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<strong>Constructa</strong>, promoteur citoyen, s’engageet revisite <strong>le</strong> passé <strong>de</strong> Marseil<strong>le</strong> pour mieux bâtir son futur.


- 60002007 2020Des découvertes d’objets datant du Néolithique sur <strong>de</strong>ux hectaresau centre <strong>de</strong> Marseil<strong>le</strong> à la requalification <strong>de</strong> la principa<strong>le</strong>porte d’entrée <strong>de</strong> la vil<strong>le</strong>... <strong>Constructa</strong> est un acteur essentiel<strong>de</strong> l’évolution <strong>de</strong> la cité phocéenne.En fait, huit mil<strong>le</strong> ans.Tout s’est passé si vite ...Nous nous sentons si proches <strong>de</strong> ces vignerons,ces agriculteurs, <strong>de</strong> ces femmes et ces hommes quiripaillaient en sé<strong>le</strong>ctionnant <strong>le</strong>s meil<strong>le</strong>urs fruits <strong>de</strong> mer.Le site, la vue, la situation, l’aménagement,<strong>le</strong>s bâtisseurs, la réf<strong>le</strong>xion, la recherche <strong>de</strong> solutionspour survivre, vivre, croître ensemb<strong>le</strong>... Qu’avons nousinventé dans la démarche <strong>de</strong> notre pensée col<strong>le</strong>ctive ?Les femmes et <strong>le</strong>s hommes font évoluer <strong>le</strong>s techniquesmais c’est <strong>le</strong> cœur <strong>de</strong>s hommes et <strong>de</strong>s femmes, <strong>le</strong>urspassions, <strong>le</strong>urs envies qui <strong>le</strong>s forcent à se dépasser.Cette rencontre avec notre passé, nos racines, notrehistoire, je la dois au S.R.A., aux équipes d’archéologues<strong>de</strong> l’<strong>Inrap</strong>, sous la responsabilité scientifique <strong>de</strong>l’Atelier du Patrimoine <strong>de</strong> la Vil<strong>le</strong> <strong>de</strong> Marseil<strong>le</strong>.Sceptique à l’origine, je suis profondément ému etreconnaissant, notamment à Ingrid Sénepart, <strong>de</strong> nousavoir fait faire ce voyage initiatique sur la trace <strong>de</strong> nosorigines et <strong>de</strong> nos ancêtres. J’espère que dans huitmil<strong>le</strong> ans ceux qui nous découvriront auront cetteréaction : « Oh ? p...! on est pareil, ils étaient commenous. » Car <strong>le</strong> sens <strong>de</strong> cette découverte c’est quel’humanité donne <strong>le</strong> goût et l’espoir <strong>de</strong> l’éternité.Mais c’est aussi et surtout que <strong>le</strong>s civilisationss’apprécient dans <strong>le</strong>ur pérennité. Cette civilisationméditerranéenne, faite <strong>de</strong> cœur, <strong>de</strong> sang, <strong>de</strong> passions,<strong>de</strong> sacrifices, d’actes héroïques, a engendré troisreligions, la mathématique, la philosophie et surtoutla démocratie.Il y a huit mil<strong>le</strong> ans nos parents <strong>le</strong> savaient-ils ?Un événement scientifique d’envergure nationa<strong>le</strong>Toutes <strong>le</strong>s vil<strong>le</strong>s ont une histoire mais, grâce àl’archéologie préventive, cel<strong>le</strong> <strong>de</strong> Marseil<strong>le</strong> comptedésormais huit millénaires. Si la cité phocéenneest la première vil<strong>le</strong> <strong>de</strong> France, fondée par <strong>de</strong>s Grecsau VI e sièc<strong>le</strong> avant notre ère, <strong>le</strong>s fouil<strong>le</strong>s <strong>de</strong> l’hiver2006-2007, bou<strong>le</strong>vard Né<strong>de</strong><strong>le</strong>c, ont révélé un village<strong>de</strong>s tout premiers agriculteurs <strong>de</strong> notre territoire,venus eux aussi <strong>de</strong> Grèce vers 5800 avant notre ère.Ces villages sont extrêmement rares.Grâce à la remarquab<strong>le</strong> équipe d’archéologues<strong>de</strong> l’<strong>Inrap</strong> conduite par Ingrid Sénépart, archéologue <strong>de</strong>la vil<strong>le</strong>, a été découverte la plus ancienne architecture<strong>de</strong> terre en France.Puis <strong>le</strong>s millénaires passèrent et <strong>le</strong>s Grecsintroduisirent la vigne, dont <strong>le</strong>s traces découvertessont, là aussi, <strong>le</strong>s plus anciennes <strong>de</strong> France.Enfin, la colline Saint-Char<strong>le</strong>s, située en <strong>de</strong>hors<strong>de</strong>s remparts grecs puis romains, fut peu à peuinvestie. Et c’est une manufacture <strong>de</strong> soufre duXIX e sièc<strong>le</strong> que l’archéologie industriel<strong>le</strong> a pu étudier.Ces fouil<strong>le</strong>s constituent un événement scientifiquenon seu<strong>le</strong>ment pour Marseil<strong>le</strong>, mais aussi à l’échel<strong>le</strong>nationa<strong>le</strong>. El<strong>le</strong>s illustrent parfaitement commentl’archéologie préventive concilie en permanence<strong>le</strong>s exigences respectives, et <strong>de</strong> moins en moinscontradictoires, <strong>de</strong> la préservation du patrimoineet du développement économique et social.Aussi la collaboration entre <strong>Constructa</strong>,Euroméditerranée, la Vil<strong>le</strong> <strong>de</strong> Marseil<strong>le</strong> et l’<strong>Inrap</strong> peut-el<strong>le</strong>être considérée comme particulièrement exemplaire.Marc PietriPrési<strong>de</strong>nt Directeur général <strong>de</strong> <strong>Constructa</strong>Jean-Paul Demou<strong>le</strong>Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l’Institut national <strong>de</strong> recherchesarchéologiques préventives


- 6000 0 1771<strong>Constructa</strong> s’investitet révè<strong>le</strong> l’histoire <strong>de</strong> Marseil<strong>le</strong>jusqu’à 6000 ans avant notre ère.


