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Texte PDF - Les Presses agronomiques de Gembloux

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B AS E Biotechnol. Agron. Soc. Environ. 2001 5 (2), 85–90Contribution à l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’activité biologique d’extraits <strong>de</strong>feuilles <strong>de</strong> Cestrum parqui L’Hérit. (Solanaceae) sur lecriquet pèlerin Schistocerca gregaria (Forsk.)Naima Barbouche (1) , Béchir Hajjem (2) , Georges Lognay (3) , Mohamed Ammar (1)(1) Laboratoire <strong>de</strong> Physiologie <strong>de</strong>s Insectes. Institut national agronomique <strong>de</strong> Tunisie. Avenue Charles Nicolle, 43. 1082Tunis (Tunisie).(2) Laboratoire <strong>de</strong> Chimie. Institut national agronomique <strong>de</strong> Tunisie. Avenue Charles Nicolle, 43. 1082 Tunis (Tunisie).(3) Unité <strong>de</strong> Chimie générale et organique. Faculté universitaire <strong>de</strong>s Sciences <strong>agronomiques</strong> <strong>de</strong> <strong>Gembloux</strong>. Passage <strong>de</strong>sDéportés, 2. B–5030 <strong>Gembloux</strong> (Belgique).Reçu 11 septembre 2000, accepté le 21 février 2001.<strong>Les</strong> feuilles <strong>de</strong> Cestrum parqui L’Hérit. (Solanaceae), arbuste ornemental fréquent en Afrique du Nord présentent <strong>de</strong>s effetsbioci<strong>de</strong>s marqués vis-à-vis du criquet pèlerin Schistocerca gregaria. Cet article fait d’abord le point <strong>de</strong>s connaissances surcette plante et abor<strong>de</strong> ensuite l’évaluation <strong>de</strong> la toxicité d’extraits bruts et <strong>de</strong> fractions d’extraits obtenues par précipitationsélective ou par fractionnement sur support soli<strong>de</strong> (SPE). <strong>Les</strong> biotests <strong>de</strong> toxicité révèlent une mortalité totale <strong>de</strong>s jeunes austa<strong>de</strong> L5 dans un délai <strong>de</strong> 2 à 4 jours à partir d’un extrait méthanolique <strong>de</strong> feuilles (EB). Des fractions obtenues soit par SPE(F37) ou par précipitation à l’éther diéthylique (ESB) ont aussi un niveau <strong>de</strong> toxicité élevé. <strong>Les</strong> extraits hexaniques issusd’hydrolysats aci<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s fractions F37 et ESB présentent les mêmes profils chromatographiques. La toxicité <strong>de</strong>s métabolitessecondaires <strong>de</strong> C. parqui est mise en relation avec l’occurrence <strong>de</strong> saponines.Mots-clés. Cestrum parqui, Schistocerca gregaria, saponines, activité insectici<strong>de</strong>.Contribution to the study of the biological activity of Cestrum parqui L’Hérit. extracts against the locust Schistocercagregaria (Forsk). The leaves of Cestrum parqui L’Hérit. (Solanaceae), a common ornamental shrub in North Africa showedstrong insectici<strong>de</strong> activity against the locust Schistocerca gregaria. The first part of this paper <strong>de</strong>als with a phytochemicalsurvey of C. parqui. The second one reports on the toxicity of methanolic extracts (EB) of leaves and fractions thereof. Themortality in treated insects (at the 5 th instar) injected with aqueous solutions of EB or fractions reached 100% within a periodof 2 to 4 days. The bioassays un<strong>de</strong>rtaken with two fractions F37 (recovered from EB by solid phase extraction) and ESB(resulting from the diethylether precipitation from EB methanolic solution) exhibited a similar toxicity. The n-hexane extractsobtained after F37 and ESB acidic hydrolysis showed the same TLC patterns. The toxicity of C. parqui is related to theoccurrence of saponins.Keywords. Cestrum parqui, Schistocerca