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N° 14 - Iulm

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Publications 31de vie – en leurs composantes sensori-affectivo-motrices, imagées et verbales – estforcément personnalisée et « personnalisante » (néologisme) ; et je pense qu’il fautfoncièrement s’en réjouir. Echec et mat donc aux marchands de loisirs qui prétendentstandardiser notre soif d’Ailleurs et l’instrumentaliser à l’aide de stimulis à viséeconsumériste ! Cela dit, qu’est-ce qui fait courir le touriste ? Au premier degré, visiteréquivaut « vérifier la conformité de la copie à l’original: à savoir la fidélité de l’imagementale ou physique (films, photos, imaginaire lié à un pays) avec la réalité de l’objet, là,sous les yeux » (p. 30)En termes psychanalytiques, je dirai qu’il s’agit de compléter les versants verbal (onpense à un lieu), imagé (on regarde des images relatives à ce lieu) et affectives de lasymbolisation d’une expérience par le versant sensori-moteur (se rendre concrètement dansle lieu et sentir). Le touriste est surtout mû par une croyance précise (que l’on excusel’ampleur de la citation) : « la vérité n’est pas à la surface des choses ou des expôts visités.C’est une quête de sens (sens de l’objet, sens de l’expérience pour soi) et de connaissances.qui s’illustre (dans l’idéal) par une ferveur et une vénération d’objets, de signes ou deréalisations humaines susceptibles de nous faire découvrir ou de nous transporter dans uneautre dimension de nous-mêmes. C’est un voyage (sémantique) dans le voyage(dépaysement) : on se déplace physiquement dans l’espoir d’être transporté mentalementpar la beauté ou l’authenticité des choses et d’accéder à leur "sens" caché » (p. 12). Pourconclure, « voyage au cours duquel une sorte de voyage intérieur s’accomplit en mêmetemps que le voyage réel » (p. 152), le tourisme culturel - espace et objet de transition -aide à édifier un sentiment de continuité, à « établir un pont menant du passé à l’avenir ». Acet égard, l’auteur cite judicieusement Winnicott (Jeu et réalité, Gallimard, 1990, p. 139) :« Ce sont les expériences culturelles qui apportent à l’espèce humaine cette continuitétranscendant l’expérience personnelle » Parallèlement aux sociologues, il serait peut-êtreopportun que les psychanalystes s’intéressent de manière (enfin) sérieuse à l’activitépsychique du vacancier, sachant que celle-ci occupe quand même grosso modo undouzième de l’existence dans notre culture ! BERNARD-GRIFFITHS Simone, Le mythe romantique de Merlin dans l’oeuvred’Edgar Quinet, Paris, H. Champion, 1999, 688 p., 24 x 16 cm, ISBN 2-7453-0050-4, Rel.,580 FF.Le mythe de Merlin hante la vie entière de Quinet, de la jeunesse à l’exil. Il trouve saconsécration, en 1860, dans l’épopée de Merlin l’enchanteur. Les amateurs demythocritique pourront découvrir comment, s’inspirant de la structure ternaire du récitlégué par la tradition, Quinet se livre à une triple palingénésie.BILEN Max, Le mythe de l’écriture, Textes réunis par Jean-Jacques Wunenburger,Paradigme, 37, rue des Murlins, 45000 Orléans, Varia, <strong>N°</strong> 22, 1999, ISBN 2-86878-212-4,<strong>14</strong>0 FF.Pour Max Bilen, la question de la création n’était pas seulement affaire d’esthétique oude philosophie, mais avant tout d’expérience humaine. Il en attendait une clé pour saisir lesens de la vie. De cette expérience il a inlassablement voulu témoigner par toutes lesexpressions de son art. Lorsqu’il déploie de subtiles exégèses – sur Valéry, Blanchot,Bataille, Jabès –, c’est pour faire entendre une harmonie commune. Par delà la diversité desnotes il retrouve des analogies, des échos des convergences, qui renvoient à une mêmetrajectoire existentielle, à une même destination de l’œuvre.

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