteurs <strong>organique</strong>s, mais aussi <strong>de</strong> m<strong>et</strong>tre <strong>en</strong> évi<strong>de</strong>ncel’efficacité <strong>de</strong>s dispositifs in<strong>organique</strong>s.1.1.2.3 Avantages <strong>et</strong> inconvéni<strong>en</strong>tsL’utilisation <strong>de</strong>s matériaux <strong>organique</strong>s peut être vue comme une autre voie <strong>de</strong> développem<strong>en</strong>t<strong>et</strong> <strong>de</strong> promotion <strong>de</strong>s cellules photovoltaïques. Dans le rapport remis à l’officeparlem<strong>en</strong>taire d’évaluation <strong>de</strong>s choix sci<strong>en</strong>tifiques <strong>et</strong> technologiques, on peut lire [13] : “Lesmatériaux <strong>organique</strong>s photovoltaïques représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t un objectif <strong>de</strong> percée technologique à dixans avec une diminution <strong>de</strong>s coûts telle que l’on parvi<strong>en</strong>ne à un niveau <strong>de</strong> 1 euro / Watt crête<strong>en</strong> 2010”. L’<strong>organique</strong>, moins onéreux, apparaît <strong>en</strong> eff<strong>et</strong> comme une voie d’av<strong>en</strong>ir complém<strong>en</strong>taire,séduisante sous plusieurs aspects. Premièrem<strong>en</strong>t, les matériaux <strong>organique</strong>s garantiss<strong>en</strong>t10


CHAPITRE 1. CELLULES SOLAIRES ET MATÉRIAUX ORGANIQUESdérivé du pérylènephtalocyanine <strong>de</strong> cuivre (CuPc)fullerène : C 60p<strong>en</strong>tacèneTab. 1.2 – Quelques composés utilisés dans les cellules solaires <strong>organique</strong>s. C’est avec leCuPc <strong>et</strong> ce dérivé du pérylène que Tang a obt<strong>en</strong>u la première cellule photovoltaïque ayant<strong>en</strong>viron 1 % <strong>de</strong> r<strong>en</strong><strong>de</strong>m<strong>en</strong>t [15].11


1.1. LES CELLULES PHOTOVOLTAÏQUES ET LES SEMI-CONDUCTEURSORGANIQUESLongueur <strong>de</strong> diffusion <strong>de</strong>s excitonsMatériaux Longueur <strong>de</strong> diffusion (nm) Réf.PTCDA 88 ± 6 [19]ZnPc 30 ± 10 [20]C 6014 [16]40 ± 5 [17]PPV 12 ± 3 [21]Mobilité <strong>de</strong>s chargesMatériaux Mobilité (cm 2 .V −1 .s −1 ) Réf.PTCPEµ n = 2, 6.10 −5 [22]µ p = 1, 4.10 −5 [23]C 60 µ n = 10 −1 [24]p<strong>en</strong>tacène µ = 35 [18]Tab. 1.3 – Longueur <strong>de</strong> diffusion <strong>de</strong>s excitons <strong>et</strong> mobilité <strong>de</strong>s charges dans différ<strong>en</strong>ts semiconducteurs<strong>organique</strong>s. µ n est la mobilité <strong>de</strong>s électrons <strong>et</strong> µ p celle <strong>de</strong>s trous. Les nomssystématiques <strong>de</strong>s matériaux sont donnés dans l’abréviation.12


CHAPITRE 1. CELLULES SOLAIRES ET MATÉRIAUX ORGANIQUESune technologie propre dans un contexte <strong>de</strong> développem<strong>en</strong>t durable. Deuxièmem<strong>en</strong>t, commeils sont facile à manipuler, les choisir comme matériaux <strong>de</strong> base perm<strong>et</strong>trait aux industrielsd’avoir accès à une technique peu coûteuse <strong>et</strong> <strong>de</strong> réduire le nombre d’étapes dans la fabrication<strong>de</strong> la cellule. Troisièmem<strong>en</strong>t, ces matériaux <strong>organique</strong>s offr<strong>en</strong>t la possibilité <strong>de</strong> réaliser<strong>de</strong>s cellules solaires semi-transpar<strong>en</strong>tes <strong>et</strong> souples. De ce fait, on peut <strong>en</strong>visager <strong>de</strong>s dispositifsà double fonction (incorporés dans les vitres, tuiles...) donnant accès à <strong>de</strong>s marchésinaccessibles aux technologies classiques.Les matériaux <strong>organique</strong>s utilisés peuv<strong>en</strong>t être ou bi<strong>en</strong> <strong>de</strong>s polymères, ou bi<strong>en</strong> <strong>de</strong>s p<strong>et</strong>itesmolécules comme le fulleréne, le phtalocyanine, les dérivés <strong>de</strong> pérylène . . .Malheureusem<strong>en</strong>t, p<strong>en</strong>dant <strong>de</strong> nombreuses années les cellules solaires à base <strong>de</strong> matériaux<strong>organique</strong>s ont eu <strong>de</strong>s r<strong>en</strong><strong>de</strong>m<strong>en</strong>ts très faibles : 10 −5 % <strong>en</strong> 1970 [25], puis 0.7 % <strong>en</strong>1978 [26]. Ce n’est qu’<strong>en</strong> 1986 que Tang fut le premier à réaliser un dispositif ayant unr<strong>en</strong><strong>de</strong>m<strong>en</strong>t proche <strong>de</strong> 1 % [15], <strong>en</strong> introduisant la cellule bicouche à jonction da. En 1998, ler<strong>en</strong><strong>de</strong>m<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s meilleures cellules était <strong>de</strong> 1.9 % [27]. Actuellem<strong>en</strong>t, pour les polymères, lesmeilleurs r<strong>en</strong><strong>de</strong>m<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> puissance sont compris <strong>en</strong>tre 2.5 % <strong>et</strong> 3.1 % [28]. Pour les p<strong>et</strong>itesmolécules, le meilleur dispositif a été élaboré à partir d’une cellule composée <strong>de</strong> fullerène <strong>et</strong><strong>de</strong> phtalocyanine, pour un r<strong>en</strong><strong>de</strong>m<strong>en</strong>t <strong>de</strong> puissance <strong>de</strong> 3.6 % [29].De plus, les cellules solaires réalisées à base <strong>de</strong> matériaux <strong>organique</strong>s sont n<strong>et</strong>tem<strong>en</strong>tmoins efficaces que celles composées <strong>de</strong> semi-conducteurs in<strong>organique</strong>s ; comme <strong>en</strong> témoignela figure 1.2, les r<strong>en</strong><strong>de</strong>m<strong>en</strong>ts sont très inférieurs à ceux obt<strong>en</strong>us avec les semi-conducteursin<strong>organique</strong>s. Par ailleurs, la durée <strong>de</strong> vie <strong>de</strong>s cellules solaires <strong>organique</strong>s n’est souv<strong>en</strong>t que<strong>de</strong> quelques minutes. Toutefois, il semblerait qu’un grand progrès ait été réalisé <strong>de</strong> ce côtépuisqu’ <strong>en</strong> 2004, Siem<strong>en</strong>s a annoncé dans un communiqué <strong>de</strong> presse avoir réalisé un dispositifayant un r<strong>en</strong><strong>de</strong>m<strong>en</strong>t <strong>de</strong> 5 % [30]. Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> l’amélioration du r<strong>en</strong><strong>de</strong>m<strong>en</strong>t, la durée <strong>de</strong> vie dudispositif est le progrès le plus significatif puisque celui-ci est <strong>de</strong> plusieurs milliers d’heuresd’exposition à la lumière solaire.Enfin, <strong>en</strong> 2005, <strong>de</strong>s chercheurs du Georgia Institute of Technology ont développé unecellule photovoltaïque utilisant le p<strong>en</strong>tacène ayant un taux <strong>de</strong> conversion <strong>de</strong> 5 % [31]. Ladurée <strong>de</strong> vie <strong>de</strong> la cellule n’est pas précisée.13


1.1. LES CELLULES PHOTOVOLTAÏQUES ET LES SEMI-CONDUCTEURSORGANIQUESFig. 1.2 – Schéma représ<strong>en</strong>tant l’efficacité <strong>de</strong>s dispositifs photovoltaïques, sous illuminationsolaire simulée AM 1.5, pour différ<strong>en</strong>tes technologies [11]. Les cellules solaires à base <strong>de</strong>matériaux <strong>organique</strong>s sont représ<strong>en</strong>tées par le symbole •.14


CHAPITRE 1. CELLULES SOLAIRES ET MATÉRIAUX ORGANIQUES1.1.3 Propriétés physiques <strong>de</strong> semi-conducteurs <strong>organique</strong>s pourcellules photovoltaïques1.1.3.1 AbsorptionLorsque le flux solaire pénètre dans un semi-conducteur, il peut interagir avec le réseausi son énergie est supérieure ou égale à la largeur <strong>de</strong> la ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> val<strong>en</strong>ce. Le flux lumineuxϕ varie expon<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t avec la profon<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> pénétration d selon :ϕ(λ, d) = ϕ 0 exp(−αd) (1.1)où le cœffici<strong>en</strong>t d’absorption α est une fonction <strong>de</strong> la longueur d’on<strong>de</strong> λ. Pour les semiconducteurs<strong>organique</strong>s, le cœffici<strong>en</strong>t d’absorption peut être élevé : α = 40.5 10 −8 cm −1 pourle phtalocyanine <strong>de</strong> cuivre <strong>en</strong> couche mince [32].Par ailleurs, l’éclairem<strong>en</strong>t maximal du spectre solaire se situe <strong>en</strong>tre 450 <strong>et</strong> 700 nm. Pouroptimiser au mieux une cellule photovoltaïque il est nécessaire que chaque matériau absorbe<strong>de</strong> manière complém<strong>en</strong>taire le spectre d’émission du soleil.De plus, contrairem<strong>en</strong>t aux cellules solaires réalisées à partir <strong>de</strong> semi-conducteurs in<strong>organique</strong>squi sont “noires”, les matériaux <strong>organique</strong>s offr<strong>en</strong>t la possibilité d’élaborer <strong>de</strong>sdispositifs <strong>de</strong> différ<strong>en</strong>tes couleurs voire semi-transpar<strong>en</strong>ts <strong>et</strong> transpar<strong>en</strong>ts dans le visible.1.1.3.2 Longueur <strong>de</strong> diffusion <strong>de</strong>s excitonsLa migration <strong>de</strong> l’énergie s’effectue par la diffusion <strong>de</strong>s excitons vers l’interface <strong>en</strong>treles <strong>de</strong>ux matériaux <strong>organique</strong>s. Si les excitons sont générés à une distance inférieure à L Dappelée longueur <strong>de</strong> diffusion <strong>de</strong>s excitons, ils peuv<strong>en</strong>t <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne diffuser jusqu’à l’interface.Sinon, les charges qui les constitu<strong>en</strong>t finiss<strong>en</strong>t par se recombiner. Pour éviter un taux élevé<strong>de</strong> recombinaisons <strong>de</strong>s charges générées, les couches composant une cellule solaire <strong>organique</strong>doiv<strong>en</strong>t avoir une épaisseur inférieure à la longueur <strong>de</strong> diffusion <strong>de</strong>s excitons.15


1.1. LES CELLULES PHOTOVOLTAÏQUES ET LES SEMI-CONDUCTEURSORGANIQUES1.1.3.3 Mobilité <strong>de</strong>s chargesLes porteurs <strong>de</strong> charges créés rejoign<strong>en</strong>t les électro<strong>de</strong>s <strong>et</strong> le circuit externe à la cellule. L<strong>et</strong>ransport <strong>de</strong> charge vers les électro<strong>de</strong>s est contrôlé par les mobilités <strong>de</strong> porteurs <strong>de</strong> chargesdans la couche <strong>organique</strong>.Il peut y avoir, dans le cas où les charges migr<strong>en</strong>t trop l<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t, <strong>de</strong> la répulsion électrostatique.Un contre champ se crée alors, ce qui nuit à la dissociation <strong>de</strong>s excitons. Il estdonc important d’utiliser <strong>de</strong>s matériaux ayant <strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong> mobilité élevées.1.1.3.4 Interface électronique <strong>en</strong>tre les matériaux donneur-accepteurLa différ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre l’orbitale la plus haute occupée, appelée HOMO “Highest OccupiedMolecular Orbital”, <strong>et</strong> la suivante inoccupée, appelée LUMO “Lowest Unoccupied MolecularOrbital” correspond à la ban<strong>de</strong> d’énergie interdite. Pour que les excitons se dissoci<strong>en</strong>t <strong>de</strong>manière efficace à l’interface <strong>en</strong>tre le matériau donneur <strong>et</strong> le matériau accepteur, il faut queles matériaux utilisés ai<strong>en</strong>t un caractère marqué n <strong>et</strong> p (figure 1.3).Fig. 1.3 – Schéma <strong>de</strong> ban<strong>de</strong> d’énergie simplifié d’une hétérojonction donneur-accepteur.16


CHAPITRE 1. CELLULES SOLAIRES ET MATÉRIAUX ORGANIQUES1.2 Les <strong>cristaux</strong> liqui<strong>de</strong>s1.2.1 Liqui<strong>de</strong>s, <strong>cristaux</strong> <strong>et</strong> états intermédiairesC’est <strong>en</strong> 1888 que le botaniste Friedrich Reinitzer décrit au physici<strong>en</strong> Allemand OttoLehmann ses observations sur le comportem<strong>en</strong>t du cholesteryl b<strong>en</strong>zoate <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> latempérature. Il explique qu’il a observé <strong>de</strong>ux transitions <strong>de</strong> phase du premier ordre : l’uneà 95˚C où le soli<strong>de</strong> cristallin <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t laiteux ; l’autre à 129˚C où le liqui<strong>de</strong> se clarifie <strong>et</strong><strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t isotrope <strong>et</strong> transpar<strong>en</strong>t. Lehmann remarquant que le liqui<strong>de</strong> laiteux est biréfring<strong>en</strong>t,introduit alors le terme <strong>de</strong> cristal liqui<strong>de</strong>. La phase cristalline liqui<strong>de</strong> ou mésophase (du grecméso = milieu <strong>et</strong> morphe = forme) est un état <strong>de</strong> la matière intermédiaire <strong>en</strong>tre le soli<strong>de</strong><strong>et</strong> le liqui<strong>de</strong>. Ainsi, les <strong>cristaux</strong> liqui<strong>de</strong>s ont un ordre <strong>de</strong> position ou d’ori<strong>en</strong>tation à longueportée tout <strong>en</strong> ayant un désordre <strong>de</strong> type liqui<strong>de</strong> qui subsiste dans au moins une directionspatiale.On distingue <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> <strong>cristaux</strong> liqui<strong>de</strong>s : les mésophases thermotropes <strong>et</strong> celles diteslyotropes.Pour les mésophases thermotropes, les transitions <strong>de</strong> phase se produis<strong>en</strong>t <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong>la température. L’architecture <strong>de</strong> ces molécules obéit principalem<strong>en</strong>t à <strong>de</strong>ux caractéristiques :elles ont le plus souv<strong>en</strong>t une forme très anisotrope <strong>et</strong> doiv<strong>en</strong>t avoir une partie rigi<strong>de</strong> <strong>et</strong> unepartie flexible.Les mésophases lyotropes sont le plus souv<strong>en</strong>t dues à <strong>de</strong>s propriétés d’auto-organisation<strong>de</strong>s molécules amphiphiles lorsque ces <strong>de</strong>rnières sont prés<strong>en</strong>tes <strong>en</strong> <strong>solution</strong>. La taille <strong>et</strong> laforme <strong>de</strong> ces agrégats dép<strong>en</strong><strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s paramètres physico-chimiques du système : température,conc<strong>en</strong>tration <strong>de</strong>s constituants, salinité. . .1.2.2 Les mésophases nématiques <strong>et</strong> smectiques1.2.2.1 La phase nématiqueLa phase nématique est la phase la moins ordonnée <strong>de</strong>s phases liqui<strong>de</strong>s cristallines. Lesmolécules ne prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t pas d’ordre <strong>de</strong> position à longue portée mais uniquem<strong>en</strong>t un ordreori<strong>en</strong>tationnel. Selon que l’axe <strong>de</strong> rotation correspond à l’axe long ou court <strong>de</strong> la molécule,on distingue les <strong>cristaux</strong> liqui<strong>de</strong>s nématiques, calamitiques ou discotiques. L’axe <strong>de</strong> rotation17


1.2. LES CRISTAUX LIQUIDES<strong>de</strong>s molécules pointe <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne dans la même direction repérée par le vecteur directeur ⃗n(figure 1.4). La phase nématique est flui<strong>de</strong>, car il n’y a pas <strong>de</strong> corrélation à longue portée<strong>de</strong>s c<strong>en</strong>tres <strong>de</strong> masses <strong>de</strong>s molécules.Dans la vie courante, la phase nématique <strong>en</strong> hélice (“twisted nematic” T.N) est largem<strong>en</strong>tutilisée comme afficheurs dans les montres, les calculatrices, les écrans d’ordinateurs. . . Dansc<strong>et</strong>te configuration, les molécules sont ancrées avec une faible inclinaison sur chaque face <strong>de</strong>la cellule à <strong>cristaux</strong> liqui<strong>de</strong>s, dans <strong>de</strong>s directions qui sont perp<strong>en</strong>diculaires l’une à l’autre.L’angle du directeur par rapport à la surface, <strong>et</strong> avec lui la transmission optique du dispositif,sont modulables avec un champ électrique.Fig. 1.4 – Phase nématique1.2.2.2 Les phases smectiquesLes phases smectiques possè<strong>de</strong>nt un ordre ori<strong>en</strong>tationel, mais égalem<strong>en</strong>t un ordre <strong>de</strong>position <strong>de</strong> type soli<strong>de</strong> dans une direction spatiale (figure 1.5). L’exist<strong>en</strong>ce d’un ordre <strong>de</strong>position conduit à une structure <strong>en</strong> couche. Par conséqu<strong>en</strong>t, les phases smectiques sont <strong>en</strong>général beaucoup plus visqueuses que les phases nématiques.Il existe une multitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> phases smectiques répertoriées dans la littérature, mais nousnous limiterons ici à la <strong>de</strong>scription <strong>de</strong>s phases smectiques A <strong>et</strong> C qui sont les plus simples.Dans la phase smectique A, les molécules sont <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne perp<strong>en</strong>diculaires au plan <strong>de</strong>scouches. Il n’existe pas d’ordre <strong>de</strong> position à longue portée à l’intérieur <strong>de</strong>s couches. Le milieuest alors uniaxe. Dans la phase smectique C, les molécules sont inclinées d’un angle Ψ parrapport à la normale <strong>de</strong>s couches. Le milieu est alors optiquem<strong>en</strong>t biaxe <strong>et</strong> la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong>scouches est proche <strong>de</strong> a. cos Ψ, où a est la longueur moléculaire. C’est à partir <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te phase18


CHAPITRE 1. CELLULES SOLAIRES ET MATÉRIAUX ORGANIQUESque la ferroélectricité dans les <strong>cristaux</strong> liqui<strong>de</strong>s chiraux fut prévue puis démontrée <strong>en</strong> 1975par Meyer [33].Fig. 1.5 – Phase smectique A1.2.3 Les mésophases <strong>colonnaires</strong>, lyotropes <strong>et</strong> chromoniques1.2.3.1 Les mésophases <strong>colonnaires</strong>Dans les phases <strong>colonnaires</strong>, les molécules sont le plus souv<strong>en</strong>t composées d’un cœur aromatiquerigi<strong>de</strong> relié par <strong>de</strong>s fonctions dipolaires à <strong>de</strong>s chaînes flexibles. Ce sont <strong>de</strong>s moléculessouples, ce qui leur assure une bonne solubilité. Le recouvrem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s orbitales π <strong>en</strong>tre lescœurs ainsi que les fonctions dipolaires favoris<strong>en</strong>t l’attraction <strong>en</strong>tre les disques. Les moléculesdiscotiques s’empil<strong>en</strong>t pour former <strong>de</strong>s colonnes suivant un réseau bidim<strong>en</strong>sionnel qui dansla plupart <strong>de</strong>s cas est hexagonal (figure 1.6). L’ordre liqui<strong>de</strong> est prés<strong>en</strong>t au sein <strong>de</strong>s colonnespuisque les molécules sont irrégulièrem<strong>en</strong>t espacées, typiquem<strong>en</strong>t autour <strong>de</strong> 3.5 Å [34, 35].C<strong>et</strong>te faible distance assure un bon contact <strong>en</strong>tre les cœurs aromatiques, ce qui donne lieuà une bonne mobilité <strong>de</strong> charges <strong>et</strong> d’excitons. Ainsi, les phases <strong>colonnaires</strong> peuv<strong>en</strong>t êtreutilisées dans <strong>de</strong>s dispositifs optoélectroniques, <strong>en</strong>tre autres dans <strong>de</strong>s cellules solaires.Dans le tableau 1.4, nous avons regroupé quelques uns <strong>de</strong>s cœurs aromatiques utilisésdans les <strong>cristaux</strong> liqui<strong>de</strong>s <strong>colonnaires</strong>.19


1.2. LES CRISTAUX LIQUIDESFig. 1.6 – Phase colonnaire organisée dans un réseau hexagonalPérylène Pyrène TriphénylèneB<strong>en</strong>zopérylène Coronène Hexab<strong>en</strong>zocoronèneTab. 1.4 – Différ<strong>en</strong>ts cœurs aromatiques utilisés dans les <strong>cristaux</strong> liqui<strong>de</strong>s <strong>colonnaires</strong>20


CHAPITRE 1. CELLULES SOLAIRES ET MATÉRIAUX ORGANIQUESFig. 1.7 – 2,3,6,7,10,11-hexa-(1,4,7-trioxaoctyl)-triph<strong>en</strong>yl<strong>en</strong>e. Ce matériau forme une phaselyotrope.1.2.3.2 Les lyotropesLe système lyotrope le plus connu est celui obt<strong>en</strong>u <strong>en</strong> dissolvant <strong>de</strong>s molécules <strong>de</strong> savondans <strong>de</strong> l’eau. Les molécules <strong>de</strong> savon sont amphiphiles ; elles sont constituées d’une têtepolaire hydrophile <strong>et</strong> d’une longue chaîne hydrophobe. En <strong>solution</strong>, ces molécules s’autoorganis<strong>en</strong>t<strong>en</strong> créant <strong>de</strong>s structures à l’échelle nanomètriques. Ainsi pour une conc<strong>en</strong>tration<strong>en</strong> poids <strong>de</strong> 40 à 50 %, une phase biréfring<strong>en</strong>te se forme [36]. Les rayons X m<strong>et</strong>t<strong>en</strong>t <strong>en</strong> évi<strong>de</strong>nceque les molécules form<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s agrégats <strong>en</strong> forme <strong>de</strong> colonnes qui s’organis<strong>en</strong>t suivant un réseauhexagonal. A partir <strong>de</strong> 60% un phase lamellaire L α apparaît.Certains <strong>cristaux</strong> liqui<strong>de</strong>s discotiques prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t une phase lyotrope dans l’eau. Parexemple, le cristal liqui<strong>de</strong> colonnaire à base <strong>de</strong> triph<strong>en</strong>yl<strong>en</strong>e (figure 1.7) prés<strong>en</strong>te une phaseisotrope <strong>en</strong> <strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> wt = 25%, nématique <strong>de</strong> wt = 25% à 42% <strong>et</strong> <strong>en</strong>fin cholestérique aprèswt = 42% [37]. La diffusion <strong>de</strong>s rayons X révèle qu’<strong>en</strong> <strong>solution</strong> ce discotique s’agrège sousforme <strong>de</strong> colonnes dont la taille augm<strong>en</strong>te avec la conc<strong>en</strong>tration <strong>et</strong> diminue avec la température.De plus, les phases isotropes <strong>et</strong> nématiques sont constituées <strong>de</strong> colonnes <strong>de</strong> p<strong>et</strong>itestailles (6 à 8 molécules par colonne) où la distance inter-moléculaire est <strong>de</strong> 3.5 Å. C<strong>et</strong>tevaleur est i<strong>de</strong>ntique à celle <strong>de</strong> nombreux mésogènes thermotropes [35, 38, 39].1.2.3.3 Les chromoniquesLes chromoniques sont <strong>de</strong>s mésogènes amphiphiles qui n’ont pas <strong>de</strong> propriétés <strong>de</strong> surfactant[40]. Ces molécules sont sous forme <strong>de</strong> disque ou <strong>de</strong> “plan” <strong>et</strong> sont plutôt aromatiques21


1.2. LES CRISTAUX LIQUIDESqu’aliphatiques. Les cœurs aromatiques qui constitu<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s parties hydrophobes forc<strong>en</strong>t leschromoniques à s’agréger <strong>de</strong> manière colonnaire [41], même <strong>en</strong> <strong>solution</strong> diluée. Au fur <strong>et</strong> àmesure que l’empilem<strong>en</strong>t croît, la fraction volumique <strong>de</strong> ces parties hydrophobes <strong>en</strong> contactavec la phase aqueuse chute. Mais contrairem<strong>en</strong>t aux systèmes amphiphiles classiques, il n’ya pas <strong>de</strong> conc<strong>en</strong>tration micellaire critique ni <strong>de</strong> minimisation <strong>de</strong> l’énergie <strong>de</strong> surface.Il existe <strong>de</strong>ux principales mésophases connues sous le nom <strong>de</strong> phases N <strong>et</strong> M. Pr<strong>en</strong>onspar exemple une <strong>solution</strong> aqueuse <strong>de</strong> <strong>cristaux</strong> liqui<strong>de</strong>s chromoniques <strong>de</strong> bis-(N,Ndi<strong>et</strong>hylamino<strong>et</strong>hyl)peryl<strong>en</strong>e-3,4,9,10-t<strong>et</strong>racarboxylicdiimi<strong>de</strong> dihydrochlori<strong>de</strong> [42, 43]. A partird’une conc<strong>en</strong>tration massique <strong>de</strong> 20%, une phase nématique N apparaît. C<strong>et</strong>te phase doitson nom à la texture <strong>de</strong> Schlier<strong>en</strong> observée <strong>en</strong> microscopie optique <strong>et</strong> qui est similaire à celleobservée dans les thermotropes nématiques. A partir <strong>de</strong> 37% une phase hexagonale M seforme reconnaissable par sa texture “d’arête <strong>de</strong> har<strong>en</strong>g”. Dans c<strong>et</strong>te phase, les molécules sontarrangées sous un réseau hexagonal.1.2.3.4 Agrégats <strong>en</strong> solvant <strong>organique</strong> apolaireIl existe plusieurs familles <strong>de</strong> molécules formant <strong>de</strong>s agrégats <strong>de</strong> type colonnaire <strong>en</strong> solvant<strong>organique</strong>. Par exemple, nous pouvons citer les oligo(p-ph<strong>en</strong>yl<strong>en</strong>evinyl<strong>en</strong>e) notés OPV (figure1.8) [44, 45, 46], les pyridylami<strong>de</strong>s trimésiques (figure 1.10) [47, 48, 49, 50], ou <strong>en</strong>core lescomposés ayant pour cœur aromatique un pérylène ou un triph<strong>en</strong>yl<strong>en</strong>e [38, 51, 52]. Dans <strong>de</strong>ssolvants apolaires tels que le dodécane, l’hexane ou le cyclohexane, chacune <strong>de</strong> ces catégories<strong>de</strong> molécules form<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s arrangem<strong>en</strong>ts supramoléculaires que nous allons décrire.La diffusion <strong>de</strong>s neutrons aux p<strong>et</strong>its angles sur une <strong>solution</strong> diluée d’OPV dans le d −26 dodécane(wt < 0.7%), révèle l’exist<strong>en</strong>ce d’obj<strong>et</strong>s cylindriques rigi<strong>de</strong>s ayant 150 nm <strong>de</strong> longueur<strong>et</strong> 6 nm <strong>de</strong> largeur [45]. L’exist<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> ces bâtonn<strong>et</strong>s est confirmée par AFM ; une <strong>solution</strong>OPV-heptane <strong>de</strong> conc<strong>en</strong>tration wt = 0.05% déposée sur du graphite révèle la prés<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>nombreuses fibres ayant <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne 40 nm <strong>de</strong> longueur pour 5 nm <strong>de</strong> large. Ainsi, même à<strong>de</strong> très faibles conc<strong>en</strong>trations, ces molécules form<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s agrégats <strong>de</strong> type colonnaire.La croissance <strong>de</strong>s OPV se fait <strong>de</strong> manière hiérarchique [44]. Dans un premier temps ilsform<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s dimères grâce à la formation <strong>de</strong> liaisons hydrogènes. Ensuite, les interactionsπ − π du ph<strong>en</strong>yl<strong>en</strong>evinyl<strong>en</strong>e <strong>en</strong>traîn<strong>en</strong>t la formation <strong>de</strong> colonnes. Lorsque les OPV possè<strong>de</strong>nt22


CHAPITRE 1. CELLULES SOLAIRES ET MATÉRIAUX ORGANIQUES<strong>de</strong>s chaînes chirales, les colonnes formées sont hélicoïdales [46]. Par ailleurs, il est intéressant<strong>de</strong> noter que dans un solvant polaire comme le chloroforme, les OPV ne form<strong>en</strong>t pas <strong>de</strong>colonnes mais seulem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s dimères [53].En <strong>solution</strong>, les molécules pyridylami<strong>de</strong>s trimésiques prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t les mêmes propriétés queles OPV, à savoir :– croissance hiérarchique au sein d’un solvant apolaire– à faible conc<strong>en</strong>tration les agrégats sont <strong>de</strong> type colonnaire– une taille d’agrégats comparable. Ainsi, la diffusion <strong>de</strong> neutrons aux p<strong>et</strong>its angles sur lesmolécules pyridylami<strong>de</strong>s trimésiques m<strong>et</strong> <strong>en</strong> évi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>s agrégats cylindriques [47, 54].Pour <strong>de</strong>s conc<strong>en</strong>trations très faibles (wt = 0.6%), ces obj<strong>et</strong>s ont une longueur <strong>de</strong> 150nm.De nombreuses molécules pyridylami<strong>de</strong>s trimésiques ont la particularité <strong>de</strong> possé<strong>de</strong>r <strong>de</strong>schaînes chirales, ce qui mène à <strong>de</strong>s propriétés intéressantes. Ainsi, le transfert <strong>de</strong> la chiralité<strong>de</strong>s chaînes sur les molécules <strong>en</strong> <strong>solution</strong> <strong>en</strong>g<strong>en</strong>dre un arrangem<strong>en</strong>t supramoléculaire hélicoïdal[49, 53]. Par ailleurs, lorsque <strong>de</strong>s molécules chirales <strong>et</strong> achirales sont mélangées <strong>en</strong> <strong>solution</strong>,<strong>de</strong>s colonnes mixtes sont formées. Gre<strong>en</strong> a montré qu’une seule molécule chirale est capabled’<strong>en</strong>traîner 80 autres non chirales dans une colonne hélicoïdale [55]. Ce phénomène, appelé“l’eff<strong>et</strong> serg<strong>en</strong>t-soldat”, s’explique par un fort eff<strong>et</strong> coopératif au niveau intra-colonnaire.Les liaisons hydrogènes <strong>de</strong>s molécules chirales gui<strong>de</strong>nt l’empilem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s cœurs aromatiquesachiraux jusqu’à obt<strong>en</strong>ir une structure homochirale.Intéressons-nous à prés<strong>en</strong>t aux <strong>solution</strong>s <strong>de</strong> <strong>cristaux</strong> liqui<strong>de</strong>s <strong>colonnaires</strong>. Ol<strong>en</strong>ik <strong>et</strong> al ontétudié, <strong>en</strong> diffusion dynamique <strong>de</strong> la lumière, un composé colonnaire à base <strong>de</strong> triph<strong>en</strong>yl<strong>en</strong>e(figure 1.9 a). Les auteurs ont montré que les agrégats sont <strong>de</strong> type colonnaire [51]. De plus,<strong>en</strong> considérant ces colonnes comme <strong>de</strong>s obj<strong>et</strong>s rigi<strong>de</strong>s sans interactions, il est possible <strong>de</strong>déterminer leurs tailles caractéristiques. Ainsi, pour une conc<strong>en</strong>tration <strong>de</strong> wt = 0.04%, lalongueur <strong>de</strong>s colonnes est <strong>de</strong> L = 74 ∓ 13nm. En pr<strong>en</strong>ant comme distance inter-moléculaire3.6 Å, le nombre <strong>de</strong> molécules discotiques est <strong>de</strong> 205 ∓ 50 par colonne. Cep<strong>en</strong>dant nouspouvons imaginer qu’il y ait <strong>en</strong> réalité <strong>de</strong>ux fois moins <strong>de</strong> molécules par colonne. En eff<strong>et</strong>, <strong>en</strong>diffusion <strong>de</strong>s neutrons aux p<strong>et</strong>its angles, Sheu a pu déterminer la distance intra colonnaireautour <strong>de</strong> 6 Å[38]. Certes, le composé colonnaire n’est pas rigoureusem<strong>en</strong>t le même (figure1.9 b), mais il est lui aussi cristallin dans les conditions expérim<strong>en</strong>tales. Par ailleurs, c<strong>et</strong>te23


1.2. LES CRISTAUX LIQUIDESétu<strong>de</strong> a pu montrer qu’à faible conc<strong>en</strong>tration les agrégats sont <strong>de</strong> formes irrégulières. Enrevanche à plus forte conc<strong>en</strong>tration, ils form<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s bâtonn<strong>et</strong>s.Ce qu’il faut r<strong>et</strong><strong>en</strong>ir <strong>de</strong> ces trois catégories <strong>de</strong> familles, c’est leur capacité à former <strong>de</strong>sagrégats <strong>colonnaires</strong> dans les solvants apolaires. De plus elles ont toutes un point commun : labiréfring<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>s <strong>solution</strong>s. Typiquem<strong>en</strong>t, à faible conc<strong>en</strong>tration les <strong>solution</strong>s sont isotropes,puis <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t biréfring<strong>en</strong>tes lorsque la conc<strong>en</strong>tration augm<strong>en</strong>te . Par exemple nous pouvonsciter <strong>de</strong>ux composés : le matériau colonnaire (figure 1.9 a) qui prés<strong>en</strong>te une transitionisotrope-cholestérique pour wt = 25% dans le dodécane ou <strong>en</strong>core une <strong>solution</strong> <strong>de</strong> moléculespyridylami<strong>de</strong>s trimésiques, possédant aussi une mésophase thermotrope, <strong>et</strong> qui <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t biréfring<strong>en</strong>tedés wt = 5% [48]. A partir <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te <strong>de</strong>rnière <strong>solution</strong>, <strong>de</strong>s clichés <strong>de</strong> RX montr<strong>en</strong>t<strong>de</strong>ux taches, ce qui témoign<strong>en</strong>t d’une ori<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> la <strong>solution</strong>.Fig. 1.8 – Molécule OPVa)b)Fig. 1.9 – Cœurs aromatiques <strong>de</strong> triph<strong>en</strong>yl<strong>en</strong>e avec différ<strong>en</strong>tes chaînes24


CHAPITRE 1. CELLULES SOLAIRES ET MATÉRIAUX ORGANIQUESFig. 1.10 – Dérivé lyotrope du pyridylami<strong>de</strong> trimésique1.3 Les <strong>cristaux</strong> liqui<strong>de</strong>s comme semi-conducteurs dansles cellules photovoltaïques1.3.1 Mobilité <strong>de</strong> charges dans les liqui<strong>de</strong>s <strong>colonnaires</strong>Pour qu’une cellule solaire soit efficace, il faut que les matériaux employés ai<strong>en</strong>t <strong>de</strong> bonnespropriétés <strong>de</strong> transport <strong>de</strong> charges. Nous allons montrer que les <strong>cristaux</strong> liqui<strong>de</strong>s <strong>colonnaires</strong>répon<strong>de</strong>nt bi<strong>en</strong> à c<strong>et</strong>te fonction.Tout d’abord, <strong>de</strong> par leur arrangem<strong>en</strong>t, les <strong>cristaux</strong> liqui<strong>de</strong>s <strong>colonnaires</strong> possè<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>spropriétés <strong>de</strong> transport anisotropes. La mobilité est <strong>en</strong>viron 1000 fois plus importante le long<strong>de</strong>s colonnes que dans la direction perp<strong>en</strong>diculaire [56]. C<strong>et</strong>te particularité est très adaptée àla configuration <strong>de</strong>s cellules solaires, où on souhaite privilégier le transport dans la directionperp<strong>en</strong>diculaire aux surfaces.Adam <strong>et</strong> al ont montré que la mobilité <strong>de</strong>s charges dép<strong>en</strong>d <strong>de</strong> la nature <strong>de</strong> la phase [7].Des mesures <strong>de</strong> mobilité ont été effectuées sur un cristal liqui<strong>de</strong> colonnaire à base <strong>de</strong> triphènylène(2,3,6,7,10,11-hexakis(hexylthio)triphènylène), <strong>en</strong> le refroidissant <strong>de</strong> la phase liqui<strong>de</strong>isotrope (T = 93˚C) jusqu’à la phase cristal (T = 40˚C) (figure 1.11). En refroidissant, la25


