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. REVUE DE PRESSE - La Strada et compagnies

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. <strong>REVUE</strong> <strong>DE</strong> <strong>PRESSE</strong> .LA STRADA ET CIESCATHERINE GUIZARD01 48 40 97 8806 60 43 21 13lastrada-cguizard@wanadoo.fr


LISTE <strong>PRESSE</strong>JuinHÉLÈNE KERKENIRadio Enghien - interview6 juill<strong>et</strong>PHILIPPE <strong>DE</strong>LHUMEAUJACQUELINE PASQUIERPIERRE FRANÇOISSYLVIANE BERNARD GRESHJENNIFER MORETLYDIE LÉA CHAIZEKourandart / <strong>La</strong> ThéâtrothèqueLesbia MagHolybuzz / France CatholiqueTélérama<strong>La</strong> ThéâtrothèqueAPE (Presse internationale)7 juill<strong>et</strong>LAURENT SCHTEINERMARTINE PIAZZONJOSEPHINE LEBARDDIMITRI <strong>DE</strong>NORMENotre ScèneFroggy’s DelightLe PèlerinPariscope8 juill<strong>et</strong>MICHELINE ROUSSELETJENNIFER MAYEUREVELYNE TRANCÉCILE STROUKSnesRue du ThéâtreRadio Libertaire / Le Monde.fr – blogLe Figaro.fr14 juill<strong>et</strong>KHEIRA MEZIANEFrance Bleu – interview Michèle Brulé10 aoutGÉRALDINE CIROTLibération.fr


<strong>PRESSE</strong> SORTIELESBIA MAGPARISCOPETÉLÉRAMA SORTIRJuill<strong>et</strong>20 juill<strong>et</strong>20 juill<strong>et</strong>FROGGY’S <strong>DE</strong>LIGHTWEBTHÉATHÉÂTRE AU VENT – blog Le Monde.frLE FIGARO.FRTHEATRAUTEURS.COMRUE DU THÉÂTREBLOG MARIE ORDINISSNESKOURANDARTHOLYBUZZLIBÉRATION.FRNOTRE SCÈNEJuill<strong>et</strong>9 juill<strong>et</strong>9 juill<strong>et</strong>12 juill<strong>et</strong>13 juill<strong>et</strong>14 juill<strong>et</strong>15 juill<strong>et</strong>3 aout16 aout17 aout25 aout


- M O L I È R E S U R L E D I V A N -


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- M O L I È R E S U R L E D I V A N -Du 20 au 26 juill<strong>et</strong> 2011 – N°3210Du 27 juill<strong>et</strong> au 2 aout 2011 – N° 3211Du 3 au 9 aout 2011 – N°3212Du 10 au 16 aout 2010 – N° 3213Du 17 au 23 aout 2011 – N° 3214Du 24 au 30 aout 2011 – N° 3215


MOLIÈRE SUR LE DIVANThéâtre du Lucernaire (Paris) juill<strong>et</strong> 2011Comédie écrite <strong>et</strong> mise en scène de Michelle Brûlé, avec Claire Chérel, Bruno <strong>La</strong>Brasca, Diana <strong>La</strong>zslo, Edith Monteil, Paul Spera <strong>et</strong> Anaïs Tobelem.A l'instar de son bourgeois gentilhomme qui faisait de la prose sans le savoir, Molièrefaisait-il de la psychanalyse sauvage avant l'heure ?Assurément la réponse est affirmative pour Michelle Brûlé qui, à partir de l'oeuvre deMolière soumise à la grille d'interprétation de papa Freud, a écrit une partition burlesquequi use à plusieurs niveaux, <strong>et</strong> ce de manière aussi réussie que jubilatoire, pertinente <strong>et</strong>impertinente, de l'hybridation.En eff<strong>et</strong>, "Molière sur le divan" résulte d'un montage de scènes, elle a pioché dans sept comédies, dont "L'avare","Le misanthrope" <strong>et</strong> "Le malade imaginaire", pour ne citer que les plus connues, d'une fusion de leurs caractèrescommuns les plus "symptomatiques" <strong>et</strong> d'un mélange des genres de l'onirisme au réalisme psychologique pour créerune "comédie monstre" en ce qu'elle m<strong>et</strong> en scène une famille de monstres névrotiques dont les goûtsvestimentaires évoquent ceux de la famille Adams.Composée du pater familias, mâle dominant pervers à tendance masochiste, autoritaire <strong>et</strong> hypocondriaque, de labelle-mère narcissique <strong>et</strong> dominatrice, de la tante coprolalique, de la fille hystérique <strong>et</strong> du fils dépressif, elleconstitue une famille névrotique idéale pour l'expérimentation, la démonstration <strong>et</strong>, peut-être, la guérison menéespar Toin<strong>et</strong>te, une soubr<strong>et</strong>te-analyste ayant pour prénom celui de la servante du malade imaginaire <strong>et</strong> figuremoliéresque emblématique du bon sens <strong>et</strong> de la raison, qui connait son "Totem <strong>et</strong> Tabou" sur le bout de sa languebien pendue.Comme Molière a pris le parti d'en rire, Michelle Brûlé reste fidèle à la farce mais celle-ci se teinte de blanc, noir <strong>et</strong>de rouge comme le podium central qui fait office de lit, de table <strong>et</strong> de cercueil <strong>et</strong> les panneaux blancs qui structurentl'espace scénique servent à de spectrales <strong>et</strong> fanstamagoriques jeux d'ombres.Les scènes revues à l'aune de la sexualité, du refoulement, de la frustration <strong>et</strong> du fantasme, dispensées par un sext<strong>et</strong>de comédiens époustouflants, prennent une coloration pour le moins nouvelle, divertissante <strong>et</strong> roborative. <strong>La</strong> miseen scène de Michelle Brûlé, qui est également comédienne, fait la part belle au jeu d'acteur <strong>et</strong> elle a bien raisoncompte tenu de l'épatante distribution fregoli en l'espèce réunie <strong>et</strong> appartenant, avec elle, à la CompagnieMalomains.Alors, <strong>et</strong> par ordre alphabétique, Claire Chérel, pétulante <strong>et</strong> diabolique maîtresse de cérémonie, Bruno <strong>La</strong> Brascaparfait père épouvantable, Diana <strong>La</strong>zslo complètement déjantée en fille-poupée, Edith Monteil superbe belle-mèredominatrice qui revisite le personnage de Célimène, Paul Spera pathétique à souhait dans le rôle du fils <strong>et</strong> dumisanthrope violent <strong>et</strong>, cerise sur le gâteau, Anaïs Tobelem, fracassante dans le rôle de la tante atteinte dusyndrome de Gilles de la Tour<strong>et</strong>te dont chaque apparition est un régal.- M O L I È R E S U R L E D I V A N -MM


