13.07.2015 Views

N° 14 - Iulm

N° 14 - Iulm

N° 14 - Iulm

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Publications 45En réalité cette œuvre couve aussi en elle une mélancolie diffuse, voire undésenchantement secret. Le fait qu’elle se réfère, de façon récurrente et complexe, à laphilosophie de Schopenhauer, est certainement emblématique.La question du temps et de la mort, le dialogue paradoxal avec la psychanalyse ainsique les troublants silences du philosophe sur les plans éthique, politique et théologique,peuvent prendre ainsi un relief nouveau : la physionomie de la solitude. MARKALE Jean, Les dames du Graal, Paris, Pygmalion, 1999, 320p., 22 x 13cm,ISBN 2-85704-604-9, Br., 120 FF.A la lumière des textes Jean Markale dresse les portraits complexes de chacune de cesenvoutantes créatures : Guenièvre, Morgane, Viviane, la Dame du lac. Au-delà de leurapparence, qui se cache derrière elles ? Ne sont-elles pas les multiples visages d’une seulefemme, la déesse des commencements qui hante les plus anciennes croyances ?MEHEUST Bertrand, Somnambulisme et médiumnité, Ed. Sanofi-Synthélabo, coll. Lesempêcheurs de penser en rond, t. 1 : Le défi du magnétisme, 600 p., ISBN 2-8434-066-2,Br., <strong>14</strong>0 FF ; t. 2 : Le choc des sciences psychiques, 1999, 600 p., ISBN 2-8434-068-9,.Br.,<strong>14</strong>0 FF.(Ouvrages qui reprennent la thèse de sociologie de l’auteur soutenue en octobre 1997 àl’Université de Paris 1 sous la direction du professeur Alain Gras).Bertrand Meheust présente ici une enquête approfondie sur un véritable continent perdude la pensée, la question métapsychique. Objet de polémiques aux 18 ème et 19 ème siècles,elle est occultée au 20 ème par les idéologies et la psychanalyse.Constatant que « les rêves des magnétiseurs, – dont l’ancêtre fondateur est en 1784 unhomme des Lumières, le marquis de Puységur – sont les premiers balbutiements d’uneconnaissance des profondeurs de l’esprit humain », l’auteur s’adonne ici à la mise enévidence d’une relation « n’impliquant plus de relation nette entre le scientifique et le nonscientifique… et que la science du chaos faisant irruption dans les sciences de l’hommeremet à l’honneur en même temps que le rôle des sujets, de l’événement, du hasard ».Il s’agit en somme, sur la base d’une anthropologie frontière, de cerner des pratiques,des états, « où la capacité créative de l’imaginaire vienne fusionner avec le réel » (Atlan).Elle aboutit à pointer une zone de flottement caractéristique du savoir et qui questionne lerapport au réel propre à l’occident contemporain tant l’institution symbolique, commel’avait vu Castoriadis, modèle la psyché jusque dans ses tréfonds, quand l’imagination« loin d’être toujours une néantisation, une absence radicale, est susceptible de devenir unmode paradoxal d’action et de présence » (p. 66).Contre l’irrévocable certitude sartrienne voulant que toute conscience soit inaccessibleà toute autre conscience, l’auteur va instruire historiquement et sociologiquement, à chargeet à décharge le procès du magnétisme, de la métagnomie et de la lucidité magnétiqueévacués par la rationalisme. Il rejoint là Lucien Levy-Bruhl et sa théorie des appartenances:un être humain forme avec les objets qui lui appartiennent un système vivant.Posant alors, sur le mode du décrire/construire, la question de l’indécidabilité de tellesconnaissances, Bertrand Meheust se demande et comment les phénomènes observéss’étayent sur des propriétés primaires du psychisme humain et quelle est leur articulation àla culture, observant que, de toutes les cultures qui ont intégré et actualisé cette potentialité,la culture occidentale est la seule à avoir opté pour le rejet, la clôture.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!