du père William Shomali - Patriarcat latin de Jérusalem

SommaireJérusalemAnnée 76 – n. 5-8Mai – Août 2010Patriarcat LatinB.P. 14152Jérusalem 91141Office des CommunicationsSociales du PatriarcatTél. +972-(0)2-628 23 23+972-(0)2-627 22 80Fax +972-(0)2-627 16 52E-mail: secretary3@latinpat.orgAbonnement de soutienIsraël, Palestine,Jordanie, Chypre 40$Etranger 50$(Par Avion)VERSEMENTAcct. No. 17-638-980-013-311383Mercantile BankWest-JerusalemIMPRIMERIE DU PATRIARCAT LATINBEIT JALA — 2010La Voix du Saint-Père– ‘‘La paix doit être considérée dans un sens très profond,elle est une parole qui vient du cœur de la foi’’ 89____________________________________________________________________________________________La Voix du Patriarche– Homélie de la solennité de Pentecôte,Basilique de la Dormition 91____________________________________________________________________________________________A la découverte du Patriarcat latin de Jérusalem– Le vicariat hébréophone 94____________________________________________________________________________________________Dossier spécial– Consécration épiscopale du père William Shomali 96____________________________________________________________________________________________Documents– Homélie de S.B. le Patriarche Fouadpour l’ordination épiscopale de Mgr Shomali 116– Discours de Mgr Shomali à l’issue de la cérémoniede son ordination 119– Homélie de S.B. Fouad Twal,solennité de saint Etienne de Hongrie, Budapest 123– Message de Sa Béatitude Fouad Twalà la remise du «Prix Méditerranée» 129____________________________________________________________________________________________Ordre Equestre des Chevaliersdu Saint-Sépulcre de Jérusalem– Nouvelles de l’Ordre 130– Coquilles de Pèlerin 133____________________________________________________________________________________________Activités pastorales et nouvelles du diocèse patriarcal– Dans le diocèse• Un numéro spécial sur le pèlerinagede Benoît XVI à Chypre 139• Ordinations sacerdotales du diocèse 140• Fête de Pentecôte : les portes ouvertespar l’Esprit Saint ! 147• Custode de Terre Sainte : le père PierbattistaPizzaballa reconduit dans ses fonctions 148• Retraite interrituelle annuelle des prêtres en Galilée 151– Dans le monde• S.B. Fouad Twal en Hongriepour la solennité de saint Etienne 165____________________________________________________________________________________________In memoriam– Père Jalil Awwad 167– Père Nasser Youssef 168

Mai - Août 2010 89La Voix du Saint-PèreLa visite du Saint-Père à Chypre, du 4 au 6 juin 2010, a été unévènement très marquant de l’actualité diocésaine de ces quatremois. Le bulletin Jérusalem a consacré un numéro spécial à cetévènement historique. Nous vous invitons à vous y reporter.Nous nous contentons ici de reproduire un extrait de l’interviewdu Saint-Père lors de son vol vers Chypre, le vendredi 4 juin.« La paix doit être considérée dans un sens très profond ; il nes’agit pas d’un ajout politique à notre activité religieuse, maisla paix est une parole qui vient du cœur de la foi. »Père Federico Lombardi : Votre Sainteté,Chypre est une terre divisée. Vous ne vousrendrez pas dans la partie nord, occupée parles Turcs. Avez-vous un message pour leshabitants de cette région ? Comment pensezvousque votre visite puisse contribuer àrésoudre la distance qui sépare la partiegrecque de la partie turque, et à avancervers une solution de coexistence pacifique,dans le respect de la liberté religieuse, dupatrimoine spirituel et culturel des diversescommunautés ?Saint-Père : Ce voyage à Chypre représente,sous de nombreux aspects, la continuation duvoyage que j’ai accompli l’an dernier en TerreSainte et également du voyage à Malte de cetteannée. Le voyage en Terre Sainte était composé de trois parties : la Jordanie, Israëlet les Territoires palestiniens. Dans les trois cas, il s’agissait d’un voyage pastoral,religieux, il ne s’agissait pas d’un voyage politique ou touristique. Le thèmefondamental était la paix du Christ, qui doit être une paix universelle dans le monde.Le thème était donc, d’une part, l’annonce de notre foi, le témoignage de la foi, lepèlerinage sur ces lieux qui témoignent de la vie du Christ et de toute l’histoire

92Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latinnouvelle naissance ? Aurons-nous le courage d’ouvrir nos portes et nos cœurs pourannoncer à tous la bonne, l’excellente Nouvelle d’un Dieu d’amour, de pardon et depaix ?Au jour de la Pentecôte, les portes du Cénacle viennent à peine de s’ouvrir; lesapôtres balbutiant proclament que Jésus, un homme qui était mort, est plus vivantque jamais. Avec des mots qui les dépassent, ils annoncent qu’une longue journée“portes ouvertes” vient de commencer…II. Un corps en croissance animé par un Souffle inépuisableLe coup d’envoi de cette grande journée “portes ouvertes”, c’est justementla Pentecôte. Une précision à ce sujet : la Pentecôte, ce n’est pas l’anniversairedu Saint Esprit ! Dans l’Eglise, il n’y a pas d’anniversaire : il y a une histoire, uneseule histoire, celle du Corps du Christ qui grandit à force de grâces, de charité etde sacrifices, qui grandit dans des personnes en chair et en os, et dont la croissancen’est pas près de s’arrêter…Les apôtres et les premiers chrétiens pensaient-ils un seul instant qu’onparlerait d’eux vingt siècles plus tard ? Non, car ils n’avaient pas une conscienceclaire du temps ni de l’espace. Ils n’avaient pas compris ce que Jésus voulait leurdire par ces mots : “Allez dans le monde entier” et “Je suis avec vous jusqu’à lafin des temps”, ou encore par cette invitation, assortie d’une mise en garde : “Siquelqu’un veut me suivre, qu’il porte sa croix chaque jour et me suive”.Ils n’avaient pas compris la dimension universelle, mondiale, de la premièrecommunauté chrétienne qu’ils formaient ensemble, avec Marie ; ils n’avaient pascompris qu’ils allaient être envoyés par l’Esprit à Samarie, puis à Antioche et àAthènes, avant de faire le grand voyage jusqu’à Rome, le centre du monde antique.Jamais ils n’avaient pensé qu’ils seraient eux-mêmes les acteurs d’une pareilleexpansion !...Nous aussi, dans les circonstances dramatiques qui sont les nôtres en TerreSainte, à travers la dimension internationale, œcuménique et interreligieuse denotre Eglise de Jérusalem, nous passons par les douleurs de l’enfantement. Cettenouvelle naissance, cette nouvelle ouverture à tous ceux qui nous entourent et aveclesquels nous formons une mosaïque plus ou moins réussie, juifs et musulmans,mais aussi chrétiens orientaux, cette ouverture n’est pas sans souffrance. Alors,si nous sommes invités à évangéliser cette Terre Sainte – sans oublier le reste dumonde –, dans quelle direction et avec quel langage l’Esprit nous envoie-t-il ? Avecquel bagage culturel et spirituel partons-nous ? Quelles sont dans notre vie les portesqu’il nous faut ouvrir ?

Mai - Août 2010 93III. Ouvrir les portes aujourd’huiLa question mérite d’être posée.Les premiers chrétiens vivaient dans un monde religieux ; nous, nous vivonsdans un monde areligieux, voire athée, un athéisme anonyme.Eux, ils ont dû prendre conscience de ce qui les distinguait des autres religions– à commencer par le judaïsme. Nous, nous ne cherchons plus à voir ce qui nousoppose ou nous différencie des autres religions, ni ce qui nous rendrait meilleurs queles autres : ce que nous cherchons, c’est à vivre l’Evangile dans le dialogue avec lesautres. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard, si ce thème de la communion, entre nouschrétiens et avec les croyants d’autres religions, occupe la première place de notreprochain Synode des évêques pour le Moyen-Orient.Quand les portes des uns et des autres s’entrouvrent, c’est le signe que l’Espritest à l’œuvre.Précisément, l’œuvre de l’Esprit, c’est de nous montrer comment Dieu estdéjà présent et agissant dans ce monde hyper technicisé et médiatisé. Pour nous, ils’agit de le reconnaître dans ce monde-là, sachant qu’il ne nous brusquera jamais. “Ilfaisait route avec eux [les disciples d’Emmaüs], mais leurs yeux étaient empêchésde le reconnaître.”Les apôtres réunis au Cénacle, à quelques pas d’ici, ne s’imaginaientabsolument pas que le Christ pouvait se rendre présent dans le cœur des gens quiétaient à Jérusalem ce jour-là. Et s’ils ont ouvert les portes du Cénacle, ce n’est pasparce qu’ils avaient le sentiment de posséder la vérité et de devoir l’imposer à ceuxqui ne l’avaient pas ! Ils pressentaient que Dieu n’était plus seulement présent dansleur cœur, mais aussi au dehors. C’était comme une force irrésistible qui les poussaità ouvrir les portes pour communiquer, pour communier avec ceux du dehors…Pour nous ici, ceux du dehors, ce sont surtout les autres confessions chrétiennes, lesjuifs et les musulmans.Avec la belle cérémonie de ce matin, demandons au Bon Dieu de confirmerdans la foi nos jeunes, leurs parents, parrains et marraines. Demandons-lui de nousaffermir dans nos bonnes intentions, de nous aider à ouvrir nos cœurs et à sauter pardessus les murs de séparation, quels qu’ils soient.Telle est l’œuvre de l’Esprit Saint, que nous prions de descendre sur nous etsur nos jeunes en particulier, et de nous accompagner aujourd’hui comme hier. ■† Fouad Twal, Patriarche

94Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latinA la découvertedu Patriarcat latin de JérusalemDans la continuité du précédent numéro de Jérusalem, bulletin spécial sur lavenue du Saint-Père à Chypre, nous souhaitons vous faire découvrir les réalitésmoins connues de notre diocèse. Après la présentation du vicariat de Chypre,voici celle du vicariat hébréophone. Nous vous proposons ici l’intervention auSynode pour le Moyen-Orient du Père David Neuhaus, vicaire patriarcal pour lescatholiques d’expression hébraïque en Israël. Il y expose qui sont ces fidèles,membres à part entière du Patriarcat latin, dont il a la charge.Je veux d’abord remercier le Saint-Père pour ma nomination à ce Synode.Depuis la fondation de l’État d’Israël en 1948, les vagues d’immigrationont fait augmenter la population juive par millions et avec elles des milliers decatholiques, membres de familles juives, se sont joints à la société israélienne,juive et de langue hébraïque. En raison de la langue, de la culture et de facteurspolitiques, ils ne se sont pas intégrés à l’Église locale de langue arabe. On a ainsifondé l’Œuvre de Saint-Jacques en 1955, pour répondre aux besoins pastoraux descatholiques vivant dans la société juive et pour promouvoir le dialogue entre l’Égliseet le peuple juif. L’orientation pastorale de l’Œuvre de Saint-Jacques a donnénaissance au Vicariat catholique de langue hébraïque à l’intérieur du Patriarcat latinet a conduit à redéfinir son rayonnement et sa mission dans le nouveau contextede l’arrivée en Israël d’un million d’immigrants russophones, dont des dizaines demilliers de chrétiens. Aujourd’hui, l’hébreu est devenu l’une des langues en usagedans l’Église au Moyen-Orient.Aujourd’hui, sept communautés dispensent un service pastoral aux fidèles delangue hébraïque et russe sur tout le territoire d’Israël. Elles constituent de ferventesoasis de vie chrétienne pour ces catholiques formant une minorité à un double titre:dans une société majoritairement juive et dans une église majoritairement arabe.Nous redoublons d’efforts pour que les catholiques aient entièrement accès auxsacrements, à la catéchèse et à la vie communautaire en hébreu. Nous vivons notre

Mai - Août 2010 95foi chrétienne intégrés dans la société juive dont la langue, la liturgie, les fêtes et lescoutumes ont façonné les communautés chrétiennes primitives. Notre inculturationdans cette société évoque à coup sûr la première communauté chrétienne à Jérusalemau temps des Apôtres. Simultanément, nous sommes appelés à vivre en profondecommunion avec nos frères et sœurs arabes quand nous prions ensemble pourl’avènement de la justice et de la paix.Avec les années, trois autres groupes catholiques ont commencé à vivre enhébreu, contribuant ainsi à l’expansion du Vicariat catholique en Israël :– les dizaines de milliers de travailleurs immigrés– les milliers de réfugiés venant des quatre coins de la terre– les dizaines de familles arabes chrétiennes qui ont emménagé dans desquartiers juifs où l’hébreu est la langue de la majorité.Conséquemment à ces trois états de fait, aujourd’hui dans l’État d’Israël, desmilliers d’enfants chrétiens fréquentent des écoles israéliennes, juives et hébraïqueset se sont inculturés à merveille. Il est impérieux de développer un catholicismed’expression hébraïque afin de mener à bien l’évangélisation et la formationcatéchétique de ces populations. L’enjeu est la survie-même de l’identité chrétiennede leurs enfants.Dans ce contexte, une double mission incombe au Vicariat de langue hébraïque.En premier lieu, à l’endroit de l’Église en Israël/Palestine et au Moyen-Orient, c’estun appel à aider l’Église à passer d’une attitude de suspicion en raison du conflitpolitique à une attitude de respect envers une tradition religieuse et spirituelleintimement reliée aux racines-mêmes de la foi chrétienne. Deuxièmement, àl’endroit de la société juive israélienne, c’est un appel à l’aider à mieux comprendrel’Église catholique, ses enseignements et ses principes, ainsi qu’à aider les Israéliensà devenir plus conscients de la présence profondément enracinée de l’Église et deschrétiens en Terre Sainte, en les sensibilisant aux problèmes que vivent les chrétiens.Le fait que les Juifs constituent une majorité conditionne substantiellement ledialogue. Nulle part ailleurs et jamais auparavant les chrétiens n’ont expérimentéde vivre sous l’autorité d’une nation juive. L’aspect positif d’avoir à composeravec une majorité juive, confiante et forte de ses propres coutumes, est l’ouverturecroissante des chrétiens. Le dialogue doit servir à la fois la recherche constanted’une juste solution au conflit ainsi que la poursuite du témoignage chrétien duSeigneur Ressuscité dans le pays qui Lui a servi de demeure terrestre.P. David Neuhaus, S.J.Vatican, 12 octobre 2010

96JérusalemDossier spécialConsécration épiscopaledu père William ShomaliCommuniqué du Patriarcat latin de Jérusalem,31 mars 2010« S.S. le Pape Benoît XVI a nommé le R.P. William Shomali,prêtre et chancelier du Patriarcat latin de Jérusalem, évêqueauxiliaire du Patriarche latin de Jérusalem, S.B. Fouad Twal.La nouvelle a été diffusée par Radio Vatican aujourd’hui 31mars 2010 à 13h00, heure locale. »

