Eraritjaritjaka - Théâtre Vidy Lausanne

Eraritjaritjaka - Théâtre Vidy Lausanne Eraritjaritjaka - Théâtre Vidy Lausanne

Season 2012-2013<strong>Eraritjaritjaka</strong>musée des phrasesDe/ By/ Von Heiner GoebbelsDeutschlandfunk (FR)21.04.2004<strong>Eraritjaritjaka</strong><strong>Eraritjaritjaka</strong>Le musicien et metteur en scèneallemand Heiner Goebbels, jamaisà court de surprises, nous interpelleet nous intrigue cette fois-ci à l’oréemême de son univers magique.Comment s’en tirer à la caisselorsqu’une œuvre a pour titre « <strong>Eraritjaritjaka</strong>» ? Un mot plus facile àdire qu’à écrire, mais qu’il faut avoirdéchiffré correctement avant des’aventurer à le prononcer. Cet adjectifde la langue aranda, celle desaborigènes australiens, est le titrede la dernière création de HeinerGoebbels. Sa pièce de six minutespour quatuor à cordes évoque unétat « tout empli de l’aspiration àquelque chose qui s’est perdu ». Lanouvelle production du Théâtre <strong>Vidy</strong><strong>Lausanne</strong> réussit pourtant à combler,en une heure et demie, tousles désirs du spectateur. Une foisde plus, c’est cette infatigable officinedu théâtre contemporain qui,sous l’égide de son directeur RenéGonzalez, donne sur les rives du Lémanle coup d’envoi d’une tournéemondiale. Par la mystérieuse alchimiedu lieu, la beauté du paysagealpin semble se transformer en unebeauté artistique raffinée. Le spectacles’inscrit tout d’abord dansl’ambiance stricte, conventionnelle,d’une soirée de concert. Mais lespièces pour quatuor à cordes deChostakovitch, Ravel et autres s’interrompentbien vite. Un hommeen complet gris fait exactement ceque l’on ne devrait pas faire, il s’immiscedans la musique avec desmots, il parle sur la musique. Et cequ’il dit, ce n’est pas rien ; il jettedes bribes de philosophie dans lessilences et sur les notes, il dit salutte pour comprendre le monde etcomprendre l’homme. Jouer unepartition, réfléchir sur le cours deschoses, ces deux activités sont légitimes,mais faut-il vraiment qu’ellesse fassent ensemble ? Pourtant, pasun rappel à l’ordre, car la confrontationdes disciplines est voulue, c’estla bataille des arts pour une formenouvelle d’interaction – la culturede l’archet contre celle des mots.Le ton est donné. Les esprits chagrinsvoient le sol noir disparaîtresous leurs pieds, la blancheur durien se déploie, blancheur, aussi,du grésillement de la bande vierge.L’acteur tient un discours mordantsur la toute-puissance du chef d’orchestre,le quatuor fait silence, unefaçade de maison, blanche elle aussi,se déroule en fond de scène. Al’avant-scène, un caméraman vientchercher l’acteur pour l’emmeneravec lui, exit le fauteur de troubles,mais à peine en sommes-nousdébarrassés que le revoici, plusgrand que nature : les images dela caméra disparue sont projetéessur la façade. Nous voyons l’acteurAndré Wilms traverser à grands pasle foyer du théâtre, rouler en taxidans <strong>Lausanne</strong>, acheter un journal,entrer dans son petit appartement.Là, le grand ordonnateur de l’âmeuniverselle redevient simple citoyen,un homme ordinaire qui coupe desoignons, se prépare une omelette,regarde le journal télévisé. HeinerGoebbels agrège les textes choisisd’Elias Canetti, prix Nobel de littérature1981, en un instantané, sorte deportrait de l’artiste en homme vieillissant.Par la description minutieusequ’il en fait, le loup solitaire accroîtencore sa solitude. Et puis voici toutà coup les musiciens installés danssa bibliothèque. Comment est-cepossible ? Le Quatuor Mondriaand’Amsterdam – trois hommes et unefemme – n’a pas quitté la scène, ilest resté avec nous pour accompagner,d’une chevauchée à travers lerépertoire pour quatuor à cordes duXXe siècle, le vagabondage hors dutemps du philosophe. Ils nous ontbien eus, Heiner Goebbels, maîtrede l’illusion, et Klaus Grünberg, lescénographe et créateur lumière quil’accompagne depuis des années.Ce qui nous semblait très éloignéétait en réalité tout proche. Le cinéma,ce n’était que du théâtre surgrand écran. L’ébahissement est là,et le rire libérateur. Ebahissementdevant les chausse-trappes qui sedissimulent sous une surface lisse,devant tant de musique au théâtre,tant d’insolence dans le sérieux,ébahissement devant le sublimeau cœur de la banalité, les chosessimples racontées de manièrecompliquée, et les choses compliquéessi simples à décrypter, tantelles sont génialement dites. HeinerGoebbels, dans ce spectacle,a réfréné ses élans de musicien ; iln’en apparaît que plus brillammentcomme un artiste total de la scènethéâtrale.Joachim Johannsen


Season 2012-2013<strong>Eraritjaritjaka</strong>musée des phrasesDe/ By/ Von Heiner GoebbelsDeutschlandfunk (DE)21.04.2004<strong>Eraritjaritjaka</strong>Der Frankfurter Musiker und RegisseurHeiner Goebbels, der immer füreine Überraschung gut ist, machtes diesmal schon vor dem Eintrittin sein magisches Universumspannend. Was sagt man an derKasse, wenn ein Werk «<strong>Eraritjaritjaka</strong>»heisst? Das ist leichter zu sagenals zu schreiben, aber vor demAussprechen muss man es erst einmalkorrekt gelesen haben. Das Adjektivaus Aranda, der Sprache deraustralischen Ureinwohner, ist derTitel der neuesten Komposition vonHeiner Goebbels. Das 6-minütigeStück für Streichquartett bezeichneteinen Zustand «voller Verlangennach etwas, das verloren gegangenist».In der anderthalbstündigen Produktiondes Théâtre <strong>Vidy</strong> <strong>Lausanne</strong>werden dem Zuschauer allerdingsalle Wünsche erfüllt. Die unermüdlicheBrutstätte zeitgenössischenTheaters direkt am Ufer desGenfer Sees gibt unter der Ägidevon Direktor René Gonzalez wiedereinmal den Startschuss für eineWelttournee. Die geheimnisvolleChemie des Ortes setzt offenbar dieNaturschönheit der Alpenlandschaftdirekt in raffinierte Kunstschönheitum. Das Setting der Veranstaltungist die strenge, konventionelleAtmosphäre eines Quartettabends.Was Schostakovitsch, Ravel undanderen für vier Streicher schrieben,wird aber schnell aufgebrochen. EinMonsieur im grauen Dreiteiler tutDinge, die man nicht tun sollte, erredet dazwischen, er redet drauf aufdie Musik. Was er sagt, hat Niveau,er wirft philosophische Brocken indie Pausen und auf die Noten, erringt um Weltverständnis und Selbstverständnis.Beide Tätigkeiten sind legitim, dasSpiel aus der Partitur wie das Nachdenkenüber den Lauf der Welt,nur: müssen sie denn gleichzeitigstattfinden? Aber kein Ordnungsruferschallt, denn der Widerstreitder Disziplinen ist gewollt, das istder Kampf der Künste um neuesZusammenwirken - Streichkulturgegen Sprechkultur. Der Tarifdes Abends ist ausgegeben. DenStreithähnen wird der schwarze Bodenunter den Füssen weggezogen,das weisse Nichts tut sich auf,das weisse Rauschen des leerenBandes. Der sprechende Mann hälteinen bissigen Vortrag über die Allmachtdes Dirigenten, das Quartetthat Tacet, eine weisse Hausfassadefährt herunter.Vorne links an der Rampe holt einKameramann den Schauspieler ab,wir sind ihn los, den Störenfried,aber da taucht er schon wieder auf,überlebensgross. Die Bilder derverschwundenen Kamera werdenauf die Hauswand projiziert.Wir sehen, wie der SchauspielerAndré Wilms durch das Theaterfoyerstürmt, im Taxi durch <strong>Lausanne</strong>fährt, eine Zeitung kauft,seine enge Wohnung betritt. Dortwird der grosse Teilhaber am Weltgeistzum kleinen Normalbürger,der Zwiebeln schneidet, ein Omelettkocht und Tagesschau guckt.Heiner Goebbels drängt die lockergesammelten Texte von Elias Canetti,dem Literaturnobelpreisträger1981, zusammen zu einer Momentaufnahme,dem Porträt des Künstlersals alternder Mann. Der einsameWolf macht seine Einsamkeitnoch grösser, indem er sie minutiösbeschreibt.Dann plötzlich sitzt das bekannteStreichquartett in seiner Bibliothek.Das kann nicht sein. Denn die dreiHerren und die eine Dame des AmsterdamerMondriaan-Quartetts sinddoch bei uns im Theater gebliebenund haben den Echtzeitausflug desPhilosophen mit ihrem Ritt durch dieQuartettliteratur des 20. Jahrhundertsbegleitet.Wir sind dem IllusionskünstlerHeiner Goebbels und seinem langjährigenBühnen- und LichtdesignerKlaus Grünberg voll auf denLeim gegangen. Was uns weit entfernterschien, war ganz naheliegend.Das Kino war doch nur Theaterauf der Leinwand. Verblüffungmacht sich breit, befreiendesGelächter. Verblüffung über die Fallgrubenin der glatten Oberfläche,über soviel Musik im Sprechtheater,über soviel Frechheit im Seriösen,über das Erhabene im Banalen,über das Einfache, das komplizierterzählt wird, über das Komplizierte,das genial einfach zu entschlüsselnist. Heiner Goebbels hat sichdiesmal als Komponist zurückgenommen,umso glänzender sehenwir ihn als theatralischen Gesamtkunstwerkerbestätigt.Joachim Johannsen


Season 2012-2013<strong>Eraritjaritjaka</strong>musée des phrasesDe/ By/ Von Heiner GoebbelsFAZ (FR)22.04.2004Mémoires en vrac dans un grenier.Un musée des phrases : <strong>Eraritjaritjaka</strong>,de Heiner Goebbels,d’après des textes d’Elias Canetti,au Théâtre <strong>Vidy</strong>-<strong>Lausanne</strong>Qu’est-ce qu’un compositeur ?A en croire l’étymologie, c’estquelqu’un qui compose, assemble.Mais qu’assemble-t-il ? Pour AdrianLeverkühn, dans le Docteur Faustusde Thomas Mann – et même siles mélomanes conservateurs nel’entendent pas de cette oreille – lemonde était encore en ordre. Uncompositeur composait ses propresœuvres à partir des douze notes dusystème tempéré. Pour John Cage,ce n’était pas assez, car c’était toutl’univers sonore que le compositeur,selon lui, devait donner à entendre.Mais depuis que La Monte Young afait d’une écharde de piano Bösendorferune « pièce pour piano », rienn’est plus comme avant dans lemonde de la composition. Désormais,Richard Wagner et MonsieurBösendorfer méritent autant l’unque l’autre le titre de « compositeur», le Ring et un piano à queue onttous deux vocation à être reconnuscomme des œuvres d’art totales.Et ce n’est peut-être pas plus mal.Qu’est-ce qu’une pièce de théâtremusical ? D’un point de vue historique,c’est une œuvre destinée à lascène dans laquelle on chante, onparle, on joue, et parfois on danse.Pour l’inventeur du théâtre musical,c’était trop. Les dialogues parlés ?Ils existaient déjà dans l’opérette,avant la Révolution. La danse ?Colifichets propres à l’esprit latin.L’heure était à l’œuvre de théâtremusical totale. Mais la hiérarchiehéritée du passé restait encoretrop présente : les musiciens, dansla fosse d’orchestre, jouaient, leschanteurs, sur la scène, chantaient,le chef d’orchestre, sur son estrade,veillait à ce que l’on n’entende quece que le compositeur avait voulu.Depuis que le théâtre instrumentalet le mouvement antiautoritaire ontinvesti l’univers de la musique, cetemps-là est révolu. Désormais, leschanteurs jouent des instruments,l’orchestre est installé sur scène,le chef d’orchestre intervient dansl’action en fredonnant, et tous n’ontpas seulement la possibilité, ils ontl’obligation d’apporter leur contributionà la composition. Qu’est-cequ’un artiste ? Disons-le tout net : cen’est plus seulement l’inventeur debelles choses. Eclectisme et objettrouvé, sérigraphie et play-back, citationet théorie de la forme ouverteont remis en question la valeur del’original. Perplexe, l’artiste, sous lacoupole du XXIe siècle ? Ingénieux,plutôt. On peut considérer HeinerGoebbels comme un compositeurde pièces de théâtre musical. Etcomme un artiste, au sens largede compositeur – auteur de théâtremusical : il associe des sons et desmots, des images, des mouvementset des éclairages qui n’émanent pasnécessairement de lui. Il assemblele tout en une mise en scène dontil est l’initiateur, mais qui ne se limitepas à lui. Il est le compositeurmoderne par excellence. Et l’undes plus stimulants, par dessus lemarché. Pour le Théâtre <strong>Vidy</strong>-<strong>Lausanne</strong>,qui avait déjà créé deux deses pièces de théâtre musical précédentes(Max Black et Hashirigaki),il vient d’écrire une nouvelleœuvre, <strong>Eraritjaritjaka</strong>, un « muséedes phrases ». Quiconque connaîtl’œuvre de Heiner Goebbels n’auraaucun mal à le reconnaître ici,même si la musique est empruntéeprincipalement à Chostakovitchet Ravel, Gavin Bryars et GeorgeCrumb, Jean-Sébastien Bach, GiacintoScelsi et Alexeij Mossolov,même si les textes – y compris letitre, un mot mystérieux de la languedes aborigènes – sont tous tirés del’œuvre d’Elias Canetti. Car cettemanière de transposer le tout engestuelle, avec l’aide de ce virtuosede la langue qu’est son acteur féticheAndré Wilms, cette manière detisser des liens évidents entre visiond’ensemble et signes acoustiques,cela n’appartient qu’à Heiner Goebbels.Et fait de lui un compositeurau sens propre, assembleur desmatériaux d’autrui. Voici commentles choses se passent : les quatremusiciens du quatuor hollandaisMondriaan, vêtus de noir, s’installentsur scène et commencent àjouer, comme si l’on assistait à unconcert de musique de chambre.Rien ne laisse deviner une pièce dethéâtre musical, tout indique que ceprogramme de quatuor à cordes vase prolonger. Mais comme on estau théâtre, conditionné pour cela,on commence à observer les mouvementsdes musiciens. On perçoitcombien les phrases musicales seprolongent dans les mouvementsde bras, on voit le mouvement detête du premier violon transmettre lethème mélodique au deuxième violon.Et tout à coup, dans le rythmeharmonieux des quatre instrumentistes,on distingue aussi le summummusical du morceau. Goebbelsutilise l’attente du spectateurpour transmettre quelque chosede la structure de la musique, etcela rappelle les concepts d’expositioniconoclastes de John Cage :lorsque, dans une vitrine, on placeun vase grec décoré de représentationsde guerriers à côté de réductionsde têtes polynésiennes, l’objet


