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13.07.2015 Views

photo D.R.Régis Debray, membrede l’Académie Goncourt,est essayiste, romancier,journaliste et mémorialiste.Ses dernières parutionssont : Un candide en TerreSainte, Le Moment fraternité,Dégagements, Éloge desfrontières, Du bon usage descatastrophes, Jeunesse dusacré et Modernes catacombes.Régis Debrayde l’académie GoncourtLe tempsLe Stupéfiant imagePhilippe LabroLe flûtiste invisibleSur un paquebot qui va vers l’Amérique, un jeune hommerencontre une femme qui lui fait perdre toute innocence.Dans un bistrot, un inconnu vient me dire : « Je vous ai eudans ligne de mire, en Algérie. »des imagesDe la grotte Chauvet au Centre à Auschwitz. PompidouC’est parce qu’il avait froid, dans une briqueterie en Hongrie,que mon voisin, quand il était petit enfant, a échappéPar trois fois, le « flûtiste invisible », qu’on peut appeler leRégishasardDebray– ou la main de Dieu –, fait basculer des existences.Pourquoi ? C’est toute la question de ce roman.Nous vivons le temps des images, et c’est accroître sesplaisirs que de s’en donner l’intelligence. En relatantcomment il a lui-même appris à ouvrir les yeux, dansRégis Debrayles grottes ornées comme Le dans nos salles de musée,l’auteur, idolâtre stupéfiant heureux et qui ne se repent pas, entendcontribuer au bon image usage du « stupéfiant image ». Maisl’énigme qu’il interroge tout au long de ce recueil dePhoto © Maia Flore /Agence Vu (détail).témoignages et de réflexions, c’est13-III A14053celleISBN 978-2-07-014053-4du temps00 €immobile. Il est des images fixes que l’on peut dater parleur style ou leur technique, mais dont nous demeuronsétonnamment contemporains. Les archives visuelles descivilisations éteintes restent vivantes en sorte qu’ellesauraient bien tort de se croire mortelles. Les dieux et lesidées meurent, non leurs statues ni leurs figures. Et lesfélins de la grotte Chauvet, – 35000 ans, n’ont pas d’âge,pas plus que nos plus belles photos de stars.Régis Debray Le stupéfiant imageRégisDebrayLestupéfiantimageGallimardParution octobre9782070141777Sous presseCouverture provisoireromDernières parutionsModernes catacombesCollection blanche320 pages • 21 eÉloge des frontièresFolio n° 559896 pages • 4,90 eAlain JaubertAu bord de la mer violetteALAIN JAUBERTphoto C. Hélie © GallimardAlain Jaubert a été marinavant d’être journalistescientifique, chroniqueurmusical, enseignant…Il est l’auteur de la série« Palettes » diffusée depuis1989 sur Arte et dans lemonde entier. Il a publiéplusieurs essais sur l’artainsi que trois romans,Val Paradis, Goncourt dupremier roman, Une nuit àPompéi et Tableaux noirs.Le Vieux-Port de Marseille au temps de sa splendeur.Un soir de l’été 1875, deux très jeunes gens, un Françaiset un Polonais, se rencontrent au bord des quais pittoresquesde la ville la plus remuante d’Europe. Ils sonttous les deux profondément marqués par l’Odyssée, parVictor Hugo, par Jules Verne et surtout par Baudelaire.Ils ne rêvent que d’aventures exotiques, de mers lointaines,de déserts ou de tempêtes, de rencontres surprenantes,de terres inconnues, de peuples sauvages…L’un deviendra le plus célèbre des poètes français, disparaîtraau loin, connaîtra une étrange carrière, exil,errances, avant de revenir mourir dans la capitalephocéenne. L’autre, d’abord marin pendant vingt ans,changera de langue et se métamorphosera en l’un desplus grands romanciers britanniques du xx e siècle. Ilsne se reverront jamais et pourtant leurs vies se croisentet offrent de troublants parallélismes, au cœur d’uneHistoire fort mouvementée, de la Commune à la GrandeGuerre. Le lecteur devinera aisément les noms de cesdeux personnages devenus légendaires dont les destinscroisés composent un vrai roman d’aventure etd’inquiétude.AU BORDDE LA MERVIOLETTEromanGALLIMARDPARUTION octoBRE9782070142781304 pages • 18,90 eDernières parutionsTableaux noirsCollection blanche480 pages • 21,30 eD’Alice à FrankensteinFolio n° 5284352 pages • 8,20 e16