- 6000 - 4000 - 2000Situé aux abords immédiats <strong>de</strong> la cité antique, <strong>le</strong> site <strong>de</strong> la colline Saint-Char<strong>le</strong>s a livré une série<strong>de</strong> vestiges attestant <strong>de</strong> son occupation <strong>de</strong>puis <strong>le</strong> Néolithique ancien au VI e millénaire avantnotre ère jusqu’à la pério<strong>de</strong> contemporaine. El<strong>le</strong> est donc un <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie <strong>le</strong>s plus vieux <strong>de</strong>la cité phocéenne. Le site a été fouillé sur prescription <strong>de</strong> l’État, en partenariat avec l’Atelierdu Patrimoine <strong>de</strong> la Vil<strong>le</strong> <strong>de</strong> Marseil<strong>le</strong> et l’<strong>Inrap</strong>, dans <strong>le</strong> cadre du projet <strong>de</strong> restructuration urbaine<strong>de</strong> la ZAC Saint-Char<strong>le</strong>s conduit par Euroméditerranée, en partenariat financier avec <strong>de</strong>spromoteurs immobiliers dont <strong>Constructa</strong>.Depuis un an, <strong>le</strong>s archéologues étudient <strong>le</strong>s données issues <strong>de</strong>s premières fouil<strong>le</strong>s(rue Bernard-du-Bois, rue Longue <strong>de</strong>s Capucins) pour préciser la nature <strong>de</strong>s occupationspréhistoriques et historiques <strong>de</strong> la colline Saint-Char<strong>le</strong>s et mettre à profit cette expériencepour la fouil<strong>le</strong> <strong>de</strong> la parcel<strong>le</strong> Né<strong>de</strong><strong>le</strong>c, lotie par <strong>Constructa</strong>.010203 04À l’origine : un village néolithique ?C’est dans <strong>le</strong> courant du VI e millénaire que <strong>de</strong>smarins-paysans venus <strong>de</strong> Méditerranée orienta<strong>le</strong>par voie maritime fon<strong>de</strong>nt une nouvel<strong>le</strong> civilisationdans <strong>le</strong> Midi <strong>de</strong> la France, apportant avec euxl’agriculture et l’é<strong>le</strong>vage, la poterie et la pierre polie,initiant <strong>le</strong>s premiers grands réseaux d’échanges enMéditerranée, imprimant dans <strong>le</strong> paysage unemarque indélébi<strong>le</strong>.L’habitat néolithique <strong>de</strong> Né<strong>de</strong><strong>le</strong>c témoigne <strong>de</strong> cessavoir-faire et <strong>de</strong> ces pratiques. Il a livré <strong>de</strong>saménagements en terre crue qui apparaissent sous<strong>de</strong>s formes diverses — pains <strong>de</strong> terre mo<strong>de</strong>lés, solset enduits <strong>de</strong> boues calcaires mis en œuvre par <strong>de</strong>sgroupes humains qui ont peut-être apporté avec eux<strong>le</strong> souvenir <strong>de</strong>s constructions méditerranéennesqu’ils ont connues lors <strong>de</strong> <strong>le</strong>ur périp<strong>le</strong>. Ils se sontinstallés sur un site exceptionnel, à la croisée <strong>de</strong>sgran<strong>de</strong>s voies naturel<strong>le</strong>s reliant la vallée du Rhône,la Provence orienta<strong>le</strong> et <strong>le</strong> Languedoc. De ce point <strong>de</strong>vue, cette situation préfigure, bien avant que <strong>le</strong>sGrecs ne l’ancrent <strong>de</strong> façon définitive, la vocationfuture <strong>de</strong> la cité marseillaise.Les constructions sont remaniées à chaque nouvel<strong>le</strong>implantation par <strong>le</strong>s groupes néolithiques jusqu’àformer <strong>de</strong> puissants amoncel<strong>le</strong>ments. Leshabitations fouillées s'apparentent donc à un villagerégulièrement occupé. Même si, en l’état actuel <strong>de</strong>l’étu<strong>de</strong>, il n’est pas encore possib<strong>le</strong> d’en déterminer<strong>le</strong> plan d’ensemb<strong>le</strong>, on peut cependant constater unediversité d’aménagements remarquab<strong>le</strong> pour un site<strong>de</strong> cette pério<strong>de</strong> et une étendue à laquel<strong>le</strong> <strong>le</strong>spopulations néolithiques ne nous avaient pashabitués jusqu’à présent. La terre est <strong>le</strong> matériau <strong>de</strong>base <strong>de</strong>s constructions. Rappelons à cette occasionque la terre, ne <strong>de</strong>mandant pas plus <strong>de</strong>1 % <strong>de</strong>l’énergie nécessaire à la construction en bétonarmé, est <strong>le</strong> matériau <strong>le</strong> plus économique et <strong>le</strong> plusutilisé par <strong>le</strong>s groupes humains encore aujourd’hui etcela <strong>de</strong>puis que l’homme a choisi d’être sé<strong>de</strong>ntaire !D’autre part, <strong>le</strong>s restes <strong>de</strong> coquillages retrouvés sur<strong>le</strong> site <strong>de</strong> la rue Bernard-du-Bois au sommet <strong>de</strong> lacolline montrent que ces sociétés tirent une partie<strong>de</strong> <strong>le</strong>ur subsistance du littoral tout proche. Il fautsavoir qu’à <strong>le</strong>ur arrivée, <strong>le</strong>s î<strong>le</strong>s <strong>de</strong> la ra<strong>de</strong><strong>de</strong> Marseil<strong>le</strong> sont encore rattachées au continent.Les groupes du Néolithique ancien (VI e millénaire)choisissent <strong>de</strong> consommer d’abord <strong>de</strong>s patel<strong>le</strong>s et<strong>de</strong>s bigorneaux puis, dans une secon<strong>de</strong> phase, <strong>de</strong>scoques et <strong>de</strong>s bigorneaux, et <strong>le</strong>s gens du Néolithiquemoyen chasséen (V e millénaire) <strong>de</strong>s murex.On constate, en définitive, que ces sociétés ontopéré une sé<strong>le</strong>ction parmi <strong>le</strong>s coquillagesdisponib<strong>le</strong>s <strong>le</strong> long <strong>de</strong>s côtes. Les espèces choisiesdépen<strong>de</strong>nt moins du milieu <strong>de</strong> <strong>le</strong>ur récolte que d’unePage précé<strong>de</strong>nte • Vue généra<strong>le</strong> du chantier. Début <strong>de</strong>s décapages <strong>de</strong>s sols archéologiques. 1 • Le sol néolithique <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> chasséenne (V e millénaireavant notre ère). 2 • Fondation d’un mur mo<strong>de</strong>rne (XVII e et XVIII e sièc<strong>le</strong> <strong>de</strong> notre ère). 3 • Fouil<strong>le</strong> d’un niveau d’occupation Néolithique. 4 • Coquillagesconsommés durant la pério<strong>de</strong> Néolithique (V e millénaire avant notre ère).


