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JOURNAL OFFICIEL - Débats parlementaires de la 4e République

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Troisièmement, dans chaque commune, il faut un matériel|)lus abondant et mo<strong>de</strong>rne, afin <strong>de</strong> combattre plus rapi<strong>de</strong>mentl'incendie.Sous l'impulsion <strong>de</strong>s élus communistes, le conseil généralUe Lot-et-Garonne a acheté douze véhicules G.M.C.La question du matériel est primordiale, c'est incontestable.Les centres <strong>de</strong> secours doivent être équipés <strong>de</strong> manièreà permettre un bon entretien et un dépannage rapi<strong>de</strong> dumatériel.Dans le Lot-et-Garonne, ce<strong>la</strong> s'impose pour le centre principal<strong>de</strong> Houeillès et pour les centres secondaires <strong>de</strong> Casteljalouxet <strong>de</strong> Réaup, qui nécessitent un personnel spécialisé,<strong>de</strong>ux garages, un atelier <strong>de</strong> réparations, etc.Il faut veiller à l'emploi judicieux du matériel <strong>de</strong> débroussaillementet avoir comme premier objectif <strong>de</strong> préserver cequi reste <strong>de</strong> <strong>la</strong> forêt.M. Charles Viatte. Mais, c'est du matériel américain!M. Gérard Duprat. Ne voit-on pas, dans le Lot-et-Garonne,[<strong>de</strong>s tracteurs D.F.C.I. faire <strong>de</strong>s pare-feu sur les incendies<strong>de</strong> 1912-1943, tandis qu'il y a un massif forestier encore intactqui a besoin d'être protégé ?Quatrièmement, nous <strong>de</strong>mandons instamment que <strong>la</strong> sur- •iveii'<strong>la</strong>nce <strong>de</strong> <strong>la</strong> forêt soit organisée dès le mois <strong>de</strong> mars.Je veux aussi attirer l'attention <strong>de</strong> l'Assemblée nationaleet du Gouvernement sur le problème <strong>de</strong> <strong>la</strong> main-d'œuvreforestière.Après l'incendie, <strong>de</strong>s chantiers se sont installés pour exploiterles bois brûlés. On a embauché <strong>de</strong> <strong>la</strong> main-d'œuvre • à tour¡<strong>de</strong> bras.A l'heure actuelle, nous assistons à une véritable offensive|)our <strong>la</strong> baisse <strong>de</strong>s sa<strong>la</strong>ires. Profitant du chômage, le patronatorganise une concurrence parmi les travailleurs en quêted'emplois et les paye <strong>de</strong> moins en moins cher.Le sa<strong>la</strong>ire journalier, dans <strong>la</strong> région <strong>de</strong> Houeillès, varie entre£00 et 700 francs. Les bûcherons sont payés davantage, maischacun sait combien est dur ce métier, et, pour eux également,<strong>la</strong> paye est insuffisante.Or, les travailleurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> forêt commencent leur journée aupetit jour et <strong>la</strong> terminent à <strong>la</strong> tombée <strong>de</strong> <strong>la</strong> nuit. Ils doiventtaire ieur cuisine sur p<strong>la</strong>ce et ce<strong>la</strong>, vous le savez, revient beaucoupplus cher que <strong>de</strong> manger en famille. Il n'y a pas <strong>de</strong> prime<strong>de</strong> panier.Le soir, ou bien ils couchent dans <strong>de</strong>s cabanes, le Gouvernementnous ayant refusé, à mon collègue Ruffe et à moi-même,<strong>de</strong> construire <strong>de</strong>s baraquements, ou bien ils font cinq, dix ouquinze kilomètres à bicyclette pour rentrer chez eux et neperçoivent aucune in<strong>de</strong>mnité <strong>de</strong> dép<strong>la</strong>cement.Ce travail, au surplus, entraîne une usure considérableVêtements.Les jours <strong>de</strong> pluie, on ne travaille pas, et, pourtant, il fautmanger.Pour ces travailleurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> forêt qui fournissent un efforttrès dur pour un sa<strong>la</strong>ire très insuffisant, il n'y a pas eu <strong>de</strong>prime <strong>de</strong> 3.000 francs. Le patronat se réfugie <strong>de</strong>rrière