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Croix-Rouge/Croissant-Rouge Guide climatique - Climate Centre

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L’ouragan Dean est visible avec une caméra depuis la station spatiale internationale Photo : Reuter /NASA TV


<strong>Guide</strong> <strong>climatique</strong> de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong>et du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong>Changement <strong>climatique</strong> :Notions fondamentales


14 | <strong>Guide</strong> <strong>climatique</strong> de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> | Changement <strong>climatique</strong> : Notions fondamentales Changement <strong>climatique</strong> : Notions fondamentales | <strong>Guide</strong> <strong>climatique</strong> de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> | 15L’effet de serreLe rayonnementsolaireLe rayonnementinfrarougeLa figure ci-dessus illustre l’effet de serre. L’élévationde la température provoquée par les gaz à effet deserre dans l’atmosphère est semblable au réchauffementà l’intérieur d’une serre. Les rayons du soleiltraversent l’atmosphère et chauffent la surface de laterre. Une partie de l’énergie qui entrant dans le soleilquitte notre planète sous forme de chaleur (radiationde grandes ondes ou infrarouge). En quittant l’atmosphère,cette chaleur est absorbée par les gazà effet de serre qui agissent comme une couvertureau-dessus de la terre en maintenant la température.Nous devrions être reconnaissants de ce phénomèneparce qu’il rend possible la vie sur terre. Le dioxydede carbone et le méthane sont deux importantsgaz à effet de serre. Ajouter plus de ces gaz à l’atmosphèreaugmente l’effet de serre et ainsi la températuremoyenne de la surface de la terre : le réchauffement<strong>climatique</strong>.Depuis la fin de la révolution industrielle, la concentrationde dioxyde de carbone, lequel est obtenu enbrûlant les combustibles fossiles (charbon, pétrole,gaz naturel), a connu une augmentation de plus de30 pour cent, alors que le méthane a presque doublé.Les molécules de dioxyde de carbone peuventvivre près de 100 ans dans l’atmosphère et elles ontmaintenant une concentration de près de 385 partspar million (ppm), par rapport à une concentrationpréindustrielle d’environ 280 parts par minute. Laconcentration actuelle du dioxyde de carbone estd’au moins 25% plus élevée que n’importe quelleautre période durant les 650.000 dernières années.Si nous continuons à brûler le combustible fossilerégulièrement, les concentrations en dioxyde de carboneatteindront 600 ou 700 parts par minute d’icil’année 2100. Même si tout le monde travaillait trèsdur pour limiter les émissions, il est peu probableque les concentrations en dioxyde de carbone sestabilisent en dessous de 450 parts par minute.réchauffement est probablement sans précédentdepuis au moins les 10.000 dernières années. Leseffets durables les plus graves peuvent encore êtreévités si nous réduisons sensiblement les émissionsde gaz à effet de serre.Même en réduisant drastiquement notre utilisationde combustible fossile, les changements <strong>climatique</strong>svont cependant continuer, les gaz à effet de serreémis restent présents dans l’atmosphère pendantplusieurs décennies. Nous n’avons d’autres choixque de faire face aux conséquences. Sur le terraindes catastrophes, il faut s’attendre à une augmentationdes canicules, des inondations, des sécheresseset à une augmentation de l’intensité des cyclonestropicaux ainsi qu’à des niveaux de mer très élevés.Le changement <strong>climatique</strong> toucherales pauvres et les vulnérablesLes impacts des changements <strong>climatique</strong>s vont affecterde façon disproportionnée les pays en voie dedéveloppement et les pauvres dans tous les pays –en d’autres termes, ceux qui ont le moins contribuéaux émissions de gaz à effet de serre. Cette situationva à son tour aggraver les injustices existantes auniveau de la santé et de l’accès à une nourritureadéquate, à l’eau potable et à d’autres ressources.Une température plus chaude peut avoir des effetspositifs et négatifs. Cependant, même les plus petitschangements auront des impacts négatifs dans lesrégions les plus vulnérables du monde, dont presquetous les pays en voie de développement, et plusles changements sont importants, plus les effets serontnéfastes mondialement.... et menacent la santé humaineLes pénuries d’eau vont augmenter dans beaucoupde régions. En Afrique, jusqu’à 250 millions de personnessubiront le manque d’eau d’ici 2020. La sécuritéalimentaire sera menacée pendant que la productivitéagricole baisse.Parmi les menaces pour la santé humaine figurent lachaleur, les blessures et les maladies provoquéespar des tempêtes, des inondations et des sécheresses,des mutations de différentes maladies à transmissionvectorielle, et des diminutions de la qualitéNombre annuel des catastrophes naturelles400300200100Tableau 3 : Nombre annuel des catastrophes naturelles (source : CRED EM-DAT)hydrométéorologiqueépidémies de foyer d'insectesgéophysique0‘90 ‘91 ‘92 ‘93 ‘94 ‘95 ‘96 ‘97 ‘98 ‘99 ‘00 ‘01 ‘02 ‘03 ‘04 ‘05 ‘06de l’eau, de la qualité de l’air et de la sécurité alimentaire.Les îlots sont confrontés à une montée progressivedu niveau de la mer et seront égalementtouchés par l’augmentation du nombre de tempêteset de cyclones bien avant qu’ils ne soient réellementsubmergés. Les deltas de fleuve qui sont très peuplésen Asie sont également particulièrement vulnérables,de même que d’autres secteurs côtiers.Des efforts internationaux visantà réduire les émissions de gaz à effetde serre sont en coursLes changements <strong>climatique</strong>s durables et leursconséquences peuvent être diminués en réduisantles émissions de gaz à effet de serre. En 1992, laConvention-cadre des Nations Unies sur les changements<strong>climatique</strong>s (CCNUCC) a été établie pour réduirele réchauffement <strong>climatique</strong> et faire face auxaugmentations inévitables des températures.Quand les preuves scientifiques des changements<strong>climatique</strong>s devenaient plus évidentes dans les années90, les membres de CCNUCC ont signé leProtocole de Kyoto en 1997, qui comprend des réductionsobligatoires des émissions de gaz à effetde serre pour les pays industrialisés. Quelques paysclés, comme les Etats-Unis et l’Australie, ne l’ontpas ratifié. Les négociations sur un nouveauProtocole ont débutés en 2007 et doivent êtreachevées d’ici 2009.… mais d’autres changements<strong>climatique</strong>s sont inévitables,ainsi nous devons nous adapterLes efforts internationaux por réduire les émissionsde gaz à effet de serre sont essentiels pour éviter lespires scénarios à la fin de ce siècle. Toutefois, dansles siècles à venir les changements <strong>climatique</strong>s vontcontinuer quelque soit le succès enregistré par cesefforts, ceci en raison des gaz à effet de serre quenous avons déjà émis, qui restent très longtempsdans l’atmosphère. Par conséquent, à court terme,nous n’avons d’autre choix que de faire de notremieux pour faire face à ces changements – « d’adaptation». Dans la pratique, ceci fonctionnera mieux sides stratégies de réduction des risques liés au climatsont intégrées dans les programmes continus dedéveloppement et la réduction des risques de catastrophes.Cette approche cohérente de gestion del’augmentation des risques s’appelle « la gestion desrisques liées au climat ».Les impacts des catastrophesen augmentationAu cours des dernières années, il y a eu une forteaugmentation du nombre de catastrophes (entre200 et 250 au cours de la période allant de 1987 à1997 pour presque doubler dans les sept premièresannées du 21 ème siècle). Cette élévation est presque


16 | <strong>Guide</strong> <strong>climatique</strong> de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> | Changement <strong>climatique</strong> : Notions fondamentales Changement <strong>climatique</strong> : Notions fondamentales | <strong>Guide</strong> <strong>climatique</strong> de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> | 17Réduction des gaz à effet de serreLa <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et le <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong>, et d’autresorganisations humanitaires, sont en première lignedes impacts du changement <strong>climatique</strong>.Si nous nous préoccupons des changements <strong>climatique</strong>set nous savons qu’ils sont très probablementprovoqués par les activités humaines, que faisonsnous-mêmes pour s’attaquer à la cause principaledu problème ? Cette question est posée par de plusen plus de Sociétés nationales.1. Economisez l’énergieIl existe un nombre croissant d’organisations et d’entreprisesà travers le monde qui peuvent conseillerles Sociétés nationales pour réduire la consommationénergétique dans les bureaux et les véhicules.Des mesures technologiques souvent très facilescomme baisser le chauffage ou la climatisation peuventéconomiser beaucoup d’énergie. Une meilleureconsommation et un meilleur entretien des véhiculesconstituent également une économie d’énergie.Une prise de conscience du personnel et des volontairesde la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong>en matière de consommation d’énergie devrait êtreencouragée. Vous pouvez démontrer l’économied’énergie et d’argent après un certain temps etrécompenser le personnel. Des concours sur lameilleure idée d’économie d’énergie sont une autremanière de stimuler la participationLes mesures d’économie d’énergie ne sont pasvalables uniquement au niveau national et local,mais également au niveau international. Il nousfaudra regarder de plus près les coûts en matièred’énergie des réunions et voyages internationauxet les substituer par d’autres moyens, comme latéléconférence.2. Utilisez l’énergie verteAprès réduction de votre consommation globaled’énergie, vous pourriez vouloir étudier votre principalesource d’énergie. Y a-t-il des sources d’énergierenouvelables disponibles qui n’émettent pas degaz à effet de serre ?Dans certains pays à revenus élevés, les compagniesd’énergie permettent aux consommateursd’acheter l’énergie verte provenant des sources renouvelablescomme le biocarburant, l’énergie solaire,les turbines hydroélectriques et les éoliennes.3. Compensez vos émissionsUne neutralité totale d’émissions de carbone où nosactivités n’ajoutent plus de gaz à effet de serre à l’atmosphèreest peu probable dans un proche avenir.Alors en complément d’économie d’énergie ou l’utilisationde sources d’énergie renouvelables, nouspouvons compenser les émissions.Par exemple, prenez le cas d’un vol aller-retour pourGenève, vous pouvez calculer la quantité de gaz àeffet de serre émis. Vous pouvez alors compenserces émissions en payant à une organisation spécialiséepour planter des arbres ou pour entreprendredes projets d’énergie renouvelable.Des idées émergent au sein de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> etdu <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> sur les programmes de réductiondes risques, comme la plantation d’arbres pourlutter contre les éboulements et la désertification ou(par exemple au Viêt-nam) des mangroves contreles marées provoquées par les tempêtes peuventbénéficier de ces projets.4. Quelles sont les priorités ?Au sein de certaines Sociétés nationales il y a eudes débats sur la question de savoir si la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et le <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> avant d’aborder leschangements <strong>climatique</strong>s ne devait pas d’abordmettre de l’ordre dans sa propre consommationd’énergie. Cepen dant, le <strong>Centre</strong> de changement<strong>climatique</strong> estime fermement que notre responsabilitéprincipale est d’aider les personnes vulnérablesà faire face à l’augmentation des risques du climat.Les aider est notre premier mandat et si nous nele faisons pas nous allons échouer en tant qu’organisation.Nous ne clouons pas des avions au sol oune gardons pas des camions dans nos entrepôtsaprès une urgence parce qu’ils émettent des gazà effet de serre.En outre, la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et le <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong>, eten particulier les Sociétés nationales dans les paysriches, doivent se joindre au défi mondial de réductiondes émissions de gaz à effet de serre.entièrement provoquée par une augmentation descatastrophes liées au climat (voir schéma 3).Par exemple, le nombre de tempêtes désastreusesa doublé. Les statistiques sur les catastrophes montrentégalement qu’il y a plus d‘inondations et ellesdétruisent de plus vastes régions qu’il y a deux décennies.Et ces élévations s’accompagnent d’unerapide augmentation des pertes socioéconomiqueset du nombre de personnes touchées : en moyenne250 millions de personnes par an, à plus de 30 pourcent en une décennie. Bien que le nombre de personnestuées par des catastrophes ait diminué depuisles années 70, en grande partie en raison d’unemeilleure préparation aux catastrophes au cours desdernières années, cette diminution est en évolutionet même en train de s’inverser.Des exemples spécifiques de catastrophes récentesqui correspondent clairement à la tendance de lamontée des risques dus aux changements <strong>climatique</strong>ssont : la canicule de 2003 en Europe, qui a tuéplus de 35.000 personnes ; la saison des ouragansen Atlantique en 2005, dont Katrina, la catastrophela plus coûteuse de l’histoire avec 125 milliards dedollars américains de dégâts. Puis il y a eu Wilma,la plus violente tempête de l’océan Atlantique jamaisenregistrée ; les fortes inondations pendant la moussonde 2007 en Asie et les inondations après les sécheressesdans diverses parties de l’Afrique et quiont dévasté les moyens de subsistance de millionsde personnes.Nous n’assistons pas simplement à une augmentationdes catastrophes de grande ampleur- il y a égalementune augmentation des catastrophes qui n’attirentpas l’attention des médias du monde, mais ontdes impacts considérables sur les moyens d’existenceet les vies, particulièrement celles des personnesles plus vulnérables. Ceux qui dépendent de lanature pour leur revenu sont de plus en plus incapablesde prévoir l’avenir et les décisions qu’ils doiventprendre, par exemple, quand ou quoi planter, enparticulier en tenant compte du changement dessaisons et de l’intensité des précipitations.Cette augmentation des pertes et du nombre depersonnes touchées reflète une vulnérabilité crois-sante vis-à-vis des risques naturels et en particulieraux risques liés à la météo et au climat tels que lesinondations et les sécheresses, qui dominent lesstatistiques des catastrophes. Cette vulnérabilitécroissante est intimement liée aux modèles de développement: des pratiques environnementales irrationnelles,la croissance démographique, l’urbanisation,l’injustice sociale, la pauvreté, et le manque deperspicacité économique produisent des sociétésvulnérables. Par ailleurs, il existe le risque que lescatastrophes elles-mêmes deviennent un cerclevicieux pour les gens, les plus vulnérables deviennentencore plus vulnérables face à de nouvellescatastrophes.La forte vulnérabilité est accentuée par des phénomènesextrêmes et d’autres aléas liés aux changements<strong>climatique</strong>s. Ceci rend le défi de contrôler lesrisques élevés, et la réduction de notre vulnérabilité,plus difficile et même plus urgent. Une évolution duclimat signifie plus de travail pour les organisationshumanitaires.S’attaquer auxconséquences humanitaires :un appel à l’actionÀ moins que l’humanité ne parvienne à réduire lesémissions de gaz à effet de serre, les conséquencesà long terme des changements <strong>climatique</strong>s serontseulement négatives, avec des pertes économiquesannuelles de 20 pour cent de l’économie mondialeet des conséquences humanitaires à une échellebeaucoup plus importante que l’augmentation descatastrophes que nous connaissons aujourd’hui.La <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et le <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong>, et plusparticulièrement les Sociétés nationales dans lespays développés, doivent limiter les émissions mondiales,par exemple en optimisant la consommationd’énergie dans les bureaux et en compensantles émissions dans les opérations (voir le tableauà la page 16).Quelque soit la manière dont le monde parvient àaborder ce défi à long terme, nous assistons déjà à


18 | <strong>Guide</strong> <strong>climatique</strong> de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> | Changement <strong>climatique</strong> : Notions fondamentalesDes personnes traversent en radeau une rue inondée de la ville de Sirajganj, au Bangladesh. Photo : Reuters /Rafiquar Rahmandes changements considérables et de nouvellesaugmentations des risques sont inévitables, certainementdans les prochains décennies. Si le climatde la planète change, le Mouvement de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> doit aussi changer.Les changements <strong>climatique</strong>s affectent directementla mission principale de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du<strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> : l’aide aux plus vulnérables.L’inaction n’est pas une option : soit nous faisonsface à l’accroissement des risques, soit nouséchouons à remplir notre propre mission.Notre travail devra intégrer de nouveaux défis etpossibilités, aussi bien dans la planification et laformation des ressources humaines que dans laconception et l’exécution de programmes Deplanificateurs stratégiques au siège de Genève auxvolontaires des villages inondables, tous devrontse rendre compte que nous sommes confrontésà de nouveaux risques et prévoir et agir enconséquence.La question principale n’est pas si, mais commentfaire face aux risques de changements <strong>climatique</strong>s.S’il est vrai que quelques impacts peuvent déjàêtre constatés, ou être prévus assez précisément,beaucoup d’autres vont nous surprendre, ou semanifesteront seulement à mesure que les changements<strong>climatique</strong>s progresseront. Ainsi, les changements<strong>climatique</strong>s soulèvent non seulement les risquesmais augmentent également les incertitudes.Un pays peut être frappé par une inondation exceptionellecette année et par une vague de chaleur ouune période de sécheresse l’année d’après. Et il peutsubir des catastrophes plus complexes aggravéespar la pauvreté, la maladie ou le conflit.Cependant, les surprises ne sont pas quelque choseque la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et le <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> ne peuventpas gérer. En fait, elles correspondent à notreprincipale mission : aider les plus vulnérables danstoutes les situations. Faire face à des de plus en plusimportants n’est pas nouveau – nous devons seulementintégrer la notion du changement de risquesdans tout ce que nous faisons, tout en ayant à l’espritque les nombreux phénomènes extrêmes peuventse développer. Nous devons renforcer notre capacitéde riposte et aider les personnes à réduire leurvulnérabilité. Ce guide contient beaucoup d’exemplesde Sociétés nationales qui le font déjà. La sectionsuivante récapitule les principaux éléments deleur approche.Six composantes d’unebonne gestion des risques<strong>climatique</strong>s :Il y a beaucoup de choses que les Sociétés nationalespeuvent faire pour faire face aux conséquenceshumanitaires des changements <strong>climatique</strong>s, indivuellement,et avec la Fédération internationale.Les six points suivants récapitulent les principalescomposantes d’une telle gestion des risques<strong>climatique</strong>s :I Evaluation des risques du climat :l’évaluation activités prioritaires et laplanification du suiviLes Sociétés nationales devraient commencer à tenircompte des risques croissants dans la conceptiondes stratégies et des programmes, l’identificationdes priorités des activités et de la répartition desressources. La première étape consiste à désignerune personne de référence et faire une premièreévaluation des impacts potentiels du changement<strong>climatique</strong> et des implications pour leur mission etprogrammes. Le module Démarrage permet auxSociétés nationales de prendre les premières mesuresdans l’exécution de cette tâche.II Faire face aux conséquences : intégrerles changements <strong>climatique</strong>s dans lesprogrammes et les activitésLa principale réponse devrait être d’intégrer la notionde risques croissants dans les parties du programmeles plus touchées :• La gestion des catastrophesD’abord, les changements <strong>climatique</strong>s augmententet amènent des catastrophes différentes, touchanttous les aspects de la gestion des catastrophes, allantd’une augmentation des opérations humanitairesà de d’avantage et d’une meilleure réduction desrisques de catastrophes (voir le module sur la gestiondes catastrophes).


20 | <strong>Guide</strong> <strong>climatique</strong> de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> | Changement <strong>climatique</strong> : Notions fondamentales Changement <strong>climatique</strong> : Notions fondamentales | <strong>Guide</strong> <strong>climatique</strong> de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> | 21• La réduction des risques dans la communautéLes Sociétés nationales doivent surtout intensifierleurs efforts pour aider les communautés à faire faceaux risques croissants par la réduction des risquesde la communauté, à l’aide des outils tels que l’Evaluationsde la Vulnérabilité et des Capacités (EVC)(voir le module sur les risques dans la Communauté).• La santé et la prise en chargeLes changements dans les progressions des maladiesnécessiteront des ajustements dans les programmesdestinés à faire face aux risques sanitaireset devront favoriser la santé et la prise en charge ausein de la communauté (voir le module sur la santé etla prise en charge).• La sécurité alimentaireLes changements <strong>climatique</strong>s constituent une grandemenace pour la sécurité alimentaire, en particulieren Afrique, cela devra être pris en compte dans lesprogrammes de sécurité alimentaire aussi bien parune aide renforcée qu’une meilleure prévention.Seules quelques Sociétés nationales ont explicitementintégré les changements <strong>climatique</strong>s dansleurs programmes de sécurité alimentaire.Progressivement le centre du changement <strong>climatique</strong>élaborera d’autres directives dans ce domaine.• L’eau et assainissement (Watsan)Beaucoup de Sociétés nationales commencent àaborder les questions de l’eau et de l’assainissement,qui sont étroitement liées à nos priorités pour favoriserune meilleure santé et une meilleure prise encharge. Il est clair que les changements <strong>climatique</strong>sauront un impact important sur l’eau potable debeaucoup de pays et ces changements devront êtrepris en compte dans la conception des programmeset infrastructures des programmes de Watsan. Peude Sociétés nationales ont explicitement intégré leschangements <strong>climatique</strong>s dans leurs programmesde Watsan. Progressivement le centre de changement<strong>climatique</strong> élaborera d’autres directives dansce domaine.• Migration et conflitLes changements <strong>climatique</strong>s ne sont pas seulementà l’origine des déplacements de populationsdonc il faut se garder de trop simplifier les rapportsentre le climat, la migration et le conflit. Cependant,les changements <strong>climatique</strong>s peuvent en effet accentuerla pression sur la rareté des ressources, menacerles moyens de subsistance et provoquer lamigration en raison de phénomènes extrêmes. Desrecherches plus pointues sont prévues dans ce domaine,et le centre de changement <strong>climatique</strong> élaborerad’autres directives.De nouveaux financements peuvent aider à faciliterl’intégration de la gestion des risques du climat dansles programmes de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du <strong>Croissant</strong><strong>Rouge</strong> (voir le tableau à la page 23).III SensibilisationUn des rôle important de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du<strong>Croissant</strong> <strong>Rouge</strong> est d’aider les gens et les institutionsà s’informer sur les changements <strong>climatique</strong>s etses conséquences humanitaires, à travers des activitésdans la communauté et des campagnes desensibilisation auprès du public. Le module sur lacommunication permet aux Sociétés nationales debien réfléchir sur leur message en matière de changement<strong>climatique</strong> et la méthode.IV Etablir et renforcer des partenariatsS’attaquer aux changements <strong>climatique</strong>s ne peutpas se faire seul dans son coin. Les évaluations desrisques demandent la contribution des experts <strong>climatique</strong>s(par exemple du bureau national de la météorologie).La réduction des risques demande souventdes partenariats avec les gouvernements,d’autres organisations non gouvernementales, desentreprises et d’autres acteurs pour réduire les risques.Les branches locales des Sociétés nationalesles placent dans une position forte pour aider àcombler le fossé entre les acteurs nationaux et locaux.Le module Dialogue conseille les Sociétés nationalespour établir un réseau de centres deconnaissance, des institutions gouvernementales etd’autres acteurs.V Plaidoyer international :Adapter la réponse mondiale auxchangements <strong>climatique</strong>sLa <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et le <strong>Croissant</strong> <strong>Rouge</strong> doivent plaiderla cause des personnes les plus vulnérables auniveau international et s’assurer qu’elles sont inté-grées dans la riposte internationale aux changements<strong>climatique</strong>s. La Fédération, ayant le réseauhumanitaire le plus important, est dans une positionunique pour relayer les conséquences humanitairesdes changements <strong>climatique</strong>s dans l’arène plus largede la politique internationale humanitaire, du développementet du climat y compris à travers laCCNUCC. Nous avons également la responsabilitéd’inciter tous les gouvernements à s’attaquer au problèmequi conduit aux changements <strong>climatique</strong>s –l’émission de gaz à effet de serre.VI Documenter et partager les expérienceset les informationsNous venons seulement de commencer à aborderles risques croissants et il y a beaucoup à apprendre.Ce guide est une première tentative pour s’inspirerdes expériences et prodiguer des conseils. LesSociétés nationales devraient analyser et documenterleurs expériences, afin d’affiner leur propre riposteaux risques changeants, mais aussi de les partageravec d’autres au sein, et en dehors, de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong>.


<strong>Guide</strong> <strong>climatique</strong> de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong>et du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong>Démarrer


28 | <strong>Guide</strong> <strong>climatique</strong> de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> | Démarrer Démarrer | <strong>Guide</strong> <strong>climatique</strong> de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> | 29« Le changement<strong>climatique</strong> est quelquechose de nouveaupour bon nombredes habitants de l’île »GEORGE BARAGAMU, DES ILES SALOMONcontre les inondations, vous ne pouvez pas dire si lebâtiment est destiné à une préparation aux catastrophesou à l’adaptation aux changements <strong>climatique</strong>s.La différence ne résulte pas tant dans le travail de la<strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong>/<strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong>, mais plutôt dans leprocessus. Avec l’évolution des risques, nous devonsrepenser à ce qui peut mal tourner, et si l’ondoit ou ne doit pas faire quelque chose. Les communautéspeuvent être mieux préparées et plus résistantes,en particulier lorsque les gouvernements etles organisations humanitaires travaillent ensemble.Parallèlement à l’augmentation des risques liés auxchangements <strong>climatique</strong>s, l’urgence de la mise enœuvre des approches de la réduction des risquesen cas de catastrophe déjà existantes augmente.Cependant les informations sur la façon dont les risquesaugmentent peuvent nécessiter d’être prisesen compte dans les réponses, car certaines solutionstraditionnelles risquent de ne plus fonctionner.Le travail novateur de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> de Samoa adémontré que l’adaptation aux changements <strong>climatique</strong>sdans le Pacifique n’est pas seulement unequestion de construire des digues coûteuses. Il existebeaucoup d’opportunités pour aider à moindrecoût pour la Société nationale. Elle garantit désormaisque la voix des personnes vulnérables est entendueet que des mesures pratiques de réductiondes risques sont prises.Le processus commence par une communicationinterne, par convaincre les conseils d’administrationsi nécessaire, réévaluer les priorités, repenser lesstratégies et les approches. Le changement <strong>climatique</strong>est une question sociale et économique qui touchedirectement aux domaines essentiels de la<strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong>/<strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong>, ou bien comme le ditle Secrétaire général Tautala Mauala clairement, lechangement <strong>climatique</strong> a un impact direct sur lesefforts de sa société à protéger les personnes vulnérables: « La <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> a la responsabilité de travaillersur le changement <strong>climatique</strong> », dit-elle.Pour faire démarrer la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> de Samoa,Maka Sapolu, chargé de la préparation de la Sociétéen matière de changement <strong>climatique</strong> et de catastrophesa conduit des ateliers avec le personnel etles bénévoles sur les deux îles principales deSamoa. Ils ont discuté de ce que le changement<strong>climatique</strong> a été, de ce que cela signifie pour leurpopulation et comment la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> pourrait aiderà y faire face.Puis ils se sont assis avec les dirigeants communautaireset le gouvernement pour voir comment lechangement <strong>climatique</strong> pourrait être intégré dans lagestion des catastrophes. Le processus apporta denouveaux contacts avec les ministères de la météorologie,de l’environnement et de la santé, le bureaunational de gestion des catastrophes, l’autorité encharge de l’eau et les ONG.Des préoccupations communes ont été rapidementtrouvées, parmi elles, des pénuries d’eau plusfréquentes. L’île de Samoa détient certains desplus anciens documents météorologiques duPacifique qui montrent une augmentation constantede la température et une diminution des précipitations.Les débats communautaires ont confirmé quela rareté de l’eau est devenue un enjeu majeur et lesdépartements du gouvernement en ont fait unepriorité essentielle dans leurs programmes nationauxd’adaptation.L’une des mesures les plus pratiques que la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> ait prise est celle qui a permis de franchirla barrière de la langue. Presque chaque village àSamoa a un terme différent pour le nord, le sud,l’est et l’ouest, rendant ainsi quelque peu difficilela diffusion des alertes précoces ou les actionsde diriger les populations vers les abris à l’approched’une catastrophe.Ainsi, la Société nationale aide désormais à interpréterdes informations météorologiques et des alertes<strong>climatique</strong>s. Un meilleur exemple de la façon dontla <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> peut aider les communautés à prendredes mesures peu coûteuses ou gratuites à êtremieux préparés serait extrêmement difficile à trouver.Évaluer les risquesdu changement <strong>climatique</strong>En démarrant les programmes relatifs aux changements<strong>climatique</strong>s, les Sociétés nationales identifientdes lacunes et des possibilités, davantage d’argumentsen faveur d’une politique proactif de réductiondes risques de catastrophe et éventuellement lesopportunités d’un nouveau financement.La <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> philippine a été de celles qui l’ontdémarré en 2007. Des typhons successifs etd’autres catastrophes ont alertés la consciencecollective nationale. Un cycle sans précédent decinq typhons très puissants a balayé l’archipel pendantautant de mois en 2006, avec un bilan de2.000 morts ou disparus. 1.100 d’autres ont trouvéla mort lorsque des pluies de mousson déclenchèrentdes glissements de terrain qui ont enseveli desvillages entiers.La force croissante et la fréquence des catastrophesnaturelles a incité la Société nationale à consulter lecentre sur le changement <strong>climatique</strong> de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> /<strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> et la délégation régionalede la Fédération internationale sur les moyens defaire face aux conséquences. Un atelier interneauquel le centre sur le changement <strong>climatique</strong> deManille a également participé a suivi, la pertinencedes changements <strong>climatique</strong>s par rapport auxprogrammes existants de <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> a été discutéeet les priorités étudiéesLa nécessité d’une analyse des régions à haut risqueest devenu évidente et la Société nationale est entrain d’évaluer les menaces et de coordonner desactions avec les agences les groupes qui partagentles mêmes préoccupations et philosophie.Le risque pour les populations de Philippines déjàvulnérables est placé en haut de l’ordre du jour.Notre défi en tant que Mouvement de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong>et du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> est d’intégrer dans notretravail humanitaire les informations disponibles surle changement <strong>climatique</strong>. Cette tâche nécessiteun peu d’apprentissage et beaucoup de nouvellesidées. Le genre de travail que nous faisons sera fondamentalementidentique, mais une nouvelle actionsera nécessaire.


30 | <strong>Guide</strong> <strong>climatique</strong> de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> | Démarrer : <strong>Guide</strong> pratiqueUn bénévole Sandra Roxana Flores regarde des enfants boirent de l’eau potable au robinet de Colonia Mitch au Guatemala,construit pour les victimes des inondations provoquées par son homonyme, l’Ouragan Mitch. Photo : Marko Kokic /Fédérationinternationale des Sociétés de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du Croisant-<strong>Rouge</strong>Démarrer<strong>Guide</strong> pratiqueBien qu’un nombre croissant deSociétés nationales de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong>/<strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> reconnaissentla nécessité d’intégrer lechangement <strong>climatique</strong> dans leurtravail, il n’est pas toujours clairpar où commencer. Cette sectionvise à aider les Sociétésnationales à se lancer : quelsdoivent être les premiers paspour être en accord avecl’augmentation des risques liésaux changements <strong>climatique</strong>set les incidences sur le travailde la Société nationale ?Etape par étape :où commencer ?Etape 1 :Une première orientation.Organiser un atelier avec le personnelau siège national sur lesrisques potentiels des changements<strong>climatique</strong>s pour votrepays et comment ces risquespourraient affecter la missionet les programmes de la Sociéténationale. Un ou deux expertsen changement <strong>climatique</strong>peuvent être invités à faireune présentation.Après cet atelier, vous aurezune première impression de ceque peuvent être ces risques.Certaines personnes peuventtrouver que les présentationssont très compliquées et scientifiques,ou ne concernent qu’unevision à très long terme.Ne vous laissez pas intimiderpar des points de vue scientifiques,et ne vous attendez pasà ce que l’on vous fournisse desréponses précises. Au contraire,continuez à interroger les experts,et vous-mêmes, sur lesimplications. Vous êtes l’expertdes priorités de la <strong>Croix</strong>.<strong>Rouge</strong> /<strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> et vous savezà quel point le climat affectevotre pays. Si le climat est entrain de changer, vous devez êtrecelui qui comprend le mieux ceque cela signifie pour votretravail.Etape 2 :Désigner un pointde contact.Si vous décidez que le changement<strong>climatique</strong> exige davantaged’attention, il serait utile de nommerun point de contact duchangement <strong>climatique</strong> au seinde la Société nationale. Cettepersonne fera le suivi des résultatsde l’atelier.Elle s’attellera en particulier à :• constituer un réseau sur leschangements <strong>climatique</strong>s –comme avec les départementsde météorologie, de l’environnementet de la santé, le bureaunational de gestion des catastrophes,l’autorité en charge del’eau et les ONG – recueillir desinformations sur les techniqueset la politique des changements<strong>climatique</strong>s, et attirer l’attentionsur l’impact que cela aura surles populations les plusvulnérables.• être toujours au courant des informationspertinentes et desréunions qui se tiennent dansle pays.• sur la base de ces réseaux,des informations et des analyses,sensibiliser au sein de l’organisationsur la manière dont les risquespeuvent changer.Dans certaines grandes Sociétésnationales, il peut y avoirplusieurs points de contactsur le climat, par exemple unpour la santé et un autre pourla gestion des catastrophes.Le point de contact peut égalementorganiser un petit groupede travail sur le climat pourconseiller et proposer dessuggestions.Etape 3 :Analyse et évaluationdes priorités.La prochaine étape consisteà préparer une évaluation nationaledes risques <strong>climatique</strong>s.Cela devrait contenir une analysegénérale des incidences duchangement <strong>climatique</strong> surle pays et la Société nationale.Faire des recherches plusapprofondies parmi les informationsdisponibles, sur les risques,tant dans le pays que dans larégion et faire face à ce qu’ellesvous révèlent. Cette évaluationnationale des risques <strong>climatique</strong>spourrait être partagée avec lespersonnes clés de la Sociéténationale. En outre, vous pouvez


32 | <strong>Guide</strong> <strong>climatique</strong> de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> | Démarrer : <strong>Guide</strong> pratiqueUne femme âgée examine sa maison détruite après le Cyclone Durian qui a touché les Philippines. Photo Reuters/Romeo Ranocopréparer une version simplifiéeet plus brève pour une largediffusion aux bénévoles et aupersonnel de terrain.Donner la priorité aux risques liésaux changements <strong>climatique</strong>squi devraient être abordées enpremier lieu, ou aux programmesqui leur semblent les plus vulnérables.La Société nationale peutdevenir plus consciente de certainsaspects à travers des analysesde risques. Par exemple,dans les régions montagneusesle risque de pluies plus fortespeut accroître les risques d’inondationssoudaines. Les branchesde la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> / <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> dans ces régions peuventêtre priorisées pour les programmesde sensibilisation et les programmesde préparation auxcatastrophes.Ou bien la Société nationale peutaccorder la priorité aux investissementsdans un meilleur systèmed’alerte rapide et descontacts plus étroits avec lesservices météorologiques pourprévenir rapidement en cas demauvais temps à venir. Ou alorsla mobilisation de nouveaux bénévolespeut être réactivée àcause des risques sans cessecroissants du changement<strong>climatique</strong>.Etape 4 :Agir !Dès lors, le changement <strong>climatique</strong>doit être intégré à traversdes programmes habituels,au sein du travail de la Sociéténationale sur la gestion descatastrophes, la santé etc, ainsique dans les activités de plaidoyeret de sensibilisation. Lesmodules suivants de ce guidetraitent chacun de ces thèmesséparément.Il est important, à ce stade, denoter que le changement <strong>climatique</strong>ne devrait plus être un sujetisolé. Le point de contact pourle changement <strong>climatique</strong> auraitparticulièrement réussi s’il ouelle pouvait désormais moinstravailler et que le personnel enposte dans les départementsdes Sociétés nationales prennele relais.Liste de vérification• Organiser un atelier sur le changement<strong>climatique</strong>.• Nommer un point de contactdu changement <strong>climatique</strong>.• Analyser les risques <strong>climatique</strong>spour le pays et les relations avecles priorités de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong>et du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong>.• Classer par ordre de prioritéles premières actions que laSociété nationale souhaite prendrepour faire face aux risquesde changement <strong>climatique</strong>.• Agir !PiègesLe changement <strong>climatique</strong> estun problème immense, aussi,ne vous laissez pas submerger.Commencez par les questionsqui sont pertinentes pour votreSociété nationale. Par exemple,des relations plus étroites avecvotre bureau météorologique etune amélioration de l’alerte rapidesont toujours bien. La mobilisationdes bénévoles pourprendre soin des personnesâgées à cause de leur vulnérabilitéen cas de canicules est unautre exemple. Même si la caniculene se produit pas, c’est unebonne opération. De la mêmemanière, sensibiliser les communautéslocales sur les surprisesque les changements <strong>climatique</strong>speuvent apporter est toujoursutile.OpportunitésLes changements <strong>climatique</strong>speuvent être perçus commeabstraits et à long terme. Unévénement <strong>climatique</strong> extrême(pas nécessairement unecatastrophe) peut agir commeun catalyseur pour une sensibilisationet une action accrues.Utilisez ce moyen.InformationssupplémentairesToutes les informations de ceguide sont disponibles surwww.climatecentre.org, notammentdes mises à jour et desliens vers les documents pertinentset les sources d’informations,des listes de contrôleet des exemples de meilleurespratiques.