- 2000 - 1000- 600 800préférence affirmée, d’un choix culturel, qui évolueau cours du temps — ainsi, durant toute la pério<strong>de</strong>d’occupation, <strong>le</strong>s mou<strong>le</strong>s et <strong>le</strong>s huîtres ne sont pasconsommées.Cette consommation exclusive pose <strong>le</strong> problème dustatut du site : s'agissait-il d'un habitat permanent<strong>de</strong> populations installées à <strong>de</strong>meure ou d'un habitattemporaire <strong>de</strong> groupes venus régulièrementeffectuer <strong>de</strong>s activités spécialisées sur <strong>le</strong> littoralmarseillais ? La fouil<strong>le</strong> du site <strong>de</strong> Né<strong>de</strong><strong>le</strong>c apporte<strong>de</strong>s éléments nouveaux qui peuvent faire évoluer lavision que nous nous faisons <strong>de</strong> la colline à cetteépoque. L’étendue et la qualité <strong>de</strong>s aménagementslaissent plutôt envisager une longue duréed’occupation et <strong>de</strong>s activités sé<strong>de</strong>ntaires.D’autre part, on sait maintenant, grâce auxespèces d’escargots recueillies dans <strong>le</strong>s niveauxarchéologiques, que <strong>le</strong>s a<strong>le</strong>ntours <strong>de</strong> la colline auNéolithique ancien <strong>de</strong>vaient présenter plutôtl’aspect <strong>de</strong> prairies rases, comme cel<strong>le</strong>s qui sontaujourd’hui dévolues aux activités pastora<strong>le</strong>s, tandisqu’un peu plus tard, au Néolithique moyen (au V emillénaire), <strong>le</strong> site <strong>de</strong>vait être entouré <strong>de</strong> champscultivés. Les restes <strong>de</strong> consommations alimentairesont donc probab<strong>le</strong>ment été évacués vers <strong>de</strong>s fosses<strong>de</strong> rejets, comme cel<strong>le</strong> que l’on a mise au jour àl’ang<strong>le</strong> <strong>de</strong> la rue Longue-<strong>de</strong>s-Capucins et <strong>de</strong> la rueBernard-du-Bois où l’on a col<strong>le</strong>cté autant <strong>de</strong> restes<strong>de</strong> coquil<strong>le</strong>s marines que sur <strong>le</strong>s 500 m 2 <strong>de</strong> lafouil<strong>le</strong> <strong>de</strong> la rue Bernard-du-Bois. Sachant que <strong>le</strong>spopulations <strong>de</strong> la colline Saint-Char<strong>le</strong>s sontentourées <strong>de</strong> pâtures et <strong>de</strong> champs cultivés et quela consommation exclusive <strong>de</strong> coquillages mène à <strong>de</strong>graves carences alimentaires, on peut supposerqu’ils ont eu, comme <strong>le</strong>s populations <strong>de</strong> la région àmême époque, une alimentation plus variée.01 02D’ores et déjà, on peut dire que cet habitatreprésente l'une <strong>de</strong>s découvertes majeures <strong>de</strong> lapréhistoire récente du Midi <strong>de</strong> la France <strong>de</strong> ces<strong>de</strong>rnières années. Notre perception <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong>vie et <strong>de</strong>s savoir-faire <strong>de</strong>s premiers paysansméridionaux s'en trouve transformée : on <strong>le</strong>s savaitagriculteurs et pasteurs, on <strong>le</strong>s perçoit aujourd'huicomme <strong>de</strong>s aménageurs et <strong>de</strong>s bâtisseurs.Durant l’Antiquité : un vignob<strong>le</strong> aux portes<strong>de</strong> la vil<strong>le</strong> antiqueMassalia est fondée en 600 avant notre ère par <strong>de</strong>sGrecs venus <strong>de</strong> Phocée sur la côte <strong>de</strong> l'Asie Mineure,alors appelée Ionie, aujourd’hui la Turquie. Ilsfondèrent un emporion, un comptoir commercial par<strong>le</strong>quel <strong>de</strong>vaient transiter matières et minerais(ambre, étain...) en provenance du Nord <strong>de</strong> l’Europevers <strong>le</strong>s cités <strong>de</strong> Méditerranée.En contrepartie, Marseil<strong>le</strong> se chargeait <strong>de</strong> diffuser,au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> la vallée du Rhône, <strong>le</strong>s produits <strong>de</strong>Méditerranée comme l’hui<strong>le</strong> d’olive, <strong>le</strong>s céréa<strong>le</strong>s etsurtout <strong>le</strong> vin qui était fort apprécié par <strong>le</strong>spopulations celtes, puis gauloises <strong>de</strong> l’intérieur dupays. Ce vin provenait <strong>de</strong> diverses régions, maisaussi <strong>de</strong> Marseil<strong>le</strong>, car <strong>le</strong>s Grecs introduisirent laculture <strong>de</strong> la vigne en Provence, inaugurant ainsi,pour <strong>de</strong> longs sièc<strong>le</strong>s, <strong>le</strong> <strong>de</strong>stin vitico<strong>le</strong> du Midi <strong>de</strong> laFrance. Autour <strong>de</strong> la vil<strong>le</strong>, dans la chora, <strong>le</strong> territoireagrico<strong>le</strong> <strong>de</strong> la cité, on pouvait donc s'attendre àretrouver <strong>le</strong>s traces <strong>de</strong> ces vignob<strong>le</strong>s.Et, <strong>de</strong> fait, <strong>de</strong>s parcel<strong>le</strong>s <strong>de</strong> vignes ont été mises enévi<strong>de</strong>nce à plusieurs reprises loin <strong>de</strong> la cité, à Saint-Jean-du-Désert. Tout près <strong>de</strong>s remparts, cette fois,la fouil<strong>le</strong> <strong>de</strong> la rue Né<strong>de</strong><strong>le</strong>c vient <strong>de</strong> révé<strong>le</strong>r pas moins <strong>de</strong>trois niveaux <strong>de</strong> traces agraires liées à l’exploitation <strong>de</strong>la vigne. Nous sommes donc en présence <strong>de</strong>splus anciens vignob<strong>le</strong>s du sol français.Sur la colline, <strong>le</strong>s conditions paraissent en effetfavorab<strong>le</strong>s à l’implantation <strong>de</strong> la vigne. Il s'agit d'uncoteau à mi-pente, exposé au sud et protégé du ventdu nord par <strong>le</strong> sommet <strong>de</strong> la butte. Le ruissel<strong>le</strong>ment<strong>de</strong>s eaux <strong>de</strong> pente semb<strong>le</strong> y avoir été contrôlé. Le so<strong>le</strong>st adéquat, il est pauvre, pas trop argi<strong>le</strong>ux doncléger et constitué d’une gran<strong>de</strong> part <strong>de</strong> ga<strong>le</strong>ts <strong>de</strong>toutes tail<strong>le</strong>s. Il facilite la circulation <strong>de</strong>s eaux,évitant ainsi <strong>le</strong> pourrissement <strong>de</strong>s souches àl'inverse d'un sol argi<strong>le</strong>ux trop <strong>de</strong>nse et compact quigêne <strong>le</strong> développement <strong>de</strong>s racines en retenant l’eaudans <strong>le</strong>s fosses et empêche <strong>le</strong> grain <strong>de</strong> venir àmaturité. Ces conditions <strong>de</strong> terroir conviennent pourun vin <strong>de</strong> qualité mais c’est une certaine quantitéd’eau, l’organisation et la <strong>de</strong>nsité du vignob<strong>le</strong> quigarantissent l’abondance.Plusieurs systèmes <strong>de</strong> conduite <strong>de</strong> la vigne sontconnus et pratiqués <strong>de</strong>puis l’Antiquité, <strong>le</strong>s vignesrampantes, vignes basses sans échalas, <strong>le</strong>s vignesavec tuteur (échalas), <strong>le</strong>s vignes à tuteur avec jougsupportant <strong>le</strong>s sarments, <strong>le</strong>s vignes avec joug àquatre faces et <strong>le</strong>s vignes sur arbre mais éga<strong>le</strong>mentsur treil<strong>le</strong> ou châssis que l’on nomme « hautains ».Sur la colline Saint-Char<strong>le</strong>s, on constate qu’il existedifférents mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> culture. Au sommet, il n’y a pas<strong>de</strong> traces <strong>de</strong> piquets à l’intérieur <strong>de</strong>s fosses quiauraient pu contenir <strong>de</strong>ux, voire trois pieds pourcertaines, ni <strong>de</strong> surcreusements bien i<strong>de</strong>ntifiab<strong>le</strong>s àchaque extrémité <strong>de</strong> la fosse qui indiqueraient quel’on a couché <strong>le</strong> pied dans l’espacement pour <strong>le</strong> fairerepartir. Pour <strong>le</strong>ur part, <strong>le</strong>s traces <strong>de</strong> vignob<strong>le</strong>sà mi-pente et en fond <strong>de</strong> vallon présententune organisation systématique (longues tranchéesininterrompues) repérée ail<strong>le</strong>urs à Marseil<strong>le</strong> àplusieurs reprises.La superposition <strong>de</strong>s traces nous laisse supposerqu'il existe une chronologie <strong>de</strong>s implantations, ce quiest tout à fait inédit dans ce qui est reconnuactuel<strong>le</strong>ment pour <strong>le</strong> territoire <strong>de</strong> Marseil<strong>le</strong>. Enfin, enplus <strong>de</strong>s fosses <strong>de</strong> plantation, on a i<strong>de</strong>ntifié, sur <strong>le</strong>site <strong>de</strong> Né<strong>de</strong><strong>le</strong>c, <strong>de</strong>s procédés d’amen<strong>de</strong>ment <strong>de</strong>ssols à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> charbons <strong>de</strong> bois et <strong>de</strong>s traces d’outilsagrico<strong>le</strong>s, ce qui est aussi tout à fait inédit.Cette découverte n'est pas isolée. En contrebas <strong>de</strong>sfouil<strong>le</strong>s actuel<strong>le</strong>s, à proximité du Vieux-Port, la fouil<strong>le</strong><strong>de</strong> l’Alcazar, en 1999, avait déjà livré <strong>le</strong>s traces d’unvignob<strong>le</strong>. Mis en place dans un parcellaire remontantpratiquement à la fondation <strong>de</strong> la cité, ce vignob<strong>le</strong>planté en rangées régulières fut exploité du IV e au II esièc<strong>le</strong> avant notre ère. Le parcellaire s'organisait <strong>de</strong>part et d’autre d'un chemin empierré dont on a peutêtretrouvé <strong>le</strong> prolongement dans <strong>le</strong>s fouil<strong>le</strong>sactuel<strong>le</strong>s, où il a malheureusement été coupé par unfossé mo<strong>de</strong>rne.Notice :L'archéologie agraire est une donnée récente <strong>de</strong> l'archéologiepréventive. Dans <strong>de</strong>s conditions favorab<strong>le</strong>s, el<strong>le</strong> permet <strong>de</strong> restituer<strong>le</strong> tracé <strong>de</strong>s parcel<strong>le</strong>s voire, dans certains cas, <strong>le</strong>s culturespratiquées. Les premières fouil<strong>le</strong>s <strong>de</strong> traces agraires ont débutéà Marseil<strong>le</strong> dans <strong>le</strong>s années 1990, dans <strong>le</strong> quartier<strong>de</strong> Saint-Jean-du-Désert.1 • Fouil<strong>le</strong> <strong>de</strong>s niveaux néolithiques. 2 • Des traces indiquent la mise en culture <strong>de</strong> la vigne à l'époque grecque (IV e - II e sièc<strong>le</strong> avant notre ère).