Season 2012-2013<strong>Eraritjaritjaka</strong>musée des phrasesDe/ By/ Von Heiner GoebbelsFAZ (FR)22.04.2004(suite)ne raconte pas du tout les mêmeshistoires que s’il était exposé parmiune collection d’objets d’art antiques.Soudain, les musiciens selèvent, prennent chacun leur chaiseet s’installent en fond de scène.Mais la musique qu’ils jouaient sepoursuit via une bande enregistrée,de plus en plus entrecoupée derumeurs, de plus en plus violente,comme si l’on déchirait du papierou une étoffe. Surgit une ligne lumineuse,semblable à celles qui, dansles avions, indiquent les issues desecours. Plus le bruit s’amplifie, pluselle s’élargit, comme si quelqu’un lacéraitle sol noir pour le transformeren un carré de lumière blanche. Cesinteractions entre signes optiqueset signes acoustiques caractérisentl’ensemble de la pièce. André Wilmscommence à dire en français, et àjouer, des textes de Canetti : textestirés de ses multiples écrits autobiographiques,de son roman Auto-dafé,et de son essai Masse et pouvoir; observations sur le comportementhumain, les « minima corporalia »de Canetti, transformées en imagesd’une manière grotesque et immédiatementconvaincante tout à lafois. Lorsqu’il dit le passage impressionnantsur le rapport aux bêtes,tiré de Territoire de l’homme, un petitrobot piloté à distance traverse lascène, un « insecte électrique » quisemble tout droit sorti d’une compositionde George Crumb, BlackAngels : « A chaque fois qu’onobserve attentivement un animal,on a le sentiment qu’un homme s’ycache et se paye notre tête ». HeinerGoebbels, Klaus Grünberg, soncréateur lumière, Florence von Gerkan,responsable des costumes, etBruno Deville, chargé de la vidéolive, n’abusent ni des accessoires,ni des signes. Mais chaque actionappelle en écho d’autres momentsde la représentation, de telle sorteque l’ensemble est comme aspirédans une complexité vertigineuse. Ami-parcours de la pièce (une heureet demie sans entracte, avec pourseul accompagnement le quatuor àcordes), André Wilms met son manteauet quitte le théâtre. La caméravidéo le suit et filme son départ parle foyer du théâtre, la traversée de<strong>Lausanne</strong> en taxi, l’appartement oùil vit et jusqu’au grenier en désordre.Les images sont projetées sur lafaçade d’une maison, qui sert dedécor. Insensiblement, la pièce dethéâtre s’est transformée en film.Mais l’action semble se dérouler entemps réel, la télévision donne lesinformations du jour (sur le procèsDutroux un soir, sur l’élargissementde l’Europe un autre soir…), l’horlogeaffiche l’heure qu’il est vraimentau théâtre, Wilms arrache, surle bloc-calendrier, la page du jour. Etvoici que s’ouvrent, sur scène, lesfenêtres de la maison, on voit AndréWilms, en chair et en os, écrire àla machine, tandis que le systèmevidéo projette la même scène. Oùsommes-nous ? Au théâtre ? Au cinéma? Où est la réalité, où la fiction? L’Art de la fugue de Bach achèvede nous désorienter. Goebbels tentede déchiffrer, sans le dévoiler, le secretde notre réalité. Il y est parvenu.Wolfgang Sandner


Season 2012-2013<strong>Eraritjaritjaka</strong>musée des phrasesDe/ By/ Von Heiner GoebbelsFAZ (DE)22.04.2004Unaufgeräumte Memoiren einesDachbodens-Klangmuseum derSätze«<strong>Eraritjaritjaka</strong>» von Heiner Goebbelsnach Elias Canettis Aufzeichnungenam Théâtre <strong>Vidy</strong> in <strong>Lausanne</strong>uraufgeführtWas ist ein Komponist? Wer derEtymologie vertraut, wird ihn alsZusammenfüger charakterisieren.Fragt sich nur, was er zusammenfügt.Für Thomas Manns AdrianLeverkühn war - auch wenn dasdie konservativen Musikfreundeganz anders sehen - die Welt nochin Ordnung. Ein Komponist setzteigene Werke aus den zwölf Tönendes temperierten Systems zusammen.John Cage war das zuwenig.Für ihn machte der Komponist dasganze klingende Universum hörbar.Aber seitdem La Monte Young einenHolzsplitter aus einem Bösendorfer-Flügel als «Klavierstück» ausgab, istkompositorisch nichts mehr, wie eseinmal war. Jetzt können RichardWagner und Herr Bösendorfer zuKomponisten, der «Ring» und einKonzertflügel gleichermaßen zu Gesamtkunstwerkenerklärt werden.Aber vielleicht ist das ja gut so.Was ist ein Musiktheaterstück?Wenn man es historisch betrachtet,ist es ein Werk für die Bühne,in dem gesungen, gesprochen,gespielt und vielleicht auch getanztwird. Für den Erfinder des musikalischenDramas war das zuviel. GesprocheneDialoge? Das gab es imvorrevolutionären Singspiel. Tanz?Das war nur welscher Tand. Dietotale musikalische Dramatisierungmußte her. Aber da war noch zuvielüberkommene Hierarchie vorhanden:Die Musiker unten im Orchestergrabenspielten Instrumente, dieSänger oben sangen, der Dirigentauf erhöhtem Podest achtete darauf,daß nur das erklang, was derKomponist zuvor zusammengefügthatte. Seit es das InstrumentaleTheater und die antiautoritäreBewegung auch in der Musik gibt,hat das ein Ende. Jetzt spielen dieSänger Instrumente, das Orchestersitzt auf der Bühne, der Dirigentgreift trällernd ins Geschehen ein,und alle können nicht nur, sie müssenihren kompositorischen Beitragleisten.Was ist ein Künstler? Machen wir’skurz: nicht mehr nur der Erfinderschöner Dinge. Eklektizismus undObjet trouvé, Siebdruck und Playback,Zitat und die Theorie der offenenForm haben den Wert des Originalsin Frage gestellt. Der Künstlerunter der Kuppel des einundzwanzigstenJahrhunderts ratlos? Durchausnicht, sondern findig.Man kann Heiner Goebbels als einenKomponisten von Musiktheaterstückenbezeichnen. Auch alsKünstler im Sinne des erweitertenKomponisten-Musiktheater-Künstler-Begriffs:Er setzt Töne und Wörter,Bilder, Bewegung und Lichtzusammen, die nicht unbedingt vonihm stammen müssen. Er verbindetalles in einer von ihm ausgehenden,aber nicht auf ihn beschränktenInszenierung. Er ist der moderneZusammenfüger schlechthin. Undeiner der anregendsten obendrein.Jetzt hat er für das Théâtre <strong>Vidy</strong>-<strong>Lausanne</strong>, an dem zuvor schon zweiandere Musiktheaterstücke von ihm- «Max Black» und «Hashirigaki» -herausgekommen waren, ein neuesWerk geschrieben: «<strong>Eraritjaritjaka</strong>»,ein «Museum für Sätze».Wer Werke von Heiner Goebbelskennt, wird auch dieses unschwerals von ihm stammend identifizierenkönnen, auch wenn die Tönevorwiegend von Schostakowitschund Ravel, von Gavin Bryars undGeorge Crumb, von Johann SebastianBach, Giacinto Scelsi undAlexeij Mossolov stammen und dieTexte bis hin zum kryptischen Titelaus der Sprache der Aboriginesausschließlich den Schriften vonElias Canetti entnommen wurden.Aber wie er das alles mit Hilfe seinesLieblingsschauspielers, des sprachvirtuosenElsässers André Wilms,in Gesten umsetzt, wie er zwischenumfassender Optik und akustischenZeichen sinnfällige Verbindungenschafft, das kennt man eigentlichnur von ihm, und es weist ihn ebenwirklich als originellen Komponistenmit dem Material anderer aus.Und das geht so: Die vier Mitglie-


Season 2012-2013<strong>Eraritjaritjaka</strong>musée des phrasesDe/ By/ Von Heiner Goebbelsder des holländischen «MondriaanQuartet» betreten in dunklerKleidung die leere Bühne desTheaters und beginnen zu spielen,als sei man in einem Kammermusikabend.Nichts deutet auf einkommendes Musiktheaterstück hin,alles auf ein ausgedehntes Streichquartettprogramm.Aber weil manauf Theater konditioniert ist, beginntman die Bewegungen der vierMusiker auf ihre Dramaturgie hinzu beobachten. Man spürt, wie diemusikalischen Phrasen sich in Armbewegungenfortsetzen, man sieht,wie die Kopfbewegung des erstenGeigers das melodische Thema anden zweiten Geiger weitergibt. Undplötzlich, im gleichschwingendenRhythmus aller vier Instrumentalistenerkennt man auch den musikalischenHöhepunkt des Stückes.Wie Goebbels hier die Erwartungshaltungdes Publikums nutzt, umetwas von der Struktur der Musik zuvermitteln, das erinnert an die unorthodoxenAusstellungskonzeptevon John Cage: Wenn eine griechischeVase mit Krieger- Darstellungenin eine Vitrine mit polynesischenSchrumpfköpfen gestellt wird,beginnt das Objekt ganz andereGeschichten zu erzählen als in einerSammlung ausschließlich antikerKunstgegenstände.Unvermittelt erheben sich die Musiker,nehmen ihre Stühle und tretenin den Bühnenhintergrund. Aber dieMusik, die sie gespielt haben, setztsich als Tonbandzuspielung fort,wird geräuschhafter, immer heftiger,als würde Papier oder Stoff zerrissen.Mit dem Geräusch taucht eineerleuchtete Linie wie jene zur Markierungvon Notausgängen in Flug-FAZ (DE)22.04.2004(Next)zeugen auf, wird mit zunehmendemGeräusch allmählich breiter, alswürde jemand gewaltsam die Dunkelheitauf dem Bühnenboden zerreißen,um sie in eine quadratischeLichtfläche zu verwandeln. SolcheWechselspiele zwischen optischenund akustischen Zeichen charakterisierendas ganze Stück.André Wilms beginnt französischeTexte von Canetti zu sprechen undmit Bewegungen zu dramatisieren:Texte aus seinen umfangreichenAufzeichnungen, aus demRoman «Die Blendung» und ausdem Essay-Band «Masse undMacht»; Beobachtungen menschlichenVerhaltens, Canettis «minimacorporalia», die auf groteske undzugleich unmittelbar einleuchtendeWeise in Bilder verwandelt werden.Wenn etwa aus Canettis «Provinzdes Menschen» jener eindrucksvollePassus über das Verhältnis zuTieren rezitiert wird, fährt ein kleiner,ferngesteuerter Roboter auf dieBühne, ein «elektrisches Insekt», wiees geradewegs aus George CrumbsKomposition «Black Angels» stammenkönnte: «Immer wenn man einTier genau betrachtet, hat man dasGefühl, ein Mensch, der drin sitzt,macht sich über einen lustig.»Heiner Goebbels, sein LichtdesignerKlaus Grünberg, die für Kostümeverantwortliche Florence vonGerkan und Bruno Deville, für dasLive-Video verantwortlich, gehensparsam mit Requisiten und Zeichenum. Aber jede Aktion ist mitanderen Momenten der Darstellungso verknüpft, daß das Gescheheneinen sogähnlichen Komplexitätsgradbis zum Schwindelannimmt. André Wilms zieht etwain der Mitte des eineinhalbstündigen,pausenlosen Stückes (nur mitStreichquartettbegleitung) seinenMantel an und verläßt das Theater,gefolgt von der Video-Kamera, dieseinen Gang durch den Vorraumdes Theaters, die Fahrt mit dem Taxidurch <strong>Lausanne</strong>, schließlich seineWohnung bis zum unaufgeräumtenDachboden filmt und auf ein aufder Bühne als Kulisse dienendesHaus projiziert. Das Theaterstückist unvermutet zum Film geworden.Aber die Handlung scheint in «realtime» abzulaufen, das Fernsehen inder Wohnung bringt die Nachrichtenvom Dutroux-Prozeß, die Uhr zeigtdieselbe Stunde wie jene im Theater,Wilms reißt das Kalenderblatt desTages ab. Da öffnet sich das Fensterdes Hauses auf der Bühne, mansieht den leibhaftigen André Wilms,wie er Schreibmaschine schreibt,während das Video dieselbe Szeneprojiziert. Wo sind wir? Im Theater?Im Film? Was ist Wirklichkeit, wasFiktion? Bachs «Kunst der Fuge»als Begleitmusik zur Lichtspielszenemacht das Verwirrspiel komplett.Goebbels versucht, das Geheimnisunserer Realität zu enziffern, ohnees zu lüften. Es ist ihm gelungen.Wolfgang Sandner