gregaria, saponins, insectici<strong>de</strong> activity.1. INTRODUCTIONParmi les criquets migrateurs, le criquet pèlerinS c h i s t o c e rc a g re g a r i a (Forskäl, 1775) occupe uneplace particulière chez les ravageurs. Il constitue unemenace quasi permanente pour les plantes cultivées etles pâturages <strong>de</strong> nombreux pays <strong>de</strong> l’Afrique du nordà l’Équateur et <strong>de</strong> l’Atlantique à l’Asie du sud-ouesten passant par le Proche Orient, à cause :– <strong>de</strong> sa gran<strong>de</strong> mobilité (les essaims peuvent parcourirplus <strong>de</strong> 1000 kilomètres en quelques jours) ;– <strong>de</strong> son aire d’invasion très vaste couvrant environ 29millions <strong>de</strong> kilomètres carrés, soit 20 % <strong>de</strong>s terresémergées;– <strong>de</strong> son grand potentiel reproducteur ;– <strong>de</strong> sa capacité à consommer chaque jour son proprepoids ;– <strong>de</strong> sa polyphagie qui lui permet <strong>de</strong> causer <strong>de</strong>s dégâtssévères à une large gamme <strong>de</strong> cultures (Lecoq,1991)<strong>Les</strong> métho<strong>de</strong>s actuelles <strong>de</strong> lutte curative utilisent <strong>de</strong>sproduits insectici<strong>de</strong>s liqui<strong>de</strong>s dont les matières activesappartiennent à la famille <strong>de</strong>s organophosphorés, <strong>de</strong>spyréthrinoï<strong>de</strong>s et <strong>de</strong>s carbamates <strong>de</strong> synthèse. Cespréparations se sont révélées à la fois très efficaces surle criquet mais aussi néfastes sur <strong>de</strong> nombreuses autresespèces animales du biotope. <strong>Les</strong> insectici<strong>de</strong>sprovoquent une accumulation significative <strong>de</strong> matière


86 Biotechnol. Agron. Soc. Environ. 2001 5 (2), 85–90 N. Barbouche, B. Hajjem, G. Lognay, M. Ammaractive dans les écosystèmes traités, ils sont d’emploidélicat pour la santé <strong>de</strong> l’homme et contribuent audéveloppement d’insectes résistants.Comme dans <strong>de</strong> nombreux cas une pullulationmassive ne peut être empêchée, il s’avère judicieux <strong>de</strong>trouver d’autres métho<strong>de</strong>s d’intervention. C’est ainsiqu’en Afrique du Nord, <strong>de</strong>puis l’invasion <strong>de</strong> 1986 quia causé <strong>de</strong>s pertes extrêmement dommageables, l’accentest mis sur la surveillance et la prévention <strong>de</strong>s risquesinhérents à cet insecte. En effet, <strong>de</strong> nouvelles mesurespréventives ainsi que <strong>de</strong> nouveaux produits sont continuellementrecherchés pour assurer d’une part une protectionefficace <strong>de</strong> la production agricole et d’autre partcontribuer à une gestion durable <strong>de</strong> l’environnement.La mise en place <strong>de</strong> nouvelles alternatives <strong>de</strong> contrôle<strong>de</strong>s criquets migrateurs peut s’avérer particulièrementintéressante surtout en milieu rural. Dans cetteoptique, l’utilisation d’extraits <strong>de</strong> plantes indigènesdotées d’effets insectici<strong>de</strong>s offre certaines potentialités.Déjà Volkonsky (1937) préconisait l’emploi d’extraits<strong>de</strong> plantes dissuadantes pour lutter contre les ban<strong>de</strong>s<strong>de</strong> criquets migrateurs. Parmi les plus larg e m e n tdocumentés citons l’exemple <strong>de</strong> l’efficacité d’extraits<strong>de</strong> Melia aza<strong>de</strong>rach L. contenant l’azadirachtine surles larves <strong>de</strong> S c h i s t o c e rc a g re g a r i a ( Wi l p s e t a l. ,1992 ; Mordue, Blackwell, 1993 ; Linton et al., 1997).Au cours <strong>de</strong>s dix <strong>de</strong>rnières