1.3. LES CRISTAUX LIQUIDES COMME SEMI-CONDUCTEURS DANS LESCELLULES PHOTOVOLTAÏQUESnature <strong>de</strong>s phases change <strong>et</strong> s’ordonne <strong>de</strong> plus <strong>en</strong> plus. L’augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> l’ordre se traduitdans les valeurs <strong>de</strong> mobilité mesurées puisqu’elle passe <strong>de</strong> 10 −4 cm 2 .V −1 .s −1 dans la phaseliqui<strong>de</strong> isotrope à 10 −3 cm 2 .V −1 .s −1 dans la phase cristal liqui<strong>de</strong> colonnaire hexagonale. Parla suite, <strong>en</strong> abaissant la température jusqu’à 70˚C, la mobilité augm<strong>en</strong>te constamm<strong>en</strong>t pouratteindre 5.10 −3 cm 2 .V −1 .s −1 . En <strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> 70˚C, la mobilité augm<strong>en</strong>te <strong>en</strong>core d’un ordre<strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur, à 10 −1 cm 2 .V −1 .s −1 , ce qui correspond au passage à une phase colonnaire cristallineplastique, mieux ordonnée. Dans c<strong>et</strong>te phase, la mobilité reste constante lorsque latempérature diminue.Fig. 1.11 – Mobilité <strong>de</strong>s charges, à différ<strong>en</strong>tes températures, sur le matériau HHTT (figur<strong>et</strong>irée <strong>de</strong> la thèse <strong>de</strong> A.M Van <strong>de</strong>r Craats [57]). Ces résultats sont obt<strong>en</strong>us par une métho<strong>de</strong>macroscopique (TOF) <strong>et</strong> par une métho<strong>de</strong> microscopique (PR-TRMC) à l’intérieur <strong>de</strong>s domaines.En comparaison d’autres matériaux <strong>organique</strong>s, les <strong>cristaux</strong> liqui<strong>de</strong>s <strong>colonnaires</strong> sont <strong>de</strong>bons conducteurs <strong>de</strong> charges. Un dérivé colonnaire <strong>de</strong> l’hexab<strong>en</strong>zocoronène, HBC-PhC12(figure 1.12), a une mobilité <strong>de</strong> 1 cm 2 .V −1 .s −1 dans sa phase colonnaire [58], ce qui est<strong>en</strong>viron <strong>de</strong>ux ordres <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>urs supérieur aux autres matériaux <strong>organique</strong>s tels que le C 60 ,les pérylènes. . .26


CHAPITRE 1. CELLULES SOLAIRES ET MATÉRIAUX ORGANIQUESIl est intéressant <strong>de</strong> noter que la taille du cœur est un paramètre qui influ<strong>en</strong>ce la mobilité<strong>de</strong>s porteurs <strong>de</strong> charges. Nous v<strong>en</strong>ons <strong>de</strong> voir qu’un cristal liqui<strong>de</strong> colonnaire ayantun cœur aromatique large possè<strong>de</strong> une mobilité <strong>de</strong> 1 cm 2 .V −1 .s −1 . En revanche, les dérivésdu triphénylène, <strong>de</strong> cœur aromatique n<strong>et</strong>tem<strong>en</strong>t plus p<strong>et</strong>it, ont <strong>de</strong>s mobilités <strong>de</strong> 10 −3à 10 −1 cm 2 .V −1 .s −1 . Ainsi, <strong>en</strong> augm<strong>en</strong>tant la taille du cœur aromatique les interactions <strong>de</strong>type π − π sont favorisées, ce qui a pour conséqu<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> faciliter le transport <strong>de</strong> charges.Par ailleurs, les phases smectiques possè<strong>de</strong>nt elles aussi <strong>de</strong>s dispositions pour la conduction<strong>de</strong>s charges. Par exemple, <strong>de</strong>s matériaux ayant un cœur aromatique à base d’anthracène,induis<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s interactions π − π à courte distance. De ce fait, la mobilité <strong>de</strong>s charges est relativem<strong>en</strong>télevée <strong>de</strong> 2.10 −3 à 5.10 −3 cm 2 .V −1 .s −1 [59, 60].Fig. 1.12 – HBC-PhC12 : cristal liqui<strong>de</strong> colonnaire prés<strong>en</strong>tant une mobilité <strong>de</strong> charges <strong>de</strong>1 cm 2 .V −1 .s −1 [58])1.3.2 Croissance contrôlée <strong>et</strong> auto-réparation par recuit dans les<strong>cristaux</strong> liqui<strong>de</strong>sNous v<strong>en</strong>ons <strong>de</strong> voir que les <strong>cristaux</strong> liqui<strong>de</strong>s <strong>colonnaires</strong> sont <strong>de</strong>s matériaux <strong>organique</strong>sadaptés au transport <strong>de</strong> charges. Ils possè<strong>de</strong>nt égalem<strong>en</strong>t un autre avantage : celui <strong>de</strong> pou-27


1.3. LES CRISTAUX LIQUIDES COMME SEMI-CONDUCTEURS DANS LESCELLULES PHOTOVOLTAÏQUESFig. 1.13 – C8HET : cristal liqui<strong>de</strong> colonnaire à base <strong>de</strong> triphénylène. La température <strong>de</strong>passage à l’isotrope est obt<strong>en</strong>ue pour T = 86˚C [61].voir réaliser <strong>de</strong> grands monodomaines contrairem<strong>en</strong>t aux autres matériaux <strong>organique</strong>s quiprés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s couches polycristalines avec <strong>de</strong> nombreux joints <strong>de</strong> grains.Pour organiser les films minces, nous utilisons le comportem<strong>en</strong>t thermotrope <strong>de</strong>s <strong>cristaux</strong>liqui<strong>de</strong>s <strong>colonnaires</strong>. Par un traitem<strong>en</strong>t thermique, le cristal liqui<strong>de</strong> colonnaire change d’état<strong>et</strong> se réorganise, ce qui perm<strong>et</strong> d’ori<strong>en</strong>ter les films minces. La figure 1.14 représ<strong>en</strong>te le schéma<strong>de</strong> la fabrication <strong>de</strong>s films minces organisés. Dans un premier temps, un dépôt est réalisé parspin coating ou par évaporation (a) . Ce dépôt est supposé amorphe. Il est <strong>en</strong>suite chaufféjusqu’à la phase liqui<strong>de</strong> isotrope (b) puis refroidi à vitesse contrôlée. Lorsque le matériauatteint la phase cristal liqui<strong>de</strong>, les molécules s’auto-organis<strong>en</strong>t pour former <strong>de</strong>s colonnes (c) .Le refroidissem<strong>en</strong>t se poursuit jusqu’à la température ambiante, <strong>et</strong> <strong>de</strong>ux cas <strong>de</strong> figure seprés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t. Si le matériau prés<strong>en</strong>te une phase cristalline, la structure organisée se fige (d) . Enrevanche, si le matériau ne possè<strong>de</strong> pas <strong>de</strong> transition “cristal liqui<strong>de</strong>”-cristal la configurationreste dans l’état cristal liqui<strong>de</strong> colonnaire (c) .De manière générale, la température <strong>de</strong> clarification augm<strong>en</strong>te avec la taille du cœuraromatique du cristal liqui<strong>de</strong> colonnaire. Par exemple, un dérivé du triphénylène, le C8HET(figure 1.13), possè<strong>de</strong> une température <strong>de</strong> clarification <strong>de</strong> T = 86˚C [61]. En revanche,aucune phase isotrope n’est constatée, à <strong>de</strong>s températures accessibles, pour un autre matériaucomposé d’hexab<strong>en</strong>zocoronène (figure 1.12) [62].28


CHAPITRE 1. CELLULES SOLAIRES ET MATÉRIAUX ORGANIQUESPar ailleurs, il est intéressant <strong>de</strong> travailler avec <strong>de</strong>s composés qui ont une température<strong>de</strong> passage à l’isotrope relativem<strong>en</strong>t basse, typiquem<strong>en</strong>t inférieure à 150˚C, <strong>et</strong> cela principalem<strong>en</strong>tpour <strong>de</strong>ux raisons. D’une part, les produits <strong>organique</strong>s ont t<strong>en</strong>dance à se dégra<strong>de</strong>rà forte température. D’autre part, d’un point <strong>de</strong> vue expérim<strong>en</strong>tal, la plupart <strong>de</strong>s fours nechauff<strong>en</strong>t pas ou régul<strong>en</strong>t difficilem<strong>en</strong>t pour <strong>de</strong>s températures supérieures à 300˚C <strong>et</strong> il n’estpas confortable <strong>de</strong> travailler dans ces conditions.Fig. 1.14 – Schéma représ<strong>en</strong>tatif <strong>de</strong> l’élaboration <strong>de</strong>s films minces organisés.1.3.3 Absorption <strong>et</strong> propriétés <strong>de</strong> donneur ou accepteurSous l’action <strong>de</strong> la lumière, <strong>de</strong>s charges sont générées par transfert d’électron du matériaudonneur vers le matériau accepteur. Pour optimiser les performances <strong>de</strong>s dispositifs photovoltaïques<strong>organique</strong>s, il faut concevoir <strong>de</strong>s matériaux conjugués produisant une séparationefficace <strong>de</strong>s charges photoinduites ; l’écart <strong>en</strong>tre la HOMO du matériau p <strong>et</strong> la LUMO dumatériau n doit être significative. Par ailleurs, si <strong>de</strong> nombreux <strong>cristaux</strong> liqui<strong>de</strong>s <strong>colonnaires</strong><strong>de</strong> type p exist<strong>en</strong>t, la plupart à base <strong>de</strong> groupem<strong>en</strong>t éthers, la synthèse <strong>de</strong> matériaux typ<strong>en</strong> a été réalisée par Harald Bock [63, 64]. Le plus souv<strong>en</strong>t, ces composés sont obt<strong>en</strong>us <strong>en</strong>29


1.3. LES CRISTAUX LIQUIDES COMME SEMI-CONDUCTEURS DANS LESCELLULES PHOTOVOLTAÏQUESajoutant <strong>de</strong>s substituants imi<strong>de</strong>s au cœur aromatique ce qui a pour eff<strong>et</strong> d’appauvrir ce <strong>de</strong>rnier<strong>en</strong> <strong>de</strong>nsité d’électrons. Ainsi une cellule solaire peut être <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t réalisée à partir <strong>de</strong><strong>cristaux</strong> liqui<strong>de</strong>s <strong>colonnaires</strong>.L’absorption optique est dép<strong>en</strong>dante <strong>de</strong>s matériaux puisqu’elle est reliée au“gap”séparantla HOMO <strong>et</strong> la LUMO. Plus précisém<strong>en</strong>t, c’est le cœur aromatique qui détermine la couleurdu matériau. Par exemple, un cristal liqui<strong>de</strong> colonnaire à base <strong>de</strong> triphénylène est incolore,un autre à base <strong>de</strong> pérylène sera rouge <strong>et</strong> un phtalocyanine comme le CuPc est vert.1.3.4 La fabrication d’une cellule à matériaux <strong>colonnaires</strong>La structure d’une cellule bicouche est représ<strong>en</strong>tée sur la figure 1.15. Les électro<strong>de</strong>s sontchoisies <strong>de</strong> telle sorte que l’on obti<strong>en</strong>ne <strong>de</strong>s contacts ohmiques avec les films <strong>organique</strong>s. Demanière générale, l’oxy<strong>de</strong> d’indium <strong>et</strong> d’étain (ITO), semi-transpar<strong>en</strong>t, est utilisé pour réaliserl’ano<strong>de</strong> tandis que les métaux comme l’aluminium ou l’arg<strong>en</strong>t constitu<strong>en</strong>t la catho<strong>de</strong>. Surl’ITO, les matériaux <strong>organique</strong>s sont déposés : dans un premier temps, les <strong>organique</strong>s <strong>de</strong> typep, conducteurs <strong>de</strong> trous, puis les <strong>organique</strong>s <strong>de</strong> type n, conducteurs d’électrons. L’épaisseur<strong>de</strong> chaque couche <strong>organique</strong> est un compromis <strong>en</strong>tre plusieurs paramètres interv<strong>en</strong>ant dansla cellule photovoltaïque. En eff<strong>et</strong>, pour la longueur <strong>de</strong> diffusion <strong>de</strong>s excitons <strong>et</strong> la mobilité<strong>de</strong>s charges, il est nécessaire que l’épaisseur <strong>de</strong>s couches soit faible. En revanche, du point <strong>de</strong>vue <strong>de</strong> l’absorption du spectre solaire, une cellule solaire est d’autant plus efficace que sonfilm est épais. Typiquem<strong>en</strong>t, chaque couche <strong>organique</strong> n’excè<strong>de</strong> pas 50 nm.Pour déposer les films <strong>organique</strong>s, il existe plusieurs techniques comme le trempage, lalame <strong>de</strong> bistouri, le j<strong>et</strong> d’<strong>en</strong>cre, le spin coating ou l’évaporation. Sans r<strong>en</strong>trer dans le détail<strong>de</strong> toutes ces techniques, nous allons expliquer les <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rnières métho<strong>de</strong>s.– Le spin coating consiste à utiliser la force c<strong>en</strong>trifuge exercée sur un substrat mis <strong>en</strong>rotation à vitesse <strong>et</strong> accélération contrôlées. C<strong>et</strong>te technique perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> créer <strong>de</strong>s filmshomogènes. Nous y revi<strong>en</strong>drons plus <strong>en</strong> détails dans le paragraphe 2.2.– L’évaporation sous vi<strong>de</strong> consiste à chauffer le matériau placé dans un creus<strong>et</strong> <strong>en</strong> verrePyrex. Le substrat est déposé à quelques c<strong>en</strong>timètres au <strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> ce creus<strong>et</strong> <strong>et</strong> lematériau se con<strong>de</strong>nse à son contact. Une balance <strong>en</strong> quartz située au niveau du substratperm<strong>et</strong> <strong>de</strong> mesurer <strong>en</strong> temps réel la vitesse d’évaporation ainsi que l’épaisseur du film.30


CHAPITRE 1. CELLULES SOLAIRES ET MATÉRIAUX ORGANIQUESFig. 1.15 – Configuration <strong>de</strong> la structure d’une cellule photovoltaïque bicoucheSi les films minces <strong>organique</strong>s peuv<strong>en</strong>t être déposés suivant l’une ou l’autre <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>uxtechniques, le dépôt <strong>de</strong> la catho<strong>de</strong> ne peut s’effectuer que par évaporation sous vi<strong>de</strong>. Leprocédé est le même que décrit ci-<strong>de</strong>ssus, à la différ<strong>en</strong>ce que les creus<strong>et</strong>s utilisés sont <strong>en</strong>tungstène.Lors <strong>de</strong> sa réalisation, la conformation <strong>de</strong> la cellule solaire doit être optimisée afin d’<strong>en</strong>augm<strong>en</strong>ter l’efficacité <strong>et</strong> le r<strong>en</strong><strong>de</strong>m<strong>en</strong>t. Ainsi, il faut organiser les matériaux discotiques<strong>de</strong> telle sorte que les colonnes soi<strong>en</strong>t disposées <strong>de</strong> manière perp<strong>en</strong>diculaire au substrat(ancrage homéotrope).Par ailleurs, lorsque les <strong>de</strong>ux films <strong>organique</strong>s sont déposés par spin coating, il faut s’assurerque le solvant utilisé pour le dépôt <strong>de</strong> la secon<strong>de</strong> couche, n’altère pas la première. Pouréviter ce problème, Schmidt-M<strong>en</strong><strong>de</strong> <strong>et</strong> al ont réalisé une cellule solaire à partir d’une <strong>solution</strong>cont<strong>en</strong>ant à la fois un cristal liqui<strong>de</strong> colonnaire à température ambiante (HBC-PhC12, figure1.12) <strong>et</strong> un dérivé non mésomorphe du pérylène [65] . D’après les auteurs, la différ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>solubilité <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux matériaux ainsi que le dépôt par spin coating, procur<strong>en</strong>t un ancragehoméotrope aux molécules discotiques couvertes <strong>de</strong> cristallites du dérivé <strong>de</strong> pérylène. Il s’agitdonc <strong>de</strong> la configuration idéale pour réaliser une cellule solaire <strong>organique</strong>. Le r<strong>en</strong><strong>de</strong>m<strong>en</strong>t <strong>de</strong>puissance est d’<strong>en</strong>viron 2 % à 490 nm.Toutefois, un traitem<strong>en</strong>t thermique comme le recuit est le moy<strong>en</strong> le plus efficace pourori<strong>en</strong>ter les couches <strong>organique</strong>s. Cep<strong>en</strong>dant, la principale difficulté du recuit rési<strong>de</strong> dans le31


1.4. CONCLUSIONdémouillage év<strong>en</strong>tuel qui peut interv<strong>en</strong>ir dans la phase liqui<strong>de</strong> isotrope. Le film se rompt alors<strong>et</strong> la matière se regroupe <strong>en</strong> amas pour former <strong>de</strong>s p<strong>et</strong>ites gouttes à la surface du substrat. Cephénomène est fortem<strong>en</strong>t préjudiciable, car il <strong>en</strong>traîne l’apparition <strong>de</strong> courts-circuits 1 dansla cellule solaire.Dans la littérature, il existe très peu <strong>de</strong> cas où la couche <strong>organique</strong> est recuite. Nous pouvonspar exemple citer les travaux <strong>de</strong> P<strong>et</strong>risch <strong>et</strong> al [66]. Un film <strong>de</strong> phtalocyanine prés<strong>en</strong>tantune mésophase est recuit, puis une couche <strong>de</strong> pérylène est déposée pour réaliser une cellulesolaire bicouche <strong>de</strong> type da. Lors du recuit <strong>de</strong> la couche <strong>de</strong> phtalocyanine, <strong>de</strong>s gouttel<strong>et</strong>tessont observées, synonymes <strong>de</strong> démouillage partiel, ce qui explique que les résultats publiéssoi<strong>en</strong>t décevants.A l’heure actuelle, l’ori<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux matériaux <strong>organique</strong>s, dans un dispositif photovoltaïque<strong>organique</strong>, n’est pas réalisée.1.4 ConclusionAinsi, pour être efficace, une cellule solaire <strong>organique</strong> est un compromis <strong>en</strong>tre trois paramètres: l’épaisseur du film mince, la taille du cœur aromatique <strong>et</strong> l’ori<strong>en</strong>tation <strong>de</strong>s matériaux.Une épaisseur <strong>de</strong> couche faible facilite la longueur <strong>de</strong> diffusion <strong>de</strong>s excitons <strong>et</strong> la mobilité<strong>de</strong>s charges. Au contraire, un film épais favorise l’absorption du spectre solaire.Un cœur aromatique <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> taille améliore la mobilité <strong>de</strong>s charges, mais augm<strong>en</strong>teaussi la température <strong>de</strong> clarification. Pour certains composés, comme par exemple le HBC-PhC12, le contrôle <strong>de</strong> l’ancrage par recuit est même impossible.L’ori<strong>en</strong>tation <strong>de</strong>s matériaux <strong>de</strong> la couche <strong>organique</strong> doit être réalisée selon un ancragehoméotrope.C’est pourquoi, dans le chapitre suivant, nous traitons <strong>de</strong> l’élaboration <strong>et</strong> <strong>de</strong> la texture<strong>de</strong>s films minces <strong>colonnaires</strong> tout <strong>en</strong> nous intéressant au contrôle <strong>de</strong> l’ancrage par recuit.1 Un court-circuit a lieu si les <strong>de</strong>ux électro<strong>de</strong>s sont <strong>en</strong> contact32


Chapitre 2<strong>Etu<strong>de</strong>s</strong> préliminaires <strong>de</strong>s films mincespar spin coating2.1 Le choix du matériauLe matériau étudié doit avoir comme principale caractéristique une température <strong>de</strong> clarificationrelativem<strong>en</strong>t basse, typiquem<strong>en</strong>t inférieure à 150˚C, <strong>et</strong> cela principalem<strong>en</strong>t pour<strong>de</strong>ux raisons. D’une part, les matériaux ont t<strong>en</strong>dance, <strong>en</strong> règle générale, à se dégra<strong>de</strong>r à fort<strong>et</strong>empérature. D’autre part, d’un point <strong>de</strong> vue expérim<strong>en</strong>tal, la plupart <strong>de</strong>s fours ne chauff<strong>en</strong>tpas ou régul<strong>en</strong>t difficilem<strong>en</strong>t pour <strong>de</strong>s températures supérieures à 300˚C.Le cristal liqui<strong>de</strong> colonnaire étudié doit aussi bi<strong>en</strong> mouiller le substrat, non seulem<strong>en</strong>t dansla mésophase, mais aussi dans la phase liqui<strong>de</strong> isotrope. Or, nous avons constaté <strong>de</strong> manièreexpérim<strong>en</strong>tale, que les matériaux esters à chaînes aliphatiques éthyles hexyles répon<strong>de</strong>nt bi<strong>en</strong>à c<strong>et</strong>te contrainte.Nous avons choisi d’utiliser comme cristal liqui<strong>de</strong> colonnaire le Py4CEH dont la formuledéveloppée est donnée sur la figure 2.1. Ce matériau a une température <strong>de</strong> clarification <strong>de</strong>92˚C. Il est constitué d’un cœur aromatique <strong>de</strong> pyrène relié par <strong>de</strong>s groupem<strong>en</strong>ts esters àquatre chaînes aliphatiques <strong>et</strong>hyles hexyles.Le spectre <strong>de</strong> diffraction <strong>de</strong>s rayons X, réalisé à température ambiante est représ<strong>en</strong>té surla figure 2.2. La distance inter-colonnes, qui correspond au pic 1 (100), est <strong>de</strong> 21.3 Å. Le pic1 au facteur √ 3/2 près33


2.1. LE CHOIX DU MATÉRIAU(120) indique que les colonnes s’arrang<strong>en</strong>t dans un réseau hexagonal à longue portée. Parailleurs, l’ordre liqui<strong>de</strong> prés<strong>en</strong>t au sein <strong>de</strong>s colonnes est caractérisé par un pic diffus pourq = 1.75 Å−1 . Ainsi, dans la colonne, les disques sont irrégulièrem<strong>en</strong>t espacés autour d’unevaleur moy<strong>en</strong>ne <strong>de</strong> 3.5 Å ce qui nous perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> dire que le Py4CEH est un cristal liqui<strong>de</strong>colonnaire à température ambiante.Fig. 2.1 – Py4CEH : cristal liqui<strong>de</strong> colonnaire à température ambiante1 0 0I (a .u .)1 00 ,5 1 ,0 1 ,5 2 ,0 Fig. 2.2 – Diffraction <strong>de</strong>s rayons X du Py4CEH <strong>en</strong> poudre à température ambiante34


CHAPITRE 2. ETUDES PRÉLIMINAIRES DES FILMS MINCES PAR SPIN COATING2.2 Elaboration d’un dépôtDans ce travail, les films minces <strong>de</strong> <strong>cristaux</strong> liqui<strong>de</strong>s <strong>colonnaires</strong> sont obt<strong>en</strong>us par spincoating. C<strong>et</strong>te technique consiste à déposer quelques gouttes <strong>de</strong> cristal liqui<strong>de</strong> <strong>en</strong> <strong>solution</strong>sur le substrat <strong>de</strong> façon à le recouvrir complètem<strong>en</strong>t. Le substrat, fixé par aspiration à unsupport circulaire, est alors mis <strong>en</strong> rotation. Sous l’eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> la force c<strong>en</strong>trifuge, le solvant <strong>et</strong> lecristal liqui<strong>de</strong> s’étal<strong>en</strong>t pour former une couche homogène. Le spin coating est une techniqueefficace <strong>et</strong> pratique, car il ne faut que quelques minutes pour réaliser un dépôt homogène,contrairem<strong>en</strong>t à l’évaporation sous vi<strong>de</strong> qui nécessite une préparation <strong>de</strong> plusieurs heures.La réalisation d’un film mince se déroule <strong>en</strong> <strong>de</strong>ux étapes. Tout d’abord, le “wafer” <strong>de</strong>silicium est rincé au chloroforme puis introduit dans un mélange sulfochromique p<strong>en</strong>dantquelques minutes afin d’éliminer les <strong>de</strong>rnières couches <strong>de</strong> matériaux adsorbés à la surface.Ensuite, la <strong>solution</strong> <strong>de</strong> cristal liqui<strong>de</strong> colonnaire, qui a été préalablem<strong>en</strong>t préparée dansun pillulier, est déposée à l’ai<strong>de</strong> d’une seringue <strong>en</strong> verre <strong>et</strong> d’un filtre 0.2 µm <strong>en</strong> PTFE.Enfin, une fois la <strong>solution</strong> étalée, un grand soin est pris pour activer le spin coating le plusrapi<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t possible. En eff<strong>et</strong>, nous avons constaté expérim<strong>en</strong>talem<strong>en</strong>t que plus le temps quisépare l’étalem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la <strong>solution</strong> <strong>de</strong> la mise <strong>en</strong> marche du spin coating est court, plus laqualité du film est bonne. Dans le but d’optimiser au maximum les dépôts, nous avons faitle choix <strong>de</strong> fixer un certain nombre <strong>de</strong> paramètres :Le solvant :Il s’agit du chloroforme CHCl 3 . Ce solvant est parfaitem<strong>en</strong>t adapté à latechnique du spin coating car il est très volatile (bp = 61˚C). En outre, il dissout bi<strong>en</strong>le Py4CEH.Le volume <strong>de</strong> la <strong>solution</strong> :Pour que les dépôts soi<strong>en</strong>t les plus reproductibles possible,il est important que les <strong>solution</strong>s ai<strong>en</strong>t toutes le même volume. Cep<strong>en</strong>dant, commecelles-ci sont préparées dans un pillulier, le contrôle du volume est trop imprécis. Parconséqu<strong>en</strong>t, les <strong>solution</strong>s sont pesées <strong>de</strong> manière à ce qu’elles ai<strong>en</strong>t une masse totale <strong>de</strong>1 gramme. Ce procédé perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> déposer un volume constant <strong>de</strong> <strong>solution</strong>.La vitesse <strong>de</strong> rotation :La configuration du spin coating nous offre la possibilité d’utiliser<strong>de</strong>s vitesses <strong>de</strong> rotation allant <strong>de</strong> quelques c<strong>en</strong>taines <strong>de</strong> rpm à 10000 rpm. Pour uneutilisation confortable, nous choisissons une vitesse <strong>de</strong> rotation intermédiaire : 2000rpm.35


2.2. ELABORATION D’UN DÉPÔTLe substrat : Il s’agit d’un“wafer”rond <strong>en</strong> silicium non dopé. Il est recouvert d’une couched’oxy<strong>de</strong> natif d’<strong>en</strong>viron 20 nm (SiO 2 ). Son diamètre est <strong>de</strong> 1 pouce ce qui facilite sonintroduction dans un four. De plus, lorsque le spin coating est activé, le “wafer” est“aspiré”. Si celui-ci est trop fin (typiquem<strong>en</strong>t 250 µm), il se courbe lors du dépôt <strong>et</strong> lesfilms ne sont pas homogènes. Pour éviter ce problème, nous avons choisi d’utiliser <strong>de</strong>s“wafers” ayant une épaisseur <strong>de</strong> 1mm.Le durée du dépôt : C<strong>et</strong>te durée est <strong>de</strong> 30 secon<strong>de</strong>s afin <strong>de</strong> bi<strong>en</strong> laisser le temps auchloroforme <strong>de</strong> s’évaporer du film mince.Ainsi, tous ces paramètres étant fixés, l’épaisseur <strong>de</strong>s films est directem<strong>en</strong>t proportionnelleà la conc<strong>en</strong>tration <strong>de</strong> <strong>cristaux</strong> liqui<strong>de</strong>s <strong>colonnaires</strong> introduit <strong>en</strong> <strong>solution</strong>. Il est même possibled’estimer assez précisém<strong>en</strong>t l’épaisseur du film à partir <strong>de</strong> la conc<strong>en</strong>tration <strong>de</strong> la <strong>solution</strong>.2.2.1 L’épaisseur <strong>de</strong>s filmsL’épaisseur <strong>de</strong>s films étudiés a été déterminée par trois métho<strong>de</strong>s : la réflectivité <strong>de</strong>srayons X, le profilomètre mécanique 2 <strong>et</strong> les couleurs <strong>de</strong> Newton. Récemm<strong>en</strong>t, le laboratoirea fait l’acquisition d’un ellipsomètre. C<strong>et</strong> outil mesure le changem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> polarisation <strong>de</strong> lalumière après réflexion sur une surface. Dans le cas particulier d’un film mince non absorbant,il est possible <strong>de</strong> déterminer <strong>de</strong> manière indép<strong>en</strong>dante l’indice <strong>de</strong> réfraction <strong>et</strong> l’épaisseur dufilm.2.2.1.1 La réflectivité <strong>de</strong>s rayons XC<strong>et</strong>te métho<strong>de</strong> consiste à mesurer l’int<strong>en</strong>sité <strong>de</strong>s rayons X réfléchie par un échantillon <strong>en</strong>fonction <strong>de</strong> l’angle d’inci<strong>de</strong>nce du faisceau. La réflectivité <strong>de</strong>s rayons X aux <strong>de</strong>ux interfacesd’un film d’épaisseur h conduit à une succession périodique <strong>de</strong> maxima <strong>et</strong> <strong>de</strong> minima. Il s’agit<strong>de</strong>s franges <strong>de</strong> Kiessig correspondant aux interfér<strong>en</strong>ces constructives <strong>et</strong> <strong>de</strong>structives <strong>en</strong>tre lerayonnem<strong>en</strong>t réfléchi sur chacune <strong>de</strong>s interfaces. L’épaisseur est inversem<strong>en</strong>t proportionnelleà l’espacem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s franges.2 <strong>en</strong> collaboration avec le LGET36


CHAPITRE 2. ETUDES PRÉLIMINAIRES DES FILMS MINCES PAR SPIN COATINGToutefois toutes les épaisseurs ne peuv<strong>en</strong>t être déterminées avec le montage expérim<strong>en</strong>taldu laboratoire. Ainsi, lorsque les films sont épais ( > 400nm) la ré<strong>solution</strong> du faisceau estlimitée <strong>et</strong> les franges <strong>de</strong> Kiessig ne sont pas accessibles.2.2.1.2 Le profilomètre mécaniqueLe profilomètre mécanique son<strong>de</strong> la topographie <strong>de</strong> la surface à l’ai<strong>de</strong> d’une pointe. Leprincipe <strong>de</strong> la mesure consiste à déterminer la marche <strong>en</strong>tre la hauteur du film <strong>et</strong> le substratdénudé. Pour cela, avec un papier imbibé d’acétone, une partie <strong>de</strong> la couche <strong>organique</strong> est<strong>en</strong>levée. Toutefois, il n’est pas possible d’éviter la formation d’un bourrel<strong>et</strong> <strong>en</strong>tre la partiedénudée <strong>et</strong> la couche <strong>organique</strong>. L’épaisseur du film correspond alors au dénivelé <strong>en</strong>tre lesubstrat <strong>et</strong> la couche <strong>organique</strong> <strong>de</strong>rrière le bourrel<strong>et</strong>.2.2.1.3 Les couleurs <strong>de</strong> NewtonDans la configuration <strong>de</strong>s films minces, trois milieux sont à pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte : l’airambiant, le film mince <strong>et</strong> le substrat. Considérons un faisceau lumineux arrivant sur le filmmince. La lumière est partiellem<strong>en</strong>t réfléchie sur l’interface supérieure, <strong>en</strong>tre l’air ambiant <strong>et</strong>le film mince, <strong>et</strong> l’interface inférieure, <strong>en</strong>tre le film mince <strong>et</strong> le substrat. Les interfér<strong>en</strong>ces <strong>de</strong>Newton repos<strong>en</strong>t sur la différ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> chemin optique <strong>en</strong>tre les <strong>de</strong>ux surfaces.A partir <strong>de</strong> la couleur observée du film mince <strong>et</strong> <strong>en</strong> connaissant l’indice <strong>de</strong> réfraction<strong>de</strong>s trois milieux 3 , l’épaisseur <strong>de</strong> ce film peut être déterminée [67]. C<strong>et</strong>te métho<strong>de</strong> étant trèspratique pour déterminer l’épaisseur <strong>de</strong>s films, c’est celle que nous avons le plus souv<strong>en</strong>tutilisée.2.2.2 Correspondance <strong>en</strong>tre la conc<strong>en</strong>tration <strong>et</strong> l’épaisseurLes résultats prés<strong>en</strong>tés ici sont obt<strong>en</strong>us par la réflectivité <strong>de</strong>s rayons X ; ils sont confirméspar d’autres mesures réalisées avec le profilomètre mécanique <strong>et</strong> surtout les couleurs <strong>de</strong>Newton. Dans nos conditions d’élaboration <strong>de</strong> dépôt, nous constatons qu’une <strong>solution</strong> <strong>de</strong> 1% <strong>en</strong> masse équivaut à un dépôt d’<strong>en</strong>viron 100 nm (figure 2.3).3 n SiO2 = 3.80 ; n film colonnaire = 1.57 ; n air = 137


2.3. LES FILMS RECUITSBi<strong>en</strong> évi<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t si un paramètre est changé, comme la vitesse <strong>de</strong> rotation ou le matériau,la correspondance <strong>en</strong>tre la conc<strong>en</strong>tration est l’épaisseur du dépôt n’est plus la même.2 4 02 2 02 0 01 0 21 8 01 6 01 4 01 2 01 0 08 06 04 02 000 ,0 0 ,2 0 ,4 0 ,6 0 ,8 1 ,0 1 ,2 1 ,4 1 ,6 1 ,8 2 ,0 2 ,2 2 ,4c o n c e n tra tio n (w t% )Fig. 2.3 – Courbe d’étalonnage reliant la conc<strong>en</strong>tration <strong>de</strong>s <strong>solution</strong>s à l’épaisseur <strong>de</strong>s dépôts.Ces résultats sont obt<strong>en</strong>us par la réflectivité <strong>de</strong>s rayons X.2.3 Les films recuitsPour ori<strong>en</strong>ter un film mince <strong>de</strong> cristal liqui<strong>de</strong> colonnaire, nous avons vu au paragraphe1.3.2 que le recuit est la métho<strong>de</strong> la plus efficace. Celui-ci conduit, lorsque les conditions expérim<strong>en</strong>talessont maîtrisées, à l’ancrage souhaité <strong>de</strong>s matériaux. Dans notre cas, les colonnesdoiv<strong>en</strong>t être perp<strong>en</strong>diculaires au substrat.2.3.1 Biréfring<strong>en</strong>ceLes <strong>cristaux</strong> liqui<strong>de</strong>s <strong>colonnaires</strong> sont optiquem<strong>en</strong>t uniaxes. L’axe optique, porté par ledirecteur −→ n est parallèle aux colonnes [36]. Dans ce milieu anisotrope, la lumière se propageà <strong>de</strong>s vitesses différ<strong>en</strong>tes : v =cn eest appelé l’indice extraordinaire) <strong>et</strong> v =quand la polarisation est parallèle au directeur (où n ecn o38quand la polarisation est perp<strong>en</strong>diculaire au


CHAPITRE 2. ETUDES PRÉLIMINAIRES DES FILMS MINCES PAR SPIN COATINGdirecteur (où n o est appelé l’indice ordinaire). Grâce au caractère biréfring<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s <strong>cristaux</strong>liqui<strong>de</strong>s <strong>colonnaires</strong>, nous pouvons distinguer <strong>en</strong> microscopie optique les <strong>de</strong>ux types d’ancrages: <strong>en</strong>tre polariseur <strong>et</strong> analyseur croisés, l’ancrage homéotrope apparaît noir tandis quel’ancrage planaire est coloré.2.3.2 Observations expérim<strong>en</strong>talesDe nombreux films minces ouverts <strong>de</strong> Py4CEH ont été observés <strong>en</strong> microscopie optiquepar réflexion. Il s’agit <strong>de</strong> films d’épaisseurs différ<strong>en</strong>tes, variant <strong>de</strong> quelques dizaines <strong>de</strong> nanomètresjusqu’au micron. Toutes ces observations expérim<strong>en</strong>tales nous perm<strong>et</strong>t<strong>en</strong>t <strong>de</strong> m<strong>et</strong>tre<strong>en</strong> évi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>s comportem<strong>en</strong>ts sur le mouillage <strong>et</strong> l’ancrage <strong>de</strong> ce cristal liqui<strong>de</strong> colonnaire.Nous allons voir que, macroscopiquem<strong>en</strong>t, l’épaisseur initiale du dépôt est un facteur prépondérantpour le mouillage <strong>de</strong> la phase isotrope <strong>et</strong> pour le type d’ancrage.Pour <strong>de</strong>s films minces dont l’épaisseur est inférieure à <strong>en</strong>viron 250 nm, la phase isotropedémouille <strong>et</strong> forme <strong>de</strong>s gouttel<strong>et</strong>tes comme il est possible <strong>de</strong> le constater sur la figure 2.4. Cesgouttel<strong>et</strong>tes adopt<strong>en</strong>t un ancrage planaire dans la mésophase. D’un point <strong>de</strong> vue applicatif, lesfilms minces composant la cellule solaire ne doiv<strong>en</strong>t pas prés<strong>en</strong>ter <strong>de</strong> trous ; cela provoqueraitun court-circuit. Aussi, il faut que le film mince ne démouille pas.Pour les films dont l’épaisseur est comprise <strong>en</strong>tre 300 <strong>et</strong> 500 nm, il existe une“compétition”<strong>en</strong>tre l’ancrage planaire <strong>et</strong> l’ancrage homéotrope. Pr<strong>en</strong>ons par exemple le cas d’un film d’uneépaisseur initiale d’<strong>en</strong>viron 350 nm.Dans un premier temps, le film est chauffé jusqu’à sa phase liqui<strong>de</strong> isotrope, T = 95˚C.Le cristal liqui<strong>de</strong> colonnaire mouille alors parfaitem<strong>en</strong>t la surface comme <strong>en</strong> témoigne le tableau2.1 pour T = 94˚C. La couleur uniforme bleue, mise à part la prés<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>s taches quisont dues aux poussières, nous r<strong>en</strong>seigne sur l’homogénéité du film. Il est possible d’estimerl’épaisseur <strong>de</strong> la phase liqui<strong>de</strong> isotrope <strong>en</strong> utilisant les couleurs <strong>de</strong> Newton [67]. Dans ce casprécis, l’épaisseur <strong>de</strong> la phase isotrope est d’<strong>en</strong>viron 290 nm. A partir <strong>de</strong> la phase isotrope, unrecuit l<strong>en</strong>t <strong>de</strong> 0.1˚C.min −1 est effectué. Les ancrages homéotropes <strong>et</strong> planaires comm<strong>en</strong>c<strong>en</strong>tà nucléer. Nous avons pu remarquer sur l’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s films étudiés que l’ancrage homéotropeest le premier à nucléer. Parfois, les <strong>de</strong>ux types d’ancrages sembl<strong>en</strong>t apparaître <strong>en</strong>même temps. Cep<strong>en</strong>dant, <strong>en</strong> aucun cas, il ne nous a été possible <strong>de</strong> constater que l’ancrage39