Season 2012-2013<strong>Eraritjaritjaka</strong>musée des phrasesDe/ By/ Von Heiner GoebbelsNZZ (FR)23.04.2004« Système gigogne » Une piècede Heiner Goebbels à <strong>Lausanne</strong>,d’après des textes de CanettiLes énigmes parfois éclairent,même lorsqu’elles restent irrésolues.Car c’est travailler sur le secretque de placer, remplacer, déplacerdes signes verbaux et musicauxpour faire surgir une dynamique.Les découvertes naissent d’instantsrecomposés, non d’un sens généralagencé comme il l’a toujoursété. La nouvelle pièce de théâtremusical de Heiner Goebbels, crééeau Théâtre <strong>Vidy</strong>-<strong>Lausanne</strong>, affirmed’emblée cette vision par son titreimprononçable : <strong>Eraritjaritjaka</strong>. Cen’est pas une incantation magique,mais une expression des aborigènesaustraliens qui, selon la définitiondonnée par Elias Canetti lui-mêmedans Le collier de mouches (1992),désigne l’aspiration obsessionnelleà quelque chose qui s’est perdu :un état d’affliction, de mélancolie,dans lequel nous entraîne d’embléeun quatuor à cordes de Chostakovitchinterprété dans le plus grandrecueillement par le Quatuor Mondriaand’Amsterdam. Un personnageen costume sombre s’avancesur une feuille de lumière blanche– ou est-ce la surface d’un miroir,sur laquelle retentissent bientôt despas, des mots, des sons ? Commeun pendule, il projette son ombre àla ronde, vibre avec la musique, tourà tour en rythme et à contretemps.Lumière, corps et voix s’harmonisentau son des instruments. Cequi frappe dans cette mise en scène(scénographie : Klaus Grünberg),c’est avant tout la stricte géométriedes lignes, une topographie rigoureuseoù la seule chorégraphie descontrastes fait naître le mouvement; noir et blanc, positif et négatif, hautet bas : des polarités, portées parle long souffle de la musique. Cettedernière collaboration avec l’acteuralsacien André Wilms risque biend’être fatale à ce qu’il est convenud’appeler la modernité, à l’ordre quidétermine et pénètre toute chose.Tandis que Wilms joue le chef d’orchestre,le démagogue, le dompteur,des passages tirés de Masseet pouvoir, de Canetti, commententces lois et partitions tyranniquesqui, toutes, relèvent d’un « systèmegigogne du secret ». Les musicienset la bête – un robot né du mariageimprobable d’un canon et d’un babouin– obéissent, mais pas pourlongtemps. Le chef d’orchestre desmots ne tarde pas à se retrouverseul face à des chaises vides et dessons imaginaires. Il ne lui reste plusque « ces signes tracés sur un papierjaunâtre ». Commence alors lapartie la plus surprenante du spectacle: Goebbels abat les murs, entraîneson acteur loin de la scène, leprojette dans une superposition deplans qui se font écho. Wilms prendson chapeau, son manteau, et quittele théâtre. Changement de perspective: un rideau s’ouvre, et la maisonposée jusqu’alors en miniature sur lascène apparaît en grandeur nature.D’abord comme une toile peinteen deux dimensions, sur laquellel’action est projetée, puis commeun calendrier de l’Avent géant dontles fenêtres s’ouvrent peu à peu,laissant apercevoir les différentespièces et le cameraman qui y déambule(vidéo live : Bruno Deville). Sonregard nous entraîne derrière lafaçade. Nous pénétrons dans unemaison des esprits, un univers parallèlequi respire le spleen, concrètement: l’appartement d’un personnageinspiré du sinologue Kien,ce fou de livres que l’on retrouvedans le roman de Canetti Auto-dafé.La caméra désorganise, déformejusqu’au monstrueux ce quotidien,avec toute sa mesquinerie minutieusementorchestrée, avec tous sesgestes banals et ses mouvementsintimes. Sur le bureau, les crayonsmesurent le peu de latitude dont ilsdisposent, une machine à écrire faitentendre quelques crépitements et,dans la cuisine, le bruit du fouet etdu moulin à poivre va crescendo.Le mangeur solitaire dévore sespropres traces, proprement, sansappétit mais jusqu’à la dernièremiette. Des fenêtres s’ouvrent et letableau se dédouble, des voix off defemme et d’enfant hantent la maison: nous sommes au cœur du film,entourés d’associations d’images etde mots, éblouis par des collagesde texte et de musique organisés encontrepoint. Mais où nous trouvonsnousvraiment ? Sommes-noustransportés dans l’enfer hallucinéd’un Jean Cocteau, ou est-ce cetteméticulosité grotesque à la JacquesTati qui repousse chaque gestedans un lointain inquiétant ? De lascène au film, du film à la scène :les personnages, les voix et lessons changent de lieu et de vecteur,comme si franchir les limites étaitleur but premier. Et tout se passeavec une légèreté, une virtuosité véritablementsomnambuliques, rienn’est prévisible, tout pourtant estabsolument convaincant. Si le mot« génie » n’avait une connotationaussi pompeuse, il serait, ici, plusque jamais de mise.Sabine Haupt


Season 2012-2013<strong>Eraritjaritjaka</strong>musée des phrasesDe/ By/ Von Heiner GoebbelsThe Guardian (EN)20.08.2004Round peg in a square hole. EverythingHeiner Goebbels touchesturns to music - words, picturesor sound. He tells Andrew Clementsabout breaking the rulesBrian McMaster’s benevolent reignas artistic director of the Edinburghfestival may not always featurecontemporary music as prominentlyas it might or should do, but it hasmade a regular feature of the worksof Heiner Goebbels. It was at Edinburghin 1997 that the first Goebbelspiece to make people sit up andtake notice, Black on White, wasbrought to Britain by Ensemble Modern,and there have been more premieresin subsequent festivals - thetheatrical Eislermaterial and Hashirigaki,as well as the concert workSurrogate Cities. Next week, Goebbels’latest work makes its Britishdebut at the festival - <strong>Eraritjaritjaka</strong>,first seen in April in <strong>Lausanne</strong>, Switzerland,completes a trilogy thatGoebbels has built around theFrench actor André Wilms. <strong>Eraritjaritjaka</strong>(the title comes from the AustralianAboriginal language Aranda,describing a desire for somethingthat has been lost) is a typical Goebbelsachievement, bewitching tolook at, as compelling, mysteriousand intricately layered as everythinghe produces, and just as hard tocategorise. The text is made up ofquotations from the notebooks ofthe Nobel prize-winning writer EliasCanetti, creating what Goebbelscalls a «musée des phrases», and hehas compiled the score in the sameway, to create an equivalent «museum»of the string quartet. A livegroup (the Mondriaan Quartet ofAmsterdam) plays music that surveysthe whole historical span of thequartet repertoire: Shostakovich’sEighth and the Ravel Quartet featuremost prominently, but there are alsoshorter extracts from a range ofcomposers from Bach to GavinBryars. Then there is the theatricalstaging - directed as always byGoebbels himself and making muchuse of real-time video - with Wilmsdelivering Canetti’s words as a monologueto a counterpoint of mysteriousencounters and everyday activities.It all sounds contrived, but it’sa perfect example of Goebbels’ dramaticalchemy. He brings togethermaterial from very different culturesand artistic genres and makes themcohere in an extraordinarily powerfulway, cutting across all the usualcategories of the performing artsin the process. In Black on White,for instance, a recorded interviewwith the dramatist Heiner Müller(to whose memory the whole workis dedicated) is one starting point.A short story by Edgar Allen Poe isanother; the musicians are requiredto sing, recite and move aroundthe stage while playing Goebbels’score. Hashirigaki is woven froma novel by Gertrude Stein and thebacking tracks to the Beach Boysalbum Pet Sounds, and draws inelements from Japanese music aswell. Goebbels says he only thinksof himself as a composer «from timeto time», and points out that muchof what he does (such as everythingin <strong>Eraritjaritjaka</strong> apart from the veryend) does not involve his own musicat all. But everything about hispieces - the way in which the layersof image, text and sounds interact,the way the performers move andrelate to what is heard - is entirelymusical, arranged in a totally composerlyway. In any case, he hasnever felt constrained by the usualstylistic pigeonholes that make iteasier to deal with all contemporaryart forms, but music especially.Goebbels wouldn’t fit into them inany case, and puts that down tohis fundamentally anti-authoritarianoutlook, and to growing up in afamily in which he could encounterclassical music and pop on equalterms. Though he was born in 1952in south-west Germany, he has beenbased in Frankfurt for more than 30years. His home is a 10-minute walkfrom the city’s central station, a fewblocks from where, in the 1970s,when he was studying sociologyat the university, he lived in a squatas part of what he describes as an«undogmatic» group of leftwingstudents that included Daniel KohnBendit and Joschka Fischer, nowthe German foreign minister. Despiteall the music in his upbringing,Goebbels never considered it as apossible career, expecting he woulddo something with more social relevance,though he played in jazz androck bands in his spare time. Whatchanged all that was his discovery ofHanns Eisler - the pupil of Schoenbergand long-time collaborator ofBertolt Brecht who fell foul of theUn-American Activities Committeein the USA after the second worldwar and returned to the fledglingEast Germany, where he becamea leading intellectual figure andcomposed the country’s nationalanthem. Goebbels got to know Eisler’ssongs in the mid-1970s, and atthe same time discovered a book ofinterviews in which Eisler laid out hisbelief that music and politics couldbe reconciled. Goebbels abandonedhis ideas of a career in sociologyin favour of studying music, andputting into practice what he hadlearned: «In a way,» he says, «Eislerchanged my life.» More than 20years later, Goebbels acknowledgedthat debt in Eislermaterial, a spare,haunting tribute to the composer


