photo C. Hélie © <strong>Gallimard</strong>A<strong>le</strong>xis Jenni vit et travail<strong>le</strong>à Lyon. Son premier roman,L’art français de la guerre areçu <strong>le</strong> prix Goncourt 2011.A<strong>le</strong>xis JenniÉlucidations50 anecdotesÉlucidations n’est pas un amp<strong>le</strong> roman comme L’art Français de laguerre, mais au contraire un recueil de textes très brefs. Cinquante« anecdotes », écrites à la première personne du singulier, qui dessinentpeu à peu un paysage mental.Ces textes nous font penser d'abord à un glaneur de souvenirs àla recherche d’impressions fugaces. Mais A<strong>le</strong>xis Jenni ne cultivepas des sensations universel<strong>le</strong>s, au contraire, il veut révé<strong>le</strong>r ce qu’ade tota<strong>le</strong>ment particulier notre expérience individuel<strong>le</strong> du monde.Tantôt mélancoliques, tantôt absurdes, tantôt amusées, mais jamaismonotones. Méditations simp<strong>le</strong>s et accessib<strong>le</strong>s, el<strong>le</strong>s témoignentALEXIS JENNIÉLUCIDATIONS50 anecdotesParution octobreRécits9782070142057224 pages • 14,90 ed’un regard étonnamment modeste de l’auteur sur soi. L’enjeu n’est pas ici la connaissance,<strong>le</strong> savoir. C’est <strong>le</strong> familier qu’explore A<strong>le</strong>xis Jenni, qu’il ne quitte jamais – comme Lyon et laSaône où ses pas finissent toujours par <strong>le</strong> ramener.Une excursion origina<strong>le</strong> et autobiographique hors du roman par l’auteur du prix Goncourt 2011.GALLIMARDDernière parutionL’art français de la guerreFolio n° 5538784 pages • 9,90 eDernière parutionLa voix et l’ombreCol<strong>le</strong>ction L’un et l’autre224 pages • 21 eRichard Mil<strong>le</strong>tUne artiste du sexeQuelque chose s’achève, que je suis encore incapab<strong>le</strong> demesurer mais dont l’obscur mouvement en moi fait entendresa rumeur. Je ne serai pas un écrivain français : j’écris ce récit ;je <strong>le</strong> mènerai à bien ; ensuite je me tairai dans cette langue, moiqui suis pourtant né dans un nom français, Butte, Montana,1 742 mètres d’altitude. Je reprendrai de la hauteur. Je m’élèveraiau-dessus de la langue française que j’aurai sans doutemieux aimée que <strong>le</strong>s Français, qui la négligent, commencentmême à l’ignorer, tombent dans <strong>le</strong> puits où ils s’oublient,comme tous <strong>le</strong>s peup<strong>le</strong>s d’Europe. Je reviendrai à ma languenata<strong>le</strong> pour y vivre, aimer, mourir. Je dirai la vérité sur monamour pour Rebecca. Je serai un écrivain américain, c’est-àdireun homme sans nostalgie. »RICHARD MILLETUNE ARTISTEDU SEXEromanGALLIMARDParution octobreRoman9782070141487240 pages • 17,90 eCouverture provisoireparution simultanéeUne nuit à ReykjavikFolio n° 5573208 pages • sous presseBrina SvitVisage slovèneÀ la mort de sa mère, Brina Svit qui est slovène, se sentant exiléeà Paris, se lance dans une quête d’identité qui la conduit à BuenosAires. El<strong>le</strong> emporte avec el<strong>le</strong>, dans ce voyage, <strong>le</strong> journal d’un autreexilé, polonais celui-là, Witold Gombrowicz, qui a vécu vingt-quatreans d’exil en Argentine et lui tient en quelque sorte la main. À la« Villa Eslovana », une enclave fondée par des Slovènes émigrésen Argentine, avant et surtout après la Seconde Guerre mondia<strong>le</strong>,soit par antifascisme, par anti-communisme ou pour avoir collaboréavec l’occupant al<strong>le</strong>mand, el<strong>le</strong> interroge et photographie quelquesunsde <strong>le</strong>urs descendants <strong>le</strong>s plus singuliers. Vivant entre eux, ceshommes et ces femmes se serre <strong>le</strong>s coudes et maintiennent à toutprix <strong>le</strong>ur « slovénité » : culture, langue, religion, en préservant autantque possib<strong>le</strong> <strong>le</strong>ur « sang pur ».BRINA SVITVISAGESLOVÈNEGALLIMARDParution octobreRoman9782070142668Sous presse18
Entretienphoto C. Hélie © <strong>Gallimard</strong>Romancier, journaliste,réalisateur, parolier, PhilippeLabro est né à Montauban.À 18 ans, il part pour <strong>le</strong>s États-Unis ; étudiant en Virginie, ilvoyage à travers <strong>le</strong> pays.