2.4. LES FILMS NON RECUITShoméotrope se forme après l’ancrage planaire. A partir <strong>de</strong> T = 91.6˚C, nous remarquonsla prés<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>s ancrages homéotropes <strong>et</strong> planaires ainsi que celle <strong>de</strong> la phase isotrope. PourT = 91.2˚C, <strong>en</strong>tre polariseur <strong>et</strong> analyseur croisés, nous remarquons que l’ancrage planaires’est développé. Il continue <strong>de</strong> croître comme <strong>en</strong> témoigne le cliché pris à T = 90.9˚C.L’apparition <strong>et</strong> la croissance <strong>de</strong>s domaines planaires peuv<strong>en</strong>t être évitées par un refroidissem<strong>en</strong>tplus rapi<strong>de</strong>. Loin <strong>de</strong> la température <strong>de</strong> clarification, la nucléation planaire n’est guèreobservée.Enfin, lorsque l’épaisseur <strong>de</strong>s films est supérieure à <strong>en</strong>viron 500 nm, l’ancrage observé estsystématiquem<strong>en</strong>t homéotrope (figure 2.5).Un modèle qui explique la compétition <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux ancrages à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>s t<strong>en</strong>sions <strong>de</strong> surfacesimpliquées est <strong>en</strong> cours d’élaboration par Eric Grel<strong>et</strong>.Fig. 2.4 – Démouillage <strong>de</strong> la phase liqui<strong>de</strong> isotrope2.4 Les films non recuitsLa configuration idéale pour élaborer un dispositif photovoltaïque est d’ori<strong>en</strong>ter les colonnesselon un ancrage homéotrope. Nous v<strong>en</strong>ons <strong>de</strong> voir qu’il n’est pas aisé <strong>de</strong> parv<strong>en</strong>irà ce résultat <strong>en</strong> utilisant un traitem<strong>en</strong>t thermique. En eff<strong>et</strong>, les problèmes <strong>de</strong> démouillage<strong>de</strong> la phase liqui<strong>de</strong> isotrope ainsi que l’ancrage planaire <strong>de</strong>s colonnes r<strong>en</strong><strong>de</strong>nt cela difficile.40


CHAPITRE 2. ETUDES PRÉLIMINAIRES DES FILMS MINCES PAR SPIN COATINGT = 94˚C. La phase liqui<strong>de</strong> isotrope mouilleparfaitem<strong>en</strong>t le substrat.T = 91.6˚C. L’ancrage homéotrope est prédominant<strong>de</strong>vant l’ancrage planaire. En hautdu cliché, il existe une zone qui est <strong>en</strong>core dansla phase liqui<strong>de</strong> isotrope.T = 91.2˚C. Ce cliché est pris <strong>en</strong>tre polariseur<strong>et</strong> analyseur croisés. L’ancrage planaire(biréfring<strong>en</strong>t) se développe face à l’ancrage homéotrope(noir).T = 90.9˚C. La place <strong>de</strong> l’ancrage planair<strong>en</strong>e cesse d’augm<strong>en</strong>ter.Tab. 2.1 – Un exemple <strong>de</strong> compétition <strong>en</strong>tre41les ancrages planaire <strong>et</strong> homéotrope pour unfilm ouvert ayant une épaisseur initial <strong>de</strong> 290 nm


2.4. LES FILMS NON RECUITSFig. 2.5 – Cliché <strong>de</strong> microscopie optique : ancrage homéotropeDans l’idée <strong>de</strong> contourner ces difficultés, nous nous sommes interrogés sur la nature <strong>de</strong>s dépôts<strong>de</strong> <strong>cristaux</strong> liqui<strong>de</strong>s <strong>colonnaires</strong> : un film mince déposé par spin coating possè<strong>de</strong>-il unestructure ?Cormier <strong>et</strong> al ont réalisé <strong>de</strong>s films minces <strong>de</strong> <strong>cristaux</strong> liqui<strong>de</strong>s <strong>colonnaires</strong> à base <strong>de</strong>pérylène. Après une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> 48 heures, le film cristallise spontaném<strong>en</strong>t <strong>et</strong> s’ori<strong>en</strong>te partiellem<strong>en</strong>t<strong>en</strong> formant une texture <strong>en</strong> ruban [68]. La couleur du film passe du rouge au noirdurant ce processus d’auto-organisation. Ce dépôt <strong>organique</strong> n’est pas dans un état thermodynamiquem<strong>en</strong>tstable [69].Par ailleurs, nous avons vu page 31, que Schmidt-M<strong>en</strong><strong>de</strong> <strong>et</strong> al ont réalisé une cellule solaireayant une configuration idéale pour les dispositifs photovoltaïques. En eff<strong>et</strong> <strong>de</strong>s clichés <strong>de</strong>microscopie électronique montr<strong>en</strong>t une ségrégation verticale dans laquelle une phase riche <strong>en</strong>cristal liqui<strong>de</strong> colonnaire (HBC-PhC12) est située sous une autre phase riche <strong>en</strong> perylène. Ler<strong>en</strong><strong>de</strong>m<strong>en</strong>t <strong>de</strong> puissance <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te cellule est d’<strong>en</strong>viron 2 % à 490 nm. Nous pouvons espérerque ce r<strong>en</strong><strong>de</strong>m<strong>en</strong>t soit plus important <strong>en</strong> utilisant <strong>de</strong>ux matériaux <strong>colonnaires</strong>. En outre, cesfilms prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t une légère biréfring<strong>en</strong>ce. C<strong>et</strong>te particularité est comparable aux films minces<strong>de</strong> Py4CEH (figure 2.6). De plus, tous ces matériaux ont la particularité <strong>de</strong> possé<strong>de</strong>r unephase cristal liqui<strong>de</strong> colonnaire à température ambiante. C<strong>et</strong> état favorise vraisemblablem<strong>en</strong>tl’auto-organisation <strong>de</strong>s matériaux sous forme <strong>de</strong> colonnes.42


CHAPITRE 2. ETUDES PRÉLIMINAIRES DES FILMS MINCES PAR SPIN COATINGAinsi, les films non recuits prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t un grand intérêt. D’abord ils sembl<strong>en</strong>t possé<strong>de</strong>r lastructure que nous cherchons à introduire dans les cellules solaires. Ensuite, ils perm<strong>et</strong>t<strong>en</strong>t<strong>de</strong> nous affranchir <strong>de</strong>s problèmes <strong>de</strong> démouillage <strong>de</strong> la phase liqui<strong>de</strong> isotrope ainsi que <strong>de</strong>sancrages non désirés comme les ancrages hybri<strong>de</strong>s ou planaires. Enfin nous avons vu dansle paragraphe 1.1.2.2 que les excitons ne pouvai<strong>en</strong>t pas parcourir <strong>de</strong>s distances supérieuresà 100 nm. Or il est très délicat d’ori<strong>en</strong>ter les matériaux, selon un ancrage homéotrope,à ces épaisseurs. En eff<strong>et</strong>, dans c<strong>et</strong>te gamme d’épaisseur les films minces démouill<strong>en</strong>t ous’ori<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t <strong>en</strong> planaire <strong>et</strong> donc ces matériaux ne peuv<strong>en</strong>t pas être utilisés dans un dispositifphotovoltaïque. En revanche, nous pouvons réaliser sans difficulté <strong>de</strong>s films non recuits <strong>de</strong>quelques dizaines <strong>de</strong> nanomètres. Ainsi, il est donc possible <strong>de</strong> tester tous les matériaux dansles cellules solaires.Fig. 2.6 – Légère biréfring<strong>en</strong>ce d’un film mince non recuit, <strong>en</strong>tre polariseurs croisés.2.5 Longueur <strong>de</strong> diffusion <strong>de</strong>s excitons2.5.1 Les objectifsC<strong>et</strong>te étu<strong>de</strong> à un double objectif. D’une part, il s’agit <strong>de</strong> quantifier la longueur <strong>de</strong> diffusion<strong>de</strong>s excitons <strong>de</strong>s <strong>cristaux</strong> liqui<strong>de</strong>s <strong>colonnaires</strong> que nous utilisons dans les cellules solaires.D’autre part, il s’agit <strong>de</strong> comparer L D <strong>en</strong>tre un film organisé <strong>et</strong> un film non recuit. Est ce43


2.5. LONGUEUR DE DIFFUSION DES EXCITONSqu’un film recuit avec un ancrage homéotrope possè<strong>de</strong> une meilleure longueur <strong>de</strong> diffusion<strong>de</strong>s excitons qu’un film non recuit ?Ces expéri<strong>en</strong>ces ont été effectuées <strong>en</strong> collaboration avec Samuel Archambeau du LGET.Dans sa thèse, il traite <strong>de</strong> ce suj<strong>et</strong> [9], c’est pourquoi nous n’y revi<strong>en</strong>drons pas <strong>en</strong> détail.Cep<strong>en</strong>dant, nous rappelons ici quelques points ess<strong>en</strong>tiels comme le choix du matériau, leprincipe <strong>de</strong> la mesure <strong>et</strong> les principaux résultats obt<strong>en</strong>us.Par ailleurs, il est à noter que ce travail est actuellem<strong>en</strong>t poursuivi au LGET par LamineCissé dans le cadre <strong>de</strong> sa thèse.2.5.2 Choix du matériauNous allons être am<strong>en</strong>és à ori<strong>en</strong>ter les films par recuit. Pour cela, il faut que le matériauutilisé possè<strong>de</strong>, à <strong>de</strong> très faibles épaisseurs, les propriétés suivantes : la phase liqui<strong>de</strong> isotropedoit être stable <strong>et</strong> l’ancrage <strong>de</strong>s colonnes se faire <strong>de</strong> manière perp<strong>en</strong>diculaire aux interfaces.Le Bp2I2CEH est un cristal liqui<strong>de</strong> colonnaire remplissant ces <strong>de</strong>ux conditions (figure 2.7).Pour <strong>de</strong>s épaisseurs d’<strong>en</strong>viron 50 nm, la phase isotrope ne démouille pas <strong>et</strong> l’ori<strong>en</strong>tation estprincipalem<strong>en</strong>t homéotrope. En <strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te épaisseur, il peut y avoir coexist<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>domaines planaires <strong>et</strong> homéotropes.2.5.3 Principe <strong>de</strong> la mesurePour réaliser c<strong>et</strong>te expéri<strong>en</strong>ce, nous avons utilisé la technique <strong>de</strong> la fluoresc<strong>en</strong>ce. La structure<strong>de</strong>s échantillons étudiée est illustrée sur la figure 2.8. Une couche <strong>de</strong> Bp2I2CEH, d’épaisseurd, est déposée sur une plaque <strong>de</strong> verre 4 . On recouvre une moitié <strong>de</strong> l’échantillon parun film <strong>de</strong> ZnPc. C<strong>et</strong>te couche est appelée “qu<strong>en</strong>cheur”, car elle va dissocier les excitons quiarriv<strong>en</strong>t jusqu’à son interface. C<strong>et</strong>te dissociation est non radiative.La couche <strong>organique</strong> <strong>de</strong> Bp2I2CEH est excitée à une longueur d’on<strong>de</strong> <strong>de</strong> 466 nm. Pourc<strong>et</strong>te valeur, l’int<strong>en</strong>sité <strong>de</strong> fluoresc<strong>en</strong>ce est maximale pour le Bp2I2CEH <strong>et</strong> nulle pour le ZnPc.Les excitons crées le Bp2I2CEH ont les possibilités suivantes : ils peuv<strong>en</strong>t se désexciter dansla couche <strong>organique</strong> <strong>en</strong> ém<strong>et</strong>tant un photon ou se dissocier s’ils parvi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t jusqu’à l’interface4 Lavée au méthanol p<strong>en</strong>dant quelques minutes dans un bain à ultrasons, puis trempée dans <strong>de</strong> l’aci<strong>de</strong>sulfurique44


CHAPITRE 2. ETUDES PRÉLIMINAIRES DES FILMS MINCES PAR SPIN COATINGFig. 2.7 – Bp2I2CEH : cristal liqui<strong>de</strong> colonnaire à température ambiante. Température <strong>de</strong>clarification <strong>de</strong> 225˚C. Ce matériau peut être ori<strong>en</strong>té selon un ancrage homéotrope à partir<strong>de</strong> 50 nm.45


2.5. LONGUEUR DE DIFFUSION DES EXCITONS<strong>en</strong>tre le Bp2I2CEH <strong>et</strong> le ZnPc. Comme <strong>en</strong> témoigne la figure 2.9, c’est donc dans la zone oùil n’y a pas <strong>de</strong> ZnPc que l’int<strong>en</strong>sité <strong>de</strong> fluoresc<strong>en</strong>ce est maximale.Le principe <strong>de</strong> l’expéri<strong>en</strong>ce consiste à étudier le rapport <strong>de</strong> l’int<strong>en</strong>sité <strong>de</strong> fluoresc<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> lacouche <strong>de</strong> Bp2I2CEH avec <strong>et</strong> sans ZnPc pour <strong>de</strong>s épaisseurs différ<strong>en</strong>tes. Un modèle théoriqueperm<strong>et</strong> d’obt<strong>en</strong>ir la longueur <strong>de</strong> diffusion <strong>de</strong>s excitons. Dans ce modèle, adapté <strong>de</strong> celui <strong>de</strong>Peumans [17], nous t<strong>en</strong>ons compte <strong>de</strong> la décroissance expon<strong>en</strong>tielle <strong>de</strong> l’absorption dans lacouche <strong>organique</strong>. En revanche, les eff<strong>et</strong>s d’interfér<strong>en</strong>ces 5 ne sont pas considérées.Fig. 2.8 – Structure <strong>de</strong>s échantillons pour la mesure <strong>de</strong> la longueur <strong>de</strong> diffusion <strong>de</strong>s excitons.2.5.4 Résultats obt<strong>en</strong>usLa couche <strong>organique</strong> <strong>de</strong> Bp2I2CEH est obt<strong>en</strong>ue par spin coating ou évaporation. Ledépôt <strong>de</strong> ZnPc est évaporé sur une épaisseur <strong>de</strong> 5 nm. Dans le modèle théorique utilisé pourdéterminer la longueur <strong>de</strong> diffusion <strong>de</strong>s excitons, il est nécessaire <strong>de</strong> connaître précisém<strong>en</strong>tl’épaisseur <strong>de</strong> la couche <strong>organique</strong>. Ainsi, chaque épaisseur <strong>de</strong> Bp2I2CEH a été mesurée àl’ai<strong>de</strong> d’un profilomètre mécanique. Pour éviter que la pointe du profilomètre ne s’<strong>en</strong>foncedans la couche <strong>organique</strong>, nous déposons auparavant une couche d’aluminium.Les résultats obt<strong>en</strong>us sont prés<strong>en</strong>tées dans le tableau 2.2. Dans un premier temps, intéressonsnousaux films non recuits effectués dans les conditions du laboratoire. Nous constatons quelorsque les dépôts sont élaborés par spin coating la longueur <strong>de</strong> diffusion <strong>de</strong>s excitons ests<strong>en</strong>siblem<strong>en</strong>t plus faible (L D = 16 nm) <strong>en</strong> comparaison <strong>de</strong>s dépôts réalisés par évaporation(L D = 21 nm). Cep<strong>en</strong>dant, <strong>en</strong> t<strong>en</strong>ant compte <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s expérim<strong>en</strong>tales, nous ne5 Au contact <strong>en</strong>tre <strong>de</strong>ux interfaces, une partie <strong>de</strong> l’on<strong>de</strong> inci<strong>de</strong>nte est réfléchie. C<strong>et</strong>te réflexion peut <strong>en</strong>traîner<strong>de</strong>s interfér<strong>en</strong>ces constructives ou <strong>de</strong>structives avec d’autres on<strong>de</strong>s inci<strong>de</strong>ntes.46


CHAPITRE 2. ETUDES PRÉLIMINAIRES DES FILMS MINCES PAR SPIN COATINGFig. 2.9 – Courbe <strong>de</strong> fluoresc<strong>en</strong>ce d’une couche <strong>de</strong> Bp2I2CEH (18 nm) avec <strong>et</strong> sans ZnPc.nature <strong>de</strong>s dépôts ori<strong>en</strong>tation condition L D (nm)évaporation sans recuit21laboratoirespin coating sans recuit 16spin coating sans recuit salle blanche 28spin coatingrecuitancrage homéotropelaboratoire 29Tab. 2.2 – Résultats obt<strong>en</strong>us sur la longueur <strong>de</strong> diffusion <strong>de</strong>s excitons. Le matériau utiliséest le Bp2I2CEH.47


2.6. CONCLUSIONpouvons pas affirmer qu’un dépôt par évaporation est mieux organisé qu’un dépôt par spincoating.Dans les conditions <strong>de</strong> la salle blanche, la longueur <strong>de</strong> diffusion <strong>de</strong>s excitons d’un filmobt<strong>en</strong>u par spin coating est pratiquem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>ux fois supérieure (L D = 28 nm) à un dépôtréalisé dans les conditions du laboratoire. Ce résultat m<strong>et</strong> <strong>en</strong> évi<strong>de</strong>nce le rôle prépondérantque jou<strong>en</strong>t les impur<strong>et</strong>és dans la diffusion <strong>de</strong>s excitons. Nous avons vu, à la page 10, que lefullerène, lorsqu’il est purifié voit sa longueur <strong>de</strong> diffusion <strong>de</strong>s excitons croître <strong>de</strong> 140 Å à 400Å [17]. C<strong>et</strong>te purification est d’ordre chimique. Dans notre expéri<strong>en</strong>ce, nous montrons queles autres types d’impur<strong>et</strong>és, telles que les poussières prés<strong>en</strong>tes dans l’air ambiant, sont aussiun frein à la longueur <strong>de</strong> diffusion <strong>de</strong>s excitons.Intéressons-nous à prés<strong>en</strong>t au dépôt ori<strong>en</strong>té dans un ancrage homéotrope. Pour fabriquerc<strong>et</strong>te configuration, nous avons eu recours à une trempe thermique. Certes, un recuit l<strong>en</strong>tfavorise la nucléation <strong>de</strong> monodomaine, mais pour <strong>de</strong>s films <strong>de</strong> très faible épaisseur cela induitaussi un démouillage. La trempe thermique a pour conséqu<strong>en</strong>ce que les films sont constitués<strong>de</strong> nombreux domaines homéotropes, qui ont néanmoins <strong>de</strong>s diamètres largem<strong>en</strong>t supérieursà l’épaisseur du film ce qui laisse supposer l’abs<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> joints <strong>de</strong> grains qui pourrai<strong>en</strong>t bloquerla diffusion <strong>de</strong>s excitons. Ainsi, ici aussi, L D est presque doublée par rapport à un film minc<strong>en</strong>on recuit obt<strong>en</strong>u par spin coating.Toutefois, ce résultat est <strong>en</strong>courageant puisqu’il semble montrer qu’un recuit thermiqu<strong>en</strong>’est pas la seule métho<strong>de</strong> pour obt<strong>en</strong>ir une configuration idéale <strong>de</strong>s cellules solaires <strong>organique</strong>s.Aussi, c<strong>et</strong>te étu<strong>de</strong> mérite d’être approfondie, <strong>en</strong> particulier l’expression du modèl<strong>et</strong>héorique t<strong>en</strong>ant compte <strong>de</strong>s interfér<strong>en</strong>ces.2.6 ConclusionDans ce chapitre, nous avons observé le comportem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l’ancrage sous l’action du recuit,puis déterminé la longueur <strong>de</strong> diffusion <strong>de</strong>s excitons.Le recuit comme métho<strong>de</strong> d’ori<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> la couche <strong>organique</strong> a montré que l’ancrage homéotrop<strong>en</strong>e pouvait pas être obt<strong>en</strong>u <strong>en</strong> <strong>de</strong>ssous d’une épaisseur <strong>de</strong> 500 nm. Seul le Bp2I2CEH48


CHAPITRE 2. ETUDES PRÉLIMINAIRES DES FILMS MINCES PAR SPIN COATINGpeut s’ori<strong>en</strong>ter selon un ancrage homéotrope sous <strong>de</strong>s conditions particulières 6 dès 50 nm. Aces épaisseurs, les autres matériaux démouill<strong>en</strong>t ou adopt<strong>en</strong>t un ancrage planaire.La longueur <strong>de</strong> diffusion <strong>de</strong>s excitons a été mesurée dans les meilleures conditions à 29nm. C<strong>et</strong>te distance est bi<strong>en</strong> trop faible <strong>en</strong> comparaison d’un film colonaires <strong>de</strong> plusieursc<strong>en</strong>taines <strong>de</strong> nanomètres.Donc, pour ori<strong>en</strong>ter la couche <strong>organique</strong> tout <strong>en</strong> évitant le recuit, une autre métho<strong>de</strong>d’organisation du film mince a été <strong>en</strong>visagée. En particulier, nous nous sommes intéressésaux films minces obt<strong>en</strong>us par spin coating pour savoir s’ils possè<strong>de</strong>nt une organisation. Or,nous avons vu que que le dépôt par spin coating peut <strong>en</strong> fait se décomposer <strong>en</strong> <strong>de</strong>ux étapes :la dis<strong>solution</strong> du matériau <strong>en</strong> <strong>solution</strong> <strong>et</strong> le dépôt <strong>en</strong> lui-même. C’est pourquoi, dans unpremier temps, nous avons souhaité étudier la dis<strong>solution</strong> <strong>de</strong> ce matériau au sein d’un solvant<strong>organique</strong>.Ainsi, dans le chapitre suivant, nous caractérisons l’agrégation <strong>de</strong>s <strong>cristaux</strong> liqui<strong>de</strong>s <strong>colonnaires</strong><strong>en</strong> <strong>solution</strong>.6 sur un plaque <strong>de</strong> verre traitée <strong>de</strong> façon à augm<strong>en</strong>ter sa t<strong>en</strong>sion <strong>de</strong> surface49


2.6. CONCLUSION50


Chapitre 3Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s <strong>cristaux</strong> liqui<strong>de</strong>s<strong>colonnaires</strong> <strong>en</strong> <strong>solution</strong>3.1 Le système étudié3.1.1 Le choix du cristal liqui<strong>de</strong>Nous avons utilisé comme cristal liqui<strong>de</strong> colonnaire l’ester pérylène-3,4,9,10-tétracarboxylique<strong>de</strong> 2-éthyl-hexyle appelé par la suite Pe4CEH dont la formule développée est donnée sur lafigure 3.1. Le cœur aromatique <strong>de</strong> pérylène est lié aux chaînes aliphatiques éthyl-hexyles par<strong>de</strong>s groupem<strong>en</strong>ts esters. La synthèse <strong>de</strong> ce colonnaire a été optimisée pour que <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>squantités <strong>de</strong> produit puiss<strong>en</strong>t être obt<strong>en</strong>ues <strong>en</strong> quelques jours. Pour c<strong>et</strong>te raison, le Pe4CEHest la seule molécule qui soit utilisée dans c<strong>et</strong>te étu<strong>de</strong> sur la dis<strong>solution</strong> <strong>de</strong>s <strong>cristaux</strong> liqui<strong>de</strong>s<strong>colonnaires</strong>.Le spectre <strong>de</strong> diffraction <strong>de</strong>s rayons X est représ<strong>en</strong>té sur la figure 3.2. La distance intercolonnesest <strong>de</strong> 21.3 Å. Le pic (120) indique que les colonnes s’arrang<strong>en</strong>t dans un réseauhexagonal à longue portée. Par ailleurs, l’ordre liqui<strong>de</strong> prés<strong>en</strong>t au sein <strong>de</strong>s colonnes estcaractérisé par un pic diffus pour q = 1.75 Å−1 . Ainsi, dans la colonne, les disques sontirrégulièrem<strong>en</strong>t espacés autour d’une valeur moy<strong>en</strong>ne <strong>de</strong> 3.5 Å. Le spectre est réalisé pourT = 25˚C ce qui nous perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> dire que le Pe4CEH est un cristal liqui<strong>de</strong> colonnaire àtempérature ambiante. Cela se confirme par une mesure <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>thalpie différ<strong>en</strong>tielle (figure3.3). Si l’on considère la montée <strong>en</strong> température, le Pe4CEH passe directem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la phase51


3.1. LE SYSTÈME ÉTUDIÉcristal liqui<strong>de</strong> colonnaire à la phase liqui<strong>de</strong> isotrope puisqu’il n’y a pas <strong>de</strong> pic <strong>de</strong> fusion. Parailleurs, sa température <strong>de</strong> clarification, c’est-à-dire <strong>de</strong> passage à l’isotrope, est <strong>de</strong> 255˚C. Ilsemble y avoir une transition vitreuse pour T = -67˚C.Fig. 3.1 – Pe4CEH : cristal liqui<strong>de</strong> colonnaire à température ambiante.1 0 0 0I (u .a )1 0 00 ,5 1 ,0 1 ,5 2 ,0Fig. 3.2 – Diffraction <strong>de</strong>s rayons X du Pe4CEH <strong>en</strong> poudre à température ambiante.52


CHAPITRE 3. ETUDE DES CRISTAUX LIQUIDES COLONNAIRES EN SOLUTION1 086F lu x d e c h a le u r (W /g )420-2-4-6-8-1 0-1 0 0 0 1 0 0 2 0 0 3 0 0Fig. 3.3 – Mesure <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>thalpie différ<strong>en</strong>tielle du Pe4CEH (vitesse 10˚C.min −1 ).3.1.2 Le choix <strong>de</strong>s solvants <strong>organique</strong>sLe chloroforme est le solvant que nous utilisons pour réaliser les dépôts par spin coating.Cep<strong>en</strong>dant, dans le cadre <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te étu<strong>de</strong> sur la dis<strong>solution</strong> <strong>de</strong>s <strong>cristaux</strong> liqui<strong>de</strong>s <strong>colonnaires</strong>nous n’avons pas utilisé le chloroforme car ses trois atomes <strong>de</strong> chlore r<strong>en</strong><strong>de</strong>nt impossibl<strong>et</strong>outes expéri<strong>en</strong>ces <strong>de</strong> diffraction <strong>de</strong>s rayons X.Les solvants <strong>organique</strong>s que nous avons utilisés pour dissoudre le Pe4CEH sont l’acétated’éthyle, le xylène, le dodécane <strong>et</strong> le diéthyl succinate. L’acétate d’éthyle a été choisi carc’est un solvant très volatil. De ce fait, il peut être utilisé comme solvant pour faire <strong>de</strong>sfilms minces ; c<strong>et</strong>te caractéristique le r<strong>en</strong>d proche du chloroforme. A l’inverse, le xylène,le dodécane <strong>et</strong> le diéthyl succinate sont <strong>de</strong>s solvants <strong>de</strong> moins <strong>en</strong> moins volatiles. Tous cessolvants ont été étudiés à la fois <strong>en</strong> diffusion dynamique <strong>de</strong> la lumière (mis à part le xylène) <strong>et</strong><strong>en</strong> diffraction <strong>de</strong>s rayons X. Ces solvants constitu<strong>en</strong>t <strong>de</strong> “bons solvants” puisqu’ils dissolv<strong>en</strong>tjusqu’à <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s conc<strong>en</strong>trations le Pe4CEH (tableau 3.1).Par opposition, nous avons utilisé un “mauvais solvant” du Pe4CEH. Il s’agit du diéthylsuccinate. Dans ce solvant, il suffit d’une faible conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong> Pe4CEH pour que la disso-53


3.2. TECHNIQUES UTILISÉESlution ne soit pas totale. De plus, il prés<strong>en</strong>te <strong>de</strong>s propriétés physiques différ<strong>en</strong>tes <strong>de</strong>s autressolvants <strong>organique</strong>s, comme par exemple sa température d’ébullition.“bons solvants” du Pe4CEHbp (˚C) η (cP) n 20Ddis<strong>solution</strong> complèteacétate d’éthyle 77 0.44 1.3723 wt < 79%xylène 138 0.62 1.505 wt < 81%dodécane 216 1.35 1.422 wt < 70%p<strong>en</strong>tane 36 0.24 1.359 wt < 69%“mauvais solvant” du Pe4CEHbp (˚C) η (cP) n 20Ddis<strong>solution</strong> complètediéthyl succinate 216 2.46 1.419 wt < 12%Tab. 3.1 –Pe4CEH.Solvants <strong>organique</strong>s utilisés ; propriétés physiques <strong>et</strong> dis<strong>solution</strong> maximale du3.2 Techniques utiliséesLes techniques <strong>de</strong> diffusion sont bi<strong>en</strong> connues <strong>en</strong> matières molles <strong>et</strong> constitue l’une <strong>de</strong>sprincipales métho<strong>de</strong>s pour la caractérisation <strong>de</strong> ces systèmes. La diffusion est l’un <strong>de</strong>s phénomènesqui affecte une on<strong>de</strong> lors <strong>de</strong> son passage à travers un milieu matériel. Nous avonsutilisé la diffusion <strong>de</strong> la lumière <strong>et</strong> la diffusion <strong>de</strong>s rayons X. Ces techniques repos<strong>en</strong>t sur lemême principe général. Lorsqu’une on<strong>de</strong> inci<strong>de</strong>nte plane monochromatique d’int<strong>en</strong>sité I 0 <strong>et</strong><strong>de</strong> longueur d’on<strong>de</strong> λ traverse un milieu matériel hétérogène, sa propagation est modifiée.Une partie du rayonnem<strong>en</strong>t se distribue alors dans toutes les directions <strong>de</strong> l’espace. C’est cephénomène qui est appelé diffusion (figure 3.4). L’int<strong>en</strong>sité diffusée est étudiée <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong>l’angle d’observation θ. Généralem<strong>en</strong>t, il est préférable d’étudier les variations <strong>de</strong> l’int<strong>en</strong>sité<strong>en</strong> fonction du vecteur d’on<strong>de</strong> −→ q que l’on définit <strong>de</strong> la manière suivante −→ q = −→ k i − −→ k f .La norme du vecteur <strong>de</strong> diffusion s’écrit selon les relations du tableau 3.2. Ces relationsmontr<strong>en</strong>t que le vecteur d’on<strong>de</strong> est inversem<strong>en</strong>t proportionnel à λ. Or les longueurs d’on<strong>de</strong>s54


CHAPITRE 3. ETUDE DES CRISTAUX LIQUIDES COLONNAIRES EN SOLUTIONdiffusion <strong>de</strong> la lumière diffusion <strong>de</strong>s rayons X 1longueur d’on<strong>de</strong> (Å) 4000 < λ < 7000 0.2 < λ < 2expression duvecteur d’on<strong>de</strong>gamme <strong>de</strong>q (Å−1 )q = 4πnλ sin θ 2q = 4π λ sin θ 25.10 −4 < q < 3.10 −3 10 −2 < q < 2.10 −1Tab. 3.2 – Comparaison <strong>en</strong>tre la technique <strong>de</strong> la diffusion <strong>de</strong> la lumière <strong>et</strong> <strong>de</strong>s rayons X.inci<strong>de</strong>ntes différ<strong>en</strong>t selon la technique employée. Donc il <strong>en</strong> est <strong>de</strong> même pour le domaine duvecteur d’on<strong>de</strong>.Faisceau inci<strong>de</strong>nt −→ k i✲Faisceau transmis✲θFaisceau diffusé −→ k fFig. 3.4 – Principe d’une expéri<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> diffusion où un échantillon (représ<strong>en</strong>té schématiquem<strong>en</strong>tpar un cube) est soumis à un rayonnem<strong>en</strong>t inci<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> longueur d’on<strong>de</strong> λ 0 .3.2.1 La diffusion <strong>de</strong> la lumièreÉclairons un échantillon <strong>de</strong> matière au moy<strong>en</strong> d’une lumière visible polarisée, <strong>de</strong> vecteurd’on<strong>de</strong> −→ k i . Le champ électrique −→ E i = E 0 e i(−→ k−→ i r −ω0 t)−→ n <strong>de</strong> l’on<strong>de</strong> inci<strong>de</strong>nte interagit avec lesélectrons <strong>de</strong>s molécules du matériau <strong>et</strong> produit sur son parcours une série <strong>de</strong> dipôles quioscill<strong>en</strong>t tous à la même fréqu<strong>en</strong>ce ω 0 . Ces charges oscillantes réém<strong>et</strong>t<strong>en</strong>t dans toutes lesdirections un rayonnem<strong>en</strong>t électromagnétique ✭ diffusé ✮ <strong>de</strong> longueur d’on<strong>de</strong> très voisine <strong>de</strong>1 sur un montage p<strong>et</strong>its angles55


3.2. TECHNIQUES UTILISÉEScelle du rayonnem<strong>en</strong>t inci<strong>de</strong>nt. Le champ électrique total diffusé −→ Ed, <strong>de</strong> vecteur d’on<strong>de</strong> −→ k <strong>de</strong>st alors simplem<strong>en</strong>t la somme <strong>de</strong>s champs élém<strong>en</strong>taires rayonnés par chaque dipôle.Du fait <strong>de</strong> l’agitation thermique, les molécules tourn<strong>en</strong>t <strong>et</strong> se déplac<strong>en</strong>t. La dynamique <strong>de</strong>sfluctuations d’une gran<strong>de</strong>ur A est caractérisée par sa fonction d’autocorrélation temporelle :C(τ) = 〈A(t)A(t + τ)〉 =limT −→∞12T∫ T−TA(t)A(t + τ)dt (3.1)C<strong>et</strong>te fonction nous révèle la façon dont sont reliées les valeurs <strong>de</strong> A à <strong>de</strong>ux instants quidiffér<strong>en</strong>t d’une durée τ. Nous pouvons <strong>en</strong> tirer les propriétés suivantes : lorsque t = 0, lacorrélation est totale (équation 3.2) <strong>et</strong>, lorsque t −→ ∞, la décorrélation <strong>en</strong>tre les valeurs <strong>de</strong>A est complète (équation 3.3).〈A(0)A(0)〉 = 〈A 2 〉 (3.2)〈A(0)A(∞)〉 = 0 (3.3)En diffusion dynamique <strong>de</strong> la lumière nous avons accès expérim<strong>en</strong>talem<strong>en</strong>t, à la fonctiond’autocorrélation <strong>de</strong> l’int<strong>en</strong>sité diffusée 〈I(q, t)I(q, 0)〉. Le schéma typique d’une telleexpéri<strong>en</strong>ce est indiquée sur la figure 3.5. Le détecteur utilisé <strong>en</strong> diffusion <strong>de</strong> lumière n’est <strong>en</strong>fait pas s<strong>en</strong>sible au champ électrique qu’il reçoit, mais a son int<strong>en</strong>sité. Un corrélateur réalise<strong>en</strong>suite la fonction d’autocorrélation normalisée g 2 (t) <strong>de</strong> l’int<strong>en</strong>site diffusée :g 2 (t) =〈I(q, t)I(q, 0)〉〈I(q, 0)〉 2 (3.4)Si le champ diffusé est une variable aléatoire qui obéit à la statistique gaussi<strong>en</strong>ne, <strong>et</strong> si levolume diffusant est suffisamm<strong>en</strong>t grand, on peut montrer que la fonction d’autocorrélationtemporelle normée du champ électrique diffusé g 1 (t), est reliée à g 2 (t) par la relation 3.5 [70] :g 2 (t) = 1 + α|g 1 (t)| 2 (3.5)où α représ<strong>en</strong>te le facteur <strong>de</strong> cohér<strong>en</strong>ce spatiale.En mesurant la fonction d’autocorrélation C(t) à différ<strong>en</strong>ts angles, c’est-à-dire pour différ<strong>en</strong>tsvecteurs d’on<strong>de</strong>s, on détermine le coeffici<strong>en</strong>t <strong>de</strong> diffusion appar<strong>en</strong>t D <strong>de</strong>s particules56


CHAPITRE 3. ETUDE DES CRISTAUX LIQUIDES COLONNAIRES EN SOLUTIONFig. 3.5 – Vue du <strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> l’expéri<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> diffusion <strong>de</strong> la lumière. Un faisceau laser <strong>de</strong> longueurd’on<strong>de</strong> λ, <strong>de</strong> vecteur d’on<strong>de</strong> ⃗ k i irradie l’échantillon. En raison du mouvem<strong>en</strong>t browni<strong>en</strong><strong>de</strong>s particules dans ce <strong>de</strong>rnier, le champ électrique diffusé subit <strong>de</strong>s fluctuations temporelles.L’analyse <strong>de</strong> ces fluctuations se fait à l’ai<strong>de</strong> d’un détecteur (PM) <strong>et</strong> d’un corrélateur.57


3.2. TECHNIQUES UTILISÉESdans le liqui<strong>de</strong>. En régime dilué, c’est-à-dire <strong>en</strong> l’abs<strong>en</strong>ce d’interactions <strong>en</strong>tre les diffuseurs, lerayon hydrodynamique R H associé aux obj<strong>et</strong>s <strong>en</strong> <strong>solution</strong> est relié au coeffici<strong>en</strong>t <strong>de</strong> diffusionpar l’équation 3.6 :D = k BTf(3.6)où f représ<strong>en</strong>te le coeffici<strong>en</strong>t <strong>de</strong> friction. Dans le cas d’une sphère l’équation 3.6 <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t :D =où η est la viscosité du milieu <strong>et</strong> R H le rayon <strong>de</strong> l’obj<strong>et</strong>.k BT6πηR H(3.7)3.2.1.1 Expression <strong>de</strong> la fonction d’autocorrélation du champ électriqueAfin d’exploiter les résultats obt<strong>en</strong>us <strong>de</strong> la fonction d’autocorrélation C(t), nous <strong>de</strong>vonsdéterminer l’expression générale <strong>de</strong> g 1 (t). En eff<strong>et</strong>, ces <strong>de</strong>ux gran<strong>de</strong>urs sont reliées par :C(t) = A.g 2 (t) = A [ 1 + α.g1(t) ] 2 (3.8)où A représ<strong>en</strong>te l’int<strong>en</strong>sité totale recueillie sur le détecteur.La fonction <strong>de</strong> corrélation du champ est associée au facteur <strong>de</strong> structure dynamique dumatériau S(q,t) selon :g 1 (q, t) =S(q, t)S(q, 0)(3.9)Pour un système polydisperse, la fonction d’autocorrélation du champ électrique g 1 (t)peut s’écrire par une expon<strong>en</strong>tielle étirée ou selon la fonction <strong>de</strong> Kohlrausch-Williams-Watts[71]S(q, t) = ∑ iA i exp [−(t/τ i )] β i(3.10)où A i <strong>et</strong> τ i représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t respectivem<strong>en</strong>t l’amplitu<strong>de</strong> <strong>et</strong> le temps <strong>de</strong> relaxation associé àchaque mo<strong>de</strong>. Le paramètre β i , qui est compris <strong>en</strong>tre 0 < β i< 1 traduit l’étirem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> lafonction expon<strong>en</strong>tielle . Pour un système monodisperse, β i est proche <strong>de</strong> 1, tandis que pourun système polydisperse β i t<strong>en</strong>d vers 0.58