Des villageois regardent les dommages causés par le glissement de terrain dans la ville de Chanchamayo à Juni au Pérou.Photo : Reuthers/Ho New


36 | <strong>Guide</strong> <strong>climatique</strong> de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> | Etude de cas : L’Indonésie Etude de cas : L’Indonésie | <strong>Guide</strong> <strong>climatique</strong> de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> | 37Etude de cas :L’IndonésieLes catastrophes n’épargnent jamais lesindonésiens. Cet archipel de 17 000 îles,l’Indonésie a, au cours des dix dernièresannées, connu un nombre croissant decatastrophes naturelles fréquentes. Selonles statistiques gouvernementales, il y aen moyenne 2,7 catastrophes par jour endouze mois.Le réchauffement de la planète a déjà faitses premières victimes et le pire reste àvenir. Pour Palang Merah Indonésie (PMI),la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> indonésienne, l’intégrationdes changements <strong>climatique</strong>s dans lapréparation aux catastrophes et les programmesde réduction des risques fondéssur la communauté continue dans l’urgence: faire face aux défis d’aujourd’hui etréduire les vulnérabilités.L’Indonésie est de plus en plus vulnérable à l’impactdu changement <strong>climatique</strong>. Le réchauffement de laplanète menace d’élever le niveau de la mer etd’inonder les zones agricoles côtières. L’augmentationdes températures, a raccourci la saison despluies, intensifié les précipitations et prolongé les sécheresses.Les inondations graves menacent égalementla sécurité alimentaire et la santé et mettent endanger les habitats et les moyens de subsistancedes communautés côtières.Telles sont quelques-unes des conclusions d’unrapport du département de consultation de l’institutleader de recherche indonésien Pelangi Indonésie,financé par la Banque mondiale et le Départementbritannique du développement international (DFID).Il faisait ainsi suite à un avertissement du ministreindonésien de l’Environnement Rachmat Witoelarselon lequel le pays pourrait perdre plus de 2000îlots d’ici 2030 à cause de l’élévation du niveaudes mers.Pelangi Indonésie, un organisme indépendant quiconseille le ministère, est émoussé. Le phénomènedu changement <strong>climatique</strong> touchera des millionsd’Indonésiens, soit en leur obligeant à se déplacer,soit en détruisant les zones agricoles, industriellesou des zones de pêche sur lesquelles leurs moyensde subsistance et leur prospérité dépendantes. Lecontrôle des inondations et les systèmes d’égoutsseront submergés, entraînant ainsi davantage demaladies d’origine hydrique et la perturbation desactivités commerciales et des réseaux de transport.Pour faire face au réchauffement de la planète, uneforte détermination et des programmes d’action sontnécessaires. Le défi auquel la Fédération internationale,la PMI et d’autres parties prenantes sontconfrontées est l’intégration des mesures d’adaptationaux efforts de réduction des risques de catastropheet aux programmes de santé et de soins. Lescommunautés à risque devraient être classées prioritairespour la préparation et la prévention. L’adaptationau changement <strong>climatique</strong> et l’action au sein dela communauté peuvent à la fois traiter les préoccupationsactuelles et réduire la vulnérabilité future.Les coûts des catastrophesL’Indonésie connaît une saison sèche et une moussond’est (de juin à septembre) et une saison despluies accompagnée d’une mousson d’ouest (de décembreà mars). Les températures restent élevéestout au long de l’année et il y a très peu de différenceau fil des mois.Il est un des pays les plus exposés aux catastrophesdiverses dans le monde. Selon le <strong>Centre</strong> de recherchesur l’épidémiologie des catastrophes (CRED), il ya eu plus de 100 inondations majeures au cours dusiècle dernier, 85 tremblements de terre et 46 éruptionsvolcaniques.Ces catastrophes, en particulier les inondations, ontde graves conséquences économiques. Les inondationsqui ont couvertes une large région de Javaouest et de Banten en février 2007, ont déplacésprès d’un demi-million de personnes ou sans abri.Le commerce et les systèmes de télécommunicationsont été perturbés pendant plusieurs semaines,causant des dommages économiques d’un montanttotal de plus d’un milliard de dollars américains.La revue annuelle 2006 du CRED sur les statistiquesdes catastrophes a placé l’Indonésie première dela liste régionale des pays sinistrés. Les donnéesmontrent également qu’il y a eu une forte augmentationde la fréquence des inondations qui ont représenté59 pour cent de toutes les catastrophes decette année.« Au cours des dernières années, la répartitiondes pluies en Indonésie a été changeants et imprévisible.», a déclaré Arifin Muh Hadi, chef de la gestiondes catastrophes du PMI. « Les inondations de févrierpeuvent probablement être considérées commeune des incidences du changement <strong>climatique</strong>parce que ces évènements inhabituels autrefois,sont devenues monnaie courante. »Les risques d’inondationont triplésJakarta, la capitale indonésienne, a connu de gravesinondations suite à des pluies torrentielles survenuesen février 2007. Les rivières et les ruisseaux sont sortisde leurs lits et certaines régions ont été envahiespar d’eau fortement polluée. L’infrastructure a été enpartie détruire et les secours ont été très compliqués.Les problèmes ont causé plusieurs problèmes desanté, notamment une épidémie de dengue.Bien que Jakarta ait été frappée par des inondationsintervenues par cycle de cinq ans, celles-ci étaientles pires en 30 ans, selon des témoins oculaireset selon les analyses faites par les scientifiques duclimat de l’Institut Royal Météorologique des Pays-Bas, le pire reste à venir. Le risque des inondationsau niveau de celles de février pourrait déjà être de20 pour cent supérieur par rapport à il y a 30 ans àcause du réchauffement global, disent-ils, et pourraitbien continuer à augmenter, pour tripler au cours dece siècle.« Je ne me souviens pas que nous n’ayons jamaiseu de telles inondations auparavant. », a déclaré lebénévole de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> Deasy Sujatiningrani.


38 | <strong>Guide</strong> <strong>climatique</strong> de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> | Etude de cas : l’Indonésie Etude de cas : l’Indonésie | <strong>Guide</strong> <strong>climatique</strong> de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> | 39« Lors des précédentes inondations en 2002, lescitadins pouvaient encore faire la navette. Mais lesrécentes inondations ont été très inhabituelles ».La communauté de Rawa Buaya, à Cenkareng, àl’ouest de Jakarta, est une autre zone qui a été durementtouchée. Ce bidonville, où vivent environ 2000résidents pauvres, a été inondé par l’eau de la procherivière de Cikamangi qui s’est déversée dans lesrues encombrées.La plupart des résidents de Rawa Buaya viennentdes provinces. Ponira a vécu ici pendant des annéesavec son fils, Ahmad, et son mari, Mustakin.L’eau a atteint la moitié de la porte de sa maison.« Nous n’avons pas essayé de sortir. Nous sommesjuste restés au deuxième étage », a déclaré Ponirah.Lorsqu’on leur a demandé quelle était la cause del’inondation dans cette région, Ponirah était d’abordréticente à répondre. Elle a ensuite ri timidement,en disant : « C’est probablement à cause de nosenfants. Ils sont toujours entrain de jeter des orduresdans la rivière ».Selon Arifin Muh Hadi, du PMI, de nombreux citadinsdemeurent confus. Mais depuis que la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong>a commencé son programme d’intégration de réductiondes risques / changements <strong>climatique</strong>sadapté à la communauté, le public a pris consciencedes questions sanitaires liés à la préparation auxcatastrophes et à la santé.Le PMI et les changements<strong>climatique</strong>sLe PMI, la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> néerlandaise, par le biais ducentre sur le changement <strong>climatique</strong> et la Fédérationinternationale de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> / <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong>,ont commencé à travailler conjointement sur unprogramme intégré en 2005, appuyé plus tard parla <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> allemande. Le PMI est alors devenumembre d’un réseau indonésien sur les changements<strong>climatique</strong>s qui comprend le ministère de l’Environnementet le point de contact pour le changement<strong>climatique</strong>, l’office national de la météorologie,Pelangi Indonésie, l’agence américaine pour le développementinternational (USAID), l’université agricolede Bogor et d’autres organismes.Le programme est basé dans les branches duPMI Est et Ouest de Jakarta, et met l’accent surKampung Malayu, sous-quartier de la ville Est etRawa Buaya à l’Ouest. La sélection de ces branchesse situe autour des risques de phénomènes météorologiquesextrêmes et des impacts de changements<strong>climatique</strong>s prévus ; les questions de pauvreté; la capacité et l’engagement des branchesde PMI ; le soutien du gouvernement local et lavolonté et les capacités des communautés à mettreen œuvre le programme.Pour Achmad Djaelani, du système d’informationde la gestion des catastrophes du PMI, « Le programmea été établi à Jakarta à la suite de phénomènesde changements <strong>climatique</strong>s tels que lesdernières inondations de février ».Le conseil national du PMI a fait du changement<strong>climatique</strong> une de ses priorités. Il était le thème dela journée mondiale de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong>/<strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> en 2007 et des discussions de la réunionannuelle de l’assemblée générale de l’organisation.« Jusqu’à aujourd’hui, nous avons formé des bénévolesà partir de branches et chapitres sélectionnésdu PMI », a déclaré Bevita Dwi Meidityawati, le coordonnateurde la préparation aux catastrophes basédans la communauté du PMI. « Nous n’en sommesqu’au début, mais nous croyons que par le biais denos efforts, nos bénévoles seront en mesure d’aiderà promouvoir la sensibilisation du public dans lesactivités communautaires. »La délégation de la Fédération internationale enIndonésie coopère avec Pelangi Indonésie, et l’institutde recherche a aidé le PMI à devenir un organismede ressources sur les changements <strong>climatique</strong>set les questions énergétiques, à diverses sessionsde formation.« Les gens ont vraiment besoin d’être convaincusque les changements <strong>climatique</strong>s sont déjà une réa-lité et affectent la façon dont nous vivons, que ce soitl’augmentation du niveau de la mer, les inondationsou les sécheresses », a déclaré Nugroho Nurdikiawandu service information et communication dePelangi Indonésie. « Nous avons besoin de preuvesmais le problème en Indonésie est qu’il n y a passuffisamment de données ou de recherche sur cesquestions. Davantage de recherche est nécessairepour appuyer le plaidoyer », a-t-il dit.Intégrer les changements<strong>climatique</strong>sLe quartier de Wajo est une des régions les plusexposées aux catastrophes dans le sud de Sulawesi.Il abrite le lac Tempe, le plus grand lac de la région.Neuf cours d’eau s’y ‘alimentent, mais il n’existequ’une seule sortie, qui est souvent bloquée par lesfilets de pêche. La population locale utilise la rivièrepour boire, aller aux toilettes, et comme décharge.Le district englobe une population de 360 000 personnes.La majorité des résidents de Wajo sont despêcheurs et leurs familles, ils vivent dans des régionsvulnérables aux catastrophes naturelles. La dernièrecatastrophe en date a été les graves inondations dejuillet qui ont touché plus de 8000 personnes. Cetteannée, les 400 ménages du village de Laelo ont étéinondés pendant plus de quatre semaines.« Les inondations sont un problème courant ici », ditAbou Bakar Fattah, 61 ans. « Le gouvernement locala une politique visant à nous déplacer dans d’autresrégions plus sûres, mais nous ne voulons pas y aller.Cette terre appartient à nos ancêtres et nous ne savonspas comment gagner notre vie si nous ne pratiquonspas la pêche. »Idris Muhamad, 42 ans, ne veut pas partir non plus.Pendant les inondations, il pouvait encore aller àla pêche, même s’il gagnait moins. « Depuis quela pêche ne nous donne plus un revenu suffisantpour vivre, nous devons trouver des emplois secondaires.Parfois, je travaille sur un chantier deconstruction en ville. »PMI a travaillé avec la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> danoise pourmettre en œuvre un programme de préparationaux catastrophes communautaire (CBDP), visantà améliorer la préparation aux catastrophes, àréduire les risques des dangers naturels, et à renforcerles capacités des communautés locales à faireface aux catastrophes. Pour Lars Moller, coordinateurde la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> danoise des programmesde CBDP à Sulawesi, l’intégration des questions estune progression naturelle.Pour Lars Moller, coordinateur de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong>danoise pour les programmes de CBDP à Sulawesi,l’intégration des questions relatives aux changements<strong>climatique</strong>s dans l’étape suivante du programmeest une progression naturelle.« Lorsque la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> danoise a planifié et misen œuvre son programme de préparation aux catastrophescommunautaire dans le sud de Sulawesiil y a cinq ans, la question des changements <strong>climatique</strong>sn’était pas vraiment intégrée. Cependant,comme le changement <strong>climatique</strong> a commencéà avoir une influence, nous allons nous ajuster àla prochaine étape afin de mieux servir la communautéet la population locale. »Le lac Tempe est souvent couvert par des nénupharsqui se répandent rapidement, créant de nombreuxproblèmes aux villageois de Laelo. Les plantesont obstrué l’écoulement des cours d’eau dans lelac et ont également causé l’envasement des litsdes rivières. Pendant les inondations, ils sont balayésen immenses masses et peuvent endommagerles maisons lorsqu’ils sont entraînés par le torrent.« La plupart des villageois de Laelo ont conscienceque les inondations sont les conséquences des problèmesd’environnement chroniques de la région »,a déclaré Irawan Kharie du PMI. « Et ils ne comprennentpas ce que « le changement <strong>climatique</strong> » signifievraiment.Auparavant, il n y avait aucune sensibilisation sur laprotection de l’environnement, en particulier celleliée à la croissance des colonies le long des coursd’eau et à la réduction du captage de l’eau. Le gou-


40 | <strong>Guide</strong> <strong>climatique</strong> de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> | Etude de cas : l’Indonésie Etude de cas : l’Indonésie | <strong>Guide</strong> <strong>climatique</strong> de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> | 41vernement local a toujours concentré sa gestion descatastrophes sur les secours, les activités d’interventionet de développement. Il a porté peu d’attentionà la préparation à la communauté à répondre auxcatastrophes, ce qui a causé un manque de personnelqualifié et efficace dans des situations decatastrophe.Après que le programme de la CBDP ait été initiéà Wajo, les risques de dommages par les nénupharsont été réduits par la construction d’une barrièrede poteaux en béton pour empêcher que les plantesne heurtent les maisons. Un groupe de villageoissélectionné localement a également été formé entant que membres de l’équipe d’action communautairedu PMI. De nouvelles infrastructures, des équipementset des installations ainsi que des améliorationsde soins de santé ont été introduites : deschâteaux d’eau pour l’eau potable dans les villages,la diffusion des informations et des centres de santéqui fonctionnent 24 heures sur 24.« Bien que le programme CBDP ici n’ait pas été directementintégré les changements <strong>climatique</strong>s au départ,des éléments ont été inclus par le PMI dans lapréparation, la prévention des plans d’action », a déclaréArifin Muh Hadi.« Il n’existe pas de norme unique de changement<strong>climatique</strong>, mais il devrait être englobé ou intégrédans chaque programme spécifique », a t-il poursuivi.« Par exemple, un programme de gestion des catastrophesou de santé devrait contenir des élémentsde changements <strong>climatique</strong>s comme partie intégrantede son plan d’action.Dans le sud de Sulawesi, le programme CBDPn’est pas techniquement un programme sur le changement<strong>climatique</strong>. Cependant il comporte des élémentsliés aux questions <strong>climatique</strong>s. Nous pouvonsle constater, à partir de ce que les villageois nous ontdit à propos des changements qui interviennentdans les saisons des pluies et les difficultés dans lesprévisions des précipitations. »Les activités de plaidoyeret de sensibilisationEn réponse aux conséquences du changement<strong>climatique</strong>, le service communication de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> indonésienne a initié des mesures pratiqueset stratégiques destinées à mettre en œuvre desprogrammes communautaires pour « l’adaptationaux changements <strong>climatique</strong>s » connu localementsous le nom Adaptasi Perubahan Iklim (API).Le PMI a intégré les composantes du changement<strong>climatique</strong> dans ses programmes communautairesen quatre étapes. La première étape se concentresur les activités de plaidoyer, de sensibilisation etd’orientation, avec à la fois une sensibilisation interne(au sein du PMI) et externe au niveau gouvernementale,communautaire et des parties prenantes. Uneorientation et une sensibilisation sur l’API sont égalementfournies à l’équipe dirigeante du PMI, au personnelet aux bénévoles.Un réseau est développé avec les organisationsconcernées dans les efforts d’API, tels que le ministèrede l’Environnement, le Forum indonésien pourl’environnement, l’agence de météorologie et degéophysique, l’Institut indonésien des sciences,le <strong>Centre</strong> pour la recherche forestière internationale,et Pelangi Indonésie.« Le terme ‘changement <strong>climatique</strong>’ semble trèsabstrait pour la plupart des gens. Cependant lePMI estime que c’est le moment opportun pouréduquer et informer le public par le biais de nos programmescommunautaires », dit Maria Rosa AswiReksaning tyas, responsable de la division communicationdu PMI.« Nous travaillons actuellement sur la première étapeaprès avoir lancé officiellement la campagne de sensibilisationdu public sur les questions de changement<strong>climatique</strong>, lors de la Journée mondiale de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong>/<strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong>, a déclaré Aswi. « Cette étapepourrait prendre un certain temps, mais nouscontinuerons à travailler en étroite collaboration avecl’association et les branches de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong>. »Pour la deuxième étape, le PMI vise à développerdes outils pour l’adaptation aux changements<strong>climatique</strong>s grâce à ses programmes communautairesdéjà lancés en Indonésie. Cela est possible avecdes nouvelles activités et des régions retenues pourle développement des mesures de changements<strong>climatique</strong>s dans le cadre des campagnes de réductiondes risques. Dans la troisième phase, il y auraune intégration des changements <strong>climatique</strong>s dansla gestion des risques de catastrophe et dans lesprogrammes communautaires, et la formation desjeunes de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong>, les réponses aux catastrophes,les équipes d’action communautaires etles bénévoles de santé des villages.Finalement, le PMI prévoit de promouvoir l’adaptationen introduisant des informations sur le changement<strong>climatique</strong> dans les programmes éducatifs,ainsi que dans les matériaux de formation.La communauté de Rawa Buaya est un exemplede la manière dont le PMI communique les questionsde changement <strong>climatique</strong> au public à traversles programmes en cours. « Ce n’est pas seulementsur la réduction des risques mais aussi sur la participationdu siège du PMI et des ONG qui travaillentsur le changement <strong>climatique</strong> », dit Achmad Djaelani.Les rôles de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong>et du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong>Les rôles de la Fédération internationale et de sesSociétés nationales sont essentiels, en particulierlorsque les collectivités mondiales font face à unesérie de conséquences croissantes dues au changement<strong>climatique</strong>.L’enquête 2006 du CRED indique que l’Asie reste larégion avec le plus de tués. En 2006 il y a eu 3,2 milliardsde dollars américains de dommages économiques,contre 1,05 milliard de dollars environ de 2000à 2004.La Fédération internationale doit s’efforcer de réduireles risques potentiels en renforçant les capacitésdans la préparation aux catastrophes et les interventions,dans les zones sujettes aux catastrophesnaturelles, selon Jeong Park, coordinateur de la gestiondes catastrophes en Indonésie.« Comme la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et le <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong>,nous devons traduire le phénomène scientifique enquelque chose que les gens peuvent comprendre »,a-t-il poursuivi.La voie à suivreLa réduction des risques communautaire intégrée/leprojet de changement <strong>climatique</strong> à Jakarta en estmaintenant à sa première phase. Elle a pris fin en2008 et est principalement axée sur la préparationaux catastrophes classiques en vue des changements<strong>climatique</strong>s. D’autres projets comprennentla dissémination et les activités de réduction desrisques et de l’orientation des dirigeants pour l’éducationcommunautaire.« La prise de conscience de l’importance de laréduction des risques communautaires intégréedevrait éventuellement être vue comme une améliorationde la préparation et l’implication de lacommunauté dans des campagnes de sensibilisation» a déclaré Jeong.« Les populations urbaines pauvres de Jakartasont cibler par ces programmes de changement<strong>climatique</strong>, la réussite conduirait à la réduction dela pauvreté. »Les groupes déjà défavorisés souffrent le plus pendantune catastrophe, en Indonésie, la réductiondes risques est une priorité logique au niveaucommunautaire.


<strong>Guide</strong> <strong>climatique</strong> de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong>et du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong>Dialogues


44 | <strong>Guide</strong> <strong>climatique</strong> de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> | Dialogues Dialogues | <strong>Guide</strong> <strong>climatique</strong> de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> | 45DialoguesTataua Pese se trouve sans nul doute à la lignede front du changement <strong>climatique</strong>. Il avance surla plage de sa maison située sur l’île du PacifiqueSud, le niveau de la mer augmente deux fois plusque le taux global moyen que les scientifiquesavaient prévu. Elle est en train d’éroder la coté.Comme dans de nombreux endroits dans le monde,les populations locales qui ont constaté deschangements rapides et dangereux se demandentpourquoi cela se produit, ce qu’il faut y faire etqui peut les aider.Si cela continue ainsi, il est à craindre que les neufatolls coralliens et les îles au nord de Fidji qui composentl’état polynésien de Tuvalu vont disparaîtred’ici un siècle. La population risque de disparaîtred’ici quelques décennies.Pese, le responsable chargé du changement <strong>climatique</strong>et de la gestion des catastrophes de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> de Tuvalu, a déclaré à ses collègues lorsd’une conférence de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> / <strong>Croissant</strong><strong>Rouge</strong> à La Haye, « Notre point culminant s’élèveseulement à quatre mètres au-dessus du niveaude la mer. La plupart des gens vivent entre un et troismètres. Mon pays est à 100 % vulnérable ».Avec une surface de seulement 26 kilomètres carrés,les 10000 habitants de Tuvalu résident tous sur lacôte. A quelques minutes de marche de tout coté,vous rejoignez la côte opposée. A l’arrivée desgrandes vagues, des raz-de-marée, il n’y a nullepart où aller. Sauf si vous tenez compte de laNouvelle-Zélande où résident déjà 4.000 Tuvaluanset une admission accrue de 75 par année contribueà augmenter leur nombre.Tataua Pese ne va nulle part. Il sera le dernier àrester s’il a le choix, le dernier à embarquer dansdernier des navires, même si avant que ce journ’arrive beaucoup peut être fait pour aider les insulairesà s’adapter à l’évolution de la situation. Tout n’estpas perdu. Il y a encore de la vie dans les atolls.Leur niveau dépend des partenariats, estime leTuvaluan. Parce que les défis sont si immenses,parce que le temps passe plus vite dans le PacifiqueSud, parce que les ressources sont limitées, lespersonnes qui font face aux changements doivents’unir. Selon Pese les connaissances doivent êtrerassemblées, les stratégies doivent être partagéeset les moyens disponibles alignés.« Ce n’est pas quelque chose que vous faîtes seul.Avec des îlots comme ceux-ci, il est très importantpour les parties prenantes de travailler main dansla main et de savoir qu’il chacun fait et ce que réussit», a-t-il soutenu. « Ensemble nous pouvons fairebeaucoup plus ».Le dialogue recherchéà travers le mondeLe Mouvement de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du <strong>Croissant</strong><strong>Rouge</strong> ne travaille jamais en isolement, que ce soitsur les îlots ou ailleurs. Mais les partenariats, l’unede ses orientations stratégiques, n’ont jamais étéplus importants que dans le contexte du réchauffementde la planète. Comme les Sociétés nationales« Mon Paysest vulnérableà 100 % »TATAUA PESE, TUVALUse sont lancé sur les programmes sur les changements<strong>climatique</strong>s de par le monde, elles ont recherchéle dialogue avec les gouvernements et les autoritéslocales, les bureaux météorologiques, lesuniversités et d’autres centres du savoir, ainsi queles ONG et la société civile. En tendant la main auxautres, ils ont commencé à créer un réseau.Peut-être que la coopération est plus facile dansun très petit pays. Tout le monde se connait.Cependant, lorsque la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> a manifestéses inquiétudes par rapport aux changements <strong>climatique</strong>s,elle a surpris le gouvernement de Tuvalu.La <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> était-elle devenue préoccupée parl’environnement ?La Société nationale a expliqué les conséquences humanitairessur lesquelles elle souhaite mettre l’accent.A travers sa présence communautaire, elle était trèsbien placée, en particulier pour sensibiliser les insulaireset pour élaborer une réduction des risques.Aujourd’hui Tataua Pese est proche du gouvernement,proche du bureau météorologique, et trèsproche de l’agence nationale de gestion des catastrophesoù le coordinateur dépend de l’appui dela <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong>. « Il ne dispose pas de personnel »,a déploré Pèse, « mais nous avons la capacité denos bénévoles. Le coordinateur l’apprécie ».En particulier en période d’inondations. Parallèlementà des mesures de sensibilisation et de réductiondes risques, la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> a aussi renforcésa riposte aux catastrophes. Autrefois les insulairespouvaient prédire de fortes marées exceptionnelles.Elles se produisaient au début de chaque annéedans les îles. Maintenant, elles surviennent à toutmoment, dont les plus envahissantes de janvierà avril. La <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> aide à l’évacuation et àconstruire les abris, et se concerte avec les autoritéset les ONG sur les mesures de protection des lieuxparticulièrement menacés.Ce que Pese craint le plus, c’est un raz de maréecausé par l’un des cyclones toujours plus fréquents.« cela n’est pas encore arrivé, mais je suis sûr queça va venir », dit-il, prédisant une catastrophemajeure.L’appui à la coopération dans tous les domainesprovient du Réseau action climat de Tuvalu (Tucan),dont Pèse est un membre fondateur. En tant quegroupe de travail, il réunit le gouvernement, l’église,les ONG et la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong>. A travers le Tucan, leWWF a appuyé l’élaboration d’outils pour évaluerles dangers qui se posent à la communauté etcomment y faire face.Tel est le travail d’équipe, la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> a retardéle lancement de ses propres évaluations de lacommunauté (voir Réduction des risques sur lacommunauté) jusqu’à l’achèvement des outils etune approche commune pourrait être mise enœuvre. « La <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> a un rôle bien défini icidans les îles. Nous disposons de nos propres activitéset programmes mais avec Tucan nous faisonsles choses en groupe », dit Pèse. La sensibilisationen fait partie, ce qui est tellement plus influente lorsqueles organisations s’entendent sur le messagequ’elles veulent faire passer.


46 | <strong>Guide</strong> <strong>climatique</strong> de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> | DialoguesDes femmes puisent l’eau potable de la rivière Jamuna débordante à Aricha en Bangladeh. Photo : Reuters/Rafiquar RahmanAider les populations vulnérablesà s’aider elles-mêmesLa coopération fonctionne mieux quand tout le mondeconnaît ses propres priorités. Les réseaux commeTucan ne peuvent que renforcer cela car la définitionde ce que l’on fait, et de ce que l’on ne fait pas,est une condition préalable à son fonctionnement.A l’occasion de la Journée mondiale de l’environnement,le 5 juin, la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> de Tuvalu a mené unecampagne avec les autres pour permettre aux habitantsde l’île d’entretenir leur propre environnement.« C’est l’une de nos plus grandes journées de nettoyage.Nous nettoyons le long de la côte pour protégerle corail. Le déversement d’ordures là-bas estune habitude nationale, mais il détériore le corail dulagon, et de cet fait, nous avons lancé une campagnede prévention ».Il n’y a rien de mal à cela. Il n’y a rien contre à promouvoirl’énergie propre pour les îles, même si lesémissions de gaz à effet de serre à Tuvalu sontmoins importantes que la flatulence d’un troupeaude vaches dans un champ en Allemagne. Cela pourraitmême gêner les plus grands producteurs dumonde, dont la pollution réchauffe l’océan et quisont à l’origine des plus gros dommages aux coraux,à aller plus vite.Pour la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> l’événement du 5 juin n’est passimplement un effort environnemental. Des corauxsains soutiennent les moyens de subsistance locale,réduisant au final la vulnérabilité des habitantsde l’île aux changements <strong>climatique</strong>s. De même,la plantation d’arbres le long de la côte pour réduirela force des vagues, et donc l’érosion côtière, est laplus importante leçon. « Notre tâche principale »,dit Pèse, « est de travailler avec les communautéspour comprendre ce qui se passe et comment ellespeuvent réduire l’impact ».Ceci est au cœur du travail de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> /<strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> : aider les vulnérables à s’aidereux-mêmes. C’est d’autant plus facile pour lesSociétés nationales car leur rôle d’auxiliaires indépendantsdes autorités publiques dans les actionshumanitaires est clairement décrit dans les accordsexistants avec les gouvernements.Certaines Sociétés nationales ont pu influencer la politiquenationale. Comme la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> du Nicaragua.Elle joue un rôle clé dans le Plan national de gestiondes risques du pays, en travaillant avec les décideursau niveau national et régional afin de renforcer leurréponse collective aux catastrophes, de la formationà la coordination des procédures de réponse.L’un des enseignements tirés de l’expérience a étél’importance de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du <strong>Croissant</strong><strong>Rouge</strong> comme lien entre le changement <strong>climatique</strong>et la gestion des risques de catastrophe. Dans laplupart des pays les changements <strong>climatique</strong>s sontpris en charge par les ministères de l’Environnementqui mettent l’accent sur les problèmes de pollution,avec peu d’implication des catastrophes connexes.La <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et le <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> peut faciliterle dialogue et renforcer le volet gestion des catastrophes(GC) dans la politique nationale sur les changements<strong>climatique</strong>s.La <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> vietnamienne est une autre Sociétéqui assure le lien entre un système national de GCet les acteurs des changements <strong>climatique</strong>s et lesinstituts de l’environnement. Lorsque le bureau degestion des catastrophes du pays n’a pas été invitéà une conférence sur les changements <strong>climatique</strong>sorganisée par un organisme gouvernemental,la Société a pris contact avec l’agence concernée,a manifesté son intérêt et a été depuis lors incluedans ce réseau. En Afrique australe, la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong>mozambicaine a réuni les organismes gouvernementauxet les dirigeants communautaires au niveaunational, du district et au niveau local pour partagerdes informations sur les conditions <strong>climatique</strong>s extrêmeset la nécessité de développer plus de résistanceaux tempêtes, aux inondations et aux sécheresses.La <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> du Malawi travaille en collaborationavec le service météorologique et les chefsdes communautés rurales pour veiller à ce que lesagriculteurs de subsistance reçoivent, comprennent,aient confiance et agissent sur la base des informationssur le climat produites par les scientifiques.


48 | <strong>Guide</strong> <strong>climatique</strong> de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> | Dialogues Dialogues | <strong>Guide</strong> <strong>climatique</strong> de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> | 49« Nous avons peut-êtredéjà abordé le changement<strong>climatique</strong>, seulementnous ne le savionspas ».BEVITA DWI MEIDITYAWATI, Indonesietête commençait à tourner : elle n’avait rien appris,même de vaguement utile.Le défi est réciproque. De plus en plus d’institutsscientifiques s’intéressent au changement <strong>climatique</strong>,et certaines universités développent desprogrammes. Mais la plupart d’entre eux sont axéssur la science, cherchant à faire de la rechercheet à la publier dans des revues scientifiques dansun langage compliqué. Comment les connaissancespeuvent être communiquées aux personnes vulnérablesde telle façon qu’elles profitent aussi à ceuxqui ont un faible niveau d’éducation sans compromettrela complexité scientifique est quelque choseà laquelle les universitaires veulent aussi trouverdes réponses.Une question posée par certaines Sociétés nationalesest la suivante : jusqu’où l’information doit elleêtre complète ? Il n’est pas facile de répondre auxincertitudes qui font partie de la science.Une étroite collaboration avec les collectivités localeset la communauté est la clé pour le succès de sonplan de gestion des catastrophes à long terme, àcommencer par le village jusqu’au niveau du sousdistrict,de la régence et de la province sous formed’une assistance technique et financière. Les organismeschargés des affaires de santé, sociales, destravaux publics, de l’éducation, de l’approvisionnementen eau et de la sylviculture peuvent tous enfaire partie.Les structures et les processus rendent un grandservice au PMI. Ce n’est que maintenant que leschangements <strong>climatique</strong>s en tant que tels ont commencéà être intégrés dans les activités de la Sociéténationale, mais les programmes de préparationauraient pu être rédigés pour cela. « Nous avionspeut-être commencé à faire face aux changements<strong>climatique</strong>s », explique le coordinateur de lapréparation aux catastrophes du PMI, Bevita DWIMeidityawati, « seulement nous ne le savions pas. »pas l’orientation car elle contribue déjà à réduire lesrisques de catastrophe ni ne serait une entorse à lapratique du partenariat, « intensif » souhaité par lePMI avec la communauté, le gouvernement et touteautre institution ou ONG qui partagent cet intérêt.Parmi les enseignements tirés de l’expérience, BevitaDWI cite l’importance de l’intégration du conceptcommunautaire de préparation aux catastrophesdans la collectivité locale. Ceci peut se faire, dit-elle,en intégrant le plan d’action communautaire dansla stratégie de développement du gouvernement.Il semblerait que le PMI soit sur la bonne voie. Legouvernement tient à reproduire ce qu’il a réalisédans l’ouest du Sulawesi et ailleurs dans d’autresendroits, avec ou sans la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong>.Voilà ce qu’est vraiment du réseautage.Aux Pays-Bas, la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> a montré ce qu’onpeut réaliser en réunissant les gens. Des vagues dechaleur au cours des dernières années ont provoquéde plus en plus de morts et la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> a estiméque les Pays-Bas n’étaient pas préparés pour despériodes de chaleur plus fréquentes et plus longues.A travers la promotion de la préparation aux canicules,la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> a entamé un dialogue avec leministère de la Santé et plus de 60 organisations.Ils ont trouvé des partenaires inattendus – dans laconstruction, le secteur de la santé, les centres deconnaissances et d’ailleurs – et créé une large plateformerecommandant l’action qui a abouti à un plannational de canicule, qui est entré en vigueur en 2007.Le dialogue avec les centres de connaissances estfondamental mais peut s’avérer difficile. Un employéd’une Société nationale en Amérique du Sud racontequ’à l’occasion du lancement d’un programmesur les changements <strong>climatique</strong>s, elle s’est rendueà son bureau météorologique pour obtenir desconseils. Ils ont fourni énormément d’informationssur l’agriculture et les précipitations qu’elle a étudiéesavec zèle pendant plusieurs mois. Finalement, saEtroite collaboration avecles collectivités localesL’organisation de réunions avec les bureaux météorologiquespour discuter de leurs connaissanceset lacunes sur les conséquences attendues deschangements <strong>climatique</strong>s, et avec les institutionsacadémiques pour prendre connaissance de cequ’ils font et ne font pas dans la recherche et l’appuiaux politiques du gouvernement constitue le pointde départ.Pour Palang Merah Indonésie (PMI) de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> indonésienne, le dialogue avec les centresde connaissances a eu lieu par l’intermédiaire duréseau sur les changements <strong>climatique</strong>s dont ils fontpartie. Aussi bien le Bureau météorologique nationalque l’Université agricole de Bogor sont dans legroupe qui comprend aussi le ministère de l’environnementet un institut de recherche indépendantqui le conseille, les Amis de la Terre Indonésie,l’Agence américaine pour le développement international,le WWF et d’autres organismes.La localité de Polewali Mandar dans l’ouest deSulawesi en est un exemple. En coopérant avec la<strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> danoise en 2003, le PMI a introduit unprogramme quinquennal communautaire de préparationaux catastrophes dans quatre provinces,y compris dans l’ouest du Sulawesi. Elaboré conformémentavec les structures gouvernementales,il couvrait 15 villages dont trois de Polewali Mandar.Il s’agissait d’une approche ascendante, les communautésidentifiant elles-mêmes et définissant lesrisques potentiels à leur vie et à leurs moyens desubsistance, et dressant un plan d’action pour éviter,ou du moins diminuer, les conséquences négatives.Les menaces sur Polewali Mandar proviennent principalementde l’érosion marine et des inondations.Les villages sont situés le long des plages, coincéentre la mer d’un côté, le fleuve de l’autre. Un projetpour briser les vagues et la plantation de mangroves,pour protéger le littoral ont déjà apporté une amélioration,avec la construction d’un poste de santé etl’approvisionnement en eau potable.Une réponse adaptée aux changements <strong>climatique</strong>spourrait renforcer le programme mais ne modifierait


50 | <strong>Guide</strong> <strong>climatique</strong> de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> | Dialogues : <strong>Guide</strong> pratiqueUne femme au Kenya lutte pour trouver assez d’eau après le manquement des pluies en 2005. Environ 2.5 millions de personnesont besoin d’aide d’urgence et trente pour cent du bétail est mort. Photo: Anthony Mwangi/<strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> KenyaDialogues<strong>Guide</strong> PratiqueLa <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et le <strong>Croissant</strong><strong>Rouge</strong> ne travaillent pas en isolementet ceci est particulièrementvrai pour le travail sur le changement<strong>climatique</strong>. Il est essentield’établir et de maintenir descontacts avec le gouvernementau niveau local et national, lescentres de connaissances commeles bureaux météorologiqueset les universités et d’autres acteursde la société civile.Le travail de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> /<strong>Croissant</strong> <strong>Rouge</strong> sur le changement<strong>climatique</strong> devrait être liéaux politiques gouvernementales.Dans de nombreux pays, laSociété nationale a conclu unaccord avec le gouvernement etle dialogue avec les autoritéspourrait être considéré dans cecontexte. Une Société de la<strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> ou du <strong>Croissant</strong><strong>Rouge</strong> pourrait même être partieprenante dans l’élaboration de lapolitique nationale sur les conséquenceshumanitaires des changements<strong>climatique</strong>s, comptetenu que la réduction et l’adaptationdes risques <strong>climatique</strong>s estquelque chose de nouveau pourla plupart des gouvernements.Cette section vous donne dessuggestions pour renforcer oupour initier de nouveaux partenariatset sera particulièrement utilepour le point de contact dechangement <strong>climatique</strong> de votreSociété nationale.Ultérieurement, lorsque d’autresdépartements de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong>/ <strong>Croissant</strong> <strong>Rouge</strong> auront intégréle changement <strong>climatique</strong> dansleur planification et leurs programmes,cette section leur seraaussi utile.Dialogue avecles centresde connaissancesEtant donné que le changement<strong>climatique</strong> est une grande question,il est important que ce queles informations de votre Sociéténationale à ce sujet soient fondéessur les données scientifiques.Pour cela, vous avez besoind’avoir une bonne relationavec les centres de connaissancesde votre pays.Une grande partie de la connaissancepeut être consultée auBureau national de météorologieet parfois au sein des universités.Toutefois, leur premier objectifest d’effectuer de la recherche etde publier les résultats de façontechniquement rigoureuse. Pourde nombreux scientifiques communiquerleurs connaissancesd’une façon compréhensiblepour tout le monde en reflétanttoujours la complexité scientifiqueest un défi.Il peut être difficile de gérer leursinformations, en particulier lesincertitudes qui font partie intégrantedu monde scientifique.Etant donné qu’on ne peut pass’attendre à ce que le personnelde la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> / <strong>Croissant</strong><strong>Rouge</strong> se familiarise avec les aspectstechniques de la sciencedu climat, il est parfaitement raisonnablede demander aux expertsd’essayer de simplifier leursmessages clés.Si votre Société nationale contribueà les diffuser, les expertsdoivent s’assurer que les aspectsles plus importants des changements<strong>climatique</strong>s sont exprimésdans un langage clair. Ne jamaishésitez à demander un éclaircissementet une simplification enétudiant la science <strong>climatique</strong>.La plupart des travaux sur lascience des changements <strong>climatique</strong>sconcernent des prévisionspour les prochaines décennies etmême pour les prochains siècles.Cela a commencé à changer lentementet il y a davantage de recherchessur les changementsobservés dans les régimes <strong>climatique</strong>set les phénomènes extrêmes.En outre, les prévisions àcourt terme des précipitationsintenses, les cyclones tropicauxet même les pluies saisonnièresse sont considérablement amélioréeset peuvent être très utilespour la planification de la gestiondes catastrophes (voir le guidesur la gestion des catastrophes :<strong>Guide</strong> et réduction des risquesdans la communauté).