98JérusalemEntretien avec le père Shomali, peu avant son ordination :Media LPJ : Mgr William Shomali, comme évêque auxiliaire du Patriarche latinpour Jérusalem, quelle sera votre mission pastorale ?P. Shomali : Ma mission pastorale consiste à être auxiliaire du Patriarche latin.Dans le décret de nomination, le Saint-Siège dit que le Patriarche a beaucoupde responsabilités, et que, pour l’aider à porter ces responsabilités, il lui faut unauxiliaire. J’ai été nommé pour cela. Concrètement, le Patriarche m’a chargédes jeunes prêtres et de l’aider dans la pastorale sacramentelle. Je continuerai àl’aider pour le service de la communication, pour le bulletin du diocèse et commeconseiller parmi tant d’autres. Et tout ce qu’il me demandera, je le ferai.Media LPJ : Les chrétiens de Jérusalem ne sont pas nombreux (moins de 10.000aujourd’hui). A qui s’étend votre responsabilité pastorale ?P. Shomali : Les chrétiens de Jérusalem sont près de 10.000, mais il y a aussi leschrétiens de la Palestine, de Jordanie et d’Israël. Ils sont en tout 400.000, auxquelsil faut ajouter 100.000 travailleurs étrangers, d’origine philippine, polonaise, ouindienne, etc… Nous avons donc à notre charge un demi-million de chrétiensdont 100.000 catholiques latins, 100.000 catholiques travailleurs étrangers, et lesfidèles des églises orientales, catholiques et orthodoxes. Donc, si nous travaillonsen collaboration avec les autres évêques catholiques et non-catholiques, surtoutdans les écoles, les hôpitaux et les œuvres du Patriarcat latin, notre champ d’action

Mai - Août 2010 99dépassera les quelques milliers de catholiques et de chrétiens qui se trouvent àJérusalem.Media LPJ : Vous avez été recteur du séminaire de Beit Jala, vous êtes donc untémoin direct de la richesse des vocations dans le diocèse patriarcal. Commentprotéger et accroître ce précieux trésor ?P. Shomali : Vraiment, les vocations aujourd’hui sont précieuses. Je pense qu’ilfaut bien former le grand nombre de jeunes qui vient chez nous. Car si la quantitéest importante, elle doit aller de paire avec la qualité de la formation. Le futurtravail devrait être plus qualitatif que quantitatif. Cette année par exemple, nousavons quatre jeunes qui seront ordonnés prêtres en juin. Et l’année dernière,nous avons eu quatre ordinations, plus une dans la communauté d’expressionhébraïque, ce qui fait cinq. Neuf prêtres pour le diocèse en deux ans, c’estvraiment une richesse, et cela sans compter les prêtres ordonnés pour la Custodiede Terre Sainte et pour la communauté salésienne. La Terre Sainte est donc, jepeux le dire, riche en vocation. Cependant, nous devons faire un effort spécialpour que la qualité de la formation s’améliore toujours plus.Media LPJ : Le monde chrétien tout entier a les yeux tournés vers Jérusalem. Lenombre de pèlerins grandit chaque année. Qu’est-ce que l’Eglise de Jérusalempeut offrir aux chrétiens du monde ?P. Shomali : L’Eglise de Jérusalem a comme mission d’accueillir les pèlerins,qui viennent ici visiter les Lieux Saints, suivre une catéchèse biblique, dansles lieux mêmes où Jésus a vécu, prêché, est mort et ressuscité. L’accueil estassuré par tous les chrétiens de Terre Sainte, parmi lesquels il y a les guides, lesanimateurs, les structures d’hôtel, les maisons religieuses… Mais il y a aussi lesparoisses, qui sont disposées, surtout le dimanche pendant la messe paroissiale,à accueillir quelques groupes, qui entrent ainsi en contact direct avec les pierresvivantes. C’est un encouragement très grand, que vous ne pouvez pas imaginer,pour les chrétiens de Terre Sainte, qui sont vraiment un petit nombre, quandils se sentent soutenus moralement, spirituellement et même matériellementpar ces millions de pèlerins qui viennent chaque année en Terre Sainte. Notrenombre augmente, mais aussi notre force morale, avec l’arrivée de ces millionsde pèlerins.Media LPJ : Le Patriarcat latin de Jérusalem vit essentiellement de la solidaritéde l’Eglise universelle. Comment utilise-t-il les dons qu’il reçoit ? Dans quelschantiers principaux investit-il ?

100JérusalemP. Shomali : Je peux dire qu’il y a une solidarité extraordinaire entre les diocèsesdu monde et la Terre Sainte. Les diocèses du monde donnent d’abord pour lessanctuaires, qui ont besoin d’être soutenus. La majorité des sanctuaires de laTerre Sainte sont libres d’accès : on peut librement y entrer, prier, célébrer. Etcela, grâce au soutien continuel, direct, de la collecte du Vendredi Saint, offertepar tous les diocèses du monde.Mais nous recevons également des dons pour l’éducation, la santé,l’aide humanitaire, pour soutenir la construction de structures paroissiales oud’éducation etc…Les dons sont précieux pour que l’Eglise en Terre Sainte continue sontémoignage aux yeux du monde. L’Eglise de Terre Sainte est l’Eglise-mère detoutes les Eglises. Elle doit donc être forte, vraiment.Media LPJ : Comme évêque auxiliaire latin de Jérusalem, que sera votre missionparmi les évêques des autres Eglises chrétiennes de Jérusalem ? Quelle placeaura l’œcuménisme dans votre mission ?P. Shomali : L’œcuménisme est très important à Jérusalem. C’est un passageobligatoire. Déjà nous sommes peu, un petit nombre. Et un petit nombre divisé,séparé, sans communication, c’est une autre tristesse. Donc l’œcuménisme, ledialogue religieux avec les Eglises Orthodoxes, Evangéliques et Anglicanes estvraiment une nécessité, une obligation divine et aussi une requête de la part denos fidèles. Il y a beaucoup à faire encore pour améliorer le climat entre lesEglises. Des choses se font déjà : par exemple les réunions mensuelles chez lePatriarche orthodoxe avec les évêques des autres églises.Quand le Saint-Père est venu en 2009, il a rendu visite à toutes les EglisesOrthodoxes et non-Orthodoxes : Evangéliques et Anglicanes. Il a attiré notreattention sur l’importance primordiale de la solidarité entre toutes les Eglises deTerre Sainte. Et au prochain Synode qui va avoir lieu en octobre, il en parlera denouveau.Ou nous serons unis dans l’avenir, ou notre témoignage sera très faible auxyeux du monde.Media LPJ : La paix en Terre Sainte semble bien loin. Aucun signe concretd’une résolution du conflit israélo-palestinien n’est visible à l’horizon. CommePalestinien, quel message voulez-vous donner au peuple palestinien dans lasituation difficile qui est la sienne ?

Mai - Août 2010 101P. Shomali : Le message, c’est un message d’espoir. Les chrétiens ont besoind’espérer. Espérer en qui, en quoi ?D’abord espérer en Dieu, Dieu ne nous laisse jamais. ‘‘N’ayez pas peur,petit troupeau’’ a dit Jésus. Il faut donc vraiment communiquer cette espéranceà nos petites communautés de Terre Sainte. Espérer dans le Seigneur et espérerqu’une solution pacifique va arriver. Si ce n’est pas demain, ce sera dans l’avenir.Pour le Seigneur, 1000 ans est comme un seul jour, il faut donc simplementpatienter, prier, travailler pour la paix, mais aussi attendre dans l’espérance.La paix va arriver, la seule certitude qu’elle va arriver change nos attentes,change nos dispositions et nous donne beaucoup de calme et de sérénité.Nous avons besoin d’espérer, et aussi de croire.Media LPJ : Comment comptez-vous aider les chrétiens de Jérusalem à vivredans le contexte troublé de la Terre Sainte ? Selon vous, de quoi ont-ils le plusbesoin ?P. Shomali : Les chrétiens, avant d’avoir besoin de choses matérielles, ontd’abord besoin de la paix car la paix est le don le plus précieux que nous puissionsattendre actuellement. Mais il y a d’autres dons aussi importants.Il faut que les chrétiens aient la foi, qu’ils vivent vraiment leur foi dans laterre de Jésus. Nous devons donner l’exemple d’une vie de foi. Il y beaucoup dechoses à faire pour que la catéchèse soit forte en cette Terre Sainte.Il faut aussi que les chrétiens s’aiment entre eux. Nous venons de parler dudialogue œcuménique, je dirais qu’il y beaucoup de choses à désirer encore dansce domaine.Media LPJ : Quel message pouvez-vous adresser aux milliers de chrétienspalestiniens qui vivent à l’étranger ?P. Shomali : Nous avons un demi-million de chrétiens à l’étranger. En Amériquedu Nord, mais surtout en Amérique du Sud, notamment au Chili.Je profite de cette occasion pour leur envoyer un message d'amitié, unmessage de solidarité.“Nous pensons à vous, nous vous aimons, la Terre Sainte reste votre patrie.”Nous souhaitons un jour qu’ils puissent revenir habiter en cette TerreSainte, la terre de leurs ancêtres, de nos ancêtres, ou au moins y venir en pèlerinvisiter leur Eglise-mère.

Mai - Août 2010 103paix du cœur. La paix est un besoin primordial et crucial pour tous ; c’est notrepain quotidien, que nous devons demander chaque jour.En haut à droite, il y a les pasteurs, qui sont mes ancêtres. Je suis originairedu village de Beit Sahour, où ont habité les premiers pasteurs de l’Evangile quiont reçu la bonne nouvelle. Ils ont reçu l’annonce, sont montés à Bethléem, avecleurs cadeaux, ont adoré le Seigneur, et au retour, ont annoncé la bonne nouvelle.Les pasteurs sont donc le modèle des chrétiens de Terre Sainte car ils ont reçu etcommuniqué la bonne nouvelle.A gauche il y a l’étoile des mages. L’étoile des mages, c’est la foi, la foiqui doit nous guider. Mais c’est aussi la Sainte Ecriture, la Bible, qui doit être lalumière de chaque jour.J’ai donc pris des symboles de Bethléem et de Beit Sahour, signes qui metouchent personnellement, moi qui viens de la région de Bethléem, mais aussi dessignes qui ont attrait à la situation de conflit que nous vivons.Je vous remercie beaucoup et vous salue tous.

104JérusalemLe père William Shomali a été consacré évêque,Jeudi 27 maiLa consécration épiscopale de Mgr William Shomali, nouvel évêqueauxiliaire de Jérusalem, qui a eu lieu le jeudi 27 mai 2010 à la basilique SainteCatherine de Bethléem, restera longtemps dans les mémoires comme un momentde fête et de grâce pour toute l’Eglise de Jérusalem. Autour du nouvel évêque,toute l’assemblée était unie dans la foi, la joie et l’espérance.Il faut dire que l’événement promettait d’être beau. Une première raison :le fait que l’Etat d’Israël, pour la première fois depuis très longtemps, ait accordéleur visa à 13 prêtres jordaniens du Patriarcat… L’ensemble du diocèse pouvaitainsi communier à ce grand événement. Une deuxième raison : l’affluence desévêques et des prêtres venus entourer Mgr William. Pas moins de 16 évêques etplus de 100 prêtres sont venus porter par leur prière leur frère et père. Parmi lesévêques, outre le Patriarche Fouad et les Ordinaires de la Conférence épiscopaleinterrituelle de Terre Sainte, plusieurs étaient venus de loin, tel Mgr MarounLahham, archevêque de Tunis et ami cher de Mgr William. Enfin une troisièmeraison : la grande affection dont Mgr William est l’objet de la part de tous. LePatriarche Fouad l’a dit dans son homélie : les belles qualités de son nouvelévêque auxiliaire le font aimer de tous… Cette affection et cette bienveillancegénérales étaient palpables tout au long de la cérémonie.Parmi les personnalités civiles locales, étaient présents Victor Batarseh,maire de Bethléem, Hani al-Hayek, maire de Beit Sahour, Raji Zeidan, mairede Beit Jala, Ramez Jarayseh, maire de Nazareth, Khouloud D’ebes, ministrepalestinienne du tourisme, et M. Ziad Bandak, représantant du présidentpalestinien Mahmoud Abbas. Les Consuls Généraux de France et d’Italie àJérusalem étaient également représentés.Outre la famille et les nombreux amis de Mgr William, plusieurs chevalierset dames du Saint-Sépulcre avaient tenu à s’associer à ce grand événementpour l’Eglise de Jérusalem. Parmi eux, Christa von Siemens et Michael Whelan(Grand Magistère), Bertrand et Nathalie Ferrier (Belgique), Franck et Rita Deiters(Suisse), Mario Bianchi et Marco Pedroni (Italie), Chuck Radloff (E.U.), Issa etClaudette Habesch (Terre Sainte).Des représentants d’autres Eglises chrétiennes – Grecs, Arméniens etCoptes orthodoxes, Anglican – ont voulu par leur présence témoigner au nouvelévêque leur sollicitude fraternelle et leur communion dans la prière.

Mai - Août 2010 107La liturgie de l’Eucharistie a ensuite suivi son cours. Deux gestes ont euune portée particulière en cette occasion : le nouvel évêque a d’abord donnéla communion, puis, à la fin de la messe, il a fait le tour de l’église, sous desapplaudissements enthousiastes, pour bénir toute l’assemblée.La cérémonie s’est conclue par un mot de remerciement de Mgr Williamen plusieurs langues (lire le texte dans la partie Documents). Personne n’a été oublié:il a notamment tenu à saluer les frères évêques et prêtres des autres Egliseschrétiennes présentes : beau geste qui témoigne du désir d’unité qui habite soncœur.Ce dernier a fini en citant la célèbre et si belle parole du saint évêqueAugustin : « Pour vous je suis évêque, avec vous je suis chrétien. »La sortie de l’église et les vœux – le traditionnel mabrouk ! – se sont déroulésdans une grande liesse, tandis que les chorales réunies de Beit Jala, BeitSahour et Bethléem chantaient un dernier beau cantique en frappant des mains.Oui, autour de son nouvel évêque, Mgr William Shomali, c’est toute notreEglise qui a vécu un moment de grâce et d’unité.Ad multos annos !✬ ✬ ✬

108JérusalemMgr Shomali, un fils des bergers devenu Pasteur :1 ère Messe dans son village natal,Vendredi 27 maiLe lendemain de son ordination épiscopale, le nouvel évêque était attendupar toute la population de Beit Sahour, sa ville natale, pour une entrée et unepremière messe « chez lui », dans une ambiance d’emblée familiale et populaire.Dans la ville des Bergers, Mgr William a certes été accueilli avec fierté commele nouvel évêque auxiliaire de Jérusalem, mais il l’a été au moins autant commel’enfant de la paroisse, l’enfant du pays. Il suffisait pour s’en convaincre de voirl’émotion des plus ancien(ne)s parmi les paroissiens de Beit Sahour tandis queMgr William remontait l’allée centrale de l’église Notre-Dame de Fatima enbénissant la foule...Cette journée de fête « à la maison » a débuté par l’entrée solennelle dunouvel évêque à Beit Sahour, précédé du cortège des scouts latins et melkites deBeit Sahour et des scouts de Saint-Joseph de Bethléem avec fanfare et défilés.Mgr William était accompagné du Patriarche émérite Michel Sabbah, desévêques Maroun Lahham (Tunis), Giacinto-Boulos Marcuzzo (Nazareth), KamalBathish (évêque émérite de Jérusalem) et Gaetano Bonicelli (archevêque émérite

Mai - Août 2010 109de Sienne) et du P. Aziz Halaweh, curé latin de Beit Sahour.Parmi les personnalités civiles qui ont accueilli « leur » évêque, se trouvaientHani Al-Hayek, maire de Beit Sahour, Abbas Zaki, membre du comité central duFatah et représentant du président palestinien Mahmoud Abbas.De nombreux prêtres du Patriarcat latin – notamment les 13 jordaniens àqui l’Etat d’Israël avait accordé un visa – entouraient Mgr Shomali, ainsi quequatre prêtres melkites, dont l’archimandrite Agapios Abu Saada, actuellementen Galilée mais originaire de Beit Sahour, le P. Boulos Armali, curé de BeitSahour, et le P. Yaqoub Abu Saada, curé de Bethléem.Le cortège a remonté la rue principale avant de rentrer dans l’enceintede la paroisse Notre-Dame de Fatima, ornée du logo du cent-cinquantièmeanniversaire et de plusieurs grandes banderoles reproduisant une belle photo dupape Benoît XVI et de Mgr William récemment prise à Rome. Tout le mondes’est d’abord rendu dans la salle polyvalente, tout juste construite grâce à l’aidede la Fundación Promoción Social de la Cultura (FPSC), représentée par MmeMacarena Cotelo. Dans la salle, le P. Aziz avait préparé sept grands panneauxavec des photos de Mgr William à tous les âges de sa vie, notamment lorsqu’ilétait au séminaire de Beit Jala.