CHAPITRE 3. ETUDE DES CRISTAUX LIQUIDES COLONNAIRES EN SOLUTIONDans le système que nous étudions, cristal liqui<strong>de</strong> colonnaire dans un solvant <strong>organique</strong>,<strong>de</strong>ux temps sont accessibles à partir <strong>de</strong> la fonction d’autocorrélation C(t) (figure 3.6) : untemps court associé au mo<strong>de</strong> rapi<strong>de</strong>, noté τ F , <strong>et</strong> un temps long associé au mo<strong>de</strong> l<strong>en</strong>t notéτ S . Selon la relation 3.10, le facteur <strong>de</strong> structure se décompose suivant :[ ( )] βS[ ( )] βFttS(q, t) = A S exp − + A F exp −(3.11)τ S τ FA F <strong>et</strong> A S représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t respectivem<strong>en</strong>t l’amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s rapi<strong>de</strong> <strong>et</strong> l<strong>en</strong>t. A partir <strong>de</strong>l’équation 3.9, nous obt<strong>en</strong>ons l’expression générale <strong>de</strong> g 2 1(t).{[g1(t) 2 A S=exp −A S + A F( tτ S) βS]+A FA S + A Fexp[−( tτ F) βF]} 2(3.12)A l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te expression, nous pourrons ajuster la fonction d’autocorrélation C(t).Cep<strong>en</strong>dant, il faudra ajuster l’expression <strong>de</strong> g 2 1(t) suivant les valeurs <strong>de</strong> t. Ainsi, les cas oùt ≃ τ F <strong>et</strong> t ≃ τ S seront discutés dans les paragraphes 3.3.2.1 <strong>et</strong> 3.3.2.2.8 ,7 x 1 0 7 8 ,6 x 1 0 78 ,5 x 1 0 7τ F8 ,4 x 1 0 7C (t)8 ,3 x 1 0 78 ,2 x 1 0 78 ,1 x 1 0 7τ S8 x 1 0 77 ,9 x 1 0 77 ,8 x 1 0 71 0 -7 1 0 -6 1 0 -5 1 0 -4 1 0 -3 1 0 -2 1 0 -1 1 0 0t (s )Fig. 3.6 – Un exemple <strong>de</strong> courbe <strong>de</strong> corrélation C(t). Nous constatons la prés<strong>en</strong>ce d’un tempscourt pour τ F ≃ 10 µs <strong>et</strong> d’un temps long pour τ S ≃ 0.05s. Ces <strong>de</strong>ux temps sont séparés parun plateau pratiquem<strong>en</strong>t horizontal que l’on note C .59


3.2. TECHNIQUES UTILISÉES3.2.1.2 ContrasteEn diffusion <strong>de</strong> la lumière, le contraste est dû aux modulations d’indice <strong>de</strong> réfraction <strong>et</strong>est donné par la relation 3.13.∂n∂c ≃ n − n 0c(3.13)avecn : l’indice <strong>de</strong> réfraction du matériaun 0 : l’indice <strong>de</strong> réfraction du solvantNous avons vu que les <strong>cristaux</strong> liqui<strong>de</strong>s <strong>colonnaires</strong> sont biréfring<strong>en</strong>ts <strong>et</strong> ont donc <strong>de</strong>uxindices <strong>de</strong> réfraction n o <strong>et</strong> n e . Ces <strong>de</strong>ux gran<strong>de</strong>urs sont reliées à l’indice <strong>de</strong> réfraction moy<strong>en</strong>¯n par :¯n = 2n 0 + n e3(3.14)Pour déterminer l’indice du matériau, nous avons mesuré l’indice <strong>de</strong> réfraction moy<strong>en</strong> ¯n.Pour cela, dans une cellule fermée, le matériau est chauffé jusqu’à sa phase liqui<strong>de</strong> isotrope.Nous avons utilisé le Py4CEH, car sa température <strong>de</strong> clarification est <strong>de</strong> 92˚C (au lieu <strong>de</strong>255˚C pour le Pe4CEH). Un faisceau laser, λ = 632.8 nm, est réfracté dans la cellule. Enmesurant la déviation du faisceau laser sur un écran placé à quelques mètres, il est possibled’avoir accès à l’indice <strong>de</strong> réfraction moy<strong>en</strong> du Py4CEH ; nous obt<strong>en</strong>ons ¯n = 1.57.Au problème d’absorption près, l’indice <strong>de</strong> réfraction moy<strong>en</strong> ne doit pas être trop différ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>tre le Pe4CEH <strong>et</strong> le Py4CEH ; aussi nous pr<strong>en</strong>drons ¯n = 1.57 pour le Pe4CEH.Pour augm<strong>en</strong>ter le contraste, l’écart <strong>en</strong>tre le solvant <strong>organique</strong> <strong>et</strong> le matériau doit êtreimportant. Les solvants <strong>organique</strong>s que nous avons utilisés pour les expéri<strong>en</strong>ces <strong>de</strong> diffusion<strong>de</strong> la lumière sont l’acétate d’éthyle <strong>et</strong> le dodécane. Leur indice <strong>de</strong> réfraction est beaucoupplus faible que celui du Pe4CEH (tableau 3.1).3.2.1.3 Montage expérim<strong>en</strong>talLe faisceau inci<strong>de</strong>nt est produit <strong>en</strong> utilisant un laser Krypton, polarisé verticalem<strong>en</strong>t,qui fournit une longueur d’on<strong>de</strong> λ 0 = 647.1nm. La fonction d’autocorrélation <strong>de</strong> l’int<strong>en</strong>-60


CHAPITRE 3. ETUDE DES CRISTAUX LIQUIDES COLONNAIRES EN SOLUTIONsité diffusée 〈I(q, t)I(q, 0)〉 est accumulée <strong>en</strong> détection homodyne au moy<strong>en</strong> d’un corrélateurBrookhav<strong>en</strong>. Il est possible <strong>de</strong> faire varier l’angle <strong>de</strong> détection <strong>de</strong> la lumière diffusée <strong>de</strong> 25à 155 <strong>de</strong>grés. L’intégration nécessaire au calcul <strong>de</strong> la fonction d’autocorrélation est réaliséeavec un temps d’échantillonnage τ sur une durée totale <strong>de</strong> plusieurs minutes voire quelquesheures, le corrélateur pouvant être utilisé <strong>en</strong> mo<strong>de</strong> linéaire ou logarithmique. Si le signalproduit conti<strong>en</strong>t plusieurs temps <strong>de</strong> relaxation différ<strong>en</strong>ts, il est préférable d’opérer avec unéchantillonnage temporel <strong>en</strong> mo<strong>de</strong> logarithmique. Cela perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> connaître la fonction d’autocorrélationdu signal sur une gran<strong>de</strong> ét<strong>en</strong>due temporelle. Toutes les expéri<strong>en</strong>ces ont étéréalisées avec un échantillonnage temporel <strong>en</strong> mo<strong>de</strong> logarithmique.3.2.1.4 Préparation <strong>de</strong>s échantillonsLa préparation <strong>de</strong>s échantillons se déroule <strong>en</strong> plusieurs étapes. Tout d’abord, il s’agit <strong>de</strong>n<strong>et</strong>toyer le tube <strong>en</strong> verre qui va accueillir la <strong>solution</strong> <strong>de</strong> Pe4CEH pour les expéri<strong>en</strong>ces <strong>de</strong>diffusion <strong>de</strong> la lumière. Ce tube est lavé à l’acétone dans un bain à ultrasons puis séché dansune étuve à 70˚C. Le cristal liqui<strong>de</strong> colonnaire y est <strong>en</strong>suite introduit. Pour limiter au maximumla prés<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> poussières, le solvant <strong>organique</strong> est filtré plusieurs fois à l’ai<strong>de</strong> d’un filtre<strong>en</strong> PTFE <strong>de</strong> 0.2 µm puis versé dans le tube <strong>en</strong> verre jusqu’à obt<strong>en</strong>ir la conc<strong>en</strong>tration désirée<strong>en</strong> cristal liqui<strong>de</strong> colonnaire. Il est important <strong>de</strong> réaliser c<strong>et</strong>te <strong>de</strong>rnière opération sous unehotte à flux laminaire, toujours dans le but d’éviter les poussières. Pour bi<strong>en</strong> homogénéiserla <strong>solution</strong>, nous la passons plusieurs fois à l’agitateur vortex. Enfin, avec le souci <strong>de</strong> vouloirparfaitem<strong>en</strong>t dissoudre le cristal liqui<strong>de</strong> colonnaire, nous introduisons la <strong>solution</strong> dans unbain à ultrasons p<strong>en</strong>dant quelques minutes. La <strong>de</strong>rnière étape consiste à n<strong>et</strong>toyer laparoi extérieure du tube <strong>en</strong> verre. Dans un premier temps, un papier imbibé d’<strong>et</strong>hanol nousperm<strong>et</strong> <strong>de</strong> dégraisser le tube. Dans un second temps, <strong>de</strong> l’<strong>et</strong>hanol est abondamm<strong>en</strong>t versépuis <strong>en</strong>levé à l’ai<strong>de</strong> d’air comprimé.Avant <strong>de</strong> l’étudier, la <strong>solution</strong> est laissée quelques jours au repos afin que les poussièrespersistantes sédim<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t.61


3.2. TECHNIQUES UTILISÉES3.2.2 La diffraction <strong>de</strong>s rayons XDans c<strong>et</strong>te étu<strong>de</strong> sur la dis<strong>solution</strong> du Pe4CEH dans différ<strong>en</strong>ts solvants <strong>organique</strong>s, nouscherchons à savoir si les molécules discotiques s’organiss<strong>en</strong>t sous forme <strong>de</strong> colonnes <strong>en</strong> <strong>solution</strong>.Si tel est le cas, la technique <strong>de</strong> diffraction <strong>de</strong>s rayons X perm<strong>et</strong> d’accé<strong>de</strong>r aux paramètresstructuraux <strong>de</strong> la mésophase <strong>en</strong> <strong>solution</strong> à savoir la distance inter-colonnes <strong>et</strong> surtoutl’espacem<strong>en</strong>t irrégulier <strong>en</strong>tre les disques au sein <strong>de</strong>s colonnes (ordre liqui<strong>de</strong>). Elle perm<strong>et</strong>aussi d’obt<strong>en</strong>ir <strong>de</strong>s r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts sur l’ordre local <strong>de</strong> la phase, c’est-à-dire au niveau <strong>de</strong>sarrangem<strong>en</strong>ts moléculaires à courte distance.3.2.2.1 ContrasteEn diffusion <strong>de</strong>s rayons X, le contraste est dû aux modulations <strong>de</strong> la <strong>de</strong>nsité électronique,noté ρ <strong>et</strong> qui s’exprime <strong>en</strong> (e − / Å3 ), <strong>en</strong>tre le matériau <strong>et</strong> son <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t. Dans notrecas, il s’agit <strong>de</strong> distinguer le cristal liqui<strong>de</strong> colonnaire du solvant qui l’<strong>en</strong>toure. Le Pe4CEHest l’association <strong>en</strong>tre un cœur aromatique <strong>de</strong> pérylène <strong>et</strong> <strong>de</strong>s chaînes aliphatiques. Il fautdonc différ<strong>en</strong>cier la <strong>de</strong>nsité électronique du cœur aromatique, <strong>de</strong>s chaînes aliphatiques <strong>et</strong> dusolvant (figure 3.7). Pour cela nous avons utilisé la relation 1 3.15.ρ = N A.Z.µ.10 24M(3.15)oùN A : nombre d’Avogadro (N A = 6, 02.10 23 mol −1 )Z : nombre d’électronsM : masse molaire (g.mol −1 )µ : masse volumique (g.cm −3 )Leur masse volumique étant connue, c<strong>et</strong>te relation s’applique très bi<strong>en</strong> aux solvants <strong>organique</strong>s.En revanche, il est nécessaire <strong>de</strong> déterminer l’expression <strong>de</strong> la masse volumique duPe4CEH. En considérant un arrangem<strong>en</strong>t hexagonal <strong>de</strong>s colonnes dans lequel les moléculessont espacées <strong>de</strong> e stacking = 6 Å [38], nous obt<strong>en</strong>ons l’expression 3.16 :1 Dans c<strong>et</strong>te expression, nous multiplions par 10 24 pour obt<strong>en</strong>ir la <strong>de</strong>nsité électronique ρ <strong>en</strong> (e − / Å3 )62


CHAPITRE 3. ETUDE DES CRISTAUX LIQUIDES COLONNAIRES EN SOLUTIONµ =MN A .S.e stacking(3.16)où S représ<strong>en</strong>te la surface du cœur aromatique ou <strong>de</strong>s chaînes. Ce paramètre est estiméavec un modèle géométrique <strong>de</strong> la molécule représ<strong>en</strong>tée par <strong>de</strong>ux disques conc<strong>en</strong>triques, <strong>de</strong>rayon R a = 5.4 Å pour le cœur aromatique <strong>et</strong> <strong>de</strong> rayon R c = 10.6aliphatiques.<strong>de</strong>nsité électronique(e − / Å3 )✻ρ cœurÅ pour les chaînesρ chaînesρ solvant✲dFig. 3.7 – Schéma <strong>de</strong> la <strong>de</strong>nsité électronique d’une molécule discotique <strong>de</strong> Pe4CEH. L’origine<strong>de</strong> la molécule correspond au c<strong>en</strong>tre du cœur aromatique.Les <strong>de</strong>nsités électroniques du cœur aromatique <strong>et</strong> <strong>de</strong>s chaînes sont respectivem<strong>en</strong>t égalesà 0,33 <strong>et</strong> 0,21 e − / Å3 . L’ordre liqui<strong>de</strong> <strong>de</strong>s molécules discotiques sous forme <strong>de</strong> colonnes estdû à l’empilem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s cœurs aromatiques. Pour que le contraste soit le plus important, ilfaut que la <strong>de</strong>nsité électronique du cœur aromatique soit éloignée <strong>de</strong> celle du solvant. De cefait, les solvants les plus appropriés pour réaliser les expéri<strong>en</strong>ces <strong>de</strong> diffraction <strong>de</strong>s rayons Xsont le p<strong>en</strong>tane <strong>et</strong> le dodécane (tableau 3.3).3.2.2.2 Montage expérim<strong>en</strong>talLes expéri<strong>en</strong>ces <strong>de</strong> diffraction <strong>de</strong>s rayons X ont été réalisées sur un“Nanostar”conçu par lafirme Bruker (figure 3.8). Il comporte un tube à ano<strong>de</strong> <strong>de</strong> cuivre fonctionnant sous une t<strong>en</strong>sion<strong>de</strong> 40 kV <strong>et</strong> un courant <strong>de</strong> 35 mA. La radiation CuKα (λ = 1.54 Å) est sélectionnée parune optique constituée <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux miroirs <strong>de</strong> Goebel. Trois trous, les “Pinholes”, perm<strong>et</strong>t<strong>en</strong>t <strong>de</strong>collimater le faisceau. Le <strong>de</strong>rnier diaphragme a un diamètre proche <strong>de</strong> 300 µm. Un détecteur63


3.2. TECHNIQUES UTILISÉES<strong>de</strong>nsité électronique (e − / Å 3 )solvants <strong>organique</strong>sacétate d’éthyle 0.30xylène 0.28Pe4CEH“cœur” 0.33dodécane 0.26“chaînes” 0.21p<strong>en</strong>tane 0.22Tab. 3.3 – D<strong>en</strong>sité électronique <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts solvants <strong>organique</strong>s, du cœur aromatique <strong>et</strong><strong>de</strong>s chaînes.à fils “HiStar” <strong>de</strong> Bruker <strong>de</strong> dim<strong>en</strong>sions 22 x 22 cm est placé à la distance d <strong>de</strong> l’échantillon <strong>et</strong>perm<strong>et</strong> d’acquérir un spectre bidim<strong>en</strong>sionnel qui est <strong>en</strong>suite regroupé <strong>de</strong> façon azimutale. Onobti<strong>en</strong>t ainsi l’int<strong>en</strong>sité diffusée I(q) <strong>en</strong> unités arbitraires <strong>en</strong> fonction du vecteur <strong>de</strong> diffusionq. La gamme <strong>de</strong> vecteur <strong>de</strong> diffusion disponible s’ét<strong>en</strong>d <strong>de</strong> 0,0096 à 0,2 Å−1 .ABCDdEFig. 3.8 – Schéma du montage du “Nanostar”. A : source, B : miroirs <strong>de</strong> Goebel, C : Pinholes,D : Chambre échantillon sous vi<strong>de</strong>, E : détecteur.3.2.2.3 Préparation <strong>de</strong>s échantillonsLes <strong>solution</strong>s <strong>de</strong> Pe4CEH sont préparées dans <strong>de</strong>s pilluliers hermétiques. Elles sont <strong>en</strong>suiteintroduites dans <strong>de</strong>s capillaires <strong>en</strong> verre. Il est important <strong>de</strong> bi<strong>en</strong> les sceller à la flamme pourqu’ils résist<strong>en</strong>t au vi<strong>de</strong> imposé dans l’<strong>en</strong>ceinte <strong>de</strong>s rayons X. Il est important <strong>de</strong> noter qu’àaucun mom<strong>en</strong>t les <strong>solution</strong>s ne sont introduites dans un bain à ultrasons.64


CHAPITRE 3. ETUDE DES CRISTAUX LIQUIDES COLONNAIRES EN SOLUTION3.3 Cristal liqui<strong>de</strong> colonnaire <strong>en</strong> bon solvant3.3.1 Solutions macroscopiques observées optiquem<strong>en</strong>tNous avons vu que le Pe4CEH se dissout jusqu’à <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s conc<strong>en</strong>trations dans le xylène,l’acétate d’éthyle <strong>et</strong> le dodécane (tableau 3.1). Chaque <strong>solution</strong>, <strong>de</strong> la plus diluée à la plusconc<strong>en</strong>trée, reste parfaitem<strong>en</strong>t transpar<strong>en</strong>te. De plus, nous n’observons aucun phénomène <strong>de</strong>diffusion ou <strong>de</strong> diffraction, donc pas d’interactions fortes avec la lumière. Il est raisonnabled’imaginer que ces obj<strong>et</strong>s ont <strong>de</strong>s tailles caractéristiques beaucoup plus p<strong>et</strong>ites que la longueurd’on<strong>de</strong> <strong>de</strong> la lumière. De ce fait, l’ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> la taille maximum <strong>de</strong>s obj<strong>et</strong>s <strong>en</strong><strong>solution</strong> est inférieure à λ/10 soit 2 <strong>en</strong>viron 50 nm.Par ailleurs, <strong>en</strong>tre polariseurs croisés, les <strong>solution</strong>s ne sont pas biréfring<strong>en</strong>tes, elles sontoptiquem<strong>en</strong>t isotropes. Ainsi, il n’y a pas d’ordre à <strong>de</strong>s échelles comparables à la longueurd’on<strong>de</strong> <strong>de</strong> la lumière. Ce résultat est assez original au vu <strong>de</strong> ce que nous avons décrit dans leparagraphe 1.2.3.4. Les agrégats <strong>de</strong> type colonnaire, qu’ils soi<strong>en</strong>t formés par <strong>de</strong>s OPV, <strong>de</strong>spyridylami<strong>de</strong>s trimésiques ou <strong>en</strong>core <strong>de</strong>s composés <strong>colonnaires</strong>, prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t tous <strong>de</strong>s <strong>solution</strong>sbiréfring<strong>en</strong>tes [48, 51].3.3.2 Diffusion dynamique <strong>de</strong> la lumièreNous avons <strong>de</strong>ux temps à pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte. Le premier temps τ F associé au mo<strong>de</strong>rapi<strong>de</strong> <strong>et</strong> le second τ S associé au mo<strong>de</strong> l<strong>en</strong>t (figure 3.6). Ces <strong>de</strong>ux temps sont très éloignésl’un <strong>de</strong> l’autre (τ F ≈ 10 µs <strong>et</strong> τ S ≈ 0.05 s). Entre, nous remarquons l’exist<strong>en</strong>ce d’un plateauhorizontal que l’on note C . Ce plateau nous sera utile dans le paragraphe 3.3.2.3.3.3.2.1 Etu<strong>de</strong> du premier mo<strong>de</strong>Dans ce paragraphe, nous nous intéressons à la partie <strong>de</strong> la courbe <strong>de</strong> corrélation C(t)pour laquelle t ≪ τ S . L’expression <strong>de</strong> |g 1 (t)| 2 s’écrit selon l’équation 3.17. Le mo<strong>de</strong> rapi<strong>de</strong>se relaxe tandis que le mo<strong>de</strong> l<strong>en</strong>t n’a pas <strong>en</strong>core comm<strong>en</strong>cé. Dans l’expression <strong>de</strong> |g 1 (t)| 2 , la( ) 2Aprés<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> SA S +A Fr<strong>en</strong>d compte <strong>de</strong> ce phénomène.2 avec λ ≃ 500 nm, la longueur d’on<strong>de</strong> <strong>de</strong> la lumière65


3.3. CRISTAL LIQUIDE COLONNAIRE EN BON SOLVANT( ) 2 ( ) 2 ( ) βF( ) βF|g 1 (t)| 2 ASAF−2t A S A F −t=+exp + 2A S + A F A S + A F τ F (A S + A F ) exp (3.17)2 τ F1 41 2)-21 00 ,2 31 /D (1 0 -9 s .m86420 ,0 500 1 0 2 0 3 0 4 0 5 0 6 0 7 0 8 0w t %Fig. 3.9 – Variation <strong>de</strong> l’inverse du coeffici<strong>en</strong>t <strong>de</strong> diffusion associé aux premiers temps (τ F )<strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong> Pe4CEH dans l’acétate d’éthyle.Pour différ<strong>en</strong>ts vecteurs d’on<strong>de</strong>s, le temps court est obt<strong>en</strong>u <strong>en</strong> ajustant la fonction <strong>de</strong>corrélation à partir <strong>de</strong> la relation 3.8 <strong>et</strong> <strong>en</strong> utilisant l’expression 3.17 pour |g 1 (t)| 2 . Puis, <strong>en</strong>traçant les variations <strong>de</strong> 1/τ F <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> q 2 , nous obt<strong>en</strong>ons le coeffici<strong>en</strong>t <strong>de</strong> diffusion <strong>en</strong>utilisant l’expression 1/τ F = D F .q 2 . Il s’agit d’un régime diffusif puisque 1/τ F est proportionnelà q 2 . C<strong>et</strong>te opération est répétée pour <strong>de</strong>s <strong>solution</strong>s <strong>de</strong> conc<strong>en</strong>trations différ<strong>en</strong>tes.La figure 3.9 représ<strong>en</strong>te les variations <strong>de</strong> l’inverse du coeffici<strong>en</strong>t <strong>de</strong> diffusion <strong>en</strong> fonction<strong>de</strong> la conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong> Pe4CEH dans l’acétate d’éthyle. Nous remarquons que l’inverse ducoeffici<strong>en</strong>t <strong>de</strong> diffusion reste pratiquem<strong>en</strong>t constant jusqu’à wt ≃ 30%. Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> c<strong>et</strong>teconc<strong>en</strong>tration, il croit brutalem<strong>en</strong>t (p<strong>en</strong>te <strong>de</strong> 0.22.10 −9 s.m −2 ). Autrem<strong>en</strong>t dit pour <strong>de</strong>s valeurssupérieures à wt ≃ 30%, le coeffici<strong>en</strong>t <strong>de</strong> diffusion diminue ce qui traduit la difficulté <strong>de</strong>sagrégats à se déplacer. Ce changem<strong>en</strong>t brutal <strong>de</strong> p<strong>en</strong>te peut être vu comme un changem<strong>en</strong>t<strong>de</strong> régime. Cela nous perm<strong>et</strong> d’imaginer un régime dilué avant wt ≃ 30% <strong>et</strong> un régime plusconc<strong>en</strong>tré lorsque les <strong>solution</strong>s sont supérieures à c<strong>et</strong>te conc<strong>en</strong>tration.66


CHAPITRE 3. ETUDE DES CRISTAUX LIQUIDES COLONNAIRES EN SOLUTIONEn régime conc<strong>en</strong>tré, nous sommes <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce d’un mo<strong>de</strong> collectif <strong>de</strong> déplacem<strong>en</strong>t. Aussi,le rayon hydrodynamique associé n’a pas <strong>de</strong> s<strong>en</strong>s physique. En revanche, dans le régime diluéla valeur <strong>de</strong>s rayons hydrodynamiques est comprise <strong>en</strong>tre 1.8 <strong>et</strong> 2.1 nm, ce que l’on peutinterpréter comme un p<strong>et</strong>it empilem<strong>en</strong>t d’<strong>en</strong>viron 5 molécules (“p<strong>et</strong>ite pile d’assi<strong>et</strong>tes”) .3.3.2.2 Etu<strong>de</strong> du second mo<strong>de</strong>Intéressons-nous à la partie <strong>de</strong> la courbe <strong>de</strong> corrélation C(t) pour laquelle τ F ≪ t ≃ τ S .Dans ce cas, |g 1 (t)| 2 s’écrit sous la forme :|g 1 (t)| 2 =( ) 2 ( ) βS AS−2texp(3.18)A S + A F τ SLe temps l<strong>en</strong>t s’obti<strong>en</strong>t selon le même procédé décrit au paragraphe précè<strong>de</strong>nt, à ladiffér<strong>en</strong>ce que l’expression 3.18 <strong>de</strong> |g 1 (t)| 2 est utilisée dans la relation 3.8. Le second mo<strong>de</strong><strong>de</strong> relaxation s’effectue égalem<strong>en</strong>t selon un régime diffusif.Les variations <strong>de</strong> l’inverse du coeffici<strong>en</strong>t <strong>de</strong> diffusion associées aux temps l<strong>en</strong>ts (τ S ) <strong>en</strong>fonction <strong>de</strong> la conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong> Pe4CEH dans l’acétate d’éthyle sont représ<strong>en</strong>tées sur lafigure 3.10. De la même manière que pour les premiers temps, nous observons <strong>de</strong>ux régimesdiffér<strong>en</strong>ts avec un changem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> p<strong>en</strong>te correspondant à wt ≃ 40%. En régime dilué, la p<strong>en</strong>teest <strong>de</strong> 0.08.10 −12 s.m −2 puis augm<strong>en</strong>te après wt ≃ 40% pour atteindre 2.17.10 −12 s.m −2 .A l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> la relation 3.7, la taille <strong>de</strong>s agrégats <strong>en</strong> <strong>solution</strong> que nous déterminons estcomprise <strong>en</strong>tre 500 <strong>et</strong> 700 nm, ce qui semble indiquer que le mo<strong>de</strong> l<strong>en</strong>t provi<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la diffusion<strong>de</strong> larges obj<strong>et</strong>s [72]. Cep<strong>en</strong>dant, ce résultat est <strong>en</strong> contradiction avec ce que nous avonsobservé au paragraphe 3.3.1, où nous avons estimé que les obj<strong>et</strong>s <strong>en</strong> <strong>solution</strong> ne peuv<strong>en</strong>t pasdépasser une taille <strong>de</strong> 50 nm.Par ailleurs, la variation <strong>de</strong> l’inverse du temps <strong>de</strong> relaxation <strong>en</strong> fonction du carré duvecteur d’on<strong>de</strong> est linéaire. C<strong>et</strong>te remarque s’applique au <strong>de</strong>ux mo<strong>de</strong>s, rapi<strong>de</strong> <strong>et</strong> l<strong>en</strong>t, <strong>et</strong> cequelle que soit la conc<strong>en</strong>tration. Cela nous indique que ces <strong>de</strong>ux régimes sont diffusifs.3.3.2.3 Poids relatif du mo<strong>de</strong> l<strong>en</strong>tEn diffusion dynamique <strong>de</strong> la lumière, chaque mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> relaxation se fait avec sa propreamplitu<strong>de</strong> qui est proportionnelle au nombre d’obj<strong>et</strong>s qui se trouv<strong>en</strong>t dans c<strong>et</strong> état. Dans67


3.3. CRISTAL LIQUIDE COLONNAIRE EN BON SOLVANT6 05 02 ,1 7-21 /D (1 0 -1 2 s .m)4 03 02 01 000 ,0 80 1 0 2 0 3 0 4 0 5 0 6 0 7 0 8 0w t %Fig. 3.10 – Variations <strong>de</strong> l’inverse du coeffici<strong>en</strong>t <strong>de</strong> diffusion associées aux temps l<strong>en</strong>t (τ S )<strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong> Pe4CEH dans l’acétate d’éthyle.notre cas, il faut considérer l’amplitu<strong>de</strong> du mo<strong>de</strong> rapi<strong>de</strong> que l’on note A F <strong>et</strong> celle du mo<strong>de</strong>l<strong>en</strong>t que l’on note A S . Le poids relatif du mo<strong>de</strong> l<strong>en</strong>t est défini comme étant l’amplitu<strong>de</strong> dumo<strong>de</strong> l<strong>en</strong>t par rapport à la somme <strong>de</strong>s amplitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s rapi<strong>de</strong> <strong>et</strong> l<strong>en</strong>t.poids relatif du mo<strong>de</strong> l<strong>en</strong>t :A SA S + A FLe poids relatif du mo<strong>de</strong> l<strong>en</strong>t est déterminé à partir <strong>de</strong> la fonction d’autocorrélation <strong>de</strong>la manière suivante. Rappelons que C est le plateau horizontal qui sépare τ F <strong>de</strong> τ S .On sait que|g 1 (0)| 2 = 1<strong>et</strong>ainsi d’après (3.5),|g 1 (>)| 2 =(ASA S + A F) 2( ) 2 ASg 2 (>) = 1 + αA S + A F68


CHAPITRE 3. ETUDE DES CRISTAUX LIQUIDES COLONNAIRES EN SOLUTIONd’oùord’oùA SA S + A F=A SA S + A F=(g2 (>) − 1αg 2 (0) = 1 + α(g2 (>) − 1g 2 (0) − 1) 1/2) 1/2Et C(t), qui correspond aux données brutes du corrélateur est reliée à g 2 (t) paroù A est l’int<strong>en</strong>sité totale mesurée.Nous obt<strong>en</strong>ons finalem<strong>en</strong>t,A SA S + A F=C(t) = A.g 2 (t) (3.19)( ) 1/2 C − C(t → ∞)(3.20)C(0) − C(t → ∞)À partir d’une courbe <strong>de</strong> corrélation C(t), nous pouvons déterminer le poids relatif dumo<strong>de</strong> l<strong>en</strong>t grâce à l’équation 3.20. Nous allons donc étudier les variations du poids relatif dumo<strong>de</strong> l<strong>en</strong>t <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la conc<strong>en</strong>tration <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’angle d’observation. Rappelons que l’angled’observation θ est relié au vecteur <strong>de</strong> diffusion q par la relation :q = 4πnλ sinθ 2Cela implique que lorsque l’angle d’observation est faible (typiquem<strong>en</strong>t θ < 50˚), le vecteur<strong>de</strong> diffusion nous donne accès à <strong>de</strong>s obj<strong>et</strong>s <strong>de</strong> tailles importantes. En revanche, lorsque levecteur <strong>de</strong> diffusion est plus grand (θ > 50˚), ce sont <strong>de</strong>s obj<strong>et</strong>s <strong>de</strong> plus p<strong>et</strong>ite taille qui sontobservés.Sur la figure 3.11 sont représ<strong>en</strong>tées les variations relatives du mo<strong>de</strong> l<strong>en</strong>t <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong>l’angle d’observation, pour <strong>de</strong>s conc<strong>en</strong>trations allant <strong>de</strong> wt = 17% à wt = 62%. De manièregénérale, nous constatons que le poids relatif du mo<strong>de</strong> l<strong>en</strong>t diminue avec l’angle. En fixant69


3.3. CRISTAL LIQUIDE COLONNAIRE EN BON SOLVANT1 ,0A s lo w/ (A s lo w+ A fa s t)0 ,90 ,80 ,70 ,60 ,50 ,40 ,30 ,20 ,10 ,02 0 4 0 6 0 8 0 1 0 0 1 2 0θFig. 3.11 – Variations du poids relatif du mo<strong>de</strong> l<strong>en</strong>t <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l’angle pour plusieursconc<strong>en</strong>trations <strong>en</strong> Pe4CEH dans l’acétate d’éthyle.1 ,0 θ 0 ,90 ,8A s lo w/ (A s lo w+ A fa s t)0 ,70 ,60 ,50 ,40 ,30 ,20 ,10 ,02 0 2 5 3 0 3 5 4 0 4 5 5 0 5 5 6 0 6 5Fig. 3.12 – Poids relatif du mo<strong>de</strong> l<strong>en</strong>t <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong> Pe4CEH dansl’acétate d’éthyle. L’angle d’analyse est fixé à θ = 50˚.70


CHAPITRE 3. ETUDE DES CRISTAUX LIQUIDES COLONNAIRES EN SOLUTIONl’angle d’analyse θ à 50 <strong>de</strong>grés, nous obt<strong>en</strong>ons la figure 3.12. Pour les <strong>solution</strong>s telles que wt


3.3. CRISTAL LIQUIDE COLONNAIRE EN BON SOLVANTTout d’abord, nous avons étudié une <strong>solution</strong> <strong>de</strong> Pe4CEH dans l’acétate d’éthyle <strong>de</strong>conc<strong>en</strong>tration wt = 19.7% <strong>et</strong> une autre dans le dodécane <strong>de</strong> conc<strong>en</strong>tration wt = 32.1%. Ces<strong>solution</strong>s sont analysées puis passées aux ultrasons. Ce processus est répété plusieurs fois.Afin <strong>de</strong> pouvoir comparer les courbes <strong>de</strong> corrélation nous les avons normalisées par rapportà l’int<strong>en</strong>sité totale mesurée. Ainsi, les figures 3.13 <strong>et</strong> 3.14 représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t les variations <strong>de</strong> g 2 (t)pour différ<strong>en</strong>ts temps d’ultrasons. L’angle <strong>de</strong> mesure est fixé à 50 <strong>de</strong>grés.Nous remarquons sur la figure 3.13 que lorsque la <strong>solution</strong> <strong>de</strong> Pe4CEH dans l’acétated’éthyle ne subit pas d’ultrasons, aucun second temps n’est constaté. Ce résultat est surpr<strong>en</strong>antpuisque jusqu’ici toutes les <strong>solution</strong>s étudiées ont un second temps. Par ailleurs, unefois que c<strong>et</strong>te <strong>solution</strong> est passée <strong>de</strong>ux minutes aux ultrasons, nous constatons l’apparitiondu second temps. Il semblerait donc que celui-ci soit favorisé par l’emploi <strong>de</strong>s ultrasons.Pour c<strong>et</strong> échantillon, les tailles caractéristiques du premier <strong>et</strong> du second mo<strong>de</strong> sont regroupéessur le tableau <strong>de</strong> la figure 3.13. Le rayon hydrodynamique mesuré sans les ultrasonsest <strong>de</strong> 1.2 nm. Après seulem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>ux minutes d’ultrasons, il augm<strong>en</strong>te significativem<strong>en</strong>t à2.0 nm, mais la durée <strong>de</strong>s ultrasons a une influ<strong>en</strong>ce très légère sur c<strong>et</strong>te taille. En eff<strong>et</strong>, aubout <strong>de</strong> 15 minutes d’ultrasons, le rayon hydrodynamique mesuré n’est que <strong>de</strong> 2.4 nm. Nouspouvons faire la même remarque pour le second temps. Dés son apparition R H reste à peuprès constant (<strong>en</strong>tre 580 <strong>et</strong> 750 nm). La durée d’emploi <strong>de</strong>s ultrasons ne diminue pas le rayonhydrodynamique <strong>de</strong>s obj<strong>et</strong>s <strong>en</strong> <strong>solution</strong> associés au second temps. Il ne peut donc pas s’agird’une fraction <strong>de</strong> cristal liqui<strong>de</strong> qui serait mal dissoute sans l’emploi d’ultrasons <strong>et</strong> qui sedissolverait d’autant plus que la durée <strong>de</strong>s ultrasons <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>drait importante.Dans le dodécane, <strong>de</strong> la même manière que dans l’acétate d’éthyle, la <strong>solution</strong> qui n’a passubi d’ultrasons ne prés<strong>en</strong>te aucun second temps (figure 3.14). Le rayon hydrodynamiqueassocié à ce premier temps est <strong>de</strong> 1.3 nm. En revanche, lorsque la <strong>solution</strong> est plongée <strong>de</strong>uxminutes dans le bain à ultrasons, nous ne constatons pas la prés<strong>en</strong>ce d’un second temps,contrairem<strong>en</strong>t aux observations faites dans l’acétate d’éthyle où les ultrasons <strong>en</strong> <strong>en</strong>g<strong>en</strong>dr<strong>en</strong>tun. Par ailleurs, après <strong>de</strong>ux minutes d’ultrasons, le rayon hydrodynamique mesuré est toujours<strong>de</strong> 1.3 nm.A prés<strong>en</strong>t intéressons-nous au comportem<strong>en</strong>t du premier temps τ F . La figure 3.15 montreles variations <strong>de</strong> l’inverse du coeffici<strong>en</strong>t <strong>de</strong> diffusion associées au premier temps <strong>en</strong> fonction<strong>de</strong> la conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong> Pe4CEH dans l’acétate d’éthyle <strong>et</strong> le dodécane. En comparant les72