52 | <strong>Guide</strong> <strong>climatique</strong> de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> | Dialogues : <strong>Guide</strong> pratique Dialogues : <strong>Guide</strong> pratique | <strong>Guide</strong> <strong>climatique</strong> de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> | 53Liste de vérification• Organisez des rencontres avecvotre Bureau national de météorologieet d’autres centres deconnaissances comme lesuniversités.• Discutez avec eux de leurconnaissance et lacunes sur lesimpacts attendus des changements<strong>climatique</strong>s dans votrepays.• Est-ce que votre bureau météorologiquereçoit des prévisionssaisonnières (des schémas météorologiquespour les prévisionssur trois mois) et comment lesutiliser et les communiquer à lapopulation ?• Attendez-vous à être submergépar des mots et des chiffres compliqués.Soyez prêt à demanderà plusieurs reprises un éclaircissementet une simplification vouspermettant de transmettre le bonmessage du centre de connaissanceaux personnes à risque.• Identifier les éventuels créneauxd’action de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong>/<strong>Croissant</strong> <strong>Rouge</strong>, comme établirun contact entre les centres deconnaissances et les communautésafin de leur permettre demieux comprendre les besoinset les questions des personnesles plus vulnérables, ou d’assurerune communication sur les prévisionsà plus long terme aux communautéslocales (voir tableau àdroite).• Demandez à vos experts en changement<strong>climatique</strong> de contribuerà vos publications et autres outilsde communication (tels que lesvidéos et productions théâtrales)pour vous assurer que ce queécrivez, dites ou décrivez estcorrect.El Niño et les prévisionssaisonnièresOutre les changements <strong>climatique</strong>s,un autre domaine de dialoguesavec les centres deconnaissances sont les prévisionssaisonnières.Pendant des siècles, les gensont observé les tendances etles caractéristiques en matièrede précipitations et de températures.Le constat de relationsentre les phénomènes, conduitsouvent à des prévisions raisonnablementfiables. Par exemple,les pêcheurs au Pérou ontconstaté pendant des sièclesqu’à peu près tous les quatreà sept ans vers décembre, leseaux de l’océan Pacifique deviennentanormalement chaudesau large des côtes, cequi conduit à des conditionsplus humides et plus chaudespour les mois suivants. Ils appellentce phénomène El Niño,et des informations à ce sujetpermettent aux agriculteursd’adapter leurs décisions deplantation et d’améliorer lesrécoltes.Les récents progrès scientifiquesnous ont permis de comprendreles rapports entre lesPiègesLa science du changement <strong>climatique</strong>peut être présentée defaçon très abstraite ou complexe.Ne soyez pas intimidés; soyezpatients et exprimer votre besoinde messages simples.phénomènes comme El Niño etles conditions <strong>climatique</strong>s saisonnières.Il existe des preuvesabondantes de la relation entrele phénomène El Niño et la sécheressedans diverses régionsdu globe, y compris en Afriqueaustrale, en Asie du sud-est etau nord-est du Brésil.Les climatologues et les servicesmétéorologiques sont entrain d’élaborer des prévisionssaisonnières pour de nombreusesrégions à travers le mondesur la base des conditionsocéaniques et atmosphériquesobservées et prévues. Ces prévisionspeuvent parfois desmois à l’avance, fournir desconseils sur diverses questionsallant des cyclones au paludismeet potentiellement aider desmillions de personnes. La <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et le <strong>Croissant</strong> <strong>Rouge</strong>peuvent utiliser cette informationpour planifier les travauxen matière de sécurité alimentaire,de santé, d’eau et de gestiondes catastrophes. Le<strong>Centre</strong> <strong>climatique</strong> peut vousaider à utiliser ces prévisionset à vous relier à ces institutionsappropriées.OpportunitesUne Société nationale de la<strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> ou du <strong>Croissant</strong><strong>Rouge</strong> peut être un moyen intéressantà travers lequel les centresde connaissances peuventcommuniquer.Dialogue avec votregouvernementTous les gouvernements ont unpoint de contact sur le changement<strong>climatique</strong>, souvent baséau ministère de l’Environnementou au Bureau de la météorologie.Vous pouvez trouvez les coordonnéesdes contacts sur le siteweb de la CCNUCC. Cette personneconstitue un éventuelpoint d’entrée pour plus decommunication et de dialogueavec votre gouvernement.Un premier sujet de discussionavec le point de contact est desavoir comment la structure degestion des catastrophes devotre pays est liée à l’élaborationdes stratégies d’adaptation auxchangements <strong>climatique</strong>s.Comment la Société nationale,par le biais de ses contactsgouvernementaux, peut-elles’engager dans la réductiondes risques <strong>climatique</strong>s ?Après les premières réunions etle partage d’informations, il estimportant pour la Société nationalede formuler ce qu’elle veutobtenir de ce dialogue en termesde politiques, de connaissances,d’amélioration de la qualité desprogrammes et de la mobilisationdes ressources humaines et financières.Cela donne au dialogueun ordre du jour et un dialogueplus axée.Avec ce que vous savez sur ceque le gouvernement fait et nefait pas pour réduire les risquesdu changement <strong>climatique</strong>, vouspouvez obtenir une meilleureimage du rôle que vous pouvezjouer pour renforcer la politiquenationale.Une des principales responsabilitésdes gouvernements est desensibiliser le public sur les risquesdes changements <strong>climatique</strong>s.La <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong>/ <strong>Croissant</strong><strong>Rouge</strong> peut contribuer avec sonréseau national de brancheslocales et de volontaires desactivités de sensibilisation.Lorsque certains risques dominantssont identifiés, vous pouvezaider à définir des stratégiesafin de les éliminer.Les gouvernements ont souventun groupe consultatif sur leschangements <strong>climatique</strong>s avecles acteurs de la société civile.La Société nationale peut proposerd’adhérer. En effet, les pointsde contact sur les changements<strong>climatique</strong>s valorisent beaucouple rôle d’appui que les Sociétésnationales peuvent jouer dans lesmessages-clés sur la sensibilisationet l’adaptation aux communautésvulnérables. Assurez-vousde renforcer votre présence dansles communautés dans des régionsoù les programmes du gouvernementpeinent à atteindre.Si votre pays a une plate-formenationale sur la réduction desrisques de catastrophes à laquellevotre Société nationaleparticipe, cela pourrait servirde tribune où vous pouvez proposerune discussion sur lesconséquences humanitairesdes changements <strong>climatique</strong>s.Vous risquez d’être bloqué auniveau national. Vous devez aussiinitier ce dialogue avec les communautéslocales, en particulierdans les parties les plus vulnérablesde votre pays et / ou dansdes endroits où la Société nationaledispose déjà de programmesde santé ou de réductiondes risques. Le Mouvement dela <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du <strong>Croissant</strong><strong>Rouge</strong> est dans une positionidéale pour stimuler le dialoguepolitique avec la collectivité localeet de la relier au dialoguenational, et vice versa. VotreSociété nationale peut jouer unrôle important en veillant à ceque la discussion porte bien surles défis et opportunités poséspar les changements <strong>climatique</strong>sparmi les personnes les plusexposées.Liste de vérification• Contactez votre point de contactsur les changements <strong>climatique</strong>spour apprendre davantage surles politiques de vos gouvernementssur l’adaptation aux changements<strong>climatique</strong>s.• Lisez les documents pertinents(comme les communications nationaleset les PANA)• Vérifiez si, et comment, la structurede gestion des catastrophesest liée à la lutte contre les changements<strong>climatique</strong>s.• Vérifiez si votre gouvernementdispose d’un groupe consultatifpour ses politiques d’adaptationaux changements <strong>climatique</strong>s.La Société nationale peut-elles’y engager ?• S’il existe une plate-forme nationalesur la réduction des risquesde catastrophes, assurez-vousque les risques des changements<strong>climatique</strong>s y soient abordés.


54 | <strong>Guide</strong> <strong>climatique</strong> de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> | Dialogues : <strong>Guide</strong> pratiqueDialogues : <strong>Guide</strong> pratique | <strong>Guide</strong> <strong>climatique</strong> de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> | 55• Identifiez ce que la Société nationalepourrait faire pour contribuerà l’élaboration de politiquesnationales sur la réduction desrisques <strong>climatique</strong>s.• Consacrez-vous à un dialoguepermanent avec le gouvernementafin d’être informés de l’évolutiondes politiques pertinentes.PiègesLa plupart des gouvernementscontinuent de considérer les politiquessur les changements <strong>climatique</strong>scomme des questionsenvironnementales et ils risquentde ne pas s’intéresser à l’aspectgestion des risques de catastrophes.De même, de nombreusespolitiques de gestion des catastrophesne traitent pas des risques<strong>climatique</strong>s.Ne vous découragez pas, maisconsidérez cela comme une opportunité.Ne restez pas bloquéau niveau national, aider lesbranches à interpeller les autoritéslocales sur la réduction desrisques <strong>climatique</strong>sOpportunitésLe fait qu’il y ait souvent un décalageentre les changements<strong>climatique</strong>s et les politiques surles catastrophes crée une occasionpour la Société nationale defaciliter le dialogue entre les deuxcommunautés et d’aider ainsi àrationaliser ces deux domainesvitaux.Vous pouvez engager votre réseaude volontaires et de brancheslocales dans les activités desensibilisation sur les risques liésaux changements <strong>climatique</strong>s.Dialogue avec les ONG,les donateurset le secteur privéL’intérêt dans le changement <strong>climatique</strong>croit rapidement au seinde nombreux organismes.Pourtant, étant donné que la discussiondes risques liés auxchangements <strong>climatique</strong>s estquelque chose de relativementnouveau, on peut s’attendre à ceque, comme votre Société nationale,ils tentent d’augmenter leurcapacité à comprendre et à résoudrele problème. En raison del’ampleur de la question, personnene peut à lui seul luttercontre les changements <strong>climatique</strong>s.La coopération est doncune pierre angulaire de l’approchede réduction des risques liésaux changements <strong>climatique</strong>s.Les ressources (humaines, financièreset de temps) sont limitéespar conséquent nous devonstravailler ensemble pour plusd’efficacité.La coopération fonctionne mieuxlorsque toutes les parties reconnaissentles similitudes et les différencesdans leurs propres programmes.Par exemple, il n’y arien de mal à ce que votreSociété nationale fasse la promotionde l’énergie propre (commele propose bon nombred’ONG environnementales), maisle fondement de notre travail estd’aider les vulnérables à s’aidereux-mêmes contre les risques<strong>climatique</strong>s comme les inondationset les sécheresses. Les entreprisespeuvent vouloir vendredes biens et services de réductiondes risques que dans leszones rentables, à l’exclusiondes communautés les plus menacéespar les risques <strong>climatique</strong>sque la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong>/<strong>Croissant</strong> <strong>Rouge</strong> prend en charge.Lorsque ces différentes positionssont claires et reconnues,la coopération a des bases plussolides et des partenariats inattenduspeuvent naître.N’oubliez pas que votre Sociéténationale peut aider à initier denouveaux partenariats et de nouvellescoalitions aux changements<strong>climatique</strong>s. Elle peut apporterune crédibilité, une légitimitéou une reconnaissance denom importantes aux nouveauxefforts de collaboration, en accélérantle processus de sensibilisationet de réduction desrisques.Liste de vérification• Identifiez les organismes qui sontactifs ou qui peuvent manifesterun intérêt dans la réduction desrisques <strong>climatique</strong>s et essayer desavoir ce qu’ils font, ont l’intentionde faire, ou sont capablesde faire.• Vérifiez si les donateurs ont desprogrammes pouvant financerles activités sur les changements<strong>climatique</strong>s entreprises dans votrepays.• Savez si les acteurs du secteurprivé peuvent commencer à travailler,ou à soutenir les travauxsur les questions liées aux changements<strong>climatique</strong>s.• Savez si une coopération estpossible, par exemple la sensibilisationdu public sur les risques<strong>climatique</strong>s.• Vérifiez si les actions peuventêtre complémentaires. Les ONGactives dans différentes régions,ou qui travaillent sur des questionsdifférentes mais connexes,peuvent renforcer les compétencesau niveau local. Par exemple,l’EVC de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> /<strong>Croissant</strong> <strong>Rouge</strong> peut être combinéeavec le programme agricoled’une ONG.PiègesMettre l’accent sur le programmede coopération de la Société nationale.Faire connaître clairementaux autres partenaires lessujets de coopération qui vousintéresse (comme les évaluationsdes risques du climat, ou de ciblerles plus vulnérables) et ceuxauxquels vous ne souhaitez pascontribuer (comme une propositionau gouvernement sur letransport public écologique).La Société nationale risque desubir des pressions pour prendreposition sur le changement <strong>climatique</strong>,ce qui serait une entorseà votre neutralité, par exemplesur les mesures gouvernementalesvisant à réduire les gaz à effetde serre. Soyez clair sur le faitque vous ne pouvez pas soutenirces positions, ceci ne signifiepas la fin du partenariat.OpportunitésLorsque les partenariats arriventà mettre en évidence ce qui lesunit, plutôt que ce qui les divise,(et les changements <strong>climatique</strong>sont beaucoup d’éléments quilient), ils peuvent se traduire parune amélioration des programmespour tous les partenaires.Par exemple, un partenariat entrele Bureau météorologique, laSociété nationale et les radioslocales peut améliorer la sensibilisationet les programmesd’alerte précoce pour tous.Les programmes établis par debons partenariats au niveau nationalet local peuvent être plusattractifs à financer pour lesdonateurs.


<strong>Guide</strong> <strong>climatique</strong> de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong>et du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong>Communications


58 | <strong>Guide</strong> <strong>climatique</strong> de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> | CommunicationsShahidul Islma, un bénévole du Bangladesh, prend part à une formation de préparation aux catastrophes à Kalaparam. Photo :Shehab Uddin/<strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> britanniquecomment les choses peuvent mal tournées, mêmesi une bonne prévision est disponible.A la Nouvelle-Orléans, un trop grand nombre depersonnes sont mortes soit parce qu’elles n’ont pasreçu l’alerte d’ouragans à temps et ne l’ont pascompris, elles ne s’y sont pas fiées, soit elle n’ontn’ont pas eu les moyens de réagir de manière appropriée– et ceci s’est passé dans une grande villedes Etats-Unis.Les gens doivent à la fois comprendre et se fier auxavertissements, et ils doivent avoir la capacité deréagir de manière adéquate. Même si l’événementest inévitable, les populations doivent savoir qu’ellespeuvent faire quelque chose.CommunicationsLes dernières décennies ont entraîné un changementconsidérable dans notre relation vis-à-vis du climat :les scientifiques ont des moyens plus sophistiquésde connaître l’avenir du climat, et nous savons maintenantque les changements <strong>climatique</strong>s augmententle risque de catastrophes.Les progrès scientifiques et technologiques récentsont conduit à une croissance significative des prévisionsqui peuvent contribuer à réduire l’impact négatifdes prédictions. Avec des prévisions allant destrajectoires de cyclones tropicaux à court terme àdes changements dans les modèles de précipitationsdus au changement <strong>climatique</strong>, l’humanité estconfrontée à deux nouveaux défis : non seulementla préparation du climat prévisible, mais aussi la nécéssitéde modifier les processus de décision envue d’intégrer les nouvelles informations.Pourtant, la seule existence de prédictions ne suffitpas. Les prévisions doivent être communiquées, etc’est un défi pour tous, en particulier dans les payspauvres ou dans les communautés pauvres despays riches. L’ouragan Katrina d’août 2005 a montréAu cours de l’année 2000, le bassin du fleuveLimpopo en Afrique du Sud a connu de très fortespluies qui se sont abattues pendant plusieurs joursà la suite de cyclones inhabituellement violents. Lesexperts savaient que toute cette eau qui coulait dansla rivière se traduirait par une inondation de grandeampleur, d’une ampleur jamais connue par les communautésrurales au Mozambique. Pourtant, trèspeu de villages ont été informés. La plupart descommunautés n’avait pas d’électricité ou de radio,les gens ont pourtant réussi à prédire les inondationsen observant les fourmis (ces insectes construisentleurs foyers en souterrain, et à la montée de la nappephréatique, ils ont quitté leurs fourmilières – ainsi lesgens ont su que l’eau montait).Un village a eu la chance qu’une personne qui avaitété informée s’y est rendue et a dit aux agriculteursqu’une grande inondation était en cours et qu’il fallaitévacuer. Toutefois, le chef local a demandé : « Quiêtes-vous et pourquoi dois-je faire ce que vous dites? Depuis l’époque de mes ancêtres, les inondationsont lieu après que les fourmis quittent leursfoyers. Maintenant, les fourmis n’ont pas bougé etvous venez me demander de partir ? ».Malheureusement, les inondations se sont produitessi rapidement que la nappe phréatique n’a pas eu letemps de monter, et les fourmis de réagir avant quela rivière ne déborde. Comme dans une grande par-


60 | <strong>Guide</strong> <strong>climatique</strong> de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> | Communications Communications | <strong>Guide</strong> <strong>climatique</strong> de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> | 61« Les communautéssavent que quelquechose est en trainde se passer »ATAIDE SACRAMENTO, MOZAMBIQUEtie de la vallée du Limpopo, de nombreuses personnesn’ont pas évacué. Près de 700 personnes sesont noyées.Il ne s’agissait pas d’un problème de connaissances,mais de partage des connaissances. Comment pouvons-nousmieux communiquer nosconnaissances ?Le climat mondial est en train de changer, et le passén’explique plus le présent. Les connaissances traditionnellessont de plus en plus fiables parce que notreexpérience du passé ne s’applique pas forcémentaux risques présents et futurs. Communiquer sur leschangements <strong>climatique</strong>s est essentiel pour réduireles risques de catastrophes.La Fédération internationale estime qu’il y a troismessages importants à transmettre à la population,selon le responsable des médias, Pierre Kremer :« Le risque de catastrophes <strong>climatique</strong>s augmente,les pauvres, les personnes âgées et les maladessont vulnérables de manière disproportionnée, maisnous pouvons nous y préparer ».Comment connaissons-nousl’avenir ?Au cours des dernières années l’information a été deplus en plus perçue comme un « bien » d’urgenceautonome, la communication comme un élémentclé de l’action humanitaire. « Les gens ont besoind’informations autant que d’eau, de nourriture, demédicaments ou d’abris », a déclaré Tony Vaux, unancien d’Oxfam qui fut le coordinateur des urgencesmondiales de l’organisation pendant près d’unedécennie.Dans le contexte des changements <strong>climatique</strong>s, lepersonnel et les volontaires de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> /<strong>Croissant</strong> <strong>Rouge</strong> doivent repenser la manière decommuniquer. Bien que la plupart des personnesvivant dans les communautés vulnérables ont déjàconstaté des phénomènes extrêmes inhabituels,souvent elles attribuent de tels phénomènes à desforces surnaturelles, comme un châtiment divin oul’intervention des ancêtres en colère. Ce type d’explicationconduit à la conviction que les choses vontbientôt revenir à la normale – ou, pire encore, aufatalisme et à l’inaction. Comme l’a indiqué une femmemozambicaine au cours d’un atelier participatif :« Si Dieu veut me punir, je vais être punie, peu importece que je fais ».Toutefois, cette forme de pensée peut être modifiéepar l’accès à de nouvelles informations. Après avoirété informé sur les bases du processus des changements<strong>climatique</strong>s et avoir regardé une courte vidéosur les impacts des inondations plus fréquentes enArgentine et au Bangladesh, la même agricultrice adéclaré : « Je pensais que ma communauté était laseule à être punie de façon aussi dure, et que celane se reproduirait plus. Mais je vois maintenant queles femmes à travers le monde souffrent de la mêmefaçon, donc peut-être qu’il est vrai que les pluiessont en train de changer et continueront de changer,et peut-être que je peux y faire quelque chose ».Maintenant les choses sont mieux organisées. Le systèmed’alerte aux cyclones mis en place par le gouvernementdu Mozambique fait appel à un systèmede code de couleurs associé à des drapeaux pourcataloguer les cyclones qui approchent. Un programmede préparation aux catastrophes de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> mozambicaine (CRM) a contribué à la conceptionet à la mise en œuvre de ce système. Elle a commencépar demander aux communautés lesméthodes de prédictions traditionnelles, et le partaged’informations sur de nouvelles façons de faire desprévisions. Ensuite, un système reconnaissable a étémis en place, basée sur les radios, les drapeaux et lessifflets pour la diffusion des alertes. Des voies de secourset d’autres options de réponse ont été identifiéeset diffusées au sein de la communauté. Ce processusde communication a grandement contribuéà minimiser les pertes en vies humaines au cours desviolents cyclones suivants qui ont frappé le pays.Au début de l’année 2007, dans son village dePambara, Anita et ses collègues membres du comitéchargé des catastrophes ont entendu les avertissementsofficiels au sujet du cyclone Favio sur les radios<strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong>. « D’abord les gens ne nous ontpas cru quand on leur a dit qu’un cyclone arrivait »,raconte-t-elle. « Ils nous ont demandé commentnous pouvions parler à Dieu pour obtenir des nouvellesde la météo. Donc, nous avons partagé lacommunauté en petits groupes, apporté une radioà chaque groupe et joué le communiqué du gouvernementafin qu’ils puissent l’entendre eux-mêmes. »« Nous leur avons conseillé de renforcer leurs maisons,d’attacher les toits et de garder leurs enfantsà la maison et de ne pas les envoyer à l’école. Lesmaisons ont été endommagées, mais personnen’a trouvé la mort ».Ataide Sacramento, le responsable de la gestion descatastrophes et chef de son propre projet pilote surles changements <strong>climatique</strong>s de la CRM, est de cetavis : « Les communautés savent que quelque chosearrive à eux et à leur environnement. Ils ne s’attendentpas à ce que nous venions leur dire que le climatest en train de changer. Ils le savent. Ils nousattendent pour trouver des solutions ».Malheureusement, les ressources de la CRM sontépuisées. La Société nationale a besoin de plus depersonnel technique ayant des connaissances surles changements <strong>climatique</strong>s et la réduction des risquespour lui permettre de sensibiliser toutes lescommunautés vulnérables sur les risques <strong>climatique</strong>sà travers le pays. L’importance est d’apprendrecomment communiquer nos nouvelles connaissancessur les conditions futures de telle façon qu’ellespuissent être comprises et inspirer confiance auxcommunautés que nous servons.Un ouragan de l’autre côtéDiane Turnquest, responsable de la gestion des catastrophesde la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> des Bahamas, tapotetrès doucement sur la table et souligne qu’elle et sescollègues se sont occupés des changements <strong>climatique</strong>sdepuis de nombreuses années, même s’ilsne l’ont pas appelé ainsi.Tunrquest, lors d’un séminaire pendant la conférencede la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> / <strong>Croissant</strong> <strong>Rouge</strong> sur les changements<strong>climatique</strong>s de juin 2007 à La Haye, racontel’histoire de l’événement le plus récent pour rappeleraux Bahamiens que tout pari est impossible lorsqu’ils’agit de la météo : l’ouragan Wilma – l’une des« tempêtes géantes » de la saison 2005 qui a trouvésa place dans les annales (en effet, il s’agit de l’ouraganAtlantique le plus intense jamais enregistré dansl’histoire).Après avoir décimé le sud de la Floride du côté dansla trajectoire nord-est, Wilma a surpris les habitantsde l’extrémité ouest de l’île de Grand Bahamas : lestempêtes se déplacement généralement du sud versle nord et contournent la partie ouest de GrandBahamas, mais Wilma est venu d’une autre direction.Par conséquence, les gens n’ont pas cru à la prévisionet lorsque la puissante tempête a frappé, ils ontété pris au dépourvu. Wilma a été si étendue quetout le bout de l’île a été frappé. Les habitants sesont vite rendus compte que l’eau plutôt que le ventserait le principal danger. Une houle de près de quatremètres de haut a emporté de nombreuses maisonset fait au moins un mort.


62 | <strong>Guide</strong> <strong>climatique</strong> de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> | Communications« Ce n’est que lorsquenous sommes à l’aisepour parler des changements<strong>climatique</strong>s ausein de la Société nationaleque nous pouvonscontinuer à nous adresseraux auditoiresexternes »ETHEL KAIMILA, MALAWILes habitants des Bahamas sont restés à se demanderce qu’ils pourraient faire pour se protéger à l’avenir,mais Turnquest dit que les gens sont maintenantmieux préparés, armés de la connaissance que leclimat est en train de changer et que des choses inhabituellessont plus susceptibles de se produire.La <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> des Bahamas a lancé une nouvellecampagne de communication sur les changements<strong>climatique</strong>s, qui inclut tout, des concours de vidéoet de spots télévisés du travail créatif auprès des enfantssourds de Nassau pour promouvoir la préparationet la réponse aux catastrophes parmi les personneshandicapées.Dans les termes de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> / <strong>Croissant</strong><strong>Rouge</strong>, Turnquest appelle à un « mandat clair de la<strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> internationale » sur les changements<strong>climatique</strong>s pour aider les Sociétés nationales commela sienne à porter des messages sur la préventiondes catastrophes à leurs gouvernements.Lors de la conférence de juin, il y a eu toutefois unconsensus général sur le premier défi de communicationpour la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et le <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong>était interne : convaincre les dirigeants que les changements<strong>climatique</strong>s devraient être un sujet de préoccupationdes Sociétés nationales.« Quand nous avons commencé à communiquer surles changements <strong>climatique</strong>s nous l’avons fait en internenotamment à un auditoire de hauts responsables», rappelle Kaimila Ethel, coordinatrice de programmede la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> du Malawi. « Commentallait-il affecter nos programmes ? Notre travail humanitaire? Quel en serait l’objectif et qui seraientles nouveaux partenaires ?« Ce n’est que lorsque nous sommes à l’aise pourparler des changements <strong>climatique</strong>s au sein de laSociété nationale que nous pouvons continuer ànous adresser aux auditoires externes », selonKaimila. Maintenant, la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> malawite travailleen collaboration avec le Service météorologiquenational pour produire des supports de communicationsur les changements <strong>climatique</strong>s qui peuventaider les agriculteurs qui vivent du minimum vital(et qui sont souvent analphabètes) à comprendreles implications de l’évolution des modèles de précipitationssur l’agriculture.Walter Cotte, le directeur chevronné de la réponseaux catastrophes de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> colombienne,a eu une expérience similaire : « Il y a certainementeu une période de réticence de ma Société nationaleà prendre part à ce type de travail – beaucoup deresponsables pensaient qu’il était trop compliqué etnous avions déjà assez de travail. Mais ensuite nousavons commencé à être de plus en plus touchés parles conditions météorologiques extrêmes. »Maintenant que nous sommes pleinement engagéssur la question, la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> colombienne est àl’avant-garde de la communication sur les changements<strong>climatique</strong>s au sein du Mouvement de la<strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> / <strong>Croissant</strong> <strong>Rouge</strong>, avec des stratégiesqui vont de la collaboration avec les programmesde communication universitaires à des spectaclesde marionnettes qui changent les comportementscommunautaires à travers les écoliers.Pour la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et le <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong>, resterà ne rien faire pendant que les personnes vulnérablessouffrent n’est pas une option.Il y a toujours quelque chose à faire au sujet des menacesque posent les changements <strong>climatique</strong>s. Lessystèmes d’alerte précoce, les maisons qui résistentaux typhons, la plantation d’arbres pour protégercontre les ondes de tempête et les glissements deterrain, et les plans d’évacuation ne sont que quelquesexemples de la façon dont la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> etle <strong>Croissant</strong> <strong>Rouge</strong>, en collaboration avec les communautés,les gouvernements et les agences humanitaires,peut soutenir la résistance.Selon Mohammed Mukhier, chef du Département depolitique et de préparation de la Fédération internationale: « Depuis de trop nombreuses années, leschangements <strong>climatique</strong>s ont été considérés commeune question essentiellement scientifique et environnementale.Mais nous avons déjà assisté à une manifestationdes changements <strong>climatique</strong>s au cœurmême de notre travail : Il s’agit d’un problème humanitaire.Il est clair que les changements <strong>climatique</strong>ssont quelque chose à laquelle nous ne pouvons niéchapper, ni ignorer. Nous devons anticiper seseffets et il nous faut agir maintenant ».Le succès de l’action demande une communicationefficace. Le climat mondial est en train de changer,et le Mouvement de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du <strong>Croissant</strong><strong>Rouge</strong> doit aussi changer sa stratégie decommunication.


64 | <strong>Guide</strong> <strong>climatique</strong> de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> | Communications : <strong>Guide</strong> pratiqueDes villageois au Bangladesh se sont rassemblés pour une pièce de théâtre de sensibilisation, faisant partie du programme desensibilisation et de préparation aux catastrophes. En conséquence, les villageois ont ensemble construit des ponts en bamboupour aider à évacuer les plus vulnérables. Photo : Shehab Uddin/<strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> brittaniqueCommunications<strong>Guide</strong> pratiqueDu point de vue de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du <strong>Croissant</strong> <strong>Rouge</strong>,il existe trois messagesimportants à transmettre auxparties prenantes :1 Le risque de catastrophes liéau climat augmente.2 Les pauvres, les personnesâgées et les malades sontvulnérables de manièredisproportionnée.3 Nous pouvons nous y préparer.Communiquer ces messagespeut constituer un défi : leschangements <strong>climatique</strong>s sontune question complexe, maisdoit être expliqués en termessimples et efficaces en vued’engager le personnel et lesvolontaires de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> /<strong>Croissant</strong> <strong>Rouge</strong> – et les communautésqu’ils servent.Les étapes suivantes devraientguider les Sociétés nationalesdans la façon de communiquersur les changements<strong>climatique</strong>s.Etape 1 :Etudier les changementsobservés et prévus dansvotre région.Une première étape consisteà obtenir une meilleure idée de lafaçon dont les précipitations, latempérature, les vents, les tempêteset autres phénomènesmétéorologiques ont changé oudevraient changer. Il vous faudrafaire appel aux personnes et institutionsqui ont un certain niveaud’expertise (voir Démarrer).Parfois, ces experts peuvent êtredifficiles à comprendre (voirDialogues).Votre rôle est d’interpréter leursconnaissances et de les reformulerd’une manière qui puisse êtrecomprise par ceux qui ont besoind’en apprendre davantage surcette question.Recueillir des exemples sur la façondont les autres institutionsont tenté de communiquer desmessages similaires. Chercherde l’inspiration et demander desconseils.Etape 2 :Définir votre public cibleet le changement que voussouhaitez obtenirAprès avoir appris ce qui est entrain de changer et ce que serontles incidences humanitaires deschangements <strong>climatique</strong>s dansvotre pays, vous devrez identifiervotre public. Il vous faudra différentesapproches de communicationselon que vous cherchezà atteindre le personnel, les volontaires,les communautés oules organismes publics. Assurezvousde comprendre les perspectiveset les priorités de votreaudience.Identifiez votre message quevous souhaitez partager avec votreaudience clé et ce que voussouhaitez voir changer suite àvotre message sur le changement<strong>climatique</strong>. Par exemple sidans votre programme de gestiondes catastrophes vous vousoccupez des bénévoles, voussouhaiterez peut-être souligner lebesoin de préparer pour des menacesqui n’ont jamais eu lieu ausein de la communauté. Si vousciblez les décideurs, vous souhaitezpeut-être les intégrer dansvotre Société nationale dans ledessin ou la mise en œuvre despolitiques gouvernementales etles programmes d’adaptation auxchangements <strong>climatique</strong>s.Etape 3 :Adaptez le contenuet le format de votre messageà l’audience ciblée.Quand vous communiquez surle changement <strong>climatique</strong>, vousdevrez garder en mémoire qu’ily a le choix entre la complexité etla clarté. Gardez le message-clépertinent mais simple, alorsl’audience ciblée comprendra,se rappellera et y répondra.Gardez le message autant quepossible accessible (voir encadrésur la page 64). Il est plus judicieuxd’inspirer la curiosité etle désir d’en apprendre plus àl’audience, plutôt que l’ennuià créer la confusion avec destermes compliqués et des théoriesdifficiles sur la scienceatmosphérique.