Critiques / ThéâtrePar Corinne DenaillesMolière sur le divan de Michelle BrûléTous névrosésMichelle Brûlé a relu Molière avec les yeux de Freud <strong>et</strong> cela donne une comédiepsychanalytique fort amusante qui campe les personnages d’une famille bien amochée dontles névroses sont analysées par une experte, la Toin<strong>et</strong>te de Molière.Car comme on le sait, seule les servantes chez Molière sont les gardiennes du bon sens.Dans un décor expressionniste de drôles d’oiseaux caquètent dans la basse-courhitchcockienne tandis que Toin<strong>et</strong>te (Claire Chérel) tente de rendre à la raison un pèr<strong>et</strong>yrannique <strong>et</strong> hypocondriaque (Bruno <strong>La</strong> Brasca), une mère narcissique <strong>et</strong> méchante (EdithMonteil), une fille hystérique (excellente Diana <strong>La</strong>szlo), une tante obsessionnelle <strong>et</strong> prudefrappée de coprolalie ou syndrome de la Tour<strong>et</strong>te (hilarante Anaïs Tobelem) <strong>et</strong> un filsdisparu <strong>et</strong> dépressif (Paul Spera). Chacun incarne un personnage de Molière comme undouble (Argan, Alceste, Béline Lucinde, la comtesse d’Escarbagnac).Menée avec une belle alacrité, la comédie brossée à gros traits m<strong>et</strong> à vif les névrosesforcément sexuelles qui agitent les personnages de Molière, soulignant l’intuition géniale dudramaturge quant à la nature humaine. Freud a certainement lu l’auteur du Misanthrope.Un point de vue intéressant <strong>et</strong> riche d’enseignements dont le m<strong>et</strong>teur en scène StéphaneBraunschweig avait tiré un parti magistral dans sa mise en scène de Tartuffe.- M O L I È R E S U R L E D I V A N -Samedi 9 juill<strong>et</strong> 2011