CHAPITRE 3. ETUDE DES CRISTAUX LIQUIDES COLONNAIRES EN SOLUTIONg 2(t)1 ,61 ,51 ,41 ,31 ,2θ 1 ,11 ,01 0 -7 1 0 -6 1 0 -5 1 0 -4 1 0 -3 1 0 -2 1 0 -1 1 0 0durée <strong>de</strong>s R H associé au R H associé auultrasons (min) premier mo<strong>de</strong> (nm) second mo<strong>de</strong> (nm)0 1.2 aucun second temps2 2.0 5804 1.9 7456 2.1 68015 2.4 650Fig. 3.13 – Courbes d’autocorrélation <strong>de</strong> l’int<strong>en</strong>sité pour une <strong>solution</strong> <strong>de</strong> Pe4CEH dansl’acétate d’éthyle à wt = 19.7% suivant différ<strong>en</strong>ts temps d’ultrasons. Le tableau regroupe lataille caractéristique mesurée pour le premier <strong>et</strong> le second temps.73


3.3. CRISTAL LIQUIDE COLONNAIRE EN BON SOLVANT1 ,6θ 1 ,5g 2(t)1 ,41 ,31 ,21 ,11 ,01 0 -7 1 0 -6 1 0 -5 1 0 -4 1 0 -3 1 0 -2 1 0 -1 1 0 0Fig. 3.14 – Courbe d’autocorrélation <strong>de</strong> l’int<strong>en</strong>sité pour une <strong>solution</strong> <strong>de</strong> Pe4CEH dans ledodécane à wt = 32.1% suivant différ<strong>en</strong>ts temps d’ultrasons.)1 4 1 21 00 ,2 6-21 /D (1 0 -9 s .m8640 ,0 42)4 03 53 0P e 4 C E H -d o d e c a n es a n s u ltr a s o n s-21 /D (1 0 -9 s .m2 52 01 51 00 ,0 10 ,7 6500 1 0 2 0 3 0 4 0 5 0 6 0 7 0 8 0w t %00 1 0 2 0 3 0 4 0 5 0 6 0 7 0 8 0w t %Fig. 3.15 – Variations <strong>de</strong> l’inverse du coeffici<strong>en</strong>t <strong>de</strong> diffusion associées au premier temps <strong>en</strong>fonction <strong>de</strong> la conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong> Pe4CEH dans l’acétate d’éthyle <strong>et</strong> le dodécane. Les <strong>solution</strong>sn’ont pas subi d’ultrasons.74


CHAPITRE 3. ETUDE DES CRISTAUX LIQUIDES COLONNAIRES EN SOLUTION1 41 21 0-21 /D (1 0 -9 s .m)8642s a n s u ltra s o n sa v e c u ltra s o n s00 1 0 2 0 3 0 4 0 5 0 6 0 7 0 8 0w t %Fig. 3.16 – Comparaison <strong>de</strong> la variation <strong>de</strong> l’inverse du coeffici<strong>en</strong>t <strong>de</strong> diffusion associée aupremier temps <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong> Pe4CEH dans l’acétate d’éthyle.valeurs obt<strong>en</strong>ues du coeffici<strong>en</strong>t <strong>de</strong> diffusion avec les <strong>solution</strong>s qui ont subi <strong>de</strong>s ultrasons,nous constatons qu’elles sont plus faibles (figure 3.16). De manière générale, le coeffici<strong>en</strong>t<strong>de</strong> diffusion D reste toujours <strong>de</strong> type diffusif <strong>et</strong> ses valeurs relatives augm<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t par rapportaux mêmes échantillons avec ultrasons. Par conséqu<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> régime dilué, c’est-à-dire pourwt < 34%, le rayon hydrodynamique diminue. Il semblerait donc que l’emploi <strong>de</strong>s ultrasonst<strong>en</strong><strong>de</strong> paradoxalem<strong>en</strong>t à faire croître la taille <strong>de</strong>s agrégats associés aux temps courts.Sur la figure 3.17, nous remarquons que le second temps n’apparaît pas avant wt ≤ 40%dans le dodécane <strong>et</strong> wt ≤ 45% dans l’acétate d’éthyle. Donc, si les <strong>solution</strong>s ne sont passoumises aux ultrasons, le mo<strong>de</strong> l<strong>en</strong>t n’est prés<strong>en</strong>t qu’à partir du régime conc<strong>en</strong>tré.3.3.2.4.2 Eff<strong>et</strong> sur le poids relatif du mo<strong>de</strong> l<strong>en</strong>tDans les <strong>de</strong>ux solvants <strong>organique</strong>s utilisés, le second temps n’apparaît pas dans le régimedilué. En eff<strong>et</strong>, le poids relatif du mo<strong>de</strong> l<strong>en</strong>t n’intervi<strong>en</strong>t qu’à partir <strong>de</strong> wt ≤ 40% dansle dodécane <strong>et</strong> wt ≤ 45% dans l’acétate d’éthyle. En régime conc<strong>en</strong>tré, nous r<strong>et</strong>rouvonsle même comportem<strong>en</strong>t que lorsque les <strong>solution</strong>s sont passées aux ultrasons, à savoir uneaugm<strong>en</strong>tation du poids relatif du mo<strong>de</strong> l<strong>en</strong>t avec la conc<strong>en</strong>tration (figure 3.18).75


3.3. CRISTAL LIQUIDE COLONNAIRE EN BON SOLVANT8 07 0)-21 /D (1 0 -1 2 s .m6 05 04 03 02 01 000 1 0 2 0 3 0 4 0 5 0 6 0 7 0Fig. 3.17 – Variation <strong>de</strong> l’inverse du coeffici<strong>en</strong>t <strong>de</strong> diffusion associée au temps l<strong>en</strong>t <strong>en</strong> fonction<strong>de</strong> la conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong> Pe4CEH dans l’acétate d’éthyle <strong>et</strong> le dodécane. Les <strong>solution</strong>s nesont pas passées aux ultrasons.Sur la figure 3.19, nous remarquons que pour une même conc<strong>en</strong>tration, le poids relatifdu mo<strong>de</strong> l<strong>en</strong>t est plus important lorsque les <strong>solution</strong>s n’ont pas subi d’ultrasons. Cela nousindique que l’emploi d’ultrasons a pour eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> diminuer le nombre d’obj<strong>et</strong>s associés au mo<strong>de</strong>l<strong>en</strong>t.1 ,0 0 ,90 ,8A s lo w/ (A s lo w+ A fa s t)0 ,70 ,60 ,50 ,40 ,30 ,22 0 4 0 6 0 8 0 1 0 0 1 2 0θFig. 3.18 – Poids relatif du mo<strong>de</strong> l<strong>en</strong>t <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l’angle pour plusieurs conc<strong>en</strong>trations<strong>en</strong> Pe4CEH dans l’acétate d’éthyle <strong>et</strong> le dodécane. Toutes ces <strong>solution</strong>s n’ont pas subi d’ultrasons.76


CHAPITRE 3. ETUDE DES CRISTAUX LIQUIDES COLONNAIRES EN SOLUTION1 ,0θ A s lo w/ (A s lo w+ A fa s t)0 ,90 ,80 ,70 ,60 ,50 ,40 ,30 ,20 ,10 ,02 0 2 5 3 0 3 5 4 0 4 5 5 0 5 5 6 0 6 5 7 0 7 5Fig. 3.19 – Poids relatif du mo<strong>de</strong> l<strong>en</strong>t pour θ = 50˚ <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong>Pe4CEH dans l’acétate d’éthyle. En ⊗ les échantillons qui n’ont pas subi <strong>de</strong> bains aux ultrasonslors <strong>de</strong> leur préparation ; <strong>en</strong> • les échantillons qui ont été soumis aux ultrasons.3.3.3 Diffusion statique <strong>de</strong> la lumièreCes expéri<strong>en</strong>ces ont été réalisées à partir <strong>de</strong> différ<strong>en</strong>tes conc<strong>en</strong>trations <strong>de</strong> <strong>solution</strong>s <strong>de</strong>Pe4CEH dans l’acétate d’éthyle : <strong>en</strong> régime dilué, wt = 27% ; à la limite <strong>en</strong>tre les régimesdilué <strong>et</strong> conc<strong>en</strong>tré, wt = 32% ; puis <strong>en</strong> régime conc<strong>en</strong>tré, wt = 43% <strong>et</strong> wt = 63%.Considérons une agrégation sous forme <strong>de</strong> colonnes, ayant une longueur L <strong>et</strong> un rayon R.Pour <strong>de</strong>s cylindres quelconques, le facteur <strong>de</strong> forme s’écrit <strong>de</strong> la manière suivante [74] :∫ ∫sin qLγ/2P (q) ≃ LqLγ/2dAe −iqRc (3.21)Suivant les valeurs <strong>de</strong> qL <strong>et</strong> qR trois régimes distincts apparaiss<strong>en</strong>t. D’abord, dans lerégime <strong>de</strong> Guinier où qL ≪ 1, le facteur <strong>de</strong> forme d’un bâtonn<strong>et</strong> s’écrit <strong>de</strong> la manièresuivante :P (q) q−→0 = 1 − 1 9( qL2) 2+ 2225( qL2) 4+ ... (3.22)77


3.3. CRISTAL LIQUIDE COLONNAIRE EN BON SOLVANTEnsuite dans le régime intermédiaire, qL ≫ 1 ≫ qR, le facteur <strong>de</strong> forme <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t proportionnelà :P (q) α q −1Enfin, dans le régime asymptotique, qL ≫ qR ≫ 1, le facteur <strong>de</strong> forme pour <strong>de</strong>s cylindresnon ori<strong>en</strong>tés, est proportionnel à :P (q) α q −4Sur la figure 3.20, nous représ<strong>en</strong>tons les variations du logarithme <strong>de</strong> l’int<strong>en</strong>sité <strong>en</strong> fonctiondu logarithme du vecteur d’on<strong>de</strong>. Pour chaque conc<strong>en</strong>tration, ces variations sont linéaires<strong>et</strong> nous observons pour <strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong> q différ<strong>en</strong>tes une rupture <strong>de</strong> p<strong>en</strong>te. Par exemple la<strong>solution</strong> <strong>en</strong> régime dilué, wt = 27%, possè<strong>de</strong> aux faibles vecteurs d’on<strong>de</strong>s une p<strong>en</strong>te <strong>de</strong> -1.48.A partir <strong>de</strong> q ≃ 10 −3 Å −1 , la p<strong>en</strong>te passe brutalem<strong>en</strong>t à -0.33. En revanche, pour wt = 63%,aucun changem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> p<strong>en</strong>te n’est observé dans notre f<strong>en</strong>être d’exploration. Par ailleurs, nousremarquons qu’aux faibles vecteurs d’on<strong>de</strong>s, la p<strong>en</strong>te <strong>en</strong>tre les <strong>de</strong>ux <strong>solution</strong>s conc<strong>en</strong>trées estrelativem<strong>en</strong>t proche. Pour la <strong>solution</strong> wt = 43%, la p<strong>en</strong>te est <strong>de</strong> -2.93 contre -3.19 pour la<strong>solution</strong> wt = 63%.Le montage expérim<strong>en</strong>tal <strong>de</strong> la diffusion statique <strong>de</strong> la lumière nous donne accès à <strong>de</strong>svecteurs d’on<strong>de</strong> compris <strong>en</strong>tre 3.10 −3 Å −1 <strong>et</strong> 3.10 −4 Å −1 . Nous avons vu <strong>en</strong> diffusion dynamique<strong>de</strong> la lumière que les agrégats ont t<strong>en</strong>dance à être <strong>de</strong> p<strong>et</strong>ites tailles, R H ≃ 2nm pourles obj<strong>et</strong>s associés aux premiers temps <strong>en</strong> régime dilué. Ainsi, si nous imaginons un agrégatcolonnaire ayant une longueur inférieure à 100 Å, le produit du vecteur d’on<strong>de</strong> par la longueurdu “cylindre” est tel que qL ≪ 1. Nous <strong>de</strong>vrions donc être dans le régime <strong>de</strong> Guinieroù le facteur <strong>de</strong> forme varie <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> q 2 <strong>et</strong> q 4 . Or la figure 3.20 nous montre bi<strong>en</strong> quel’int<strong>en</strong>sité est proportionnelle à q −α , avec <strong>de</strong>s valeurs pour α qui chang<strong>en</strong>t avec suivant ledomaine <strong>de</strong> vecteur d’on<strong>de</strong> <strong>et</strong> la conc<strong>en</strong>tration. Ainsi, la forme <strong>de</strong> ces obj<strong>et</strong>s ne se définit pascomme <strong>de</strong>s bâtonn<strong>et</strong>s <strong>en</strong> <strong>solution</strong>.De plus, nous observons <strong>en</strong> diffusion statique une remontée <strong>de</strong> l’int<strong>en</strong>sité aux p<strong>et</strong>itsvecteurs d’on<strong>de</strong>. Cela nous laisse p<strong>en</strong>ser à <strong>de</strong>s agrégats <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s tailles. Ainsi, l’ordre <strong>de</strong>78


CHAPITRE 3. ETUDE DES CRISTAUX LIQUIDES COLONNAIRES EN SOLUTIONgran<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> ces obj<strong>et</strong>s <strong>en</strong> <strong>solution</strong> est supérieur au plus p<strong>et</strong>it vecteur d’on<strong>de</strong>, soit R H≃ 3µm.Toutefois, il est important <strong>de</strong> noter que <strong>de</strong> tels agrégats ne sont pas visibles au microscope.4 ,94 ,84 ,64 ,74 ,6L o g I (u .a )4 ,54 ,44 ,3L o g I (u .a )4 ,44 ,24 ,14 ,24 ,0-3 ,5 -3 ,4 -3 ,3 -3 ,2 -3 ,1 -3 ,0 -2 ,9 -2 ,8 -2 ,7 -2 ,6 -3 ,3 -3 ,0 -2 ,7 5 ,55 ,05 ,04 ,5L o g I (u .a )4 ,54 ,0L o g I (u .a )4 ,03 ,53 ,03 ,52 ,53 ,0-3 ,5 -3 ,4 -3 ,3 -3 ,2 -3 ,1 -3 ,0 -2 ,9 -2 ,8 -2 ,7 -2 ,62 ,0-3 ,5 -3 ,4 -3 ,3 -3 ,2 -3 ,1 -3 ,0 -2 ,9 -2 ,8 -2 ,7 -2 ,6 Fig. 3.20 – Diffusion statique <strong>de</strong> la lumière du Pe4CEH dans l’acétate d’éthyle pour wt =27%, wt = 32% , wt = 43% <strong>et</strong> wt = 63%3.3.4 SAXS : ordre inter-colonnesLa diffusion <strong>de</strong>s rayons X aux p<strong>et</strong>its angles (SAXS) a été utilisé pour son<strong>de</strong>r la distanceinter-colonnes. Nous avons travaillé dans une gamme <strong>de</strong> vecteurs d’on<strong>de</strong> qui s’ét<strong>en</strong>d <strong>de</strong> 0.05à 0.8 Å−1 . Dans c<strong>et</strong>te configuration, le signal du solvant, ici l’acétate d’éthyle, ainsi que celui<strong>de</strong> l’ordre liqui<strong>de</strong> prés<strong>en</strong>t au sein <strong>de</strong>s colonnes, ne sont pas couverts.79


3.3. CRISTAL LIQUIDE COLONNAIRE EN BON SOLVANTDeux gran<strong>de</strong>urs caractéristiques sont extraites <strong>de</strong>s spectres <strong>de</strong> diffraction <strong>de</strong>s rayons X :la position q 0 du pic <strong>et</strong> sa largeur à mi-hauteur ∆q. Respectivem<strong>en</strong>t, ces <strong>de</strong>ux gran<strong>de</strong>urs sontinversem<strong>en</strong>t proportionnelles à la distance inter-colonnes <strong>et</strong> à la portée <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> position.I (u a )7 0 06 0 05 0 04 0 03 0 02 0 01 0 000 ,2 0 ,4 0 ,6 0 ,8 wt% q (Å−1 ) 2π/∆q (Å)70 0.313 5158 0.296 4053 0.286 3839 0.269 32d = 21.3 ÅPe4CEH-pur2π/∆q = 419 ÅTab. 3.4 – Variation <strong>de</strong> l’int<strong>en</strong>sité <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong> Pe4CEH dans l’acétated’éthyle. La distance inter-colonnes ainsi que la portée <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> position sont représ<strong>en</strong>téessur le tableau.Sur le tableau 3.4, même si une vague bosse est observée pour wt = 20% <strong>et</strong> wt = 32%,aucun pic ne peut être déterminé pour wt < 39%. En <strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te conc<strong>en</strong>tration, il n’ya pas d’ordre <strong>de</strong> colonnes. En revanche, à partir <strong>de</strong> wt ≃ 39%, la distance inter-colonnesvarie <strong>de</strong> 20.1 Å pour la <strong>solution</strong> la plus conc<strong>en</strong>trée, à 23.4 Å pour la plus diluée. Il est ànoter que, si <strong>en</strong> diffusion dynamique <strong>de</strong> la lumière, nous avons pu m<strong>et</strong>tre <strong>en</strong> évi<strong>de</strong>nce lepassage d’un régime dilué à un régime conc<strong>en</strong>tré autour <strong>de</strong> wt ≃ 40%, il n’<strong>en</strong> est ri<strong>en</strong> pourles expéri<strong>en</strong>ces réalisées <strong>en</strong> diffraction <strong>de</strong>s rayons X. En eff<strong>et</strong>, il n’existe aucune différ<strong>en</strong>cesignificative, autour <strong>de</strong> wt ≃ 40%, au niveau <strong>de</strong> la distance inter-colonnes ou <strong>de</strong> la portée <strong>de</strong>l’ordre <strong>de</strong> position.Ainsi, sur la figure 3.21, nous constatons que la portée <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> position augm<strong>en</strong>te <strong>de</strong>façon linéaire. Par ailleurs, un régime biphasique se trouve <strong>en</strong>tre la <strong>solution</strong> la plus conc<strong>en</strong>trée<strong>et</strong> le produit pur. Dans c<strong>et</strong>te gamme <strong>de</strong> conc<strong>en</strong>tration, le spectre <strong>de</strong> diffraction d’une <strong>solution</strong><strong>de</strong> wt = 82% nous indique une coexist<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> phase. Un pic très fin correspond à une phaseriche <strong>en</strong> cristal liqui<strong>de</strong> pur, <strong>et</strong> sous ce pic, un épaulem<strong>en</strong>t traduit une autre phase riche <strong>en</strong>agrégats <strong>colonnaires</strong>.80


CHAPITRE 3. ETUDE DES CRISTAUX LIQUIDES COLONNAIRES EN SOLUTIONDans le domaine monophasique, la <strong>solution</strong> la plus conc<strong>en</strong>trée (wt = 70%) possè<strong>de</strong> unelongueur <strong>de</strong> corrélation <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> position <strong>de</strong> 51 Å. Il existe au moins un ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>urd’écart <strong>en</strong>tre le produit pur <strong>et</strong> le Pe4CEH <strong>en</strong> <strong>solution</strong>. En eff<strong>et</strong>, pour le Pe4CEH pur nousavons déterminé la portée <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> position 3 à 419Å. De ce fait, l’organisation <strong>de</strong>scolonnes du produit pur, dans un réseau à longue portée, est perdue par dis<strong>solution</strong>. En<strong>solution</strong>, la distance inter-colonnes mesurée est comprise <strong>en</strong>tre 20 <strong>et</strong> 25 Å. Faisons, pour les<strong>solution</strong>s les plus conc<strong>en</strong>trées, le rapport <strong>de</strong> la portée <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> position sur la distanceinter-colonnes :∆qq 0≃ 2Ainsi, une colonne ne “voit” pas au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> sa plus proche voisine. Autrem<strong>en</strong>t dit, il n’y apas d’ordre <strong>de</strong> position <strong>de</strong>s colonnes à longue distance. Comme on ne voit pas <strong>de</strong> biréfring<strong>en</strong>c<strong>en</strong>i <strong>de</strong> défauts caractéristiques <strong>en</strong> microscopie <strong>de</strong> polarisation, il n’y a pas non plus d’ordred’ori<strong>en</strong>tation, c’est-à-dire <strong>de</strong> phase nématique.3.3.5 WAXS : ordre liqui<strong>de</strong> intra-colonneEn bulk, l’ordre liqui<strong>de</strong> <strong>de</strong>s <strong>cristaux</strong> liqui<strong>de</strong>s <strong>colonnaires</strong> est prés<strong>en</strong>t au sein <strong>de</strong>s colonnespuisque les molécules discotiques sont irrégulièrem<strong>en</strong>t espacées. Typiquem<strong>en</strong>t, la distance quisépare <strong>de</strong>ux cœurs aromatiques est <strong>de</strong> 3.5 Å. Le but <strong>de</strong> ce paragraphe est <strong>de</strong> son<strong>de</strong>r l’ordreintra-colonnaire du Pe4CEH <strong>en</strong> <strong>solution</strong>. Pour cela, nous utilisons la configuration “grandangle” du Nanostar (WAXS) où la gamme <strong>de</strong> vecteurs d’on<strong>de</strong> s’ét<strong>en</strong>d <strong>de</strong> 0.1 à 2 Å−1 . Lesdistances inter-colonnes (q = 0.331 Å−1 ) <strong>et</strong> intra-colonne (q = 1.76 Å−1 ) du produit pur, sontcouvertes. Nous cherchons à savoir si les agrégats <strong>en</strong> <strong>solution</strong> prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t eux aussi un ordreintra-colonnaire, c’est-à-dire un pic autour <strong>de</strong> q = 1.76 Å−1 . Ainsi, avec c<strong>et</strong>te expéri<strong>en</strong>ce ilsera possible <strong>de</strong> <strong>de</strong>terminer si les obj<strong>et</strong>s <strong>en</strong> <strong>solution</strong> s’agrèg<strong>en</strong>t sous forme <strong>de</strong> colonnes.Au vu <strong>de</strong>s résultats obt<strong>en</strong>us <strong>en</strong> diffusion dynamique <strong>de</strong> la lumière, nous avons préparé<strong>de</strong>s <strong>solution</strong>s dans les régimes dilué <strong>et</strong> conc<strong>en</strong>tré. Les solvants utilisés sont le xylène, l’acétated’éthyle, le dodécane <strong>et</strong> le p<strong>en</strong>tane. Dans le but <strong>de</strong> comparer le signal <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>tes <strong>solution</strong>s,nous t<strong>en</strong>ons compte <strong>de</strong> leur transmission <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’épaisseur <strong>de</strong>s capillaires. De plus, tous les3 C<strong>et</strong>te valeur est limitée par la ré<strong>solution</strong> du faisceau ce qui explique qu’elle ne soit pas plus importante.81


3.3. CRISTAL LIQUIDE COLONNAIRE EN BON SOLVANT4 0 0π ∆2 0 002 0 4 0 6 0 8 0 1 0 01I (u .a )0 ,10 ,0 10 ,2 0 ,4 0 ,6 0 ,8 Fig. 3.21 – Variation <strong>de</strong> la largeur à mi-hauteur <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong> Pe4CEHdans l’acétate d’éthyle. Sur le graphique du bas, le spectre <strong>de</strong> l’int<strong>en</strong>sité diffusée d’une <strong>solution</strong><strong>de</strong> wt = 82%, montre l’exist<strong>en</strong>ce d’une coexist<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> phase.82


CHAPITRE 3. ETUDE DES CRISTAUX LIQUIDES COLONNAIRES EN SOLUTIONéchantillons sont exposés p<strong>en</strong>dant la même durée <strong>et</strong> le signal du solvant est soustrait. Ainsi,l’int<strong>en</strong>sité corrigée est calculée selon l’expression 3.23.I corrige (q) =I echantillon (q)−I solvant(q)(1 − wt) (3.23)T echantillon .e echantillon T solvant .e solvantavecsolvantI echantillon (q) ; I solvant (q) : l’int<strong>en</strong>sité <strong>de</strong> l’échantillon ou celle du solvantT echantillon ; T solvant : la transmission <strong>de</strong> l’échantillon ou celle du solvante echantillon ; e solvant : l’épaisseur du capillaire <strong>de</strong> l’échantillon ou celle duwt : la conc<strong>en</strong>tration <strong>de</strong> l’échantillon <strong>en</strong> pourc<strong>en</strong>tage massiquePour les différ<strong>en</strong>ts solvants, les variations <strong>de</strong> l’int<strong>en</strong>sité corrigée <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la conc<strong>en</strong>trationsont représ<strong>en</strong>tées sur la figure 3.22. Nous avons vu, dans le tableau 3.3, que le contrastele plus important est obt<strong>en</strong>u dans le p<strong>en</strong>tane, ce qui est confirmé par les observations <strong>de</strong> lafigure 3.22. En eff<strong>et</strong>, nous constatons que dans l’acétate d’éthyle, il n’est pas possible <strong>de</strong>distinguer l’ordre intra-colonnaire alors que dans le xylène une très légère bosse est prés<strong>en</strong>tepour q = 1,75 Å−1 . De plus, si l’ordre liqui<strong>de</strong> semble être plus marqué dans le dodécane, il nel’est pas suffisamm<strong>en</strong>t pour conclure quant à l’agrégation sous forme <strong>de</strong> colonnes du cristalliqui<strong>de</strong> <strong>en</strong> bon solvant. En revanche, la <strong>solution</strong> la plus conc<strong>en</strong>trée dans le p<strong>en</strong>tane, wt = 63%,m<strong>et</strong> clairem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> lumière un pic à q = 1.75 Å−1 . La prés<strong>en</strong>ce combinée <strong>de</strong>s pics à q = 0.28Å −1 <strong>et</strong> q = 1.75 Å−1 montre que l’agrégation <strong>de</strong>s obj<strong>et</strong>s <strong>en</strong> bons solvants se fait sous forme<strong>de</strong> colonnes. En eff<strong>et</strong>, le pic à q = 0.28 Å−1 est la signature <strong>de</strong> la distance inter-colonnestandis que le pic à q = 1.75 Å−1 traduit la prés<strong>en</strong>ce d’une distance inter-moléculaire dansla colonne. Néanmoins, même pour la <strong>solution</strong> la plus conc<strong>en</strong>trée, c<strong>et</strong> ordre intra-colonnaireest faible ce qui signifie que les colonnes sont <strong>de</strong> p<strong>et</strong>ites tailles. A wt = 51%, l’int<strong>en</strong>sité <strong>de</strong>ce pic s’atténue puis disparaît avec la <strong>solution</strong> à wt = 22%. Cela nous amène à p<strong>en</strong>ser quedans les <strong>solution</strong>s conc<strong>en</strong>trées, l’ordre intra-colonnaire est marqué, ce qui n’est pas le casdans les <strong>solution</strong>s diluées. De la même manière qu’<strong>en</strong> diffusion dynamique <strong>de</strong> la lumière,nous constatons une différ<strong>en</strong>ce significative <strong>en</strong>tre le régime dilué <strong>et</strong> le régime conc<strong>en</strong>tré.Nous savons qu’<strong>en</strong> bulk, les molécules <strong>de</strong> Pe4CEH s’organis<strong>en</strong>t suivant un arrangem<strong>en</strong>thexagonal <strong>de</strong>s colonnes (figure 3.2). Or, il est intéressant <strong>de</strong> noter qu’<strong>en</strong> bon solvant la83


3.3. CRISTAL LIQUIDE COLONNAIRE EN BON SOLVANTdistance intra-colonnaire est i<strong>de</strong>ntique à celle <strong>en</strong> bulk, 3.5 Å. Ainsi, si l’on r<strong>et</strong>rouve c<strong>et</strong>te mêmedistance, nous pouvons p<strong>en</strong>ser que le solvant doit dissoudre les colonnes <strong>en</strong> <strong>de</strong> nombreusesp<strong>et</strong>ites colonnes, mais sans aller jusqu’à une dis<strong>solution</strong> à l’échelle moléculaire.Par ailleurs, à cause d’un mauvais contraste, nous ne pouvons pas conclure sur l’agrégationcolonnaire du Pe4CEH dans <strong>de</strong>s solvants <strong>organique</strong>s comme l’acétate d’éthyle ou le xylène.Néanmoins, il est très vraisemblable que, dans ces <strong>de</strong>ux solvants, l’agrégation se fasse sousforme <strong>de</strong> colonnes. Mais la diffusion <strong>de</strong>s rayons X ne perm<strong>et</strong> pas <strong>de</strong> distinguer l’ordre liqui<strong>de</strong>.3.24 :En normalisant l’expression 3.23 par rapport à la conc<strong>en</strong>tration, nous obt<strong>en</strong>ons la relation(I corrigé (q) =Iéchantillon (q)Téchantillon .eéchantillon−I solvant(q)T solvant .e solvant(1 − wt)) 1wt(3.24)Sur la figure 3.23, il apparaît que quelle que soit la conc<strong>en</strong>tration, le signal <strong>de</strong> diffraction<strong>de</strong>s rayons X est confondu ; il s’agit du même obj<strong>et</strong>, que l’on soit <strong>en</strong> <strong>solution</strong> diluée ouconc<strong>en</strong>trée.3.3.6 Cryofracture3.3.6.1 Pourquoi utiliser la cryofracture ?La diffusion statique laisse p<strong>en</strong>ser qu’il existe <strong>en</strong> <strong>solution</strong> <strong>de</strong>s obj<strong>et</strong>s d’une taille au moinssupérieure à 3 µm. Or, <strong>en</strong> microscopie optique il est impossible <strong>de</strong> constater la prés<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> telsagrégats. La cryofracture est donc utilisée comme une technique d’analyse complém<strong>en</strong>taire<strong>de</strong>s observations microscopiques. En eff<strong>et</strong>, elle perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> son<strong>de</strong>r le comportem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s obj<strong>et</strong>s<strong>en</strong> <strong>solution</strong> puisqu’elle fige, à très basse température, les structures moléculaires. Une répliquemétallisée soli<strong>de</strong> révèle par observation au microscope électronique la texture microscopiquecomme par exemple les dislocations.3.3.6.2 Métho<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>taleAvant tout, pour préparer les <strong>solution</strong>s, il s’agit <strong>de</strong> trouver un solvant qui ne cristallisepas, car la cristallisation r<strong>en</strong>drait impossible l’interprétation <strong>de</strong>s clichés <strong>de</strong> microscopie électronique.Les solvants <strong>organique</strong>s utilisés jusqu’à prés<strong>en</strong>t ne conv<strong>en</strong>ant pas, nous avons choisile toluéne qui est fréquemm<strong>en</strong>t utilisé <strong>en</strong> cryofracture. De plus, du fait <strong>de</strong> sa gran<strong>de</strong> capacité84


CHAPITRE 3. ETUDE DES CRISTAUX LIQUIDES COLONNAIRES EN SOLUTION1 0 0 0 0I (u .a )I (u .a )1 0 0 00 ,5 1 ,0 1 ,5 2 ,0 0 ,5 1 ,0 1 ,5 2 ,0 P e 4 C E H -p e n ta n eP e 4 C E H -d o d e c a n eI (u .a )1 0 0 0 0I (u .a )1 0 0 0 01 0 0 01 0 0 00 ,5 1 ,0 1 ,5 2 ,0 0 ,5 1 ,0 1 ,5 2 ,0 Fig. 3.22 – Ordre liqui<strong>de</strong> du Pe4CEH dans l’acétate d’éthyle, le xylène, le dodécane <strong>et</strong> lep<strong>en</strong>tane.I (u .a )1 0 0 0 0I (u .a )0 ,5 1 ,0 1 ,5 2 ,0 0 ,5 1 ,0 1 ,5 2 ,0 Fig. 3.23 – Le signal <strong>de</strong>s rayons X est normalisé par rapport à la conc<strong>en</strong>tration (relation3.24)85


3.3. CRISTAL LIQUIDE COLONNAIRE EN BON SOLVANTà dissoudre le Pe4CEH, le toluéne est lui aussi un bon solvant du Pe4CEH. Nous avonspréparé une <strong>solution</strong> <strong>en</strong> régime dilué wt = 20%, <strong>et</strong> une autre <strong>en</strong> régime conc<strong>en</strong>tré wt = 60%.La technique <strong>de</strong> cryofracture utilisée est celle <strong>de</strong> la double réplique. Quelques gouttes <strong>de</strong><strong>solution</strong> sont placées <strong>en</strong> sandwich <strong>en</strong>tre <strong>de</strong>ux plaques <strong>de</strong> cuivre d’<strong>en</strong>viron 25 mm 2 . L’<strong>en</strong>sembleest congelé par immersion <strong>de</strong> quelques secon<strong>de</strong>s dans le propane liqui<strong>de</strong>. On le place <strong>en</strong>suitedans un bain d’azote liqui<strong>de</strong> où se trouve un porte-obj<strong>et</strong>. Une fois que les échantillons sontplacés dans le porte-obj<strong>et</strong>, on introduit le tout dans l’<strong>en</strong>ceinte du cryofracteur. L’échantillonest <strong>en</strong>suite porté à une température <strong>de</strong> −150˚C sous un vi<strong>de</strong> <strong>de</strong> 10 −8 bar. Pour réaliser lafracture, le porte-obj<strong>et</strong> est ouvert <strong>et</strong> le matériau se r<strong>et</strong>rouve sur les <strong>de</strong>ux plaques <strong>de</strong> cuivre.Sous une inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> 45 <strong>de</strong>grés, on évapore sur l’échantillon fracturé une couche métallisée<strong>de</strong> platine d’<strong>en</strong>viron 10 Å d’épaisseur. Le platine, matériau opaque aux électrons, sertd’ag<strong>en</strong>t <strong>de</strong> contraste pour la microscopie électronique. Sous inci<strong>de</strong>nce normale, on sublimeune couche <strong>de</strong> carbone d’une épaisseur <strong>de</strong> 200 Å. Le carbone, transpar<strong>en</strong>t aux électrons, apour but d’améliorer la rigidité mécanique <strong>de</strong> la réplique. L’échantillon est dissout dans unmélange dichlorométane-toluène afin <strong>de</strong> ne conserver que la couche <strong>de</strong> platine r<strong>en</strong>forcée par lecarbone. C<strong>et</strong>te <strong>de</strong>rnière est appelée réplique. Placée sur une grille <strong>de</strong> microscope électronique,elle est prête à l’observation.3.3.6.3 Résultats expérim<strong>en</strong>tauxLe produit pur laisse <strong>en</strong>trevoir une phase lamellaire avec <strong>de</strong>s surfaces <strong>de</strong> fracture planes<strong>et</strong> lisses qui m<strong>et</strong>t<strong>en</strong>t <strong>en</strong> évi<strong>de</strong>nce l’arrangem<strong>en</strong>t hexagonal <strong>de</strong>s colonnes (figures 3.24 <strong>et</strong> 3.25).Ce résultat confirme l’utilisation <strong>de</strong> la technique <strong>de</strong> la cryofracture pour notre matériaucolonnaire à température ambiante.A prés<strong>en</strong>t, comparons les répliques <strong>de</strong>s <strong>solution</strong>s à wt = 20% <strong>et</strong> wt = 60%. Sur les figures3.26 <strong>et</strong> 3.28, nous remarquons une texture similaire. Toutefois celle-ci est n<strong>et</strong>tem<strong>en</strong>t plus marquéepour la <strong>solution</strong> conc<strong>en</strong>trée. Ces clichés <strong>de</strong> microscopie électronique sont comparables àd’autres systèmes lyotropes <strong>colonnaires</strong>. Par exemple, le sel <strong>de</strong> sodium du sulfoccinate d’octyle,plus connu sous l’abréviation AOT, est une molécule amphiphile. Dans l’eau ce systèmeforme une phase hexagonale inverse constituée <strong>de</strong> cylindres d’eau confinés par le soluté [75].La texture <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te phase est représ<strong>en</strong>tée sur la figure 3.27, <strong>et</strong> sa ressemblance est frappante86


CHAPITRE 3. ETUDE DES CRISTAUX LIQUIDES COLONNAIRES EN SOLUTIONavec les clichés <strong>de</strong> microscopie électronique <strong>de</strong>s <strong>solution</strong>s <strong>de</strong> Pe4CEH. C<strong>et</strong>te texture peutêtre interprétée comme <strong>de</strong>s parois <strong>de</strong> dislocations vis [75, 76]. Ainsi, les images <strong>en</strong> microscopieélectronique du cristal liqui<strong>de</strong> colonnaire <strong>en</strong> <strong>solution</strong> suggèr<strong>en</strong>t l’exist<strong>en</strong>ce d’un réseaucristallin sous-jac<strong>en</strong>t.Fig. 3.24 – Fractures d’une phase hexagonale colonnaire, conduisant à une texture lamellaire.3.4 Interprétation <strong>de</strong> l’agrégation <strong>en</strong> “bon solvant”Chacune <strong>de</strong>s expéri<strong>en</strong>ces réalisées, qu’il s’agisse <strong>de</strong> l’observation <strong>de</strong>s <strong>solution</strong>s macroscopiques,<strong>de</strong> la diffusion <strong>de</strong> la lumière ou <strong>en</strong>core <strong>de</strong> la diffraction <strong>de</strong>s rayons X, nous éclairesur le comportem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> <strong>solution</strong> d’un cristal liqui<strong>de</strong> colonnaire à température ambiante.Cep<strong>en</strong>dant, tous les résultats obt<strong>en</strong>us ne converg<strong>en</strong>t pas. Aussi, <strong>en</strong> rassemblant toutes nosobservations, nous ne tirerons pas <strong>de</strong> conclusion, mais plutôt <strong>de</strong>s hypothèses <strong>de</strong> la façon dontles obj<strong>et</strong>s s’agrèg<strong>en</strong>t <strong>en</strong> bons solvants.87


3.4.INTERPRÉTATION DE L’AGRÉGATION EN “BON SOLVANT”Fig. 3.25 – Image <strong>en</strong> microscope électronique <strong>de</strong> la cryofracture du Pe4CEH pur.250 nmFig. 3.26 – Image <strong>en</strong> microscope électronique <strong>de</strong> la cryofracture d’une <strong>solution</strong> à 20% <strong>de</strong>Pe4CEH dans du toluéne.88