Mai - Août 2010 113réconciliés après des années de différend. C’est ce cadeau que je considère le plusbeau. Vous avez montré que vous vivez de l’esprit de l’Evangile. Je suis fier decela. Je prie pour que cette paix continue.Je remercie le P. Ibrahim Shomali, qui a choisi et dirigé les magnifiquescantiques d’hier, à Bethléem, avec la participation des chorales du secteur. Ace propos, méfiez-vous ! Le premier enfant que j’ai baptisé dans cette paroisseaprès mon ordination sacerdotale était justement le P. Ibrahim... Et il est devenuprêtre. Si quelqu’un me demande aujourd’hui le baptême, il doit être conscientdes conséquences possibles !Je remercie le maire de Beit Sahour Hani Al-Hayek et son conseil municipalpour l’accueil solennel qui m’a été fait aujourd’hui. Je demande au Seigneur debénir cette ville : qu’elle demeure un modèle de coexistence et de convivialitéentre les deux religions et les différentes confessions chrétiennes.Je remercie également les amis qui sont venus de loin, d’Europe et desEtats-Unis, et ceux qui voulaient venir mais n’ont pas pu. Votre présence est ungrand signe d’amitié.A tous mes chers hôtes et amis venus des États-Unis, du Canada, d’Italie,de France, d’Espagne, de Hollande, de Belgique, de Suisse, de Tunisie et deJordanie, je tiens à exprimer ma profonde gratitude pour votre présence avecnous aujourd’hui, en dépit de votre travail et de vos nombreuses occupations.Que le Seigneur vous bénisse tous.

114JérusalemJe remercie l’Ordre du Saint-Sépulcre et toutes les Lieutenances pour leursoutien constant au Patriarcat latin. Je remercie également les institutions desoutien à la Terre Sainte représentées ici.Au cours de cette messe, je prie pour tous les malades et les personnessouffrantes de cette paroisse, pour tous ceux qui n’ont pas pu participer à causede la maladie, parce qu’ils sont à l’hôpital ou en prison. J’offre au Seigneur laSainte Messe d’aujourd’hui pour tous vos besoins. »† William Shomali✬ ✬ ✬Première entrée et Corpus Dominiau Saint-SépulcreMercredi 2 juin, Mgr William Shomali, nouvel évêque auxiliaire deJérusalem, a fait sa première entrée solennelle au Saint-Sépulcre. Après lesgestes liturgiques traditionnels accomplis à la pierre de l’Onction, à l’Anastasiset à la chapelle du Saint-Sacrement, Mgr Shomali a présidé les vêpres devant letombeau.

116Document 1Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latinDocuments«L’épiscopat n’est pas une classe sociale supérieure,c’est un service et une lourde responsabilité,où l’incompréhension et la persécution ne manquent pas.»Homélie de S.B. le Patriarche Fouad, jeudi 27 mai 2010, basilique Sainte-Catherine de Bethléem, pour l’ordination épiscopale de Mgr Shomali« Le grand prêtre est toujours pris parmi les hommes, et chargé d’interveniren faveur des hommes dans leurs relations avec Dieu » (He 5, 1).Cher Mgr William Shomali, notre nouvel évêque auxiliaire,Chers et vénérés frères dans l’épiscopat,Chers pères, religieux et religieuses,Chers hôtes, amis et bienfaiteurs,Chers frères et sœurs,Nous remercions la Divine Providence qui nous réunit aujourd’hui à Bethléem,en ce lieu saint de la Nativité, pour affermir notre foi en Jésus, le Fils de Dieu né surcette Terre Sainte pour sauver l’humanité.

Mai - Août 2010 117Nous remercions aussi le Seigneur pour la joie qu’il nous donne d’être réunisautour de notre cher Mgr William Shomali qui, dans quelques instants, sera consacréévêque, revêtu de la plénitude du sacerdoce, inséré dans la succession apostoliqueet configuré au Christ Bon Pasteur.Notre gratitude va également à Sa Sainteté le Pape Benoît XVI, qui a accordésa confiance à Mgr William Shomali en le nommant évêque auxiliaire de Jérusalem.Cette consécration épiscopale survient au terme de l’Année du prêtrecomme un encouragement et une consolation dans une période où de violentesattaques visent à discréditer le célibat sacerdotal. Dans ce contexte, la consécrationépiscopale de Mgr William nous invite à prier pour les prêtres du monde entier et àdemander au Seigneur d’autres vocations sacerdotales et religieuses. Elle nous offreaussi l’occasion d’exprimer notre confiance, notre sincère reconnaissance et notreprofonde estime à tous nos prêtres : ils portent le fardeau de la responsabilité et dela mission apostoliques, ils se dévouent et se sacrifient pour le bien de nos fidèles,ils contribuent à édifier le Corps du Christ sur Sa propre Terre ! Que le Seigneur lesbénisse et les garde.Qu’il nous soit permis d’évoquer ici la piété, la sagesse et la science dontMgr Shomali a fait preuve durant les longues années qu’il a passées comme père,professeur, directeur spirituel et enfin recteur de notre Séminaire de Beit Jala. Sonamour de la Liturgie l’a poussé à traduire en arabe bien des prières et des hymnes dela Sainte Messe, du Sacramentaire et d’autres cérémonies. La plupart de nos jeunesprêtres ont bénéficié de l’enseignement et de la direction spirituelle d’AbounaWilliam ; ils lui vouent depuis une grande estime et une profonde affection, et ilssavent que ces sentiments sont réciproques !Notre action de grâce et notre émotion sont d’autant plus grandes que laconsécration épiscopale du Père William coïncide avec le jubilé des 150 ans de lafondation de notre paroisse de Beit Sahour, sa ville natale ! Cadeau providentiel duSeigneur…La paroisse de Beit Sahour a été fondée en 1859, même si les pères franciscainsy ont été présents dès 1720, voire avant. Le Syiar al-Ghanam – “parcours destroupeaux” –, site traditionnel du Champ des Bergers, appartenait justement à lafamille Shomali qui choisit de le vendre aux Franciscains, bien que ceux-ci enoffraient moins que d’autres. Le 14 janvier 1897, le cinquième curé de Beit Sahour,le P. Anton Danil Ghattas – frère de la Bienheureuse Marie-Alphonsine – adressaitune lettre au Patriarche latin Ludovico Piavi pour l’encourager à acheter ce terrain.Dans sa lettre, le Père Ghattas exprimait son admiration pour la piété de cettefamille, et pour sa bienveillance et sa grande générosité à l’égard de l’Eglise latine.Il espérait “gagner” un jour les Shomali, souhait qui s’est réalisé par la suite au-delà

118Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latinde ses espérances. En effet, la famille Shomali a depuis offert au Seigneur beaucoupplus que des lopins de terre : un grand nombre de ses fils et de ses filles ont consacréleur vie à l’amour du Christ et du prochain. Pour ne citer qu’un exemple, MgrWilliam est déjà le deuxième évêque issu de la famille Shomali, le premier étantMgr Fernando Shomali, actuel évêque auxiliaire de Santiago, fils d’une familleémigrée depuis des décennies au Chili.Cher Monseigneur William, bon Pasteur, descendant des Bergers de BeitSahour, ces simples et glorieux pâtres qui ont visité avec joie l’Enfant Jésus et ontquitté la Grotte en premiers messagers de la Nativité, nous ne voulons pas faire icivotre éloge, par égard pour votre humilité. Celle-ci, jointe à votre douceur, vous avalu l’affection et la confiance des fidèles et de nombreux amis.Nous voulons rappeler ici la mémoire de vos chers parents, qui ne sont plusde ce monde. Ils étaient connus pour leur foi et leur dévotion à la Sainte Viergeau sein de la Légion de Marie. Votre papa a écrit et traduit beaucoup d’ouvragesspirituels, surtout mariaux. Une fois même, dans une pièce de théâtre, il a joué lerôle d’un évêque… Si je tiens à évoquer vos parents, c’est à cause de l’importancecapitale de la famille chrétienne dans notre monde d’aujourd’hui. Malgré les limitesde la fragilité humaine, celle-ci doit suivre l’exemple de la Sainte Famille visitéepar vos ancêtres, les Bergers de Beit Sahour !Chers frères et sœurs, l’épiscopat n’est pas une classe sociale supérieure àlaquelle seraient attachés certains “privilèges”. C’est un “ministère”, un serviceet une lourde responsabilité où l’incompréhension, le rejet et la persécutionsous diverses formes ne manquent pas. L’évêque a la responsabilité d’annoncerl’Evangile et de veiller sur le troupeau. L’évêque doit également garder le dépôt dela foi, transmettre et perpétuer la grâce du sacerdoce par l’imposition des mains,sanctifier la communauté par les sacrements et donner à tous le bon exemple.Cher Sayyedna William, dans notre Patriarcat se trouvent la “porte étroite”dont parle l’Evangile, la Via Dolorosa, ainsi que des murs de séparation de toutesorte. Vous êtes au service de cette chère Patrie dont la plupart des citoyens chrétiens,hélas, sont déjà partis, abandonnant à contrecœur les lieux les plus saints de notreRédemption. Vos compatriotes, de même que tous les hommes de bonne volonté,réclament incessamment à la communauté internationale la justice et la paix pourcette Terre Sainte.Le Saint Père, conscient de la situation tragique et de la détresse de l’Eglisemère,conscient aussi des graves défis qu’elle doit affronter, a convoqué à Rome,en octobre prochain, un Synode des évêques pour le Moyen-Orient. Dans quelquesjours, nous nous rendrons à Chypre – île qui fait aussi partie de notre diocèsepatriarcal – pour rencontrer le Souverain Pontife, qui nous remettra l’Instrumentum

Mai - Août 2010 119Laboris pour le Synode. A Sa Sainteté le Pape, qui porte “le souci de toutes lesEglises”, nous présenterons nos souffrances et nos préoccupations, mais aussi nosjoies et notre espérance.Chers frères et sœurs,Nous félicitions notre nouvel Evêque pour la charge que l’Eglise lui confie. Ilen est digne.Nous félicitons les amis venus de loin pour fêter cet heureux événement.Nous félicitons toute la famille Shomali, la famille Jarayseh, ainsi que tousles habitants de Beit Sahour et de Terre Sainte.Enfin, nous prions Dieu qu’Il donne force, courage et santé à Mgr William admultos annos !† Fouad Twal, Patriarche✧ ✧ ✧Document 2« Je vous lance cette invitation à tous : livrez-vous à laprovidence divine ! Aucun cheveu ne tomberade votre tête sans la permission de votre Père du Ciel. »Discours de Mgr Shomali à l’issue de la cérémonie de son ordination épiscopale,jeudi 27 mai, basilique Sainte-Catherine, BethléemVotre Béatitude le Patriarche Fouad Twal,Vos Excellences,Chers confrères,Messieurs les ministres, les députés, les maires de Beit Sahour, Bethléem, Beit Jalaet Nazareth,Chers téléspectateurs de Télé Lumière et de Telepace,Chers frères et sœurs,«Mon âme exalte le Seigneur et mon esprit exulte en Dieu mon sauveur»(Lc 1, 46-47). Tel est le début de l’hymne que Marie, notre mère, a spontanémentchanté quand elle a appris le dessein du Seigneur sur elle. Merci au Seigneur qui

120Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latinm’a guidé depuis mon enfancejusqu’à ce jour, me conduisant pardes chemins inattendus. Vraiment, ila été un bon guide. J’ai été entre sesmains comme la voile dans le vent,comme la feuille de papier sous lecrayon divin, comme la cithare entreles doigts du meilleur des musiciens.Soixante années durant, j’ai expérimentéla miséricorde de Dieu, sonamour, sa fidélité, son pardon et saProvidence qui m’a conduit d’un endroit à l’autre, comme elle l’a voulu et quandelle l’a voulu, me menant de mon village natal de Beit Sahour jusqu’à Jérusalem, enpassant par Beit Jala, les paroisses de la Jordanie et Rome. J’essaie toujours de faireavec joie ce que le Seigneur me demande de faire. Mon expérience avec le Seigneurpeut être résumée en deux mots : sa providence paternelle et sa grande miséricorde.Aussi je vous lance cette invitation à vous tous: livrez-vous à la providence divine!Aucun cheveu ne tombera de votre tête sans la permission de votre Père du Ciel!Après avoir remercié le Seigneur, je désire exprimer mon estime et monamitié au Patriarche Fouad Twal, qui m’a toujours manifesté une grande confiancedont je suis fier. Je vous remercie, Béatitude, pour cette confiance, et je m’engagedevant Dieu et devant vous à vous témoigner le plus grand respect et à suivre lesconseils qui m’ont été donnés dans le décret pontifical : vous assister et garder dansmon ministère l’esprit d’unité dans le lien de la paix.Votre Excellence Mgr Antonio Franco, Délégué apostolique, je voudrais vousremercier pour votre bienveillance, surtout depuis le jour ou vous m’avez appelépour me communiquer la décision du Saint-Père, que je remercie pour sa confiance.Je vous prie de lui faire parvenir ma gratitude et l’assurance de mes prières pour sesintentions.Je désire ensuite dire toute mon estime à mes frères dans l’épiscopat, qui sontmes pères dans l’expérience de la foi et de la pastorale. Je voudrais mentionnerle Patriarche émérite Michel Sabbah, les deux évêques auxiliaires, LL.EE. SalimSayegh et Boulos Marcuzzo ainsi que Mgr Kamal Bathish. J’ai travaillé avec vous,j’ai beaucoup appris et continuerai à apprendre de vous, et je n’hésiterai pas àrecourir à vos lumières. A vous tous, ainsi qu’à tous les évêques, va ma gratitudepour votre présence, votre prière et votre imposition des mains.Je remercie les prêtres du Patriarcat latin, surtout ceux qui ont tenu à venir desparoisses de Jordanie, de Palestine, de Galilée et des Etats-Unis, pour leur présenceet les paroles d’encouragement et d’affection qu’ils m’ont adressées le jour de ma

