13.07.2015 Views

JOURNAL OFFICIEL - Débats parlementaires de la 4e République

JOURNAL OFFICIEL - Débats parlementaires de la 4e République

JOURNAL OFFICIEL - Débats parlementaires de la 4e République

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

— 4 —DEMANDE DE DISCUSSION D'URGENCE D'UNE PROPOSITIONDE RESOLUTIONM. le prési<strong>de</strong>nt. J'ai reçu <strong>de</strong> M. Beugniez une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong>'discussion d'urgence pour sa proposition <strong>de</strong> résolution n° 8958,tendant à inviter le Gouvernement à régler <strong>de</strong> toute urgenceîa situation du régime <strong>de</strong>s prestations familiales dans lesmines, qui a été renvoyée à <strong>la</strong> commission <strong>de</strong> <strong>la</strong> productionindustrielle.Il va être procédé à l'affichage et à <strong>la</strong> notification <strong>de</strong> <strong>la</strong>fleipan<strong>de</strong> <strong>de</strong> discussion d'urgence.— 5 —INCENDIES DE FORET DES LANDESSuite <strong>de</strong> <strong>la</strong> discussion d'interpel<strong>la</strong>tions.M. le prési<strong>de</strong>nt. L'ordre du jour appelle <strong>la</strong> suite <strong>de</strong> <strong>la</strong> discussion<strong>de</strong>s interpel<strong>la</strong>tions:1° De M. Dégoutté, sur les enseignements que le Gouvernementa tirés d?s grands incendies du mois d'août dans lesLan<strong>de</strong>s, sur les mesures qu'il compte prendre pour éviter leretour <strong>de</strong> telles catastrophes, et sur celles qu'il a mises en applicationpour limiter dans <strong>la</strong> mesure du possible les perles <strong>de</strong>richesses occasionnées par le sinistre;2° De M. Ramarony, sur les mesures que le Gouvernementcompte prendre pour porter secours aux malheureuses victimes<strong>de</strong>s incendies <strong>de</strong> forêts et à leur famille pour assurer<strong>la</strong> protection et le reboisement <strong>de</strong>s <strong>la</strong>n<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Gascogne;3° De M. Félix Garcia, sur l'origine et les causes <strong>de</strong>s incen-'dies qui ont ravagé <strong>la</strong> forêt <strong>de</strong> Gascogne, l'insuffisance <strong>de</strong> mesuresqui, au début, furent prises pour les combattre, les mesuresà prendre pour en éviter <strong>la</strong> répétition, le châtiment <strong>de</strong>sincendiaires arrêtés, <strong>la</strong> lenteur apportée par le Gouvernementpour secourir les sinistrés et victimes civiles et militaires, l'insuffisance<strong>de</strong> <strong>la</strong> participation du Gouvernement à l'ai<strong>de</strong> auxsinistrés et victimes, l'utilisation <strong>de</strong>s fonds provenant <strong>de</strong> <strong>la</strong>solidarité publique détenus par l'Etat, les mesures à prendrepour que l'écoulement <strong>de</strong>s stocks <strong>de</strong> bois soit enfin assuré <strong>de</strong>façon satisfaisante, <strong>la</strong> nécessité d'entreprendre immédiatementles travaux nécessaires pour reconstituer <strong>la</strong> forêt détruite etrendre à <strong>la</strong> région sa prospérité ;4° De M. Marc Dupuy sur: a) les causes du catastrophiqueincendie qui a ravagé en août <strong>de</strong>rnier le département <strong>de</strong> <strong>la</strong>Giron<strong>de</strong>, semant <strong>la</strong> ruine, <strong>la</strong> mort et <strong>la</strong> déso<strong>la</strong>tion; b) l'insuffisance<strong>de</strong>s moyens mis par le Gouvernement à <strong>la</strong> disposition<strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions pour faire face à l'incendie qui, faisant suite àl'absence totale <strong>de</strong> vigi<strong>la</strong>nce et <strong>de</strong> surveil<strong>la</strong>nce, met en causeses responsabilité; c) les mesures qu'a prises ou compte prendrele Gouvernement pour arrêter et prévenir les incendies, ainsique pour les secours aux popu<strong>la</strong>tions si durement éprouvées;d) les moyens qu'il entend mettre à <strong>la</strong> disposition <strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tionspour l'exploitation <strong>de</strong>s bois brûlés et <strong>la</strong> reconstitution <strong>de</strong><strong>la</strong> forêt ;5° De M. Lamarcjue-Cando, sur les causes et les conséquences<strong>de</strong>s incendies <strong>de</strong> forêts du Sud-Ouest et sur l'application <strong>de</strong>sdispositions <strong>de</strong> l'ordonnance du 28 avril 1945 pour <strong>la</strong> remise envaleur <strong>de</strong> <strong>la</strong> région <strong>de</strong> <strong>la</strong> forêt <strong>de</strong> Gascogne;6° De M. Defos du Rau, sur les causes <strong>de</strong>s incendies <strong>de</strong> forêtsdans les Lan<strong>de</strong>s et sur les mesures prises pour en réparer lesconséquences, ainsi que sur les moyens qui seront mis en œuvredans l'avenir pour empêcher le retour <strong>de</strong> sinistres aussi graves;7° De M. Max Brusset, sur les causes et les conséquences <strong>de</strong>l'explosion du camp <strong>de</strong> Bussac, qui, le 18 août 1949, a causé dans<strong>la</strong> région un incendie mettant les habitants <strong>de</strong>s vil<strong>la</strong>ges environnantsdans une situation critique.Avant d'ouvrir <strong>la</strong> discussion, je dois faire connaître que j'aireçu un décret désignant, en qualité <strong>de</strong> commissaire du Gouvernement,pour assister M. le ministre <strong>de</strong> l'intérieur, M. Besomj)es,directeur du cabinet du secrétaire d'Etat à l'intérieur.Acte est donné <strong>de</strong> cette communication.Dans ses séances du 13 janvier, l'Assemblée a commencél'audition <strong>de</strong>s interpel<strong>la</strong>teurs.La parole est à M. Defos du Rau pour développer son interpel<strong>la</strong>tion.M. Joseph Defos du Rau. Mes chers collègues, un auteurcélèbre a dit: « Tout est dit <strong>de</strong>puis qu'il y a <strong>de</strong>s hommes etqui pensent. »Je serais tenté <strong>de</strong> transformer ainsi cette parole: Tout estdit <strong>de</strong>puis qu'il v a <strong>de</strong>s députés et qui parlent (Sourires), surtoutsur le sujef que je suis obligé <strong>de</strong> traiter ce matin.Tout a été dit dans le détail et, en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> violences aussiinutiles, selon moi, qu'injustes, beaucoup <strong>de</strong> très bonnes idéesont déjà été énoncées.Ecartant résolument les premières, j'entends, aussi mo<strong>de</strong>stementet simplement que possible, me référer aux secon<strong>de</strong>spour exprimer à leur propos, et en écho <strong>de</strong>s soucis <strong>de</strong> nosmandants, quelques idées générales qui me semblent <strong>de</strong>voirdésormais inspirer nos résolutions communes ainsi que lesdécisions qui s'imposent au Gouvernement.J'écarte donc tout d'abord, non point, certes, sans m'enexpliquer, les accusations outrancières que nous avons puentendre dans cette enceinte <strong>la</strong> semaine <strong>de</strong>rnière, accusationssoit personnelles, soit politiques, au sujet <strong>de</strong> responsabilitésque, c<strong>la</strong>ns certains journaux on a voulu dire « écrasantes »ou même « criminelles ».C'est là, mes chers collègues, selon moi, une querelle vaine,injuste, dép<strong>la</strong>cée et qui, parfois, peut être odieuse.Elle est vaine, car il me semble que <strong>la</strong> première et presque<strong>la</strong> seule chose que naus ayons à faire ici aujourd'hui, c'est,au contraire, d'adresser à tous ceux qui, <strong>de</strong> près ou <strong>de</strong> loin,se sont intéressés au martyre <strong>de</strong> <strong>la</strong> forêt <strong>la</strong>ndaise, notre hommagele plus entier et le plus sincère pour le ' dévouementqu'ils ont manifeste pendant ces trois mois si pénibles. (App<strong>la</strong>udissemenisau centre.)Elles sont vaines cette recherche et cette dispute car. aprèstout, nous ne sommes pas ici pour ce<strong>la</strong>, mais bien plutôt envue <strong>de</strong> chercher et <strong>de</strong> retrouver les conditions d'une œuvrepositive à <strong>la</strong>quelle nos mandants nous appellent.En second lieu, cette dispute et cette querelle sont injustes.J'entends bien qu'en un moment où une certaine tensiondiplomatique excitait les esprits, certains ont immédiatementaccusé les communistes <strong>de</strong> je ne sais quel noir complot. Et.comme les communistes ne sont jamais'sans réponse, ils ontimmédiatement, et dans toute <strong>la</strong> région, répandu le bruit quec'était <strong>la</strong> faute «<strong>de</strong> Truman et <strong>de</strong>s Etats-Unis.Etait-ce <strong>la</strong>. faute <strong>de</strong>s Etats-Unis lorsque, à <strong>la</strong> même époque,les forêts brû<strong>la</strong>ient dans quatre Etats <strong>de</strong> ce pays ? Etait-celeur faute lorsque les forêts brû<strong>la</strong>ient à <strong>la</strong> même époque auCanada ?Je m'entretenais ces jours-ci avec notre ancien ambassa<strong>de</strong>urà Ottawa, M. Francisque Gav. Il me disait que, malgré le progrèsmécanique et technique réalisé par le Canada et duquel noussommes très loin, les forêts brû<strong>la</strong>ient aussi <strong>de</strong> façon tragiqueau Canada.Mais ce n'est j30int seulement d'un côté qu'une pareilleaccusation aussi injuste est venue. N'avons-nous pas lu, dansun grand journal <strong>de</strong> droite — un grand journal parisien —que c'était <strong>la</strong> faute du régime? Je cite: « Le désastre <strong>de</strong> <strong>la</strong>forêt <strong>de</strong> Gascogne, c'est le procès du régime. »Je me <strong>de</strong>man<strong>de</strong> vraiment ce que le régime vient faire ici !Le journaliste insistait en disant que <strong>la</strong> République n'avaitjamais rien fait pour <strong>la</strong> forêt, et nous savons, nous, combience<strong>la</strong> est plus que jamais faux.Toutes ces excitations, même celles <strong>de</strong> l'extrême gauche,me rappe<strong>la</strong>ient, l'autre jour, un minime inci<strong>de</strong>nt qui m'afrappé, lors du premier grand incendie qui a éc<strong>la</strong>té dans lesLan<strong>de</strong>s, c'était dans <strong>la</strong> région <strong>de</strong> Castets.Un bourgeois <strong>de</strong> Dax, qui, d'habitu<strong>de</strong>, ne me fait guèrel'honneur <strong>de</strong> son salut, voyant le ciel noir aux trois quarts^rl'une fumée épaisse et d'où tombaient <strong>de</strong>s cendres jusquesur notre ville, du plus loin qu'il m'aperçut, levant les hrasau ciel, me cria: « Mais que fait donc le Gouvernement? '»Comme si le Gouvernement avait pu prévoir l'incendie <strong>de</strong>Castets et comme si, au moment même où il venait d'éc<strong>la</strong>ter,on avait le droit <strong>de</strong> lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r <strong>de</strong>s comptes!Vaine et injuste, cette dispute a été souvent dép<strong>la</strong>cée.On a entendu <strong>de</strong>s gens ~r ils avaient manifestement tort —souligner, jusque dans <strong>la</strong> presse parisienne, qu'au momentdu contre-feu <strong>de</strong>s maires avaient discuté, comme s'ils n'avaientpas le droit et le <strong>de</strong>voir <strong>de</strong> discuter <strong>de</strong> <strong>la</strong> meilleure manière<strong>de</strong> faire un contre-feu!On a entendu dire, aussi, que tout était <strong>de</strong> <strong>la</strong> fautepropriétaires.Je ne suis pas suspect <strong>de</strong> les défendre systématiquement,Je crois simplement, comme l'expliquait l'autre jour 1V1. Lamarque-Cando,qu'en réalité il y a beaucoup <strong>de</strong> petits propriétairesdans ces forêts <strong>de</strong> pins."Tandis que notre collègue par<strong>la</strong>it<strong>de</strong>s grands, je pensais, moi, à un petit retraité dont <strong>la</strong> vieest exemp<strong>la</strong>ire et qui m'écrivait, au len<strong>de</strong>main <strong>de</strong>s sinistresdu Nord-Est <strong>de</strong> notre département, que ses soixante-dix hectaresavaient brûlé et que, désormais, il n'avait plus aucuneressource personnelle.<strong>de</strong>s

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!