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Algerie News 27-02-2013.pdf

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12 dclgé a a eDécryptageAnalyses &DécryptagesLe droit à l’autodétermination (1 re partie)Une variable d’ajustementconjoncturelleCe principe, pourtant intangible,connaît une application modulée,soumis à des infléchissementscirconstanciels, au pointde constituer une variabled’ajustement conjoncturelle en fonction desintérêts des grandes puissances occidentales,qui furent longtemps le groupe hégémoniquede la géostratégie mondiale. Valable untemps en un lieu, inopérant ailleurs, en d’autrestemps.Le conflit du Sahara occidental a connul’amère expérience que le conflit palestinien.Le droit à l’autodétermination, le principe debase du conflit, souffre de la flexibilité de samise en œuvre. S’il trouve sa pleine vigueuret sa pleine justification lorsqu’il s’agit depromouvoir sur la scène internationale desentités conformes aux intérêts des paysoccidentaux, il est, paradoxalement, combattuou nié lorsqu’il s’agit d’éradiquer toutevelléité nationaliste ou indépendantisted’Etats situés hors de la sphère d’influenceoccidentale.Une étude diachronique, combinant lesdonnées spatiotemporelles sur la question,révélerait un comportement échappant à larationalité immédiate, en contradiction avecla plus élémentaire justice.Le constat est ahurissant : Georges W.Bush avait assuré du temps de sa présidence(2000-2008) qu’il était las d’attendre dix ansque le Kosovo obtienne son indépendance.Comme par enchantement, aussitôt après cecri d’amour, un coup de baguette magique,qui relève non de la prestidigitation mais del’imposture, conférait au Kosovo son indépendance,en ce qu’il participait d’un projetplus vaste, visant à parachever le démembrementde l’ancienne Fédération deYougoslavie, un obstacle majeur à l’expansionéconomique occidentale dans l’Europecentrale.Il en a été de même du Sud-Soudan, unnouvel état pétrolier et ami d’Israël sur lecours du Nil. Une donne non négligeable,alors qu’une guerre de l’eau se profile dans lazone du fait des bouleversements climatiques.Le droit à l’autodétermination a ainsiposé deux micro-Etats – le Kosovo et le Sud-Soudan- comme jalons du maintien de l’hégémonieoccidentale, face à la montée enpuissance de la Chine et le contournementchinois de l’Europe par l’Afrique.Dans ce panorama : deux cas -Le Tibet etles Kurdes- font exception en ce que dans lepremier cas, celui du Tibet, les Etats-Unis seheurtent à une cible située dans la sphèregéostratégique de la Chine et dans ledeuxième cas, les Kurdes, à un allié del’Amérique, la Turquie, la sentinelle avancéede l’Otan sur le flanc Sud.Dans le cas du Tibet, les Etats-Unisencouragent les autonomistes tibétains dansleurs revendications, mais veillent à ménagerla puissance chinoise dans son pré carré. Lesoutien des Occidentaux au Dalaï Lamaconstitue tout au plus, un instrument depression pour servir de monnaie d’échange àdes concessions diplomatiques ou économiqueschinoises.Dans le cas des Kurdes, les supplétifsexemplaires des Etats-Unis lors de l’invasionaméricaine de l’Irak, en 2003, qui s’estimaienten mesure d’obtenir un Etat enrécompense de leur collaboration n’y ont paseu droit en raison de l’hostilité de la Turquieà un projet qui pourrait la déstabiliser du faitde la présence d’un fort sentiment irrédentistekurde sur son territoire.La solution médiane à laquelle ont souscritles Kurdes – une zone de large autonomiedans le nord-kurdophone de l’Irak- sielle les satisfait partiellement, enchante pleinementles Américains en ce que l’enclavekurde englobe les riches champs pétrolifèresde Kirkouk, de surcroît liée économiquementet militairement à Israël.La solution est provisoire. Beaucoup àAnkara et à Washington nourrissent l’ambitionde constituer une entité indépendantekurde, sur les débris de la Syrie, dans le norddu pays, dans la zone de Jisr Al-Choughour,par adjonction du Kurdistan irakien, assurantainsi à l’Etat kurde un débouché sur lamer. Les troubles en Syrie, justifiés sans nuldoute par des abus du pouvoir