66 | <strong>Guide</strong> <strong>climatique</strong> de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> | Communications : <strong>Guide</strong> pratique Communications : <strong>Guide</strong> pratique | <strong>Guide</strong> <strong>climatique</strong> de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> | 67Augmentez la crédibilité enconstruisant sur les signaux duchangement <strong>climatique</strong> que lespersonnes ont déjà noté. Quandpossible, utilisez les pairs et despersonnes de confiance. Parexemple, si vous essayez d’atteindredes communautés rurales,une vidéo avec des commentairesdes agriculteurs seraprobablement plus efficacequ’une vidéo avec des commentairespar des experts<strong>climatique</strong>s.Pensez à d’autres moyens decommunications (par exempledes présentations, des brochures,posters, radio, vidéo etthéâtre).Etape 4 :Développer des outils,de communicationQuand vous développez desoutils rappelez-vous que les genssont bombardés avec des messagescompétitifs à leur attention: des programmes gouvernementauxsur des élections descampagnes de marketing destinésà vendre du savon. Votremessage du changement <strong>climatique</strong>sera facile à oublier ou àignorer, excepté s’il attire l’espritet le coeur de l’audience ciblée.Soyez créatif : essayez d’attirerl’attention des gens par des approchesinnovatrices (par exemplepar l’humour, l’esthétique,l’utilisation d’outils surprenantspour illustrer des concepts clés).Jouez avec des mots et desimages. Par exemple un béné-Ce que les communautésdoivent savoir sur le changement<strong>climatique</strong>Rappelez-vous qu’en utilisant desméthodes multiples de communicationvous avez plus de chanced’impliquer les gens. Racontezaux gens dans les communautésque le changement <strong>climatique</strong>est causé par du fuel, du gaz,du charbon et des arbres partoutdans le monde et que les gaz ontformé une sorte de couvertureautour du monde, qui laissetraverser le soleil mais empêchela chaleur par s’échapper dansl’espace.Le réchauffement de la planètea changé le temps.Le changement principal est quele temps est devenu plus extrême.Quand il pleut, les pluiessont plus violentes. Quand letemps est sec, la sécheressedure plus longtemps. La glaceet la neige fondent sur les montagnesqui résultent d’abord à plusd’eau dans les rivières et ensuiteà moins d’eau (quand les glaciersn’existeront plus). Les tempêteset les cyclones peuvent êtreplus violents et ont lieu dansdes endroits inhabituels et provoquentplus de précipitations.Les saisons changent aussi.La saison des pluies commenceplus tôt ou plus tard. Les hiverssont moins froids, mais la neigepeut tomber en de plus grandesquantités.Ces changements ont aussi unimpact sur le comportement desplantes et d’animaux. Les insecteset les invasions se produirontet en plus grand nombre.Il est aussi important de soulignerque des milliers de scientifiquespartout dans le mondes’efforçent de comprendre cequi se passe mais à cause dela complexité du problème ilstrouvent difficile de le direexactement.Nous devons nous préparerà des surprises. Cependantbeaucoup pourra être fait pourque des surprises ne deviennentpas des catastrophes.Vous n’avez pas besoin d’aborderles détails avec les communautés.Les différents scénariosdu changement <strong>climatique</strong> développéspar les scientifiques pourvotre pays pourraient être tropconfuses.La question sur ce que devraitêtre partagée avec les populationsvulnérables est probablementun sujet permanent pourla <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et le <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong>. Echanger des expériencesavec les collègues sera enconséquence important dansles années à venir.vole de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> des IlesCayman a proposé le slogan ;« Le changement <strong>climatique</strong> :C’est étrange ! », ce qui capturele coeur du problème, fait rire lesgens et en même temps est facileà se souvenir.Pensez à cette phase de développementcomme un processusqui demandent plusieurs tests,corrections et reformulations.Quand possible, impliquezl’audience ciblée dans le développementdu produit de lacommunauté. Assurez-vousque le message est compriset a l’effet désiré.Sélectionnez des méthodes deproduction et de vente en fonctionde vos contraintes et de laqualité désirée de votre produit.Etape 5 :Diffuser le messageIdéalement la communicationsur les risques du changement<strong>climatique</strong> devrait faire part dela communication générale de laSociété nationale. Ceci est leplus efficace. Néanmoins, unefois l’outil nouvel de changement<strong>climatique</strong> est fini vous devraisvous concentrer pour vous assurerque l’audience ciblée reçoitle message correctement.Assurez-vous que votre outil estconnu par des personnes quivous souhaitez le voir utiliser oule voir.Identifier des partenaires potentielsdans l’effort de diffusion. Toutd’abord au sein de l’organisation,les volontaires peuvent servir deEtablir un lien entre lesphénomènes météorologiques etles changements <strong>climatique</strong>sIl semble que le meilleur messagerdes changements <strong>climatique</strong>sest le climat lui-même.Lorsque des conditions météorologiquesinhabituelles surviennent(qui ne conduisent pas toujoursà une catastrophe), et quetout le monde en parle, c’est unbon point d’entrée pour plus decommunication sur les changements<strong>climatique</strong>s.Sachez qu’on ne peut jamaisdire qu’un cas de catastropheou de phénomène étrange estcausé par les changements <strong>climatique</strong>s(des phénomènes plusextrêmes pourraient se produiremême sans les changements<strong>climatique</strong>s, même s’ils ne seraientpas si susceptibles de seproduire). Ce que nous pouvonsdire est que le phénomène particuliercorrespond à la tendancede l’augmentation des risquesdus aux changements<strong>climatique</strong>s.principaux messagers aux communautés.Les personnes et lesinstitutions du secteur privé, legouvernement et la société civilepeuvent vous aider pour l’utiliserles canaux de communicationexistants- radio et télévision, distributiondans les points de vente,des manifestations spéciales.Lorsque vous faites un tel lienavec les changements <strong>climatique</strong>s,vous devez vous assurerdu soutien des experts du climatde votre pays, sinon ce quevous dites sur les risques liésaux changements <strong>climatique</strong>speut ne pas être fiable.Lorsqu’une situation météorologiqueextrême conduit à une catastrophele sens de l’urgencese fait sentir beaucoup plus fortement.Mais attention: souventnous nous préparons à la dernièrecatastrophe, alors que laprochaine catastrophe liée auxchangements <strong>climatique</strong>s peutêtre quelque chose de tout à faitdifférent. A la suite d’une inondation,il nous arrive tous de travaillerd’arrache-pied pour réduireles risques d’inondation, mais laprochaine catastrophe risqued’être une vague de chaleur ouune sécheresse. Il est importantde souligner cela dans votrecommunication.Renseignez-vous sur les succèsou les échecs de l’effort de communication.Corrigez et documentezles résultats pour faciliterl’adaptation de votre produit decommunication à utiliser à unautre moment ou dans un autreendroit.Liste de vérification• Renseignez-vous sur les risquesliés aux changements <strong>climatique</strong>spour votre pays et lesconséquences humanitaires.


68 | <strong>Guide</strong> <strong>climatique</strong> de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> | Communications : <strong>Guide</strong> pratiqueUn bénévole de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> à Ikaatini, Kenya rencontre des villageois pour discuter de la distribution d’eau. C’est dans unepartie du pays sévèrement touché par des sécheresses. Photo : Daniel Cima / <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> américaine.• Identifiez votre auditoire, le messageque vous voulez les transmettreet ce que vous voulezqu’il fasse différemment.• Assurez-vous que votre publiccomprenne ce que vous voulezlui dire.• Soyez créatif dans votre façonde communiquer.• Assurez-vous que votre messageparvienne à votre auditoire, etutiliser le réseau interne et externede la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du <strong>Croissant</strong><strong>Rouge</strong>.PiègesDevant la certitude des changements<strong>climatique</strong>s, beaucoup reste incertain.Il arrive que les gens veuillentobtenir des informations auprès devous sur les changements <strong>climatique</strong>sdont vous ne disposez pasparce qu’elles n’existent pas. Ouqu’ils cherchent une confirmation devotre part à propos de toute sortede phénomène étrange. Les changements<strong>climatique</strong>s peuvent trèsrapidement servir à expliquer toutnouveau phénomène qui se passe.Ne pas laisser cela se produire.Communiquer les incertitudes surles changements <strong>climatique</strong>sconstitue la partie la plus difficiledu travail. Les gens ont tendanceà se désintéresser lorsque vousn’arrivez pas à donner des réponsesclaires aux nombreuses questionsqu’ils peuvent avoir. Les réponsesclaires sont souvent de mauvaisesréponses. Essayez de convaincreles gens que l’incertitude sur lanature exacte des changements<strong>climatique</strong>s est ce à quoi nousdevons nous préparer.Ce que nous savons souvent, c’estque les risques augmentent, mêmeExemples de stratégies de communicationutilisées par lesSociétés nationales qui œuvrentsur les changements <strong>climatique</strong>sLes vidéos et la télévisionAntigua-et-Barbuda, Argentine,Bahamas, îles Cayman,Jamaïque, Malawi, Saint-Kitts-etNevis, Samoa et Viêt-namLes émissions de radioTrinité-et-Tobago, HIER Projet<strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> / FreeVoice enAmérique latineProgrammes d’assistancecommunautaireArgentine, Tuvalu, Samoa,Colombie, Samoa, Fidji, KiribatiThéâtreColombie, Samoa, Fiji,KiribatiSpectacles demarionnettesColombiesi nous ignorons exactementcomment.OpportunitésUtilisez un phénomène lié auxchangements <strong>climatique</strong>s (telque les très fortes pluies) de manièreintelligente.InformationscomplémentairesToutes les informations dans ceguide sont disponibles sont :www.climatecentre.org, y comprisles mises à jour et les liensEvénementsIndonésie (Journée mondialede la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du<strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong>); Tuvalu,Iles Salomon, Tonga, Kiribati(Journée mondiale de la réductiondes catastrophes, Journéemondiale de l’environnement)Panneaux d’affichage,bannièresBangladesh, ColombieLes programmes éducatifset le matériel pour lesécolesNicaragua, Trinité-et-Tobago,Tuvalu, Samoa, Îles SalomonPlus d’informations sur ces exempleset d’autres sont disponiblessur le site Internet du <strong>Centre</strong> <strong>climatique</strong>: www.climatecentre.orgsur des informations complémentaireset des exemples surles méthodes de communicationssur le changement <strong>climatique</strong>.Par ailleurs, en cas de catastrophesmajeures le <strong>Centre</strong><strong>climatique</strong> partage de l’informationpar sa liste de distributionsur les relations avec le changement<strong>climatique</strong>.La Fédération internationale aaussi des informations pour lesmédias sur le changement <strong>climatique</strong>,qui contient des messages-clésdes Sociétés nationales.


Un volontaire de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> zambienne distribue des moustiquaires pour prévenir le paludisme. Photo: <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong>néerlandaise


72 | <strong>Guide</strong> <strong>climatique</strong> de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> | Etude de cas : L’Afrique Etude de cas : L’Afrique | <strong>Guide</strong> <strong>climatique</strong> de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> | 73ment dans la fréquence des pluies pourrait entraînerune mauvaise récolte et, par conséquence, de gravespénuries alimentaires ou même de la famine.cent des terres agricoles est irrigué et la sécheressepeut jeter tout le pays dans une situation de crise etde pénurie alimentaire.Etude de cas : L’AfriqueDes paysages desséchés, des cultures flétries,des fleuves et des lacs asséchés, oule contraire – des inondations dévastatrices;du bétail agonisant, des personnes affamées.Cela pourrait être l’image que nousallons voir en Afrique dans une dizaine d’années,à moins que nous ne gérions mieuxles risques <strong>climatique</strong>s.Les nouvelles recherches indiquent que la vulnérabilitéaux menaces de changements <strong>climatique</strong>s estplus grande en Afrique que dans d’autres régionsdu monde. Ces changements ne se limiteront pasà une augmentation moyenne des températureset à une évolution des modèles de précipitations.Les sécheresses et les inondations se produisentavec de plus en plus de fréquence et de sévéritéet sont accompagnées par des maladies commela diarrhée. Le paludisme fait également sonapparition dans des altitudes qui, auparavant, neconnaissaient pas de moustiques, comme dansles hautes terres d’Ethiopie. La fièvre de la valléedu Rift a refait surface.L’évolution des conditions atmosphériques des dernièresannées a un impact négatif sur la sécurité alimentaire,les agriculteurs ne sont plus en mesure deplanter ou de récolter comme ils le faisaient depuisdes siècles vu que les précipitations sont en retardou irrégulières.Les communautés sont vulnérables aux dangersinconnus et ne peuvent même pas faire face auxchocs mineurs – provoquant une augmentationconstante du nombre de personnes qui ont besoind’une assistance humanitaire. Le nombre moyend’urgences alimentaires en Afrique par an a presquetriplé depuis le milieu des années 1980, et au coursde la dernière année, déjà 25 millions de personnesont été confrontées à une crise alimentaire.L’Afrique, avec ses ressources déjà épuisées, a unefaible capacité pour faire face à de nouvelles catastrophesprovoquées par les changements <strong>climatique</strong>s.Environ 90% de la population dépend del’agriculture pour leurs moyens de survie – nombreuxsont les agriculteurs avec le minimum vital qui neproduisent pas assez de nourriture que pour leursfamilles et eux-mêmes. Toute diminution ou change-La production agricole sera gravement touchée parles changements <strong>climatique</strong>s – les zones propicesà l’agriculture, les saisons de croissance et les rendementsdevraient tous diminuer. Cette situation vanuire davantage à la sécurité alimentaire et aggraverla malnutrition dans certains pays.Le rendement de l’agriculture qui dépend de la pluiepourrait être réduit de moitié d’ici à 2020, selon lesscientifiques du Groupe d’experts intergouvernementalsur l’évolution du climat (GIEC). De nombreusesrégions d’Afrique sont déjà considérées en manqued’eau – ce qui sera renforcé par les changements<strong>climatique</strong>s.Toute augmentation significative de la températurepourrait également gravement affecter les culturesde rente comme le thé ou le café. Les zones arideset semi-arides de toute l’Afrique sont en train de devenirencore plus sèches. En moyenne, l’augmentationde la température sur le continent est de 0,5 °Cplus élevée qu’il ne l’était il y a 100 ans, dans certainesrégions même plus.La migration est une autre conséquence deschangements <strong>climatique</strong>s puisque les gens s’éloignentdes zones exposées à la sécheresse et travaillentcomme ouvriers sur d’autres fermes pourgagner de l’argent afin d’acheter de la nourriture,ce qui augmente la pression sur certaines partiesdu continent.L’EthiopieDivisée par la Vallée du Rift de l’Afrique de l’Est enhautes et basses terres, l’Ethiopie a un climat trèsvarié, allant des hautes terres fraîches et pluvieusesde Dega à la dépression de Danakil – l’un des endroitsles plus chauds et les plus secs de la planète.L’économie est fondée sur l’agriculture, qui représentela moitié du PIB, 60 pour cent des exportationset 80 pour cent de l’emploi total. Mais seul 1 pourSelon Tadege Abebe, le directeur de la rechercheà l’Office météorologique national d’Addis-Abeba :« Il y a des signes des changements <strong>climatique</strong>s enEthiopie depuis 2000 et même antérieur. L’Afriquetropicale est un foyer des changements de précipitations.Je suis très inquiet. Quel est l’impact sur lescultures, le tef [la nourriture de base traditionnelle],le thé, le café, le bétail ? »Avec cinq grandes sécheresses en deux décennies,de nombreuses familles n’ont pas eu le temps derécupérer et des centaines de milliers de personnesvivent chaque année à la limite de la survie.En 2000-2003, 46% de la population souffraient demalnutrition, selon l’Organisation pour l’alimentationet l’agriculture.Au même moment, 2006 a enregistré certaines despires inondations de l’histoire de l’Ethiopie, déplaçantdes personnes dans tout le pays. Des inondationsrapides à Dire Dawa, la deuxième plus grande villeaprès Addis-Abeba, ont tué près de 250 personneset déplacé des milliers d’autres.Plus de 400 personnes sont mortes au cours desépidémies de diarrhée aqueuse aiguë de 2006.Fadis, dans l’est du pays, a été durement touchéepar la sécheresse. De nombreux agriculteurs ontconnu de mauvaises récoltes pendant des annéessuccessives en raison de pluies irrégulières. Cesdernières années, les pluies ont complètementmanqué au rendez-vous.Yusuf Idris, un ancien du village, vit dans la régiondepuis 40 ans et sa famille et sa communauté dépendentrégulièrement des secours alimentaires. Lespluies ont fait cruellement défaut au cours des dernièresannées et il ne peut pas planter ses cultures.Le fleuve Boco voisin, qui était l’une des principalessources d’irrigation de la zone, s’est asséché il y aplusieurs années Il déclare que de nombreuses personnesau sein de sa communauté migrent chaque


74 | <strong>Guide</strong> <strong>climatique</strong> de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> | Etude de cas : L’Afrique Etude de cas : L’Afrique | <strong>Guide</strong> <strong>climatique</strong> de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> | 75année à cause de la sécheresse et de la pénurie denourriture et d’eau.Le paludismeA quelques kilomètres de là, près de la ville de Harar,le lac Halamaya s’est également asséché il y a plusieursannées, en partie en raison de la rareté desprécipitations dans la région. Le Lac Halamaya longde près de cinq kilomètres, a été la principale sourced’eau d’Harar et des communautés environnantes eta fournit des revenus aux pêcheurs. Les villageoisdoivent maintenant marcher pour avoir de l’eau et iln’y plus de maraîchers ou de pêcheurs.Au contraire dans la zone d’Harar au sud de violentesinondations se sont abattues en 2006 dans l’ouestdu Shoa, où 3000 personnes ont été déplacées.« De telles inondations ne se sont pas produites depuis40 ans », confie Tiringo Engdawork, secrétairede la section de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> éthiopienne (CRE).La préparation aux catastrophes de la CRE met l’accentsur l’eau potable et la plantation d’arbres pourobtenir du bois, des fruits et de la culture en terrasseset souhaite sensibiliser, recueillir des donnéeset former les bénévoles.Selon le secouriste Geude Beyenne : « Nous avonsdes bénévoles partout en Ethiopie. Nous avons commencéil y a deux ans parce que nous nous sommesrendus compte que nous étions plus fréquemmenttouchés par des catastrophes naturelles. Nous préparonsdu matériel de secours. La politique actuelleconsiste à dépenser 10% des revenus de l’organisationen provisions pour les activités de préparation ».La CRE a également donné beaucoup d’importanceà la nécessité de conserver l’eau. Le « prélèvement »de l’eau de pluie est un moyen efficace de collecterde l’eau potable pendant la période de pluie et celapeut durer plusieurs semaines ou plusieurs mois.« La collecte de l’eau est importante et est essentielle,en particulier dans la préparation aux catastrophes.Certaines personnes dans le sud du pays ne peuventutiliser qu’un litre par semaine. », explique GeudeBeyenne. Plus de 50 citernes de collecte d’eau pluvialeplacées sur les toits et sous terre, ont été construitesau cours des deux ou trois dernières années.La CRE dispose par ailleurs d’un programme de priseen charge sanitaire communautaire destiné à lasensibilisation et à l’éducation, mais il devra être renforcéà la lumière des changements <strong>climatique</strong>s. Lesmaladies se propagent plus rapidement pendant lespériodes difficiles.Les maladies qui étaient considérées comme étantéradiquées ont également fait leur réapparition.En 2006, des cas de diarrhée aqueux aigu ont étéenregistrés pour la première fois en dix ans. Il y aclairement une interaction entre la malnutrition,le paludisme et le VIH/SIDA.Le RwandaMalgré une décennie de croissance économique rapide,la pauvreté reste très répandue au Rwanda.Connu sous le nom de « Pays des mille collines »,le Rwanda est un petit pays enclavé, entouré parle Burundi, la Tanzanie, l’Ouganda et la Républiquedémocratique du Congo. Mais en dépit de sa superficie,il a des écosystèmes très divers.Le Rwanda fait partie du Grand Plateau de l’Afriquede l’est, qui s’étend de la plaine à l’ouest, qui se caractérisepar des marais et des lacs et des hautes terresde l’est. Cela divise le pays entre le bassin du Nilet le bassin du Congo. Le climat est modéré et tropical,avec une courte saison sèche de janvier à févrieret une longue saison sèche de juin à septembre.Certaines parties du Rwanda ont été frappées parune sécheresse persistante pendant ces dernièresannées, les pluies ont été irrégulières de sorte que,une fois encore, les agriculteurs ne savent plusquand planter ou récolter. Les changements <strong>climatique</strong>ssont clairement visibles et les températures minimalesont augmenté de deux degrés en 30 ans.En effet, 2005 a été l’année la plus chaude depuisde nombreuses années au Rwanda. Les températuresont atteint 35°C dans la capitale, Kigali. Des températuresplus élevées signifient également la propa-gation de maladies telles que le paludisme, principalecause de mortalité dans toutes les provinces.L’interaction entre les maladies est aussi un sujet depréoccupation. La malnutrition implique aussi uneplus rapide propagation des maladies. C’est un cerclevicieux. Et les maladies qu’on pensait avoir disparucomme le choléra, réapparaissent. De nouveaux casde choléra ont été enregistrés pour la première foisà Kigali en 2006 et dans le nord-est en 2007.Le secteur agricole est essentiel à l’environnementrwandais. Il domine l’économie en termes de contributionau PIB et il représente également plus de90 % de l’emploi. Les exportations agricoles représententplus de 70% du total, le café et le thé sontles deux principales cultures d’exportation. Leschangements <strong>climatique</strong>s pourraient avoir de gravesconséquences pour la production agricole.En 2006, il y avait un certain nombre de décès à lasuite de fortes pluies et d’inondations, et les cultureset le bétail ont été détruits. Patricia Hajabakiga, laministre de l’Environnement, a déclaré que cettesituation avait affecté le budget national puisquel’argent destiné au développement économiquea été utilisé pour les mesures d’urgence telles quel’alimentation d’urgence.Dans la même foulée, les niveaux d’eau ont baisséet les centrales hydroélectriquesont été touchées.La production d’électricité a diminué et il y a eu unecrise énergétique au cours des dernières années.Pour produire de l’électricité, le gouvernement a duacheter des groupes électrogènes d’un coût de plusieursmillions de dollars. Cela a eu un impact surla population – avec le prix de l’électricité qui a triplé.La migrationBugusera, dans le sud du Rwanda, est une zone quia constamment été frappée par la sécheresse et iciprès de 40 % de la population n’a pas des sourcesassurées de nourriture. Beaucoup d’agriculteursdans cette zone ont souffert de mauvaises récoltesdues aux retards ou à l’irrégularité des précipitations.Mary Jane Nzamwita est une agricultrice de Gashoraqui a cinq enfants à nourrir. Depuis 1998, la pluie estdevenue imprévisible. « Nous pensons qu’il va pleuvoiret il ne pleut pas et alors nous perdons notre récolte», explique-t-elle. La récolte de Mary Jane abaissé de moitié.Elle a juste réussi à économiser assez d’argent pourenvoyer ses enfants à l’école (les enfants reçoiventde la nourriture offerte par le Programme alimentairemondial à l’école), mais elle n’a pas les moyens depayer les frais d’assurance santé pour toute la famille.La famille doit maintenant boire de l’eau desmarais environnants et souffre continuellement dela diarrhée et du paludisme.« Je me sens comme si j’avançais à reculons », dit-elle.« Les enfants ne vont pas bien. Lorsque vous voyezl’enfant de dix ans, vous pensez qu’il en a cinq ».Un volontaire de la Société de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> rwandaise(CRR) de Bugusera explique qu’on assiste désormaisà plus de pluies irrégulières et de la sécheressequi poussent les gens à migrer vers d’autresrégions ou dans des villes voisines du Rwanda oùils peuvent travailler.Beaucoup de familles sont séparées. Mimi et Joséphines’occupent de leurs enfants et de leurs champspendant que leurs maris sont partis ailleurs gagnerde l’argent. Cette année, le manque de précipitationsa causé la perte des récoltes de maïs et elles continuentà espérer de la pluie pour leur récolte de haricots.Sans la pluie, elles n’ont plus de nourriture.La migration est devenue un problème tellementgrave car près de 80% de la population de la régiona quitté sa ferme pour chercher du travail dansd’autres régions entre 2003 et 2005. Toutefois, legouvernement local a essayé de stocker du maïs,du sorgho et des haricots et la migration a diminué,selon Viateur Ndavisabye, secrétaire exécutif dugouvernement de la région de Gashora.« Les changements <strong>climatique</strong>s constituent un grosproblème », dit Apollinaire Karamaga, secrétaire généralde la CRR. « Nous devons former des bénévoles surles compétences de base, comme être en mesure de


76 | <strong>Guide</strong> <strong>climatique</strong> de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> | Etude de cas : L’AfriqueAprès une sécheresse tuant le bétail au Kenya, les inondations a envahi le reste. Un homme a perdu preseque tous ses chèvreset moutons», photo Fédération internationale de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong>donner des conseils aux agriculteurs et à faire face. »Selon Marie-Antoinette Uwimana, directrice des programmesde la CRR : « Nous avons discuté avec legouvernement à parler des changements <strong>climatique</strong>scette année, » Il y a maintenant une prise deconscience que la réponse aux catastrophes ne suffitplus et que la réduction des risques est essentielleet doit être renforcée.« Les impacts des changements <strong>climatique</strong>s existentet ont posé problème au cours des dernières années», selon Eric Njibwami, responsable des bénévoles.« Les régions est et sud du pays connaissentun manque de nourriture en raison de la longue saisonsans pluie. » Le résultat est que les collectivitésne peuvent plus planifier les récoltes ou la plantationen raison de l’irrégularité des pluies.La CRR tente d’y palier en informant les gens quandil aura une période de sécheresse, en obtenant desinformations météorologiques et en leur conseillantde garder une réserve de nourriture. Cependant àlong terme, déclare Eric Njibwami, les gens devront« Diversifier les activités et générer d’autres revenus ».Le problème majeur est que les agriculteurs sont trèsconservateurs et sont réticents au changement, ditKaramaga. « Nous devons changer nos cultures ounos régimes alimentaires à l’avenir, mais les gens nechangent que très lentement. » Il faudra former desbénévoles pour aider les agriculteurs à diversifier leursméthodes traditionnelles de production des cultures.Une gestion claire de l’eau et la protection de l’environnementde la terre sera la clé. En raison de lapression démographique, une grande partie duRwanda a été déboisée, ce qui entraîne la dégradationdes sols et l’érosion qui aggrave l’impact de lasécheresse. Près de 90% de la population utilisentle bois comme combustible de cuisson. Mobiliser lacommunauté pour la plantation d’arbres est, parconséquent, un important objectif de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong>rwandaise. L’objectif ultime est de doter chaquedistrict d’une pépinière de 10.000 plants.MaraisLe Rwanda a non seulement de nombreuses collines,mais aussi de nombreux marais au pied des collines.Auparavant, beaucoup de ces marais n’étaient pascultivés en raison du coût de drainage et de la gestiondes marais. Toutefois, étant donné la pression exercéesur les terres et du climat de plus en plus capricieuxqui affectent les cultures traditionnellement cultivéessur les collines, l’aménagement des marais fourniraitde nouvelles terres cultivables pour cultiverl’haricot, le riz ou le manioc.La nappe phréatique contribue également à ce que laproduction agricole soit moins tributaire de la pluviométrieet puisse survivre à des périodes de sécheresse.La CRR a un projet de ce type qui a démarré il y aplusieurs années – environ 10 hectares de maraisd’Agatenga sont maintenant cultivés avec succès,donnant des haricots, du manioc et du riz aux communautésenvironnantes. Cette partie du Rwanda aété frappée par la sécheresse au cours des dernièresannées et jusqu’à 30% de la population s’est trouverconfrontée à l’insécurité alimentaire. Des tels projetsfont partie de la stratégie de la CRR visant à promouvoirla capacité des communautés locales à faire face.Emmanuel Munyentwari y travaille comme agriculteur.« L’année dernière, la pluie était attendue en septembremais n’est tombée qu’en novembre », dit-il, «donc nous ne pouvions pas planter avant novembreet les gens avaient peu à manger, il y a eu des pénuriesalimentaires. « Ses propres récoltes sont faibleset en réalité il ne fait pas pousser assez de nourriture.Son rêve, dit-il, est d’être un jour, en mesure de payerles frais de scolarité pour renvoyer sa femme à l’école.« La <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> a fait du bon travail ici », ajoute-t-il.La formation des bénévoles et la mobilisation de lacommunauté sont essentielles pour faire face auximpacts. Yvonne Kabagire est responsable des communicationsà la CRR et aussi animatrice , ‘l’Actionhumanitaire de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> rwandaise’. Chaquesemaine, elle couvre des sujets sociaux.Kabagire considère la radio comme un outil importantpour diffuser les informations sur les changements<strong>climatique</strong>s. « Les gens ont besoin de savoircar notre pays n’est pas une île », explique-t-elle.« Ils doivent comprendre le phénomène leur rôledans la formulation de stratégies d’adaptation. »


<strong>Guide</strong> <strong>climatique</strong> de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong>et du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong>Gestion des catastrophes


80 | <strong>Guide</strong> <strong>climatique</strong> de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> | Gestion des catastrophesWang Huai Min sur un radeau improvisé dont il se sert pour visiter sa maison inondée pendant les inondations de juillet 2003 enChine. Photo: Whorir Gudmundsson /Fédération internationaleMais que faire si l’avenir est radicalement différentdu passé ? Puis d’une façon qui ne peut pas êtreprédite avec certitude ? Que faire si les impacts deschangements <strong>climatique</strong>s du 21 e siècle signifient passeulement davantage de catastrophes graves, commeplus d’inondations, ainsi que des canicules inhabituelleset des ouragans de catégorie 5 ?La réalité soudaine à laquelle sont confrontées denombreuses Sociétés nationales dans le monde,est que la gestion des catastrophes – l’action humanitaireavant et après un événement – risque dechanger rapidement dans un processus, débutédepuis une décennie seulement.Traditionnellement, la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong>/<strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong>se concentre sur la réponse. Aujourd’hui d’autresaspects sont aussi des priorités, comme le conceptrelativement nouveau de la réduction des risquesdans ce que l’on appelle le « cycle de gestion descatastrophes ».Gestiondes catastrophesLorsqu’une catastrophe survient, la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong>/<strong>Croissant</strong> <strong>Rouge</strong> répond aussi rapidement que possible,dans la mesure de ses ressources.La réponse aux catastrophes a été une fonction essentiellede la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> depuis 1880, lorsque lapionnière américain Clara Barton a publié son pamphletplaidant pour une assistance aux victimes desfléaux, comme le choléra, la fièvre jaune et autresmaladies, les incendies dévastateurs ou les inondations,les catastrophes ferroviaires, minières », ainsique l’assistance en temps de guerre.Réduire l’impact des catastrophes à venir par le biaisde la préparation aux catastrophes et de la réductiondes risques, est un concept plus moderne et impliqueinévitablement une ’identification des priorités.Le Rapport 2002 sur les Catastrophes dans le mondede la Fédération internationale indique que la préparationde la réponse aux catastrophes n’est qu’unepartie de la « réduction des risques ». « Des mesuresvisant à réduire les impacts physiques et humainsdes catastrophes doivent être prises », estime lerapport. Dans les Caraïbes, où les cyclones sont uneréalité, faire respecter les dispositions légales de laconstruction est essentiel, car la menace est partout.Dans les états côtiers de faible altitude comme leBangladesh, où les inondations sont déjà une réalitéla fourniture d’abris solides contre les cyclones devientde cruciale.La notion de catastrophe « naturelle » pose des questionsde définition, en particulier à l’ère des changements<strong>climatique</strong>s « provoqués par l’homme ». « Lescatastrophes » (à l’exception des accidents industriels),en fait, sont tout ce qui se passe lorsque les phénomènesnaturels se heurtent avec les gens. Le lieu et lemode de vie déterminent l’ampleur des catastrophes,et pas seulement la taille du risque « naturel ».Le concept, relativement récent, de catastrophescomplexes a également été identifié : cela pourraitcomprendre des aspects transversales comme lechômage, la pauvreté, la tuberculose et le froid extrêmeà la suite de l’effondrement socio-économiquequ’ont connu certaines parties de l’ex-Union soviétique,le VIH, la sécheresse et la déforestation en


82 | <strong>Guide</strong> <strong>climatique</strong> de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> | Gestion des catastrophes Gestion des catastrophes | <strong>Guide</strong> <strong>climatique</strong> de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> | 83Afrique australe, ou la croissance démographique,l’urbanisation sauvage et des phénomènes pluviométriquesintenses à travers les pays en développement.Les changements <strong>climatique</strong>s eux-mêmes vont créerdes catastrophes complexes : la hausse du niveaude la mer combinée à des tempêtes plus intenses vaprovoquer des ondes de tempêtes beaucoup plusdestructrices et des sécheresses qui seront rapidementsuivies par des inondations et des invasionsd’insectes plus dévastatrices.Une autre distinction souvent faite pour essayer d’ordonnerles priorités humanitaires dans le monde setrouve entre les catastrophes « soudaines », notammentles phénomènes sismiques, comme l’éruptiondes volcans, mais aussi les phénomènes <strong>climatique</strong>scomme les tempêtes, les inondations brutales etmême les canicules et les catastrophes « lentes »,comme la sécheresse et la famine.Une autre variable majeure est, bien entendu, l’ampleurd’information sur les catastrophes – souventune indication sur la façon dont elles peuvent facilementêtre couvertes par les télévisions des pays industrialisés.Cela est essentiel pour le travail de mobilisationdes donateurs. Les ouragans obtiennentplus de publicité que la plupart des catastrophes,surtout quand elles touchent les Etats-Unis.L’avenir sera différentLe plus récent rapport scientifique du Groupe d’expertsintergouvernemental sur l’évolution du climat(GIEC) a souligné que les futurs cyclones tropicauxrisquent d’être « plus intenses », avec des vitesses deventes plus importantes et des pluies plus violentes.« La prochaine urgencesera simplement la prochainesaison de pluie »WALTER COTTE, COLOMBIALe nombre des ouragans dans l’Atlantique Nord adépassé la moyenne et les données indiquent desaugmentations considérables en intensité et en duréedepuis les années 1970. Même des études récentesmontrent qu’en moyenne près de deux foisplus d’ouragans en Atlantique se forment désormaischaque année qu’il y a un siècle. Pourtant, le comportementdes ouragans, et en particulier la trajectoirequ’ils suivent sur la surface de la terre, est loind’être facile à prévoir.Il est important de ne pas cataloguer les phénomènesatmosphériques extrêmes uniques comme étant«des changements <strong>climatique</strong>s ». Nous pouvons plutôtreconnaître la tendance à laquelle ils peuvent appartenir,et l’augmentation générale de l’incertitudeet du risque. Les ouragans sont un bon exemple.Peut-être la seule chose que nous savons pour sûr :l’avenir sera différent du passé.C’est en grande partie la situation à laquelle estconfrontée la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> colombienne (CRC), lorsque,vers la fin de la saison historique de l’Atlantiquede 2005, l’ouragan Beta a frappé les îles de Providenciaet de San Andrés dans les Caraïbes. WalterCotte, l’ancien directeur de réponse aux catastrophesde la CRC, s’en souvient comme un « tournant» pour l’attitude des personnes face aux nouveauxrisques <strong>climatique</strong>s.Pleinement intégrée dans le système national de réponseaux catastrophes en Colombie, la Société nationaleassistait aux réunions d’urgence à l’approchedes ouragans et avait placé ses propres branches enétat d’alerte dès que les autorités ont émis un avertissementde tempête.« Les ouragans balaient normalement au nord del’endroit où nous nous situons », fait remarquerCotte. « Les changements <strong>climatique</strong>s sont devenuesun problème maintenant pour l’ensemble dela région des Caraïbes en Colombie – et pas seulementsur la côte elle-même. Surtout sur nos îles,où les gens sont menacés et doivent se préparer ».Jamais l’Atlantique n’avait connu 27 tempêtes tropicalesnommées. La liste alphabétique des noms innocents– Arlene, Bret, Cindy, Dennis, Emily, etc. –a dû être rallongée en 2005 avec les lettres grecques,à commencer par l’ouragan Alpha, le 22octobre et se terminant par la tempête tropicaleZeta, qui, rien que pour la deuxième fois dans l’histoire,s’est prolongée dans la nouvelle année.Naturellement, la onzième tempête tristement célèbrede la saison, a établi un nouveau record en termede dommages économiques et détruit une ville desEtats-Unis : l’ouragan Katrina. Manifestement la tendancerisque de se poursuivre : la saison 2007 a étéla première à enregistrer deux ouragans de catégorie5 à avoir touchés les terres.Ainsi, la grande question qui se pose aux colombiensest la suivante : à quelle fréquence ce nouveaurisque va se produire ? « Notre effort actuellementest axé sur quatre domaines : sensibiliser les genssur la question des changements <strong>climatique</strong>s, agiren tant que facilitateurs pour les secteurs publics etprivés, ainsi que des communautés locales, aiderà déployer l’aide au développement au niveau localdans le cadre de microprojets pertinents et surtoutle plaidoyer en faveur des personnes vulnérables ».Accélérer la préparationLes populations d’Amérique du Sud n’ont d’autrechoix que de gérer les catastrophes <strong>climatique</strong>s. LesCaraïbes et l’Amérique se trouvent dans les ceinturesde tempête de l’Atlantique et du Pacifique. Les montagneset les bassins fluviaux produisent des couléesde boue et des inondations meurtrières. D’autresrégions,au contraire, font face à une sécheressed’une ampleur sans précédent.Les changements <strong>climatique</strong>s jouent un rôle dansde nombreux processus socio-économiques, commeles plans d’aménagement du sol qui peuventaugmenter le risque de catastrophes. A cause de lapauvreté, les populations d’Amérique du Sud viventsouvent dans des mauvaises terres, exposées auxrisques naturels, ce qui augmente considérablementleur vulnérabilité.« J’ai participé à la gestion des catastrophes en Colombiependant longtemps », rappelle Walter Cotte,« et je peux dire avec certitude que les cinq dernièresannées ont vu une très forte augmentation du nombrede personnes touchées par les inondations et lesdégâts causés ont été plus étendus. Il y a plusd’inondations et parfois les deux saisons des pluiesse rejoignent et ne font plus qu’une ! ». « Actuellement,il y a au minimum un demi million de personnestouchées par les inondations . Le système nationalne peut pas faire face, pour le moment à l’urgence.La vraie question est de savoir commentrésoudre le problème durablement. La prochaineurgence sera juste la prochaine saison des pluies ».En Amérique du Sud, en particulier, des pluies torrentielleset des inondations, ainsi que des tremblementsde terre et des éruptions volcaniques ont uneautre conséquence indirecte mais aussi meurtrière :des glissements de terrain. Plusieurs millions de sudaméricainsvivent dans de mauvaises conditionsdans des zones à risque. L’urbanisation et le déboisementont aggravé le problème.C’est précisément en raison de la vulnérabilité croissanteface aux conditions météorologiques extrêmesde l’Amérique du Sud et des Caraïbes qu’une sensibilisationnouvelle aux risques <strong>climatique</strong>s a été intégréedans le cycle habituel de gestion des catastrophesdans le cadre d’un programme, financé par laloterie néerlandaise. La <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> est leader dansla mise en œuvre au Guatemala, au Nicaragua, au