THÉÂTRE AU VENTJust another Blog.lemonde.fr weblogMolière sur le divan d’après Molière <strong>et</strong> Freud, au THEATRE DU LUCERNAIRE.Ecriture <strong>et</strong> mise en scène : Michèle Brûlé. Scénographie : Claire Chérel. Création lumière : Lucie Cau<strong>et</strong>.Création sonore : <strong>La</strong>ure CrubiléDistribution : Claire Chérel, Bruno <strong>La</strong> Brasca, Diana <strong>La</strong>szlo, Edith Monteil, Paul Spera, AnaïsTobelem. Du mardi au Samedi du 6 Juill<strong>et</strong> au 7 Août 2011 à 18 H 30.Nous ne naissons pas tout nus, de sorte que si nous nous m<strong>et</strong>tons en tête de créerdes plats un peu originaux, nous devons malgré tout racler la gamelle ou essuyer lesplâtres des génies qui nous ont précédés.Michelle Brûlé, débordante de vitalité, n’y va pas de main morte pour préparer safarce. Que les théorèmes de Freud puissent paraître indigestes à certains, nous le savions déjà, mais qu’ilspuissent devenir comiques, par réaction au doux j<strong>et</strong> de la langue de Molière, nous le découvrons grâce auxeff<strong>et</strong>s de son avenante sorcière Toin<strong>et</strong>te, capable de déballer ses pains surprise à la demande.Et il faut croire qu’elle est forte la demande des affamés de psychologie. Freud <strong>et</strong> Molière se battent enduel, l’un en brandissant ses personnages les plus représentatifs, Argan, Alceste, Béline, Célimène, l’autreen faisant surgir Œdipe de l’eau trouble de nos misères sexuelles. Parce que Freud, grosso modo, neparlerait que sexe <strong>et</strong> que les comédies de Molière, sous le label de la psychanalyse, ne m<strong>et</strong>traient en scèneque de pauvres humains «malades» de vivre.Molière se serait sûrement moqué de Freud, ce médecin des âmes. Il l’aurait traité de charlatan. Quand àFreud, sans rancune, il eût pris Molière dans ses bras pour le remercier d’avoir amené sur sondivan, Alceste <strong>et</strong> Célimène.Michelle Brûlé se fait l’écho de c<strong>et</strong>te rencontre intempestive, un pavé dans la mare, laissant le choix auxspectateurs de définir qui du pavé, qui de la mare doit résister à l’eau des songes. Plouf, plouf, nous voicidans un rêve éveillé, à grands grelots de clichés ou de colliers de pacotille, enfantins, ombres <strong>et</strong> boufféesde chaleur confondues, afin de libérer en douceur nos fantasmes les plus éculés.Nous aurions parfois envie de demander à Toin<strong>et</strong>te d’où elle sort ce Freud. Est-ce donc le marchand d<strong>et</strong>apis du coin qui a le toup<strong>et</strong> de le battre devant nous, par pur narcissisme. Ça tombe bien ! Le saviez-vous ?Avant de devenir comédien, Molière avait été le tapissier du Roi, il avait pour rôle, oh combien privilégié,de s’occuper de la chambre de Louis XIV. Alors avec un peu d’imagination, nous pouvons visionner l’ombrede Freud rôder dans c<strong>et</strong>te chambre, autour du lit du Roi, tenant bon, n’est ce pas, la main de Molière.Du lit au divan, il n’y a qu’un pas ou quelques siècles, lesquels à grands coups de ciseaux dans le rideau,favorisent c<strong>et</strong>te belle échauffourée théâtrale, un spectacle drôle <strong>et</strong> grinçant, aux plans de scèn<strong>et</strong>ruculents, rabelaisiens où des comédiens inspirés se lèchent les babines avec Molière, en glissant sur lespeaux de bananes de Freud.Spectateurs, trop sérieux abstenez-vous ! Quand à vous, spectateurs qui rêvez de dépoussiérer au théâtreles hardes de Molière <strong>et</strong> Freud, allez donc les surprendre pendant leur remue-ménage au grenier duLucernaire, le Théâtre Noir. Vous n’en reviendrez pas !- M O L I È R E S U R L E D I V A N -Paris, le 9 Juill<strong>et</strong> 2011Evelyne Trân


Culture .Molière <strong>et</strong> ses angoisses12/07/2011 |Par Cécile Strouk (Membre Mon Figaro)Molière utilisait le rire pour corriger les vices de l’homme. Sans doute aussi pour sonder le mal qui le rongeait : lamélancolie. Avec Molière sur le Divan, la Compagnie Malomains essaie de décrypter les névroses de ce «génie de l’âmehumaine», sur fond d’enquête policière <strong>et</strong> d’analyse freudienne.Trois siècles séparent Molière de Freud. Pourtant, ils sont proches. Proches dans leur analyse des comportements«déviants» que sont l’hypocondrie, la mélancolie, l’hystérie, la coprolalie… Le premier les a décortiqués avec cynisme dansdes pièces de théâtre devenues incontournables. Le second a tenté d’en expliquer leurs origines au travers d’ouvrages quiont fondé les bases de la psychanalyse. L’évidence de leurs liens a conduit la Compagnie Malomains à réunir ces deux«créatures» dans une pièce à l’intitulé on ne peut plus clair : Molière sur le Divan. Le dramaturge est analysé via les maux deses principaux personnages de théâtre : on découvre un Argan libidineux, hypocondriaque <strong>et</strong> tyrannique, une Lucind<strong>et</strong>orturée par un mutisme <strong>et</strong> une virginité aliénante, une Béline fourbe, narcissique <strong>et</strong> sado-masochiste, une Comtessed’Escarbagnas atteinte d'un syndrome de la Tour<strong>et</strong>te très connoté, un Alceste dépressif…Recomposée «de toutes pièces», c<strong>et</strong>te famille imaginaire se r<strong>et</strong>rouve sur une scène sombre, dotée de quatre panneauxblancs qui jouent avec les ombres <strong>et</strong> d’une table en guise de divan. Le nœud de l’histoire ? Le fils a disparu <strong>et</strong> revient pourtuer son père. Pour c<strong>et</strong>te famille atteinte d’un complexe oedipien fort, c'est l'occasion de laisser éclater ses névroses, enclamant les répliques des plus grandes œuvres de Molière : Le Malade Imaginaire, Le Médecin malgré lui, Le Misanthrope.L’auteure <strong>et</strong> m<strong>et</strong>teuse en scène, Michelle Brûlé, a confié la "gestion" de ce tableau loufoque de névroses à Toin<strong>et</strong>te, laservante, interprétée par Claire Chérel. Avec une voix assurée, elle mène l'enquête, présente la situation, les personnages,les analyse, les observe, se mêle aux saynètes pour essayer de régler les tensions intestines, <strong>et</strong> communique avec lespectateur, comme si elle menait une séance d’analyse devant ses yeux…Sur fond de sexualité contrariée <strong>et</strong> de culpabilité, «noyau de toutes nos névroses», la pièce est au départ déroutante.D’autant que ça démarre sur les chapeaux de roues ! Au milieu de la scène, on voit un homme – Molière – se fairedéshabiller par trois personnages habillés de costumes qui font référence aux médecins du XVIIe siècle : de grandes robesnoires avec des masques à «bec», censés protéger de la peste. Ces «médecins» bougent <strong>et</strong> parlent comme des oiseaux,symbole de la sexualité chez Freud. Ils s’excitent autour du pauvre homme, le maltraitent, font ressortir ses angoisses. Puis,peu à peu, les personnages prennent forme. <strong>La</strong> pièce prend alors sens, <strong>et</strong> s'appuie, de façon crescendo, sur un humourdécalé qui fait mouche. Les personnages, avec leurs masques, leurs costumes <strong>et</strong> leurs attitudes, s’inspirent de la comediadell’arte <strong>et</strong> des farces de Molière : chaque névrose est poussée à bout, les répliques fusent, les personnages tournoient,s’agitent, se disputent, se confrontent, les pulsions sexuelles sont mimées par des gestes obscènes… Ce cauchemar tragicomiqueest si bien ficelé que ça en devient presque fantasmatique.Ce n’est qu’après une heure de folie furieuse qu’on souffle, l’haleine ayant été tenue tout ce temps par des comédiensdoués <strong>et</strong> une mise en scène visuellement très réussie.- M O L I È R E S U R L E D I V A N -