Season 2012-2013<strong>Eraritjaritjaka</strong>musée des phrasesDe/ By/ Von Heiner GoebbelsThe Guardian (EN)20.08.2004(Next)incorporating both Eisler’s originalsongs and some of the musicGoebbels had written in the 1970s.Written again for Ensemble Modern,the piece is minimally theatrical; themusicians sit around the edge of thestage, creating an empty space witha bust of Eisler at the centre: «Mystaging of Eislermaterial is extremelyshy, so that people have to comecloser to the music rather than themusic seeming too upfront ... I don’tthink such a setting would work withany other 20th-century composer.»Theatre has played an importantpart in his career from the outset.In the late 1970s Goebbels was themusical director at the Schauspiel inFrankfurt, where he worked with directorssuch as Ruth Berghaus andHans Neuenfels, and it was therehe met Müller, who was to be thenext major influence on his work.They worked together for a decade,producing a number of Horspielenpieces for radio that reflected bothMüller’s views about the importanceof words and how they should bedelivered and Goebbels’ views onhow text and his music should becombined. «My thinking about literatureand my thinking about the relationshipbetween words and musiccomes a lot from Heiner Müller,»he admits, and it’s no accident thathis first international success, Blackon White, should have become amemorial to Müller, who died while itwas being composed. Yet Goebbels’vision of theatre is very much hisown. The trilogy of pieces conceivedfor Wilms - Or the Hapless Landing(1993), Max Black (1998) and now<strong>Eraritjaritjaka</strong> - shows how vivid thatimagination can be and how everypiece occupies its own utterly distinctworld. «Whenever I work withAndré Wilms I find I use texts thatare not dramatic, which are not writtenfor the stage, because thosetend to concentrate on relationshipsand emotions rather than on thethoughts behind the words. That’swhy I like to use notebooks - fromFrancis Ponge and Joseph Conradin Or the Hapless Landing, Valéryand Wittgenstein in Max Black andnow the notebooks of Canetti for<strong>Eraritjaritjaka</strong>. I deliberately didn’tuse Canetti’s plays or much from hisonly novel Auto da Fe; I’m looking forwords or images or music that openup perspectives, not narrow them;that’s why I favour those texts.» Yetthe words are only one layer of <strong>Eraritjaritjaka</strong>;there is the music - «I thinkthe string quartet is the field of musicthat has been most explored. Almostevery 20th-century composerhas composed for string quartet» -and the staging, in which everythinghas a role to play. «When I balancethese different elements they haveto coexist, and for that coexistence Iwork on all of them - the set and thelighting as well as the music and thetext - from the very first day of rehearsals.The later a medium arrivesin the process, the more illustrativeits role becomes. But you only havethis freedom [to alter things duringrehearsals] when you don’t have tofollow a dramatic text, and whenyou don’t have to do it in the lastthree days of rehearsal; by then it istoo late.» But Goebbels’ refusal tofit into pre-existing categories stillcauses problems; the Germans, heobserves, invented pigeonholes.So last year he completed his firstopera - or at least a theatre work,Landscape with Distant Relatives,that he described as an opera, andwhich was first staged in an operahouse, in Geneva. But he admits thelabel was a trick, an attempt to getGerman music critics to see one ofhis pieces. When Black on Whitewas first performed in Frankfurt, in1996, the premiere took place in adisused tram shed and was moreor less ignored by the opera world,simply because the venue was unfamiliar.«So I called this work an operaand all the German music criticscame; they even went to Geneva tosee it, just because I had called it anopera.»Andrew Clements


Season 2012-2013<strong>Eraritjaritjaka</strong>musée des phrasesDe/ By/ Von Heiner GoebbelsThe Scotsman (EN)22.08.2004A musical mystery TourTHE box office staff at the EdinburghInternational Festival are sureto be having a laugh. That’s becauseanyone calling for tickets for the newHeiner Goebbels show will have tomake an attempt at pronouncingthe title. And exactly how are theysupposed to pronounce <strong>Eraritjaritjaka</strong>?t’s the first question I put toGoebbels - the director and composerwho works at the intersectionof classical music and theatre - buthe leaves me none the wiser. «Justmake it very simple,» he says, rattlingthe title out in a way that doesn’tsound simple at all. My rough interpretationis this: you should put thestress on the two ‘it’ syllables anddeliver it with a groovy jazz rhythm.Otherwise just call up and ask forthe Heiner Goebbels show. A pieceof music theatre that depends on aclever visual surprise - I won’t ruinit for you - <strong>Eraritjaritjaka</strong> featuresAmsterdam’s Mondriaan Quartetplaying the music of JS Bach, GavinBryars, Ravel, Shostakovich andothers. They are joined on stage byactor André Wilms reciting enigmatictexts by essayist Elias Canetti.During the multimedia performance,Wilms takes a journey into a housewhere all is not what it seems. Howdoes Goebbels describe it? «That’sone thing I don’t have to do,» hesays. «With all my work I try to makethis question difficult. What drivesthe attention of an audience is theunforeseeable, and the secretsand the mystery of a performance.That’s what I’m trying to work on. Itstarts like a string quartet concert,but you shouldn’t expect it to staylike this.» He suggests it’s an opportunityto experience the ideasof Elias Canetti, a Bulgarian writerbetter known on the continentthan in Britain, even though he livedhere as a refugee from Nazi-occupiedVienna from 1938 until hisdeath in 1994. A sometime lover ofIris Murdoch, Canetti published astudy of mass behaviour and totalitarianism,Crowds and Power; anovel, Auto-da-Fé which won theNobel Prize for literature in 1981;two autobiographies, a number ofabsurdist plays and several booksof aphorisms. It is these ellipticaland unconnected aphorisms thatGoebbels uses in combination with«some of the most beautiful stringquartet music of the 20th century».Audiences who saw Goebbels’ previousshows at the Edinburgh Festival,Black on White and the BeachBoys-inspired Hashirigaki, will knownot to expect the conventional. «Awonderful lady after the show saidto me it was like being in a pictureof Magritte,» he says. «Nobody wasever able to describe so preciselywhat I intended to do.» THE PER-FORMANCE is the third instalmentof a trilogy, though their relationshipis only thematic and it does not matterthat the first two parts, Ou Bienle Débarquement Désastreux andMax Black, have not been seen inEdinburgh. There are two factorsthat connect the three parts. Oneis actor André Wilms, who starredin Deborah Warner’s A Doll’s Houseand Aki Kaurismäki’s Juha. Theother is that each piece was inspiredby a writer’s informal notebooks: OuBien... combined writings by JosephConrad with African music, whileMax Black teamed notes by LudwigWittgenstein with electronic music.«It’s not very well known that Canettipublished five or six little notebooksof observations he made during theday, in the newspaper, looking outof the window, looking into people’seyes on the tram, on the subway,»says Goebbels. «He looked with hissharp, uncorrupted mind. I’ve beenworking only with these little notes,these aphorisms, on animals, theworld, relationships, human beings,education, on a lot of subjects. WhatI love so much in this genre of nondramaticliterature is that you canattend to somebody’s thinking. I tryto make it visible or audible.» By«non-dramatic» he means there’sno narrative that holds the text together.The language is non-linear.To create a show of this nature is aslow and steady process of workshoppingand experiment. Afterdwelling on the idea for a couple ofyears, Goebbels spent a week improvisingwith Wilms last October,at which point there was too muchtext and too much music. After furtherwhittling down and shaping, theshow was ready to premiere in April,the language inspiring the selectionof music. «I’m trying to find metaphoricalreasons for the choice ofmusic,» says Goebbels. «There arelines to be drawn through the musicof the piece. One could be musicthat has been dedicated to similarsubjects, such as Shostakovichand Mossolov, who were alwaysdealing with authoritarian structuresand political experiences. «On theother hand, there is a chronologicalline through the piece which startswith quite an early string quartetfrom Shostakovich and goes upto an American string quartet fromthe end of the century.» In the notoriouslyconservative world of classicalmusic, you’d expect Goebbels’approach to be controversial. Thestring quartets might be central to<strong>Eraritjaritjaka</strong>, but the musiciansare rarely positioned in the usualfaces-to-the-audience arrangementand are frequently upstaged bythe visual effects. Goebbels’ experience,however, is that audiencesand players have a hunger for moreimaginative staging, and it’s rare forthe traditionalists to get indignant.«We have to be aware that everyconcert is a performance - and aperformance in a visual sense,» saysGoebbels, who is a professor at the


Season 2012-2013<strong>Eraritjaritjaka</strong>musée des phrasesDe/ By/ Von Heiner GoebbelsThe Scotsman (EN)22.08.2004(Next)Institute for Applied Theatre Studiesin Giessen in Germany. «If we don’treflect that then we are not movingthe genre ahead. In the constructionof the piece there’s something thatgives a new perspective on what wethought we knew already. How canmusic be visible? That’s something Itry in <strong>Eraritjaritjaka</strong>: not only how themind can be visible in a very entertainingway but also how music canbe visible.» The simple act of puttinga string quartet on a stage withtheatre lighting is enough, he says,to change an audience’s perspective.«The treasure of the string quartetrepertoire is so rich that if youchange a little bit about it, it will immediatelychange your focus. «Evenif you’ve been seeing string quartetsfor 20 years, you will suddenly discoverthe elegance of an arm; youwill see the communication betweenmusicians when they have to playthe fugue of Johann Sebastian Bachover a distance of eight metres,because they are sitting in the cornersof a square. It’s tiny things thatcan make the architecture of musicvisible in a very pleasant way.» Inthis, Goebbels is less an iconoclastthan a sensitive artist genuinelyinterested in - and often respectfulof - the boundaries between the differentart forms. «There are a lot ofboundaries,» he says. «But it is veryinteresting to cross them. «It is veryinteresting to pretend, for example,that the whole night will be a stringquartet evening and to end up witha live, hand-held video which nobodywould expect at the beginning.There are a lot of different laws andpreconceptions to be respected, butit is very nice to go back and forth.»Mark Fisher


Season 2012-2013<strong>Eraritjaritjaka</strong>musée des phrasesDe/ By/ Von Heiner GoebbelsNZZ (EN)23.08.2004Russian doll system»A play by Heiner Goebbels in <strong>Lausanne</strong>,based on texts by CanettiEnigmas are sometimes enlightening,even if they cannot be resolved.Working around the secretinvolves placing, replacing and displacingverbal and musical signsuntil they reveal their energy. Discoveriesare born of recomposedinstants, not from a broad meaningthat has undergone no change. HeinerGoebbels’ new musical play,created at the Théâtre <strong>Vidy</strong>-<strong>Lausanne</strong>,confirms this vision throughits unpronounceable title: Erarjaritjaka.This is not a magic spell butan expression used by AustralianAborigines which, according to thedefinition given by Elias Canetti himselfin the Necklace of Flies(1992)describes the obsessional longingfor something that has been lost: astate of affliction or melancholy – weare drawn into this at once by theChostakovitch string quartet, interpretedcontemplatively by the MondriaanQuartet from Amsterdam.A dark-suited figure moves neareron a leaf of white light – or is it thesurface of a mirror, on which steps,words, sounds will begin to reverberate?His shadow revolves like apendulum, vibrates with the music,alternately with and against therhythm. Light, body and voice harmonizeto the sound of the instruments.This production (scenecraft:Klaus Grünberg) is striking in thestrict geometry of lines, a rigoroustopography in which the choreographyof contrasts alone gives birthto the movement: black and white,positive and negative, up and down:polarities borne by the long breathof the sound.This most recent collaboration withthe Alsatian actor André Wilms maybe fatal to what is known as modernity,to the order which determinesand penetrates all things. WhileWilms acts the orchestra conductor,the demagogue, the animaltamer, passages taken from Massand Power by Canetti comment onthese tyrannical laws and scores, allof which stem from ‘the Russian dollsystem of the secret’. The musiciansand the beast – a robot born of theimprobable union between a cannonand a baboon – obey, but notfor long. The Conductor of wordssoon finds himself alone facing emptychairs and imaginary sounds. Allthat remains are ‘those signs scratchedon yellowish paper’.It is at this point that the most surprisingpart of the play begins:Goebbels knocks down the walls,removes his actor from the stageand projects him into a series ofsuperimposed levels which echoeach other. Wilms takes his hat andcoat and leaves the theatre. Changeof perspective: a curtain opens andthe house, until now present on thestage in miniature, becomes lifesize.First as a two-dimensionalback cloth onto which the actionis projected, and then as a giantAdvent calendar, with windowsopening gradually, revealing the differentrooms and the cameramanwithin (live video: Bruno Deville). Hisvision draws us behind the façade.We enter a haunted house, a paralleluniverse imbibed with melancholywhich is, in fact, the apartment ofa character based on the sinologistKien, the booklover from Canetti’snovel Auto-da-fé. The camerawreaks havoc with this daily lifeand all its minutely orchestratedmeanness, its banal acts and privatemovements, deforming it intosomething monstrous. On the desk,the pencils measure the small spacethey are left, a typewriter stuttersand, in the kitchen, the noise of thewhisk and the pepper mill increasein volume. The solitary diner devourshis own tracks, with no appetite butdown to the last crumb. Windowsopen and the scene splits, women’sand children’s voices haunt thehouse: we are at the heart of thefilm, surrounded by associations ofimages and words, dazed by collagesof text and music organizedin counterpoints. But where are wereally? Have we been transportedto the hallucinated hell of a JeanCocteau, or is it the grotesque meticulousnessà la Jacques Tati whichgives each gesture its worrying distance?From stage to film, from film to stage:characters, voices and soundschange place and vector as if theirinitial aim was to transgress limts.And it all takes place so lightly withan almost somnambulistic virtuosity,nothing is predictable but, nevertheless,it is all entirely convincing. Ifthe word ‘genius’ did not have sucha pompous connotations, it would,with this production, be more thanever appropriate.Sabine Haupt