EntretienPhilippe DjianLove Songphoto C. Hélie © GallimardPhilippe Djian est né en1949. Son roman 37,2° lematin, adapté au cinémapar Jean-Jacques Beneix,lui a valu la reconnaissancedu grand public. Il a, entreautres, publié aux ÉditionsGallimard Vers chez les blancs,Ça, c’est un baiser, Frictions,Impuretés, Impardonnables,Incidences, Vengeances et" Oh… " Prix Interallié 2012.Daniel est un musicien accompli. À 50 ans etquelques, sa carrière est faite, il est l’auteur deplusieurs gros succès, de plus d’une dizaine d’albums,et tourne dans le monde entier. Le public etla critique l’adorent, on le reconnaît dans la rue etle désordre de sa vie conjugale avec Rachel fait parfoisla une de la presse people. Mais ces dernierstemps, l’industrie du disque a changé sans qu’ils’en aperçoive. Et, quand il remet à sa maison dedisques ses nouveaux morceaux, le verdict tombe :pas assez commercial. Renvoyé en studio, il doitd’urgence trouver l’inspiration, quand sa femme,qui l’avait quitté depuis un an, choisit justement cemoment pour revenir…C’est la première fois que Philippe Djian s’inspire dumonde de la musique pour écrire l’un de ses romans.Un univers dont il est depuis longtemps familier.Parution octobreRoman9782070122158240 pages • 18,90 eDernières parutions" Oh… "Collection blanche240 pages • 18,50 eVengeancesFolio n° 5490208 pages • 6 e Le titre, Love Song, fait référence à lamusique…Le personnage central, Daniel, est auteurcompositeur-interprète.À 50 ans, il est reconnucomme un auteur de qualité, aux textesd’une grande poésie. Pourtant, il pense avoirraté sa vie : au début de son mariage, il a trompésa femme. Elle n’a pas divorcé, mais elle arepris sa liberté. Lui se dit que c’est le prix àpayer pour sa faute. Et, comme ils n’ont pasd’enfants, il pense qu’il est stérile.Le livre commence au moment où elle revientau domicile conjugal, enceinte, après une escapadede huit mois avec Tony, un des musiciensde Daniel. Daniel se demande alors sicet enfant inespéré n’est pas, au fond, celuiqu’il attendait. Évidemment, ce ne peut pas être aussisimple…Comme Tony meurt dans un accident stupide,Daniel se dit que la voie est libre, qu’il peutaccepter l’enfant puisque le père est mort.Mais Tony n’a été qu’une passade pour safemme. En fait, elle a une aventure depuisvingt ans avec un autre homme, Georges,que Daniel considère comme un frère, avecqui il a partagé les galères de son début decarrière. Et Daniel va bientôt se demanderqui est le vrai père de l’enfant…Tout cela installe le thème principal du roman :un jeu de dupes entre ces personnages quivivent ensemble des histoires différentes. Ensemble,c’est-à-dire en même temps et dansles mêmes lieux. C’était ce qui m’amusait, cesur quoi j’avais envie de travailler. Vouliez-vous vous démarquer de "Oh…",votre dernier roman ?Je dirais plutôt que, par rapport à d’autres demes livres, il n’y a pas de violence particulière,c’est plutôt la chronique d’une vie. C’est unehistoire de famille, une histoire du premiercercle, entre Daniel, sa femme, Georges, l’enfant…Sans oublier qu’il existe un lien fort entreDaniel et sa femme, ils ont vécu ensemble desmoments importants, et ils ont encore beaucoupà vivre ensemble, malgré tout.C’est