800 1660 1771Puis un grand fossé : une énigme archéologique ?L’une <strong>de</strong>s découvertes <strong>le</strong>s plus énigmatiques <strong>de</strong>sfouil<strong>le</strong>s Né<strong>de</strong><strong>le</strong>c est cel<strong>le</strong> d’un grand fossé quirecoupe la pente <strong>de</strong> la colline du nord au sud enmilieu d’emprise ; pendant un temps, au vu dumatériel livré par cette structure, on a pu croire qu’ils’agissait d’un fossé romain. De là à supposer qu’ilétait lié au siège <strong>de</strong> Massalia par César, il n’y avaitqu’un pas. Mais la suite nous a montré qu’il s’agitplus certainement d’un fossé <strong>de</strong> la fin <strong>de</strong> l’époquemédiéva<strong>le</strong> ou <strong>de</strong> l'époque mo<strong>de</strong>rne qui a recoupé undrain hydraulique et <strong>le</strong> chemin liés à l’exploitation<strong>de</strong>s vignob<strong>le</strong>s d’époque hellénistique. Il a dû êtretrès rapi<strong>de</strong>ment comblé après son creusement, carses parois, pratiquement vertica<strong>le</strong>s, ne présentaientpas <strong>de</strong> traces d'érosion.Peu après <strong>le</strong> comb<strong>le</strong>ment du fossé, un premierensemb<strong>le</strong> <strong>de</strong> murs est construit. L'un <strong>de</strong> ces murssuivait à peu près l'axe du fossé, montrant ainsiune remarquab<strong>le</strong> permanence <strong>de</strong> cette limite <strong>de</strong> lapério<strong>de</strong> héllénistique à l’époque mo<strong>de</strong>rne. S’agit-ild’une limite du parcellaire marseillais grecpérennisée à travers <strong>le</strong>s mises en culture ? La suite<strong>de</strong> la fouil<strong>le</strong> sur la voie nouvel<strong>le</strong> nous en dira peutêtreplus long.La naissance d’un quartierDe la fin <strong>de</strong> l’époque antique à la pério<strong>de</strong> mo<strong>de</strong>rne,nous n’avons pas <strong>de</strong> traces d’aménagementsimmobiliers importants. Les diagnostics ontseu<strong>le</strong>ment révélé, sur la pointe ouest <strong>de</strong> l’îlotNé<strong>de</strong><strong>le</strong>c, <strong>de</strong>s implantations <strong>de</strong> l’Antiquité tardivemais, à l’exception du fossé, point <strong>de</strong> vestigesmédiévaux. Les plans et <strong>le</strong>s vues cavalières <strong>de</strong>Marseil<strong>le</strong> pour la fin <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> médiéva<strong>le</strong> et lapério<strong>de</strong> mo<strong>de</strong>rne avant 1660 nous montrentd’ail<strong>le</strong>urs la colline vi<strong>de</strong> <strong>de</strong> constructions, àl’exception <strong>de</strong> l’aqueduc qui suit <strong>le</strong> tracé actuel <strong>de</strong> larue Bernard-du-Bois.Ce ne sont que champs et cultures. Les terresappartiennent à l’abbaye <strong>de</strong> Saint-Victor qui doit entirer parti pour sa consommation propre ou <strong>le</strong>smettre en fermage. Le secteur n’est loti qu’aprèsl’agrandissement <strong>de</strong> la vil<strong>le</strong> par Louis XIV, entre 1669et 1693. La rue Bernard-du-Bois, appelée d’abord« Saint-Lazare » puis « <strong>de</strong>s Chartreux », est ouvertedès 1670, mais sa portion orienta<strong>le</strong> n’est, semb<strong>le</strong>-t-il,bordée d’habitations que plus tard. El<strong>le</strong> tient sonnom d’un particulier (Bernard Dubois), qui aurait faitconstruire plusieurs maisons dans la rue après1743. D’après <strong>le</strong>s données d’archives, il semb<strong>le</strong> que<strong>le</strong> quartier soit « isolé, triste, si<strong>le</strong>ncieux et désert »pendant longtemps et que <strong>le</strong>s loyers y soient moinschers qu’ail<strong>le</strong>urs.Certaines installations artisana<strong>le</strong>s voirepréindustriel<strong>le</strong>s s'y seraient installées dès <strong>le</strong> XVIII esièc<strong>le</strong>. Il est, en effet, fait mention <strong>de</strong> tanneriessituées en aval, à proximité <strong>de</strong> la place Ju<strong>le</strong>s-Gues<strong>de</strong>et, plus proche <strong>de</strong> la zone qui nous occupe, unrapport <strong>de</strong> police daté du 6 juil<strong>le</strong>t 1771 fait état d’uneperquisition menée suite à la découverte <strong>de</strong> jeuxclan<strong>de</strong>stins se déroulant <strong>le</strong> soir dans <strong>le</strong>s locauxd’une fabrique <strong>de</strong> cire. La vocation industriel<strong>le</strong> duquartier est en revanche clairement attestée dès <strong>le</strong>010203041 • Marseil<strong>le</strong>, in G. Braun, Orbis terranum civitates, eau-forte, Cologne, 1574. 2 • Massilia. La colline Saint-Char<strong>le</strong>s, Mathieu Mérian, eau-forte, Francfort-sur<strong>le</strong>-Main,c.1636-34. 3 • Marseil<strong>le</strong>, vil<strong>le</strong> considérab<strong>le</strong> <strong>de</strong> Provence, Nicolas <strong>de</strong> Fer, d’après J. <strong>de</strong> Razaud, Paris, 1702. 4 • Vue du littoral d’Arenc. Marseil<strong>le</strong>s, W.B.Cooke, d’après P. Dewint et J. Hugues, eau-forte, Londres 1825.Col<strong>le</strong>ction du musée d’Histoire <strong>de</strong> Marseil<strong>le</strong> © Vil<strong>le</strong> <strong>de</strong> Marseil<strong>le</strong>.