13.07.2011Molière sur le Divan d’après Molière <strong>et</strong> FreudLUCERNAIRE53, rue Notre Dame des Champs75006 PARIS(M° N.D.des Champs)Loc. 01 45 44 57 34www.lucernaire.frEcriture <strong>et</strong> mise en scène : Michelle Brûléavec Claire Chérel, Bruno <strong>La</strong> Brasca, Diana <strong>La</strong>szlo, Edith Monteil, Paul Spera, AnaïsTobelem.Il fallait oser le faire ! soum<strong>et</strong>tre Molière à la psychanalyse <strong>et</strong> commencer le spectacle endemandant au spectateur de s'endormir ... ces deux démarches là, sont pour le moins atypiques.Masques blancs, incursions dans la salle, Alceste sur le divan (de vous à moi, il le méritait bien)certain personnage féminin fera même plus que friser la crise d'épilepsie ... bref, le spectacle seveut déjanté <strong>et</strong> cependant porte joyeusement à réfléchir. Car enfin, l'hystérie des vierges n'estelle pas tout simplement due à la perversion du père ? ... Je vous vois déjà vous insurger, aussigardons nous de généraliser.Dérapages verbaux, pour tout dire, propos assez verts, lapsus révélateurs (comme chacun sait) <strong>et</strong>tenez, tant qu'on y est, Gilles de la Tour<strong>et</strong>te sera même mis à contribution. Pas lui, bien sûr maisses symptômes.Dans la foulée, nous apprenons que " le mélancolique aime contre lui-même, ce qui le pousse à lapassion " Fichtre ! Voilà qui explique tout (ou presque) surtout quand l'auteur affirme que pour lenévrosé, " la réalité psychique a plus d'importance que la réalité matérielle. " Vous m'en direz tant !J'ai l'air de railler comme cela mais pour tout vous avouer, je me suis amusée comme une p<strong>et</strong>itefolle <strong>et</strong> tous les spectateurs présents ont fait de même. Les comédiens sont formidables faisantpreuve d'une énergie <strong>et</strong> d'un rythme dynamisant. On prend un plaisir iconoclaste à les voir <strong>et</strong>entendre, bref - ne laissez surtout pas passer ce moment de pur bonheur en allant bien vite lesapplaudir. C'est simple, quand j'y repense, j'en ris encore ...Simone Alexandre- M O L I È R E S U R L E D I V A N -


Critique - Théâtre - ParisMolière sur le divanUne analyse perturbantePar Jennifer MayeurPublié le 14 juill<strong>et</strong> 2010Mélange de Molière, de Freud, d’Œdipe, de Shakespeare… c<strong>et</strong>tepièce donne à voir un ensemble de troubles psychiques, mis enscène <strong>et</strong> analysés par un personnage mystérieux joué par lascénographe elle-même.On passe d’une maladie à l’autre, avec ou sans masque,rythmés par des jeux d’ombres <strong>et</strong> des images fortes. Un maladeimaginaire revu plus de trois siècles après sa création, avec toutesles avancées dans la recherche psychologique, qui expliquefinalement bien des choses, mais qui n’en font pas moins dessyndromes dérangeants.Un père hypocondriaque, une mère narcissique, une fillehystérique, un fils mélancolique <strong>et</strong> une tante souffrant de coprolalie(syndrome Gilles de la Tour<strong>et</strong>te), c<strong>et</strong>te pièce donne à voir unefamille en perdition totale, ne se comprenant pas, <strong>et</strong> offrant toutec<strong>et</strong>te folie au spectateur. Reine de la pièce, la servante semble tirer les ficelles. Elle analyse, expliquedans son jargon médical freudien ce qui se passe devant nos yeux, en marquant des temps d’arrêt quistoppent parfois trop brutalement l’évolution des comédiens.On ne peut que tirer son chapeau aux acteurs. Plongés dans c<strong>et</strong>te pièce difficile à saisir si l’onne connait pas les troubles de chacun, ils offrent une dynamique sans faille à ces différents maux. Lerefus, la frustration sexuelle, l’inceste, l’étouffement du père, la simulation, la névrose, se mêlent à unecacophonie de textes entre Molière <strong>et</strong> Freud. Une touche de drame Shakespearien <strong>et</strong> Œdipien vientcompliquer l’affaire, qui fait tomber dans la folie la plus complète c<strong>et</strong>te pièce sans queue ni tête. On enperd le fil <strong>et</strong> on ne parvient pas à prendre du recul. L’humour se marie avec la maladie, si bien que celaen devient parfois perturbant. On soulignera tout de même l'audace de c<strong>et</strong>te troupe qui s'attaque nonseulement à un thème difficile, mais qui s'appuie aussi sur des textes <strong>et</strong> auteurs si compliqués à marier.- M O L I È R E S U R L E D I V A N -