cet argument:c'est le Gouvernement qui bloque les sa<strong>la</strong>ires.Je veux également signaler à l'Assemblée un problèmeintéressant au plus haut point les communes sinistrées: celui<strong>de</strong>s routes.Du fait <strong>de</strong>s incendies et <strong>de</strong> l'exploitation <strong>de</strong>s bois brûlés, lesroutes <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone <strong>la</strong>ndaise ont supporté et vont supporter unecircu<strong>la</strong>tion intense. Avec juste raison, les maires <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ntque toutes dispositions soient prises pour maintenir ces routesen bon état.Je citerai, à titre d'exemple, le cas <strong>de</strong> <strong>la</strong> commune d'Allons.Cette <strong>de</strong>rnière venait <strong>de</strong> réaliser d'importants travaux <strong>de</strong> réfectionpour lesquels <strong>la</strong> charge communale s'élevait à 2 millions125.000 francs. La plupart <strong>de</strong> ces travaux sont à refaire, et <strong>la</strong>commune est dans l'impossibilité d'engager <strong>de</strong> nouvellesdépenses.Pour <strong>de</strong>s cas comme celui-là, nous <strong>de</strong>mandons qu'une ai<strong>de</strong>spéciale soit envisagée.La <strong>de</strong>rnière partie <strong>de</strong> mon intervention portera sur les conditions<strong>de</strong> <strong>la</strong> renaissance <strong>de</strong> <strong>la</strong> forêt.Là aussi, je veux marquer mon complet accord avec le programmeréaliste <strong>de</strong>s Assises <strong>de</strong> <strong>la</strong> forêt, tenues à Cestas, le18 décembre <strong>de</strong>rnier. Nous <strong>de</strong>mandons:Premièrement, le réensemencement en ligne, permettant ledébroussaillement mécanique ;<strong>de</strong>sDeuxièmement, encouragement à <strong>la</strong> reconstitution d'uneéconomie agricole et pastorale. A ce sujet, nous affirmonsqu'une culture susceptible d'être entreprise immédiatement est;celle du tabac. Des communes comme Pompogne et Fargues,qui ont obtenu <strong>de</strong>s autorisations <strong>de</strong> culture voici plusieursannées, ont enregistré <strong>de</strong> bons résultats. Mais on refuse systématiquementaux autres communes l'autorisation <strong>de</strong> culture.Cette mesure restrictive n'est pas le fait du hasard: elle traduitvotre politique en matière tabacole. Vous avez prouvé, audébut <strong>de</strong> ce mois, en proposant une diminution du prix dutabac, alors que les prix industriels n'ont cessé <strong>de</strong> monter,votre volonté <strong>de</strong> décourager <strong>la</strong> production du tabac en France.Bien entendu, ce<strong>la</strong> correspond aux intérêts américains.Pour nous, qui avons le souci <strong>de</strong> l'intérêt national, nous soutiendrons<strong>de</strong> toutes nos forces les paysans <strong>de</strong>s communes <strong>la</strong>ndaisesqui veulent cultiver du tabac.Troisièmement, nous <strong>de</strong>mandons <strong>de</strong>s travaux d'utilitépublique et l'amélioration <strong>de</strong> l'habitat rural. Ce<strong>la</strong> est absolumentnécessaire pour maintenir l'ensemble <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion,notamment <strong>la</strong> jeunesse, à <strong>la</strong> forêt. Dans certains coins <strong>de</strong> <strong>la</strong><strong>la</strong>n<strong>de</strong> il existe encore <strong>de</strong>s maisons en torchis avec un sol <strong>de</strong>terre battue. Ce total défaut <strong>de</strong> confort pousse les jeunes àdéserter <strong>la</strong> forêt. L'état <strong>de</strong>s écoles est souvent <strong>la</strong>mentable dansnos communes <strong>de</strong>s Lan<strong>de</strong>s.Le Gouvernement ne donne-t-il pas l'impression <strong>de</strong> vouloirabandonner complètement les programmes d'équipement dansles communes forestières ? Les p<strong>la</strong>ns d'électrification <strong>de</strong> noscommunes