Season 2012-2013<strong>Eraritjaritjaka</strong>musée des phrasesDe/ By/ Von Heiner GoebbelsNZZ (DE)23.08.2004SchachtelsystemEin Canetti-Stück von HeinerGoebbels in <strong>Lausanne</strong>Rätsel können aufklären, auch wennsie ungelöst bleiben. Denn es ist dieArbeit am Geheimnis, das Setzen,Ent- und Versetzen von SprachundTonzeichen, wodurch Dynamikentsteht. Erkenntnisse erwachsenaus dem Zusammenspiel von Momenten,nicht aus einer wie auchimmer gearteten Gesamtbedeutung.Das neue, im <strong>Lausanne</strong>r Théâtre de<strong>Vidy</strong> uraufgeführte Musik- Theaterstückvon Heiner Goebbels signalisiertdiese Einsicht schon in seinemunaussprechlichen Titel: «<strong>Eraritjaritjaka</strong>».Kein Zauberwort, sonderneine Redewendung südaustralischerAborigines, die - so Elias Canettiseigene, aus seinen Aufzeichnungen«Die Fliegenpein» (1992)stammende Definition - eine obsessiveSehnsucht nach dem Verlorenenbezeichnet. Es geht um Trauer,um Melancholie, in deren Sog manaugenblicklich durch ein vom AmsterdamerMondrian Quartet mitäusserster Konzentration vorgetragenesStreichquartett von Schostakowitschgerät. Eine schwarz gekleideteFigur betritt den Rand einesaus Licht geformten weissen Blattes- oder ist es die Oberfläche einesSpiegels, auf dem sich bald Schritte,Wörter und Töne abzeichnen? Wieein Pendel wirft sie ihren Schatten indie Runde, schwingt im und gegenden Rhythmus der Musik. Licht,Körper und Stimme pendeln sichein in den Klang der Streicher. Frappierendan dieser Szenerie (Bühnenbild:Klaus Grünberg) sind zunächstdie streng geometrischen Linien,eine Topographie, in der Bewegungallein durch die Choreografie vonKontrasten entsteht; schwarz undweiss, positiv und negativ, oben undunten: Polaritäten, gehalten vomlangen Atem der Töne.Auch diese jüngste Zusammenarbeitmit dem elsässischen SchauspielerAndré Wilms ist einem Verhängnisder Moderne auf der Spur: der allesbestimmenden, alles durchdringendenOrdnung. Während WilmsSchachtelsystemEin Canetti-Stück von HeinerGoebbels in <strong>Lausanne</strong>Rätsel können aufklären, auch wennsie ungelöst bleiben. Denn es ist dieArbeit am Geheimnis, das Setzen,Ent- und Versetzen von SprachundTonzeichen, wodurch Dynamikentsteht. Erkenntnisse erwachsenaus dem Zusammenspiel von Momenten,nicht aus einer wie auchimmer gearteten Gesamtbedeutung.Das neue, im <strong>Lausanne</strong>r Théâtre de<strong>Vidy</strong> uraufgeführte Musik- Theaterstückvon Heiner Goebbels signalisiertdiese Einsicht schon in seinemunaussprechlichen Titel: «<strong>Eraritjaritjaka</strong>».Kein Zauberwort, sonderneine Redewendung südaustralischerAborigines, die - so Elias Canettiseigene, aus seinen Aufzeichnungen«Die Fliegenpein» (1992)stammende Definition - eine obsessiveSehnsucht nach dem Verlorenenbezeichnet. Es geht um Trauer,um Melancholie, in deren Sog manaugenblicklich durch ein vom AmsterdamerMondrian Quartet mitäusserster Konzentration vorgetragenesStreichquartett von Schostakowitschgerät. Eine schwarz gekleideteFigur betritt den Rand einesaus Licht geformten weissen Blattes- oder ist es die Oberfläche einesSpiegels, auf dem sich bald Schritte,Wörter und Töne abzeichnen? Wieein Pendel wirft sie ihren Schatten indie Runde, schwingt im und gegenden Rhythmus der Musik. Licht,Körper und Stimme pendeln sichein in den Klang der Streicher. Frappierendan dieser Szenerie (Bühnenbild:Klaus Grünberg) sind zunächstdie streng geometrischen Linien,eine Topographie, in der Bewegungallein durch die Choreografie vonKontrasten entsteht; schwarz undweiss, positiv und negativ, oben undunten: Polaritäten, gehalten vomlangen Atem der Töne.Auch diese jüngste Zusammenarbeitmit dem elsässischen SchauspielerAndré Wilms ist einem Verhängnisder Moderne auf der Spur: der allesbestimmenden, alles durchdringendenOrdnung. Während Wilmslages of text and music organizedin counterpoints. But where are wereally? Have we been transportedto the hallucinated hell of a JeanCocteau, or is it the grotesque meticulousnessà la Jacques Tati whichgives each gesture its worrying distance?From stage to film, from film to stage:characters, voices and soundschange place and vector as if theirinitial aim was to transgress limts.And it all takes place so lightly withan almost somnambulistic virtuosity,nothing is predictable but, nevertheless,it is all entirely convincing. Ifthe word ‘genius’ did not have sucha pompous connotations, it would,with this production, be more thanever appropriate.Sabine Haupt


Season 2012-2013<strong>Eraritjaritjaka</strong>musée des phrasesDe/ By/ Von Heiner GoebbelsThe Guardian (EN)30.08.2004<strong>Eraritjaritjaka</strong>Heiner Goebbels’s music theatre isa world of literary allusion, knowingintellectualism and avant-gardeglamour. His latest project, <strong>Eraritjaritjaka</strong>:Musée des Phrases, is acollaboration with the actor AndréWilms and the Mondriaan stringquartet. Its fusion of 20th-centurystring quartets with film, speech andelectronics creates a multi-faceteddramatisation of one man’s quest tocomprehend the world.The texts, spoken by Wilms inFrench, were a sequence of dazzlinglyimaginative aphorisms by EliasCanetti. In one scene, Wilms indulgedin a miniaturist fantasy in whichpeople became smaller and lessimportant as they aged; in another,he was confronted by a mysterious,animatronic robot - the catalyst for ameditation on the nature of animalsand the psychology of looking atanother living being.In a brilliant set piece, Wilms describedthe role of the orchestralconductor as an embryonic despotism,and his ever-changing relationshipwith the Mondriaan playersbecame the theatrical embodimentof Canetti’s elliptical, subversivetexts. Movements from GeorgeCrumb’s acerbic Black Angels expressedWilms’s alienation as he satalone writing. He mused on society’sobsession with food to the accompanimentof Gavin Bryars’s elegiacFirst String Quartet.But the theatrical coup of the stagingwas its use of video. Followedand filmed by a cameraman, Wilmsleft the theatre, climbed into a taxiand was taken home. Projected onto the set in the theatre, he continuedhis Canetti-inspired monologuewhile preparing an omelettein perfect synchronisation with thequartet’s performance of the scherzofrom Ravel’s String Quartet. Thesecret behind this mind-bogglingtheatrical precision was revealed towardsthe end of the performance,when the cut-out house on thestage was unmasked as the houseshown in the film.For all its inventive theatre andWilms’s virtuosic performance,there was something glib and hermeticabout <strong>Eraritjaritjaka</strong>. Despitethe range of references plunderedby Goebbels, the staging neverachieved a sense of emotional orexpressive depth, only a playful butself-conscious revelling in its own literarycleverness and visual sophistication.Tom Servic


Season 2012-2013<strong>Eraritjaritjaka</strong>musée des phrasesDe/ By/ Von Heiner GoebbelsThe Scotsman (EN)30.08.2004<strong>Eraritjaritjaka</strong>: Musee De PhrasesSURREAL and utterly beguiling areprobably the most apt descriptionsof a Heiner Goebbels event, partof the German composer/director’sappeal is his ability to defy definition.Certainly «music theatre» hardlyseems adequate to describe thefusion of music, art, theatre, video,literature and even a brief nod toscience and engineering that cometogether in the extraordinary <strong>Eraritjaritjaka</strong>:Musee de Phrases. As thelast part in a trilogy which Goebbelswrote for the superb Frenchactor André Wilms, the piece takesas its starting point the history ofthe string quartet. To begin withthe Mondriaan Quartet played thefirst movements of Shostakovich’sEighth Quartet. Wilms joins them recitinga «museum of phrases» fromAuto-da-fe - the only novel writtenby Bulgarian writer and critic EliasCanetti. This fragmentary discourseabout life takes on new meaningwhen Wilms exits from the stageand the theatre. His journey by carthrough the streets of Edinburgh to aflat off Nicholson Street is conveyedby a real-time video camera onto ascreen in the shape of a large house.Wilms then cooks an omelette, cuttingup the onions in perfect time tothe pizzicato movement of Ravel’sQuartet. He is joined in the flat bythe quartet and then as if by magic,they are all transplanted into the interiorof the stage house from whichthey emerge for the finale. A performanceof the exhilarating and intriguingwork of Goebbels should bemandatory every festival.Susan Nickalls


Season 2012-2013<strong>Eraritjaritjaka</strong>musée des phrasesDe/ By/ Von Heiner GoebbelsThe Independant (EN)02.09.2004<strong>Eraritjaritjaka</strong>I don’t know why, but I’ve neverquite managed to crack eggs, meltbutter, chop herbs, peel an onionand whisk up a perfect omelette incomplete synchronisation with thescherzo of Ravel’s String Quartet.I wish the German composer andtheatre creator Heiner Goebbelswould share that secret, and quitea few others, with me. It’s hardenough getting your tongue roundthe title <strong>Eraritjaritjaka</strong> - an AustralianAboriginal expression for wishingfor something lost, a sort of nostalgia,perhaps - before even trying todigest and describe the work itself.Goebbels’s previous work has provedmostly unclassifiable, but theaddition here of hi-tech real-timevideo, along with quirky visuals andthe prominent use of the MondriaanString Quartet, adds yet more levelsto his fascinating and original multimediamix.In <strong>Eraritjaritjaka</strong>, Goebbels draws ondiary entries and other jottings by theBulgarian-born German novelist, essayistand sociologist Elias Canettiwho died a decade ago. His words,which explore the ways a creativeartist perceives and assimilates theworld, are given a new twist, assembledwithout any loss of integrityinto what the composer describesas a «musée des phrases».There is something magical in theway Goebbels juxtaposes artificialityand reality in his meticulous plottingof the staging, lighting, music,text and video. It begins simplyenough with part of Shostakovich’ssombre Eighth String Quartet. Thescene is set for the actor AndréWilms (presumably being Canetti)to walk on, speaking in French,the English surtitles throwing updazzling references to the powerof creative forces and relationshipsand the search for truthfulness toone’s inner self. Music colours thework’s moods, with extracts fromCrumb’s Black Angels, and fromScelsi, Bryars and Kurtag, as well asechoes of Bach, all containing veiledreferences and providing motifs forGoebbels’s own music.When, in one passage, it’s suggestedthat, as they age, humansgrow smaller and unimportant, I halfexpected the tiny old couple fromDavid Lynch’s Mulholland Drive topop up. Instead, as he expoundsa theory on our relationship to animals,Wilms encounters two remote-controlledrobots. Then, afterdelivering a torrent of philosophicalthemes and ideas, Wilms is seenon film, exiting the Lyceum Theatre,entering a taxi and disappearingthrough the streets of Edinburgh.Next, the miniature housedownstage is dwarfed by a lifesizeversion upstage. Through its uncurtainedwindows, and on video too,we become intruders on a domesticscene - hence the omelette. Noteverything you see and hear is real,though the ear and eye desperatelywant to believe it is. Yet eventhe clock was showing real time,11.30pm, so were we dreamingor could the projected house havebeen the actual house on stage?Lynne Walker