1923 2000 200704 050102 03début du XIX e sièc<strong>le</strong> : une manufacture <strong>de</strong> poudre etsalpêtre occupe notamment la partie centra<strong>le</strong> <strong>de</strong>l’îlot ouest, à l’emplacement <strong>de</strong> la fouil<strong>le</strong> Né<strong>de</strong><strong>le</strong>c. Demême, <strong>de</strong>ux fabriques <strong>de</strong> cire sont localisées àl’ang<strong>le</strong> <strong>de</strong> la rue Longue-<strong>de</strong>s-Capucins et dubou<strong>le</strong>vard Char<strong>le</strong>s-Né<strong>de</strong><strong>le</strong>c, appartenant « au SieurNègre » et « au Sieur Lapierre ». Sont éga<strong>le</strong>mentmentionnées pour <strong>le</strong> XIX e sièc<strong>le</strong> « <strong>de</strong> petitesindustries : savon, sucre, cire ».À la fin du XVII e sièc<strong>le</strong> : une raffinerie roya<strong>le</strong> <strong>de</strong>soufre et <strong>de</strong> salpêtreBien que la raffinerie <strong>de</strong> soufre et <strong>de</strong> salpêtre aitfermé ses portes en 1923, il y a peu <strong>de</strong> temps enregard <strong>de</strong> la longue occupation humaine <strong>de</strong> la colline,<strong>le</strong>s vestiges se rapportant à cet ensemb<strong>le</strong> sont déjàrares. Les archéologues n'ont eu accès qu'aux soussolsbien conservés <strong>de</strong>s bâtiments et, pour al<strong>le</strong>r plusloin dans la reconnaissance <strong>de</strong>s différents espaces<strong>de</strong> travail, il a été nécessaire d'avoir recours auxarchives. Ainsi, on sait qu'il s'agit d'une raffinerieroya<strong>le</strong>, installée dès la fin du XVII e sièc<strong>le</strong> dans l'îlot,que cel<strong>le</strong>-ci a subi au cours <strong>de</strong>s XVIII e et XIX e sièc<strong>le</strong>splusieurs remaniements dont <strong>le</strong>s tracesarchéologiques ont été retrouvées dans ladisposition <strong>de</strong>s murs, <strong>de</strong>s canaux, et <strong>de</strong>s bassins,citernes qui subsistaient <strong>de</strong> cet ensemb<strong>le</strong>. Lesvestiges <strong>le</strong>s plus spectaculaires consistent en unebatterie <strong>de</strong> fours construits au milieu du XIX e sièc<strong>le</strong><strong>de</strong>stinés au traitement du soufre.Les textes permettent <strong>de</strong> faire revivre son activité.La notice sur la raffinerie impéria<strong>le</strong> <strong>de</strong> salpêtre et <strong>de</strong>soufre <strong>de</strong> Marseil<strong>le</strong>, écrite en 1856 par <strong>le</strong>commissaire <strong>de</strong>s poudres et salpêtre pour la Société<strong>de</strong> statistique <strong>de</strong>s Bouches-du-Rhône, nousrenseigne sur <strong>le</strong>s aspects extérieurs et <strong>le</strong>fonctionnement du bâtiment. Au moment où ilécrit, la manufacture occupe 3 899 m 2 <strong>de</strong> l’extrémitéouest <strong>de</strong> l’îlot situé entre <strong>le</strong> bou<strong>le</strong>vard <strong>de</strong> la Paix(Char<strong>le</strong>s Né<strong>de</strong><strong>le</strong>c) et la rue Bernard-du-Bois. El<strong>le</strong> aété reconstruite en gran<strong>de</strong> partie trente ansauparavant. El<strong>le</strong> se compose <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux bâtimentsdistincts, celui du soufre et celui du salpêtre. Il estdit encore qu’el<strong>le</strong> emploie une quinzaine <strong>de</strong>personnes, y compris l'administration. Les ouvriersont dépassé 40 et 50 ans et sont aguerris auxtravaux diffici<strong>le</strong>s. D’après <strong>le</strong>s fouil<strong>le</strong>s, <strong>le</strong>sarchéologues ont mis au jour <strong>le</strong>s sous-sols <strong>de</strong> laraffinerie <strong>de</strong> soufre. Le salpêtre vient d’In<strong>de</strong> et il est<strong>de</strong>stiné à la poudrière <strong>de</strong> Saint-Chamas. Le soufreprovient <strong>de</strong> Sici<strong>le</strong> et l’usine approvisionne toutes<strong>le</strong>s poudrières <strong>de</strong> France. Ces faits rappel<strong>le</strong>ntque Marseil<strong>le</strong>, au XIX e sièc<strong>le</strong>, est un grand port<strong>de</strong> commerce et d'industrie qui traite avecl'ensemb<strong>le</strong> <strong>de</strong> la planète.Ingrid SénépartNotice :L'archéologie industriel<strong>le</strong> est la branche la plus récente <strong>de</strong>l'archéologie. El<strong>le</strong> prend en compte la fouil<strong>le</strong> d'ensemb<strong>le</strong>spréindustriels à industriels du XVII e au XIX e sièc<strong>le</strong>. Il est à noter que<strong>le</strong>s industriels n'étant pas tenus <strong>de</strong> donner <strong>le</strong>urs archives à <strong>de</strong>sservices spécialisés (archives nationa<strong>le</strong>s, départementa<strong>le</strong>s,municipa<strong>le</strong>s, chambre <strong>de</strong> commerce), <strong>le</strong>s traces <strong>de</strong> <strong>le</strong>urs activitéset <strong>de</strong>s techniques en usage se dispersent et disparaissent trèsrapi<strong>de</strong>ment. Très vite, nous nous trouvons dans <strong>le</strong> cas <strong>de</strong> figure <strong>de</strong>ne plus rien connaître <strong>de</strong>s activités économiques qui ont fait lagloire et la renommée <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rniers sièc<strong>le</strong>s .1, 2, 4 • Détails du travail <strong>de</strong>s archéologues. 3 • Fouil<strong>le</strong> <strong>de</strong>s traces agraires. 5 • Re<strong>le</strong>vé graphique <strong>de</strong>s traces agraires.


2007 2010 2020<strong>Constructa</strong> participeà la transformation <strong>de</strong> la future citéphocéenne, pour un nouvel espace<strong>de</strong> vie Saint-Char<strong>le</strong>s – Porte d’Aix.