Blog Marie Ordinis15 juill<strong>et</strong> 2011Molière sur le divand’après Molière <strong>et</strong> Freud (comédie monstre)Ecriture <strong>et</strong> mise en scène de Michelle Brûlé, scénographie <strong>et</strong> costumes de Claire ChérelLe titre, ce d’après Molière <strong>et</strong>… racole un peu, mais à côté de Molière <strong>et</strong> de Freudaurait envoyé aux catacombes ce spectacle que votre arrière-grand-mère qui encach<strong>et</strong>te de ses parents avait lu Freud aurait qualifié de ‘tordant’. Tordant parce queprésentant des ‘tordus’ n’est- ce pas ? Ces obsédés libidineux, névrosés <strong>et</strong> autreshyper-hystériques démasqués par ce Sigmund que leur descendance a découvertsen classe de philosophie terminale mais que Poquelin nous avait fait fréquenter aulycée.<strong>La</strong> compagnie Malomains, (applaudir frénétiquement <strong>et</strong> comme devant un muséefaire une queue insensée pour, à leur sortie de scène, pouvoir serrer celles descomédiens) nous offre un divertissement en noir <strong>et</strong> blanc. Donc blancs : lespanneaux d’étoffe derrière lesquels gesticulent systématiquement des médecins auxsilhou<strong>et</strong>tes noires avec becs de faucons <strong>et</strong> nez pour médecins moliéresques reniflantla pestilence de leurs patients. Ils sont six comédiens : un monsieur d’âgerespectable, tenue blanche mi-uniforme d’infirmier, mi-salwar kamiz, plus un jeunehomme à cheveux longs au visage mélancolique pour Saint-Suaire, <strong>et</strong> quatrefemmes qui gigotent : mère, fille, sœur, belle-mère ou tante, visiblement toutes trèsatteintes. Mène la danse la soubr<strong>et</strong>te Toin<strong>et</strong>te en courte robe noire, tablier <strong>et</strong>dessous blancs, voix <strong>et</strong> sourire gracieux. <strong>La</strong> mayonnaise prend avant même sapremière moutarde.<strong>La</strong> table centrale : divan du psy, est revêtue de nappes soyeuses ; défricotées l’uneaprès l’autre, une d’entre elles passera au rouge. Les messieurs, en caleçons <strong>et</strong>torses nus s’y feront fricoter, l’homme aux cheveux longs y hurle, gémit, <strong>et</strong> lesdames en robes avec hauts en dentelles de même. Le jeune homme triste auxcheveux longs tousse, hurle, <strong>et</strong> derrière les panneaux-pendrillons ça s’embrasse <strong>et</strong>ça s’embrase.« Marier ma fille à son médecin » : cher vieil Argan allez donc consulter pendant quenous hurlons de rire, <strong>et</strong> ne vous inquiétez surtout pas, votre catharsis est tout-à-faitenvisageable.Quand Claire Chérel, directrice artistique, scénographe <strong>et</strong> meneuse de jeu fait minede rendre son tablier, nous sommes au tapis <strong>et</strong> ravis comme vous le serez aussi.- M O L I È R E S U R L E D I V A N -


Actualité théâtraleJusqu’au 27 aout au Lucernaire3 aout 2011" MOLIÈRE SUR LE DIVAN "Et si l’on revisitait Molière en compagnie de Freud ? ExaminerArgan, Lucinde, Célimène ou Alceste avec les lun<strong>et</strong>tes de Freud, c’estdévoiler la racine sexuelle de leurs travers <strong>et</strong> prendre plaisir à regarderen eux les malades que nous pouvons être. Sous le masque de lacomédie, le thème de la mélancolie parcourt le théâtre de Molière. Al’écoute des extraits du Malade imaginaire, du Misanthrope ou duMédecin malgré lui, c’est la comédie des névroses qui défile sous nosyeux.Michèle Brûlé, dont nous avions déjà aimé <strong>La</strong> ballade de Simone,nous propose ici une enquête oedipienne où les personnages deMolière se télescopent avec le bon sens de Toin<strong>et</strong>te qui, en maîtressedu jeu, troque son costume de soubr<strong>et</strong>te pour celui du psychologue.<strong>La</strong> mise en scène de Michèle Brûlé conserve l’esprit de la farce <strong>et</strong> dela comédie. <strong>La</strong> scénographie de Claire Chérel fait la part belle au rêve.Des panneaux blancs masquent les zones de tabou <strong>et</strong> les personnages,quand ils ne sont pas au centre de la scène, apparaissent en ombreschinoises ou par flashs pour nous révéler leurs fantasmes. Le décor renvoie à l’expressionnisme toutcomme la stylisation du jeu, les costumes influencés par les codes vestimentaires actuels, soulignent lacapacité des personnages de Molière à traverser les époques. Parfois les personnages revêtent des masques« à bec », allusion aux médecins de la peste du XVIIème siècle, mais aussi transformation en oiseaux queFreud liait aux cauchemars.Les acteurs nous entraînent joyeusement dans leurs délires. Il y a le vieillard hypocondriaque (Bruno <strong>La</strong>Brasca), la belle-mère narcissique (Edith Monteil), la fille hystérique (Diana <strong>La</strong>szlo, très drôle dans seschangements de registres), la tante frustrée (excellente Anaïs Tobelem, complètement déjantée) <strong>et</strong> le filsdélirant <strong>et</strong> dépressif (Paul Spera). Claire Chérel excelle en Toin<strong>et</strong>te, la servante <strong>et</strong> l’analyste des travers deses maîtres.Entrez avec délice dans c<strong>et</strong>te comédie des névroses humaines !Micheline Roussel<strong>et</strong>- M O L I È R E S U R L E D I V A N -