années, <strong>de</strong>s préparationsà base <strong>de</strong> régulateurs <strong>de</strong> croissance comme lediflubenzuron et le triflurumon, ou <strong>de</strong> biopestici<strong>de</strong>sextraits <strong>de</strong> plantes dont A z a d i r a c h t a i n d i c a A. Juss. ontété évaluées sur les larves <strong>de</strong> Schistocerca gregaria(Boughdad et al., 1999). En Australie, une métho<strong>de</strong> <strong>de</strong>lutte biologique contre diverses espèces <strong>de</strong> criquetsutilisant <strong>de</strong>s champignons du genre Metarhizium a étédécrite (Australian Plague Locust Commission, 2000).<strong>Les</strong> spores <strong>de</strong> ce champignon pénètrent la cuticule <strong>de</strong>sjeunes individus ou peuvent être ingérées directement.Leur développement conduit à la mort <strong>de</strong>s jeunesinsectes dans la secon<strong>de</strong> semaine qui suit l’ingestion ;les adultes <strong>de</strong>viennent stériles et l’ovogenèse estbloquée chez les femelles.Dans le cadre <strong>de</strong>s recherches menées dans notrelaboratoire sur S c h i s t o c e rc ag re g a r i a, nous avons antérieurementdémontré les propriétés bio-insectici<strong>de</strong>s <strong>de</strong>sfeuilles <strong>de</strong> C e s t ru mp a rq u iL’Hérit. ainsi que l’eff i c a c i t éd’extraits aqueux <strong>de</strong> feuilles d’Olea europea L. en tantqu’anti-appétant (Ammar et al., 1995). Ammar e t a l .(1997) ont montré que S c h i s t o c e rc ag regaria m i s enprésence <strong>de</strong>s feuilles <strong>de</strong> Cestrum parqui ou d’unealimentation à base <strong>de</strong> feuilles <strong>de</strong> Tr i f o l i u ma l e x a n d r i n u m L. imbibées d’un extrait aqueux <strong>de</strong>Cestrum présente une appétence supérieure à cellemanifestée à l’égard <strong>de</strong>s feuilles <strong>de</strong> crucifères commele chou et la laitue choisies comme aliments <strong>de</strong>référence. Cette appétence se traduit par une évolutionpondérale plus marquée pour le lot traité par rapportau lot témoin. Cependant, après quelques jours, lacourbe <strong>de</strong> croissance décroît rapi<strong>de</strong>ment et on observeune paralysie <strong>de</strong>s membres et un blocage <strong>de</strong> la muechez les larves. La mort survient au maximum 6 joursaprès l’ingestion. Ces observations constituent le point<strong>de</strong> départ <strong>de</strong> notre étu<strong>de</strong>.Dans cet article, nous envisageons d’abord une<strong>de</strong>scription succincte <strong>de</strong> la plante étudiée et nousprésentons ensuite les résultats <strong>de</strong> tests biologiques surSchistocerca gregaria à partir d’extraits et <strong>de</strong> fractionsd’extraits obtenus par chromatographie. Ces résultatssont les premiers éléments d’une recherche phytochimiquevisant à l’i<strong>de</strong>ntification et à la déterminationdu mo<strong>de</strong> d’action <strong>de</strong>s bio-molécules impliquées.2. LE CESTRUM VERT (Cestrum parqui)Le cestrum vert (Cestrum parqui, Solanaceae) est unarbrisseau originaire du Chili et que l’on retrouve aussibien en Australie qu’en Afrique du Nord où il estutilisé comme plante ornementale. Sa dissémination aété facilitée par les oiseaux qui en consomment les fruitset rejettent <strong>de</strong>s graines viables et par une caulogenèserapi<strong>de</strong> à partir <strong>de</strong> morceaux <strong>de</strong> racines qui subsistentdans le sol. D’autre part, les graines dormantes ont unetrès gran<strong>de</strong> longévité (Ernest, 1988).Bien que <strong>de</strong>ux applications thérapeutiques <strong>de</strong>Cestrum parqui aient été relevées dans la littérature(Lazo, Bravo, 1993 ; Backhouse et al., 1996), cetarbrisseau est le plus souvent répertorié comme plantetoxique (Frohne, Pfän<strong>de</strong>r, 1983). En Nouvelle Zélan<strong>de</strong>par exemple elle fait l’objet <strong>de</strong> mesures d’éradication.