sont ajournés.En Lot-et-Garonne, le programme <strong>de</strong> 1948 comprenait lescommunes <strong>de</strong> Leyritz-Moncassin — <strong>de</strong>uxième tranche —, Anzexet Sauméjan, auxquelles s'ajoutaient au titre du programmecomplémentaire les communes d'Allons, <strong>de</strong> Réaup, <strong>de</strong> Saint-Martin-<strong>de</strong>-Curton, <strong>de</strong> Pon<strong>de</strong>nas, <strong>de</strong> Pindères, <strong>de</strong> Sainte-Maure et<strong>de</strong> Beauziac. Aucun <strong>de</strong> ces projets n'a encore été subventionné.Les projets concernant les communes suivantes restentencore à proposer à l'agrément ministériel: Antagnac, Fargues,Houeilles, Pompogne, Viilefranehe - du - Queyran, Barbaste,Mézin, Saint-Pé-Saint-Simon et Sos.Pour permettre aux familles forestières <strong>de</strong> rester à <strong>la</strong> forêt,nous <strong>de</strong>mandons que <strong>de</strong>s crédits spéciaux soient octroyés parle Gouvernement pour l'éleetrificatiôn <strong>de</strong> toutes ces communes.Telies sont, mesdames, messieurs, les solutions que nouspréconisons pour venir en ai<strong>de</strong> aux sinistrés, protéger ce quireste du massif forestier et remettre en valeur l'ensemble<strong>la</strong> région forestière.Est-ce là l'orientation <strong>de</strong> <strong>la</strong> politique gouvernementale ? Pasdu tout, malgré les discours <strong>de</strong> MM. les ministres. Bien significativea été <strong>la</strong> constitution <strong>de</strong> cette fameuse commission régionaleque le bon sens popu<strong>la</strong>ire appelle par ironie le « parlement<strong>de</strong> Labouheyre ». Cette commission, dont les membres ont étédésignés arbitrairement, n'a aucun pouvoir et elle n'est quel'appendice d'une administration elle-même p<strong>la</strong>cée sous làcoupe gouvernementale. (App<strong>la</strong>udissements à Vextrême gauche.)On « discute » à Labouheyre, mais rien ne s'y fait pratiquement.M. Hubert Ruffe. Cette commission sera réduite à l'impuissancecomme les précé<strong>de</strong>ntes.M. Gérard Duprat. Par contre, les assises <strong>de</strong> Cestas ont proposé<strong>de</strong>s mesures et arrêté un programme. Mais en matière <strong>de</strong>défense <strong>de</strong> <strong>la</strong> forêt comme en tout autre domaine, on écartesystématiquement l'initiative popu<strong>la</strong>ire.Il est à craindre, si les intéressés n'y mettaient bon ordre,que l'on ne soit en train <strong>de</strong> discuter au parlement <strong>de</strong>Labouheyre cependant que le feu aura recommencé à ravager<strong>la</strong> forêt <strong>de</strong> Gascogne! (Très bien! très bien! à Vextrême gauche.)Nous voulons, nous, une commission qui soit l'expression <strong>de</strong><strong>la</strong> volonté <strong>de</strong> nos popu<strong>la</strong>tions <strong>la</strong>ndaises et qui dirige vraimentles travaux <strong>de</strong> défense et <strong>de</strong> renaissance <strong>de</strong> <strong>la</strong> forêt.Nous ne voulons nullement en exclure l'administration. Notredésir est tout simplement que celle-ci soit au service <strong>de</strong> <strong>la</strong>collectivité.Actuellement, en nous p<strong>la</strong>çant sous <strong>la</strong> tutelle <strong>de</strong> l'adminis*tration, on donne, en définitive, tous les pouvoirs à un gouvernementet à <strong>de</strong>s hommes qui ont prouvé qu'ils n'entendaientpas prendre les mesures <strong>de</strong> sauvegar<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> forêt.Comment le pourraient-ils, ce gouvernement et ces hommes,eux qui fon<strong>de</strong>nt toute leur politique sur <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ns étrangers<strong>de</strong> domination impérialiste, p<strong>la</strong>ns qui sacrifient notre productionaux exportateurs étrangers, américains notamment ?<strong>de</strong>

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