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Mais pourquoi donc mon arbre fruitier ne revient-il pas à fleur ...

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22En effet, c’est un rapport optimal entre nombrede fruits et surface foliaire qu’<strong>il</strong> faut atteindre.L’expérience de l’arboriculteur et la connaissance deson verger sont primordiales dans cette adaptationcar, en plus de l’effet sur le retour à <strong>fleur</strong>s, c’est surtoutl’amélioration de la qualité et du calibre des fruits del’année en cours qui est recherchée. Réduire le nombrede fruits entraî<strong>ne</strong> u<strong>ne</strong> compétition moindre pour ceuxqui restent et favorise leur croissance et leur chargementen eau et en sucres. La conduite de l’<strong>arbre</strong> est unélément important dans cette réflexion. L’observationde la diversité architecturale et du comportementalternant ou régulier d’u<strong>ne</strong> diversité de variétés cultivéesa conduit à proposer u<strong>ne</strong> « conduite centrifuge »combinant l’aménagement de la pénétration de lalumière dans l’<strong>arbre</strong> et la réduction du nombre deramifications pour réguler la floraison. Un groupe detechniciens et d’ingénieurs, le Mafcot (MAîtrise de laFructification, COncept et Technique), a développé unout<strong>il</strong> (l’équ<strong>il</strong>ifruit) pour adapter le nombre de bourgeonsà laisser sur chaque branche en fonction de lasurface de sa section. Le fait de réduire directement lenombre de bourgeons sur l’<strong>arbre</strong> permet de réduire letemps de ta<strong>il</strong>le et participe ainsi à la réduction de maind’œuvre de ta<strong>il</strong>le et d’éclaircissage.L’éclaircissage chimiqueEn verger de production, l’éclaircissage manuel esttrop long à réaliser pour être rentable. Cette techniquen’est <strong>donc</strong> envisagée que pour compléter d’autrestechniques plus rapides. De nombreuses études sontmenées dans les centres techniques régionaux et par leCtifl (Centre technique interprofession<strong>ne</strong>l des fruits etlégumes) pour adapter les programmes d’éclaircissageen fonction des variétés et des contextes pédoclimatiquesde chaque région. Plusieurs types de moléculeschimiques peuvent être ut<strong>il</strong>isés pour réduire le nombrede fruits, et cette technique doit prendre en comptela réglementation et les recommandations d’usages.L’application est faite en plusieurs étapes, à partir dela floraison jusqu’à la chute physiologique. Lorsque lafloraison est abondante et sur des variétés diffic<strong>il</strong>esà éclaircir, <strong>il</strong> est nécessaire de commencer à réduirele nombre de <strong>fleur</strong>s avant l’anthèse en appliquant del’éthéphon, dont la dégradation dans les tissus produitde l’éthylè<strong>ne</strong> qui favorise la chute des <strong>fleur</strong>s. Le secondstade pour intervenir se situe après la pollinisation dela <strong>fleur</strong> centrale des corymbes. On cherche à empêcherla pollinisation des <strong>fleur</strong>s qui s’ouvrent les jours suivantsen asséchant ou brûlant leurs stigmates et étami<strong>ne</strong>s.Le thiocyanate d’am<strong>mon</strong>ium est par exempleemployé à cette fin. Des hor<strong>mon</strong>es végétales de synthèsepeuvent aussi être employées dès les stades F2 +3 jours, lorsque le calibre du fruit central du corymbeest entre 7 à 10 mm. Ce sont des hor<strong>mon</strong>es de typeauxi<strong>ne</strong> (NAD : alpha-naphtyl acétamide, ANA : acidealpha-naphtylacétique) avec plusieurs formulationscommerciales. Des cytokini<strong>ne</strong>s (6-benzyladéni<strong>ne</strong>) sontégalement employées seules ou pour accentuer l’effetdu NAD (calibre fruit central 7 à 10 mm). On chercheavec ces molécules à exacerber les différences de croissanceentre le fruit central et les latéraux. Durant lachute physiologique, ces derniers tomberont.L’éclaircissage mécaniqueL’évolution de la réglementation a abouti <strong>il</strong> y aquelques années à l’interdiction d’u<strong>ne</strong> molécule trèsefficace pour l’éclaircissage des pommiers. La prise encompte des problématiques environ<strong>ne</strong>mentales et lescontraintes économiques pesant sur les exploitationsont incité la recherche d’alternatives à l’éclaircissagechimique. L’éclaircissage mécanique consiste à battrela ramification des <strong>arbre</strong>s avec des f<strong>il</strong>s au moment dela floraison, ou à faire vibrer le tronc des <strong>arbre</strong>s pourfaire chuter les jeu<strong>ne</strong>s fruits. Plusieurs out<strong>il</strong>s sont e<strong>ne</strong>xpérimentation, et pour prendre exemple sur le premierdéveloppé (Machi<strong>ne</strong> Darwin), les f<strong>il</strong>s sont placéssur un axe vertical <strong>pas</strong>sant parallèlement à la haie.Son usage demande u<strong>ne</strong> adaptation des <strong>arbre</strong>s quidoivent être menés en haies <strong>pas</strong> trop épaisses pourque les f<strong>il</strong>s puissent atteindre le centre de l’<strong>arbre</strong>. Lavitesse de rotation de l’axe porteur des f<strong>il</strong>s et la vitessedu tracteur sont adaptées pour détruire le nombreadéquat de <strong>fleur</strong>s, à définir en fonction des conditionsenviron<strong>ne</strong>mentales et selon la sensib<strong>il</strong>ité des variétésà l’alternance. Ces out<strong>il</strong>s mécaniques ont l’avantagede pouvoir être ut<strong>il</strong>isés en culture biologique et surd’autres espèces, pêcher par exemple, pour réduire lacharge et favoriser le calibre des fruits. Ils entrent dansu<strong>ne</strong> logique de mécanisation globale du verger, la ta<strong>il</strong>leétant elle-même mécanique (mur <strong>fruitier</strong>).Le déterminisme génétique :exemple du pommierToutes les techniques pour limiter l’alternance sontonéreuses et nécessitent de la part de l’exploitant uninvestissement en temps, en produits et en matériel.L’amélioration végétale est u<strong>ne</strong> piste potentielle pouréviter l’alternance de production et ainsi réduire sonimpact économique. Notre équipe de recherche a<strong>mon</strong>tré que le caractère d’irrégularité est soumis à undéterminisme génétique, ce qui permet d’envisagerde sélection<strong>ne</strong>r des génotypes réguliers. Cependant,l’amélioration d’u<strong>ne</strong> espèce à développement longcomme un <strong>arbre</strong> <strong>fruitier</strong>, nécessite beaucoup de temps(15 ans au minimum). Elle est d’autant plus diffic<strong>il</strong>elorsque l’évaluation du caractère à sélection<strong>ne</strong>rdemande plus de quatre à cinq ans de suivi agronomique,ce qui est le cas pour quantifier u<strong>ne</strong> irrégularitéde la production de <strong>fleur</strong>s. Pour raccourcir le tempsd’évaluation de l’aptitude du génotype à être régulier,nous cherchons à mettre en évidence des marqueursgénétiques susceptibles d’être employés pour sélection<strong>ne</strong>rles plantes avant leur entrée en production.Cette approche est présentée par Baptiste Guittonpour le pommier.

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