<strong>Les</strong> effets délétères du cestrum vert (principalementla nécrose <strong>de</strong>s hépatocytes résultant <strong>de</strong> l’ingestion acci<strong>de</strong>ntelle<strong>de</strong> feuilles ou <strong>de</strong> fruits) sur les ruminants ont étéla rgement décrits (Lopez e t a l ., 1978; McLennan, Kelly,1984 ; Kudo et al., 1985 ; Riet-Correa et al., 1986 ;McKenzie e t a l ., 1988 ; McNiven e t a l ., 1993 ; Ya g g e d d uet al., 1998). D’après El-Emam et al. (1990), la planteprésente également <strong>de</strong>s propriétés molluscici<strong>de</strong>s modérées.Au Sud Chili, elle est utilisée comme agent répulsifvis-à-vis <strong>de</strong>s coléoptères déprédateurs <strong>de</strong>s champs <strong>de</strong>pommes <strong>de</strong> terre (World Resources Institute, 1997).D’un point <strong>de</strong> vue chimique, les métabolitessecondaires <strong>de</strong> la plupart <strong>de</strong>s plantes du genre Cestrumont été étudiés. Une monographie due à Riaz etChaudhary (1993) en décrit les principaux constituantschimiques. Chez C e s t rum parq u i, comme chez d’autresplantes du même genre, Kereselidze et al. (1970),Lopez et al. (1984), Ahmad et al. (1993) et Haraguchie t a l . (1999) ont retrouvé <strong>de</strong>s saponines. <strong>Les</strong>aglycones suivants ont été répertoriés : la gitogénine,la tigogénine, la digitogénine et la gitoxigénine. Lopezet al. (1984) mettent en relation la présence <strong>de</strong> cesmolécules et la toxicité <strong>de</strong> la plante vis-à-vis <strong>de</strong> la


La lutte biologique contre le criquet pèlerin 87souris. Par une série d’extractions sélectives, <strong>de</strong>fractionnements chromatographiques et d’analysesspectrométriques, Pearce et al. (1992) ont i<strong>de</strong>ntifiél’hydroxyparquine (glycosi<strong>de</strong> toxique à structure entka u r è n e ; LD 50 = 4 , 3 m g.k g - 1 chez la souris) ainsiqu’un second métabolite structurellement apparenté :la parquine (peu toxique) dans laquelle un hydrogèneremplace la fonction carboxylique en C4 <strong>de</strong>l’hydroxyparquine. L’occurrence d’alcaloï<strong>de</strong>s estl a rgement documentée chez les Solanaceae etdifférentes espèces du genre Cestrum (Halim et al.,1971), cependant il n’apparaît pas que ces moléculesazotées aient été décelées chez Cestrum parqui.3. MATÉRIEL ET MÉTHODES3.1. Matériel biologique<strong>Les</strong> jeunes au sta<strong>de</strong> 5 (LV) et les imagos <strong>de</strong> S c h i s t o c e rc agregaria proviennent d’un élevage <strong>de</strong> masse maintenuau laboratoire <strong>de</strong> physiologie et physiopathologie <strong>de</strong>sinsectes à l’INAT ( Tunis) sous les conditionssuivantes : 12h/12h <strong>de</strong> photopério<strong>de</strong>, 80 % d’humiditérelative dans <strong>de</strong>s cages cubiques <strong>de</strong> 50 cm <strong>de</strong> côté(100 individus par cage). L’alimentation est constituéeselon la saison soit <strong>de</strong> feuilles <strong>de</strong> bersim (Trifoliumalexandrinum L.), soit <strong>de</strong> feuilles <strong>de</strong> luzerne cultivée(Medicago sativa L.), soit <strong>de</strong> feuilles <strong>de</strong> chou cultivé(Brassica oleracea L.), <strong>de</strong> son et d’eau.3.2. Préparation <strong>de</strong>s extraits bruts (EB) <strong>de</strong> feuilles<strong>de</strong> Cestrum parqui<strong>Les</strong> feuilles âgées <strong>de</strong> Cestrum parqui récoltées