Season 2012-2013<strong>Eraritjaritjaka</strong>musée des phrasesDe/ By/ Von Heiner GoebbelsFrankfurter Rundschau (DE)18.09.2004Haus im MenschMit Heiner Goebbels im Museumder Sätze, Bilder, Dingeund Klänge: «<strong>Eraritjaritjaka</strong>» imSchauspiel FrankfurtHeiner Goebbels lebt in Frankfurt,hat einen Lehrstuhl am Studiengangfür Angewandte Theaterwissenschaftin Gießen und ist eigentlichKomponist. Ein Komponist allerdings,der seit je die landläufigenGrenzen des Musikbetriebs produktivzu missachten versteht unddie Rolle des Komponisten überauseigenwillig interpretiert. Seineneueste Musiktheater-Produktion<strong>Eraritjaritjaka</strong> ist der dritte Teil einerTrilogie, deren erster «Ou bien le débarquementdésastreux» (1993) unddessen zweiter «Max Black» (1998)war.Mitten im Buch sagt Kien den Satz«Aller Anfang ist schwer.» Am Anfangaber spricht er mit dem neunjährigenFranz Metzger, «gegenseine Gewohnheit», denn gewöhnlichentwickelt Kien seine Gedankenmonologisch. Wenn man jetzt nureinen griffigen Satz fände, den manwie einen Archimedischen Punkt inder Luft fixieren könnte. Einen Satzwie: In Heiner Goebbels’ <strong>Eraritjaritjaka</strong>hängt Peter Kien aus EliasCanettis Roman Die Blendung demEigenleben seiner Gedanken nach,und dieses Eigenleben erscheint alsEigenschaft der Welt, in der sie gedachtwerden. Viel zu kompliziert einerseits,andererseits viel zu wenig,man braucht mehrere solcher Sätze.Auf alle Fälle auch noch einen Satzwie: Heiner Goebbels’ neue Produktionzeigt und geht davon aus,wie und dass alles, was in denDunstkreis eines lebenden, denkendenMenschen gelangt, ein Eigenlebenentfaltet und eine eigeneWeise, sich mit anderem Eigenlebenzu kombinieren. Und drittens:Heiner Goebbels <strong>Eraritjaritjaka</strong>,uraufgeführt im April in <strong>Lausanne</strong>und jetzt im Frankfurter Schauspielerstmals in Deutschland zu sehen,ist ein Stück Musiktheater, in demMusik, Licht, Video, Literatur undBühnenausstattung mit der großenund unprätentiösen Stimm- undSchauspielkunst des André Wilmseine Verbindung eingehen, die mehrFragen horizonterweiternd in dieWelt setzt als sie desillusionierendbeantwortet.Eigenleben also und Synthesen undFragen: Worte verbinden sich zuSätzen, die in Büchern gestandenhaben und, wenn sie wiederkehren,ein Museum der Sätze bilden; Sätzebeziehen sich in ihrem Museumnicht mehr auf die Welt, sondernaufeinander und auf ihren Leser. DieZubereitung eines Omeletts - Eieraufschlagen, verquirlen, würzen,Zwiebeln hacken - verbindet sichmit Ravels Streichquartett zu einererstaunlichen rhythmisch-klanglichenEinheit. Videokonserve undLive-Video verbinden sich mit demGeschehen auf der Bühne zu einerraffinierten und beglückenden Täuschungdes Zuschauers/Zuhörers,und die Täuschung ist keine selbstzweckhafteProtzerei mit Zaubertricks,sondern ein erkenntniskritischesElement: Sie intensiviert dasWirklichkeitsgefühl für das Bühnengeschehenund führt es zugleich adabsurdum.Aber der Reihe nach. Auf der Bühnespielt das Mondriaan QuartettSchostakowitschs achtes Streichquartett.Auf der Bühne ist AndréWilms und spricht und beschäftigtsich zum Beispiel mit einem Rechteckaus Licht, das ein Teil vonihm selbst zu sein scheint. Auf derBühne steht ein Haus, erst klein wieein Spielzeug und ein sanftes Ruhekissen,später erscheint eine Haus-Vorderwand als Bühnenprospekt(natürlich denkt man, das wäre jetzteine Vergrößerung des Hauses, dasda so klein auf der Bühne steht, sofunktioniert nun mal unser Wahrnehmungs-und Denkapparat) undwird als Projektionsleinwand benutzt;schließlich, gegen Ende, gehtalles drinnen im Haus weiter undwird teilweise per Live-Video auf dieHauswand projiziert. Im Museumder Sätze findet sich dazu der Satz«In diesen neuen Städten kann mandie alten Häuser nur nochin Menschen finden.»Übrigens ist die Hausaußenwandnatürlich nicht draußen, sonderndrinnen, nämlich auf der Bühne,aber man gerät doch immer mal lächelndetwas durcheinander: Ständigahnt man mehr und denkt manetwas Anderes als man sieht. Späterist übrigens auch das MondriaanQuartett im Haus. Also immer nochauf der Bühne, wo sonst.Mitten im Stück aber verlässt AndréWilms Bühne und Theater und fährt- sagen wir vorsichtshalber: scheinbar- nach Hause, wo er sich weiterhinverhält, als sei er noch auf derBühne. Man hat Gelegenheit zumDatums-, Uhren- und Zeitungsvergleich:korrekt. Er führt Peter KiensGespräch mit Franz Metzger. Eskommt zur Begegnung mit einerStimme und schließlich zur BegegnungPeter Kiens (im Video) mitPeter Kien (im Haus, also auf derBühne). Und um ein Haar wären auchwir Zuschauer auf der Hauswand zuuns selbst gekommen.Frei im Zwischenraum<strong>Eraritjaritjaka</strong> ist technisch staunenswertperfekt gearbeitet, ein Netzaus Assoziationen, Musik und Museumssätzen,das eine ganze Weltumfängt. Es ist inhaltlich hoch verdichtet,dabei aber voller Zwischenräume,durch die sich die Gedankenfrei bewegen können. Es ist vielgestaltigund sinnlich und leicht undfreundlich. Es gibt elektrische Tierewie eine Mischung aus Roboter,Staubsauger und Scheinwerfer, undes gibt Kammermusik, die manchmaldas einzige Bühnengeschehenbildet und manchmal dessen Hintergrund.Vor allem aber ist <strong>Eraritjaritjaka</strong>ein durch und durch persönlichesWerk, dessen Privatheit


Season 2012-2013<strong>Eraritjaritjaka</strong>musée des phrasesDe/ By/ Von Heiner GoebbelsFrankfurter Rundschau (DE)18.09.2004(Next)durch technische Perfektion unddie Allgemeingültigkeit des Herbeizitiertenkonterkariert wird. Auf dasEigenleben, das mit Hilfe unsererWahrnehmungsarbeit zwischen diesenKomponenten entsteht, verlässtsich Heiner Goebbels’ wunderbaresTheater.Hans-Jürgen Linke


Season 2012-2013<strong>Eraritjaritjaka</strong>musée des phrasesDe/ By/ Von Heiner GoebbelsDer Freitag (EN)19.10.2004Blendend - GRENZüBERGLEI-TUNGHeiner Goebbels vollkommenesSprechmusiktheater «<strong>Eraritjaritjaka</strong>»in BerlinAuf der Bühne unterscheiden wirin zwei Sparten, und die Wörter,die uns dafür zur Verfügung stehen,erwecken den Eindruck, als seideren einzige Funktion die Unterscheidung.Als hießen sie nichts fürsich genommen und bedeutetenalles in der Abgrenzung zum anderen.Wir reden von Sprech- undMusiktheater, weil bei dem einendas einzige, was ertönt, die Spracheist. Oder weil bei dem anderen dieBühnenhandlung sich im Gesangund begleitet von einem Orchestervollzieht. Wovon aber würdenwir reden, wenn wir das Sprechenals musikalisch empfänden und dieMusik als handelnd?Heiner Goebbels macht Musiktheater.In seinem jüngsten Werk <strong>Eraritjaritjaka</strong>,das in Berlin im Rahmen derSpielzeit Europa aufgeführt wurde,betritt ein Streichquartett das Dunkelder Bühne. Das Mondriaan Quartetaus Amsterdam spielt als erstesStück seiner Reise durch die Musikdes 20. Jahrhunderts - mit Ausnahmevon Bachs Kunst der Fugeund Goebbels´ Eigenkomposition- Schostakowitschs StreichquartettNr. 8. Es sieht nach einem Kammermusikabendaus, den auftretendenSchauspieler möchte man für einenRezitator halten.Heiner Goebbels macht Sprechtheater.Das Wort <strong>Eraritjaritjaka</strong>, dashat Elias Canetti vermerkt, stammtaus einer Aborigine-Sprache, undbedeutet «volles Verlangen nachetwas, was verloren gegangen ist.»Der Schauspieler, der sich zumMondriaan Quartet gesellt, ist AndréWilms. Ein Sprechspieler, der aufFranzösisch ein Konvolut von Sätzenspricht, die Goebbels nach fünfJahren Lektüre aus den Aufzeichnungenvon Canetti extrahiert hat.«Sätze, die sich voreinander drücken.»Sätze über Musik und über dieSprache, von der Einsamkeit undder Gesellschaft, Betrachtungeneines Menschen von einer Welt, inder er nicht zu Hause ist, weil seineinziger Ort die Sprache ist. EinesBibliotheksmenschen wie CanettisProtagonist Kien aus dem RomanDie Blendung.Heiner Goebbels macht Sprechmusiktheater,in dem Sprechen undMusik im Spiel in eine vollkommeneForm finden. <strong>Eraritjaritjaka</strong> ist Musiktheaterin einem buchstäblichenSinne. Die Musik untermalt, begleitetnicht, sie ist der Akteur selbst,akzentuiert durch ihren Rhythmus,verbündet sich in ihrer Klangfarbemal mit Licht, mal mit dem Gesprochenen,mal mit dem Spiel. Imselben Sinne bietet <strong>Eraritjaritjaka</strong>reinstes Sprechtheater, in dem dieWörter nichts bebildern und erklären,in dem sie an keine Charakteregebunden sind. Sie werden erfahrbarin ihrer schlichten Schönheit, dieWorte selbst sind die Akteure in derKomposition einer melancholischenWeltordnung.«Das Lächerliche an der Ordnungist, dass sie von so wenig abhängt.Ein Haar, buchstäblich ein Haar,das liegt, wo es nicht liegen sollte,kann Ordnung von Unordnung trennen»,heißt es in Canettis peniblenAufzeichnungen. Das ließe sich alsCredo von Goebbels Inszenierunglesen, in der nichts liegt, wo es nichtliegen sollte, was einfach und leichtscheint und doch ein schwierigesUnterfangen ist, das genaues Arbeitenvoraussetzt: die Errichtung einerOrdnung als Komposition der Theatermittel.Die Absichtsvolle an der Kompositionist am besten an der Ordnungdes Raumes zu beschreiben, indem mühelos die Grenzen zwischenden Genres überwunden werden.Der Kammermusikabend, der <strong>Eraritjaritjaka</strong>zu Beginn ist, brauchtkeinen konkreten Raum, Raum isthier Akustik. Wenn André Wilmshinzutritt, wird der Raum abstrakt,eine zweidimensionale Landkartedes Melancholischen. Geschmeidiggleitet unter dem Schwarz desBühnenbodens ein leuchtendesWeiß hervor. Wilms stellt ein kleinesHaus auf, um das herum derSternenhimmel einer Stadt projiziertwird. Im Hintergrund ist die Wandeines großen Hauses zu sehen. DerDurchbruch in die Dreidimensionalitätgelingt erst völlig, als Wilms inder zweiten Hälfte der Inszenierungdas Theater scheinbar verlässt. EineKamera, deren Aufzeichnungenauf die Hauswand auf der Bühneübertragen werden, folgt ihm in einTaxi, das durch die Nacht von Berlinfährt, und weil das Streichquartettweiterhin spielt, wirkt das Herannaheneines Fahrzeugs, das mandurch die Rückscheibe von WilmsTaxi sehen kann, plötzlich wie einmusikalischer Akzent. Schließlichlandet Wilms in einer Wohnung, <strong>Eraritjaritjaka</strong>ist in einem konkreten,realistischen Raum angekommen.Der Schauspieler liest die Zeitung,macht Notizen, brät sich ein Omelettund hackt die Zwiebeln dafür imTakt der Musik. Irgendwann öffnet ereinen Fensterladen und schaut - aufdie Bühne. Der Film aus der Wohnungspielt sich hinter der Haus-Fassade ab vor unseren Augen ab.Ein schöneres Theater, buchstäblichTheater, hat man selten gesehen.Matthias Dell


Season 2012-2013<strong>Eraritjaritjaka</strong>musée des phrasesDe/ By/ Von Heiner GoebbelsFinancial Times (EN)30.11.2004<strong>Eraritjaritjaka</strong>/HeinerBerlin FestspielhausGoebbelsThe title of Heiner Goebbels’ newpiece of music-theatre is apparentlyAboriginal for «longing», but youcertainly do not hear it uttered in thisingenious hour-and-a-half, much asyou might like to.Its French subtitle, «Musée desphrases», is more apposite. Goebbels,who has never pretended tomake things easy for his audiences,has based his show on texts bythe 1981 Nobel Prizewinner EliasCanetti. The evening’s first irony,which Goebbels must enjoy, is thatthe Bulgarian-born Canetti wrote inGerman; and here was a «museumof sentences» delivered in the Germancapital in French.Mind you, it is wonderful French,wonderfully delivered by Alsatianactor André Wilms as Canetti. Dramatically,this is a one-man show.Musically, the motor is the MondriaanQuartet, who open withShostakovich’s 8th String Quartetand throughout play - amid electronicinterpolations composed by thedirector - a mishmash of extractsfrom Bach to Bryars.This is trademark Goebbels: mixingmusic and text, casting his stageand figures in riveting games of light,weaving uncategorisable stage magic.Wilms performs a kind of ballet withthe music, commenting on it, keepingit at bay, engaging with it: «Inmusic, instead of walking, as theynormally do, words swim.» Themusicians move from one side ofthe stage to the other, from front toback. Though little happens, there isno stillness.Wilms is caught in an oblong of lightand seems able to rotate it. The darkstage floor opens to reveal a whitesquare; a black backdrop is pulledup similarly to reveal the façade ofa house with four windows. Wilmsexits pursued by cameraman. Hetakes a taxi to a Berlin flat and hisimage is projected on to the façade.He continues to soliloquise: «A societywhere people cry only once intheir life».The rest of the show is a real-timefilm «somewhere else», with thequartet continuing to play live; sohow is Wilms able to chop an onion,in perfect sync, with the pizzicato ofRavel’s String Quartet? That wouldgive the game away. Suffice it to saythat while one wonders what a lotof Goebbels’ magic is for, his tricksare breathtaking. The productionis moving to Paris, to wind up theFestival d’Automne (tel +33 1 53451717) from December 7-19.James Woodall