aussi un livre sur l’absence et la solitude,sur la culpabilité et la rédemption, un livre épuré,qui se débarrasse du superflu. Le problèmede mes personnages, c’est comment réagir àdes choses auxquelles on ne s’attend pas. Et,pour Daniel, c’est de découvrir qu’il s’est complètementtrompé depuis vingt ans. Dans chacun de vos livres, vous vous efforcezd’innover en matière de style…Ici, je suis parti sur l’idée qu’il ne fallaitpeut-être plus obéir de manière aveugle à laconcordance des temps. C’est un peu difficiled’y échapper dans une même phrase, mais àl’intérieur d’un même paragraphe, passé, présent,passé simple ou subjonctif peuvent trèsbien se mélanger, certaines scènes prennentplus de relief au passé qu’au présent. J’aitrouvé que cela donnait une coloration particulière.De même, je me suis dispensé despoints d’exclamation et d’interrogation, pourdonner une autre dimension aux dialogues.Pour un écrivain, l’important n’est pas deraconter des histoires, Céline disait « si vousvoulez lire des histoires, vous n’avez qu’àacheter les journaux ». L’intérêt, c’est detoujours chercher des voies nouvelles : si jene m’étonne pas de livre en livre, je n’ai pasenvie d’écrire.On ne peut plus écrire comme au xix e siècle, etje ne vois pas pourquoi, si une histoire va deA à B, on ne pourrait pas commencer avant Aet finir après B. C’est le cas dans Love Song :vers la page 200, tout semble résolu. Pourtant,l’histoire se poursuit encore sur une centainede pages, parce que je voulais savoir cequi allait se passer une fois que Daniel avaitcompris ce qui lui arrivait…17

EntretienPhilippe DjianLove Songphoto C. Hélie © <strong>Gallimard</strong>Philippe Djian est né en1949. Son roman 37,2° <strong>le</strong>matin, adapté au cinémapar Jean-Jacques Beneix,lui a valu la reconnaissancedu grand public. Il a, entreautres, publié aux Éditions<strong>Gallimard</strong> Vers chez <strong>le</strong>s blancs,Ça, c’est un baiser, Frictions,Impuretés, Impardonnab<strong>le</strong>s,Incidences, Vengeances et" Oh… " Prix Interallié 2012.Daniel est un musicien accompli. À 50 ans etquelques, sa carrière est faite, il est l’auteur deplusieurs gros succès, de plus d’une dizaine d’albums,et tourne dans <strong>le</strong> monde entier. Le public etla critique l’adorent, on <strong>le</strong> reconnaît dans la rue et<strong>le</strong> désordre de sa vie conjuga<strong>le</strong> avec Rachel fait parfoisla une de la presse peop<strong>le</strong>. Mais ces dernierstemps, l’industrie du disque a changé sans qu’ils’en aperçoive. Et, quand il remet à sa maison dedisques ses nouveaux morceaux, <strong>le</strong> verdict tombe :pas assez commercial. Renvoyé en studio, il doitd’urgence trouver l’inspiration, quand sa femme,qui l’avait quitté depuis un an, choisit justement cemoment pour revenir…C’est la première fois que Philippe Djian s’inspire dumonde de la musique pour écrire l’un de ses romans.Un univers dont il est depuis longtemps familier.Parution octobreRoman9782070122158240 pages • 18,90 eDernières parutions" Oh… "Col<strong>le</strong>ction blanche240 pages • 18,50 eVengeancesFolio n° 5490208 pages • 6 e Le titre, Love Song, fait référence à lamusique…Le personnage central, Daniel, est auteurcompositeur-interprète.