2007 2010 2020<strong>Constructa</strong>, une histoire qui se confond avec la Vil<strong>le</strong> <strong>de</strong> Marseil<strong>le</strong>01 020304 05 06Marc Pietri, aux attaches familia<strong>le</strong>s fortes dans la cité phocéenne,débute sa carrière à Marseil<strong>le</strong> dans <strong>le</strong>s années 1970, au sein <strong>de</strong><strong>Constructa</strong>, filia<strong>le</strong> <strong>de</strong> la Gefic (ex-Compagnie La Hénin) en qualité <strong>de</strong>secrétaire général. À cette époque, <strong>Constructa</strong> était une centra<strong>le</strong> <strong>de</strong>vente commercialisant sur toute la Région PACA, <strong>de</strong>s programmesimmobiliers neufs (rési<strong>de</strong>nces principa<strong>le</strong>s et secondaires) pour <strong>le</strong>compte <strong>de</strong> tiers.Nommé directeur général adjoint en 1981, Marc Pietri accè<strong>de</strong> à laprési<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> <strong>Constructa</strong> en 1986 et en <strong>de</strong>vient, avec sa famil<strong>le</strong>,l’actionnaire majoritaire. Depuis lors, <strong>le</strong>s équipes ont é<strong>le</strong>vél’entreprise aux 200 collaborateurs, au rang <strong>de</strong>s plus importantsgroupes français indépendants <strong>de</strong> services immobiliers, déclinanttrois métiers : la vente, la promotion et la gestion d’actifs.Aujourd’hui, <strong>Constructa</strong> Vente est l’une <strong>de</strong>s premières centra<strong>le</strong>s <strong>de</strong>vente indépendantes <strong>de</strong> programmes neufs avec près <strong>de</strong> 2 000logements vendus sur ses zones d’implantation : Paris/Î<strong>le</strong>-<strong>de</strong>-France, Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte-d’Azur.<strong>Constructa</strong> Promotion est <strong>de</strong>venue un intervenant <strong>de</strong> référencedans <strong>le</strong>s domaines <strong>de</strong> la promotion immobilière et <strong>de</strong> la maîtrised’ouvrage déléguée, avec 1 500 logements produits annuel<strong>le</strong>mentgrâce à un partenariat stratégique avec <strong>le</strong> groupe Morgan Stan<strong>le</strong>y,sous la marque Propria. <strong>Constructa</strong> Promotion va portersa production à 2 500 logements par an pour <strong>le</strong>s années à venir.À ce jour, el<strong>le</strong> dispose d’une réserve foncière <strong>de</strong> 400 000 m 2 .<strong>Constructa</strong> et son dirigeant font partie <strong>de</strong>s précurseurs en Franceen matière <strong>de</strong> gestion d’actifs, grâce à une expérience américaine<strong>de</strong> gestion <strong>de</strong> programmes en difficulté. Ils ont su développer, àtravers <strong>Constructa</strong> Asset Management, un outil efficace <strong>de</strong> gestiondynamique <strong>de</strong> portefeuil<strong>le</strong>s. À ce jour, la structure gère plus <strong>de</strong> 3,5milliards d’euros d’actifs immobiliers tertiaires, col<strong>le</strong>cte plus <strong>de</strong> 220millions d’euros <strong>de</strong> loyers et a cédé, en 2006, pour 400 millionsd’euros d’immeub<strong>le</strong>s.Cette expérience américaine débute en 1983 ; une gran<strong>de</strong> aventurequi continue, après plus <strong>de</strong> vingt ans <strong>de</strong> travail, d’être récompenséepar <strong>le</strong> succès <strong>de</strong> réalisations remarquab<strong>le</strong>s <strong>de</strong> logements,commerces et hôtels. Une succession d’opérations réussies etprimées par la profession : <strong>le</strong>s Sofitel <strong>de</strong> Chicago, Midtown New York,Phila<strong>de</strong>lphie et Washington, 1500 Ocean Drive, l’immeub<strong>le</strong> <strong>de</strong>rési<strong>de</strong>nces <strong>de</strong> standing <strong>de</strong>ssiné par l’architecte Michael Graves àSouth Miami Beach, la réhabilitation du New Museum Building <strong>de</strong>Broadway à SoHo, New York, sans oublier <strong>le</strong> célèbre Cocowalk <strong>de</strong>Miami, un concept novateur qui s’est imposé comme la référenceaméricaine du centre commercial festif à ciel ouvert.Aujourd’hui prêt à être livré au printemps 2007, Mary Brickell Village,à « Downtown » Miami, se positionne comme l’unique ensemb<strong>le</strong> <strong>de</strong>commerces, services et restauration en cœur <strong>de</strong> vil<strong>le</strong>, voué à servir<strong>le</strong>s hommes et femmes qui travail<strong>le</strong>nt et rési<strong>de</strong>nt dans ce quartieren p<strong>le</strong>ine mutation, et ce dans un cadre à tail<strong>le</strong> humaine, respectantl’environnement tant prisé par la fondatrice du quartier à laquel<strong>le</strong> ildoit son nom : l’eau, <strong>le</strong> bois, <strong>le</strong>s arbres, l’ombre et la lumière.Cette diversité d’activités et <strong>de</strong> rayonnement géographique n’a paspour autant détourné <strong>le</strong> groupe <strong>de</strong> Marseil<strong>le</strong>. Au cours <strong>de</strong> ces quatre<strong>de</strong>rnières décennies, il est peu à peu <strong>de</strong>venu l’un <strong>de</strong>s promoteursphares <strong>de</strong> la cité. Aujourd’hui, <strong>Constructa</strong> s’implique dans <strong>le</strong> plusimportant chantier <strong>de</strong> réaménagement urbain <strong>de</strong> France, endéveloppant 120 000 m 2 dans <strong>le</strong> cadre d’Euroméditerranée, avec :• « Cœur Méditerranée », un comp<strong>le</strong>xe <strong>de</strong> bureaux et d’hôtel<strong>le</strong>riedans <strong>le</strong> quartier <strong>de</strong> la Joliette, conçu par l’architecte Jean-Paul Viguier.• Un projet d’envergure, composé <strong>de</strong> quatre ensemb<strong>le</strong>s à<strong>de</strong>stination mixte planifié en front <strong>de</strong> mer dans la ZAC <strong>de</strong> la« Cité <strong>de</strong> la Méditerranée ». Celui-ci comportera notamment,plusieurs tours <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> hauteur ; architecture signéerespectivement par Jean Nouvel, Yves Lion, Roland Carta, etJean-Baptiste Pietri.• L’ « Espace Né<strong>de</strong><strong>le</strong>c », avec 20 000 m 2 <strong>de</strong> nouveaux logements,commerces et un pô<strong>le</strong> para hôtelier dans <strong>le</strong> quartier Saint-Char<strong>le</strong>s/Porte d’Aix.C’est en ce lieu même que <strong>le</strong>s fouil<strong>le</strong>s archéologiques dont cetouvrage fait l’objet sont réalisées, permettant à <strong>Constructa</strong><strong>de</strong> s’impliquer en citoyen <strong>de</strong> la vil<strong>le</strong> dans la découverte <strong>de</strong>6000 années d’histoire, tout en bâtissant l’avenir.<strong>Constructa</strong> et ses équipes, animés <strong>de</strong> foi et <strong>de</strong> dynamisme dansla conduite <strong>de</strong> projets multiculturels et multidisciplinaires àvocations nationa<strong>le</strong> et internationa<strong>le</strong>, ne s’éloignent pas longtemps<strong>de</strong> Marseil<strong>le</strong> qui reste à jamais la vil<strong>le</strong> berceau <strong>de</strong> la société et<strong>de</strong> la famil<strong>le</strong> Pietri.Page précé<strong>de</strong>nte • Esquisse - Projet Espace Né<strong>de</strong><strong>le</strong>c, Marseil<strong>le</strong>, ZAC Saint-Char<strong>le</strong>s – Faça<strong>de</strong>s bou<strong>le</strong>vard Né<strong>de</strong><strong>le</strong>c et rue Bernard-du-Bois – 20 000 m 2 <strong>de</strong>logements, commerces et rési<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> tourisme (élévations : Architectes Roland Carta/PietriArchitectes). 1 • Hôtel Sofitel, Chicago – 415 chambres – Assistance à lamaîtrise d’ouvrage pour <strong>le</strong> Groupe Accor (photo : Accor). 2 • Hôtel Sofitel, New York – 398 chambres – Assistance à la maîtrise d’ouvrage pour <strong>le</strong> Groupe Accor(photo : Accor). 3 • Projet SAS Suè<strong>de</strong>, Marseil<strong>le</strong> – ZAC Cité <strong>de</strong> la Méditerranée – 73 000 m 2 <strong>de</strong> bureaux, logements et commerces dans la zone Euroméditerranée(perspective : Atelier Lion Architecture Urbaniste). 4 • 58 bis rue <strong>de</strong> la Boëtie, Paris VIII e – Réhabilitation d’un immeub<strong>le</strong> <strong>de</strong> bureaux <strong>de</strong> 6 800 m 2 (photo : <strong>Constructa</strong>).5 • Projet Cœur Méditerranée, Marseil<strong>le</strong>, ZAC Joliette – 19 800 m 2 <strong>de</strong> bureaux, hôtels et commerces dans la zone Euroméditerranée (perspective : Jean-Paul ViguierS.A. d’Architecture). 6 • Rési<strong>de</strong>nce Les Casca<strong>de</strong>s, « Le Victoria », Grasse (06) – 35 logements en cœur <strong>de</strong> vil<strong>le</strong> (PietriArchitectes – Photo : Salah Benacer - www.400ASA.net).