Season 2012-2013<strong>Eraritjaritjaka</strong>musée des phrasesDe/ By/ Von Heiner GoebbelsLibération (FR)10.12.2004Au diapason de CanettiA l’Odéon, «<strong>Eraritjaritjaka</strong>» est unesaisissante expérience de théâtremusical : conçue par Heiner Goebbels,d’après des textes du prixNobel de littérature, et jouée parAndré Wilms. C’est l’avant-derniergrand-événement du Festival d’automne.Créé le 20 avril au Théâtre<strong>Vidy</strong> de <strong>Lausanne</strong>, le nouveau spectaclede Heiner Goebbels s’installeaux ateliers Berthier, où le Théâtrede l’Odéon poursuit sa saison pendantles travaux - le succès rencontrédans cette salle est tel quela délocalisation, d’abord envisagéecomme provisoire, pourra se prolonger,et les ateliers Berthier servirde deuxième lieu au Théâtre del’Odéon quand l’autre aura réouvert.Intitulée <strong>Eraritjaritjaka</strong>, la nouvellepièce de Goebbels parachève untriptyque entamé en 1992 avec lecomédien-metteur en scène AndréWilms. Une collaboration inauguréeavec Ou bien le débarquementdésastreux, pièce croisant textesde Conrad, Goebbels, Ponge etmusique africaine, pour évoquer lesthèmes de l’étranger et de la colonisation.Et poursuivie avec MaxBlack sur des textes de Paul Valéry,Lichtenberg et Wittgenstein, quivoyait Wilms examiner la nature deschoses et la conséquence de nosactes et réflexions, depuis une sortede laboratoire. Avec <strong>Eraritjaritjaka</strong>,qui signifie en aborigène «animé dudésir d’une chose qui s’est perdue»,Goebbels enquête sur une certainehumanité européenne perdue, dontHusserl disait la crise dès 1928. Al’état de projet, ce spectacle s’intitulaitDie Provinz des Menschen: leTerritoire de l’Homme, titre de l’undes plus fameux textes, avec leCoeur secret de l’horloge, Masseet puissance et Auto-da-fé, d’EliasCanetti, prix Nobel de littérature1981, né il y a cent ans et mort il ya dix ans. C’est à partir d’extraitsde tous ces textes qu’Heiner Goebbelsa composé son nouvel ovni. Lafigure de l’écrivain juif séfarade, néen Bulgarie et ayant vécu à Vienne,à Zurich, Francfort et Berlin avantde se réfugier à Londres au lendemainde la Nuit de cristal, n’est pasprétexte à une épopée narrative.Mais à une nouvelle expériencede théâtre musical, un Musée dephrases (sous-titre de la pièce) servipar un dispositif dramaturgique ettechnique d’une rare sophistication.Exil intérieur. Pendant une heure etdemie, un écrivain soliloque, envahitl’espace, avant de se laisser envahirpar la musique, de tenter d’échapperà la représentation. Sur scène,le Quatuor Mondrian enchaîne letourmenté Chostakovitch, le préspectralScelsi, le statique Bryars, lesuave et hanté Ravel, le traumatiqueCrumb, et encore Bach le réconciliateur.Wilms installe instantanémentune densité humaine, une façond’être intranquille à lui-même, maisau coeur des choses; c’est-à-dired’un univers devenu simulacre, qu’ildéchire de sa verve pince-sans-rire.Il refait le parcours qui conduit de laperception naïve du monde par l’individu,à son appropriation commesujet, avant d’en être jeté, réduità l’exil intérieur et à la facticité. Etc’est paradoxalement délectable,jubilatoire de cocasserie, stupéfiantde poésie visuelle, sonore et dramatique.Il faut voir André Wilmsjouer avec un animal domestiquefou qui ressemble à un aspirateur,avant d’incarner l’étranger dans sapropre maison, visage démesurémentprojeté sur la façade, par unecaméra vidéo pilotée en direct parBruno Deville. Une caméra qui n’estplus l’instrument de surveillancepolicier ou pornographique du Loft,mais un outil de réflexion, d’inquiétude,qui provoque la langue effiléeau rasoir de Canetti et son inscriptionprosodique dans une musiquede chambre symbolisant la cultureeuropéenne à son apogée de raffinement.Magrittien. Après la superproductionPaysage avec parentséloignés, Goebbels retrouve dans<strong>Eraritjaritjaka</strong> la petite musiquemagrittienne de Hashirigaki. Monodramedu regard, jeu de correspondancesbaudelairien, <strong>Eraritjaritjaka</strong>entrelace les plans de réalitécomme les voix du quatuor, dansun jeu permanent d’apparition et deretrait. Ce «désir d’une chose quis’est perdue» se confond, commetoujours chez l’Allemand, avec lesthèmes heideggeriens de l’habitationpoétique. De l’homme, commeberger de l’Etre, gardien du secretde ce qui «disparaît en apparaissant»,«se retire en se manifestant».De l’existence comme «insistance»,même si cela signifie se tenir dansl’impossible.Eric DAHAN


Season 2012-2013<strong>Eraritjaritjaka</strong>musée des phrasesDe/ By/ Von Heiner GoebbelsLa Repubblica (IT)11.12.2004<strong>Eraritjaritjaka</strong>PARIGI – C’è un quartetto d’archisul palco, e suona Shostakovich. IlQuartetto op. 110 è coinvolgente,ma non succede niente altro. I quattroolandesi del Mondriaan smettonodi suonare e la musica continua(registrata) senza di loro. Si spostanocon i leggii. Arriva l’attore. E’un signore qualunque, non belloe non giovane, ed inizia a declamaresenza tregua un testo compostoda infiniti aforismi. Ogni tantoprende fiato e cambia il ritmo. Lasua voce si fa musica, ed il compositoreè nientedimeno che EliasCanetti (Nobel 1981). Compositore,in realtà, dovrebbe essere HeinerGoebbels, il quale, però, ha datempo deciso di scomporre l’interoluna park dello spettacolo. La luce,le parole, i colori, il teatro e il video:nessuna possibilità gli sfugge. Nelsuo nuovo <strong>Eraritjaritjaka</strong> (che haper sottotitolo: Museo delle frasi),spettacolo clou del parigino Festivald’Automne, in scena all’Odeonfino al 19, le parole di Canetti, pronunciateda André Wilms come uno«stream of consciousness”, hannomusiche di Shostakovich, Bryars,Scelsi, Crumb, Bach, Ravel e ancheGoebbels.L’impossibile titolo è una parola inaranda (dialetto aborigeno d’Australia)utilizzata dallo stesso Canetti.Indica il desiderio per qualcosache si è perduto. Una saudade,niente di allegro. E il nostro uomone è pervaso, anche se il pubblicoride spesso ai suoi toni di voce ealle parole che pronuncia. Il puzzlecanettiano ricompone un unico sentimentodi solitudine, di isolamento,di solipsismo. Wilms parla e parla.Il quartetto si interrompe e riprende.Improvvisamente la sorpresa: l’attoreindossa il cappotto ed esce dalteatro seguito da un cameramen. Ilpubblico, interdetto, resta seduto,mentre la facciata di una casa apparsasul palco diventa uno schermo.Sul quale vediamo Wilms infilarsiin un’auto e percorrere le stradedi Parigi. Non smette mai di parlare.Entra in casa e l’orologio segna lastessa ora degli spettatori in teatro.Siede alla scrivania, va in cucina e sifa una frittata, apre la porta e parlacon un bambino (il dialogo straordinariodel sinologo Kien con il bambinosapiente in Auto da Fé, unicoromanzo di Canetti), ma si vede cheil rapporto umano non è il suo forte.Il pubblico ride, il voyerismo è inevitabilmenteuna fonte di (perverso)piacere. A un certo punto, quandolo pensavamo lontano, ormai perduto,l’attore appare alla finestra dellacasa-schermo sul palco. Il quartettoè scomparso. Lo ritroviamo dentrocasa, e allo stesso tempo proiettatosulla facciata. Tutti presenti, e tuttiassenti. La vita è un trompe-l-oeil. Elo spettacolo un illusione. Parola diGoebbels.Laura Putti


Season 2012-2013<strong>Eraritjaritjaka</strong>musée des phrasesDe/ By/ Von Heiner GoebbelsLe Monde (FR)13.12.2004Heiner Goebbels retrace le voyaged’Elias Canetti«<strong>Eraritjaritjaka</strong>», une utilisation heureusedes artifices de la modernité.Bien sûr , il y a ce titre, en apparenceimprononçable, mais qui coule unefois que l’on se l’est mis en bouche: <strong>Eraritjaritjaka</strong> (prononcer érarit-iarit-iaka).Selon Elias Canetti, cetteexpression poétique archaïque signifieen dialecte aborigène d’Australie«animé du désir d’une chosequi s’est perdue». Et c’est à EliasCanetti qu’est consacré <strong>Eraritjaritjaka</strong>,ou plutôt à ce qui resteraitd’Elias Canetti pour qui, commeHeiner Goebbels, aurait longtempsfréquenté son œuvre et voudrait entémoigner, comme on rassemble,au retour d’un long voyage, les impressionsmultiples pour faire partagerle sentiment du voyage autantque les souvenirs qu’il a laissés. Cesentiment est celui du XXe siècle,que Canetti aura presque tout entiertraversé, de sa naissance en 1905,en Bulgarie, à sa mort à <strong>Lausanne</strong>,en 1994, parcourant les villes d’Europe,fuyant le nazisme. Du Nobelde littérature, Heiner Goebbels neretient pas l’histoire, mais les tracesqu’elle a laissées, en particulierdans les observations qui ont valuà l’écrivain le Nobel de littérature,en 1981. Ces textes sont comme depetits cailloux qui invitent à suivreun chemin, que l’Allemand HeinerGoebbels (né en 1952) a inventé enmariant, comme lui seul sait le faire,la musique, le théâtre, le cinéma etla vidéo. Et cela donne un spectacleexceptionnel, où la technologie,qui trop souvent maquille une modernitépauvre, acquiert une forced’attraction qui vous cloue sur votresiège, tout œil, tout oreilles, happépar la beauté autant que par le sensque cette beauté donne au propos.AU TOURNANT FATALTout commence par le plateau noir,où sont quatre musiciens et où arriveun comédien, André Wilms, vêtucomme le furent certains grands Européens,en costume trois pièces devoyageur intranquille, au tournantfatal du Monde d’hier, de StefanZweig. Sa voix, taillée dans une précisionminérale, prend le relais de lamusique. «Je n’ai point de mélodiespour m’apaiser, point de violoncellecomme lui, point de plaintes quenul ne reconnaît comme plaintes,tant elles sont discrètes et leur vocabulaire,indiciblement tendre. Jen’ai que ces signes tracés sur unpapier jaunâtre et ces mots sansnouveauté, car elles exprimenttoute une vie la même chose.» Unephrase, et l’essentiel est dit. C’estd’ailleurs la seule phrase qui reviendradans le spectacle, parcourudes notations de Canetti, qui posason regard sur les animaux autantque sur la musique, les villes et leslangues, l’ordre et le désastre. Onpourrait en citer plus d’une, mais ceserait mal rendre compte du talentde Heiner Goebbels, qui les met enscène, en musique et en jeu d’unemanière proprement visionnaire. Onverra ainsi un étrange-robot-animalfouiller la nuit du plateau et une villeinquiétante s’écrire en pointillé delumière. On verra aussi une petitemaison blanche, dont la façade vadevenir obsédante, jusqu’à s’inscrire,comme un écran, sur le murdu fond de scène. On verra enfinune chose qui peut paraître insensée.Une demi-heure après le débutdu spectacle, André Wilms quittele plateau, met un chapeau et unmanteau. Et s’en va. On le voit, suivid’une caméra vidéo dont les imagessont projetées sur la façade de lamaison. Il traverse le hall vide del’Odéon, sort dans la rue et monte àl’arrière d’une voiture qui part dansles rues de Paris. On imagine quela voiture va revenir et le comédienretrouver le plateau. Non, la voitureHeiner Goebbels retrace levoyage d’Elias Canettis’arrête, André Wilms en descend,entre dans un immeuble, puis dansun appartement, où il fait ce que faitun homme seul : manger une omelette,lire les journaux, passer d’unepièce à l’autre, tout en poursuivantà voix haute le fil de ses pensées,qui s’accorde à ses gestes avec unhumour au bord du désespoir. Pendantce temps, il ne cesse d’êtrefilmé, bientôt rejoint par les musiciens.L’illusion est parfaite, donton ne dévoilera pas le secret. Ellene se dément pas, jusqu’au bout duspectacle, vous portant à croire quele théâtre s’est déplacé dans la villeet que vous-même faites un voyageimmobile dans la nuit d’un hommequi soliloque. Qu’une pensée puisseainsi se mettre en mouvement, enimages et en sons, et qu’elle puisse,dans le même temps, rester aussiincarnée, théâtrale, voilà ce qui rendexceptionnel cet <strong>Eraritjaritjaka</strong>, portépar un André Wilms au sommetde son art.Brigitte Salino


