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Caprins : des fidèles utilisateurs de tourteau de colza fermier

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Produire et valoriser les huiles végétales puresen région CentreAoût 2011<strong>Caprins</strong> : <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>fidèles</strong> <strong>utilisateurs</strong><strong>de</strong> <strong>tourteau</strong> <strong>de</strong> <strong>colza</strong> <strong>fermier</strong>8Les éleveurs caprins ont sans doute été ceux qui pouvaient avancer le plus d’arguments pourutiliser du <strong>tourteau</strong> <strong>fermier</strong> : amélioration <strong>de</strong> l’autonomie alimentaire, économie, respect <strong>de</strong>cahier <strong><strong>de</strong>s</strong> charges pour les AOP.La substitution pure et simple du <strong>tourteau</strong> <strong>de</strong> soja par du <strong>tourteau</strong> <strong>de</strong> <strong>colza</strong> <strong>fermier</strong> a été le plusgros écueil rencontré chez les éleveurs. En effet, les différences <strong>de</strong> valeurs analytiques etalimentaires conduisent inévitablement à quelques corrections.Teneurs comparées <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>tourteau</strong>xValeurs / kg brut Tx soja 48 Tx <strong>colza</strong> I Tx <strong>colza</strong> F« barreaux »Tx <strong>colza</strong> F« vis »Matière sèche en g 878 887 896 907Protéines brutes en g 453 337 310 276Cellulose brute en g 60 124 114 101Matières grasses en g 19 23 101 199UFL 1,06 0,85 0,97 1,15PDIN en g 331 219 186 166PDIE en g 229 138 95 84Substitution totale ou partielle suivant lefourrage utiliséLes analyses <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>tourteau</strong>x prélevés chez leséleveurs n’ont porté que sur matière sèche, cellulose,matière protéique et matière grasse, et ontcorrespondu aux valeurs reportées dans le tableau.Le <strong>tourteau</strong> <strong>de</strong> <strong>colza</strong> <strong>fermier</strong>, tout comme le<strong>tourteau</strong> <strong>de</strong> <strong>colza</strong> industriel, est moins pourvu enprotéine que le <strong>tourteau</strong> <strong>de</strong> soja, <strong>de</strong> – 30% à – 40%sur les protéines brutes, <strong>de</strong> – 45% à - 50% sur lesPDIN, <strong>de</strong> – 60% à - 65% sur les PDIE suivant lateneur en matière grasse.Le <strong>tourteau</strong> <strong>de</strong> <strong>colza</strong> <strong>fermier</strong> peut se substituer entotalité au <strong>tourteau</strong> <strong>de</strong> soja quand le fourrageutilisé est bien pourvu en PDIN (cas du foin <strong>de</strong>légumineuse) ou remplacer majoritairement le<strong>tourteau</strong> <strong>de</strong> soja (cas du foin <strong>de</strong> graminée).Calcul <strong>de</strong> la valeur alimentaire<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>tourteau</strong>x <strong>fermier</strong>s <strong>de</strong><strong>colza</strong> à partir du taux <strong>de</strong>matière grasseDans le tableau ci-<strong><strong>de</strong>s</strong>sus, les valeurs pour le <strong>tourteau</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong>oja 48 (Tx soja 48) et le <strong>tourteau</strong> <strong>de</strong> <strong>colza</strong> industriel (Tx<strong>colza</strong> I) sont celles habituellement retenues dans lestables.Les valeurs <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>tourteau</strong>x <strong>fermier</strong>s (Tx <strong>colza</strong> F« barreaux » ou « vis ») ont été calculées en appliquantles formules suivantes :UFL = (98 - %MG) / 100 x 0,85 + (%MG - 2) /100 x 2,73PDIN = 120 / 0,58 x (100 - %MG) / 100PDIE = 61 / 0,58 (100 - %MG) / 100(Source 3R – 2006)