Molière sur le divan, mise en scène par Michelle Brûlé au Théâtre du LucernaireMolière sur le divanEcriture <strong>et</strong> mise en scène de Michelle BrûléAvec Claire Chérel, Bruno <strong>La</strong> Brasca, Diana <strong>La</strong>szlo, Edith Monteil, Paul Spera <strong>et</strong> AnaïsTobelem.Au Théâtre du Lucernaire, jusqu'au 27 août 2011, du mardi au samedi à 18h30.« On meurt de médecine <strong>et</strong> de non de maladie », Molière.L'analyse que Molière portait sur les médecins <strong>et</strong> la pratique de la médecinen'était point élogieuse. Les praticiens soignaient, in situ, sans vraiment étudier la pathologie. Au XVIIe siècle, soignern'était pas soulager, mais rassurer.L'esthétique de la pièce, c'est l'expression du flou artistique de la scénographie accrochée à des panneaux blancs, derrièrelesquels l'ombre des tabous expurgent la vérité. Les costumes s'appareillent idéalement à la mise en scène. Les médecins separent de masques contre la peste au nez proéminent <strong>et</strong> portent de grandes robes noires pour mieux se soustraire à lapestilence. <strong>La</strong> mise en scène concentre les eff<strong>et</strong>s purgatoires de la mélancolie transmise par les différentes formes de maladiesnévrotiques contrastant entre l’hystérie, l’hypocondrie, la frustration sexuelle.Michelle Brûlé a écrit Molière sur le divan avec les doigts de Molière <strong>et</strong> les yeux de Sigmund Freud. Le récit intimiste d’unefamille reconstituée autour de personnages affectés directement par une névrose ou infectés par la déficience fictive de l’autre.Un différé sensoriel qui prend forme dans le corps <strong>et</strong> l’esprit de la comédie-malade de Molière, une écriture parturiente desymptômes imaginaires <strong>et</strong> atrabilaires. Dans les pièces de Molière, le bonheur, c’est d’être malade ou le bonheur de la maladiepréservée par ses soins.En ouverture de la pièce, une servante invite le public à fermer les yeux, poser les mains sur les cuisses. Elle compte un, deux,trois, quatre, cinq <strong>et</strong> fiat lux sur la scène surmontée d’une table autour de laquelle prennent place six convives. Le pères’installe comme l’exige la coutume en bout de table. Il incarne Argan, le malade imaginaire. Toin<strong>et</strong>te, au service du pèrebilieux, prend l’apparence d’un médecin improvisé. Elle ordonnance conseils, prescrit la posologie de la thérapie à suivre <strong>et</strong>prépare consciencieusement le nécessaire à la purge. Médecine maison où l’ironie coagule en dérision les acteurs de la santé.Bruno <strong>La</strong> Brasca interprète à souhait un Argan hypocondriaque. <strong>La</strong> maladie stygmatise un conflit envahissant entre forintérieur <strong>et</strong> pulsion déviée. Claire Chérel est parfaitement convaincante dans le rôle de Toin<strong>et</strong>te. L’observation <strong>et</strong> l’analyse luiconfèrent une attitude ostentatoire. Lucinde joue le rôle de la fille hystérique. Elle est mu<strong>et</strong>te depuis que son père lui a refuséla main de Léandre. Le père, médecin pas malgré lui, s’offusque du déraisonnement comportemental de Lucinde. Il la tiraillepour l’extirper de ce silence qui l’isole du monde. Pourtant, Diana <strong>La</strong>szlo ne joue pas la comédie pour rien car elle feint lamaladie. Parodie sans parole à la farce médicale de Molière. L’hystérie ainsi vue de l’œil de Freud dénonce un malaisepsychique, lequel génère une angoisse exprimée par le corps. Manifestation somatique due à un mal-être psychologique.Beline est la belle-mère avide <strong>et</strong> tyrannique dans Le Malade imaginaire. Le rôle d’Edith Monteil s’inscrit dans un registre oùla cruauté morale s’investit dans une volonté de nuire à l’autre. Une forme de domination castratrice réfléchie <strong>et</strong>machiavélique. Une prestation de qualité <strong>et</strong> effrayante.<strong>La</strong> Comtesse d’Escarbagnas est considérée par les contemporains comme le penchant de Monsieur de Pourceaugnac. <strong>La</strong>veuve noble quitte sa province pour venir fréquenter le cercle très fermé de la haute société parisienne. Avec excès, elle sevante d’avoir appris les bonnes manières chez les gens de ce monde. Si le ridicule ne tue pas, il est navrant. Anaïs Tobelemtraduit sans fausse pudeur le sentiment de frustration qui obsède l’esprit de la comtesse d’Escarbagnas. <strong>La</strong> libido se manifestesous la forme d’un conflit où le désir sexuel est évident. Il convient de l’appâter comme le pêcheur amorce le poisson. Alcesteest le fils mélancolique dans Le Misanthrope. Vertueux de nature à l’égard de la gente féminine, il critique à mots découvertsles bassesses morales de la société. Il déteste l’hypocrisie portée sous les jupons en dentelle <strong>et</strong> les perruques farinées de laCour. Paul Spera incarne de corps la mélancolie. Indigné <strong>et</strong> révolté, dépressif <strong>et</strong> délirant, il tient un rôle essentiel dansl’articulation de c<strong>et</strong>te pièce.L’analyse des personnages de Molière sur le divan est l’accord parfait concédé à ces corps qui parlent <strong>et</strong> n’arrivent pas àtraduire en mots l’expression de la mélancolie. L’exégèse de ces mélancolies psychogènes sur le papier est l’exploration enprofondeur des variétés de maladies névrotiques. Michelle Brûlé n’a pas eu besoin du Vidal pour écrire <strong>et</strong> m<strong>et</strong>tre en scènec<strong>et</strong>te pièce qui désincarne les protagonistes des comédies malades de Molière ; lesquels étalent sur scène leur syndromepsychosomatique vu par l’œil critique de Freud. Molière sur le divan propose un excellent suj<strong>et</strong> théâtral conjuguant farce<strong>et</strong> force de deux écritures <strong>et</strong> de quatre mains, interprété par six comédiens de talent.- M O L I È R E S U R L E D I V A N -Philippe Delhumeaule 16 aout 2011