84 | <strong>Guide</strong> <strong>climatique</strong> de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> | Gestion des catastrophes Gestion des catastrophes | <strong>Guide</strong> <strong>climatique</strong> de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> | 85Costa Rica et en Colombie tandis que « Free Voice »– une ONG de communication néerlandaise – couvrela République dominicaine et Haïti.L’objectif du programme est de faire comprendre lesnouveaux risques. Une meilleure planification à chaqueétape du cycle de la gestion des catastrophesest nécessaire, ainsi qu’une meilleure utilisation desprévisions météorologiques – un volet essentiel detout système d’alerte précoce. Puis les prévisionssaisonnières devront être mieux utilisés.Le message clé est que les changements <strong>climatique</strong>speuvent contribuer à une meilleure préparation et encouragerl’intégration des nouvelles informations etconduire à une plus grande efficacité des opérations.Une communauté au Guatemala figure parmi cellesqui ont pris ce message à cœur. Le village de SantaRosa, dans le département de Chiquimila, a déjà étédéplacé une fois, avant la Deuxième Guerre mondiale,à cause du danger que pose les glissementsde terrain. Lorsque les fissures ont commencé à apparaîtredans les collines au-dessus d’eux, les villageois,qui vivent principalement de l’agriculture desubsistance, se sont rendus compte que le mêmephénomène allait se reproduire.Les habitants de Santa Rosa sont très conscientsdes risques auxquels ils sont confrontés, et ils ontdemandé à être inclus dans le projet des changements<strong>climatique</strong>s et de participer à la mise en placed’un comité local de réduction des catastrophes età une formation de la préparation.L’Indonésie :une catastrophe par jourUn autre pays qui se trouve à l’autre bout du monde,est très exposé aux catastrophes et connaît des risquessismiques, <strong>climatique</strong>s et industriels, il s’agitde l’Indonésie.Le risque sismique dans l’archipel indonésien estlégendaire, comme l’a montré le terrible tsunami de« Quand il pleut, celaconduit à des inondationset tue des gens.Quand il ne pleut pas,il y a, la sécheresse etcela tue aussi des gens »ABDISHAKUR OTHOWAI ABDULLA, KENYA2004. Pourtant, le risque de conditions météorologiquesextrêmes ne doit pas être sous-estimé nonplus. Le 8 mai 2007, la Journée mondiale de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> / <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong>, le Palang MerahIndonésie (<strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> indonésienne) a choisi pourobjectif national « l’adaptation aux conséquencesdes changements <strong>climatique</strong>s » pour souligner letravail de la Société nationale dans la préparationaux catastrophes et la réduction des risques.En juin, Bevita Dewi Meidityawati du PMI – se souvient: « A l’école j’ai appris que la pluie s’installe entreseptembre et avril et la saison sèche de mai à août,mais les choses ont évolué. Nous venons d’avoir unmois de pluie. Tous les cinq ans, nous connaissonsde fortes inondations à Jakarta. Elles deviennent deplus en plus fortes. En 2007, les inondations ont duréplus longtemps et ont fait plus de dégâts. En 2006,nous avons enregistré des catastrophes [liés auxconditions météorologiques] chaque mois ».En accumulant les catastrophes <strong>climatique</strong>s et sismiqueset les accidents de transport et industriels causéspar l’homme, l’Indonésie fait face à une catastrophequotidienne.Peter Rees, chef du département des opérations desoutien à la Fédération internationale, souligne que laFédération a pris des mesures en réponse à l’augmentationdes catastrophes au cours des dernièresannées : « Nous avons augmenté notre investissementdans les systèmes d’alerte précoce et renforcénotre planification d’urgence au niveau national. ».« Nous avons augmenté nos efforts d’investissementsdans les systèmes d’alerte précoce et renforcénotre planification d’urgence au niveau nationalces dernières années. »« Nous sommes en train de renforcer la distributionpréalable d’articles de secours », ajoute-t-il, « etd’augmenter la capacité de nos unités d’interventiond’urgence, qui sont composées d’équipes de spécialistesen attente d’être déployées dans les zonesde catastrophes. Avec l’évolution du climat, il nousfaut une plus forte capacité de réagir de manièreadéquate et opportune ».Catastrophes complexesau KenyaLe Kenya est l’un des nombreux pays où les conditions<strong>climatique</strong>s extrêmes semblent se chevaucher,puis se mêler avec les facteurs humains comme ladéforestation et la migration pour produire desconditions de catastrophes presque permanente.En 2007, la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> kenyane (KRC) a commencéun vaste programme pour soutenir les économiesde pêche des familles, suite aux inondations massivesfin 2006 alors même qu’elles avaient toujoursdu mal à se remettre de la grave sécheresse.Parmi les conséquences les plus connues des inondations,le prix des produits alimentaires « ont dépassélargement le pouvoir d’achat de nombreusesfamilles », selon Abdishakur Othowai Abdulla, responsabledu projet sécheresse de la CRK.En une phrase, dit-il, le temps est « à l’envers ».« Les pluies risquent de ne pas tomber dans les moispendant lesquels habituellement ils pleuvaient.Les hivers qui étaient autrefois froids ne le sont plus.Quand il pleut, cela conduit à des inondations ettue des gens. Quand il ne pleut pas et il y a dessécheresses et cela tue aussi des gens. »« Les paysans vous diront que s’ils ne pleut pasaprès qu’il aient planté, ils perdent leurs semences.Après que la récolte ait germé normalement il pleutsans interruption jusqu’à ce que la culture arrive àmaturité, et quand la culture mûrit les pluies sontcensées s’arrêter. Mais cela ne se passe plus ainsi,ou la pluie peut tomber avant que le paysan fassela moisson et la récolte pourrit. « Autrefois les gensl’auraient attribué à l’oeuvre divine mais cela fait dixans ils disent que le temps a changé, que le climata changé. Il n’existe aucune saison normale, aucunepériode de culture. Notre politique consiste maintenantà dire aux gens que nous devons nous adaptercar ce phénomène nous accompagnera pendanttrès longtemps ».Une contribution développée par la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> kenyaneest son ingénieux projet « de déstockage ».La Société nationale achète du bétail en mauvaisétat durant la sécheresse et l’abat pour la viande,permettant aux agriculteurs d’économiser l’argentqu’ils gagnent. Le bétail sain est ensuite revenduaux agriculteurs à la fin de la sécheresse.Othowai Abdulla ajoute : « Le rôle traditionnel de la<strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> est la distribution de sang, les ambulances,la distribution de couvertures à la suite d’unecatastrophe, maintenant il faut protéger les économiesaussi bien que les vies. »« Dans l’ensemble de notre travail nous considéronsles moyens de subsistance comme une des prioritésfondamentales. Protéger ces moyens doit faire partieintégrante des secours d’urgence ».


86 | <strong>Guide</strong> <strong>climatique</strong> de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> | Gestion des catastrophes : <strong>Guide</strong> pratiqueDes travailleurs locaux de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> étaient parmi les premiers sur place en février 2006 après un glissement de terrainqui a tué plus de 1.000 personnes dans le village philippin de Guinsaugon. Il a été provoqué après des pluies torrentielles surla digue, visible en arrière plan. Photo : Rumulo Godinez/Fédération internationale de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong>Gestion des catastrophes<strong>Guide</strong> pratiqueLa gestion des catastrophes(GC) est l’une des fonctions essentiellesde nombreusesSociétés nationales : sauver desvies et aider les personnes victimesde catastrophes. Puis ellese prépare à faire face à desphénomènes futurs et à réduirela vulnérabilité des populationsvis-à-vis des risques prévisibles.A cause du changement <strong>climatique</strong>,ces Sociétés nationalesdevront faire face à davantaged’opérations et des catastrophesplus grandes et d’un autre genre,ce qui exige plus de capacités.Elles risquent d’être confrontéesà une augmentation des risquessur la santé, à une sécurité alimentaireréduite mais également,à une réduction d’approvisionnementen eau, ainsi qu’à une augmentationdes migrations et desdéplacements.Les activités de réduction desrisques et les procédures d’alerteprécoce doivent s’adapter àl’évolution des risques, y comprisà la nécessité de communiquerefficacement avec les populationsà risque. Bien que quelquepeu hors de portée de la plupartdes Sociétés nationales, davantaged’efforts seront égalementnécessaires pour le relèvementet la reconstruction suite à descatastrophes plus rapides, plusviolentes, plus étrangères.Pourtant, le changement <strong>climatique</strong>offre aussi des opportunités.Il pourra et devra fonctionnercomme catalyseur pourune meilleure gestion descatastrophes, notamment carun nombre croissant de personnesréalise que nous avonsbesoin d’investir dans la préparationaux catastrophes pourgérer les risques en augmentation.Cette section souligne commentintégrer les risques changeantsdans les opérations courantesde gestion des catastrophes.Le principe directeur est l’intégration: le changement <strong>climatique</strong>n’est pas un risque entièrementnouveau ou isolé, mais unélément supplémentaire parmid’autres, qui détermine le risqued’une catastrophe dans un paysou dans une communauté donnée.De ce point de vue, lechangement <strong>climatique</strong> est surtoutun problème de planification.Il touche aux priorités etaux plans et il peut inciter laSociété nationale à augmenterses efforts ou à réorienter sesactivités.Mais le matériel spécifique et lesactivités nécessaires pour répondreà, ou en prévision, d’une catastrophe– comme des dépôtsd’urgence, des abris, des systèmesd’alerte précoce dans lacommunauté, des outils de communicationou des réseaux devolontaires – restent largementidentiques.Etape 1 :Collectionner l’informationgénérale de baseLa première étape est de savoirà quoi vous avez affaire, comprendreles risques changeantsauxquels votre pays fait face.Une telle évaluation fait souventpartie de l’évaluation nationaledes risques <strong>climatique</strong>s (voirDémarrer : guide pratique,étape 3). Quand cela est possible,de telles informations devraientaussi inclure des cartesdes risques du pays, qui identifientles risques et les régionsvulnérables. En outre, si disponible,les leçons de l’Evaluationdes Vulnérabilité et Capacitédans les Communautés (EVC)devraient aussi être incluses.A cette étape, la Société nationaledevrait déjà avoir désignéun point de contact pour lechangement <strong>climatique</strong>, qui seraresponsable pour l’intégrationdes risques changeants dansles programmes de gestiondes catastrophes et qui seraen charge de la planificationau cours de l’étape 2.Etape 2 :Evaluer les prioritésLa plupart des stratégies de gestiondes catastrophes desSociétés nationales établissentdes priorités de ressources etde cibles. Le changement <strong>climatique</strong>devrait en faire parti, celapeut sembler compliqué mais ce


88 | <strong>Guide</strong> <strong>climatique</strong> de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> | Gestion des catastrophes : <strong>Guide</strong> pratique Gestion des catastrophes : <strong>Guide</strong> pratique | <strong>Guide</strong> <strong>climatique</strong> de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> | 89• Promouvoir la formation. Une formationrégulière de gestion descatastrophes pour le personnelet les bénévoles nécessite d’incluredes informations sur lesrisques changeants. Le <strong>Centre</strong><strong>climatique</strong> peut fournir des forn’estpas le cas. Quand vousaurez des informations sur leschangements des risques (del’étape 1), vous n’aurez pas besoinde directives compliquéesou d’experts externes pour vousdire comment vous devrez traiterles risques changeants : votrepersonnel et vos bénévoles sontdes experts en termed’implications.Pour commencer, vous devrezvérifier les points clés de gestiondes catastrophes de votreSociété nationale. Par exemple,vérifiez les questions suivantesen utilisant l’information de l’évaluationdes risques <strong>climatique</strong>set les cartes des risques potentiels(voir étape 1).Sur un niveau stratégique :• Etes-vous préparé à toutes lescatastrophes prévisibles ?• Etes-vous préparé pour toutesles catastrophes dans toutesles régions du pays ?• Etes vous focalisé sur les groupesles plus vulnérables ?• Etes-vous conscient des nouvellesmaladies qui peuvent se produirependant les catastrophes(voir aussi Santé et prise encharge) ?• Etes-vous conscient des nouvellesmenaces de sécuritéalimentaire ?• Etes-vous conscient des nouveauxconflits potentiels, parexemple, dû à la pressioncroissante sur les ressourcesnaturelles ?Sur un niveau opérationnel :• Utilisez-vous les prévisions météorologiquesà court terme,les prévisions saisonnières desprécipitations et les projectionsà long terme du changement<strong>climatique</strong> ?• Avez-vous inclut les risqueschangeants dans vosformations ?• Avez-vous informé les communautéssur le changement desrisques et l’avez-vous inclusdans les programmes depréparation ?Si vous utilisez des directivespour une Société Nationale bienpréparée, il serait utile de revoirces questions avec l’évaluationdu risque <strong>climatique</strong> de votreSociété nationale en mémoire.A nouveau, le changement<strong>climatique</strong> ne demande riende nouveau, c’est un élémentsupplémentaire à inclure à votreauto-évaluation.Ces questions devraient fairel’objet de réunions régulièresde planification et impliquer lepersonnel clé de la gestion descatastrophes. Dans certains cas,les réponses pourraient vousconduire à faire plus attentionà certains risques dans un cadredéjà examiné. Dans d’autres cas,il pourrait donner lieu à denouveaux programmes, parexemple à augmenter le nombrede volontaires. Parmi d’autres,des activités spécifiques peuventêtre incluses comme suggérersous l’étape 3, ci-dessous.Etape 3 :Action• Augmentez la capacité de préparationà répondre. La capacité deréponse aurait peut être besoind’être adaptée, pour prendre enconsidération des risques nouveaux,et en augmentation, enraison du changement <strong>climatique</strong>.Les activités devraient êtreplanifiées en utilisant les outilsréguliers des Sociétés nationaleset de la Fédération internationale,comme le Système d’Informationde la Gestion des Catastrophes(DMIS) et votre évaluation nationaledes risques <strong>climatique</strong>s.Ceci peut inclure des modificationscomme le plan de secours,l’emplacement des dépôts avecles réserves de réponse et desecours, la mobilisation et la formationd’un groupe significatifde bénévoles.• Promouvoir la réduction des risquesde catastrophes. Beaucoupde Sociétés nationales considèrentque la véritable réduction desrisques trouve son origine au seinde la communauté (voir le moduleRéduction des risques dans lacommunauté). Dans certainesSociétés nationales plus importantes,des programmes de réductiondes risques, comme celuides mangroves sur la côte duViêt-Nam, ont été très réussis.Souvent, des solutions similairesseront efficaces pour traiter lesrisques dus au changement <strong>climatique</strong>en augmentation.Gardez en mémoire que la vulnérabilitéau changement <strong>climatique</strong>est souvent due à de multiplesfacteurs, comme par exempleles personnes qui vivent dans deslieux inadaptés, la déforestationet la destruction des plages.Traiter ces facteurs secondairespeut aider à réduire les impactsdes risques en augmentation.• Promouvoir les programmes desécurité alimentaire. Le changement<strong>climatique</strong> touche les ressourcesdes gens et la sécuritéalimentaire, directement par leschangements de températureset des saisons des pluies, ou parune variation des extrêmes. Lesprogrammes de sécurité alimentairedevraient prendre en considérationla façon dont le changement<strong>climatique</strong> peut toucher lesvulnérables de la population rurale.Des solutions simples peuventêtre disponibles, commedes variétés de récolte, résistanteaux sécheresses, ou mêmedes changements dans les pratiquesmêmes de gestion. A nouveau,les données de base collectéespendant l’évaluation nationaledes risques <strong>climatique</strong>s,pourraient contenir des informationsclés à intégrer dans les documentsde planification pour lesprogrammes de sécurité alimentaireet d’alerte précoce.• Promouvoir l’alerte précoce.Avec le changement <strong>climatique</strong>,les gens peuvent penser qu’ilsne peuvent plus faire confianceau temps pour reconnaître lesrisques habituels. Ceci créé uneraison supplémentaire de mieuxutiliser les prévisions météorologiques– au niveau de planificationde la Société nationale et deles communiquer aux communautésà risque et s’assurer queles gens comprennent vraimentet font confiance à l’information.Respectez la chaîne des alertesprécoces efficaces : connaissancesdes risques, surveillance etsystèmes d’alerte, disséminationet communication, capacité deréponse des gens à risque. Lechangement <strong>climatique</strong> n’a pasréellement modifié la façon dont laSociété nationale devrait organiserces chaînes. Il augmente néanmoinsl’importance de ces activitésface aux incertitudes en augmentationconcernant le temps.Des prévisions météorologiquesrégulières sont fournies de quelquesheures à deux semaines àl’avance. Récemment la qualitédes soi-disant prévisions saisonnières(d’un délai d’un à six mois)a aussi augmentée significativementdans beaucoup de régions.Même si elles ne sont pas infaillibles,elles aident un agriculteurà savoir si la saison des pluiesdébutera tardivement ou serarelativement sèche (voir encadrésur la page 50). En outre, desprévisions des températures etdes précipitations et des tempêtes,les institutions prévoient desprévisions pour des menacesspécifiques, comme le risqued’épidémie, d’invasion d’insecteset des problèmes de sécuritéalimentaire.Assurez-vous que vous connaissezde telles informations sur votrepays. Le bureau national demétéorologie pourrait être unbon point de départ, et le <strong>Centre</strong><strong>climatique</strong> pourrait vous aider àidentifier les institutions adéquatesdans votre région. Au niveaumondial, le DMIS fournit aussiun nombre d’outils d’évaluationet des liens.• Promouvoir le plaidoyer et lespartenariats. Une gestion efficacedes catastrophes demande unecoopération étroite entre lesgouvernements et les autres actions,y compris les autres agencesde réponse d’urgence. Desdirectives spécifiques sur le plaidoyeret les partenariats sont inclusesdans le module« Dialogues ».• Promouvoir la sensibilisation parmisdes groupes vulnérables.Sensibiliser sur les nouveauxrisques peut être un rôle clé dela Société nationale, en utilisantson réseau et la confiance de lacommunauté. D’autres approchespeuvent inclure le théâtre,les programmes scolaires et lesmédias. Des directives spécifiquessont incluses dans« Communications. »• Collectionner des informationslocales. En complément descampagnes de sensibilisation, eninformant les communautés surce qui est connu sur les risqueschangeants au niveau national etglobal, la Société nationale devraitaussi entendre les perceptionslocales et les observationsde changements du temps (voirRéduction des risques dans lacommunauté). De telles informationssont un outil de planificationinestimable, en particulier dansdes domaines où les donnéesscientifiques et les analyses sontrares et de mauvaise qualité.


90 | <strong>Guide</strong> <strong>climatique</strong> de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> | Gestion des catastrophes : <strong>Guide</strong> pratiqueDes employés de magasins installent des volets contre l’Ouragan Jeanne en Floride, Etats-Unis. Photo : Reuters/Marc Serotamats standard et des présentationsque vous devrez adapter àvotre situation.Etape 4 :EvaluationAu minimum une fois par an, lesSociétés nationales devraientévaluer les risques auxquels ellessont confrontées. Ce processusest permanent. Est-ce que descatastrophes nouvelles et/ou inhabituellesont eu lieu ? De nouvellesmaladies, de nouveauxconflits ? De nouvelles raisons àun échec des récoltes et à l’insécuritéalimentaire ? Comment laSociété nationale s’en est elleoccupée ? Est-il est nécessairede mettre à jour des plans, dedémarrer de nouvelles activités,de recruter d’autres volontaires ?De telles questions réfèrent immédiatementaux étapes 1 et 2,et mettent à jour des informationsde base et évaluent les priorités.En complément, les Sociétés nationalesdevront documenter leshistoires réussies. Par exemple, lasensibilisation sur le changement<strong>climatique</strong> a contribué à recruterde nouveaux volontaires dans unerégion, une telle stratégie pourraitaussi marcher dans d’autres régionsdu pays et même dansd’autres Sociétés nationales. Plusde tels exemples sont partagés etrépliqués, et plus rapidement noussommes capables d’étendre notrecouverture en traitant efficacementles risques changeants.Liste de vérification• Assurez-vous que votre Sociéténationale a un point de contactsur le changement <strong>climatique</strong> quipeut coordonner l’intégration duchangement <strong>climatique</strong> dans lesactivités de gestion descatastrophes.• Evaluez les plans et les programmesde gestion des catastrophesde votre Société nationaleen vue de votre évaluation nationaledes risques <strong>climatique</strong>s etétablir les priorités. (Que faut-ilfaire différemment ? Sur quelsdomaines nous focaliser ?)• Agir !PiègesNe vous laissez pas déborder parles différents aspects du changement<strong>climatique</strong>. Démarrez enréalisant que le passé n’expliqueplus l’avenir. La planification pourle changement <strong>climatique</strong> n’estpas quelque chose de nouveau etde compliqué – elle doit être enracinéedans vos propres prioritéset compréhension.OpportunitésLe changement <strong>climatique</strong> peutêtre catalyseur pour une meilleuregestion des catastrophes. Il aideà avoir un regard nouveau sur vosplans et programmes, et à intégrerdes nouvelles informations etvulnérabilités. Il facilite la mobilisationde nouveaux volontaires et àétablir des partenariats avec desgouvernements, des donateurs etd’autres parties prenantes.La <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et le <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> est bien placé pour traiterdes risques du changement<strong>climatique</strong>. Le changement<strong>climatique</strong> est un problèmeglobal avec des impacts locaux.La <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et le <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> est présent aux niveauxglobal, national et avant toutlocal. Etre présent à tous cesniveaux peut conduire à de bonsrésultats, tout en protégeant lespopulations les plus vulnérables.InformationscomplémentairesToutes les informations de ce guidesont disponibles sur www.climatguide.org,y compris des misesà jour et des liens aux documentspertinents et aux sourcesd’information, des listes de vérification,des modèles et desexemples des meilleurespratiques.La source principale d’informationgénérale sur la gestion des catastrophesde la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et le<strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> est le Systèmed’Information de Gestion desCatastrophes de la Fédérationinternationale sur www.ifrc.org/dmis, accessible au personnelde la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et le <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong>. Ce système contient desinformations sur la surveillance,la préparation et la réponse ainsique la boîte à outils avec desdirectives détaillées et de l’informationsur les politiques et lesprocédures.De l’information générale opérationnellecomprenant les appels,les lettres d’information, les misesà jour opérationnelles et les sitesInternet, peut être trouvée surwww.ifrc.orgDes bons exemples de projetsd’alertes précoces peuvent êtretrouvés sur :ww.unisdr-earlywarning.org/ewpp


<strong>Guide</strong> <strong>climatique</strong> de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong>et du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong>Réduction des risquesdans la communauté


94 | <strong>Guide</strong> <strong>climatique</strong> de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> | Réduction des risques dans la communautéAprès les inondations d’août 2007 la personne en charge du programme eau et assainissement de la Fédération internationale,Niaz Muhammad, inspecte les travaux sur un puits en Koshkalat, au Pakistan. Photo : Mubashir Fida / Fédération internationalede la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du <strong>Croissant</strong> <strong>Rouge</strong>.catastrophes n’a pas diminué. Au contraire, les décèsdus à des catastrophes ont augmenté de 84pour cent sur la décennie précédente. Ils ont tripléen Océanie et plus que doublé dans les Amériques.Réduction desrisques dans lacommunautéLes chiffres sont assez éloquents. Au cours de la dernièredécennie, en moyen 250 millions de personnespar an ont été touchées par des catastrophes naturelles,et ce ne sont que celles que nous connaissons.La plupart des catastrophes passent inaperçues, outout du moins ne font pas l’objet d’une enquête.Ce qui pourrait être catastrophique pour un ou deuxvillages situés dans des parties oubliées du mondeest souvent négligé lorsque surviennent des inondationsannuelles en Asie, ou les saisons des ouragans,qui apportent des souffrances à des millionsde personnes. Cependant, toutes les catastrophessont graves et beaucoup augmentent en fréquenceet en intensité, les plus petits plus rapidement queles grands événements.A l’échelle mondiale au cours de la décennie de1996 à 2005, le nombre de personnes qui auraientété touchées par des catastrophes a été d’un tiersplus important que lors des dix années précédentes,le <strong>Centre</strong> de recherche sur l’épidémiologie des catastrophesen Belgique nous le dit. Pour la première foisen 30 ans, le nombre de personnes tuées par desL’Asie du Sud a montré la tendance à nouveau en2007, de même que la Chine. L’Afghanistan, le Bangladesh,l’Inde et le Pakistan ont subi des pluies demousson massive, de fortes inondations, des tornadeset des glissements de terrain. De vastes zonesont été dévastées. L’Afrique de L’Ouest et l’Afriquede l’Est ont été touchées par des inondations, égalementdévastatrices, quelques semaines plus tardseulement. Un début précoce de la saison des inondationsen Chine a submergé le sud du pays et,dans l’est du pays, des centaines de milliers de villageoisont fui la pire inondation d’un important fleuvedepuis plus de 50 ans.Dans les basses terres, sujettes aux inondations desplaines du nord du Bangladesh, les populations ruralesattendent l’assaut. Parmi celles-ci se trouvaient lesvolontaires du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> comme Amirul Islamqui comprennent que les conditions pourraient s’aggraveravant de commencer à s’améliorer. Ils saventque les menaces de conditions météorologiques extrêmesvont grandissantes et que, en raison deschangements <strong>climatique</strong>s, des inondations plus importantespourraient se produire, et plus fréquemment.Les options sont limitées. Les gens peuvent fuir, ilspeuvent attendre désepéremment que le pire seproduise. Ou alors, ils peuvent réduire l’impact d’uneinondation inévitable.Amirul et ses amis sont en train de montrer à la populationlocale qu’ils peuvent faire quelque chose.Prés du village de Sirahkunj les bénévoles ont plantéenviron 300 arbres – le début d’une pépinière – et,lorsqu’ils seront assez grands, ils seront transplantésle long des berges et le long des routes pour aiderà vérifier la force de l’inondation. Un mouvementmodeste, peut-être, mais dans la communauté, il estextrêmement important.Comme Amirul l’a expliqué aux villageois, les arbrespermettront d’améliorer leur environnement et


98 | <strong>Guide</strong> <strong>climatique</strong> de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> | Réduction des risques dans la communauté Réduction des risques dans la communauté | <strong>Guide</strong> <strong>climatique</strong> de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> | 99« Désormais, ilspensent différemment.Cela a renforcé lacommunauté »DIANE TURNQUEST, BAHAMASLorsque la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> vietnamienne les persuadèrentde procéder à une EVC, le barrage apparut commela chose la plus nécessaire à la communauté.Presque tout le monde est agriculteur là-bas et del’eau – pas de trop ou pas assez – est ce dont ils dépendent.Un financement de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> a été octroyépour un barrage très bien construit et la communautéa rapidement vu les avantages. « Le barrage nes’est pas effondré, donc les champs n’ont pas étéinondés », a signalé Pham The Phu. « Nous pouvonsavoir deux récoltes par an au lieu d’une seule et laquantité que nous avons récolté la dernière fois étaitde 30 pour cent plus élevée que d’habitude. »Et quand la pluie ne vint pas, il y avait encore assezd’eau pour l’irrigation. Derrière le barrage, il y avaitsimplement un réservoir.Cela était beaucoup plus utile qu’une usine à eau.Comme le souligne Hung Nguyen Thang de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong>, lorsque des catastrophes se produisent, lesgens sont prêts à discuter des problèmes. Commentles préparer pour des ouragans éventuels dans unecommunauté qui n’en a jamais vu passer, demeureun défi de taille.Surveillez votre langageDiane Turnquest, chargée de la gestion des catastrophesde la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> des Bahamas comprend cedéfi. Son conseil : surveillez votre langage, cher ami.Elle ne commence jamais à parler du changement<strong>climatique</strong> quand elle rencontre une communauté,et encore moins utiliser un terme aussi excitant quel’évaluation de la vulnérabilité et de la capacité. Vousles effrayez, dit-elle.« Où sont les gros poissons ? », demande t-elle auxpêcheurs dont les prises diminuent de plus en plus.« Loin dans l’océan ces jours-ci. »« Oh, et pourquoi ça ? »Les discussions abordent le sujet du blanchissementdu corail, un processus mortel menaçant les Caraïbeset le Pacifique. Les récifs coralliens sont très sensiblesà l’augmentation de la température de l’eau. Commeles océans se réchauffent, les coraux et leurs écosystèmesfragiles sont en train de mourir et le récif depoissons et d’animaux marins qui y vivent, s’y reproduisentet s’y nourrissent, sont en voie de disparition.La destruction touche également le tourisme.« C’est une discussion que vous pouvez avoir avecn’importe quel pêcheur », dit Turnquest. « Connaissezvotre culture, les gens, la langue à utiliser, sachezcomment introduire ce que vous voulez faire enl’adaptant aux circonstances locales. »Un principe directeur du changement <strong>climatique</strong> etde l’EVC est de toujours rester simple. Gardez àl’esprit ce que la communauté peut comprendreen fonction de leur propre contexte.Les Bahamiens, dit Turnquest, sont indifférents àune conversation déprimante, hostiles à des penséestelles que de belles îles coulant lentement.Comment devenir plus fort est le genre de languagequ’ils apprécient.West End, une communauté exposée aux tempêtessur l’île de Grand Bahamas, est un cas d’espèce.Après que trois ouragans successifs l’aient ravagé,un nouveau développement du tourisme de luxe quia vu le jour à proximité, a fait don d’une ambulanceet d’un camion d’incendie à la communauté. Pour la<strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> des Bahamas, occupée jusqu’à récemmentavec les secours d’urgence, le moment semblaitopportun pour une auto-évaluation.« Que ferez-vous avec ces véhicules ? » ont-ilsdemandé.La communauté de West End ne savait pas. L’ambulanceétait nue – elle est arrivée sans équipement –et il n’y avait pas de pompiers à West End. La communautés’est assise pour discuter des options etune EVC débuta.D’autres problèmes furent soulevés. Quelqu’un a dit,« tout ceci est une perte de temps. Vous ne trouverezjamais un incendie ou un accident. »« Pourquoi ? » a demandé la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong>.« Nos rues n’ont pas de noms. Nous n’avons pasd’adresses. »Turnquest suggéra, « nous ferions peut-être mieuxd’aller y remédier ».Quelques jours plus tard, vêtus de leurs plus beauxvêtements, les West Enders l’accompagnèrent à laville de Freeport, 65 kilomètres plus loin, pour voir ledirecteur des Travaux publics. La communauté étaiten mouvement. Bientôt, elle sera mobilisée.Ils ont obtenu leurs noms de rue, tout excités, ilseurent des pompiers pour former une brigade devolontaires. Ils ont mis au point un plan d’évacuation,ont mis en carte les endroits où se trouvent les vieux,les vulnérables et les handicapés, assurèrent des soinspour les nécessiteux dans les situations d’urgence.Diane Turnquest dit : « Nous faisons face à une communautéqui a fini par accepter les ouragans. Lesgens ont pensé : ils vont frapper de nouveau, c’estainsi, personne ne peut rien y faire. Ils pensent différemmentmaintenant et ce qu’ils ont fait, ils l’ont faiteux-mêmes, c’est de cela que parlait l’EVC. Elle adonné pouvoir à la communauté, et a valorisé leurscapacités. Ils sont eux-mêmes en charge maintenant.Ils n’ont pas besoin d’étrangers. »La <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> nicaraguayenne a vu des développementssimilaires le long de sa côte atlantique,après avoir présenté l’un des premiers programmespilote de changements <strong>climatique</strong>s. De fortes tempêtesont frappé le pays fréquemment au cours de ladernière décennie et la Société nationale est en traind’aider les communautés à faire face à la menacede plus en plus grave des saisons d’ouragans et desconditions météorologiques extrêmes.Les ECV ont conduit à l’autogestion et ont permisaux gens de savoir quoi faire lorsque des inondations,des feux de brousse et d’autres catastrophesse produisent dans leurs villages.Ailleurs, la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> de Samoa se sert des ECVpour aider les groupes vulnérables qu’ils ont identifiédans la capitale, Apia. En raison de leur situation sociale,la pauvreté et la mauvaise santé, elles risquentd’être particulièrement exposées aux effets des changements<strong>climatique</strong>s. Une migration des populationsrurales vers les zones urbaines est en cours et laSociété nationale est convaincue par son travail dansles marges de la société que la migration interne exacerbéepar le changement <strong>climatique</strong> va défier lessystèmes programmés dans le temps ainsi que lespensées, et perturber ainsi les structures de soutien.Puis au Mozambique – frappé chaque année par auminimum un cyclone et de fortes tempêtes tropicalesqui contribuent à des inondations de plus en pluscourantes et graves – la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> met l’accent surle respect de la tradition locale puisqu’elle implique lesmembres de la communauté dans la collecte des données,la cartographie des risques et la planification.Globalement, les risques et la vulnérabilité aux catastrophesnaturelles augmentent de plus en plus, maisau sein de la communauté, il y a toujours un moyende renverser la tendance.