CHAPITRE 3. ETUDE DES CRISTAUX LIQUIDES COLONNAIRES EN SOLUTIONFig. 3.27 – Phase lyotrope <strong>de</strong> molécules AOT. Les auteurs interprét<strong>en</strong>t ce cliché comme <strong>de</strong>srivières <strong>de</strong> dislocations vis <strong>et</strong> <strong>de</strong>s joints <strong>de</strong> torsion [75].3.4.1 Colonnes <strong>de</strong> p<strong>et</strong>ites taillesAucune <strong>de</strong>s <strong>solution</strong>s étudiées, <strong>de</strong> la plus diluée à la plus conc<strong>en</strong>trée, ne prés<strong>en</strong>te <strong>de</strong>diffusion ou <strong>de</strong> diffraction. Les agrégats n’interagiss<strong>en</strong>t pas fortem<strong>en</strong>t avec la lumière. Parconséqu<strong>en</strong>t, ils ont <strong>de</strong>s tailles caractéristiques inférieures à la longueur d’on<strong>de</strong> <strong>de</strong> la lumière,typiquem<strong>en</strong>t ils atteign<strong>en</strong>t un ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> 50 nm au plus. En outre, les <strong>solution</strong>s nesont pas biréfring<strong>en</strong>tes. Ainsi, les obj<strong>et</strong>s <strong>en</strong> <strong>solution</strong> ne prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t pas d’ordre à <strong>de</strong>s échellescomparables à celle <strong>de</strong> la longueur d’on<strong>de</strong> <strong>de</strong> la lumière. Finalem<strong>en</strong>t, ces observations optiquesrévèl<strong>en</strong>t que les agrégats sont <strong>de</strong> p<strong>et</strong>ites tailles. C<strong>et</strong>te hypothèse est confirmée <strong>en</strong> diffusion <strong>de</strong>srayons X aux grands angles (WAXS). En eff<strong>et</strong>, nous avons vu que dans le régime conc<strong>en</strong>tré, ladis<strong>solution</strong> du Pe4CEH dans le p<strong>en</strong>tane, laisse apparaître un ordre liqui<strong>de</strong>. C<strong>et</strong> ordre liqui<strong>de</strong>est le signe que l’agrégation <strong>de</strong>s obj<strong>et</strong>s <strong>en</strong> <strong>solution</strong> se fait sous forme <strong>de</strong> colonnes. Cep<strong>en</strong>dant,comme l’ordre liqui<strong>de</strong> est très faible, cela montre que même à forte conc<strong>en</strong>tration les colonnessont <strong>de</strong> p<strong>et</strong>ites tailles.En diffusion dynamique <strong>de</strong> la lumière, le rayon hydrodynamique R H n’a <strong>de</strong> s<strong>en</strong>s qu’<strong>en</strong>régime dilué. Que ce soit dans l’acétate d’éthyle, le xylène ou dans le dodécane, le régimedilué est valable jusqu’à wt ≃ 40%. Faisons l’hypothèse que jusqu’à c<strong>et</strong>te conc<strong>en</strong>tration nousassistons à la formation <strong>et</strong> la croissance <strong>de</strong>s colonnes. Ainsi, N molécules <strong>de</strong> Pe4CEH, séparéesd’une distance e stacking , s’empil<strong>en</strong>t pour former une colonne <strong>de</strong> hauteur h (figure 3.29). Enrégime dilué, chaque colonne est libre <strong>de</strong> tourner autour d’elle-même. Elle occupe un volume89


3.4.INTERPRÉTATION DE L’AGRÉGATION EN “BON SOLVANT”Fig. 3.28 – Image <strong>en</strong> microscope électronique <strong>de</strong> la cryofracture d’une <strong>solution</strong> à 60% <strong>de</strong>Pe4CEH dans du toluéne.90


CHAPITRE 3. ETUDE DES CRISTAUX LIQUIDES COLONNAIRES EN SOLUTIONexclu qui est celui d’une sphère ayant pour diamètre la hauteur <strong>de</strong> la colonne. La taille <strong>de</strong>scolonnes augm<strong>en</strong>te avec la conc<strong>en</strong>tration. La gêne stérique a lieu lorsque les volumes exclusse recouvr<strong>en</strong>t. A l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> la fraction volumique associée à <strong>de</strong>s obj<strong>et</strong>s cylindriques (équation3.25) <strong>et</strong> <strong>de</strong> la fraction volumique critique <strong>de</strong> recouvrem<strong>en</strong>t (équation 3.26), nous pouvonsdéterminer le nombre nécessaire <strong>de</strong> molécules par colonne pour qu’il y ait gêne stérique(équation 3.27).où :Φ = πN AC massique .( d 2 )2 .e stackingMN A représ<strong>en</strong>te le nombre d’Avogadro (N A = 6, 02.10 23 mol −1 )M, la masse molaire <strong>de</strong> la molécule (M = 877 g.mol −1 )e stacking , la distance inter-disques (e stacking = 5 Å[38])(3.25)N =√Φ ∗ = πh( d 2 )243 π( h 2 )3 (3.26)6MπN A C massique e 3 stacking(3.27)hh = N.estackingvolumes exclusassociés aux colonnesrecouvrem<strong>en</strong>t<strong>de</strong>s volumes exclusFig. 3.29 – Représ<strong>en</strong>tation schématique <strong>de</strong> la gêne stérique <strong>de</strong>s colonnesAinsi, pour la valeur limite supérieure du régime dilué wt ≃ 40%, le calcul montre qu’ilfaut 9 molécules par colonne pour avoir le début <strong>de</strong> la gêne stérique. Ce modèle est <strong>en</strong>91


3.4.INTERPRÉTATION DE L’AGRÉGATION EN “BON SOLVANT”accord avec les expéri<strong>en</strong>ces <strong>de</strong> diffraction <strong>de</strong>s rayons X aux grands angles <strong>et</strong> les observationsoptiques. En eff<strong>et</strong>, il semble confirmer que les colonnes sont <strong>de</strong> p<strong>et</strong>ites tailles.Enfin, la diffusion <strong>de</strong>s rayons X aux p<strong>et</strong>its angles (SAXS) nous indique que les colonnesne possè<strong>de</strong>nt pas d’ordre <strong>de</strong> position à longue portée <strong>en</strong>tre elles. Une colonne est corréléeavec sa plus proche voisine. C’est pourquoi, <strong>en</strong> <strong>solution</strong>, les colonnes ne form<strong>en</strong>t pas <strong>de</strong>snématiques <strong>de</strong> colonnes.Finalem<strong>en</strong>t, au vu <strong>de</strong>s résultats obt<strong>en</strong>us au travers <strong>de</strong> toutes ces expéri<strong>en</strong>ces, il paraîtévi<strong>de</strong>nt que notre système ne prés<strong>en</strong>te pas d’obj<strong>et</strong>s <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s tailles <strong>en</strong> <strong>solution</strong>, maisseulem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s colonnes <strong>de</strong> p<strong>et</strong>ites tailles avec un ordre quasim<strong>en</strong>t liqui<strong>de</strong> <strong>en</strong>tre elles.En diffusion dynamique <strong>de</strong> la lumière, le premier temps peut être assimilé à <strong>de</strong>s colonnes<strong>de</strong> p<strong>et</strong>ites tailles <strong>et</strong> le second temps à une gêne stérique <strong>de</strong>s colonnes. Cep<strong>en</strong>dant, il existe<strong>de</strong>s résultats expérim<strong>en</strong>taux qui rest<strong>en</strong>t sans explication. Par exemple comm<strong>en</strong>t expliquerl’exist<strong>en</strong>ce d’un second temps <strong>en</strong> régime dilué ? De plus, la taille caractéristique <strong>de</strong>s obj<strong>et</strong>sassociés au second temps est d’<strong>en</strong>viron 500 nm. Or une <strong>solution</strong> ayant <strong>de</strong>s obj<strong>et</strong>s <strong>de</strong> c<strong>et</strong>t<strong>et</strong>aille <strong>de</strong>vrait fortem<strong>en</strong>t diffuser la lumière, ce qui n’est pas observé à l’œil nu. Par ailleurs,l’étu<strong>de</strong> faite sur l’influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>s ultrasons nous a révélé <strong>de</strong>s résultats surpr<strong>en</strong>ants. En régimedilué, les ultrasons font apparaître un second temps dans l’acétate d’éthyle, mais pas dans ledodécane. En outre comm<strong>en</strong>t expliquer que lorsque les <strong>solution</strong>s n’ont pas subi d’ultrasonsle second temps n’apparaît pas ? Le paragraphe suivant propose une idée pour expliquer cesphénomènes.3.4.2 Relaxation intra-colonnaireSur la figure 3.32 obt<strong>en</strong>ue <strong>en</strong> diffraction <strong>de</strong>s rayons X aux grands angles, nous comparonsl’ordre liqui<strong>de</strong> <strong>en</strong>tre <strong>de</strong>ux <strong>solution</strong>s <strong>de</strong> Pe4CEH dans le p<strong>en</strong>tane, <strong>de</strong> conc<strong>en</strong>trations i<strong>de</strong>ntiques,wt = 65%. Les variations <strong>de</strong> l’int<strong>en</strong>sité, calculées selon la relation 3.23, ti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t compte dusignal du solvant, <strong>de</strong> la transmission <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’épaisseur. Lors <strong>de</strong> la préparation <strong>de</strong>s <strong>solution</strong>s,seule l’une d’<strong>en</strong>tres elles est soumise aux ultrasons p<strong>en</strong>dant une durée <strong>de</strong> <strong>de</strong>uxminutes. Pour les <strong>de</strong>ux <strong>solution</strong>s, nous r<strong>et</strong>rouvons bi<strong>en</strong> l’ordre liqui<strong>de</strong> autour <strong>de</strong> q = 1.75Å −1 . Nous avons vu pour les produits purs, qu’il s’agisse du Pe4CEH ou du Py4CEH, quele signal dû aux chaînes aliphatiques se trouve compris <strong>en</strong>tre q ≃ 1.2 <strong>et</strong> q ≃ 1.4 Å−1 (figure92


CHAPITRE 3. ETUDE DES CRISTAUX LIQUIDES COLONNAIRES EN SOLUTION3.2 <strong>et</strong> 2.2). Sur la figure 3.32, nous remarquons que, dans c<strong>et</strong>te gamme <strong>de</strong> vecteurs d’on<strong>de</strong>s,l’int<strong>en</strong>sité <strong>de</strong> la <strong>solution</strong> ayant subi les ultrasons est n<strong>et</strong>tem<strong>en</strong>t supérieure au signal <strong>de</strong> la<strong>solution</strong> qui n’a pas été soumise aux ultrasons. C<strong>et</strong>te augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> l’int<strong>en</strong>sité peut s’expliquerpar une addition du signal dû aux chaînes aliphatiques <strong>et</strong> à l’ordre liqui<strong>de</strong>. Ainsi,pour l’échantillon ayant été soumis aux ultrasons, il semblerait que l’ordre liqui<strong>de</strong> se soit déplacévers les p<strong>et</strong>its vecteurs d’on<strong>de</strong>s autour <strong>de</strong> q ≃ 1.3 Å−1 ce qui correspond à une distanced ≃ 5 Å.Le modèle suivant r<strong>en</strong>d compte du rôle <strong>de</strong>s ultrasons dans la préparation <strong>de</strong>s <strong>solution</strong>s.Pr<strong>en</strong>ons <strong>de</strong>ux molécules discotiques séparées d’une distance e. Les forces d’interaction <strong>en</strong>treces <strong>de</strong>ux molécules sont symbolisées par un ressort (figure 3.30). Sans emploi d’ultrasons,lors <strong>de</strong> la formation <strong>de</strong>s colonnes, les molécules sont espacées autour d’une distance moy<strong>en</strong>ne<strong>de</strong> 3.5 Å comme <strong>en</strong> témoign<strong>en</strong>t les expéri<strong>en</strong>ces <strong>de</strong> diffraction <strong>de</strong>s rayons X <strong>en</strong> <strong>solution</strong> (figure3.22).En revanche, si la <strong>solution</strong> est passée aux ultrasons, l’écart <strong>en</strong>tre les cœurs aromatiquesaugm<strong>en</strong>te. Au sein d’une colonne, le mouvem<strong>en</strong>t oscillant <strong>de</strong>s molécules discotiques crée unmo<strong>de</strong> <strong>de</strong> relaxation l<strong>en</strong>t. Une dynamique intra-colonne s’opère (figure 3.31). Les ressortsjouant le rôle <strong>de</strong>s forces <strong>de</strong> rappel, nous pouvons imaginer la colonne s’étirer puis se rétractertelle un “accordéon”. Les ultrasons allong<strong>en</strong>t la distance <strong>en</strong>tre <strong>de</strong>ux molécules discotiques cequi perm<strong>et</strong> au solvant <strong>de</strong> s’<strong>en</strong>gouffrer dans c<strong>et</strong> espace. Or, comme les molécules <strong>de</strong> dodécanesont bi<strong>en</strong> plus grosses que celles <strong>de</strong> l’acétate d’éthyle, elles ont plus <strong>de</strong> difficulté à s’insérer<strong>en</strong>tre <strong>de</strong>ux molécules. Cela pourrait expliquer pourquoi, avec l’utilisation d’ultrasons, lesecond temps apparaît dans l’acétate d’éthyle mais pas dans le dodécane (figure 3.13 <strong>et</strong> 3.14).Nous pouvons p<strong>en</strong>ser que, sans ultrasons, le second temps correspond <strong>en</strong> fait à la gênestérique <strong>de</strong>s colonnes. En revanche, lorsque les ultrasons sont appliqués, ils <strong>en</strong>traîn<strong>en</strong>t, <strong>en</strong>régime dilué, un mo<strong>de</strong> l<strong>en</strong>t associé au mouvem<strong>en</strong>t oscillant <strong>de</strong>s colonnes ; <strong>en</strong> régime conc<strong>en</strong>trés’ajoute aussi la gêne stérique <strong>de</strong>s colonnes. Les ultrasons augm<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t la proportion du secondtemps ce qui correspond bi<strong>en</strong> à ce que nous avons constaté sur la figure 3.19, où pour unemême conc<strong>en</strong>tration, le poids relatif du mo<strong>de</strong> l<strong>en</strong>t est plus important lorsque les <strong>solution</strong>sn’ont pas subi d’ultrasons.93


3.4.INTERPRÉTATION DE L’AGRÉGATION EN “BON SOLVANT”✛dmolécule discotique✲e✻❄ressortmolécule discotiqueFig. 3.30 – Représ<strong>en</strong>tation schématique <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux molécules discotiques séparées d’une distancee, mais reliées par un ressort.ultrasons✲Mo<strong>de</strong> rapi<strong>de</strong>Mo<strong>de</strong> l<strong>en</strong>t par dynamique intra-colonnaireFig. 3.31 – Relaxation intra-colonnaire due à l’utilisation d’ultrasons. Dans le mo<strong>de</strong> rapi<strong>de</strong>,au sein <strong>de</strong>s colonnes, les molécules discotiques sont irrégulièrem<strong>en</strong>t espacées autour d’unedistance moy<strong>en</strong>ne <strong>de</strong> 3.5 Å. Les ultrasons provoqu<strong>en</strong>t l’augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> la distance intracolonnaire<strong>et</strong> les mouvem<strong>en</strong>ts oscillants <strong>en</strong>tre les molécules. Ils sont à l’origine <strong>de</strong> la créationdu mo<strong>de</strong> l<strong>en</strong>t <strong>de</strong> relaxation observé <strong>en</strong> diffusion dynamique <strong>de</strong> la lumière.94


CHAPITRE 3. ETUDE DES CRISTAUX LIQUIDES COLONNAIRES EN SOLUTION1 0 0 0P e 4 C E H -p e n ta n eI (u .a )1 0 00 ,2 0 ,4 0 ,6 0 ,8 1 ,0 1 ,2 1 ,4 1 ,6 1 ,8 2 ,0 Fig. 3.32 – Diffraction <strong>de</strong>s rayons X aux grands angles dans le but <strong>de</strong> comparer l’ordre liqui<strong>de</strong>du Pe4CEH dans le p<strong>en</strong>tane pour <strong>de</strong>ux <strong>solution</strong>s <strong>de</strong> mêmes conc<strong>en</strong>trations wt = 65%. Seuleune <strong>de</strong>s <strong>solution</strong>s a subi <strong>de</strong>s ultrasons. Celle-ci semble avoir un ordre intra-colonnaire plusint<strong>en</strong>se autour <strong>de</strong> q ≃ 1.3 Å−1 .95


3.5. CRISTAL LIQUIDE COLONNAIRE EN MAUVAIS SOLVANT3.4.3 Des résultats paradoxaux !Nous avons vu que les répliques analysées <strong>en</strong> cryofracture m<strong>et</strong>t<strong>en</strong>t <strong>en</strong> évi<strong>de</strong>nce la prés<strong>en</strong>ce<strong>de</strong> dislocations vis ce qui suggère un réseau cristallin sous-jac<strong>en</strong>t. Or, la diffraction <strong>de</strong>s rayonsX nous montre qu’aucun réseau n’est sondé. Ensuite, la remontée <strong>de</strong> l’int<strong>en</strong>sité aux p<strong>et</strong>itsvecteurs d’on<strong>de</strong>, obt<strong>en</strong>ue <strong>en</strong> diffusion statique <strong>de</strong> la lumière indique <strong>de</strong>s agrégats d’une tailleau moins supérieure à 3 µm. Cep<strong>en</strong>dant, les observations au microscope optique, <strong>en</strong>tre lame<strong>et</strong> lamelle scellées, <strong>de</strong> <strong>solution</strong>s même très conc<strong>en</strong>trées ne confirm<strong>en</strong>t pas la prés<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> telsobj<strong>et</strong>s.Ainsi, l’interprétation <strong>de</strong> la diffusion statique <strong>de</strong> la lumière <strong>et</strong> <strong>de</strong> la cryofracture neconverg<strong>en</strong>t pas avec les résultats obt<strong>en</strong>us par les autres expéri<strong>en</strong>ces réalisées. L’hypothèseselon laquelle seules <strong>de</strong>s colonnes <strong>de</strong> p<strong>et</strong>ites tailles se form<strong>en</strong>t <strong>en</strong> <strong>solution</strong>, n’est pas complète.Toutefois, nous pouvons concilier l’abs<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> réseau <strong>en</strong> diffraction <strong>de</strong>s rayons X <strong>et</strong> lacryofracture <strong>en</strong> invoquant un réseau à grand pas <strong>de</strong> symétrie hexagonale ou lamellaire. Deplus, le signal <strong>de</strong> la diffusion statique pourrait alors être interprété comme les fluctuationsélastiques d’un réseau à gran<strong>de</strong> échelle. Une expéri<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> diffusion <strong>de</strong>s rayons X à très p<strong>et</strong>itsangles convi<strong>en</strong>drait alors pour vérifier c<strong>et</strong>te hypothèse.3.5 Cristal liqui<strong>de</strong> colonnaire <strong>en</strong> mauvais solvant3.5.1 Solutions macroscopiques observées optiquem<strong>en</strong>tLes solvants “classiques” <strong>et</strong> même les solvants aliphatiques comme le p<strong>en</strong>tane ou le dodécanesont <strong>de</strong> bons solvants pour le Pe4CEH. Il n’existe pas <strong>de</strong> nombreux solvants <strong>organique</strong>squi soi<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s mauvais solvants du Pe4CEH.Le di<strong>et</strong>hyl succinate est le mauvais solvant que nous avons utilisé. Ses propriétés physiquessont regroupées dans le tableau 3.1 page 54. Il possè<strong>de</strong> un indice <strong>de</strong> réfraction très inférieurau Pe4CEH ce qui offre un bon contraste <strong>en</strong> diffusion <strong>de</strong> la lumière.En mauvais solvant, la seule différ<strong>en</strong>ce, visible macroscopiquem<strong>en</strong>t, est due au fait quele cristal liqui<strong>de</strong> se dissout pour <strong>de</strong>s conc<strong>en</strong>trations bi<strong>en</strong> inférieures à celles obt<strong>en</strong>ues <strong>en</strong> bonsolvant. Ainsi, à partir <strong>de</strong> wt = 12%, le Pe4CEH <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t insoluble dans le diéthyl succinate96


CHAPITRE 3. ETUDE DES CRISTAUX LIQUIDES COLONNAIRES EN SOLUTIONalors qu’il l’est à wt = 81% dans le xylène (tableau 3.1). A part cela, nous observons lesmêmes phénomènes que ceux décrits <strong>en</strong> bon solvant.Ainsi, les <strong>solution</strong>s <strong>de</strong> Pe4CEH dans le di<strong>et</strong>hyl succinate ne prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t pas <strong>de</strong> diffusionni <strong>de</strong> diffraction. Les <strong>solution</strong>s rest<strong>en</strong>t parfaitem<strong>en</strong>t transluci<strong>de</strong>s. De plus, <strong>en</strong>tre polariseurs,aucune biréfring<strong>en</strong>ce n’est observée.L’emploi d’ultrasons ne change ri<strong>en</strong> à toutes ces observations. En revanche, les ultrasonsperm<strong>et</strong>t<strong>en</strong>t <strong>de</strong> solubiliser <strong>de</strong>s conc<strong>en</strong>trations supérieures à wt = 12%. Mais rapi<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t aprèsl’arrêt <strong>de</strong>s ultrasons, nous constatons la formation d’un gel. Il est alors possible <strong>de</strong> r<strong>et</strong>ournerle pilulier sans que le gel ne tombe.3.5.2 Diffusion dynamique <strong>de</strong> la lumièreNous avons étudié plusieurs <strong>solution</strong>s <strong>de</strong> Pe4CEH dans le diéthyl succinate, telles quewt < 12%. Ces <strong>solution</strong>s ont été préparées suivant le protocole décrit au paragraphe 3.2.1.4.Considérons la figure 3.33, qui représ<strong>en</strong>te les variations <strong>de</strong> la courbe d’autocorrélation associéesà plusieurs conc<strong>en</strong>trations. L’angle d’analyse est fixé à 40 <strong>de</strong>grés. Si, <strong>en</strong> bon solvant ilexiste <strong>de</strong>ux temps <strong>de</strong> relaxation distincts, typiquem<strong>en</strong>t autour <strong>de</strong> t ≃ 10µs <strong>et</strong> t ≃ 0.05s ; <strong>en</strong>mauvais solvant, les temps <strong>de</strong> relaxation sont au moins au nombre <strong>de</strong> trois, dont le premierest obt<strong>en</strong>u pour t ≃ 100µs. Les rayons hydrodynamiques associés au premier temps dans lediéthyl succinate rest<strong>en</strong>t faibles <strong>et</strong> comparables aux R H obt<strong>en</strong>us dans les bons solvants <strong>en</strong>régime dilué (tableau 3.5).Les autres temps <strong>de</strong> relaxation sont proches <strong>de</strong> 5 ms ou <strong>de</strong> la secon<strong>de</strong>. Mais, dans ces<strong>de</strong>ux cas, la ligne <strong>de</strong> base faiblem<strong>en</strong>t plate r<strong>en</strong>d impossible tout ajustem<strong>en</strong>t pour extraire lestemps <strong>de</strong> relaxation associés à ces <strong>de</strong>ux mo<strong>de</strong>s.3.5.3 Diffusion statique <strong>de</strong> la lumièreSur la figure 3.34, nous représ<strong>en</strong>tons les variations du logarithme <strong>de</strong> l’int<strong>en</strong>sité <strong>en</strong> fonctiondu logarithme du vecteur d’on<strong>de</strong>. Deux <strong>solution</strong>s sont étudiées : une <strong>de</strong> très faible conc<strong>en</strong>tration,wt = 4%, <strong>et</strong> l’autre à la limite <strong>de</strong> la solubilité, wt = 11%.La p<strong>en</strong>te <strong>de</strong> la <strong>solution</strong> diluée est presque nulle, -0.35 . Les agrégats sembl<strong>en</strong>t donc être<strong>de</strong> p<strong>et</strong>ites tailles. En revanche, pour la <strong>solution</strong> plus conc<strong>en</strong>trée, wt = 11%, nous faisons les97


3.5. CRISTAL LIQUIDE COLONNAIRE EN MAUVAIS SOLVANT1 ,3 0θ 1 ,2 5C (t)1 ,2 01 ,1 51 ,1 01 ,0 51 ,0 01 0 -7 1 0 -6 1 0 -5 1 0 -4 1 0 -3 1 0 -2 1 0 -1 1 0 0Fig. 3.33 – Comparaison <strong>de</strong>s courbes d’autocorrélation g 2 (t) pour différ<strong>en</strong>tes conc<strong>en</strong>trationsdu Pe4CEH dans le diéthyl succinate. Toutes ces mesures sont faites à θ = 40˚Pe4CEH-diéthyl succinatePe4CEH-acétate d’éthylepourc<strong>en</strong>tage massique R H (nm) pourc<strong>en</strong>tage massique R H (nm)wt = 2.5% 1.8 wt = 4.3% 2.1wt = 4.3% 2.0 wt = 6.4% 2.4wt = 8.3% 2.1 wt = 8.9% 2.2wt = 11.4% 2.3 wt = 13.1% 2.4Tab. 3.5 – Comparaisons <strong>de</strong>s rayons hydrodynamiques associés aux faibles conc<strong>en</strong>trations duPe4CEH dans le diéthyl succinate <strong>et</strong> dans l’acétate d’éthyle.98


CHAPITRE 3. ETUDE DES CRISTAUX LIQUIDES COLONNAIRES EN SOLUTIONmêmes remarques qu’<strong>en</strong> diffusion statique <strong>de</strong> la lumière pour le Pe4CEH <strong>en</strong> bon solvant àsavoir la remontée aux p<strong>et</strong>its vecteurs d’on<strong>de</strong>s ainsi que la variation linéaire <strong>de</strong> l’int<strong>en</strong>sitésembl<strong>en</strong>t indiquer la prés<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> gros agrégats. Cep<strong>en</strong>dant, ces agrégats ne sont pas visibles<strong>en</strong> microscopie optique.4 ,7P e 4 C E H -d ie th y l s u c c in a tew t = 4 ,3 %4 ,7P e 4 C E H -d ie th y l s u c c in a tew t = 1 1 ,4 %4 ,64 ,64 ,5y = 3 ,3 5 - 0 ,3 5 xR 2 = 0 ,9 24 ,5y = 1 ,2 0 - 0 ,9 8 xR 2 = 0 ,7 6L o g I (u .a )4 ,44 ,3L o g I (u .a )4 ,44 ,3y = 3 ,4 3 - 0 ,2 6 xR 2 = 0 ,8 84 ,24 ,24 ,1-3 ,6 -3 ,4 -3 ,2 -3 ,0 -2 ,8 -2 ,64 ,1-3 ,6 -3 ,4 -3 ,2 -3 ,0 -2 ,8 -2 ,6L o g q (n m-1 ) L o g q (n m-1 )Fig. 3.34 – Diffusion statique <strong>de</strong> la lumière du Pe4CEH dans le diéthyl succinate pour wt =4.3% <strong>et</strong> wt = 11.3%3.5.4 WAXS : ordre intra-colonneLa <strong>de</strong>nsité électronique du di<strong>et</strong>hyl succinate, calculée à partir <strong>de</strong> la relation 3.15, est <strong>de</strong>0.34 e − . Å−3 . Sachant que celle du Pe4CEH est <strong>de</strong> 0.33 e − . Å−3 (tableau 3.3), le contrasteest très mauvais dans ce solvant. Par conséqu<strong>en</strong>t, sur la figure 3.35, nous ne pouvons pasobserver <strong>de</strong> périodicité intra-colonnaire. Toutefois, les <strong>solution</strong>s étudiées montr<strong>en</strong>t clairem<strong>en</strong>tque la position du pic correspondant à l’ordre <strong>en</strong>tre les colonnes ne varie pas <strong>en</strong> fonction<strong>de</strong> la conc<strong>en</strong>tration. Dans le diéthyl succinate, le cristal liqui<strong>de</strong> colonnaire ne gonfle pas,contrairem<strong>en</strong>t à ce que nous avons observé <strong>en</strong> bon solvant, à savoir que la distance intercolonnesaugm<strong>en</strong>te avec la conc<strong>en</strong>tration, En eff<strong>et</strong>, la position du pic reste constante à q =0.35 Å−1 .99


3.6.INTERPRÉTATION DE L’AGRÉGATION EN “MAUVAIS SOLVANT”1 2 0 0 P e 4 C E H -d ie th y l s u c c in a te1 0 0 0I (u .a )8 0 06 0 04 0 02 0 00 ,5 1 ,0 1 ,5 2 ,0 Fig. 3.35 – Ordre liqui<strong>de</strong> dans le diéthyl succinate3.6 Interprétation <strong>de</strong> l’agrégation <strong>en</strong> “mauvais solvant”Nous v<strong>en</strong>ons <strong>de</strong> voir qu’<strong>en</strong> mauvais solvant <strong>organique</strong>, le réseau <strong>de</strong> colonnes du Pe4CEHne gonfle pas (figure 3.35). Plusieurs agrégats <strong>de</strong> différ<strong>en</strong>tes tailles se form<strong>en</strong>t jusqu’à lalimite <strong>de</strong> dis<strong>solution</strong>. Pour c<strong>et</strong>te raison, il existe plusieurs temps caractéristiques <strong>en</strong> diffusiondynamique <strong>de</strong> la lumière (figure 3.33). Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te conc<strong>en</strong>tration, il est possible <strong>de</strong> voir<strong>de</strong>s agrégats surnager dans le solvant.3.7 ConclusionDans c<strong>et</strong>te partie, nous avons cherché à m<strong>et</strong>tre <strong>en</strong> évi<strong>de</strong>nce l’agrégation <strong>de</strong>s <strong>cristaux</strong>liqui<strong>de</strong>s <strong>en</strong> <strong>solution</strong>. Pour simplifier le travail, un seul matériau a été employé, le Pe4CEH.Suivant la conc<strong>en</strong>tration maximale <strong>de</strong> dis<strong>solution</strong> <strong>de</strong> ce matériau, nous distinguons les “bonssolvants” <strong>de</strong>s “mauvais solvants”. Nous avons choisi <strong>de</strong> regrouper les résultats expérim<strong>en</strong>taux<strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>tes techniques employées dans un modèle d’agrégation.En “bon solvant”, la dis<strong>solution</strong> du Pe4CEH conduit à la formation <strong>de</strong> colonnes <strong>de</strong>quelques nanomètres. Aux <strong>en</strong>virons <strong>de</strong> wt = 40%, une gêne stérique freine le mouvem<strong>en</strong>t<strong>de</strong> ces colonnes. Par ailleurs, nous avons montré que l’emploi d’ultrasons crée un mo<strong>de</strong> l<strong>en</strong>t100


CHAPITRE 3. ETUDE DES CRISTAUX LIQUIDES COLONNAIRES EN SOLUTION<strong>de</strong> relaxation. Cep<strong>en</strong>dant ce modèle est incompl<strong>et</strong>. En eff<strong>et</strong>, il ne pr<strong>en</strong>d pas <strong>en</strong> compte lesrésultats obt<strong>en</strong>us <strong>en</strong> cryofracture ou <strong>en</strong> diffusion statique <strong>de</strong> la lumière, qui suggèr<strong>en</strong>t la prés<strong>en</strong>ced’obj<strong>et</strong>s <strong>en</strong> <strong>solution</strong> d’une taille au moins supérieure à 3 µm. Un scénario plus compl<strong>et</strong>peut être élaboré <strong>en</strong> imaginant un réseau à plus gran<strong>de</strong> échelle. C<strong>et</strong>te hypothèse pourraitêtre vérifiée par <strong>de</strong>s expéri<strong>en</strong>ces <strong>de</strong> diffusion <strong>de</strong>s rayons X à très p<strong>et</strong>its angles.En“mauvais solvant”, le matériau ne se dissout pas à l’échelle nanoscopique <strong>et</strong> <strong>de</strong>s agrégatsnon-gonflés <strong>de</strong> Pe4CEH persist<strong>en</strong>t <strong>en</strong> <strong>solution</strong>.Même si la question <strong>de</strong> l’agrégation <strong>en</strong> <strong>solution</strong> reste ouverte, c<strong>et</strong>te partie a donc mis <strong>en</strong>évi<strong>de</strong>nce que le Pe4CEH s’organise <strong>en</strong> <strong>solution</strong>. En utilisant comme technique le spin coating,nous allons voir s’il est possible <strong>de</strong> transférer c<strong>et</strong>te organisation sur une surface. Ainsi, dansle prochain chapitre, nous étudions la structure verticale d’un film mince par diffraction <strong>de</strong>srayons X <strong>en</strong> inci<strong>de</strong>nce rasante.101


3.7. CONCLUSION102


Chapitre 4Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> films minces <strong>de</strong> <strong>cristaux</strong>liqui<strong>de</strong>s <strong>colonnaires</strong> <strong>en</strong> diffraction <strong>de</strong>srayons X <strong>en</strong> inci<strong>de</strong>nce rasante4.1 La diffraction <strong>de</strong>s rayons X <strong>en</strong> inci<strong>de</strong>nce rasante4.1.1 Le choix <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te techniqueNous avons utilisé la diffraction <strong>de</strong>s rayons X <strong>en</strong> inci<strong>de</strong>nce rasante pour son<strong>de</strong>r la structure<strong>de</strong>s films minces. C<strong>et</strong>te technique, non <strong>de</strong>structive, est bi<strong>en</strong> adaptée à l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> couches <strong>de</strong>quelques dizaines <strong>de</strong> nanomètres d’épaisseur. Elle perm<strong>et</strong>, <strong>en</strong> eff<strong>et</strong>, <strong>de</strong> caractériser la structureverticale <strong>et</strong> horizontale <strong>de</strong> ces films.4.1.2 PrincipeLorsqu’un faisceau <strong>de</strong> rayons X est dirigé sur un film mince colonnaire porté par unsubstrat, <strong>de</strong>ux faisceaux diffusés sont recueillis. Le premier provi<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la diffusion par levolume du substrat, <strong>et</strong> le second <strong>de</strong> la diffusion par la surface <strong>et</strong> le film mince colonnaire.Dans une géométrie quelconque, la diffusion <strong>en</strong> volume du substrat est trop forte <strong>et</strong> masquele signal prov<strong>en</strong>ant <strong>de</strong> la surface <strong>et</strong> du film. Pour minimiser le signal du substrat, nousnous plaçons <strong>en</strong> inci<strong>de</strong>nce rasante (Grazing Inci<strong>de</strong>nce X-ray Diffraction, GIXD). Le faisceau103


4.1. LA DIFFRACTION DES RAYONS X EN INCIDENCE RASANTEinci<strong>de</strong>nt provi<strong>en</strong>t avec une inci<strong>de</strong>nce supérieure à l’angle critique du film mince <strong>organique</strong>afin <strong>de</strong> pénétrer complètem<strong>en</strong>t dans le volume, mais inférieure à l’angle critique <strong>de</strong> réflexiontotale du substrat. Une on<strong>de</strong> évanesc<strong>en</strong>te −→ k i se propage parallèlem<strong>en</strong>t au plan <strong>de</strong> l’interface<strong>en</strong>tre le film mince <strong>et</strong> le substrat. Elle est diffractée par le film mince. De ce fait, le signalprov<strong>en</strong>ant du substrat est limité ce qui perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> m<strong>et</strong>tre <strong>en</strong> évi<strong>de</strong>nce celui diffracté par lefilm mince <strong>de</strong> <strong>cristaux</strong> liqui<strong>de</strong>s.4.1.3 Réflexion totale <strong>et</strong> longueur <strong>de</strong> pénétrationConsidérons une interface séparant <strong>de</strong>ux milieux diélectriques d’indices respectivem<strong>en</strong>tn 1 <strong>et</strong> n 2 (avec n 2 < n 1 ), où −→ z est un vecteur unitaire orthogonal. Une on<strong>de</strong> plane progressive<strong>de</strong> vecteur d’on<strong>de</strong> −→ k i inci<strong>de</strong>nte sur c<strong>et</strong>te interface, est réfléchie <strong>en</strong> une on<strong>de</strong> <strong>de</strong> vecteur −→ k r , <strong>et</strong>transmise <strong>en</strong> une on<strong>de</strong> <strong>de</strong> vecteur −→ k t (figure 4.1).Loi <strong>de</strong> Snell-Descartesn 1 cos i = n 2 cos r (4.1)Tab. 4.1 – Représ<strong>en</strong>tation schématique <strong>de</strong> la réflexion <strong>et</strong> la transmission d’une on<strong>de</strong> planeprogressive.Il existe un angle critique i c au-<strong>de</strong>ssous duquel le rayonnem<strong>en</strong>t inci<strong>de</strong>nt ne peut plus êtr<strong>et</strong>ransmis d’un milieu à l’autre. Dans ce cas, le faisceau inci<strong>de</strong>nt est totalem<strong>en</strong>t réfléchi surl’interface. Il y alors réflexion totale.104


CHAPITRE 4. ETUDE DE FILMS MINCES DE CRISTAUX LIQUIDESCOLONNAIRES EN DIFFRACTION DES RAYONS X EN INCIDENCE RASANTEcos i c = n 2n 1(4.2)Cep<strong>en</strong>dant, afin d’interagir avec le milieu qui va la réfléchir, l’on<strong>de</strong> pénètre faiblem<strong>en</strong>tdans le milieu 2. Une on<strong>de</strong> évanesc<strong>en</strong>te se propage alors au voisinage <strong>de</strong> l’interface. Leslois <strong>de</strong> Snell-Descartes ne s’appliquant plus <strong>en</strong> réflexion totale, il faut utiliser la <strong>de</strong>scriptionondulatoire. Les composantes dans le plan, k t// , <strong>et</strong> hors du plan , k t⊥ , s’écriv<strong>en</strong>t [77] :k t// = 2π λcos i (4.3)kt⊥ 2 = 2π λ (cos2 i − cos 2 i c ) (4.4)La composante dans le plan du vecteur d’on<strong>de</strong> transmis est réelle ; une on<strong>de</strong> se propagebi<strong>en</strong> dans le plan <strong>de</strong> l’interface. En revanche, <strong>en</strong> inci<strong>de</strong>nce rasante, le carré <strong>de</strong> la composantehors du plan <strong>de</strong> l’interface est négatif <strong>et</strong> donc k t// est un imaginaire pur.L’on<strong>de</strong> transmise a pour expression :k t⊥ = i 2π λ√(cos2 i − cos 2 i c ) (4.5)E t (t, −→ r ) = exp( 2π λ z√ (cos 2 i − cos 2 i c ))expi(ωt − k t// r) (4.6)C<strong>et</strong>te on<strong>de</strong> évanesc<strong>en</strong>te, qui se propage dans le plan <strong>de</strong> l’interface, a une amplitu<strong>de</strong> quidécroît expon<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t avec z 1 . Son int<strong>en</strong>sité est donnée par :( )4πI t = I t0 .expλ z√ (cos 2 i − cos 2 i c )(4.7)La longueur <strong>de</strong> pénétration <strong>de</strong> l’on<strong>de</strong> évanesc<strong>en</strong>te est alors définie comme l’inverse <strong>de</strong> lap<strong>en</strong>te à l’origine <strong>de</strong> la décroissance <strong>de</strong> l’int<strong>en</strong>sité transmise :ξ =λ4π √ (cos 2 i − cos 2 i c )(4.8)1 dans les conv<strong>en</strong>tions utilisées z est négatif dans le milieu 2105