sur lesite <strong>de</strong> l’INAT (Tunis) pendant les mois d’octobre etnovembre, en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> floraison(février–juin), ont été séchées à 37 °C pendant 3 jourspuis réduites en poudre. Des quantités <strong>de</strong> 100 g <strong>de</strong>matière sèche ont été homogénéisées, délipidées àl’éther <strong>de</strong> pétrole puis extraites successivement par3 × 3 0 0 ml <strong>de</strong> méthanol sous agitation pendant2 heures. <strong>Les</strong> extraits méthanoliques ont été rassembléset le solvant a été évaporé sous vi<strong>de</strong> à 35 °C à l’ai<strong>de</strong>d’un évaporateur <strong>de</strong> type Büchi. Le résidu pâteuxobtenu a été traité plusieurs fois à l’éther diéthyliqueafin <strong>de</strong> le solidifier. Après élimination complète dusolvant, une poudre verdâtre qui constitue l’extraitbrut (EB) a été récupérée.3.3. Fractionnement <strong>de</strong> l’extrait brutLe méthanol et l’acétonitrile (AcCN) employés danscette étu<strong>de</strong> sont <strong>de</strong> marque Acros (Geel, Belgique).<strong>Les</strong> cartouches SPE (solid phase extraction) en phaseinverse mises en œuvre pour le fractionnement <strong>de</strong>sextraits bruts sont du type C18ec (Chromabond2 0 0 mg, Macherey-Nagel, Allemagne). Avant utilisation,elles ont été solvatées par passage <strong>de</strong> 5 ml <strong>de</strong> méthanolpuis par <strong>de</strong>ux rinçages avec 5 ml d’eau.Un ml <strong>de</strong> solution aqueuse à 10 % <strong>de</strong> EB a étéintroduit dans chaque cartouche C18 préalablementconditionnée. Des blancos constitués d’un ml d’eaupure ont été traités en parallèle. Le fractionnement aété réalisé à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>s éluants suivants : eau pure,AcCN/Eau 30:70 v/v (fraction F 3 7), AcCN/Eau60:40 v/v (fraction F64) et AcCN/Eau 90:10 v/v(fraction F91). Chaque fraction (5 ml) a été collectéeséparément puis évaporée à sec. Le résidu a été reprisdans 0,4 ml d’eau, centrifugé à 4000 g pendant20 minutes et finalement injecté aux insectes. Enmoyenne 1,25 mg <strong>de</strong> chaque fraction <strong>de</strong> EB est injectépar insecte.3.4. Précipitation <strong>de</strong>s saponines et récupération<strong>de</strong>s sapogénines constitutives<strong>Les</strong> saponines sont précipitables par l’éther diéthyliqueà partir <strong>de</strong> solutions alcooliques. Un protocole basé surce principe a été utilisé. Un gramme <strong>de</strong> EB a étédissous dans environ 110 ml <strong>de</strong> méthanol. Un volumeégal d’éther diéthylique a été ajouté à la phaseméthanolique. Après 3 heures, le précipité formé a étérécupéré par une centrifugation à 4000 g pendant20 minutes et une filtration. Il a ensuite été dissousdans 10 ml d’eau en vue <strong>de</strong>s tests biologiques. Dans lasuite du travail l’extrait a été dénommé ESB.Dans le but d’en étudier les aglycones (sapogénines)constitutifs, les extraits ESB ont été hydrolysés parHCl 12N pendant 3 heures à une température <strong>de</strong>100 °C puis extraits à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> n-hexane pendant2 heures. Le solvant a finalement été évaporé sousazote. <strong>Les</strong> résidus d’hydrolyse ont été fractionnés etcaractérisés par chromatographie sur couches minces(Gel <strong>de</strong> silice G60, épaisseur 0,2 mm, Éluant :chloroforme-méthanol 95:5 v/v).3.5. Tests biologiquesSelon la solution à tester, 5 à 10 µl sont injectés àl’ai<strong>de</strong> d’une micro-seringue Hamilton entre le 4 e et le5 e pleurite abdominal <strong>de</strong> l’insecte. <strong>Les</strong> témoinsreçoivent la même quantité d’eau. Chaque lot est formé<strong>de</strong> 20 jeunes ou imagos. Le test a été répété trois fois.4. RÉSULTATS ET DISCUSSIONSL’examen comparatif <strong>de</strong>s résultats obtenus pour lestémoins et pour les jeunes traités à l’ai<strong>de</strong> d’extraits ou<strong>de</strong> fractions d’extraits <strong>de</strong> C e s t ru m p a rq u i c o n d u i tprincipalement à <strong>de</strong>ux observations :– après injection d’extraits <strong>de</strong> C e s t ru m p a rq u i, la