Mai - Août 2010 121nomination. Votre amitié est une source de force pour moi. Nous nous rencontreronssouvent dans la vigne du Seigneur et nous travaillerons ensemble, d’un seul cœuret d’une seule âme, en union avec notre Patriarche. Parmi vous, je mentionne d’unefaçon particulière les prêtres du séminaire, avec qui j’ai travaillé pendant 18 ans. Cesont de vrais frères et des amis. De même, j’évoque avec affection mes confrères depromotion, présents et absents, et parmi eux l’archevêque de Tunisie, Mgr MarounLahham. Je vous remercie d’être venu de loin et de me témoigner votre affectionfraternelle. Je me réjouis aussi que deux de mes confrères soient devenus mesparrains : les pères Ilario Antoniazzi et Jihad Shweihat, qui ont porté l’Evangile audessusde ma tête pendant la prière de consécration.Je remercie de tout cœur la Custodie de Terre Sainte et tous les frères mineursreprésentés par le Révérend Père Custode Pierbattista Pizzaballa. Vous avez ouvertcette belle basilique, grande comme votre cœur, pour accueillir cette ordinationépiscopale. Merci pour l’aide offerte par de nombreux frères, et spécialement pourcelle du Franciscan Media Center qui filme et diffuse la célébration d’aujourd’hui.Merci à tous les religieux et religieuses qui œuvrent en Terre Sainte d’êtrevenus en si grand nombre prier pour moi aujourd’hui. Je désire mentionner d’unefaçon particulière les pères du Sacré-Cœur de Bétharram, qui ont joué un rôle trèsimportant dans notre formation humaine, chrétienne et sacerdotale.Merci aux chorales de Bethléem, Beit Sahour et Beit Jala pour leurs beauxchants, et merci aux séminaristes de Beit Jala pour leur parfait service liturgique.Je prie le Seigneur que ce séminaire prospère, lui qui a formé tant d’évêques, deprêtres et de laïcs, qu’il reste le cœur palpitant du diocèse.Merci aux scouts, aux organisateurs et aux volontaires qui ont organisé la fêted’aujourd’hui.Je remercie également tous les invités qui nous ont honorés de leur présence :LL.EE. les ministres, les députés palestiniens, les maires de Beit Sahour, Bethléem,Beit Jala, et Nazareth. A vous tous vont mon amitié et mon estime. Vos effortsau service de l’ensemble du peuple palestinien sont conjoints à ceux de l’EgliseCatholique, et ce surtout en matière d’éducation, de santé, de respect de la dignitéhumaine, de défense des plus pauvres et d’unité nationale. Nous continuerons àœuvrer ensemble dans ce sens, par la prière et le travail quotidien.Je remercie aussi le chef de la police de Bethléem, ainsi que les membres de lasécurité, pour leur aide dans l’organisation de cette fête. Que Dieu vous garde tous.Vos Excellences les Consuls de France, d’Italie, d’Espagne et de Belgique,merci pour votre présence si appréciée parmi nous aujourd’hui et pour le soutien quevous apportez à la cause de la justice et de la paix en Terre Sainte. Votre présence àJérusalem est une bénédiction pour nous tous.

122Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latinJe remercie aussi les amis qui sont venus de loin, de l’Europe et des Etats-Unis, et ceux qui voulaient venir mais n’ont pas pu. Votre présence est un grandsigne d’amitié.A tous nos chers hôtes et amis venus des Etats-Unis, du Canada, d’Italie, deFrance, d’Espagne, des Pays-Bas, de Belgique, de Suisse, de Tunisie et de Jordanie,j’exprime ma profonde gratitude pour votre présence ici aujourd’hui malgré votretravail et vos nombreuses occupations. Que Dieu vous bénisse tous. J’exprimeégalement ma gratitude à l’Ordre du Saint-Sépulcre et à toutes les Lieutenances dumonde pour leur constant soutien en faveur du Patriarcat latin. Je remercie aussi lesinstitutions de soutien à la Terre Sainte représentées ici.Je remercie également les représentants des Eglises Orthodoxes, Evangéliqueset Anglicanes. Votre présence aujourd’hui parmi nous est un signe positif. En effet,l’unité de l’Eglise est une demande qui provient à la fois du Seigneur et de sonpeuple. Nous devons travailler à la mettre en œuvre plus rapidement par nos paroles,notre prière et nos actions. Merci à vous tous pour votre présence aujourd’hui.Un dernier mot à mes frères, sœurs et membres de ma famille. Merci pourvotre affection et votre soutien durant toutes ces années, ainsi que pour la peine quevous vous êtes donnée ces dernières semaines pour préparer cette fête et celle deBeit Sahour. Je ne peux vous remercier que par ma prière quotidienne. Je n’oubliepas non plus mon papa et ma maman : ils sont présents à ma mémoire aujourd’hui,tout comme ils l’étaient dans le discours de Sa Béatitude. Ils nous ont offert leuraffection et transmis la foi par leur exemple et leurs paroles. Ils ont soutenu mavocation au sacerdoce avec grande détermination. Aujourd’hui, je souhaite faireparticulièrement mémoire d’eux et les assurer de ma prière et de mon affection.J’espère n’avoir oublié personne. Mais avant de terminer, je voudrais merecommander à vos prières en reprenant les paroles de saint Augustin, philosopheet père de l’Eglise. Parlant avec ses fidèles du diocèse d’Hippone, il leur dit unjour : «Pour vous je suis évêque, avec vous je suis chrétien». Je ressens une viveanxiété en pensant à ma responsabilité épiscopale envers vous, mais je me réjouisen pensant que je reste un fidèle parmi vous.Aidez-moi par votre prière et votre collaboration afin que je trouve ma joie àvous servir et à vous aimer. Que Dieu vous bénisse et vous récompense.† William Shomali,évêque auxiliaire de Jérusalem✧ ✧ ✧

124Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin62 ans après la fondation de l’Etat d’Israël, la situation reste très difficile, surtoutpour les habitants de la Terre Sainte, appartenant à deux peuples et trois religions.Nous pensons aux injustices dont souffrent principalement les Arabes palestiniens :les humiliations quotidiennes, les restrictions de sortie du pays, de circulation, despossibilités d’étudier, de travailler, le manque de soins médicaux ; nous pensons aumur de séparation, long de plus de 700 km et haut d’environ 8 m, qui isole de faitles populations locales. Les Chrétiens palestiniens n’ont même pas accès aux LieuxSaints, car il est très difficile d’obtenir des autorisations pour raisons de sécurité.Nous, chrétiens de Terre Sainte, sommes environ 2% de la population totale,presque tous Arabes palestiniens et jordaniens, ainsi qu’un très faible pourcentaged’étrangers et quelques centaines de catholiques d’expression hébraïque. AJérusalem, malgré le petit nombre de chrétiens, il y a une très grande richesse derites et de liturgies. Plus d’une centaine de congrégations religieuses sont présentes: contemplatives ou apostoliques, impliquées dans le secteur éducatif etsocial. L’arrivée de populations chrétiennes immigrées – pour la plupart desouvriers, petits employés, chargés des soins à la personne –, qui parfois deviennentplus nombreux que les chrétiens locaux, et vivent dans des situations très précaires,sans aucune protection légale, est un phénomène récent.Je me demande combien de personnes de votre peuple sont venues, à traversl’Histoire, faire un pèlerinage en Terre Sainte ! S’il vous plaît, venez en Terre Saintepour témoigner de notre communion ecclésiale et prier avec nous pour plus dejustice et de paix entre les peuples.Comme nous le rappelle l’Evangile d’aujourd’hui, le roi Etienne a construit«sa maison sur le roc» (Mt 7, 24), la maison qui n’était pas seulement pour lui maispour vous tous, pour votre pays et pour les pèlerins de votre terre qui se rendaient enpèlerinage en Terre Sainte : il a eu à cœur leur sécurité et rendit plus sûr leur cheminpar les terres balkaniques. Il fit également construire un logement à Jérusalem pourles Hongrois qui s’y rendaient. Bien que cette maison n’existe plus, il est bon desavoir que nombre de vos prédécesseurs y sont allés et y ont séjourné. Cela demeureune invitation pour vous à vous y rendre.En Terre Sainte, nous connaissons parfois une perte d’espérance. Toute unegénération d’Israéliens et de Palestiniens a grandi en assistant et en expérimentantla violence, l’occupation, la séparation et la haine. Il est devenu de plus en plusdifficile d’imaginer un avenir de coexistence, il est plus facile de blâmer lesautres, et plus difficile de pardonner. Pourtant, nous savons que la seule solutionau conflit est celle qui reconnaît la dignité inhérente de toutes les personnes vivantdans ce pays, les Israéliens et les Palestiniens, chrétiens, juifs et musulmans. Touthomme est en effet créé à l’image de Dieu, et en tant que tel, investi d'une dignitéabsolue. […]

Mai - Août 2010 125Votre roi, le roi Etienne, se rendit compte de la faiblesse d’un pays avec «unelangue et un seul costume» et comprit la nécessité d’accueillir avec bienveillance lesétrangers et de leur faire honneur. C’est un signe de noblesse d’esprit et de longueurde vue dont nous avons de plus en plus besoin en Europe et en Terre Sainte, à unmoment où l’Eglise catholique connaît une dimension universelle, œcuménique etinterreligieuse. Canonisé en 2000 également par l’Eglise orthodoxe, Saint-Etienneest une lumière sur le chemin œcuménique, que nous sommes engagés à emprunteren Terre Sainte. […]Les épreuves et les souffrances n’ont pas été épargnées à Saint Etienne : outreune douloureuse maladie, il y eu aussi la mort précoce de ses enfants. Il ne pouvaitassurer sa descendance, mais même cette épreuve n’entama pas sa confiance enDieu, il garda intacte sa foi dans le Seigneur. L’Eglise-mère de Jérusalem est entrain de vivre une épreuve similaire, alors que l’avenir qui se profile s’annoncepresque sans descendance. Beaucoup de Chrétiens, généralement les plus jeunes etles mieux préparés, quittent le pays, et émigrent à la recherche d’un avenir plus sûret plus humain. C’est un phénomène très inquiétant, qui affaiblit notre communautéchrétienne, déjà peu nombreuse. Nous sommes conscients d’être «l’Eglise duCalvaire», du refus, du «petit troupeau», mais en même temps aussi l’Église de laRésurrection, de la rencontre, de la communion possible. C’est notre vocation etnotre espérance. Notre avenir est entre les mains de Dieu. C’est pour cela que nousn’avons pas peur, malgré les épreuves, parce que notre espérance n’est pas fondéesur des certitudes humaines, mais sur la Parole de Dieu. Le Seigneur nous a promis:« Je suis avec vous pour toujours, jusqu’à la fin du monde » (Matthieu 28, 20).Etienne a terminé sa parabole terrestre le 15 août, le jour de l’Assomption dela Bienheureuse Vierge Marie, confiant également en cette occasion lui-même, safamille, tout le peuple, les générations futures, à la protection de la Sainte Mère deDieu. Unissons-nous, aujourd’hui, nous aussi, et adressons une semblable prière àSaint Etienne, à toute sa bienheureuse famille et à la Sainte Famille de Nazareth,afin que par leur intercession descende sur nous tous, nos peuples, nos terres, et tousceux qui souffrent ou sont dans l’épreuve, le don de la paix, de la réconciliation etde l’espérance, et qu’au terme de cette vie terrestre, nous obtenions la vie éternelleauprès de Dieu.Saint Étienne, priez pour ce pays qui est le vôtre et pour toute l’Europe.Amen !✧ ✧ ✧† Fouad Twal, Patriarche

Mai - Août 2010 127ne pas mentionner les efforts que les Frères ont déployés pour ramener au sein del’établissement l’étudiante rapatriée à Gaza : ils ont amené le cas devant la Coursuprême et les commissions internationales, et même si justice n’a pas été rendueà cette étudiante, ils ont réussi à faire connaître les souffrances de nos étudiantspalestiniens – spécialement ceux de Gaza – aux organismes internationaux. (…)J’aimerais me faire le porte-parole de vos parents et de vos professeurs pourvous donner quelques conseils, espérant que vous les écouterez avec un cœur ouvertet que vous pourrez connaître, avec la réussite, le succès, la joie et la créativité.1) Je vous demande d’obéir à Dieu et de garder ses lois imprimées dans vosconsciences : elles sont la lumière et le chemin. Apprenez d’elles comment fairele bien et combattre le mal, et comment supporter la souffrance et la persécution.2) Croire en Dieu ne signifie jamais être fanatique ou même partisan : croire vousapprend au contraire à respecter la croyance de l’autre. Et l’Autre avec ungrand A ne peut être que notre frère, de même que nous sommes tous frères etsœurs dans ce pays fier d’abriter des lieux qui sont saints pour les trois religionsmonothéistes, sur cette terre qui a donné naissance à des prophètes et à desapôtres. Une terre sainte, dont la capitale est Jérusalem, et qui veut donner unexemple de fraternité et de bonne cohabitation au monde entier, elle qui est minéepar les luttes interreligieuses et idéologiques. Nous voulons montrer l’imagede la fraternité aux millions de pèlerins qui viennent du monde entier visiterJérusalem, Nazareth, Bethléem, Hébron, Naplouse et tous les Lieux Saints. (…)3) Il n’y a pas de contradiction entre la raison et la foi : Dieu est la source des deux.Aspirez à la science autant que vous aspirez à la religion. Je me souviens d’unlivre que j’ai lu il y a quelques années, intitulé Dieu glorifié à l’ère de la Science,où une dizaine de scientifiques dans différents domaines montrent que leursrecherches leur ont révélé la présence de Dieu tout puissant. En même temps, ceDieu glorieux est aussi un Dieu tendre envers ses fidèles, et qui prend soin d’eux.

128Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latinGrandissez dans votre foi. Grâce à la raison, la foi s’approfondit et perpétue saprésence unique et son rôle fondamental dans les progrès de l’humanité. (…)Laissez les livres être votre âme-sœur, vos compagnons de routes ; ils sont aussiimportants dans votre vie que le pain sur votre table. Ne soyez pas de simplesconsommateurs des nouvelles technologies, mais soyez-en les artisans et prenezpart à l’évolution du monde. Ne soyez pas spectateurs, comme devant la coupedu monde de football, mais soyez vous-mêmes les coureurs, les compétiteurs, lespremiers à gagner la coupe de la science, de la connaissance et de l’inventivité.4) Passons à présent de la foi à l’agir. Quel intérêt y a-t-il à croire si cela n’a aucuneincidence sur votre manière de vivre et votre réputation ? Sachez que l’êtrehumain n’est complet que s’il a la conscience droite et la bonne foi. Que l’honnêtetésoit la base de tous vos rapports. L’honnêteté, c’est l’amour de la véritéet le pouvoir de la réaliser. Sachez que l’honnêteté est comme la ligne droite : lechemin le plus court entre deux points. L’honnêteté est atteinte lorsque la paroleet la pensée coïncident, et surtout lorsque les deux concordent avec la vérité, lesavoir-vivre et les enseignements divins. Si l’on veut construire un pays, on doitle faire sur la base solide de la vérité et de l’honnêteté, et non sur les sables mouvantsdu mensonge. (…) Je vous en prie, éloignez de vous tout ce qui contreditla vérité et l’honnêteté. N’acceptez pas que la fin justifie les moyens. Mais suivezles paroles de Dieu. « Pas de profit pour les Arabes au-delà des étrangers à partpour leur foi » et « traitez les autres comme vous voulez être traités ».5) Je me fais le porte-parole de notre pays qui connaît l’agonie, la souffrance quiprécède l’accouchement. Celui-ci est proche. (…) Ce sera un pays unique enson genre car il abrite des Lieux Saints chrétiens et musulmans et reçoit chaqueannée des millions de pèlerins. Il abrite un peuple qui croit à ces paroles :«Lorsqu’un jour le peuple veut vivreForce est pour le destin de répondreForce est pour les ténèbres de se dissiperForce est pour les chaînes de se briser.»(Abu Al Kacem Chebbi, La volonté de vivre)Frères et sœurs, avec notre foi et notre raison avide de connaître et decomprendre, avec notre savoir-vivre et notre ouverture vers le monde, avec notrebravoure et nos sacrifices, nous nous construisons nous-mêmes, nous construisonsnotre société et notre pays. Je vous ai donné des conseils, non des ordres : conseilsd’un frère à ses frères et sœurs, d’un père à ses enfants, d’un professeur à sesétudiants. J’espère qu’ils constitueront un programme à suivre pour vous, jeuneshommes et jeunes femmes, pour vous, chevaliers et dames de ce pays, de ses espoirsprésents et futurs. Bonne chance !† William Shomali

Mai - Août 2010 129Document 5En 1998, la Fondazione Mediterraneo instituait le «Prix Méditerranée» qui,chaque année, est décerné à des personnalités du monde politique, culturelet artistique qui ont contribué, par leur action, à réduire les tensions et àmettre en valeur les différences culturelles et les valeurs partagées de l’aireméditerranéenne. Cette année, Sa Béatitude Fouad Twal, Patriarche latin deJérusalem, a reçu le Prix Méditerranée pour le Dialogue interreligieux. Voicici-dessous le vidéo-message du lauréat.« Personne ne peut prétendre avoir fait assez pour lapaix, il est toujours possible de faire plus et mieux. »Chers téléspectateurs, chers amis, Je suis très reconnaissant de la confianceque l’on me témoigne en me décernant le Prix Méditerranée pour le dialogue. Enréalité, personne ne peut prétendre avoir fait assez pour la paix et la réconciliationentre les peuples, car il est toujours possible de faire plus et mieux.Tant d’autres personnes qui restent inconnues mériteraient ce prix : tant demères israéliennes et palestiniennes, par exemple, qui ont perdu un ou plusieursmembres de leur famille sans nourrir aucun sentiment de vengeance, mais en désirantau contraire continuer à œuvrer pour la paix et un avenir meilleur. En réalité, c’està elles que va ce prix. Pour notre part, nous continuerons à nous engager davantageencore en faveur de la paix et du dialogue, en priant plus, en semant plus à traversnos discours, nos actions publiques et le travail de fond effectué par les différentesinstitutions éducatives, sociales et de santé.Je salue avec affection tous ceux qui désirent sincèrement s’engager en faveurde la paix et du dialogue, et je lance un appel à unir nos forces et notre prière pour lebien de la Terre Sainte. Nous avons besoin de la paix : nos enfants, nos mères, nosfamilles méritent un présent et un avenir sereins, dans lequel ils puissent vivre etgrandir normalement. Je forme le vœu que la Méditerranée, “notre mer”, deviennede plus en plus une mer qui unit les rives de nos pays. [...]Je vous attends tous en Terre Sainte pour guetter ensemble l’apparition d’unnouvel arc-en-ciel de lumière et d’espérance ! J’invoque sur chacun de vous labénédiction du Seigneur.† Fouad Twal, Patriarche

130Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latinOrdre Equestredes Chevaliersdu Saint- Sépulcrede JérusalemNouvelles de l’OrdreVisite de solidarité à la paroissede ZababdehLe 13 juillet 2010, Mme Elizabeth Miller, dame allemande de l’Ordredu Saint-Sépulcre, a effectué une visite à Zababdeh, village situé au nord de laCisjordanie, pour confirmer le partenariat et le parrainage officiel de la sectionKomturei Hrabanus Maurus Fulda (province du Rhin-Main) avec la paroisse latinede la Visitation. De tels liens contribuent à l’échange des dons entre les Eglisesdu monde et l’Eglise-Mère de Jérusalem et apportent un précieux réconfort auxchrétiens de Terre Sainte.Situé entre Jenin et Naplouse, le village de Zababdeh est inclus dans la zoneA, zone placée sous la juridiction de l’Autorité palestinienne. Le village comprend4000 habitants : 2000 catholiques latins, 700 orthodoxes, 150 luthériens, 1000musulmans. Tous vivent ensemble pacifiquement, dans un esprit de fraternité.A la paroisse de la Visitation, Mme Miller a rencontré le P. Nidal Qanzou’a,curé latin de Zababdeh depuis septembre 2009. Le P. Nidal lui a fait visiter lesbâtiments et installations de la paroisse, et lui a présenté les trois chantiers les plusurgents :– la rénovation de la salle de classe de l’école maternelle ;– l’élargissement de l’espace de jeux et d’activités de la jeunesse, enparticulier des groupes scouts ;– la rénovation des sanitaires de l’école.

Mai - Août 2010 131Mme Miller a réaffirmé lavolonté de sa section de parrainer lesprojets de la paroisse de Zababdeh,tout comme un parrain prend soin deses filleuls dans les bons comme lesmauvais moments.Merci beaucoup à la sectionKomturei Hrabanus Maurus Fulda dela Lieutenance allemande du Saint-Sépulcre ainsi qu’à tous les chevalierset dames de l’Ordre de par le mondepour leur solidarité évangélique et leuramour de l’Eglise-Mère de Jérusalem !Madame Miller avec le père Nidal Qanzou’adevant l’église paroissiale✦ ✦ ✦Voyage du séminaire de Beit Jala en ItaliePendant le mois de Juillet, les séminaristes de Beit Jala ont passé trois semainesen Italie. Beaucoup d’évêques, d’amis du Patriarcat et de personnalités nousavaient en effet maintes fois conviés. C’est ainsi que l’équipe des prêtres du séminairea finalement accepté cette belle invitation.A Rome, où nous avons commencé notre périple, le Saint-Père, a salué « leséminaire de Beit Jala » lors de son audience publique ! Puis, nous nous sommesmis dans les pas de 3 grands saints : à Assise, nous avons contemplé ce géant dela pauvreté que fut Saint François, à Turin, Saint Jean Bosco, grand apôtre de lajeunesse, et à Venise, nous nous sommes recueillis sur la tombe de Saint Marc. Achacun, nous avons confié la vocation de nos jeunes séminaristes.Mais l’Italie, pour l’Eglise de Jérusalem, n’est pas seulement un lieu depèlerinage, c’est une Eglise-sœur ! A Pérouse, nous avons visité la paroisse jumeléeavec notre paroisse de Beit Jala. Dans la province d’Arezzo, nous avons visité

132Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latinMgr Marcuzzo, les séminaristes de Beit Jala et l'équipe de formationdevant le séminaire de Vittorio Veneto, avec son supérieur, le père Bruno Danialla petite ville de Sansepolcro : seule ville au monde qui porte le nom du Saint-Sépulcre ! Puis, nous sommes allés à Varazze, ville d’où Mgr Joseph Valerga,1 er Patriarche latin de Jérusalem après la restauration en 1847, est originaire. AVittorio Veneto, nous avons fait mémoire des prêtres de ce diocèse quittant toutpour venir servir le Patriarcat latin. Enfin, à Como, nous avons pu manifester toutenotre gratitude aux personnes qui parrainent nos séminaristes pour leurs études.De l’avis de tous, cette expérience fut en tout point fantastique, et nos chersséminaristes en furent très heureux ! Nous tenons à remercier chaleureusement noshôtes et tous ceux qui ont permis que ce voyage soit possible. Et par-dessus toutnous sommes très reconnaissants au Grand Magistère des Chevaliers du Saint-Sépulcrepour nous avoir aidés, tant matériellement que pour la logistique du voyage.Dans beaucoup de villes, la délégation locale des chevaliers nous a toujours réservéun accueil très chaleureux et plein d’affection.Ce voyage fut une rencontre des Eglises italienne et hiérosolymitaine, et nousavons pu goûter combien l’Italie aime la Terre Sainte ! Les pèlerins d’Italie sontparmi les plus nombreux à venir sur la Terre du Christ ; cette fois-ci, c’est nous quisommes venus à eux.Père Hanna MassadResponsable du petit séminaire de Beit Jala

134Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latinMgr Kamal Bathish avec les pères James Mallon et Paul Moris et leur groupe (Canada Atlantique)Chevaliers et Dames d’Espagne- (Espagne Est)• 15 mai 2010Jesús Barral-Guerin y RoucoEnrique Salvia y AlonsoJosé Antonio Alarcón y GómezEncarnación Verdía y MondejarMgr Carlos Osoro y Sierra,évêque de Valence• 03 août 2010Fidel Sebastián MediavillaLe Patriarche Fouad avec le chevalierFidel Sebastián MediavillaChevaliers et Dames des Etats-Unis- (Est)• 03 mai 2010Peter Powell• 21 mai 2010Rory Capra• 26 juillet 2010R.P. Joseph J. Nicolo- (Nord-Est)• 14 juillet 2010R.P. Paul T. O’Connell- (Nord-Ouest)• 22 mai 0210Mgr Roger Schwietz,archevêque d’Anchorage, AlaskaR.P. Richard TeroTerrence O’BrienMargaret HaggertyMary Ann MolitorMargaret DionFrancis DionCheryl RodererGrant RodererStacey HeilalaMatt HeilalaWilliam McCarron

Mai - Août 2010 137Le Patriarche Fouad avec S.E. Placido Rodriguez, évêque de Lubbock, Texas,et un groupe de chevaliers et dames des Etats-Unis (Sud-Ouest)Chevaliers et Dames de France• 02 mai 2010Marie-Pierre ForestierHédi-Gaël Camoune-Javelet• 10 mai 2010Roger-Vincent BatieJean-Claude Dubouis BonnefondJoël JudeauxBertrand Neron-BancelGuy RichardAnnick Lafolie• 21 mai 2010Marie-Thérèse BriscadieuPatrick du BessetPhilippe CabidocheChristophe DumonJosette JournauxGuy JournauxJacqueline Meuilh de Frere deMaignasPhilippe CasedevantMgr Shomali entouré de chevaliers et dames de France, avec leur groupe

Mai - Août 2010 139Activités pastoraleset nouvelles du diocèse patriarcalDANS LE DIOCESE• ActualitéNuméro spécial :Le pèlerinage de Benoît XVIà ChypreL’événement le plus marquantde l’actualité de cesquatre mois, avec l’ordinationépiscopale de Mgr Shomali, aété le pèlerinage de Sa Saintetéle pape Benoît XVI à Chypre, du4 au 6 juin 2010. Outre la remisede l’Instrumentum Laboris auxévêques du Moyen-Orient envue du Synode à Rome, enoctobre 2010, il s’agissait de lapremière venue d’un Pape dansl’île. Jérusalem a consacré unnuméro spécial à cet événementhistorique. En plus de nombreuseset belles photos, vous y trouverezune présentation de l’île deChypre, cette grande inconnue du Patriarcat latin, le récit détaillé du pèlerinagedu Saint-Père, son message, classé par thèmes, ainsi qu’un dossier spécial pré-Synode pour le Moyen-Orient.

140JérusalemOrdinations sacerdotalesdu diocèse4 nouveaux prêtres pour le diocèseSamedi 19 juin 2010, en la Basilique de l’Annonciation à Nazareth, lediacre George Ayoub, de la paroisse latine de Reineh, a été ordonné prêtre parl’imposition des mains de S.B. Mgr Fouad Twal. Quelques jours plus tard, jeudi24 juin 2010, en l’église du Sacré-Cœur de Tila Al-Aali (Amman), accompagnésde quelque mille fidèles les entourant de leur prière et de leur amour, SamerHaddad, Farah Bader et Ibrahim Nino ont rejoint dans le presbyterium diocésainleur frère et camarade de promotion.Dans l’un comme dans l’autre lieu, la magnifique célébration n’a parulongue à personne tant étaient vifs la joie, le recueillement et l’action de grâce.Tous se sont déplacés pour ces deux événements si importants du diocèse: évêques,prêtres catholiques et orthodoxes, religieux et religieuses en grand nombre, unefoule de fidèles venus des quatre coins du diocèse, chevaliers du Saint-Sépulcre,petits et grands séminaristes venus entourer leurs grands frères, jeunes, scouts etbien sûr, les familles des ordinants. Bref, la grande famille de Dieu dans sa richediversité !Les candidats au sacerdoce ont ouvert la procession d’entrée, en aubeblanche, portant leurs ornements sacerdotaux. Ils étaient accompagnés de leursparrains respectifs, des prêtres du patriarcat. Suivent les nombreux prêtres quiont fait le déplacement pour entourer de leur affection et prière les nouveauxordinants.Le P. Adib Zoomot, recteur du séminaire, a présenté au Patriarche Fouadles candidats, chaudement applaudis par les fidèles. Puis ils ont été appelés,répondant comme le jeune Samuel dans le temple : « Me voici ».A Amman, dans son homélie, S.B. le Patriarche Fouad a rappelé quela mission du prêtre consiste avant tout à être comme le Christ. Commentantl’évangile de la Visitation, il l’a décrit comme « l’évangile de la conversion desparoles en actes » et invité Samer, Farah et Ibrahim à faire de même dans leurvie. Parlant de l’environnement dans lequel les trois jeunes hommes sont appelésà exercer leur sacerdoce, S.B. les a exhortés ainsi : « N’ayez pas peur ! N’ayezpas peur car nous vivons un moment de grâces surabondantes ». Et lui de citer la

Mai - Août 2010 141grâce de l’Année sacerdotale qui s’achève, celle de vivre en Terre Sainte, celle dese préparer au Synode pour le Moyen-Orient, d’avoir parents et proches autourd’eux, celle, enfin, d’avoir un Etat stable (la Jordanie) et un roi sage. Sa Béatitudea conclu en rappelant la vocation spécifique de l’Eglise de Jérusalem : « Noussommes l’Eglise du Golgotha et de la Résurrection ».