Utilisation en atelier caprinLa connaissance du taux <strong>de</strong> matière grasse est primordiale avant d’utiliser du <strong>tourteau</strong><strong>de</strong> <strong>colza</strong> <strong>fermier</strong> chez les caprins : les résultats d’analyses se sont étalés entre 7% et 25%.Par ailleurs, le taux <strong>de</strong> matière grasse <strong><strong>de</strong>s</strong> rations ne doit pas excé<strong>de</strong>r 5% sous peine <strong>de</strong>perturbation digestive et donc <strong>de</strong> baisse d’efficience <strong>de</strong> l’alimentation. Cependant, il semblesouhaitable que la ration contienne <strong>de</strong> 3,5% à 4% <strong>de</strong> matière grasse pour assurer <strong><strong>de</strong>s</strong> tauxbutyreux suffisants sans perturbation métabolique notoire. Dans la pratique, avec le <strong>tourteau</strong><strong>de</strong> <strong>colza</strong> <strong>fermier</strong>, les éleveurs constatent une amélioration <strong><strong>de</strong>s</strong> taux butyrique etprotéique qui compensent, par la rémunération <strong>de</strong> qualité, les baisses <strong>de</strong> productionoccasionnelles rencontrées.Témoignage <strong>de</strong> Michel Biets et Jérémie Chipault, <strong>de</strong> l’EARL <strong>de</strong>Diou (36)« Cela fait maintenant un peu plus <strong>de</strong> 3 ans que nous utilisons du <strong>tourteau</strong> <strong>de</strong> <strong>colza</strong> <strong>fermier</strong> dansnotre ration.Au début, nous avions une ration à base <strong>de</strong> foin <strong>de</strong> luzerne, <strong>de</strong> céréales et un concentré ducommerce enrichi en matière grasse. Nous sommes fromagers, et la teneur en matière grasse a uneinfluence sur la qualité du produit fini. Avec la hausse du prix <strong><strong>de</strong>s</strong> aliments et l'AOP qui nous incitait àêtre plus autonomes, il nous fallait nous adapter à ce nouveau contexte. Sans compter que nosclients qui achètent les fromages à la ferme aiment savoir ce que l'on donne à manger aux chèvres !Si bien qu'en novembre 2008, après un calcul <strong>de</strong> ration avec notre technicienne du contrôle laitier,nous sommes passés à une ration à base <strong>de</strong> maïs grain, <strong>tourteau</strong> <strong>de</strong> <strong>colza</strong> <strong>fermier</strong>, pulpe etféveroles. Actuellement, en plus <strong>de</strong> la luzerne, nous distribuons 700 g <strong>de</strong> maïs grain, 300 g d'orge et300 g <strong>de</strong> <strong>tourteau</strong> <strong>de</strong> <strong>colza</strong>. Comme nous ne sommes pas producteurs <strong>de</strong> <strong>colza</strong>, nous nousfournissons régulièrement chez un agriculteur producteur <strong>de</strong> <strong>tourteau</strong>. Il n'y a pas <strong>de</strong> problème <strong>de</strong>conservation du produit, et les chèvres adorent ça. Grâce à l'apport <strong>de</strong> <strong>tourteau</strong>, même si noussommes tributaires d’un approvisionnement extérieur, nous sommes <strong>de</strong>venus autonomes enalimentation. »Conservation du <strong>tourteau</strong> <strong>de</strong> <strong>colza</strong> <strong>fermier</strong>Stocké à l’air libre, le <strong>tourteau</strong> <strong>de</strong> <strong>colza</strong> peut rancir et provoquer une chute d’appétence <strong><strong>de</strong>s</strong>chèvres qui sont particulièrement sensibles. Au pressage, il est préférable <strong>de</strong> laisser refroidirle <strong>tourteau</strong> avant <strong>de</strong> le stocker et tout doit être mis en œuvre pour éviter l’exposition à l’airdurant le stockage. Notons que ce phénomène <strong>de</strong> rancissement n’a été signalé que par unseul éleveur et pour un <strong>colza</strong> pressé à taux d’humidité <strong>de</strong> 11%, donc insuffisamment sec.Conception-Réalisation : Chambre d’agriculture <strong>de</strong> l’IndreCrédits photos : Chambres d’agriculture

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