Season 2012-2013<strong>Eraritjaritjaka</strong>musée des phrasesDe/ By/ Von Heiner GoebbelsREFORMA (MX)16.02.2011Provocan los sentidosEl director alemán Heiner Goebbelspresenta montaje inspirado en CanettiHeiner Goebbels retrace levoyage d’Elias CanettiCuando alguien lee un libro se estimulasu imaginación cuando ve unapelícula muda se activa su imaginaciónacústica cuando escucha unapieza radiofónica la imaginaciónvisual es muy fuerte pero cuando alguiense enfrenta al teatro de HeinerGoebbels, es te director alemán esperaque la imaginación se colapse.El compositor y director es cénicohace de su trabajo una po lifonía sumamentecompleja téc nicamentedonde mezcla música en vivo literaturaartes visuales y actuación Suteatro asegura está hecho para lossentidos.«Básicamente busco provocarque la gente vea escuche sienta ypiense Definitivamente mi bús quedase orienta a un teatro para sentiradvierte el creador quien vendrá aMéxico en marzo para presentar elmontaje <strong>Eraritjaritjaka</strong>, Museo de lasfrases, con siderada su obra másexitosa al contar con más de 120presenta ciones en Europa.Hace más de dos décadas que elcompositor y director escéni codejó de lado el teatro tradi cional ysu discurso clásico pa ra trabajar enpiezas multidisci plinarias en las queel individuo se cuestiona su presenciaen el mundo El teatro asegura esun experiencia mucho más rica sino se reduce a contar una historia yseguir un texto.El trabajo que trae en el marco del27 Festival de México (FMX) es unteatro musical y vi deográfico quesurge de extractos de cuadernospersonales del Premio Nobel EliasCanetti es critos entre 1930 y 1980donde una de las preguntas centrales es cómo se puede ser felizcomple tamente solo.Goebbels se sumerge en afo rismosde este autor y los entrela za conmúsica en escena interpre tada porel Quartett Mondriaan iluminaciónescenografía video en vivo y efectosespeciales de tal modo que enocasiones el es pectador no puededistinguir si se encuentra frente a unconcierto o una película.«Una mujer se me acercó un día yme preguntó si podía lle var estaobra a Nueva Zelanda y le dije queera muy complica do cuando lepregunté por qué me dijo que eraimportante por que al verla se diocuenta de que es posible estar soloy no pasa nada» cuenta desde Alemaniavía telefónica.El director explica que la pie zasubtitulada del francés al espa ñolparte de un pensamiento de Canettiquien dice que es imposi ble estarsolo pero también lo es estar conalguien.De ahí que Museo de las fra ses desarrollela experiencia de un hombresólo donde la nostalgia se hace presente.De he cho, el título del montaje<strong>Eraritjaritjaka</strong>, es una expresiónde los aborígenes australianos quedes cribe el deseo obsesivo poralgo que se ha perdido y que fueregistrada por Canetti en sus es tudiosetnológicos.«Me gusta Canetti por su fuer zapolítica y su sensibilidad la re laciónque hace entre las palabras y la músicasu investigación sobre la vidaprivada y la pública Su visión es totalitaria,no sólo en el sentido de lossistemas políticos, sino en cuanto alas relaciones privadas» describeel compositor para quien es fundamentalla musicalidad de los textos.Goebbels obsesionado por investigarla relación entre al vida y lamúsica, el texto y las personas, elescenario y el texto y así sucesivamente,asegura que si al go le interesaes la audiencia.«Al igual que el escritor Hei ner Müllerpienso que lo más im portanteno es lo que sucede en el escenariosino lo que pasa en el público» diceel director.Aunque para el autor la multidisciplinano es una condición del arteobserva que las fronte ras entre lasexpresiones son ca da vez menosclaras.«Mi único objetivo es crear ex perienciasque nunca hayas visto y escuchadocrear nuevas imágenes»,agrega.Dora Luz Haw


Season 2012-2013<strong>Eraritjaritjaka</strong>musée des phrasesDe/ By/ Von Heiner GoebbelsMILENIO (MX)16.02.2011El universo de EliasCanetti al teatroHeiner Goebbels retrace levoyage d’Elias CanettiErarítjaritjaka es un a pieza paratodos los sentidos y mi más exitosaproducciónPara el director escénico y compositorHeiner Goebbels, Elias Canetties un autor muy político y muy sensiblehacia el sen tidototalitario «Estanauténtico que encuentra tendenciastotalitarias en todas partes nosólo en la política sino en las relacioneshumanas las relaciones entrelas palabras y la música o entre dosoraciones»A partir de trabajar en sus cua dernosde notas y libros como Masay poder y Auto de fe el directoralemán creó el montaje teatral Erarítjarítjaka o Museo de las frasesque se presentará en el fmx Festival de México De Canetti dice enconferencia de prensa telefónica leatraen «sus observaciones sobre lacondición humana las cuales quierotraducir al teatro Generalmente enmi trabajo investigo la relación entrela vida y la música el texto y la personael escenario y el texto y tratode buscar un balance de loselementosenelteatro»El director suele incluir música envivo cine video y otros elementosque permiten lecturas múltiples. Sinembargo advierte que éstos «sirvena una buena historia o a un texto.Erarítjaritjaka es una pieza para todoslos sentidos : para verse sentirseolerse para ser sorprendido ypara pensar en ella»Eraritjáritjaka es un término queGoebbels encontró en los textos deCanetti Es una palabra de los aborígenes australianos que significabuscar desesperadamente algo quese ha perdidoEs una palabra que encontré en susestudios etnológicos La palabra nose usa en la obra pero elconceptofuemuyimportanteparaCanetti ypara mi propio trabajo Quiero queel público sea curioso Busco un públicoque quiera ver algo que no havisto nunca.Algo de loque le llama mucho laatención sobre la obra de Canetti es«su investigación sobre la relaciónentre la vida pública y la privada. Élno hacia una separación estrictaentre ambas y por eso digo queencuentra tendencias totalitarias nosólo en los sistemas políticos sinotambién en las relaciones personales».Goebbels califica Eraritjáritjakacomo una experiencia sorprendente para el público aunque paraél supuso un periodo de ansie dadporque pensaba que iba a ser muydifícil música textos cine sonidos Esuna pieza rica en elementos y teníamiedo de que fuera demasiado perodes pués de 120 presentaciones entodo el mundo siento que es mi producciónmás exitosa».Aunque se trata de un monta jecomplicado desde el punto de vistatécnico es una obra que se puedever desde muy diferentes puntos devista y perspectivas Es una buenapieza para aquellos que aman lamúsica la literatura las artes visualeso el cine He tratado junto conmi equipo de hacer una polifonía deelementos como una fuga de BachEn ella puedes seguir una sola vozo todas las voces o escoger la vozque quieres seguir es la misma libertadMexico, Xavier Quirarte


Season 2012-2013<strong>Eraritjaritjaka</strong>musée des phrasesDe/ By/ Von Heiner GoebbelsPagina 12 (AR)01.10.2011Nostalgia por algo perdidoERARITJARITJAKA, BRILLANTEESPECTACULO DE HEINERGOEBBELS EN FIBAUno de los textos de Masa y poder,de Elías Canetti, elegidos por HeinerGoebbels para esta obra, habladel poder. Y del poder del secreto.Y de la estructura de muñecas rusas–los matemáticos la llamaríanfractal– que lo sostiene. <strong>Eraritjaritjaka</strong>,el complejo y brillante espectáculoque se estrenó en 2004 en<strong>Lausanne</strong>, se presentó ese mismoaño en el Festival de Edimburgo yque acaba de llegar a Buenos Aires,reproduce esa arquitectura. Aunquela vuelve sobre sí misma, en un giroa lo Moebius. La sala contiene a unacasa que, a su vez, acabará conteniendoa la sala. Y a un actor, quelogrará estar a un tiempo adentroy afuera –de la sala y de la casa–y a un cuarteto de cuerdas queestablece un entramado texturaly rítmico en el cual se mueven lostextos –y el actor y sus acciones yla casa misma– y que, no casualmente,comienza y acaba con unafuga.“Cuando muera, es difícil que alguienquiera escribir un cuarteto enmi memoria, así que decidí componerloyo mismo”, decía DimitriShostakovich en una carta a IsaakGlikman, acerca de su CuartetoNo. 8. Creado en 1960 y dedicado“a la memoria de las víctimas delfascismo y de la guerra”, es una desus composiciones más oscurasy oculta infinidad de referencias aotras músicas, propias y ajenas, eincluso a las iniciales de su nombretraducidas a notas según el cifradoalemán (D=Re, Es=Mi Bemol, C=Doy H=Si) y convertidas en el tema dela fuga inicial. Hay allí, por supuesto,una evidente lectura de Bach pero,por otra parte, ese cuarteto con elque comienza <strong>Eraritjaritjaka</strong>, con elMondriaan tocando contra un negroabsoluto, encierra una clave de todala obra. En algún sentido es Goebbelsel que cuenta su biografía: elque enuncia sus obesiones, a travésdel actor francés André Wilms y deCanetti, y el que compone, uniendoa Shostakovich con Scelsi y conCrumb y con Mossolov y Ravel, suvida musical. Y, nuevamente, Moebius:si en el principio Shostakovichmira a Bach desde su desgarradoestilo de la época de la Guerra Fría,en el final es el Contrapunctus 1 deEl arte de la fuga, de Bach, el quelee, el que descifra, a la obra y a esaextraña palabra de los aborígenesaustralianos que Goebbels eligiópara nombrarla y que significa “nostalgiapor algo perdido”.Una iluminación magistral, el robotque acompaña con su fantásticacoreografía un texto acerca de larelación del hombre con los animales,las notables interpretacionesdel Cuarteto Mondriaan y la composiciónabsolutamente musical queWilms hace de su personaje, sonapenas el punto de partida para unjuego de inclusiones –y de confusionesy enmascaramientos– queresulta siempre significativo, peroque no sería ni siquiera pensable sinla precisión casi exasperante que elespectáculo exhibe. Cada cambiode luz es milimétrico; cada entradade una sílaba del texto está calculadacon maniático detalle, y la escrupulosidadllega al punto de queel horario de un reloj mostrado enuna filmación –y proyectado sobrela figura de la casa– coincide con elde la sala. El momento más asombroso,no obstante, es cuando elpersonaje, seguido por la cámara,se ha ido del escenario, ha subido aun taxi con el que ha dado una vueltasin dejar de decir sus textos, hacaminado por la calle Montevideoy comprado una botellita de aguaen un kiosco y, después de doblaren Corrientes en dirección contrariaa la del teatro, ha entrado en unacasa –la casa–, ha leído su correspondencia–y el diario argentinodel día– y ha decidido cocinar unaomelette. En ese momento hacealgo virtualmente imposible: picala cebolla exactamente al unísonocon el staccato de las cuerdas en elScherzo del Cuarteto de Ravel.La naturaleza de los textos es heterogénea.Parte proviene de Masa ypoder, parte de los diarios de Canettiy una secuencia es un extracto deAuto de fe. También son heterogéneaslas temáticas, aunque muchosde los textos rondan las relaciones


Season 2012-2013<strong>Eraritjaritjaka</strong>musée des phrasesDe/ By/ Von Heiner GoebbelsPagina 12 (AR)01.10.2011(Next)de poder. Y son bien diversas lasestéticas musicales por las que laobra discurre. Sin embargo, la obratrasunta una coherencia inconmovible.El mundo de <strong>Eraritjaritjaka</strong>,esa nostalgia apenas definible y esareflexión levemente desesperanzadaacerca del ser humano, es, comoel otro mundo, el que queda afuera(o adentro) de la sala, un sistema derelaciones imperceptibles (el famoso“efecto mariposa”) donde todolo parecido se diferencia y en quelo más disímil guarda semejanzas.Donde la variedad infinita no haceotra cosa que definir al conjunto.Un mapa imaginario, a veces imposible,donde las distancias entre loque está adentro y lo que está afuerase confunden y en el que, entreuna y otra fuga, transcurre la vida.Diego Fischerman

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