4.1. LA DIFFRACTION DES RAYONS X EN INCIDENCE RASANTE4.1.4 Application à notre systèmePour le milieu 2, l’indice optique est donné par :n = 1 − δ + iβ (4.9)où la partie réelle est liée à la <strong>de</strong>nsité électronique <strong>et</strong> la partie imaginaire à l’absorptionpar les relations suivantes :δ = λ2 r 02π ρ el <strong>et</strong> β = λ4π µ (4.10)où r 0 représ<strong>en</strong>te le rayon classique <strong>de</strong> l’électron (r 0 = 2.82 10 −15 m), λ la longueur d’on<strong>de</strong>du faisceau X, ρ el la <strong>de</strong>nsité électronique du milieu 2 <strong>et</strong> µ son coeffici<strong>en</strong>t d’absorption. Typiquem<strong>en</strong>tδ est <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 10 −6 ce qui <strong>en</strong>traîne que l’indice <strong>de</strong> réfraction est toujourslégèrem<strong>en</strong>t inférieur à 1, perm<strong>et</strong>tant une réflexion totale externe sur le substrat à très faibleinci<strong>de</strong>nce [78]. Par la suite, comme β est par plusieurs ordres <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>urs inférieur à δ, nousnégligerons ce terme.Dans la configuration <strong>de</strong> l’expéri<strong>en</strong>ce, nous distinguons trois milieux : l’air, le film mincecolonnaire <strong>et</strong> le substrat. A partir <strong>de</strong> la relation 4.2 <strong>et</strong> <strong>en</strong> utilisant les relations 4.9 <strong>et</strong> 4.10,nous calculons l’angle critique <strong>de</strong> réflexion totale <strong>de</strong> la couche <strong>organique</strong> <strong>et</strong> du silicium. Nousobt<strong>en</strong>ons, pour un matériau <strong>organique</strong> i c = 0.15˚, <strong>et</strong> pour le silicium i c = 0.21˚. Compte t<strong>en</strong>u<strong>de</strong> ces angles critiques <strong>de</strong> réflexion totale, nous avons souhaité travailler à une inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>0.2˚. En eff<strong>et</strong>, c<strong>et</strong>te valeur est supérieure à l’angle critique du film <strong>organique</strong> ce qui perm<strong>et</strong><strong>de</strong> pénétrer complètem<strong>en</strong>t dans le matériau, mais inférieure à l’angle critique du substratpour se réfléchir à sa surface. Or, l’inci<strong>de</strong>nce du faisceau n’est pas connue avec précision carl’horizontalité <strong>de</strong> l’échantillon est assurée par un réglage optique 3 . De ce fait, il existe uneincertitu<strong>de</strong> sur la valeur <strong>de</strong> l’angle d’inci<strong>de</strong>nce du faisceau. Ainsi, pour se trouver dans uneconfiguration où l’inci<strong>de</strong>nce est comprise <strong>en</strong>tre l’angle critique du matériau <strong>organique</strong> <strong>et</strong> celledu substrat, nous avons étudié chaque film mince suivant <strong>de</strong>ux angles d’inci<strong>de</strong>nces différ<strong>en</strong>ts,nominalem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> 0.25˚<strong>et</strong> 0.1˚.2 Pour le matériau <strong>organique</strong> ρ = 4.2 10 29 m −3 , <strong>et</strong> pour le silicium ρ = 7.0 10 29 m −33 Cela est dû au fait que certains axes du goniomètre ne soi<strong>en</strong>t pas motorisés.106


CHAPITRE 4. ETUDE DE FILMS MINCES DE CRISTAUX LIQUIDESCOLONNAIRES EN DIFFRACTION DES RAYONS X EN INCIDENCE RASANTEPar ailleurs, au voisinage <strong>de</strong> l’angle critique nous pouvons estimer la longueur <strong>de</strong> pénétrationξ 0 . A partir <strong>de</strong> la relation 4.8 <strong>et</strong> <strong>en</strong> considérant que les angles i <strong>et</strong> i c sont faibles, nousfaisons un développem<strong>en</strong>t limité <strong>de</strong>s cosinus. Nous obt<strong>en</strong>ons l’expression 4.11.ξ 0 =14 √ πr 0 ρ el(4.11)Ainsi, l’on<strong>de</strong> évanesc<strong>en</strong>te sera diffusée par une couche d’épaisseur ξ 0 = 4,1 nm.4.2 Montage expérim<strong>en</strong>tal4.2.1 Description du montage expérim<strong>en</strong>talNous avons utilisé la ligne BM2 4 ou D2AM 5 <strong>de</strong> l’ESRF. Les élém<strong>en</strong>ts qui compos<strong>en</strong>t c<strong>et</strong>teligne sont les suivants :Le monochromateur : Le monochromateur, un double cristal <strong>de</strong> silicium [220] <strong>en</strong> réflexion,perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> sélectionner la longueur d’on<strong>de</strong> λ du faisceau. Nous avons travailléà une énergie <strong>de</strong> 9 keV, soit une longueur d’on<strong>de</strong> <strong>de</strong> 1,38 Å.Le détecteur : Le détecteur utilisé est une caméra CCD 1340x1300 pixels [79]. La taille<strong>de</strong>s pixels est <strong>de</strong> 50x50 µm.Les atténuateurs : Ils perm<strong>et</strong>t<strong>en</strong>t <strong>de</strong> ne pas saturer le détecteur <strong>et</strong> <strong>de</strong> protéger l’échantillon.Il s’agit <strong>de</strong> feuilles <strong>de</strong> cuivre ou d’aluminium d’épaisseurs différ<strong>en</strong>tes.C<strong>et</strong>te ligne dispose d’un goniomètre 4 cercles. Un schéma représ<strong>en</strong>tatif du montage expérim<strong>en</strong>talest prés<strong>en</strong>té sur la figure 4.1. Les principaux angles perm<strong>et</strong>tant d’ori<strong>en</strong>ter l’échantillonsont :ψ : angle <strong>de</strong> rotation <strong>de</strong> la surface <strong>de</strong> l’échantillon autour <strong>de</strong> l’axe normal à c<strong>et</strong>te surface.θ : angle d’inci<strong>de</strong>nce du faisceau direct par rapport à la surface <strong>de</strong> l’échantillon.2θ : correspond à la direction du bras du détecteur hors du plan <strong>de</strong> l’échantillon par rapportà la direction du faisceau inci<strong>de</strong>nt.4 B<strong>en</strong>ding Magn<strong>et</strong>5 Diffraction <strong>et</strong> Diffusion Anomale Multilongueurs d’on<strong>de</strong>107


4.2. MONTAGE EXPÉRIMENTAL Vue <strong>de</strong> <strong>de</strong>ssuséchantillonfaisceau inci<strong>de</strong>nt✲−→ki✲−→kdcaméraCCDVue 3Dθ ✣■ θ✿caméraCCDψ❃Fig. 4.1 – Représ<strong>en</strong>tation schématique <strong>de</strong> la géométrie <strong>de</strong>s expéri<strong>en</strong>ces <strong>de</strong> diffraction <strong>de</strong>srayons X <strong>en</strong> inci<strong>de</strong>nce rasante.4.2.2 SAXS <strong>et</strong> WAXSDans ce paragraphe, nous expliquons la métho<strong>de</strong> employée pour se placer dans les configurationsSAXS <strong>et</strong> WAXS.Dans la configuration SAXS, nous souhaitons visualiser le premier ordre <strong>de</strong> la structurehexagonale, c’est-à-dire la distance intercolonnes. Pour cela, il faut déterminer la distanceD séparant l’échantillon <strong>de</strong> la caméra CCD. La relation <strong>de</strong> Bragg dans l’espace réciproques’exprime selon la relation 4.12 :q = 4π λsin θ (4.12)Sachant que pour tous les matériaux étudiés le premier ordre correspond approximativem<strong>en</strong>tà q = 0.35 Å−1 , nous déterminons θ. De plus, pour un faisceau <strong>de</strong> rayons X horizontal,l’angle 2θ est relié à la distance D par la relation suivante :tan 2θ = h D(4.13)Pour éviter la distorsion provoquée par les bords <strong>de</strong> la caméra, nous ne souhaitons pasutiliser les pixels proches <strong>de</strong> ces bords. Pour cela, un cercle est délimité sur le détecteur <strong>et</strong> les108


CHAPITRE 4. ETUDE DE FILMS MINCES DE CRISTAUX LIQUIDESCOLONNAIRES EN DIFFRACTION DES RAYONS X EN INCIDENCE RASANTEpixels situés à l’extérieur ne seront pas utilisés (figure 4.2). Ainsi, <strong>en</strong> pr<strong>en</strong>ant h = 4.25 cm,nous montrons que la caméra CCD doit être placée à 55 cm <strong>de</strong> l’échantillon pour sélectionnerle premier ordre.Dans la configuration WAXS nous souhaitons avoir accès à l’ordre liqui<strong>de</strong> soit la distanceinter-molécules dans la colonne. Pour tous ces matériaux, l’ordre liqui<strong>de</strong> est prés<strong>en</strong>t pour q =1.75 Å−1 . En appliquant la même métho<strong>de</strong> que pour la configuration SAXS, nous montronsque dans la configuration WAXS le détecteur doit être placé à 12 cm <strong>de</strong> l’échantillon.hFig. 4.2 – Représ<strong>en</strong>tation schématique <strong>de</strong> la distance séparant l’échantillon du détecteur. Surla caméra CCD, la partie hachurée représ<strong>en</strong>te les pixels qui ne sont pas utilisés.4.2.3 Empreinte du faisceauLe faisceau inci<strong>de</strong>nt a une taille horizontale d’<strong>en</strong>viron 1 mm <strong>et</strong> une taille verticale, notéee v , <strong>de</strong> 40 µm. L’empreinte du faisceau inci<strong>de</strong>nt, noté l, varie selon son inci<strong>de</strong>nce sur lesubstrat. En eff<strong>et</strong>, sur la figure 4.3, nous remarquons que l, θ <strong>et</strong> e v sont reliés par la relationsuivante :sin θ = e vl(4.14)Sous une inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> 0.2˚, la trace du faisceau sur le film est d’<strong>en</strong>viron 11.5 mm, maispeut aller jusqu’à 22.9 mm sous une inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> 0.1˚. C<strong>et</strong>te <strong>de</strong>rnière inci<strong>de</strong>nce couvre pra-109


4.2. MONTAGE EXPÉRIMENTALtiquem<strong>en</strong>t tout le film mince car les “wafers” <strong>de</strong> silicium utilisés ont une taille <strong>de</strong> 1 pouce,c’est-à-dire un diamètre <strong>de</strong> 25.4 mm.e v☛✕θlFig. 4.3 – Représ<strong>en</strong>tation schématique <strong>de</strong> l’empreinte du faisceau, figurée par un trait <strong>en</strong>pointillé, sur le film mince.4.2.4 Correction <strong>de</strong>s imagesLes clichés “bruts” <strong>de</strong> diffraction ne sont pas directem<strong>en</strong>t exploitables. La caméra CCD <strong>et</strong>la géométrie <strong>de</strong> l’expéri<strong>en</strong>ce sont à l’origine <strong>de</strong> biais expérim<strong>en</strong>taux cont<strong>en</strong>us dans les images.Toutefois, il est possible <strong>de</strong> les rectifier. Ainsi, dans ce paragraphe, nous allons expliquer lamétho<strong>de</strong> suivie pour corriger les clichés <strong>de</strong> diffraction.Dans un premier temps, nous corrigeons la distorsion <strong>de</strong> la grille <strong>de</strong> la caméra CCD. Ilest aussi important <strong>de</strong> soustraire le signal du bruit <strong>de</strong> fond. Le programme bm2img 6 perm<strong>et</strong>d’effectuer ces <strong>de</strong>ux opérations [79].Dans un second temps, les corrections, dues à la géométrie <strong>de</strong> l’expéri<strong>en</strong>ce, sont apportées.La caméra CCD n’est pas rigoureusem<strong>en</strong>t perp<strong>en</strong>diculaire à l’axe du faisceau. De ce fait, uncercle apparaît sur le détecteur comme une ellipse. Pour m<strong>et</strong>tre <strong>en</strong> lumière ce phénomène,nous faisons une intégration angulaire à partir d’une figure <strong>de</strong> diffraction (figure 4.4). Deuxraies <strong>de</strong> Bragg sont observées. L’ intégration angulaire se fait à q (100) fixé <strong>et</strong> nous appelons ϕl’angle d’intégration qui varie <strong>de</strong> 0 à 90˚. La zone d’intégration est délimitée par une bornelimite inférieure <strong>et</strong> supérieure <strong>en</strong> q. Une représ<strong>en</strong>tation schématique <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te intégrationangulaire est représ<strong>en</strong>tée sur la figure 4.4.6 développé par les responsables <strong>de</strong> la ligne110


CHAPITRE 4. ETUDE DE FILMS MINCES DE CRISTAUX LIQUIDESCOLONNAIRES EN DIFFRACTION DES RAYONS X EN INCIDENCE RASANTEϕborne limitesupérieure <strong>en</strong> qq (100)borne limiteinférieure <strong>en</strong> qFig. 4.4 – Cliché <strong>de</strong> diffraction obt<strong>en</strong>u pour un film mince. L’intégration angulaire se fait àq (100) constant. L’angle ϕ a pour origine l’axe Q ⊥ .111


4.2. MONTAGE EXPÉRIMENTALLes figures <strong>de</strong> diffusion sont exploitées à partir du logiciel Fit2D. Ce logiciel, développé àl’ESRF, est spécialisé pour l’analyse <strong>de</strong> données à 1 <strong>et</strong> 2 dim<strong>en</strong>sions. Pour exprimer le résultat<strong>de</strong> l’intégration angulaire, il offre la possibilité suivante. Si le nombre <strong>de</strong> pixels att<strong>en</strong>dus <strong>en</strong>réponse à l’intégration angulaire est égal à 1, nous obt<strong>en</strong>ons une courbe I = f(ϕ) (figure4.5). Mais, si le nombre <strong>de</strong> pixels souhaités est supérieur à 1, nous obt<strong>en</strong>ons une figurebidim<strong>en</strong>sionnelle (avec X = q, Y = ϕ <strong>et</strong> Z = I), représ<strong>en</strong>tée sur la figure 4.6.90060030000 20 40 60 80Fig. 4.5 – Intégration angulaire donnant lieu à un graph I = f(ϕ).Nous rappelons que comme l’intégration se fait à q (100) fixé, les <strong>de</strong>ux pics <strong>de</strong> Bragg <strong>de</strong>vrai<strong>en</strong>tavoir la même norme <strong>en</strong> q. Or, nous remarquons sur la figure 4.6 que les <strong>de</strong>ux raies<strong>de</strong> Bragg sont “décalées”. Ce résultat montre bi<strong>en</strong> que la caméra CCD n’est pas rigoureusem<strong>en</strong>tperp<strong>en</strong>diculaire à l’axe du faisceau, ce qui <strong>en</strong>traîne une distorsion <strong>de</strong> l’image. A partir<strong>de</strong>s coordonnées du c<strong>en</strong>tre du faisceau <strong>et</strong> <strong>de</strong> la position du pic <strong>de</strong> Bragg, Fit2D perm<strong>et</strong> <strong>de</strong>corriger les images par <strong>de</strong>s angles <strong>de</strong> tilts adéquats. En appliquant c<strong>et</strong>te correction, nousobt<strong>en</strong>ons la figure 4.7. Nous constatons que l’eff<strong>et</strong> <strong>de</strong>s angles <strong>de</strong> tilts est important puisquela distorsion <strong>de</strong> l’image est corrigée <strong>et</strong> que les <strong>de</strong>ux pics <strong>de</strong> Bragg possè<strong>de</strong>nt pratiquem<strong>en</strong>t lamême norme <strong>en</strong> q.Par la suite, toutes les images sont soumises à la même métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> traitem<strong>en</strong>t. Pourcomm<strong>en</strong>cer, bm2img est utilisé pour corriger la distorsion <strong>de</strong> la grille <strong>et</strong> soustraire le bruit112


CHAPITRE 4. ETUDE DE FILMS MINCES DE CRISTAUX LIQUIDESCOLONNAIRES EN DIFFRACTION DES RAYONS X EN INCIDENCE RASANTEint<strong>en</strong>sityFig. 4.6 – Intégration angulaire donnant lieu à une figure 2D. Ce cliché est non corrigé<strong>de</strong>s angles <strong>de</strong> tilts.113


4.2. MONTAGE EXPÉRIMENTAL<strong>de</strong> fond. Puis l’application <strong>de</strong>s angles <strong>de</strong> tilts perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> se rapprocher du cas où le détecteurest perp<strong>en</strong>diculaire au faisceau.int<strong>en</strong>sityFig. 4.7 – Intégration angulaire donnant lieu à une figure 2D. Ce cliché est corrigé <strong>de</strong>sangles <strong>de</strong> tilts.4.2.5 Réflexion du substratNous avons remarqué que, sous une inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> 0.25˚<strong>et</strong> 0.1˚, les pics <strong>de</strong> Bragg observésprés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t un pic satellite. La figure 4.8 représ<strong>en</strong>te le cliché expérim<strong>en</strong>tal d’un pic <strong>de</strong> Bragg.114


CHAPITRE 4. ETUDE DE FILMS MINCES DE CRISTAUX LIQUIDESCOLONNAIRES EN DIFFRACTION DES RAYONS X EN INCIDENCE RASANTEIl est étudié sous trois inci<strong>de</strong>nces différ<strong>en</strong>tes : 0.35˚, 0.25˚, 0.1˚. Pour une inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> 0.35˚,aucun pic satellite n’est constaté. En revanche, plus l’inci<strong>de</strong>nce diminue, plus le pic satelliteaugm<strong>en</strong>te <strong>en</strong> taille <strong>et</strong> se rapproche du pic <strong>de</strong> Bragg. Ce phénomène est dû à la réflexion dufaisceau inci<strong>de</strong>nt sur le substrat.En eff<strong>et</strong>, sous une inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> 0.35˚, l’ess<strong>en</strong>tiel du faisceau <strong>de</strong> rayons X pénètre à la foisla couche <strong>organique</strong> <strong>et</strong> le substrat. Ainsi, la réflexion du faisceau inci<strong>de</strong>nt sur le substrat esttrès faible <strong>et</strong> donc l’int<strong>en</strong>sité du pic satellite est négligeable. En revanche, au voisinage <strong>de</strong>l’angle critique du substrat 7 , le faisceau inci<strong>de</strong>nt est réfléchi. Pour expliquer ce phénomène,une représ<strong>en</strong>tation schématique est proposée sur la figure 4.9. A l’interface <strong>en</strong>tre l’air <strong>et</strong> lacouche <strong>organique</strong>, le faisceau inci<strong>de</strong>nt, prov<strong>en</strong>ant avec un angle θ, est réfracté selon un angle 8α. Dans la couche <strong>organique</strong>, ce faisceau est diffracté avec un angle 2θ B − α. Après réflexionsur le substrat, le faisceau est à nouveau diffracté, mais d’un angle <strong>de</strong> 2θ B + α.Ainsi, par réflexion du faisceau <strong>de</strong> rayons X sur le substrat, un pic satellite est observéau-<strong>de</strong>ssus du pic <strong>de</strong> Bragg. De plus, à partir <strong>de</strong> l’écart <strong>en</strong>tre ces <strong>de</strong>ux pics, nous pouvonsdéterminer l’erreur expérim<strong>en</strong>tale <strong>de</strong> l’inci<strong>de</strong>nce. Pour cela, nous analysons les clichés expérim<strong>en</strong>taux<strong>de</strong>s films minces recuits <strong>en</strong> planaire. Les pics <strong>de</strong> Bragg associés à c<strong>et</strong> ancrage sontappelés 9 “pic planaire” <strong>et</strong> “pic 60”. D’après la figure 4.9, l’angle <strong>en</strong>tre le pic <strong>de</strong> Bragg <strong>et</strong> lepic satellite est <strong>de</strong> 2α, soit q = 4π λ sin α. En utilisant la relation 4.1 <strong>et</strong> avec n 1 = 1 <strong>et</strong> n 2 =1-10 −6 , nous pouvons alors déterminer θ. Ainsi, sur le tableau 4.2 nous déterminons l’angle2α correspondant aux 3 inci<strong>de</strong>nces <strong>de</strong> la figure 4.8. En outre, nous montrons que l’angled’inci<strong>de</strong>nce du faisceau est sous-estimé <strong>de</strong> 0.07˚.Par ailleurs, sur tous ces clichés expérim<strong>en</strong>taux, l’écart <strong>en</strong>tre le “pic planaire” <strong>et</strong> le picsatellite est i<strong>de</strong>ntique à celui <strong>en</strong>tre le “pic 60” <strong>et</strong> le pic satellite. Par conséqu<strong>en</strong>t, quel que soitle cliché étudié <strong>et</strong> le pic <strong>de</strong> Bragg analysé, la différ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre l’angle d’inci<strong>de</strong>nce expérim<strong>en</strong>talθ exp <strong>et</strong> l’angle d’inci<strong>de</strong>nce corrigé θ cor est <strong>de</strong> 0.07˚; il s’agit donc d’un biais systématique. Dèslors, nous corrigerons l’angle d’inci<strong>de</strong>nce <strong>en</strong> remplaçant θ exp = 0.25˚par θ cor = 0.32˚, θ exp =0.2˚par θ cor = 0.27˚<strong>et</strong> <strong>en</strong>fin θ exp = 0.1˚par θ cor = 0.17˚.7 Comme nous l’avons vu dans le paragraphe 4.1.4, il existe une incertitu<strong>de</strong> sur la valeur <strong>de</strong> l’inci<strong>de</strong>nce dufaisceau. Par conséqu<strong>en</strong>t, dans les conditions expérim<strong>en</strong>tales, l’angle critique du substrat est approximatif8 La référ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>s angles est prise par rapport au substrat9 la signification physique <strong>de</strong> ces pics <strong>de</strong> Bragg sera donnée au paragraphe 4.4.1115


4.2. MONTAGE EXPÉRIMENTAL θ exp (˚) 2α (˚)0.35 0.7720.25 0.6320.1 0.286Tab. 4.2 – Correspondance <strong>en</strong>tre l’angle d’inci<strong>de</strong>nce θ exp <strong>et</strong> l’angle 2α qui sépare le pic <strong>de</strong>Bragg du pic satellite.θ = 0.35 0.25 0.10.3 nmFig. 4.8 – Mise <strong>en</strong> évi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> la réflexion du substrat sur un film mince colonnaire d’uneépaisseur <strong>de</strong> 600 nm. Les valeurs <strong>de</strong> l’inci<strong>de</strong>nce correspon<strong>de</strong>nt à θ exp .Airfaisceauinci<strong>de</strong>ntθfaisceauspéculaire2θ B- α2θ B+ αfaisceauspéculaire2θ BFilm mincecolonnaire2 θ BααSubstratFig. 4.9 – Représ<strong>en</strong>tation schématique <strong>de</strong> la réflexion du faisceau inci<strong>de</strong>nt sur le substrat.116


CHAPITRE 4. ETUDE DE FILMS MINCES DE CRISTAUX LIQUIDESCOLONNAIRES EN DIFFRACTION DES RAYONS X EN INCIDENCE RASANTEinci<strong>de</strong>nce (θ cor˚) 0.32 0.17 0.07ϕ (˚) SAXS 83 84 86ϕ (˚) WAXS 87 - -int<strong>en</strong>sité moy<strong>en</strong>ne (u.a) 637 1462 3040Tab. 4.3 – Ce tableau représ<strong>en</strong>te la valeur <strong>de</strong> ϕ correspondant à l’int<strong>en</strong>sité maximale du pic<strong>de</strong> Bragg dans les configurations SAXS <strong>et</strong> WAXS ainsi que l’int<strong>en</strong>sité moy<strong>en</strong>ne obt<strong>en</strong>ue àpartir <strong>de</strong> l’agrandisem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la figure 4.11.4.2.6 Eff<strong>et</strong> d’ombreExpérim<strong>en</strong>talem<strong>en</strong>t, nous avons mis <strong>en</strong> évi<strong>de</strong>nce un eff<strong>et</strong> d’ombre sur le détecteur. C<strong>et</strong>teombre provi<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l’inci<strong>de</strong>nce du faisceau <strong>de</strong> rayons X (selon θ) sur l’échantillon.Pour m<strong>et</strong>tre <strong>en</strong> évi<strong>de</strong>nce l’eff<strong>et</strong> d’ombre du substrat, nous pr<strong>en</strong>ons le cliché <strong>de</strong> diffractiond’un film mince <strong>de</strong> Py4CEH (figure 4.10). Ce film est étudié sous trois inci<strong>de</strong>nces différ<strong>en</strong>tes :0.07, 0.17 <strong>et</strong> 0.32˚. Nous constatons la prés<strong>en</strong>ce d’un pic <strong>de</strong> Bragg sur l’axe Q // . Pour lestrois inci<strong>de</strong>nces étudiées, nous représ<strong>en</strong>tons sur la figure 4.11 une zone délimitée autour dupic <strong>de</strong> Bragg. En utilisant la métho<strong>de</strong> décrite dans le paragraphe 4.2.4, nous effectuons uneintégration angulaire. L’int<strong>en</strong>sité maximale du pic <strong>de</strong> Bragg est repérée par l’angle ϕ.Tout d’abord, nous constatons sur le tableau 4.3 que l’eff<strong>et</strong> d’ombre du substrat estplus marqué dans la configuration SAXS que dans la configuration WAXS. De plus, nousremarquons que l’angle ϕ croit lorsque l’inci<strong>de</strong>nce diminue. En eff<strong>et</strong>, ϕ est <strong>de</strong> 83˚ sous uneinci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> 0.32˚puis augm<strong>en</strong>te jusqu’à 86˚sous une inci<strong>de</strong>nce proche <strong>de</strong> 0.07˚. Par ailleurs,nous pouvons comparer l’int<strong>en</strong>sité intégrée moy<strong>en</strong>ne à chaque inci<strong>de</strong>nce. Nous constatonsque celle-ci chute lorsque l’inci<strong>de</strong>nce augm<strong>en</strong>te.Ces <strong>de</strong>ux observations révèl<strong>en</strong>t l’eff<strong>et</strong> d’ombre du substrat ; lorsque l’inci<strong>de</strong>nce augm<strong>en</strong>te,le substrat coupe le signal <strong>de</strong>s rayons réfléchis à sa surface. Or, le plus souv<strong>en</strong>t nous travaillonsà <strong>de</strong>s inci<strong>de</strong>nces <strong>de</strong> 0.17˚ <strong>et</strong> 0.32˚. Ainsi, il faut donc gar<strong>de</strong>r <strong>en</strong> mémoire que, dans cesconditions, l’eff<strong>et</strong> d’ombre du substrat est prés<strong>en</strong>t sur les clichés expérim<strong>en</strong>taux obt<strong>en</strong>us.117


4.2. MONTAGE EXPÉRIMENTAL 0.5 nmsélection dupic <strong>de</strong> Bragg-1Fig. 4.10 – Cliché <strong>de</strong> diffraction d’un film mince <strong>de</strong> Py4CEH prés<strong>en</strong>tant un pic <strong>de</strong> Braggsur l’axe Q // . La figure <strong>de</strong> droite délimite une zone autour <strong>de</strong> ce pic <strong>de</strong> Bragg.4.2.7 Tiges <strong>de</strong> troncaturesIl est possible <strong>de</strong> schématiser un film mince comme étant la terminaison d’un volume parune surface. Cela produit un étirem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s pics <strong>de</strong> Bragg, connu sous le nom <strong>de</strong> tiges <strong>de</strong>troncatures 10 , dans la direction perp<strong>en</strong>diculaire à la surface [80]. Ainsi, <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce d’unesurface considérée comme parfaite terminaison du volume, un rayon X <strong>de</strong> vecteur d’on<strong>de</strong> ⃗qdéfini par ses composantes (h,k,l) dans le réseau réciproque est diffracté avec l’int<strong>en</strong>sité [81] :I 0 (⃗q) =| A 0 (⃗q) | 2 (4.15)A 0 (⃗q) = F (⃗q). sin(πhN x)sin(πh) .sin(πkN y)sin(πk) .F CT R(⃗q) (4.16)Le premier facteur correspond au facteur <strong>de</strong> structure <strong>et</strong> les <strong>de</strong>ux facteurs suivants m<strong>et</strong>t<strong>en</strong>t<strong>en</strong> jeu <strong>de</strong>s sommes infinies dans les <strong>de</strong>ux dim<strong>en</strong>sions (x,y). La prés<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> la surface se10 CTR : crystal truncation rods118


CHAPITRE 4. ETUDE DE FILMS MINCES DE CRISTAUX LIQUIDESCOLONNAIRES EN DIFFRACTION DES RAYONS X EN INCIDENCE RASANTEθ =cor0.32 0.17 0.070.5 nm-1Fig. 4.11 – Mise <strong>en</strong> évi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> l’ombre du substrat par un zoom sur le pic <strong>de</strong> Bragg pourtrois inci<strong>de</strong>nces différ<strong>en</strong>tes : θ cor = 0.32˚, 0.17˚, 0.07˚. L’échelle est la même pour chaquecliché.119


4.2. MONTAGE EXPÉRIMENTALmanifeste par la fonction <strong>de</strong> troncature F CT R (⃗q) qui se caractérise par un étirem<strong>en</strong>t du pic<strong>de</strong> Bragg selon la direction (O z ).Pour m<strong>et</strong>tre <strong>en</strong> évi<strong>de</strong>nce ce phénomène, nous étudions <strong>de</strong>ux films minces <strong>de</strong> Py4CEH,organisés selon un ancrage planaire 11 , d’épaisseur 380 <strong>et</strong> 820 nm. Nous représ<strong>en</strong>tons les pics<strong>de</strong> Bragg associés à c<strong>et</strong>te organisation. Ainsi le “pic planaire”, situé sur l’axe (O Q ⊥ ), estreprés<strong>en</strong>té sur la figure 4.12. La figure 4.13 est associée au “pic 60”. Ce pic <strong>de</strong> Bragg est situéà ϕ = 60˚<strong>de</strong> l’axe Q ⊥ .Nous constatons que, indép<strong>en</strong>damm<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la réflexion du substrat, le pic <strong>de</strong> Bragg estélargi selon une direction (O z ). Pour quantifier c<strong>et</strong> élargissem<strong>en</strong>t, une intégration <strong>de</strong> type I= f(Q ⊥ ) est effectuée afin <strong>de</strong> comparer la largeur à mi-hauteur <strong>en</strong>tre les <strong>de</strong>ux films minces.Ainsi, sur le tableau 4.4, nous remarquons que moins le film est épais, plus la largeur du pic<strong>de</strong> Bragg augm<strong>en</strong>te. Par ailleurs, bi<strong>en</strong> que ces films soi<strong>en</strong>t organisés dans un réseau hexagonalà longue portée, nous remarquons que la largeur à mi hauteur <strong>de</strong>s pics “planaire” <strong>et</strong> “60” estbi<strong>en</strong> supérieur à celle du faisceau direct (figure 4.14).Par conséqu<strong>en</strong>t, l’élargissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s pics <strong>de</strong> Bragg m<strong>et</strong> <strong>en</strong> évi<strong>de</strong>nce l’eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> taille finie<strong>de</strong>s films selon la direction Q ⊥ .0.1 nm-1 0,32 0,34 0,36 0,38 0,40 0,421FWHM = 0,00880,1I(u.a)0,011E-3Q(Å -1 )Fig. 4.12 – Intégration du type I = f(Q ⊥ ) pour le “pic planaire” sur le film <strong>de</strong> 820 nmd’épaisseur.11élaboré par spin coating120


CHAPITRE 4. ETUDE DE FILMS MINCES DE CRISTAUX LIQUIDESCOLONNAIRES EN DIFFRACTION DES RAYONS X EN INCIDENCE RASANTE0.1 nm1-1 0,14 0,16 0,18 0,20 0,220,1FWHM = 0,0036I(u.a)0,01Q(Å -1 )Fig. 4.13 – Intégration du type I = f(Q ⊥ ) pour le “pic 60” sur le film <strong>de</strong> 820 nm d’épaisseur.1FWHM = 0,0012I(u.a)0,10,02 0,04 0,06 0,08Q(Å -1 )Fig. 4.14 – Intégration du type I = f(Q ⊥ ) pour le faisceau direct.Épaisseurs <strong>de</strong>s films minces FWHM (Å−1 )(<strong>en</strong> nm) “pic planaire” “pic 60”380 0.0110 0.0044820 0.0088 0.0036Tab. 4.4 – Largeurs à mi-hauteur pour <strong>de</strong>ux films <strong>de</strong> Py4CEH d’épaisseur 380 <strong>et</strong> 820 nm.121


4.3. ÉCHANTILLONS ÉTUDIÉS ET TECHNIQUES DE DÉPÔTS4.3 Échantillons étudiés <strong>et</strong> techniques <strong>de</strong> dépôtsPour c<strong>et</strong>te étu<strong>de</strong>, nous avons utilisé trois <strong>cristaux</strong> liqui<strong>de</strong>s <strong>colonnaires</strong> : Py4CEH, Pe4C8CEH<strong>et</strong> T4CEH dont les molécules sont représ<strong>en</strong>tées 12 sur la figure 4.5. Les noms systématiques<strong>de</strong>s matériaux sont donnés dans l’abréviations. A température ambiante, tous ces composésprés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t une phase colonnaire hexagonale.Les films minces sont élaborés par évaporation ou spin coating. Les épaisseurs sont <strong>de</strong> 50<strong>et</strong> 100 nm pour les dépôts par évaporation <strong>et</strong> <strong>de</strong> quelques dizaines <strong>de</strong> nanomètres jusqu’aumicron pour les dépôts par spin coating. Sauf m<strong>en</strong>tion contraire, le chloroforme est le solvantutilisé pour dissoudre le matériau colonnaire <strong>et</strong> le substrat utilisé est un “wafer” rond <strong>de</strong>silicium <strong>de</strong> 1 pouce. Ce “wafer” est naturellem<strong>en</strong>t recouvert d’une couche d’oxy<strong>de</strong> d’<strong>en</strong>viron2 nm d’épaisseur. Le matériau <strong>organique</strong> est donc déposé sur du SiO 2 .Par ailleurs, il est important <strong>de</strong> noter que l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s films minces est réalisée à températureambiante.Pe4C8CEHT4CEHTab. 4.5 – Matériaux utilisés pour l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s films minces <strong>de</strong> <strong>cristaux</strong> liqui<strong>de</strong>s <strong>colonnaires</strong>par diffraction <strong>de</strong>s rayons X <strong>en</strong> inci<strong>de</strong>nce rasante. A noter que le Pe4C8CEH possè<strong>de</strong> unautre isomère dans lequel les chaînes aliphatiques sont inversées.12 le Py4CEH est représ<strong>en</strong>té sur la figure 2.1 page 34.122


CHAPITRE 4. ETUDE DE FILMS MINCES DE CRISTAUX LIQUIDESCOLONNAIRES EN DIFFRACTION DES RAYONS X EN INCIDENCE RASANTE4.4 Configuration SAXS4.4.1 Résultats att<strong>en</strong>dusDans ce paragraphe, nous discutons du signal att<strong>en</strong>du pour les films minces <strong>de</strong> <strong>cristaux</strong>liqui<strong>de</strong>s <strong>colonnaires</strong> élaborés suivant différ<strong>en</strong>tes conditions. Dans un premier temps, nousconsidérons les dépôts recuits selon un ancrage homéotrope ou planaire. Nous différ<strong>en</strong>cionsles monodomaines <strong>de</strong>s poudres bidim<strong>en</strong>sionnelles (poudre 2D) <strong>et</strong> nous évoquons aussi le cas<strong>de</strong>s échantillons multidomaines. Dans un second temps, nous nous intéressons aux poudrestridim<strong>en</strong>sionnelles (poudre 3D).Avant tout, dans un monodomaine planaire ou homéotrope, la diffraction a lieu seulem<strong>en</strong>tsi les colonnes sont <strong>en</strong> position <strong>de</strong> Bragg 13 . Si c<strong>et</strong>te condition n’est pas réalisée, aucun signaln’est observé.Dans un monodomaine recuit <strong>en</strong> homéotrope, les colonnes sont toutes perp<strong>en</strong>diculaires ausubstrat. L’ordre <strong>de</strong> position se trouve dans le plan du substrat. Ainsi, sur la représ<strong>en</strong>tationQ // − Q ⊥ , un pic <strong>de</strong> Bragg se situe selon l’axe Q // (figure 4.15).Fig. 4.15 – A gauche : ancrage homéotrope <strong>de</strong>s colonnes. A droite : représ<strong>en</strong>tation caractéristiqued’une poudre 2D selon un ancrage homéotrope sur un graphique Q // − Q ⊥ .Considérons un monodomaine recuit <strong>en</strong> planaire. Un recuit planaire <strong>en</strong>traîne la formation<strong>de</strong> domaines développables ; les colonnes, toutes parallèles au substrat, se courb<strong>en</strong>t sans pour13 dans la limite où le faisceau inci<strong>de</strong>nt est strictem<strong>en</strong>t parallèle <strong>et</strong> qu’il n’y a aucune mosaïcité du cristalliqui<strong>de</strong>123