baâthiste,sont alimentés de l’extérieur dans un butannexe. Le règlement par défaut de la questionkurde par démembrement de la Syrie,comme cela avait déjà été le cas avecAlexandrette et le Liban.Le Kosovo a attendu dix ans pour sonindépendance, mais la Palestine attendd e puis 65 ans, sans émouvoir lesOccidentaux de son sort.Pourquoi une telle duplicité ? Au-delà dutribut compensatoire des Occidentaux augénocide juif et des considérations bibliques,Israël, -le choix de son implantation nerelève pas du hasard-, est située à l’intersectionde la rive asiatique et la rive africaine dumonde arabe, au point de jonction de laroute continentale des Indes et de la routemaritime, le bassin syro-palestinien et sonprolongement égyptien, au point de convergencesdes voies d’eau du Moyen-Orient(Jourdain, Oronte, Hasbani, Zahrani) et desgisements pétroliers de la péninsule arabique.L’existence d’Israël, de par son positionnementgéographique, signe stratégiquementla rupture de la continuité territorialede l’espace arabe. Pour le malheur du peuplepalestinien qui paie le prix de cette entreprisede délocalisation de l’antisémitismerécurrent de la société occidentale, et pour leplus grand malheur des Arabes entravés de lapossibilité de constituer une masse critique àl’effet de peser sur les relations internationales.Mais ce qui est bon pour le Kosovo et leSud-Soudan ne saurait être vrai ni pour laPalestine, ni pour le Sahara occidental.L’ostracisme n’est nullement le fait du hasard: Les Palestiniens font face à Israël, lesSahraouis, au Maroc, le principal allié souterraind’Israël.Il n’est pas indifférent de noter dans cecontexte que le Kosovo et Israël sont les deuxseuls pays au monde créés par une décisionunilatérale. L’indépendance s’accorde doncen fonction des intérêts stratégiques. Leconflit du Sahara n’aurait peut-être sansdoute pas duré autant s’il ne servait à attiseret à affaiblir deux pays au bénéfice de la stratégiehégémonique occidentale aussi bienaméricaine que française dans la zone, et surtout,s’il ne constituait un excellent stimulantpour les industries d’armement.Un conflit budgétivore,stimulant pour les industriesd’armementLe Maroc est parmi les pays africains quiconsacrent le plus d’effort budgétaire à leurarmement. Près de 2, 8 milliards d’euros sontconsacrés annuellement à l’armée marocaine,représentant 15% du budget marocain,soit le double de celui de la Santé. Les besoinsmilitaires du Maroc absorbent 5% de sonPIB, ce qui lui vaut de figurer au top 20 despays les plus dépensiers pour leurs armées.Aussi, si l’on tient compte de la croissance duPIB, le Maroc dépense plus de 7 millionsd’euros par jour pour sa Défense. Parmi lesgrosses commandes figurent deux escadrillesde F-16 en plus de la modernisation de <strong>27</strong>Mirage F-1 français pour 400 millions d’euros,une frégate française Fremm pour 470millions d’euros, trois hélicoptères américainsCH-47D pour 93,4 millions d’euros,quatre avions de transport tactique C-<strong>27</strong>JSpartan à l’Italie pour 130 millions d’euros et1 200 blindés espagnols pour 200 millionsd’euros.L’Algérie, elle, est le second importateurd’armes du continent, derrière l’Afrique duSud selon le rapport 2010 de l’Institut internationalde recherche pour la paix (Sipri),basé à Stockholm. L’Algérie consacre enmoyenne 3% de son PIB par an aux dépensesmilitaires, ce qui représente environ 4,5 milliardsd’euros pour 2011.La conclusion par l’Algérie d’un contratd’acquisition d’une soixantaine d’avions decombat avec la Russie en 2006 avait immédiatementsuscité une réaction de Rabat, quis’est empressé de moderniser sa flottille deMirageF-1 vétustes et de conclure le mirifiquecontrat des F-16 avec Lockheed Martin, labénédiction de Washington et l’aide technologiqueisraélienne.Le budget militaire algérien s’accroît d’environ10% par an. Des sommes colossalessont ainsi allouées par ces deux pays dont lesecteur militaire occupe la première place entermes de budgétisation.R. N.ALGERIE NEWS Mercredi <strong>27</strong> février 2013

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