100 | <strong>Guide</strong> <strong>climatique</strong> de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> | Réduction des risques dans la communauté : <strong>Guide</strong> pratiqueUn rassemblement de personnes puisant de l’eau dans un énorme puits dans le village de Natwarghad, Inde.Photo : Reuters/Amit Dave.Reduction des risques dans la communaute<strong>Guide</strong> pratiquePartout dans le monde la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong>/<strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> est toujoursprête à répondre et à plaidoyerpour un relèvement et unereconstruction rapide, mais laréponse aux catastrophes, le relèvementet la reconstruction nesuffisent pas. Outre des meilleurssystèmes d’alertes précoces etde préparation à la réponse,nous nous efforçons de réduireles risques de catastrophes eninformant les populations desrisques auxquels elles font faceet nous les aidons à réduire leurvulnérabilité. Le changement <strong>climatique</strong>a incité à prendre de tellesinitiatives de façon urgente.La <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et le <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> a un atout majeur : sonréseau et une présence au seindes communautés. La catastrophetouche la vie et les ressourcesdes gens au niveau communautaire,c’est aussi là que deschoses simples peuvent être faitespour réduire les conséquences.La réduction des risquesdans les communautés, ayantcomme titre complet : laPréparation des communautésaux catastrophes (CBDP) est unepartie significative des activitésde la gestion des catastrophesde beaucoup de Sociétés nationalesde la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong>/et du<strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong>.Aider les communautés à réduireleur vulnérabilité ne signifie pasqu’il faut leur dicter leur conduiteou qu’il faut construire des infrastructuresde prévention. C’estsurtout faciliter un dialogue surles préoccupations locales et lesassister pour définir leurs proprespriorités de réduction desrisques.Un bon instrument pour un teldialogue est l’Evaluation de laVulnérabilité et des Capacités(EVC), il s’agit d’un ensembled’outils utiles, développés par laFédération internationale, pouraider les communautés à évalueret aborder les risques auxquelsils font face.Cette section est rédigée pour lepersonnel de la Société nationaleet les bénévoles qui travaillentsur la gestion de catastropheset la réduction des risques auniveau communautaire et expliquecomment ils peuvent intégrerle changement <strong>climatique</strong>dans leur travail.L’approche : restez simpleUne bonne CBDR aide à réduireles risques liés au changement<strong>climatique</strong>, même si le climatn’est pas particulièrement le sujet.Des mesures de réductiond’autres dangers contribuent àdiminuer des menaces nouvelles,ou en augmentation, provoquéespar le climat.La CBDR cependant pourraitêtre plus efficace en se préoccupantdirectement du changement<strong>climatique</strong>. Premièrement,les menaces concernées incitentla communauté à réagir. Deuxièmement,certaines mesures deréduction des risques et de stratégiesnécessitent d’être adaptésaux nouveaux risques croissants.Intégrer le changement <strong>climatique</strong>dans les EVC afin de planifierla réduction des catastrophespourrait sembler compliqué: intégrer des informationsscientifiques compliquées et untas d’autres considérations. Cependantle principe de directionclé devrait être RESTEZ SIMPLE.• Gardez en mémoire que les personnesont probablement déjàremarqué des changements dansles tendances météorologiques.• Gardez en mémoire ce que lacommunauté peut apporterconcernant leur contexte local.• Gardez en mémoire ce que lesfacilitateurs d’une EVC peuventabsorber et communiquer.La population locale est expertedans le domaine des risques lesconcernant. Tout ce que vousdevrez faire est leur demanderquelles sont leurs observationsdes phénomènes météorologiquesinhabituels, expliquez brièvementpourquoi le climat est entrain de changer mondialementet aidez-les à décider commentrépondre localement.Restez simple est encore plusimportant car un défi essentiel


102 | <strong>Guide</strong> <strong>climatique</strong> de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> | Réduction des risques dans la communauté : <strong>Guide</strong> pratique Réduction des risques dans la communauté : <strong>Guide</strong> pratique | <strong>Guide</strong> <strong>climatique</strong> de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> | 103de la CBDR est d’atteindre leplus grand nombre de communautés.Il est agréable d’aiderquelques communautés trèsbien, mais le défi est d’augmenter,de fournir de l’aide à toutesles populations vulnérables dansvotre pays. Vous ne pouvez pasle faire si des semaines sontconsacrées à préparer chaqueEVC ou si une partie du personneltrès qualifié du siège est nécessairepour conduire les discussions.L’approche doit êtresuffisamment simple pour êtreappliquer par nos volontaireslocaux afin d’avoir un impactplus grand.Etape par Etape :Intégrer le changement<strong>climatique</strong> dansla CBDR et lesEVCEtape 1 :Collectionner l’informationgénérale de baseEtape 2 :Evaluer les prioritésCes deux étapes sont typiquemententreprises, faisant partied’une évaluation plus large desrisques changeants auxquels unpays doit faire face (voir Démarrer: <strong>Guide</strong> pratique, étape 3) etles priorités au sein des activitésglobales de gestion des catastrophesd’une Société nationale(voir Gestion des catastrophes :<strong>Guide</strong> pratique, étapes 1 et 2).Identifier les priorités devra sélectionnerdes domaines/communautésà cibler pour une CBDR etdes EVC, guidés (parmis d’autreschoses) par la façon dont le changement<strong>climatique</strong> affecte desparties spécifique du pays.Etape 3 :Diriger des EVCIntégrer le changement <strong>climatique</strong>dans les EVC pourrait sefaire simplement. L’objectif principald’une EVC est de discuterdes risques auxquels une communautéfait face afin qu’ellespuissent identifier leurs prioritésdans la réduction des risques.Il n’est pas nécessaire d’avoirdes informations scientifiquescompliquées, même si quelquefois elles peuvent être débattuespour confronter la communautéà ce qui pourrait les attendredans l’avenir. Cependant expliquercette information et lerendre pertinente peut êtreun défi.En conséquence, l’équipe quiprépare l’EVC doit décider enavance de la complexité de l’intégrationdu changement <strong>climatique</strong>.Trois options parmi lesquelschoisir suivent.Par défaut : restez simple(Option A). Des discussionsdétaillées sur le changement<strong>climatique</strong> devraient seulementêtre incorporées si la Société nationalea des informations claireset pertinentes sur la manièredont les risques changent localementet si des facilitateurs qualifiéssont disponibles pour endébattre aisément.OPTION A (DE BASE) :Obtenir des informationscomplémentaires de la communautéen posant les bonnesquestionsAssurez-vous que l’EVC poseles bonnes questions afind’obtenir des informations surles phénomènes <strong>climatique</strong>set les tendances constatéespar la communauté ou cellesqu’elle a vu se produire au coursdes décennies passées. Cecidemande d’être attentif à unnombre d’outils d’EVC quiexamine les tendances, enparticulier :• Le calendrier saisonnier : demandezsi les saisons ont changé,par exemple si la saisondes pluies était particulièrementprécoce ou tardive, ou si la météohabituelle pour une saisonse produit maintenant dans uneautre saison.• Le calendrier historique : demandezs’il y a eu des changementssystématiques dans les températures,lles précipitations et lesautres événements météorologiques;ainsi que l’incidence desphénomènes météorologiques« étranges ».• La carte des risques (ou trajettransversal) : demandez auxgens de décrire aussi les changementset pas uniquementla situation actuelle à un endroitprécis.• Questionnaires et débats desgroupes cibles : ajoutez desquestions spécifiques comme,« Avez-vous perçu des rythmesmétéorologiques inhabituels ? »et « Comment cette météo vousa touchée, votre famille et votrecommunauté ? »PréparationsVous n’avez pas besoin d’intégrerdes informations scientifiquesnouvelles sur le climatdans le processus d’EVC : ilsuffit de com muniquer clairement,après avoir révéler leschangements observés par lesparticipants, que les gens observentpartout dans le mondedes changements similaires etque les scientifiques nous ontdit que les choses vont probablements’empirer dans lesdécennies à venir. Pendant lespré parations le seul changementest d’intégrer des questionscomme celles citées dans lematériel des EVC (listes devérification, outils, etc.).Formation d’EVCLa formation doit faire attentionaux questions supplémentairesà poser et comment utiliser lesréponses pour améliorer le dialogueavec les communautés.Pour éveiller les consciences ilsera utile de les informer surle changement <strong>climatique</strong> mondial,mais il faudra soulignerque ces thèmes n’auront pasbesoin d’être débattuspendant l’EVC.Diriger les EVCIntégrer les suggestions citéesci-dessus.Analyser les résultatsAprès l’EVC, l’équipe devraitana lyser l’information de lacommunauté, en particulier lamanière dont elles ont décritesles nou veaux risques et lestendances dans les rythmesmétéorologiques.Si possible, vous pourriez comparerces observations de lacommunauté avec les informationsscientifiques d’évaluationdes risques <strong>climatique</strong>s de votreSociété nationale. Evaluer si lesstratégies de réductions des risquesidentifiées dans les EVCsont solides face à des tendancesde changement <strong>climatique</strong>suggérées dans les rapportsscientifiques.OPTION B (INTERMEDIARE) :Fournir des informations <strong>climatique</strong>scomme informationde base pour les facilitateursdes EVCOption B est comparable àOption A, mais avec un élémentsupplémentaire qui est que lesfacilitateurs sont informés sur lechangement <strong>climatique</strong>, ainsi ilssont conscients de l’environnementdans lequel ils dirigent leurEVC. Le but est uniquement deleur fournir des informations debase, ils ne devront pas « expliquer» le changement <strong>climatique</strong>et les risques changeants auxcommunautés.Ceci exige plus de la formationet le développement de matérielde communication (comme desposters ou des outils vidéo).Il y a un risque d’induire les communautésen erreur si les volontairesinterprètent mal l’informationscientifique ou s’ils dirigentles résultats d’un EVC dans unemauvaise direction. Cependant,cela peut faciliter d’avoir un dialoguesignificatif avec les communautéset de mieux les aiderà discuter des options de réductiondes risques.En préparant et dirigeant l’EVC,suivez les étapes de l’Option A.En complément, la formation devraitinclure une présentation surle changement <strong>climatique</strong> et sesconséquences dans un contextelocal. L’information est généralementbasée sur l’évaluation nationaledes risques effectuée ausiège de la Société nationale etadaptée aux conditions de lacommunauté où l’EVC aura lieu.Pendant les préparations, essayezd’adapter les informationspertinentes sur les changements<strong>climatique</strong>s (par exemple del’évaluation nationale des risques)à une situation spécifique del’EVC. Gardez en mémoire quel’information <strong>climatique</strong> généraledoit être examinée dans uneperspective locale : qu’est ceque signifie ces changementspour le lieu/communauté ? Cecidoit se faire en termes généraux,écrits sur une page dans unlangage simple, comme :« Les précipitations sont plusviolentes et il y a des périodesplus longues sans pluie »,« Les tempêtes sont plusviolentes »,« La saison des pluies démarreplus tardivement ».Vous aurez peut-être besoin dedemander de l’aide à un expert<strong>climatique</strong>, mais assurez-vousque l’analyse reste pertinentepour les besoins de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong>/<strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong>. « Uneaugmentation des risquesd’inondation » est plus appropriéeque « six des sept meilleuresmodèles <strong>climatique</strong>s sontd’accord sur une probabilité de


104 | <strong>Guide</strong> <strong>climatique</strong> de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> | Réduction des risques dans la communauté : <strong>Guide</strong> pratique Réduction des risques dans la communauté : <strong>Guide</strong> pratique | <strong>Guide</strong> <strong>climatique</strong> de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> | 10570 pour cent pour que la périodedu retour des précipitations (audessusdu 90 ème pourcentage)aura diminués au minimum de10 pour cent ». Forcez les experts<strong>climatique</strong>s à expliquer cequ’ils souhaitent dire et traduisez-ledans un langage comprispar les facilitateurs et lescommunautés.OPTION C (AVANCES) :Aider les communautés àplanifier pour l’avenir enapportant de l’informationde l’extérieur sur le changement<strong>climatique</strong>Pour cette option les facilitateursEVC sont expressément instruitspour débattre du changement<strong>climatique</strong> dans la communauté.Il exige plus d’expertise et d’expérienceet devrait seulementêtre choisi si vous êtes confiantsd’avoir l’information, la capacitéde formation, le matériel desoutien et les volontaires expérimentésqui sont à l’aise dansce domaine.Le processus est comparable àl’Option B, mais pendant la formationvous ne transmettez pasuniquement des informations cléssur le changement <strong>climatique</strong> auxfacilitateurs mais vous les leursfaites vraiment comprendre et expliqueraux communautés. Cecin’est pas facile ! Plus importantencore la formation devra aussifournir des directions sur commentintroduire délicatement lesrisques changeants dans les discussionsd’EVC.Sans être guidé correctement,les communautés seront peutêtretentées à étiqueter chaqueproblème météorologique auxquelleselles ont fait face comme« changement <strong>climatique</strong> ». Cecin’est pas très utile. Tout ce quenous essayons d’atteindre estd’augmenter leurs compréhensiondes conditions et expliquerque des phénomènes et événementsinhabituelles ne sont pasnécessairement dus à des forcessurnaturelles : ils font probablementpartie d’une tendancemondiale qui se reproduira. Il estplus important d’aider la communautéà prendre en considérationce qu’elle peut faire face à denouveaux risques.Ce dialogue demande un apprentissageen pratiquant, y comprisdes simulations ou d’autres exercicesqui forceront les facilitateursà pratiquer.Etape 4 :Mettre la CBDR en œuvreJusqu’ à un certain dégré, l’EVCa peut-être déjà contribué à uneprise de conscience accrue etune réduction des risques de catastrophespar les communautéselles-mêmes. Jusqu’ à un certaindégré, il pourrait être utile de planifierl’assistance du matériel(comme la construction d’abris,l’équipement de communications,les plantules contre ladéforestation pour prévenir desinondations et des systèmes decapture d’eau) ou des procéduresaméliorées dans la communauté(comme des projets degestion des catastrophes ou ladiversification de l’économielocale pour réduire la vulnérabilitéface aux sécheresses). Danscertains cas, le suivi peut incluredes partenariats avec les ONG etles autorités locales et un plaidoyersur des politiques localeset nationales, par exemple desabris sûrs, des règlementationsde constructions et des programmesconjoints de prise deconscience des risques. Cesactivités ne sont pas différentesà des activités régulières de laCBDR – à ceci près que quandle changement <strong>climatique</strong> estpris en considération, les activitéssont planifiées avec les risqueschangeants en mémoire.Etape 5 :EvaluationEtant donné que les risqueschangent continuellement, il estimportant de régulièrement évaluerles programmes CBDR dela Société nationale. L’évaluationdevrait être permanente. Lesprogrammes de changement <strong>climatique</strong>ont-ils ciblé les bons domaines? Ont-ils atteint un nombresuffisant de personnes vulnérables? Plus précisément si desnouvelles menaces ou des maladiessont apparues y a-t-il besoinde mettre à jour les priorités ?Dans cette évaluation il y a unrôle spécifique pour l’informationdes EVC. Des communautés localespeuvent rapporter des risqueschangeant qui n’ont pasencore été identifiés au niveaudu siège de la Société nationaleou par les institutions gouvernementalesconcernées.En outre, il est important de retournerrégulièrement dans lescommunautés où une EVC a eulieu pour vérifier le suivi et maintenirun dialogue régulier sur lesrisques auxquels elles font faceet la manière dont ils peuventêtre réduits.Il est important de documenterl’information des EVC ainsi queles expériences (positives et négatives)des programmes actuelsdes CBDR. Plus ces exemplessont partagés et les réussitessont répliquées, plus rapidementnous serons capables d’étendrenotre couverture et de s’occuperde façon efficace aux risqueschangeants.Liste de vérification• Abordez-vous des nouveaux risquesdans vos programmes deCBDR ?• L’avez-vous gardé simple ?• La portée de l’EVC correspondelleà la capacités du personnelet des volontaires concernés ?• Le plan d’action, résultat d’EVC,correspond-il aux tendances desrisques identifiés ?• Avez-vous réfléchi a commentévaluer et augmenter les résultatset pour ainsi atteindre pasuniquement quelques communautésmais beaucoup ?PiègesLe changement <strong>climatique</strong> peutsembler décourageant etcompliqué et beaucoup deSociétés nationales peuvent sesentir mal à l’aise d’en discutéavec les communautés. Lesvolontaires qui font les EVCpeuvent trouver l’informationscientifique confuse et risquede rendre les communautésconfuses plutôt que les aider.Si tel est votre sentiment, reculezd’un pas et simplifier. La sciencedu changement <strong>climatique</strong> nedoit pas être discuté avec lacommunauté. Vous n’avez pasbesoin de débattre des statistiquesmétéorologiques. Posezuniquement des questions surles changements et les tendancesmétéorologiques, ceci pourraêtre suffisant pour éveiller laconscience des gens et les inciterà réfléchir sur leurvulnérabilité.Planifier le changement <strong>climatique</strong>n’est pas nouveau ou compliqué.Cela doit rester enracinédans vos priorités locales et êtrecompris.Ne vous laissez pas déborder,démarrer d’abord et restezsimple.OpportunitésLe changement <strong>climatique</strong>stimule fortement pour plus,et une meilleure CBDR, car elleaide les communautés à ne pasuniquement identifier les risqueschangeants auxquels elles fontface, mais aussi à réaliserl’importance croissante et àidentifier des méthodes deréduction. La relation de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong>/<strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> avecles communautés pourra serenforcée car la Société nationalepourra réellement aider.InformationscomplémentairesToute information de ce guideest disponible sur » www.climatcentre.org,comprenant les misesà jour et les liens aux documentspertinents et aux sourcesd’information, des listes de vérification,des modèles et les exemplesdes meilleures pratiques.La source principale d’informationgénérale sur la CBDR et lesEVC est le site de la Fédérationinternationale : www.ifrc.org.Les informations générales supplémentairessur les évaluationsdes risques dans les communautés(CRA) d’autres organisationssont disponibles dansla boîte à outils CRA duConsortium ProVention surwww.proventionconsortium.org


Une femme devant sa maison endommagée par l’Ouragan Dean dans la ville de Tecolutla, Mexique. Photo : Reuters/Tomas Bravo.


108 | <strong>Guide</strong> <strong>climatique</strong> de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> | Etude de cas : Nicaragua Etude de cas : Nicaragua | <strong>Guide</strong> <strong>climatique</strong> de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> | 109Il n’a pas été averti d’un ouragan mais uniquementde « vents très violents », souligne-t-il à El NuevoDiario une semaine plus tard. Il a réalisé qu’il fallaitlever l’ancre et tenter sa chance au large : Félix étaiten train de tout détruire sur son passage et transformaitles arbres en poutres volantes. Ensuite, ont suivicinq heures de lutte pour survivre après cette décisionincroyablement courageuse. « Nous avons penséque nous allions tous mourir ici » se souvient-il.« A trois heures du matin, le vent se renforçait encore,levait le bateau et le secouait dans tous lessens. Quand un côté basculait, je criais aux gens depasser de l’autre côté pour faire ballaste. »« A cinq heures, je pensais que nous n’avions plusqu’une heure à vivre. Le vent était meurtrier commeun glissement de terrain, mais je leur ai dit, « nousl’avons battu, tenez bon ».Un responsable nicaraguayen qui menait la dernièrerecherche des corps une semaine après Félix, a seulementindiqué que la marine avait évacué « un nombreimportant de personnes » le lundi mais que« d’autres » avaient choisi de rester pour surveillerleur équipement. Il a ajouté que beaucoup de pêcheursavaient été dispersés et n’étaient plus encontact par radio.Plus d’une semaine après le passage de Félix, lepeuple Miskito était toujours rassemblé sur le portde Puerto Cabezas – la capitale de la RegiónAutónoma del Atlántico Norte, connue sous le nom« les RAAN » au Nicaragua. Ils espéraient malgrétout que des membres de leur famille reviendraientvivants des keys ou qu’ils auraient une indicationsur leur sort, ou même seulement un corps.Etude de cas :NicaraguaEn septembre 2007, l’ouragan Félix représentaitune revanche pour les programmesdu changement <strong>climatique</strong> de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong>,et en même temps, leur plus grand défi.Une revanche car les projets pendant cesquatre années d’existence se sont étroitementfocalisés sur la préparation des gensà l’inattendu : et sur une chose tous lesnicaraguayens étaient d’accord : c’était unchoc total.Un nouveau défi pourtant, car même si lesateliers de travail de préparation auxcatastrophes ont été tenus sur toute la côteMosquito et qu’ils ont permis sans doute desauver des vies (comme démontré ci-dessous).Cependant, les tentatives de la<strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> nicaraguayenne et d’autrespersonnes à préparer la société nicaraguayenneaux impacts du changement<strong>climatique</strong>, n’a pas inclut un groupe encoreplus vulnérable que les villages longtempsnégligés de la Côte Atlantique : les pêcheurssaisonniers de homards de CayosMiskitos (les Miskito Keys). Les pêcheurs etleurs familles ont été décimés par l’ouraganquand il les a touchées aux premièresheures du mardi matin, le 4 septembre.Simón McDavis Pablo, un capitaine Miskito qui apassé 30 de ses 44 années en mer et qui est le plusgrand héro méconnu de l’Ouragan Félix duNicaragua, regrette amèrement de ne pas avoir pusauver plus de vies que ce qu’il a fait. Ancré dans lesMaras Keys, à un peu plus de 40 miles nautiquesdu continent, McDavis avait espéré aller au bout dela tempête avec les 170 personnes – pêcheursd’homards et leurs familles – qui s’étaient entasséssur son bateau, le Mrs. Julies, pour s’abriter lorsquela météo s’est détériorée le lundi soir.Quand la tempête a commencé à se calmer, Simóna d’abord cru qu’ils avaient été transportés ailleurs.« Tout avait disparu, » dit-il. « Puis j’ai reconnu unepoutre en bois et nous avons tous vu : des corpsflottants dans la mer, des personnes blessées, unecommunauté qui n’existait plus. »Des reproches amers ont suivis la catastrophe dansles keys. Certains Miskitos ont accusé le gouvernementde ne pas avoir fait assez pour avertir les gens,pas assez pour les évacuer et pas assez pour rechercherles survivants et finalement les corps.Cependant, il semble injuste d’accuser la marine nicaraguayennede la catastrophe : même la premièremarine du monde, suffisamment équipée d’enginsrapides et légers de patrouille, auraient eu du mal àtrouver et à évacuer les pêcheurs et les autres personnesdispersées autour des keys dans leurs petitsbateaux et les pangas, dans le noir.La tragédie des keys est que la saison du homardet les saisons des ouragans se chevauchent : certainsrapports indiquent que des bateaux de pêcheà l’homard ont refusé de prêter attention aux avertissements: ou que les pêcheurs ont été incapables deretourner sur le continent car plusieurs d’entre euxont été submergés.Krukira – un miracle ?Le <strong>Centre</strong> national des Ouragans (NHC) à Miamiavait placé l’œil de l’Ouragan Félix « à approximativement15 kilomètres au nord-nord-est de PuertoCabezas », et c’est là que se situe, à 1 kilomètreprès, Krukira. Le village Miskito de 2500 âmes a prisde plein fouet les vents de l’Ouragan Félix, classéscatégorie 5 – à des vitesses minimales de 250 kilomètrespar heure – après avoir traversé les MosquitoKeys. Krukira est aussi un des lieux où un atelier detravail de préparation aux catastrophes a été tenupar la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> faisant part de leur programmedu changement <strong>climatique</strong>.La catégorie 5 cadre avec le stéréotype populaire surles ouragans – un vent massif violent – mieux que,par exemple, l’Ouragan Mitch en 1998 qui était seulementde catégorie 1 à son arrivée sur le continentmais qui a conduit à des inondations brutales surtoutau Honduras et au Nicaragua.Un fait effrayant à préciser est que la saison desouragans 2007 a été exceptionnelle : Félix a été ladeuxième tempête de catégorie 5 après l’OuraganDean dans la région, en moins d’un mois. Le NHC adit que c’était la première fois que deux catégories 5


110 | <strong>Guide</strong> <strong>climatique</strong> de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> | Etude de cas : Nicaragua Etude de cas : Nicaragua | <strong>Guide</strong> <strong>climatique</strong> de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> | 111avaient atteint la terre dans une même saison depuisl’enregistrement des données qui a débuté en 1886.En visitant Krukira quelques jours après Félix, cen’était rien de moins qu’un miracle que personnen’ait été tué, et que seulement cinq personnes aientété blessées. Le village semblait avoir été bombardéau ras du sol : ses quelques structures en dur – dontune église et une école – ont perdu leurs toits etleurs fenêtres. Les maisons des villageois, beaucoupsont des « tambos » sur des poteaux, ont été réduitesen amadou ou démolies jusqu’au rez-de-chaussée(mais, fait très important, souvent pas jusqu’auniveau du sol). Les arbres ont éclaté ou ont été totalementabattus. La terre était trempée par la pluiemais il n’y a pas eu d’inondations.« Nous avions écouté les informations sur l’ouragandepuis dix heures du matin, et à sept heures le soirles choses sont devenues sérieuses », se rappelleJunior Wislaw Radis, un enseignant de l’école deKrukira, désormais une structure sans toit.« Les autorités locales ont émis des conseils sur lesondes sur ce qu’il fallait faire si la tempête atteignait laforce d’un ouragan ». A une heure du matin, PuertoCabezas a envoyé deux buses pour évacuer ceux quisouhaitaient aller en ville. Environ 500 personnes sontparties et 2000 parmis nous sont restées.« Personne n’était réellement en charge – c’est vraimentuniquement par les informations que nousavons reçu des conseils sur qu’il fallait faire. »Cependant les membres du comité d’urgence avertissaientceux qui n’avaient pas de radio et à septheures, les gens ont cherché à s’abriter dans l’égliseet l’école.« Il y a beaucoup de personnes de plus de soixanteans dans ce village et aucune d’entre elles n’avait vuune chose pareille ».« Panique, terreur »Outre les informations à la radio, la population deKrukira et les autres villages Miskito ont réalisé quela situation était inquiétante quand les cloches del’église se sont mises à sonner- la bonne vieille coutumed’autrefois pour sonner l’alarme sur la Côté desMoustiques.L’église morave relativement imposante de Krukiraétait certainement le lieu le plus évident pour s’abriter,mais selon père Romero Rivera Bayardo, mêmelà, ce n’était pas complètement sûr. « Il y avait environ200 personnes dans l’église et une centainedans le presbytère. » dit-il. « Principalement desfemmes, des enfants et des vieillards. »« Si les sauts des vents avaient encore continué uneheure, je pense réellement que les gens seraientmorts de peur. Ils n’auraient pas pu supporter plus.Même les murs étaient en train de trembler. Les gensétaient couchés par terre. C’était la panique, la terreuret – après que les pluies aient commencé – ilfaisait froid. Maintenant, ils ont besoin d’une assistancepsychologique pour retrouver leurs esprits. »Avec 500 personnes évacuées par bus, environ300 abritées dans les bâtiments de l’église et probablementun nombre similaire dans l’école et ailleurs,une majorité de la population Krukira a subi l’ouragandans (ou sous) leurs maisons, faisant ce quisemble approprié dans ces conditions. En l’absenced’inondations, les structures effondrées et les débrisqui volaient dans les airs étaient le principal danger.« Je ne suis pas allé dans l’église ou dans l’écolemais je suis resté à la maison avec ma famille, » ditJunior Wislaw Radis. « Quand cela a commencé às’effondrer, nous sommes restés sous le tambo avecplusieurs personnes d’autres familles. Il y avait cinqenfants parmi elles, tous âgés de moins de six ans –mais grâce à Dieu aucun n’a été blessé. »Les deux hommes sont d’accord sur le fait que lesateliers de travail de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> ont été inestimables: les séances sur la préparation aux catastrophesfocalisées sur les conséquences d’une météoextrême, ont semé une graine qui a crût en un sentimentde reconnaissance lorsque Félix a commencéson parcours et que les vents sont devenus sismiques.Les ateliers de travail ont donné un peu plusde temps aux gens pour réfléchir : un peu moins deraisons de paniquer.« Ils nous ont aidé à nous préparer pour un avenirpeu sûr, et aidé à être prêt à se réfugier et à noussauver nous-mêmes, » a-dit Wislaw.Les personnes, évidemment, n’ont pas uniquementpaniqué; des jeunes hommes, par exemple, sontallés rassembler des personnes âgées et les ontaccompagnées à l’église. « La formation organiséeici par la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> nous a beaucoup aidé » ajoutele père Rivera. « Cela nous a donné une direction,des informations, des stratégies sur comment secomporter en cas de catastrophe naturelle – avantet après ».Cependant, la leçon de Félix sur cette partie de lacôte du moins, est que les gens ne souhaitent pasêtre évacués – ils le feraient si cela avait lieu de façonadéquate – mais cette évacuation dans des ventstrès violents est seulement utile quand le transportest disponible.Seulement un busPuerto Cabezas a eu ses propres problèmes cettenuit là comme se souvient Guillermo Fox, un responsablede la prévention des catastrophes de la ville :« Les personnes, honnêtement, n’étaient pas trèssûres de ce qui était en train de se passer. C’était lapremière fois, de mémoire d’homme, que nous sommespassés par là, mais maintenant, depuis Félix,nous avons beaucoup appris ».Avec une population d’environ 50.000 personnessusceptibles d’avoir besoin d’un abri « nous étionslimités », dit Fox. « Nous n’avions pas suffisammentde ressources pour évacuer tout le monde alorscertaines personnes ont organisé leur propreévacuation ».« Je dirais que 70 % a été évacuée et 30 % est restée.Mais il n’y avait simplement pas assez d’abrispour tout le monde dans la zone préparée. »Un autre bus est arrivé au village voisin de Krukira,Twapy, qui semble maintenant avoir été complètementdémoli avec des charges explosives, mais quiest néanmoins encore reconnaissable par l’implantationautrefois si idyllique de Miskito. Le bus a encorefait deux voyages vers Puerto Cabezas.Erlinda Urvina, présidente du comité d’urgence deTwapy, raconte pratiquement le même enchaînementdes événements : des informations à la radio de plusen plus angoissantes : des gens se rassemblantdans la salle communale en dur : certains partantpar bus, puis pour le reste une nuit de terreur presqueparalysante lorsque l’ouragan est passé.« Un peu avant onze heures, nous avons commencéà sonner les cloches de l’église, » dit-elle, « et lesgens sont venus rapidement avec leurs enfants etles anciens. Nous avons dit que les très jeunes et lesvieux devraient être évacués d’abord et tout le mondea été d’accord ».Urvina n’est pas sure du nombre de personnes quia pu s’abriter dans la salle. Sur la côte de Miskito, lapopulation est souvent énumérée par familles plutôtque par individus. Il a 145 familles à Twapy.« Je ne pouvais pas compter, étant donné tout cequi était en train de se passer en même temps, maisnous n’avons pas pu prendre tout le monde.Certaines personnes ont dû rester dans leur maison.Je pense qu’il y avait environ 300 personnes à l’intérieur.C’était complet, totalement complet. »Malgré la tradition Miskito, les gens à Twapy ne sesont pas réfugiés dans l’église craignant que le toitet peut-être la flèche leur tombent dessus. Ceci soulignela nécessité urgente désormais d’avoir des bâtimentscorrectement inspectés sur la Côte desMoustiques afin de déterminer lesquels devront êtreutilisés comme abris d’ouragans. ou ce que les gensdoivent faire s’ils ne peuvent pas aller dans les abris.Si un des bâtiments en dur à Twapy ou Krukira s’étaiteffondré, il y aurait probablement eu beaucoup demorts. Dans des endroits où des abris adaptés nepeuvent être construits, des recherches doivent être


112 | <strong>Guide</strong> <strong>climatique</strong> de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> | Etude de cas : Nicaragua Etude de cas : Nicaragua | <strong>Guide</strong> <strong>climatique</strong> de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> | 113effectuées pour comparer la sécurité des structuresen dur et les tambos traditionnels pour les gens quifont face aux menaces de vents violents et desinondations.Alerte par radioSur un autre aspect de l’histoire de l’Ouragan Félix,tous était d’accord : le moyen par lequel la nouvellede l’approche de la tempête a été diffusé était parune simple radio FM.Une des stations est Radio Caribe, un partenairedu projet HIER sur le changement <strong>climatique</strong> avecl’organisation néerlandaise Freevoice. Le directeurKennny Lisby Johnson a expliqué que les premièresprévisions qui indiquaient que l’Ouragan Félix toucheraitleur partie de la côte étaient apparues le samediet ont tout de suite été diffusées. L’alerte rougea été émise le lundi aux alentours de minuit.« Après que le comité d’urgence ait été activé le lundimatin, les autorités ont commencé à passer desavertissements officiels et des alertes », dit-il. « Nousétions sur les ondes quand l’ouragan a atteint la terreet a touché notre antenne qui a été presque entièrementdétruite. »Lisby croit que les avertissements ont payé : « beaucoupde personnes ont été évacuées à temps ou onteu le bon sens d’évacuer par leurs propres moyens.Les formateurs ont reçu ce qui fallait faire en cas decatastrophes et cela a été bénéfique.D’autres stations de radio, comme La Voz Evangélicade la Costa Atlántica étaient directement en contactavec le NHC à Miami. « Notre antenne est tombéeentre quatre et cinq heures du matin », dit le directeurSalvador Sarmiento Alvarado « Mais le toit esten grande partie intact ».Francisco Osejo, un bénévole de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong>,est un assistant technique sur le projet climat baséà Puento Cabezas. Immédiatement après Félix, il apassé la majeure partie de la semaine, à aider àtransporter les blessés de l’aéroport ou de la portemaritime à des centres médicaux en ville. Par rapportà la réponse de la communauté, il a vu uneamélioration certaine en comparaison avec l’OuraganBeta deux années auparavant : les comitésvoisins où le projet avait marché ont demandésdes feuilles de données véritables qu’ils pouvaientutiliser pour fournir l’information sur les dommageset pertes.Selon Osejo : « Il est très important que les gens sachentce qu’est le changement <strong>climatique</strong> et ce qu’ilspeuvent faire contre cette menace. Il les touche tousdifféremment, » dit-il.« Malgré les dommages importants, les dommageshumains ont été minimes dans les régions où nousavons travaillé. »Le signal d’ouraganDes catastrophes sans précédents mettent en évidencedes nouveaux domaines de vulnérabilité.L’Ouragan Félix a démontré au Nicaragua qu’il nesuffit pas de se préparer aux assauts des vents etdes inondations. Des stratégies doivent être développéespour faire face à des vents particulièrementdésastreux (l’abri de Betania financé par les Pays-Bas s’est effondré car il était construit sur des piliersen hauteur, en prévision d’inondations) et à des situationsoù une évacuation n’est pas possible.Dans beaucoup de villages Miskito dans le RAAN,les gens sont restés dans ou sous leurs maisons caril n’y avait pas de lieu d’évacuation – ou les bâtimentsconsidérés, sûrs étaient complets.Mauricio Rosales, directeur général de la météorologieà l’Instituto Nicaragüense de Estudios Territoriales(Ineter), dit qu’il y a eu une « augmentation dunombre d’ouragans saisonniers dans les Caraïbes »– y compris 2005, la saison de tous les records –« mais nous avons aussi eu plus de tempêtes decatégorie 4 et 5 dans la région ». Contrairement àl’Ouragan Stan par exemple, un ouragan relativementfaible de catégorie 1, qui a été en fait intégrédans un ensemble de pluies torrentielles qui se sontabattues sur l’isthme centre-américain en 2005, provocantsdes inondations et des coulées de boue quiont conduit à 2.000 morts.Peu avant que l’Ouragan Felix se soit abattu sur laCôte atlantique au début de l’année, Ramon ArnestoSosa, le chef de l’agence principale de préventiondes catastrophes nicaraguayenne, a raconté auxjournalistes à Managua qu’il y avait environ 50.000personnes qui étaient particulièrement exposées car,par nécessité, elles habitent « à côté des rivières ousur des flancs de collines ou sur des îlots ». Mais iln’était pas sûr de savoir si le plus grand danger venaitdu vent, des inondations ou voir des deux.Up In Smoke, Latin America and the Caribbean,le troisième (2006) rapport du groupe de travailsur le changement <strong>climatique</strong> et le développementau Royaume-Uni, souligne que les gouvernementsd’Amérique Centrale sont moins centralisés quecelui de Cuba – souvent considéré comme un modèled’évacuation obligatoire face aux menacesd’ouragan – et « les risques encourus sont plusvariés et répandus, les populations plus importanteset plus dispersées. La corruption est aussi unproblème. »« Il peut y avoir un manque de volonté politiquedans des gouvernements nationaux de réduire lesrisques des plus pauvres », ajoute le rapport.Cependant (et le programme changement <strong>climatique</strong>de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> le démontre certainement dans lecas du Nicaragua) « la volonté d’améliorer la préparationexiste souvent, en particulier au niveau local ».SécheresseEn demandant sans détour ce qu’il pense être lapreuve du changement <strong>climatique</strong> au Nicaragua,la réponse de Mauricio Rosales est le changementdes saisons agricoles. « La chose principale »,explique-t-il « est que dans toutes les parties du paysoù ils ont semé des plantations, la saison des plantationsa changé. »« La température de l’air est en augmentation, et ladifférence entre les températures minimales et maximalesa diminué. »Francisco Osejo attire aussi l’attention sur les zonesarides. « Le nord est particulièrement touché », dit-il,« la région autour de la ville d’Ocotal, Estelí, NuevaSegovia, des parties de Chinandega et León. Cesdernières années, la sécheresse a empiré et les gensont perdu beaucoup de récoltes et cela a égalementaugmenté les problèmes nutritionnels. »Un nouveau programme soutenu par la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong>néerlandaise est en ce moment en cours dans lenord-est.Des scientifiques à Ineter croient que la chute la plussignificative des précipitations annuelles aura lieudans la région nord-ouest déjà sèche. Des précipitationsdans la région centrale et au sud du Pacifiquepourraient se réduire de maximum 1.800 mm par anjusqu’à 1.000 mm – ce qui augmenterait de façonsignificative la zone affectée par les sécheresses.Les meilleures données d’Ineter indiquent que le climat,dans des régions du Nicaragua au moins, étaitdéjà en train de changer et devenir plus séc, alors lechangement <strong>climatique</strong> aggrave ce phénomène.La mauvaise nouvelle pour le peuple Miskito est quela zone « sèche » est maintenant en train de s’étendreà l’est, à partir du nord-ouest caniculaire, et englobebeaucoup de sites isolés et vulnérables toutau long des 800 kilomètres de la Rivière Coco quisert de frontière avec le Honduras.En mai, la journaliste Annie Kelly du Guardian annonçaitdepuis San Carlos – un site près d’unerivière à l’intérieur des terres de l’Amérique centrale– que pendant le mois de la saison des pluies, etdurant un mois déjà, quand habituellement la rivièreétait transformée en un torrent, la rivière venaitaux chevilles et des pirogues luttaient pour avanceren amont ».