88 Biotechnol. Agron. Soc. Environ. 2001 5 (2), 85–90 N. Barbouche, B. Hajjem, G. Lognay, M. Ammarmortalité <strong>de</strong>s jeunes L5 atteint 100 % dans un laps<strong>de</strong> temps <strong>de</strong> 2 à 4 jours ; ce délai est ramené à 2 jourspour <strong>de</strong>s jeunes âgés <strong>de</strong> 3 jours. Par contre, l’injectionn’a aucun effet chez les individus <strong>de</strong> 7 jours probableme n t à cause du déclenchement du processus <strong>de</strong>l’exuviation en fin <strong>de</strong> cycle <strong>de</strong> la mue. La mortalité<strong>de</strong>s jeunes adultes est également très élevée (90 %après 4 jours).– Le fractionnement <strong>de</strong> EB sur cartouches C18 apermis la récupération d’une fraction FE éluée parl’eau qui donne jusqu’à 60 % <strong>de</strong> toxicité, une fractiontoxique efficace éluée par AcCN/Eau 30:70 etdénommée F37. Elle conduit à 100 % <strong>de</strong> mortalitéaprès 2 jours suite à l’injection <strong>de</strong> l’équivalent <strong>de</strong>5 µl contenant 1,25 mg <strong>de</strong> matière. <strong>Les</strong> éluats moinspolaires (F64, F91) faiblement toxiques contribuentpeu à l’effet insectici<strong>de</strong> <strong>de</strong> Cestrum parqui.– La fraction aqueuse est également toxique mais <strong>de</strong>moindre efficacité insectici<strong>de</strong> que la fraction F37.L’extrait ESB récupéré à partir d’une solutionalcoolique <strong>de</strong> poudre <strong>de</strong> feuilles par précipitation dansl’éther diéthylique (propriété caractéristique <strong>de</strong>ssaponines) a été solubilisé dans l’eau (Tableau 1). Latoxicité <strong>de</strong> cette préparation est elle aussi élevée (letaux <strong>de</strong> mortalité <strong>de</strong>s L5 atteint 80 % après 2 jours ; ilest <strong>de</strong> 100 % 6 jours après l’injection). Par ailleurs,nous avons cherché à mesurer les propriétés insectici<strong>de</strong>s<strong>de</strong> leurs aglycones constitutifs. L’hydrolyse aci<strong>de</strong> <strong>de</strong>ESB suivie d’une extraction au n-hexane a livré unextrait insoluble dans l’eau. Dans les conditions dubio-test, l’injection <strong>de</strong> solutions hexaniques s’avéraitimpossible du fait <strong>de</strong> la gran<strong>de</strong> toxicité du solvant visà-vis<strong>de</strong>s jeunes au sta<strong>de</strong> L5. Nous avons tenté dèslors <strong>de</strong> reprendre les extraits dans <strong>de</strong>s mélangeséthanol/eau 20:80 et 50:50 à la concentration <strong>de</strong>25 mg/ml. <strong>Les</strong> tests réalisés à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> ces solutionsne nous ont pas permis <strong>de</strong> mettre en évi<strong>de</strong>nce unedifférence entre individus témoins et individus traités.Ceci indique que les aglycones constitutifs <strong>de</strong> ESB nesont soit pas suffisamment solubles dans les solvantsmis en œuvre et par conséquent que leur toxicité seradifficile à évaluer, soit qu’ils ne possè<strong>de</strong>nt pas <strong>de</strong>toxicité intrinsèque. Aucune <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux hypothèses nepeut a priori être écartée et mérite <strong>de</strong> plus amplesinvestigations.