holybuzzThéâtre : Molière sur le divanmercredi 17 août 2011, par Pierre François« Molière sur le Divan » est une pièce étrange, un « concept » selon certains. Bien jouée elle est surtouttrahie par son titre : il ne s’agit nullement d’une savoureuse psychanalyse de Molière à travers ses œuvres.On est plutôt face à un carambolage maîtrisé entre ce que notre auteur national a apporté à la sciencepsychologique <strong>et</strong> une personnification des principales névroses selon Freud.Car Molière a fait avancer la médecine ! Non pas celle des saignées <strong>et</strong> des clystères (était-ce de lamédecine ?), mais celle des « humeurs ». On croyait alors que le sang rendait jovial, la phlegme (liquidedu cerveau) lymphatique, la bile anxieux <strong>et</strong> l’atrabile (liquide de la rate) mélancolique. Or, pour lui, dans lemalade imaginaire (qui décrit une névrose obsessionnelle) si le corps rend fou, c’est qu’il y a un lien entrela passion – donc l’univers psychique – <strong>et</strong> la maladie. Freud inverse la proposition <strong>et</strong> montre comment lavie psychique influe sur l’organique, notamment dans le cas de l’hystérie, du narcissisme, de la phobie...<strong>La</strong> pièce commence avec la personnification de symptômes qui jouent des fragments de Molière m<strong>et</strong>tantbien en relief la façon dont il avait déjà compris l’existence d’une vie psychique. Puis, ce sont les névroses,déjà pressenties par Molière, qui seront mimées, avec l’intervention d’un récitant qui commentel’évolution possible de ces maladies. On voit ainsi débarquer une famille étrange avec le pèreHypocondrie, sa femme Narcissisme, la sœur Coprolalie (maladie de Gilles de la Tour<strong>et</strong>te), la filleHystérie <strong>et</strong> le fils Mélancolie. Le personnage de la frustrée qui passe son temps à faire des lapsus pour direson désir sexuel dans un contexte social qui interdit d’en parler est particulièrement réussi. De temps entemps, la pièce s’interrompt <strong>et</strong> une soubr<strong>et</strong>te vient expliquer <strong>et</strong> commenter le comportement de l’un oul’autre des protagonistes. Mais toujours la pièce garde ce ton de légèr<strong>et</strong>é, même lorsqu’elle nous rem<strong>et</strong> enmémoire la définition des troubles s’exprimant sur scène. Ce en quoi on reste proche de Molière, dont lasatire était parfaitement documentée <strong>et</strong> maîtrisée médicalement parlant.Pierre FRANCOIS- M O L I È R E S U R L E D I V A N -