114 | <strong>Guide</strong> <strong>climatique</strong> de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> | Etude de cas : NicaraguaLes dégâts causés par l’ouragan Félix à Krukira, Nicaragua. Toutes les constructions en bois se sont effondrées. Les quelquesbâtiments restés intacts étaient en dur. Photo: Alex Wynter/Fédération internationale de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong>.Dans le village de Siksayari, le berceau de1.400 membres du peuple Miskito, un technicienvolontaire du ministère de l’Agriculture nicaraguayena indiqué que la population était privée des alimentsde base, comme le sel et l’eau potable pendantplus d’un mois. « Il n’y a pas de routes », dit-il.« Personne n’avait prévu que la rivière se dessécheraitet les bateaux de provisions ne pourraient plusaller là-bas. Actuellement, l’eau est trop pollué et lesmaladies comme le choléra et la tuberculose sonten augmentation. »FatalismeLa région atlantique du Honduras et du Nicaraguaest éloignée et difficilement accessible, et se situeà des centaines de miles des capitales des deuxpays, par des routes inadaptées et pas très sûres,à travers la jungle et les régions montagneuses.Longtemps, la région n’était pas dans la préoccupationdes gouvernements centraux de Managua etTegucigalpa.Le Nicaragua a été à l’origine choisi comme pilotepour le projet de changement <strong>climatique</strong> de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> en raison de sa situation géographique, sapauvreté, et avant tout, à cause de la vulnérabilitécriante de ses populations fragiles le long des côteset au bord des rivières.La bonne idée de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> était que si unemeilleure préparation aux catastrophes, en réponseaux impacts du changement <strong>climatique</strong>, puisse êtremise en place ici, cela serait possible partout.Quand Cony Silva Martinez, une psychologue, acommencé à travailler comme coordinatrice de projet,basée à Managua, elle savait que la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong>nicaraguayenne sur le terrain aurait besoin de faireface au défi de ce qu’elle appelle le « fatalisme basésur la religion » de tous les centre-américains ruraux.« Sur la Côte Atlantique du moins, » ajoute Silva, « oùle danger provient des ouragans, les gens commencentà réaliser que les catastrophes dont ils devraients’inquiéter, ne sont pas entièrement naturelles. »Cony Silva a commencé à travailler avec la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> comme psychologue, immédiatement aprèsl’Ouragan Mitch, pour aider les gens à reconstruireleur vie. Elle est convaicue de l’importance de l’élémentpsychologique dans la prise de conscience –essentiel à des programmes de changement <strong>climatique</strong>sur la Côte Atlantique.Malgré la tragédie des Miskito Keys, où les gensqui avaient manqué de se faire évacuer ont probablementscellé leur destin, la conclusion provisoireaprès l’Ouragan Felix doit être que cela a soulignéla volonté des Miskitos à survivre dans leurs territoiresisolés.« Nos collègues nicaraguayens nous ont dit quenous devions essayer d’atteindre les jeunes avecdes messages de préparation aux catastrophes », ditEsther Barend, la coordinatrice basée au Guatemalapour les projets changement <strong>climatique</strong> de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> néerlandaise en Amérique Centrale, qui estarrivé à Managua le jour avant l’arrivée de Félix.Cependant après Félix, quels messages ? « Les évaluationsinitiales de vulnérabilité que nous avions effectuéesont indiqué que les gens craignaient surtoutles inondations », dit Barend. « Félix est cependantune tempête de catégorie 5 et, du moins sur la côte,il n’y avait pas beaucoup d’inondations. »Désormais, la réalité est qu’il pourrait y avoir unconflit entre la préparation aux catastrophes etla préparation à des vents violents. « Le dernierendroit où tu souhaiterais être lors d’un ouragande 5 ème catégorie est en hauteur dans un bâtimentélevé », ajoute Barend. « Félix a rajouté un défi majeurà ce programme, mais nous sommes déterminésà le relever. »


<strong>Guide</strong> <strong>climatique</strong> de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong>et du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong>Santé et prise en charge


118 | <strong>Guide</strong> <strong>climatique</strong> de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> | Santé et prise en chargePhoto <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> néerlandaise: Un bénévole de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> néerlandaise distribue de l’eau pendant la canicule. Le risquede ces canicules a rapidement augmenté à cause du changement <strong>climatique</strong>.porter des avantages tels que la baisse de la mortalitédue à l’exposition au froid. Mais « généralement »les scientifiques ajoutent que « ces avantages serontanéantis dans les effets du réchauffement mondialsur la santé, notamment dans les pays en voie dedéveloppement ». Dans ces zones et ailleurs :« Ceux qui sont exposés à des risques plus élevéssont les pauvres en milieu urbain, les personnesâgées et les enfants, les communautés traditionnelles,les fermiers qui vivent du minimum vital et lespopulations côtières ».Santé et priseen chargeDans l’histoire de l’humanité, le climat et la santé ontété inextricablement liés. Certains types de climats– les climats tempérés généralement, relativementchauds mais trop chauds, avec une faible humiditéet des brises fraîches – sont considérés être naturellementsains. Les extrêmes météorologiques, pardéfinition, sont potentiellement nuisibles à la santé– pour ne pas dire à l’existence.Le dernier rapport (2007) du Groupe Intergouvernementalsur l’évolution du climat (GIEC) a souligné que« le changement <strong>climatique</strong> contribue actuellementau fardeau mondial des maladies et des morts prématurées». Puis il continuera dans ce sens : uneaugmentation de la malnutrition et des troubles liés,des conséquences pourla croissance et le développement des enfants, sontà prévoir. Il y aura davantage de décès, de maladieset des lésions à cause des canicules, des inondations,des tempêtes, des incendies et dessécheresses.Des études dans les zones tempérées ont montréque le changement <strong>climatique</strong> devrait à terme com-Très peu de Sociétés nationales <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong>/<strong>Croissant</strong> <strong>Rouge</strong> seront épargnées par les conséquencessanitaires du changement <strong>climatique</strong>. Dansdes secteurs sanitaires particuliers – prévention dupaludisme, par exemple – les Sociétés nationalespourraient subitement se retrouver en train de faireplus, peut-être beaucoup plus, le même travail dansle même lieu ou probablement le même travail dansun lieu tout à fait nouveau.Sinon, elles pourraient faire face à des défis complètementnouveaux tels que des canicules « mortelles »en Europe du Nord.Chaud et encore plus chaudLorsque des dizaines de milliers de personnes sesont rassemblés très tôt, un matin de 2006, dans laville néerlandaise de Nijmegen pour la compétitionannuelle de marche sur une distance de près de50 kilomètres, elles maudissaient déjà la chaleur quis’était élevée rapidement au-dessus de 30 °C. A lafin de la première des quatre journées prévues, deuxmarcheurs sont morts de coups de chaleur et descentaines d’autres sont tombés malades. L’événementa pris un tournant sans précédent.Selon les prévisions, les températures à Nijmegendevaient s’élever à 36 °C et les organisateurs,confrontés à un dilemme terrible, ont décidé d’annulerle reste de l’événement. C’était la première foisque la chaleur interrompait l’événement depuis sonlancement il y avait plus d’un siècle.


120 | <strong>Guide</strong> <strong>climatique</strong> de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> | Santé et prise en chargeSanté et prise en charge | <strong>Guide</strong> <strong>climatique</strong> de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> | 121« Ceux qui ont perduleurs biens à cause desinondations ont besoinde soutien psychologique»ETHEL KAIMILA, MALAWISelon Fleur Engel de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> néerlandaise(NRC), les canicules « n’étaient alors pas considéréescomme un risque majeur, malgré la caniculeeuropéenne de 2003 qui a coûté la vie à près de1.400 néerlandais » et à plus de 33.000 personnesdans le reste de l’Europe, notamment les personnesâgées. La menace <strong>climatique</strong> de loin la plus fréquenteaux Pays-Bas, delta de trois fleuves dont la moitiédu territoire se trouve au-dessous du niveau de lamer, est bien évidemment l’inondation, pas lachaleur.La <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> néerlandaise et le <strong>Centre</strong> <strong>climatique</strong>de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du <strong>Croissant</strong> <strong>Rouge</strong> à La Hayeavaient initié un programme d’éducation sur le changement<strong>climatique</strong> en 2004 pour les branches où lesbénévoles ont donné des présentations sur le lienentre changement <strong>climatique</strong> et l’aide aux personnesvulnérables aux Pays-Bas et à l’étranger.La NRC a contacté le gouvernement et ils se sontmis d’accord pour élaborer un plan national sur lescanicules et les grands froids, a déclaré Engel,« mais après quelques rencontres au début 2006,il n’y avait toujours pas de sentiment d’urgence ».Quelques mois plus tard au cours de la même année,après deux vagues de chaleur pendant l’été, leschoses ont finalement changé pour de bon et le plannational contre les canicules fut rédigé.Ce plan est le résultat d’une bonne coopération entreles différentes institutions et la NRC. Il cible les personnesles plus vulnérables aux chaleurs extrêmeset décrit les tâches et les rôles des différentes partiesprenantes, telles que les services sanitaires, lesmédecins généralistes, les centres de soins et lesorganisations bénévoles. Il intègre un système d’alertesanitaire, des directives pour les bénévoles et unautocollant avec des conseils simples sur les mesuresà prendre en cas de hausse des températures.A présent, pendant la période de préparation auxcanicules d’été, les Sociétés nationales en France,Pays-Bas et ailleurs sont beaucoup mieux préparéesque par le passé à envoyer des volontaires pour rendrevisite aux personnes âgées qui suffoquent seulsdans leurs appartements, ou à distribuer des bouteillesd’eau aux automobilistes bloqués dans lacirculation – comme ils l’ont fait en Roumanie, parexemple, lors de l’importante canicule de 2007en Europe du sud-est.En Europe, et notamment au nord de l’Europe, oùles vagues de chaleur mortelles étaient rares, la situationpourrait se dégrader de façon significative.Des scientifiques britanniques au centre météorologiquede Hadley ont rapporté que d’ici les années2040, la vague de chaleur européenne de 2003 (laplus chaude et la plus mortelle jamais enregistrée)pourrait paraître comme habituelle.Par contre, qu’en est-il du sud pauvre, les pays tropicauxà « faible latitude » où la plupart des observateurss’accordent à dire que les impacts du changement<strong>climatique</strong> seront beaucoup pluspréjudiciables ?En Afrique sub-saharienne il se passe quelque chosequi pourrait être décrit comme le phénomène de sécheresse-inondation-sécheresseet qui a coûté déjàla vie à des milliers de personnes.L’Afrique : sécheresse-inondations-sécheresseEthel Kaimila, coordinatrice de programme de la<strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> malawite, croit que l’espérance de viedans son pays est descendue à 39 ans, en partie àcause des sécheresses répétées conformément auxtendances du changement <strong>climatique</strong>. « Maintenant,les puits sont secs », a-t-elle indiqué. « Les problèmescutanés sont hors de contrôle à cause du manqued’eau, la gale est en augmentation. »« Ceux qui perdent leurs biens à cause des inondationsont besoin d’un soutien psychologique : ilsne comprennent pas pourquoi cela se passe fréquemment.Les volontaires ont besoin d’apprendrede nouveaux moyens de communication ».Selon un rapport de janvier 2006 de Tapiwa Gomode la Fédération internationale, « beaucoup de zones[du Malawi] durement touchées par les inondationsont été affectées par des sécheresses qui ontconduit à une crise de famine ».Il y a également des craintes de paludisme, le retraitdes eaux laissant des marres stagnantes où lesmoustiques, porteurs du vecteur de la maladie,se multiplient rapidement.La Société nationale du Malawi a concentré sesefforts sur l’offre d’abris en prédisposant des tentesdans les régions qui tendent à être inondés à traversle pays. A la fin de la saison des pluies, les famillesreconstruisent leurs maisons et les tentes de la<strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> peuvent être conservées pour uneutilisation future.La succession rapide de sécheresse suivies par desinondations, elles-mêmes suivies de sécheresse encore,crée de nouvelles urgences « complexes » enAfrique – des conditions de catastrophes presquepermanentes, selon Abdishakur Othowai, responsabledu projet sécheresse de la Société nationalede la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> kenyane. Un grand nombre depersonnes ont été déplacées et finissent dans descamps où le taux du VIH monte en flèche.« Notre politique », a-t-il souligné, « est de dire à lapopulation que nous devons nous adapter parceque ce phénomène s’imposera à nous pendantlongtemps ».Robert Akankwasa, chef de gestion des catastrophesà la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> ougandaise, a indiqué que lesregistres météorologiques de l’Ouganda des années1960 et 1970 étaient « complètement différents » duprésent, mais la population ne sait toujours pas sicela est une conséquence du changement <strong>climatique</strong>à large échelle ou juste un petite anomalie.Dans tous les cas, il y a peu de débat autour d’unphénomène mortel qui accompagne les inondationsen augmentation dans le pays : le choléra.« Actuellement, les cas de choléra sont en hausse,notamment dans les zones urbaines ». Cela estprobablement dû à une combinaison du changement<strong>climatique</strong> et à des constructions irrégulièresqui intensifient le « ruissellement » dangereux del’eau de pluie.Cependant, le personnel de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong>ougandaise est optimiste concernant la capacitéde la Société nationale à réagir. Après l’épidémiede choléra en 2007, lors duquel un tiers des cass’est avéré mortel, la Société nationale a formé plusde 250 volontaires dans les districts de Bundibugyoet de Hoima – deux des districts les plus touchés– dans la gestion des causes et symptômes dela maladie, l’hygiène et l’assainissement.Lors d’une campagne de sensibilisation de porte-àporte,plus de 5.000 foyers ont été visités, ainsi quesix écoles primaires à Bundibugyo. Dans la communautéde Hoima, les dirigeants ont même adoptédes règlements visant à améliorer l’assainissementau sein des ménages. Avec des financements d’urgencesoctroyés par la Fédération internationale,des bénévoles ont pu utiliser des mégaphones etdes vidéos didactiques les jours de marché et pendantles rencontres religieuses et culturelles poursensibiliser les populations.Le message de l’Ouganda est : le cholera peut êtrecombattu.


122 | <strong>Guide</strong> <strong>climatique</strong> de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> | Santé et prise en chargeSanté et prise en charge | <strong>Guide</strong> <strong>climatique</strong> de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> | 123« Certaines personnesque nous avons rencontréesvivaient aumême endroit depuis1960 et n’avaient jamaisconnu des telles inondationsque nous avonseu récemment »JULIUS KEJO, TANZANIALa fièvre de la vallée du Rift etla catastrophe silencieuse de laTanzanieJulius Kejo qui dirige un programme de préparationaux catastrophes de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> tanzanienne, rappellequ’ils ont été très chanceux d’avoir accueilli desinvités venus du Kenya au moment où la Fièvre de laVallée du Rift (RVF) avait été détectée pour la premièrefois chez l’homme lors de sa récente épidémie.Les Kenyans qui sont beaucoup plus habitués à laRVF et ses symptômes se sont rendu compte que dubétail qui urinait du sang dans un village qu’ils visitaient,souffrait potentiellement du virus mortel qui estaussi répandu par des moustiques infectés et pouvaitse transmettre aux humains. Un peu plus tard, lescraintes se sont confirmées lorsqu’ils ont entenduparler de cinq cas confirmés dans la même région.« Les communautés ne recevaient pas la bonne informationsur la prévention de l’expansion de la maladie», a rappelé Julius. « Ainsi, en tant que <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong>, nous avons préparer des brochures avecla bonne information ».Cependant la maladie s’est finalement répandue à dixrégions administratives de la Tanzanie, tuant presquela moitié des 300 personnes infectées, selon les autorités.La région centrale de Dodoma, où 85 personnessont mortes, a été la plus gravement touchée.Il n’y a pas de lien avéré avec la récente épidémie,mais les moustiques qui portent la RVF sont connuspour se reproduire rapidement dans les zones inondées.Comme l’a indiqué Julius, « certaines personnesque nous avons rencontrées vivaient au mêmeendroit depuis 1960 et n’avaient jamais connu cegenre d’inondations que nous avons eu récemment ».Selon le langage mesuré de l’appel d’urgence de laFédération internationale, « la Tanzanie a été touchéepar les extrêmes variations <strong>climatique</strong>s depuisoctobre 2006. Les pluies se sont répandues à traversle pays avec une intensité grandissante. Plusieurslacs et fleuves ont débordé de leur lit. »Evidemment, les inondations ne sont pas inhabituellesen Tanzanie, mais « un aspect marquant de la catastrophede cette année », selon l’appel, était son« intensité, sa durée et son étendue ». Beaucoup ontdéclaré que son ampleur était sans précédent et sesconséquences les pires depuis plusieurs années.Les populations affectées étaient dans des conditionssanitaires effroyables, sans accès à l’eau potable etsouffraient d’une chaleur intense qui favorisait la propagationdes maladies. La <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> a parlé desinondations tanzaniennes comme d’une « catastrophesilencieuse ».La RVF tanzanienne était apparemment aussi unedes conséquences d’un changement de la gammede vecteurs de maladies infectieuses. Les mousti-ques qui la transmettent se sont retrouvés dans unenvironnement inondé plus étendu pour se reproduireet ce, pendant longtemps.Selon un spécialiste climatologue DC, Kristie Ebi,« la chaîne de cause à effet du changement <strong>climatique</strong>au changement des caractéristiques sanitaires estcomplexe et inclut des facteurs tels que la richesse,les infrastructures de santé publique, la prise encharge médicale, l’accès à la nourriture, l’eau potableet l’assainissement. La gravité des impacts futurs seradéterminée par les changements du climat, ainsi queles facteurs non liés au climat, et par la capacité despopulations à s’adapter ».Ces risques seront beaucoup plus élevés dans lespays à faibles revenus où les charges sanitaires sontdéjà élevées et le système de santé publique relativementfaible, notamment dans le Pacifique et laPapouasie Nouvelle Guinée.Des problèmes au paradisLes pays mélanésiens de la Papouasie NouvelleGuinée, les Iles Salomon, Vanuatu et Fiji sont spécialementenclins aux inondations, cyclones et sécheresses,ainsi que les tremblements de terre et les tsunamisnon liés au climat. La vieille perception occidentaledu Pacifique comme un paradis est maintenanttrès ironique : c’est une région fortement tourmentée.La Papouasie Nouvelle Guinée est typiquement unexemple d’un pays faisant face à un mélange de catastrophessismiques et d’aggravation des extrêmes<strong>climatique</strong>s, tout en étant très faiblement équipée pours’adapter. Le paludisme est un autre grand défi. Pendantplusieurs années, les Papous ont vu le paludismese répandre à des altitudes de plus en plus élevées aufur et à mesure que le climat se réchauffait. La Sociéténationale de la Papouasie Nouvelle Guinée sait que lepaludisme affecte désormais les hautes terres reculées,inconnu auparavant. Avec des ressources trèslimitées, la Société nationale se bat pour obtenir uneévaluation exacte des régions affectées.Le Tuvalu et Kiribati s’étendent sur des kilomètres carrés.L’attrait de l’infrastructure urbaine et les perspectiveséconomiques amène les populations vers les capitalesen provenance des îles reculées. Cela exerce unepression sur la baisse des ressources en eau et créedes problèmes de santé tels que la diarrhée.La collecte de sable et de graviers s’ajoute parfoisà l’augmentation du niveau de la mer. Le manque deterre sur les atolls coralliens oblige les populationsà vivre dans des zones inondées par des marées fréquentes.La <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> du Tuvalu a fait appel pourla première fois à son équipe de réponse d’urgenceen aidant le gouvernement à évaluer le nombre depersonnes dont les maisons avaient été englouties.Les structures des villages à Samoa sont restées forteset apportent une bonne sécurité – la plupart desservices gouvernementaux sont gérés par ces structures.Cependant, un nombre croissant de personnesse retrouvent hors de ce réseau traditionnel d’appui –ceux qui se déplacent vers les centres urbains, parexemple, dans l’espoir d’une vie meilleure pour leurfamilles, les immigrants à Samoa en provenanced’autres pays, et d’autres personnes dénoncées parles villageois pour des écarts de conduite et qui sontlaissées en marge sans accès à des services adéquatsde santé. Ces groupes sont vulnérables auxrisques <strong>climatique</strong>s par leur statut socioéconomiqueet souvent par leur santé déjà fragile. Dans le cadredu projet sur le changement <strong>climatique</strong> de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> de Samoa, une évaluation de la vulnérabilité etde la capacité est utilisée pour essayer de développerleur faculté de récupération. Des vaccinations contrela fièvre typhoïde sont offertes et d’autres problèmesde santé sont résolus.Lors de la conférence sur le changement <strong>climatique</strong>,organisée par le <strong>Centre</strong> Climatique à La Haye en2007, des représentants de beaucoup de Sociétésnationales ont partagé des histoires sur le changementobservé dans plusieurs maladies, peut-êtrelié au climat. Des épidémies de paludisme et dedengue sont réapparues dans différentes régions.Le Mouvement doit se préparer à ces nouvellesmenaces sanitaires.


124 | <strong>Guide</strong> <strong>climatique</strong> de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> | Santé et prise en charge : <strong>Guide</strong> pratiqueUne femme nigérienne et son bébé ont reçu un moustiquaire dans une distribution massive par la Fédération internationale en2005-6 contre le paludisme. Le paludisme est répandu par des moustiques qui peuvent être touchés par le changement <strong>climatique</strong>.Photo: John Haskew/Fédération internationale des Sociétés de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong>Santé et prise en charge<strong>Guide</strong> pratiqueLa mission humanitaire de la<strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> est d’améliorer la vie despopulations vulnérables dont lasanté détient un rôle central.Comme nous l’avons vu plushaut, les Sociétés nationales àtravers le monde luttent déjàcontre de nouvelles urgencessanitaires, causées par le changement<strong>climatique</strong>.Par conséquent, des stratégies,politiques et des mesures proactivessont nécessaires pour allégerle poids des maladies sur lesgroupes les plus vulnérables. Lesimpacts sur la santé pourraientaffecter les programmes transversauxaux programmes de gestiondes catastrophes, de réductiondes risques et de la prise encharge des Sociétés nationales.Comment démarrer ?Etape 1 :Collecte des informationsgénéralesAfin d’intégrer les effets du changement<strong>climatique</strong>, la premièreétape consiste à avoir une bonnecompréhension des risqueschangeants auxquels votre payspourrait faire face. Cela fait partiede l’évolution de l’évaluation nationaledes risques <strong>climatique</strong>s,prenant en compte les impactsdu changement <strong>climatique</strong> sur lepays et les implications pour votreSociété nationale (voir Démarrer :<strong>Guide</strong> pratique, étape 3).Identifier tous les impacts sanitairespossibles dans votre pays etrassembler les informations devos organisations et institutionspartenaires telles que le ministèrede la Santé et des centres professionnelsde soins et de santé.Les questions suivantes pourraientaider à évaluer lesrisques :• Sommes-nous en contact avecles bons experts, organisationsou institutions pour comprendreles risques sanitaires du changement<strong>climatique</strong> des notre pays ?• Avons-nous identifié les éventuelsimpacts sanitaires liés auchangement <strong>climatique</strong> dans nosdifférents programmes ?• Sommes-nous conscients deséventuels impacts sanitaires ouépidémies liés au changement<strong>climatique</strong> pour toutes les différentesrégions dans notre pays ?Etape 2 :Evaluation des priorités etintégration du changement <strong>climatique</strong>dans la stratégie nationalede la Société nationaleLa sensibilisation sur les impactssanitaires du changement <strong>climatique</strong>au sein des Sociétés nationalesserait un bon début. Le fait dedresser la liste des principalesmaladies au sein des différenteszones ciblent serait utile pour lafixation des priorités d’opérations.Vu que les épidémies sont souventliées aux événements atmosphériquesextrêmes et aux catastrophes,les priorités sont étroitementliées aux activités de réponsede gestion des catastropheset de réduction des risques. Lesimpacts sanitaires peuvent égalementêtre identifiés au sein desprogrammes de prise en chargesociale.Cependant, il est importantd’intégrer également les activitésliées au changement <strong>climatique</strong>dans les autres programmes sanitairesexistants ; par exemple,les premiers secours communautairesou autre formationen soins de base, la promotionparticipative de la santé ou programmesde prévention. Toutcela devrait inclure les interventionspour les maladies qui devraients’intensifier ou apparaîtreavec le changement <strong>climatique</strong>telles que la diarrhée.D’autres programmes réussispeuvent être source d’inspiration; par exemple la distributionde moustiquaires traitées pourprévenir le paludisme dans le cadredes campagnes de vaccinationcontre la rougeole et la polio,avec des visites régulières parles bénévoles de lacommunauté.Les questions suivantes pourraientaider à établir des prioritéset à se prémunir contre lesrisques :• Utilisons-nous toutes les informationsmétéorologiques et cli-


126 | <strong>Guide</strong> <strong>climatique</strong> de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> | Santé et prise en charge : <strong>Guide</strong> pratique Santé et prise en charge : <strong>Guide</strong> pratique | <strong>Guide</strong> <strong>climatique</strong> de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> | 127matiques éventuelles qui pourraientnous aider à prévoir lesimpacts sur la santé ?• Devons-nous renforcer les capacitésau sein de nos programmessanitaires ?• Sommes-nous préparés à gérerles impacts identifiés, par exemplela malnutrition, les épidémiescausées par le changement dela gamme des vecteurs, les impactsdes vagues de chaleursur la santé ?• Canalisons-nous les fournituresmédicales vers les bonnes zonesenclines aux catastrophes ?Selon les priorités, la Sociéténationale pourrait procéder àl’une ou plusieurs des activitésci-dessous.Etape 3 :Renforcement de la préparationà la réponse et la mise enplace de plans d’urgenceIdentifier des nouvelles activitésou intensifier les activités existantesqui pourraient constituer desinterventions efficaces pour laplupart des causes courantesde maladies liées au changement<strong>climatique</strong>.Questions à traiter :• Pouvons-nous promouvoir ousoutenir l’intervention de la santépublique à différents niveaux ausein de la société ?• Y’a-t-il besoin de nouveaux financementspour lancer les opérationsou étendre les programmesexistants ?• Qu’est-ce qui a été fait dansd’autres pays (ou par d’autresorganisations) pour éviter les épidémiesde maladies vectorielles,pour réduire la vulnérabilité oupour améliorer les mauvaisesconditions d’hygiène ?• Assurons-nous le suivi des maladiesqui pourraient surgir du faitdu changement <strong>climatique</strong> ?Sommes-nous préparés à faireface à des maladies inhabituellesen collectant les informations ouen demandant des conseilsauprès des Sociétés nationalesqui ont de l’expérience ?• Avons-nous besoin de formationssupplémentaires pour lesvolontaires, par exemple pourgérer la santé et l’assainissement,ou les maladies infectieuseset le déplacement ?L’éducation sur la prévention etde répondre aux menaces sanitairesest-elle intégrée aux activitésd’éducation auprès descommunautés locales ?Etape 4 :Renforcement de la réductiondes risques de catastrophesDes alertes sanitaires en Franceou des pompes à eau auNicaragua se sont avérées êtredes moyens efficaces de réductiondes impacts sanitaires duchangement <strong>climatique</strong>.Comment pouvons-nous intégrerles impacts sanitaires de façonstructurelle dans notre pays ?• Par plaidoyer et des partenariatsdurables au sein de toutes lescouches de la société.• Par de vastes programmes telsque le Plan National contre lesCanicules aux Pays-Bas et leprogramme Euroheat de l’OMS(voir www.euro.who.int)• Par des soins de santé communautaire: Y’a-t-il besoin de formationsupplémentaire pour lesvolontaires ? De quelles connaissancesla communauté localemanque-t-elle ? Qu’est-ce quipeut être fait pour réduire les risquessur la base de l’évaluationde la vulnérabilité ?• Exemples d’options pratiquesde réduction des risques : banquesde semences comme pare-chocsde sécurité, entrepôtsde semences, de récoltes et deconservation d’eau, campagneslocales de nettoyage pour éliminerles sites de multiplication desvecteurs, programmes d’éducationcommunautaire pour la sensibilisationsur la prévention dela transmission et le traitement,ainsi que les systèmes d’alerteprécoce.Etape 5 :Amélioration de l’alerteprécoceEn synergie avec d’autres organisations,la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> /<strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> utilise les systèmesd’alerte précoce pour réduireles impacts du changement<strong>climatique</strong> sur la santé tels queles canicules, les tempêtes, lesinondations ou les sécheresses,ainsi que les éventuelles épidémieset autres maladieshydriques.Il existe différents sites Internetqui publient des alertes de telsévénements atmosphériquesextrêmes et/ou impacts sanitairesou donnent des prévisionssaisonnières (voir Gestion deCatastrophes). Des modèles deprévision de la localisation desépidémies de méningite sont entrain de se développer et pour-raient permettre l’utilisation cibléedes quantités limitées devaccins disponibles.Questions à traiter :• Qui alerter au sein de la populationet les autorités, organisations,institutions et secteurs sanitairescompétents ? Commentles alerter ? Quelle partie de lapopulation est vulnérable etquelles informations sont requisespour répondre efficacementaux alertes ?• Y’a-t-il des prévisions de maladiesou d’allergies basées surdes conditions (météorologiques)en utilisant les modèles de prédictionssur les conséquencessur la santé, ex. paludisme, méningite,pollen, ozone ? Utilisonsnousdes informations disponiblespour nous préparer : installationdes moustiquaires, les kitscholera ?• La surveillance active ou passiveest-elle en place ou devrait-elleêtre développée ? Des volontairessont-ils formés (guide épidémiologiquedes volontaires)Etape 6 :La sensibilisation,la formation des partenariatset les plaidoyersIl est nécessaire de sensibilisersur les impacts sanitaires duchangement <strong>climatique</strong>s pourfavoriser l’adaptation. Afin d’étendrela portée, la Fédération internationalea formé des alliancesmondiales pour régler les problèmesmajeurs tels que lePartenariat Mondial contre lePaludisme et travaille conjointementavec les ONG et les agencesdes Nations Unies sur la promotionde l’hygiène et l’assainissement(WASH). Cespartenariats, ainsi que d’autres,peuvent servir de base pouraborder les impacts du changement<strong>climatique</strong>.Par leur présence auprès descommunautés à travers le monde,les Sociétés nationales occupentune position privilégiée.Elles peuvent souligner lesvulnérabilités et les capacitésdes communautés exposéeset mobiliser en soutenant lesautres à répondre.Au regard des énormes impactsdes variations <strong>climatique</strong>s extrêmessur la santé, le plaidoyerde la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et le <strong>Croissant</strong><strong>Rouge</strong> est crucial.Questions à traiter :• L’information de la sensibilisationest-elle conçue en tenant encompte de la communauté pouraider la population à s’adapteraux nouvelles situations sanitairesdécoulant du changement<strong>climatique</strong> ?• La sensibilisation est-elle intégréedans d’autres activités ausein de la communauté ?• La Société nationale développet-elledes partenariats qui pourraientcontribuer à régler les impacts du changement<strong>climatique</strong> ?• La Société nationale est-elleengagée dans un plaidoyerqui pourrait contribuer à résoudreles impacts du changement<strong>climatique</strong> ?Etape 7 :EvaluationDans le cadre de l’effort d’évaluationrégulière, veiller à ce quela Société nationale évalue defaçon continue le changementéventuel des risques. Les impactsdu changement <strong>climatique</strong>devraient être évalués chaqueannée et des prévisions pourl’année suivante devraient êtreintégrées dans les programmes(voir tableau 2).Liste de vérification• Collectez les informations généralessur les éventuels impactssanitaires liés au changement<strong>climatique</strong> sur votre pays.• Discutez au sein de la Sociéténationale et fixer les actionsprioritaires.• Evaluez comment la préparationpour la réponse aux catastropheset les plans d’urgencepourrait intégrer les nouveauxrisques de santé.• Intégrez les risques de santé et,si nécessaire, régler ces risquesà travers des campagnes.• Améliorez les systèmes d’alerteprécoce pour les épidémies quipourraient être causées par lechangement <strong>climatique</strong>.• Réglez les risques de changement<strong>climatique</strong> dans le cadredes partenariats existants etunissez les efforts pour uneaction, une sensibilisationet un plaidoyer pratiques.PiègesIl y a un danger de sur-réactivitéface à une nouvelle épidémie,conduisant à la panique au seinde la population. Il est donc essentielde rassembler l’informa-


128 | <strong>Guide</strong> <strong>climatique</strong> de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> | Santé et prise en charge : <strong>Guide</strong> pratique | <strong>Guide</strong> <strong>climatique</strong> de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> | 129tion correcte afin de prendreles mesures appropriées.Le fait que le changement <strong>climatique</strong>rend une zone plus vulnérableà un vecteur ne veut passystématiquement dire que lamaladie va s’installer, car biend’autres facteurs sont à prendreen compte. Par conséquent,il existe des opportunités pouraméliorer les facteurs qui empêchentla maladie de s’installer,pour suivre la maladie et si possible« la tuer dans l’œuf ».OpportunitésAvec la modification de l’étenduegéographique de certaines maladiespar le changement <strong>climatique</strong>,les Sociétés nationalespourraient avoir besoin de renforcerla collaboration dans lesuivi, l’identification et la réponseaux nouveaux risques de santéà travers les frontières. Celapourrait conduire à une gestionsanitaire améliorée au niveaurégional.InformationssupplémentairesToute information provenantde ce manuel est disponible surle site www.climatecenter.org,y compris les mises à jour et lesliens pertinents vers des documentset sources d’information,listes de vérification et exemplesde meilleures pratiques.Les directives et politiquesgénérales de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> etdu <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> sur la santé,par exemple, les informationssur les urgences, l’eau etl’assainissement, ainsi que lesépidémies sont disponiblessur le site www.ifrc.org.Le site de l’OrganisationMondiale de la Santé(www.who.int) contient desinformations sur plusieursquestions liées à la santé,dont les interactions avec lechangement <strong>climatique</strong>.Tableau 2 : Aperçu des risques sanitaires liés au changement <strong>climatique</strong>Eventuelsimpacts duchangement<strong>climatique</strong> surla santéMaladieset décèsprématurésMécanismesChangement de la Paludisme, dengue, Les maladies sont transmises pargamme de vecteurs virus du Nil occidental,des vecteurs ou des porteurs intermédiairesdes maladiesinfectieuses leishma-niose, maladie deLyme,schistosomiase(moustiques, phlébotome,tiques, escargots, rongeurs). Lechangement <strong>climatique</strong> peut changerla répartition des vecteurs/porteurset/ou conduire aux changementsdes saisons de transmission.Les effets sur le paludisme sontmixtes, selon la région.Le bétail est également vulnérable :par exemple, la fièvre de la vallée duRift, la maladie de la langue bleue,qui peuvent avoir des impacts surles provisions alimentaires.Maladies augmentantavec les fortestempératures, l’humiditéet lasécheresseMaladies diarrhéiques,cholera, méningite,maladiescutanées, intoxicationalimentaireEventuelles mesuresd’adaptationSurveillance supplémentaire pour identifieret prévenir les épidémies si les vecteurschangent de gamme. Formationmédicale, augmentation des fournituresmédicales dans les nouvelles zones.Systèmes d’alerte précoce, éducationcommunautaire, sensibilisation, mobilisation,utilisation de moustiquaires imprégnés(insecticides à longue durée), mesuresde gestion des vecteurs, parexemple, les campagnes locales denettoyage pour éliminer les sites de multiplicationdes moustiques.La température affecte directement Programmes d’éducation pour les fermierspar des experts sur les opportuni-l’incidence des maladies diarrhéiques.La malnutrition est une éventuelleconséquence des maladies récifs de protection.tés agricoles ; plantation de mangroves,diarrhéiques.La méningite est associée à la sécheresse.L’intoxication alimentaire,par exemple les crustacées contaminées,la salmonellose est liée à latempérature.