<strong>Les</strong> <strong>de</strong>ux fractions insectici<strong>de</strong>s (F 3 7 et E S B)isolées au cours <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong> ont subi une hydrolyseaci<strong>de</strong> suivie d’une chromatographie sur couche mince.<strong>Les</strong> résultats rassemblés dans le tableau 2 indiquentTableau 1. Taux <strong>de</strong> mortalité <strong>de</strong>s jeunes et imagos <strong>de</strong> Schistocerca gregaria après injection à chaque individu <strong>de</strong> 5 à 10 µl<strong>de</strong> divers extraits <strong>de</strong> feuilles <strong>de</strong> Cestrum parqui. Moyenne <strong>de</strong> 3 déterminations portant chacune sur 20 individus — Mortalitylevels of Schistocerca gregaria imagos and L5 = 5 th instar after injection of Cestrum parqui leave extracts. Mean of 3<strong>de</strong>terminations each on 20 individuals.Traitement Mortalité (%)*Jour 1 Jour 2 Jour 3 Jour 4 Jour 5 Jour 6 Jour 7Jeunes L5 + EB(30 mg/ml)Jeunes L5 <strong>de</strong> 3 jours 70±10 (5) 90±10 (10) 100 (10)Jeunes L5 <strong>de</strong> 5 jours 50±8 (0) 60±0 (0) 90±10 (0) 100 (0)Imagos <strong>de</strong> 20 jours+EB (30 mg/ml) 70±10 (10) 70±10 (10) 90±5 (10) 90±5 (10) 90±5 (10) 90±5 (10) 90±5 (10)Jeunes L5 <strong>de</strong> 3 jours +Fractions <strong>de</strong> EB**FE (Fraction aqueuse) 50±8 (3,3) 50±8 (5) 58±8 (5) 60±5 (5) 60±5 (5) 60±5 (5) 60±5 (5)F37(Fr.AcCN/Eau 30:70) 75±5 (10) 100±0 (10)F64(Fr.AcCN/Eau 60:40) 0 (10) 10±9 (10) 10±9 (10) 10±9 (10) 10±9 (10) 10±9 (10) 10±9 (10)F91(Fr.AcCN/Eau 90:10) 10±6 (3,3) 10±6 (5) 10±6 (5) 10±6 (5) 10±6 (5) 10±6 (5) 10±6 (5)Jeunes L5 + saponinesESB (5 mg/ml) 70±13 (3,33) 80±0 (5) 80±0 (6,6) 90±10 (6,6) 90±10 (6,6) 100±0 (6,6)*(valeur cumulée du nombre d’insectes morts / nombre initial d’insectes) × 100** fractionnement sur colonne C18EB = extrait brut ; FE = fraction <strong>de</strong> EB obtenue par élution à l’eau lors <strong>de</strong> la purification sur cartouche C18.<strong>Les</strong> valeurs entre parenthèses correspon<strong>de</strong>nt aux taux <strong>de</strong> mortalité cumulés observés pour les témoins non traités.


La lutte biologique contre le criquet pèlerin 89Tableau 2. Séparation <strong>de</strong>s sapogénines présentes dans lesfeuilles <strong>de</strong> C e s t ru m p a rq u i par chromatographie sur c o u c h emince <strong>de</strong> gel <strong>de</strong> silice. Eluant: Chloroforme/Méthanol 95:5v / v — Thin layer chromatographic separation of thesapogenins fro m C e s t r u m parqui leaves (Silicagel TLCplates, Chloroforme/Méthanol 95:5 v/v as eluent).RfMo<strong>de</strong> <strong>de</strong> détectionHydrolysat <strong>de</strong> Fraction Coloration Fluorescencesaponines après AcCN/EAU sous UV àprécipitation 30:70 v/v 254 nmà l’éther (F37)0,95 0,95 pourpre rose0,89 0,89 ND vert0,69 0,69 pourpre bleu0,61 0,61 pourpre vert0,40 0,40 ND bleuND = non détectéune parfaite similitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> Rf pour les divers produitsdécelés. <strong>Les</strong> <strong>de</strong>ux fractions contiennent donc <strong>de</strong>smolécules i<strong>de</strong>ntiques.5. CONCLUSIONSÀ l’issue <strong>de</strong> ce travail, il ressort que les propriétésinsectici<strong>de</strong>s <strong>de</strong> C e s t ru m p a rq u isont vraisemblablementliées à l’occurrence <strong>de</strong> saponines (ou à <strong>de</strong>s glycosi<strong>de</strong>sapparentés) particulièrement solubles dans l’hémolymphedu criquet pélerin. Ces molécules, très solublesdans l’eau et le méthanol, sont précipitables à l’étherdiéthylique. Par hydrolyse aci<strong>de</strong>, elles libèrent <strong>de</strong>saglycones (sapogénines) signalées chez C e s t ru mp a rq u i par Kereselidze e t al. (1970) et Lopez et al.