CULTURE Aujourd'hui à 16h00Le psy-show de MolièreJusqu'au 27 août au Lucernaire, l'univers du dramaturge est passé à la moulin<strong>et</strong>te freudienne dans«Molière sur le divan», écrite <strong>et</strong> mise en scène par Michelle Brûlé.Par GÉRALDINE CIROTL'équipe de la pièce «Molière sur le Divan» jouée au Lucernaire jusqu'au 27 août. (DR)Ce n'est pas comme au théâtre, c'est le théâtre. <strong>La</strong> «scène primitive», ou «originaire», qui est ladécouverte par l'enfant de l'acte sexuel, fonde, dans la théorie de Freud, les névroses infantiles <strong>et</strong>c'est d'elle que découle l'histoire complexe de nos déraillements. <strong>La</strong> scène hante nosreprésentations, dicte souvent le jeu des relations sociales, si bien que la psychanalyse selon Freuddevient la description d'une essence de la vie humaine comme théâtrale. Aussi était-il naturel que l<strong>et</strong>héâtre s'en saisisse. Voilà qui est fait - <strong>et</strong> bien fait - avec Molière sur le Divan, une pièce écrite <strong>et</strong>mise en scène par Michelle Brûlé, à découvrir jusqu'au 27 août au Lucernaire.On y r<strong>et</strong>rouve de vieilles connaissances, tels Alceste, Lucinde, Béline, Argan, ou encore la Comtessed'Escarbagnas ; mais avec un air étrange qui indique le basculement. Certes, les amours juvénilescontrariées par des vieillards grincheux sont, comme autrefois chez Molière, protégées par desval<strong>et</strong>s astucieux (ici Toin<strong>et</strong>te, servante aux intentions troublantes). Entre jeu <strong>et</strong> didactisme, cespersonnages nous apparaissent néanmoins sous un jour nouveau : réduits à l'état d'essencestyranniques (mélancolie, narcissisme, hypocondrie, hystérie, frustration...), ils incarnent le principefreudien selon lequel ces dernières sont les rôles que nous jouerons toujours, incapables que noussommes d'être les m<strong>et</strong>teurs en scène de notre propre existence.Interprétant ce qui se déroule sur scène <strong>et</strong> s'adressant directement au public, Toin<strong>et</strong>te dévoile tout(refoulement, régression, sublimation, <strong>et</strong>c.), jusqu'au questionnement qui donne le vertige : queveut-elle, c<strong>et</strong>te Parque en habit de bonne qui semble régner sur la destinée de c<strong>et</strong>te famille, c<strong>et</strong>tefileuse qui étire le ruban noir de l'angoisse, coupe, castre, se rajoutant à la scène comme surmoitout-puissant ?- M O L I È R E S U R L E D I V A N -


NOTRESCENEMOLIÈRE SUR LE DIVAN .Du 6 juill<strong>et</strong> au 27 aout 2011Lucernaire - Paris<strong>La</strong> compagnie Malomains nous gratifie au Lucernaire d’unecomédie « monstre » <strong>et</strong> déjantée dont les pères spirituels senomment Molière <strong>et</strong> Freud. Jugez du peu. Ce savant mélangenous conduit à décrypter les maladies du corps <strong>et</strong> de l’esprit àtravers les personnages stéréotypés d’une famille sortie toutdroit du panthéon de Molière. C<strong>et</strong> ensemble conçu avec unhumour décalé assure un spectacle original <strong>et</strong> jubilatoire.Le délire, omniprésent dans c<strong>et</strong>te farce, trouve son originalité dans lesprésentations du désir <strong>et</strong> de la sexualité en général. Les personnagesde c<strong>et</strong>te joyeuse troupe arborant des masques blancs à bec <strong>et</strong> sedandinant, à la façon de gallinacées, recherchent dans la salle un homme à ausculter, qui sera le réceptacle deleurs désirs. Si la symbolique des oiseaux rejoint le thème de la sexualité, le ton de la pièce est donné. A traversla psychologie très marquée de cinq personnages d’une famille « molieresque », Michelle Brulé s’en donne àcœur joie pour convoquer les pathologies les plus célèbres. Ainsi, c<strong>et</strong>te famille dominée par un père tyrannique <strong>et</strong>hypocondriaque est composée d’une fille, vierge en crise, d’un fils dépressif, d’une tante obsessionnelle <strong>et</strong> d’unebelle-mère sadomasochiste. Creusant les caractères de personnages dignes d’une comédie de Molière, MichelleBrulé les invite tous sur le divan. Une narratrice, Toin<strong>et</strong>te, maitresse du jeu, interrompant l’action de la pièce <strong>et</strong>suspendant l’action à son gré pour la bonne compréhension des spectateurs, mène l’enquête. Mais sonobstination à enquêter est-elle dépourvue d’intérêt ?Les costumes reflètent l’univers du XVIIe ou les médecins apparaissaient autour de leurs victimes telles desvautours vêtus de noir <strong>et</strong> flairant la mort. Les masques à bec étaient portés par les médecins car ils étaientsupposés les protéger de la peste. Les personnages de c<strong>et</strong>te pièce sont tantôt habillés de noir, tantôt revêtus demasques blancs. C<strong>et</strong>te contradiction de couleur induit une différence de comportement. Mais c<strong>et</strong>te apparence esttrompeuse car le conscient <strong>et</strong> l’inconscient ne sont qu’une <strong>et</strong> même face de l’individu.L’originalité de c<strong>et</strong>te pièce qui commence comme une séance de sophrologie témoigne du soin apporté à c<strong>et</strong>temise en scène <strong>et</strong> se distingue par une recherche constante d’originalité. Le public en est conscient car lespersonnages entr<strong>et</strong>iennent avec un jeu de complicité décalé propre à animer le spectacle en salle.<strong>La</strong> scénographie apporte un sens à c<strong>et</strong>te comédie en distinguant les personnages en ombres chinoises derrièredes paravents transparents. Elle se prête en m<strong>et</strong>tant en valeur la part d’ombre que revêt l’inconscient de sa partvisible, le conscient.Les comédiens, sans exception, jouent juste c<strong>et</strong>te partition un peu folle en nous embarquant dans un monde bienparticulier où le langage de Molière est passé au crible de l’analyse freudienne. Ce parti pris de typer lespsychologies de chacun des membres de la famille donne à chaque comédien la faculté de s’épanouir dans leurrôle pour le plus grand bonheur du public. Si le rire emporte tout <strong>et</strong> guérit les tracas quotidiens, ce spectacle nousen apporte la preuve.<strong>La</strong>urent Schteiner- M O L I È R E S U R L E D I V A N -

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