130 | <strong>Guide</strong> <strong>climatique</strong> de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> | Santé et prise en charge : <strong>Guide</strong> pratiqueSanté et prise en charge : <strong>Guide</strong> pratique | <strong>Guide</strong> <strong>climatique</strong> de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> | 131Eventuelsimpacts duchangement<strong>climatique</strong> surla santéMaladieset décèsprématurésMécanismesEventuelles mesuresd’adaptationEventuelsimpacts duchangement<strong>climatique</strong> surla santéMaladieset décèsprématurésMécanismesEventuelles mesuresd’adaptationMorts, blessures etmaladies causéespar les événementsmétéorologiquesextrêmes : tempêtes,ouragan, fortepluviométrie, inondationset/ou sécheressesetincendiesCatastrophes : risquesde mort immédiateet de blessures,effets sur lasanté mentaleRisques accrus demaladies hydriques,paludisme, dengue,maladies diarrhéiques,choleraMalnutritionLes morts et blessures sont duesà aux inondations, aux désastresdes tempêtes (endommagementd’infrastructures, maison), auxglissements de terrain, aux érosionsdes berges, etc.Un bon nombre de vecteurs peuventse multiplier dans l’eau après desévénements météorologiques extrêmestels que les tempêtes et lesinondations.La leptospirose (maladies des puits)peut se transmettre à travers lecontact avec les rongeurs/pathogènesaprès les inondations.Les pluies extrêmes peuvent causerdes contagions microbiennes ouchimiques de l’eau ou l’insuffisanced’eau, augmentant les risques demaladie.La sécheresse/l’inondation peuventconduire à la baisse des récolteset par conséquent à la malnutrition.Le déplacement des populations,la perte des revenus peut conduireà la malnutrition et aux maladies.Gestion des maladies, réduction desrisques communautaires, évaluation dela vulnérabilité et des capacités.Systèmes d’alerte précoce pour les zonesvulnérables, formation en évacuation,formation des volontaires, plantationde mangroves pour la protection deszones côtières, abri, lieux de stockagesplus élevés pour la nourriture et les semences,maisons situées plus en hauteur,mûrs de rétention, barrages,changement de variété de semenceset de temps de culture/élevage, récolte,conservation de l’eau, réservoirs d’eau,bandes pare-feu, formation sur les nouvellescompétences de création de revenudans les villes.Maladies liées à la Morbidité et mortalitédues aux trou-qualité de l’airbles cardiovasculairesEffets de la montée Malnutrition et maladieshydriquesdu niveau de lamer : intrusion del’eau salée et érosioncôtièreLe Groupe de Travail du GIEC II (2007).Les risques liés à la qualité de l’airsont dus à : la formation d’ozone auniveau du sol dans les zones urbainesavec la chaleur et les rayons solaires; la pollution par les incendies ;le changement dans la répartitionet la saisonnalité des espèces depollens allergéniques, exempleAmbrosia artemisiifolia.Les effets des inondations sont énumérésplus haut. Le niveau de la meraffectera les moyens de subsistance,l’agriculture : perte de récoltes, manquede sources d’eau douce ; pertede revenus générés par le tourisme,etc. pourraient conduire à la malnutrition.Le déplacement des populationspourrait aggraver la malnutritionet les maladies. Ces effets pourraientêtre aggravés par leblanchiment descoraux/l’endommagement et le déclindes espèces de poisson.Systèmes d’alertes. Education médicale.Sensibilisation sur tous les risques.Avantages sanitaires substantiels desactions pour réduire les émissions degaz à effet de serre.Programmes d’éducation pour les fermierspar des experts sur les opportunitésagricoles ; plantation de mangroves,récifs de protection.Morts, blessures etmaladies causéespar les événementsmétéorologiquesextrêmes : vaguesde chaleur, augmentationdestempératuresMortalité liée à lahausse des températures,stress causéepar la chaleur,coup de chaleur,déshydratation,attaquescardiaques.Maladies liées àl’augmentation destempérature(voir plus haut).Pendant les vagues de chaleur, les Systèmes d’alerte précoce, alerte sur lesgroupes vulnérables sont exposés : températures à travers la presse, avertissementdes organisations concernées,pauvres dans les zones urbaines,personnes âgées, bébés, malades éducation sur les impacts médicaux (àchroniques, et certaines catégories travers les programmes de soins primaireset de prise en charge sociale), sensi-de travailleurs. Certains avantages :peu de morts des suites du froid bilisation sur tous les risques.compensant les effets négatifs.Baisse de la neige, fonte des glaciersconduisant éventuellement à despénuries saisonnières d’eau.


132 | <strong>Guide</strong> <strong>climatique</strong> de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> | Glossaire Glossaire | <strong>Guide</strong> <strong>climatique</strong> de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> | 133GlossaireAdaptationRéajustements en réponse auchangement, pour réduire leseffets négatifs ou profiter desopportunités.AléaUn événement potentiellementpréjudiciable qui peut causer despertes de vie et des blessures, desdégâts matériels, sociaux et desperturbations économiques ou ladégradation de l’environnement.Alerte précoceFournir des informations adéquateset opportunes sur l’imminenced’un risque permettant ainsi auxpopulations de prendre des mesuresde prévention ou de préparerune intervention efficace. Lessystèmes d’alerte rapide dépendentde certaines choses comme: la compréhension et la cartographiedu risque; la surveillance etla prévision; le traitement et la diffusiondes alertes compréhensiblesaux autorités et à la population;et entreprendre des actionspertinentes et opportunes en réponseaux avertissements.AtténuationCe mot a des sens différentspour les acteurs sur le terrain duchangement <strong>climatique</strong> et lagestion des catastrophes baséesur les communautés, ce qui entraînesouvent des confusions :Atténuation (changement<strong>climatique</strong>)Des mesures visant à réduire lesconcentrations de gaz à effet deserre dans l’atmosphère et la magnitudedu changement <strong>climatique</strong>s.Les mesures comprennentl’économie d’énergie, en utilisantdes énergies renouvelables.Atténuation (gestion descatastrophes)Les mesures visant à modérerou à réduire la gravité de l’impactdes catastrophes comprennentla construction de murs de rétention,des réservoirs d’eau et lereboisement pour éviter les glissementsde terrain. Ces mesuresseront considérées comme « uneAdaptation », car elles aident àréduire les impacts négatifs duchangement <strong>climatique</strong>.CatastropheUne situation où l’impact dudanger a un effet négatif sur lespersonnes et les communautésvulnérables au point de les menacerdirectement ou quandl’économie ou les structures socialessont suffisamment affectéesau point de compromettreleur capacité de survie ou derétablissement.Catastrophe complexeUne catastrophe qui n’a pas uneseule cause (comme une tempête),mais est la conséquenced’une combinaison de facteurs,il peut s’agir d’un événement <strong>climatique</strong>extrême, des conflitset/ou de la migration, de la dégradationde l’environnement etd’autres problèmes. Les situationsd’urgence complexes deviennentplus probables à causedu changement <strong>climatique</strong> quimodifie ou amplifie les vulnérabilitéssous-jacentes.Catastrophes naturellesLes événements naturels quipeuvent nuire aux personnes ouà leurs biens. Elles peuvent êtreclassées selon leur origine :géologique (tels que les tremblementsde terre et les éruptionsvolcaniques), hydrométéorologiqueset biologiques (tels que lesinsectes et essaims de criquetspèlerins). L’homme est la causela plus probable du changements<strong>climatique</strong>s.Le changement <strong>climatique</strong>Tout changement de climat au fildu temps. Le changement <strong>climatique</strong>peut être dû à des processusnaturels ou être le résultat del’activité humaine. Les médiasexpliquent souvent le « réchauffementde la planète » commeune augmentation de la températuremoyenne de notre planète)qui est en fait un phénomène dûau changement <strong>climatique</strong> mondial.D’autres phénomènes incluentles changements dans lescycles des précipitations et dansla fréquence, ou l’intensité, desévénements météorologiquesextrêmes. La Convention-cadredes Nations unies sur les changements<strong>climatique</strong>s (CCNUCC),lié le terme aux activités humainesqui modifient la compositionde l’atmosphère, en particulier,les émissions de gaz à effet deserre, dues à la combustion descombustibles fossiles.ClimatLe temps moyen. La moyenne etla variation de la température, lesprécipitations, le vent, etc. surune période relativement longue.Une expression populaire dit :« Le climat est ce que vous attendez,le temps est ce que vousobtenez ».Cyclone tropical(parfois appelé simplementcyclone)l s’agit d’une tempête tournanteviolente, accompagnée de fortespluies et de vents forts, commeun ouragan (dans l’AtlantiqueNord et le Pacifique nord-est) outyphon (dans le Pacifique nordouest).Les cyclones tropicaux seforment et s’intensifient seulementpar l’eau chaude à la surfaceet deviennent intenses àcause du réchauffement de lasurface de l’océan qui est laconséquence du réchauffementde la planète.Élévation du niveau des mersL’augmentation du niveau moyende la mer ou de l’océan. Lahausse de la température de laplanète entraîne une augmentationdu niveau mondial de la merà cause de : (1) la fonte des glaces, ce qui entraîne plus d’eaudans les océans et (2) le réchauffementde l’eau dans les océansqui augmente le volume. Les niveauxlocaux de la mer sont déterminéspar une combinaisonde l’augmentation du niveau globaldes mers et la hausse localeou l’affaissement de la terre(dû par exemple au processusgéologique).El Niño Oscillation australe(ENSO)Une anomalie de la températurede la surface de la mer et la pressionatmosphérique qui se produitpresque tous les quatre à septans et peut entraîner des changementsdans les précipitations saisonnièresdans certaines régionsde la planète (une grande partiede l’Afrique, de l’Amérique latine,de l’Asie du Sud-est et du Pacifique).Un cycle ENSO comprenddeux phases : El Niño et La Niña.L’érosion côtièreLe mouvement du littoral en directionde la terre dû aux forcesdes vagues et des courants.L’érosion des zones côtièrespeut être aggravée par l’élévationdu niveau des mers et des tempêtesplus intenses associéesau changement <strong>climatique</strong>.Evaluation de la vulnérabilitéet des capacités (EVC)Un outil largement utilisé par la<strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et le <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> pour identifier les forceset les faiblesses des personnes,confrontées aux risques. L’EVCpermet de découvrir les principauxrisques communautaireset est utilisé pour planifier desstratégies en vue de leur réduction.Pendant l’évaluation, les informationssont recueillies par lebiais de cartes communautaires,des calendriers historiques etsaisonniers, l’inventaire desbiens, des moyens de subsistanceet d’autres enquêtes, etdes entretiens avec la populationlocale. Des « marches Transet »sont également organisées oùle personnel et les bénévoles dela <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> / <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> accompagnent les habitantsd’une communauté pourconnaître les principaux risqueset caractéristiques physiques etsociales. Les informations supplémentairesfournissent alors lecontexte et valident les résultats.Fédération internationale (desSociétés de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> etdu <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong>)Elle est la plus grande organisationhumanitaire. Fondée en 1919, laFédération internationale compte186 sociétés membres de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong>, unsecrétariat à Genève et des délégationsréparties stratégiquementmondialement pour soutenir lesactivités.Gaz à effet de serre (GES)Un gaz, comme le dioxyde decarbone et le méthane, qui absorbeet réémet un rayonnementinfrarouge. Quand la pollutionémet ces gaz dans l’atmosphère,ils retiennent plus d’énergie solairedans notre planète (comme le gaza effet de serre) réchauffant ainsila surface de la terre et contribuantau changement <strong>climatique</strong>.La gestion des risquesde catastrophesUn processus systématique demise en oeuvre de politiques, destratégies et de mesures visantà réduire les impacts des risquesnaturels et des catastrophes liésà l’environnement et aux technologies.Cela comprend la réductiondes risques de catastrophe,la prévention, l’intervention, le redressementet la réhabilitation.La gestion des risques<strong>climatique</strong>sUne gestion systématiquementdes risques liés au climat qui touchentles activités, les stratégiesou les investissements, en tenantcompte du risque de la variabilitéet des conditions météorologiquesextrêmes en cours aussi bienqu’au changement <strong>climatique</strong> àlong terme. La gestion des risques<strong>climatique</strong>s est en train de faire ce


134 | <strong>Guide</strong> <strong>climatique</strong> de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> | Glossaire Glossaire | <strong>Guide</strong> <strong>climatique</strong> de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> | 135que la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du<strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> a toujours faiten matière de gestion des opérationsen cas de catastrophe, desanté et soins et de sécurité alimentaireet similaires, mais enprêtant attention (1) à la manièredont les risques changent et (2)aux options pour réduire les risqueset d’être par ailleurs, préparerà répondre après l’événement.Groupe d’experts intergouvernementalsur l’évolutiondu climat (GIEC)Le GIEC est la source la pluscrédible de connaissances surle changement <strong>climatique</strong>, crééen 1988, pour évaluer les informationssur les progrès scientifiques,techniques et socio-économiques.Il publie des évaluationsbasées principalement surun examen par les pairs et de lalittérature scientifique et techniquesur le changement <strong>climatique</strong>,ses impacts potentiels etdes possibilités d’adaptation etd’atténuation.Maladie à transmissionvectorielleMaladie à transmission vectorielleest une maladie transmisepar un insecte ou un autre organisme(un vecteur), par exemplele paludisme et la dengue. Lesmaladies à transmission vectoriellepeuvent être touchées parle climat car la température etles précipitations affectent ladistribution du vecteur et / ou lapériode de transmission.Marée salineLa marée saline provoque l’augmentationde la salinité des eauxdouces, à proximité des côtes.Elle peut être causée par un retraitsignificatif d’eau des sourcesd’eau, douce (aquifère) ou parl’élévation du niveau des mers.MoussonLa mousson est un vent saisonnierqui souffle dans les régionssubtropicales. Elle dure plusieurssemaines et entraîne des changementssubstantiels dans lesprécipitations.OuraganVoir les cyclones tropicauxLe phénomène météorologiqueextrêmeUne météo extrême et rare dansun lieu spécifique. Par définition,les caractéristiques de ce qui estappelé « des conditions météorologiquesextrêmes » varient d’unendroit à l’autre, souvent ellessont définies comme un événementqui arrive en moyenne unefois tous les trente, cinquanteou cent ans.Plan de secoursDécisions et mesures prises envue de rétablir ou d’améliorerles conditions de vie des communautéssinistrées après unecatastrophe.PrécipitationsPluie, neige ou grêle.Préparation des communautésaux catastrophes (CBDP)Un processus qui vise à développeret à appliquer des stratégieset activités de préparation et souventla réduction des risques) quisont localement adaptées et à laportée des populations locales.La préparation auxcatastrophesLes activités qui contribuentà planifier à l’avance une réponseefficace et opportune pourréduire l’impact et faire faceaux conséquences des futurescatastrophes.Prévisions saisonnièresLes prévisions de conditions météorologiquesd’une région pendantune période déterminée surles conditions atmosphériqueset océaniques observées et projetées.Ces projections, faitesparfois des mois à l’avance, peuventaider à préparer aux diversessituations d’urgence diverses.Protocole de KyotoLe premier protocole de laConvention-cadre des Nationsunies sur les changements <strong>climatique</strong>s(CCNUCC), le traité internationalsur les changements <strong>climatique</strong>set est un accord noncontraignant en vertu duquel lespays industrialisés s’engagentà réduire leur gaz à effet de serred’ici à 2012, et comprend desmécanismes de financement pourl’adaptation au changement <strong>climatique</strong>.Le Protocole de Kyoto a étéadopté en 1997, entré en vigueuren 2005. Il devrait être suivi parun deuxième protocole de laCCNUCC, à ratifier en 2009.ReconstructionVoir reconstructionen cas de catastropheLe réchauffementde la planèteL’augmentation de la températuremoyenne sur la terre à cause del’augmentation des quantités degaz à effet de serre dans l’atmosphère.Ce terme est utilisé pourparler de « changement <strong>climatique</strong>» (un concept qui inclut le réchauffementde la planète ainsique d’autres changements).Réduction des risquesde catastropheLes mesures prises à tous lesniveaux pour lutter contre les pertesdues aux catastrophes en ré-duisant leur exposition aux différentsrisques et la réduction de lavulnérabilité des populations.Les pratiques de réduction desrisque de catastrophe utilisentune approche systématique visantà réduire la vulnérabilitéhumaine, sociale, économiqueet environnementale par rapportaux risques naturels.RelèvementVoir relèvement en cas decatastropheRemise en état en cas decatastropheLes mesures prises après unecatastrophe pour permettre auxservices de base de reprendreleur fonctionnement, pour réparerles dégâts matériels et les installationscommunautaires et relancerles activités économiques etsoutenir le bien-être psychologiqueet social des survivants.RisqueLa probabilité de conséquencespréjudiciables dues à l’interactionentre les risques et les conditionsvulnérables.Secours et réponseen cas de catastropheLes activités de coordination visantà répondre aux besoins despersonnes qui sont touchées parune catastrophe.Société nationaleLes sociétés de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong>ou du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> d’unpays donné et membre de laFédération internationale.TyphonVoir les cyclones tropicauxConvention-cadre desNations unies sur les changements<strong>climatique</strong>s (CCNUCC)Un traité mondial visant à éviterles changements <strong>climatique</strong>sdangereux en réduisant les émissionsde gaz à effet de serre et ensoutenant les pays en développementpour les aider à faire faceaux changements inévitables.Les décisions sont prises par laConférence des Parties (COP),qui se réunit chaque année. LaCCNUCC a été signée en 1992et ratifiée par la plupart des nationsen 1994.Valeurs humanitairesLes valeurs qui façonnent desactions humanitaires. Les valeursfondées sur les principes fondamentauxde la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du<strong>Croissant</strong>- <strong>Rouge</strong> comprennentla protection de la vie, la santé,la dignité de l’homme, le respectdes autres et l’acceptation de laresponsabilité à aider les autressans discrimination fondée surla nationalité, la race, le sexe, lareligion, la classe ou les opinionspolitiques.VulnérabilitéLe degré avec lequel quelqu’unou quelque chose peut être affectépar un risque particulier (issud’événements inattendus commeune tempête). La vulnérabilité dépenddes facteurs et processusenvironnementaux, physiques,sociaux et économiques. Elle estliée, par exemple à l’environnementà la résistance des habitations,le degré avec lequel les récoltespeuvent résister aux conditions<strong>climatique</strong>s défavorablesou si des parcours d’évacuationet des abris ont été prévus.• La vulnérabilité physique estrelative au milieu bâti et peutêtre qualifiée d’ « exposition ».• La vulnérabilité sociale dépenddu niveau des liens familiaux etles réseaux sociaux, du tauxd’alphabétisation et d’éducation,l’infrastructure sanitaire et la situationde paix et de sécurité.• La vulnérabilité économique faitréférence aux classes et minoritésethniques les plus défavorisées,les plus jeunes et les plusâgés, etc. Ils subissent proportionnellementles plus grossespertes en cas de catastropheet ont une capacité limitée derétablissement.De même, une économie dépourvued’une base de productiondiversifiée est moins susceptiblede se remettre des impacts descatastrophes, ce qui peut égalementconduire à une migrationforcée.• La vulnérabilité environnementalefait référence au degré dedégradation des ressources naturelles,comme la déforestation,la diminution des stocks depoissons, la dégradation dessols la rareté de l’eau qui menacela sécurité alimentaireet la santé.Ce glossaire s’appuie sur les définitionsfournies par les sources,y compris la Fédération internationale, le Quatrième rapportd’évaluation du Groupe d’expertsintergouvernemental surleschangements <strong>climatique</strong>s etle Programme des Nations uniespour le développement / la Stratégieinternationale des Nationsunies pour la réduction des catastrophes.Des définitions ontété résumées ou adaptées pourrépondre aux exigences dupublic.


136 | <strong>Guide</strong> <strong>climatique</strong> de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> | AbreviationsSources | <strong>Guide</strong> <strong>climatique</strong> de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> | 137AbreviationsSourcesCBDP Préparation aux catastrophesau niveau communautaireCBDR Réduction des catastrophesau niveau communautaireCCNUCC Convention-cadredes Nations unies sur les changements<strong>climatique</strong>sCICR Comité internationalde la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong>COP Conférence des Parties(à la Convention-cadre desNations unies sur les changements<strong>climatique</strong>s)DMIS Système d’informationpour la gestion des catastrophes(Fédération internationale)DRR Réduction des risquesde catastrophesERCS Société de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> éthiopienneERU Unité d’interventiond’urgenceFACT Equipe d’évaluation etde coordination sur le terrainGC Gestion des catastrophesGEF Facilité mondiale pourl’environnementGIEC Groupe d’experts intergouvernementauxsur l’évolutiondu climatIATF/DR Groupe de travail interagence sur l’évaluation de laréduction des catastrophesIRI Institut international derecherche sur le climat et lasociétéOMM Organisation météorologiquemondialeOMS Organisation mondiale dela santéONG Organisation nongouvernementalePANA Programme d’actionnational d’adaptationPNUD Programme des Nationsunies pour le développementPNUE Programme des Nationsunies pour l’environnementRRCS Société de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> rwandaiseSIDA Syndrome d’immunodéficienceacquiseUN/ISDR Stratégie internationaledes Nations unies pourla prévention des catastrophesVCA Evaluation de laVulnérabilité et de la capacitéVIH Virus d’immunodéficiencehumaineWPNS Société nationale BienPréparéeFédération internationale (1999)Stratégie 2010. Fédération internationaledes Sociétés de la<strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong>, Genève. En ligne surwww.ifrc.orgFédération internationale (1999),Rapport sur les catastrophesdans le monde 1999.Fédération internationale desSociétés de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> etdu <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong>, Genève.Fédération internationale (2006),Rapport sur les catastrophesdans le monde 1999. Fédérationinternationale des Sociétés dela <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong>, Genève.GIEC (2007) Changements <strong>climatique</strong>s2007. Quatrième rapportd’évaluation du Grouped’expert intergouvernemental surles changements <strong>climatique</strong>s.En ligne sur www.ipcc.chIRI (2006) Gestion des risqué<strong>climatique</strong>s en Afrique : l’apprentissagepar la pratique. PremièreSérie sur le Climat et La Société.IRI, Palisades New York. En ligneau www.iri.columbia.eduCRED (n.d.) EM-DAT Base dedonnées d’urgence. <strong>Centre</strong> derecherché sur l’épidémiologiedes catastrophes (CRED),Université catholique de Leuven.En ligne au www.em-dat.netStern, N. (2006) L’Economiedes changements <strong>climatique</strong>s,la Revue Stern.Cambridge University Press.En ligne auwww.hm-treasury.gov.uk/independent_reviewsUN/ISDR (2006) En termes plusclairs, UN/ISDR, Genève.En ligne au www.unisdr.orgUN/ISDR (2004) Vivre avec lerisque, une revue mondiale desinitiatives de réduction descatastrophes, UN/ISDR, Genève.En ligne au www.unisdr.orgUNDP/GEF (2005) Cadres depolitique d’adaptation aux changements<strong>climatique</strong>s. La formulationde Stratégies, de Politiqueset de Mesures. CambridgeUniversity Press, Cambridge.En ligne au www.undp.org/gef/adaptation/climate_change/APF.htmVan Aalst, M. (2006) La gestionles risqué <strong>climatique</strong>s par l’intégrationde l’adaptation dans lesopérations de la Banque mondiale,du Groupe de la Banquemondiale, Washington DC. Enligne au www.worldbank.orgVous pouvez trouver d’autressources d’information sur leschangements <strong>climatique</strong>s surle site Internet du <strong>Centre</strong> <strong>climatique</strong>: www.climatecentre.org


138 | <strong>Guide</strong> <strong>climatique</strong> de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> | Annexe Annexe | <strong>Guide</strong> <strong>climatique</strong> de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> | 139Annexe : impacts régionauxdu changement <strong>climatique</strong>Extraits du GIEC (2007), Impacts,Vulnérabilité et Adaptation.Contribution du Groupe de Travail IIau Quatrième rapport d’évaluationdu Groupe d’expert intergouvernementalsur les changements <strong>climatique</strong>s du GIEC.Afrique• D’ici à 2020, entre 75 millionset 250 millions de personnesdevraient être menacées parl’augmentation du stress hydriquedû au changement <strong>climatique</strong>.En combinaison avec unedemande accrue, il aura un effetnégatif sur les moyens de subsistanceet exacerbera les problèmesliés à l’eau.• La production agricole, y comprisl’accès à la nourriture, dansde nombreux pays et régionsd’Afrique devrait être gravementcompromise par la variabilité duchangement <strong>climatique</strong>. Lesespaces propices à l’agriculture,la durée des saisons de croissanceet le potentiel de rendement,en particulier le long deslisières des zones semi-arideset des zones arides devraientconnaître une baisse. Cela auradavantage d’effets néfastes surla sécurité alimentaire et exacerberala malnutrition sur le continent.Dans certains pays, lesrendements des cultures dépendantesdes pluies devraientconnaître une baisse de 50 pourcent d’ici à 2020.• Les disponibilités alimentaireslocales devraient être affectéesnégativement par la diminutiondes ressources halieutiquesdans les grands lacs en raisonde la hausse de la températurede l’eau, qui peut être aggravéepar la sûrpêche.• Vers la fin du 21e siècle, les prévisionsde montée du niveau desmers auront une incidence surles terres basses côtières trèspeuplées. Le coût de l’adaptationpourrait correspondre au minimumà 5 à 10 pour cent duProduit intérieur brut (PIB). Lesmangroves et les récifs coralliensdevraient encore être dégradésentraînant des conséquencespour la pêche et le tourisme.• De nouvelles études ont montréque l’Afrique est le continent leplus exposé à la variation et auchangement <strong>climatique</strong> en raisonde multiples pressions et unefaible capacité d’adaptation.Certaines adaptations aux variations<strong>climatique</strong>s qui voientactuellement le jour peuvent toutefoisêtre insuffisantes pour leschangements <strong>climatique</strong>s futures.Asie• La fonte des glaciers de l’Himalayadevrait augmenter les inondationset les chutes de rochesen provenance des pentes déstabiliséeset devraient affecter lesressources en eau au cours desdeux ou trois prochaines décennies.Cela entraînera une diminutiondu débit fluvial avec le reculdes glaciers.• La disponibilité d’eau douce enAsie centrale, du Sud, de l’Est etdu Sud-est, en particulier dansles grands bassins de rivière devraitdiminuer en raison du changement<strong>climatique</strong> qui, avec lacroissance de la population etl’augmentation de la demandedécoulant de la hausse du niveaude vie, pourrait affecternégativement plus d’un milliardde personnes d’ici à 2050.• Les zones côtières, en particulierles régions très peuplées duméga delta au Sud, l’Est et duSud-est de l’Asie seront plus exposésaux risques à cause del’augmentation des inondationsvenant de la mer et certainesinondations méga delta venantdes rivières.• Le changement <strong>climatique</strong> devraitaffecter le développementdurable des pays en développementen Asie, étant donné qu’ilaggrave les pressions exercéessur les ressources naturelles etl’environnement, en plus del’évolution rapide de l’urbanisation,de l’industrialisation, dudéveloppement économique.• Les rendements des culturespourraient augmenter jusqu’à20 pour cent en Asie de l’Est etdu Sud-est alors qu’ils pourraientdiminuer jusqu’à 30 pour cent enEurope centrale et en Asie duSud au milieu du 21e siècle.L’influence de croissance rapidede la population et de l’urbanisation,le risque de famine devraitrester très élevée dans plusieurspays.• Une morbidité et une mortalitéendémiques dues principalementaux maladies diarrhéiquesauxquelles s’ajoutent les inondationset les sécheresses devraientaugmenter dans l’est,le sud et le sud-est d’Asie en raison de changements prévusdu cycle hydrologique associéau réchauffement de la planète.L’augmentation de la températuredes eaux côtières va exacerberl’abondance et / ou la toxicitédu choléra en Asie du Sud.L’Australie etla Nouvelle-Zélande• Des précipitations en diminutionet une évaporation croissanteauront comme conséquence uneintensification des problèmes liésà la sécurité de l’eau d’ici à 2030dans le sud et l’est de l’Australieet de la Nouvelle Zélande, et danscertaines régions orientales.• Une importante perte de la biodiversitédevrait être enregistréed’ici à 2020 dans certains sitesécologiquement riches y comprisla Grande Barrière de corail etles Tropiques humides duQueensland. D’autres sites àrisque comprennent les zoneshumides de Kakadu, au sudouestde l’Australie, les Îlessub-antarctiques et les zonesalpines des deux pays.• Le développement côtier permanentet l’augmentation de la populationdans les zones tels queCairns et le Sud-est du Queensland(Australie) et au Northlanddu Bay of Plenty (Nouvelle-Zélande),devraient exacerber les risquesde montée du niveau desmers et l’augmentation de l’intensitéet la fréquence des tempêteset des inondations côtières d’icià 2050.• La production agricole et forestièredevrait baisser d’ici à 2030dans une grande partie du sud,et de l’est de l’Australie, et certainesparties de l’est de laNouvelle-Zélande, en raison del’intensification de la sécheresseet des incendies. Toutefois, enNouvelle Zélande, des bénéficesinitiales sont prévues à l’ouest etau sud et à proximité des grandesrivières à cause d’une saisonde croissance plus longue, demoins de gel et de l’augmentationdes précipitations.• La région dispose d’une grandecapacité d’adaptation grâce auxconnaissances économiques,scientifiques et techniques dontelle dispose, mais, il existe descontraintes majeures liées à lamise en œuvre, et de grandsdéfis nés de l’évolution de phénomènesextrêmes. Les systèmesnaturels ont des capacitésd’adaptation limitées.Europe• Pour la première fois, des impactsde changements de grande enverguredans le climat actuel ontété enregistrés : des glaciers enrecul, des saisons de croissanceplus longues, des changementsde la hiérarchie des espèces etdes répercussions sur la santédues à une canicule de grandeenvergure et sans précédent. Leschangements observés décritsci-dessus correspondent à ceuxqui sont prévus dans le cadre deschangements <strong>climatique</strong>s futurs.• Presque toutes les régions européennesseront négativementtouchées par les futurs impactsdu changement <strong>climatique</strong> etceux-ci poseront de nombreuxdéfis aux secteurs économiques.Le changement <strong>climatique</strong> devraitexacerber les différences régionalesen matière de ressourcesnaturelles et de biens en Europe.Les impacts négatifs comprennentl’augmentation des inondationsintérieures, des inondationscôtières plus fréquentes et uneérosion accrue (en raison destempêtes et de l’élévation duniveau des mers). La grande majoritédes organismes et desécosystèmes auront du mal às’adapter au changement <strong>climatique</strong>.Les zones montagneusesdevront faire face au recul desglaciers, à la diminution du manteauneigeux et du tourismed’hiver et de pertes significativesd’espèces (dans certaines régions,jusqu’à 60 pour cent sousdes scénarios d’émissions maximalesd’ici à 2080).


140 | <strong>Guide</strong> <strong>climatique</strong> de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> | Annexe Annexe | <strong>Guide</strong> <strong>climatique</strong> de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> | 141• En Europe du sud, le changement<strong>climatique</strong> devrait empirerles conditions (hautes températureset la sécheresse) dans unerégion déjà vulnérable à la variabilitédu climat et réduire l’hydraulicité,les potentialités hydroélectriques,le tourisme d’hiveren général, la productivité agricole.Les risques sanitaires devraientégalement augmenteren raison des vagues de chaleuret la fréquence des feux debrousse.• En Europe centrale et orientale,les précipitations devraient diminueren été provoquant un plusgrand stress hydrique. Les risquesde santé provoqués parles vagues de chaleur devraientprendre de l’ampleur. La productivitédes forêts devrait diminueret la fréquence des incendiesde tourbières augmenter.• En Europe du nord, le changement<strong>climatique</strong> devrait d’abordavoir des effets variés, y compriscertains avantages comme la réductionde la demande de chauffage,l’augmentation du rendementdes cultures et une croissanceaccrue des forêts.Toutefois, puisque le changement<strong>climatique</strong> se poursuit, ses impactsnégatifs (y compris l’intensificationdes inondations durantl’hiver, les écosystèmes en péril etl’augmentation de l’instabilité desterrain) sont susceptibles de l’emportersur ses avantages.• L’adaptation au changement<strong>climatique</strong> est susceptible de bénéficierde l’expérience obtenueen réaction à des événements<strong>climatique</strong>s extrêmes, en particulierpar la mise en œuvre d’unegestion proactive du pland’adaptation changements<strong>climatique</strong>s.Amérique latine• D’ici au milieu du siècle, la haussede la température et la baisseconnexe de l’eau du sol devraientconduire progressivement auremplacement des forêts tropicalespar la savane en Amazonieorientale. Une végétation semiarideaura tendance à être remplacéepar une végétation de terrearide. Il existe un risque importantde perte de la biodiversité avecl’extinction des espèces dans denombreuses régions tropicales.• Dans les zones plus sèches, leschangements <strong>climatique</strong>s devraientconduire à la salinisationet à la désertification des terresagricoles. La productivité de certainescultures importantes devraitbaisser, ce qui va entraînerdes conséquences négatives surla sécurité alimentaire. Dans leszones tempérées les rendementsdu soja devraient augmenter.• L’élévation du niveau des mersdevrait entraîner une augmentationdes risques d’inondationsdans les basses terres. La haussede la température à la surfacede l’eau due au changement <strong>climatique</strong>devrait avoir des effetsnéfastes sur les récifs coralliensmésoaméricains, provoquer deschangements dans l’emplacementdes stocks de poissonsdans le Pacifique sud-est.• Les changements dans les saisonsdes précipitations et la disparitiondes glaciers devraientaffecter de manière significativel’eau disponible pour la consommation,l’agriculture et la productiond’énergie.• Certains pays ont fait des effortspour s’adapter, en particulier grâceà la conservation des principauxécosystèmes, les systèmesd’alerte précoce,la gestion desrisques dans l’agriculture, lesstratégies pour la gestion desinondations, de la sécheresseet des côtes et les systèmes desurveillance de malades. Toutefois,l’efficacité de ces efforts estaffectée par : le manque d’informationsde base, les systèmesde surveillance et d’observation ;le manque de renforcement descapacités et le manque de cadrespolitique, institutionnel ettechnologique appropriés ; lefaible revenu et les installationsdans les zones vulnérablesentre autres.Amérique du Nord• Le réchauffement dans les montagnesde l’ouest devrait entraînerune diminution de la neige accumulée,plus d’inondations en hiveret réduire les flux durant l’été,exacerbant la concurrence pourles ressources en eau allouées.• Les problèmes causés par lesparasites, les maladies et les incendiesdevraient avoir des impactsplus négatifs sur les forêtsavec une longue période de hautrisque d’incendies et de fortesaugmentations dans les zonestouchées par des incendies.• Le changement <strong>climatique</strong> modérépendant les premières décenniesde ce siècle devrait augmenter lerendement global des culturessous pluies de 5 à 20 pour cent,mais, avec une importante variabilitéentre les régions. Des défismajeurs attendent les cultures quidépendent d’une grande utilisationdes ressources en eau.• Les villes qui connaissent actuellementdes vagues de chaleurde vraient encore en souffrir avecl’in tensification et des vagues dechaleur et de leur durée au coursdu siècle, avec des risques d’effetsindésirables sur la santé.Les personnes âgées sont lesplus exposées.• Les communautés et habitatscôtiers seront de plus en plus affectéspar les impacts du changement<strong>climatique</strong> en interagissantavec le développement et la pollution.La croissance permanentede la population et l’augmentationde la valeur des infrastructuresdans les zones côtières accroît lavulnérabilité à la variabilité du climatet au futur changement <strong>climatique</strong>avec des pertes attenduessi l’intensité des tempêtestropicales augmente. L’actuelleadaptation est inégale et la préparationà l’aug mentation del’exposition est faible.Régions polaires• Dans les régions polaires, lesprincipaux effets biophysiquesprojetés sont la réduction del’épaisseur et l’étendue des glacierset des calottes glaciaires,et les changements dans lesécosystèmes naturels avec deseffets néfastes sur de nombreuxorganismes, y compris lesoiseaux migrateurs, les mammifèreset les prédateurs supérieurs.Dans l’Arctique, d’autres impactsseront notés comme la diminutionde l’étendue de la glace des merset du pergélisol, une plus grandeérosion des zones côtières et uneaugmentation dans la profondeurde décongélation du pergélisolsaisonnier.• Pour les populations vivant dansl’Arctique, les impacts, en particulierceux résultant de l’évolutionde la neige et l’état des glacesdevraient être différents. Les infrastructureset les modes de vietraditionnels devraient être négativementaffectés contrairementaux coûts de chauffage des voiesmaritimes navigables dans la merseptentrionale.• Dans les deux régions polaires, lesécosystèmes et les habitats devraientêtre vulnérables avec ladiminution des barrières <strong>climatique</strong>spour l’invasion des espèces.• Les populations de l’Arctique sesont déjà adaptées au changement<strong>climatique</strong>, mais, aussi bienles agresseurs externes qu’internes,mettent à l’épreuve leurs capacitésd’adaptation. Malgré larésistance historique des communautésautochtones de l’Arctique,certains modes de vie traditionnelssont menacés et d’importants investissementssont nécessairespour adapter ou délocaliser lesstructures et les communautés.Les îlots• Les îlots sont situées soit dans lestropiques ou des latitudes plusélevées, ils sont particulièrementvulnérables aux effets du changement<strong>climatique</strong>, l’augmentationdu niveau de la mer et les événementsextrêmes.• Détérioration des conditions côtières,causée par exemple parl’érosion des plages et le blanchimentcorallien devraient affecterles ressources locales, notamment,la pêche et réduire leurattrait touristique.• L’élévation du niveau des mersdevrait exacerber les inondations,les assauts de tempêtes, l’érosioncôtière et d’autres catastrophes,ce qui va donc menacer les infrastructures,équipements etinstallations qui soutiennent lesmoyens d’existence des communautésinsulaires.• Le changement <strong>climatique</strong> devraitréduire les ressources en eaudans de nombreuses petites îlesd’ici au milieu du siècle notammentdans les petites îles desCaraïbes et du Pacifique, au pointqu’elles seront incapables de répondreà la demande en périodede faibles précipitations.• La hausse des températures pourraitentraîner l’invasion des îles pardes espèces étrangères, particulièrementdans les îles à des latitudesélevées et moyennes.


Marsabit, Kenya: terrain accidenté et un manque de routes pavées rendent l’accès difficile pour les véhicules de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong>qui tentent de rallier les villages reculés. Photo: Daniel Cima / <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> américaine


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