142JérusalemAprès l’homélie, le rituel de l’ordination s’est poursuivi avec le dialogueentre l’évêque et les candidats, l’immixtio manuum et la promesse d’obéissance.Viennent ensuite les moments très émouvants de la prostration et de la litanie dessaints, l’imposition des mains par le Patriarche, les évêques et tous les prêtres,la prière de consécration, la vêture, l’onction des mains avec le Saint-Chrême,

Mai - Août 2010 143la remise du calice et le baiser de paix sous les vivats de l’assemblée et leszagharits des femmes ! Les nouveaux prêtres sont alors montés à l’autel, autourdu Patriarche Fouad, et ont prononcé pour la première fois la prière eucharistique.A la fin de l’Ordination, à la sortie de l’église, a eu lieu le long défilé desmabrouk, accompagnés du baiser des mains du prêtre, ointes du Saint-Chrême.Puis vient l’immanquable zaffeh : danse, chants et zagharits populaires pendantlesquels on porte le nouveau prêtre sur les épaules, en triomphe, et on le promèneau milieu des fidèles.A Nazareth, au cours du repas festif qui a suivi la célébration, la maman dunouveau prêtre a lu une lettre que le petit George, âgé de 10 ans, lui avait adresséeet qu’elle avait précieusement gardée. Celui-ci lui demandait la permission d’allerau séminaire pour devenir prêtre ! Voici qu’après 20 ans le «rêve» se réalisait, nonsans péripéties, grâce surtout à un sentiment qui a toujours accompagné le jeuneGeorge et qu’il a voulu faire figurer sur son faire-part : «Je garde le Seigneurdevant moi sans relâche» (Ps 16 (17), 8), suite de ces merveilleux versets :«Seigneur, mon partage et ma coupe : de toi dépend mon sort. La part qui merevient fait mes délices ; j’ai même le plus bel héritage !».Pour les fidèles latins de Galilée, la joie était d'autant plus grande quec’était la première fois depuis vingt-et-un ans qu’ils assistaient à une ordinationsacerdotale issue «de chez eux», après celle du P. Mubaddah Khoury en 1989,décédé 3 années plus tard.A Amman, sur le faire-part de leur ordination, les trois nouveaux prêtresavaient choisi comme verset de l’Ecriture : « Ma grâce te suffit, ma puissance sedéploie dans la faiblesse » (2 Co 12, 9).Puissent les nouveaux prêtres faire tous les jours, dans leur ministère,l’expérience de la grâce de Dieu qui peut infiniment plus que tout ce que l’onpeut imaginer !Premières Messesdes nouveaux prêtresLa première Messe solennelle d’unnouveau prêtre dans sa paroisse d’origineest toujours, surtout en Terre Sainte, ungrand évènement ecclésial, populaire,œcuménique, et l’occasion d’une grandecohésion entre tous les fidèles. Celles

144Jérusalemd’Abouna George à Reineh, d’AbounaFarah à Al-Wahadneh, d’Abouna Ibrahim àMadaba et d’Abouna Samer à Anjara n’ontpas échappé à la règle.Pour cette grande fête, les fidèlesviennent de partout, en masse, accueillir lenouveau prêtre, l’enfant du pays, qui faitleur fierté. L’allégresse et l’action de grâcedébordent de tous les cœurs !A Al-Wahadneh, petit villaged’origine du père Farah Bader, la joie– signification en arabe du prénom dunouvel ordonné – était d’autant plus grandeque Farah est le dixième prêtre que lafamille Bader donne au Patriarcat latin deJérusalem !A Reineh, tous les chrétiens dela région, pourrait-on dire, ainsi que denombreux musulmans, étaient présents.Tous sont là, attendant sur le bord de laroute, ou à leur fenêtre, afin d’accueillir leP. George.A Madaba, la famille d’Ibrahimn’y étant installée que depuis quelquesdécennies – les Nino sont originaires deJaffa –, on aurait pu craindre que l’affluencene soit pas à la hauteur de l’événement.Mais c’était sans compter sur la foi, laferveur et l’amour de «l’amante du Christ»(antique surnom de Madaba): lorsqu’ilarrive en bas de la rue qui grimpe jusqu’àl’église, le P. Ibrahim est littéralementarraché à sa voiture par le comité d’accueilvenu l’attendre, famille et séminaristes entête. La présence du Patriarche Fouad passepresque inaperçue, ce qui est bien normalen ce jour – et d’ailleurs lui-même a vouluqu’il en soit ainsi. Une petite fille passe une

Mai - Août 2010 145guirlande de fleurs blanches au cou du P. Ibrahim, puis les hommes le hissent surleurs épaules et le portent triomphalement jusqu’à l’église !Scènes familières en ces jours, direz-vous, d’autant plus qu’elles sereproduisent chaque année… Et pourtant, chaque fois, ces manifestations dejoie, d’amour et de ferveur populaire éblouissent par leur fraîcheur et leurauthenticité.Partout, nous découvrons la même expression de cette joie : des centainesde gens du pays (même musulmans), amis, proches, religieux et religieuses,jeunes, anciens, scouts, évêques et prêtres portent en triomphe, sur leurs épaules,leur cher Abouna à travers les rues de son village natal jusqu’à l’église de sonenfance. Le joyeux cortège avance au bruit des pétards et des feux d’artifice,au son de la fanfare des scouts, des refrains des hommes et des zagharit desfemmes, au rythme des darbouka, aux accents des joyeux refrains composés pourl’occasion et repris par la foule à pleins poumons… Tout le long du chemin, lenouveau prêtre est accueilli par un tonnerre d’applaudissements, de salutationspopulaires, et même par des bonbons et autres éléments sympathiques. Partoutjeunes et vieux dansent autour du nouvel ordonné. On sent avec force la joied’une population qui aime son prêtre.A Al-Wahadneh, la rue principale du village est pavoisée et ornée debanderoles de bienvenue sur lesquelles on peut lire : « Le 10 ème Bader ! Félicitationsau nouveau prêtre Farah Bader ! Bonheur et succès ».La manière dont ces nouveaux prêtres sont accueillis, mêlant à la fois joieexubérante et réel sens de la grandeur du sacerdoce, ne peut pas ne pas fairepenser à l’entrée du Christ lui-même à Jérusalem, le jour des Rameaux… Ils sontattendus comme le messie par les habitants du village, et pour eux dorénavant ilsreprésentent le Messie, le Christ grand-prêtre et bon pasteur.C’est ce qui frappe le père Samer Haddad, à Anjara, alors que plusieurscentaines de proches, amis et paroissiens, fiers et joyeux, le pressent de toutepart, quand il affirme que ce qui le touche le plus, dans le sacerdoce, « c’est laconfiance que les fidèles font au prêtre, en qui ils reconnaissent le Christ luimême,en qui ils se confient comme en un autre Christ. »Au terme de la procession, les autorités civiles et religieuses, le maire et sonconseil municipal, le curé de la paroisse et ceux des paroisses avoisinantes, sont làpour accueillir le jeune prêtre. C’est l’occasion de discours chaleureux, de la partde l’évêque, du maire, ou d’autres personnalités, chrétiennes ou musulmanes. ANazareth, un témoin rapporte combien il est touchant de voir que chacune desinterventions parlent du prêtre comme serviteur de Dieu et serviteur de tous.

146JérusalemCette fête est vraiment une opportunité pour tout le monde de se réjouiret de renforcer les liens d’unité entre les différentes paroisses, ainsi qu’avec lesmusulmans.Une fois dans l’église débute la célébration eucharistique, non moins joyeuseet fervente, présidée par le nouveau prêtre. Dans l’homélie, traditionnellementprononcée par le parrain du nouvel ordonné, l’orateur exhorte celui-ci à devenirun bon et saint prêtre, tout donné à Dieu et à son peuple. Puis, vient le momenttant attendu par le jeune homme de la prière eucharistique, de la Consécration etl’Elévation, instant d’une forte intensité et d’une grande émotion, chacun pouvantconstater la joie, la ferveur et l’émerveillement du jeune prêtre.A la fin de la célébration, ce dernier fait un discours dans lequel il remercienotamment sa famille et tous ceux qui l’ont accompagné sur son chemin. ANazareth, Abouna George a provoqué l’émotion de tous, spécialement quand ils'est adressé à ses parents et sa famille et quand il a fait allusion au confrèrede cette même région, le père Khoury Mubadda, ordonné en 1989 et mort dansun accident en 1992. Il a révélé que ce fut lors de la première Messe du PèreMubadda, alors qu’il n’était qu’un enfant de chœur de dix ans, qu’est né en luile désir de devenir prêtre. A Madaba, le P. Ibrahim a demandé aux fidèles de«continuer à prier pour lui, afin qu’il soit un prêtre saint et fidèle à l’image du seulet unique prêtre, le Seigneur Jésus Christ».La sortie de l’église se déroule, sans surprise, comme l’entrée ! Paroissienset séminaristes fêtent à nouveau leur prêtre par les chants, la danse, la fanfare etles youyous. A nouveau ils le portent sur leurs épaules. Le symbole est très beau,il est même prophétique : nous sommes habitués à l’image du prêtre bon pasteur,qui porte ses brebis sur ses épaules ; mais nous, fidèles, sommes aussi appelés àporter, à soutenir, à aimer et épauler nos prêtres ! Le soutien doit être réciproque.Ne sommes-nous pas tous frères et sœurs dans le Christ qui nous a sauvés ?En conclusion et en guise de souhait pour nos chers nouveaux ordonnés,nous pouvons reprendre l’exhortation de saint Paul citée par le P. Hanna, parraind’Ibrahim Nino, au début de son homélie : « Réjouissez-vous dans le Seigneur ! »Mabrouk à eux quatre !✧ ✧ ✧

Mai - Août 2010 147L’hôpital Augusta Victoriafête ses 100 ansPour la communauté protestantegermanophone de Jérusalem, l’année2010 est une année de festivités. Il y a100 ans en effet, la Fondation ImpératriceAugusta Victoria naissait à Jérusalem,sur le mont des Oliviers. Toutle monde connaît le clocher massif etrassurant de l’église de l’Ascension,visible de très loin... Depuis un siècle,à travers les nombreux services et activitésqu’elle propose, la Fondationveut promouvoir l’hospitalité chrétienne(accueil des pèlerins), le volontariat,l’œcuménisme et le dialogueinterreligieux. Mais pour les habitantsde Jérusalem, le nom d’‘‘AugustaVictoria’’ évoque surtout le grandhôpital, le second, par l’importance, àJérusalem-Est.Le dimanche 9 mai 2010, la FédérationLuthérienne Mondiale fêtait lecentenaire de cette noble institution.Au cours des festivités, le PatriarcheFouad a été invité à prononcer un discours.Fête de Pentecôte : les portesouvertes par l’Esprit Saint !L’Eglise de Jérusalem a fêté laPentecôte dans une atmosphère degrande joie à la basilique de la Dormition,près de la Chambre Haute où, ily a vingt siècles, les apôtres reçurentavec Marie le don extraordinaire del’Esprit Saint et commencèrent à évangéliserle monde. Ce don, Dieu nous lefait à tous chaque année ! Comme ilest de tradition, les moines bénédictinsont accueilli chaleureusement dansleur église les fidèles locaux, les pèlerinsvenus des quatre coins du monde,les prêtres et les religieux présents enTerre Sainte.Dans une homélie vibrante, le PatriarcheFouad a exhorté les fidèles àréaliser comment la Pentecôte ouvraitles portes fermées par la peur pour envoyerles chrétiens proclamer la BonneNouvelle de Jésus aux extrémités dumonde. «Mais dans quelle directionet avec quel langage l’Esprit nous envoie-t-il? Avec quel bagage culturel etspirituel nous mettons-nous en route ?Quelles sont, dans notre vie, les portesque nous devons ouvrir ?» Telles sontles questions que le Patriarche a

148Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latinlancées à une assemblée attentive etrecueillie, avant de suggérer quelquesréponses (lire l’homélie dans la partie Voixdu Patriarche).Au cours de la cérémonie, 4 enfantsont reçu le sacrement de la Confirmation,des mains de Sa Béatitude.Après la célébration, une pluie depétales de fleurs est tombée sur l’assembléedepuis la coupole centrale del’église, symbole du don toujours nouveaude l’Esprit Saint.Une Pentecôte particulièrepour le gardien du Mont SionDimanche 23 mai 2010, lors desdeuxièmes vêpres de la Pentecôte célébréesau Cénacle, le Custode de TerreSainte, le père Pierbattista Pizzaballa,en ce lieu dont il est le Gardien aunom de l’Église catholique et universelle,s’est succédé à lui-même comme165 ème Custode de Terre Sainte. Lepremier Custode de Terre Sainte a éténommé en 1219.Le chapitre custodial, qui commencerale 5 juillet prochain, constitue laprochaine grande étape de ce nouveaumandat. Le chapitre élira le discrétoire– sorte de conseil d’administration dela Custodie – ainsi que le vicaire.Nous sommes assurés qu’entouréde tant de prières et recevant le donde l’Esprit Saint au Cénacle-même, leSeigneur donnera au Custode force etcourage pour mener au mieux sa missionde gardien des Lieux Saints deTerre Sainte.Source : custodia.orgIl y a un an, le pape Benoît XVIen Terre Sainte…Il y a un an, Benoît XVI est venuen Terre Sainte comme pèlerin, pasteuret père partager les souffranceset les espoirs des chrétiens d’ici et lesencourager à poursuivre leur missionde témoins du Christ ressuscité sur saterre. Le samedi 29 mai, pour commémorercet événement si important pour

Mai - Août 2010 149Mounir Hodaly, le père Pietro Felet et Wadie Abu Nassartoute l’Eglise locale, l’Assemblée desOrdinaires Catholiques de Terre Sainte(AOCTS), sous la baguette de son secrétairegénéral, le P. Pietro Felet, ainvité religieux, religieuses et fidèles àune soirée intitulée « La visite du Papeen Terre Sainte ».Cent-cinquante personnes se sontretrouvées à l’Auditorium du CentreNotre-Dame de Jérusalem pour se replongerdans les beaux souvenirs de lavisite pastorale de Benoît XVI en Jordanie,Israël et Territoires palestiniensdu 8 au 15 mai 2009.Le Nonce apostolique, MgrAntonio Franco et le Custode, le pèrePierbattista Pizzaballa, ont tous deuximprovisé une courte allocution. Cedernier a insisté sur le fait que la visitede Benoît XVI avait été celle d’unpère qui connaît, porte et partage lestribulations de ses enfants de TerreSainte. Pour lui, c’est cet aspect quia fait du voyage du Saint-Père unévénement inoubliable.L’assistance a ensuite pu visionneren avant-première un DVD souvenirsur la visite de Benoît XVI.Puis a été présenté le magnifiquealbum, réalisé par Mounir Hodaly,commémorant le pèlerinage papal etoffert à Benoît XVI lors de sa venue àChypre au nom des Ordinaires catholiqueset de tous les chrétiens de TerreSainte. D’une facture remarquable,ce livre en deux tomes rassembleles images et les paroles les plusmarquantes de la visite. Nul doutequ’en le feuilletant, le Saint-Pèrese sera remémoré les moments degrâce de son pèlerinage sur la terre deJésus...

152Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latinsont les «faux Jésus» que j’ai peut-êtrevoulu – sincèrement d’ailleurs – suivreet aimer ? Nous avons été tous touchéspar les expériences sincères et édifiantesde plusieurs confrères.Chaque jour, la messe et la liturgiedes heures étaient célébrées dansun rite différent : rite byzantin, latin,maronite.Le programme de la retraite prévoyaitégalement, après le dîner, lapossibilité d’une rencontre de chaqueévêque avec ses prêtres, dans un dialogueinformel, amical et très constructifpour la communion presbytérale.Le 5 ème et dernier jour de la retraite,le P. Fadel Sidarous a posé la question:‘‘Jusqu’où faut-il suivre le Christ?’’S'appuyant sur l’évangile de Marc, ila répondu : ‘‘Jusqu’à la mort’’… Puisle prédicateur a parlé du mystère pascal,plus spécialement de la vertu depénitence et du sacrement de la réconciliation.Reconnaître qu’on est pécheur,se confesser et faire pénitencesont des actes excellents dans lesquelsl’homme meurt à lui-même et renaît àune vie nouvelle. La journée s’est ainsiterminée par une célébration pénitentielleselon la liturgie que l’Eglise maronitecélèbre le Vendredi Saint.Dans sa dernière conférence spirituelle,le P. Fadel nous a entretenus dela résurrection de Jésus. La présentantcomme le point culminant de la sequelaChristi et l’appliquant au chrétienqui termine une retraite, il a dit : «Celuiqui termine une retraite est un hommenouveau, ressuscité». Telles sont lesmeilleures dispositions pour se préparerà l’événement historique que prometd’être le Synode des evêques pourle Moyen-Orient.Deo gratias !D’après un article deMgr Giacinto-Boulos Marcuzzo.

Mai - Août 2010 153Jésus enseignant ses disciples, Domus Galilææ, lac de TibériadeJubilé de Mgr Antonio Franco :Mabruk, Excellence !Le samedi 10 juillet, en l’égliseNotre-Dame de Jérusalem, a été célébréeune Messe d’action de grâce pourles 50 ans de sacerdoce de S.E. MgrAntonio Franco, délégué apostoliquepour Jérusalem et la Palestine et nonceapostolique pour Israël et Chypre. LePatriarche Twal, le Patriarche Sabbah,LL.EE. Bathish, Shomali, Chacour etSayyah, le R.P. Custode PierbattistaPizzaballa, des représentants de diversesEglises, ainsi que de nombreuxfidèles et membres de communautésreligieuses sont venus l’entourer et luimanifester leur amitié.Création d’une communauté pourles immigrés catholiques indiensPar un décret en date du 16 août2010, S.B. Mgr Fouad Twal vientd’ériger une communauté particulièrepour les immigrés catholiquesindiens habitant dans le territoire duPatriarcat latin de Jérusalem. La communautécatholique originaire d’Indecompte plus de 2.000 fidèles à TelAviv, Herzliya, Rameh, Tibériade etHaïfa.Jusqu’à aujourd’hui, ils se retrouvaientpour la Messe à St Antoine de

154Jaffa, au Saint-Sépulcre, à Saint-Sauveurde Jérusalem et à St Joseph deHaïfa. Désormais, avec la nominationd’un chapelain, le père JayaseellanPitchaimuthu, O.F.M., et de deux auxiliaires,tous trois franciscains originairesd’Inde, leur vie ecclésiale seragrandement améliorée et facilitée !Cette nouvelle communauté indiennecatholique vient s’ajouter auxparoisses personnelles, aumôneries etcommunautés de migrants déjà existantespour les fidèles Anglais, Allemands,Français, Africains, Autrichiens,Philippins, Polonais et Roumains.En agissant ainsi, l’Église de Jérusalemtient à exprimer la sollicitude del’Eglise universelle, fidèle à sa tradition,pour les migrants de toute langueet de tout peuple. Comme le soulignesi bien la Lettre apostolique de Paul VIJérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latinPastoralis Migratorum Cura (1969),qui reste aujourd’hui une référence :«L’Eglise, au cours des siècles, n’a jamaiscessé d’aider par tous les moyensceux qui, comme le Christ exilé enEgypte avec la Famille de Nazareth,ont été forcés d’émigrer vers des terresloin de leur patrie.»• Activités PastoralesFêtes de clôture du mois de MarieLes fidèles du diocèse de Jérusalemont une grande dévotion à laVierge Marie. Chaque année, ils sontdes centaines à se rassembler dans lessanctuaires mariaux de Deir Rafat etAnjara. Aussi le mois de mai, traditionnellementdédié à la Vierge, est-iltrès aimé des fidèles. La pratique s’yProcession mariale à Jérusalem

Mai - Août 2010 155Procession mariale à Jifnafait plus intense. Le dernier jour dumois, dans toutes les paroisses, une cérémoniesolennelle est organisée pourclore le mois de Marie : le chapelet, lamesse et la procession de Notre-Damerassemblent tous les fidèles, jeunes etvieux, parents et enfants. Tous veulenthonorer, remercier et prier leur Mèredu Ciel.Les catholiques de Liverpoolrendent visite à ceux de NaplouseLe dimanche 20 juin a été un jourde grande fête pour la paroisse latinede Naplouse. Un grand groupe de pèlerinsvenus de Liverpool a rendu unevisite fraternelle à la paroisse Saint-Justin : 88 personnes, accompagnéesde leur curé, le P. Mark Madden, dedeux prêtres, deux diacres et un séminariste,ont passé une journée entièreavec les catholiques de la grande villede Samarie.Le matin, ils ont célébré la messedominicale avec les paroissiens deNaplouse. Puis, accompagnés par legroupe des jeunes de la paroisse, ilsont visité le puits de Jacob, lieu dela rencontre de Jésus avec la Samaritaine(Jn 4). Ensuite, ils ont tous étéaccueillis par le curé de la paroisse, leP. Johnny Abu Khalil, pour un copieuxdéjeuner.Une belle journée donc, qui renforceles liens d’amitié et de solidaritémutuelle entre les chrétiens de cesdeux villes amies.Il y a quelques années en effet, lescatholiques latins de Naplouse et deLiverpool avaient établi un jumelage.Nos frères anglais ont beaucoup aidéla paroisse palestinienne : ils ont

156Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latinLes paroissiens de Liverpool à la messe dominicale de Naplouseoffert le tabernacle, la climatisation del’église et ont soutenu de mille façonsles personnes et les familles.Le 9 juillet dernier, le P. Johnnya, à son tour, rendu visite aux paroissiensde Liverpool avec trois jeunes dela paroisse. Ce voyage est rendu possiblegrâce à la générosité des frères etsœurs de Liverpool.Les camps d’étédans les paroisses du PatriarcatChaque année, quelques paroissesdu Patriarcat latin organisentpour leurs enfants des camps d’été.A chaque fois, l’objectif est de proposeraux enfants une façon de bienemployer leur temps de vacances. Ilsy apprennent à cultiver leurs talentssportifs, intellectuels et artistiques,bien sûr, mais surtout à vivre la paixgrâce à des activités spirituelles, à uneéducation à l’amour et à la tolérance,et à la coexistence avec leurs frèreset sœurs d’autres confessions, voired’autres religions (des enfants musulmansont participé au camp de Beit Sahour,par exemple). Un temps de détente,mais aussi une occasion de grandiret de cultiver le talent des enfantsen dehors du cadre scolaire. Une jeunefille confie : «J’apprécie les leçons delogique et de mathématiques, voyantces matières d’une manière nouvelle.Mais j’apprends aussi à mieux vivreavec les autres.»Tout cela est rendu possible grâceà l’appui des donateurs et bienfaiteurs,à la participation des prêtres, des religieuxet religieuses du diocèse, des séminaristesde Beit Jala, des dirigeantset des bénévoles.A Beit Sahour, ce sont plus de 130enfants de 6 à 13 ans, issus de quar-

Mai - Août 2010 157tiers et de confessions religieuses différents,qui se sont réunis. Le thème dece camp était : «Takallam, ya Rabb»(Parle, ô Seigneur). Cette année, 55volontaires britanniques, américains,français et italiens ont aidé à encadrerles enfants. Brad Clark (Etats-Unis)témoigne : «Nous vivons une superexpérience ici. A travers notre viequotidienne avec les enfants palestiniens,nous comprenons mieux la difficultéde leur situation. Nous sentonsd’autant mieux dans notre cœur l’importancede leur transmettre l’amourévangélique pour le prochain. Parfois,un simple sourire suffit.»A Jifna, les enfants ont pu visiter lesiège de la défense civile où de nombreuxconseils leur ont été donnés surla façon de faire face aux différents incidentsqui peuvent survenir à l’école,dans la rue, à la maison... La leçongénérale de cet exercice fut : «Quandj’aide quelqu’un, je ne dois pas tenircompte de la couleur, de la religion oudes idées politiques. Quand je secoursquelqu’un, je le fais pour l’être humainqui se trouve dans le besoin et a besoind’aide.»A Ramallah, quelque 130 jeunesPalestiniens, de différentes écoles, ontparticipé au camp d’été. Pour le pèreAktham, c'est aussi un temps d’enrichissementspirituel : «Pour ce Campde la Sainte-Famille, nous avonschoisi comme thème la joie, la paix etl’amour. Ceci parce que nos enfants etnos familles ne connaissent pas le vraisens de la paix intérieure et de l’amourvéritable. Il y a de la joie dans leursourire, certes, mais cette joie ne pénètrepas dans leur vie.»A Deir Rafat, petit monastère prèsde Beit Shemesh, le camp organisé parle vicariat hébréophone a rassemblé

158Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin• Vie sacerdotaleet religieuseOrdinations sacerdotaleset diaconales• Ordination chez les religieuxde Notre-Dame de SionLe 1 er mai 2010, en l’oratoireNotre Dame de Sion, à Ain Karem,Jérusalem, S.E. Mgr Giacinto-BoulosMarcuzzo a ordonné diacre ReinaldoMilek Marques, religieux de Notre-Dame de Sion.41 enfants catholiques de langue hébraïque.En plus des 22 enfants descommunautés de Beer Sheva, Haïfa,Jaffa, Jérusalem et Latroun (celles-cidéjà très diversifiées : les enfants parlanten effet hébreu, russe, arabe, ouanglais), ont également été accueillisdes enfants des communautés de travailleursétrangers et de réfugiés vivanten Israël. De nombreuses heuresont été consacrées au thème de cecamp 2010 : «Amitié et Eucharistie.»Le père David a appris aux enfants queJésus était un ami et que, dans l’Eucharistie,nous faisions l’expérience deson amitié.Source :www.lpj.orget : www.catholic.co.il• Ordinations des Salésienset Missionnaires d’Afrique.Samedi 12 juin, 7 Salésiens de DonBosco et 2 Missionnaires d’Afriqueont été ordonnés diacres, à la Basiliquede Gethsémani, par l’impositiondes mains de S.B. Fouad Twal. Lesnouveaux ordonnés sont : LazaroSantos Andrade Filho (Brésil), VirgileOctave Biyoge-Bi-Nyar-o (Gabon),Paolo Ceccon (Italia), MatthewMichael De Gance (USA), AdamPiekarzewski (Pologne), AntoineRabe (France), Lucio Savogin (Italie),Kanto Hembram (Inde) et Jean deDieu Bukuru (Burundi).• Ordinations chez les frèresFranciscainsLe 29 juin 2010, en la solennité dessaints Pierre et Paul, en l’église Saint-Sauveur de Jérusalem, S.B. FouadTwal a ordonné prêtres : Agustin Gua-

Mai - Août 2010 159dalupe Pelayo, CarlosGabriel Molina, OscarMario Marzo, ArturoFavela Rodríguez, DonacianoParedes et MarioZubak. Le mêmejour, S.B. a ordonnédiacres : Salvador Burgos,John of God Aranjo,Salvador Rosas, TymoteuszMarszalek etAdrian Maznicki.Double jubilépour les franciscainesdu CIMCette année, lesFranciscaines du CœurImmaculé de Marie(“Sœurs d’Egypte”)fêtent deux événementsmajeurs de leurhistoire : le 150 ème anniversairede l’arrivéeen Egypte de leur fondatrice,Mère CaterinaTroiani, et le 25 ème anniversaire de sabéatification. Dimanche 23 mai, jourde la Pentecôte, en la Basilique del’Annonciation à Nazareth, une messesolennelle, présidée par Mgr Marcuzzo,a été célébrée pour fêter dignementcette double circonstance.Les Franciscaines du Cœur Immaculéde Marie sont présentes et activesdans tout le diocèse de Jérusalem,excepté à Chypre. Leur apostolat esttrès varié : écoles, orphelinats, dispensaires,maisons de retraite, animationde sanctuaires, accueil de pèlerins.