À 50 ans, il est reconnucomme un auteur de qualité, aux textesd’une grande poésie. Pourtant, il pense avoirraté sa vie : au début de son mariage, il a trompésa femme. El<strong>le</strong> n’a pas divorcé, mais el<strong>le</strong> arepris sa liberté. Lui se dit que c’est <strong>le</strong> prix àpayer pour sa faute. Et, comme ils n’ont pasd’enfants, il pense qu’il est stéri<strong>le</strong>.Le livre commence au moment où el<strong>le</strong> revientau domici<strong>le</strong> conjugal, enceinte, après une escapadede huit mois avec Tony, un des musiciensde Daniel. Daniel se demande alors sicet enfant inespéré n’est pas, au fond, celuiqu’il attendait. Évidemment, ce ne peut pas être aussisimp<strong>le</strong>…Comme Tony meurt dans un accident stupide,Daniel se dit que la voie est libre, qu’il peutaccepter l’enfant puisque <strong>le</strong> père est mort.Mais Tony n’a été qu’une passade pour safemme. En fait, el<strong>le</strong> a une aventure depuisvingt ans avec un autre homme, Georges,que Daniel considère comme un frère, avecqui il a partagé <strong>le</strong>s galères de son début decarrière. Et Daniel va bientôt se demanderqui est <strong>le</strong> vrai père de l’enfant…Tout cela instal<strong>le</strong> <strong>le</strong> thème principal du roman :un jeu de dupes entre ces personnages quivivent ensemb<strong>le</strong> des histoires différentes. Ensemb<strong>le</strong>,c’est-à-dire en même temps et dans<strong>le</strong>s mêmes lieux. C’était ce qui m’amusait, cesur quoi j’avais envie de travail<strong>le</strong>r. Vouliez-vous vous démarquer de "Oh…",votre dernier roman ?Je dirais plutôt que, par rapport à d’autres demes livres, il n’y a pas de vio<strong>le</strong>nce particulière,c’est plutôt la chronique d’une vie. C’est unehistoire de famil<strong>le</strong>, une histoire du premiercerc<strong>le</strong>, entre Daniel, sa femme, Georges, l’enfant…Sans oublier qu’il existe un lien fort entreDaniel et sa femme, ils ont vécu ensemb<strong>le</strong> desmoments importants, et ils ont encore beaucoupà vivre ensemb<strong>le</strong>, malgré tout.C’est aussi un livre sur l’absence et la solitude,sur la culpabilité et la rédemption, un livre épuré,qui se débarrasse du superflu. Le problèmede mes personnages, c’est comment réagir àdes choses auxquel<strong>le</strong>s on ne s’attend pas. Et,pour Daniel, c’est de découvrir qu’il s’est complètementtrompé depuis vingt ans. Dans chacun de vos livres, vous vous efforcezd’innover en matière de sty<strong>le</strong>…Ici, je suis parti sur l’idée qu’il ne fallaitpeut-être plus obéir de manière aveug<strong>le</strong> à laconcordance des temps. C’est un peu diffici<strong>le</strong>d’y échapper dans une même phrase, mais àl’intérieur d’un même paragraphe, passé, présent,passé simp<strong>le</strong> ou subjonctif peuvent trèsbien se mélanger, certaines scènes prennentplus de relief au passé qu’au présent. J’aitrouvé que cela donnait une coloration particulière.De même, je me suis dispensé despoints d’exclamation et d’interrogation, pourdonner une autre dimension aux dialogues.Pour un écrivain, l’important n’est pas deraconter des histoires, Céline disait « si vousvou<strong>le</strong>z lire des histoires, vous n’avez qu’àacheter <strong>le</strong>s journaux ». L’intérêt, c’est detoujours chercher des voies nouvel<strong>le</strong>s : si jene m’étonne pas de livre en livre, je n’ai pasenvie d’écrire.On ne peut plus écrire comme au xix e sièc<strong>le</strong>, etje ne vois pas pourquoi, si une histoire va deA à B, on ne pourrait pas commencer avant Aet finir après B. C’est <strong>le</strong> cas dans Love Song :vers la page 200, tout semb<strong>le</strong> résolu. Pourtant,l’histoire se poursuit encore sur une centainede pages, parce que je voulais savoir cequi allait se passer une fois que Daniel avaitcompris ce qui lui arrivait…17

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