- 6000 2007 2020Remerciements :Nous tenons à exprimer tous nos remerciements aux institutions et aux personnesqui nous ont fait confiance et nous ont soutenu dans notre volonté <strong>de</strong> participer aurenouvel<strong>le</strong>ment <strong>de</strong> ce quartier par la réalisation <strong>de</strong> ce projet, en particulier :Euroméditerranée :M. Renaud Muselier - Ancien ministre, premier adjoint au maire, prési<strong>de</strong>ntd’Euroméditerranée.M. François Jalinot - Directeur général.M. Pierre Figueras - Directeur adjoint.M. Paul Colombani - Directeur du développement.La Vil<strong>le</strong> <strong>de</strong> Marseil<strong>le</strong> :M. Jean-Clau<strong>de</strong> Gaudin - Maire <strong>de</strong> Marseil<strong>le</strong>, vice-prési<strong>de</strong>nt du Sénat.La Communauté Urbaine Marseil<strong>le</strong> Provence Métropo<strong>le</strong> :M. Jean-Clau<strong>de</strong> Gaudin - Prési<strong>de</strong>nt.La Région Provence-Alpes-Côte-d’Azur :M. Michel Vauzel<strong>le</strong> - Prési<strong>de</strong>nt.Le Conseil général <strong>de</strong>s Bouches-du-Rhône :M. Jean-Noël Guérini - Prési<strong>de</strong>nt.Nous souhaitons éga<strong>le</strong>ment adresser nos plus vifs remerciements aux équipesqui ont travaillé sans relâche sur <strong>le</strong> vo<strong>le</strong>t archéologique <strong>de</strong> ce site et qui nous ontpermis, par <strong>le</strong>ur contribution et <strong>le</strong>ur coopération tant efficaces qu’amica<strong>le</strong>s,<strong>de</strong> réaliser ces fouil<strong>le</strong>s et cet ouvrage :Le ministère <strong>de</strong> la Culture et <strong>de</strong> la Communication, la Direction régiona<strong>le</strong> <strong>de</strong>saffaires culturel<strong>le</strong>s PACA, <strong>le</strong> service régional <strong>de</strong> l’ArchéologieM. Xavier De<strong>le</strong>stre - Conservateur régional <strong>de</strong> l’archéologie.M. Bruno Bizot - Conservateur du patrimoine.L’Atelier du Patrimoine <strong>de</strong> la Vil<strong>le</strong> <strong>de</strong> Marseil<strong>le</strong>M. Daniel Drocourt - Directeur <strong>de</strong> l’Atelier du Patrimoine, Vil<strong>le</strong> <strong>de</strong> Marseil<strong>le</strong>.Mme Ingrid Sénépart - Responsab<strong>le</strong> scientifique du chantier Né<strong>de</strong><strong>le</strong>c.L’Institut national <strong>de</strong> recherches archéologiques préventivesM. Jean-Paul Demou<strong>le</strong> - Prési<strong>de</strong>nt.M. François Souq - Directeur interrégional Méditerranée.Mme Catherine Dureuil-Bourachau - Chargée <strong>de</strong> la communication.M. Roger Boiron - Adjoint scientifique et technique.M. Stéphane Bien - Chargé <strong>de</strong> missions.Une mention particulière se doit d’être adressée à :Mme Emmanuel<strong>le</strong> Nancy - Ingénieur ORTEC.M. Jacques Rieux-Arnault - Responsab<strong>le</strong> terrain,pour <strong>le</strong>ur accompagnement dans l’exploration et la mise en place préalab<strong>le</strong> <strong>de</strong>la logistique chantier.Tous nos remerciements enfin aux architectes du projet ainsi qu’à toute l’équipe<strong>Constructa</strong> Marseil<strong>le</strong> pour <strong>le</strong>ur participation à ce projet et à cet ouvrage :M. Jean-Baptiste Pietri - PietriArchitectes.M. Roland Carta - C+T Architecte.M. Guy Daher - Atelier 9.Textes archéologiques : Mme Ingrid Sénépart, Atelier du Patrimoine,Vil<strong>le</strong> <strong>de</strong> Marseil<strong>le</strong>.Avec la collaboration <strong>de</strong> : Mme Co<strong>le</strong>tte Castrucci, Mme Céci<strong>le</strong> Chapuis,Mme Sylvie Mathie, M. Éric Bertomeu, M. Nicolas Wey<strong>de</strong>rt.Maquette et réalisation : temps réel.Coordination : <strong>Constructa</strong>.Crédits photos : <strong>Inrap</strong>, <strong>Constructa</strong>, M. Jacques Col<strong>le</strong>tti.Cet ouvrage entièrementcomposé par <strong>Constructa</strong> et l’<strong>Inrap</strong>a été achevé d’imprimer<strong>le</strong> 15 février 2007.Il a été tiré à 500 exemplaireset numéroté <strong>de</strong> 1 à 500.exemplaire numéro :/500


134 bou<strong>le</strong>vard Haussmann - 75008 Paris

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