( 1 9 8 4 ) .La métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> fractionnement sur colonne enphase inverse (C18) particulièrement simple et rapi<strong>de</strong>à mettre en œuvre permet une purification performante<strong>de</strong>s extraits bruts et constitue l’étape initiale d’unprotocole plus complet que nous développons àl’heure actuelle en vue <strong>de</strong> l’isolement <strong>de</strong> moléculespures, <strong>de</strong> leur caractérisation et <strong>de</strong> l’évaluation <strong>de</strong> leurcaractère insectici<strong>de</strong>.Au cours d’un travail antérieur, Ammar e t a l .(1995) ont montré l’intoxication <strong>de</strong>s insectes parCestrum parqui. Même à faible dose et par voie oralel’extrait <strong>de</strong> Cestrum parqui provoque un blocage <strong>de</strong> lamue chez les larves dû à l’absence du liqui<strong>de</strong> exuvialqui apparaît au début <strong>de</strong> la mue et qui est riche englycoprotéines et en protéases responsables <strong>de</strong> larésorption <strong>de</strong> l’ancienne endocuticule (Barbouche,résultats non publiés). On sait maintenant que lesglycosi<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Cestrum parqui ingérés par voie oraleinhibent l’activité <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux protéases du tube digestifmoyen <strong>de</strong> l’insecte : la trypsine et la chymotrypsine(Barbouche, résultats non publiés). Un phénomènesemblable d’inhibition d’enzyme a été observé chezAcetobacter xylinum par <strong>de</strong>s saponines extraites duPisum sativum L. (Ohana et al., 1998 a,b).Le cestrum vert est un arbrisseau fréquemmentrencontré comme plante ornementale facile à planternotamment dans les aires <strong>de</strong> grégarisation du criquetpèlerin. La plante, outre sa toxicité pour l’homme etles animaux domestiques, présente <strong>de</strong>ux particularités :– elle est appétée par le criquet pèlerin contrairementà d’autres plantes toxiques qui exercent une actionrépulsive vis-à-vis <strong>de</strong>s insectes (Ammar e t a l .,1997) ;– le feuillage est présent toute l’année. Sa toxicité visà-vis<strong>de</strong>s larves et <strong>de</strong>s imagos aura une action directesur l’importance <strong>de</strong>s populations acridiennes et parconséquent une action indirecte sur le phénomène <strong>de</strong>grégarisation chez Schistocerca gregaria.L’application <strong>de</strong> mélanges <strong>de</strong> saponines, dotées <strong>de</strong>propriétés insectici<strong>de</strong>s et extraites <strong>de</strong> plantes commeM e d i c a g o sp. ou <strong>de</strong> certaines plantes médicinalescomme le ginseng, a été signalée par Tava et Odoardi(1996). Dans cette optique, l’utilisation <strong>de</strong>préparations à base <strong>de</strong> feuilles <strong>de</strong> Cestrum parquipourrait être valorisée. Elles pourraient trouver uneutilisation, du moins localement, dans la luttepréventive contre les individus jeunes encoreincapables <strong>de</strong> voler et qui se déplacent sur le sol parban<strong>de</strong>s plus ou moins gran<strong>de</strong>s. Néanmoins, aupréalable, il sera nécessaire d’affiner les connaissancessur les propriétés fonctionnelles <strong>de</strong> cette plante puisd’en déterminer les modalités d’applications dans lerespect <strong>de</strong>s écosystèmes et <strong>de</strong> la santé <strong>de</strong> l’homme.BibliographieA h m a d V., Baqai F., A h m a d R. (1993). A t i g o g e n i npentasacchari<strong>de</strong> from C e s t rum diurnum. P h y t o c h e m i s t ry34, p. 511–515.A m m a r M., Barbouche N., Ben H a m o u d a M. 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