4.4. CONFIGURATION SAXSautant qu’il y ait une distorsion du réseau hexagonal [82]. Nous remarquons, sur la figure4.16, que la diffraction selon <strong>de</strong>s plans <strong>de</strong> Bragg peut se faire suivant six directions différ<strong>en</strong>tes.Cep<strong>en</strong>dant, du fait <strong>de</strong> la limitation <strong>de</strong> la zone <strong>de</strong> détection seules <strong>de</strong>ux directions <strong>de</strong>s plans<strong>de</strong> Bragg fourniss<strong>en</strong>t un signal ; la première, dans le plan <strong>de</strong> l’échantillon <strong>et</strong> la secon<strong>de</strong> selonun angle <strong>de</strong> 60˚par rapport au plan. Aussi, sur la représ<strong>en</strong>tation Q // − Q ⊥ , un pic <strong>de</strong> Braggse trouve selon l’axe Q ⊥ <strong>et</strong> un autre est incliné d’un angle <strong>de</strong> 60˚par rapport à ce pic (figure4.17). Dans la suite, nous appelons “pic planaire” le pic <strong>de</strong> Bragg situé sur l’axe Q ⊥ <strong>et</strong> “pic60” l’autre pic <strong>de</strong> Bragg.Fig. 4.16 – Représ<strong>en</strong>tation schématique d’un ancrage planaire <strong>de</strong>s colonnes sur un substratoù les colonnes point<strong>en</strong>t suivant l’axe d’observation. Dans la gamme <strong>de</strong> vecteurs d’on<strong>de</strong>sétudiés, la diffraction selon les plans <strong>de</strong> Bragg se fait selon six directions. Du fait <strong>de</strong> lalimitation <strong>de</strong> la zone <strong>de</strong> détection seules <strong>de</strong>ux directions, indiquées par <strong>de</strong>s lignes pointillées,contribu<strong>en</strong>t au signal.Discutons à prés<strong>en</strong>t du cas <strong>de</strong>s poudres 2D, planaires ou homéotropes. Par définitionune poudre 2D est une moy<strong>en</strong>ne statistique <strong>de</strong> toutes les ori<strong>en</strong>tations. Donc quelle que soitla valeur <strong>de</strong> ψ un signal <strong>de</strong> diffraction est obt<strong>en</strong>u. Ainsi une poudre 2D recuite avec uneori<strong>en</strong>tation homéotrope possè<strong>de</strong> un pic <strong>de</strong> Bragg sur l’axe Q // , <strong>et</strong> une poudre 2D recuiteavec un alignem<strong>en</strong>t planaire conduit à un “pic planaire” <strong>et</strong> un “pic 60”.124


CHAPITRE 4. ETUDE DE FILMS MINCES DE CRISTAUX LIQUIDESCOLONNAIRES EN DIFFRACTION DES RAYONS X EN INCIDENCE RASANTEFig. 4.17 – Représ<strong>en</strong>tation caractéristique d’une poudre 2D selon un ancrage planaire surun graphique Q // − Q ⊥ .Expérim<strong>en</strong>talem<strong>en</strong>t lors du recuit d’un film mince <strong>de</strong> <strong>cristaux</strong> liqui<strong>de</strong>s <strong>colonnaires</strong>, unmonodomaine planaire ou homéotrope est extrêmem<strong>en</strong>t délicat à réaliser. Aussi, un monodomained’une taille supérieure à l’empreinte du faisceau (1cm 2 ) n’est pas <strong>en</strong>visageable. Sur lafigure 4.18, nous montrons la texture <strong>de</strong> films minces recuits selon un ancrage homéotrope ouplanaire. Ces clichés m<strong>et</strong>t<strong>en</strong>t <strong>en</strong> évi<strong>de</strong>nce l’exist<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> nombreux joints <strong>de</strong> grains. Toutefoisvues l’empreinte du faisceau <strong>et</strong> la taille <strong>de</strong>s domaines, il ne s’agit pas <strong>de</strong> poudre 2D. En eff<strong>et</strong>ces domaines ne sont pas assez nombreux pour que toutes les ori<strong>en</strong>tations soi<strong>en</strong>t représ<strong>en</strong>téessous le faisceau. Nous pouvons alors parler d’échantillon multidomaine. Sur la figure 4.19,nous représ<strong>en</strong>tons schématiquem<strong>en</strong>t, sur un substrat <strong>de</strong> même taille, une poudre 2D <strong>et</strong> unéchantillon multidomaine. La structure d’un échantillon multidomaine est i<strong>de</strong>ntique à celled’une poudre 2D, mais à la différ<strong>en</strong>ce que ces domaines sont plus grands. Donc, un échantillonmultidomaine n’est pas une moy<strong>en</strong>ne statistique <strong>de</strong> toutes les ori<strong>en</strong>tations possibles.Ainsi, expérim<strong>en</strong>talem<strong>en</strong>t, lorsque nous effectuons <strong>de</strong>s recuits, nous ne sommes confrontés nià <strong>de</strong>s monodomaines ou <strong>de</strong>s poudres 2D, mais à <strong>de</strong>s échantillons multidomaines.Considérons à prés<strong>en</strong>t une poudre 3D <strong>de</strong> <strong>cristaux</strong> liqui<strong>de</strong>s <strong>colonnaires</strong>. Dans une tellepoudre, il existe une moy<strong>en</strong>ne statistique <strong>de</strong> toutes les ori<strong>en</strong>tations possibles <strong>en</strong> volume.Ainsi, nous pouvons p<strong>en</strong>ser, suite à l’observation <strong>de</strong> la texture <strong>en</strong> microscopie optique 14 ,14 figure 2.6 page 43125


4.4. CONFIGURATION SAXSFig. 4.18 – A gauche : film mince <strong>de</strong> Py4CEH recuit selon un ancrage homéotrope avecune croissance <strong>de</strong>ndritique où nous remarquons la prés<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> nombreux joints <strong>de</strong> grains.A droite : texture typique <strong>en</strong> ancrage planaire m<strong>et</strong>tant <strong>en</strong> évi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> nombreux domainesdéveloppables.poudre 2DéchantillonmultidomaineFig. 4.19 – Représ<strong>en</strong>tation schématique d’une poudre 2D <strong>et</strong> d’un échantillon multidomaine,sur un substrat rond.126


CHAPITRE 4. ETUDE DE FILMS MINCES DE CRISTAUX LIQUIDESCOLONNAIRES EN DIFFRACTION DES RAYONS X EN INCIDENCE RASANTEqu’un dépôt par spin coating donne lieu à une poudre 3D. Dans la représ<strong>en</strong>tation Q // − Q ⊥ ,une poudre 3D est caractérisée par un “anneau” <strong>de</strong> diffraction (figure 4.20).Fig. 4.20 – Représ<strong>en</strong>tation caractéristique d’une poudre 3D sur un graphique Q // − Q ⊥ .4.4.2 Résultats expérim<strong>en</strong>taux4.4.2.1 Films minces recuits4.4.2.1.1 Ancrage homéotropeNous avons recuit selon un ancrage homéotrope un film <strong>de</strong> Py4CEH d’une épaisseurd’<strong>en</strong>viron 630 nm. Le cliché <strong>de</strong> diffraction <strong>de</strong>s rayons X <strong>en</strong> inci<strong>de</strong>nce rasante est représ<strong>en</strong>tésur la figure 4.21. Nous remarquons un pic <strong>de</strong> Bragg sur l’axe Q // ce qui confirme que le filmest bi<strong>en</strong> ori<strong>en</strong>té selon un ancrage homéotrope.Toutefois, nous constatons que le pic <strong>de</strong> Bragg est “étiré”, laissant apparaître une contributionselon Q ⊥ . Cela indique que les colonnes possè<strong>de</strong>nt une certaine mosaïcité. Elles nesont pas strictem<strong>en</strong>t perp<strong>en</strong>diculaires au substrat. A partir d’une intégration angulaire nouspouvons estimer, <strong>en</strong> <strong>de</strong>gré, la contribution hors du plan <strong>de</strong>s colonnes. Ainsi, sur la figure4.22, la mosaïcité appar<strong>en</strong>te <strong>de</strong>s colonnes est d’<strong>en</strong>viron 6˚. Mais, <strong>en</strong> t<strong>en</strong>ant compte <strong>de</strong> l’eff<strong>et</strong>d’ombre du substrat, la mosaïcité <strong>de</strong>s colonnes est plus proche <strong>de</strong> 13˚.4.4.2.1.2 Ancrage planaire127


4.4. CONFIGURATION SAXSFig. 4.21 – Film mince <strong>de</strong> Py4CEH recuit selon un ancrage homéotrope, sous une inci<strong>de</strong>nceθ cor = 0.32˚. L’épaisseur estimée est <strong>de</strong> 630 nm. La durée d’irradiation est <strong>de</strong> 3 s.128


CHAPITRE 4. ETUDE DE FILMS MINCES DE CRISTAUX LIQUIDESCOLONNAIRES EN DIFFRACTION DES RAYONS X EN INCIDENCE RASANTEFig. 4.22 – Détermination <strong>de</strong> la mosaïcité <strong>de</strong>s colonnes par une intégration angulaire I =f(ϕ). La contribution hors du plan <strong>de</strong>s colonnes est d’<strong>en</strong>viron <strong>de</strong> 13˚.Deux films minces ont été recuits selon un ancrage planaire : l’un <strong>de</strong> Py4CEH d’uneépaisseur i<strong>de</strong>ntique au film précé<strong>de</strong>mm<strong>en</strong>t recuit <strong>en</strong> homéotrope, à savoir 630 nm, <strong>et</strong> unautre <strong>de</strong> Pe4C8CEH <strong>de</strong> 600 nm d’épaisseur. La figure 4.23 représ<strong>en</strong>te le cliché <strong>de</strong> diffraction<strong>de</strong>s rayons X <strong>en</strong> inci<strong>de</strong>nce rasante pour le film <strong>de</strong> Py4CEH. Nous constatons la prés<strong>en</strong>ce <strong>de</strong><strong>de</strong>ux pics <strong>de</strong> Bragg formant <strong>en</strong>tre eux un angle <strong>de</strong> 60˚.4.4.2.2 Films minces non recuits4.4.2.2.1 Par spin coatingNous constatons sur la figure 4.24 que la texture d’un film mince non recuit élaborépar spin coating, laisse apparaître une multitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> domaines d’une dizaine <strong>de</strong> microns<strong>de</strong> largeurs. Aussi, le cliché <strong>de</strong> diffraction d’un tel film <strong>de</strong>vrait se rapprocher du signal <strong>de</strong>diffraction d’une poudre 3D.La figure <strong>de</strong> diffraction d’un film mince <strong>de</strong> Py4CEH d’une épaisseur <strong>de</strong> 630 nm estreprés<strong>en</strong>tée sur la figure 4.25. Étonnem<strong>en</strong>t, ce spectre a le même aspect qu’un film recuit129


4.4. CONFIGURATION SAXSFig. 4.23 – Film mince <strong>de</strong> Py4CEH recuit selon un ancrage planaire, sous une inci<strong>de</strong>nceθ cor = 0.32˚. L’épaisseur estimée est <strong>de</strong> 630 nm. La durée d’irradiation est <strong>de</strong> 25 s.130


CHAPITRE 4. ETUDE DE FILMS MINCES DE CRISTAUX LIQUIDESCOLONNAIRES EN DIFFRACTION DES RAYONS X EN INCIDENCE RASANTE<strong>en</strong> ancrage planaire, à savoir la prés<strong>en</strong>ce d’un “pic planaire” <strong>et</strong> d’un pic à 60˚. Cela suggèrequ’un dépôt par spin coating conduit à un film très organisé, selon un ancrage planaire. Parailleurs, aucune contribution homéotrope n’est constatée sur la figure 4.25. C<strong>et</strong>te remarqueest valable à l’eff<strong>et</strong> d’ombre près.Ce résultat, extrêmem<strong>en</strong>t surpr<strong>en</strong>ant, mérite d’être étudié <strong>en</strong> détail. C’est pourquoi dansla suite nous cherchons à déterminer l’influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> plusieurs paramètres comme l’épaisseur<strong>de</strong>s dépôts, le composé colonnaire, le substrat, la nature <strong>de</strong> la phase ou <strong>en</strong>core l’eff<strong>et</strong> dumauvais solvant dans la préparation <strong>de</strong>s <strong>solution</strong>s.Fig. 4.24 – Texture caractéristique d’un film mince élaboré par spin coating.Épaisseur <strong>de</strong>s dépôtsSur tous les films minces étudiés, dont l’épaisseur varie <strong>de</strong> quelques dizaines <strong>de</strong> nanomètresjusqu’au micron, nous observons systématiquem<strong>en</strong>t le même type <strong>de</strong> clichés. Ainsi, tous cesdépôts sont dans un ancrage planaire. Cela m<strong>et</strong> donc clairem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> évi<strong>de</strong>nce que l’épaisseurn’a aucune influ<strong>en</strong>ce sur la nature <strong>de</strong> l’ancrage.ComposéNous avons réalisé un dépôt <strong>en</strong> utilisant un matériau colonnaire autre que le Py4CEH.Un film mince <strong>de</strong> Pe4C8CEH, d’une épaisseur <strong>de</strong> 600 nm, a donc été étudié. Sur la figure131


4.4. CONFIGURATION SAXSFig. 4.25 – Film mince <strong>de</strong> Py4CEH élaboré par spin coating sous une inci<strong>de</strong>nce θ cor = 0.32˚.L’épaisseur estimée est <strong>de</strong> 630 nm. La durée d’irradiation est <strong>de</strong> 3 s.132


CHAPITRE 4. ETUDE DE FILMS MINCES DE CRISTAUX LIQUIDESCOLONNAIRES EN DIFFRACTION DES RAYONS X EN INCIDENCE RASANTE4.26, nous remarquons que le cliché <strong>de</strong> diffraction du Pe4C8CEH est caractéristique <strong>de</strong> l’ancrageplanaire. Le composé colonnaire n’a donc pas d’influ<strong>en</strong>ce sur l’ancrage <strong>de</strong>s colonnes.C<strong>et</strong>te remarque reste valable dans la limite où les matériaux étudiés sont <strong>de</strong>s arènes esters<strong>colonnaires</strong> à température ambiante.Fig. 4.26 – Film mince <strong>de</strong> Pe4C8CEH réalisé par spin coating, d’une épaisseur <strong>de</strong> 600 nm,sous une inci<strong>de</strong>nce θ cor = 0.32˚. La durée d’irradiation est <strong>de</strong> 6 s.Substrat133


4.4. CONFIGURATION SAXSPour étudier l’influ<strong>en</strong>ce du substrat nous avons réalisé un dépôt <strong>de</strong> Py4CEH <strong>de</strong> 600 nmsur un substrat cristallin, <strong>en</strong> l’occurr<strong>en</strong>ce le graphite. La figure <strong>de</strong> diffraction prés<strong>en</strong>te lesmêmes caractéristiques que les autres films minces <strong>colonnaires</strong> élaborés par spin coating. Parconséqu<strong>en</strong>t la nature du substrat ne joue aucun rôle déterminant dans l’ancrage <strong>de</strong>s colonnes.Nature <strong>de</strong> la phaseJusqu’à prés<strong>en</strong>t les matériaux étudiés sont dans une mésophase colonnaire à températureambiante. Pour savoir si <strong>de</strong> la nature la phase influ<strong>en</strong>ce l’ori<strong>en</strong>tation <strong>de</strong>s colonnes, nous avonsutilisé un composé possédant une phase cristalline <strong>de</strong> symétrie hexagonale à températureambiante. Il s’agit du T3CEH, représ<strong>en</strong>té sur la figure 4.27. Ce matériau a été choisi car ilest chimiquem<strong>en</strong>t très proche du T4CEH.Fig. 4.27 – T3CEH : matériau prés<strong>en</strong>tant une phase cristalline colonnaire hexagonale àtempérature ambiante.Là <strong>en</strong>core, la figure <strong>de</strong> diffraction prés<strong>en</strong>te un pic planaire <strong>et</strong> un pic à 60˚ (figure 4.28).Ainsi la nature <strong>de</strong> la phase reste sans influ<strong>en</strong>ce sur l’ancrage du matériau.Eff<strong>et</strong> du “mauvais solvant”Dans le chapitre précé<strong>de</strong>nt, nous avons vu que dans un “mauvais solvant” le Pe4CEHne se dissout pas ; le matériau ne gonfle pas avec le solvant. C<strong>et</strong>te particularité, constatéedans le solvant <strong>organique</strong>, a-t-elle une influ<strong>en</strong>ce sur la structure d’un film mince colonnaire ?134


CHAPITRE 4. ETUDE DE FILMS MINCES DE CRISTAUX LIQUIDESCOLONNAIRES EN DIFFRACTION DES RAYONS X EN INCIDENCE RASANTEFig. 4.28 – Film mince <strong>de</strong> T3CEH élaboré par spin coating d’une épaisseur <strong>de</strong> 320 nm, sousune inci<strong>de</strong>nce θ cor = 0.32˚. La durée d’irradiation est <strong>de</strong> 40 s.135


4.5. CONFIGURATION WAXSAutrem<strong>en</strong>t dit, un dépôt réalisé à partir d’un “mauvais solvant” <strong>organique</strong> conduit-il à unancrage particulier <strong>de</strong>s colonnes ?Tout comme le di<strong>et</strong>hyl succinate pour le Pe4CEH, l’hexanol est un “mauvais solvant”du T4CEH. A partir d’une <strong>solution</strong> très conc<strong>en</strong>trée <strong>de</strong> T4CEH dans l’hexanol, nous avonspréparé un film d’une épaisseur <strong>en</strong>viron 2 µm. A priori, le cliché <strong>de</strong> la figure 4.29 prés<strong>en</strong>te unaspect différ<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s figures <strong>de</strong> diffraction obt<strong>en</strong>ues jusqu’à prés<strong>en</strong>t. En eff<strong>et</strong>, nous observonsune distribution <strong>de</strong>s vecteurs <strong>de</strong> diffusion selon un “anneau”, avec toujours une int<strong>en</strong>sitémaximale autour du “pic 60” <strong>et</strong> du “pic planaire”. Même si au niveau <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux picsl’int<strong>en</strong>sité est un ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur supérieure à celle sur l’anneau, le solvant ne semble pasavoir d’influ<strong>en</strong>ce particulière sur l’ancrage <strong>de</strong>s colonnes.4.4.2.2.2 Par évaporationDans ce paragraphe, nous caractérisons les dépôts réalisés par évaporation. Il s’agit <strong>de</strong><strong>de</strong>ux films <strong>de</strong> Py4CEH d’épaisseurs 50 <strong>et</strong> 100 nm. Ces films sont évaporés sur un substrat <strong>de</strong>SiO 2 . Nous allons voir que c<strong>et</strong>te technique révèle un résultat très étonnant qui rappelle celuiobt<strong>en</strong>u avec les films minces non recuits réalisés par spin coating. D’une part, la texture dufilm mince évaporé ressemble fortem<strong>en</strong>t à celle <strong>de</strong>s dépôts réalisés par spin coating (figure4.30). D’autre part, sur la figure <strong>de</strong> diffusion du film mince d’épaisseur 100 nm, nous remarquonsles <strong>de</strong>ux pics caractéristiques <strong>de</strong> l’ancrage planaire <strong>de</strong>s colonnes (figure 4.31). Nousrappelons que lors d’une évaporation le matériau est sublimé <strong>et</strong> se dépose sur le substrat. Parspin coating, il est dissout dans un solvant puis déposé sur le substrat. Il est donc intéressant<strong>de</strong> constater que ces <strong>de</strong>ux techniques, si différ<strong>en</strong>tes, conduis<strong>en</strong>t à un ancrage i<strong>de</strong>ntique <strong>de</strong>scolonnes.4.5 Configuration WAXSDans la configuration WAXS, nous cherchons à m<strong>et</strong>tre <strong>en</strong> évi<strong>de</strong>nce l’ordre liqui<strong>de</strong> <strong>de</strong>scolonnes. Ainsi, comme nous l’avons vu dans le paragraphe 4.2.2, la caméra CCD se trouveà 12 cm <strong>de</strong> l’échantillon <strong>de</strong> manière à couvrir la distance inter-colonne 15 <strong>et</strong> l’ordre liqui<strong>de</strong>15 pic (100)136


CHAPITRE 4. ETUDE DE FILMS MINCES DE CRISTAUX LIQUIDESCOLONNAIRES EN DIFFRACTION DES RAYONS X EN INCIDENCE RASANTEFig. 4.29 – Film mince <strong>de</strong> T4CEH déposé à partir d’une <strong>solution</strong> “mauvais solvant” (l’hexanol).Ce film a une épaisseur d’<strong>en</strong>viron 2 µm. Il est étudié sous une inci<strong>de</strong>nce θ cor = 0.32˚.La durée d’irradiation est <strong>de</strong> 60 s.137


4.5. CONFIGURATION WAXSFig. 4.30 – Texture caractéristique d’un film mince évaporé.c’est-à-dire la distance intra-colonne 16 . Dans c<strong>et</strong>te configuration, nous discutons uniquem<strong>en</strong>tla position du pic (001). Nous représ<strong>en</strong>tons sur la figure 4.32, les clichés <strong>de</strong> diffusion obt<strong>en</strong>uspour les différ<strong>en</strong>ts films minces.Pour un ancrage homéotrope, l’ordre intra-colonne est représ<strong>en</strong>té par un pic <strong>de</strong> Braggsur l’axe Q ⊥ . En revanche, pour les films ori<strong>en</strong>tés selon un ancrage planaire mais aussi pourles dépôts non recuits élaborés par évaporation ou spin coating, l’ordre intra-colonne estcaractérisé par un pic <strong>de</strong> Bragg sur l’axe Q // . Dans tous les cas, l’ordre intra-colonne estperp<strong>en</strong>diculaire à l’ordre inter-colonne.Par ailleurs, dans le tableau 17 4.6 nous comparons le rapport <strong>de</strong> l’int<strong>en</strong>sité du pic (001)par rapport au pic (100). Le signal <strong>de</strong> l’ordre liqui<strong>de</strong> est n<strong>et</strong>tem<strong>en</strong>t plus marqué dans lefilm mince homéotrope. Or, dans un ancrage planaire, toutes les ori<strong>en</strong>tations <strong>de</strong>s colonnesne contribu<strong>en</strong>t pas au signal du “stacking” <strong>en</strong>tre les molécules discotiques contrairem<strong>en</strong>t àun film homéotrope. Pour c<strong>et</strong>te raison, l’ordre intra-colonnaire du film homéotrope est plusvisible que pour tous les autres films ayant un ancrage planaire.Malheureusem<strong>en</strong>t, dans c<strong>et</strong>te configuration, la diffusion du spéculaire se trouve prochedu “pic planaire”. Cela empêche <strong>de</strong> caractériser le rapport “pic planaire” / “pic 60” pour tousles films qui sont dans un ancrage planaire.16 pic(001)17 réalisé à partir <strong>de</strong> la figure 4.32138


CHAPITRE 4. ETUDE DE FILMS MINCES DE CRISTAUX LIQUIDESCOLONNAIRES EN DIFFRACTION DES RAYONS X EN INCIDENCE RASANTEFig. 4.31 –Film mince <strong>de</strong> Py4CEH réalisé par évaporation, d’une épaisseur <strong>de</strong> 100 nm,sous une inci<strong>de</strong>nce θ cor = 0.32˚. La durée d’irradiation est <strong>de</strong> 45 s.échantillons I (001) /I (100)recuit / homéotrope 2.88recuit / planaire 0.75évaporation /planaire 0.68spin-coating / planaire 1.08Tab. 4.6 – Rapport I (001) /I (100) pour <strong>de</strong>s films <strong>de</strong> Py4CEH réalisés dans différ<strong>en</strong>tes conditions.139


4.5. CONFIGURATION WAXSa)b)33c)d)33Fig. 4.32 – Clichés <strong>de</strong> diffusion dans la configuration WAXS. Il s’agit <strong>de</strong> films minces <strong>de</strong>Py4CEH, étudiés sous une inci<strong>de</strong>nce θ cor = 0.32˚. a) Recuit selon un ancrage homéotrope.L’épaisseur estimée est <strong>de</strong> 410 nm. La durée d’irradiation est <strong>de</strong> 50 s. b) Recuit selon unancrage planaire. L’épaisseur estimée est <strong>de</strong> 250 nm. La durée d’irradiation est <strong>de</strong> 30 s. c)Film mince <strong>de</strong> 100 nm d’épaisseur, réalisé par évaporation. La durée d’irradiation est <strong>de</strong> 60s. d) Film mince <strong>de</strong> 820 nm d’épaisseur, réalisé par spin-coating. La durée d’irradiation est<strong>de</strong> 20 s.140


CHAPITRE 4. ETUDE DE FILMS MINCES DE CRISTAUX LIQUIDESCOLONNAIRES EN DIFFRACTION DES RAYONS X EN INCIDENCE RASANTE4.6 ConclusionDans c<strong>et</strong>te partie, nous avons sondé la structure <strong>de</strong>s films minces <strong>de</strong> <strong>cristaux</strong> liqui<strong>de</strong>s<strong>colonnaires</strong>. Dans un premier temps, nous avons caractérisé les films minces recuits. Cesdépôts sont ori<strong>en</strong>tés selon un ancrage homéotrope ou planaire. Sur un cliché <strong>de</strong> diffraction,un ancrage homéotrope est caractérisé par un pic <strong>de</strong> Bragg sur l’axe Q // tandis que l’ancrageplanaire <strong>de</strong>s colonnes est traduit par la prés<strong>en</strong>ce combinée du “pic planaire” <strong>et</strong> du “pic 60”.Dans un second temps, nous avons étudié lesfilms minces non recuits. Ces dépôts sontréalisés à partir <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux techniques différ<strong>en</strong>tes : le spin coating <strong>et</strong> l’évaporation. Ces <strong>de</strong>uxtechniques nous ont conduit à <strong>de</strong>s résultats surpr<strong>en</strong>ants. En eff<strong>et</strong>, dans une représ<strong>en</strong>tationQ // − Q ⊥ , les films minces sont systématiquem<strong>en</strong>t constitués du “pic planaire” <strong>et</strong> du “pic60”. Ainsi, tous ces dépôts sont organisés selon un ancrage planaire. De plus, dans le casdu spin coating, nous avons pu m<strong>et</strong>tre <strong>en</strong> évi<strong>de</strong>nce que l’ancrage planaire <strong>de</strong>s colonnes estindép<strong>en</strong>dant <strong>de</strong> l’épaisseur <strong>de</strong>s dépôts, du type <strong>de</strong> substrat (cristallin ou amorphe), <strong>de</strong> lanature <strong>de</strong> la phase (colonnaire ou cristalline) ou <strong>en</strong>core du solvant.Par ailleurs, l’ancrage planaire <strong>de</strong>s colonnes est dû au fait que les molécules discotiquesévit<strong>en</strong>t l’interface avec l’air. En eff<strong>et</strong>, la t<strong>en</strong>sion <strong>de</strong> surface <strong>en</strong>tre l’interface CL-air est bi<strong>en</strong>supérieure à la t<strong>en</strong>sion <strong>de</strong> surface CL-substrat. En adoptant un ancrage planaire, elles minimis<strong>en</strong>tainsi leur contact avec l’air [83, 84].Par conséqu<strong>en</strong>t, nous avons montré que l’ori<strong>en</strong>tation homéotrope <strong>de</strong> la couche organiqu<strong>en</strong>e peut être obt<strong>en</strong>ue simplem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> réalisant un dépôt par spin coating ou par évaporation.Ces <strong>de</strong>ux techniques <strong>en</strong>traîn<strong>en</strong>t, sans autre traitem<strong>en</strong>t, un ancrage planaire <strong>de</strong>s colonnes [85].Dans c<strong>et</strong>te situation, la configuration <strong>de</strong> la couche <strong>de</strong> la cellule <strong>organique</strong> est la plus défavorablepossible. En eff<strong>et</strong>, l’ancrage planaire <strong>de</strong>s colonnes nuit fortem<strong>en</strong>t à la conduction <strong>de</strong>sexcitons <strong>et</strong> à la mobilité <strong>de</strong>s charges. Donc, pour optimiser la cellule solaire photovoltaïque,il est impératif <strong>de</strong> trouver une métho<strong>de</strong> pour ori<strong>en</strong>ter <strong>en</strong> homéotrope la couche <strong>organique</strong>.Toutefois, sans recuit thermique, l’ancrage planaire systématique <strong>de</strong>s colonnes peut être<strong>en</strong>visagée sous un angle optimiste. En eff<strong>et</strong>, nous avons vu dans le paragraphe 1.3.3 queles cellules photovoltaïques élaborées par évaporation ont <strong>de</strong>s r<strong>en</strong><strong>de</strong>m<strong>en</strong>ts comparables àd’autres cellules photovoltaïques <strong>organique</strong>s. Ainsi, nous pouvons p<strong>en</strong>ser qu’<strong>en</strong> organisantles colonnes selon une direction homéotrope, le r<strong>en</strong><strong>de</strong>m<strong>en</strong>t <strong>de</strong>vrait augm<strong>en</strong>ter.141


4.6. CONCLUSION142


Conclusion généraleDans ce travail nous avons étudié <strong>de</strong>s <strong>cristaux</strong> liqui<strong>de</strong>s <strong>colonnaires</strong> stables à températureambiante <strong>en</strong> vue d’une application dans les dispositifs photovoltaïques <strong>organique</strong>s, qui sontfabriqués par dépôt séqu<strong>en</strong>tiel <strong>de</strong> plusieurs matériaux <strong>organique</strong>s sur un substrat conducteur.L’intérêt <strong>de</strong> ces matériaux pour les cellules solaires résulte <strong>de</strong> leurs bonnes longueurs <strong>de</strong>diffusion d’excitons <strong>et</strong> <strong>de</strong> leurs bonnes mobilités <strong>de</strong> charges unidim<strong>en</strong>sionnelles le long <strong>de</strong>scolonnes. Leur ori<strong>en</strong>tation uniforme selon un ancrage homéotrope <strong>en</strong> film mince ouvert estdonc <strong>de</strong> première importance, <strong>et</strong> leur auto-organisation <strong>en</strong> <strong>solution</strong> est susceptible <strong>de</strong> jouerun rôle important pour la structuration du film lors du dépôt par spin-coating.Nous avons mis <strong>en</strong> évi<strong>de</strong>nce que l’alignem<strong>en</strong>t homéotrope <strong>en</strong> film submicronique ouvertpeut être obt<strong>en</strong>u par refroidissem<strong>en</strong>t à partir <strong>de</strong> la phase liqui<strong>de</strong> isotrope à haute température.Lors <strong>de</strong> tels recuits, une compétition <strong>en</strong>tre ancrages planaires <strong>et</strong> homéotropes peut êtreinflu<strong>en</strong>cée par la vitesse <strong>de</strong> refroidissem<strong>en</strong>t <strong>et</strong> le choix <strong>de</strong> l’épaisseur du film. C<strong>et</strong>te approche<strong>de</strong> recuit trouve ses limites <strong>en</strong> films très minces, où un démouillage dans la phase isotropeempêche la formation d’un film uniforme.Des mesures <strong>de</strong> longueur <strong>de</strong> diffusion d’excitons ont montré que celle-ci est supérieuredans <strong>de</strong>s couches recuites <strong>en</strong> ori<strong>en</strong>tation homéotrope qu’<strong>en</strong> couche non-traitée après dépôt.Ces mesures rest<strong>en</strong>t à être poursuivies <strong>et</strong> approfondies.Un objectif c<strong>en</strong>tral <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te étu<strong>de</strong> était d’éluci<strong>de</strong>r la structuration <strong>de</strong> nos matériaux <strong>en</strong><strong>solution</strong> (mise <strong>en</strong> évi<strong>de</strong>nce d’une év<strong>en</strong>tuelle phase lyotrope) <strong>et</strong> <strong>en</strong> film déposé à partir d’une<strong>solution</strong>.En divers solvants <strong>organique</strong>s, nous avons mis <strong>en</strong> évi<strong>de</strong>nce l’agrégation <strong>de</strong>s moléculesdiscotiques <strong>en</strong> colonnes d’une taille <strong>de</strong> quelques nanomètres, avec un empilem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>nse <strong>de</strong>sdisques dans la colonne <strong>et</strong> sans ordre intercolonnaire dépassant les voisins directs. La dif-143


4.6. CONCLUSIONfusion dynamique <strong>de</strong> la lumière indique que par ultrasons, c<strong>et</strong> empilem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>nse est dilatépseudo-irréversiblem<strong>en</strong>t par l’intercalation <strong>de</strong> molécules <strong>de</strong> solvant, créant ainsi un mouvem<strong>en</strong>toscillant l<strong>en</strong>t autour d’un état métastable. Les <strong>solution</strong>s rest<strong>en</strong>t flui<strong>de</strong>s <strong>et</strong> optiquem<strong>en</strong>tisotropes même à très haute conc<strong>en</strong>tration. Bi<strong>en</strong> que ceci semble exclure la prés<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> structurationà gran<strong>de</strong> échelle, <strong>de</strong>s expéri<strong>en</strong>ces <strong>de</strong> cryofracture indiqu<strong>en</strong>t la prés<strong>en</strong>ce d’un réseaucristallin sous-jac<strong>en</strong>t, <strong>et</strong> une signature d’obj<strong>et</strong>s <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> taille est prés<strong>en</strong>te <strong>en</strong> diffusionstatique <strong>de</strong> la lumière.Pour explorer la structure <strong>de</strong>s films minces élaborés par spin coating ou par évaporation,nous avons utilisé la diffraction <strong>de</strong>s rayons X <strong>en</strong> inci<strong>de</strong>nce rasante. Nous avons pu montrerque dans les film minces non recuits, l’ancrage planaire, conséqu<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> la domination <strong>de</strong>l’interface cristal liqui<strong>de</strong> - air, est observé systématiquem<strong>en</strong>t. Les paramètres comme l’épaisseur<strong>de</strong>s dépôts, le type <strong>de</strong> substrat, le composé colonnaire (dans les limites <strong>de</strong>s arène-estersutilisés), la nature <strong>de</strong> la phase (cristalline liqui<strong>de</strong> colonnaire ou cristalline colonnaire) ou<strong>en</strong>core le solvant rest<strong>en</strong>t sans influ<strong>en</strong>ce sur ce résultat.Ces résultats soulign<strong>en</strong>t l’indisp<strong>en</strong>sable nécessité d’ori<strong>en</strong>ter les films <strong>de</strong> <strong>cristaux</strong> liqui<strong>de</strong>s<strong>colonnaires</strong>. Plusieurs voies peuv<strong>en</strong>t être poursuivies :– le recuit au voisinage <strong>de</strong> la température <strong>de</strong> clarification, nécessitant <strong>de</strong>s matériauxà basse température <strong>de</strong> transition, à forte affinité pour le substrat soli<strong>de</strong> <strong>et</strong> à bonmouillage aux températures <strong>de</strong> recuit– l’utilisation du caractère lyotrope d’une mésophase colonnaire pour l’alignem<strong>en</strong>t homéotrope– la séparation <strong>de</strong> phases <strong>de</strong> mélanges binaires <strong>de</strong> <strong>cristaux</strong> liqui<strong>de</strong>s <strong>colonnaires</strong> complém<strong>en</strong>taires.144


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<strong>Etu<strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong> <strong>cristaux</strong> liqui<strong>de</strong>s <strong>colonnaires</strong> <strong>en</strong> <strong>solution</strong> <strong>organique</strong> <strong>et</strong> <strong>en</strong> film minceouvertRésumé : Les travaux effectués dans c<strong>et</strong>te thèse concern<strong>en</strong>t les cellules photovoltaïquesfabriquées à partir <strong>de</strong> matériaux <strong>organique</strong>s discotiques. Ces <strong>de</strong>rniers possè<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> bonnespropriétés <strong>de</strong> transport <strong>de</strong> charges <strong>et</strong> d’excitons lorsque les matériaux impliqués sont ordonnéssous forme <strong>de</strong> colonnes. Une stratégie est proposée <strong>et</strong> étudiée pour améliorer les paramètres <strong>de</strong>ces dispositifs <strong>organique</strong>s. En particulier, <strong>de</strong>s investigations ont été m<strong>en</strong>és sur la structuration<strong>de</strong>s matériaux <strong>en</strong> <strong>solution</strong> <strong>et</strong> <strong>en</strong> films minces. En divers solvants <strong>organique</strong>s, l’agrégation <strong>de</strong>smolécules discotiques <strong>en</strong> colonnes d’une taille <strong>de</strong> quelques nanomètres a été mis <strong>en</strong> évi<strong>de</strong>nce,avec un empilem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>nse <strong>de</strong>s disques dans la colonne <strong>et</strong> sans ordre intercolonnaire dépassantles voisins directs. Par diffraction <strong>de</strong>s rayons X <strong>en</strong> inci<strong>de</strong>nce rasante, la structure <strong>de</strong>s filmsminces a été exploré. Les résultats soulign<strong>en</strong>t l’indisp<strong>en</strong>sable nécessité d’ori<strong>en</strong>ter les films <strong>de</strong><strong>cristaux</strong> liqui<strong>de</strong>s <strong>colonnaires</strong>.Columnar liquid crystals in organic <strong>solution</strong> and in thin op<strong>en</strong> filmsAbstract : The studies un<strong>de</strong>rtak<strong>en</strong> in this thesis are of relevance for solar cells ma<strong>de</strong> fromdiscotic organic materials. These cells offer good charge and exciton transport properties ifthe materials used are structured in columns. An approach is proposed and studied whichaims to optimise the param<strong>et</strong>ers of these organic <strong>de</strong>vices. In particular, the self-assemblyof the materials has be<strong>en</strong> studied in <strong>solution</strong> and in thin films. In various organic solv<strong>en</strong>ts,the aggregation of the discotic molecules into columns of a few nanom<strong>et</strong>res in size has be<strong>en</strong>observed, with <strong>de</strong>nse stacking of the discs within the columns and without intercolumnaror<strong>de</strong>r beyond next neighbours. By grazing inci<strong>de</strong>nce X-ray diffraction, the structure of thinfilms has be<strong>en</strong> elucidated. The results un<strong>de</strong>rline the unavoidable necessity to ori<strong>en</strong>tate thecolumnar liquid crystalline films.Mots-clés : <strong>cristaux</strong> liqui<strong>de</strong>s <strong>colonnaires</strong>, agrégation <strong>en</strong> <strong>solution</strong>, ancrages homéotrope<strong>et</strong> planaire, diffusion <strong>de</strong> la lumière, rayons X <strong>en</strong> inci<strong>de</strong>nce rasante

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