Mai - Août 2010 161L’Amitié France-Israël au vicariat de Nazarethreligieuses traditionnellement considéréescomme françaises (du fait deleurs fondateurs/fondatrices) : les PP.de Bétharram, les Filles de la Charité,les Sœurs de Nazareth et les Sœurs deSaint-Joseph.La délégation s’est montrée trèsintéressée par deux sujets surtout :l’état des relations actuelles entrel’Eglise catholique et l’Etat d’Israël,dans le cadre de la présence séculairede l’Eglise dans ce pays, et le rôlehistorique de la France par rapportaux Lieux Saints et aux communautéschrétiennes en Terre Sainte.a été fondée à Haïfa, dans le couvent etl’école des Sœurs de Nazareth. Aprèsavoir passé une année à Beyrouth pourapprendre l’arabe, elles vivent maintenantune année d’expérience avecles Sœurs de Nazareth. C’est alorsque, d’après l’accord entre les deuxCongrégations, elles assureront lacontinuité de la présence religieuse etla responsabilité éducative de l’école.Les deux Supérieures Généralesétaient présentes pour l’occasion.Nouvelle communauté des Sœursde la Sainte Famille de Nazarethà HaifaLe 20 août restera une date historiquepour les Sœurs de la Sainte Famillede Nazareth : avec l’arrivée detrois sœurs, une nouvelle communauté

162Des Scouts de Terre Sainteet d’Italie unis pour l’installationde la « Vierge des Scouts »en la Basilique de l’AnnonciationGrand rassemblement de ScoutsItaliens (70) et locaux (250, d’Israël etde Palestine), à la Basilique de l’Annonciation,pour la pose de l’icône dela « Vierge des Scouts » dans le cloîtrede la Basilique, don de la «CompagniaSan Giorgio, amici degli Scouts». LeP. Pizzaballa, custode, a présidé l’Eucharistie,et Mgr Marcuzzo, a bénil’icône. Tout le rassemblement futorganisé par le P. Simaan Jarayseh,assistant de la Fédération Catholiquedes Scouts d’Israël, et le P. IbrahimShomali, assistant des Scouts Palestiniens.Fête de la bienheureuse Mariamde Jésus crucifié au Carmelde Nazareth, 25 aoûtFête encore plus solennelle etsignificative du fait du jubilé centenairede ce monastère. On se souvientque la fondation du Carmel deNazareth avait été fortement désiréepar Sr. Mariam de Jésus Crucifiéelle-même qui en a choisi le terrain.La messe, animée par la chorale desSalésiens, était présidée par MgrG.B. Marcuzzo. Dans son homélie,il a mis en relief la relation entre laBienheureuse et le monastère. Il aégalement montré la correspondancefrappante entre la spiritualité de lacarmélite palestinienne et le thème duSynode des Evêques pour le Moyen-Orient : communion et témoignage.Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin• Nouvelles du vicariatde Jordanie500 élèves diplômés en Jordanie«Au moment où vous quittezl’école, voici mon souhait : vous tous,jeunes gens et jeunes filles, chrétienset musulmans, puissiez-vous croiretoujours plus dans le Dieu unique quiaime l’humanité, et puissiez-vous êtreporteurs du message d’amour, de cordialitéet de tolérance.» Tels ont été lesmots de S.B. Fouad Twal, Patriarchelatin de Jérusalem, au cours de la cérémoniequi s’est tenue le vendredi 14mai 2010 dans la salle Arina de l’universitéAl-Ahliyya d’Amman, à l’occasionde la remise du diplôme de find’études secondaires à 500 élèves desécoles patriarcales de Jordanie.Pour la première fois dansl’histoire, le Patriarcat a rassemblé enune unique cérémonie les élèves dessept écoles patriarcales jordaniennes– Al-Misdar, Al-Jubeihah, Madaba,Al-Fuheis, Al-Zarqa, Al-Hosson et Al-Wasiyyah – ayant achevé leur cycled’études secondaires.Inauguration de la « Maison de laRencontre » à MadabaSamedi 15 mai 2010, à Madaba, enprésence de sa Béatitude Fouad Twal,de Mgr Salim Sayegh, vicaire patriarcalpour la Jordanie, et du gouverneurde Madaba, Samih al-Majali, Son AltesseRoyale le Prince Raed Ibn Zayd ainauguré la «Maison de la Rencontre»(Bayt al-Liqa), centre d’accueil pour

Mai - Août 2010 163personnes handicapées. Ce centre,qui a commencé son travail en 2007,a vu le jour grâce à une collaborationentre le Patriarcat latin de Jérusalem,«l’Ordre de l’Espoir», association italienned’aide aux personnes handicapées,et le gouvernement jordanien.Au cours de la cérémonie d’inauguration,le Prince Raed a rappelél’engagement du royaume de Jordanieen faveur de la personne handicapée,ce dont S.B. Fouad Twal s’est réjoui.Dans son discours, celui-ci a exprimésa joie de voir Madaba, sa ville natale,à l’origine de si belles initiatives en faveurde l’amour, du respect mutuel, dubien du pays et des citoyens sans distinction,quel que soit leur état de santéou leur situation socio-économique.émérite de Washington, a passé unejournée à Gaza, où il a célébré la messeà la paroisse de la Sainte-Famille. Lesparoissiens étaient présents en foule,comme pour un dimanche. Dans sonhomélie, il a exhorté les chrétiens àpersévérer dans l’espérance et la foidans le Seigneur qui, malgré les duresépreuves qu'ils subissent, n’abandonnepas ses enfants. Le cardinal s’est dithonoré d’avoir le privilège, malheureusementtrès rare ces dernières années,de célébrer l’Eucharistie dansune ville si éprouvée et martyrisée. Il aassuré les paroissiens de son souveniret de son engagement pour que la situationpuisse bientôt changer.Le 7 juillet, lors de son passage enGalilée, le cardinal est venu saluer lePatriarche Fouad Twal, les évêqueset les prêtres réunis pour leur retraiteinter-rituelle annuelle à la Domus Galilææ,près du lac de Tibériade. Il acommencé son dialogue avec eux endisant : «A partir de ce jour je suisun homme plus libre car je perds aujourd’huimon droit et mon devoir departiciper au conclave!» Le jour-mêmeen effet, le cardinal célébrait son 80 èmeanniversaire. Il a ensuite entretenu les• Parmi les personnesrencontrées parle PatriarcheLe cardinal McCarrick :de Gaza au lac de TibériadeEn visite en Terre sainte, le cardinalTheodore McCarrick, archevêque

164prêtres sur tout ce qu’il essaie de faire,discrètement d’ailleurs, aux Etats-Unis et en Terre Sainte pour résoudrecertaines difficultés (par exemple : lemur de séparation à Aboud, le passaged’aides humanitaires à Gaza, etc…) etmaintenir vive l’attention internationalesur le problème de base du conflit.Mgr Klaus Krämerreçoit la coquille du pèlerinLe 24 août, le Patriarcat latin areçu la visite de Mgr Klaus Krämer,président de Missio Internationalis,ainsi que du Dr Rudolf Solzbacher,directeur de la Weltkirche-Weltmissiondans le diocèse de Cologne et de M.Heinz Thiel, secrétaire général del’Association Allemande pour la TerreSainte. Ils étaient accompagnés deM. Bernt Mussinghof, directeur dubureau de l’Association Allemande àJérusalem.En l’absence de sa Béatitude, ilsont été accueillis par Mgr WilliamShomali, évêque auxiliaire. Ensemble,ils ont parlé de la Schmidt School, de laSociété Saint-Yves, du séminaire ainsique des attentes concernant le Synodepour le Moyen-Orient. Cet échange aété très profitable pour tous.Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latinIl est inutile de rappeler que laMissio Internationalis ainsi que laWeltkirche-Köln soutiennent de multiplesprojets au Moyen-Orient et enTerre Sainte, et ce grâce à la générositédes catholiques allemands. De même,l’Association Allemande soutientde nombreuses institutions de TerreSainte, comme la Schmidt School, lesanctuaire et la maison d’accueil deTabgha, ou encore le centre pour personnesâgées de Qubeibeh.A la fin de la rencontre, visitantla Terre Sainte pour la première foisdepuis son investiture comme chevalier-commandeurde l’Ordre du SaintSépulcre, Mons. Krämer a reçu la coquillede pèlerin.Visite au Patriarcat du secrétairegénéral du Conseil Œcuméniquedes EglisesLe 30 août dernier, sa BéatitudeFouad Twal a reçu la visite du RévérendOlav Fykse Tveit, secrétaire généraldu Conseil Œcuménique des Eglises(COE) (cf encart p. 152). Ensemble, ilsont notamment discuté de la situationde la communauté chrétienne enTerre Sainte et de l’œcuménisme.S.B. a mis l’accent sur l’importancedu bureau du COE à Jérusalem et surl’excellent travail qu’il effectue pourla coordination entre les différentesEglises de Jérusalem et de la TerreSainte. Il a également informé sonhôte sur les activités du Patriarcatlatin en matière d’éducation, de santéet de projets de logement pour lacommunauté locale. Le Secrétaire

Mai - Août 2010 165S.B. Fouad Twal avec le Rév. Olav Fykse Tveitgénéral a exprimé sa volonté de se fairel’avocat de la cause de la communautéchrétienne en Terre Sainte, menacéepar l’émigration. Il a également déclaréqu’il avait de grandes attentes quantau Synode pour le Moyen-Orient. LeDr Olav a également participé à l’Iftardu ramadan, offert par les différentesEglises de Jérusalem au centre Notre-Dame.DANS LE MONDES.B. Fouad Twal en Hongriepour la solennité de St EtienneDu 19 au 22 août 2010, S.B. FouadTwal s’est rendu en Hongrie, personnellementinvité par le cardinal PéterErdő, archevêque d’Esztergom-Budapest,Primat de Hongrie et Présidentdu Conseil des Conférences épiscopalesd’Europe.Le Patriarche a participé aux célébrationset festivités à l’occasion de lasolennité de saint Etienne (969-1038),premier roi et premier saint Hongrois,consacré roi en la veille de Noël del’an 1000. Avec sa femme, la BienheureuseGisèle, et son fils, Saint Emeric,décédé en bas âge, Saint Etienne restedans les mémoires du pays pour sa sagesseet son témoignage de vie. Il étaitun roi très soucieux du bien-être de sessujets, ayant à cœur de renforcer la foiet la vie chrétienne dans le pays.Étienne I er de Hongrie est vénérépar les Églises catholique et orthodoxes.Sa fête est célébrée le 20 août.La tradition veut qu’une personnalitédu monde catholique soit invitée pourl’occasion.Le Patriarche Twal était accompagnéà Budapest par une délégation deChevaliers du Saint-Sépulcre d’Autriche.Le 20 août au matin, dans labasilique Saint-Étienne, il a présidéla messe de la saint Etienne (lire sonhomélie dans la partie Documents), avantde prendre part, l’après-midi, à la célébrationsolennelle présidée par leCardinal Erdő. Tous les membres dela Conférence épiscopale hongroiseétaient présents! Cette cérémonie s’estconclue par la procession de la reliquede la main droite du saint roi, à laquelleparticipent chaque année de trèsnombreux fidèles.Pendant son séjour, S.B. Mgr Twala été l’hôte du cardinal Erdő. Il a rencontrédes personnalités importantesdes mondes ecclésiastique, civil et politiquehongrois, notamment le Premierministre, M. Semjén Zsolt, et le nonceapostolique. Il a également été reçupar les Chevaliers du Saint-Sépulcrede Hongrie, pour qui il a célébré laMesse le 21 août. A cette occasion, il arencontré le chœur de l’institut Magnificatde Jérusalem, qui se trouvait justementen Hongrie au même moment.

166NominationsVicaire patriarcalLe R.P. Evencio Herrera Díaz,OFM, a été nommé vicaire patriarcalpour l’île de Chypre, par un décret endate du 3 août 2010.Curés• Ont été nommés curés en Jordanie,par un décret en date du 1 er juillet2010 :– le P. Ashraf Nimri, à Ajloun– le P. Wissam Mansour, à Husson– le P. Rif’at Bader, à Jabal Hussein– le P. Francis Shahin, à Mafraq– le P. Firas Nasrawin, à Na’our– le P. Tareq Abu Hanna, à Smakieh– le P. Tareq Hijazin, à Wahadneh– le P. Azzam Jaser, à Zerka• Ont été nommés curés en Palestine,par un décret en date du 1 er juillet2010 :– le P. Samer Haddad, à Aboud– le P. Vito Vacca, à Jenin– le P. Faysal Hijazin, à Ramallah• Ont été nommés curés en Israël :– le P. Elias Tabban, à Jaffa de Nazareth,par un décret en date du 1 erjuillet 2010– le P. Abdo Abdo, carme déchaussé, àHaifa, par un décret en date du 3 août2010– le P. Giuseppe de Nardi (KoinoniaGiovanni Battista), à Tibériade, parun décret en date du 3 août 2010Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latinACTES DE LA CURIEVicaires• Ont été nommés vicaires en Jordanie,par un décret en date du 1 erjuillet 2010 :– le P. Ala’ Musharbash, à Fuheis– le P. Ibrahim Nino, à Husson– le P. George Ayoub, à Madaba• Ont été nommés vicaires en Palestine,par un décret en date du 1 erjuillet 2010 :– le P. Farah Bader, à Beit Jala– le P. Vincent Nagle (Communion etLibération), à RamallahSiège du Patriarcat latinLe père Marcelo Gallardo a éténommé vice-chancelier du Patriarcatlatin de Jérusalem, par un décret endate du 11 avril 2010.Au SéminaireLe P. Farah Bader a été nommémembre de l’équipe des prêtres du séminairepatriarcal de Beit Jala, par undécret en date du 1 er juillet 2010.Chanoines du Saint-SépulcreOnt été nommés Chanoines duSaint-Sépulcre, par un décret en datedu 20 août 2010 :– le P. Ibrahim Batarseh– le P. Yussef Rabadi– le P. Yacoub Hijazin.

Mai - Août 2010 167In memoriamSa Béatitude Fouad Twal, Patriarche latin de Jérusalem, ainsi que tout le clergépatriarcal, ont la douleur de vous faire part du décès de leurs regrettés confrères, lesPères Jalil Awwad et Nasser Youssef.Père Jalil AwwadSon décès est survenu à Jérusalem, le 27 juin 2010, à l’âge de 73 ans. LaMesse de funérailles a été célébrée en l’église paroissiale de Zababdeh (Palestine),le lundi 28 juin 2010, suivie de l’inhumation au cimetière paroissial.Biographie du P. Jalil Awwad23/04/1937 : Naissance à Zababdeh (Palestine)30/09/1952 : Entrée au petit séminaire de Beit Jala24/06/1964 : Ordination sacerdotale à la paroisse du Christ-Roi deMisdar (Amman), nommé vicaire à Fuheis (Jordanie)05/08/1965 : Vicaire à Madaba (Jordanie)05/12/1972 : Curé de Khirbeh (Jordanie)24/07/1975 : Curé de Naour (Jordanie)Juillet 1976 : Curé de Aboud (Palestine)29/08/1986 : Curé de Gaza (Palestine)1995 : Curé de Reneh (Israël)1996 : Curé de Rafidia (Palestine)2009 : Prend sa retraite et se retire à Ramallah

168Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latinPère Nasser YoussefSon décès est survenu le 10 juin à Amman. Le P. Youssef était âgé de 76 ans.Le Patriarche Fouad a présidé ses obsèques, le vendredi 11 juin, au Centre Notre-Dame de la Paix (Amman).Biographie du P. Nasser Youssef09/09/1934 : Naissance à Jifna (Palestine)24/10/1949 : Entrée au petit séminaire de Beit Jala, présenté par leP. Alfonso Alonzo29/06/1961 : Ordonnation sacerdotale à la Co-cathédrale de Jérusalempar Mgr Vincent Gélat04/08/1961 : Vicaire à Ramallah (Palestine)02/08/1963 : Curé de Ajloun (Jordanie)05/08/1965 : Curé de Hosson (Jordanie)1989 : Curé de Irbed (Jordanie)1989-1998 : Directeur des écoles en JordanieAoût 2002 : Curé de Mafraq (Jordanie)R.I.P.