À son retour, il devientreporter à Europe n°1 puis àFrance Soir. Il fait son servicemilitaire pendant la guerred’Algérie, puis reprend sesactivités de journaliste (R.T.L.,Paris-Match, TF1, A2…).Aujourd’hui, il animenotamment l’émission« Langue de bois s’abstenir »sur la chaîne D8.Dernière parutionLe flûtiste invisib<strong>le</strong>Col<strong>le</strong>ction blanche192 pages • 17,50 ePhilippe Labro« On a tiré sur<strong>le</strong> Président »" The President’s been shot ! ", " On a tirésur <strong>le</strong> Président ! "Le cri vient d’une silhouette qui s’agite au loinen courant vers moi sur l’herbe du campus del’université de Ya<strong>le</strong>, dans <strong>le</strong> Connecticut, oùje suis envoyé pour l’émission de télévision" Cinq colonnes à la une ". Je peine à saisir laréalité de cette nouvel<strong>le</strong> insensée…» Le 22 novembre 1963, <strong>le</strong> Président Kennedyest assassiné à Dallas. Comment apprenez-vousl’événement et que faites-vous ?J’ai entendu crier « On a tiré sur <strong>le</strong> Président», c’est la phrase clé que toute l’Amériquea prononcé ce jour-là. Je me trouvais alors surla côte Est des États-Unis, et j’ai filé à NewYork prendre <strong>le</strong> premier avion pour Dallas.Sur place, nous n’étions que deux journalistesfrançais, <strong>le</strong> correspondant de l’AFP à Washingtonet moi. Je raconte ce que j’ai vécu, ce quej’ai vu, mes intuitions, mes conclusions. C’estun livre très subjectif. Sur place, que découvrez-vous ?J’ai 26 ans, j’ai déjà fait du grand reportage,je travail<strong>le</strong> pour France-Soir. Mais là, c’est <strong>le</strong>tournant de ma vie de journaliste. Je vis l’événementdepuis l’intérieur du quartier généralde la police de Dallas, je refais, à pied,l’itinéraire d’Oswald une fois qu’il quitte l’immeub<strong>le</strong>d’où sont partis <strong>le</strong>s coups de feu, jerencontre Jack Ruby la veil<strong>le</strong> du jour où il assassineOswald, nous échangeons quelquesmots, il me donne même sa carte de visite…Je découvre aussi, une police désorganisée,dépassée par l’énormité de l’événement, etla prédominance de la presse, en particulierla télévision, qui dicte quasiment à la policequand et comment la sortie d’Oswald ducommissariat doit se faire, presque en fonctionde l’emplacement des caméras ! Votre conviction sur cet assassinat repose sur« <strong>le</strong> 3 e mort de Dallas »…Après l’attentat, devant vingt témoins, Oswaldtire à bout portant, avec un pisto<strong>le</strong>t calibre 38,sur un policier, l’agent Tippit, qui veut contrô<strong>le</strong>rson identité. Ce meurtre m’a beaucoup frappé,tout comme <strong>le</strong> propos d’Oswald à l’instant deson arrestation : « It’s all over now », « Maintenant,c’est fini ». C’est l’attitude d’un homme quisait qu’il va être traqué. En même temps, ce quime frappe, c’est son déni total : il se dit innocentde tout. Je <strong>le</strong> vois et je l’entends encore, il estd’un sang-froid, d’une arrogance incroyab<strong>le</strong>s.“PhilippeLabroOn a tiré sur<strong>le</strong> Président ”<strong>Gallimard</strong>Parution octobreRécit9782070141548Sous presse Diriez-vous que cette affaire est <strong>le</strong> plus beaupolar US qu’on ait pu écrire ?À la minute où j’ai mis <strong>le</strong>s pieds dans cecommissariat, tout ressemblait aux séries Bde ma jeunesse, sauf que c’était en cou<strong>le</strong>ur.Mais c’étaient <strong>le</strong>s mêmes chapeaux, <strong>le</strong> mêmecomportement, <strong>le</strong>s mêmes accents, ce mélangede types en uniformes et en civil, cetteambiance de brutalité. Sans par<strong>le</strong>r de l’assassinatd’Oswald dans <strong>le</strong> garage du commissariat: c’était vraiment de la série noire ! On dit souvent que, ce jour-là, l’Amériqueavait perdu son innocence…Plutôt l’espérance. À ce moment-là, Kennedyreprésente, pour <strong>le</strong>s Américains et <strong>le</strong> mondeoccidental, <strong>le</strong> <strong>le</strong>ader idéal. Il incarne l’espoird’une vie meil<strong>le</strong>ure, de projets merveil<strong>le</strong>uxet fantastiques comme l’Homme sur la Lune.Une forme d’humanisme et une formidab<strong>le</strong>séduction, cel<strong>le</strong> du Président comme cel<strong>le</strong> ducoup<strong>le</strong> présidentiel. De même que j’ai vécuun polar à Dallas, <strong>le</strong>s Kennedy ont amenéHollywood à la Maison-Blanche. Après l’attentat,<strong>le</strong> pays a été plongé dans <strong>le</strong> chagrin,<strong>le</strong> deuil et l’inquiétude : ce que l’Amérique aperdu en innocence ce jour-là, el<strong>le</strong> l’a gagnéen gravité. Est-ce éga<strong>le</strong>ment un livre de souvenirs sur <strong>le</strong>jeune journaliste que vous étiez ?Mon propos, c’est de relater comment unjournaliste se souvient, cinquante ans après,de ce tournant de sa vie professionnel<strong>le</strong> etpersonnel<strong>le</strong>. Dès <strong>le</strong> début, j’ai été fasciné parKennedy, il correspondait à ce que j’avais sentiarriver dans mes années d’étudiant aux États-Unis, il a incarné <strong>le</strong> tournant des sixties. À samort, une page se tourne, du même coup unepage s’est tournée dans ma propre vie.Ce livre, c’est d’abord ce que j’ai vécu à Dallas,ce que j’ai reniflé, ce que j’ai fait, et même ceque j’ai raté, avant d’élargir <strong>le</strong> débat à la personnalitécomp<strong>le</strong>xe de JFK et à la quête de lavérité – s’il y en a une…19